Il faudrait aussi un mercato politique !
Ce mercato politique pourrait se raffiner, se sophistiquer, aller dans la nuance, se préoccuper des courants, des chapelles, des désirs profonds et des réussites immédiates. Tomber dans l’incongru, favoriser des dissidences ou créer des drames. Je suis pour la paix des familles politiques même recomposées !
François Fillon : un traquenard politique, une rigueur judiciaire…
Difficile, dans ces conditions, de mettre à bas une telle chape sauf à refuser la thèse extrême de la totale innocence du couple Fillon pour plaider une sorte de périphérie : « ils sont coupables mais ils étaient nombreux à faire comme François Fillon et il convient de prendre en compte l’étrangeté précipitée d’un processus de destruction ». Démarche guère brillante pour un homme fier et qui aurait sans doute abouti à une sanction moins rigoureuse.
Le poison racialiste ou l’exigence pour tous…
On va protester qu’il s’agit de voeux pieux, de naïveté. Je ne crois pas. Il suffit, alors que le diagnostic est partagé par tous, de se battre pour guérir le pays et le remobiliser civiquement, de refuser ce qui le dissout, d’appliquer ce qui le sauve.
Sans complaisance mais avec justice.
On n’a que des frères humains !
Il y a la politique, les grandeurs ou les malfaisances, les choix personnels, les détresses ou les dominations singulières, l’immense roulis des existences, les rapports de force ou de dépendance entre les hommes et les pays, qui viennent avec leurs contingences, leurs tragédies, leurs ignominies, apposer sur le constat nécessaire de l’égale dignité abstraite de tous, un impact dévastateur ou salubre.
Le PNF : d’un scandale l’autre !
Globalement, aujourd’hui, il y a moins de politisation et d’esprit partisan dans la gestion des affaires dites « sensibles » mais il y a des ennemis à abattre par priorité.
J’apprécie les avocats au détail mais pour une fois je suis en gros à leurs côtés.
Et je rejoins Nicolas Sarkozy et j’accable Emmanuel Macron.
On aura tout vu.
Et si on déboulonnait aussi le présent ?
Il faut nous laisser intacts nos temps anciens, nos monuments, nos statues, nos grandes oeuvres, cette merveilleuse carte du sublime, de l’héroïque et même de la controverse qui fait qu’on a le droit de préférer Bonaparte à Napoléon ou de n’apprécier aucun des deux. Il serait lamentable de relier les traces splendides ou surprenantes d’il y a longtemps à nos préjugés. Ce sont à eux de se plier à une adhésion objective à l’égard du capital multiforme au sein duquel on pense, on célèbre, on s’indigne et on vit. Faisant notre histoire, il serait arrogant de l’amputer et de relativiser absurdement l’Histoire.
Les massacreurs, les vrais, sont ceux qui tuent ce dernier. Va-t-on accepter de devenir orphelins ?
Emmanuel Macron : j’y suis, j’y reste…
Le CSM va prendre son temps et si ce n’était pas un sujet trop important pour parier, je serais enclin à pressentir qu’il ne ruera pas dans les brancards et affirmera tout de même l’existence d’une normalité judiciaire.
Mais pour le président, qu’importe : jusqu’en 2022, j’y suis, j’y reste !
Faut-il rejeter la pierre à Farida C… ?
Toutes les aberrations qui conduisent notre humeur à faire d’une péripétie somme toute minime une affaire capitale sont concentrées dans cet événement du 16 juin. Partialité, mensonges, émotion, information tronquée, manipulation, hostilité à l’égard de la police, manifestation gangrenée, enflure : rien ne manque.
Houlette aurait dû mettre le holà !
Je n’ai aucune raison de douter de la parole proférée sous serment par Eliane Houlette mais je ne peux que m’étonner alors de ses propos lénifiants, quand elle était en fonction, sur la parfaite indépendance qu’on lui aurait laissée. Si sa dépendance était tellement insupportable alors, si contraire à l’idée qu’elle se faisait de la justice, surtout dans une période éminemment politique qui, selon la tradition, appelait une sorte de retenue judiciaire, elle aurait dû mettre immédiatement le holà.
Robert Ménard : mais qui à sa place ?
Ce n’est pas à la gauche de gouverner les desseins de la droite en instillant dans son esprit une mauvaise conscience factice.
Le propos de Robert Ménard n’est pas inutile. Ni provocateur ni outrancier, il est lucide mais, pour déserter MLP, l’excellent maire de Béziers se retrouve en rase campagne.
En effet car qui à sa place et pour quel espoir ?
Il y en a qui…
Emmanuel Macron, avec un sadisme présidentiel, tire les ficelles et les plonge tous dans une sorte d’effroi : quitter la lumière ou y demeurer ? Telle est la question.
Le citoyen n’aura aucun mal à reconnaître les siens.