Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Valéry Giscard d’Estaing : oui mais…

Il est unique. Des êtres trop rares, pourvus de tant de qualités, dépassent de très loin les jugements habituels. Parce qu’ils ne sont pas communs, ils échappent au couperet du mépris ou de l’oubli.

La police entre écume médiatique et vrai soutien…

Tout pourrait être si simple : l’inconditionnalité à l’égard d’une police à son meilleur, la condamnation sans faiblesse du pire délictuel ou criminel susceptible de la dégrader. La police entre écume médiatique et vrai soutien.

On a le droit de rêver sur 2022 !

La politique, quand on la rêve, a d’indicibles charmes. Qui sera capable, demain, de nous faire espérer sans nous désenchanter aussitôt ?

Il faut économiser sa honte !

Mais de grâce que le président économise sa honte et économisons la nôtre avec lui ! On a pu déjà en dépenser beaucoup depuis 2017 et il y aura, dans notre avenir agité, mille opportunités d’indignation, de mépris, de révolte : il faudra qu’il nous en reste encore. Car un pouvoir jamais assez exemplaire, une police jamais assez exemplaire et des citoyens jamais assez républicains !

Trop de prophètes de malheur démocratique…

On ne sort pas de la démocratie quand on se plie à ce qu’elle doit inventer pour se défendre, quoi qu’il lui en coûte, quoi qu’en pensent les dogmatiques compulsifs qui préféreraient la voir mourir dans sa pureté théorique que sauvée par un pragmatisme la conduisant à adapter ses principes aux maux qui l’affectent. Je conviens que ces prophètes de malheur sont là, certes, pour nous garder en éveil, pour nous donner mauvaise conscience mais de grâce qu’ils n’en abusent pas !

Jonathann Daval : procès d’un procès ?

Lire que ce procès a été hors norme est doublement vrai. D’abord, parce qu’il n’est pas un crime qui ne soit une rupture de la normalité, une contradiction effroyable avec l’ordinaire d’un destin. Surtout parce que le procès de Jonathann Daval a poussé au paroxysme, jusqu’à la caricature, les dérives habituelles et pourtant évitables de cette institution remarquable qu’est la cour d’assises. Grâce au jury populaire pourtant scandaleusement réduit depuis quelques années.

Emmanuel Macron rattrape-t-il son retard ?

Il est impossible dans notre démocratie, dès lors qu’elle s’assigne des ambitions plus musclées avec la volonté de les mettre en oeuvre, de parvenir à surmonter le lassant et immanquable débat qui surgit, quand la sécurité est mieux assurée, sur la liberté qui serait battue en brèche comme si chacun ne devait pas se féliciter de se dépouiller d’un peu de son autonomie pour la sauvegarde de tous.

Une gueule de président ou un président qui a de la gueule ?

En dehors de rares exemples, la « gueule de président » est une notion aléatoire, trop subjective pour autoriser un jugement citoyen valide. En revanche je crois profondément qu’un président « qui a de la gueule » se remarque tout de suite et que cette intuition relève d’une pluralité de données tenant à l’allure, à l’élégance et à la densité. Au sérieux, à la gravité, à l’impression qu’on laisse.

Mila : Ségolène Royal a raison

Défendre à tout prix les trésors de notre République, refuser qu’on prétende nous en priver, soit. Mais aussi être attentif à ce qu’on se doit à soi-même, sur les plans singulier et collectif. La liberté sans éducation est dangereuse. L’éducation sans liberté est ennuyeuse. Ségolène Royal a raison, alors ne qualifions pas d’équivoque toute pensée au contraire courageuse.

Nicolas Sarkozy a-t-il été un « voyou » ?

Alors Nicolas Sarkozy a-t-il été « un voyou » ? Il nous affirme, la main sur le coeur, qu’un ancien président ne peut pas l’être. Comme ce serait bien si c’était vrai !