Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Pourquoi tant de violence politique ?

La violence politique n’est pas née avec Emmanuel Macron mais ce président singulier, pour le pire et pour le meilleur, lui a donné une couleur, une odeur, une intensité, une tonalité sans commune mesure avec les précédents républicains. Il y a des brutalités de velours, des autocraties soyeuses, des indifférences qui font mal.

Le féminisme au détail comme le masculinisme !

Il y a eu une évolution insupportable entre la période où une femme qui réussissait voulait être jugée sur sa seule compétence, et la période actuelle où dans beaucoup de métiers on n’est pas loin de nous faire accroire, au nom d’un féminisme qui se parerait magiquement de toutes les vertus, qu’être femme suffirait pour avoir du talent. On voulait faire oublier qu’on était une femme, maintenant on l’invoque telle une preuve. Je ne suis pas sûr que ce soit un progrès.

Voeux

Bonheur que cette tradition qui me fait répondre à vos voeux si aimables et chaleureux et vous adresser…

Valérie Pécresse sinon Emmanuel Macron…

Le grand avantage d’un quinquennat très imparfait – à cause des crises mais cherchant aussi à se dédouaner de tout grâce aux crises – est qu’il laisse un immense espace d’action et de transformation pour le suivant. Mais que personne ne se fasse d’illusion : ce sera seulement Valérie Pécresse ou sinon encore Emmanuel Macron.

Quand de vrais artistes nous font des cadeaux…

Le point commun de ces deux beaux livres et de cette série est de nous faire don de l’inestimable cadeau de vrais, d’immenses artistes ne se campant plus dans la solitude de la fulgurance qui a engendré, mais nous prenant à témoin du développement qui l’a suivie et nous menant pas à pas de l’inconnu de la création vers la transparence de l’oeuvre d’art.

Services publics, « sévice » public ?

C’est cette perverse incongruité entre des services publics respectés quoique parfois imparfaits et un service public – nominalement entendu – de l’audiovisuel aux antipodes de l’exemplarité qu’il devrait impliquer qui explique, par comparaison, son discrédit fondamental. Quand on constate les dégâts pour la démocratie d’une telle distorsion, parler de « sévice » public n’est pas seulement drôle mais cruellement pertinent.

Pourquoi pas Michel Houellebecq en admiration libre ?

Avant même d’avoir lu autre chose que la première phrase admirablement pessimiste de « Anéantir », le roman de MH, 736 pages, qui sera mis en vente le 7 janvier et sous embargo critique jusqu’au 30 décembre, je sais que cet écrivain nous enrichira.

Feydeau est passé à gauche !

On devinait que cette campagne serait passionnante, dure, sans pitié, avec un langage dont on aurait lâché la bride ! Mais ridicule à ce point sur les terres du progressisme autoproclamé, on ne pouvait pas !

En 2022 tout peut arriver : quel embarras !

Dire que certains, des spécialistes la plupart du temps, nous annonçaient doctement que la campagne présidentielle de 2022 serait insipide puisque tout était joué quasiment ! L’incertitude est venue faire exploser ces convictions qui résumaient l’opinion autant qu’ils la fabriquaient.

Serions-nous tous en résidence surveillée ?

Je ne supporte plus de nous sentir tous, en France, sur les plans intellectuel, politique et médiatique, en résidence surveillée comme si le droit de nous échapper de nous-mêmes, de nos préjugés, de nos contraintes et de nos inconditionnalités nous était interdit. Enclos dans nos murs, hors de question d’aller si peu que ce soit voir à l’extérieur ce qui se se passe.

Le pouvoir, les juges, le peuple…

J’aime qu’on ne puisse pas mettre en parenthèses le peuple français qui, se mêlant de Justice, s’occupe de ce qui le regarde. Les suites du 15 décembre relèveront de la routine habituelle ou annonceront autre chose à partir du mois d’avril 2022.