Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

S’il ne reste que moi…

Elle tentera de remplacer l’inventaire par de l’épopée, le ponctuel par du souffle. Elle nous donnera enfin, faisant la synthèse des précédentes semaines, son image et sa perception de la France. De « sa » France. Tous les dons et les mérites dont on l’a crédité, elle les mettra au service de cet après-midi du 3 avril pour étonner, convaincre, se métamorphoser, se perdre mais peu importe, ou se retrouver s’il est encore temps.

L’affaire Anne-Sophie Lapix : une prise de conscience ?

L’opinion du journaliste, implicitement, par les mimiques, ou explicitement exprimée par le ton, ne nous importe pas du tout puisque le personnage important est l’invité et que les interrogations n’ont vocation qu’à éclairer ce dernier, et non pas ceux qui questionnent.

La fuite par la loi !

Qu’importe que la France étouffe sous les réglementations et les lois et ait trop peu d’espace pour sa liberté ! L’essentiel n’est pas là mais que la bureaucratie du pouvoir et le pouvoir de la bureaucratie tournent à plein régime. J’attends vraiment qu’on nous mette à la diète.

Marine Le Pen : ah les lâches !

J’assume cet espoir, qui n’est peut-être pas qu’une illusion, d’un monde politique qui saura faire revenir les citoyens vers lui parce qu’il leur aura donné, fond et forme compris, promesses tenues, sincérités acquises, la certitude d’une authentique nouvelle ère. Et je rends grâce à Emmanuel Macron qui, fuyant pourtant le débat, a su proférer ce qu’on attendait de la charge suprême avant le premier tour de l’élection présidentielle.

Répondre à Marcel Proust…

Je vais répondre à ce questionnaire de Proust et, partageant mes choix avec vous, je serais heureux que dans vos commentaires vous me fassiez part des vôtres.

Terrorisme islamiste : j’espère avoir tort…

Si le terrorisme islamiste est un feu qui ne s’éteint pas, on aura beau prétendre l’étouffer, il demeurera. Cela ne signifie pas que tout est vain de ce qui a été mis en place et paraît n’être, pour l’instant, responsable d’aucune négligence ou dysfonctionnement, seulement que l’illusion n’est pas permise et que notre France, notre société doivent rester, jour et nuit, sur leurs gardes. Le danger est partout, même chez ceux ayant déjà été condamnés. Le repos est interdit à notre démocratie.

Quel deuxième tour ?

Mais, malgré la fuite du président-candidat qui ne rencontre pas des Français mais des citoyens sélectionnés, cette campagne offre trop de surprises et de fluctuations pour qu’on puisse péremptoirement soutenir que tout serait déjà joué. On a compris que Valérie Pécresse a raison de continuer à se battre et à espérer.

Anne Hidalgo se lâche mais n’assume pas !

Je raffole de ces controverses apparemment dérisoires ou qualifiées de honteuses par certains, qui éclairent pourtant singulièrement les caractères. Elles font ressortir le courage, ou pas, de ceux qui y sont impliqués.

La Corse ou tout ce qu’il ne fallait pas faire !

La conséquence de cette étrange démarche gouvernementale est qu’elle a ravivé les groupuscules FLNC prêts à reprendre du service terroriste, qu’elle a remis en branle un processus délétère face auquel même ses gestes de bonne volonté n’ont plus le moindre impact.

Emmanuel Macron est agaçant : il n’est pas nul…

Oui, Emmanuel Macron est agaçant parce qu’il n’est pas nul et que dans l’opposition qu’il suscite, il est impossible de ne pas faire la part des choses et d’occulter sa part de lui-même qu’on connaît mal ou trop peu.

Marion Maréchal : la parole dans la plaie…

Cette sincérité intelligente, avec une personnalité naturellement plus souple et soyeuse que celle de sa tante malgré les efforts méritoires accomplis par cette dernière, a fait surgir de sa part, sur quelques thèmes essentiels tout de même traités, une argumentation avec laquelle on pouvait être en désaccord mais qui était plus riche, plus dense que celle habituellement proposée.

Pourquoi ne sait-on plus débattre ?

Peut-être faut-il accepter le triste constat que ne plus savoir débattre est peut-être le triste signe qu’on n’aime plus cette preuve indiscutable d’une démocratie apaisée ?

Amis corses, on a bien compris !

On a parfaitement compris le message depuis quelques jours. Rien ne serait pire, pour leur cause partagée en l’occurrence par beaucoup, que la continuation d’un désordre violent devenu inutile, d’une fureur sans objet. Amis corses, ne nous rendez pas la tolérance trop difficile.