Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Il y a des femmes remarquables…

J. K. Rowling et Sylviane Agacinski m’ont paru constituer l’antidote le plus efficace, le plus éblouissant contre le féminisme de posture et d’intimidation, contre une certaine dictature nous imposant d’admirer systématiquement qui serait femme en nous couvrant la tête de cendres parce que nous serions hommes.

Pas mieux avant, pire maintenant !

Dans les débats médiatiques, quand l’actualité impose des catastrophes, des meurtres, des trafics de drogue, des violences contre la police et la gendarmerie, des attaques de maires et d’élus, des empoignades parlementaires et des grossièretés politiques comme sujets, je me résous difficilement à les traiter comme si on les découvrait alors que chaque jour ils surgissent, indignent ou désespèrent. Au point que sans forcer le trait, je ne suis pas malhonnête si je considère que les fiascos, au sens large et selon des gravités différentes, constituent notre quotidien et le bilan de ce début de second quinquennat – soyons indulgents à l’égard du premier qui est derrière nous – alors que la normalité à tous points de vue est l’exception.

Gad Elmaleh contre les turpitudes de l’Eglise…

Je considère qu’il a fallu du courage à Gad Elmaleh, dans le monde d’aujourd’hui, avec les ricanements qui n’ont pas manqué de la part de certains médias, pour faire part d’une forme de conversion, imprégnée d’une infinie tolérance pour les autres religions aux pratiques non dévoyées, et de son amour pour la Vierge Marie.

Les Français ne sont pas coupables…

Quand l’insécurité augmente, que les crimes et les délits poursuivent leur course malfaisante, que leurs modalités deviennent de plus en plus sauvages et que police et gendarmerie non seulement ne sont plus craintes ni respectées mais qu’on s’en prend d’initiative à elles, lorsque notre système de preuves fondé sur l’individu pris sur le fait devient radicalement inadapté aux violences collectives où le groupe protège chacun et interdit toute poursuite fiable et opératoire, il ne suffit plus de proclamer « État de droit », il convient de se demander ce qui doit être changé en son sein pour qu’enfin il réponde à l’attente des citoyens.

Gérard Collomb aurait dû parler plus tôt !

Ces voltes, ce processus qui sans conviction cherche à gagner l’adversaire à sa cause, cette volonté qui d’un jour à l’autre se délite, ne serait-ce pas le macronisme, tellement soucieux d’adapter ses embardées aux fluctuations du monde qu’il relève plus d’un bateau à la dérive que d’un navire gouverné ? On ne saurait trop féliciter Gérard Collomb pour cette confession dont on devine la sincérité – il a toujours été un socialiste pragmatique et ferme – même si elle est inspirée par un zeste d’aigreur.

Assemblée nationale, TPMP : qui est encore exemplaire ?

Certes Cyril Hanouna a insulté Louis Boyard mais celui-ci, exigeant le respect pour lui-même et sa fonction, n’a-t-il pas rendu, de son fait, au moins difficile une telle déférence ? N’a-t-il pas récolté à TPMP ce qu’il avait semé à l’AN ?

Toute honte bue…

La démonstration est faite qu’à côté des motifs de classement légitimes, il y a dorénavant une entreprise validée de déni et d’effacement qui va léser un nombre considérable de plaignants et aggraver l’image négative des Parquets soumis à cette scandaleuse injonction. Qu’on ait même osé la formuler et l’écrire est hallucinant.

Le XV de France : seul consensus, lien ultime ?

Plus rien qui rassemble sous l’égide d’un pouvoir irréprochable, en dépit des écumes partisanes. Où pourrait-on aller chercher alors, citoyens de bonne foi, de quoi satisfaire un besoin d’union, le bonheur d’une entente durable, une fraternité qui ne soit pas illusoire, sinon dans ces moments magiques où un peuple de spectateurs et de téléspectateurs se sent dans les mêmes dispositions, investi par le même élan fier, admiratif et également partagé ?

Assemblée nationale : une incompréhension si opportune…

Dans ce monde où il est constant que l’esprit partisan a éradiqué la volonté de justice, je suis prêt à tout concéder de la part de Carlos Martens Bilongo, en revanche j’accable ceux qui se sont rués dans la brèche sans attendre la moindre explication, la plus petite contradiction, avec une partialité trop pressée de stigmatiser cette maladresse, parce qu’elle émanait du RN.

Elisabeth Borne : entre voeux pieux et vaillance…

Et peut-être se trouve-t-il là le motif essentiel de mon empathie pour elle : elle est vaillante, elle avale des couleuvres, elle tient apparemment le choc, elle a le désastre serein et le pessimisme retenu. Elle ne se répand pas, elle fait front. Chargée de mettre en oeuvre une politique ô combien critiquable, elle ne déshonore pas ni la fonction de Première ministre ni la condition de la femme. Ce n’est pas rien.

Cyril Hanouna : comprendre, contredire sans mépriser !

Derrière la compréhension nécessaire et la contradiction utile, il convient en revanche de répudier tout mépris à l’égard de CH. Je suis convaincu qu’il est si rétif, si susceptible face à certaines mises en cause parce qu’il ne supporte pas – comme je le rejoins ! – le mépris dont trop volontiers les belles âmes l’accablent.