Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Faut-il avoir pitié du président de la République ?

Oui, il faut avoir pitié de François Hollande parce qu’il n’y arrive pas, que les citoyens de gauche et de droite le perçoivent et que cela ajoute à la crise de notre nation. Dans ces conditions, ne pas changer de politique – il en est d’autres concevables en effet – relève, pour ce pouvoir, d’un stupéfiant masochisme.

Poutine, un tyran ?

Tyran comme Pisistrate, Poutine ? Pourquoi pas ? Mais qu’attendent donc nos démocraties pour s’armer dans tous les sens du mot ?

Robert Ménard, un maire de rupture…

Les Biterrois, contrairement aux médias attendant avec une vraie joie anticipée ses dérives constamment annoncées, le jugeront sur ses actes. Que Robert Ménard continue d’assumer sa mission mais en n’oubliant pas ce que pourrait être, pour un maire, pour lui, la douceur, l’apaisement d’être aimé par tous. Car, à Béziers, il n’est pas présumé coupable.

Faut-il détester Amazon ?

Je vais tout de suite m’acheter un livre sur Amazon pour pouvoir en jouir sur mon Kindle. J’en demande pardon à Aurélie Filippetti et aux 900 écrivains américains : je n’éprouve pas l’ombre d’un remords.

Rebelle, rebelle !

Peut-être faut-il pour conclure faire un sort à ces rebelles du silence et de la discrétion, ces personnes ancrées sur des valeurs et des principes, suivant leur sillon et à la détermination redoutable. Non plus une rébellion tonitruante mais un défi à l’air du temps, au pire de notre époque. Une révolte douce et familière dans le quotidien. Des rebelles qui ne clivent pas mais réconcilient. Les bons sentiments comme une provocation.

Le Général, le particulier et l’illusion

Il y a bien mieux à faire en suivant l’avertissement du général Soubelet et tant de pistes seront à explorer quand un pouvoir prendra enfin l’univers pénal au sérieux : défendre la police, ne pas la noyer sous une bureaucratie étouffante, refuser qu’une certaine magistrature défasse ses réussites ou rende vaines ses enquêtes, instaurer ou restaurer confiance et estime du citoyen à l’égard des magistrats qui auront beaucoup de chemin à faire, réfléchir à une articulation plus cohérente entre justice et police sur le plan ministériel, construire des prisons, rendre l’exécution des peines enfin efficace…

Le devoir de vacances

Le pire, c’est que certains vont y croire en pourfendant ma prétendue « haine » au nom d’un aveuglement niais sans mémoire.

Ils nous pourriront tout !

J’en ai assez de cette dérive qui, reléguant le citoyen dans un coin où il remâche sa déception et son amertume, prétend le consoler en le dispensant du « dur métier de vivre » selon la belle expression de Cesare Pavese. Ils nous pourriront tout.

Variations sur le courage

Il y a de l’orgueil, peut-être même un peu de vanité dans le courage. Ce besoin d’intervenir, cet empressement à exister, cette volonté d’être pour soi mais surtout pour les autres – cette obsession de se montrer aussi vrai que possible, ce courage si aisé, si confortable, ce sont les paroxysmes des temps de paix. Les héros, eux, sont morts. Ou ailleurs.

Un présumé innocent à la tête de l’UMP ?

Pourquoi l’UMP ne pourrait-elle pas, un jour, se réveiller en éprouvant l’envie, en ayant l’ambition d’être considérée, respectée tant en raison de son fonctionnement interne, de sa gestion financière, de la qualité de sa réflexion que de l’exemplarité de son chef ?