Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Les prendre aux mots !

Tellement de mots pour la comédie du pouvoir quand dans les coulisses se déroule la dure, douloureuse, honorable existence de la multitude. Tellement de mots vides orphelins d’un impossible silence. Les prendre aux mots, alors ? Oui, car on n’a pas le choix.

Le nazisme dans tous ses états

Le nazisme dans tous ses états. Il me semble qu’à force d’en user, sur un mode léger et polémique ou tragique et virtuellement accablant, on le banalise. On lui fait perdre sa spécificité inouïe en l’actualisant au-delà de toute mesure. Contre le bon sens et la vérité.

La bouteille de trop

Aussi sommaire qu’on puisse me juger, il y a dans ce don indu la preuve qu’à tous les niveaux, de la morale publique élémentaire à la déroute du 29 mars, la gauche ne sait plus qui elle est, ce qui l’oblige et ce qu’elle devrait. Non seulement elle a perdu mais s’est perdue.

Marine Le Pen leur fait peur…

Nicolas Sarkozy a traité Marine Le Pen d' »hommasse ». Mais lui-même, en ayant, couard, fui le débat, s’est-il comporté en homme ?

La montagne tragique

Tenter d’imaginer cette descente et cet éparpillement horrible des vivants dans un avion brisé en mille morceaux est glaçant. La montagne tragique.

Le « ni-ni » est un bon choix

Pour l’UMP, le FN est un adversaire à combattre. Pour l’UDI, un monstre à exorciser. Le second tour nous donnera une réponse.

L’épuration continue…

En 1942, Henri Dutilleux a composé la musique d’un film à la gloire des sportifs, commandité par Vichy. En 2015, le maire du 4ème arrondissement de Paris a décidé de surseoir à l’apposition d’une plaque commémorative sur l’immeuble où habitait le musicien, dans l’île Saint-Louis.

C’est Bonnard !

Les génies ont un pouvoir qui nous rassure au lieu de nous inquiéter. C’est la seule puissance dont l’abus est légitime parce qu’elle nous rend, une seconde, à la fois heureux et éternels.

Quand ils veulent, ils peuvent !

En tout cas, il est clair qu’il ne peut pas y avoir, au sein du gouvernement, une sévérité admise à l’encontre du terrorisme d’un côté et une mansuétude dogmatique de l’autre au bénéfice des transgresseurs de toutes sortes – la banalité de l’insécurité quotidienne qui augmente parce que la police, engluée dans la bureaucratie et trop occupée à des tâches périphériques, a été moins performante en 2014. Quand le pouvoir voudra, il pourra.

Rendez-nous Jean Ferrat !

Ce n’était plus un hommage mais une seconde mort. Jean Ferrat s’est retourné dans sa tombe. Rendez-nous Jean Ferrat.

Qui est rance, qui est triste ?

Pardon, monsieur le Premier ministre, mais votre camp largement entendu et composé n’est ni d’une première fraîcheur ni follement gai !