Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

L’ignoble de la Place Maubert est-il le seul coupable ?

Quelle injustice, NKM, cette femme délicate, passionnée et courageuse a toujours été dans la rue ou sur les plateaux d’une parfaite correction avec ses contradicteurs. Et c’est elle qui a été insultée et frappée. Ce n’était pas l’exaspération fortuite d’un citoyen ayant perdu le contrôle de ses nerfs mais l’acte d’un malfaisant conscient de ce qu’il venait d’accomplir. Quand on l’interpellera et qu’on le jugera, il ne faudra pas oublier que sa victime a été NKM mais que ses complices sont nombreux qui lui auront donné le mauvais exemple.

NKM a de la classe !

Mais, qu’on l’aime ou qu’on la déteste, NKM est nécessaire. Le climat d’aujourd’hui est profondément le sien. Donc, contre tous les pronostics il faut la sauver !

Le présent sportif mais le passé criminel…

Soudain le climat a changé, la nostalgie m’a envahi, les crimes sont revenus à la surface. Je lisais un article sur « Trois squelettes et le fantôme d’Emile Louis » (Le Parisien). Le présent sportif a été remplacé par un passé douloureux et tragique.

Michel Onfray ne joue pas mais massacre !

Michel Onfray, pour cette Cour des miracles, a été moqué sur France Inter. On a cherché à le ridiculiser, il serait excessif, intolérant, partial ! Je suis désolé mais, pour cette radio comme pour tous ceux qui partagent son appréciation, je conclus : un Michel Onfray qui exagère ou même se trompe vaut encore largement mieux que les sarcasmes et la dérision croyant l’accabler.

Tout ça pour kwassa…

Le président de la République, alors que tant de tragédies bouleversent la France et le monde, serait gravement coupable pour une broutille au sujet de laquelle on l’a autant incriminé que pour sa gestion de l’affaire Ferrand. Tout ça pour kwassa !

Jean-Luc Mélenchon : le mot aux dents !

Pas de contraste plus éclatant que celui opposant Bernard Cazeneuve, sa modération et sa maîtrise publiques un peu ennuyeuses, à la puissance et à l’élan d’un Mélenchon. Quand on tente d’écouter l’un, l’autre s’impose. J’aime décidément ceux qui ont le mot aux dents.

Un Président qui entraîne, un Premier ministre à la traîne !

Nous avons un Président qui recueille beaucoup de suffrages. Qu’en serait-il donc s’il bénéficiait d’un état de grâce ! Mais là où il entraîne, le Premier ministre est à la traîne. L’un nous change d’hier, -il nous le fait croire -, l’autre nous le répète. La moralisation de la vie publique n’était pas destinée qu’à être un projet de loi. Mais une réalité quotidienne. Une première déception.

Le Prince se conseille lui-même !

Mais le citoyen de droite ou de gauche, en marche ou immobile, conservateur ou progressiste, devra être persuadé à chaque minute de ce mandat que cela en vaut la peine. Qu’il est présidé et que c’est bien.

L’impossible pureté politique ?

Cette anecdote montre qu’il y a la loi et ses obligations d’un côté et la subjectivité du citoyen de l’autre. La première a ses rigueurs et le second ses humeurs. La pureté politique est difficile à atteindre dans un monde humainement faillible et aux tentations multiples. Il faut se battre pour la rendre possible, comme si elle était possible. Quant à notre image du président, chacun a la sienne. Un président pour tous et pour chacun. Il sera scruté avec d’autant plus de vigilance, on lui pardonnera d’autant moins ses légères déviations que sa personnalité, pour l’instant, nous agrée. Elle a de la tenue. Cela nous manquait.