Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Alain Juppé aime trop les feux rouges !

J’entends bien qu’Alain Juppé désire continuer à cultiver une intransigeance éthique mais en quoi celle-ci devrait-elle interdire un jour à une droite fière de ses valeurs, pluraliste et donc élargie, d’assumer en son sein ses perceptions différentes sans être contradictoires ?

Les politiques dans les médias : une triste cohérence

La seule certitude est que cet engouement conjoncturel ne va pas redorer le blason de la politique dans l’opinion. Parce qu’il est clair que tous, contrairement à Roselyne Bachelot qui a abandonné le métier, n’attendront avec impatience que le moment délicieux où la politique leur tendra à nouveau les bras. Devenus des sortes d’histrions au cours de la parenthèse, ils aggraveront le sentiment populaire selon lequel la vérité et le mensonge, l’apparence et la profondeur, la gravité et le divertissement sont mêlés dans une confusion qui ridiculise la démocratie.

No tenim por : c’est beau, ça ne sert à rien !

Quand demain l’islamisme et Daech frapperont et massacreront à nouveau, de grâce moins de beauté, de concorde apparente mais plus d’utilité. Moins de spectacle médiatique, plus de retenue et de réserve. Moins de paroles pour affirmer notre détermination, plus de détermination concrète, opératoire, impitoyable et secrète. La démocratie, si elle ne se défend pas, ne sera pas le pire des régimes après tous les autres. Mais le pire tout simplement.

Détox : une maladie d’aujourd’hui ?

La détox d’aujourd’hui est un aveu d’impuissance. Une illusion de santé. Une façade. Un vide artificiel. Le contraire de ce que le métier de vivre attend de nous.

François Hollande ne se remet pas de n’avoir pas perdu en 2017 !

Je crains tellement le pire que j’aurais été prêt à valider une nouvelle candidature de François Hollande puis sa défaite, avec sans doute son silence, plutôt que de devoir subir l’interminable palliatif d’une déconfiture selon lui trop tôt proclamée. Un lassant président pour de faux, se repentant d’avoir manqué le vrai.

Hanouna, hélas !

Si j’ai titré mon billet « Hanouna, hélas », c’est pour signifier qu’un espace intellectuel, une démocratie ayant besoin d’un talentueux histrion si discuté par ailleurs pour être défendus et rappelés au bon sens sont évidemment en péril. Cyril Hanouna, en portant cette parole pertinente et aujourd’hui provocatrice, fait regretter que d’autres plus légitimes se taisent en acceptant de passer sous les fourches caudines d’une forme d’asservissement. On a donc Cyril Hanouna et on le garde.

Le Parthénon se passe de la France…

Doit-on s’en étonner alors qu’avec un président de la République pourtant cultivé, nous n’avons depuis le 10 mai 2017 aucun ministre ni Secrétaire d’Etat en charge de la francophonie ? Nommé, il pourrait d’abord proclamer que le Parthénon se languit de la France et se battre pour que notre langue lui revienne. Comme vers sa patrie naturelle.

Le peuple contre le peuple…

Le peuple de la République contre le peuple de Joseph de Maistre… J’espère que je ne ferai plus référence au premier et à sa force en oubliant le second et ses possibles risques.

Qui nous fait aimer la France ?

Derrière le « Ils nous font aimer la France » illustrant ce passionnant numéro, il y a clairement Valeurs actuelles. Ses forces avec ses préjugés. Et c’est normal et c’est bien.

LFI n’est pas LREM !

LFI, même dominée par le nombre, avec un FN effacé, est parvenue, face à LREM, à exister. L’une et l’autre décidément inconciliables sur le fond et la forme. Le retour de la tradition et le rêve de l’inédit. LREM n’est pas LFI.