Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

C’est pourtant tout simple !

Il s’agit d’un crime singulier dont les ressorts n’ont rien à voir, même si la victime est l’épouse, avec un quelconque « féminicide » ou les terrifiantes statistiques d’une femme tuée tous les trois jours à la suite de violences ordinaires et quotidiennes. Il y a des mystères que seule la justice criminelle parviendra à dissiper.

Trop de déperdition à droite !

Trop de déperdition à droite par rapport à l’immensité de la tâche de reconstruction. Peut-on vraiment se réjouir d’un LW et d’une VP s’affrontant avant l’heure au lieu de combattre ensemble ?

Pierre Desproges aurait-il le droit de faire rire ?

Les réseaux sociaux ont permis à de médiocres citoyens de se révéler et de faire de leur surabondance une fierté au lieu qu’elle soit une indignité. Tous ces petits maîtres, tous ces justiciers à la manque qui condamnent, tous ces inquisiteurs expéditifs, toute cette cohorte qui furète, débusque, renifle et dénonce ce qu’elle estime innommable, sont la rançon abjecte de la communication sophistiquée d’aujourd’hui.

Je suis en crise donc je suis !

La notion de crise n’aurait pas un tel succès si elle ne servait pas à ajouter aux rares crises malheureusement trop réelles une sorte de voile fantasmatique destinée à instiller partout du pessimisme, à justifier des impuissances et à constituer les institutions, les services publics et les entreprises trop prospères comme des moribonds permanents. La crise est attendue, espérée, anticipée, serinée, ressassée. On raffole de ce concept qui vient même en l’absence de toute maladie évoquer faiblesses et plaies.

Je continue à préférer Brigitte Bardot…

Je prends mes risques mais si j’étais confronté à cette alternative qui vaut bien celle par laquelle j’ai commencé, je n’en démordrais pas. Je continuerais à préférer Brigitte Bardot à Marlène Schiappa – la femme dans sa nature, sa liberté et sa vérité plutôt que la femme devenue une cause politique.

L’enfant-roi, l’enfant dû ou l’enfant gêne !

Je tire de ces évolutions, de cette moindre consécration de l’enfance qui n’apparaît plus comme un trésor à partager d’une certaine manière par tous mais tel un bien à privatiser, que les temps ont changé et que, si la natalité française est en baisse, cela tient d’abord à ce que l’amour des enfants est lui-même en baisse.

Le métro ne s’arrête plus !

L’aveuglement longtemps puis trop d’indifférence et l’impuissance telle une fatalité aujourd’hui, ce serait donc cela, notre capitale, cette peur diffuse, cette drogue, cette déliquescence, cette triste certitude que rien ne viendra arrêter le désordre, entraver le cours du pire ?

Heureusement que le président ne sort pas du double langage !

Ce double langage prétendu serait disqualifié alors qu’il représente plutôt une chance, une plénitude et une équité. Faut-il qu’on vive dans un monde si sommaire, animé seulement par le partisan simpliste, partial et partiel, pour se sentir gêné par une approche fine, complexe, assumant pleinement ce que la réalité équivoque enseigne ?

Enfin !

On a envie de dire enfin et merci !

La rentrée de la Cour de cassation : du vent solennel ?

Si j’avais été jeune étudiant hésitant au seuil d’une carrière judiciaire, je ne crois pas que j’aurais été enthousiasmé et convaincu par les superbes propos conventionnels des chefs de cour. Il m’aurait manqué l’essentiel : la démonstration éclatante et vigoureuse qu’être magistrat est une mission, un service et un honneur. Enfin, quelle qu’ait été la tonalité de cette rentrée, je n’ai qu’une certitude : la CC et les magistrats en général ne sont vraiment pas « des petits pois » !