Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Pour que la France ne reste pas la France ?

Oui, la France doit rester la France. Proférer cela, le maintenir, le revendiquer n’implique pas de plonger dans un enfer ceux qui l’honorent, la respectent, l’enrichissent, appliquent ses lois et lui veulent du bien. Mais de faire partir ceux qui n’y ont pas droit ou la renient de l’intérieur.

Rafael Nadal, une leçon de vie…

On invente, on prend le vif du réel de plein fouet et on refuse de se soumettre à la routine qui vient trop facilement comme un confort. On ne gagne pas à tout coup – lui si, sur terre battue – mais on existe. Les gestionnaires – il en faut – sont parfois excellents mais jamais exceptionnels. Ils sont dans la norme mais ne sortent jamais du rang. Rafael Nadal, merci. Votre balle de match est une balle de vie.

Donald Trump : un fou à présider…

La grande chance de Donald Trump est qu’il n’a pas eu de véritable rivale lors de l’élection présidentielle et que l’Amérique profonde qui l’a choisi continue à prendre ses coups de menton, ses airs de matamore et l’expansion délirante de sa nature pour une politique. Quand on observe la montée de la folie à présider comme au spectacle.

François Hollande rebat la campagne…

Il va rebattre la campagne et on aurait tort, aujourd’hui en tout cas, de se gausser. La haine, – il ne démord pas d’avoir été trahi – , l’alacrité, la vigueur et l’intelligence renouvelées, l’odeur de poudre de la politique pourraient faire des miracles. Pour une fois l’Histoire repasserait les plats. C’est le rêve qu’il caresse au fond de lui. Illusions ou non, cela emplira une existence que le bonheur manifestement ne suffit pas à combler.

On aurait plus vite fait en supprimant les news !

S’arroger le droit de mettre la lourdeur et la malignité de l’Etat dans un dispositif qui tant bien que mal – au sens propre – donne satisfaction, conduira en réalité à toucher le coeur même de l’information, les news encore plus que les « fake news ».

Non, les députés ne sont pas des fainéants !

S’acharner à ridiculiser les députés ou à les pourfendre vulgairement, pour flatter la pire des démagogies, c’est oublier qui ils sont, ce qu’ils font et qui nous sommes.

La flagornerie est-elle un vice féminin ?

Plus gravement, l’attitude de Marlène Schiappa fait douter de la légitimité du combat politique qu’elle a à mener. L’égalité entre hommes et femmes apparaît-elle comme une exigence plausible, et une lutte digne d’estime, quand sa responsable ministérielle s’abandonne avec tant d’archaïque complaisance à la surenchère des sentiments et des mots au bénéfice d’un président et de son épouse qui n’en espéraient sans doute pas temps ? Elle aurait plutôt dû donner l’exemple contraire.

Le rêve de la parole, une parole de rêve…

Le rêve d’une certaine parole enfin inscrit dans la quotidienneté, le temps d’une journée unique. Une parole de rêve inaccessible mais déjà heureuse d’avoir été approchée par des personnalités, des pensées et des mots ayant su relever un défi.

Je suis naïf et c’est compliqué !

Cette actualité qui en Belgique et en France nous confronte d’une part à la solidarité indignée avec les victimes d’un criminel islamiste abattu, d’autre part nous comble avec l’audace applaudie du jeune Malien.

Violons la loi, on ne risque rien !

Il est dramatique que des esprits éclairés feignent de ne pas comprendre que l’Etat face au réel a des responsabilités et que son humanité vaut la leur, si fière d’avoir signé une tribune au mieux équivoque, au pire nuisible.

Trop d’experts pour trop peu de certitudes !

Des usurpateurs payés pour distiller de l’illusion. Celle qu’il y a de la simplicité dans la complexité, que tout est lisible alors que rien ne l’est. Ce qui est vérifiable, en effet, n’a pas besoin d’eux.

Y a-t-il des enfants sous-doués ?

J’attends avec impatience la mode des sous-doués. Une fois celle-ci dissipée, peut-être qu’après, enfin, on s’attachera au commun des élèves. Ceux dont on ne parle jamais.