Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Qu’on ne nous gâte pas Kylian Mbappé !

Je me blâme pour conclure : ce billet participe à l’éblouissement dont par ailleurs je souhaite la modération. Mais Kylian Mbappé saura garder la tête froide et le pied agile.

Onfray, Garcin et BHL : le jour et la nuit !

Parce que Michel Onfray, précisément parce qu’il est capable du pire, est aussi la personne, l’auteur, le contradicteur susceptibles d’enthousiasmer et de convaincre par la force de son verbe et la puissance de son esprit. Non pas que tous les malappris auraient des motifs à se consoler parce qu’ils seraient alors exceptionnels ailleurs ! Mais pour lui, oui. Et s’indigner au-delà de toute mesure reviendrait à priver l’intéressé de ce qui habituellement l’irrigue pour le plus grand bonheur de ceux qui le lisent et l’écoutent.

Jean-Luc Mélenchon est-il sacré ?

Cette question est peut-être aberrante, le fait sans doute d’un mauvais esprit ; la responsabilité ne m’en incombe pas mais au pouvoir qui a commis la maladresse de nous contraindre à discuter ses actions ou ses abstentions, ses immixtions ou non. Que JLM soit tout sauf « sacré », qu’il ne constitue qu’un républicain (imparfait) au milieu de tant d’autres ne change rien à ce constat limpide : on ne sait pas tout.

L’homme qui voulait qu’on sache qu’il ne voulait pas être juré !

La cour d’assises est une juridiction qu’on a démembrée et que la procédure a banalisée. Il faut d’autant plus se battre pour elle. Elle est moins « populaire » puisqu’on a réduit le nombre des jurés mais le peuple a conservé un lien profond avec cette juridiction capitale faite pour lui et sublimée par sa présence.

Du gaspillage médiatique : Adama Traoré, Rédoine Faïd et d’autres…

Il y a Rédoine Faïd, il y a la mort d’Adama Traoré. Il y a aussi tant d’autres affaires où les médias ont posé un regard trop complaisant sur les criminels coupables, condamnés, incarcérés, évadés… et aussi sur les comités de soutien divers et variés naissant dans l’ignorance et se maintenant par entêtement. Trop d’intérêt sans justification ! Oui, vraiment, du gaspillage médiatique.

Débats… et des Hauts…

Je ne suis pas un inconditionnel de l’univers médiatique et de la plupart des journalistes. Aussi qu’on ne lise pas ce billet comme s’il relevait d’une basse promotion mais tel un miracle : il y a des émissions et des moments magiques. Il faut s’y accrocher si on vous le permet. Débats… mais des Hauts!

Charlotte, Daniel, Rokhaya, Marlène et les autres…

La direction de France Inter – radio du service public – ne s’est pas davantage manifestée. Il est vrai qu’il aurait été dommage qu’elle fît preuve de tenue et d’élégance. Toujours le même arbitraire. Il y a des femmes de droite forcément et structurellement coupables à l’égard desquelles le pire est autorisé et des femmes de gauche naturellement et nécessairement victimes.

Faut-il remercier Harvey Weinstein ?

Faut-il alors vraiment remercier Harvey Weinstein ? A t-il par son pire favorisé le meilleur d’un émoi collectif et d’un combat dur mais équilibré ? Peut-être mais à condition qu’on ne s’imagine pas avoir inventé quelque chose puisque l’humain n’est pas né avec Me Too ni les dérives et les dominations avec Weinstein !

Les citoyens ont donc raison…

Parce que le ver de l’ignorance et des poncifs – de droite et de gauche, tristement mêlés – est dans le fruit judiciaire. Et que rien de cohérent ni d’efficace ne s’accomplira si une philosophie pénale alliant humanisme et rigueur n’est pas adoptée. Avec des crédits pour qu’elle puisse valablement s’incarner.

Le président m’inquiète…

On n’attend pas du président qu’il soit un prix de vertu, sauf transgressions pénales à condamner, mais une personnalité qui nous rassure, nous fasse honneur, tienne avec constance, énergie et stabilité un cap. Qu’Emmanuel Macron revienne vite aux sources !

Edouard Philippe à la télévision : la rançon du pouvoir

Il n’y a pas de quoi se réjouir de cette prestation d’Edouard Philippe. Qu’on soit pour ou contre lui. Car elle a trop démontré que la France est accablée par des problèmes d’une gravité extrême et que la solution demeure pour le moins virtuelle. On admet le diagnostic mais on est perdu pour le remède. Un futur guère rassurant.