Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Suffit-il de traverser la rue pour éviter les « fous » ?

Bien sûr il suffit de traverser la rue pour s’éloigner un temps des « fous ». Mais après les avoir croisés, avec un mélange de feinte indifférence mais de vraie attention, je ne sais pas pourquoi nous éprouvons comme une vague morsure, un regret infime : nous les abandonnons alors qu’ils auraient besoin de nous. Mais je ne suis ni un héros ni un saint. Je passe, c’est tout.

D’un procureur l’autre à Paris : une régression ?

Qu’on laisse Mediapart tranquille – tant que la loi est respectée – et qu’on concentre son attention sur les multiples transgressions d’Alexandre Benalla : ce ne serait plus du temps perdu mais de la Justice regagnée !

Des avocats en gros ou au détail…

Ainsi, sur les avocats en gros ou en détail, ce post est venu se glisser comme l’ancien monde sur le nouveau, un hommage à ceux que j’ai quittés : sans doute encore une tentative pour demeurer fidèle à d’inoubliables moments, à des sentiments et à des pensées incomparables !

Emmanuel Macron : président double…

Ce président double dont la tactique publique, officielle vise à la confiance et les propos médiatiquement rapportés au contraire est déprimant pour ceux qui refusent de le répudier en bloc. Si ce sont des maladresses, elles se répètent et font douter de sa sagacité. Si elles sont délibérées, elles découragent le citoyen qui serait face à ce président double comme Sisyphe!

La scandaleuse injustice du talent…

Pour ceux que passionne l’oralité, assister à de telles déroutes donne des fourmis dans la tête et dans la pensée. On voudrait souffler les mots, suggérer le rythme, enlever les scories. Faire place nette.

Pour le librement correct !

La correction n’est donc pas à mon sens dans l’adhésion à un point de vue qui serait quant à son fond plus acceptable que l’autre mais dans la manière dont chacun saurait faire valoir sa thèse plutôt que l’autre en étant assuré que politiquement, médiatiquement, la contradiction serait également représentée.

Un président sous sa surveillance !

Que le président continue de se placer à chaque seconde sous sa surveillance et n’oublie pas surtout, avec modestie, que, s’il a déserté le pire, il le doit en grande partie à ses adversaires.

Marlène Schiappa, n’y allez pas !

Le fil du temps n’est pas progressiste, le présent n’est pas forcément une boussole. Le pouvoir a le droit de résister à ce que l’histoire entraîne avec elle de dégénérescence. Il en aurait même le devoir s’il avait du courage, vertu quasiment disparue. Décrire avec complaisance et une sorte de volupté amère la perversion de plus en plus scandaleuse engendrée par la relation entre politique et divertissement, entre bateleurs et ministres est une fuite, une impuissance. Il faut arrêter cette prétendue fatalité. En tout cas le pire n’a jamais justifié qu’on se prive délibérément du meilleur.

Benjamin Griveaux devrait parfois se taire !

Je ne voudrais pas qu’à force, alors qu’on annonce Benjamin Griveaux comme le rival probable d’Anne Hidalgo pour la mairie de Paris, il perde tout crédit pour cette lutte municipale à venir. Il devrait parfois se taire.

A chaque fois ni tout à fait le même ni tout à fait un autre…

Malgré les débuts éclatants du grand débat national, ce sera seulement sur sa réponse exemplaire à cette double interrogation qu’il pourra sauver son quinquennat d’un enlisement que son orgueil refuserait et qui révolterait les citoyens, cette fois sans rattrapage ni recours ! Rien ne sera facile puisque le président a aussi affirmé cette évidence « qu’avoir un projet ce n’est pas faire droit à toutes les demandes « . Alors, bon courage à la France !