Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Est-il choquant de ne pas aimer le foot féminin ?

Il n’est pas choquant de ne pas regarder le foot féminin, de ne pas l’aimer mais cette abstention, ce désintérêt, voire cette affectation de supériorité ne rendent pas plus virils, au pire sens de cet adjectif, les hommes qui s’en glorifient.

Sans ma droite, je serais mal !

Derrière les déroutes, il y a des routes. Je sais que d’abord la droite ne doit plus douter qu’elle soit nécessaire. Elle a tout l’avenir devant elle si elle veut bien mettre ses convictions avant ses positions. Ses ambitions après ses propositions. Soyons sérieux et lucides : sans ma droite je serais mal.

L’union ou la désunion des droites ?

La politique-fiction est la pire parce qu’elle donne des espoirs par le rêve et console du réel. La droite républicaine n’est pas en voie d’extinction. Il lui manque le génie tactique d’un Mitterrand pour oser entreprendre un pas de plus – qui ne serait pas honteux – vers un RN débarrassé de Marine Le Pen et délesté d’une confusion gaucho-nationaliste : un autre donc. L’union des droites ne serait pas un péché mortel. Mais une avancée, une audace politiques.

Un dimanche en ordre et en désordres…

A chaque fois qu’il conviendra de défendre des fonctionnaires de police attaqués par principe pour avoir accompli leur mission difficile sur un mode irréprochable, ils me trouveront à leurs côtés. Pour les autres faisant l’objet d’une procédure judiciaire, on verra bien. Renvois comme non lieux sont possibles.

Le chewing-gum : liberté ou décadence ?

La dignité, bien sûr, n’est pas qu’une affaire de forme mais elle passe par là. Le chewing-gum colle à notre société comme à une chaussure malencontreusement souillée. Si nous pouvions nous débarrasser de ce qui profondément nous banalise, ce serait bien. Si nous pouvions nous débarrasser de ce qui profondément nous diminue, ce serait bien.

Comme avant ?

Apparemment le président de la République, quoique immédiatement battu, va continuer comme si de rien n’était. Cette défaite d’un souffle, sans craindre que les Gilets jaunes s’appuient sur cette légitimité un zeste ébréchée et reprennent du tonus revendicatif, semble ne susciter aucune inquiétude de la part du pouvoir. Alors comme avant ? Mais avant, était-ce si bien ?

Paris en perdition, Grenoble à vau-l’eau…

Donc courage, fuyons. C’est la doctrine grenobloise en espérant que ce n’est pas déjà celle de l’Etat. Invoquer l’autorité est facile mais l’exercer fait trembler.

Contre la police, les justiciers en chambre !

Je respecte les policiers et les ai toujours défendus quand ils le méritaient, parce que je n’ai jamais sous-estimé la grandeur et les difficultés de leur tâche au quotidien ni surestimé, si j’étais à leur place, ma propre aptitude physique à faire front aux assauts de la malfaisance.

Emmanuel Macron bon ou mauvais acteur ?

Cette inquiétude justifierait, de la part du président de la République, moins d’arrogante autarcie, de certitudes persuadées de leur légitimité mais plus d’empathie européenne pour tous, de considération de tous les peuples et même de certains de leurs dirigeants qui n’ont eu que le tort d’être élus et réélus.

Non, les Gilets jaunes n’ont pas transformé la France !

Le président de la République a, en anticipant l’absence de débouché politique, feint de négliger que, même s’il ne leur suffit pas – j’en doute un peu car ce pourra être leur première démarche d’opposition concrète vraiment préjudiciable au pouvoir -, le scrutin européen sera, pour les gilets jaunes, le défouloir de pouvoir dire non à Emmanuel Macron. Il a fait de ce dernier une affaire personnelle. Eux aussi.