François Bayrou : un Créon qui ne veut pas oublier Antigone…
Au lieu d’intenter sans cesse de faux procès au Premier ministre, il aurait mieux valu l’écouter avec attention et ne pas dénaturer sa pensée pour la rendre encore plus blâmable aux yeux de ses adversaires. On feint d’oublier qu’il n’a pas parlé de « submersion migratoire » mais de ce « sentiment » qui n’est que trop évident pour cette majorité de Français à laquelle il a fait allusion. Même si son propos, partant de Mayotte et du droit du sol souhaité par certains, a dépassé ce territoire, il reste qu’user de termes qui sont dans la tête de tout le monde, et pas seulement dans celle du Rassemblement national, relève du droit de François Bayrou à ne pas faire la fine bouche face à un vocabulaire qui se rapporte à l’immigration et au malaise qu’elle crée sur le plan de l’identité nationale. Acceptable quand elle ne détruit pas l’âme d’un pays, intolérable quand son nombre l’étouffe.