Nicolas de Staël : une passion

La politique au quotidien, la Covid-19 et sa gestion fluctuante, la vie internationale, Donald Trump lui-même atteint n’auraient pas été des thèmes à la hauteur par rapport à la tragédie nationale des inondations dans l’arrière-pays niçois qui ont créé un choc et une désolation, une misère, des déchirements et des disparitions dont les images ont bouleversé. Il y a tant de douleurs concrètes et immédiates dans cette région que tout le reste, un court instant, doit apparaître dérisoire.

Et l’existence offre des surprises qui dénouent les problèmes. J’assiste au Lucernaire à un spectacle très réussi, « Nicolas de Staël, la fureur de peindre » et naturellement je me replonge dans la correspondance de ce peintre génial. Et mon billet est là qui trouve sa substance.

Une passion, c’est la mienne propre pour cette destinée fulgurante, à la fois désespérée et exaltée, toute d’énergie créatrice et d’émotions sauvages, sur laquelle il a su, sans cesse, écrire de manière dense et originale.

Une passion, c’est aussi et surtout cette trajectoire incandescente conduisant Nicolas de Staël à se jeter dans le vide, le 16 mars 1955, du haut de la terrasse de sa villa à Antibes.

Au fil des lettres, on sentait monter cette aspiration à l’effacement malgré la prodigieuse intensité artistique des derniers mois, le confrontant paradoxalement à une impasse brisant son idéal sur la réalité de ses oeuvres. Je ne suis pas un spécialiste de cet immense peintre mais suffisamment éclairé pour deviner ce que sa singularité, sa volonté d’ouvrir un chemin neuf entre l’abstrait et le figuratif ont dû lui coûter en peine, en solitude, en épuisement de l’âme et du corps.

Une passion, c’est, dans la plus belle, la plus torturante des définitions, celle qu’il a éprouvée pour Jeanne Polge, mariée avec des enfants, sa maîtresse mais qui a toujours refusé de vivre avec lui et dont j’ai lu qu’elle était morte au mois d’août 2014.

Son épouse depuis le mois de mai 1946, Françoise, mère de trois de ses enfants, admirable dans les épreuves de toutes sortes qu’elle a vécues, a disparu en 2012.

32229.HR

Une passion, ce sont les mots brûlants adressés à Jeanne – qu’il avait rencontrée chez René Char jouant à l’entremetteur ambigu -, qui allait meurtrir et exalter sa fin d’existence.

Ce sont ces mots qu’il écrit à une confidente et par lesquels il analyse si bien l’indicible, qu’on a tant de mal à décrire quand il s’agit de soi et que c’est incomparable : « J’ai besoin de cette fille pour m’abîmer, je n’en ai pas besoin pour peindre et c’est grâce à elle que je travaille malgré tout. Que comprendre là-dedans ».

Ce sont ces mots qu’il écrit à l’amante au mois de janvier 1954 et qui montrent que la découverte d’une terre inconnue n’est rien par rapport au surgissement imprévisible des territoires de la sensibilité et du coeur : « Merci de regarder si longuement notre joie sur la mer. Merci de me déchirer, mon amour.Je t’aime à hurler. Je t’aime à mourir. Je t’aime à voir la complexité la plus infernale, limpide dans ton amour. Je t’aime à aimer ton amour comme je t’aime. Je t’aime dans le risque, dans la paix d’un instant, de tout mon sang, de toutes mes larmes, de toute ma folie, de toi, de moi, je t’aime dans chaque poussière qui touche ton coeur » (Libération).

Et, pourtant, elle n’a pas été convaincue, elle ne l’a pas rejoint. Cette splendeur de désordre, d’élans, d’extrémités de soi consacrés à une autre, ne l’a pas dissuadée de demeurer dans la voie d’un ordinaire qui a aussi ses enchantements, ses beautés.

Je ne peux pas m’empêcher, moi qui sais ce qu’est la passion au quotidien, de songer à Nicolas de Staël au bord du gouffre, mêlant, en lui, l’acharnement formidable du peintre à vaincre et l’absolu d’une passion se dérobant et, un jour, l’abandonnant pour le laisser mourir avec tout ce qu’il avait d’unique.

Une passion et c’est Saint Augustin nous murmurant que mieux vaut se perdre dans sa passion que la perdre.

Je ne me déferai jamais, toutes proportions gardées, de cette obsession qui m’habite : d’une certaine manière, aussi paradoxale que soit cette hantise, Nicolas de Staël est à la fois, pour moi, une passion et un exemple.

Aller au bout de soi, à la fin de soi quand cela en vaut la peine.

Article précédent

Si nous avions eu des débats "à la Trump" en France ?

Article suivant

C'était pourtant bien, "séparatisme" !

Voir les Commentaires (93)
  1. Un bien beau billet qui nous offre une ouverture vers d’autres horizons.
    C’est parce que le monde est ce qu’il est que l’Art est au-dessus de tout, une fois admis que nous ne pouvons pas échapper au monde.
    J’aime beaucoup Nicolas de Staël autant qu’il m’intrigue comme peintre.
    Une phrase m’a surpris, après avoir lu la reproduction d’une lettre de Nicolas de Staël, je lis :
    « Et, pourtant, elle n’a pas été convaincue, elle ne l’a pas rejoint » (PB)
    J’ignore si cette phrase traduit l’état d’esprit de NdS.
    Ce serait bien curieux, parce que l’artiste qu’il était, devait savoir que l’amour n’est pas une émotion, c’est un état de conscience par lequel on quitte le plan du réel pour accéder à un autre plan inexprimable.
    Dans cet état de conscience on est rejoint par l’autre, ou pas.
    Il est inutile d’argumenter, et le « je t’aime » n’exprime que le point de départ personnel vers cet état de conscience. Encore faut-il que l’autre soit prêt pour ce voyage avec son point de départ personnel également.
    Avec l’espoir commun que les niveaux de conscience soient sur le même plan.
    Si ses tableaux m’ont toujours intrigués autant qu’ils me plaisent, c’est précisément parce qu’ils donnent cette impression d’offrir un accès à d’autres états de conscience.
    En cela il est très original et sa peinture demande de faire l’effort d’accéder à ces états de conscience.
    Un effort involontaire et irrationnel, autrement dit un effort sans effort, le plus difficile des efforts évidemment.
    Et le billet se conclut par :
    « Aller au bout de soi, à la fin de soi quand cela en vaut la peine » (PB)
    Mais ça en vaut toujours la peine, souvenez-vous de la parabole des Talents.
    Quand nous arriverons devant le Grand Barbu assis sur son nuage blanc et qu’il nous demandera: « Qu’as-tu fait de ton talent ? », il n’y aura qu’un seule réponse possible: « J’ai fait tout mon possible avec les moyens que vous m’avez donnés ».
    Bon, un billet qui parle philosophie et art, en même temps, tout cela devient trop difficile pour moi, j’en reste là 😉

  2. « Une passion, c’est la mienne propre pour cette destinée fulgurante, à la fois désespérée et exaltée, toute d’énergie créatrice et d’émotions sauvages, sur laquelle il a su, sans cesse, écrire de manière dense et originale. »
    Je ne partage pas vraiment votre passion pour le peintre Nicolas de Staël dont l’œuvre, nous dites-vous, est à mi-chemin entre l’abstrait et le figuratif. En fait je n’apprécie pas trop les artistes tourmentés et la peinture figurant sur le présent billet ne suscite en moi aucune forme de vibration émotionnelle. J’en suis confus.
    Mais je ne doute pas que, ce sur ce blog, quelques esprits raffinés sauront nous faire partager leur admiration pour ce peintre et son œuvre par des commentaires inspirés ne faisant pas moins de cent lignes (inutile de citer les noms, les habitués les connaissent déjà).
    Aussi je préfère m’attarder sur le drame qui est survenu dans l’arrière-pays niçois et qui m’a bien plus bouleversé.
    Ces gens qui ont tout perdu, ces deux personnes âgées emportées par les flots avec leur maison, ces pompiers morts en voulant porter secours. Cette vision d’apocalypse après le passage de la tempête Alex.
    La question que l’on peut se poser est comment est-il possible d’autoriser des permis de construire dans des zones situées à proximité d’une rivière capable de se transformer en torrent mortifère emportant tout sur son passage lorsqu’une tempête survient.
    Eric Ciotti dont le village natal a été particulièrement touché, a su user de son influence auprès des plus hautes autorités afin que l’Etat mette en œuvre tous les moyens pour secourir les gens dans la détresse. Nous ne pouvons que le féliciter pour son active participation.
    Lui qui d’habitude ne cesse de taper sur le président, pour tout et n’importe quoi, en des termes parfois très durs, a su s’adresser à lui d’une façon plus mesurée dans son appel au secours.
    Ne doutons pas qu’il a été entendu. Reste à savoir si, par la suite, il lui en saura gré. Sincèrement j’en doute.

  3. Les « passions tristes ». Etre passionné pour le meilleur mais également pour le pire. Toujours se méfier des « passions », les fanatiques religieux ou/et politiques sont aussi des « passionnés ».
    Et si nous étions passionnés de siestes ou de grasses matinées… Peut-être que la face du monde s’en trouverait changée. On peut toujours rêver !
    « Savoir bien commencer une journée »
    « Il n’est pas rare que je me réveille tôt, avant sept heures. Je sors alors acheter des viennoiseries. Avant de remonter chez moi, je descends à la chambre d’amour. J’en ai pour cinq minutes à pied. Je m’asseois sur le parapet de la plage du surf club face à l’océan. Le jour se lève à son tour et je contemple ce spectacle en croquant un croissant. Au bout d’une demi-heure, je m’en vais. À présent, le quartier s’agite. Les gens partent au bagne à bord de leurs voitures. Ils conduisent vite. Je marche lentement. Moi que nulle obligation ne contraint, je me dis combien il est agréable de regarder ce trafic qui augmente en intensité et en nervosité, non que je prenne plaisir à voir des malheureux s’engouffrer dans une journée de labeur avec son cortège de frustrations, mais je goûte à l’idée que j’échappe à leur sort. Pareille pensée m’est si douce que je me remets au lit sitôt revenu dans ma chambre. En dégustant mon second café, je sens que c’est encore une journée qui commence bien. »

  4. Là pour le coup il va y avoir moins de monde au portillon des commentaires…
    Il y a quelques années, j’avais été voir sa tombe au cimetière de Montrouge, une dalle lugubre et sale, non entretenue depuis des lustres. Par contre, un peu plus loin celle de Coluche semblait pharaonique.

  5. Xavier NEBOUT

    Par un après-midi qui s’annonçait morose à la direction des travaux du génie où j’avais atterri, je vis des bidasses qui s’apprêtaient à jeter des tubes d’encre de toutes les couleurs. Je les interrompis, et armé d’une « grosse queue » (appellation donnée en archi à un gros pinceau à poils très fins pour peindre à l’encre) et d’un stock de papier de dessin format raison, lui aussi crois-je me souvenir, destiné au rebus, j’entrepris ma carrière de peintre moderne.
    Je ne sais pas combien j’en ai sorti sous les applaudissements de tout ce qui était présent dans le bâtiment. Je me souviens du regard émerveillé d’un dessinateur allemand – personnel civil, qui est parti avec l’une de mes oeuvres.
    Je n’en ai gardé aucune. Le lendemain, un commandant est venu m’en commander une. Trop tard, c’était fini. Définitivement fini.
    En école d’archi, aux beaux-arts, on appelait ça se marrer, faire du « baisant », du « génial » du « chié », mais personne n’a prétendu que c’était du beau.
    Là est le problème, ce qui est difficile, ce n’est pas de faire du génial, mais de faire du beau, le beau, image de la vérité.
    Alors, cher M. Bilger, moi, vos croûtes géniales – à part, peut-être quelques-unes qui feraient bien dans le garage, elles seraient pour moi surtout bonnes en un lieu précis, pour accélérer l’aisance.

  6. «MESA— Qu’est-ce que vous lisez là qui est défait et déplumé comme un livre d’amour?
    YSÉ— Un livre d’amour.
    MESA— Page 250. Vous avez eu raison de l’éplucher de ses feuilles extérieures.
    Le difficile est de finir, c’est toujours la même chose,
    La mort et la sage-femme.»
    Déplumé, le livre, après que l’amante eut amené l’amant à la contemplation des noces, au bout de lui-même, par elle, c’est Lui qu’ils découvrent, forme de l’Amour donnée aux cœurs unis, congédiant l’absolu romantique au bénéfice de la simplicité de l’esprit d’enfance :
    «YSÉ — Laisse ta main sur ma tête et alors je vois tout et je comprends tout.
    Tu ne sais pas bien qui je suis, mais maintenant je vois qui tu es et ce que tu crois être,
    Plein de gloire et de lumière, créature de Dieu! et je vois que tu m’aimes,
    Et que tu m’es accordé, et je suis avec toi dans une tranquillité ineffable.
    MESA— Est-ce que tout est fini, Ysé?
    YSÉ— Tout est fini!
    MESA- Est-ce qu’il n’y a plus rien à craindre?
    YSÉ— C’en est fait.
    MESA- Plus rien, plus rien à attendre?
    YSE- Plus rien que l’amour à jamais, plus rien que l’éternité avec toi! (…) Où tu es, je suis avec toi.»
    Pensées fraternelles à genau.

  7. @ Achille | 06 octobre 2020 à 07:40
    Ni raffiné, ni pas raffiné, mais curieux simplement.
    Et surtout de ce qui paraît énigmatique.
    À l’évidence Nicolas de Staël est sincère, ce n’est pas un « artiste » du pop art ou du street art, il m’intéresse, sans que je sois un fan de tous ses tableaux, et pour tout dire je n’aurais pas choisi celui qui illustre le billet !
    Mais je trouve qu’il vaut le déplacement, en moins de cent lignes 😉

  8. Michel Deluré

    @ Achille 06/10 07:40
    À votre image, j’avoue rester assez hermétique à l’art abstrait en général et à l’expression picturale de cet artiste en particulier.
    Autant mon œil peut s’attarder et s’émouvoir sur la lumière qui émane d’un Rembrandt, d’un Turner ou d’un Canaletto pour ne citer que ces quelques exemples auxquels ne se limitent pas mes goûts, autant je reste à l’opposé insensible à ces touches parfois simples, géométriques, de couleurs vives quand elles ne sont pas criardes, qui semblent s’organiser en évocation de paysages.
    J’admets cependant parfaitement que certains puissent être réceptifs à cette forme d’expression, que celle-ci stimule leur imagination et soulève en eux quelque émotion.
    N’est-ce pas là le rôle même de l’art, pour autant que l’art ne serve pas abusivement d’alibi à n’importe quelle forme d’abstraction ?

  9. Oh purée, quelle toile (sans titre), quelle croûte que voilà. Femme montagne ? Parturiente ? Femme qui s’offre ? Femme Touareg dans les dunes ? Marianne tricolorisée ?
    En fait il s’agirait probablement de sa maîtresse.
    Je comprends mieux son suicide pictural.
    C’est horrible pour l’artiste de ne pouvoir aussi bien peindre que crier ses sentiments.

  10. Olivier Seutet

    À deux reprises je suis allé voir une exposition d’œuvres de Nicolas de Staël : une fois à Paris (et j’en ai encore le catalogue) et une fois à Aix sur ses dernières années en Provence. Il avait cette passion dont vous parlez si bien. Il avait, aussi, le goût de la grande tradition picturale classique qu’il tente de continuer avec une approche renouvelée. Je suis particulièrement sensible à l’influence qu’a eue sur lui le peintre et surtout graveur Hercules Seghers, un génie qui faisait l’admiration de Rembrandt et qui mourut étrangement d’une chute dans un escalier. Troublante mort de l’un sous l’influence de l’alcool et de l’autre sous celle des barbituriques. Comme il est apaisant de ne pas être un génie.

  11. Sont-ce ses gémissements qui m’ont réveillé cette nuit-là et provoqué mes hurlements de terreur dans ce dortoir de Saint-Vincent de Senlis, un hiver des années soixante ?…
    Ou le bruit du verre de montre que l’on a cassé à dessein ?
    Je lui ai sans doute sauvé la vie sans le savoir puisque les frères maristes ont très vite accouru…
    Il fut retiré de Saint-Vincent aussitôt après…
    Ce jour-là je découvrais le nom de Staël.
    Il portait un prénom bonapartesque…
    Il le porte sans doute toujours, au château de Ménerbes.
    Est-ce pour cette raison que les rouges de son père me donnent, soixante ans après, autant de frissons ?

  12. Catherine JACOB

    « Nicolas de Staël est à la fois, pour moi, une passion et un exemple. »
    Une terrasse dans le XVIe arrondissement de Paris, ce n’est pas une terrasse à Antibes. Choisissez plutôt un cratère, pourquoi pas celui du mont Fuji, le long chemin qui conduit à son sommet situé à 3 776 mètres d’altitude avec en poche Ni d’Ève ni d’Adam d’Amélie Nothomb (comme No Tombe) pour occuper encore plus agréablement si possible une trempette dans une source chaude au crépuscule, vous permettrait sans doute de revenir à des pensées différemment romantiques, d’autant plus que la bonne saison est passée et qu’il vous faudrait attendre juillet ou septembre de l’année prochaine. La passion veut qu’on la vive et surtout qu’on y survive…

  13. Bonjour Philippe,
    Devant ses tableaux me vient naturellement une expression philosophique issue du répertoire de Coluche :
    – Ils le vendent ça ?
    C’est fou ce que la peinture a du mal à m’émouvoir.
    Je suis passé, par exemple, tous les jours devant une expo de Degas quand j’étais jeune, et tous les jours je me disais : « mais pourquoi les gens font des queues interminables pour voir ça ? ».
    Si en plus vous me dites que le gars avait l’inélégance de geindre en public… en plus de peindre de pures croûtes…

  14. Il y a les passionnés de la peinture comme Nicolas de Staël. On aime ou on n’aime pas. Je ne sais pas s’il est nécessaire de partir dans de grandes envolées lyriques, j’ai pour habitude de me méfier de tous ces « enthousiasmes ». Il s’agit d’apprécier quelqu’un ou de ne pas l’apprécier. Parfois on croit avoir trouvé le « personnage providentiel » et on s’aperçoit bien vite qu’il s’agissait d’un leurre. On change de déception comme on change de chemise, écrivait Cioran.
    Et nous avons les passionnés de l’écriture comme Michel Onfray. Où va-t-il chercher l’énergie pour écrire autant : la passion, sans doute. Personnellement, je préfère Frédéric Schiffter (plus tranquille ou faux tranquille, plus serein, un brin de cynisme, « pessimiste heureux ») mais il est inaudible aujourd’hui dans ce monde de fous furieux hystériques, barbares et fanatiques ayant tous accès aux médias. C’est à qui va revendiquer sa particularité avec le plus de violence et le moins de dérision possible. Nous sommes dans un monde de stéréotypes grossiers et vulgaires.
    Excellent billet de M. Onfray. « Contre-discours des Mureaux ». Différence nécessaire entre islamophobie et islamophilie.
    https://frontpopulaire.fr/o/Content/co257486/contre-discours-des-mureaux

    La passion de la peinture, la passion des mots ciselés et du verbe. Gaspard Proust, un orfèvre en la matière. J’adore son humour décapant, tout le monde en prend pour son grade. Belle tirade concernant nos illuminés d’écolos plus rouges que verts.
    « Les écolos-urbains, c’est un oxymore. Ils ne comprennent rien à la nature. Ils pensent que faire de l’écologie, c’est arroser trois carottes qui poussent sous un arbre greffé sur un trottoir de la place Monge dans un atelier « écolo-participatif jardinatoire de vivre-ensemble urbain à composter ». Ils ne savent pas ce que c’est d’aller chercher du bois en forêt, de le couper, d’allumer un feu de cheminée. Ils vivent en apesanteur. Si ce n’était que ça, ça m’irait encore, mais, en plus, ils donnent des leçons de morale aux autres. Je veux bien qu’on m’apprenne la vie quand on la connaît. Faire des pistes cyclables au milieu des voitures : quel intérêt ? Il n’y a que d’un esprit malade que peuvent sortir de telles idées. Et le pire ? On en est fier. Ils font tous la course pour être le plus écolo. Dans quel but ? transformer Paris en Creuse…
    Mais allez-y dans la Creuse ! Allez au bout de votre raisonnement, repeuplez les campagnes ! Il y a l’embarras du choix. »

  15. « …la Covid-19 et sa gestion fluctuante (…) n’auraient pas été des thèmes à la hauteur… » (PB)
    Pardon, mais c’est central. S’il vous plaît 🙏 un billet sur le sujet et un professeur Didier Raoult soumis à la question. Même si vous n’y connaissez rien, les commentateurs s’en donneront à cœur joie. C’est tellement passionnant et cela impacte tant la vie quotidienne. Et tous ces experts qui ne sont jamais d’accord (cf. l’altercation toute fraîche devant Laurence Ferrari sur CNews entre le Pr Toussaint et le Dr Blachier…).
    Et les erreurs du gouvernement et ce pauvre Olivier Véran qui aurait dû avoir été viré de son poste mais qui ne l’a pas été car Macron déteste sanctionner soumis à la pression (exemple : la volte-face des restrictions à Marseille qui viennent d’être annulées—contre tout ce qui avait été annoncé—pour sauver la face et ne pas toucher durement Paris passé dans la même catégorie de dangerosité que la cité phocéenne).
    Il n’y a plus aucune cohérence. La gestion Covid par le gouvernement est, depuis le début, celle d’un canard🦆 sans tête.

  16. Faire en ce moment l’apologie d’un alcoolique, fût-il russe et peintre (catalogué de « maudit » pour faire monter les enchères) qui n’a même pas levé le petit doigt pour soulager sa femme qui agonisait à ses côtés mais qui, après avoir harcelé une femme mariée, se suicidera !
    Quant à ces « oeuvres » de maudit, elles ont surtout enrichi les galeristes, les commissaires-priseurs de salles des ventes, et les bobos qui achètent une signature qui, grâce à Fabius (qui était du milieu ;)) est exonérée de droits de succession.
    « La peinture à l’hawaïle
    C’est bien diffic’hawaïle
    Mais c’est bien plus beau
    Dalida la di a dadi
    Que la peinture à l’eau » (Boby Lapointe)

  17. Je ne connaissais pas ce « peintre ». Au début, son nom me disait quelque chose mais j’ai réalisé que je confondais avec Madame de Staël que je n’ai jamais lue. Que voulez-vous, c’est ça quand on est cultivé comme moi. Alors après avoir vu la photo du billet qui m’a permis de me faire une vague idée, très vague, c’est le moment de le dire, j’ai cherché vite fait des images des ses « oeuvres » sur le net et effectivement, c’est de la m*rde.
    Je comprends mieux maintenant la croûte noire indéfinissable suspendue au mur du salon des Bilger.

  18. Robert Marchenoir

    @ Savonarole | 06 octobre 2020 à 09:24
    « Là pour le coup il va y avoir moins de monde au portillon des commentaires… »
    Je l’attendais, celle-là. Ça n’a pas raté. Savonarole nous fait toujours son snob méprisant lorsque Philippe Bilger consacre un billet à l’art ou à la littérature. On se demande pourquoi l’intéressé honore encore ce blog de sa présence, où il est contraint à cohabiter avec autant de sous-doués.
    Après un tel incipit, on suppose, bien sûr, que son auteur va nous gratifier d’une intervention sublime, montrant à quel point, lui, il a des choses transcendantes à dire sur Nicolas de Staël. Et ça donne :
    « Il y a quelques années, j’avais été voir sa tombe au cimetière de Montrouge, une dalle lugubre et sale, non entretenue depuis des lustres. Par contre, un peu plus loin celle de Coluche semblait pharaonique. »

  19. La vie est un long fleuve tranquille… Celle de Nicolas de Staël, de Petrograd à Antibes, fut un torrent tumultueux. L’homme, ballotté entre deux mondes – de la Russie des tsars déchus à la vie insouciante du Sud -, entre deux jeunesses – baron adulé, puis enfant placé -, entre deux guerres – la Grande et la pire -, entre deux cultures – âme slave et conscience latine -, entre deux conditions – pauvreté parisienne, puis richesse provençale -, le fut aussi en tout sens entre ses amitiés, ses attirances artistiques, ses élans picturaux, ses vagabondages de vacances, ses ciels lumineux… et ses femmes aimées…
    Autant de coups de cœur, autant de passions… toutes tourmentées, toutes flamboyantes, toutes dévorantes.
    Consacrée à la recherche de la Vérité, jamais atteinte, une telle vie, jamais satisfaite, ne pouvait se conclure qu’en apothéose : ce suicide en pleine ascension vers le paradis des peintres : la reconnaissance qu’accorde si rarement le monde de l’art à l’un des siens de son vivant.
    Qui l’a « tuer » ? Jeanne, sa dernière passion ? Oui, peut-être… Cet éclair qui, en un instant, l’a convaincu que cette femme ne serait jamais sienne ? Oui, probablement… L’enquête, qui s’alimente des écrits du mort, n’aboutira jamais tant il est complexe de démêler ses jaillissements de vie, de comprendre à travers ses joies et ses plaintes l’origine de ce geste mortifère.
    Et pourtant, rares sont les suicidés qui laissent autant d’indices, qui examinent avec autant de lucidité leur marche vers la mort, Mais rares aussi sont ceux qui ont autant de motifs d’en finir. Et si, finalement, le véritable auteur de ce crime était sa vie elle-même, si riche, si écartelée, si passionnée, que nul être n’aurait pu résister plus longtemps ?
    Ce qui m’intrigue et m’attire chez Nicolas de Staël, c’est tout autant sa peinture, jetée sur la toile comme une vision fugace qu’il faut absolument retenir, que ses écrits. Comment a-t-il pu trouver le temps, le calme, la passion aussi, pour rédiger tant de lettres, pour jeter sur le papier, comme il le faisait pour ses tableaux, ces fulgurances de l’esprit que lui offrait un don d’observation de la nature et des êtres hors du commun ?
    « Un très grand mouvement nationaliste, dont Hitler est le prophète, prend vraiment de l’envergure là-bas, et dans toute l’Afrique je pense. Mouvement raciste, avec cette haine des juifs qu’ils ont eue tout le temps. Cela s’amplifie encore par le renouveau de toute la religion de l’Islam. Dans quelques années, nous assisterons à une véritable croisade contre les Blancs ». Ce texte a été rédigé par Nicolas de Staël en septembre 1935, alors qu’il voyageait au Maroc. Le peintre était aussi un visionnaire… (source : Libération du 15 octobre 2014)

  20. Mary Preud'homme

    Un peintre visionnaire qui voulait apprivoiser la lumière. Quand on découvrait ses toiles, il y avait au début comme un mur de brume, une incompréhension, une difficulté de perception qu’il fallait dépasser avant de distinguer peu à peu des couleurs en dégradé et des éléments aux contours bouleversés…
    J’aimais aussi ses oeuvres en noir et blanc qui avaient été exposées à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence en 1972.
    Après une vie de galère et à l’aube de sa gloire, étant enfin reconnu pour son immense talent, il est parti, sans doute aveuglé par la lumière qu’il avait tant cherchée… Par-delà le blanc ouaté des nuages qu’il représentait souvent, sur fond d’azur démesuré surplombant une mer au bleu profond parfois ceinturée de noir, comme pour figurer une barrière entre le ciel et la terre…

  21. Le Lucernaire est un lieu à part, une lumière dans l’obscurité. Cela fait des années que je n’y suis pas allé. Cet endroit privilégié pour artistes, spectateurs et badauds n’a pas dû tellement changer. Entre les salles de spectacle qui se remplissent avant la pièce et se vident dans un brouhaha de bon aloi, il y a de la place pour des tables afin de goûter ou dîner. Et puis les expositions incitent l’âme à la rêverie. Des livres attendent qu’une âme passe pour les emporter et leur donner une seconde vie, à moins qu’il ne s’agisse d’une troisième ou d’une quatrième.
    Tout cela incite au divertissement ou plutôt à l’oisiveté dans le quartier du Montparnasse qui continue à s’embourgeoiser, pour combien de temps encore. Paris est devenu trop assommant, trop sale. Il se passe tant de choses plus vraies et plus chaleureuses en province et à l’étranger. Quand la passion retombe, il ne reste que la nostalgie et l’ennui.
    Amer savoir, celui qu’on tire du voyage !
    Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
    Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
    (Baudelaire).
    Ne connaissant pas Nicolas de Staël, je ne commenterai pas plus avant ce magnifique billet de notre hôte.

  22. Alfred Leleu

    @ Savonarole
    Le hasard m’a conduit, moi aussi, à «faire» les tombes voilà peu, dans le minuscule cimetière de Charonne. On le découvre en quittant le restaurant Peppe, où Giuseppe Cutraro (champion du monde 2019-2020, je veux !!) sert les meilleures pizzas napolitaines de la ville, irrésistibles à vous tirer des sanglots de plaisir et vous conduire à l’orgasme papillaire. Trois tombes sont particulièrement fleuries : celle de Robert Brasillach et, près d’elle, celle de Maurice Bardèche. Enfin, un peu plus loin, un mausolée de marbre blanc immaculé, discret comme que celui du roi des gitans : c’est là que repose Bernard Ganachaud, le créateur de la flûte Gana, si souvent imitée, jamais égalée (et que dire lorsque vous aviez la chance d’arriver à la sortie du four !).
    @ Xavier NEBOUT a dit mieux que moi-même ce que je pense de Nicolas de Staël. Je vais continuer à me nourrir à la Gana.

  23. @ lionel | 06 octobre 2020 à 11:33
    « L’art ne progresse pas, il évolue » (Sir Anthony Blunt, gardien des peintures de la couronne d’Angleterre et espion du KGB)

  24. Merci pour votre très beau billet qui résume parfaitement les dilemmes douloureux des êtres passionnés. Je viens d’apprendre qui était Nicolas de Staël, vous me donnez envie d’en savoir plus. Il y a du Pouchkine chez cet homme-là, je trouve.

  25. @ Michel Deluré
    @ Tipaza
    Ci-joint un aperçu des tableaux de Nicolas de Staël
    Franchement, je n’accroche pas.
    Je suis plus sensible aux œuvres des peintres que vous avez cités, en particulier de Turner, mais également Monet, Manet et Cézanne.
    Quand je regarde un tableau j’aime savoir ce que je vois et non pas être obligé d’éplucher la documentation remise à l’entrée de l’exposition pour savoir de quoi il s’agit.

  26. Bon, si j’ai bien compris je suis le seul ici à m’être incliné devant la tombe de Nicolas de Staël.
    Depuis, on m’a appris qu’à l’occasion d’une exposition, sa tombe avait été ravalée, lettres à la feuille d’or et tout le tralala funéraire. Il n’en demandait pas tant, mais rendons grâce à la Mairie de Paris ou de Montrouge.

  27. @ Achille
    Merci du lien, ça donne une idée. Bon comment dire, moi aussi je préfère l’art figuratif classique, comme je préfère le rock à l’opéra et la littérature à la philosophie à laquelle je ne comprends généralement goutte. Mais il faudrait sans doute voir l’oeuvre sur sa toile pour en juger, je n’exclurais pas forcément ce peintre. Mon passage au musée Guggenheim de New York il y a déjà quelques années m’a pas mal dessillé en la matière, il faut essayer sans doute pour apprécier.
    L’avantage d’un musée ou d’une expo, sur un opéra ou un ballet, c’est qu’on peut vite abréger si on se barbe trop, en plus !

  28. Mary Preud'homme

    @ Savonarole | 06 octobre 2020 à 22:00
    Depuis l’hystérie du Covid-19 et les injonctions dictatoriales de politiciens dépassés par les événements et aux abois, non seulement pas question d’aller s’incliner sur les tombes (sans masque ni précautions superfétatoires) mais impossibilité durant des mois d’assister aux obsèques de parents ou amis (le nombre des participants étant réduit à 10, je parle d’expérience), et encore moins de les accompagner en musique ou chant choral, idem, voir ci-dessus. Ni même, pour les plus proches, de les revoir une dernière fois avant leur mise en bière en catimini, pour peu qu’ils fussent supposés avoir été contaminés par le coronavirus made in China !
    Du jamais vu même en temps de guerre où le respect rendu aux morts, nonobstant les oppositions et les discordes, s’imposait… Les seuls s’en étant affranchi étant les nazis ou assimilés.

  29. @ Achille | 06 octobre 2020 à 21:54
    « Franchement, je n’accroche pas.  »
    Pas grave, évidemment !
    Un jour peut-être, car il y a une éducation de l’oeil qui nous fait apprécier l’inconnu que l’on fuyait.
    Quand je dis éducation, ce n’est pas dans les documentations remises à l’entrée des expos qu’il faut la trouver, c’est plutôt dans l’accoutumance de l’oeil à voir ce qu’il n’avait pas l’habitude de voir.
    Une fois acquise cette accoutumance et franchi le cap du rejet, on aime ou on n’aime pas, mais au moins on ne nie plus l’art quand il existe.
    Car l’oeil apprend à faire la différence entre l’art et l’esbroufe.

  30. Claude Luçon

    Sortir enfin de l’enfer du Covid et de ses masques, de nos politicards et journaleux tous experts en virologie, et vagabonder dans le domaine de l’art, quel plaisir, même abstrait !
    @ Achille | 06 octobre 2020 à 21:54
    Je partage votre option impressionniste, Turner en tête, l’art abstrait reste une abstraction pour moi aussi.
    Toutefois après avoir cliqué sur et parcouru votre aperçu je note que le tableau figurant sur le billet est moins abstrait qu’il n’y paraît et pense que notre modératrice ne l’a pas choisi par hasard !
    Il a quelque chose de fascinant.
    Il semble représenter une femme dans une position qu’on peut qualifier, abstraitement, de curieuse ! Il offre plusieurs possibilités d’interprétation, en plus des trois couleurs communes aux deux drapeaux qui étaient les siens.
    PS. En écrivant ce qui précède j’écoute un débat extrêmement sérieux sur LCI, Mé!enchon compris, sur la betterave et le fait qu’il lui faut deux ans pour être prête à la culture, l’autre, l’agri, pas celle des peintres comme Staël. J’écris en rêvant et écoute en cauchemardant.

  31. Un génie nous a quittés.
    Eddie Van Halen, l’un des plus grands guitaristes de l’histoire, est mort d’un cancer à 65 ans.
    Van Halen, le groupe qu’il a créé dans les années 70 avec son frère batteur Alex, le bassiste Michael Anthony et le chanteur David Lee Roth, c’est pour le grand public Jump en 1984 et c’est tout.
    https://www.youtube.com/watch?v=SwYN7mTi6HM
    Mais pour les musiciens, Eddie Van Halen, c’est avant tout un génie qui a révolutionné la guitare, électrique mais pas seulement, et donc le rock avec entre autres Eruption en 1978.
    https://www.youtube.com/watch?v=sI7XiJgt0vY
    Il est arrivé et tout à changé. C’est ça un vrai génie.
    R.I.P. Eddie et merci pour tout.

  32. Chemin de traverse

    Oui ! Merci pour ce billet !
    Me sont venus à l’esprit immédiatement d’autres oeuvres de ce peintre, fascinantes par leurs formats et leurs combinaisons de couleurs.
    Ici, sur l’oeuvre choisie par Madame, brrrr voyons les
    bébêtes dont l’une noire essaie de s’accrocher au sommet gauche quand l’autre semble avoir trouvé la place de son repos…
    Certes, les oeuvres abstraites ne sont pas destinées à avoir une lecture visuelle limpide. Du reste d’autres commentateurs l’ont déjà exprimé.

  33. Nicolas de Staël ? pourquoi pas, pour se changer les idées. Mais l’humour, la dérision et l’auto-dérision c’est mieux, non ?
    https://www.youtube.com/watch?v=_48gKagPaB0&feature=youtu.be
    Excellent, se moquer de tout et de tout le monde. Cela manque cruellement de nos jours !
    Comme le disait Sylvain Tesson hier soir : quand on veut qu’un Etat vous materne, ne soyez pas étonnés qu’il vous « paterne » en retour.
    Nous n’avons même plus le droit de nous moquer des autres, sinon nous risquons les censures à la Stasi via Internet et les réseaux sociaux !

  34. On voit une peinture, personne ne commente l’oeuvre. Malgré des spécialistes qui pourraient se tapir dans l’ombre et vous taper dessus à la moindre divergence possible avec eux, je vais me risquer à y aller, avec la liberté de l’amateur.
    Le tableau me semble entre la figuration et l’abstraction, un peu comme le dernier Turner même si j’aime mille fois plus Turner. Je crois que Turner vient forcément à l’esprit face aux abstraits et aux impressionnistes : il leur ressemble mais en tellement meilleur, vive Turner !
    Bref, revenons au tableau… Une femme semble se détourner du peintre – et du spectateur mais on dira le peintre parce qu’on parle de lui – dans une pose tenant le milieu entre la douleur et l’indifférence. Qu’est-ce qui permet d’allier les deux ?
    Nous la voyons tout d’angles détournés du spectateur. Elle s’appuie sur une surface blanche pouvant faire penser à une montagne, et il n’est pas confortable de jouer les allongées des cimes. D’un autre côté, son « socle » peut faire penser à des draps d’un lit de douleur, vu la pose en angle.
    Et alors ? L’altitude et le refus glacial et la douleur s’allient donc, ce qui permet au peintre et de ressentir de l’empathie pour qui le refuse et toute la force de cet exil de sa vie qu’elle lui impose.
    À moins que ressentir tout cela ne l’aide à tenter de l’exprimer ?
    Je veux dire qu’il me semble vouloir le montrer, le faire sentir, mais si d’autres en sont peut-être touchés, je ne ressens rien pour ma part. Sa toile m’ennuie terriblement, même en croyant voir ce qu’il voulait dire et en connaissant son triste sort, l’œil est moins bien servi que dans des milliers de peintures et d’esquisses et je ne ressens donc rien. Si, de l’ennui.
    Aux gens qui l’appréhendent autrement de défendre cette oeuvre.

  35. @ Tipaza | 06 octobre 2020 à 23:08
    « Quand je dis éducation, ce n’est pas dans les documentations remises à l’entrée des expos qu’il faut la trouver, c’est plutôt dans l’accoutumance de l’œil à voir ce qu’il n’avait pas l’habitude de voir. »
    Qu’est-ce que c’est que cette trouvaille ?
    À mon avis, mais je n’ai pas inventé l’eau tiède, c’est une habile trouvaille qui va bien avec la spéculation et toutes sortes de ficelles qui servent à coudre les bouches de la renommée…
    Achille n’a pas besoin d’accoutumer son œil à regarder la platitude.
    Son œil, comme l’œil de n’importe qui, qui voit, distingue ce qui est posé, le reste qui est l’essentiel, vient d’ailleurs, et je n’ai pas le temps de développer ce point crucial.
    Dès lors, il n’est pas erroné de dire que la platitude est beaucoup moins profonde que l’abysse, qu’elle est aussi beaucoup moins élevée que la cime, qu’elle est beaucoup moins nuancée que la canopée, qu’elle est beaucoup moins mouvante que l’éther, qu’elle est certes beaucoup moins diaprée que la mer, et c’est ainsi que la platitude ne nécessite rien puisqu’elle ne donne rien…
    Nota bene : il faut pour paralyser la réflexion du plat, et partout…

  36. Il y a des peintres qui rayonnent, d’autres beaucoup moins. Nicolas de Staël ne semble pas passionner les commentateurs de ce blog.
    Et puis nous avons les crétins qui rayonnent.
    « L’activiste franco-algérienne est l’égérie du mouvement décolonial. Elle dénonce un racisme d’État, taxe les Français de souche de sous-chiens et refuse toute intégration.
    Aujourd’hui le PIR rayonne dans toutes les universités : Houria Bouteldja quitte le mouvement indigéniste »
    https://www.valeursactuelles.com/societe/aujourdhui-le-pir-rayonne-dans-toutes-les-universites-houria-bouteldja-quitte-le-mouvement-indigeniste-124349
    En effet, LE PIRE rayonne dans toutes nos universités !

  37. Patrice Charoulet

    Témoignage sur Trump*
    Un homme qui a vu Trump de près déclare ceci :
    « (Le débat Trump-Biden) C’était du Trump classique. Ce débat ressemblait à une journée type dans le bureau ovale. C’est comme ça qu’il se comporte la plupart du temps : il bafoue toutes les règles, il invente des faits et des chiffres. Voilà pourquoi Trump ne doit pas être réélu. S’il se conduit aussi mal aujourd’hui, imaginez ce qu’il fera lors du second mandat. »
    « Les dommages créés ces quatre dernières années sont réparables. Mais huit ans de Trump sera très différent. Sur les dossiers liés à la sécurité nationale, la plupart de ses décisions ont été motivées par les réactions négatives qu’il craignait de provoquer chez son électorat et non par la poursuite d’une stratégie. Cette logique a prévalu pour le retrait des troupes américaines en Syrie, mais aussi sur l’Irak, l’Afghanistan, le programme nucléaire nord-coréen. S’il rempile à la Maison-Blanche, ce garde-fou tombera, car il sera libéré de toute entrave politique. »
    « La menace la plus sérieuse concernera l’OTAN. En juin 2018, il n’avait pas été loin de se retirer de cette alliance. Je ne suis pas sûr que des deux côtés de l’Atlantique, on s’en rende bien compte. »
    « Trump n’a pas de philosophie, pas de stratégie. Travailler à la Maison-Blanche, pour lui, c’est comme se trouver à l’intérieur d’un flipper. »
    *N’appréciant que la peinture figurative des siècles précédents…

  38. @ duvent | 07 octobre 2020 à 08:45
    C’est dommage que vous ayez ce foutu caractère qui est le vôtre, cherchant le conflit en permanence, parce que parfois, si vous étiez plus calme, vous pourriez être un peu intéressante… enfin un peu seulement.
    Vous dites:
    « Son œil, comme l’œil de n’importe qui, qui voit, distingue ce qui est posé, le reste qui est l’essentiel, vient d’ailleurs… »
    Il faut lire l’ensemble de mes commentaires sur ce billet, vous verrez que j’ai parlé aussi d’autre chose que de la simple accoutumance.
    J’ai parlé de l’ailleurs sous une forme plus explicite ou moins si la notion d’états de conscience vous est étrangère.
    Il ne suffit pas de distinguer pour apprécier.
    Il faut savoir observer. L’observation implique non seulement la vision mais un plus qui est la concentration sur la vision, et cette concentration est bien meilleure si l’on n’est pas dérangé par un caractère de nouveauté.
    D’où l’idée d’accoutumance, mais vous faites comme vous voulez, et Achille également.
    On apprend à lire, je sais qu’on apprend également à voir, et pas seulement le visible mais aussi le caché.

  39. @ Wil
    Et vous n’aimez pas Zappa, c’est pour moi incompréhensible, voilà ce qu’en dit son fils :
    « Chaque fois qu’il prend un solo, il compose une pièce qui s’accorde avec le feeling qu’il a sur le moment, c’est la raison pour laquelle c’est si zigzaguant: il ne pense pas comme un guitariste. Il pense en terme de spectre entier, un peu comme s’il faisait de la sculpture aérienne, comme il aime le dire. Les guitaristes qui ont grandi comme je l’ai fait, en écoutant les solos de Van Halen, pensent en termes stupides de fioritures ou d’astuces qu’ils peuvent ajouter ça et là. Frank n’a jamais pensé comme ça. Si vous êtes ouvert à tous les styles de musique et que vous appréciez ce qui requiert de l’esprit et de la créativité, c’est virtuellement indéniable que vous serez amené à apprécier sa musique. »
    http://zapinfrance.free.fr/pagesE/dweezil.html
    Ship Ahoy !
    https://www.youtube.com/watch?v=_lhrhxus2vM

  40. sbriglia@Patrice Charoulet

    « Témoignage sur Trump* (…)
    *N’appréciant que la peinture figurative des siècles précédents… »
    Rédigé par : Patrice Charoulet | 07 octobre 2020 à 10:21″
    Cher Patrice : quelle note donniez-vous à vos élèves quand, leur ayant demandé une dissertation sur un texte de Racine, certains vous racontaient le dernier débat politique tenu à La Réunion ?
    Prenez-vous la mesure du camouflet que vous infligez tant à notre hôte qu’à notre chère correctrice en balayant le choix de son sujet au seul critère de vos propres goûts et en digressant à votre guise en totale incorrection ?
    Seriez-vous incorrigible ?

  41. @ Tipaza | 07 octobre 2020 à 10:40
    « On apprend à lire, je sais qu’on apprend également à voir, et pas seulement le visible mais aussi le caché. »
    Ce que vous dites me rappelle l’aphorisme de votre composition, que vous nous aviez sorti il y a longtemps sur le blog de JMA , du genre « quand le réel se fond dans le virtuel… ». Bref, avec Nicolas de Staël, nous y sommes en plein avec la couleur en plus ! 🙂

  42. @ Achille | 07 octobre 2020 à 11:21
    « Ce que vous dites me rappelle l’aphorisme de votre composition, que vous nous aviez sorti il y a longtemps sur le blog de JMA , du genre « quand le réel se fond dans le virtuel…  »
    Ah, cher Achille, le blog de JMA, il n’y avait pas de modération et toutes les âneries étaient admises.
    C’est impressionnant et sympathique (si, si) que vous vous souveniez au moins d’une des miennes.
    Vous confirmez ainsi qu’à l’ère du numérique il n’y pas d’oubli 😉
    En fait j’avais écrit plusieurs versions de cette ânerie, et je ne sais plus vraiment laquelle j’avais publiée.
    J’en ai retrouvé une sur un de mes petits carnets noirs, elle date du 25/10/2008. Nous étions jeunes et beaux !
    Allez je replonge une fois encore et je remets ces quelques lignes, écrites dans un de ces moments de délire épistolaire qui m’amusaient autrefois.
    En ce moment je fais plutôt de la peinture… eh oui !!
    Voici donc :
    Quand la réalité dépasse la fiction,
    Et que le virtuel détruit le réel,
    Qui se venge en fuyant dans l’imaginaire
    Plongé dans l’intemporel.
    Alors Tout est possible !
    J’ai honte… 😉

  43. @ Tipaza | 07 octobre 2020 à 12:06
    « Quand la réalité dépasse la fiction,
    Et que le virtuel détruit le réel,
    Qui se venge en fuyant dans l’imaginaire
    Plongé dans l’intemporel.
    Alors Tout est possible !
    J’ai honte… 😉 »

    Il ne faut surtout pas avoir honte. C’est le genre d’abstraction qui me plaît.
    On dirait du Saint-John Perse (prix Nobel de littérature quand même). On ne comprend pas toujours ses poèmes. C’est beau et on ne sait pas pourquoi…

  44. Michelle D-LEROY

    Les artistes les plus créatifs ont tous une sensibilité à fleur de peau, un petit grain de folie, une imagination débordante et des sentiments exaltés et excessifs. Nicolas de Staël n’y échappait pas. C’est bien cette sensibilité qui fait ressortir toutes ses passions pour en exprimer le meilleur.
    J’avais pu apprécier incidemment une exposition de ses peintures à Aix-en-Provence assez récemment, et lorsque vous dites M. Bilger, « sa volonté d’ouvrir un chemin neuf entre l’abstrait et le figuratif », c’est exactement ce que j’avais ressenti et aimé.
    Une pensée aujourd’hui pour un autre artiste que j’appréciais, d’origine russe lui aussi, Vladimir Yordanoff, qui vient de nous quitter.

  45. Perso quand je vois la photo de ce tableau sur ce blog j’ai comme la vision d’une femme en salle d’accouchement, les étriers en moins.
    En même temps, comme dit Manu, à chacun sa libre interprétation.

  46. Michel Deluré

    @ sbriglia (@Patrice Charoulet 07/1011:20)
    Il sera intéressant sbriglia de voir si vous êtes plus persuasif auprès de Patrice Charoulet que d’autres sur ce blog qui s’y sont déjà essayé mais en vain !
    En fait, sur ce blog, pour un sujet traité par notre hôte nous avons droit en prime à celui traité par Patrice Charoulet, pratique qui me conduit à partager totalement vos courtoises observations.

  47. @ Tipaza | 07 octobre 2020 à 10:40
    « C’est dommage que vous ayez ce foutu caractère qui est le vôtre, cherchant le conflit en permanence, parce que parfois, si vous étiez plus calme, vous pourriez être un peu intéressante… enfin un peu seulement. »
    Et si j’écrivais la même chose que vous, est-ce qu’alors mon caractère pourrait être qualifié par vous, dont l’avis m’importe peu, de doux et d’aimable, enfin convenable ?
    Il est assez amusant de vous lire, et de distinguer infusant sous votre apparente urbanité vos a priori…
    Sans doute faut-il, pour trouver votre assentiment, ne pas sortir de vos dilections et de vos aversions, mais alors, voulez-vous m’indiquer quel chemin prendre, car le mien est escarpé, il s’éloigne de celui de Panurge et de ses moutons, dont il semble que vous soyez…
    L’Art est beaucoup trop précieux pour le jeter ainsi entre des mains cupides et des yeux avides, qui apprennent à oublier, par exemple : Elie Faure…

  48. « Une passion, c’est aussi et surtout cette trajectoire incandescente conduisant Nicolas de Staël à se jeter dans le vide, le 16 mars 1955, du haut de la terrasse de sa villa à Antibes. »
    et
    « Aller au bout de soi, à la fin de soi quand cela en vaut la peine. »
    On veut :
    – Ne pas sombrer
    – Ou progresser.
    Mais on ne peut.
    Dans les deux cas, soit la vie qui vous mènera de dégradation en dégradation, comme un courant entraînant un débris soit on se tue.
    Si on jette l’illusion, l’espoir, si on balance le déni à la poubelle, j’ai perdu mais ma défaite est déjà une victoire, si on nie que la souffrance soit un bien, enfin, en somme, si on déchire tous les voiles, il ne reste que cette alternative.
    Heureux est le malheureux qui ne rate pas sa sortie !
    Courage, technique, opportunité, il en faut pour ne pas finir handicapé ou du moins repéré, encore moins libre qu’avant.
    Tout le monde n’a pas d’oeuvre, tout le monde a une vie : en interdisant la rédaction de méthode de suicide, en enfermant les suicidants et autres choses semblables, on dénie à chacun de faire de sa vie son oeuvre.
    Tout le monde, je suppose, ressent de l’agacement quand on censure ses interventions. Eh bien, empêcher quelqu’un de se tuer, et vous ne censurez rien moins que sa vie.
    Et pardon, mais êtes-vous son père, êtes-vous sa mère ou quelque amant fidèle pour ôter toutes les épines de son chemin ?
    Comme ce n’est pas le cas, dites-vous bien que chaque sang qui jaillira de lui sera de votre faute.
    Enfin, il sera coupable s’il aboutit en prison, intouchable s’il grelotte dans la rue, raté s’il échoue ce qu’il fait ou heureux qui s’ignore si les gens ne comprennent pas qu’il a, en fait, échoué.
    Quelqu’un de porté aux nues peut penser ne rien valoir, une vie brillante peut être considérée comme vide pour des raisons si intimes qu’on les dirait encore moins qu’on ne se dénuderait en public.
    Peu importe la cause, c’est le souffrant qui connaît sa souffrance, et pas ceux qui croient, souvent à tort, avoir des droits sur lui.
    Il n’y a, c’est ainsi, pas de place pour tout le monde, dans le monde… On peut être maudit d’être pauvre, « gens qui ne sont rien », comme dit l’autre, maudit de n’être pas aimé, maudit d’être incapable ou de sembler l’être, ce qui renvient au même. Et ces malédictions, vous allez les briser, bonnes gens ? Bien sûr que non… En faisant tout contre le suicide d’adultes, vous vous comportez en parents que vous n’êtes pas, pour ensuite abandonner votre drôles d’adoptés à leur triste sort.
    C’est une usurpation et une irresponsabilité.
    Heureux est du moins notre malheureux de ne pas avoir raté sa sortie !

  49. Mary Preud'homme

    @ sbriglia (@ Patrice Charoulet)
    Patrice Charoulet devrait-il s’abstenir d’exprimer son ressenti et serait-il astreint à tenir des propos convenus ?
    Quand je repense à Marguerite Maeght (épouse d’Aimé) qui ne parlait de la galerie d’art parisienne qu’en la qualifiant de « boutique » où se côtoyaient selon elle tous les snobinards qui n’y connaissaient rien et prêts à acheter n’importe quoi, cela me fait bien rire !
    il me semble aussi que d’une certaine manière, elle aurait aimé la franchise de Patrice Charoulet.

  50. Cher Philippe,
    Jeanne, car c’est toi Jeanne.
    Tu tournes la tête comme le peintre, tourneur de pages qui se détourne de toi.
    Coton, éponge évoque la douceur de ta peau qu’une main qui a trop caressé ton corps cherche à effacer ou à retenir. Les maux bleus de cette passion qui meurt d’un rouge velours qui s’éteint sans découpage te donnent au regard de l’oubli. La passion est derrière. Les os transparaissent sous ta peau fragile et livide. Ton corps noyé de lumière froide semble voguer dans l’approche de la mort. Tes draps ne sont pas ceux de l’abandon, de la fougue de la passion mais la raideur du drapé laissant flotter l’idée d’un suaire. Cette mousseline, sorte d’écume sur ton ventre trahit l’hésitation du peintre, qui s’applique à symboliser dans un triangle virginal un orgasme, un pic enneigé qui te laisse de marbre, ce qui le rend fou.
    Tu avais compris qu’une femme, cela ne doit pas bouger, comme l’on dit dans un dressage canin, cela ne doit pas faire d’ombre et ne pas faire perdre de temps. Peut-on être un objet de jouissance jusqu’à en mourir et devenir le fantôme de la passion ? Ou est-ce le peintre qui mate l’intimité d’un modèle, comme le laisse supposer sa chevelure dépassant les genoux, se relevant de son acte d’amour et nous rendant voyeur ?
    françoise et karell Semtob

  51. Mary Preud'homme

    @ Wil
    @ Savonarole
    En passant…
    Modeste guitariste moi-même (classique et folk), j’apprécie particulièrement les reprises de Willy (alias Wilacoustic) des oeuvres de Brassens, notamment celle-ci, « les Passantes » magnifique hommage aux femmes de toutes conditions…
    https://youtu.be/Dy_AyMrbvtI

  52. @ Lucile
    La peinture de Staël est tellement vide que je ne l’aurais pas rapprochée de la Pieta mais vous avez raison.

  53. @ duvent | 07 octobre 2020 à 16:10
    Vous voyez que vous pouvez intervenir sans agressivité. C’est bien. Je vous suggère de continuer dans cette voie.
    À ce propos vous me demandez:
    « voulez-vous m’indiquer quel chemin prendre, car le mien est escarpé ».
    La réponse est évidente, l’escarpement n’est rien, le meilleur chemin est celui qui mène au-delà du but, bien au-delà.
    Et j’en resterai là, en attendant que vous reveniez… de l’au-delà évidemment !

  54. @ breizmabro
    Je ne sais comment interpréter ce tableau de Nicolas de Staël mais au fond, quelle importance. Je préfère Vincent Van Gogh mais à chacun ses goûts.
    Par contre, je vous suggère la nouvelle mode pour hommes/femmes ou femmes/hommes, je ne sais vraiment quoi écrire. Il paraît que le ridicule ne tue pas. Quoique !
    Dans sa nouvelle collection, Gucci présente une robe portée par un garçon pour « combattre les stéréotypes liés au genre »
    https://lesobservateurs.ch/2020/10/08/dans-sa-nouvelle-collection-gucci-presente-une-robe-portee-par-un-garcon-pour-combattre-les-stereotypes-lies-au-genre/
    On imagine bien un islamiste pur et dur, barbu en djellaba, face à ce mannequin dans les rues de France ! Finalement, ils portent tous les deux une robe.
    L’avantage avec tous ces stéréotypes c’est que le paysage devient de plus en plus comique !

  55. @ Tipaza | 08 octobre 2020 à 08:27
    « Vous voyez que vous pouvez intervenir sans agressivité. C’est bien. Je vous suggère de continuer dans cette voie.
    À ce propos vous me demandez:
    « voulez-vous m’indiquer quel chemin prendre, car le mien est escarpé ».
    La réponse est évidente, l’escarpement n’est rien, le meilleur chemin est celui qui mène au-delà du but, bien au-delà.
    Et j’en resterai là, en attendant que vous reveniez… de l’au-delà évidemment ! »
    Comme vous êtes bon ! Ça m’émeuuuut…
    Oui, restez-en là, car le but, que vous prenez pour le Graal, est une illusion pour les faibles d’esprits, qui pleurent pour avoir des béquilles, des œillères, des mors, des bardas, « un roi barbu qui s’avance, bu qui s’avance… » et quand ils ont tout l’attirail bien lustré on les conduit sans difficulté au-delà du bien et du mal.
    Et c’est ainsi que l’homme est et demeure la brute bornée qui partout se pavane, portant fièrement l’étendard de la sottise crasse, épaisse et collante.
    Ainsi, votre « meilleur chemin » n’est pas le bon, celui sans but du wanderer est le seul pour qui veut être libre.

  56. La peinture c’est l’art suprême.
    On aura beau nous vanter les pyramides en tous genres ou des colosses en pierre, rien ne vaut une bonne flagellation du Christ.
    Pour les curieux des cimetières on peut trouver à Montmartre la tombe de Steinlen, il avait illustré Les Soliloques du pauvre, de Jehan-Rictus. Une admirable fresque digne de Fritz Lang. Lugubre.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Théophile_Alexandre_Steinlen

  57. @ Lodi
    En fait ce sont les remarques de Claude Luçon sur la position de l’épaule, puis de Breizmabro y voyant une scène de maternité, qui m’ont aidée à préciser ce rapprochement. Ce torse long et plat ne peut être celui d’une femme, et c’est un corps sans vie. D’où peut-être le sentiment de vide que vous éprouvez, renforcé par l’absence d’une figure centrale si l’on se réfère à La Pieta de Michel-Ange. À vrai dire, cette sculpture représente une telle mine d’art et de symboles qu’on peut en trouver des échos, voulus on non, dans grand nombre d’œuvres ; il se peut que Nicolas de Staël ne l’ait pas eue en tête, mais il ne peut pas l’avoir ignorée. Il aimait beaucoup l’Italie.
    Je trouve ces commentaires sur Wikipédia :
    « Le corps du Christ, très fluide et poli, est représenté en diagonale sur les genoux de sa Mère avec la ligne de son corps, trois fois brisée, qui s’adapte au corps de sa mère. Contrairement à la Vierge droite dont le manteau contient de nombreux plis profonds et mouvementés (…).
    Ce mélange entre la beauté païenne et la religion est une caractéristique que l’on retrouve très fréquemment dans l’œuvre de Michel-Ange.(…)
    Le corps de Jésus forme un S qui s’équilibre avec le reste de la sculpture, notamment avec les riches drapés du vêtement de la Vierge. Le bras droit du Christ tombe naturellement.
    Le visage du Christ n’exprime aucune souffrance, celui de la Vierge aucune tristesse : elle est recueillie et accepte la volonté divine. (…)
    Le bras dans le vide du Christ est un signe d’abandon (la mort).
    (…) Michel-Ange nous présente le corps mort de Jésus sans traits de sang, ni de douleur après le calvaire qu’il a vécu. Il nous le présente ici avec dignité ».
    Et avec désespoir dans le cas de Nicolas de Staël.

  58. @ Savonarole
    Eddie Van Halen, « One hit wonder » ! HAHAHA…On voit bien que vous n’y connaissez rien.
    Van Halen, seul groupe de l’histoire à ma connaissance à avoir vendu au moins huit albums de suite à plus d’un million d’exemplaires.
    « De 1978 à 1998 le groupe a sorti douze albums, tous entrés dans le top 20 du Billboard 200. Le groupe compte plus de 75 millions d’albums vendus à travers le monde, et plusieurs nominations aux Grammy Awards. Van Halen est classé dans le Livre Guinness des records comme le groupe ayant le plus grand nombre de tubes dans la Billboard Mainstream Rock List. En 2007, le groupe a fait son entrée au Rock and Roll Hall of Fame. »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Van_Halen
    Le solo de Beat it de Michael Jackson, c’est lui (le riff qui est en fait plus connu que le solo et se répète tout le long du morceau c’est Steve Lukather de Toto, un autre très bon).
    Tiens, voici par exemple un autre hit de Van Halen du même album que Jump avec un clip génial qui ne passerait plus de nos jours à la TV à cause de toutes ces trépanées de néo-féministes et que je dédie à Madame Bilger 😉
    https://www.youtube.com/watch?v=6M4_Ommfvv0
    ——————————————————–
    @ Aliocha
    On a déjà eu cette discussion sur Zappa il y a un certain temps mais si vous voulez la refaire…
    Dans l’histoire de la guitare, les plus grandes influences des 60 dernières années sont dans l’ordre chronologique Eric Clapton, Jimi Hendrix, Eddie Van Halen, Stevie Ray Vaughan et peut être Yngwie Malmsteen qui ont tous été influencés d’une manière ou d’une autre et comme tous les autres par Robert Johnson, T-Bone Walker, Muddy Waters, John Lee Hooker et les trois « Kings of the blues », BB King, Albert King et Freddie King. Yngwie ayant été beaucoup plus influencé par le classique mais c’est pareil que les autres, quand il est arrivé tout a changé, ce fut une révolution, qu’on l’aime ou qu’on le déteste.
    Donc pour Zappa, c’est sans doute un bon guitariste, pour l’instant je n’ai rien entendu de lui qui me fasse me relever la nuit, et qui a sans doute influencé quelques guitaristes bobos ici ou là mais par rapport aux noms susmentionnés, c’est insignifiant.
    J’ai écouté deux fois Ship Ahoy et ça me donne l’impression d’un gratteux moyen qui essaie sa nouvelle pédale Wah entre deux morceaux pendant une répét’.
    Dans quelque chose du même genre, on est loin de ce niveau-là par exemple (euphémisme).
    https://www.youtube.com/watch?v=kJQ_rJR3yCs
    Mais chacun ses goûts il paraît, ce qui est bien pratique pour tous les médiocres dont le monde est rempli.

  59. @ Savonarole
    Oui c’est vrai, il fallait lire la liste des nécros de Wikipedia pour apprendre la mort de Johnny Nash. Comme celle de Pete Shelley d’un infarctus à Tallinn il y a deux ans.
    Libération avait pourtant fait sa une sur la mort de Mark E. Smith, comme quoi ce journal reste unique !

  60. @ Wil | 08 octobre 2020 à 18:46
    Vous m’avez l’air d’un gros beauf qui à plus de soixante ans lit encore Rock & Folk.
    Votre rock est dépassé, vos années 80 font suer.
    En fait, vous n’avez aucune culture rock. Bidon. Vous prenez l’accumulation des décibels pour du génie.

  61. Mary Preud'homme

    @ Savonarole | 08 octobre 2020 à 15:02
    Peinture, architecture, musique, sculpture, poésie, littérature et même chant choral, à quoi bon vouloir établir une hiérarchie parmi des créateurs et artistes qui vibrent et ne communiquent que par leur art et participent, chacun à leur niveau et selon leurs talents respectifs, à l’harmonie du monde ?

  62. Chemin de traverse

    @ Lucile
    Je suppose que vous avez vu La Pietà de Michel-Ange à Saint-Pierre de Rome ! Avant qu’elle ne soit protégée parce que le marbre fut mutilé par un déséquilibré…
    Le besoin irrépressible de caresser le marbre et de n’en pas sentir la froideur en se reculant pour méditer dans le silence de la parfaite beauté.

  63. @ Mary Preud’homme | 08 octobre 2020 à 21:38
    Oui vous avez raison, j’exagère, d’autant que j’ai vécu plusieurs années aux pieds des pyramides de Gizeh (Maadi).

  64. @ Savonarole
    « La peinture c’est l’art suprême. »
    Affirmation présomptueuse.
    Expliquez pour voir ?

  65. @ Savonarole
    Ben oui. Pris en flagrant délit d’ignorance crasse.
    Il faut se renseigner avant de parler de sujets qu’on ne connaît pas.
    Après évidemment, il ne reste plus que l’insulte.
    Moi, j’insulte les crétins dans votre genre mais au moins je parle de sujets que je connais.
    J’attends avec impatience (ouais enfin, faut pas exagérer non plus…) votre justification sur la peinture qui serait l’art suprême.
    Si c’est du même niveau que votre connaissance de la musique on va bien rigoler.

  66. Mary Preud'homme

    @ Savonarole | 08 octobre 2020 à 22:02
    Comme beaucoup d’amoureux des arts, y compris moi-même, vous vous laissez parfois emporter par vos passions et préférences… Le reconnaître est tout à votre honneur.
    Contrairement à ceux qui ne ne jugent qu’en fonction d’idées préconçues, de jugements prédigérés et de sondages bricolés, alors que ne connaissant rien du sujet (ou ne voulant pas s’engager), et en parfaits conformistes, ils ne font en réalité que se raccorder docilement à la majorité en vogue du moment.

  67. J’ai hésité, mais tant pis j’interviens parce que je lis trop d’interprétations fausses sur le tableau présenté.
    Deux femmes qui voient la souffrance dans ce tableau :
    breizmabro | 07 octobre 2020 à 15:51, voit la souffrance qui donne la vie dans l’accouchement.
    Lucile | 08 octobre 2020 à 01:39 voit la souffrance dans la mort avec la Pieta.
    Curieux ces associations d’idées !
    Alors qu’il est évident qu’il s’agit d’une femme dans une posture amoureuse.
    Le bleu du sentiment inonde son corps, et le rouge de la passion amoureuse remplit tout l’espace au-dessus d’elle.
    Nicolas de Staël était un amoureux passionné : une seule interprétation possible, la mienne 😉
    ————————————————————
    @ Savonarole
    C’est la musique qui est le plus grand de tous les arts.
    Elle inclut le temps dans sa réalisation !

  68. @ Chemin de traverse | 08 octobre 2020 à 21:40
    Vous êtes vraiment sympa de me poser cette question, j’y réponds par des souvenirs pêle-mêle, avec grand plaisir.
    Pendant des années je n’ai connu de la Pieta qu’une carte postale en noir et blanc arrivée chez nous dans mon enfance par la poste, que j’ai récupérée dans la corbeille à papier et que j’ai gardée très longtemps. Ce n’était pas l’œuvre tout entière, mais un visage masculin légèrement détourné, extraordinairement paisible, et d’une beauté à couper le souffle. Comme vous le dites, une « beauté parfaite ». Plus je le regardais et plus j’avais envie de le voir. À tel point que je n’avais alors aucune curiosité pour le reste de la sculpture, ni pour l’original.
    Vers la même époque, mes parents ont acheté avant sa parution un exemplaire de l’ouvrage de leur ami Pierre Lecuire sur son ami Nicolas de Staël. Quand le livre est arrivé à la maison, nous les enfants avons eu le droit de l’admirer avec ses lithographies énigmatiques, mais sans le toucher. Mon père le gardait dans son bureau où nous n’entrions que sur la pointe des pieds, et où nous passions en intruses. Quelques années plus tard, quand j’ai appris que Nicolas de Staël s’était suicidé, j’ai imaginé qu’il s’était jeté du haut des remparts d’Antibes, face à la mer un jour où elle scintillait, et que la mer s’était ouverte et refermée sur lui, dans ce paysage où rien n’est jamais entièrement lugubre.
    Voilà comment je me suis initiée de biais et par le petit bout de la lorgnette à Michel-Ange et à Nicolas de Staël !
    ——————————————-
    @ Tipaza
    Votre femme amoureuse manque de rondeurs là où il faut. Mais des goûts et des couleurs, on ne discute pas…

  69. @ Tipaza
    « C’est la musique qui est le plus grand de tous les arts.
    Elle inclut le temps dans sa réalisation ! »
    Voilà quelqu’un qui commence à comprendre.
    Au passage, juste pour mettre sur la voie, les dieux grecs « spécialisés » dans les arts n’avaient pas un pinceau comme emblème mais une lyre, ils chantaient et faisaient des poèmes pour séduire leur monde. J’imagine qu’il devait y avoir une raison même si on ne vénère plus les divinités grecques qui étaient de sacrées pourritures, convenons-en.

  70. Mary Preud'homme

    C’est assez amusant de voir certains s’arrêter à l’interprétation d’une oeuvre abstraite alors qu’il est manifeste que le coeur du sujet de ce billet était la passion pour l’art pur. Ici la peinture… Même si pour d’autres la musique, la sculpture, la poésie semblent prévaloir.
    Comme si la création pouvait être encadrée, réduite et codifiée avec des schémas directeurs. A l’image de multiples disciplines et sciences humaines relevant plus prosaïquement de l’enseignement et du savoir, telles que les mathématiques, la littérature, la philosophie, la logique ou les langues étrangères…
    La peste soit de ces gens qui voulant se la jouer amateur ou critique d’art oublient l’essentiel à savoir rendre hommage et saluer la beauté à l’état pur. Un ressenti qui se passe de mots et de descriptions vaines.
    En définitive ce qui importe surtout lorsque l’on contemple un tableau ou écoute une musique qui fait vibrer, c’est l’émotion que l’on ressent et cette impression totalement indescriptible qui nous fait entrer en résonance avec l’artiste !

  71. Chemin de traverse

    @ Tipaza
    « …parce que je lis trop d’interprétations fausses »…
    Vous lisez des interprétations fausses sur un tableau abstrait ?!
    Ah oui ! c’est de l’humour…!

  72. @ Lucile | 09 octobre 2020 à 00:29
    « Votre femme amoureuse manque de rondeurs là où il faut. »
    Mais c’est parce qu’elle est sublimée.
    On ne se suicide pas pour des rondeurs, mais pour l’image qu’on se fait d’une femme.
    L’amour est souvent un transfert et une projection d’images de part et d’autre.
    La première mort symbolique a lieu lorsque l’être aimé tue l’image de nous-même qu’il avait en lui.
    Je n’aime pas ce tableau, je l’ai dit à Achille.
    Je le trouve trop fort et même vulgaire dans sa force.
    Mais il faut bien admettre qu’il illustre à merveille la déclaration d’amour de Nicolas de Staël citée dans le billet.
    Déclaration qu’on pourrait qualifier de vulgaire elle aussi, si elle ne traduisait pas tout le sentimentalisme exacerbé de l’âme slave. Il ne manque que la balalaïka, la bouteille de vodka et le revolver pour jouer à la roulette russe.
    En fait de roulette russe, il a choisi le saut à l’élastique sans élastique. C’est son choix.
    P.-S.: Quand même votre remarque sur les rondeurs m’amuse, parce que c’est typiquement une remarque machiste. Parfois il m’arrive de la partager, mais je suis plus sensible au charme qu’au physique.
    Il y a des laideurs de toute beauté !

  73. Chemin de traverse

    @ Wil
    Mais c’est bien sûr ! Les Egyptiens nous ont laissé des partitions musicales sur les murs de leurs pyramides et de quelques colonnes…
    Les émotions provoquées par les vibrations des instruments de musique ne peuvent être comparées à des oeuvres sculptées, par exemple, tout en étant de nos jours accessibles à tout un chacun.

  74. @ Tipaza
    Je vous laisse le dernier mot mais je n’en pense pas moins.
    Par conséquent, je m’abstiens de tout commentaire, 1) sur la « sublimation » du corps de la femme par la disparition pure et simple de sa poitrine 2) sur les clichés concernant les sentiments « exacerbés » de l’âme slave.

  75. @ Tipaza | 08 octobre 2020 à 23:39
    « C’est la musique qui est le plus grand de tous les arts
    Elle inclut le temps dans sa réalisation ! »
    C’est vrai aussi, mais ce qu’il y a de fascinant dans la peinture c’est justement le silence.
    Vous êtes seul devant un cadre, vous ressentez ou pas, c’est très intime, certes il faut faire abstraction des Japonais et Chinois qui se font des selfies devant « Les dernières cartouches » d’Alphonse de Neuville au musée d’Orsay.
    Ils trouvent ahurissant que l’on ait porté au pinacle une défaite…
    Cela ne m’empêche pas d’être ému chaque fois que j’entends Sambre et Meuse.

  76. @ Chemin de traverse
    « Les émotions provoquées par les vibrations des instruments de musique ne peuvent être comparées à des oeuvres sculptées… »
    À mon avis vous n’avez pas beaucoup touché d’instruments de musique dans votre vie.
    Si vous l’aviez fait vous sauriez que vous pouvez mettre une main au c*l de la Vénus de Milo, elle n’aura aucune réaction, je vous assure. Alors qu’en tripotant même maladroitement n’importe quel instrument de musique il réagit (c’est une vraie chaudière !) et donc vous pouvez exprimer vos émotions les plus profondes et pourquoi pas la jouissance que vous avez éprouvée à avoir mis la main au c*l de la Vénus de Milo, qui elle de toutes façons, continue de s’en f**tre.

  77. Chemin de traverse

    @ Wil
    Vous avez raison et je me demandais comment vous alliez me répondre.
    Me voilà fixé sur le genre « je parle c*l » pour dire exactement la même chose que la personne qui m’adressait le commentaire.

  78. Chemin de traverse

    @ Wil
    Vous avez raison ! Je ne vous parle pas : j’écris.
    Et ce sera donc définitivement clos pour ma part.

  79. @ Chemin de traverse
    « Vous avez raison ! Je ne vous parle pas : j’écris. »
    P*tain, quel esprit !
    Vous devez faire fureur au Balto du coin avant la fermeture avec ce genre de saillie.
    Enfin, quand le Balto avait encore le droit d’ouvrir.
    Mais je suis sûr que chez vous, ils doivent vous trouver très spirituelle de toutes façons.
    Y’a pas de doute, c’est du haut niveau. De quoi être fier de soi. « Hihihi, quéchidrole ! »

  80. Patrice Charoulet

    RIMBAUD-VERLAINE (suite et… fin)
    Des gens ont songé à mettre – ensemble – Verlaine et Rimbaud au Panthéon. J’ai déjà dit, en divers lieux, ce que je pensais de ce projet.
    Mon ultime argument contre ce projet est ce fait :
    Au fronton du Panthéon, est écrit : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
    Je laisse chacun juger si ces deux écrivains sont deux grands hommes auxquels la patrie devrait être reconnaissante.

  81. @ Patrice Charoulet
    RIMBAUD-VERLAINE (suite et… fin)
    Votre feuilleton finit par me chauffer les oreilles.
    Savoir si on doit mettre ces deux poètes ensemble ou séparément au Panthéon, comme individus ou comme couple, est une question qui peut se discuter et m’arrachait des bâillements mais là, vous me réveillez. Jeter un doute sur le fait que les intéressés soient de grands hommes car de grands poètes, ce dont toute patrie doit être reconnaissante, et surtout un pays comme la France se flattant de sa littérature, en est une autre.
    Que prétendez-vous faire après, expulser Zola du Panthéon ?
    La France est un pays d’ingrats et de traîtres, vous en êtes encore une preuve.
    Vous êtes ingrat en mettant en doute qu’on doive honorer des grands hommes tels que ceux que vous citez, traître quand on songe que c’est un professeur de français qui nous sort cette insanité.
    Pour que la poésie ne tombe pas en poussière sous vos polémiques, rappeler des souvenirs aux uns et faire découvrir quelque chose aux autres :
    Chanson d’automne
    Paul Verlaine
    Les sanglots longs
    Des violons
    De l’automne
    Blessent mon coeur
    D’une langueur
    Monotone.
    Tout suffocant
    Et blême, quand
    Sonne l’heure,
    Je me souviens
    Des jours anciens
    Et je pleure
    Et je m’en vais
    Au vent mauvais
    Qui m’emporte
    Deçà, delà,
    Pareil à la
    Feuille morte.

  82. Patrice Charoulet

    @ Lodi
    Monsieur,
    Vous vous égarez. Ayant enseigné la langue française jusqu’à 65 ans, je n’ignore pas les qualités poétiques de Verlaine. Je ne suis ni « ingrat » ni « traître ».
    On a mis des écrivains au Panthéon : en la cherchant, vous en trouverez la liste.
    Il vous manque, je pense, un élément d’information. Un certain lobby a eu l’idée saugrenue de mettre ENSEMBLE Verlaine et Rimbaud, au motif que l’un aurait sodomisé l’autre, quelque temps, quand il était jeune, avant d’aller en Afrique de l’Est où les dames du cru peuvent témoigner que l’ancien sodomisé a préféré changer d’activités. Son meilleur biographe, qui dispose de mille documents que vous ignorez, partage mon indignation de mettre au Panthéon POUR CETTE RAISON GROTESQUE ce faux couple homosexuel.
    Mais qu’on n’hésite surtout pas à mettre au Panthéon d’immenses écrivains français. Je puis fournir une liste. Vive le français (que j’adore) et vive la
    littérature française ! Il n’y a pas mieux.

  83. @ Patrice Charoulet
    Vous avez enseigné le français, et on peut imaginer que cela vous intéressait, j’essaie de me mettre à votre place…
    Mais vous avez écrit ce qui suit :
    « Je laisse chacun juger si ces deux écrivains sont deux grands hommes auxquels la patrie devrait être reconnaissante. »
    Mettez-vous à ma place… Vous lisez cette phrase et ne connaissez pas Patrice Charoulet.
    Par contre, vous êtes d’un pays où on a fait peu d’épuration mais rasé des femmes, où on est souvent anti-Américains quand on doit tant aux Américains. Qu’en concluez-vous ?
    Et n’est-ce pas votre devoir de défendre deux poètes que vous appréciez ?
    Quant à la question de savoir s’il faut enterrer un couple de créateurs gay vu leur influence réciproque sur leur oeuvre ou ne pas le faire car ils ont finalement passé peu de temps ensemble, cela ne m’intéresse pas même assez pour que j’y réfléchisse.

  84. Il faut lire sa biographie « le Prince foudroyé », de Laurent Greilsamer, qui restitue si bien le destin peu commun et tragique d’un artiste de génie.
    Et j’espère que vous avez pu voir la rétrospective que Beaubourg lui avait consacré, exposant notamment son tableau monumental et flamboyant: « le Concert ».

  85. Culturalia

    La manière dont vous décrivez sa relation avec Jeanne Polge, cette passion déchirante qui l’a consumé jusqu’à la fin, est particulièrement poignante. Les mots brûlants qu’il lui adressait, empreints d’une intensité émotionnelle bouleversante, révèlent toute la complexité de son être et de ses sentiments. Son obsession pour cette passion, malgré les douleurs qu’elle engendrait, résonne comme un écho dans nos propres vies, nous rappelant la nature parfois dévastatrice de l’amour et de l’art.

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *