Ne privons pas les César de Roman Polanski !

Roman Polanski a été choisi par le bureau de l’Association pour la promotion du cinéma (APC) pour présider le 24 février la 42ème Cérémonie des César.

Immédiatement, parce qu’il a été accusé de viol en 1977 – et les modalités de ce viol étaient particulièrement honteuses -, une indignation collective s’est manifestée. Sur les réseaux sociaux, de la part d’associations féministes et de citoyens interloqués par sa désignation (Le Parisien).

Face à cette fronde, les mêmes justifications émanant de certains membres de l’APAC et d’Alain Terzian, président de l’Académie, invoquant l’immense cinéaste et faisant fi du reste

Aurélie Filippetti, pour sa part, se réfugie derrière « la liberté absolue » de l’Académie et rappelle que cette affaire s’est passée « il y a quarante ans » (Le Monde).

Heureusement Audrey Azoulay n’a pas encore réagi, dans son sens habituel, pour rendre cette apologie officielle encore plus insupportable !

Il faut pourtant raison garder et équité respecter !

Je n’ai pas vu tous les films de Polanski, mais presque, et parmi ceux-ci, Le Pianiste m’est apparu comme un chef-d’oeuvre et Tess, pour une réussite. Dans tous les cas il s’agit d’un réalisateur d’envergure et sa réflexion sur le cinéma est de haut niveau.

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Mais là n’est pas l’essentiel et je conçois que l’argumentation artistique puisse exaspérer face à l’opprobre éthique d’autant plus que je ne partage pas la vision de la vie de Roman Polanski et son relativisme. Même en n’oubliant aucune de ses tragédies.

Je n’ai jamais apprécié la cérémonie des César. J’y vois le paroxysme de l’engagement mondain et confortable, d’un corporatisme s’applaudissant dans son autarcie, un mélange de futilité mêlée à du militantisme verbalement violent ou soyeux, le culte obligatoire de la gauche, tout ce que je dénonce par ailleurs. Je pourrais me contenter de livrer Roman Polanski tel quel aux César en alléguant qu’il serait tout à fait accordé à ce milieu, à ses ridicules et à ses fausses gravités. Mais l’exigence de justice me tenaille tellement que je ne peux pas m’empêcher de venir à son secours autrement.

Je ne vais pas m’accommoder lâchement de cette tradition politique et culturelle française qui, dans l’immense champ du possible, va choisir, par exemple, un discutable Frédéric Mitterrand pour le ministère de la Culture.

En effet, si Roman Polanski est contesté pour présider les Césars, il ne s’agit pas de la même perversion. Même si, en général, nos élites se soucient comme d’une guigne du caractère vertueux ou non de leurs choix.

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Il m’importe de démontrer qu’il y a des moments où le besoin de justice d’abord compréhensible à l’encontre d’une personnalité – puisque c’est souvent contre l’éclat d’une vie que se perpétue un durable ressentiment et que quelques célébrités en sont victimes – se mue ensuite en une obsession qui néglige délibérément tout ce qui serait de nature à la calmer.

L’ancienneté du crime évidemment. Le fait que depuis quarante ans Roman Polanski traîne cela sur sa réputation comme une tache indélébile alors que tant de transgressions plus récentes ont été reléguées dans les oubliettes de la tolérance ou de l’indifférence.

L’épisode suisse, qui a duré et a constitué une répression larvée et éprouvante pour lui et sa famille. Ce n’est pas parce que la plupart des réactions politiques et culturelles en sa faveur ont été alors grotesques que je dois faire l’impasse sur ces péripéties initiées par les Etats-Unis. Et ne pas les retenir, d’une certaine façon, comme un châtiment infiniment tardif.

Surtout, nous savons comment l’affaire s’est déroulée en 1977 et comment la jeune victime a été droguée et abusée.

Elle a accepté les excuses et le bénéfice d’une considérable transaction financière proposée par Roman Polanski : nous sommes en Amérique. Elle a été conduite ainsi à inciter les autorités américaines à lever l’interdiction pour le cinéaste de revenir aux Etats-Unis. Ce point me semble capital et, allié à l’année 1977, autorise qu’on dise aujourd’hui que cela suffit et que Roman Polanski, âgé de 83 ans, a lui aussi droit à un peu de paix et, si cela le comble, à la présidence des César.

Même les causes les plus justes, à force de durer, deviennent haineuses et font du coupable si ancien une victime aujourd’hui. N’offrons pas cette chance équivoque à Roman Polanski.

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Voir les Commentaires (153)
  1. Ce n’est pas faux. Vous arrivez presque à me convaincre. Jusque-là, j’étais choquée à l’idée d’une présidence des César par Polanski (tout en me moquant comme d’une guigne des César) mais votre papier, juste et équilibré, donne vraiment à réfléchir.

  2. Robert Marchenoir

    Parce que bien sûr, dans le milieu du cinéma français, personne n’a jamais fait comprendre à une jeune actrice qu’il fallait passer à la casserole pour espérer avoir du succès un jour. Je ne mentionne pas les jeunes acteurs (Morandini est le seul, je suppose…).

  3. Bonjour,
    Roman Polanski a beau être un immense cinéaste, sa prestigieuse filmographie est là pour en attester, cette vilaine affaire de viol sur mineure (une petite lolita de 13 ans à l’époque des faits) ternit considérablement le personnage.
    Certes la victime a depuis été largement indemnisée et a accepté ses excuses. Mais il semble que la justice américaine ne se contente pas de cet arrangement à l’amiable qui est pourtant coutumier dans ce pays. Souvenons-nous à ce sujet de l’affaire DSK-Nafissatou Diallo qui a défrayé la chronique en 2011 et ruiné définitivement la carrière politique de DSK promise à un très bel avenir.
    Fallait-il mettre Roman Polanski pendant cinquante ans en prison, sort qui lui était promis s’il avait été remis entre les mains de la justice américaine ou le laisser en liberté et lui permettre ainsi de réaliser d’autres magnifiques films qui occupent une place de premier plan dans le patrimoine international de cet art ?
    Je pencherais plutôt pour la seconde solution dans la mesure où le cinéaste s’est amendé et que la victime lui a pardonné cette déplorable agression. Quand une plainte a été retirée, en principe il n’y a plus lieu de poursuivre l’agresseur en justice. Mais c’était sans compter sur les parties civiles, associations féministes qui se précipitent ventre à terre pour défendre, souvent très mal, la condition féminine. On a pu le voir dans un tout autre registre avec l’affaire Jacqueline Sauvage qui a fait l’objet d’un récent billet sur ce blog.
    Quant à la cérémonie des César, tout comme le festival de Cannes, la cérémonie des Oscars et autres prix consacrés au cinéma, je ne les regarde jamais. Certes elle réunit des personnalités qui ont un immense talent, dans tous les métiers du cinéma, que ce soit des réalisateurs, des comédiens mais aussi, on les oublie trop souvent, des techniciens sans qui les films n’existeraient pas (costumes, décors, montage, etc.) mais cet entre-soi a quelque chose d’incongru tant il est narcissique voire mégalomaniaque.
    Alors très peu pour moi.

  4. Cher Philippe,
    Ce personnage a drogué et sodomisé à deux reprises une fillette de treize ans.
    Que celle-ci sous la pression et l’évidente impunité dont jouissait son violeur ait choisi de se faire « indemniser » ne change rien à l’évidente indifférence et au refus d’assumer de ce violeur.
    Que des gens comme le type dont vous parlez, vous savez, celui qui se rattrapant aux branches et corrigeant le tir, a affirmé que ses voyages en Thaïlande n’avait pas pour but de jeunes garçons mais des boxeurs retraités, le défendent, quoi de moins étonnant ?
    Le violeur avait quarante ans bien sonnés. Quelle bizarre erreur de jeunesse comme il arrive de l’entendre parfois.
    Qu’un certain nombre de personnes appartenant à une pseudo-élite se sentent autorisées et suffisamment protégés pour repousser les limites, c’est, pour qui a fréquenté, même à la marge, ces milieux, une benoîte évidence. D’où l’incroyable mansuétude dont bénéficie ce violeur de fillette dans ces milieux de la « cultureuuuu ».
    Non il ne mérite pas la paix.
    En plus, ses films « téléramesques » sont chiants. Il n’y a même pas Chuck Norris ou Jason Statham.
    PS – Je serai mardi avec les braillards qui protestent contre la nomination d’un « sodomisateur » de petite fille à la présidence des César.

  5. Il y aurait alors des « oublis » plus sélectifs que d’autres ?
    Par exemple : oublier les actes de pédophilie, ne pas oublier le Ghetto.
    Les faits sont anciens, donc on peut honorer Polanski. Soit, mais alors, cela ne va-t-il pas devenir difficile de demander la non prescription des crimes sexuels commis sur les enfants ?
    En le nommant président des César, ne peut-on pas dire qu’on salue aussi l’homme !

  6. Marc GHINSBERG

    « Même les causes les plus justes, à force de durer, deviennent haineuses et font du coupable si ancien une victime aujourd’hui. »
    Tout est dit.
    Est-il besoin de cogner sur Audrey Azoulay, Frédéric Mitterrand, les César, les élites, la gauche… ?

  7. anne-marie marson

    C’est très bien que Roman Polanski préside les César.
    On va pouvoir suivre les réactions du public : vont-ils applaudir, boycotter, manifester, les femmes venir habillées en rose comme pour D.Trump…
    Le spectacle sera dans la salle.

  8. Tout comme Florence, mon point de vue est légèrement altéré par la lecture de vos arguments. L’altération c’est l’acte de laisser une place à l’autre. Où l’on voit que la décision du « bureau de l’APC » peut se défendre en allant « du dedans vers le dehors ».
    Néanmoins cette décision restera à mon avis difficilement défendable en sens inverse – c’est-à-dire difficilement compréhensible vu de l’extérieur. Et c’est bien le monde entier qui regarde.
    Car que donne-t-elle à voir ?
    Que la France idéologue est plus évoluée qu’une Amérique puritaine qui tord le bras d’une Suisse faible pour mettre un terme à trente ans de cavale sous les projecteurs ? Un camouflet de plus qu’une France arrogante inflige à l’idée qu’elle se fait du monde « anglo-saxon » ? Une démonstration supplémentaire du fait qu’ici, dans la quatrième dimension de l' »exception culturelle française », on s’accommode des Gabriel Matzneff, René Schérer et Daniel Cohn-Bendit ? Que le goût de l' »élite » française la porte systématiquement à trouver des excuses aux bourreaux plutôt que compatir avec les victimes ?
    Ce bureau était-il à ce point à court de candidats pour aller déterrer ce bon vieux Roman ?
    Ce bureau est-il nostalgique du « FLIP » ? De ces belles années 80 où une partie des intellectuels français ne voyaient rien de mieux à faire que défendre une culture qui cherche à briser la « tyrannie bourgeoise qui fait de l’amoureux des enfants un monstre de légende » ?
    Décidément notre belle patrie a du mal à les réaliser, ses révolutions.
    Bref on aura beau trouver des raisons élaborées pour défendre cette décision, mais une fois de plus il ne pourra pas être dit des Français – pour reprendre une tournure familière de Desproges – qu’ils ne sont « pas cons ».
    Ceci dit je profite de ce petit mot pour vous souhaiter, cher Monsieur Bilger ainsi que vos proches, et chers commentateurs amis virtuels et pour autant mes compagnons, une belle année 2017. Qu’elle vous garde en bonne santé et que vive ce cercle d’échanges de qualité.
    Love !

  9. hameau dans les nuages

    En ce moment j’essaie de faire tourner la page à une jeune fille violée par son beau-père. Celui-ci, « photographe » de son état, avec une perversité redoutable l’avait d’abord convaincue de poser nue, puis dans un deuxième temps de faire des moulages en plâtre de son visage, puis… j’arrête là… Les photos traînent encore sur la toile dix ans après. C’était de l’art, paraît-il. Et la pauvre gosse sous son emprise quasi satanique ne voulait pas contrarier sa mère, modèle elle aussi à l’occasion. Refuser c’était être bloquée. On connaît la chanson de ces individus dont le cerveau baigne dans le liquide séminal.
    Ce genre d’artistes (dix photos suggestives de femmes à poil pour une photo de paysage) se fabrique ensuite des sites pour échanger les modèles.
    Quand cette gosse pas assez libérée refusa la suite des événements elle fut éconduite et laissée sur le quai d’une gare avec sa valise. Car bien sûr le manipulateur joua la carte de la petite sal*** l’ayant provoqué.
    Pour moi, une seule sanction: la****.
    Une pensée pour A.

  10. Un billet dont on pourrait dire qu’il est plein d’humanité, si ce mot n’avait pas été galvaudé, plein de compassion si la compassion n’était pas souvent accompagnée de résignation, alors disons que c’est un billet plein de sérénité, une juste et tranquille sérénité si je puis dire.
    Voilà qui change de la vindicte de Flavie Flament qui déplore le suicide de David Hamilton, regrettant probablement de ne pas pouvoir le piétiner lors de son passage devant un tribunal, montrant ainsi qu’elle ignore le pardon, mais il est vrai qu’il faut être fort pour pardonner.
    Le drame continue puisque cette affaire ne s’arrête pas à ce terme. Le pouvoir socialiste a confié à Flavie Flament une mission de réflexion sur la prescription des abus sexuels.
    Plus qu’un problème de justice, c’est donner à une victime le soin de décider du lieu et du temps de la vengeance.

  11. labolisbiotifool

    Qu’on lui fiche la paix, why not ?
    Il a payé en monnaie trébuchante, s’est excusé,
    la victime a accepté, les faits datent de quarante ans.
    Considérons que les circonstances l’autorisent à vivre en
    paix.
    Mais que l’on fasse sa promotion mondiale – quel génie, quel artiste, quel homme – NON !
    Nul besoin de promouvoir un violeur d’enfant sous prétexte que les faits sont anciens.
    Sinon, à ce compte, dans quelques années, nous pourrons allégrement tresser des couronnes à Pol Pot, Staline et autres Hitler hein ?
    Bon dimanche

  12. calamity jane

    « …et les modalités de ce viol étaient particulièrement honteuses… »
    Treize ans, droguée, sodomisée.
    Les soutiens de R. Polanski ne sont plus. A. Terzian doit être le dernier.
    Cette cérémonie est privée, sur une chaîne (normalement) cryptée mais visible « en clair » pour l’occasion…
    Le billet de trop.

  13. Michel Deluré

    @Achille 22/01 08:00
    « Fallait-il mettre Roman Polanski cinquante ans en prison… ou le laisser en liberté et lui permettre de réaliser d’autres magnifiques films ? ».
    Ne trouvez-vous pas que réduire l’affaire Polanski à ce seul dilemme a quelque chose de choquant ?
    A vous lire, il semble en effet que, tout coupable d’un acte, si odieux soit-il, puisse échapper à une sanction pénale du seul fait de sa notoriété afin qu’il puisse donner libre cours à son talent, voire son génie. La société peut et doit sanctionner le commun des mortels mais elle doit faire preuve de clémence à l’encontre de celui qui a reçu un don, artistique ou autre, dont elle pourrait profiter.
    C’est là une conception particulière de la Justice mais, vous lisant régulièrement sur ce blog, je ne pense pas que l’impression qui se dégage de ce que vous avez écrit reflète le fond de votre pensée.
    Pour le reste, la présidence par RP de la manifestation en question relève du libre choix en leur âme et conscience de ses organisateurs. Ce choix pour ma part m’indiffère d’autant plus que je me désintéresse totalement de ce type de cérémonie.

  14. Patrice Charoulet

    J’ai lu très attentivement votre texte sur M.Polanski.Je ne partage pas votre indulgence.
    La victime de ce monsieur avait treize ans, elle a été droguée et violée. Frédéric Mitterrand n’a pas été le seul, à l’époque, à demander que l’on ne harcèle pas « un très grand cinéaste ». Je ne fais nullement, ce n’est pas le genre de la maison, dans l’anti-élitisme.La question n’est pas là. La question est dans l’égalité (de principe) de tous devant la justice. Est-ce qu’un maçon, un éboueur, un instituteur, un facteur… bénéficieraient de la même « compréhension » ? Il a 83 ans. Et alors ? Il sera peut-être centenaire un jour. Il a fait ce qu’il a fait. Pendant des millénaires, ces choses-là se faisaient. Elles ne doivent plus se faire. C’est une excellente évolution. Je rappelle à quelques hommes qu’un viol est un crime. Je présume que tous les hommes qui lisent ce blog et que ceux qui commentent, tous de très bon niveau, sont au courant. Ils doivent savoir que ce fait n’est pas connu de tout le monde, en France et ailleurs. On ne le dira jamais assez.
    Quant aux César, c’est le cadet de mes soucis.
    @Robert Marchenoir
    Un personnage du grand écrivain et polémiste Léon Bloy s’appelle « Marchenoir ».
    Y avez-vous songé pour choisir un pseudonyme ou est-ce votre nom de famille ?

  15. Catherine JACOB

    « Elle a accepté les excuses et le bénéfice d’une considérable transaction financière proposée par Roman Polanski : nous sommes en Amérique. »
    Autrement dit, « il a payé sa dette » selon les possibilités offertes par un système judiciaire donné, pour un crime qui n’est pas imprescriptible et à l’égard duquel la victime et sa famille ont droit elles aussi à l’oubli et à ne pas voir en permanence cannibaliser leur souffrance par un peuple de voyeurs compulsifs qui envoie ainsi un mauvais message aux ex-détenus.
    Si l’on refuse qu’une dette puisse être soldée, pourquoi ne pas faire litière de la politique de réinsertion et engager comme mercenaires les fonctionnaires de police turcs ou syriens qui n’y vont pas de main morte eux aussi avec les suspects vu les dernières images de l’Ouzbekistan montrées aux journaux TV.
    Polanski a fait boire à la victime, âgée de 13 ans au moment des faits, du champagne auquel avait été ajouté le sédatif le plus prescrit en Grande-Bretagne, où il était légalement vendu sous les noms Malsed, Malsedin, et Renoval, un barbiturique donc. Sachant les ravages des effets cumulés des barbituriques et de l’alcool, on va dire qu’il n’y est pas allé de main morte.
    La petite victime mineure de treize ans mise ainsi dans un état comateux qui eut pu être fatal mais ne l’a pas été, a ensuite été l’objet d’un viol anal.
    C’est horrible.
    Mais personne n’est obligé tant d’aller voir les films de Polanski que de l’inviter à sa table. La fascination que le cinéaste exerce et qui, sans doute, est du même ordre que celle qu’exercent les mémoires du divin marquis au-delà de ses qualités littéraires, ou celle qu’exerce l’image de votre robe rouge, n’est cependant pas un crime en soi et peut sans doute permettre que certains s’en tiennent au fantasme sans passer à l’acte.

  16. @ Michel Deluré | 22 janvier 2017 à 10:57
    « C’est là une conception particulière de la Justice mais, vous lisant régulièrement sur ce blog, je ne pense pas que l’impression qui se dégage de ce que vous avez écrit reflète le fond de votre pensée. »
    Je me suis peut-être mal exprimé. Toutefois si vous me lisez bien vous observerez que je condamne sans ambiguïté le viol de cette gamine de treize ans.
    Pour justifier mon choix je fais référence au fait que la victime a pardonné au réalisateur et semble s’être accommodée des indemnités qu’elle a reçues suite à ce viol.
    Je fais ensuite référence au fait que ce genre d’arrangement amiable est monnaie courante aux USA ainsi qu’on a pu le voir avec l’affaire du Sofitel de New York. J’ajoute ensuite que certaines associations féministes ont systématiquement tendance à monter en épingle ce genre d’affaire pour défendre une cause globale, l’inégalité des sexes dans notre société dont les femmes seraient les principales victimes (ce qui n’est pas faux car les exemples ne manquent pas), alors que les partis de l’affaire en question ont conclu un accord qui les satisfait tous les deux.
    Ceci ne saurait évidemment blanchir Roman Polanski qui malgré son talent sera poursuivi toute sa vie par cette sordide affaire et même après sa mort.

  17. Si le temps est le maître de tout, si je vous comprends bien, alors le temps est aussi celui qui permet de désigner de manière certaine l’artiste qui aura compté à son époque. Je propose par conséquent que l’on oublie Polanski, qu’on le laisse macérer dans cette chose que l’on appelle le temps et que l’on ouvre le couvercle d’ici deux ou trois siècles, afin de voir s’il en reste quelque chose et si ce quelque chose est digne d’intérêt. Voilà ce qui me paraîtrait être un usage sage et équilibré du temps appliqué à un prédateur sexuel, réalisateur d’images animées pour salles obscures de son état, et qui ne saurait déplaire à un esprit « conservateur ».
    De même qu’on savait le temps élastique (il n’est pas ressenti de la même façon que l’on soit assis sur le siège du dentiste ou allongé sur la plage en été), ce billet nous apprend qu’il l’est également lorsqu’il est invoqué pour recouvrir des actes répréhensibles, le poids de l’argument variant bien sûr et avant tout selon votre position sociale. Tous les codes de procédure sont donc désormais inutiles, le temps fait tout à l’affaire, à condition bien sûr d’appartenir aux nouvelles aristocraties qui peuvent en toute impunité s’affranchir des lois. La culture, parent pauvre des budgets, n’est plus qu’un alibi pour des élites en mal de reconnaissance prêtes à tout pour être sur la photo aux côtés du peintre ou de l’artiste, qu’il soit fou et aliéné portant sa croix (très tendance) ou mieux encore psychopathe sexuel (le must).
    Au final, justice et moral étant deux notions distinctes, la justice est donc amorale et l’institution judiciaire seulement un alibi, le « bras armé » du pouvoir chargée de défendre avant tout l’ordre établi et les intérêts des dominants.
    Par ailleurs, je ne vois pas comment vous pouvez d’un côté critiquer le fait du prince lorsque Hollande accorde une grâce présidentielle, et tenir de l’autre un raisonnement proche de la « doctrine » mitterrandienne concernant d’anciens terroristes installés de longue date en France et plus ou moins repentis, à la différence que Polanski n’a émis aucun regret.
    Pas de sensiblerie, surtout pas d’empathie, que le droit et ses beaux raisonnements applicables en théorie. A ce compte-là, il n’est pas étonnant qu’un ancien magistrat balaye d’un revers de manche spectaculaire une conduite hautement immorale rachetée par de l’argent pour faire taire la victime et la rumeur. Quelle serait votre réaction M. Bilger s’il s’était agi de votre petite-fille ? Que pensez-vous de ce jouir sans entrave à la manière d’un Sade dans des sociétés qui se disent démocratiques où ceux qui en ont les moyens peuvent tout se permettre avec au bout la couronne ou la médaille sur la tête ? Avec ce genre de dérive généralisée, les populismes ont assurément de beaux jours devant eux.

  18. Choisir Polanski, c’est choisir que le monde reste définitivement gris.
    Le choix d’une personnalité à laquelle la justice n’a jamais rien eu à reprocher aurait rendu ce monde un peu moins gris.
    C’est un peu comme la République irréprochable, il faut y aller par petites touches.
    Bientôt un long-métrage pourra contenir des scènes de sexe non feintes sans que cela n’entraîne forcément une interdiction aux mineurs.
    On pourrait aussi demander à Polanski de réaliser un film sur le viol qu’il a commis, et d’en faire la promotion dans les médias ?
    http://www.marianne.net/films-les-scenes-sexe-ne-seront-plus-automatiquement-interdites-aux-mineurs-100249385.html

  19. Ce n’est pas le seul pédophile en liberté ni le seul qui occupe une position de prestige dans la société. Une fois intellectualisée, la pédophilie perdrait presque son aspect sordide. Mais ce n’est pas avec leur cervelle que ces adultes sodomisent des enfants.
    Cela dit, si Polanski n’a pas recommencé, la prison n’apporterait pas grand-chose à qui que ce soit. Ce n’est plus un pédophile, ni un violeur, c’est un ex-pédophile.
    Le public n’a pas à se substituer à la justice, mais s’il bronche, il n’y a pas de quoi s’étonner. Adouber Polanski et lui faire décerner des couronnes de laurier est pour le moins provocant, sinon militant. Cette cérémonie prouve par là, si besoin était, qu’on y reste dans l’entre-soi. C’est peut-être la raison pour laquelle Polanski n’a pas pensé à décliner l’invitation.

  20. Il ne suffit pas d’avoir un immense talent et de l’argent à profusion pour tout régler par un coup d’éteignoir. Les autres violeurs de mineurs peuvent se prévaloir de ce cas pour demander à ce que leur peine soit atténuée. Je ne rappelle pas les circonstances abjectes de l’offense infligée à une gamine de 13 ans par un adulte de 44 ans. Certes le temps a fait son oeuvre mais je me demande si Polanski ne pourrait pas continuer à exercer son talent en évitant de se mettre en scène lui-même en présidant telle ou telle cérémonie au risque de raviver les souvenirs et les antagonismes.

  21. Bonjour Achille
    Je suis bien souvent en accord avec vos analyses mais s’agissant de Polanski je ne vous suis pas. Cet homme, brillant dans son métier, a commis un crime odieux qui est une tache indélébile sur son image.
    Et s’il a indemnisé sa victime qui lui a pardonné, le remettre en lumière pour présider la cérémonie des César n’est pas lui rendre service sinon relancer les polémiques et ranimer les aigreurs. Le laisser dans l’ombre était une bonne façon pour qu’il comprenne que la nature de cet acte était un empêchement absolu pour lui confier un rôle aussi éminent. Rappelons-nous toujours qu’une décision de cette sorte peut faire jurisprudence pour d’autres cas et que c’est la porte ouverte à l’absolution d’actes contraires à la moralité. Le laisser en paix est déjà une forme d’aide au repentir.

  22. Le fait marquant, cher P. Bilger, ce n’est pas tant qu’il soit élu président de cette cérémonie de Narcisse et de mégalos mais qu’il ait accepté. Cela en dit long sur sa personnalité. Mais nous le savions déjà.
    Cette corporation du cinéma, si futile, entretenue par nos impôts (avances sur recettes) et nos cotisations (intermittents), n’a plus rien à nous dire depuis longtemps. Je ne la regarde donc plus.
    On peut ne pas être d’accord avec vos dernières phrases : « Même les causes les plus justes, à force de durer, deviennent haineuses et font du coupable si ancien une victime aujourd’hui. N’offrons pas cette chance équivoque à Roman Polanski ».
    Cordialement.

  23. Catherine JACOB

    @labolisbiotifool | 22 janvier 2017 à 10:38
    « …que l’on fasse sa promotion mondiale – quel génie, quel artiste, quel homme – NON !
    Nul besoin de promouvoir un violeur d’enfant sous prétexte que les faits sont anciens.
    »
    Je doute que ce soit à la promotion d’un violeur d’enfant à laquelle on se livre, pas plus qu’à la promotion du fils d’un déporté au camp de concentration de Mauthausen, ou à celle du fils d’une mère dont et elle-même et le fœtus qu’elle portait ont fini dans le crématoire d’Auschwitz, pas plus qu’à celle de l’enfant réchappé du ghetto de Cracovie, ou encore de l’époux de Sharon Tate assassinée en 1969 lorsqu’elle était enceinte de huit mois par la bande d’un hippie nazi, ce qui peut paraître paradoxal, condamné à mort pour en avoir été le commanditaire et qui a vu cette peine commuée en réclusion criminelle à perpétuité.
    Je pense que le choix d’un président s’est bien évidemment porté sur les compétences dans le domaine considéré et donc sur :
    1. Le réalisateur en 1962 du Couteau dans l’eau critique larvée du mode de vie polonais sous régime socialiste, primé à la Mostra de Venise et nominé à l’Oscar du meilleur film étranger finalement attribué à Fellini.
    2. Le réalisateur en 1964 de Répulsion tourné avec Catherine Deneuve, Ours d’argent au Festival de Berlin en 1965
    3. Le réalisateur en 1966 de Cul-de-sac tourné avec Françoise Dorléac, Ours d’Or au festival de Berlin la même année
    4. Le réalisateur en 1968 de Rosemary’s Baby dans lequel, préfiguration du drame de 1977 ou écho du drame d’Auschwitz ? l’héroïne, Rosemary, jouée par Mia Farrow, a des hallucinations et fait un cauchemar. Elle rêve qu’elle est violée par le diable en personne. Au réveil, Guy, le mari, présente ses excuses pour lui avoir fait l’amour pendant qu’elle était inconsciente. Elle découvre peu après qu’elle est enceinte.
    Le film a été récompensé par divers prix :
    a. Oscars 1969 : meilleure actrice dans un second rôle pour Ruth Gordon3
    b. Golden Globes 1969 : meilleure actrice dans un second rôle pour Ruth Gordon
    c. Prix David di Donatello 1969 : meilleure actrice étrangère pour Mia Farrow, meilleur réalisateur étranger pour Roman Polanski
    d. Kansas City Film Critics Circle Awards 1969 : meilleur acteur dans un second rôle pour Sidney Blackmer, meilleure actrice dans un second rôle pour Ruth Gordon
    e. Fotogramas de Plata 1970 : meilleure actrice étrangère pour Mia Farrow
    f. Prix du Syndicat français de la critique de cinéma 1970 : Prix Léon Moussinac du meilleur film étranger.
    Ainsi que nominé aux
    a. Oscars 1969 : meilleur scénario adapté pour Roman Polanski
    b. Golden Globes 1969 : meilleure actrice d’un film dramatique pour Mia Farrow, meilleure musique pour Krzysztof Komeda, meilleur scénario pour Roman Polanski
    c. Directors Guild of America Awards 1969 : meilleur réalisateur de film pour Roman Polanski
    d. Prix Hugo 1969 : meilleur film dramatique
    e. Prix Edgar-Allan-Poe : meilleur film
    f. BAFTA Awards 1970 : meilleure actrice pour Mia Farrow
    5. Le réalisateur en 1974 de Chinatown avec Jack Nicholson.
    Le film a été récompensé de divers prix, s’agissant des récompenses obtenues avant 1977 :
    a. New York Film Critics Circle Awards 1974 : meilleur acteur pour Jack Nicholson ( soit dit incidemment, un acteur que j’adore).
    b. Oscars 1975 : meilleur scénario original pour Robert Towne
    c. Golden Globes 1975 : meilleur réalisateur pour Roman Polanski, meilleur film dramatique, meilleur acteur dans un film dramatique pour Jack Nicholson, meilleur scénario pour Robert Towne
    d. BAFTA Awards 1975 : meilleur acteur pour Jack Nicholson (également récompensé pour La Dernière Corvée), meilleur réalisateur pour Roman Polanski, meilleur scénario pour Robert Towne (également récompensé pour La Dernière Corvée)
    e. Bodil 1975 : meilleur film non-européen
    f. Prix Sant Jordi 1975 : meilleur film étranger
    g. Prix Edgar-Allan-Poe 1975 : meilleur film
    h. Writers Guild of America Awards 1975 : meilleur scénario dramatique original pour Robert Towne
    i. Kansas City Film Critics Circle Awards 1975 : meilleur acteur pour Jack Nicholson, meilleur acteur dans un second rôle pour John Huston
    j. Fotogramas de Plata 1975 : meilleur acteur étranger pour Jack Nicholson
    k. National Society of Film Critics Awards 1975 : meilleur acteur pour Jack Nicholson (également récompensé pour La Dernière Corvée)
    l. Oscars 1975 : meilleur film, meilleur réalisateur pour Roman Polanski, meilleur acteur pour Jack Nicholson, meilleure actrice pour Faye Dunaway, meilleure direction artistique pour Richard Sylbert, W. Stewart Campbell et Ruby R. Levitt, meilleure photographie pour John A. Alonzo, meilleure création de costumes pour Anthea Sylbert, meilleur montage pour Sam O’Steen, meilleure musique pour Jerry Goldsmith, meilleur son pour Charles Grenzbach et Larry Jost
    m. Golden Globes 1975 : meilleure actrice dans un film dramatique pour Faye Dunaway, meilleure musique pour Jerry Goldsmith, meilleur acteur dans un second rôle pour John Huston
    n. BAFTA Awards 1975 : meilleur film, meilleur acteur dans un second rôle pour John Huston, meilleure musique pour Jerry Goldsmith, meilleure actrice pour Faye Dunaway, meilleure direction artistique pour Richard Sylbert, meilleure photographie pour John A. Alonzo, meilleurs costumes pour Anthea Sylbert, meilleur montage pour Sam O’Steen
    o. Directors Guild of America Awards 1975 : meilleur réalisateur pour Roman Polanski
    6. Deux après le drame de 1977 pour lequel il a versé l’équivalent de 467 205€ (il ne s’agit pas valeur constante, mais de simple conversion ; à titre d’élément de comparaison, c’est 700 000€ qu’aurait perçu Patrick Dils, né en 1970 et accusé du double meurtre des enfants de Montigny-Lès Metz dont un nouveau procès se tiendra en mai 2017, au titre de l’indemnisation de l’État concernant son préjudice personnel, ainsi que l’indemnisation de ses proches et de ses frais de justice, pour la réprobation, l’atteinte à l’honneur, la privation de liberté, l’arrêt brutal de sa scolarité, l’arrachement à l’affection de sa famille et les violences subies en prison dont des viols…), il est encore le réalisateur en 1979 en mémoire de sa femme assassinée alors qu’elle était enceinte de huit mois, de Tess avec Nastassja Kinski. Film récompensé aux César (5e cérémonie)
    a. César du meilleur film – Claude Berri et Roman Polanski
    b. César du meilleur réalisateur – Roman Polanski
    c. César de la meilleure photographie – Ghislain Cloquet ainsi que nominé lors de la même 5ème cérémonie
    d. César de la meilleure actrice – Nastassja Kinski
    e. César des meilleurs décors – Pierre Guffroy et Jack Stephens
    f. César de la meilleure musique écrite pour un film – Philippe Sarde – sans compter d’autres récompenses (38e cérémonie des Golden Globes, Oscars).
    Époux depuis 1989 de la petite-fille d’un sociétaire de la Comédie Française de trente ans sa cadette, il est élu en 1998 membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France dans la catégorie Création artistique pour le cinéma et l’audiovisuel (créée en 1985) sans que cela semble avoir ému quiconque.
    On va s’arrêter là pour souligner qu’en tant que réalisateur aux multiples récompenses internationales dont les César ainsi que sept César et la Palme d’Or au festival de Cannes de 2002 pour La pianiste (drame historique franco-polono-germano-britannique) pour ne citer que ceux-là, il a tout à fait sa place comme président de la cérémonie des César.
    Sinon, il faut proposer qu’on ne puisse présider aucune cérémonie sans production préalable des extraits n°1, 2, 3 de son casier judiciaire, ce qui permettrait accessoirement de passer un bon coup de balai dans le paysage audiovisuel.

  24. Claude Luçon

    Lu sur Le Figaro Vox d’aujourd’hui :
    Philippe Bilger : « La langue qui meurt, c’est beaucoup de notre France qui fuit »
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/01/20/31001-20170120ARTFIG00291-philippe-bilger-la-langue-qui-meurt-c-est-beaucoup-de-notre-france-qui-fuit.php
    Pourquoi n’avons-nous pas accès à ce texte ici ?
    Avoir la possibilité d’en débattre entre nous ?
    Il y a pourtant tant de choses à dire sur plusieurs sujets qu’aborde l’interview.
    C’est presque un manifeste politique pour remettre la France sur les bons rails. Sincérité, communication, histoire, civilisation, identité… tant de choses dont on devrait parler aujourd’hui.
    Pourquoi ne pas en faire le prochain billet ?
    Tenant compte de tous les bavards et bretteurs que nous sommes ce ne sont pas les seuls commentateurs du Figaro qui devraient avoir la possibilité et le plaisir d’en débattre.
    Ici pas de censure, pas de modérateur, la seule sanction est précisément en ligne avec ce texte.

  25. Claude Luçon

    @ Jérôme | 22 janvier 2017 à 08:42
    « Je serai mardi avec les braillards qui protestent contre la nomination d’un « sodomisateur » de petite fille à la présidence des César. »
    Trop âgé pour être parmi les braillards, portez une deuxième pancarte à mon nom svp. Merci d’avance.
    Aujourd’hui pour être célèbre il faut pratiquement commettre un crime avant de le devenir, des djihadistes à Polanski en passant par Morandini et Jacqueline Sauvage.

  26. Choix chabada dans les César (un homme, une femme),
    l’année prochaine on aura Jacqueline Sauvage devant ses soutiens et un hommage au Vieux fusil.

  27. calamity jane

    @Tipaza
    En effet ! Ils sont de la même génération…
    Le pouvoir socialiste, comme vous l’écrivez, n’a pas donné à F. Flament le pouvoir de piétiner qui que ce soit mais lui a demandé de réfléchir sur le nombre d’années pour une prescription. C’est différent.

  28. @Catherine JACOB
    La liste des prix que vous citez à propos des réalisations de Roman Polanski n’est pas un brevet de haute vertu morale. Pas plus qu’elle n’est – objectivement – synonyme de chefs-d’œuvre ! Cela se saurait.
    Par contre, nous savons tous – et vous aussi je pense – que l’industrie du cinéma (je dis bien industrie et non art) est – mondialement – dans les mains de quelques financiers qui font la pluie et le beau temps sur toute la planète cinématographique, y compris dans les jurys décernant les prix. Et ce depuis les années trente. Rien de nouveau donc.
    Que ces financiers veuillent faire une fleur à R. Polanski qui leur a rapporté beaucoup d’argent, il n’y a là qu’un retour sur investissement vieux comme le monde.
    On peut estimer mériter, sans demander à voir les casiers judiciaires, la présence d’un Président moins controversé moralement.
    Cordialement.

  29. Lorsque Bertrand Cantat a été attaqué par les féministes, M. Bilger a pris sa défense en argumentant qu’il avait purgé sa peine comme tout autre justiciable reconnu coupable et jugé par un tribunal impartial. Aujourd’hui, les féministes s’en prennent à M. Polanski et il faudrait laisser M. Polanski tranquille. Mais M. Polanski n’a jamais été jugé, condamné ou acquitté. Il a préféré vivre en Suisse ou en France et donner de l’argent pour que la victime retire sa peine. Aux yeux de la Justice aveugle (blague en passant), cela ne suffit pas pour interrompre les procédures en cours. M. Polanski a une épée de Damoclès au-dessus de lui. S’il entre dans un pays qui a des accords d’extradition avec les Etats-Unis d’Amérique, il va prendre un aller simple vers la Californie.
    La Nature n’est pas fascinée par la mort, les hommes et les femmes ne sont pas seulement des spectateurs attirés par le sang. La vie et la mort sont intimement liés. Les Romains disaient « Memento mori ». Dame Nature organise les choses depuis la nuit des temps. Quand la tanière des loups devient surpeuplée, quand les jeunes de l’année s’ajoutent à ceux des années précédentes, pour le vieux loup qui cherche à reprendre des forces à l’abri d’un rocher, le bruit des jeunes ressemble à un coup de tonnerre, thunderstruck.
    https://www.youtube.com/watch?v=v2AC41dglnM
    Les jeunes font du bruit dans la tanière, la stabilité de la hiérarchie commence à craquer, le chef de la meute voit converger tous les yeux de ses congénères qui brillent dans la nuit. Il tente de hurler plus fort que les autres pour imposer sa suprématie ; mais cette fois, cela ne marche pas, son dernier souffle se mêle à un hurlement d’agonie, le chef n’est plus là, la meute se disloque.
    La cérémonie des César aura lieu dans un mois, je n’y serai pas, je verrai le compte rendu le lendemain.

  30. Claude Luçon

    @ Catherine JACOB | 22 janvier 2017 à 14:10
    Peut-on vous demander ce que vous écririez ici si vous étiez la gamine de 13 ans qui a été violée par Polanski ?
    Il est à parier que ce serait encore plus long que d’habitude, le thème serait sans doute « La virginité n’a pas de prix ! ».

  31. Liliane Antille

    Cher Monsieur Bilger,
    Cette fois, vous me décevez. Lorsqu’on prend connaissance des détails de cette sordide affaire (https://lebloglaquestion.wordpress.com/2009/11/07/polanski-les-details-sordides-du-viol/), comment vous suivre dans votre cheminement qui aboutit au fait que Polanski aurait payé sa dette ?? Ainsi, il suffit de payer son crime en dollars pour se voir blanchi devant la justice ?
    Pensez-vous que ces mêmes dollars auront permis à une jeune fille d’oublier ce terrible acte alors que, à 13 ans, on rêve d’une autre « première fois » plutôt romanesque ? Pouvez-vous imaginer le dégoût qu’une jeune fille de 13 ans puisse éprouver à subir les attouchements d’un homme qui a trente-trois ans de plus qu’elle ?
    Vous me décevez, Monsieur Bilger, car je vous croyais à cheval sur les principes et, surtout, épris de justice. De justice à tout prix et non pas à n’importe quel prix.
    Meilleures salutations

  32. Rédigé par : Florence | 22 janvier 2017 à 00:09
    Rédigé par : Robert Marchenoir | 22 janvier 2017 à 02:56
    Rédigé par : Achille | 22 janvier 2017 à 08:00
    Rédigé par : Marc GHINSBERG | 22 janvier 2017 à 09:52
    Rédigé par : Catherine JACOB | 22 janvier 2017 à 11:18
    Rédigé par : Claggart | 22 janvier 2017 à 12:11
    Rédigé par : Catherine JACOB | 22 janvier 2017 à 14:10
    Je viens de revoir le Bal des vampires.
    C’est l’hiver, il fait nuit, il fait froid : cela les réveille, on dirait.
    Ils rêvent tous de planter leurs crocs contaminants dans le cou de RP, comme dans le dernier plan du film.
    Cela les exonère (croient-ils) d’examiner, par exemple, des soutanes – certes moins appétissantes – pourtant plus proches, plus nombreuses, et de surcroît multirécidivistes.

  33. « Selon que vous serez puissant ou misérable »
    Un obscur voleur sera jeté à l’ombre selon le principe de la propriété privée que je ne remets pas en cause.
    Mais un brillant violeur sera porté à la lumière malgré un viol selon…
    Selon quoi ?
    C’était il y a longtemps. Et so what ? Le transgresseur n’a pas accompli sa peine.
    D’ailleurs, c’est un génie, d’ailleurs, il est utile aux César.
    Le privilège dû au génie, c’est la conservation de ses oeuvres, nul autre.
    Enfin, en France on ne cesse de s’élever contre les inégalités, et en même temps, au nom de l’homme providentiel qui doit sauver notre pays, dire qu’en supposant que DSK ait été coupable de viol, il n’aurait tout de même pas fallu l’envoyer en prison, de même qu’au nom de la création et du génie, il faut non seulement que Polanski n’y croupisse pas mais se glorifie dans les cérémonies.
    J’ai honte de notre pays, où on ne fait pas l’effort de comprendre que les principes doivent toujours être suivis pour tous et toujours.
    Sinon, c’est de l’arbitraire.
    Et selon les principes mêmes, aucun accusé et a fortiori condamné, ne devrait accepter de purger sa peine.
    Je pense que des vocations de violeurs peuvent éclore.
    Le cas Polanski montre que l’on peut s’échapper, et que si l’on est populaire car perçu comme ayant une grande valeur, on sera même applaudi. D’autant qu’avec de l’antiaméricanisme, la sauce prend mieux. Et moi, je dis que les Américains ont raison de ne jamais lâcher la piste des transgresseurs :
    – La justice est la justice, invariable, quel que soit le temps passé.
    – De plus, en l’affaire, la remise en cause de l’ordre public n’est pas causée par la demande de relégation du transgresseur, mais, au contraire, par sa glorification. Il ne s’agit pas d’un vieux crime caché et déterré alors que les plaies se seraient peut-être refermées. Il s’agit d’un crime ultramédiatique dont les plaies pourrissent à proportion de la glorification du transgresseur.
    Oui, vraiment, des vocations de violeurs peuvent surgir. Tiens, se dirait un type, quelqu’un qui avait le privilège de créer n’a pu se retenir de s’exprimer par la destruction ? Eh bien, à plus forte raison, moi… ou un créateur peut se dire que la transgression étant bien vue dans le milieu créatif, il serait bien bête de ne pas se doter de ce viatique.
    Mais en somme, le plus simple est de commettre un crime parfait. Ne rêvons pas, pas contre quelqu’un qu’on a une bonne raison d’occire, comme il y a un lien de causalité, on peut retrouver une piste, et d’ailleurs toute trace peut mettre la puce à l’oreille. Non. Mais pousser sous une rame de métro ou autre chose de semblable est facile. Comme on prend une fleur au hasard, on tranche une vie humaine. Après tout, le crime étant très relatif, excusable pour le créateur, l’homme providentiel, ou au motif du temps, ce n’est en somme, pas un obstacle abolissable pour se défendre mais un problème à résoudre pour avoir droit à l’exécuter. Eh bien, il y a la cause de démocratisation, si on pense aux autres, ou si on ne pense qu’à soi, d’ambition. En un mot, le crime égalisateur. Certains ont le droit de tuer ? Alors je tue pour que tous les hommes, ou seulement moi, soient égaux des ayants droit au crime.
    C’est à prendre au sérieux. Hobbes pensait que ce qui rend le plus sûrement les humains égaux est de pouvoir tous tuer leur prochain. Si la loi est abolie, le droit de tuer revient… Une situation où certains ont le droit de violer, ce pourrait être de tuer, et pas les autres, fait que certains sont dans la loi de nature, les autres dans la loi. En somme, il y a des hommes chasseurs d’hommes et des proies.
    Et il devient donc séant d’être un chasseur si on ne s’identifie pas au rôle de proie.

  34. « Elle a accepté les excuses et le bénéfice d’une considérable transaction financière proposée par Roman Polanski : nous sommes en Amérique. Elle a été conduite ainsi à inciter les autorités américaines à lever l’interdiction pour le cinéaste de revenir aux Etats-Unis (…) cela suffit et que Roman Polanski, âgé de 83 ans, a lui aussi droit à un peu de paix (…) Même les causes les plus justes, à force de durer, deviennent haineuses et font du coupable si ancien une victime aujourd’hui… » 
    Monsieur Philippe Bilger vous avez fort justement tout dit sur cette lamentable affaire remontant à quand même quarante ans. Je me permets de penser que toutes les féministes et leurs alliés qui sont vent debout contre Roman Polanski, instrumentalisent cette affaire pour arriver à leur fin : l’imprescriptibilité dans le droit français des viols sur mineurs, voire dans un second temps sur les adultes !
    Cette dernière est déjà en bonne voie avec la nomination de Flavie Flament à la présidence d’une commission ad hoc. Cette animatrice de télévision, dont la notoriété relève surtout du passé, n’a pour seule qualité que d’avoir été victime d’un viol à l’âge de 13 ans, selon ses dires quand même tardifs. Si le législateur venait à entériner cette mesure mettant à égalité le viol de mineurs avec l’extermination des juifs par les nazis et autres crimes contre l’humanité, le caractère exceptionnel et jusqu’alors imprescriptible de ces crimes serait alors totalement banalisé.
    On en arriverait immanquablement à étendre cette imprescriptibilité à bien d’autres crimes, et donc à mettre à bas un des fondements de notre droit pénal : la notion de prescription. Celle-ci repose entre autres sur l’impossibilité de juger avec un minimum de sérénité et d’objectivité des crimes individuels remontant à plusieurs décennies : les progrès en matière de police scientifique, notamment l’ADN, ont leurs limites. On en serait réduit à juger uniquement sur des accusations et témoignages remontant à trente, quarante ans voire plus. Quand on sait, et notre hôte au premier chef, la fragilité des témoignages humains – même de bonne foi – remontant seulement à une dizaine d’années !
    Pour conclure, quand l’hystérie médiatique alliée à la partisane s’empare d’un affaire, on n’est plus dans la Justice mais dans la vengeance aveugle ou le déni sans aucune nuance. A contrario on a eu l’exemple de l’affaire Jacqueline Sauvage, où les mêmes faisaient de cette femme une pure victime, alors que la réalité des faits étaient bien plus complexe.
    Alors laissons Roman Polanski face à sa conscience ! On l’a bien fait et encore à ce jour pour André Gide, dont la pédophilie sur mineurs – toujours consentants d’après lui mais fort souvent contre de l’argent – fut une constante dans sa vie, ce qui n’est pas le cas de Polanski.
    @Claude Luçon | 22 janvier 2017 à 18:15
    « Peut-on vous demander ce que vous écririez ici si vous étiez la gamine de 13 ans qui a été violée par Polanski ? »
    Votre indignation par rapport au viol de Polanski serait nettement plus crédible si vous n’aviez pas écrit le 18 janvier 2017 à 11:28 : « Nafissatou n’a pas l’intelligence nécessaire pour y avoir pensé seule. Au pire elle avait peut-être trouvé que DSK était plutôt radin comparé aux autres clients de l’hôtel qu’elle soulageait de la même façon. »
    Il est bien connu qu’au Sofitel New York cela se passe comme dans ceux de Dakar, Abidjan, etc., les femmes de ménage se livrent toutes à la prostitution ! Ayant séjourné aux USA, vous n’êtes pas sans savoir que cela est quasi impensable venant du personnel de service féminin. Étant donné les lois réprimant la prostitution dans l’état de New York, dans un hôtel style Sofitel au mieux la direction ferme les yeux sur la venue d’escort girl commandée par le client, et à condition que cela soit des plus discrets.
    Cette défense d’un naïf DSK qui s’est fait soi-disant piéger, je ne l’ai entendue qu’en France et fort peu de temps par des membres de la F-M : tout était bon pour tenté de sauver l’éminent frère DSK. Mais face aux faits, ils renoncèrent très vite à cette ligne de défense. Mais probablement pour vous une tentative de viol anal sur une femme de ménage noire ne peut être inventée que par cette dernière, par goût du lucre ou manipulation de la CIA.
    Les détails sordides de ces faits figurent dans le constat de la police de New York et celui de l’hôpital ; révélés par son avocat lors de sa venue en France… mais par pudeur nos médias se gardèrent bien d’en faire état.
    Bien sûr cela n’excuse en rien le viol d’une mineure – même remontant à quarante ans – par Roman Polanski, mais vous me semblez plus mû par vos partis pris politiques dans ces affaires de viols.

  35. @ Clafoutis
    J’ai eu la flemme d’examiner si les gens que vous mettez en cause s’en prennent à Polanski pour masquer l’existence de violeurs impunis mais je suis pour sanctionner tous les abuseurs.
    Décevant que d’une part notre hôte veuille établir une zone grise entre crime et non-crime pour faire tomber des non criminels dans le crime, si je comprends bien que c’est pour lutter contre le terrorisme.
    Décevant que d’autre part il veuille sortir du crime un criminel avéré comme Polanski au nom des beaux-arts et du pardon.
    Nous allons vers l’arbitraire, j’en ai peur.
    Ca donne envie de se droguer. Mais vous n’y pensez pas ? Si un Polanski violeur ne doit pas aller en prison, qui fuit un monde plein de bassesse doit en être puni en tombant dans les basses-fosses.

  36. Il me semble qu’il n’était pas utile, pour défendre RP, de dresser la liste de ses films et de ses récompenses, car ni ses films, ni ses récompenses ne sont des arguments susceptibles de blanchir ce monsieur.
    D’ailleurs, le plus inconvenant n’est pas qu’il soit choisi par ses pairs, mais qu’il ne sente pas le rouge monter à son front à cette idée…
    La probité et l’honneur conduisent à la pudeur.

  37. @Jabiru | 22 janvier 2017 à 13:27
    Bonjour Jaribu,
    Il ne vous a pas échappé que même entre très bons amis, il peut apparaître des points de divergence sur des sujets un peu délicats comme celui du présent billet.
    Ceci étant je vous rejoins sur le point concernant la désignation de Roman Polanski pour présider la cérémonie des César. Malgré son immense talent je pense qu’il était possible de trouver une personnalité du monde du cinéma qui n’aurait pas suscité de polémique. Je pense à notamment à Claude Lelouch ou encore les frères Dardenne qui ont eux aussi un magnifique palmarès.

  38. @Trekker
    Vous pouvez nous faire cadeau du cours de droit générique sur la notion de prescription de l’action publique. De fait, Polanski a déjà été jugé et condamné, ayant plaidé coupable. Nul problème donc quant à « l’impossibilité de juger avec un minimum de sérénité et d’objectivité des crimes individuels remontant à plusieurs décennies ». Le tout est de savoir comment appliquer la peine à laquelle il s’est soustrait.
    @vamonos
    « Mais M. Polanski n’a jamais été jugé, condamné ou acquitté. »
    Si si, il a plaidé coupable et a été ainsi jugé. Il a reconnu les faits en échange d’une sanction moins lourde et a fui la sanction avant qu’elle ne soit prononcée. C’est particulièrement significatif. Roman Polanski est un être foncièrement immoral. C’est un mec en fuite pour avoir sodomisé une gamine droguée afin qu’elle ne puisse exprimer son (absence de) consentement. Bonne cérémonie !
    @Achille
    « Quand une plainte a été retirée, en principe il n’y a plus lieu de poursuivre l’agresseur en justice. »
    C’est inexact, l’intérêt social compte tout autant que l’intérêt privé. Mais c’est de toute façon hors sujet. Nous ne sommes plus au stade des poursuites mais de l’exécution d’une peine que Roman Polanski a dit accepter avant de prendre la fuite.

  39. hameau dans les nuages

    On ne compte plus les récidives de ces prédateurs.
    Pédophile un jour……….
    Qu’on ressorte la veuve.

  40. @ Noblejoué |e 22 janvier 2017 à 20:15
    Vous me paraissez avoir une vision quelque peu idyllique de la justice aux USA. Hormis pour les crimes de sang, il est quand même relativement fréquent que nombre d’affaires sexuelles et assimilées se terminent par une transaction discrète au civil dont le montant l’est tout autant. Évidemment cela n’est possible qu’à deux conditions : s’assurer les services d’avocats renommés, et pouvoir dédommager plus que généreusement la victime.
    Les mêmes qui se scandalisent des dérobades de Roman Polanski vis-à-vis de la justice US, étrangement sont bien silencieux pour des faits similaires, et de plus répétitifs commis par certains de nos concitoyens : enseignants, prêtres et autres encadrants sportifs.

  41. @ Trekker
    « Alors laissons Roman Polanski face à sa conscience ! On l’a bien fait et encore à ce jour pour André Gide, dont la pédophilie sur mineurs – toujours consentants d’après lui mais fort souvent contre de l’argent – fut une constante dans sa vie, ce qui n’est pas le cas de Polanski. »
    Tiens, tiens, tiens…
    Donc toute transgression UNIQUE ne devrait pas être sanctionnée.
    Ainsi : revendeur illégal de cigarettes pour la deuxième fois en prison. Violeur, coupable de torture puis tueur d’enfant une seule fois, rien. Oui parce que tant qu’à avoir un tour gratuit, prenons le grand tour des transgressions…
    Et puis laissez Gide tranquille. De même qu’on ne fait pas, en principe, de loi rétroactive, il ne faut pas tomber dans l’anachronisme.
    L’abus sur mineurs, autrefois, n’était, hélas, pas déconsidéré autant qu’ils auraient dû l’être. Ne nous autorisons pas des pratiques du passé pour les continuer : de nos jours, plus conscients du mal qu’il y a à abuser les gens et particulièrement les enfants, nous serions bien plus coupables que par le passé de laisser faire.
    Colonel Trekker, en morale non plus il ne faut pas être en retard d’une guerre.

  42. Un soir de 1980, à Paris dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish, j’ai vu, à la table à côté de la nôtre, Roman Polanski en compagnie de quelques minettes particulièrement jeunes et jolies…
    Alors j’ai repensé à son attitude criminelle de 1977 et cela a gâché mon dîner.

  43. Cher Philippe,
    Si Polanski était nommé à la présidence des César parce qu’il est Polanski et pour son talent, alors nous pourrions approuver ce choix.
    Mais nous pensons que ce choix répond à une stratégie plus critiquable qui est celle d’une provocation à l’encontre du système judiciaire et politique américain.
    Et là nous disons stop à l’arrogance française socialiste qui nous rappelle l’attitude fanfaronne de Hollande au Mali, la diplomatie absurde menée par notre pays, cette ingérence en tout domaine. Nous privilégions des attitudes claires et précises dans des relations entre pays qui sont celles de préciser que la peine de mort tue de nombreux innocents aux Etats-Unis, que cette sorte de bassesse d’instrumentaliser un écorché vif, voire de le mettre en danger. Car, qui peut prétendre protéger Polanski alors que la police américaine a en vue son arrestation et a déjà œuvré dans ce sens en Suisse?
    françoise et karell Semtob

  44. Catherine JACOB

    @boureau | 22 janvier 2017 à 17:24
    « La liste des prix que vous citez à propos des réalisations de Roman Polanski n’est pas un brevet de haute vertu morale. Pas plus qu’elle n’est – objectivement – synonyme de chefs-d’œuvre ! Cela se saurait. »
    Je n’ai jamais rien prétendu de tel. J’ai essentiellement cité des prix décernés antérieurement aux faits reprochés pour dire que sur cette base-là, il a sa place parmi ses pairs une fois que, selon le système judiciaire en vigueur dans le pays de la commission des faits, il a payé sa dette.
    La question de l’oeuvre-excuse ne se poserait que s’il avait utilisé les faits pour un scénario, ce qui n’est pas le cas. Ou bien si la question de la présidence des César intervenait dans une circonstance où il n’aurait pas payé sa dette, ce qui n’est pas le cas non plus.
    Je dis aussi que lui et sa famille ont été victimes de crimes imprescriptibles, mais que cela n’entre pas plus en ligne de compte dans la circonstance présente. J’ajoute qu’en revanche, une mère et une femme enceintes toutes deux assassinées auraient sans doute été évoquées par un avocat comme circonstances atténuantes dans un procès qui se serait tenu en France.
    Imaginez qu’il ait été assisté par Dupond-Moretti, par ex.
    Je constate que sans en avoir tout à fait conscience, les gens voient sur l’oeuvre comme la tache de sang ineffaçable qui s’était déposée sur la clef fée après que la 7ème femme de Barbe bleue eut ouvert la porte de la pièce défendue et que c’est cela qui devrait poser question et faire objet de débat.
    « Par contre, nous savons tous – et vous aussi je pense – que l’industrie du cinéma (je dis bien industrie et non art) est – mondialement – dans les mains de quelques financiers qui font la pluie et le beau temps sur toute la planète cinématographique, y compris dans les jurys décernant les prix. »
    Je pense comme vous que depuis l’affaire Kerviel, nul ne peut plus prétendre ignorer ce qui fait tourner le monde. Ce que vous dites reste valable en tout cas sous quelque présidence de jury que ce soit.
    Ce qui est dommage en revanche, de la part de gens qui se veulent intelligents et objectifs, c’est que les diatribes soient constamment à charge et qu’on n’imagine aucun autre scénario en réaction à cette nomination, que de jeter la pierre.
    @Claude Luçon | 22 janvier 2017 à 18:15
    « Peut-on vous demander ce que vous écririez ici si vous étiez la gamine de 13 ans qui a été violée par Polanski ? »
    En tout cas si j’étais vous, je tournerais sept fois la langue dans ma bouche avant de la ramener de cette façon qui ne constitue en rien un argument en rapport avec la présidence des César et qui peut potentiellement blesser des gens dont, a priori, vous ignorez tout en dehors de la longueur des commentaires.
    @Liliane Antille | 22 janvier 2017 à 18:27
    « Vous me décevez, Monsieur Bilger, car je vous croyais à cheval sur les principes et, surtout, épris de justice. De justice à tout prix et non pas à n’importe quel prix. »
    Philippe Bilger n’a pas été magistrat aux USA. Ecrivez donc à Trump pour lui dire que le système judiciaire américain est corrompu par la pratique d’accommodements qui ne vous paraissent pas acceptables depuis notre conception du juste et de l’injuste et faites-nous part ensuite de sa réponse.

  45. @ Lucile
    « Mais ce n’est pas avec leur cervelle que ces adultes sodomisent des enfants. »
    Je n’en jurerais pas dans tous les cas… Le premier organe sexuel, c’est tout de même le cerveau. Avant que quelqu’un ne rigole sur le blog, une des preuves de la supériorité intellectuelle de l’humain est de pouvoir se masturber sans représentation d’un objet sexuel.
    « Cela dit, si Polanski n’a pas recommencé, la prison n’apporterait pas grand-chose à qui que ce soit. Ce n’est plus un pédophile, ni un violeur, c’est un ex-pédophile. »
    Si.
    Egalité devant la loi = lien social.
    Pas de précédent d’impunité = dissuasion.
    Après tant d’années = cohérence avec l’impresciptibilité souhaitable des actes pédophiles (dissuasion-réconfort des victimes, statut de l’enfant)
    Contre les élites les moins fréquentables = on peut les contester par le haut, par l’application des principes et non par le rejet des faibles ou de la raison comme avec les théories du complot.
    @ Robert Marchenoir
    « Parce que bien sûr, dans le milieu du cinéma français, personne n’a jamais fait comprendre à une jeune actrice qu’il fallait passer à la casserole pour espérer avoir du succès un jour. Je ne mentionne pas les jeunes acteurs (Morandini est le seul, je suppose…). »
    Il ne s’agit pas de comparer les milieux cinématographiques mais de savoir si un adulte peut violer impunément une mineure.
    Que les adultes se vendent et s’achètent entre eux tant qu’ils le veulent mais qu’ils laissent les mineurs tranquilles. S’il se trouve des enfants poussés à se vendre par des adultes, cela n’en excuse pas d’autres qui profitent de cette aubaine. Les parents exploitant le travail de leurs enfants, les adultes leur tombant dessus, tous devraient être sanctionnés.
    Singulier raisonnement, un crime ne serait plus un crime car accompli avec des complices ?
    Décidément, se fixer sur des détails tel que certains couchent pour réussir vous fait oublier votre logique habituelle.
    @ Tipaza
    « Plus qu’un problème de justice, c’est donner à une victime le soin de décider du lieu et du temps de la vengeance. »
    Sur la victime d’Hamilton-experte.
    Oui, mais c’est parce que la clique Polanski, notre hôte et tant de gens n’ont pas rendu justice aux victimes.
    Si on veut se permettre de faire la morale aux victimes, il faut d’abord leur rendre justice.
    Donner pour recevoir. Celui qui n’a rien reçu ne doit rien.
    @ Trekker
    « Vous me paraissez avoir une vision quelque peu idyllique de la justice aux USA. Hormis pour les crimes de sang, il est quand même relativement fréquent que nombre d’affaires sexuelles et assimilées se terminent par une transaction discrète au civil dont le montant l’est tout autant »
    Je sais. La question n’est pas là. Polanski s’est barré, le fugitif est recherché. Où ai-je dit que la justice américaine ne fait pas de transaction ? Par contre, elle ne transige pas avec ses décisions, le fugitif sera toujours poursuivi.
    Notre hôte voudrait que la justice américaine transige avec ses propres décisions ! Le même qui se plaint que les magistrats français n’aient pas d’autorité. Et moi, je dis que qui est prêt à transiger avec ses propres décisions, comme le prouve sa réaction face au fugitif, montre qu’il ne prend pas l’autorité de la chose jugée assez au sérieux pour faire impression. La justice française n’est :
    – qu’une autorité, pas un pouvoir.
    – sans moyens.
    – une autorité sans sens de l’autorité.
    « Les mêmes qui se scandalisent des dérobades de Roman Polanski vis-à-vis de la justice US, étrangement sont bien silencieux pour des faits similaires, et de plus répétitifs commis par certains de nos concitoyens : enseignants, prêtres et autres encadrants sportifs. »
    Tous au trou. Si on n’a pas de place, qu’on sorte les drogués : ceux qui ne font qu’user d’eux-mêmes sortent, ceux qui jouent des autres, des enfants sans défense, en plus, à l’ombre.
    On se moque de gens ayant un mauvais sens de l’orientation mais que dire de ceux qui ne comprennent pas la différence entre user de soi et agresser les autres ?
    Ce genre de confusion laisse des victimes sans défense, ainsi les enfants, et fait des victimes par pression sociale, essentiellement les drogués de nos jours, mais encore, de façon résiduelle, les homosexuels plus ou moins confondus avec les pédophiles.
    D’ailleurs, je m’exprime mal, on devrait dire abuseurs d’enfants, car là est le crime, parfois exercé par de non pédophiles, tandis que certains pédophiles ne passent pas à l’acte.

  46. Claude Luçon

    @ Trekker | 22 janvier 2017 à 20:17
    Je m’étonne que vous compariez une gamine de treize ans avec Nafissatou, mère d’une fille de 13 ans et qui avait plus de trente ans en 2011.
    Par ailleurs je ne pense pas que DSK ait fait boire du champagne et donné un calmant à Nafissatou, pas plus qu’il l’ait forcé à lui faire faire quelque exercice sexuel que ce soit, comme l’a fait Polanski par deux fois.
    Je doute que la fillette se soit autosodomisée en utilisant Polanski pour le faire.
    La seule comparaison est que dans les deux cas, Polanski et DSK ont enterré l’affaire à coups de millions de dollars, la différence étant que Polanski a utilisé ses millions au lieu de ceux de sa femme.
    Par contre l’un a sa vie brisée, l’autre est une célébrité un tantinet trop vénérée en ce qui me concerne. Quant à Nafissatou elle est devenue une femme riche bien qu’il semble qu’elle se soit peut-être ruinée depuis, son restaurant de New York ayant brûlé et on ne sait pas ce qu’est advenu l’immeuble de luxe qu’elle aurait fait construire à Dakar ?
    « Il est bien connu qu’au Sofitel New York cela se passe comme dans ceux de Dakar, Abidjan, etc., les femmes de ménage se livrent toutes à la prostitution ! Ayant séjourné aux USA, vous n’êtes pas sans savoir que cela est quasi impensable venant du personnel de service féminin. Étant donné les lois réprimant la prostitution dans l’état de New York, dans un hôtel style Sofitel au mieux la direction ferme les yeux sur la venue d’escort girl commandée par le client, et à condition que cela soit des plus discrets. »
    Je ne sais pas ce qui se pratique à Dakar mais j’aurais une belle histoire dans ce genre à vous raconter sur le Holliday Inn de Lagos.
    Quant aux hôtels de New York, vous rêvez Trekker, il s’y passe des tas de choses, de tout genre. Je ne vois pas pourquoi les femmes de chambre s’en priveraient. Rudy Giuliani a assaini la ville mais pas à ce point.
    DSK a été innocenté, ne l’oubliez pas, et en fin de compte c’est lui la victime dans cette affaire. Je ne cherche pas à en faire un saint, et n’aurait jamais voulu le voir président de notre République, loin s’en faut. Les salades que Nafissatou racontait à la police comme au Tribunal étaient telles que personne n’a pu les croire, c’est pourquoi j’avais écrit ici il y a quelques jours que la police aurait dû enquêter avant de faire un tel cirque en arrêtant DSK.
    Il est d’ailleurs à parier que quelqu’un aussi brillant que Rudy Giuliani ne se serait pas laissé embarquer dans pareille affaire.
    Voici les conclusions du procureur new-yorkais :
    « Le procureur confirme par ailleurs la teneur de la conversation téléphonique de la plaignante avec son fiancé incarcéré dans laquelle a été mentionné le potentiel gain financier qu’il était possible de tirer de l’événement du 14 mai 2011, alors qu’à une date très proche de cette conversation, elle avait déclaré « sans équivoque » aux enquêteurs, « qu’elle n’avait pas saisi la justice en vue d’obtenir de l’argent. Il précise que si « les preuves démontrent que l’accusé a eu un rapport sexuel hâtif avec la plaignante », rien n’indique que « ce rapport était forcé ou non consenti ». À la demande du procureur, le juge Michael Obus décide le 23 août 2011 d’abandonner les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn. »
    Par contre il y a toujours un procureur qui attend Polanski de pied ferme aux USA.
    J’ai la tête plus dure que la vôtre Trekker, depuis plus longtemps et malgré le temps et l’usure elle ne s’est toujours pas sédimentarisée, plutôt pétrifiée.

  47. Le plaidoyer de Monsieur Bilger en faveur de Roman Polanski est juste, mesuré, digne, et tranche heureusement au milieu de cette hystérie collective.
    Une haine instrumentalisée par les réseaux sociaux entre autres, qui se propage à la vitesse de la lumière par des personnes ignorant tout du cinéaste, de sa vie, du ghetto de Cracovie, de l’assassinat de sa femme enceinte par un fou, ignorant tout de son œuvre, n’ayant même jamais lu la très longue page que Wikipédia consacre à la liste de ses chefs-d’œuvre, ignorant tout de l’affaire judiciaire, du contexte social américain des années 70, mais réagissant par réflexe de Pavlov aux mots de « viol », « pédophile ».
    Ces personnes ignorent qu’en propageant leur lynchage médiatique, elles font souffrir une fois de plus la victime, qui n’en peut plus de cette publicité, alors que, sereine depuis longtemps, ayant accepté depuis longtemps une indemnisation, elle correspond paisiblement par mail avec Polanski depuis tout ce temps.
    Depuis 1978, en quarante ans, Dieu seul sait ce que les uns et les autres ont à se reprocher, certains bien en vue, d’autres bien discrets. Quant à Roman Polanski, il a moralement largement payé pour ses fautes. Alors oui, il a droit à un peu de paix, et à la présidence des César.

  48. @Trekker | 22 janvier 2017 à 20:17
    Citation de MLK : Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes.
    Il est probable si ce n’est certain que Roman Polanski a fui, parce que la sanction potentielle lui est apparue comme disproportionnée, et l’insoutenable privation de liberté qui en découlerait s’il avait accepté de payer le dette morale prévue (et connue) dans son pays.
    « Si le législateur venait à entériner cette mesure mettant à égalité le viol de mineurs avec l’extermination des juifs par les nazis et autres crimes contre l’humanité, le caractère exceptionnel et jusqu’alors imprescriptible de ces crimes serait alors totalement banalisé… »
    OK, mais au lieu de trente ans d’imprescriptibilité, allons jusqu’à cent ans (l’espérance de vie s’allongeant). Et plus particulièrement ceux dont les jeunes victimes ont été conduites à se suicider. Et ce afin que les criminels sur mineurs ne dorment plus tranquillement, d’autant que des sachants (gardiens du secret pour des raisons évidentes ou non) pourraient un jour même lointain trouver le courage de parler, et de prouver.
    Ceci étant, j’ai bien compris que le sujet du billet concernait le fait d’admettre (ou non) sur le plan moral l’opportunité du bureau de l’Association pour la promotion du cinéma (APC) de nommer Roman Polanski pour présider le 24 février la 42ème Cérémonie des César.
    A mon sens cette décision leur appartient, comme mon jugement personnel. Et si c’est sa torture intérieure qui lui fait produire ses œuvres, peut-être alors qu’un pardon pourrait lui être accordé pour celles et ceux qui le peuvent ou le pourront.
    OUI, je partage : Laissons Roman Polanski lutter avec sa conscience !
    @Noblejoué | 22 janvier 2017 à 23:13
    Je n’ai pas retrouvé sur le net la citation qui disait en gros qu’une société sans morale se dirigeait vers le chaos.
    La France va mal, même des maires sont corrompus. Les US vont mal aussi et combien dont le maillon de la morale et/ou de l’éthique n’a cessé de s’affaiblir.

  49. Faire l’apologie du viol par Polanski interposé, donner un poste de député européen à Cohn-Bendit le pédophile, voter des lois en faveur des détraqués sexuels, ouvrir des salles de shoot, laisser courir des terroristes islamistes, vider les prisons, etc., ça en dit long sur le niveau actuel de nos compatriotes, ce troupeau bêlant décervelé soumis aux injonctions des polices de la Nouvelle Pensée.
    Je suis fier de me démarquer de ce tas d’humanoïdes crétinisés en affichant partout où je sévis : je suis de droite, chrétien, hétéro.
    Votre très dévoué, en longues vacances de neige, un site merveilleux : une neige bien « blanche », que du bonheur !

  50. hameau dans les nuages

    @ Camille | 23 janvier 2017 à 01:28
    Qu’ai-je à faire de la carrière de cet homme et de son talent ? Ab-so-lu-ment rien !
    Je dirais bien au contraire. C’est un facteur aggravant. L’intelligentsia éduquée se gausse de ce qui peut se pratiquer dans la France profonde et les fonds de vallée pour justifier sa supériorité et ses Lumières. Ah dans les chaumières ! C’est pas triste !…
    J’ai 65 ans et j’ai été tripoté à l’âge de 8 ans par un sombre individu qui lui aussi voulait me montrer son matériel de projection, si j’ose dire, puisqu’il s’occupait d’une salle de cinéma. Aucun dégât psychologique pour moi car j’ai eu l’opportunité de pouvoir fuir mais cela reste ancré dans mon esprit.
    Et je pense à cette fille, A., victime d’un prédateur photographe (encore !) qui elle aussi n’a pas été crue. Bien évidemment la défense de ces individus et de ses supporters est de mettre en doute la parole et les faits et gestes de la victime. Elle l’a bien cherché ! Comme si on ne pouvait pas être maître de ses pulsions vis-à-vis d’une gamine !
    Une jeune femme maintenant mais qui peut voir encore sa photo sur la page Facebook ou sur un site dédié avec la mention : taille minimum 40 et sans épilation. Eh oui ces gens-là ont des principes dans le voyeurisme. A poil c’est à poils. Vous vous rendez compte des dégâts que cela peut faire ?
    Un peu comme les harceleurs de banlieue frustrés obligeant les femmes à avoir une tenue correcte, le fait d’être en jupe étant une provocation en soi.
    J’espère au moins que concernant DSK ou Polanski il ne s’agit pas d’une défense de caste ?
    Une femme, Camille, dire ça ? je suis abasourdi.
    C’est du gibier de potence.

  51. calamity jane

    @Camille
    Seriez-vous proche de R. Polanski ?
    Vous parlez de souffrance de la victime provoquée par le fait de parler de cette affaire… C’est le milieu de l’industrie cinématographique, pas les personnes qui participent du billet de Monsieur Bilger, qui a lancé l’info !

  52. Entendons-nous bien, je n’aime pas Polanski et cela ne date pas d’hier. Dans la salle de projection du « Locataire », à la fin des années 70 nous étions deux spectateurs à dix rangs de distance. Je n’ai pas aimé ce film, j’ai détesté voir Polanski se jeter par une fenêtre déguisé en femme. Je suis sorti dégoûté à l’issue de la projection. J’ai revu le film « Pirates », il y a quelques mois, il a mal vieilli et ne m’a pas réconcilié avec Polanski. Au sujet de ce film, il a été tourné sur l’île de La Digue dans l’archipel des Seychelles. Les décors sont restés en place, ils pourrissent dans un décor paradisiaque.
    Le choix de M. Polanski pour présider la cérémonie des César ne me plaît pas. Ce réalisateur a une aura malsaine. Après tout, c’est peut-être ce qu’il faut pour réussir dans le septième art actuellement. Je ne manifesterai pas, ne hurlerai pas avec les loups, de toute façon, je n’avais pas l’intention de regarder cette soirée.

  53. Claude Luçon

    @ Catherine JACOB | 23 janvier 2017 à 00:24
    « En tout cas si j’étais vous, je tournerais sept fois la langue dans ma bouche avant de la ramener de cette façon qui ne constitue en rien un argument en rapport avec la présidence des César et qui peut potentiellement blesser des gens dont, a priori, vous ignorez tout en dehors de la longueur des commentaires. »
    Une première chose : d’accord ! Mieux vaut tourner sa langue dans sa bouche que ce que vous savez ailleurs à la Polanski.
    De Polanski il est facile de tout savoir en lisant Wikipédia, de vous de même si vous aviez été la C. J. dont Wikipedia parle tant.
    Ceci dit vous ne répondez pas à la question, y avez-vous au moins pensé ?
    C’est une faiblesse de la presse moderne, les coupables deviennent des victimes et réciproquement. L’héritage de 68.

  54. @Achille
    Comme quoi, entre gens bien élevés, on peut discuter de tout en évitant toutes polémiques stériles qui n’apportent rien au débat. Cordialement.

  55. « @ Clafoutis
    J’ai eu la flemme d’examiner si les gens que vous mettez en cause s’en prennent à Polanski pour masquer l’existence de violeurs impunis mais je suis pour sanctionner tous les abuseurs. »
    Rédigé par : Noblejoué | 22 janvier 2017 à 20:32
    Désolé d’avoir été trop allusif, j’aurais dû séparer nettement la liste du commentaire.
    J’ai cité des « mis en cause » (comme vous dites) parce que leurs arguments me paraissaient dignes d’examen car refusant de hurler avec la meute bien-pensante, parmi laquelle se cachent, sotto voce, quelques motivations plus troubles…
    Tenez, au hasard, un commentateur dit avoir vu RP dîner avec des minettes, ce qui lui rappelle 1977. Rien à dire (sauf peut-être que cela s’est passé voilà 36 ans).
    Mais pourquoi préciser « dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish » ? Si ce repas avait eu lieu dans une pizzeria, aurait-ce été précisé ?

  56. @ calamity jane
    Proche, en aucun cas, mais l’ignorance est le plus grand des fléaux, et, suivant cette affaire depuis ses débuts en 1978, j’ai suffisamment d’informations pour me permettre de dire qu’il est grand temps de faire la paix.
    @ hameau dans les nuages
    Pardon, mais fréquemment,vous mélangez tout et n’importe quoi. L’affaire Polanski n’a rien à voir avec ce qui émerge de votre discours fumeux.
    @ d’autres…
    Relisez le billet de Philippe Bilger. Tout est dit.Tout autre commentaire de ma part serait superflu, toute polémique serait vaine.

  57. Comment ne pouvait-il pas être le roi d’un jour dans ce milieu corrompu et pervers, puisqu’il n’a pas eu le courage du suicide !

  58. calamity jane

    Excusez-moi Camille, d’autres personnes suivent cette affaire et vraisemblablement sont plus proches que vous du milieu de l’industrie cinématographique… et c’est bien elle qui le désignerait pour présider une cérémonie en France. Je pose la question : qui tend la perche pour justement éviter l’oubli donc la paix comme vous dites ?
    A moins qu’en effet il s’agisse d’un traquenard…

  59. Franchement, il n’y a pas de problemes en France si une telle information dechaine un tel flot de debats passionnes. Comment l’estimable Louis Vogel qualifiait-il la situation de notre pays, deja ? de tres grave ? Allons donc.
    Sinon, specialement pour le chretien de droite heterosexuel qui se reconnaitra :
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/04/06/97001-20160406FILWWW00207-un-eveque-francais-ne-saurait-dire-si-la-pedophilie-est-un-peche.php
    Je precise tout de meme, ca va toujours mieux en le disant, que je ne cautionne en rien la pedophilie et que l’affaire Polanski ilusre typiquement les doubles standards dont la justice n’a pas encore reussi a se defaire. J’invite egalement chacun a se mettre, ou a mettre ses proches, dans la position du coupable plutot que celle de la victime avant de reclamer l’application de la peine de mort pour ce genre de crime !

  60. @Catherine JACOB 23/01/2017 00.24
    Le concept « payer sa dette », en matière de criminalité, m’a toujours semblé inadéquat sinon absurde. Sans rapport avec la condition humaine qui nous caractérise. C’est avant tout, pour moi mais vous avez le droit de ne pas être d’accord, une notion sociétale tranquillisante, voire anesthésiante.
    Dans notre inconscient collectif, le viol d’un enfant frappe notre imaginaire si fort que même la notion chrétienne du pardon a du mal à résister à la fureur. Les circonstances aggravantes des faits (drogue de la victime) accentuent l’horreur de l’action et donc le malaise vis-à-vis de R. Polanski.
    Laissons R. Polanski avec sa conscience. Je ne dis pas avec ses problèmes de conscience. Car qui peut dire qu’il en a ?
    Le relativisme de notre société, parfaitement illustré par une phrase de Michèle Cotta dans les jours qui suivaient l’arrestation de DSK à New York :  »La morale ? Ca m’emmerde ! » nous invite à des pertes de valeurs tout à fait regrettables.
    Laissons de côté si vous voulez bien la référence à la Shoah. Elle devient insupportable car elle finirait par tout justifier. Quant à l’œuvre de R. Polanski, si talentueuse qu’elle puisse être pour certains, sa valorisation potentielle n’efface en rien la tragédie du crime commis.
    Je ne vois pas de diatribes dans les posts échangés. Mais une forme d’indignation somme toute assez légitime de se voir imposer à cette présidence donc à cet honneur, dans une émission de grande écoute, une personnalité très largement controversée.
    Et je vous redis une phrase de mon post du 22/01/2017 13.46 : « Le fait marquant… ce n’est pas tant qu’il soit élu ou nommé à ce poste… mais qu’il ait accepté. Cela en dit long sur sa personnalité ».
    Cordialement.

  61. Robert Marchenoir

    Une fois de plus, le défilé des bons apôtres fait peine à voir.
    Donc, Roman Polanski a commis un abus sexuel il y a quarante ans, en conséquence de quoi… on devrait lui interdire de présider une cérémonie de remise des prix aux cinéastes. Quel est le bon sang de bonsoir de rapport ?
    Et quelles sont les autres choses qu’il faudrait lui interdire ? Si on lui interdit de présider les César, alors je suppose aussi qu’il faudrait lui interdire de tourner des films. Parce que, vous voyez, il y a cette pauvre gamine, qui, jadis…
    D’ailleurs, comment se fait-il que ses films soient encore autorisés ? Il me semble qu’il faudrait rétrospectivement les interdire, faire le tour des brocantes pour détruire les DVD, voire poursuivre les amateurs douteux qui oseraient encore, dans leur chambrette, se projeter du Polanski, alors qu’il y a un demi-siècle, cette pauvre gamine…
    C’est ainsi qu’on s’achemine tout doucement vers le fascisme.
    Donc, petite nouvelle pour vous : dans une société civilisée, les délits sont punis par la justice. Selon la loi. Quand la justice a blanchi, c’est fini. Ca vous défrise peut-être, mais c’est la condition même de la civilisation.
    Alors, tout le monde a le droit de hoqueter d’indignation, de faire reluire sa belle âme en faisant savoir urbi et orbi à quel point Polanski est un méchant homme, mais ça s’arrête là.
    La justice, c’est autre chose.
    Au demeurant, aurait-il été condamné à x années de prison, ce qui sans nul doute aurait rassuré ses accusateurs sur leur propre vertu, qu’il aurait toujours le droit de présider les César. L’interdiction de présider les César ne fait pas partie de la panoplie des châtiments légaux, ni en France ni aux Etats-Unis.
    Il est très inquiétant de voir les gens aller systématiquement au taquet, désormais, sans réflexion, sans mesure et surtout sans réserve. On n’a pas à se prononcer sur tout. Il est loisible de ne pas réclamer l’infamie sociale pour Polanski, sans pour autant approuver ce qu’il a fait.
    Et pour rassurer ce commentateur extralucide qui a eu la perspicacité d’apercevoir Polanski dans un « restaurant yiddish » (mais que faisait-il donc, lui-même, dans un « restaurant yiddish » ?), je vois la même tartuferie dégoûtante dans le fait de traîner, devant les tribunaux, des vieillards de 90 ans qui ont joué un rôle de sous-sous-sous lampistes dans la machine d’extermination nazie. Soixante-dix ans après les faits.
    Dans le seul but, pour leurs persécuteurs, de se rassurer sur leur propre moralité.

  62. @ calamity jane
    La théorie du complot me semble peu vraisemblable. Probablement a-t-on sous-estimé la capacité de nuisance des féministes actuelles, élevées dans une bulle faite de peurs et d’agressivité, aux antipodes de celles des années 1970, épanouies et heureuses, qui ont conquis pour la femme des droits indispensables.

  63. hameau dans les nuages

    @ Camille
    « L’affaire Polanski n’a rien à voir avec ce qui émerge de votre discours fumeux. »
    Qu’en savez-vous ? Pour la bonne tenue de ce blog je reste dans les généralités.
    Cette A***** était la petite amie de mon fils junior. Carré dans sa tête il n’avait pas malgré tout les épaules assez larges pour être psychologue à plein temps pour l’écouter. C’est éprouvant et déstabilisant pour un jeune homme. Et le doute pouvait aussi s’installer dans son esprit. Alors j’ai enquêté en catimini et j’ai pu confirmer à mon fils la véracité de ses dires. Ce n’est pas triste.
    Et moi d’essayer dans nos échanges épistolaires de sortir cette chic fille de cette poisse.
    Je vous laisse à vos fantasmes de soumission non consentie et de perversion narcissique.
    Et que ce pauvre individu objet de votre admiration reste dans l’ombre à tout jamais.

  64. Il y a des fautes très graves (droguer une jeune femme pour la violer) qui ne peuvent s’effacer, même quarante ans après qu’elles ont été commises. Polanski a payé mais Patrick Henry aussi et il ne viendrait à personne l’idée de lui confier la responsabilité d’une école maternelle.
    Que Polanski fasse de bons films, c’est certain et qu’il puisse continuer à en faire, tout à fait d’accord ; mais le mettre en pleine lumière, NON. Un peu de modestie et d’humilité ne lui fera aucun mal.

  65. @ Robert Marchenoir
    « Donc, petite nouvelle pour vous : dans une société civilisée, les délits sont punis par la justice. Selon la loi. Quand la justice a blanchi, c’est fini. »
    Il arrive certes que des gens veuillent punir des condamnés ayant purgé leur peine. Mais là, vous tombez mal : Polanski a échappé à la justice américaine. Comme dans l’affaire Sauvage les féministes n’ont peut-être pas choisi au mieux leur exemple, là c’est vous.
    L’erreur est humaine.
    Polanski n’est donc pas blanchi. Pour autant, je ne pousse pas à empêcher les gens de s’exprimer.
    Donc Polanski tourne, tant mieux pour le cinéma.
    Ce qu’on doit à tout créateur, c’est la pérennité de son oeuvre. S’il est dehors, qu’il tourne, que toutes ses oeuvres soient conservées.
    A moins que certains criminels ne doivent être graciés, non selon la Constitution de leur pays, mais selon les caprices d’une partie de l’opinion. Un droit de grâce des cinéphiles, peut-être ?
    Mais qu’il fasse un pas dans un territoire américain, et le criminel Polanski sera attrapé et mis en prison.
    Le crime n’abolit pas l’oeuvre, qui perdure. Mais l’oeuvre n’abolit pas le crime : le transgresseur doit être enfermé. Le jugement est rendu, le criminel dans la nature, fort bien, mais qu’on le reprenne et l’anomalie d’un condamné libre et triomphant cessera.
    « Dans le seul but, pour leurs persécuteurs, de se rassurer sur leur propre moralité. »
    La magnanimité peut être manifestée dans le même but : je pardonne, je suis humain, bon, je comprends mieux que tout le monde les mécanismes du bouc émissaire, je comprends l’Histoire, je…
    Enfin, une manière de prouver qu’on est bon et intelligent. On va être adulte et s’avouer une bonne fois que tout jugement sur les autres est une façon de se déclarer innocent.
    « On n’a pas à se prononcer sur tout. »
    Certes. On peut ne pas commenter ou dire qu’on ne parlera pas de la totalité d’un problème.
    « Il est loisible de ne pas réclamer l’infamie sociale pour Polanski, sans pour autant approuver ce qu’il a fait. »
    Quand un transgresseur n’a pas subi de châtiment, il bénéficie d’une immunité provocatrice pour la société. Provocatrice ? Oui, outre le sentiment d’injustice, je suppose que les gens sentent plus ou moins que la loi peut être remplacée par la loi du plus fort comme je l’ai fait dans mon développement à la Hobbes.
    Que font les gens face à une provocation ? Ils réagissent en excluant le provocateur. Ayant commis un acte infâme, Polanski est frappé d’infamie – enfin, d’autres le soutiennent, pas toujours de manière très efficace pour lui, en relativisant le crime.
    Polanski a une grande oeuvre. Il est honoré. Il a commis un crime sans en subir les conséquences, il est frappé d’infamie.
    Il reçoit ce qu’il a semé.
    Je ne réclame pas l’infamie de Polanski, je la constate. Je refuse qu’on relativise son crime, qu’on relativise le fait qu’il ait échappé à la justice américaine. Je refuse aussi qu’on veuille enterrer l’oeuvre sous le crime.
    Tout cela est inséparable. Les gens prennent souvent position en oubliant un ou plusieurs éléments.
    Je préférerais qu’il ne préside pas, s’il le faisait cela ne me bouleverserait pas mais confirmerait simplement que les gens aiment à honorer les transgresseurs.
    Parce que donner des récompenses pour l’oeuvre, voir la liste de Catherine JACOB, c’est honorer l’oeuvre. Le faire présider un jury honorer l’homme, dans la mesure où un jury juge et est donc censé avoir certes des compétences artistiques mais aussi de justice dont Polanski est éminemment dépourvu car :
    – Violeur d’une enfant qui de plus travaillait avec lui. Quelle liste de fautes !
    – Incapable d’assumer son acte, il fuit.
    – Incapable d’assumer que son immunité soit une provocation, il provoque encore en s’exposant le plus possible.

  66. Roman Polanski président du jury aux Hot d’Or, ça vous choquerait ?
    Et si le FBI faisait une arrestation en direct ? Le trumpisme passera-t-il ?

  67. @ Tomas
    « Franchement, il n’y a pas de problèmes en France si une telle information déchaîne un tel flot de débats passionnés. »
    Oh, il ne s’agit jamais que de la défense des victimes, notamment mineures, de la question des délits et des peines, de l’état de droit et de nature, des rapports entre l’homme privé et le créateur dans le même individu !
    Des broutilles.

  68. David Hamilton a préféré en finir avec la vie.
    Il n’avait pourtant fait l’objet d’aucune condamnation judiciaire.
    Mais sans doute n’avait-il plus la carte.

  69. @ Clafoutis
    « Tenez, au hasard, un commentateur dit avoir vu RP dîner avec des minettes, ce qui lui rappelle 1977. Rien à dire (sauf peut-être que cela s’est passé voilà 36 ans).
    Mais pourquoi préciser « dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish » ? Si ce repas avait eu lieu dans une pizzeria, aurait-ce été précisé ? »
    J’ai aussi eu un doute mais je ne tire que sur des cibles bien dégagées, c’est-à-dire dont le texte prouve évidemment les préjugés. Je suis plutôt tigre que guépard, moi, courir des temps et des temps pour faire avouer quelqu’un, ce n’est pas trop mon truc.
    Je suis sur le côté, je regarde-regarde-regarde, et parfois je bondis comme un gros chat. J’espère ne pas me planter trop souvent, enfin, ça arrive beaucoup aux prédateurs dans la nature.

  70. Catherine JACOB

    @ boureau | 23 janvier 2017 à 13:36
    « Dans notre inconscient collectif, le viol d’un enfant frappe notre imaginaire si fort que même la notion chrétienne du pardon a du mal à résister à la fureur. »
    Puisque vous parlez d’inconscient collectif, sachez que le sort des enfants est une préoccupation relativement récente dans nos sociétés sans compter que la notion d’« enfant » est très relative.
    Dans l’Antiquité grecque, la relation entre l’éraste et l’éromène est réputée être l’un des fondements de la paideia, autrement dit de l’éducation, et aurait participé des rites de passage.
    J’ai cherché quel était l’âge moyen auquel un éraste enlevait un éromène à sa famille, mais je n’ai pas trouvé. On dit simplement « fleur de l’âge ».
    De nos jours, un enfant de 10 ans a été tué par un hélicoptère de Barkhane le 30 novembre 2016. L’armée française qui reconnaît les faits se serait justifiée en disant que c’était un guetteur sur le point de renseigner l’ennemi et donc de compromettre une opération militaire, les parents disent qu’ils l’avaient simplement envoyé chercher les ânes.
    Aux Etats-Unis, le 06/08/2015 un garçon de 11 ans tue par balle un enfant de 3 ans.
    En 2010 une jeune maman d’origine roumaine âgée de dix ans a accouché en Espagne d’un bébé de presque 3 kilos dont le père a tout juste treize ans.
    Bien que le Coran prohibe le mariage de filles prépubères, autrement dit, n’ayant pas encore eu de menstruations, étant donné que dans certains pays les filles sont réglées bien plus tôt que sous nos latitudes, on peut y trouver de très très jeunes mariées et donc de très très jeunes mamans ; je me suis demandé si la pénétration anale à laquelle s’est livré le cinéaste n’a pas eu comme motivation principale le désir de maintenir l’hymen intact et d’éviter une grossesse comme celles de sa mère et de sa femme assassinées alors qu’elles étaient enceintes de fœtus viables, du moins pour ce qu’on en sait en ce qui concerne Sharon Tate.
    Il me semble avoir lu quelque chose de ce type de motivation chez Houellebecq, mais je me rappelle plus à quel endroit exactement. Je pense également que l’écart de trente ans entre Polanski et l’adolescente qui se retrouve identiquement par la suite, en 1989 entre lui et sa troisième épouse, mais elle alors adulte, est sans doute signifiant. Mais bon, trêve d’analyse sauvage.
    En tout cas, en Australie, un père de famille d’origine libanaise a été condamné à huit ans de prison pour avoir livré à un tiers sa fille de 12 ans à des fins de relations sexuelles, en l’autorisant à épouser un homme bien plus âgé lors d’une cérémonie de mariage islamique. Publié le 17.07.2015 à 16:02
    Enfin, l’une de mes arrière-grand-mères a été mariée à tout juste 15 ans, donc à peine plus âgée que la petite libanaise ci-dessus, avec un monsieur de plus de dix ans son aîné donc sensiblement du même âge que le marié visé ci-dessus – lequel a écopé pour sa part de 7 ans et demi de prison de la part d’un juge femme -, mais qui avait une situation et était donc en mesure d’entretenir un ménage décemment et qu’on était, dit l’histoire familiale, très contents d’avoir trouvé.
    Est-ce que cela a réellement été la source de mouvements d’humeur pénibles pour ses filles ? Je ne saurais le dire mais en tout cas l’une d’elles l’a prétendu.
    @Claude Luçon | 23 janvier 2017 à 11:42
    « Ceci dit vous ne répondez pas à la question, y avez-vous au moins pensé ?»
    Pour moi, un viol est un viol quel que soit l’âge de la victime. Et ce qui arrive à la vieille femme ayant, elle en revanche, toute la conscience de son malheur, dans l’« Empire des sens » serait, dans la vie réelle, tout aussi condamnable que ce qui est arrivé à la victime de 13 ans sous barbituriques de l’affaire Polanski.
    Ceci étant et je me répète, la présidence des César n’est pas une récompense pour bonne conduite. C’est un événement d’un autre ordre que celui de la morale.
    Ce n’est pas comme si on l’avait nommé directeur d’une école primaire ou principal d’un collège.

  71. @ Clafoutis
    « Tenez, au hasard, un commentateur dit avoir vu RP dîner avec des minettes, ce qui lui rappelle 1977. Rien à dire (sauf peut-être que cela s’est passé voilà 36 ans).
    Mais pourquoi préciser « dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish » ? Si ce repas avait eu lieu dans une pizzeria, aurait-ce été précisé ? »
    Pour rire un peu. Moi c’est si je l’avais vu dans une crêperie, c’est là que je l’aurais dit par mauvaise conscience de ne pas avoir défendu Alan Stivell dont j’aime vraiment la musique, comme la musique celte en général si je ne vais pas prétendre être mélomane.
    Eh oui, crêperie, habile transition, Stivell surtout si je trouve un lien sur Internet. Et hop, du moment que j’aurais vu Polanski, tout le monde aurait été intéressé par tout ça. Pauvre Stivell, il lui faudrait meilleur défenseur, ce qui me fait penser qu’il n’y a pas que lui à défendre.
    @ fugace
    Ah oui, c’est ennuyeux de ne pas trouver ce qu’on cherche sur Internet. Un peu comme avoir un mot sur le bout de la langue.
    @ Catherine JACOB
    « Ce qui est dommage en revanche, de la part de gens qui se veulent intelligents et objectifs, c’est que les diatribes soient constamment à charge et qu’on n’imagine aucun autre scénario en réaction à cette nomination, que de jeter la pierre. »
    Je n’oserais jamais me targuer d’une objectivité qui n’existe, si elle existe, que dans un éventuel dieu transcendant. L’intelligence ? J’ai peur, quand on s’en prévaut ça fait bête, si on dit ne pas l’être, que peut bien être la force des arguments d’un imbécile ? Et puis, on dit souvent aux gens qu’ils sont bêtes pour les punir de leurs opinions, intelligents pour les en récompenser.
    Et… cette question m’entraînerait trop loin.
    Si jamais vous m’avez lu, et sauf obscurité de ma part, vous avez bien compris, je pense, pourquoi je jette la pierre à Polanski.
    Moi, j’avoue que je ne comprends pas pourquoi vous le défendez : le génie ne donne qu’un droit, la pérennisation de son oeuvre, et sa transgression triomphalement impunie est tant injuste que dangereuse socialement.
    Je vous demande donc pourquoi vous semblez vouloir, si je ne m’abuse, que l’opinion pardonne à Polanski.
    Vous pourriez ne pas me répondre car des gens vous attaquent à cause de votre défense de Polanski.
    Je le comprendrais parfaitement.
    @ hameau dans les nuages
    Si ce n’est pas indiscret, la petite amie de votre fils va-t-elle mieux ? Vivent-ils ensemble ?
    Dans tous les cas, bravo d’avoir aidé une personne qui en avait bien besoin, d’autant qu’ayant échappé de peu à cette expérience, vous auriez pu ne pas vous en mêler pour ne plus y repenser.

  72. @ Noblejoué
    Franchement oui, par rapport à ce qui se passe en Irak, en Syrie, au Soudan et au Congo (liste non exhaustive), c’est juste un fait divers.
    Un pays qui débat sur ce genre de choses est un pays sans problèmes, cette notion étant évidemment relative.

  73. « @ Clafoutis
    …J’ai aussi eu un doute mais je ne tire que sur des cibles bien dégagées, c’est-à-dire dont le texte prouve évidemment les préjugés. »
    Rédigé par : Noblejoué | 23 janvier 2017 à 18:54
    Le retour du refoulé ?
    Des fois, on a beau se mettre un bœuf sur la langue, un cadenas sur les lèvres et des moufles sur les doigts, l’inconscient parle, que dis-je, hurle – à voix basse (le substantif associé à cet adjectif est « bassesse »).
    Sur ce blog, les contempteurs de la franc-maçonnerie (nombreux ils sont – j’allais écrire : ils sont partout) se retiennent de dénoncer autre chose, comme au bon vieux temps. Ils se retiennent à toute force, mais cela perle, cela sourd, cela suinte. Non, je ne suis pas juif, ni franc-maçon.

  74. @ Tomas
    Ecoutez Tomas, chacun vit sa vie.
    Individu comme nation. Donc ce débat est important au niveau de la France. Il me semble que comme Français, les débats français pourraient vous importer.

  75. @ Noblejoué
    La fin de votre contribution m’oblige à sortir de ma réserve, vous pratiquez une distorsion des faits afin que la réalité colle à votre démonstration, donc vos raisonnements reposent sur du sable.
    1) La victime ne « travaillait » pas avec Polanski, contrairement à la stagiaire de Bill Clinton. La mère de la victime, américaine, avide de gloire et de publicité, a poussé sa fille outrageusement maquillée, habillée de façon sexy, paraissant plus que son âge, à faire des photos au domicile de l’acteur Jack Nicholson, qui n’avait déjà pas la réputation d’un saint, et où se trouvait Polanski. Que l’alcool et la drogue circulaient ne dérangeait pas la mère, qui n’a pas assisté à la séance photos. Pour autant, je ne dis pas que la mère est coupable, ni la fille, le seul coupable est Polanski.
    2) Polanski ne s’est d’abord pas soustrait à la justice, il a plaidé coupable, a écopé dans un premier temps de trois mois de prison en hôpital psychiatrique pour examens mentaux, il en est sorti au bout de 47 jours. Comprenant qu’il n’aurait pas de procès équitable, car le juge américain Lawrence Rittenband, caractériel, ambitieux, avait choisi son cas comme futur tremplin politique et se proposait de lui infliger de trente à cinquante ans de prison, Polanski a préféré quitter les Etats-Unis.
    La justice américaine l’a rattrapé en 2009 par le biais de la Suisse, où Polanski, âgé de 76 ans, marié, père de famille, a fait de la prison, puis a été assigné à résidence avant que la Suisse renonce à l’extrader.
    3) Polanski ne « s »expose » pas. Il travaille, c’est un cinéaste renommé, un génie créatif, et que l’académie des César veuille l’honorer, ma foi, d’autres qui n’en n’ont pas fait le dixième l’ont bien été, pourquoi pas lui ? Polanski n’a rien de commun avec le violeur, l’incestueux qui abuse de sa victime pendant des années, la réduisant à vivre dans une humiliation permanente, dans la terreur et le silence, brisant sa personnalité et sa vie. Il y a quarante ans Polanski a commis une lourde faute, qu’il regrette tous les jours, il en a payé le prix, sa famille aussi, et, puisque sa victime le demande, il est temps de tourner la page.
    C’est une affaire purement américaine, où la victime a pardonné depuis des décennies, se démenant en vain auprès de la justice américaine pour faire classer l’affaire, qui s’est déroulée en d’autres lieux, en d’autres temps, à une époque de grande permissivité. Notre façon hexagonale bien à l’ombre de notre petit clocher de vouloir en l’occurrence donner des leçons de morale tombe à côté de la plaque, et frise le ridicule.

  76. @ Noblejoué
    Bof, pas celui-là non, franchement. Je suis de l’avis majoritaire (on aurait pu s’abstenir de désigner Polanski comme président de la cérémonie) mais franchement c’est un micro-événement à l’échelle de la planète. C’est plus la phrase de Louis Vogel (intéressant par ailleurs, mais c’est un avocat, il sait donc bien parler) sur « la situation grave » de mon pays mise en relation avec ce fait divers qui m’a fait réagir.
    Quant à la nation, mon Dieu, c’est un concept qui a tout au plus deux siècles d’existence et qui commence déjà à être daté : soit la mondialisation se poursuit et les nations disparaîtront, soit elle s’interrompra brutalement faute de carburant et on se repliera sur l’horizon familier de notre Heimat, seul territoire que nous puissions embrasser de nos yeux et de nos jambes !

  77. Robert Marchenoir

    @Noblejoué | 23 janvier 2017 à 18:32
    « Mais là, vous tombez mal : Polanski a échappé à la justice américaine. Comme dans l’affaire Sauvage les féministes n’ont peut-être pas choisi au mieux leur exemple, là c’est vous. »
    J’attendais cette objection de pinailleur. Polanski, fort heureusement, a échappé, en toute légalité, à la justice d’un pays étranger qui le persécutait près d’un demi-siècle plus tard.
    Quand je dis que la justice l’a blanchi, je veux dire la justice globalement. La péripéties judiciaires auxquelles il a été confronté. Les multiples systèmes judiciaires qui, que, etc. La Pologne, la France, la Suisse. La justice de son pays. De ses pays. Dont le résultat cumulé et combiné fait, qu’aujourd’hui, il est un homme libre et blanchi. A condition de ne pas se rendre aux Etats-Unis, ce qui est déjà une punition non négligeable, pour un homme de sa profession, en plus de la prison qu’il a déjà subie (on a tendance à l’oublier).
    Les féministes des deux sexes omettent de nous dire que le juge américain avait décidé de renier l’accord passé avec lui, et de le condamner à une peine délirante de 50 ans de prison, au lieu des quelques mois de mise à l’épreuve qui avaient été convenus. Il faut tout de même le dire : Polanski a eu parfaitement raison de s’enfuir des Etats-Unis.
    Cela vous gêne à ce point, qu’un homme puisse se réfugier derrière des frontières qui sont les siennes ? Il n’y a donc que les Arabes et les Noirs à bénéficier du droit d’asile, chez nous ? Les Français juifs, cinéastes célèbres et amateurs de femmes nettement plus jeunes qu’eux n’y ont pas droit ? Encore heureux, que la rage persécutrice des bonnes âmes connaisse des obstacles ! Mais je vois bien que le délire de la transparence absolue, de la mondialisation intégrale, du châtiment sans limite de temps ni d’espace travaille nos contemporains.
    C’est quand même rigolo, que les Français se tordent les mains parce que les Etats-Unis infligent une amende gigantesque à la BNP, parce que celle-ci a violé, dans le seul but de faire du profit, des lois qu’elle connaissait parfaitement (pourvue qu’elle est de centaines de juristes d’élite), tandis qu’une partie d’entre eux n’a rien de plus pressé que d’envoyer aux Etats-Unis un cinéaste de quatre-vingts ans faire cinquante ans de prison, tout cela parce qu’il a commis, il y a quarante ans, un acte qui n’est qualifié de viol qu’en raison de l’âge de la victime à l’époque, et qui a fait l’objet aussi bien d’un pardon de cette dernière que d’une compensation financière sanctionnée par une transaction juridique au plan civil.

  78. @ Clafoutis
    Traduisez-moi votre prose. Vous dites :
    « Le retour du refoulé ?
    Des fois, on a beau se mettre un bœuf sur la langue, un cadenas sur les lèvres et des moufles sur les doigts, l’inconscient parle, que dis-je, hurle – à voix basse (le substantif associé à cet adjectif est « bassesse »).
    Sur ce blog, les contempteurs de la franc-maçonnerie (nombreux ils sont – j’allais écrire : ils sont partout) se retiennent de dénoncer autre chose, comme au bon vieux temps. Ils se retiennent à toute force, mais cela perle, cela sourd, cela suinte. Non, je ne suis pas juif, ni franc-maçon. »
    Sauf erreur, dans ce cas pardon pour la suite, vous m’accusez d’être contre les Juifs et les francs-maçons.
    Je n’ai rien dit ni pensé contre Juifs ou francs-maçons. Quand je parle de cible bien dégagée, je ne veux pas dire des gens que d’aucuns croient manipuler le monde en coulisse.
    Ne pas me prendre pour un maniaque de la théorie du complot.
    Je dis que des gens disent des choses assez significatives d’abus, préjugé, mauvaise foi ou autre, et que je fonce dans la brèche. Oulà, que dis-je ?
    Je sens que ça va être interprété.
    Ce que je veux dire… c’est tout simplement que j’attaque, autant que possible, à coup sûr, sur des preuves et non des indices.
    J’attaque justement les préjugés. Enfin parfois… Car à quoi bon ? A quoi bon me défendre aussi d’avoir des préjugés ? Qui n’en a pas ? Enfin, pas ceux que vous dites, assurément.
    Manque de pot.
    Vous n’attaquez que comme quelqu’un qui tire sans voir sur quoi dans les taillis. En chasseur, je vous imagine vite causer des accidents, en enquêteurs des erreurs judiciaires.
    Là, vous allez me servir de défouloir. Si on attaque quelqu’un injustement, je ne vois pas pourquoi il se priverait.
    « Ne combats point les monstres ou tu deviendras monstre, et si tu regardes l’abîme, l’abime aussi regarde en toi »
    Nietzsche.
    Vous devenez le double des gens que vous combattez. A croire voir des choses. Ce n’est pas qu’à cause du combat, les suiveurs de Freud ont tendance à voir des retours de refoulé partout.
    Je n’ai pas de préjugé contre les Juifs ou les francs-maçons. Alors pourquoi ne les ai-je pas ou pas tellement défendus ici ? Il y a plusieurs raisons, et notamment qu’ils sont assez puissants aujourd’hui pour se passer de mes services.
    Tandis que les homosexuels contre qui on a manifesté dans la Manif pour tous, les drogués, les réfugiés de la conservation, les femmes, et parfois les hommes traités comme les femmes par les femmes, ces gens sont dans une situation bien plus critique. J’ai peut-être tort ? En tout cas, ce n’est pas votre attaque qui peut m’incliner à changer… Est-ce que vous semblez compétent après m’avoir attaqué à tort ? Est-ce que je cherche des brevets de vertu de n’importe qui ?
    Non.
    Vous vous attendez à quoi, que je raconte ma vie pour vous faire une opinion ?
    Vous m’ennuyez avec cette histoire de judaïsme, ça me donne envie de poser des questions là-dessus à Catherine JACOB mais je ne voudrais pas abuser, et surtout sur un domaine délicat, ce qui m’ennuie d’autant plus.
    Il y a toujours du refoulé, pas forcément celui que vous imaginez. Vous devriez être plus prudent dans vos « enquêtes ». On discute de choses graves, et puis on pense à cause de vous à une éventualité très très très faible mais menaçante qui sait un jour et dont je discutais parfois avec d’autres sur le site Attali. Remarquez, ce n’est qu’un futur désastreux possible, il y en a d’autres dont un très probable et qui l’est, d’un certain point de vue, plus, et de l’autre, moins, mais il y a un autre blog pour en discuter. Avec des choses plus positives, heureusement.
    A quoi bon ?

  79. hameau dans les nuages

    @ Noblejoué | 23 janvier 2017 à 19:36
    Hélas non ! C’est très dur mais je ne perds pas espoir. Je ne l’ai jamais vue physiquement autrement qu’en photo mais ses écrits montrent une fille sensée, pas délurée. Elle est étudiante en master d’histoire du Moyen Âge et prépare un mémoire sur la VIe croisade. Un pont entre le monde musulman et le monde chrétien (c’est Tomas qui va être content). Son père né en France est d’origine algérienne. Heureusement elle a aussi son soutien. Mais on accepte difficilement d’être secouée moralement par son père. Alors je me plie à la tâche de bonne grâce, pas comme un père mais presque comme un grand-père. Elle me dit aller mieux car mes paroles sont plus celles d’un ami que celles d’un psychologue qui souvent entend sans écouter. Elle négligeait même son apparence vestimentaire et physique comme si c’était une façon pour elle de devenir anonyme puisqu’on ne la croyait pas. Mais j’ai mes premières victoires : elle remaigrit, fait les soldes et travaille d’arrache-pied…
    Je lui indique malgré tout pour éviter les désillusions que je n’ai pas le pouvoir de les réunir à nouveau malgré le fait que je le souhaite en secret. Laissons du temps au temps. J’avais réussi à contacter par des moyens détournés la mère (de souche, Tomas va être doublement content) pour lui indiquer que sa fille était en véritable détresse mais hélas ce fut peine perdue.
    Merci pour les encouragements.

  80. @ Camille
    « Comprenant qu’il n’aurait pas de procès équitable, car le juge américain Lawrence Rittenband, caractériel, ambitieux, avait choisi son cas comme futur tremplin politique et se proposait de lui infliger de trente à cinquante ans de prison, Polanski a préféré quitter les Etats-Unis. »
    Quand on quitte un territoire où on doit être jugé, il me semble que l’on se soustrait à la justice.
    Bien sûr, c’est la faute d’un mauvais juge. Bon, en tout cas, il s’y est soustrait. Vous dites que les Français jugent, peut-être à tort, vous, vous jugez aussi, peut-être à raison.
    Tout le monde juge.
    « La justice américaine l’a rattrapé en 2009 par le biais de la Suisse, où Polanski, âgé de 76 ans, marié, père de famille, a fait de la prison, puis a été assigné à résidence avant que la Suisse renonce à l’extrader. »
    C’est super d’être Polanski, on n’est pas enfermé en Amérique où on a commis son crime, mais on est assigné à résidence.
    C’est une punition aussi à la hauteur de son crime qu’il est juste qu’on le punisse en Europe quand il a fauté aux Etats-Unis sur la personne d’une Américaine. Tout cela dénote l’incroyable mépris des Européens envers les Américains.
    Si un Américain violait une Française mineure et devait croupir en prison mais qu’on le mettait en résidence surveillée à Beverly Hill, je sens qu’on en dirait sur l’arrogance américaine, l’impérialisme, tout ça.
    « 76 ans. Père de famille »
    Il aurait pu ne pas atteindre cet âge ou engendrer s’il avait été en prison américaine. C’est fou qu’on le plaigne d’une résidence surveillée, un vrai luxe, et d’être vieux, et d’être père, quand tout cela est un ramassis de privilèges qu’il n’aurait dû avoir. Plaindre des gens pour des choses qu’il n’auraient jamais dû avoir, c’est fort !
    « C’est une affaire purement américaine, où la victime a pardonné depuis des décennies »
    Si cette affaire avait été purement américaine, comme elle aurait dû être, Polanski aurait été en prison.
    Quant au pardon, heureusement qu’il ne compte pas sinon, on obligerait les gens à dire qu’ils pardonnent. On fait bien assez pression sur les victimes.
    « Polanski n’a rien de commun avec le violeur, l’incestueux qui abuse de sa victime pendant des années, la réduisant à vivre dans une humiliation permanente, dans la terreur et le silence, brisant sa personnalité et sa vie ».
    Donc, une fois ce n’est pas grave. Lire mon commentaire à Trekker.
    « Il en a payé le prix, sa famille aussi »
    Ca veut dire quoi ? Que puisque la famille a souffert, Polanski n’a pas à aller en prison. C’est peut-être une peine judiciaire de souffrir pour les mauvaises actions de ses proches ?
    Comme on en est encore à la personnalité des délits et des peines, je pense qu’il faudrait que le coupable aille en prison. Bon, il y a échappé, tant mieux pour lui, mais encore heureux qu’il soit persona non grata aux Etats-Unis.
    Tout le reste me paraît à l’avenant, profondément déprimant.
    @ Robert Marchenoir
    « Cela vous gêne à ce point, qu’un homme puisse se réfugier derrière des frontières qui sont les siennes ? Il n’y a donc que les Arabes et les Noirs à bénéficier du droit d’asile, chez nous ? »
    On se calme. D’abord, Polanski n’est pas un innocent persécuté, c’est un violeur en fuite.
    Vous voulez qu’on refasse le débat sur le problème des migrants arabo-musulmans ? Ma position en un mot : Merkel les a voulus, qu’elle les garde.
    « C’est quand même rigolo, que les Français se tordent les mains parce que les Etats-Unis infligent une amende gigantesque à la BNP, parce que celle-ci a violé, dans le seul but de faire du profit, des lois qu’elle connaissait parfaitement (pourvue qu’elle est de centaines de juristes d’élite) »
    Vous tombez mal, encore. Je suis tout à fait d’accord avec cette attitude américaine. Je m’amuse de ceux qui se plaignent des abus de chez nous et se plaignent que les Américains y mettent le holà.
    Je suis quelqu’un de cohérent, je veux que les abus soient châtiés. Vous, apparemment, non, la BNP peut se voir taper sur les doigts mais Polanski doit échapper à la justice.
    Et là-dessus vous sortez son cas pour dire qu’il faut tourner la page pour ceux qui ont payé leur dette à la société.

  81. @Clafoutis
    « Tenez, au hasard, un commentateur dit avoir vu RP dîner avec des minettes, ce qui lui rappelle 1977. Rien à dire (sauf peut-être que cela s’est passé voilà 36 ans).
    Mais pourquoi préciser « dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish » ? Si ce repas avait eu lieu dans une pizzeria, aurait-ce été précisé ? »
    Je l’ai précisé car je préfère la cuisine yiddish aux succédanés de la cuisine italienne.
    Et si tel avait été le cas j’aurais mentionné, pour la note d’ambiance, que cette rencontre avait eu pour cadre une pizzeria.
    Clafoutis : vous retirez les noyaux ?

  82. Jean-Dominique Reffait

    Oui, c’est vrai, quarante ans après les faits, cela n’a plus de sens, même si l’on s’est soustrait à la justice des décennies durant. Pour Cesare Battisti, c’est bientôt la quille alors, Philippe ?
    J’aime beaucoup le cinéma de Polanski. Je n’ai aucun avis sur l’homme. Mais si les faits qui lui ont été reprochés sont anciens, ses développements judiciaires sont bien plus récents (arrestation en Suisse en 2009).
    Ce qui est tout à fait étonnant, c’est qu’à l’époque, l’on n’entendait en France que les défenseurs de Polanski, réunis sous la bannière de BHL. Peu de voix discordantes et audibles à ce moment pour condamner Polanski. C’est sans doute ce qui a pu laisser imaginer aux organisateurs des César qu’en France du moins, Polanski jouissait d’une réputation d’artiste très au-delà de ses déboires criminels. Mais les humeurs changent vite à l’heure de Twitter.
    Dans un monde d’opinion versatile, les événements qui fondent leur succès sur cette même opinion peuvent difficilement s’en exonérer. C’est la loi du genre et si Polanski est artistiquement parfaitement légitime à présider une cérémonie dédiée au cinéma, il apparaît que l’opinion dominante commande de ne pas insister.

  83. @ caroff | 23 janvier 2017 à 23:23
    « Je l’ai précisé car je préfère la cuisine yiddish aux succédanés de la cuisine italienne. Et si tel avait été le cas j’aurais mentionné… »
    Vous faites une allusion fort claire aux origines juives de R.Polanski, digne d’un Rivarol, et après, lâchement, vous vous réfugiez derrière des acrobaties sémantiques.
    Recevez pour cela tout mon mépris.

  84. @ Noblejoué
    C’est tout ? Franchement, votre réponse à ma contribution est bien creuse, on vous voit vous battre les flancs pour trouver des arguments percutants et décisifs, mais vous avez beau chercher, il n’y en a pas, vous perdez votre temps, car, définitivement, Roman Polanski mérite qu’on le laisse présider cette cérémonie en paix.
    Les relations épistolaires entre Polanski et sa victime étant au mieux, on pourrait imaginer une rencontre publique entre eux à Paris, pour solder l’affaire, ce qui le blanchirait complètement, et clouerait le bec à une fraction de la population française qui a la manie de juger sans savoir et de transformer l’espace public en tribunal permanent.
    Mais la victime ne souhaite plus être exposée médiatiquement.
    Dans son livre, elle confirme : « En 1977, on a eu affaire à un juge qui se préoccupait plus des médias que de la justice. Il est revenu sur l’accord conclu suite aux aveux de culpabilité de Polanski. En 2009, c’était pareil. Steve Cooley, le procureur, a ressorti tout ça car il voulait faire sa pub. »
    Savoir se sauver à temps face à l’arbitraire, comme lors du ghetto de Cracovie, Polanski a retenu les leçons de l’histoire.
    Maintenant, il est temps de tourner la page.

  85. @Trekker | 24 janvier 2017 à 00:25
    « Vous faites une allusion fort claire aux origines juives de R.Polanski, digne d’un Rivarol, et après, lâchement, vous vous réfugiez derrière des acrobaties sémantiques.
    Recevez pour cela tout mon mépris. »
    On dirait que Trekker a tenu le rôle de Bouzin au Théâtre aux armées ! Il serait capable de nous envoyer un obus de 105 pour écraser un mulot.

  86. Garry Gaspary

    Décidément, ce blog est à mourir de rire.
    Marchenoir, qui n’a de cesse de répéter ici qu’il devient quasiment nécessaire de tirer à vue sur les Noirs et les Arabes qui seraient, selon lui, violents par nature, donnant des leçons de civilisation à des antisémites qui ont encore l’once de décence qui lui manque pour exploiter un crime comme prétexte pour y déverser leur haine, c’est beau comme du Valeurs actuelles…
    On y apprend également que l’exigence de justice, cette vilaine, va aujourd’hui jusqu’à tenailler (sic) P. Bilger… Sans doute par rancune ou vengeance.

  87. @Robert Marchenoir
    « Quand je dis que la justice l’a blanchi, je veux dire la justice globalement. La péripéties judiciaires auxquelles il a été confronté. Les multiples systèmes judiciaires qui, que, etc. La Pologne, la France, la Suisse. La justice de son pays. De ses pays. Dont le résultat cumulé et combiné fait, qu’aujourd’hui, il est un homme libre et blanchi. A condition de ne pas se rendre aux Etats-Unis, ce qui est déjà une punition non négligeable, pour un homme de sa profession, en plus de la prison qu’il a déjà subie (on a tendance à l’oublier). »
    Contrairement à Pierre Bachelet qui n’aimait pas trop les caetera, je ne rate pas une occasion de les extirper de leur contexte pour développer ce qu’ils tentent de symboliser.
    Dans cette phrase, l’organisation « Interpol » est passée à demi sous silence. La Pologne, la France et la Suisse sont les trois pays où M. Polanski peut aller sans risquer une arrestation. Dans tous les autres pays du monde, il encourt le risque d’une contrainte par corps suivie d’une extradition vers le pays de l’Oncle Sam. Le président d’Interpol, un Chinois, est garant de sa devise « Relier les polices pour un monde plus sûr ». M. Polanski est toujours recherché par la Californie où il n’a toujours pas été jugé pour le crime qu’il a avoué, il ne peut donc pas être blanchi.

  88. @Trekker
    « Vous faites une allusion fort claire aux origines juives de R.Polanski, digne d’un Rivarol, et après, lâchement, vous vous réfugiez derrière des acrobaties sémantiques. »
    Si vous connaissiez mes origines, vous n’auriez pas osé m’injurier…

  89. « @ Clafoutis
    Traduisez-moi votre prose(…)Sauf erreur, dans ce cas pardon pour la suite, vous m’accusez d’être contre les Juifs et les francs-maçons.
    Rédigé par : Noblejoué | 23 janvier 2017 à 21:53 »
    Je me suis encore mal exprimé !
    Non, je ne vous accuse pas d’être antisémite ou contre les francs-maçons.
    Je voulais vous dire que se limiter à « je ne tire que sur des cibles bien dégagées, c’est-à-dire dont le texte prouve évidemment les préjugés » est peut-être un peu court : peu nombreux sont ceux qui revendiquent leurs « préjugés » haut, clair et fort, surtout sur ce site. On préfère l’insinuation, viser juste à côté (les Frères trois points alors que l’on voudrait pouvoir écrire les Juifs, voire les youpins) ou évoquer un certain passé (Ah ! le Maréchal !).
    Si vous lisez bien les commentaires de ce blog, vous n’aurez pas trop à chercher pour trouver des « cibles bien » dissimulées – mais pas trop, pour qu’elles se reconnaissent, entre potes coiffés virtuellement d’un « béret français » (Pierre Prévert dans L’Affaire est dans le sac).
    Et il y aussi ceux qui expriment leurs « préjugés » (c’est un terme bien doux, ne trouvez-vous pas ?) sans même s’en rendre compte (c’est pour ceux-ci que j’évoquais « le retour du refoulé ? »). C’est peut-être le cas du dîneur « dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish ». Ou peut-être pas ?
    Voilà, c’est plus clair maintenant ?
    Et donc je vous pardonne « pour la suite » de votre commentaire : mea culpa d’avoir été trop elliptique dans le mien.

  90. « @Clafoutis
    « Clafoutis : vous retirez les noyaux ? »
    Rédigé par : caroff | 23 janvier 2017 à 23:23″
    Mordez, vous verrez bien.
    Et puis une molaire de moins, éventuellement, ce n’est pas si grave.

  91. Finalement Polanski renonce à présider les César. Sage décision. Je pense qu’il aurait dû refuser aussitôt que la proposition lui en avait été faite. Il aurait ainsi évité de s’exposer à des attaques et des critiques dont il savait fort bien qu’elle allaient se manifester vigoureusement. Bon, il a tenté le coup, il a supposé une possible amnésie concernant son passé. C’est raté. Il peut retourner à son oeuvre, sans exagération sur les spotlights.

  92. @ Clafoutis
    «  »Et il y aussi ceux qui expriment leurs « préjugés » (c’est un terme bien doux, ne trouvez-vous pas ?) sans même s’en rendre compte (c’est pour ceux-ci que j’évoquais « le retour du refoulé ? »). C’est peut-être le cas du dîneur « dans un restaurant bien connu pour ses plats yiddish ». Ou peut-être pas ? »
    Voilà, c’est plus clair maintenant ?
    Et donc je vous pardonne « pour la suite » de votre commentaire : mea culpa d’avoir été trop elliptique dans le mien. »
    Vous visiez caroff qui dit que si vous saviez ses origines, vous n’oseriez pas l’attaquer.
    Donc, il est juif, ou a des relations proches juives. Ce qui me fait penser à autre chose : Charlot n’était pas juif mais avait des proches, et laissait dire ceux qui le prétendaient juif.
    La classe.
    Je préfère laisser aller des coupables que m’en prendre à des innocents. Grand principe… C’est probablement, tout autant, par flemme. Et parce que je pense vraiment, pour bien des choses, à quoi bon ? Et parce qu’à se disperser…
    Dans votre cas, l’impression de subir une mise en cause, enfin, impression mais non certitude, m’obligeait à sortir les griffes.
    Mes excuses.
    Sinon préjugé… C’est le terme, me semble-t-il. Il y a des préjugés mettant injustement en cause des individus ou des groupes. Des préjugés moins graves sur, je ne sais pas moi, ah oui, les chats n’aiment pas leur maître. Des préjugés contre certains arts.
    En fait, le préjugé est premier. Nous sommes dans un milieu social et nous imprégnons de manière de penser (grand mot parfois) avant de tenter d’acquérir des connaissances ou des idées personnelles.
    Curiosité : on a mis en cause votre pseudo, ce qui renouvelle ma curiosité. Ne me répondez pas si cela cause un problème : pourquoi Clafoutis ?

  93. Polanski renonce à la présidence des César, et la meute croit qu’elle a gagné. Erreur profonde.
    Dans un futur lointain, les films de Polanski auront traversé le temps et gagné leur part d’éternité et, de même que sa victime a déjà pardonné, on aura accordé le pardon posthume à cet homme qui a beaucoup souffert de son crime, tandis que restera sur cette lamentable levée de boucliers, française, la honte d’une soi-disant « justice populaire » très lâche, qui sinistrement en rappelle d’autres.

  94. Robert Marchenoir

    @vamonos | 24 janvier 2017 à 10:05
    « Dans cette phrase, l’organisation « Interpol » est passée à demi sous silence. La Pologne, la France et la Suisse sont les trois pays où M. Polanski peut aller sans risquer une arrestation. Dans tous les autres pays du monde, il encourt le risque d’une contrainte par corps suivie d’une extradition vers le pays de l’Oncle Sam. »
    Ca a l’air de vous réjouir ?
    Vous confondez l’administration et la justice. Interpol n’est pas un service de police : c’est une entité administrative internationale, qui applique des décisions prises par d’autres.
    Vous tentez malhonnêtement d’insinuer que puisque Interpol, c’est-à-dire, prétendument, la police, poursuit Polanski, eh bien Polanski est un méchant homme qui mérite d’être poursuivi.
    Vous faites semblant de ne pas avoir compris ce que j’ai écrit. Vous faites l’imbécile. Vous confondez ce qui est juste et ce que font les Etats. Ce sont deux choses différentes.
    Polanski est français et polonais. Grâce aux décisions de la justice polonaise et française, dont je me réjouis, Polanski est libre de passer ses derniers jours chez lui, sans être persécuté par des fanatiques de droite ou de gauche : c’est plus clair comme ça ?
    Mais bravo pour cette tentative de pinaillage supplémentaire, hein. C’est sûr que ça nous en dit long sur la raison pour laquelle, apparemment et à votre avis, Polanski devrait être envoyé risquer cinquante ans de prison en Amérique, alors que sa victime a écrit à la justice américaine pour dire que les 42 jours de prison qu’il a fait là-bas, il y a quarante ans, étaient déjà un châtiment trop sévère.
    http://www.thesmokinggun.com/file/victim-sought-leniency-polanski?page=0

  95. @Noblejoué | 24 janvier 2017 à 11:45
    « Vous visiez caroff qui dit que si vous saviez ses origines, vous n’oseriez pas l’attaquer. »
    Je ne l' »attaquais » pas (je n’ai d’ailleurs pas cité ses nom/références), je signalais un commentaire douteux :
    – maladroit, si ses origines (ou plus simplement ses convictions, quelles que soient ses origines) l’exonèrent de l’intentionnalité malsaine : certains ont dû ricaner
    – malsain si le but était de faire ricaner
    – pouvant involontairement être révélateur de « préjugés » chez l’auteur ou le lecteur
    « Curiosité : on a mis en cause votre pseudo, ce qui renouvelle ma curiosité. Ne me répondez pas si cela cause un problème : pourquoi Clafoutis ? »
    No problem :
    1) Pourquoi pas ?
    2) « Mordez, vous verrez bien. Et puis une molaire de moins, éventuellement, ce n’est pas si grave. »
    Rédigé par : Clafoutis | 24 janvier 2017 à 10:49

  96. Polanski, dit « Popol en ski » dans les milieux autorisés, renonce à la présidence des César !
    Première victoire mais bien minuscule, reste à extrader ce sal…. aux US, ils sauront s’en charger comme il se doit, étant donné que chez nous la justice rouge prend fait et cause pour tous les sal… de la planète !

  97. Bonjour Philippe,
    Je ne comprends pas bien le terrorisme intellectuel, un mot de trop peut-être, qui tente de s’exercer dans ce post à l’encontre de ceux qui, comme moi, n’estiment pas M. Polanski, voire le conchient.
    On est de droite on est facho.
    On est de gauche, on est un crypto-communiste à la solde de Moscou.
    On n’aime pas M. Polanski, on est un frustré, voire, accusation larvée de la part de quelques-un(e)s, un pédophile refoulé.
    L’argument est d’autorité, autorisé, mais pas bien fin. Il doit être possible de retourner le compliment. Dans la psychologie de comptoir ne reste bien souvent que le comptoir.
    Arguments lus de-ci de-là en forme d’explications-justifications :
    Il a souffert de la guerre.
    Serge et Beate Klarsfeld aussi, ils n’en ont pas pour autant élargi le cercle de leur jeunes proches.
    Sa compagne s’est fait assassiner par un illuminé ? Un traumatisme de plus en forme de justification ?
    Julos Beaucarne a vu sa femme disparaître dans des conditions affreuses.
    La lettre qu’il écrivit alors :
    Amis bien-aimés,
    Ma Loulou est partie pour le pays de l’envers du décor. Un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C’est la société qui est malade. Il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour, et l’amitié, et la persuasion. C’est l’histoire de mon petit amour à moi, arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage, ni vous ni moi, je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et mes deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d’aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les cœurs purs doivent se mettre ensemble pour l’embellir, il faut reboiser l’âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien-aimée ; il n’est de vrai que l’amitié et l’amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses. On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! comme j’aimerais qu’il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles. En attendant, à vous autres, mes amis de l’ici-bas, face à ce qui m’arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu’un histrion, qu’un batteur de planches, qu’un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd’hui : je pense de toutes mes forces qu’il faut s’aimer à tort et à travers.

    Julos Beaucarne – nuit du 2 au 3 février 1975 – écrit après l’assassinat de sa femme.
    Pas le même réflexe.
    Polanski a fait de beaux films ? « Le pianiste » m’a fait changer de chaîne au bout de cinq minutes pour un match de foot. Et pas du bon, c’était de la Ligue 1.
    M. Polanski a jeté l’éponge, tant mieux.
    Ca m’évitera d’aller me les geler en braillant devant la salle Pleyel.
    Qu’il s’en aille méditer, ce qu’il a de mieux à faire probablement.
    A vous les intellectuelleuuu donneur(s) (euses) de leçons
    PS : Je suis un beauf français moyen, je sais 🙂

  98. @ Clafoutis
    « …maladroit, si ses origines (ou plus simplement ses convictions, quelles que soient ses origines) l’exonèrent de l’intentionnalité malsaine. »
    Trop bon (ou trop bonne, pour moi Clafoutis est plutôt un prénom féminin). Vous exonérez maintenant caroff de « l’intentionnalité malsaine » que vous lui avez arbitrairement attribuée. En quoi le fait de signaler qu’on dînait dans un restaurant yiddish, et qu’on y a vu Polanski, est-il malsain ? Ne seriez-vous pas un peu raciste vous-même ?

  99. catherine A. drôles de circonstances atténuantes

    Si j’ai bien compris votre texte Philippe, être célèbre, talentueux, riche (pour faire un gros chèque ), avoir traversé de grandes épreuves dans sa vie et /ou être assez malin pour ne pas se faire piquer pendant des décennies valent absolution. Je comprendrais (quoique difficilement) cela de la part de l’homme de foi ; de la part de l’homme de justice, j’en tombe de ma chaise.
    Après tout Polanski avait un moyen imparable de faire reconnaître son innocence et de ne pas traîner cette histoire pendant des décennies ; comparaître devant la justice américaine. Tout simplement.
    Cela dit, je serais curieuse de savoir où vous mettez votre curseur : à partir de quelle dose de talent, de malheur, de quel montant du chèque, de quel âge, l’oubli s’impose-t-il ?

  100. @ caroff | 24 janvier 2017 à 10:16
    « Si vous connaissiez mes origines, vous n’auriez pas osé m’injurier. »
    Primo je ne vous ai pas injurié, j’ai seulement constaté la bassesse et la lâcheté de votre propos. Secundo j’ignore tout de vos origines, et je m’en contrefiche !
    @ Camille | 24 janvier 2017 à 11:47
    « …cette lamentable levée de boucliers, française, la honte d’une soi-disant « justice populaire » très lâche, qui sinistrement en rappelle d’autres. »
    Quelques groupuscules féministes en mal de notoriété, 50 000 signatures (par nature quasi invérifiables) sur une pétition du net, et une obscure ministre tentant de cultiver son image, tous les ingrédients d’une « justice populaire » pour faire régner la loi ont été réunis. Dorénavant à quoi bon réunir des cours d’assises et autre tribunaux, la justice dans notre pays sera rendue par des tribunaux populaires tels qu’ils existaient dans les démocraties du même nom.
    Etrangement toutes ces personnes adeptes du lynchage médiatique, au nom de la lutte contre les violences faites aux femmes, sont bien silencieuses au sujet des multiples tournantes (terme pudique pour désigner les viols collectifs) ayant cours dans nos banlieues dites sensibles. Mais il est vrai qu’il serait politiquement incorrect de seulement désigner les auteurs de ces crimes, qui bien évidemment sont des victimes de notre société…
    @ Robert Marchenoir | 24 janvier 2017 à 12:32
    « Polanski est français et polonais. Grâce aux décisions de la justice polonaise et française, dont je me réjouis, Polanski est libre de passer ses derniers jours chez lui, sans être persécuté par des fanatiques de droite ou de gauche : c’est plus clair comme ça ? »
    Mais hélas quels que soient les arguments fort justifiés et pertinents que vous développez sur cette affaire, vous ne ferez pas changer d’un iota toute la meute qui ici regrette – sans le dire trop ouvertement – que certaine pratiques n’aient plus cours dans notre pays : lynchage, guillotine, supplice de la roue, etc. Ils se croient en toute bonne foi d’exemplaires défenseurs de nos valeurs occidentales, mais rêvent probablement d’une justice telle celle qui a cours en Iran, Afghanistan, etc.

  101. @Lucile | 24 janvier 2017 à 14:41
    « En quoi le fait de signaler qu’on dînait dans un restaurant yiddish, et qu’on y a vu Polanski, est-il malsain ? »
    Vous ne percevez pas que cette remarque (parfaitement inutile en l’occurrence) rappelle insidieusement, l’air de rien, l’origine juive de RP ? Et que parmi les fantasmes des antisémites, l’appétence sexuelle débridée des juifs est bien connue, et qu’elle s’exerce de préférence aux dépens d’une enfant chrétienne !!
    Non, vous ne voyez pas !?
    Ou vous ne voulez pas voir ?
    Alors je ne peux rien pour vous.
    Pourtant vous vous faites appeler « Lucile » (de lux lucis signifiant «lumière», d’après Wiki). Comme quoi les pseudos…

  102. @ catherine A. | 24 janvier 2017 à 15:09
    « A partir de quelle dose de talent, de malheur, de quel montant du chèque, de quel âge, l’oubli s’impose-t-il ? »
    À partir du moment où le temps ayant passé, on ne peut plus, pour d’évidentes raisons physiologiques, recommencer.
    Je ne défends pas Polanski, mais je déteste la chasse à l’homme pratiquée par les médias et les réseaux sociaux.

  103. Finalement Polanski a pris la bonne décision, celle de renoncer pour ne pas s’exposer à une vindicte qui aurait gâché la fête. Laissons-le en paix avec sa conscience.

  104. @Catherine JACOB 23/01/2017 19.19
    Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre réponse !
    Cordialement.

  105. @ catherine A.
    « Si j’ai bien compris votre texte Philippe, être célèbre, talentueux, riche (pour faire un gros chèque ), avoir traversé de grandes épreuves dans sa vie et /ou être assez malin pour ne pas se faire piquer pendant des décennies valent absolution. »
    Ce qui montre, s’il en était encore besoin, qu’il est nécessaire que les décisions soient motivées, en fait et en droit.
    Et qu’il ne faut surtout pas étendre les zones éventuellement déjà existantes d’arbitraire dans la justice en permettant de ne pas condamner les coupables ou en s’amusant à créer une zone grise entre ce qui est permis et non, fût-ce avec la bonne intention, je n’en doute pas mais on sait ce qu’elles deviennent, de lutter contre le terrorisme.
    « Cela dit, je serais curieuse de savoir où vous mettez votre curseur »
    A mon avis, il n’y en a pas. Dès que l’on sort de la loi ou des principes, on est dans l’arbitraire.
    Tout dépend de n’importe quoi : le dernier article lu dans la presse, avoir bien ou mal digéré… Ce n’est pas une critique envers tel ou tel individu ou le corps de la magistrature, c’est une description de la nature humaine.
    « Je comprendrais (quoique difficilement) cela de la part de l’homme de foi ; de la part de l’homme de justice, j’en tombe de ma chaise. »
    Foi : il y a l’idée d’une masse de perdition et de gens ne méritant pas d’être sauvés mais qui le sont par grâce. En clair, un gros tas de fumier et quelques perles, les mal aimés et les populaires, les boloss et les people, enfin, vous voyez l’idée.
    L’homme de justice ? Sous l’Ancien Régime, les juges ne motivaient pas leurs décisions. C’était le mystère de la Justice sur le modèle des mystères de la foi.
    Des hypothèses. Je ne sais pas ce qu’il en est de notre hôte… Je remarque seulement qu’homme de foi ou magistrat n’est pas une protection contre l’arbitraire si on considère le passé – et qui sait, le présent ? – de la foi et de la Justice.
    Plus généralement, attention, souvent les soi-disant malgré sont des pourquoi :
    – Pourquoi untel est un bourreau bien qu’il ait été une victime ? En fait il est devenu bourreau d’avoir été victime.
    – Pourquoi les humains sont si agressifs alors qu’ils n’ont pas de gros crocs de prédateurs ? Parce qu’ils n’ont ni griffes ni crocs, justement, donc peu d’inhibitions instinctives contre l’agression.
    Et autres choses semblables.

  106. En Occident, la vieille Europe, la France, le génie excuse tout.
    Le monde de l’Art, ou de de la musique ou autre sont prêts à tout absoudre, pourvu que l’on soit de leur confrérie.
    Le Caravage était un salopard, il a trempé dans un meurtre sordide, pourtant aujourd’hui on s’agenouille devant ses peintures.
    S’il y a beaucoup à dire sur le cas Polanski, on ne peut qu’être accablé par ces pétitionnaires du « stop au Hollande bashing » qui aujourd’hui braient pour Polanski.
    Les mêmes millionnaires, les mêmes intermittents du spectacle, ces chômeurs professionnels, s’accordent pour soutenir Polanski.
    Ce n’est pas tant le cas Polanski qui révolte, c’est la nausée qu’inspire ce monde interlope à gerber du show-biz qui à Saint-Germain-des-Prés, continue à violer, à sodomiser nos consciences.
    Ce sont eux les détraqués.

  107. @ catherine A. | 24 janvier 2017 à 15:09
    Tout à fait d’accord avec vous… ce n’est plus du Philippe Bilger ce qui doit faire plaisir à certains !

  108. @ Clafoutis
    « Vous ne percevez pas que cette remarque (parfaitement inutile en l’occurrence) rappelle insidieusement, l’air de rien, l’origine juive de RP ? Et que parmi les fantasmes des antisémites, l’appétence sexuelle débridée des juifs est bien connue, et qu’elle s’exerce de préférence aux dépens d’une enfant chrétienne !! »
    Ce préjugé existe, mais si on ne l’a pas ou si on n’a pas assez de connaissances historiques, on peut dire ça sans penser à mal et sans prudence.
    Fin de la mini polémique ?
    Oh et puis, pitié, pas de guerre des pseudos ! On a eu le débarquement d’antipseudos à présent bien intégrés, ne nous déchirons pas entre nous, s’il vous plaît.

  109. Catherine JACOB

    @ boureau | 24 janvier 2017 à 17:58 @Catherine JACOB 23/01/2017 19.19
    « Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre réponse ! Cordialement. »
    « L’inconscient collectif » encore appelé « inconscient archaïque » est une notion jungienne.
    Au sens strictement psychologique, « l’inconscient collectif est le dépôt constitué par toute l’expérience ancestrale depuis des millions d’années, l’écho des événements de la préhistoire, et chaque siècle y ajoute une quantité infinitésimale de variation et de différenciation. »
    Votre affirmation concernant « l’inconscient collectif » m’a paru en ignorer la dimension verticale, la plus importante, pour ne considérer que sa dimension horizontale, qui plus est circonscrite à l’Occident contemporain. Je dirai même plus à l’Occident contemporain réduit à quelques décennies post-modernes.
    Or dans l’inconscient collectif auquel vous êtes comme tout un chacun associé, il y a les métamorphoses de l’animalité, les désirs jugulés par la prohibition de l’inceste, les dynamiques homicides et cannibalesques et tutti quanti.

  110. @ Savonarole
    « Le Caravage était un salopard, il a trempé dans un meurtre sordide, pourtant aujourd’hui on s’agenouille devant ses peintures. »
    Parce qu’elles sont géniales. Il ne faut ni détruire ou sous-estimer les oeuvres à causes des fautes des artistes, ni leur donner l’impunité au nom de leurs oeuvres, fussent-elles géniales.
    La Justice pour les crimes, et la critique pour l’art sont deux ordres de réalités entièrement distincts.
    Polanski aurait dû croupir en prison, ses oeuvres n’ont pas à passer dans un purgatoire.
    Bon, question artistes et écrivains, ne vous en faites pas, il n’y a pas que des pervers, l’affaire Polanski vous rend trop négatif, voilà tout. Réécoutez ou relisez ou contemplez les productions d’artistes dont l’oeuvre et la vie vous conviennent, et tout ira mieux.
    @ boureau @ Catherine JACOB 23/01/2017 19.19
    « Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre réponse ! »
    Elle relativise le crime de Polanski par l’Histoire. La pédophilie, elle aurait pu ajouter le viol, l’esclavage et autres joyeusetés, n’ont pas toujours été condamnées.
    A mon avis, elle a tort de se servir du passé pour relativiser le présent. C’est l’erreur symétrique de ceux qui, projetant notre morale sur le passé, ne cessent de juger les sociétés du passé selon nos critères.
    Il y a des précédents à Catherine JACOB. Ainsi, dans le droit naturel, on a admis l’esclavage au nom de son universalité.
    Certains oublient que le passé est passé, et font de l’anachronisme. D’autres, comme Catherine JACOB font ce que j’appellerais de l’anachronisme du présent, en niant ou en minimisant nos évolutions face au passé.
    De plus, en l’occurrence, ils oublient d’essayer d’améliorer le futur.
    C’est son dernier commentaire, que vous n’avez pas compris, qui pour moi éclaire ses autres interventions sur le cas Polanski.
    Ceci dit, je peux avoir tort, et l’intéressée me rectifier, raison et l’intéressée me rectifier, ou elle peut tout aussi bien choisir de nous ignorer.
    Il se peut aussi qu’elle le fasse considérant que le dossier est clos à présent que Polanski ne nous infligera pas sa morgue aux César.

  111. @ Tipaza
    « A partir de quelle dose de talent, de malheur, de quel montant du chèque, de quel âge, l’oubli s’impose-t-il ? »
    « À partir du moment où le temps ayant passé, on ne peut plus, pour d’évidentes raisons physiologiques, recommencer. »
    Si ce n’est que cela, peu de violeurs seraient libérables. Car le viagra arrange les virilités défaillantes, et d’autre part, on peut violer avec ses doigts ou tout instrument.
    L’excès de pulsion sexuelle peut pousser au viol. Le ressentiment, par exemple de ne plus en avoir ou d’avoir du mal à les concrétiser, aussi.
    L’Homme a un gros cerveau, des mains et se sert d’outil, mais curieusement, on l’oublie concernant le sexe… Pas moi, donc j’espère qu’on ne se servira pas d’une naïveté réelle ou feinte pour se rassurer à bon compte sur Polanski.
    Ses défenseurs croient avoir été bien avisés de mettre en exergue Polanski comme exemple de réinsertion. Mais admettons qu’il apprenne avoir une maladie mortelle, ou que ses films n’aient plus de succès, ou n’importe quoi d’autre, il peut, pour trouver du plaisir, prendre une revanche sur la vie, ou les deux raisons, recommencer… Il serait curieux de voir les contorsions intellectuelles de ses défenseurs dans ce cas.

  112. @Clafoutis
    « Vous ne percevez pas que cette remarque (parfaitement inutile en l’occurrence) rappelle insidieusement, l’air de rien, l’origine juive de RP ? Et que parmi les fantasmes des antisémites, l’appétence sexuelle débridée des juifs est bien connue, et qu’elle s’exerce de préférence aux dépens d’une enfant chrétienne !! »
    Votre racisme vous rend parfaitement méprisable.
    @Trekker
    « Si vous connaissiez mes origines, vous n’auriez pas osé m’injurier. » (caroff)
    « Primo je ne vous ai pas injurié, j’ai seulement constaté la bassesse et la lâcheté de votre propos. Secundo j’ignore tout de vos origines, et je m’en contrefiche ! »
    Quand on veut dégainer il faut avoir des munitions mon pauvre monsieur !

  113. calamity jane

    Le génie excuserait tout en Occident et en Europe !
    Employons le mot « génie » à bon escient ! Ils seront moins nombreux à mériter l’adjectif et comprenons comment des nuls peuvent décerner ce genre de titre…
    En ce mercredi de janvier 2017 : année bénie pour
    toutes les arnaques, truanderies, boursouflures de l’ego, éclatement de bulles protectrices et avènement de nouveaux comiques…

  114. Garry Gaspary

    La meute a gagné, Camille, et c’est bien dommage. R. Polanski aurait dû y aller, si ce n’était pour se défendre, au moins pour contribuer à nous débarrasser de ces chiens en les attaquant de front. Son âge n’est en rien une excuse, ce blog est rempli de croulants qui se disent : « Je vais crever dans quelques années, eh bien, que la France crève avec moi ! », et vous pouvez aisément constater le résultat de ce genre de raisonnements par sa lecture quotidienne. S’ils n’avaient jamais été autre chose que morts, ils sauraient ce qu’est être en vie, même à quatre-vingts ans…
    Il n’y a pas de justice populaire. Il y a des abrutis qui ne comprennent rien à ce qu’est la loi et à ce qu’est un juge. Des abrutis qui ne savent pas qu’il existe deux types de sociétés quasi antagonistes qui n’ont aucun avenir : les sociétés où les juges ne sont pas impartiaux et ne font ainsi pas respecter la loi d’une façon absolument stricte, et les sociétés où le citoyen se pose en juge de son prochain.
    Catherine A. a raison : ce billet est mauvais. Il est même doublement mauvais parce que s’il est parole de magistrat alors il doit absolument condamner R. Polanski, peu importe son talent, sa conduite postérieure supposée exemplaire, etc., et s’il est parole de citoyen, il doit totalement prendre la défense de R. Polanski en insistant uniquement sur le fait qu’il est bien la seule victime, oui, la seule victime dans cette histoire débile.
    La civilisation est inexistante lorsque le citoyen perd la confiance en autrui, lorsqu’il croit y voir non pas l’autre confronté aux mêmes problèmes qu’il rencontre quotidiennement et qui peut, et qui doit ainsi le comprendre quoi qu’il ait fait, mais un juge et/ou un policier. Le juge doit être attaché à la lettre de la loi, le citoyen doit être attaché à l’esprit de la loi. Si l’un ou l’autre fait défaut dans sa fonction, alors la loi est vaine et la justice inefficace.
    Quarante ans ont passé depuis ce viol. Et la condition actuelle de la femme occidentale se résume aujourd’hui à être un perpétuel objet sexuel. Les mêmes croulants qui viennent ici vous dire qu’il faut ressortir la guillotine pour le viol sur mineurs laissent leurs petites filles se vêtir comme des p… pour avoir le plaisir de les faire sauter quelques instants sur leurs genoux.
    Quarante ans ont passé depuis ce viol et nos sociétés n’ont absolument rien appris de lui. Le seul qui en ait peut-être appris quelque chose, c’est Roman Polanski. Et il n’a pas eu besoin de la prison ou de je ne sais quel autre châtiment pour apprendre, pour comprendre ce qu’il avait fait.
    Voilà ce que j’aimerais entendre de la bouche du président de la prochaine Cérémonie des Césars.

  115. hameau dans les nuages

    @ Noblejoué
    Vous rappelez à juste titre à Tipaza que le sexe n’est pas tout. Je ne voulais pas rentrer dans ces arguments persuadé que tout le monde aurait compris. Les services des Urgences en sont souvent les témoins.
    Pour une autre partie de la discussion il est quand même regrettable que l’on ne puisse pas aborder certains points sans être taxé d’antisémitisme alors qu’à juste titre est soulevé le problème de la pédophilie au sein de l’Église catholique.

  116. anne-marie marson

    @Jérôme | 24 janvier 2017 à 13:37
    « Polanski a fait de beaux films ? « Le pianiste » m’a fait changer de chaîne au bout de cinq minutes pour un match de foot. Et pas du bon, c’était de la Ligue 1.
    M. Polanski a jeté l’éponge, tant mieux.
    A vous les intellectuelleuuu donneur(s) (euses) de leçons
    PS : Je suis un beauf français moyen, je sais 🙂 »
    Je trouve aussi que « Le pianiste » est un film surfait.
    C’est très bien que R.Polanski ait jeté l’éponge. Mais au gouvernement, on a dû l’aider un peu.
    Les actualités se télescopant, les bobos téléguidés qui sont allés défiler contre D.Trump au nom des violences faites aux femmes (pour seulement de soi-disant propos sexistes de D.Trump) ne pouvaient pas se déjuger en allant applaudir R.Polanski.

  117. hameau dans les nuages

    Garry Gaspary donneur de leçons, on aura tout vu ou lu.
    Ce brave homme traitant de p… une fillette en jupe alors qu’il voudrait la voir déjà mariée voire excisée.
    On vit une époque formidable.

  118. calamity jane

    Posez donc votre candidature G. Gaspary !
    R. Polanski renonce : c’est son choix.
    Et gentiment, je vous conseille d’être un peu prudent si vous ne connaissez pas le milieu de l’industrie cinématographique et autres arcanes afférents.

  119. « La meute a gagné, Camille, et c’est bien dommage. R. Polanski aurait dû y aller, si ce n’était pour se défendre, au moins pour contribuer à nous débarrasser de ces chiens en les attaquant de front. »
    Rédigé par : Garry Gaspary | 25 janvier 2017 à 09:26
    Ce qui me fait penser aux premiers plans du Bal des vampires : le traîneau de RP attaqué par les loups, qu’il repousse…
    « Ce préjugé existe, mais si on ne l’a pas ou si on n’a pas assez de connaissances historiques, on peut dire ça sans penser à mal et sans prudence.
    Fin de la mini polémique ? »
    Rédigé par : Noblejoué | 24 janvier 2017 à 19:55
    Sans penser à mal, peut-être, mais en le faisant, nolens volens.
    « Clafoutis, votre racisme vous rend parfaitement méprisable. »
    Rédigé par : caroff | 25 janvier 2017 à 00:03
    …ou les ravages de l’illettrisme.

  120. Catherine JACOB

    @Noblejoué | 24 janvier 2017 à 20:42
    « @ boureau @ Catherine JACOB 23/01/2017 19.19
    « Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre réponse ! » Elle relativise le crime de Polanski par l’Histoire.
    »
    Je ne relativise pas par l’Histoire les faits reprochés à Polanski.
    J’ai par ailleurs répondu en premier lieu au cri de l’inconscient collectif allégué par « boureau » avec un ‘r’ en lui remontrant qu’il faisait un contresens à propos de la notion jungienne d’inconscient collectif, encore appelé inconscient archaïque en expliquant qu’il ne tenait pas compte de la dimension la plus importante de l’inconscient collectif qui est la dimension diachronique à laquelle la dimension synchronique du stade contemporain a rajouté dans la culture occidentale, sa couche infinitésimale de sensibilité via une conception des droits individuels, considérant que l’enfant est certes une « petite personne » à savoir une « personne » à part entière et non pas seulement un membre d’un clan, une bouche à nourrir, un mineur, un héritier, une monnaie d’échange, une réponse au désir d’enfant dont le droit prime sur ses droits propres, ou pour l’exemple le plus récent cité, un guetteur au service de l’ennemi susceptible de mettre en péril une opération militaire et de causer la mort des hommes, des soldats qui y sont impliqués. Maintenant, ceux-là auraient dû assumer leur choix et faire immédiatement un rapport circonstancié au lieu de chercher à dissimuler les preuves, dissimulation qui témoigne qu’ils avaient bien conscience de la différence entre un combattant et un petit gardien d’ânes âgé de dix ans.
    Je ne fais donc pas d’anachronisme. Et j’ajouterai même que ceux qui crient le plus fort haro sur l’accession du réalisateur franco-américain à la présidence des César sont ceux chez lesquels les désirs refoulés ont le plus de mal à se cantonner à leur inconscient personnel.
    «C’est son dernier commentaire, que vous n’avez pas compris, qui pour moi éclaire ses autres interventions sur le cas Polanski. »
    La plus importante me paraît avoir été la crainte que le message envoyé aux efforts déployés pour la réinsertion tant de la part des individus ayant « payé leur dette » que de la part de l’administration soit leur parfaite inutilité vu que, la tache sur la clef fée, pour reprendre la métaphore d’un conte, alors lui effectivement inscrit dans notre inconscient collectif, est d’une nature indélébile aux yeux de la gent vertueuse.
    «Ceci dit, je peux avoir tort, et l’intéressée me rectifier, raison et l’intéressée me rectifier, ou elle peut tout aussi bien choisir de nous ignorer. »
    Comme ma première réplique est passée à la trappe de la foultitude des commentaires, j’ai pris la peine d’en refaire une inspirée par la musique de guitare brésilienne que j’écoute parallèlement.
    « Il se peut aussi qu’elle le fasse considérant que le dossier est clos à présent que Polanski ne nous infligera pas sa morgue aux César. »
    L’intéressé ayant cédé devant la bronca menaçant de saboter la prochaine cérémonie des César, le débat sur la présidence est effectivement clos.
    En revanche, comme dans le cas de la grâce présidentielle de JS, il a mis en lumière un certain nombre de problèmes pestilentiels relatifs à la remise en cause abusive de ce que René Girard appelle l’abandon du droit de vengeance au profit de l’Institution judiciaire aussi injuste et corrompue puisse-t-elle parfois se montrer mais, selon lui, seul rempart contre la violence sociale, elle aussi profondément inscrite dans notre inconscient collectif, cette injustice et cette corruption ponctuelle pouvant et devant être mise en cause autrement qu’en faisant litière de son existence.
    Ceci étant, j’aime beaucoup ce tableau du norvégien E. Munch dont il existe plusieurs versions toutes intitulées « le Cri », celle-ci étant de 1893: qui a peut-être inconsciemment inspiré « boureau » avec un seul ‘r’.

  121. @Clafoutis à 11h30
    « …les ravages de l’illettrisme ? »
    Chez vous ce sont les ravages de l’antisémitisme car quand vous écrivez « Et que parmi les fantasmes des antisémites, l’appétence sexuelle débridée des juifs est bien connue, et qu’elle s’exerce de préférence aux dépens d’une enfant chrétienne !! », je ne peux m’empêcher de penser que Drumont est votre inspirateur !!

  122. @Catherine JACOB
    « Je ne relativise pas par l’Histoire les faits reprochés à Polanski. »
    Désolé, c’est comme ça que je le lis.
    « J’ai par ailleurs répondu en premier lieu au cri de l’inconscient collectif »
    Peut-être parce que seulement dans l’analyse de l’Histoire ? Je ne crois pas à l’inconscient collectif.
    « En revanche, comme dans le cas de la grâce présidentielle de JS, il a mis en lumière un certain nombre de problèmes pestilentiels relatifs à la remise en cause abusive de ce que René Girard appelle l’abandon du droit de vengeance au profit de l’Institution judiciaire aussi injuste et corrompue puisse-t-elle parfois se montrer mais, selon lui, seul rempart contre la violence sociale, elle aussi profondément inscrite dans notre inconscient collectif »
    Je sais que René Girard a raison pour le mécanisme du bouc émissaire. Mais cela n’est pas de l’inconscient, seulement du désir imité de l’autre, qui fait que nous nous imitons, et, voulant les mêmes choses, sombrons dans la violence rivalitaire, puis le bouc émissaire purgateur de toute violence.
    Quant à Polanski, il n’est certes pas une victime innocente… La question de savoir s’il peut être un bouc émissaire, comme certains coupables, est difficile, comme tout ce qui concerne les cas limites. N’étant pas René Girard, je ne me prononcerai ni par l’affirmative ni par la négative.
    « La plus importante me paraît avoir été la crainte que le message envoyé aux efforts déployés pour la réinsertion tant de la part des individus ayant payé leur dette… »
    Pour moi, cet individu n’a pas « payé sa dette », fuyard triomphant.
    S’il y a un message, c’est l’encouragement au viol. Selon que vous serez puissant ou misérable.
    D’où abaissement des victimes et destruction du lien civique : si la loi n’est pas la même pour tous, il n’y a plus de loi. Pourquoi se priver de tuer-violer-voler, si certains le font pour finalement en ressortir plus glorieux ? Accepter de ne pas transgresser, c’est faire partir de la masse des proies plutôt que de l’élite des prédateurs.
    Seuls les trembleurs l’accepteront. Pour commencer par le plus simple : on peut fort bien tuer des gens en situation de vulnérabilité sans être pris. Soignant, policier… ou simple quidam peut être en situation de tuer discrètement quelqu’un qui ne lui a rien fait. Ce qui veut dire : sans être soupçonné donc décelé. On ne repère que celui qui en fait trop, livrant un schéma par la répétition… Alors qu’il suffit de se modérer et d’être créatif.
    Sinon, j’aime bien votre tableau. Personnellement, je préfère toutefois ceux de Caspar Friedrich.
    @ hameau dans les nuages
    « Vous rappelez à juste titre à Tipaza que le sexe n’est pas tout. Je ne voulais pas rentrer dans ces arguments persuadé que tout le monde aurait compris. Les services des Urgences en sont souvent les témoins. »
    Si on ne rentre pas dans les détails, on n’est pas compris, si on le fait, on est suspect.
    Autant donc réagir face à l’idée saugrenue que le vieux étant inoffensif, il faudrait lui donner l’impunité. Tant que j’en suis à parler du troisième âge, le vieux ne devrait pas être enfermé contre sa volonté en maison de retraite. Le vieux n’est ni plus ni moins qu’un autre, le vieux est une personne.
    « Pour une autre partie de la discussion il est quand même regrettable que l’on ne puisse pas aborder certains points sans être taxé d’antisémitisme alors qu’à juste titre est soulevé le problème de la pédophilie au sein de l’Église catholique. »
    Eh bien, vu ce que les Juifs ont souffert, il est légitime qu’on ait peur de dire des choses qui, mal comprises puissent faire taxer d’antisémitisme, ou pire encore, encourager ce préjugé.
    Il faudrait, concernant la pédophilie, et d’ailleurs tous les abus, non point compter victimes ou bourreaux, mais trouver des mécanismes d’équilibre du pouvoir prévenant les abus comme, il y a toujours des ratés en tout, des aides aux victimes.

  123. Robert Marchenoir

    Ce cas donnera sans doute l’occasion à de nombreux professeurs de droit de faire de savantes dissertations sur la différence entre le civil et le pénal.
    La polémique sur ce sujet doit conduire, une fois de plus, à dénoncer deux perversions intellectuelles funestes : celle qui consiste à juger les temps anciens avec des critères contemporains, et celle qui fait succéder une pruderie hystérique à un laxisme coupable.
    L’obsession anti-pédophilique contemporaine traduit l’ignorance de tous les fanatiques. L’acte reproché à Polanski s’inscrivait dans un climat de tolérance, à l’époque, beaucoup plus grande qu’aujourd’hui. Il est malhonnête, ou stupide, de reprocher à Polanski de n’avoir pas vécu en 2017 il y a quarante ans.
    D’autre part, toutes ces affaires, qui ressortent aujourd’hui, de pédophilie ou d’abus sexuels sur des mineurs par des hommes exerçant une autorité sur eux, et qui datent des années 50 à 70, doivent conduire à un débat public sur l’hypocrisie de l’époque et ses tolérances malavisées. La liberté sexuelle avait bon dos.
    Il n’en reste pas moins qu’il faut dénoncer l’hystérie anti-pédophilique des culs-bénits contemporains, qui est susceptible de créer bien plus de dégâts psychologiques que le petit nombre des cas de pédophilie avérée, à l’époque où il s’agissait simplement d’un délit, et non d’un combustible idéologique.
    Aujourd’hui, la police débarque dans une maternelle britannique, simplement parce qu’un instituteur (ou une institutrice, le mémoire me fait défaut) a pris un enfant par le bras pour faire cesser un comportement turbulent. Dans l’imagination malade de notre époque, prendre par le bras un enfant qui n’est pas le sien constitue évidemment une présomption de pédophilie.
    Dans le même pays, tous les adultes appelés à côtoyer professionnellement des enfants doivent se soumettre à une enquête approfondie sur leur passé, afin d’être blanchis par avance du soupçon de pédophilie qui pèse sur eux par définition.
    On crée ainsi toute une génération d’enfants auxquels on apprend que les adultes sont des monstres dont ils doivent se méfier, et qui sont susceptibles de trahir leur confiance à la moindre occasion. Je vous laisse imaginer les dégâts psychologiques et sociaux que de telles « bonnes intentions » peuvent faire dans les esprits, comparées aux simples instructions, jadis données par les parents, d’avoir à se méfier des messieurs bizarres qui pouvaient éventuellement proposer des bonbons sur le chemin de l’école.
    Ajoutons par là-dessus la confusion sciemment entretenue, sous cette appellation fallacieuse de pédophilie, entre toute une série de comportements, qui vont d’actes imposés à des enfants en bas âge, à des relations parfaitement légales entre des jeunes filles et des hommes plus âgés.
    L’essentiel étant, bien entendu, pour les féministes, de bien rappeler que tous les hommes sont des oppresseurs et des criminels, et pour une partie plus large de la population, de compenser le laxisme généralisé en matière de moeurs qu’elle défend par ailleurs. Quand tout est permis, il faut bien, pour faire oublier sa débauche, ériger un dernier tabou et le promouvoir au-delà du raisonnable.
    L’absence de réprobation légale et morale à l’encontre de la pornographie universellement disponible, « pourvu que ce soit entre adultes consentants », a pour corollaire le « pas touche aux enfants » hystérique, qui cherche de la pédophilie là où il n’y en n’a pas.
    Les mêmes qui insistent pour que l’on dise « travailleuses du sexe », et non prostituées, chouinent dans les médias que même le renoncement de Polanski à présider les César ne satisfait pas leur rage punitive, car cela « ne tient pas compte de la souffrance de la victime », alors précisément que cette victime vient de passer les quarante dernières années à expliquer que ce qui l’avait fait souffrir, c’était avant tout l’interminable couverture médiatique de cette affaire, alimentée par la bonne conscience intéressée des culs-bénits qui parlent à la place des autres.
    Pour finir, je présente mes excuses à caroff, pour l’avoir, sans preuves, implicitement accusé d’antisémitisme, pris que je fus par l’enchaînement du débat. J’ai vu des gens utiliser le cas Polanski pour justifier leurs thèses antisémites, c’est pourquoi j’ai un peu vite franchi le pas.

  124. @Catherine JACOB 25 janvier 12.30
    J’avais raison d’écrire dans un précédent post :
    « Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre réponse »
    Les phrases de deux cents mots sont, pour moi, du domaine de France Culture que je n’écoute plus depuis longtemps.
    Désolé, je passe !
    Cordialement.

  125. @Robert Marchenoir | 25 janvier 2017 à 15:26
    « Pour finir, je présente mes excuses à caroff, pour l’avoir, sans preuves, implicitement accusé d’antisémitisme, pris que je fus par l’enchaînement du débat. J’ai vu des gens utiliser le cas Polanski pour justifier leurs thèses antisémites, c’est pourquoi j’ai un peu vite franchi le pas. »
    Mais alors, si caroff n’est pas antisémite c’est qu’il est communiste, il faut lui couper la tête ! Lao Tseu l’a dit ! (Hergé)

  126. @Robert Marchenoir
    « Pour finir, je présente mes excuses à caroff, pour l’avoir, sans preuves, implicitement accusé d’antisémitisme, pris que je fus par l’enchaînement du débat »
    Merci !!
    Excuses acceptées !!

  127. calamity jane

    Monsieur Marchenoir,
    Vous écrivez que dans certaines écoles un instituteur ou un professeur ne pourrait pas prendre un enfant par le bras parce que pouvant être aussitôt taxé de quoi déjà ?
    Vous diriez donc que certaines affaires n’ont jamais existé et que les parents (toujours irresponsables à l’égard de l’éducation de leurs enfants… n’est-ce pas ?) ne prendraient pas leurs responsabilités ?
    Vous considérez comme nulle et non avenue la position de parents qui prennent tant de précautions avant de porter ne serait-ce qu’une suspicion…
    Mais sans doute voulez-vous parler de l’époque « du bon goût des tomates » où on pouvait faire taire les enfants avec un martinet.
    Une telle horreur a existé en France. Et je vous signale que faire déshabiller un enfant que ce soit pour lui administrer une fessée ou pour le lacérer avec un martinet devient un acte grave. Ajoutez ce que vous voulez pour
    l’expliquer, cela ne changera rien.
    Les commentaires de ce billet nous offrent un bon échantillonnage de ce qu’il serait possible de penser ici et là parce qu’un milieu (celui du cinéma) voulait mettre en vue une personne qui s’est, il y a quarante ans, soustraite à la vue de la justice…
    Il a fait savoir par son avocat qu’il ne présiderait pas. POINT.
    Sinon, oublions les années 60 et 70 ! Et aussi celles qui précédaient, c’est plus pratique et moins prise de tête. Soyons XXIe siècle.

  128. @Clafoutis à 11h30
    « …les ravages de l’illettrisme ? »
    Chez vous ce sont les ravages de l’antisémitisme car quand vous écrivez « Et que parmi les fantasmes des antisémites,…! », je ne peux m’empêcher de penser que Drumont est votre inspirateur !!
    Rédigé par : caroff | 25 janvier 2017 à 14:17
    Décidément !
    Ultime explication de texte :
    Quand j’écris « les fantasmes des antisémites » je pense que le lecteur sait ce qu’est un « fantasme ».
    Sinon, en voici une définition :
    Pour le Trésor de la langue française (CNRS – Université de Loraine)http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=3743436720;
    un fantasme c’est
    « A. Vx, PATHOL. Vision hallucinatoire. Synon. hallucination.
    B. PSYCHANAL. Construction imaginaire, consciente ou inconsciente,
    P. ext., usuel. Représentation imaginaire marquant une rupture avec la réalité consciente. »
    Je ne pense pas que Drumont aurait supporté que l’on qualifiât de « fantasmes » ses délires mortifères.
    Dois-je expliquer « délires » ou « mortifères » ?

  129. Penelopegate
    Les chances de Fillon deviennent infinitésimales !
    Quel est le prochain ? Macron ?
    Cordialement

  130. Franck Boizard

    Je n’ai pas d’avis sur au sujet de Polanski.
    En revanche, je partage l’avis de Robert Marchenoir : l’hystérie anti-pédophile sans prescription, ni indulgence ni pardon d’un côté et la pornographie toujours plus libre et plus accessible y compris aux mineurs de l’autre côté dessinent une société très malade, qui serait déjà morte si le ridicule tuait.

  131. Catherine JACOB

    @Noblejoué | 25 janvier 2017 à 14:36
    «  Je ne crois pas à l’inconscient collectif.
    Ce n’est pas moi qui ai parlé d’inconscient collectif mais ‘boureau’ en faisant manifestement un contresens d’où rectification.
    Libre à vous de ne pas adhérer aux thèses jungiennes.
    « « Je ne relativise pas par l’Histoire les faits reprochés à Polanski. »
    Désolé, c’est comme ça que je le lis.
     »
    Si vous voulez, je ne suis pas contrariante. L’histoire, telle que nous la connaissons, inventée par Hegel « est le processus par lequel l’esprit se découvre lui-même » autrement dit dans la conscience. Or, il m’avait plutôt semblé relativiser, je ne vais pas dire la conception de l’enfant…;) mais la façon dont chaque société le considère, par le fait social.
    Par ex. le fait social de notre époque c’est, dans les mots en tout cas, la génération future, le contraire du déluge si l’on s’en réfère à l’expression attribuée à Madame de Pompadour à l’adresse de son amant Louis XV lors de la défaite, le 5 novembre 1757 à Rossbach, des troupes franco-autrichiennes face à l’armée prussienne du Roi Frédéric II. Autrement dit celle qui ne saurait être sacrifiée mais sanctifiée et dont on ne saurait abîmer la jeunesse.
    @boureau | 25 janvier 2017 à 16:19
    « Les phrases de deux cents mots sont, pour moi, du domaine de France Culture que je n’écoute plus depuis longtemps.
    Désolé, je passe !

    Faites donc, mais comme qui dirait, ne marchez pas dedans.

  132. @ Robert Marchenoir
    « On crée ainsi toute une génération d’enfants auxquels on apprend que les adultes sont des monstres dont ils doivent se méfier, et qui sont susceptibles de trahir leur confiance à la moindre occasion. Je vous laisse imaginer les dégâts psychologiques et sociaux que de telles « bonnes intentions » peuvent faire dans les esprits, comparées aux simples instructions, jadis données par les parents, d’avoir à se méfier des messieurs bizarres qui pouvaient éventuellement proposer des bonbons sur le chemin de l’école. »
    On crée donc… Hum. Dans Le Petit Poucet, l’enfant est abandonné, dans Peau d’âne, une fille est courtisée par son père…
    Messieurs bizarres. Il n’y a pas que les messieurs bizarres, dans les familles, il s’en passe de vertes aussi, et ce n’est pas nouveau. « Les maisons sont coiffées », comme on dit.
    Est-ce que ce qui est choquant est que l’enfant soit abusé par des gens étranges, ou des gens, étranges ou non ? Si c’est l’abus le problème, comme je le crois, on essaie d’apprendre à l’enfant que PERSONNE n’a le droit de lui porter atteinte.
    Personne : cela prévient de tout abus et abuseur.
    C’est-à-dire au plan physique.
    Mais il est vrai qu’Internet pose problème, les parents ne semblant pas trop contrôler cet objet. Comment faire ? Comme les parents ne s’occupent pas toujours de mettre un contrôle parental sur Internet, que faut-il faire ? Les inciter, le rendre obligatoire, faire que les sites pornographiques et d’ailleurs d’autres pouvant déstabiliser les enfants ne soient accessibles qu’aux adultes mais comment filtrer ?
    C’est une question importante, ce territoire virtuel est une réalité où les enfants ne sont guère protégés des adultes, non plus que des autres enfants – cas des lynchages virtuels provoquant des suicides comme ceux des écoles, la France faisant très peu pour protéger les enfants les uns des autres contrairement à d’autres pays.
    « L’essentiel étant, bien entendu, pour les féministes, de bien rappeler que tous les hommes sont des oppresseurs et des criminels, et pour une partie plus large de la population, de compenser le laxisme généralisé en matière de moeurs qu’elle défend par ailleurs. »
    Sur le cas des féministes pleines de ressentiment envers les hommes. Toute lutte est polluée par des gens qui la détournent de sa fin par ressentiment. Vous avez vous-même remarqué que certains se servaient de l’affaire Polanski pour essayer de faire avancer leurs préjugés antisémites dans l’opinion. Ainsi donc, certaines féministes se servent de la lutte pour les enfants contre les hommes.
    « …et pour une partie plus large de la population, de compenser le laxisme généralisé en matière de moeurs qu’elle défend par ailleurs. »
    Vous avez vu une relation entre deux éléments, mais elle n’est pas celle que vous croyez.
    En fait, le laxisme des moeurs et la défense des enfants va de pair et sont des manifestations sous-jacentes d’autres chose : la défense des victimes.
    Vous devez vous rappeler le désir mimétique de René Girard. J’ai soif, l’autre me voyant boire, a soif, d’où rivalité pas grave pour l’eau là où il y en a beaucoup. Mais des rivalités plus graves, et nombreuses, se créent tout le temps. La rivalité amène la violence. Et elle se purge comment ? Par lynchage.
    Longtemps, longtemps, on n’en a pas eu conscience. Mais les Grecs et surtout les Juifs et les chrétiens soient loués, on en a peu à peu conscience. Processus très lent dans l’Histoire.
    Bien, on voit des victimes qui étaient vues comme légitimement frappées, par exemple, il n’y a plus que les arriérés pour vouloir faire des chasses aux sorcières ou diaboliser les Juifs, de nos jours. Mais aussi dans la foulée, d’autres, moins historiquement marqués si j’ose dire. Les enfants, par exemple, il y avait le sacrifice du premier né, souvent. Et les femmes ? Eh bien, il y avait, si on veut le plus connu, la sâti, par exemple. Les femmes et les enfants, non plus que les autres, ne devaient plus être sacrifiés mais prenaient de la valeur comme individu, une valeur égale aux hommes, d’ailleurs d’égale valeur en tant que tout non sacrifiables.
    Tous ces gens, tous les gens, ne devaient plus être sacrifiés aux dieux, à un mouvement de foule, à rien. A rien, ce qui veut dire qu’on ne doit en rien leur porter atteinte. Comment protéger les gens ? On leur donne des droits. Plus des droits comme privilège dû au rang, mais protection des faibles.
    Ce qui fait que les enfants sont de plus en plus protégés car faibles, avec l’embarras que cause leur faiblesse. Un peu comme l’embarras de porter un bébé par qui n’en a pas l’habitude, dirais-je pour dérider l’atmosphère.
    D’autre part, les gens comprennent qu’ils nuisent injustement aux autres en se mêlant de la vie sexuelle des gens qui ne contraignent pas les autres.
    Tout cela me semble très positif malgré le ressentiment que vous pointez bien, et d’autre part la concurrence des victimes pointées par Carl Roque.

  133. @Robert Marchenoir
    …Parce qu’à une époque le viol des mineurs avec circonstances aggravantes était autorisé par la loi ?

  134. Robert Marchenoir

    @calamity jane | 25 janvier 2017 à 17:47
    Je ne comprends rien à votre galimatias vindicatif. Vous m’attribuez des opinions que je n’ai jamais tenues et que vous avez vous-même le plus grand mal à formuler. J’aimerais bien savoir où j’aurais préconisé que l’on fessât cul nu les enfants au martinet — ce qui au demeurant n’a aucun rapport avec le sujet.
    Il me semble que j’ai été assez précis. Si vous êtes désorientée par un point de vue qui tente d’aller plus loin que Polanski méchant / Polanski gentil, rien ne vous empêche de poser des questions.

  135. @ Franck Boizard |e 25 janvier 2017 à 19:17
    Totalement d’accord avec vous et Robert Marchenoir sur ces deux sujets : hystérie anti-pédophile sans prescription, ni indulgence ni pardon (…) et la pornographie toujours plus libre et plus accessible y compris aux mineurs. A croire que cette dernière pour nos nouvelles puritaines (ains) n’était qu’un fait de société anodin !
    Elles / ils oublient sciemment entre autres, que 90 à 95 % des filles de 18-22 ans après dix-huit mois à deux ans de tournage dans le X (durée moyenne d’une actrice dans ce milieu glauque du X), sont psychologiquement détruites à vie !… Bien sûr au départ elles n’ont pas été forcées à faire du X, mais des producteurs fort pervers leur ont fait miroiter des gains conséquents et des célébrités factices. Et cela sans parler des dégâts en terme de comportements que ces films X engendrent chez les garçons de 13 à 17 ans.
    Mais l’omerta sur ce sujet est la règle chez toutes les ultra féministes, car officiellement il n’y pas de contraintes dans les films X tant chez les actrices que les spectateurs, et surtout car ce monde génère des profits plantureux. A titre d’exemple le X aux USA fait un chiffre d’affaires supérieur à celui de l’ensemble des productions hollywoodiennes !

  136. calamity jane

    Monsieur Marchenoir,
    galimatias pour galimatias !
    Sinon, vous connaissez le nouveau jeu des Bouriates ?
    GALI mat y as ! Mon commentaire comportait deux questions ! Santé !

  137. Jean-Yves BOUCHICOT

    Je crois que nous perdons de vue, dans ce débat passionné, la vraie question : fallait-il mettre un S à César dans le titre ? La récompense et reproduction de la compression du sculpteur étant devenue un nom commun ? Cruel dilemme pour la modératrice et correctrice du blog ! 🙂

  138. Garry Gaspary

    La seule chose positive qu’on puisse espérer pour caroff qui, après avoir tenu des propos débiles, a admis qu’il s’exprimait publiquement devant une assistance qui ne le connaît en rien, a reconnu que ces propos, dans le fait même qu’ils lient la judaïté de Roman Polanski avec le viol qu’il a commis, étaient dignes d’un Drumont, et qui a le culot de traiter de racistes ceux qui considèrent que ces propos étaient antisémites, c’est qu’il soit antisémite…
    On aurait pu penser que nous avions là atteint le comble de la bêtise, mais c’était sans compter sur Robert Marchenoir et ses excuses.

  139. Robert Marchenoir

    @Raphael | 25 janvier 2017 à 22:34
    La loi, oui, était un peu plus tolérante à l’époque, je crois. Elle a été renforcée depuis, il me semble, pour lutter contre les pratiques musulmanes. Ca dépend à quelle période vous remontez.
    Mais ce n’est pas l’essentiel, et ce n’est pas ce dont je parlais. Je parlais de l’attitude de la société. Donc précisément de ce qui ne relève pas de la loi.
    @calamity jane | 26 janvier 2017 à 01:38
    C’est-à-dire que si vous espérez une réponse, il faudrait formuler vos questions en français, et ne pas les faire précéder d’invectives aussi malhonnêtes que malveillantes.

  140. calamity jane

    Invective :
    a) suite de paroles violentes et injurieuses
    b) injure
    c) diffamation. Monsieur Marchenoir ! GALI mat y as : santé !

  141. Cette photo des César… on dirait les mandibules d’un insecte géant qui va dévorer le public, comme si la nature allait reprendre ses droits face à une humanité ayant atteint le faîte de la décadence… Brrrr, ça fait peur…

  142. @ Catherine JACOB
    Je ne suis pas fana de Hegel non plus. C’est moi la personne contrariante ici, pardon !
    Le passé nous éclaire mais souvent, souvent on se sert des abus du passé pour les reproduire.
    boureau a dit :
    « Les phrases de deux cents mots sont, pour moi, du domaine de France Culture que je n’écoute plus depuis longtemps.
    Désolé, je passe ! »
    Vous vous rendez du compte du compliment, volontaire ou involontaire ? France Culture.
    Moi c’est en sachant ce que je dis que je lui emboîte le pas en disant que vous nous apportez beaucoup, à tous, ici, en culture, mais aussi en intelligence et en tolérance.
    Merci.

  143. Robert Marchenoir

    « Je ne suis pas fana de Hegel non plus. »
    Remarquez tout de même la tenue intellectuelle de ce blog.

  144. Ce sujet a été traité du point de vue du magistrat. Adhésion d’une partie des commentateurs : fichons la paix à RP, l’affaire est classée, son oeuvre est géniale, lui aussi, ne nous en privons pas. Ici l’on pense à l’artiste harcelé quarante ans durant, et aux hordes féministes qu’il convient de contenir. Il y a fort à parier que dans ce groupe sont surreprésentés les hommes nés dans les années 20 à 50.
    Dans l’opposition (toujours bipolaire le débat, en France – cf. thèse/antithèse) : nombre de commentateurs pour qui cette proposition est scandaleuse. Ici l’on pense à la jeune fille victime à 13 ans de l’auteur d’une erreur de jeunesse à 43 ans – l’affaire ne serait pas si vieille, l’oeuvre pas si géniale, etc. A priori dans ce groupe ce sont les hommes nés après les années 60 ainsi que les victimes d’actes pédophiles et les femmes – plus fines sur ces sujets – qui seront surreprésentés.
    Enfin le groupe des ceusses qui disent que c’est égal car ils ne regardent pas la cérémonie des César. Bref les paresseux du jour.
    Pourquoi ne pas entendre que peu ont totalement tort – nous disons souvent plus sur nous que sur le sujet dans nos interventions. Ainsi oui l’affaire est jugée mais non il n’est pas de bon goût de proposer l’homme RP à la lumière – aussi, non il ne s’agit pas de censurer l’oeuvre qui n’appartient plus à l’artiste et oui les féministes ont parfois raison. En somme, un point de vue « pluripolaire » dans l’esprit « thèse/thèse/taisez-vous » 😉
    RP a finalement été le seul à se montrer décent en refusant la lumière – mais en se victimisant ce qui donne un plan final médiocre à ce court métrage médiocre et qui n’aura grandi personne, signé « milieu du cinéma français, début 2017 ».
    Il reste que soit tout le monde ici sait ce qu’est le FLIP (front de libération des pédophiles), soit on est sur le point de découvrir ou se rappeler la réalité d’une partie de la France des années 70-80.
    Il reste qu’aujourd’hui encore la littérature de Gabriel Matzneff est en vente libre dans un silence assourdissant.
    Mais les journalistes ont mieux à faire. Il paraîtrait que les températures vont remonter (enfin), que Pénélope a été salariée huit ans, que Trump c’est horrible, et Poutine carrément méchant.
    Love.

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