Mon Johnny

Mon Johnny Hallyday, j’aimerais d’abord qu’il ne soit pas celui de tout le monde. Pourtant j’ai conscience du paradoxe qui me conduit à vouloir m’approprier intimement cette personnalité, cet artiste dont le talent, voire le génie, a été justement d’avoir échappé à tous les enfermements partisans pour devenir véritablement une cause nationale. Pour être franc, un jour que j’ai eu l’opportunité de pouvoir questionner cette incomparable « bête de scène » à la fois simple et intimidante, j’étais surtout plongé en moi-même, à la recherche de ce que j’avais pu vivre grâce à elle, des excitations et des émotions que ses « tubes » réguliers, ses cris de rage, de désespoir ou d’amour avaient suscités en moi (Le Point). La mort de David Bowie avec l’émoi planétaire qu’elle a suscité, parce qu’il est intolérable que les immortels par mille facettes se croient autorisés à mourir, a poussé au paroxysme ce que Johnny sur le plan français, et heureusement encore de son vivant, ne cesse de faire surgir dans la tête et le cœur de ses fans. Les imbéciles qui ont sifflé l’admirable chanteur qu’il est, le 10 janvier, parce qu’on lui avait demandé de rendre hommage par son talent et son émotion à cette commemoration d’une terrible année enfin écoulée, n’ont pas compris que Johnny était plus la France que beaucoup de ses représentants officiels. Il ne se contentait pas de la « parler » parce qu’il l’incarne à sa manière depuis tant d’années ! Johnny, c’était mon histoire dans son histoire qui était une illustration, pas si médiocre et futile que cela, de l’Histoire de la France. Je ne me rappelle pas dans le détail ce qui m’a accompagné, m’a enchanté en écoutant, en regardant Johnny, cette époustouflante voix, cette incroyable densité et présence d’être, cette indépassable aptitude au rythme et au mouvement lors des concerts auxquels j’ai assisté. Je n’ai jamais discuté mon adhésion totale, inconditionnelle, à l’artiste. Comme lui a chanté son enchaînement à Gabrielle, je l’ai été à sa force, à son aura. Je n’ai cessé de cultiver la seule dépendance qui me soit apparue acceptable au long de mon existence. Celle m’ayant soumis à cette voix venant offrir sa puissance et son incroyable compréhension des paroles qu’elle portait, au demeurant avec une qualité s’améliorant au fil des années. Heureusement, tout de même, et ce n’était pas le moindre cause de mon admiration pour Johnny, qui n’est jamais tombé dans la chanson dite engagée, en réalité la pire quand elle mêle la partialité à l’absence de talent, ce qui est souvent le cas. On en est réduit à s’émerveiller parce que le chanteur, dans son dernier album, s’est abandonné à deux reprises à des textes faisant référence à une actualité tragique. Cela ne fait pas de Johnny Hallyday un artiste prêt à donner son avis sur tout en se servant de sa célébrité pour des causes incertaines. Il a été si bien enraciné dans ma tête et mon cœur, dans mon destin que le sien éclatant rendait, quand l’écoute les faisait se croiser, heureux, que je ne lui en ai jamais voulu de sa période people où Nicolas Sarkozy et lui s’affichaient comme les meilleurs amis du monde. Johnny était forcément au-dessus de mes antipathies partisanes et j’ai souffert, comme tant de Français, quand sa vie est apparue gravement menacée. Johnny, c’est ma mère rentrant épuisée le soir et à qui toutes affaires cessantes je faisais écouter ses premières chansons. Elle s’enthousiasmait, d’abord pour me faire plaisir et parce que son extraordinaire curiosité la rendait attentive à tout. Johnny, c’est « Pas cette chanson », une adaptation superbe d’un succès d’Adriano Celentano, à Bardonecchia en Italie, quand je tombais régulièrement sur les pistes. Johnny, ce sont les chansons, si je me souviens bien, de son premier film. « Pour moi, la vie va commencer » m’apparaissait comme un élan offert par contagion à ma propre existence et l’espoir débordait de ce texte vers moi. La suave mélodie de « Rien n’a changé » n’était pas loin de me faire venir les larmes à l’âme. Johnny, c’est le Parc des Princes, l’immense scène et le show parfait, lui si éloigné et en même temps si près, et c’est même le concert annulé à Sully-sur-Loire parce qu’il pleuvait trop et qu’il s’est excusé de devoir faire défaut pour des raisons techniques. Johnny, c’est l’extraordinaire album que lui a composé et écrit mon idole absolue – Jean-Jacques Goldman, pour l’artiste et sa vie d’après – avec des chansons magiques, notamment « Envie d’avoir envie ». Johnny, c’est, du même, « Je te promets » où comme une leçon pour tous, pour moi, telle une évidence irrésistible, de la lucidité et du pessimisme surgit la certitude, l’allégresse que cela valait pourtant la peine d’être vécu. Johnny, pour moi, ce sont les tentations du crépuscule surmontées par des aurores revigorantes. En définitive, je ne m’oppose pas à ce que mon Johnny soit peut-être celui de tout le monde.

(Ce texte a été publié sur le Figaro Vox-Culture le 15 janvier)

Article précédent

François Hollande est-il un bon DRH ?

Article suivant

L'eau trouble de Cologne

Voir les Commentaires (64)
  1. Après un tel panégyrique on a envie de s’écrier comme la groupie incarnée par la regrettée Sylvie Joly : « Johnny, ton sexe ! »
    Hallyday, Goldman… et Boulez, rien ?

  2. Bonjour,
    Nous avons le même Johnny. Il n’a pas fait les universités, il s’exprime souvent de façon maladroite, mais il lui arrive parfois d’avoir de superbes réparties.
    Il est loin d’être le benêt que de prétendus humoristes nous décrivent, et dont on sent bien que leurs « saillies » sont surtout motivées par la jalousie d’un succès qu’ils n’auront jamais et qui ne s’est jamais démenti en un demi-siècle de carrière.
    Je pense que la mort de Johnny provoquera le même séisme que celle de David Bowie en Grande-Bretagne, autre immense artiste que j’adorais également.
    A noter que cette année 2016 débute avec la mort de nombre de personnalités du monde de la chanson, de la littérature, des arts. Que nous réserve-t-elle encore ? Je redoute le pire. Mais surtout qu’elle nous épargne notre Johnny !

  3. Bonjour.
    Pour être exact : « Pas cette chanson » est surtout l’adaptation (pas très bonne au demeurant) de « Don’t Play That Song (You Lied) », écrite par Ahmet Ertegün (américain turc d’origine et fondateur des disques Atlantic) pour Ben E.King.
    Aretha Franklin la reprend plus tard et en fait un énorme succès international.
    Inévitablement ce succès sera interprété (massacré serait un terme plus exact) ou adapté par moult chanteurs/chanteuses à travers le monde, dont Adriano Celentano et donc Johnny, votre Johnny.

  4. Monsieur Bilger, je trouve votre « faiblesse » touchante et émouvante, grâce à vous nombre de vos habitués vont se laisser aller et vont vous emboîter le pas en surenchissant… d’autres liront tous ces commentaires à venir avec une tendresse amusée, d’autres encore railleront votre nostalgie… qu’ils se taisent il y a du Johnny en chacun de nous !
    Merci pour ce moment ahaha de tendre nostalgie apaisante dans ce monde de brutes !

  5. …cet artiste dont le talent, voire le génie (…)
    J’ai du mal à lire. Il va falloir que je change mes lunettes…

  6. « Johnny était plus la France que beaucoup de ses représentants officiels »
    Alors pourquoi a-t-il voulu, avec insistance, prendre la nationalité belge en 2006 ? 🙁
    Que les choses soient claires j’ai toujours préféré MONSIEUR Eddy à Johnny 😉
    Ceci posé j’admire, surtout à son âge et avec sa façon de vivre, l’énergie et la puissance vocale de l’interprète de « Gabrielle » ou de « Envie d’avoir envie », voire son interprétation de « Marie » (écrite par Gérald de Palmas), car vous oubliez de nous dire que Johnny n’a jamais écrit une seule parole des chansons qu’il interprète. Et sans être méchante je dirais : « et c’est tant mieux… » 😀
    Nathalie Baye a dû lui apporter beaucoup dans le choix de ses paroliers ; par exemple le choix de Goldman dont il interprète parfaitement les textes, ou de Michel Berger qu’elle connaissait bien, qui lui a écrit paroles et musique de « Quelque chose de Tennessee ».
    Comme vous, Luchini est un fan de Johnny, je crois pour les mêmes raisons que les vôtres : sa lucidité sur son métier et son naturel en toutes circonstances.
    Alors je vous laisse écouter Johnny chanter « Que je t’aime » moi je vais lancer « Couleur menthe à l’eau » (Claude Moine/Eddy Mitchell) 😀

  7. calamity jane

    Heureusement que vous prîtes la précaution d’écrire « Mon Johnny ».
    Il n’a jamais écrit « je voudrais changer les couleurs du temps »… « et l’eau d’une larme » G. Béart.
    C’est sûr, à la base ce dernier était ingénieur. Et le premier qui dirait la vérité serait… ?!
    Une voix et c’est tout pour Johnny ! Le grand plagiaire.

  8. Je respecte vos goûts Philippe Bilger, mais je me contrefiche de Johnny qui représente à merveille la beauferie des « sans-dents » (je suis contaminé par GG).
    Je confesse que j’ai été plus ému par la mort d’Henri Dutilleux en 2013, le plus grand musicien, avec Messiaen, du XXe siècle que par celle de Bowie ou que celle à venir de l’ex-mari de Sylvie Vartan.
    Je comprends néanmoins ce que vous éprouvez pour votre Johnny : c’est le buffet de la salle à manger ou le chêne majestueux du champ d’à côté, des objets auxquels on s’attache mais qui, une fois disparus, ne laissent que des traces infimes dans l’océan de la vie… Vous verrez !!

  9. Ah que coucou !
    Johnny est une idole, une icône indéboulonnable, il suscite beaucoup de jalousie, de haine, de sarcasmes de la part des ratés et mal aboutis du showbiz et des merdias surtout gauchistes et aussi d’une partie de la populaille qui n’aura jamais le bonheur d’être riche et célèbre comme lui, devant se contenter de leur misérable vie de limaçons parqués dans leurs barres HLM.
    Johnny c’est Saint-Trop’, Ramatuelle, Gstaad, des univers féériques, de superbagnoles, des supernanas à foison, reçu comme un dieu partout dans le monde, exilé fiscal en résistance à cette mafia socialiste du racket à 75% ; ras la casquette de se faire dépouiller par cet Etat parasite au train de vie pharaonique pour engraisser tous ces assistés gavés d’allocs ; comme pour Depardieu je dis un grand bravo.
    Tout comme je félicite les joueurs du PSG, milliardaires avec juste un certoche ; faire de grandes études, c’est ringard, périmé voire dangereux, surtout quand on voit l’état mental de tous ces gugusses qui sortent de l’ENA et s’empressent de couler le pays avec des programmes débiles déconnectés de la réalité.

  10. Aaaah que coucou… Philippe Bilger adoptant le ton et le discours d’un adolescent attardé s’enflammant sans vergogne au moindre décibel ? Gabrieeeelle… Philippe Bilger, fan de JJ Goldman, star des midinettes ? Même en ajustant bien mes lunettes, j’ai encore du mal à croire à la réalité de ce que j’ai lu.
    Méfiez-vous… car la plupart des accros à Johnny finissent par adopter son style et à vouloir lui ressembler physiquement. À quand la coiffure gominée banane style Dick Rivers, le blouson à clous frelaté, le jean buriné et les santiags mailloches pour procureur déjanté exorcisé ? Johnny plus intellectuel que Philippe Bilger ? Non, impossible à imaginer.
    Des rockeurs dans la magistrature ? Interrompez l’audience. Laissez aller la musique. Aaaah que coucou…

      …Essayez les Rolling Stones ou Éric Clapton, c’est au-dessus.
  11. Après J-P Raffarin voilà une nouvelle groupie ! P. Bilger !
    Il faut reconnaître à Djohnny sa capacité à durer, d’après C. Aznavour ce n’est pas une mince affaire, il faut savoir s’entourer.
    J’ai eu l’occasion d’écouter son show à Bercy devant un parterre plutôt pas dans ce type d’écoute, concert privé, il a fait un triomphe.
    Spectacle grandiose avec des choristes à l’entracte, connues, magnifiques de chant, de haute volée, et des cuivres très, très haut de gamme : irréprochable ensemble, exceptionnel au niveau de l’exécution.
    De très grands professionnels, tous sans exception, rien à dire. Irréprochable.
    Bon, j’étais plutôt Bo Didley, Chuck Berry, Eddy Cochran, Little Richard, bien sûr Elvis etc. Souvent les chansons étaient reprises de ceux-ci à l’époque d’Age tendre et tête de bois.
    Ceci dit les spectacles montés par Djohnny restent quand même sans conteste la référence en France.
    Sans oublier le film de ma jeunesse « D’où viens-tu Johnny », et le disque 45T assis, jambe repliée, polo rouge, Levis qu’il fallait porter – pochette que j’ai gardée.

  12. Je confesse que j’ai été plus ému par la mort d’Henri Dutilleux en 2013
    Je suis encore plus ému par la mort de Mozart.

  13. J’attends avec impatience le commentaire du camarade Savonarole : l’homme à la M209.
    En voici un fan de Johnny !!
    Depuis 1960, il en fait des rêves chaque nuit.
    Loin d’ici au Mozambique qu’il a abandonné pour Alésia, il n’y a qu’un pas « comme dirait Jules ».
    Ceci dit à mes amis qui ont suivi not’Johnny depuis des décennies…
    Monsieur Smet, chapeau.

  14. Il m‘a fallu longtemps pour apprécier Johnny.
    Son rock m’apparaissait une pâle imitation de l’original, en particulier de ce mélange d’élégance et d’humour désopilant hérités de la musique noire américaine, les scènes de ménage truculentes mais pas vulgaires, la rudesse des garçons de ferme du Sud, bref ce cocktail foisonnant qui nous mettait en joie et nous faisait danser. (Tu peux tout démolir chez moi, mais surtout, ne piétine pas mes chaussures bleues en daim. Hit the road Jack, f. le camp, du balai, et qu’on ne te revoie plus. Je suis un homme, I am a man, M!A!N! Avec une paire de grosses c. en feu, « great balls of fire » etc.).
    Pour moi Johnny n’était pas dans le ton. Il lui manquait l’inventivité, la drôlerie, le côté baroque. Cette façon américaine de trouver une place dans l’art aux éléments les plus terre à terre de la vie quotidienne, et de s’en servir sans s’appesantir pour se payer une vigoureuse séance de danse. Un traitement musical de la langue de tous les jours surprenant et délectable, l’énergie, l’optimisme, le triomphe hilarant des pulsions de vie. Chez Johnny, trop de grandiloquence, trop de révérence de la part d’un public peu exigeant, des effets trop attendus, une panoplie voyante, des grand-messes, une sono tonitruante, un manque d’élasticité dans le rythme, des paroles plates, une joie de vivre bien chiche… Et puis il y a eu « Que je t’aime » une chanson que j’ai trouvée belle, magnifique même, et magnifiquement chantée, et quelques autres rares petites merveilles.
    Johnny, à mon avis, n’est pas un grand rocker, mais, qui l’eût cru, quelques-unes de ses prestations ne me paraissent pas déplacées au panthéon de la chanson française.

  15. Liliane Guisset

    Cher Monsieur Bilger,
    Le vaste spectre de vos sympathies, de vos émotions, de vos fascinations, voire de vos adorations devrait définitivement clouer le bec à tous ceux qui persistent à croire que votre nature est réductible à quelques clichés que je ne vous ferai pas l’injure de recenser ici.
    Vous avez interviewé des intellectuels à l’érudition et à la pensée savantes, ce qui ne vous a pas empêché d’exprimer un jour tout le bien que vous pensiez d’un roman de Douglas Kennedy lequel, ne prospectant pas du côté des territoires jouxtant le nombril, n’est guère apprécié des spécialistes de la chose littéraire contemporaine.
    Vous savez mieux que moi qu’il existe un snobisme coriace qui sévit bien au-delà de Paris et qui associe l’hermétisme à l’élégance ou pire au talent.
    Vous n’en avez cure, vous venez une nouvelle fois de le prouver.
    Et vous avez raison.
    Moi aussi j’ai mon Johnny.
    Il est irrévocablement associé à mon enfance comme une sorte d’intrusion sauvage, un peu scandaleuse, dans le monde sonore où j’évoluais et où seuls les accords d’un piano classique avaient le droit de retentir.
    Johnny : mon premier concert, mes premiers « 33 tours ». Toutes ses chansons, pour peu qu’une radio de hasard les restitue à ma mémoire, entraînent instantanément avec elles des fragments de décors, des lieux où j’ai vécu, des moments surtout. « Pas cette chanson », bien sûr, où la voix du chanteur évoluait à la lisière du sanglot, ce qui troublait mon enfance dans la mesure où l’on m’avait déjà enseigné qu' »un homme, ça ne pleure pas ».
    « Pas cette chanson », donc, et puis toutes les autres, celles dont je me suis éloignée, celles que j’ai même reniées quand ma jeunesse a succombé elle aussi à cet insupportable travers énoncé plus haut, ce mépris – heureusement passager – du « populaire », cette honte à reconnaître et à accueillir ce qui bien en deçà de nos surfaces nous émeut, nous fait frémir et nous rencontre en quelque sorte, parfois à notre grand étonnement. Mais la chair dite « de poule » ne ment jamais et notre raison s’indigne en pure perte face à ses élections implacables.
    Ainsi « Requiem pour un fou ». Chanson puissante, tragique, portée par une voix taillée pour elle. Sans doute ma préférée. J’achète le disque et le range aux côtés de Rachmaninov et de Beethoven. Fin du snobisme imbécile.
    Pourquoi opposer ce diamant noir de la « variété » à d’autres noirceurs qualifiées de plus prestigieuses sous prétexte qu’elles nous viennent d’un Wagner, d’un Purcell ou du Bach des Passions ?
    Johnny : le vôtre Monsieur Bilger, et le mien, celui vers lequel je ne peux plus ne pas revenir, homme bouleversant et modeste qui traverse les décennies sans « parvenir » à endosser le statut de has been. Homme au regard triste aussi, quel que soit le nombre de joies que ses pupilles aient engrangées. Increvable idole née d’un enfant sans père et en laquelle quelques « petits, obscurs et sans-grade » se reconnaissent, notamment des détenus qui ont gravé son nom sur un coin de leur chair.
    Sans aucun doute, lorsqu’il a chanté le 10 janvier dernier, Johnny a-t-il incarné la France mieux que tous ceux qui en arboraient les emblèmes officiels. Mais que pouvait la faiblesse des hommes contre la force d’une légende ?
    Merci pour cette généreuse chronique, Monsieur Bilger.

  16. @ finch | 19 janvier 2016 à 12:07
    « Essayez les Rolling Stones ou Éric Clapton »
    Mais finch, il faut comparer ce qui est comparable ! Là vous débordez des lignes 😀
    @ Exilé | 19 janvier 2016 à 13:37
    « Je suis encore plus ému par la mort de Mozart »
    M… ! Mozart est mort ?! 🙁
    Quand ? BFM l’a confirmé ? Vous en êtes certain ? Hollande va-t-il inaugurer une plaque (sans faute d’orthographe dans le prénom de Volf Gang ;))
    Sincèrement cher Exilé, comparer « le » Johnny de Ph. Bilger avec Mozart, faut oser. 😀

  17. Un enfant de de Gaulle et Pompidou.
    À vous lire, je dois être le plus jeune d’entre vous, car pour moi c’était plutôt les Who, les Rolling Stones, la période Tamla Motown, le mouvement Mods, bref la Pop brillante et classe des sixties, le rock nous barbait, sauf peut-être Elvis et Jerry Lee Lewis.
    Faut vraiment avoir crapahuté dans les Aurès sous Guy Mollet pour garder un souvenir inoubliable de Johnny.
    Ma génération était plutôt Vietnam, et la suite.
    Quelques chansons subsistent comme « Laura » de JJ Goldman.
    Pour le reste ce ne sont que des adaptations brillantes de chansons américaines.
    Le personnage est éminemment sympathique, il est gentil comme on l’était dans les années cinquante, jamais un mot de travers, tantôt de droite, tantôt de gauche, bref un Français.

  18. @friedrich | 19 janvier 2016 à 13:57
    Bonjour friedrich, dites donc, vous me connaissez bien…
    J’aime bien Johnny, mais la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, comme l’a dit Spinoza, Voltaire, ou moi-même, je ne sais plus…

  19. … »c’est « Pas cette chanson », une adaptation superbe d’un succès d’Adriano Celentano, à Bardonecchia en Italie, quand je tombais régulièrement sur les pistes… »
    En ratant un stem ou un step ?
    Sur la poudreuse ou sur le parquet ?
    Dans cette dernière hypothèse, une hermine qui chute sur un parquet c’est un accident du travail… surtout si elle mène la danse.

  20. Johnny est le premier chanteur que j’ai vu en vrai, en live. Ce soir-là, j’avais dix ans environ et j’avais eu la chance de voir Sylvie Vartan monter sur la scène, ils avaient interprété un duo. Cet instant magique est gravé dans ma mémoire. La carrière de Johnny est très longue. Certes, il est plus prêt de la fin que du début ; mais il reste encore de beaux concerts dans son avenir et celui de son public. Ses chansons, très connues pour certaines, d’autres plus insolites, font partie désormais du patrimoine de notre pays. Mes préférées sont « L’envie », « Que je t’aime » et « Requiem pour un fou ». En fait, j’aime bien Johnny ; mais j’ai toujours préféré Dick Rivers.

  21. @breizmabro
    Sincèrement cher Exilé, comparer « le » Johnny de Ph. Bilger avec Mozart, faut oser. 😀
    Que voulez-vous, cette tribune ayant été publiée à l’origine sur le Figaro Vox Culture, il faut bien essayer de justifier ce recours au terme Culture, bien malmené de nos jours.
    Je n’ai pas lu toutes les chroniques du Figaro depuis plus d’un siècle, mais j’ai l’impression qu’un certain nombre de grandes plumes doivent se retourner dans leur tombe en apprenant que M. Smet a désormais ses entrées dans les rubriques culturelles

  22. @ Savonarole | 19 janvier 2016 à 16:14
    « À vous lire, je dois être le plus jeune d’entre vous, car pour moi c’était plutôt les Who »
    OK d’jeun’ Savo, en même temps The Who ce sont les années 65, pas de quoi… non plus… si tu vois c’que j’veux dire… 😀

  23. @Achille
    Le Pénitencier, Laura, Requiem pour un fou, des chefs-d’œuvre inoubliables qui font frissonner quand on les écoute. Une bête de scène, parfois moquée mais ô combien admirée. Ce grand Johnny aura marqué son siècle et il n’a pas fini de nous éblouir.

  24. @breizmabro, 15:47
    Mais finch, il faut comparer ce qui est comparable ! Là vous débordez des lignes.
    Chère breizmabro,
    Je me suis permis cette comparaison car Johnny se revendique rockeur. Rockeur français certes, mais rockeur tout de même. Philippe Bilger parlait aussi d’icône nationale et, en ce sens, la comparaison pouvait paraître déplacée. Johnny est un interprète et non un concepteur de ce qu’il exprime, à l’inverse des Anglo-Saxons cités. Vous êtes encore dans le vrai. Si les Rolling Stones incarnent le rock dans toute sa splendeur, le guitariste Éric Clapton donne plus volontiers dans le blues. Vous avez, de nouveau, ciblé juste.
    En définitive, vous n’en finissez plus d’avoir raison. Dieu vous bénisse de restituer ainsi la vérité.

  25. Cher Philippe,
    De « Friday on My Mind » de David Bowie, ce vendredi qui m’obsède, au « Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier jusqu’à « Un dimanche de janvier » de Johnny Hallyday, les jours, night and day, nous éloignent de pages aimées, de refrains enchanteurs, d’êtres aimants ou nous rapprochent d’émotions réactivées.
    françoise et karell Semtob

  26. calamity jane

    La quarantaine mirontonante pour NPMD (alias « ne plus ou ne pas me déranger » sous-alias « Savonarole »).
    Un enfant de De Gaulle et Pompidou ! Les pôvres !
    De Gaulle en 1940 ou bien après ? MDR.

  27. Mozart ?
    Une réplique oubliée de Michel Audiard :
    « Un môme, c’est pas pareil », lancé par un Belmondo au top de sa forme comique, dans l’Incorrigible, perle peu connue du cinéma français, où Audiard nous faisait sourire aux éclats encore une fois avec des dialogues pétillants.

  28. @ Jabiru | 19 janvier 2016 à 17:41
    Bien d’accord avec vous. Sur scène je ne connais aucun chanteur capable de l’égaler, ses spectacles sont toujours éblouissants et sa voix donne aux beaux textes toute leur dimension.
    La chanson « Que je t’aime » nul autre que lui ne peut la chanter. Quarante ans après elle prend toujours aux tripes comme au jour de sa sortie.

  29. Alex paulista

    Pu…., Johnny est mort ? On pourrait le croire à lire ce billet.
    Sinon, moi aussi, avec le guitariste de Trust, les textes de Miossec ou les compos de Goldman, et tout à l’avenant, je vous fais des chansons où même mes détracteurs devront reconnaître qu’il y a du talent quelque part.
    À part ça… disons que Daniel Darc et son crève-cœur
    https://www.youtube.com/watch?v=QtBLXosmdXI
    me touchent bien plus que Johnny et sa Gabrielle, son plus rock et moins paillettes. Mais Johnny est un personnage sympathique qui dépasse la musique, comme dans « L’Aventure c’est l’Aventure ».
    Quant à Bowie, j’ai écouté son dernier album. La chanson Blackstar et ses rythmes me rappellent le regretté Mark Bell (de LFO) qui avait collaboré avec Björk en 96. On le voit tourner les potards dans ce live mémorable à Cambridge : https://www.youtube.com/watch?v=ESAygQefIPU
    Blackstar est bien réussi.
    Comme Bowie le chantait déjà il y a dix ans en se voyant vieillir, (he) will survive. Bowie va donner la première année des royalties de Blackstar à la recherche contre le cancer.
    Que va prévoir Johnny ? Les alcooliques anonymes ?

  30. En fait ce billet va plus loin que la groupie de base, ce qui fait perdre peut-être la mesure objective de l’aura de Johnny. En France il est incontestablement reconnu, raillé certes par certains.
    Il n’a pas pu franchir l’enceinte nationale, ses concerts à Végas étaient vraiment pour les plus que passionnés, seul regret (?) pour un chanteur resté franco-français, ne pas avoir franchi l’Atlantique pour une dimension planétaire, en particulier pour les USA qui semblent parfois l’attirer et le faire rêver… y séjournant ma foi assez souvent, ce qui lui a d’ailleurs été reproché, mais pour d’autres raisons.

  31. Deux évocations de Dutilleux et Boulez ne changent rien au péan entonné à la gloire de Johnny, dont je me souviens sur la scène d’un cinéma en Provence, soutenu par son propriétaire qui avait cru en lui.
    Mais de lui je n’ai vu que l’affiche. C’est bizarre, cette passion pour un type que d’aucuns n’ont jamais entendu. Ca a dû obérer mon existence, je ne peux rien dire de Goldman, Rivers ou les Who ou Police ou………, ah si quand même, Pink Floyd, Jazz Messengers, et la bonde des souvenirs étant levée, débarquent en masse tous les groupes et solistes jazz et puis le roi Loussier, la synthèse parfaite. Mais ce n’est pas pareil, Juan-les-Pins n’a jamais ressemblé au Zénith.
    Ca va même en faire rigoler certains : Sidney Bechet, oh danser sur Pretty Flower ou « les rues d’Antibes » et je me suis fait insulter à l’oral de mon premier bac en disant qu’un chorus sur une reprise du grand Louis était une émotion primaire, i.e. immédiate.
    Mais puisqu’on vous dit qu’il y a du Johnny en chacun de nous, oui, il faut croire, toujours un brin de refrain et une tonalité grasseyante qui peut séduire.
    Mais c’est vrai que chaque fois qu’un artiste s’en va, un vrai artiste, par le talent ou le métier, on se dit qu’il emporte un peu de notre vie, et tout le tralala journalistique qui traîne derrière ces gens.
    De ce côté-là, je suis plutôt serein, mon Johnny s’appelle Jean-Seb.

  32. Alex paulista

    @ Savonarole | 19 janvier 2016 à 20:23
    David Bowie, comme tout New-Yorkais qui se respecte, était plus un enfant du jeudi.
    Et même s’il était ‘fair of face’…

  33. « Un certain nombre de grandes plumes doivent se retourner dans leur tombe en apprenant que M. Smet a désormais ses entrées dans les rubriques culturelles… »
    Exilé, vous m’ôtez les mots de la bouche.
    Depuis quelques décennies il est devenu indécent d’oser faire une hiérarchie entre les créateurs, et la rengaine la plus répandue est que tout se vaut et que c’est faire preuve d’étroitesse de vue, voire pire, que de dire que la musique de Verdi est d’une autre qualité que celle d’Offenbach, que Camus est supérieur à Dard, qu’Elisabeth Schwartzkopf chantait mieux que Dalida ou que le sirop musical de Goldman est inférieur aux chansons de Souchon.
    Au nom de l’imbécile tautologie : « tous les goûts sont dans la nature » et du stupide adage « des goûts et des couleurs… », certains, de plus en plus nombreux, même parmi ce qui devrait être l’élite, proclament – sans toujours y croire vraiment – que tout est égal à tout.
    Pire, ils s’efforcent de nous en persuader.

  34. Walt Longmire

    Cher Philippe,
    Rien à voir avec le sujet que vous traitez dans cet article et sur lequel j’avoue ne pas avoir d’avis, reconnaissant le talent de l’artiste mais étant beaucoup plus réservé sur l’homme.
    Je viens de lire dans Le Figaro l’interview d’une députée « fabiusienne » qui remet en cause la déchéance de nationalité : sa présentation montre qu’elle est elle-même binationale. Même si je ne suis pas un grand fan de la déchéance qui ne résoudra finalement rien, je m’interroge sur la possibilité pour des personnes ayant deux nationalités et donc deux allégeances possibles de représenter le peuple français. On fait la chasse aux conflits d’intérêt mais cette situation n’est-elle pas le stade ultime du conflit d’intérêt ?
    Bien à vous.

  35. Xavier NEBOUT

    M. Bilger, j’ai ici vraiment envie de dire « cher M. Bilger » parce que votre talent s’étend sans retenue à évoquer ce que nous avons en commun au fond de nos tripes, « nos tendres années ».
    Pour notre génération plus particulièrement, Johnny fait en effet partie de notre inconscient collectif.
    Johnny éternise l’adolescence des Français depuis plus de cinquante ans comme aucun autre artiste ne l’aura fait, et cela échappe au domaine de la raison.
    Alors, parce que l’homme mythifie ce qu’il ne comprend pas, Johnny est un mythe national.
    Gloire à Johnny et P. Bilger son poète.

  36. Alex paulista

    @ Walt Longmire | 20 janvier 2016 à 10:18
    C’est un peu comme avoir un père et une mère. Normalement on arrive à aimer les deux.
    Mais qu’est ce qui vous engage à ce point à lutter contre la binationalité ? Serions-nous en guerre avec une nation ? Justement, c’est là qu’elle est utile.
    Les Franco-Américains, Franco-Brésiliens, Franco-Marocains, Franco-Maliens, Franco-Israéliens, Franco-Chinois, Franco-Russes seraient-ils une menace pour la paix ?
    Et que dire des Franco-Belges ? (remarquez le subtil retour au sujet du jour).
    Je crois qu’ils sont plus une chance d’intelligence entre amis qu’intelligence avec l’ennemi.
    Sachez toutefois que les accords de binationalité prévoient le cas de guerre entre les deux pays, justement pour écarter voire parquer les binationaux.
    Donc même dans le cas négatif le statut est souhaitable à des fins d’identification.
    Et puis il y a un problème technique: l’autre nationalité est accordée par le pays tiers. L’individu n’a pas forcément le pouvoir de renier son autre nationalité, ce malgré tous les papiers qu’il pourra signer en France.
    En fait, votre méfiance devrait paradoxalement vous faire souhaiter que la France mette en place des accords de binationalité avec tous les pays, ce qui est loin d’être le cas.
    Pour info je suis Français, mes enfants sont Français et Brésiliens (il n’y a pas d’accord de binationalité entre les deux pays, justement parce qu’il n’y a ni service national en double ni enjeu de guerre à gérer).

  37. @ Walt Longmire | 20 janvier 2016 à 10:18
    Je suis assez d’accord avec vous.
    Personnellement je préférerais qu’a leur majorité les binationaux choisissent « leur camp » d’autant que certains sont engagés dans la vie politique française, ou le souhaitent. Ce serait plus sain et sans équivoque, d’autant que la double nationalité n’est pas un droit mais un usage, de même qu’en Allemagne c’est une tolérance.
    Pour un militaire Français binational n’est-ce pas une difficulté supplémentaire pour obéir à des ordres qui peuvent le choquer ?
    Un légionnaire peut-il posséder deux passeports ?

  38. https://youtu.be/4bB5xL577r4
    https://youtu.be/LVIttmFAzek
    Pour puristes uniquement… Et là on s’aperçoit que le rock de l’époque yéyé était bien « gentillet ».
    Je ne fais pas le listing des titres repris, adaptés, copiés, même par les plus grands, Beatles, Rolling Stones, etc.
    Allez ! Bonne écoute… Pour les purs et durs.
    https://www.youtube.com/watch?v=AEq62iQo0eU
    https://www.youtube.com/watch?v=MeWC59FJqGc
    https://www.youtube.com/watch?v=4bB5xL577r4
    Dernier tour de piste, les demoiselles étaient folles de Buddy Holly…Il y a bien longtemps, l’époque des yéyé et ses chanteurs nous paraissait bien mièvre. Nous étions sur les traces du King avant l’heure. Eh oui.
    @Frank THOMAS | 20 janvier 2016 à 08:32
    Et de trois !
    Je me rappelle de l’altercation de Gainsbourg envers Béart qui lui rappelait humblement qu’ils faisaient – en résumé – dans la chansonnette. Et de prendre pour exemple les compositions et l’exécution au piano de classiques qui étaient sur une autre planète.
    Béart se prenant pour le phénix des hôtes de la parole et de la composition musicale.
    Merci à Gainsbourg pour l’avoir ramené sur terre, bien que je trouve la composition du Poinçonneur des Lilas très aboutie.
    D’ailleurs de plus en plus les artistes de variété se font accompagner par des pointures instrumentales, il en est pour preuve que l’arrangeur de Johnny pour le concert de Bercy auquel j’ai assisté est celui qui accompagne au piano Alagna dans ses interventions hors opéra.
    @ Achille 19 janvier 2016 19h58
    « Bien d’accord avec vous. Sur scène je ne connais aucun chanteur capable de l’égaler, ses spectacles sont toujours éblouissants et sa voix donne aux beaux textes toute leur dimension. La chanson « Que je t’aime » nul autre que lui ne peut la chanter. Quarante ans après elle prend toujours aux tripes comme au jour de sa sortie. »
    Euh… Là cher Achille vous vous emballez un peu, je vous suis sur la qualité du spectacle, pour le reste, de la variété sans plus, si vous aviez entendu ses choristes pendant l’entracte vous auriez frisé la crise cardiaque… au moins.

  39. @Franck Boizard 20/1/16 8.32
    Super com… un rien incomplet ahaha : je m’étonne que vous ne vous soyez pas penché sur la qualité et la poésie des textes de rap… Joey Starr n’a-t-il pas été le meilleur, le plus adulé, des années 90/2000 ? Ne faisait-il pas rêver les jeunes demoiselles ? 50 Cent les fait tomber en pâmoison tout comme Jack Lang qui se dandine à la Techno Parade ahaha !

  40. Johnny, alors que le Royaume-Uni et la Pologne menacent de quitter l’Europe, faudra-t-il un iceberg pour que nous reprenions nos esprits ?
    Et pendant ce temps-là, l’orchestre joue une valse.

  41. Alors là c’est la meilleure !
    Xavier Nebout, casque à pointe et cote de maille, dont les ancêtres ont pris Jérusalem, est un fan de Djauni, un grand crétin qui a tout pompé aux Américains, jusqu’à son nom inconnu des pages blanches du bottin téléphonique US, cherchez Johnny Hallyday, un nom de cirque…
    Ce billet révèle nos âges…

  42. Michelle D-LEROY

    @breizmabro
    Personnellement je préférerais qu’a leur majorité les binationaux choisissent « leur camp » d’autant que certains sont engagés dans la vie politique française, ou le souhaitent. Ce serait plus sain et sans équivoque
    Entièrement d’accord. C’est laisser les gens constamment le derrière entre deux chaises et cet acharnement à vouloir garder cette ambivalence me paraît aussi curieux que presque suspect.

  43. « There are no people in the US/Canada named Johnny Hallyday. Whitepages is the largest and most trusted directory, … »
    LOL, Hahaha, comme dirait l’andouille épanouie…

  44. @Frank Thomas
    Au nom de l’imbécile tautologie : « tous les goûts sont dans la nature » et du stupide adage « des goûts et des couleurs… », certains, de plus en plus nombreux, même parmi ce qui devrait être l’élite, proclament – sans toujours y croire vraiment – que tout est égal à tout.
    Pire, ils s’efforcent de nous en persuader.

    Cela me fait plaisir de savoir que nous pouvons parfois arriver à être d’accord.
    En fait, tout cela est une conséquence d’un relativisme insidieux qui nous impose de penser que « tout se vaut ».
    Bien entendu, il nous appartient de ne pas nous laisser faire et de réagir.

  45. Il m’a fallu quelques heures pour me remettre de la lecture de votre billet-ode, cher M. Bilger. Un tel panégyrique, un tel déluge de paroxysmes élogieux, d’émois planétaires, de cris d’amour et d’admiration passionnée, cela frise, comme disait R. Peyrefitte, « l’oraison jaculatoire ». Je reste pantois, sonné, devant ce texte d’un seul tenant à la gloire d’un chanteur certes populaire et talentueux mais qui ne mérite pas un tel faste dans l’adoration que je n’avais rencontré, jusqu’ici, que dans la lecture de l’Ecclésiaste !
    Certains de vos lecteurs en rajoutent en citant à tout hasard Mozart, Beethoven, et quelques « baguettes » récemment disparues plus improbables. C’est vrai que des goûts on ne discute pas et que cet adage, bien que vieillot, vaut bien n’importe quelle parole de ministre. Toutefois, il ne faut comparer que ce qui est comparable et ne pas loger dans le mot MUSIQUE tout ce qui est producteur de son.
    J’espère vous faire bien rire en vous disant que je suis de la génération de…Tino Rossi, qui avait une voix très agréable, qui ne trépignait pas les jambes écartées en s’acharnant sur une guitare en essayant de couvrir une batterie aux décibels démentiels, et qui eut, lui aussi des « groupies » pâmées aux accents de Tchi Tchi. C’était une époque où l’on accordait beaucoup moins d’importance à la chanson qu’aujourd’hui parce que, en dehors des concerts, le seul moyen de diffusion était la TSF qui annonçait « une heure de musique légère », et les « petits formats » vendus à la criée pour quelques centimes.
    Tout en respectant le choix de vos émotions, je me refuse à croire que Johnny a « incarné la France », que lui et son compositeur J-J Goldman sont des géants de la culture. Ce dernier dont j’ignore tout, je sais seulement qu’il figure depuis trois ans en tête du classement des cinquante Français les plus populaires. Divertissement, oui ; culture, non. Foi de pied nickelé.

  46. Mary Preud'homme (l'idole des anciens jeunes enfin pas de tous !)

    Johnny Hallyday, un chanteur yéyé qui a su exploiter un filon en s’entourant d’une mise en scène fastueuse et d’effets spéciaux délirants, et qui a travaillé sa voix (au départ très moyenne si l‘on s’en tient à ses enregistrements des années soixante).
    Mais de là à crier au génie, faut quand même pas pousser !
    On en reparlera dans cinquante ans…

  47. @Savonarole
    Johnny, alors que le Royaume-Uni et la Pologne menacent de quitter l’Europe, faudra-t-il un iceberg pour que nous reprenions nos esprits ?
    Eux au moins ont compris que l’iceberg, c’est la prétendue Europe, disons le Machin, et ils s’apprêtent à le quitter avant qu’il ne fonde.
    Et nous, quand quitterons-nous cette pétaudière dirigée par des irresponsables, qui ne fait que le malheur des peuples ?

  48. anne-marie marson

    Il ne se contentait pas de la « parler » parce qu’il l’incarne à sa manière depuis tant d’années ! Johnny, c’était mon histoire dans son histoire qui était une illustration, pas si médiocre et futile que cela, de l’Histoire de la France.
    Je suis d’accord. Johnny était sincère. Le problème est qu’il a participé à une cérémonie organisée par des gens qui n’étaient pas la France, d’où les sarcasmes.
    Un samedi après le 13 novembre, Philippe Meyer dans son émission « La prochaine fois je vous le chanterai » a passé une chanson de Soeur Sourire (Dominique), une chanson du père Duval, une chanson de Léo Ferré (Mon Dieu), une chanson des Motörhead (Sympathy for the Devil).
    Cela a été une émission réconfortante. Dans les années 80, on pouvait chanter Dieu dans l’espace public sans qu’on nous parle d’atteinte à la laïcité ou d’islamophobie.
    Nous avons tellement changé d’époque.

  49. Je vois que quelques esprits chagrins reprochent à Johnny de ne pas composer la musique de ses chansons et ne pas écrire les paroles. Et alors ? Elvis Presley n’a jamais composé la moindre de ses chansons et les grands amateurs de rock l’appellent « The King ».
    Même des auteurs-compositeurs-interprètes de grand talent comme Jean Ferrat et J-J Goldman ont fait régulièrement appel à des paroliers et compositeurs.
    Johnny n’a jamais pu « percer » aux USA ? Et alors ?
    Quel est le dernier Français qui a véritablement eu une carrière de star aux USA ? Non ce n’est pas le pauvre Michel Polnareff qui décidément vieillit très mal. C’est Maurice Chevalier. C’était dans les années trente et quarante.
    Là-bas pour faire partie du star-system il faut d’abord être Américain, à la rigueur Anglais et chanter en anglais, même avec l’accent de Ménilmontant, sinon c’est sans espoir.
    Johnny a soutenu Nicolas Sarkozy lors de sa campagne de 2007 ? En fait il s’est fait piéger par le service com du candidat, tout comme Mireille Mathieu et Enrico Macias et quelques autres vedettes du show-biz. Depuis il n’y a plus guère que le brave Enrico qui insiste et encore on sent du relâchement ces derniers temps.
    Certains crétins ont reproché à Johnny d’avoir chanté place de la République lors de la journée de commémoration de la tuerie de janvier 2015 au prétexte que Cabu et Charb le détestaient, ou plus exactement détestaient tout ce qu’il représentait. Ce jour-là l’esprit Charlie a montré sa conception très particulière de la liberté d’expression.
    En fait il a été encore une fois récupéré par le service com de l’Elysée, qui espérait sans doute que sa présence attire les foules, ce qui fut un échec. Sans doute le seul bide de Johnny en plus de cinquante ans de carrière.

  50. @Savonarole 21.1.16 – 18.44
    Après le pâté, le saucisson, le Côtes-du-Rhône, l’andouille ahaha, mais laquelle celle de Vire ou de Guémémé ?? ahaha
    The worst is not, so long we can say : this is the worst ! (Shakespeare)
    On n’a pas atteint le pire quand on peut encore dire : ceci est le pire !

  51. A chacun ses souvenirs, chacun y va de son Johnny et de sa Sylvie en live ; cours de Vincennes à Paris – Lycée Hélène Boucher, c’est là que Sylvie a commencé ses études secondaires, rapidement interrompues, alors que dans le même temps ma mère et d’autres les continuaient… ce couple « mythique » qu’on le veuille ou non, est un problème générationnel, une légende pour la génération des années yéyé, ceux nés en 1940/1950 les baby boomers, devenus les papy boomers !

  52. @Exilé | 20 janvier 2016 à 20:44
    Tout à fait d’accord avec vous.
    « Le grand large » disait Churchill, ou moi-même, je ne sais plus…

  53. @ Achille
    « Là-bas pour faire partie du star-system il faut d’abord être Américain, à la rigueur Anglais et chanter en anglais, même avec l’accent de Ménilmontant, sinon c’est sans espoir. »
    Très difficile mais pas impossible. La musique electro french touch avec notamment Daft Punk est reconnue aux Etats-Unis, Alan Stivell et derrière lui la renaissance celte de notre pays, n’y est pas inconnu. Disons que le plus connu chez nous n’est pas le plus connu là-bas, et vice versa.

  54. @Achille | 21 janvier 2016 à 01:45
    Johnny n’a jamais pu « percer » aux USA ? Et alors ?
    Quel est le dernier Français qui a véritablement eu une carrière de star aux USA ? Non ce n’est pas le pauvre Michel Polnareff qui décidément vieillit très mal. C’est Maurice Chevalier.

    Mais PIAF ? MONTAND ? (qui chantait aussi en anglais), AZNAVOUR ? (qui chante aussi en anglais)
    – Au Carnegie, à Times Square, pour eux, c’était et c’est encore « full » et « standing ovation » !

  55. eileen @ Savonarole

    @Savonarole 21/1/16 18.31
    Votre misogynie banale, ordinaire et répétitive vous égare !
    En réaction à votre insulte charcutière due sans doute à un excès de Côtes-du-Rhône et de pâté qui bouchent vos artères (20.1.16 – 18.44) je me contente de réagir avec une dérision (21.1.16 – 6.23) que « vous me pardonnez » dans un bel exemple de renversement de la charge de la preuve, mauvaise foi, Alzheimer sans doute…
    « Un polémiste est amusant jusqu’à la vingtième année, tolérable jusqu’à la trentième, assommant vers la cinquantaine, obscène au-delà » Bernanos.
    Selon Bernanos vous êtes donc obscène ! et j’approuve !

  56. Moi qui me réjouissais d’assister aux noces de eileen avec Savonarole, c’est râpé… j’avais même prévu d’apporter du saucisson, zut !
    …J’espère que je ne suis pas « hors sujet »…

  57. Philip_Marlowe

    Je ne savais que dire, mais cette rupture de style dans vos billets me rappelait quelque chose. Mais oui, pour rédiger celui-ci, vous avez adopté un style fatrasique, comme Victor Hugo pour William Shakespeare.

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *