Michel Rocard mort après avoir fait le Point !

Michel Rocard est mort à l’âge de 85 ans et les hommages de droite et de gauche ne manquent pas depuis le 2 juillet. Unanimes. Je les crois sincères. Quand j’ai appris sa disparition, j’ai pu constater, à Europe 1, autour de moi l’émoi, la tristesse, déjà la nostalgie.

La radio a diffusé un certain nombre de réactions et pas la moindre fausse note n’est venue perturber ce climat d’union nationale. Certes la mort, en général, fait taire au moins dans l’instant les aigreurs, les critiques mais pour lui il m’a semblé que ce n’était plus de la convention mais un respectueux et authentique consensus.

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Si on veut résumer, Michel Rocard, au-delà des joutes politiques classiques et des controverses partisanes, de ces débats sans lesquelles la vie démocratique serait fade, n’a eu qu’un seul véritable ennemi : François Mitterrand. Celui-ci ne l’a jamais supporté et au fil du temps Michel Rocard le lui a bien rendu.

Deux visions du pouvoir, de la société, deux tempéraments aux antipodes l’un de l’autre, une conception intelligemment morale de la chose publique pour Michel Rocard et brillamment cynique pour Mitterrand. C’était moins des antagonismes de fond, des divergences conceptuelles qui les avaient dressés l’un contre l’autre que cette hostilité qui naît quand tout dans une nature vous heurte, vous exaspère. Et que le temps et l’existence ne cessent pas de la nourrir, de l’irriguer.

La complexité prétendument hermétique de Rocard selon Mitterrand était compensée sur l’autre plateau de la balance par l’immoralité politique de Mitterrand selon Rocard.

Après sa mort, Michel Rocard s’était « lâché » de plus en plus. Il n’avait plus rien à cacher ni à ménager et cette passion de la vérité qui l’avait toujours habité, qui était, si j’ose dire, sa marque de fabrique fondamentale, a donné à tous ses propos, à chacune de ses interventions médiatiques, cette tonalité d’effervescence intellectuelle courtoise, cette allure inimitable de paradoxes stimulants et expliqués, cette conviction où la provocation jamais gratuite n’avait pour finalité que de permettre une meilleure compréhension des idées, de l’avenir, de la France et du monde.

L’existence devait lui paraître si douce sans ce regard sévère, impitoyable, parfois lucide posé sur lui. Celui de François Mitterrand qui l’avait tout de même nommé Premier ministre en espérant son échec et qui, seulement du bout des lèvres et de l’esprit, avait salué certaines de ses réussites. Plutôt occupé à rendre de plus en plus malaisé l’exercice d’une charge dont au fond, pour lui, Michel Rocard n’était pas digne.

Index

Ayant beaucoup lu sur Michel Rocard et parcouru aussi ce qu’il disait de lui-même, j’ai toujours eu l’impression qu’il s’était senti en quelque sorte « petit garçon », obligé de démontrer ce qu’il valait et qui il était, face à deux êtres : son père et François Mitterrand.

Le concert de l’émotion suscité par la mort de Michel Rocard se fonde, au risque d’être sommaire dans l’analyse, sur quatre caractéristiques qui sont rarement réunies dans une même personnalité.

Une extrême intelligence grâce à laquelle il déchiffrait remarquablement le réel et avait l’intuition du futur.

Une aptitude à l’action et un désir de changer les choses qui n’en faisaient pas un penseur de laboratoire mais un idéaliste pragmatique, un intellectuel soucieux de mettre en oeuvre, de rendre opératoires les fulgurances et les visions qui lui donnaient toujours une idée, une hypothèse d’avance. il n’aurait pas pu écrire que des livres. Il lui fallait la politique qui est la seule manière d’incarner pour tous ce qu’on juge nécessaire.

Le courage car il n’était pas facile, à une certaine époque, de faire preuve de l’audace de la modération, de tenir bon sur le rôle capital de l’économie, de dénoncer les ignorances et d’afficher une adhésion à la social-démocratie qui, pour les idéologues, n’était même pas une deuxième gauche mais une fausse gauche, une droite déguisée. Il a tenu bon et a exprimé, à chaque fois que sa conscience et l’exigence de vérité le lui dictaient, les remarques ou les critiques jetant un trouble, de l’intelligence, de la rupture dans le conformisme orthodoxe et superficiel de beaucoup de ses adversaires.

Enfin la courtoisie à la fois personnelle et républicaine. Qui n’était pas contradictoire avec sa vigueur dans les débats et les disputes mais au contraire les permettait. Quand la correction de la forme est une évidence, la politesse un réflexe, on peut tout entier se concentrer sur le fond.

Images

Il y a quelque chose d’émouvant et d’étrangement prémonitoire dans le fait que Michel Rocard a en quelque sorte livré « son testament politique » dans Le Point (propos recueillis par Caroline Galactéros, Olivia Recasens et Emmanuel Berretta) du 23 juin. Il faudrait tout citer, tant il se livre dans ce très long entretien, avec une liberté et une sincérité inouïes – pressentait-il qu’il n’aurait jamais plus l’opportunité d’être aussi près de sa vérité – aux échanges que les questions pertinentes suscitent.

Cela va de « Notre gauche est la plus rétrograde » à « Les Allemands ont, après-guerre, envoyé Marx aux oubliettes de l’Histoire pour se rallier à l’économie de marché. Pas la France ».

Cela va de « Alain Juppé un homme sage, responsable et compétent… » à « Mitterrand était un homme de droite », ce que le début et la fin de sa vie politique ont clairement démontré.

Cela va de « Macron comme Valls ont été formés dans un parti amputé. Ils sont loin de l’Histoire » à « Pour faire une campagne électorale, il suffit de recopier des discours écrits par d’autres. C’est de cela que la France crève ».

Cela va de « Le problème de François Hollande c’est d’être un enfant des médias.Sa culture et sa tête sont ancrées dans le quotidien. Mais le quotidien n’a à peu près aucune importance… » à « Les pays scandinaves montrent la voie, celle d’une organisation plutôt harmonieuse, sans trop de conflits, et respectueuse des biens collectifs : éducation, santé, transports publics et environnement ».

C’est une mine que ses réponses et tout est de la même veine. Un feu d’artifice que plus rien n’entrave dans son jaillissement. Peut-être le seul point commun entre Mitterrand et lui : l’approche de la mort les a rendus incroyablement authentiques. Débarrassés de ces mille prudences qui stérilisent la pensée et prétendent justifier, ennoblir le mensonge.

Une anecdote personnelle pour terminer.

Quand le conflit entre François Mitterrand et Michel Rocard était à son comble, avant 1974, pour la future élection présidentielle et que le second bénéficiait d’une forte adhésion de l’opinion publique, j’avais écrit un article dans Le Monde pour soutenir sa cause en soulignant qu’il proposait aux citoyens une double avancée : une politique à la fois progressiste et pragmatique, une gauche acceptable et une conception du pouvoir plus obsédée par la substance à y mettre que par le rituel et le narcissisme. Un pouvoir qui serait rendu à la nation au lieu d’être confisqué comme un bien personnel.

Je me souviens de sa réponse écrite si aimable. Elle me signifiait que ma gentillesse à son égard oubliait qu’on ne faisait rien « sans parti ». De fait, Michel Rocard qui, pour ses ambitions, était un piètre tacticien a été en un rien de temps balayé par Mitterrand qui a été le candidat socialiste en 1974.

Michel Rocard ne va pas manquer qu’à la gauche.

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Voir les Commentaires (105)
  1. Michel Rocard est mort à l’âge de 85 ans et les hommages de droite et de gauche ne manquent pas depuis le 2 juillet. Unanimes.
    Eh bien cela prouve que parmi tous ceux qui lui rendent hommage – y compris à droite, façon de parler – soit certains ignorent quel était le passé de ce personnage, soit d’autres le savent très bien en se complaisant dans l’abjection.
    Rappelons que Michel Rocard a été un des porteurs de valise du FLN, en clair il aidait l’ennemi de la France à tuer ses propres compatriotes alors sous les armes, plus les civils massacrés de façon ignoble par cette organisation terroriste.
    Je veux croire que Philippe Bilger ignorait ce point, mais peut-être devrait-il se montrer plus prudent à l’avenir avant de se lancer dans des hommages inconsidérés simplement parce que tout le monde, du moins dans le microcosme, le ferait.
    Merci de me décompter de l’unanimité.

  2. Marc GHINSBERG

    Il y a trois occasions où l’on dit du bien de quelqu’un : lors d’une remise de décoration, lors de son départ à la retraite, lors de son éloge funèbre, cette dernière laissant en général assez froid celui qui en est l’objet.
    Michel Rocard reçoit aujourd’hui des éloges de toute la classe politique. Inutile donc d’en rajouter, si ce n’est pour exprimer son émotion personnelle.
    Je voudrais pour ma part insister juste sur un point, sa remarquable culture économique. Alliée à son humanisme, elle faisait de lui un « rêveur réaliste » porteur « d’utopies concrètes ».
    De ce point de vue Michel Rocard est un oxymore toujours vivant.

  3. Où l’on découvre :
    – qu’en 1974 le devoir de réserve des magistrats les autorisait toutefois à exprimer publiquement leurs choix politiques…
    – qu’apparaissait déjà la prescience des choix politiques de notre hôte,
    – que mettre au crédit d’un homme politique la création de la CSG perpétuelle comme la CRDS n’est pas de nature, en ce qui me concerne, à être à son égard éperdu d’admiration,
    -qu’enfin, son phrasé de mitrailleuse et les circonlocutions de sa pensée me faisaient rapidement jeter l’éponge.

  4. Cet homme est l’un des rares à sembler d’une honnêteté authentique, intellectuelle et autre, pas vendu à l’ambition personnelle. Le qualificatif « homme d’État », au sens de suffisamment digne pour l’État, peut lui être appliqué. Il m’est douloureux de voir l’autoritaire (et intolérant) Manuel Valls se réclamer de lui.

  5. Mary Preud'homme ("From the Kingdom of memory" EW)

    On va nous gaver avec la mort de Rocard et rabâcher les mêmes scies pendant des semaines.
    Et pour Elie Wiesel, messager infatigable de la paix, à peine quelques mots, quelques lignes. Où l’on voit que les vraies valeurs se perdent… C’est peut-être le moment de lire ou relire les œuvres de cet homme d’exception. Passer de la nuit à la lumière… Au nom de ces milliers d’étoiles sacrifiées dont les noms continuent à s’égrener à Yad Vashem.
    Comment oublier !

  6. On fait souvent des décédés récents des demi-dieux.
    Et vous y allez de votre couplet, Philippe, vous voulez « en faire partie », vous voulez en être. Comme Valls qui passe son week-end à twitter, préparant déjà son « Michel Rocard aurait aimé le match de ce soir, avec une équipe unie comme lui aimait unir les gens et tout le peuple français… »
    Si Rocard était protestant, l’honneur qu’on aurait pu lui faire aurait été de s’en occuper de son vivant, prier pour les morts n’est pas dans son approche, c’est un peu tard.
    La vacuité de la classe politique actuelle permet à Michel Rocard d’en devenir un demi-dieu car la France se cherche un meneur, la France se cherche.
    On prête un manque d’ambition à Rocard, une certaine humilité, un certain sens du sacrifice et de l’intérêt général pour une seule raison, il n’a pas atteint son but. C’est le lot de consolation des perdants, il a perdu car son éthique ne lui a pas permis de gagner. Je pense qu’on ne sait pas tout et Rocard comme d’autres a vraisemblablement écrasé quelques ennemis : Mauroy, Fabius…
    Et quand on voit ce que ses semblables ont fait quand ils ont atteint leur but suprême, c’est peut-être mieux ainsi.
    Il est bon ton d’être rocardien. La France a besoin d’argent, prenons-le dans la poche des riches, forcément, les pauvres n’en ont pas. Rocard, c’était aussi cela, tout en laissant filer les déficits, et ce à l’époque de Maastricht.
    Ce sera un peu comme la défaite de la France à l’Euro, les français vont perdre parce qu’ils étaient meilleurs que l’adversaire.
    Rocard, qu’il s’en défende ou non a été un soldat de Mitterrand en tant que Premier ministre. Il est tombé sur plus fourbe que lui. Il n’a pas fait le job comme il fallait.
    Un seul mérite à Rocard, son allégeance minimum à Mitterrand et le fait qu’il ait dénoncé ses « fréquentations douteuses ».
    Il estime s’être fait virer, mais la France croulait sous les déficits, les caisses étaient vides, le bateau prenait l’eau.
    Mitterrand a rendu service à Rocard, ce que Sarkozy n’a pas fait avec Filllon.
    Je ne mets pas en doute le souci du service public et de l’Etat qu’avait Rocard, mais la bonne volonté, ça ne suffit pas.
    Lui ou un autre, la France a besoin d’un dirigeant qui donne le cap et maintienne la barre, et donc un dirigeant qui a quelque chose dans le pantalon, Rocard en était loin, se recroquevillant, glissant dans son fauteuil et s’écrasant, croyant que son heure viendrait. Rien que ce manque de lucidité façon Jospin fait qu’il n’avait pas le niveau pour des fonctions plus autonomes. Une femme peut-être pour occuper ces dernières…
    Tout juste pourra-t-on qualifier Rocard du moins incompétent et moins fourbe des socialistes, c’est à la fois beaucoup et peu.
    Bref, dans ce concert de louanges de la classe politique (je me méfie toujours de cette forme d’unanimisme), ne soyez plus Charlie, soyez Rocard.
    Pauvre France.

  7. Pierre Mendès France a gouverné sept mois et on en parle encore, la gauche a le génie de faire vivre cent ans des cadors qui ne valent pas tripette.
    Charasse, fin gourmet et fumeur de havanes, avait qualifié Rocard de « petit gris », ces escargots certes goûteux mais où il n’y a rien a bouffer sauf à s’en envoyer des lessiveuses.
    Par pitié, Rocard c’est tout de même pas Alexandre le Grand.

  8. BHL doit se ronger les ongles pour son prochain sermon dans Le Point.
    Entre Rocard et Elie Wiesel qui choisira-t-il d’honorer ?
    L’attente est insupportable, j’en tremble.

  9. @Exilé
    Vrai, mais insuffisant au regard de l’environnement qui a autorisé de tels actes lors de la guerre d’Algérie.
    Il y avait les c…., nous, les gens, les bidasses, les rien du tout, puis les demi-initiés, à mi-chemin de la demi-gloire idéologique, puis les manipulateurs, déjà en place, et au sommet un général. Consensus, pour ignorer nos harkis que je pleure toujours, les pieds noirs épiciers ou matelassiers, assimilés par la vilenie française aux colons riches et un tant soit peu esclavagistes.
    Oui, on peut avoir honte d’être Français, honte d’être homme tout court, mais pour ne pas céder au désespoir, restons un peu au salon où l’armagnac chauffe entre nos mains rapprochées. Regardons, lisons, admirons le passage de la lumière sur les cuivres accrochés et le reflet bleuâtre sur les armes inutiles qui pendent au râtelier comme des gloires dépassées.
    Exilé, vous avez raison, je préférais Mendès.

  10. Franck Boizard

    Aucune émotion, juste du mépris. Qu’a-t-il fait de bien pour la France ? L’a-t-il rendue plus prospère et plus libre ?
    Merci de me décompter aussi de l’unanimité.
    Nota : je connais un élève de son père, Yves Rocard. Visiblement, c’était un autre calibre que le fils.

  11. Un grand Monsieur à mon humble avis.
    Se souvenir de Michel Rocard c’est aussi souligner l’importance considérable du Premier ministre à impulser et soutenir une politique de l’environnement digne de ce nom dans notre pays.
    Il avait « recruté » dès Mai 1988 Brice Lalonde qui fut, pendant quatre ans, un excellent ministre de l’Environnement, sans doute parce que celui-ci était intelligent et dynamique mais aussi et surtout parce qu’il avait son soutien amical et convaincu !
    Tous ses successeurs se sont moqués comme d’une guigne de l’écologie en dépit des traficotages d’alliances douteuses avec les Verts.

  12. En hommage à cet homme d’Etat défunt, il est intéressant de rappeler la méthode qu’il appliquait pour faire bouger les choses : penser d’abord, convaincre ensuite, enfin faire.
    Certains de ceux qui se revendiquent orphelins depuis son décès devraient bien s’en inspirer pour essayer de devenir plus efficaces. Comme quoi une bonne méthode est bien plus sûre que les coups de menton.

  13. Jean-Dominique Reffait

    Qu’on me pardonne ce commentaire personnel : la disparition d’une personnalité politique de cette importance engage à tirer les enseignements de la relation que l’on a entretenue avec elle.
    Je ne me suis jamais défini comme rocardien : j’ai eu et raison et tort. J’ai rencontré Michel Rocard très tôt, j’étais encore lycéen. Sans être de son cercle proche, je l’ai rencontré souvent par la suite, jusqu’il y a deux ans. Il a ponctué ma réflexion politique, il m’a permis parfois de contribuer à ses projets. Il s’est toujours montré d’une disponibilité qui me surprenait.
    Pour autant, je ne me suis jamais senti rocardien, sans doute à cause des rocardiens estampillés eux-mêmes que j’ai nécessairement fréquentés. Il y avait deux cercles : le cercle de Conflans, avec Martine Frachon et Jean-Paul Huchon comme animateurs, et le cercle que j’appellerais UNEF, avec Strauss-Kahn et Cambadélis. J’avais un réelle aversion pour celui-ci, tout comme j’ai toujours eu de l’aversion pour l’UNEF. J’ai toujours considéré que Michel Rocard n’était pas assez sélectif dans son entourage, naïf sur les grenouillages de ces Rastignac. C’était en fait un solitaire très entouré, mal entouré. A l’exception de ses vrais amis – le cercle de Conflans – il semblait faire peu de cas des autres, prenant et jetant les uns et les autres sans brutalité mais sans affect.
    Pourtant, une conversation avec M. Rocard donnait de suite le sentiment d’être plus intelligent, sans ostentation intellectuelle. L’argumentation brillante était souvent suivie d’un amusant bredouillis murmuré qui venait infirmer ce qui précédait, comme s’il se moquait lui-même. Il écoutait beaucoup – chose rare chez un politique – et adhérait avec un enthousiasme juvénile à une idée qu’il n’avait pas eue. Cet esprit mobile était à l’inverse d’une idéologie figée, il n’était plus marxiste mais il ne se rangeait pas pour autant dans une autre école de pensée de la gauche. Je n’ai compris cela que fort tard.
    Je ne l’ai jamais entendu émettre, y compris en compagnie très restreinte et sûre, la moindre idée politique qui n’ait pas été progressiste, visant à améliorer une situation antérieure. Il ne concédait rien cependant à la démagogie et la visite d’usine ne consistait pas à copiner avec les ouvriers mais à se faire expliquer les processus industriels et économiques. Il distinguait le capital, comme moyen de création de richesses, et le capitalisme, idéologie politique de captation de la richesse, ce qui l’a conduit à promouvoir l’économie sociale sans parvenir cependant à en faire un champion économique, coincé qu’il était entre le capitalisme et l’étatisme.
    Il a donc raté beaucoup de choses et en était très conscient, avec son sens de l’autodérision familier. Il rêvait d’un socialisme de l’autogestion, se serait arrangé d’une cogestion à l’allemande, je me souviens à ce sujet d’un dîner marquant avec Edmond Maire et lui.
    Qui relèvera cet idéal ? Parmi ses héritiers, personne. Michel Rocard est mort sans postérité politique. Hélas.

  14. @Exilé | 03 juillet 2016 à 11:53
    « Merci de me décompter de l’unanimité »
    Accordé ! à l’unanimité !
    Avez-vous jamais entendu parler des « crevettes Bigeard » ?
    J’ai été forcé d’assister à un tel largage, donc je connais…
    Renseignez-vous.

  15. Monsieur Philippe Bilger, vous avez dépeint avec talent et une grande justesse ce que fut Michel Rocard, et je n’ai rien à rajouter à votre propos, hormis le rituel R.I.P. Monsieur Michel Rocard.
    @Exilé | 03 juillet 2016 à 11:53
    « Rappelons que Michel Rocard a été un des porteurs de valise du FLN, en clair il aidait l’ennemi de la France à tuer ses propres compatriotes alors sous les armes »
    Pour proférer une telle contre-vérité vous êtes soit à colporter avec délice – sans le vérifier – un ragot des nostalgique de l’OAS, soit un ignare concernant la guerre d’Algérie. Tout le monde sait, et Michel Rocard le revendiquait, qu’il avait toujours été opposé à cette guerre et ses dérives : tortures fort répandues et exécutions sommaires.
    Mais il y a un abîme entre sa position politique sur cette guerre, et celles des actions criminelles des « porteurs de valises du FLN », Jeanson et autres intellos de gauche qui se sont fourvoyés dans de tels actes (dont une célèbre jeune romancière, qui avait peut-être l’excuse de son âge et pas conscience des conséquences de ceux-ci).
    Ou alors pour vous tout opposant à cette guerre était de fait un « porteur de valises du FLN » !…

  16. Bonjour,
    Tout comme Jacques Delors l’a dit aujourd’hui, je regrette moi aussi que Michel Rocard n’ait pas été président de la République et ceci dès 1981, à la place de François Mitterrand.
    C‘est sa vision de la gauche qui était la bonne. Il n’aurait pas commis les erreurs de François Mitterrand que nous payons encore aujourd’hui.
    Hélas le destin en a décidé autrement. François Mitterrand était plus fin politique et a su manœuvrer à la perfection.
    Michel Rocard était d’abord un gestionnaire et faisait passer les intérêts de l’Etat avant toute considération personnelle.
    Reconnaissons toutefois à François Mitterrand le mérite d’avoir su prendre, dès son élection, les dimensions de la fonction de chef de l’Etat et a représenté dignement la France et les Français tout au long de ses deux mandats, ce qui n’est manifestement pas le cas des deux derniers locataires de l’Elysée. Les frasques du premier et les boulettes du second ont rabaissé la fonction présidentielle et dégradé l’image que se font les Français de la politique.
    Espérons que le prochain président de la République saura cette fois-ci être à la hauteur de sa fonction. Encore faut-il pour cela que nous ne trouvions pas le même scénario final qu’en 2012. Les primaires du PS et de LR me font craindre le pire. Les jeux d’appareil de ces deux partis risquent de nous donner un résultat pipé.
    PS : Je laisse à leurs allégations fantaisistes ceux qui prétendent que Michel Rocard était un porteur de valises du FLN. Sans doute de vieux nostalgiques de l’Algérie française. Il en reste encore quelques-uns, à commencer bien sûr par JMLP.

  17. C’est la valse des hypocrites, tous ces politiques qu’ils soient de droite ou de gauche qui n’ont pas de mots assez forts pour saluer le talent réformateur etc. et de chef d’Etat de Michel Rocard…
    Pourquoi certains d’entre eux ont-ils fait le maximum, en ne faisant rien, en ne disant rien, pour qu’il ne soit jamais en capacité d’être élu président ? Pourquoi ? Mais parce que tous ces politiques n’ont qu’une seule et unique stratégie, leur plan de carrière, certains dont les noms sont bien connus ont toujours préféré miser sur un François Mitterrand qui leur avait promis le maroquin de leur rêve, de leur ambition, plutôt que sur ce qui aurait pu être préférable pour la France et les Français.

  18. Il vaudrait mieux ne pas avoir vécu que d’être un homme de qui, après sa mort, on écrit la vie… surtout si l’on s’apitoie dessus. Michel Rocard a appartenu à cette catégorie d’hommes politiques promis à la postérité, n’ayant pas atteint la plénitude de leur destin. Jamais démagogue, toujours entier et sincère, il vilipendait la basse ruse calculatrice et la culture de l’instantané et de l’éphémère comme mode de gouvernance. Il fit notamment ce reproche à François Hollande dans l’entretien – crépusculaire – qu’il accorda à l’hebdomadaire Le Point.
    Mitterrand, bourreau de ses ambitions, était son inverse politique. Mitterrand habillait l’instant qu’il jugeait plus important que la vision lointaine. Pour lui, les choses ne devaient pas durer et obtenir une rapide résolution.
    Rocard privilégiait la réflexion de long terme au service du pays. Servir la France sans se servir : telle était sa devise. Il détonnait au sein du troupeau bêlant, uniforme des hommes politiques. Chirac, du fin fond des affres d’une autre maladie qui l’assaille, ne s’y est pas trompé en lui délivrant aujourd’hui le seul hommage qui compte au sein de la cacophonie ambiante plus ou moins opportuniste : « C’était un ami d’enfance qui avait dimension d’homme d’État. »
    La sincérité et l’absence de cynisme de Rocard lui ont nui dans son projet de devenir président de la République. Sa carrière a été anéantie par son échec aux Européennes de 1994 où sa liste socialiste avait fait presque jeu égal avec celles de Philippe de Villiers et de Bernard Tapie. Ce fut une humiliation pour le parti socialiste dont il dut endosser la responsabilité. Mitterrand, alors à l’agonie de son cancer de la prostate, jubila du spectacle offert, entre deux poussées martyres de douleurs.
    En politique, les haines recuites sont inévitables. Elles font partie du métier, du paysage et sont, d’une certaine manière, attendues. Il importe de ne pas devenir la cible de la mauvaise haine, celle qui tue. Irrémédiablement. La haine fatale qu’a voué Mitterrand à Rocard fut à inscrire dans la catégorie.
    Dans la course politique, les vils et les hypocrites finissent toujours par emporter le morceau. Les gentils, les presque naïfs, les sincères, les purs et autres visionnaires futuristes sont irrémédiablement abandonnés en quai de gare, comme statufiés par le venin que leur ont instillé ceux qu’ils ont combattus.
    Le pays et les citoyens payent les pots cassés de cette indigence… Depuis quarante ans.

  19. jean-pierre cassagne

    Pour ma part, face à l’inéluctable alternance, j’aurais bien voulu que la gauche française fournisse à notre pays un Michel Rocard plutôt qu’un François Mitterrand et consorts : peut-être que la France aujourd’hui se porterait mieux ?

  20. Denis Monod-Broca

    @ Exilé
    Porteur de valise pour le compte du FLN, je ne sais pas, mais il a écrit un rapport sur ces « camps de regroupement » qui furent et restent une honte pour l’armée française et pour la France quoi qu’on puisse penser par ailleurs de la politique française en Algérie.

  21. Un Rocard n’en vaut pas un autre, il aura fait ce qu’il aura pu grâce à sa paternité et n’aura su rien faire de sa vie que des esbroufes politiques sans lendemain dont Mitterrand abusa, car il fallait que celui qui trompa tout le monde utilisât tous les sots à sa portée de main !
    Nous lui devons la CSG qui était auparavant une cotisation maladie déductible des charges des salaires et qui devint imposable !
    Il parla beaucoup pour ne rien dire, mais profita, comme beaucoup d’autres, des deniers de la nation et sa veuve en bénéficiera encore !
    En faire quelque chose lors de sa mort est une prouesse dont Hollande doit se satisfaire !
    Mais quant à parler de l’intelligence d’un homme défunt c’est reconnaître qu’il ne l’était pas sans cela on parlerait d’autre chose !
    Michel Rocard, tu vas dans ta modestie pompeuse être reconnu et tu auras des tambours et des trompettes… si cela te fait plaisir… mais tu vas retrouver ton maître chez le diable et bon vent !

  22. Libération qui est un quotidien en perpétuelle faillite mais à la pointe du modernisme branchouille ne nous montre que des photos en noir et blanc de Rocard, c’est dire si tout cela date, on nous refait le coup télégénique de Kennedy et Che Guevara, sauf que le physique et la colonne vertébrale ne sont pas au rendez-vous nostalgique. « Trop petit, mon ami  » disait une chanson.
    Je n’ose imaginer un billet sur la mort prématurée du maire de Pau, arraché trop jeune à notre affection, car Pau sans Bayrou ce serait la chute de l’Empire romain.

  23. Quand je lis tous les hommages des socialistes, je constate qu’ils ne sont pas à un retournement de veste près.
    Comment peut-on avoir fait allégeance à Mitterrand, se définir mitterrandiste et se réclamer rocardien au décès de Michel Rocard ? Il y a là une indécence toute socialiste, qui ne surprendra pas les plus avertis de ce blog.
    Rocard est comme Delors (non candidat par lâcheté), il aurait été un bon président des lors qu’il n’a été ni candidat, ni élu.
    Aux commandes, c’est autre chose.
    Homme brillant certes, mais il fallait pouvoir suivre.
    A lire les commentaires et celui de Jean-Dominique Reffait, je regrette presque que ce dernier ne se soit pas rocardisé davantage. On aurait peut-être échappé à toute une clique d’incompétents dans les rangs du PS.
    Allez Jean-Dominique, il n’est pas trop tard.

  24. Hors sujet mais toujours dans la rubrique nécrologique, décès ce jour de l’immense metteur en scène que fut Michael Cimino.
    A mon sens, son chef-d’oeuvre fut « La Porte du Paradis », avec Isabelle Huppert en patronne de bordel – mais l’Amérique ne lui pardonna pas pendant plus de trente ans ce superbe film blasphématoire mettant à bas le mythe de l’ouest de tous les possibles pour les migrants !
    Certes son précédent film « Voyage au bout de l’enfer »  traitant de la guerre au Vietnam, fut un immense succès et fort mérité.

  25. @ Trekker | 03 juillet 2016 à 22:50
    « Certes son précédent film « Voyage au bout de la nuit » traitant de la guerre au Vietnam, fut un immense succès et fort mérité. »
    Vous vouliez sans doute dire « Voyage au bout de l’enfer ».
    Voyage au bout de la nuit c’est de Louis-Ferdinand Céline, ou de Savonarole, je ne sais plus.

  26. @Trekker | 03 juillet 2016 à 22:50
    « Certes son précédent film « Voyage au bout de la nuit » traitant de la guerre au Vietnam, fut un immense succès et fort mérité. »
    Non. Il s’agit de  » Voyage au bout de l’enfer », en anglais « The deer hunter »…
    Le Voyage au bout de la nuit est un film de Louis-Ferdinand Céline. Hélas jamais réalisé. Sergio Leone y avait pensé avec Depardieu, qui avait alors 30 ans de moins et 80 kilos de moins. Depardieu est célinien, il aurait été parfait.

  27. Cher Philippe,
    La seule chose que nous pouvons souligner au sujet de Michel Rocard, c’est qu’il savait se situer en deçà des partis. Il n’aurait pas critiqué matin, midi et soir Nicolas Sarkozy et l’une des finesses qu’il savait montrer, c’était sa curiosité intellectuelle et sa boulimie d’échanges. Travailler avec Jacob, avec Nicolas Sarkozy et avec les représentants diplomatiques était son moteur vital.
    Evoquer sa part sombre dans l’histoire n’est pas le moment et cependant regarder les objets d’amour ou de l’histoire tels qu’ils ont été dans la réalité permet à nombre d’entre nous de faciliter le travail de deuil.
    Nous avons un immense chagrin de la disparition d’Elie Wiesel dont nous ne partagions pas l’ensemble des idées.
    Ces deux personnes nous laissent des messages de respect de l’autre en politique et de devoir de mémoire.
    françoise et karell Semtob

  28. poil à gratter

    Eh oui un plénipotentiaire des déserts gelés, super retraité de la République soviéto-cumularde-étatiste, grand donneur de leçons sentencieuses à la volée, claquantes comme des vérité cachées, s’en est allé.
    Le ban et tous les arrière-bans de la nomenklatura dégoulinent et ruissellent de compliments et de regrets… passagers … pour le temps médiatique syndical.
    Tous les tartuffes à la larme facile oublient de nous dire que ce génie du prélèvement obligatoire fut l’inventeur du RMI et de la CSG avec ses adjuvants… bonjour l’impôt ou plutôt le prélèvement imposable.
    Décidément il a bien mérité d’avoir contribué à permettre à notre pays d’accéder à la première marche du podium des plus imposés du monde ainsi que de l’assistanat pourvoyeur d’injustices.

  29. Robert Marchenoir

    ROCARD-première partie (ndlr)
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    Donc, le décès de Michel Rocard serait une perte immense pour la France, la disparition d’un second de Gaulle, en moins brutal et plus moderne.
    Mais qu’avait-il donc, cet homme, pour motiver de tels éloges ? Je ne vois guère qu’une chose : tout le monde s’accorde pour lui attribuer une absence d’ambition personnelle, un déficit au rayon de la trahison et des coups bas. Soit.
    De plus, il se proclamait de gauche tout en étant un peu à droite, ce qui suffit à vous faire reconnaître une indépendance d’esprit exceptionnelle, dans une France à la mentalité restée profondément communiste. Peut-être…
    Certes, il reprochait à la gauche d’être encore marxiste, mais il reprochait aussi à Mitterrand d’être de droite, ce qui me semble légèrement contradictoire.
    L’interview qu’il a confiée au Point quelques jours avant sa mort, et dans laquelle il semble jouir de toutes ses facultés intellectuelles, montre au contraire que Rocard était un homme incroyablement conservateur, accroché aux sottises les plus éculées du socialisme politiquement correct, profondément ignorant sur des points cruciaux de la politique contemporaine, fort imbu de lui-même, et capable d’autant de mépris que son maître et ennemi Mitterrand, dont les capacités en la matière ont toujours, curieusement, été admirées par les Français.
    La fameuse obscurité que la vox populi attribue à la pensée rocardienne, en y voyant le signe de la profondeur, ne cache que ses errances. D’ailleurs, je ne vois aucune obscurité dans cette interview : la sottise y est, au contraire, parfaitement apparente.
    J’ai extrait certains passages consacrés aux grands problèmes de l’heure. Les phrases en italique sont les propos de Michel Rocard (ou certaines questions des journalistes du Point).
    1. L’Union européenne
    L’autre projet de société possible [en dehors du socialisme, dont il estime « qu’il n’y a plus guère que moi pour en parler » : modeste, avec ça…], c’était l’Europe. Je suis de ceux qui sentaient qu’elle pouvait être le concentré de tout ce qui s’était fabriqué en France : les droits de l’homme, le respect des pactes et des traités… On a beaucoup rêvé de ce modèle européen, mais il s’est affaibli, grignoté par les souverainetés.
    Donc, c’est la France qui a « fabriqué » les droits de l’homme (les Britanniques n’ont eu aucun rôle — la Magna Carta était un recueil de recettes de cuisine –, les Américains non plus, pas davantage que les dissidents soviétiques), et c’est la France qui a inventé le respect des pactes et des traités. Avant la France, le monde était rempli de brigands et de rois fripons qui trahissaient leur parole et piétinaient les traités, et puis pouf, la France est venue, et on a enfin pu faire de la diplomatie sérieuse.
    Et d’ailleurs, l’Union européenne, c’est la France. Les autres nationalités de bouseux qui, paraît-il, existent au-delà de nos frontières, ne sont que des formes de vie inférieures, avides d’acquérir la Civilisation des mains de la Frônce.
    Pourquoi l’Union européenne est-elle en crise ? Parce que, répond Rocard dans cet entretien réalisé deux semaines avant le Brexit, elle a été affaiblie et grignotée par les souverainetés ! Cela étonnera beaucoup les Britanniques, qui ont voté pour la sortie justement parce que l’UE piétinait leur souveraineté ; cela étonnera aussi de nombreux autres peuples, qui s’opposent à la tutelle de Bruxelles précisément pour cette raison.
    Mais non ; à l’instar de la quasi-totalité des politiciens français et des dirigeants de « l’Europe », Rocard pense que si l’UE est en train de partir en sucette, c’est justement parce qu’elle n’a pas encore assez écrasé les peuples sous sa botte !
    Il y a une sorte de stupidité britannique récente. Pendant toute la période où cette nation a dominé le monde, elle n’a jamais été xénophobe.
    Traiter les Britanniques d’imbéciles, ce n’est, bien sûr, pas de la xénophobie… La xénophobie consiste uniquement à s’opposer à l’immigration de masse. Et bien sûr, ceux qui ne perçoivent pas les immenses bienfaits de l’immigration de masse sont stupides. De façon générale, d’ailleurs, tous ceux qui ne pensent pas comme Michel Rocard (qui, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, pense exactement comme tout le monde, je veux dire comme la plupart des politiciens français), eh bien tous ces gens-là sont stupides.
    Il est bien loin, le fameux « la France ne peut pas héberger toute la misère du monde » !
    […] A partir du milieu du XXe siècle, le développement d’une presse de caniveau sous l’influence de deux magnats étrangers […] a fait émerger la haine en libérant la presse de toute exigence de respect de l’autre.
    Ah, voilà. La Grande-Bretagne est le seul pays (selon les Français) dans lequel les gens achètent le journal dans le caniveau. Il y a une presse de caniveau en Angleterre (lue, je suppose, par des imbéciles), alors que nous, nous avons Le Point, Le Figaro, Le Monde, Libération, L’Express, bref uniquement des journaux de très haute tenue que le monde entier nous envie, la preuve : plus personne ne les achète, et ils ne tiennent qu’à coups de subventions.
    Les Français qui se croyaient à la mode il y a vingt ans parlaient des « tabloïds » britanniques, Rocard en est encore à la presse « de caniveau » ; on l’excusera au titre de son grand âge.
    Personnellement, je dois être un gros con, puisque je lis tous les jours, aussi bien que le sublime Figaro, le dégoûtant Daily Mail que je ramasse directement dans le caniveau, au milieu des ordures de la veille. Daily Mail qui fait précisément partie de ces « tabloïds » si méprisés par une certaine France, et qui pourtant, sur bien des sujets, y compris des événements purement français, est très largement meilleur, plus pertinent, plus complet et plus rapide que Figaro, Le Monde ou d’autres émanations de la pensée française.
    Sans compter qu’il est écrit en anglais, alors que Le Figaro est écrit dans une langue dont la nature est incertaine mais qui n’est sûrement pas le français.
    Comme c’était prévisible, nous explique Rocard, la « presse de caniveau » a fait émerger la « haine » et a aboli tout « respect de l’autre » — mais c’est « l’autre », curieusement, qui décapite les soldats anglais au couteau de boucher dans les rues de Londres, et défile dans les rues de la ville avec des pancartes dégoulinant d’amour et de respect.
    Par exemple, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, et même au Pakistan, où les compatriotes et coreligionnaires du nouveau maire de Londres, Sadiq Khan, ne se sont pas cachés pour le féliciter d’avoir vaincu son adversaire, « le Juif millionnaire Zac Goldsmith ». Pour ceux qui auraient cru que Sadiq Khan était, avant tout, un représentant du parti travailliste — et non un musulman, ayant conquis Londres au nom de l’islam, et « exigeant » maintenant « une autonomie accrue » pour sa ville. Dans le même discours où il réclamait l’intervention de la police pour les propos « racistes » les plus anodins… comme pourraient l’être qualifiés ceux que vous venez de lire sous ma plume, par exemple.
    J’aimerais bien qu’on me dise en quoi, sur ce problème fondamental pour notre avenir, Michel Rocard est plus lucide que 95 % de nos « élites », en quoi il se démarque de leur incroyable aveuglement volontaire. Tout au plus se réclame-t-il explicitement de la démocratie chrétienne, ce qui permet de comprendre à quel point une conception pervertie du christianisme a inspiré la criminelle sottise socialiste contemporaine.
    Les Anglais ont aussi eu la hantise de voir leur langue céder du terrain au profit d’autres langues européennes […].
    Mais bien sûr… Juste au moment au l’anglais s’impose un peu partout comme l’unique langue internationale, à l’heure où l’anglais est devenu la langue de travail officieuse de l’Union européenne, Michel Rocard croit comprendre que le Brexit a été motivé par la hantise des Anglais de voir leur langue céder du terrain au profit d’autres langues européennes… Lesquelles ? Le polonais ? L’estonien ? Le grec ?
    Heureusement qu’on nous a vendu Michel Rocard comme le Sage, le Gourou, l’Intelligence Supérieure qui planait au-dessus des politiciens ordinaires…
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  30. Robert Marchenoir

    ROCARD-deuxième partie (ndlr)
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    2. La gauche, l’impôt, l’économie et l’élection de 2017
    Le vrai signal de gauche consiste à donner à l’homme plus de temps libre pour la culture, les choses de l’esprit, le bénévolat associatif, etc. Le capitalisme doit ménager cet espace.
    Le travail de la gauche, c’est-à-dire de l’Etat, c’est de « donner » des trucs aux gens. L’Etat peut leur « donner » du temps. C’est l’Etat qui fixe l’emploi du temps des sous-hommes qui ne sont ni Michel Rocard, ni politiciens ordinaires, ni fonctionnaires.
    Mais attention ! Si l’Etat, dans sa grande bonté, vous « donne » du temps, ce n’est pas pour que vous en fassiez n’importe quoi, bande de petits guignolos. Tels que je vous connais, vous allez le gaspiller au PMU, en lisant la « presse de caniveau », ou toutes autres activités non homologuées par Ma Seigneurie.
    Allez vous cultiver (car, Nous le savons, vous êtes un peu crétins sur les bords). Intéressez-vous aux choses de l’esprit, au lieu d’aller écluser des mousses au Bar des Amis (où vous risqueriez de tenir des propos de comptoir faisant le jeu du Front national). Et faites du bénévolat associatif (dans des assoces de gauche, mais en existe-t-il d’autres ?).
    […] La CSG, certes très discutée, qui est tout de même un impôt de justice, et les Français l’ont bien compris.
    Il y a un truc que les Français ont bien compris, c’est qu’ils étaient écrasés d’impôts. Et qu’est-ce qu’un « impôt de justice », sinon un impôt faible ?
    L’autre phénomène est le mépris pour l’investissement : les détenteurs de fortunes préfèrent désormais jouer avec leur argent qu’investir.
    Il paraît qu’une des grandes différences entre Rocard et les socialistes ordinaires, c’est qu’il connaît l’économie. Rocard pense que les « détenteurs de fortunes » (qui leur sont tombées du ciel, en général) peuvent faire la queue à deux guichets : celui de l’investissement, qui rapporte du 5 % garanti par l’Etat et permet de faire de « grands travaux » ; et celui du casino où l’on « joue ». Si vous avez de la chance, le monsieur du casino vous rend dix fois votre mise. Si vous n’en avez pas, il vous rend vos biftons, et vous revenez le lendemain pour « jouer » à nouveau. Et ça, c’est mal.
    Alain Juppé est un homme sage, responsable et compétent.
    Oui. Bon. Que dire de plus ?… Le mitigeur fait l’éloge du robinet d’eau tiède. « L’homme d’Etat exceptionnel » se reconnaît à ses admirations…
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  31. Robert Marchenoir

    ROCARD-troisième partie (ndlr)
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    3. L’immigration
    L’immigration clandestine ne concerne pas plus de 200 000 personnes par an, soit peu de chose.
    Peu de chose ? 200 000 personnes par an ? En plus de toutes les autres ? Chaque année ? Depuis combien de temps ? Dix ans ? Vingt ans ? Trente ans ? Des gens qui restent ici ? Qui finissent par obtenir des « papiés » ? Qui font des enfants, et pas qu’un peu ? Lesquels seront « français » ? Tout ce petit monde servant ensuite d’aspirateur à d’autres « cousins » et cousins de cousins de cousins, au titre du regroupement familial et de la simple solidarité ethnique ? De qui se moque ce monsieur, du haut du confortable logis et des policiers de protection qui lui furent, sans aucun doute, payés par la République (c’est-à-dire par les crétins dans notre genre), dans un quartier fort peu « ouvert à l’Autre », jusqu’à la fin de ses jours ?
    Je suis sûr d’une chose : lorsqu’on témoigne du respect aux gens, il n’y a pas d’exception au fait qu’ils vous le rendent formidablement.
    Franchement, ça donne envie d’être grossier.
    Question du Point : Pour en revenir à l’intégration, une partie de la jeunesse française, issue de l’immigration, ne s’est-elle pas détachée du reste de la nation ?
    Michel Rocard : Ce sujet mérite une très grande enquête. A-t-on seulement des sondages ?

    Hélas ! non. Depuis un siècle que la France connaît l’immigration musulmane, depuis plus d’un millénaire que les Occidentaux étudient l’islam, pas de sondages, aucune information… Tout cela est enveloppé d’un profond mystère. Il faudrait, au moins, créer une Très Grosse Commission, qui se livrera à une Très Grande Enquête, à l’issue de laquelle nous aurons un Très Long Rapport.
    A défaut de quoi, je ne puis rien vous dire. Les descendants de descendants d’immigrés hurlent bien « nik la France », ils jettent bien les « toubabs » à terre et leur sautent sur la tête à pieds joints, ils massacrent bien quelques amateurs de rock, quelques dessinateurs de gauche et quelques petites filles juives avec des Kalachnikov et des 11,43 mais une partie de la jeunesse française issue de l’immigration s’est-elle détachée pour autant du reste de la nation ? Franchement, il serait irresponsable pour un Homme d’Etat de mon calibre de vous répondre précipitamment.
    […] Lorsque zéro virgule quelque chose pour mille de ces jeunes sombre dans la folie et le meurtre […] la zone de peur s’aggrave […] faute de comprendre le phénomène.
    Nous avions « l’infime minorité de musulmans », maintenant le grand statisticien Michel Rocard nous précise les chiffres : il s’agit de zéro virgule quelque chose pour mille. Vous ne m’ôterez pas de la tête que ceux qui en font une montagne sont des trouillards. Et encore une fois, personne n’y comprend rien. Nous ne savons vraiment pas à quoi cela est dû. Tous ces mystères nous dépassent.
    J’ai quand même été pendant dix-huit ans maire en banlieue, et je n’ai jamais eu un problème. J’avais les meilleures relations du monde avec le président de ma vieille communauté algérienne.
    Voilà. Si tout le monde faisait comme Michel Rocard, si tout le monde faisait preuve du même respect, si tout le monde était aussi profondément humain que moi, eh bien ces gens-là transformeraient leurs AK-47 en pots de fleurs et leurs ceintures d’explosifs en engrais, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
    Concernant l’invasion migratoire récente en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient :
    Dans cette affaire, l’honneur fut allemand.
    Michel Rocard était atteint d’un cancer. Il savait qu’il ne serait pas là pour subir les conséquences de cet « honneur ». Eriger sa propre statue sur le dos de ceux qu’on accuse d’immoralité, et qui, seuls, auront à souffrir de cette politique, alors qu’on est sur le point de quitter ce monde, comment cela s’appelle-t-il ? Existe-t-il des mots assez forts pour dire toute la bassesse d’une telle attitude ?
    Question du Point : Que répondez-vous à ceux qui disent : comment accueillir des migrants, alors que l’on a du chômage, pas assez de logements sociaux et des problèmes d’intégration ?
    Michel Rocard : Ces discours éludent les questions principales : est-ce qu’on donne à l’ONU un vrai pouvoir de sanction contre les déclencheurs de guerre ? Est-ce qu’on peut doubler les budgets d’aide au développement pour rendre caduque l’idée que la solution serait ailleurs que chez eux ? Ce sont celles-là, les vraies solutions.

    Toutes ces déclarations, proprement stupéfiantes, montrent que loin d’être le pragmatique qu’on prétend face à l’immigration, Rocard est resté jusqu’à ses derniers jours un idéologue enragé, plus aveugle que les socialistes les plus fervents, refusant même d’admettre le problème et insistant jusqu’au grotesque pour qu’on applique, encore et encore, les remèdes prescrits par la théorie socialiste, qui ont fait la preuve de leur inefficacité depuis longtemps.
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  32. Robert Marchenoir

    ROCARD-quatrième et dernière partie (ndlr)
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    4. Politique étrangère
    Un jour, un nouvel ambassadeur d’Iran — ancien ingénieur nucléaire parfaitement francophone — me demande audience. […] Je lance : Monsieur l’ambassadeur, vous la voulez vraiment, cette bombe ? — Evidemment non, Monsieur le premier ministre. […] Du jour où nous aurons la bombe, nous aurons des relations exécrables avec tout notre voisinage. […] Sur ce, nous sommes allés prendre un café.
    Il suffit qu’un ambassadeur d’Iran dise à Michel Rocard que son pays ne veut pas la bombe pour que Michel Rocard en soit convaincu. On ne ment pas à Michel Rocard ! Michel Rocard est un humaniste, un démocrate-chrétien, quelqu’un qui sait que « lorsqu’on témoigne du respect aux gens, il n’y a pas d’exception au fait qu’ils vous le rendent formidablement ».
    Et puis, pensez donc ! Cet ambassadeur était un ancien ingénieur nucléaire ! Imaginez-vous, dans un pays de sauvages ! Et puis, parfaitement francophone, avec ça ! Un amoureux de notre langue est forcément un gentil, c’est quelqu’un qui est de notre côté. Moi je ne suis pas comme tous ces snobs du Quai d’Orsay, je suis un vrai socialiste, un ouvrier : je l’ai invité au bistrot prendre un café.
    Quand vous avez un problème avec la politique étrangère, faites-moi signe, je sais comment m’y prendre, avec ces gens-là.
    Question du Point : Que pensez-vous de l’attitude occidentale à l’égard de la Russie ?
    Notez que le journaliste ne lui demande pas ce qu’il pense de l’attitude de la Russie à l’égard de l’Occident. Le problème, ce sont les Occidentaux. Quoi qu’il arrive, c’est toujours notre faute.
    Michel Rocard : Cela remonte à 1991. Boris Eltsine annonce au monde qu’il met fin au pacte de Varsovie. La suppression du pacte de Varsovie pose la question de l’utilité du Pacte atlantique. Et là, l’Occident commet une erreur tragique. Eltsine ne reçoit aucune réponse. Rien. Silence absolu. Six mois plus tard, le président américain réagit, au nom de l’OTAN — mais sans avoir consulté aucun de ses membres — pour dire en substance aux Russes : « C’est bien d’avoir abandonné le communisme et le pacte de Varsovie ; mais vous restez russes et, par conséquent, nous restons méfiants, nous allons donc étendre le Pacte atlantique jusqu’à vos frontières, et même incorporer d’ancienne républiques de l’Union soviétique, les trois pays baltes. » L’insulte. La gifle. Le menace. Vladimir Poutine l’a vécu comme une humiliation. […] Dans l’agressivité russe, il n’y a pas que la volonté de se défendre, il y a aussi le refus de l’offense, la volonté de contre-insulter.
    Là, on tombe carrément dans l’histoire de la Russie contemporaine vue par Pif le Chien. Rien n’est vrai dans les salades de Michel Rocard. Les faits sont faux, et l’interprétation est outrageusement biaisée en faveur des intérêts russes et contre les intérêts français.
    Non seulement les Occidentaux n’ont pas « insulté » Poutine (on se demande bien en quoi le fait, pour des Européens, de maintenir et d’étendre une alliance militaire entre eux serait une « insulte » à la Russie), mais dans un premier temps, il a été question que la Russie rejoigne l’OTAN. Une structure de coopération spécifique a même été créée, et s’est réunie à plusieurs reprises.
    Ce n’est qu’après l’invasion de la Crimée que ce Conseil OTAN-Russie a été suspendu ! Bien sûr, la propagande russe passe soigneusement ces événements sous silence… et Rocard restitue mot à mot le discours de propagande de Moscou destiné à la France.
    Contrairement à ce que prétend Rocard, l’OTAN a longuement traîné les pieds avant d’accepter la demande d’adhésion des nouveaux membres d’Europe centrale. Lesquels avaient d’excellentes raisons de craindre leur voisin en raison des agressions militaires, des manoeuvres de guerre hybride et des menaces de la Russie contre la Géorgie, les pays baltes, la Pologne, la Finlande, la Suède, la Norvège, le Danemark et la Biélorussie. Sans oublier l’Ukraine, naturellement.
    Changer les frontières d’un pays voisin par la force militaire, en violation du droit international et pour la première fois depuis 1945, ce n’est pour Rocard, qu’une « contre-insulte »… en réponse à une insulte imaginaire.
    Question du Point : Et puis, il y a l’Ukraine. Peut-on parler de provocation occidentale ?
    Pas du tout orienté, comme question… La Russie annexe une partie de l’Ukraine, en occupe une autre et fait 10 000 morts, mais le vrai sujet, pour Le Point, est : peut-on parler de provocation occidentale ?
    Michel Rocard : Oui, nos diplomates, et plus encore nos journalistes, ont oublié l’histoire. On a habillé l’Ukraine en peuple opprimé, en Etat potentiellement indépendant. Or l’Ukraine, sur deux millénaires, doit avoir dix-sept jours d’existence comme Etat indépendant ! Elle n’était pas un pays constitué, et qui faisait partie des composantes de l’Union soviétique. Et l’Empire est né là, à Kiev. […] On doit faire passer le message qu’on s’est trompés.
    Comme je ne peux pas m’imaginer qu’un ex-Premier ministre de la France ignore à ce point l’histoire (justement), je suis obligé d’en conclure que Michel Rocard est un menteur.
    L’Ukraine, Etat « potentiellement indépendant » ? « Pas un pays constitué » ? « Indépendant pendant 17 jours depuis deux millénaires » ? L’Ukraine est un Etat indépendant depuis 1991 ! Suite au traité signé avec la Russie et la Biélorussie, qui a matérialisé la fin de l’Union soviétique ! L’Ukraine est membre de plein droit de l’ONU ! et ce depuis 1945, au passage…
    S’il y a une ambassade d’Ukraine à Paris, c’est sûrement que la France s’est « trompée » ! A moins que des commandos ukrainiens ne se soient clandestinement emparés d’un immeuble à Paris, et hissé leur drapeau au fronton d’une fausse ambassade ?
    Mais évidemment, Vladimir Poutine, lui, répète à qui veut l’entendre, en dépit de la réalité juridique, politique, historique et ethnique, que l’Ukraine n’existe pas, que ce n’est pas un pays, tout juste un « territoire ». Et le caniche Rocard répète : l’Ukraine n’est pas un pays constitué. L’Ukraine n’est pas opprimée, juste attaquée et envahie. Heureusement que Rocard est de gauche, heureusement que la gauche a vocation à défendre les opprimés !
    Il faut classer le réchauffement climatique et les grandes épidémies comme des menaces pour la sécurité internationale. […] On peut donner une traduction juridique à tous ces engagements. La judiciarisation des problèmes de criminalité climatique internationale commence.
    S’inquiéter de l’invasion migratoire de l’Europe, c’est de la xénophobie. En revanche, il est tout à fait nécessaire d’inventer (et de poursuivre) des crimes imaginaires : la criminalité climatique internationale, c’est nouveau, ça vient de sortir…
    Le mandat du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon finit dans moins de deux ans, et le « tour » veut que la zone devant fournir le prochain soit l’Europe de l’Est. Compte tenu de ce qui s’est passé en Europe de l’Est, de son désintérêt pour toute diplomatie internationale, de son attachement viscéral à l’OTAN et aux Américains, de sa volonté de réduire l’Union européenne à une grande Suisse et vu les personnels qui gouvernement dans ces pays, on a neuf chances sur dix d’avoir comme prochain secrétaire général un bureaucrate ex-KGB sorti d’un de ces pays. Les milieux « sérieux » de la planète commencent à se demander s’il ne serait pas temps de modifier les procédures pour ouvrir le champ de recrutement. Il reste des choses à faire pour un pays qui aurait des ambitions et voudrait recouvrer sa fierté…
    Ce mépris manifeste à l’égard des pays d’Europe de l’Est, qui ont infiniment plus souffert que la France des crimes du communisme et du nazisme, et qui connaissent en conséquence le prix de la liberté, ce n’est pas non plus de la xénophobie…
    Quelle horreur, si l’Union européenne se mettait à ressembler à une grande Suisse, en effet ! La Suisse, pays prospère, en paix, respecté dans le monde entier, dépourvu de chômage, bénéficiant de salaires parmi les plus élevés de la planète, doté d’un système éducatif et d’un système de santé très performants, pays ouvert sur le monde, pays démocratique, pays protégeant jalousement la liberté de ses citoyens, mais quelle épouvantable perspective !…
    Ca non plus, ça n’est pas de la xénophobie, ce mépris et cette ignorance manifestes d’un ponte politicien franchouillard envers la Suisse…
    Ca ne dérange pas Rocard de dire une chose et son contraire dans le même souffle, de prétendre que les pays d’Europe de l’Est se désintéressent de toute diplomatie internationale tout en étant attachés à l’OTAN et aux Américains. Quand des crétins d’étrangers ont une politique étrangère qui déplaît à Monsieur Rocard, eh bien ils n’ont pas de politique étrangère, c’est aussi simple que ça.
    Rocard fait mine de craindre que le prochain secrétaire général de l’ONU soit un « bureaucrate ex-KGB » issu des pays de l’Est, mais il répercute honteusement les mensonges d’un vrai bureaucrate qui est véritablement un ancien du KGB, Vladimir Poutine, qui mène une politique étrangère agressive et anti-occidentale avec les procédés du KGB, provoquant la réprobation massive des membres de l’ONU !
    Une fois de plus, on voit ici le mépris des démocrates à géométrie variable : lorsque les règles ne leur conviennent pas, ils en appellent aux « milieux sérieux de la planète » (eux et leurs amis) pour les modifier dans le sens qui les arrange.
    Et Rocard termine avec une phrase énigmatique, où il semble soutenir, pour la direction de l’ONU, « un pays qui aurait des ambitions et voudrait recouvrer sa fierté »… juste après avoir passé de la pommade dans le dos à Poutine… lequel « a rendu sa fierté à la Russie », comme nous le rappelle trois fois par jour la propagande du régime… Il y aurait donc les mauvais bureaucrates ex-KGB, ceux qui sont proches des Etats-Unis, et les bons bureaucrates ex-KGB, ceux qui ont gardé les moeurs et la mentalité du KGB.
    A part ça, Rocard, c’était la « deuxième gauche », et un fabuleux homme d’Etat dont l’action nous a beaucoup manqué. Quelle arnaque !

  33. « Tu vas apprendre à baratiner, tu vas apprendre en fait à parasiter les autres, les empêcher de créer… Dans ces conditions j’ai honte… Tu te démerderas pour financer tes études ! »
    Yves Rocard à son fils Michel qui lui annonce qu’il ne veut pas faire l’X mais plutôt Sciences Po…

  34. Le peuple français d’Algérie qui y était né et avait construit ce pays avait le droit d’y rester. Rocard, porteur de valises du FLN, au nom de la doxa socialiste, a aidé l’ennemi à l’en chasser. Il a commis un crime inexpiable contre la nation française. On ne le lui pardonnera jamais.
    Merci de me décompter aussi de l’unanimité.

  35. calamity jane

    Michel Rocard, Elie Wiesel partis le même jour !
    C’est Tonton qui doit être embarrassé avec son admiration pour le second !
    Sinon, pour le premier c’est peine que d’entendre les vocalises des socialistes sur sa dépouille… les corbeaux de l’épitaphe !

  36. Incroyable ce que la ‘tontonmania’ masquait : le cynisme, la manipulation, un historique personnel douteux. Mitterrand aurait donc nommé Rocard, non pas pour le bien de la France, mais pour le briser ! Ensuite il le vire et, pour le bien de la France, cette fois-ci, il nomme Edith Cresson Premier ministre. Bonne pioche, elle n’est restée que dix mois au gouvernement. Bravo Tonton, ça c’est de la politique de haute volée.

  37. J’ai appris que le camarade Rocard aurait obtenu le privilège de bénéficier d’un hommage national aux Invalides.
    Rien que ça. Pourquoi s’en priver, n’est-ce pas ? J’espère qu’il n’a pas ajouté à sa commande un tombeau en porphyre rouge et qu’il a bien pensé à régler la petite note des festivités.
    Tous ces gens se comportent comme des pharaons et après ils vont encore se plaindre que le populisme gagne du terrain…

  38. @Exilé
    La météo capricieuse favorise peut-être la fermentation précoce du purin.
    Et dans votre cas, on aurait même quelques doutes sur la matière de base. Parce que c’est ce que vous exhalez.
    En soulignant « porteur de valise » vous indiquez clairement que cette sortie imbécile vous est inspirée par des lectures bien particulières.
    Comme d’autres, Rocard s’est élevé contre les déplacements de populations et la pratique de la torture en Algérie.
    C’est son honneur.

  39. @ Trengalon
    Il y a des raisons de vous « décompter aussi de l’unanimité ». Ne serait-ce que votre ignorance crasse.
    Rocard n’était justement pas un héraut de ce que vous appelez sottement « la doxa socialiste ». C’est idiot.
    C’est précisément un gouvernement (Mollet) SFIO qui s’est fourvoyé dans la guerre d’Algérie.
    Et c’est de Gaulle ramené au pouvoir à l’instigation des militaires et des colons partisans de « l’Algérie française », pour garder l’Algérie dans le giron français, qui a décidé d’initier le processus qui devait conduire aux accords d’Evian.
    C’est l’histoire toute simple. On pense ce qu’on veut de ces épisodes, mais ça serait mieux de s’abstenir de les trafiquer.
    Quand on a un rapport si ténu à l’histoire récente de son pays, il vaudrait mieux faire profil bas.
    Et le « On ne le lui pardonnera jamais ». Quelle emphase, quelle enflure. C’est qui, on ?

  40. hameau dans les nuages

    @ Denis Monod-Broca
    Les camps de regroupement décrits par Rocard : foutaises et bourrage de crâne…
    http://babelouedstory.com/bibliographies/camps_de_regroupement/camps_de_regroupement.html
    Michel Rocard a lutté contre la torture… faite au FLN terroriste. Que les choses soient dites.
    Il est vrai qu’actuellement Abdeslam a une salle de sport attitrée dans sa prison :
    http://www.lepoint.fr/societe/salah-abdeslam-beneficie-d-une-salle-de-sport-privee-en-prison-03-07-2016-2051520_23.php
    Ah ! l’unanimité construite et déclarée comme telle…

  41. Franck Boizard

    Sûrement encore un symptôme de la coupure entre les Français ordinaires et les nuées supérieures que fréquente notre hôte : je ne peux vraiment pas dire que je sente autour de moi un immense chagrin du décès de Michel Rocard.
    Il faut dire que les premiers mots dès qu’on évoque le sujet sont invariablement : « Rocard ? L’inventeur de la CSG et du RMI… »
    Ceci explique sans doute cela.
    Comme les gens de la haute nous le répètent sans se lasser, les gens du bas n’ont pas de cœur, pas de cerveau et pas d’âme.

  42. Il était honnête ; profondément honnête ; pas du genre à piquer dans la caisse, à planquer sa famille ; ses enfants il est vrai n’avaient pas besoin de ça.
    Et il était drôle ; ma première rencontre avec lui a duré une journée. Venu dans un département pour y rencontrer les « forces vives » et tenir une réunion le soir il avait préféré ma voiture (je couvrais son déplacement pour mon journal) à celle du patron socialiste du département ; nous avions ainsi passé la journée ensemble et après les premiers moments très sérieux nous avions parlé de tout, de rien et beaucoup ri.
    Une des dernières fois où je l’ai vu il m’avait raconté avec un vrai bonheur que lui qui avait un peu peur des chats dormait désormais avec quelques culottés qui s’installaient jusque contre son visage ; il fallait voir son air de bonheur quand il racontait cela… Sa dernière épouse Sylvie a fait de lui un militant exemplaire de la cause animale allant même jusqu’à manifester devant les arènes de Dax contre cet ignoble assassinat qu’est la corrida.
    Il n’avait pas seulement une intelligence supérieure il avait aussi un coeur. C’est sans doute ce qui dérangeait souvent ses adversaires pour qui il était un OPNI (objet politique non identifié ; désolée je n’ai pas résisté à la tentation de ce jeu de mots).

  43. Philip_Marlowe

    Pourtant du domaine régalien du Président, accordée par François Mitterrand du bout des lèvres avec condescendance, la demande de Michel Rocard de réformer les services secrets fut suivie d’effets. Il la conduisit et, à la fin de celle-ci, parmi d’autres avantages, les rapports envoyés par ceux-ci au Premier ministre furent enfin intelligibles, ce qui augmenta fortement leur utilité.
    À côté de succès indéniables et visibles, tels que le rétablissement de la paix civile en Nouvelle-Calédonie, Michel Rocard ne dédaignait pas se frotter à des tâches moins visibles, que d’autres auraient trouvées ingrates et peu perceptibles par leur électorat, donc insuffisamment rémunératrices, en quelque sorte, pour eux. C’est là la grandeur de ce monsieur, que certains peinent à voir, le souci du bien public.
    La politique, c’est aussi s’occuper des détails. Se soucier de repeindre les cages d’escalier n’est pas un signe de bassesse.

  44. Il est lamentable qu’en France il ne soit pas possible d’évoquer des faits historiques sans se faire traiter de noms d’oiseaux et autres grossièretés sous le prétexte que l’on s’écarte de la doxa véhiculée ad nauseam par la propagande officielle.
    Cette période de notre histoire a été douloureuse, elle ne saurait se résumer selon un schéma sommaire excluant les nuances à une opposition entre un infâme pouvoir colonial et de gentils Algériens, qui n’auraient que subi divers sévices de la part d’une armée française sadique sans en avoir jamais exercé de similaires voire de pires de leur côté.
    Pour faire court, rappelons que cette guerre présentée comme une guerre d’indépendance ou de libération était en réalité une guerre de type révolutionnaire, comme celle qui sera pratiquée plus tard au Viêt Nam, dans le cadre plus général de l’affrontement entre l’Occident et le bloc communiste, ce que l’on oublie trop souvent.
    Il faut rappeler que les activistes du FLN étaient minoritaires dans la population, population dont le ralliement, dans le cadre d’une guerre de type révolutionnaire ne peut se faire, faute d’adhésion spontanée, que par la terreur.
    Il était donc logique que les militaires français – à l’instigation de théoriciens comme Roger Trinquier et David Galula dont les militaires étasuniens ont repris les travaux – aient cherché à prendre le contrôle des populations afin de les soustraire au FLN afin également de les protéger quand elles étaient menacées par ses exactions, ce que l’on a tendance à occulter.
    Ce principe des villages protégés a été repris au Viêt Nam par les Étasuniens.
    Ceux qui montent en épingle des faits de tortures ou d’exécutions sommaires, sans nécessairement avoir eu connaissance de leur contexte susceptible de les expliquer, semblent ignorer qu’une guerre entraîne un certain nombre de situations dramatiques.
    Quand les terroristes du FLN ont commencé à commettre leurs crimes, ces derniers étaient traités selon les procédures judiciaires classiques, ce qui a vite conduit à un engorgement des tribunaux. Le gouvernement (de gauche) de l’époque a alors été obligé de faire appel à l’Armée qui a obéi à ses ordres, en tout légalisme.
    Rappelons aussi que les pouvoirs spéciaux et la suspension de quasiment toutes les libertés individuelles en Algérie ont été votés par des élus de gauche…
    Le fait d’avoir réduit les camps de regroupement à des camps de concentration comme l’a laissé entendre Rocard n’est pas très honnête, mais le plus grave est qu’il a pris ce parti en pleine guerre, sans en posséder les tenants et les aboutissants militaires.
    Dans un tel cas, on ne critique pas son pays, quoi que l’on puisse penser.
    Un tel comportement en 1917 aurait valu à son auteur douze balles dans la peau. Enfin six seulement selon le mot de Clemenceau dans le cas d’une demi-trahison.
    Voir aussi : « Populations rurales algériennes : encadrement socio-administratif et émigration »
    https://cybergeo.revues.org/25580
    Enfin, mais là nous abordons un sujet plus actuel, je demande instamment à tous ceux qui reprennent par facilité et par suivisme un certain nombre de clichés sur ces questions de faire preuve de davantage d’esprit critique, car nous risquons de revivre ces événements, sous une forme à peine différente, avec un terrorisme qui présente dans sa nature, son approche et ses méthodes des similitudes avec le terrorisme employé par le FLN.
    Et les fleurs, les petites bougies et les faux bons sentiments risqueront vite alors d’atteindre leurs limites…

  45. @Diogène
    Les injures ne sont pas des arguments et n’abaissent que ceux qui les profèrent. Votre colère convenue ne convainc de rien.
    Vivre librement, sans en être chassé, dans le pays où on est né, est un Droit de l’Homme élémentaire. Le faire respecter ne contient, en soi, aucune atteinte aux droits des autres personnes vivant dans le même pays.
    Les Droits de l’Homme ne sont pas à géométrie variable.

  46. @Diogène
    « Comme d’autres, Rocard s’est élevé contre les déplacements de populations et la pratique de la torture en Algérie. »
    Il s’est élevé contre Mitterrand qui était pour la lutte contre le FLN et il ne s’est pas élevé contre le FLN bien au contraire.
    Il ne s’est pas élevé et il s’est fait tout petit quand les Juifs, les Harkis et les Chrétiens ont été obligés de quitter la terre de leurs ancêtres. Les déplacements de population font partie de la stratégie globale de l’Internationale Socialiste.

  47. Xavier NEBOUT

    On eut été mieux inspiré de pleurer sur la mort d’Yves Rocard.
    Ce brillant scientifique avait eu le courage se se pencher sur le magnétisme et les sourciers, au grand dam des imbéciles étroits d’esprit et de cerveau.
    Il avait innocemment été à l’encontre du pilier athéiste de la gueuse, et dans notre pays de la liberté de penser, c’est mortel.
    Le fils, le petit, le corbeau des Guignols, a eu le grand mérite de savoir dire qu’on mourait plus vite dans nos « camps de regroupement » qu’à Auschwitz, mais il a par la suite dû oublier.
    A part ça, on lui doit une opposition politicarde à l’augmentation de l’âge de la retraite à un moment où il aurait pu et dû le faire, une vague d’impôts nouveaux et de lois à la française – telle celle concernant les loyers – et la décentralisation qui est une catastrophe dont on n’a pas fini de payer le prix, avec une multiplication de fonctionnaires territoriaux et la porte ouverte à toutes les magouilles en matière de plans d’occupation des sols.
    @Jean Dominique Reffait
    Ravi d’apprendre que vous êtes un admirateur de Jean-Paul Huchon. Elle est bien bonne ! Voilà qui met votre pendule socialiste à l’heure ; vous êtes bien du côté des vauriens avec la dose d’hypocrisie qui sied à l’intello de gauche.
    Dans la même veine, on n’oubliera pas que M. Rocard aura été un champion du cumul de rémunérations, retraites et indemnités de fonctions diverses et avariées.

  48. @Trengalon
    « Vivre librement, sans en être chassé, dans le pays où on est né, est un Droit de l’Homme élémentaire. »
    Vous nous la baillez belle.
    Il faudrait expliquer ça aux « indigènes » de cette terre, réduits au dernier degré de chosification durant la présence française en Algérie.
    Comme c’est mignon de vous lire, convoquant « un Droit de l’Homme ». Et les autres ?
    Si vous pensez que le fait de s’élever contre la situation qui était faite aux Algériens constitue une négation du droit des colons à rester là-bas, c’est que vous ne comprendrez jamais à rien.
    Il fallait vous attendre pour apprendre que le « peuple français d’Algérie avait construit ce pays ». Ce qui est une rhétorique idiote. Hé, il y avait, quoi qu’on en pense, une Algérie et des Algériens avant 1830.
    Même le dernier des ignorants se doit de l’imaginer. Faites donc un petit effort.

  49. Franck Boizard

    On se croirait à Politic Academy ou à l’Ecole des Fans !
    C’est toujours le même sketch sur ce blog dès qu’on parle d’un politicien, on croirait que la question à se poser est « L’inviterais-je au mariage de ma fille ? ».
    Mais ce n’est pas du tout la bonne question. Si les commentateurs de ce blog sont représentatifs de l’électorat, c’est facile de comprendre pourquoi on se trimballe des brêles depuis trente ans.
    Très rares sont ceux qui, comme Bob Marchenoir, ont fait une réponse politique.

  50. Le délire créé autour de la disparition de Rocard est digne des funérailles dans l’URSS de la grande époque. Probablement faut-il se rendre de nos jours en Corée du Nord pour jouir d’un tel spectacle.
    Malgré l’évocation que j’ai pu faire de son passé trouble, je reconnais que Michel Rocard n’est pas le pire de tous ceux que l’on a enterrés ou panthéonisés en grande pompe, afin que le peuple français applaudisse avec masochisme à la gloire de ceux à qui le plus souvent il ne doit que nuisances et malheurs.
    Ne doutons pas que Michel Rocard aura bientôt des rues ou des écoles à son nom.
    Mais existe-t-il autant de pays au monde que la France où l’on donne aux rues, au lieu de noms à caractère poétique ou pratique, le nom de personnages pour le moins contestables voire d’authentiques crapules, quand il ne s’agit pas de dates historiques honteuses ?
    Cela suffit-il à transformer un malfaiteur en bienfaiteur de l’humanité ?
    A une époque, alors que je m’intéressais à l’évolution sociologique de la France à travers la réalité telle qu’elle est rapportée par la rubrique des faits divers, j’ai été frappé de constater la fréquence avec laquelle les collèges Louise Michel étaient le théâtre d’incendies criminels.
    Hasard, ou bien lien de cause à effet ?
    Encore un exemple récent :
    http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis/l-annexe-du-college-louise-michel-incendiee-11-05-2002-2003057608.php
    Même des écoles maternelles sont nommées ainsi ! De quoi handicaper pour la vie les enfants qui sortiront de là, il ne faudra pas venir se plaindre ensuite si leur parcours subit quelques chaos.
    Toujours est-il qu’il faut tout de même avoir un grain pour baptiser un collège ou bien un lieu quelconque du nom de cette pétroleuse.
    Mais nous savons ce qu’il en est trop souvent d’une partie de notre personnel politique voire administratif sur ce plan pour nous en étonner.
    Bien entendu, le cas de Louise Michel n’est qu’un exemple parmi d’autres.

  51. hameau dans les nuages

    @Diogène | 04 juillet 2016 à 16:59
    Ce que vous dites est totalement faux, ce que vous appelez l’Algérie était occupé par les ascendants d’Erdogan. Seuls peuvent se revendiquer algériens d’origine les kabyles toujours en lutte actuelle contre le pouvoir d’Alger.
    Hocine Aït Ahmed : « Du temps de la France, l’Algérie, c’était le paradis.

  52. Mary Preud'homme

    @Diogène, 4 juillet 16:59
    « Hé, il y avait, quoi qu’on en pense, une Algérie et des Algériens avant 1830… »
    Nul n’en doute, néanmoins il serait plus juste de relativiser votre remarque, la rapporter à l’histoire du Maghreb et à ces luttes intestines entre clans esclavagistes et autres barbaresques qui avaient été le triste lot de ces pays d’Afrique du Nord avant la colonisation. Invasion et colonisation en ayant été la conséquence directe, en outre facilitées sinon justifiées du fait de rivalités qui perduraient depuis des siècles.
    Quant aux premiers colons, venus d’Andalousie ou d’ailleurs, renseignez-vous, ils avaient été eux-mêmes lésés et dépossédés de leurs terres espagnoles par les mauresques avant de venir planter leurs tentes en AFN, mettre ce pays en valeur, et de quelle façon… Impossible de nier le mérite de ces milliers de colons qui s’échinèrent à défricher une terre ingrate. Et même si tous n’étaient pas indemnes de préjugés à l’égard des arabes et berbères, nombreux furent les colons qui crurent réellement et sincèrement en l’Algérie française. Idem du côté de ceux que vous appelez les indigènes.

  53. Robert Marchenoir

    Encore un détail. Je découvre cette déclaration de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, dans L’Obs :
    Il voulait une cérémonie au temple [protestant], un hommage national aux Invalides avec allocution du président de la République mais aussi de l’ancien secrétaire général de la CFDT, Edmond Maire, et un hommage à Solférino avec intervention du Premier ministre Manuel Valls, de l’historien du PS Alain Bergounioux et de moi-même.
    http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20160703.OBS3856/un-triple-hommage-pour-michel-rocard-qui-reposera-en-corse.html
    C’est cool, quand même, la France. On peut réclamer un hommage national aux Invalides, et avec allocution du président de la République, s’il vous plaît.
    Moi je pensais que les dernières volontés se résumaient à la couleur de la pierre tombale, peut-être à la nature des fleurs apportées pour l’occasion, éventuellement à la récitation de telle ou telle prière.
    Eh bien non. J’apprends que les meilleurs d’entre nous ont la possibilité de réclamer un hommage national aux Invalides. Je serais curieux de savoir dans quelle loi ou grimoire immémorial cela est inscrit.
    Je vais commencer à faire des plans pour mes obsèques. Je sens que ça va être grandiose et qu’on va bien s’amuser.

  54. Xavier NEBOUT

    @Exilé
    La fin de notre empire colonial a entre autres origines : la perte de crédit de la France au Moyen-Orient du fait de de Gaulle qui s’est fait rouler dans la farine par les Anglais, l’énorme bévue du même de Gaulle qui a désavoué Leclerc au bénéfice de cet illustre imbécile de d’Argenlieu, puis l’assassinat de Darlan par les gaullistes et cet autre imbécile à l’orgueil sans bornes que fut Henri d’Astier.
    Darlan était sur une ligne Eurafrique pour imposer notre puissance à l’Europe qu’elle soit allemande ou anglo-américaine…
    D’autre part, le FLN n’a fait que trouver des alliés où il pu comme l’a fait Hô Chi Minh face à une France qui a cumulé toutes les bévues possibles jusqu’à la veille de l’arrivée au pouvoir de de Gaulle alors qu’une issue pacifique était envisageable, mais que notre grand homme a fichue par terre.
    Quant aux horreurs de la guerre, de nos sanglantes représailles de Sétif et autres au massacre des harkis, on ferait aussi bien se taire et de ne surtout pas s’en prendre à une armée qui souvent fait beaucoup mieux que les politicards.
    Toute tentative de résumer les causes du désastre de l’Algérie ne peut que tourner à une sinistre caricature.

  55. Mary Preud'homme

    @Franck Boizard | 04 juillet 2016 à 17:44
    A en juger par le développement sans queue ni tête et cette diarrhée verbale incoercible, c’est indubitablement une réponse politique pur jus !

  56. @ hameau dans les nuages
    « Seuls peuvent se revendiquer algériens d’origine les kabyles toujours en lutte actuelle contre le pouvoir d’Alger »
    Et les Juifs arrivés environ en 70 av JC… qui vécurent en harmonie avec les Berbères (les Numides) ?
    C’est à l’arrivée des Arabes et des Turcs que les choses se sont gâtées…
    Difficile, en tout cas, de résumer sur un blog l’histoire de l’Algérie !!

  57. @Mary Preud’homme
    « Idem du côté de ceux que vous appelez les indigènes »
    Le procédé est malhonnête.
    J’ai mis des guillemets à indigènes et cela n’a pas pu vous échapper.
    D’autre part, si vous entendez écrire une histoire du Maghreb avant 1830, grand bien vous fasse.
    Là n’était pas mon propos.
    L’argument de la « mise en valeur » de ces terres par les colons est spécieux. Ce n’est pas leur mérite qui est en question.
    Admettons que je débarque chez vous, que je refasse les peintures et le carrelage, seul un fou pourrait prétendre de bonne foi que c’est chez moi.
    Le fait est que cette terre appartenait à ces populations et il y a eu dépossession par toutes sortes de moyens, sur lesquels il n’est pas utile de revenir ici.
    Je peux déplorer que des milliers de gens se soient trouver déracinés après Évian, mais je dois relier leur déracinement à un processus historique auquel leurs ascendants et eux-mêmes pour beaucoup, ont été partie prenante. Le point de départ de ce processus que je sache, c’est bien la colonisation de l’Algérie.
    L’histoire est tragique et on ne perd jamais à la lucidité.

  58. @Mary Preud’homme
    Rappelons tout de même que s’il y avait avant 1830 des habitants dans ce qui est devenu par la suite l’Algérie – mot et réalité de création française – ceux-ci répartis en diverses tribus étaient alors placés sous la tutelle de l’Empire ottoman à travers sa succursale la Régence d’Alger, qui n’était qu’une province et non pas un Etat constitué.
    D’une certaine manière, les Algériens doivent à la France – entre autres bienfaits – le fait d’avoir été libérés du joug…

  59. Robert Marchenoir

    @Mary Preud’homme | 04 juillet 2016 à 19:33
    « A en juger par le développement sans queue ni tête et cette diarrhée verbale incoercible, c’est indubitablement une réponse politique pur jus ! »

    Ah, je vois que la maman du commissaire est en mode troll. Eh bien maman, si vous voulez jouer, on sera deux. Moi je m’adapte, hein. Avec les gens intelligents j’ai des conversations intelligentes, avec les gens gentils j’ai des conversations aimables, et avec les têtes de pioche, je latte.
    Nous voyons donc ici que la maman du commissaire est techniquement ce qu’on appelle une illettrée, puisqu’elle est incapable de comprendre un texte simple de plus d’une dizaine de lignes.
    Pire : elle est trop fatiguée pour aller jusqu’au bout, et trop vaniteuse pour ne pas la boucler quand ça ne l’intéresse pas.
    De mon temps, les gens connaissaient leur place. Les idiots qui étaient incapables de comprendre le dictionnaire ne prétendaient pas que c’était la faute de l’auteur du dictionnaire, les vielleux n’essayaient pas d’expliquer qu’il y avait trop de notes dans les opéras, les gardes-champêtres ne trollaient pas le curé pour lui expliquer qu’il y avait trop de pages dans la Bible, et le pêcheur de morue abstinent n’essayait pas d’expliquer au vigneron que son vin était vendangé trop tard.
    Aujourd’hui nous avons Internet, et les mamans de commissaires tiennent le bouquin à l’envers, tout en envoyant un mail de réclamations à l’éditeur parce qu’il est mal imprimé.
    Continuez à lire vos contraventions, ça c’est de votre niveau. Et laissez les conversations sérieuses aux grandes personnes.

  60. Le billet parle du décès de Michel Rocard et de son parcours politique et nous avons droit à une leçon d’histoire de l’Algérie revue et fortement corrigée par des historiens autoproclamés qui nous déversent leurs thèses révisionnistes.
    Pour certains ici tous les billets sont bons pour nous prendre la tête avec leurs vieilles rancunes et leurs obsessions. Consternant !

  61. @ Catherine A | 04 juillet 2016 à 14:02
    « Il était honnête ; profondément honnête ; pas du genre à piquer dans la caisse, à planquer sa famille ; ses enfants il est vrai n’avaient pas besoin de ça. »
    Vous aviez sans doute les yeux de Chimène, et puis utiliser votre véhicule et votre présence, c’est un artifice bien connu, cela fait tellement peuple, là je taquine un peu.
    Ensuite, je me souviens d’un reportage sur les exploits d’un grand pétrolier et de ses largesses, je reverrai toujours cette image du journaliste qui demandait à Michel Rocard si celui-ci possédait bien une carte personnelle pour ses propres besoins en carburant, je l’ai vu s’échapper comme un enfant pris la main dans le pot de confiture. C’est resté ancré dans ma mémoire. C’est peu sans doute…
    De Gaulle à Londres prenait le soin de différencier ses factures de nettoyage afin de s’acquitter de ses effets strictement personnels.
    Je ne vais pas juger l’un par rapport à l’autre, le second nous a sauvés, sans doute avait-il quelques défauts, Yvonne aussi payait ses courses quand elle recevait dans ses appartements privés à déjeuner.
    Je passe sur la cérémonie voulue par Charles de Gaulle pour son enterrement, il y avait pensé lui aussi.

  62. Mary Preud'homme

    @ Robert Marchenoir | 04 juillet 2016 à 20:59
    Comme disait ma mère aristocrate qui m’a fort bien élevée :
    « la caque sent toujours le hareng »
    Je n’en dirai pas autant de la vôtre, question éducation hélas ! Comme quoi l’intelligence n’est pas tout dans la vie…

  63. Herman Kerhost

    Faut pas faire ch… Bob Marchenoir, quand il rédige son commentaire…
    A déguster avec un bon bordeaux !

  64. @ Trengalon |e 04 juillet 2016 à 10:05
    « Rocard, porteur de valises du FLN, au nom de la doxa socialiste, a aidé l’ennemi à l’en chasser. Il a commis un crime inexpiable contre la nation française. On ne le lui pardonnera jamais »
    Comme Exilé vous proférez cette contre-vérité d’un Rocard porteur de valises du FLN, mais comme lui vous vous gardez bien de donner vos sources permettant d’accréditer, ou même de supputer votre honteuse assertion.
    Vous pouvez condamner, pour de bonnes ou mauvaises raisons, les positions de Michel Rocard lors de la guerre d’Algérie, ainsi que son parcours et ses idées politiques ultérieures. Mais recourir à ce type de mensonge pour le discréditer, c’est moralement une infamie et juridiquement cela s’appelle une diffamation.
    @ Xavier NEBOUT |e 04 juillet 2016 à 18:49
    « …l’énorme bévue du même de Gaulle qui a désavoué Leclerc au bénéfice de cet illustre imbécile de d’Argenlieu »
    Totalement d’accord avec vous sur ce propos, nommer Leclerc chef militaire – fort clairvoyant, et qui pouvait arriver à une solution négociée – en Indochine et quasi conjointement d’Argenlieu – un « moine soldat » rêvant de restaurer là notre grandeur coloniale relevant d’un passé révolu – gouverneur d’Indochine, était pour le moins contradictoire : énorme bévue par méconnaissance de la situation ? calcul cynique style « avoir deux fers au feu « ?
    « …du même de Gaulle……..puis l’assassinat de Darlan par les gaullistes… »
    Certes on est loin de connaître tous les ressorts occultes de cette affaire, mais il semble bien que l’instigateur roué de ce meurtre fut Winston Churchill. Ce dernier vouait une haine tenace à Darlan – entre autres pour son attitude et ses responsabilités politiques en 41/42 à Vichy – et son astuce pour cela, fut de manipuler/utiliser de jeunes idéalistes royalistes et certains catholiques de droite. Lire ou relire sur ce sujet « Les coups tordus de Churchill « par feu Bob Maloubier, expert en matière de services spéciaux et qui connut très bien l’Alger de cette époque.
    @ Achille & Savonarole
    Je bats ma coulpe pour avoir confondu une des oeuvres majeures de L-F Céline avec un des deux très grands films de Michael Cimino. Heureusement que Madame Bilger a corrigé ma bévue, et bien évidemment je l’en remercie.

  65. @Robert Marchenoir 4.7.16 – 20.59 Achille 4.7.16 – 21.58
    Merci messieurs pour cet acte de clairvoyance plein de bon sens !

  66. sylvain @ Trekker

    @Trekker | 05 juillet 2016 à 00:57
    On peut accoler le mot diffamation à tout ce qui ne rentre pas dans le registre du politiquement correct, de la pensée unique de gauche et ses lois vichystes.
    Dire que l’Islam est une religion moyenâgeuse, guerrière, criminelle, et hop ! diffamation, calomnie, racisme, etc.
    Dire que l’homosexualité est une tendance sexuelle anormale et hop ! discrimination insulte injure homophobe !
    Par contre dire et écrire à longueur de temps que les gens de droite sont réacs racistes fachos collabos etc., et hop ! vous aurez tous les éloges possibles des gauchistes des lèche-babouches, tous ces vrais fachos de la pensée unique imposée par l’idéologie gauchiste experte en diffamations diverses variées et avariées.

  67. Le PSU c’était un peu le contraire du Canada Dry. Il changeait le look du socialisme traditionnel, il y apportait une forme de contestation, mais il conservait intactes les croyances marxistes. Les bobos en sont les héritiers, en persistant à vouloir que l’individu trouve son salut dans un collectivisme moral et obligatoire organisé d’en haut.
    Je trouve un parfum de nostalgie et d’illusion à ces photos en noir et blanc qui nous rappellent le temps où les intellectuels jetaient un regard indulgent sur Mao, et qui réussiraient presque à nous faire croire que Camus et Sartre étaient du même bord, comme si « l’homme révolté » avait pu être marxiste.

  68. @Trekker
    Comme Exilé vous proférez cette contre-vérité d’un Rocard porteur de valises du FLN (…)
    Vous jouez sur les mots.
    Oui ou non Michel Rocard a-t-il accepté le fait d’avoir été rangé parmi ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait partie de cette catégorie, même si tous n’ont pas transporté de manière physique des valises pleines d’argent ou d’armes ?
    Oui ou non a-t-il pris le parti de ce qu’il fallait bien appeler l’ennemi ?
    Je rappelle qu’en 1944 des gens qui n’ont pas collaboré avec l’occupant mais qui se sont contentés d’observer simplement une forme de neutralité qui a été jugée bienveillante ont dû répondre de cette attitude.
    Avec Rocard, le stade de la neutralité a été dépassé.

  69. Xavier NEBOUT

    @Trekker
    Sur l’assassinat de Darlan, je vous recommande le livre de Bernard de Boishéraud que l’on trouve sur Internet.
    L’assassinat de Darlan a été décidé en petit comité sous l’égide du comte de Paris après que la négociation avait avorté par la faute de d’Astier de La Vigerie en état de maladie mentale et ne voulant pas s’adresser à un simple général de brigade.
    Ceci dit, Darlan était bien le pire ennemi que l’Angleterre ait à redouter à l’issue d’une défaite allemande alors inéluctable, tant elle n’aura eu de cesse de se battre contre la France, et là de manière évidente, avec l’aide de de Gaulle qui fit passer son ambition personnelle avant les intérêts de son pays.
    Dans l’échange de ses intérêts contre ceux de l’Angleterre, de Gaulle fut un traître à la solde de Churchill.
    Avec Darlan, c’était la grandeur de la France retrouvée et réconciliée à la fin de la guerre, avec l’aide des Américains, sans de Gaulle ni les communistes, avec un Commonwealth à la française dont l’Angleterre ne voulait surtout pas, et avec lequel les Américains se seraient accommodés en alternative au communisme.

  70. sbriglia@RM et Mary P.

    Excellente la réplique de Robert Marchenoir ! On se croirait dans un film d’Audiard ! Mary, je vous apprécie et j’ai toujours grand plaisir à vous lire : vous êtes une femme de caractère mais parfois il ne faut pas toucher au grisbi sinon vous vous attirez la phrase culte !
    On peut penser ce qu’on veut de Robert Marchenoir : aucun sur ce blog n’argumente comme lui et il ne lâche jamais sa proie.
    Quand on veut débattre avec lui il faut être au niveau sinon aller à la cueillette des champignons.

  71. @sylvain
    Pas de quoi s’indigner.
    « Dire que l’homosexualité est une tendance sexuelle anormale et hop ! discrimination insulte injure homophobe ! ».
    Vous n’avez pas tort. Ceux qui profèrent de telles âneries sont juste des sots et il n’est pas vraiment nécessaire d’en dire davantage.
    Que voulez-vous, les gens sont méchants avec vous.
    Honnêtement, vous vous prévalez de votre hétérosexualité, très bien.
    Je suis hétéro et je n’ai pas besoin de m’en prévaloir, ni de me justifier.
    Cette liberté doit être laissée à ceux qui n’ont pas cette inclination.
    C’est tout simple.
    Après, on peut encore vous l’expliquer, si vous n’avez toujours pas compris.
    Homosexuel contrarié ? Pour ça il doit sans doute y avoir des groupes de parole. Et ne venez pas nous casser les pieds avec vos démons.
    Pour le caractère moyenâgeux et guerrier de l’islam, je ne peux que vous renvoyer à une étude même sommaire de l’histoire du catholicisme, si vos œillères vous le permettent.

  72. @Exilé
    « Oui ou non Michel Rocard a-t-il accepté le fait d’avoir été rangé parmi ceux qui ».
    Il a fait une demande en ce sens ?
    La vérité, c’est que personne de sérieux n’a mis sur la place publique une accusation aussi stupide. A part J.M. Le Pen il y a deux jours. Mais on dira que c’est Le Pen et tout le monde comprend.
    Et pour ceux dont vous vous rappelez qu’ils ont observé pendant l’occupation une neutralité bla bla bla. Déjà, si vous vous rappelez des comportements des gens pendant l’occupation, ça jette un léger trouble quant au crédit qu’il convient d’accorder à de tels souvenirs. « Je me rappelle », avez-vous dit.
    Mais comment a-t-on fait pour les distinguer, ces personnes dont vous parlez ?
    Avez-vous des noms de personnes ou de lieux ?
    En réalité, vous n’êtes qu’un personnage répugnant et stupide qui ne sait pas quoi inventer pour se rendre intéressant.
    La liberté d’expression a des avantages nombreux. Sa plaie, c’est les ahuris de votre espèce.

  73. @ Exilé & sylvain
    Désolé mais vous jouez sur les mots, vous vous dérobez et même vous appesantissez sur des faits sans aucun rapport avec le sujet que j’évoquais, cela afin de ne pas justifier vos soi-disant sources sur Michel Rocard porteur de valises du FLN. Peut-être mesurez-vous maintenant toute l’infamie, et le mensonger de votre affirmation ?
    Le fait de condamner politiquement les opérations en Algérie d’alors, ce n’était alors nullement une trahison au profit de l’ennemi car nous n’étions pas en guerre officiellement. Vous semblez avoir oublié que de 1954 à 62, ces opérations furent par tous les gouvernements successifs dénommées « opérations de maintien de l’ordre ». Il fallut attendre plus de vingt ans, pour qu’enfin le mot guerre fut employé officiellement !
    A contrario les Français assurant le transit de sommes collectés par le FLN afin d’acheter des armes, étaient bien coupables d’intelligence avec une organisation subversive ayant recours à la violence : réseau Jeanson entre autres.
    A votre aune, les Français condamnant la politique menée en Nouvelle-Calédonie en 1986 / 88 par Chirac-Pasqua-Pons et Lafleur, étaient eux aussi des traîtres à la France.

  74. Mary Preud'homme

    Rédigé par : sbriglia@RM et Mary P. | 05 juillet 2016 à 11:40
    Apparemment mon cher vous confondez phrases cultes et incultes ! De même que votre protégé intarissable sur tous les sujets confond culture et copié-collé…
    Et si je m’étais laissée aller à une réplique de son niveau plutôt que du mien beaucoup plus civilisé, j’aurais sans doute éprouvé un certain triomphalisme sur le moment, mais en même temps pollué cet espace dédié à des échanges sinon toujours courtois, du moins sans vaine polémique. Un savoir-vivre minimum que l’on doit à notre hôte…

  75. Herman Kerhost

    Pas facile d’admettre sa pauvritude quand on a plus fort que soi à qui parler.
    J’ai arrêté de me fâcher avec Robert Marchenoir il y a longtemps, et je bénis le jour où j’ai compris que le plaisir se trouvait ailleurs. Je ne suis pas toujours en phase avec les idées du Monsieur, mais bon sang que ça fait du bien de lire ses commentaires molotov ! Ça réveille grave !
    « Avec les gens intelligents j’ai des conversations intelligentes, avec les gens gentils j’ai des conversations aimables, et avec les têtes de pioche, je latte. »
    Merci a Mary d’avoir provoqué un grand rire explosif sous mon toit. Ne soyez pas meurtrie, prenez plutôt un pas de côté…

  76. Mary Preud´homme est vraiment dans toutes les réponses. Elle va supplanter les obsèques nationales de Rocard.
    (J’ai quand même du mal à croire que Rocard a demandé des obsèques nationales et un hommage aux Invalides. Tout juste n’a-t-il pas refusé la suggestion de ses courtisans en mal de charisme, mais de là à réclamer. Ou alors ce sont les ravages de la maladie)
    Mais qu’a-t-il pris à Pascale Bilger de lui avoir demandé de revenir (aux dires de la concernée) après sa énième démission ?
    Ce blog devient un vrai miroir de l’Assemblée nationale.
    Arrêtez, elle va à nouveau fuguer, mais rassurez-vous, elle n’ira pas loin.
    Vous m’avez lassé… ce qui ne veut pas dire que je démissionne.

  77. @ Herman Kerhost | 05 juillet 2016 à 20:42
    « Avec les gens intelligents j’ai des conversations intelligentes, avec les gens gentils j’ai des conversations aimables, et avec les têtes de pioche, je latte. » (Robert Marchenoir)
    Oui on dirait du Raoul Volfoni dans les Tontons flingueurs, sauf que dans le film, c’est lui qui se prend régulièrement des pains dans la tronche par Fernand Naudin…
    Quand on fait les comptes, ce ne sont pas toujours les plus grandes gueules qui gagnent la partie.
    Et pour la circonstance je donnerais plutôt le point à Mary, en toute objectivité bien sûr ! 🙂

  78. Robert Marchenoir

    Mary Preud’homme | 05 juillet 2016 à 18:20 | 04 juillet 2016 à 22:13 | 04 juillet 2016 à 19:33
    C’est marrant comme une femme mûre, en France, se sent autorisée à :
    1. Insulter un commentateur qui n’a pas prononcé un mot la concernant, sous prétexte qu’un autre (Franck Boizard) a osé dire du bien de ce que la cible de ses invectives avait écrit.
    2. Insulter la mère de ce commentateur pour faire bonne mesure (ce qui est, je suppose, le signe d’un féminisme de bon aloi).
    3. S’abstenir d’apporter la moindre contribution sur le sujet à propos duquel elle cherche querelle à autrui (l’oeuvre de Michel Rocard).
    4. Reprocher ses vices à elle au commentateur qu’elle insulte.
    5. Se vanter d’une prétendue ascendance « aristocratique » (après s’être vantée d’une descendance policière), ce qui est censé lui servir de blanc-seing pour son comportement inqualifiable qui vaudrait, normalement, une paire de claques à une petite fille.
    6. Remettre le couvert pour donner des leçons de « courtoisie » et « d’absence de vaine polémique », après avoir soi-même déclenché une polémique sans objet par pure mesquinerie, parce qu’elle ne supporte pas que son mépris et sa haine pour un autre commentateur ne soient pas universellement partagés.
    C’est un peu comme Rocard qui prétend donner des leçons d’histoire, dans la même phrase où il explique que l’Ukraine n’est pas un pays indépendant. Et qui donne des leçons de « respect » et « d’amour des étrangers » après avoir insulté en bloc les Britanniques, les Suisses et les Européens de l’Est.
    C’est sûr que se contenter d’écrire : « A en juger par le développement sans queue ni tête et cette diarrhée verbale incoercible, c’est indubitablement une réponse politique pur jus », en guise de réponse à un travail de cinq ou six pages étayé sur de nombreux documents, de nature à alimenter le débat sur le sujet du jour, c’est le signe d’une courtoisie sans faille et d’un mépris de toute vaine polémique.
    Le fait même que de tels comportements puissent se rencontrer ailleurs que chez des voyous manifestes, le fait même qu’on puisse les trouver chez des gens capables de s’exprimer d’une manière qui dénote un certain niveau social, le fait qu’ils se produisent sur un blog d’une certaine tenue et non sur la page Facebook d’un adolescent ou d’un rappeur, le fait qu’ils se manifestent chez une femme et de surcroît une femme d’un certain âge, montrent à quel point la société française est atteinte de pourriture morale avancée.

  79. Xavier NEBOUT

    @Exilé
    Vous dénoncez en fait un travers de la république : l’impossibilité en état de guerre de donner publiquement raison à l’ennemi même si on le pense, et puisqu’on est en république, l’impossibilité pour un homme public de le dire à qui que ce soit.
    Tout le monde savait bien que le maintien de l’Algérie en France était intenable, et qu’il fallait trouver un mode d’association.

  80. @ Robert Marchenoir | 04 juillet 2016 à 18:45
    Il faut reconnaître que Robert est le Sumo par excellence, qui plus est j’adore leur excellent Nikka.

  81. @ Xavier NEBOUT |e 05 juillet 2016 à 10:30
    J’ai lu comme vous le livre de Bernard de Boishéraud, mais je pense qu’il fait fausse route en toute bonne foi sur l’assassinat de Darlan. J’avais omis dans mon précédent post de souligner le rôle d’intermédiaire (conscient ou inconscient ?) du comte de Paris, entre les services secrets britanniques (SOE ou plus certainement MI6) et les conjurés royalistes qu’ils abandonnèrent après ce meurtre.
    Cette affaire porte bien la marque des actions les plus tordues initiées par Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale, et mise en oeuvre par ses services secrets (Mi 6, un certain département du Foreing Office, etc.). Voir entre autres comment ils ont manipulé l’amiral Canaris, toujours par des intermédiaires non officiellement liés à eux, et sans parler de Rudolf Hess… qu’ils firent assassiner via un commando des SAS, après plus de quarante ans de détention, quand Gorbatchev voulut alors libérer ce vieillard !
    @ Xavier NEBOUT |e 06 juillet 2016 à 11:46
    Totalement d’accord avec votre propos sur l’Algérie, et cette guerre stupide que mena la France de 1954 à 62. Ne pas oublier que son initiateur de fait fut un certain François Mitterrand, cela lors de la réunion début novembre 1954 à Batna qu’il initia avec les responsables militaires et politiques. Edifiant, il refusa de faire mentionner dans son compte rendu officiel, concernant les suspects alors arrêtés, « Vous les fusillez » : cette consigne ouvrit le début de toutes les exactions ultérieures (cf le général Beaufre). Sous le même Mitterrand ministre de la Justice en 56 / 57, le nombre des guillotinés à Alger atteignit son apogée.

  82. Mary Preud'homme

    @ Giuseppe | 06 juillet 2016 à 13:34
    Encore un qui aime les Sumo gonflables ! Grande gueule dans le virtuel mais plus personne dans le réel ! Normal ça se dégonfle et ça chiale à la première égratignure !

  83. @ Trekker
    D’accord sur tout, sauf que pour Canaris il n’était nul besoin que les Anglais se livrent à une « manipulation », c’était un authentique résistant au nazisme, mais il a trahi son pays et fut pendu.
    Brown, Anthony Cave. The secret servant : The Secret Life of Sir Stewart Menzies, Spymaster to Winston Churchill. MacMillan, New York – 1987
    « Le rapprochement de Canaris avec les alliés était tellement efficace que les Russes craignant une alliance anti-soviétique ordonnèrent à Kim Philby d’établir un plan pour assassiner Canaris. Kim Philby demanda à Menzies l’autorisation pour cette exécution (qui lui refusa).
    Certains spécialistes considèrent que l’apport de Canaris fut au moins aussi précieux que celui d’Ultra et que la conjonction des deux donna aux alliés un avantage décisif. »

  84. Mary, une mauvaise querelle ne doit pas durer indéfiniment.
    Un hurluberlu avait propagé avec humour une fausse citation de Napoléon « une querelle entre deux officiers français sur le champ de bataille ne devrait pas faire plus de 50 000 morts ! »…
    On n’en est pas loin.

  85. @Achille
    J’ai lu des mots durs : révisionnisme, habitants chosifiés, consternant et caetera. Je considère qu’il est un peu de mon devoir de relever la tête quand j’entends ce genre de propos. La liberté d’expression vaut aussi pour moi. Dans une démocratie, un voix vaut un vote et j’ai tout autant le doit de m’exprimer que vous. Le sujet a dévié certes, et alors ? Vous auriez préféré que tout le monde jette des fleurs à Rocard, c’est raté ! L’extrême gauche ne peut pas faire table rase du passé, mission impossible, on n’est pas au cinéma.
    Certes, je n’étais pas à Oran le 5 juillet 1962, toutefois j’ai connu une vieille dame qui était chez elle ce jour-là, rue du Tertre dans le cinquième arrondissement de la wilaya d’Oran où l’on parlait un drôle de patois que je vais parfois mettre entre parenthèses dans la suite du texte. Quand les hommes sont rentrés dans son appartement, ils ont fouillé partout, elle n’était pas une jolie jeune femme (une wouapa), elle n’était plus qu’une vilaine vieille femme (une féa) elle a crié très fort, ils sont partis. Elle vivait seule dans cet appartement qu’elle avait loué toute sa vie. Elle était à la retraite depuis qu’elle avait vendu le fonds de son petit commerce pour payer les études de droit de son fils qu’elle avait eu sur le tard. On est loin des clichés du riche propriétaire terrien qui aurait chosifié ses journaliers ! La vieille dame est restée prostrée deux jours jusqu’à la visite d’un homme qui s’occupaient des personnes âgées solitaires. Elle a enfin accepté de le suivre, quelque chose avait cassé en elle, enfin. C’était probablement l’une des dernières chrétiennes de son quartier. Il a porté une petite valise, elle a pris son sac (le cabasète), ils sont allés à l’aérodrome de la Sénia. Elle ne sait pas combien de temps elle a attendu, elle a fini par entendre son nom, un employé lui a montré la porte d’embarquement pour monter dans un avion. Elle a quitté le pays où elle avait vécu toute sa vie.
    Quelques jours plus tard, je l’ai rencontrée dans la banlieue parisienne, ma mère m’a traduit ce qu’elle disait, le peu de mots qui sortaient de sa bouche fatiguée, je n’ai jamais oublié. Elle s’exprimait dans l’argot des Oranaises, celui qui mélangeait l’espagnol, le français et l’arabe. Dans la wilaya d’Alger, les gens parlaient un autre argot, plus proche du français et du provençal. Vers Bonn, le phrasé avait des consonances françaises, italiennes et siciliennes. Mais je parle d’un peuple qui n’existe plus, d’une culture qui a été diluée et qui se perd, il reste de moins en moins de gens qui ont connu la rue du Tertre à Oran, qui ont vécu là-bas.

  86. @Mary Preud’homme | 06 juillet 2016 à 17:57
    Houlà ! Cela respire le contentieux, transpire le revanchard, l’altercation qui éclabousse et pour finir la frustration rentrée qui déborde.
    Surtout s’éloigner du débat et pour les pieds d’argile s’abstenir.
    Le Tour de France arrive dans la plus belle région du monde (bien sûr), les montagnes sont sublimes, ce jour-là mon noisette est encore meilleur. L’air pur à tous les lacets, la doucitude des habitants, le bonheur sans accrocs.

  87. @ Savonarole | 06 juillet 2016 à 21:36
    Ce n’est pas une querelle mais un lynchage en règle. Avec des spectateurs friands de méchanceté et de coups bas sans risque qui applaudissent et en rajoutent… A vomir !
    Tout ça parce que Mary a ironisé sur les posts interminables de cet individu, notamment l’un d’entre eux constitué pour l’essentiel de liens et de copié-collé. Un pavé qui devait avoisiner les 4000 mots !

  88. calamity jane

    @Robert Marchenoir 23h28
    Enfin un état sans concession de la présence de la madame pseudophobe dans cet espace ; et, ce qui ne gâte rien, écrit par un Monsieur.
    De mémoire, cette madame aimait les tartines indigestes d’un commentateur qui ne pratique plus ici.
    Tout de même, l’étonnement est à son comble lisant qu’elle est aussi capable de dénigrer des patronymes !
    Le coup du « mail à l’éditeur » une vraie perle. 🙂

  89. sbriglia@Achille

    @Achille
    « Et pour la circonstance je donnerais plutôt le point à Mary, en toute objectivité bien sûr ! 🙂 »
    Hélas, hélas, depuis Mary a oublié Flaubert : « la bêtise consiste à vouloir conclure ».
    Encore plus quand le commentaire mérite le carton rouge.

  90. Mary Preud'homme

    @ vamonos | 06 juillet 2016 à 22:09
    Cela sent le vécu. Merci pour ce témoignage fort !
    Oui, pour beaucoup de déracinés l’épreuve fut terrible, qu’il s’agisse de ceux que l’on nommait globalement « pieds-noirs » ou des harkis regroupés dans des camps.

  91. hameau dans les nuages

    @ vamonos | 06 juillet 2016 à 22:09
    C’est terrible de voir les gens répéter bêtement ce que les médias et les livres d’histoire ont écrit. Les colons… les colons… les colons… alors que l’expression « une main devant, une main derrière » décrit bien la situation des pieds noirs arrivant en France métropolitaine, réfugiés chez eux et que la gauche voulait rejeter. J’ai connu mon beau-père jurant en pataouète et faisant mine de cracher sur l’écran de télévision quand apparaissait le général de Gaulle.Trahison.
    Mon épouse réfléchit parfois à retourner « là-bas » pour simplement poser devant le panneau indicateur d’Aïn Tedles, peut-être aussi retrouver son copain d’enfance Daïba et beaucoup pleurer.
    http://i.skyrock.net/0492/56520492/pics/2951877979_1_3.jpg

  92. Mary Preud'homme

    @ sbriglia
    Puisque vous en remettez une couche, permettez-moi d’ajouter que l’impartialité d’Achille est d’autant plus à son honneur que je ne l’ai jamais ménagé, voire parfois égratigné quand nous n’étions pas d’accord !

  93. Herman Kerhost

    @Mary Preud’homme
    À la lecture du post d’Achille il m’a semblé que son objectivité était ironique et qu’il admettait discrètement le contraire mais qu’il ne pouvait soutenir Robert Marchenoir qu’il déteste bien plus que vous.
    Je suis désolé mais le ton employé par Robert Marchenoir ne doit pas faire oublier que sur le fond il a totalement raison. Je ne reviendrai pas dessus, le monsieur a tout dit, violemment peut-être mais dans une forme qui mérite le respect des admirateurs de sublime réplique.
    Il n’est pas compliqué de comprendre la nature de votre premier post où vous l’avez bassement attaqué sur ses écrits sans manifestement vous y être intéressé le plus petitement, la fameuse « diarrhée verbale »… lorsque l’on connaît le climat de vos derniers échanges sur les précédents billets. Votre commentaire n’était donc qu’une pique lancée contre un commentateur qui a eu le malheur de vous remettre à votre place précédemment. Evidemment cela doit laisser un goût amer, mais n’autorise pas pour autant des coups bas comme celui dont vous avez fait usage, admettez-le et votre honneur sera sauf, parce que là, vous vous enfoncez…
    Je ne sais pas ce que vous avez voulu dire par : « Encore un qui aime les Sumo gonflables ! Grande gueule dans le virtuel mais plus personne dans le réel ! Normal ça se dégonfle et ça chiale à la première égratignure ! » mais ça ne sent pas très bon.

  94. @ Herman Kerhost
    « À la lecture du post d’Achille il m’a semblé que son objectivité était ironique et qu’il admettait discrètement le contraire mais qu’il ne pouvait soutenir Robert Marchenoir qu’il déteste bien plus que vous. »
    Cette phrase m’a fait sourire. Je n’ai pas lu assez attentivement tout le monde, et observé les alliances des gens entre eux, mais elle sonne vrai, de telles choses se passent tout le temps.
    Voyons ma « critique » des deux rôles principaux de la dispute.
    Je pense que Mary Preud’homme a raison de ne pas être raciste, mais tort de ne pas essayer de se donner la peine d’argumenter. Les arguments d’autorité passent mal de nos jours, et son autorité, à vrai dire celle de chacun sur le blog, est évidemment très relative… Comme la question des préjugés racistes l’intéresse apparemment assez pour s’énerver, elle devrait rediriger son énergie à essayer de lire des ouvrages susceptibles d’étayer ses vues et se calmer pour argumenter. Du travail, c’est vrai, mais Einstein ne disait-il pas qu’il est plus difficile de désintégrer un préjugé qu’un atome ?
    Et moi, je dis, prouver l’inexistence de quelque chose, une infériorité des Noirs, par exemple. En fait, il faudrait dire, j’ai vraiment l’esprit de l’escalier, c’est ce que j’aurais dû dire à Robert Marchenoir, que c’est à qui prétend à l’existence d’une chose, l’infériorité en l’occurrence, de la prouver, comme d’ailleurs c’est au juge de prouver l’accusé coupable et non à ce dernier qu’il est innocent.
    Enfin, si on veut aller au fond des choses, je pense que la science finira par montrer de quoi l’Homme est fait, voire, je crois pouvoir l’annoncer, permettre à chacun d’augmenter ses capacités.
    Je ne vais pas réduire Mary Preud’homme à son antiracisme et son énervement excessif et finalement contre-productif. Elle a raison de défendre la police, et a, comme beaucoup, un ton particulier, à mon avis reconnaissable, en somme, vivant.
    Je pense que Robert Marchenoir a raison de montrer les failles argumentatives de chacun et de défendre ses idées. Je ne vais pas me venger d’une mauvaise conscience éventuelle à ne pas lire des ouvrages pour mieux contredire ses idées en lui interdisant de les avoir. A mon avis, ce sont les personnes les plus concernées par un combat, celles qui en perdent leur sang-froid, de le mener. Soit que je sois trop cool pour me sentir une mission, soit qu’elle soit autre, je lis ce que je suis ma propre voie… Enfin, je ne vais pas réduire Robert Marchenoir à son racisme, il a raison il s’agit de ne pas tomber dans l’angélisme face à l’islamisme, et savoir que si la violence engendre la violence, la non-violence engendre, en général, le cas Gandhi est particulier, la soumission.

  95. Mary Preud'homme

    @Noblejoué | 09 juillet 2016 à 20:20
    Vous êtes décidément incorrigible. Vous me faites penser à quelqu’un qui dirait à un déporté revenant d’un camp de concentration où il a passé la moitié de sa vie : « Vous devriez lire des livres sur la question, ça vous instruirait et vous rendrait aussi moins susceptible, plus patient, plus compréhensif avec vos tortionnaires et ceux qui s’en réclament… Après tout ils sont libres d’avoir leur opinion ».
    Dois-je préciser que je n’ai rien à voir non plus avec les théories fumeuses des antiracistes compulsifs ? Ces derniers avec les racistes haineux représentant l’avers et le revers d’une même médaille. C’est d’ailleurs ce que proclamait le pasteur ML King, même si sa pensée a souvent été déformée et son exemple peu suivi tant par les Noirs que par les Blancs, comme on peut en juger près de soixante ans après le début de son combat.

  96. @ Mary Preud’homme
    Votre comparaison n’est pas pertinente, vous n’êtes pas une victime. Et les héros sont fatigués s’ils ne veulent pas s’entraîner pour lutter.
    Mais bon, je veux bien admettre qu’à un moment, on en a tant fait qu’on en vienne à penser qu’on n’en peut plus d’attendre que ce qu’on a voulu advienne.

  97. Mary Preud'homme

    @Noblejoué
    « Votre comparaison n’est pas pertinente, vous n’êtes pas une victime… »
    Encore une affirmation gratuite. Que savez-vous de ma vie, de mon parcours tant en France qu’aux Etats-Unis, Haïti etc. et de celui de mes très proches (conjoints et enfants) qui sont aussi une partie de moi ?
    Surtout ne perdez pas de temps en vaines répliques dès lors que vous ne savez absolument rien sur le sujet.

  98. @ Mary Preud’homme
    Vous victime, blanche avez-vous dit récemment, enfant d’aristocrate, mère de commissaire ? Victime de quoi, je me le demande ? Je vous le demande, tiens.
    A moins qu’il ne s’agisse de vos proches ? Vous dites « celui de mes très proches »…
    Si c’est bien cela, vous n’êtes pas, selon moi, une victime… Un héros, plutôt, un sauveur de victimes. Et n’est-ce pas mieux ? Ne préférez-vous pas être celle qui aide ses proches que celle qui ne fait que subir avec eux ?
    Pourquoi ne pas raconter votre vie s’il y a quelque chose à enseigner pour ne plus faire de victimes et que vous renâclez à un effort théorique ? Il y a des victimes qui narrent leur vie pour montrer que faire des victimes, c’est mal. Et ça a un certain impact… La science et l’émotionnel, ça marche, la loi, moins, que voulez-vous, sinon les lois ne seraient pas si mouvantes, de nos jours.
    Donc, puisque vous donnez votre nom et évoquer les vôtres, ne pas en parler davantage ? Sauf risques pour eux, après tout, ils n’ont rien demandé.
    Vous savez, ce récit serait certainement une arme plus puissante que d’essayer d’empêcher Robert Marchenoir de parler.
    Il y a deux conséquences graves au peu de liberté d’expression dans notre pays.
    1, mais tout le monde s’en moque, la diminution de la liberté, et partant de la créativité intellectuelle.
    2, l’affaiblissement de la cause des victimes. Pourquoi ?
    a .Trop de gens s’imaginent que des causes défendues par la loi sont fausses, que la vérité se défendant d’elle-même, on leur cache quelque chose. Et les gens de se sentir persécutés car contraints au silence, et les gens même, parfois, de tomber dans les théories du complot.
    b. Les défenseurs des victimes deviennent paresseux. Ils se reposent sur la loi, et perdent de leur tranchant dans les débats. La loi, la loi ! Les faits, les idées, l’articulation des arguments ? A d’autres. Vous voyez, cela rend vos adversaires plus forts et vous plus faibles. Inquiétant ! Vous, au moins, essayez de débattre, mais êtes emportée par ce flux.
    Il y a des héros-victimes et des victimes-héros, mais c’est rare, le héros ayant plutôt tendance à agir, la victime à subir. Vous ne semblez pas vraiment subir, vous vous flattez d’une ascendance-descendance pas exactement opprimée, d’où je déduis que vous n’êtes pas une victime… Mais qui sait ?
    Donc ?

  99. Mary Preud'homme

    @ Noblejoué | 10 juillet 2016 à 15:45
    Vous confondez être et avoir été (en l’occurrence victime… Vous référer à la définition). Comme si, selon vous, l’on ne pouvait témoigner de ce que l’on a vécu une fois surmonté le traumatisme de l’exclusion et de la persécution. Quant à exposer en long et en large cette expérience, ce n’est pas le lieu ici, pas plus qu’argumenter sur un blog (pour convaincre des sceptiques). Blog à ne pas confondre avec un forum. Et tant pis si je passe aux yeux de certains pour une demeurée illettrée doublée d’une mytho… Cela ne me fait ni chaud ni froid !
    Oui j’ai écrit et continuerai à écrire sans grand espoir d’être publiée j’en conviens. L’essentiel à mes yeux étant que mes petits-enfants puissent s’enrichir et profiter de cet héritage de mon vécu qui leur reviendra en tout premier.

  100. @ Mary Preud’homme
    Bien sûr que je sais qu’on peut AVOIR ETE victime et ne plus l’être. Je ne me permettrais pas d’avancer que vous êtes mytho, je décrivais juste les deux seules méthodes EFFICACES pour combattre les préjugés. Méthodes, vous en conviendrez, difficiles même si pas impossible, à mettre en oeuvre au moment où on est victime… Et souvent, aussi, après, ce pourquoi la victime qui témoigne n’est pas victime pour moi, mais passe dans la catégorie héros. Comme quelqu’un qui né pauvre devient riche, il peut se sentir solidaire des autres ou de son passé, mais il est riche, non ?
    Comme vous avez une ascendance noble, êtes mère de commissaire, difficile de vous imaginer autrefois victime, si pas impossible, d’autant qu’au moment où elles subissent, en général les victimes ne parlent pas comme vous. Difficile mais pas impossible, je vous vois bien héros. Eh oui, le héros surmonte, comme vous, le passé. Le problème, j’y reviens, c’est que votre méthode, comment dire ? votre ton de révolte rétrospective maintenant que j’y pense, ne peut convaincre que les convaincus (convaincus des droits des victimes, convaincus de votre bonne foi…).
    Je ne vous conseillais pas d’essayer d’être publiée, une démarche intime, mais puisque vous nous dites, en somme, bien des choses de votre vie, d’aller plus loin. Mais si exceptionnelle que vous soyez, les héros ne courent pas les rues, c’était peut-être trop demander.
    N’ayant jamais voulu vous offenser et honorant les héros, je me contenterai de vous saluer bien bas en espérant que d’autres vous fassent crédit de votre passé de victime et de votre présent de redresseur de tort, un peu brutal parfois – ceci dit d’autres le sont bien plus à qui on ne le reproche guère.

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