Michel Onfray parle pour dire quelque chose…

L’intelligence et le talent, c’est cela : ne rien laisser sortir de son esprit et de sa bouche qui soit neutre ou indifférent.

Michel Onfray (MO) l’a encore démontré sur le plateau de L’Heure des pros le 20 mars en venant présenter son dernier livre chez Plon : « L’Autre Collaboration« , et répondre à des questions que son alacrité sincère et libre multiplierait si l’émission durait davantage.

C’est d’ailleurs à cause de cette frustration que j’ai créé en 2015 « Bilger les soumet à la question ». MO m’a fait l’honneur à deux reprises d’y participer (en 2015 et en https://www.youtube.com/watch?v=MadtFE4TCeo). Et j’avoue que la tentation me reprend, à chaque fois que je l’entends, de lui proposer de renouveler l’exercice qui m’offre le régal, puisque je n’interromps jamais le fil d’une pensée qui s’exprime, d’admirer un verbe disant toujours quelque chose…

Ce qui est loin d’être le cas pour tous les intellectuels, journalistes et chroniqueurs que la lumière médiatique projette au premier plan.

Pour expliquer cette qualité qui ne rend jamais son propos insipide, il y a d’abord et surtout cette brutalité légitime qui, tout en ne sacrifiant pas la nuance quand elle est nécessaire, a pour finalité de faire comprendre sans détour le fond d’une réflexion, qu’elle concerne l’actualité ou tout autre sujet.

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Quand il affirme qu’aujourd’hui « le danger ne vient pas de Pétain mais de Mélenchon » ou qu’il décrit ce dernier comme « un cas pathologique qui fait songer à Néron ou Caligula (…) pas contre le fait de mettre le feu à la France s’il devient le roi d’une terre brûlée », on peut évidemment discuter la pertinence psychologique du propos mais on est contraint de l’affronter. MO ne vous permet pas la moindre échappatoire, il oblige l’autre à ne pas user d’une fade contradiction (Valeurs actuelles).

J’aime ces personnalités qui ne se cachent pas derrière leur ombre, qui ne sont pas forcément prévisibles, qui allument le feu dans les échanges voués pourtant à être les plus paisibles. Tout simplement parce que penser, parler, ne sont pas des activités anodines et faute d’assumer la redoutable invention qu’elles imposent, elles tournent souvent à une tiédeur ennuyeuse…

On s’est demandé pourquoi MO n’était pas invité dans les médias publics, par exemple à France Inter. Je ne crois pas que ce soit à cause de sa position constante contre Maastricht mais plutôt parce qu’avec lui, dont l’esprit n’est pas maîtrisable ni ne garantit qu’il ne mettra pas en pièces quelques vaches sacrées, l’ordonnancement qui doit présider au politiquement, socialement et judiciairement correct sera mis en péril.

Il est probable que sa présence sur CNews, Europe 1 et dans le JDD a sans doute légitimé un ostracisme qui n’aurait pas existé en sens inverse, les médias du groupe Bolloré étant beaucoup plus sensibles à la qualité intrinsèque des invités et des intervenants.

Rien ne me paraît plus ridicule que cette guerre médiatique qui prive ici ou là l’espace du débat d’incroyables richesses. Un MO rendrait n’importe quel journaliste de l’autre bord talentueux et CNews serait enrichi par des présences qui préfèrent la critiquer sans y venir.

Je ne voudrais pas conclure ce post sans saluer avec respect Boualem Sansal contre lequel on a osé requérir dix années d’emprisonnement. De quoi le faire condamner. De quoi le faire mourir. Une honte !

MO saura quoi dire.

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Voir les Commentaires (60)
  1. Vive la France !

    Tous les antivax comme moi et beaucoup d’autres, et anti-mesures liberticides stupides de l’époque visés par ses insultes dont on attend toujours les rétractations, n’oublieront jamais qu’il s’est vautré dans la pire propagande bien-pensante de l’époque parce qu’il avait chopé le covid alors que quelques jours avant il disait l’inverse.
    Mais au fond il vaut mieux lui qu’Attali donc n’étant même pas catholique, je lui pardonne.

  2. Marc Ghinsberg

    Crier au génie parce que Michel Onfray dit qu’aujourd’hui « le danger ne vient pas de Pétain mais de Mélenchon » relève de l’admiration la plus béate. Quand Michel Onfray ne profère pas des banalités sur un ton sentencieux, il tombe dans le pamphlet. Il a quelques idées fixes comme l’Europe de Maastricht, Proudhon, le girondisme, l’autogestion. Il déteste François Hollande. Il vomit Emmanuel Macron. Sous prétexte de polémique, il tombe souvent dans la pire des vulgarités.
    Le Michel Onfray qui a créé l’Université populaire de Caen n’est plus. Ne subsiste plus aujourd’hui qu’une sorte de faux prophète imbu de lui-même qui désespère ceux qui écoutaient ses cours sur la contre-histoire de la philosophie ou qui lisaient « Politique du rebelle ».

  3. Vive la France !

    Je l’aime bien Onfray au fond, parce qu’il y a pire, ce qui n’est sans doute pas le meilleur argument pour le défendre, mais il m’a toujours fait rire, avec sa soi-disant « sagesse populaire » entre autres.
    Sa « sagesse populaire » pseudo-paysanne, c’est celle de la populace de 44 et de tous les résistants de la 25e heure qui tout d’un coup se sont pris pour des héros en tondant et violant des femmes juste parce qu’elles avaient couché avec des Allemands et qu’il était possible qu’elles aient été amoureuses et pas des collabos qui dénonçaient des résistants.
    La « sagesse populaire » de Onfray a élu ou laissé élire des présidents de la République de plus en plus nuls depuis 50 ans, lui-même l’avoue.
    Désolé, ce n’est pas ce que j’appelle de la sagesse.
    Onfray ne trouve aucune contradiction à être gaulliste et girondin et pour cela il sortira sans doute un texte de De Gaulle tardif disant qu’il voulait que les régions aient plus de pouvoir.
    Soyons sérieux.
    Onfray ne semble pas comprendre, il le sait très bien en fait, que le girondisme c’est le fédéralisme et donc le retour des « barons » mais je suis sûr qu’il donnerait une autre définition évidement vu que c’est son truc.
    La France, c’est pas les boches.
    Depuis Philippe le Bel, en France, on s’excite très vite. Certains en ont même perdu la tête, il vaut mieux éviter les « désaccords » entre provinces parce que le boche règle ça de façon souvent pacifique avec son congénère mais pas nous et donc ensuite il faut qu’on règle ça avec les boches de façon encore moins pacifique ce qui fait tout un bord*l.
    Donc restons courtois entre nous dans le jacobinisme français, ça évitera du sang français inutile à l’étranger.
    Et arrêtons les délires à la Onfray du girondisme et donc du fédéralisme.
    Vous avez suivi ? Non ? Tant pis. On essaiera une prochaine fois.

  4. « L’intelligence et le talent, c’est cela : ne rien laisser sortir de son esprit et de sa bouche qui soit neutre ou indifférent. » (PB)
    En matière d’intelligence, Michel Onfray est un expert. J’en veux pour preuve
    sa conception de l’intelligence .
    Ainsi donc, pour lui, Emmanuel Macron et même Valéry Giscard d’Estaing ne sont pas intelligents. Et manifestement il n’a aucun doute en ce qui concerne la sienne. 🙂
    Étonnant cette certitude de la part d’un prétendu philosophe, ce ton péremptoire qui va totalement à l’encontre de la vision d’un vrai philosophe qui, selon Montaigne ou encore Descartes, laisse toujours une place au doute.
    En fait Michel Onfray, qui donne des leçons d’intelligence à tous ceux qui ne pensent pas comme lui, n’est certainement pas un philosophe, mais tout simplement un polémiste, comme son collègue Luc Ferry avec qui il partage la même fatuité. Insupportable !

  5. «…avec lui, dont l’esprit n’est pas maîtrisable ni ne garantit qu’il ne mettra pas en pièces quelques vaches sacrées, l’ordonnancement qui doit présider au politiquement, socialement et judiciairement correct sera mis en péril. » (PB)
    Eh oui, cher monsieur Bilger, dans une France qui revendique pourtant encore son héritage voltairien ennemi juré des dogmes, la liberté d’expression est désormais attachée, bridée, ficelée, sanglée, serrée, comprimée, contingentée, immobilisée, entravée, bâillonnée, muselée par d’innombrables liens plus ou moins subtils imposés par de nouveaux Gardiens du Temple auto-proclamés et autres Grands Inquisiteurs qui se chargeront de la réprimer parfois avec violence, pouvant aller jusqu’à la mort sociale de l’hérétique imprudent qui aura osé transgresser le Dogme, qu’il soit écrit ou de façon plus pernicieuse tacite.
    De nos jours, les barbelés endiguant une expression anti-conformiste redoutée pour son pouvoir révolutionnaire explosif susceptible de dynamiter le mensonge « officiel », sont principalement dressés par les divers tenants d’un univers politico-médiatique plus ou moins flou avec ses ramifications tentaculaires, englobant, outre le monde de l’argent-roi, celui des « spin doctors » qui nous disent ce qu’il faut dire ou pas, taire ou pas, faire ou pas, penser ou pas, haïr ou pas, etc.
    Nous avons un exemple de cette prison virtuelle avec l’attitude de soumission orwellienne totale que nous sommes supposés observer vis-à-vis du « narratif » (qui a bien été composé quelque part pour servir certains intérêts) concernant l’affaire ukrainienne, qu’il ne saurait être question de contester en dépit des preuves objectives contraires sous peine d’être traité comme un pestiféré asocial.
    Et tout cela, bien entendu, en nous inondant jour et nuit de messages subliminaux qui voudraient nous faire accroire que nous serions libres dans un pays démocratique, alors que de façon concrète la démocratie et la liberté sont foulées aux pieds par ceux-là même qui s’en font les propagandistes pervers…

  6. Florestan68

    Cher Philippe Bilger,
    On ne peut que vous rejoindre dans votre haute appréciation de Michel Onfray. Il fait en effet partie de ces rares intellectuels qui remplissent pleinement la mission qu’ils se sont assignés : éclairer leurs contemporains sur le monde passé, présent et à venir.
    Son absence du service public s’explique surtout par l’habitude de l’entre-soi qui y a été prise (c’est aussi le problème majeur de CNews), ce qui a pour conséquence d’anesthésier et d’endormir la capacité de remise en question des interviewers. Très franchement, qui sur le service public serait capable de pousser Michel Onfray dans ses retranchements ?
    Outre son débit trop rapide (Geoffroy Lejeune a le même défaut) qui rend son propos souvent à la limite de l’intelligibilité, on lui reprochera aussi une certaine profusion dispensable de mots, au contraire d’un Finkielkraut (ou d’un Bilger et d’un GWG dans un autre registre) qui prennent tout le temps de choisir le mot juste au service d’une pensée à la fois claire et nuancée, mais surtout accessible au plus grand nombre.
    Pour résumer, son propos gagnerait à être plus concis, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, où il décourage le plus patient des lecteurs par des pavés indigestes.
    Un défaut majeur qui explique qu’il reste un auteur confidentiel, absent d’émissions de grande écoute.

  7. @ Achille | 21 mars 2025 à 06:13
    « …la vision d’un vrai philosophe qui, selon Montaigne ou encore Descartes, laisse toujours une place au doute. »
    Eh oui, cher Achille, vous avez parfaitement raison de rappeler la vertu du doute philosophique qui a d’ailleurs donné également naissance au doute scientifique, sans lequel il n’y aurait pas de science.
    Sauf que dans la France totalitaire actuelle, le doute est en certaines circonstances in-ter-dit et peut même parfois conduire à des poursuites…
    Pour ne citer qu’un exemple, lors de l’épisode du Covid, des médecins voire des professeurs de médecine de premier plan qui ont contesté l’efficacité de certains vaccins ou en ont dénoncé la dangerosité potentielle ont été poursuivis, alors que depuis, des éléments nouveaux démontrent qu’ils n’avaient pas obligatoirement tort de s’être exprimés…

  8. Serge HIREL

    Parce qu’il combat avec acharnement leur rêve commun d’une France déconstruite, il n’y a bien sûr que les macronistes, européistes par nature, et les gauchistes, internationalistes par essence, qui refuseront à Michel Onfray le qualificatif, auréolé de prestige, de « philosophe ». Ne leur en déplaise, il est tout à fait probable que, s’ils en avaient disposé, depuis l’Antiquité, tous ses grands confrères – et aussi ceux des autres civilisations – auraient utilisé la télévision pour décupler l’impact de leurs pensées. Hier, ils s’exprimaient dans les livres, avant-hier, fréquentaient l’agora… Demain, ils ridiculiseront l’IA.
    Michel Onfray n’est pas un cas unique. Certains de ses homologues font, eux aussi, un usage immodéré du petit écran. Mais ils ne l’appréhendent pas avec autant d’aisance que lui. Finkielkraut en fait une nouvelle chaire, BHL… BHL montre son ramage et son plumage. Quant à Luc Ferry, avant de « percuter », il faudra qu’il trie quelque peu parmi ses idées, trop souvent dépendantes de circonstances personnelles.
    Bref, MO semble le premier d’une lignée inédite : les philosophes cathodiques.
    Ce qui n’est pas nécessairement un compliment, la télévision, du moins celle qui cherche l’audience bien plus que la qualité, exigeant une approche assez antinomique de ce que l’on attend du philosophe, la parole réfléchie, le doute permanent, l’argument soupesé…
    Michel Onfray, lui, tout en donnant le meilleur aperçu de son talent oratoire dans la conversation filmée qu’est l’émission de notre hôte sur Présence protestante, sait aussi cogner, répliquer, trancher, être brutal… Quitte souvent à trop réduire son point de vue sur telle ou telle actualité ou sur un personnage qui lui déplaît – il en aime très peu – à une « punchline » qui ne traduit que grossièrement la complexité de ses convictions. « Le danger ne vient pas de Pétain mais de Mélenchon » est un bel exemple d’une formule à l’emporte-pièce qui marque les esprits, mais pourra lui être reproché tant elle est sommaire.
    Michel Onfray n’est pas imprévisible. Il est même probablement trop facile de deviner par avance son point de vue. En revanche, outre son sens de la répartie, sa vivacité d’esprit et sa verve, qu’il sait rendre vacharde, désarçonnent un interlocuteur qui, lui-même, doit se montrer à la hauteur de son invité. Dés lors, le danger est grand que l’entretien soit trop préparé et que le résultat de ce travail préalable aboutisse à un manque de spontanéité qui fait perdre au propos une partie de son authenticité. Laurence Ferrari, de temps à autre, semble ne plus maîtriser le bonhomme et le questionne sur le mode exécrable du « ne pensez-vous pas que… ».
    Qui aime bien châtie bien… ou, comme le dit Le Figaro… non, Beaumarchais, il n’est pas d’éloge flatteur sans la liberté de blâmer… et j’avoue que, chaque semaine, je regarde en direct ou en différé cette émission, qui, loin d’être ennuyeuse et volontairement provocatrice à la manière de la plupart des débats proposés par le service public, oblige, au contraire, à ne pas ronronner dans ses confortables certitudes.
    P.-S. : dans ce domaine des « grands entretiens », je ne résiste pas à conseiller celui que CNews a diffusé en direct mardi soir. Sonia Mabrouk interroge Philippe de Villiers, non sur l’actualité politique, mais sur son parcours de vie – « vies » faudrait-il écrire tant il a œuvré dans des domaines éloignés les uns des autres (haut fonctionnaire et homme politique, créateur du Puy-du-Fou et du Vendée Globe, aujourd’hui écrivain et polémiste…). Il est rarissime d’entendre de nos jours une personnalité dont le fond et la forme des propos sont de cette qualité et qui s’exprime avec une modestie non feinte. Quant à Sonia Mabrouk, son talent d’intervieweuse atteint là un sommet qu’aucune de ses consœurs de sa génération n’a encore franchi. Un régal !
    https://www.cnews.fr/emission/2025-03-19/destin-dexception-philippe-de-villiers-emission-du-18032025-1652194

  9. @ Exilé | 21 mars 2025 à 12:58
    « Pour ne citer qu’un exemple, lors de l’épisode du Covid, des médecins voire des professeurs de médecine de premier plan qui ont contesté l’efficacité de certains vaccins ou en ont dénoncé la dangerosité potentielle ont été poursuivis, alors que depuis, des éléments nouveaux démontrent qu’ils n’avaient pas obligatoirement tort de s’être exprimés… »
    Vous voulez sans doute parler du Pr Didier Raoult bardé de diplômes et distinctions prestigieuses qui n’a plus le droit d’exercer la médecine et qui aujourd’hui en est réduit à
    vendre des crèmes antirides sur Internet.
    Décision qui a été prise par des éminences en épidémiologie, virologie et immunologie qui n’avaient rien à envier à Didier Raoult.
    Pour citer un cas qui est arrivée dans ma famille, j’ai une nièce qui est morte du Covid en 2023. Elle n’avait pas 50 ans et laisse trois ados et un mari éploré. Elle n’avait pas voulu se faire vacciner.
    Mais il est vrai que le RN a toujours soutenu Didier Raoult et maintenant que l‘épidémie est passée, ses porte-flingues essaient de récupérer l’affaire du Covid pour en faire un élément de polémique.
    Ce n’est pas très glorieux !

  10. @ Serge HIREL | 21 mars 2025 à 13:42
    Désolé M. HIREL, c’est Philippe Jeantot qui a créé le Vendée Globe en 1989… un navigateur, certainement pas un homme politique…

  11. Robert Marchenoir

    Je m’y suis collé une fois de plus. Je me suis appuyé l’interview de Michel Onfray que vous nous avez indiquée dans Valeurs Actuelles. Une fois de plus, j’arrive à la même conclusion : qu’est-ce que vous trouvez à ce type ?
    Certes, vous le posez n’importe où, vous l’allumez, et vous pouvez revenir trois heures après : il sera toujours en train de causer avec un débit effréné. Sur n’importe quel sujet. Sur 25 sujets à la fois. C’est le lapin Duracell.
    Mais son interview est consternante, comme d’habitude. Commençons par Donald Trump. À cause de lui, nous vivons l’un de ces basculements dont sont faits les livres d’histoire. Qu’en dit Onfray ?
    « Pour l’heure, si Trump […] permet [à Poutine] de gagner [en Ukraine], [Poutine sera le] grand vainqueur ! Trump escompte probablement en retour une alliance avec Poutine qui lui permettrait de combattre la Chine, mais, sur cet espoir, Trump pourrait alors être… le grand perdant. »
    « Donald Trump est victime de son caractère sanguin, narcissique, égocentré. Il endommage un grand nombre des causes qu’il porte avec sa suffisance, son arrogance, sa vanité. »

    Bon. Onfray est contre Trump. Moi aussi. Mais encore ? Le journaliste tente d’en savoir plus.
    « Poutine et Trump sont des serpents très venimeux ne s’associeraient que pour leurs propres intérêts. […] »
    « En Syrie, le danger est islamiste. Mais Poutine verra si une alliance est possible avec ce nouveau venu dans le nid de vipères. Ces deux serpents peuvent faire ami-ami. […] »

    Le Grand Penseur, l’Immense Philosophe n’a pas la moindre idée sur le sujet. Il en est réduit à ce cliché des pauvres hères les plus démunis sur le plan intellectuel : les puissants se battent entre eux, et nous, nous subissons. Ce sont des « serpents » dans un « nid de vipères », et de temps en temps ils font « ami-ami ». Quelle perspicacité ! Quelle prodigieuse connaissance de la politique internationale ! Heureusement que nous avons des lumières de ce calibre pour nous expliquer ce que nous ne comprenons pas !
    Creusons encore.
    « Le macronisme, c’est le giscardisme, le mitterrandisme, le chiraquisme, le hollandisme, le sarkozysme, autrement dit le mondialisme libéral. »
    Ce qui est horrible, naturellement. Cependant, Trump comme Poutine ont déclaré la guerre au « mondialisme libéral ». Ils sont protectionnistes et impérialistes. Ils veulent revenir à la conception des relations internationales qui régnait au XIXe siècle : une poignée de grandes puissances donnent libre cours à leurs appétits coloniaux, et la force prime le droit.
    Donc Michel Onfray devrait couvrir Donald Trump de pétales de roses ? Rhâ ben nan.
    Puis-je remarquer, également, qu’il n’a pas toujours traité Poutine de « serpent venimeux » ? Sur l’échelle de la poutinolâtrie, il a longtemps été un poutino-complaisant, pour ne pas dire un poutino-lécheur.
    On a le droit de changer d’avis, certes, mais la moindre des choses, lorsqu’un prétend au titre de philosophe (voire simplement de commentateur médiatique) est de le reconnaître, et d’expliquer pourquoi.
    D’ailleurs, il nous sert toujours la fable de la Russie qui ne menace nullement la France :
    « Je crois savoir que Poutine ne convoite pas la Seine-Saint-Denis pour l’intégrer à un glacis territorial slave. »
    Ajoutons cette détestable enflure rhétorique qui permet de dissimuler, sous la cuistrerie, la faiblesse de la pensée :
    « Le monde est archipélique et les archipels obéissent à la tectonique des plaques… la seule verbigération médiatique… la France s’autoflagelle, s’autoaccuse, se méprise, se hait, se déteste… notre effondrement, notre nihilisme, notre décadence… les écuries d’Augias médiatiques, scolaires, universitaires, intellectuelles, cultureuses, éditoriales, cinématographiques… »
    Le plus piquant étant que, comme tous les gauchistes, Onfray s’autorise à pratiquer ce qu’il dénonce, puisqu’il fait partie du camp du Bien :
    « L’inflation sémantique, le nihilisme verbal, l’inculture généralisée… »
    Il reproche à Proudhon d’avoir traité Marx de « ténia du socialisme », dans « cette phrase évidemment plus que malheureuse eu égard à ce que les juifs ont subi au siècle suivant, notamment avec l’animalisation nazie ou pétainiste qui les assimilait par exemple aux rats et autres vermines ».
    Mais lui, il a le droit de dénoncer « les requins chinois, les loups russes, les serpents américains, les vipères iraniennes, sinon les scorpions algériens ». Et dans la même interview, encore !
    Au passage, c’est la classe dirigeante russe qui ne cesse de comparer les Ukrainiens à des bêtes répugnantes, afin de justifier leur massacre.
    Onfray prétend s’opposer à l’impérialisme anti-occidental de Trump et de Poutine, mais cela ne l’empêche pas de porter les accusations les plus délirantes à l’encontre de ceux qui, tant bien que mal, défendent l’Occident :
    « Cette caste politique a décidé de faire l’économie du peuple, et Macron est le guillotineur en chef. […] « 
    Macron veut couper la tête des Français ?
    « ​Mélenchon est un cas pathologique qui fait songer à Néron ou Caligula […]. Il est ravagé par un égotisme, un narcissisme, une vanité qui l’apparentent à Emmanuel Macron. […] »
    Macron est aussi détestable que Mélenchon ?
    « L’Europe maastrichtienne a un plan, il est impérial et impérialiste, populicide […]. Elle déteste les pays des Brics. »
    L’Union européenne est impérialiste ? Comme Trump ou Poutine, donc ? L’Union européenne veut annexer le Canada ? L’Union européenne déteste le Brésil, déteste l’Inde ?
    Onfray sait démolir de façon plus qu’approximative, mais que propose-t-il à la place ?
    De Giscard à Macron, pour lui, c’est le même détestable « mondialisme libéral ». Peu importe que sur toute cette période, la dépense publique n’ait cessé d’exploser. De 40,9 % du PIB en 1973, juste avant l’élection de Giscard, elle est passée à 57 % en 2023. En 1960, Generalus Degaullus regnante, elle était de 35,8 %. C’était donc de Gaulle « l’ultra-libéral »
    Bon, 35 % ou 57 %, c’est pareil : m’emm… pas avec les chiffres, bande de petits-bourgeois, de boutiquiers et de comptables.
    Qu’est-ce qui trouve grâce aux yeux de Michel Onfray, alors, dans le passé de la France ? Saint Louis ? Sans doute pas, il pose à l’athée militant. La Déclaration des droits de l’homme de 1789 ? Je suppose que c’est du « droit-de-l’hommisme ». Napoléon III ? Surtout pas ! C’était déjà un « mondialiste ultra-libéral ».
    Il reste de Gôl, je suppose. Quelle originalité…
    Peut-être a-t-il quelque chose à dire sur le plan de la réflexion pure ? On le sait proudhonien. Proudhon ne me passionne pas plus que ça. C’est un socialiste, pour commencer, et un utopiste, de plus : deux bonnes raisons pour ne pas se donner la peine de le lire.
    Mais enfin, on peut toujours apprendre : peut-être un proudhonien militant peut-il faire découvrir quelque aspect intéressant de la philosophie de son modèle ?
    Hélas ! Onfray insiste pour dénigrer longuement l’intéressé (il aurait été antisémite, et même « homophobe » – singulière accusation, sur ce second point, concernant un homme du XIXe siècle !). Quant à ses côtés positifs, il se contente de mentionner « son mutualisme, sa théorie de la coopération » et « son « anarchie positive » ».
    Nous sommes bien avancés. Au fait, « l’anarchie positive », ce ne serait pas un peu comme… le libéralisme ?
    N’importe quel article de n’importe quel chroniqueur moyennement doué nous en apprend plus, sur le monde qui nous entoure, que cette interview de Michel Onfray.
    Tenez : même une interview d’un idéologue enragé, l’un des inventeurs les plus éminents du poutinisme, j’ai nommé Vladislav Sourkov, nous en apprend infiniment plus sur les bouleversements en cours que la dernière contribution d’Onfray à Valeurs Actuelles.
    Je dirais même plus : le simple commentaire de cette interview par Raphaël Glucksmann, qui n’est même pas un philosophe mais un homme politique, nous apprend infiniment plus que la dernière tartine d’Onfray.

  12. @ Vive la France ! | 20 mars 2025 à 22:10
    Je vous remercie pour le lien que vous nous avez communiqué lors du précédent billet de PB.
    Le travail d’information qui a été réalisé par son concepteur est remarquable et devrait être vu ou lu par tout Français qui sait lire.
    J’apprécie la pertinence de vos commentaires, vous êtes un nouveau vent d’air frais sur ce blog.

  13. @ Achille | 21 mars 2025 à 16:43
    « Vous voulez sans doute parler du Pr Didier Raoult »
    Je pensais plutôt au Pr Christian Perronne.
    Il faut savoir qu’en Israël par exemple, à un moment donné la campagne de vaccination a donné lieu à des résultats n’allant pas dans le sens des prévisions attendues avec, si j’ai bonne mémoire, un encombrement des hôpitaux.
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1825060/cas-infection-covid-coronavirus-israel-royaume-uni-pandemie
    Cependant, par exemple aussi, l’Inde a utilisé semble-t-il avec un certain succès dans ses hôpitaux l’Ivermectine, un antiparasitaire, testé par l’Institut Pasteur sur un modèle animal :
    https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/ivermectine-attenue-symptomes-covid-19-modele-anima
    Puisque vous citez un exemple familial vécu, une personne de ma famille « vaccinée jusqu’aux oreilles » a été victime trois fois du Covid…

  14. hameau dans les nuages

    @ Achille | 21 mars 2025 à 16:43
    Les dossiers sortent sur cette escroquerie sanitaire. Ce fut gravissime comme la suspension d’un directeur d’EHPAD pour avoir pris l’initiative de soigner ses résidents sous le prétexte de cas de gale avec un vermifuge : l’ivermectine. Résultat zéro décès dans son établissement alors qu’ailleurs dans d’autres établissements ce fut une hécatombe quand ils ne furent pas finis au Rivotril.

  15. @ Robert Marchenoir | 21 mars 2025 à 18:34
    Le printemps réussit à notre collègue Marchenoir.
    Il nous a fait une superbe analyse de l’interview de Michel Onfray.
    J’ai rigolé à chaque phrase, du très grand art de polémiste.
    Résultat, je trouve MO encore plus intéressant, j’avais cessé d’acheter sa revue Front populaire, je vais recommencer, mais il me semble qu’elle ne paraît plus.
    Une erreur tout de même dans cette brillante analyse, celle-ci :
    « Au fait, « l’anarchie positive », ce ne serait pas un peu comme… le libéralisme ? »
    Pas du tout, pas du tout, l’anarchie positive c’est du libertarianisme.
    C’est bien la peine qu’Elon Musk se décarcasse pour l’expliquer à tous, en commençant par Trump.
    Manque de concentration de notre collègue certainement.
    Pour rester dans le sillage de MO, je vais énoncer des vérités à la Onfray, des vérités que tout le monde connaît, mais j’ai envie de m’exprimer :
    Les pires pouvoirs sont ceux qui commencent par définir le Bien,
    Continuent par prétendre être le Bien.
    Finissent par oublier le Bien,
    Considérant qu’ils sont le Mieux,
    Qui est l’ennemi du Bien, comme chacun le sait.
    Tout pouvoir finit par avoir comme finalité de se perpétuer.
    Moralité : Vive l’anarchie positive !

  16. Le scoop du jour, oui je sais… Le repos du chef des armées, pour les amateurs de Nous Deux juste avant les rudes affrontements entre les partisans ou détracteurs de MO, devenu restaurateur de plus en plus de plateaux repas, sans grande épaisseur mais toujours aussi copieux.
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/emmanuel-macron-en-week-end-dans-les-pyrenees-sur-les-pistes-de-ski-de-la-mongie-6806733
    Emmanuel Macron a tranché, ce sera pour lui l’Étape du Berger, chez « Burette » pour locaux qui appréciaient les pentes sauvages.
    MO c’est un peu maintenant les pentes d’aujourd’hui, aplanies pour le plus grand nombre, rêvant de grandes idées et de frissons, de penser que celui-ci en était toujours resté au ski sauvage et aux skis qui signaient le premier dispositif anti-vibration de l’histoire du ski avec le VR17 (extraordinaire je confirme).
    MO ne fait plus ni rêver ni vibrer… Enfin certains encore parfois mais c’est plus rare, les carres sont parfois émoussées, à en faire beaucoup on oublie parfois de les affûter.

  17. Oui, au fond, la faconde rend-elle fécond ? Qui permet de raccrocher un maréchal à un histrion ? C’est vous le nègre ? Continuez. Pour écouter peu le vif de l’objet, il serait vain de risquer de ferrailler avec un auditeur fidèle et c’est là qu’il est possible de se poser une question : ces entrevues télévisuelles ont-elles une utilité autre que la recherche de l’audience, dans la mesure où l’individu-sujet est connu, ses thèses indéfiniment renouvelables et les critiques planquées au coin du bois.
    Revient à ma mémoire l’émission de Jacques Chancel « Radioscopie » où il interrogeait toutes sortes de personnages présentant un intérêt culturel, politique ou professionnel ; un soir l’émission présentait un étainier, sans doute réputé pour la qualité de son travail. Chancel le travaillait par des questions simples, puis le retournait sur le gril pour obtenir un élargissement en ouvrant le champ des investigations. Échec presque total, le bonhomme, dont on sentait la crispation, restait étainier.
    Alors on pense à BHL : écrivain très passable, à la vie matrimoniale louable, il explose sans arrêt le cadre de ses compétences pour aller chercher un désert, un pan de mur, un camion, pour peindre et orner son passage en colorant son discours d’expériences, réelles ou un peu arrangées, avec un verbe soigné et presque musical.
    En vaticinant un peu plus loin, dans le genre de l’écrit, je pense à Jean Giono, pour l’avoir souvent entendu dans des fleuves de paroles calmement rythmées, dont l’émotion ou la roublardise n’avaient pas besoin de changement de paradigme, se dessinant dans un plissement de lèvre ou un mouvement des épaules. Avec lui, sifflait le vent sur le plateau de Redortiers.
    Encore un peu, et tel ami me rappelait hier cette soirée où, au foyer d’un opéra, Sir Yehudi Menuhin a laissé son bref auditoire dans la béatitude en parlant, oh quelques minutes, des maîtres du Moyen Âge. Langage clair, sans élégance inutile, qui sonnait comme un instrument.
    Enfin, et si vous en avez la curiosité, Herbert von Karajan dirigeant Richard Strauss, dans l’einleitung d' »Ainsi parlait Zarathoustra », ne parle pas, n’a aucun mouvement de visage, très économe de ses gestes, mais dit tout, la mélodie, la rythmique, le sens, par les yeux et vous laisse, comme sur un rivage d’Asie, éperdu, seul dans la foule avant l’embrasement.

  18. Xavier NEBOUT

    Il y en a qui parlent pour dire quelque chose (cause), mais si ceux à qui ils s’adressent savent déjà la chose, c’est comme s’ils parlaient pour ne rien dire.
    Mais alors comment savoir si on parle pour dire quelque chose sans que cela revienne à parler pour ne rien dire ?
    Avant de parler, il faudrait alors demander si vos interlocuteurs connaissent déjà la chose.
    Mais comment le demander sans parler de la chose, c’est à dire sans éventuellement parler pour ne rien dire ?
    C’est pourquoi, de peur de parler pour ne rien dire, le mieux est de se taire lorsqu’on a quelque chose à dire.
    Le philosophe parle souvent pour ne rien dire d’autre que ce que l’on savait déjà, notamment MO qui dira probablement lors de la dernière minute de sa vie: « Hé ho, je me suis trompé. On pourrait pas recommencer ? ».
    Là, ce sera la dernière fois qu’il parlera à la fois pour ne rien dire car « on » savait déjà, et pour dire quelque chose mais inutilement car la réponse de « on » sera non.
    Attendez, ce n’est pas tout ! Vous allez vous poiler, car il y a aussi ceux qui disent quelque chose qu’on ne sait pas mais dont on n’a rien à battre.

  19. Serge HIREL

    @ Robert 2 | 21 mars 2025 à 17:38
    « C’est Philippe Jeantot qui a créé le Vendée Globe en 1989 »
    Merci d’écouter un passage (à 46 :00) de l’émission « Destin d’exception »… L’idée (sur un coin de comptoir) est de Jeantot, mais c’est Philippe de Villiers, président du Conseil général de Vendée, qui permet sa réalisation. Même « Wokipédia » le dit à sa manière.
    « (…) certainement pas un homme politique… »
    Le Futuroscope a été imaginé par René Monory, président du Conseil général de la Vienne, et Disneyland-Paris serait probablement espagnol sans la volonté de Michel Giraud, président de la Région Île-de-France, et Laurent Fabius, Premier ministre, de faire accepter par les Américains le site de Marne-la-Vallée.

  20. @ Tipaza
    En effet, article très intéressant de Sourkov dans l’Express signalé par Robert Marchenoir
    Un peu d’optimisme, qui sait !
    L’avenir nous le dira…
    « À l’avenir, l’Occident va devenir plus autoritaire et la Russie, moins autoritaire. Les proportions de liberté et de discipline dans nos systèmes politiques vont converger. Ce ne sera peut-être pas pour demain, ce sera fait au prix de conflits et de tragédies, mais il est certain que les États-Unis, l’Europe et la Russie atteindront un haut degré de compréhension mutuelle et de coopération. C’est une question de survie de la grande civilisation nordique, à laquelle appartiennent les cultures russe, européenne et américaine, dans un contexte de pression démographique presque insoutenable de la part du Sud. » V. Sourkov
    Macron prend bien le chemin de l’autoritarisme, il semble rêver de macroncrature aidé en cela par Von der Leyen ou Thierry Breton pour ne citer que ces deux personnages.
    Ces « démocrates européens » ont testé l’obéissance des citoyens pendant l’épisode Covid surjoué !

  21. @ Tipaza
    « Les pires pouvoirs sont ceux qui commencent par définir le Bien,
    Continuent par prétendre être le Bien.
    Finissent par oublier le Bien,
    Considérant qu’ils sont le Mieux,
    Qui est l’ennemi du Bien, comme chacun le sait.
    Tout pouvoir finit par avoir comme finalité de se perpétuer. »
    Mais MO ne fait pas autre chose !

  22. « De quoi le faire condamner. De quoi le faire mourir. Une honte ! » (PB)
    Si payer la mort d’une personne n’est qu’une honte, c’est que la vie ne vaut pas le prix de quelque 0,0069 euro au prix du dinar, surtout qu’il est encensé partout cet écrivain français. Sa peau ne vaut pas bien cher à l’aune de la honte.
    Trump est sans doute détestable, je n’en ferai pas la liste, mais au moins lui a le courage de cracher dessus pour tout ce qu’il déteste, et il le dit urbi et orbi.
    Il paraît que nous devons conserver des liens avec ce pouvoir algérien pour des raisons de renseignement, je ne sais pas leur valeur, sinon il faut divorcer, il a tout à prendre ce pouvoir pourri et surtout rien à donner. Seule la vision de Stora qui trouve que le diable n’avait pas de queue le soutient avec les clivages bien sûr faciles à mettre en avant et que l’on trouvera toujours sans beaucoup se baisser.
    Des décennies ont passé, j’en ai un peu assez d’entendre qu’il ne faut pas se fâcher, etc. Qu’on nous explique pourquoi il faut continuer à se faire cracher dessus et marcher sur notre suaire et essuyer aussi leurs savates sales sur notre dos. Ils fatiguent mon dos et mes reins ces dirigeants.
    Les cinglés et le Cinglé restent en place juste parce qu’un peuple en majorité de décérébrés gavés à la rancune les soutient. Le colonialisme ça paye toujours. Et le Cinglé utilise toujours sa « Guerre patriotique » pour asservir un peuple.
    Nous n’en sortirons pas, ils n’en n’ont rien à fiche de nos valeurs, les Ukrainiens ont bien compris qu’ils ne comprennent qu’une chose, mettre à feu leurs réserves de gaz et de pétrole et ainsi faire pleurer leur portefeuille.
    C’est le seul argument qu’ils peuvent entendre, surtout les oligarques qui les ont menés à la faillite pendant qu’eux capturent les richesses commune à leur profit. On a fait la révolution pour une poignée de brioches, et il faudra supporter ces glaires combien de temps encore ?

  23. Le titre est très éloquent : on « parle », voilà tout ce qu’on sait faire : parler !
    Nous avons une armada unique au monde de beau parleurs, le plus grand dîner de cons de blablateurs, d’aboyeurs à reculons, de grandes gueules et petits bras, de philosoeufs yakafokon qui nous saoulent avec leurs jérémiades ridicules, sachant tout et faisant rien.
    Les islamistes avancent sans mot dire, en silence mais avec une efficacité redoutable, à part de temps en temps un petit « Allah Akbar » accompagné du coup de couteau habituel entré dans les moeurs et dans les épaules ou la gorge, qui terrorise police, citoyens, élus et toute la populace couchée soumise à genoux.
    Nos beaux parleurs rivalisent d’audace littéraire même s’ils ont une langue très musclée, ils ont quand même prévu un système de sécurité en cas de repli stratégique : cinq marches arrière turbos allah moindre alerte ; courage fuyons !
    Clemenceau, en reportage chez lui, parlant de son petit roquet : « Un vrai ministre, il aboie en reculant ».
    C’est bien ce qui nous caractérise, la France aboie en reculant, le pouvoir aboie en reculant, les citoyens-veaux aboient et votent à reculons.
    Nous parlons beaucoup mais à reculons.

  24. Serge HIREL

    @ Robert Marchenoir | 21 mars 2025 à 18:34
    Le seul intérêt de votre longue diatribe contre Onfray, auquel vous n’opposez que railleries, est l’accès (illicite) à l’entretien de Glucksmann dans L’Express. Non pas en raison de l’expression redondante de son anti-poutinisme aussi pavlovien que le vôtre, mais parce qu’il oublie soigneusement de préciser ses activités au sein du gouvernement géorgien anti-russe de Mikheil Saakachvili et, plus tard, sa proximité avec les dirigeants ukrainiens pro-européens. Ceci explique beaucoup cela…
    Glucksmann est un activiste de salon qui, aujourd’hui, tente une même opération d’entrisme au sein de la classe politique française. Quitte à surfer sur la vague anti-Trump et à insulter le peuple américain en exigeant le retour en France de la Statue de la Liberté, qui lui a été offerte par le peuple français en symbole de l’amitié qui les lie. Qui est ce météore au parcours sinueux pour qu’il ose se permettre de nous conseiller un tel coup de poignard contre celle-ci ?
    En émettant cette monstruosité, Glucksmann s’est placé en tête des candidats au Trophée 2025 du projet politique le plus mesquin. Il sera récompensé par une visite tous frais payés des cimetières américains de Normandie. Ce qui, peut-être, lui remettrait la tête à l’endroit. Le mieux serait qu’il se fasse oublier…

  25. J’écoutais assidument les conférences d’Onfray sur France Culture (la contre-histoire de la philosophie) dans le cadre de l’Université populaire de Caen.
    Cette remarquable émission a été arrêtée en 2018 pour des raisons politiques.
    Depuis MO s’égare dans des commentaires équivalents à ceux d’éditorialistes plus ou moins inspirés sans qu’apparaisse la plus-value d’une pensée philosophique.
    Dommage !

  26. @ Robert Marchenoir
    Merci pour les deux articles sur Sourkov qui confirment ce que les trumpo-poutinistes opèrent :
    « Pourquoi les périodes sans tsar finissent-elles toujours, selon vous, en catastrophe pour la Russie ? Pourquoi ne pourrait-elle pas s’en passer ?
    Je pourrais donner des centaines de milliers de réponses différentes à cette question. Je ne vous donnerai que la plus courte d’entre elles : je ne sais pas. »
    Sourkov le confirme, ils ne savent pas ce qu’ils font, et l’évolution du système libéral comme bolchevique ne saura déterminer les choix en question que par la précision que seule l’Europe est à même de formuler de par son expérience historique.
    Ils ne savent pas ce qu’ils font, comme le déclarait le Christ en réclamant pour eux le pardon à son Père, et veulent réinstituer un pouvoir tyrannique plutôt que de convier chaque individu à la souveraineté sur lui-même, ce chemin long et escarpé de la démocratie qui aboutira ou pas à la survie de l’humanité, dans la mesure où les Russes sauront enfin reconnaître qu’ils ne pourront jamais revivifier ce qui déjà les a annihilés, le nihilisme bolchevique dont Dostoïevski, dont ils se réclament, avait prophétisé l’échec.
    Saurons-nous tirer les enseignements d’une révolution qui fit de chaque citoyen un noble appelé à exercer les devoirs qui permettent l’exercice de la liberté ?
    Cela dépend aujourd’hui essentiellement du citoyen européen à savoir sortir du petit confort de sa souveraineté perdue, pour accéder universellement à ce qu’un Russe avait su formuler, comme je le citais hier sur le billet où notre hôte soulignait que l’avenir dépend plus des individus que des institutions dissolues, et que les Russes devront aussi intégrer, s’ils ne veulent pas comme actuellement non seulement faire le malheur de leur peuple, mais aussi de l’humanité, quand le nihilisme se réclame de l’amour pour instituer la haine comme unique ciment de nos sociétés.

  27. Marc Ghinsberg

    @ caroff
    L’émission de Michel Onfray sur France Culture n’a pas été arrêtée pour des raisons politiques. Il avait achevé son cycle sur la contre-histoire de la philosophie. Ses dernières émissions ont été du grand n’importe quoi. Il ne les préparait plus. Il demandait à la salle de poser des questions et improvisait des réponses. Je l’ai entendu répondre pendant quarante minutes à une question de l’assistance, enchaînant les digressions. C’était pathétique. Peut-être traversait-il une période de dépression.

  28. @ caroff
    « Depuis MO s’égare dans des commentaires équivalents à ceux d’éditorialistes plus ou moins inspirés sans qu’apparaisse la plus-value d’une pensée philosophique. »
    Absolument ! Et pas plus tard qu’aujourd’hui avec Laurence Ferrari. En outre, personne ne trouve grâce à ses yeux mais il ne propose pas le début du commencement d’une solution pour résoudre nos problèmes… Son commentaire sur les retraites était édifiant, complètement hors sol !
    Lui qui se prétend « gaullien » suggère de se coucher devant Poutine mais fait du Retailleau ++ vis-à-vis de l’Algérie.

  29. @ Giuseppe | 21 mars 2025 à 20:37
    « Le scoop du jour, oui je sais… Le repos du chef des armées… »
    Conclusion : si le « chef des armées » (rires…) prend du repos cela signifie que :
    1. Ce n’est pas très sérieux pour quelqu’un revêtu de cette fonction de prendre des vacances en supposé temps de crise comme un lycéen ou un bobo.
    2. Ses conseillers ont estimé que les hordes sauvages de Valeri Gerasimov avaient des choses plus importantes à faire que de débouler du fin fond de la steppe bouriate pour assister au numéro d’un célèbre comique dont les sketches impayables font rire la planète entière.
    3. Et surtout, cela détruit le narratif d’un prétendu risque d’invasion pour créer un climat de peur, procédé classique employé par les régimes totalitaires dans le cadre d’une stratégie de manipulation de l’opinion.

  30. Michel Deluré

    @ Xavier NEBOUT 22/03/25 06:37
    « Le philosophe parle souvent pour ne rien dire d’autre que ce que l’on savait déjà. »
    Il faut croire que tout le monde n’est sans doute pas à votre image, sûr de l’étendue de son savoir – qui n’est peut-être encore que connaissance et non vérité ? – au point de dédaigner le recours à l’enseignement de la philosophie, comme de tout autre enseignement d’ailleurs.
    La philosophie n’est pas que parole, elle est aussi réflexion, raisonnement et permet, comme l’affirme le philosophe, de « faire entrer la longue durée de l’esprit dans le travail actuel de la pensée ».

  31. Vive la France !

    @ Ugo
    Je ne mérite pas vos éloges mais je vous remercie beaucoup et effectivement le travail de l’auteur du document « Au nom de l’Europe » que l’on trouve sur YouTube est absolument remarquable et TOUS les Français devraient l’avoir vu et chaque eurolâtre devrait être obligé de le voir.
    La première fois que je l’ai vu j’en avais physiquement la nausée.
    https://www.youtube.com/watch?v=yY9h0edVVPk&list=LL&index=1

  32. Nos zemmouriens se rendent-ils compte que le peuple français, grâce aux institutions de la Ve République, est le leader du monde libre, ce qui est loin d’être rassurant au vu de leur soumission aux trumpo-poutinistes ?
    Plutôt que de se soumettre à l’oligarchie mondiale qui veut détruire la démocratie pour réhabiliter les vieilles institutions sacrificielles, ils devraient s’examiner pour en conclure que leur position n’est pas française, que leur nationalisme dépassé a déjà historiquement démontré son obsolescence et qu’il est temps pour eux de se réveiller, afin d’être à la hauteur de l’héritage gaullien du pays.
    Debout, là-dedans !

  33. Robert Marchenoir

    Comment une nullité intellectuelle telle que Michel Onfray a-t-elle pu berner le système médiatique tout entier ? C’est très simple. La crédulité humaine ne connaît pas de limites. Personne n’est à l’abri, même les êtres les plus sages, les plus intelligents – et les plus retors.
    J’en veux pour preuve deux exemples stupéfiants. L’un s’est produit pas plus tard qu’hier, l’autre il y a 79 ans.
    Hier, Steve Witkoff, l’homme que Donald Trump a envoyé « négocier » avec Vladimir Poutine à Moscou, s’est répandu pendant une heure sur la chaîne Internet de Tucker Carlson, le journaliste dévoyé dont le trumpisme, le poutinisme et le complotisme sont si extrêmes qu’il s’est fait virer de Fox News.
    Les relations entre les deux présidents sont si bonnes, a dit Witkoff, que Poutine lui a remis un magnifique portrait de Trump, réalisé par le plus grand peintre russe contemporain. Il a rapporté le précieux cadeau à son maître, lequel en fut fort touché.
    Mieux : le président russe lui a dit que lorsque Trump a échappé de peu à une tentative d’assassinat, il est allé, lui, Poutine, prier pour son homologue « à l’église du coin » (« his local church »). Et il l’a fait non pour le président élu des États-Unis, mais pour son ami.
    C’est bien la preuve que les relations entre les deux hommes ont pris un tour personnel, ce qui était indispensable à une bonne communication entre les deux nations.
    Il faut absolument écouter le ton énamouré avec lequel Steve Witkoff fait ces révélations. On dirait un petit garçon recevant un train électrique pour Noël. Ou, pire, un humoriste caricaturant la naïveté de Trump. Mais il est tout à fait sérieux.
    Steve Witkoff, 68 ans, promoteur immobilier milliardaire, capable de susciter des dons de plus d’un million de dollars chacun en faveur de Trump, croit sincèrement que lorsque le tueur froid au pouvoir au Kremlin lui remet solennellement un portrait de son patron, c’est qu’il est bien disposé à l’égard des intérêts de Washington – alors que le premier analphabète venu est à même de comprendre qu’il ne fait qu’exploiter l’extraordinaire narcissisme du président américain pour mieux le tromper.
    Mieux, Witkoff, un homme qui a passé sa vie à négocier des « deals » immobiliers avec d’innombrables « requins et serpents venimeux », comme dirait Michel Onfray, ne saisit pas instantanément que l’histoire de la prière est un bobard éhonté.
    Non seulement Poutine ne prie jamais (et sûrement pas pour autrui !), non seulement il n’a pas l’habitude de se rendre à « l’église du coin », mais lorsqu’il se met en scène, devant les caméras, pour je ne sais quelle singerie religieuse orthodoxe, c’est évidemment dans des églises soigneusement sélectionnées à des fins de propagande.
    Mais Steve Witkoff n’y voit que du feu. Rien n’y fait. Ni la spectaculaire humiliation qu’il a subie aux mains de Poutine, lequel l’a reçu avec 8 heures de retard par rapport au rendez-vous fixé, pulvérisant ainsi son record personnel consistant à faire attendre les chefs d’État étrangers (y compris le Pape et la reine d’Angleterre) pour bien montrer qui est le patron.
    Ni le reniement ostensible de sa parole par Poutine, lui promettant un cessez-le-feu sur les installations énergétiques, puis s’empressant de bombarder les centrales électriques ukrainiennes dès que l’Américain a eu le dos tourné.
    Une croûte sans valeur, une prière qui n’a jamais eu lieu : c’est l’intégralité des coûts que Poutine a consentis pour parvenir à mener Trump par le bout du nez, ainsi que ses laquais plus crédules les uns que les autres.
    Revenons en France, et à l’année 1946. L’un de nos intellectuels les plus brillants du siècle dernier, issu de l’École normale supérieure, devenu plus tard agrégé de philosophie et membre de l’Académie française, se rend dans un appartement parisien au 6, rue des Colonels-Renard. C’est là que siège la secte du gourou russe Georges Gurdjieff. Pendant deux ans, il va suivre les « enseignements » de cet escroc, dont l’une des pittoresques habitudes consiste à se faire payer en nature par les dames qui suivent ses « cours ».
    Jean-François Revel, car c’est de lui qu’il s’agit, avouera par la suite cette erreur de jeunesse dans ses écrits. Il n’était pas le seul : hauts fonctionnaires, grands patrons, directeurs de journaux et médecins des hôpitaux (déjà…) se pressaient à ces séances.
    Inutile de dire que Revel, en tant que penseur, plane à cent coudées au-dessus de Michel Onfray. Et pourtant : il a succombé à la tromperie. La nature humaine est ce qu’elle est. Chacun peut tomber dans le piège.

  34. @ Aliocha | 22 mars 2025 à 14:46
    « Cela dépend aujourd’hui essentiellement du citoyen européen… »
    Tenez, pour élever un peu le débat en sortant des lassantes imprécations contre MM. Trump et Poutine qui n’avancent absolument à rien, je vous conseille d’écouter ce que propose Jeffrey Sachs aux Européens pour s’affranchir de la sujétion aux États-Unis et pour aborder l’après-guerre :
     ‘Ukraine War is OVER’ – Jeffrey Sachs Stuns EU Parliament, Challenges US-Led Order!
    https://www.youtube.com/watch?v=SHFOcIYEL8Q

  35. « On passe la première partie de sa vie à se sous-estimer. Et la deuxième à s’apercevoir qu’on a surtout surestimé les autres » (Grégoire Lacroix)

  36. @ caroff
    « …sans qu’apparaisse la plus-value d’une pensée philosophique. »
    Est-il vraiment important de classer tel ou tel parmi les journalistes, les intellectuels, les philosophes ? La seule question qui vaille est de savoir si Michel Onfray présente des idées justes et apporte quelque chose dans le débat d’idées.
    Ce qui ne me paraît pas contestable même si je ne suis pas toujours d’accord avec son propos.

  37. @ Exilé
    F.ck UE, vous nous avez déjà proposé l’avis du personnage, et je vous ai déjà dit ce que j’en pensais.
    Répéter un sophisme n’en a jamais fait une vérité.

  38. @ Robert Marchenoir | 22 mars 2025 à 19:24
    « Comment une nullité intellectuelle telle que Michel Onfray a-t-elle pu berner le système médiatique tout entier ? »
    Excellente question !
    « C’est très simple. »
    En effet !
    « La crédulité humaine ne connaît pas de limites. Personne n’est à l’abri, même les êtres les plus sages, les plus intelligents – et les plus retors. »
    Ne prenez pas les enfants du bon Dieu pour des c*ns ! La crédulité n’a rien à faire dans ce système.
    « J’en veux pour preuve deux exemples stupéfiants. L’un s’est produit pas plus tard qu’hier, l’autre il y a 79 ans. »
    Vos deux exemples non seulement ne sont pas stupéfiants, mais encore démontrent que ce qui est à l’œuvre s’appelle la manipulation. En outre, cette manipulation n’est pas destinée à des personnes dont la « crédulité n’a pas de limite », mais à la masse d’enflures qui adore, par la force incommensurable de sottise, avoir raison et si possible pour une question de commodité que cela semble à la fois magnanime, bon, vrai, utile, et supérieurement recommandable.
    Bref ! Si vous voulez berner le lecteur, il n’est pas utile de tabler sur sa crédulité, non, tablez plutôt sur son ventre, car sa cupidité est le moteur, dont l’huile est une sottise effrénée.
    Quant à votre analyse qui conclut « mais Steve Witkoff n’y voit que du feu », elle est risible. Il y voit parfaitement bien son intérêt tandis que vous racontez ici, des sornettes.
    Je ne dirai pas de mal de Revel qui est mort, car on ne dit pas d’un mort que c’est un pauvre type, mais enfin, à lire ceci :
    « Inutile de dire que Revel, en tant que penseur, plane à cent coudées au-dessus de Michel Onfray. Et pourtant : il a succombé à la tromperie. La nature humaine est ce qu’elle est. Chacun peut tomber dans le piège. »
    je conclus à raison, que son esprit était aussi puissant que celui d’Onfray, car sa raison défaillante, que vous appelez avec duplicité « la nature humaine est ce qu’elle est », me semble une excuse avilissante pour qui prétend penser, ou simplement observer.
    Autrement dit, le compas que vous tenez ressemble à une toupie, le cercle que vous tracez et dans lequel vous contenez ceux qui ont raison est d’une géométrie moyennement rigoureuse, ce qui est plaisant…
    Enfin, dans le message subliminal du lien « ton énamouré », je distingue une publicité sur la marque de cigarettes turques « Fatima ».
    Que dois-je conclure ? Fatima, fume ? Fumer, Fatime ? Les Turcs fument Fatima ? Fatima fume les Turques ? Fatima est un janissaire ? À qui appartient cette industrie ? Que fait le maire d’Istanbul ? Retaïaut, qu’est-ce que c’est ? Une pâtisserie turque ? Oui ! Un genre de diplomate à l’abricot !
    Désormais, j’ai peur de ma « crédulité humaine », avant j’avais peur de ma co*nerie !

  39. Bonjour genau,
    Vous qui me donnez le sentiment de connaître le monde tzigane, Yehudi Menuhin en aimait leur musique, l’âme du violon…
    Si vous en avez l’envie, prenez le temps d’écouter Titi Winterstein Quintett. Sur une galette comme Djine Tu Kowa Ziro, il y a dans bien des morceaux une âme incroyable.

  40. Il est facile de critiquer Michel Onfray et de lui nier le statut de philosophe.
    Tout dépend la référence que l’on choisit pour l’évaluer.
    Un point ne pourra pas lui être nié, c’est son érudition sur beaucoup de sujets. À l’évidence, MO a beaucoup lu et beaucoup retenu.
    De ces lectures il a su en faire un savoir transformé en réflexions, que l’on peut trouver légères, et on aurait tort.
    Certains de ses livres montrent à l’évidence un processus de maturation accompli, et s’il n’a pas toujours l’originalité que l’on attend de lui, il maîtrise son sujet, et au fond les reproches qu’on lui fait sont autant de compliments du style « peut et doit mieux faire ».
    Si MO est mal compris, et si son statut de philosophe lui est refusé, c’est qu’à force de s’exposer médiatiquement il finit par banaliser sa pensée et l’affaiblir d’autant.
    Dans ses interventions médiatiques, c’est sur le présent qu’il est sollicité, et à ne plonger que dans le présentisme, il se noie évidemment.
    caroff lui reproche l’absence de plus-value d’une pensée philosophique, mais c’est qu’à répéter inlassablement la nullité de Macron, il finit par se mettre au niveau de l’objet de son ressentiment.
    Jean-François Revel est présenté comme infiniment supérieur par Marchenoir – je ne conteste pas la hiérarchisation encore qu’elle me paraisse malvenue -, pourtant Revel lui-même dans ses chroniques finissait par lasser, c’est tout simplement que le présent ne peut ouvrir sur l’infini que si l’on s’en dégage, et cela ne relève pas, ou rarement, de chroniques régulières.
    Même Montaigne qui s’est essayé à ce que l’on pourrait considérer comme des chroniques, ne s’est pas essayé au présentisme, et c’est pour cette raison que sans être un philosophe au sens de créateur de système de pensée, il est néanmoins admis dans cette famille de penseurs.
    Le présentisme est la mort de la pensée, car il néglige les deux domaines que sont le passé et le futur, pourtant aussi importants.
    Cette maladie du présent est malheureusement la maladie qui frappe la démocratie, maladie mortelle où la considération d’élections auxquelles il faut faire face empêche nos responsables politiques d’avoir une vision globalisante, et pour le coup historique à défaut d’être philosophique.

  41. @ Tipaza 10h24
    « caroff lui reproche l’absence de plus-value d’une pensée philosophique, mais c’est qu’à répéter inlassablement la nullité de Macron, il finit par se mettre au niveau de l’objet de son ressentiment. »
    Oui, et c’est pour ça qu’il devrait prendre davantage de recul pour éviter la contamination de la bêtise (et le plus souvent de la suffisance) macronienne.

  42. @ Aliocha | 23 mars 2025 à 00:06
    « F.ck UE, vous nous avez déjà proposé l’avis du personnage, et je vous ai déjà dit ce que j’en pensais. »
    Cette grossièreté ne correspond pas à la pensée de Jeffrey Sachs qui s’est contenté de citer Victoria Nuland,
    Soit vous ne lisez pas les éléments que d’autres se fatiguent à vous envoyer, soit vous comprenez les choses de travers en les arrangeant pour en truffer vos carabistouilles fumeuses afin d’instaurer un dialogue de sourds avec ceux qui auraient eu l’imprudence de les lire et de les corriger aimablement.
    Seriez-vous vous aussi un pervers narcissique ?

  43. @ Tipaza | 23 mars 2025 à 10:24
    « Un point ne pourra pas lui être nié, c’est son érudition sur beaucoup de sujets. À l’évidence, MO a beaucoup lu et beaucoup retenu. »
    C’est vous qui m’avez expliqué dans un post précédent que l’érudition n’était pas forcément une preuve d’intelligence, ce qui n’est pas faux.
    Quand Michel Onfray a fini de débiter tout ce qu’il a appris dans les livres, en supposant qu’il ait tout compris, que reste-t-il de ses propos ?
    Des invectives envers ceux qui n’ont pas l’heur de lui plaire, des sarcasmes qui suintent la suffisance.
    Est-il capable de raisonner par lui-même, sans se laisser porter par ses états d’âme, ses certitudes de polymathe, ce monsieur qui se prend pour le Pic de la Mirandole du XXIe siècle et qui parfois dit tout et son contraire ?
    Petit exemple concernant le port du voile . Pas sûr que ce soit vraiment en harmonie avec la ligne éditoriale de CNews. Enfin, je pense que cela fera plaisir à Zéribi, un invité régulier de Laurence Ferrari 🙂

  44. Michel Deluré

    @ Achille 23/05/25 12:51
    « Des invectives envers ceux qui n’ont pas l’heur de lui plaire, des sarcasmes qui suintent la suffisance. »
    On constate effectivement chez Michel Onfray, surtout dans son oralité, la présence, pas toujours systématique certes, de ces caractéristiques qui détonent chez un philosophe. Dans ce comportement pointe la présence chez MO de trop de sectarisme, de trop d’autoritarisme, qui confinent à l’intolérance et qui peuvent s’assimiler à « l’insolence d’un culte dominateur » pour reprendre l’expression de Condorcet.

  45. Jean sans terre

    MO a un unique mérite, celui d’inlassablement moquer la vermine à la tête de la présidence de la République française, vermine dont on ne répétera jamais assez qu’il a été élu – ce qui est pardonnable – et réélu – ce qui ne l’est plus et est coupable (persévérer est du diable) – par une majorité de Français lobotomisée par des valeurs et des principes faux hérités de l’esprit protestant des Lumières.
    Pour le reste, son intelligence est tout entière contaminée par les mêmes idées fausses et il ratiocine complètement, à la manière de ses congénères. On fait beaucoup trop de cas de l’intelligence spontanée de l’espèce humaine alors qu’on devrait avoir à son égard une défiance extrême.
    Toutes les folies et les erreurs humaines pénètrent l’âme et la contamine par de vains et creux discours qui complaisent à ses penchants naturels. L’intelligence commune, par ses seules forces, est tout à fait incapable de s’en prémunir.

  46. @ Achille | 23 mars 2025 à 12:51
    « C’est vous qui m’avez expliqué dans un post précédent que l’érudition n’était pas forcément une preuve d’intelligence, ce qui n’est pas faux. »
    Je maintiens et je signe évidemment, mais on peut aussi être érudit et intelligent. Je pense que c’est le cas de MO.
    « Quand Michel Onfray a fini de débiter tout ce qu’il a appris dans les livres, en supposant qu’il ait tout compris, que reste-t-il de ses propos ? »
    Il reste ce que j’ai dit précédemment, « un processus de maturation accompli ».
    Si vous en voulez une preuve, lisez donc la préface qu’il a consacrée aux Essais de Montaigne dans la collection Bouquins.
    Vous verrez qu’il a su tirer la substantifique moelle de la chose. Certainement l’une des meilleures lectures de Montaigne que je connaisse.
    « Est-il capable de raisonner par lui-même, sans se laisser porter par ses états d’âme, ses certitudes de polymathe »
    Voilà une phrase qui se veut péjorative et qui est le plus beau compliment qu’on puisse faire à Michel Onfray.
    Car enfin ce que vous dites signifie que dans ses analyses et autres réflexions, il joint au rationnel la partie irrationnelle de son être et qu’il y ajoute ses connaissances, le tout en fait un penseur exceptionnel.
    Combien d’hommes ont été ou sont capables de telles performances y compris parmi les plus célèbres ?
    La façon dont vous formulez vos réserves montre que vous ne faites pas partie de cette cohorte d’hommes exceptionnels.
    « Polymathe » (!) vous en savez des choses, j’ignorais tout de ce mot, ce qui prouve qu’on ne se connaît jamais soi-même. 😉
    ——————————————–
    @ Exilé | 23 mars 2025 à 12:49 (@ Aliocha | 23 mars 2025 à 00:06)
    « Soit vous ne lisez pas les éléments que d’autres se fatiguent à vous envoyer, soit vous comprenez les choses de travers en les arrangeant pour en truffer vos carabistouilles fumeuses »
    Ah, mon bon monsieur, on voit par là les dégâts provoqués par les pédagogistes post-modernes dans l’enseignement de la lecture et l’écriture en maternelle.

  47. Patrice Charoulet

    @ Robert Marchenoir, 22 mars 19h24
    Je partage votre avis sur Onfray. Vous dites que Revel lui est infiniment supérieur. C’est vrai.
    Permettez-moi une remarque. L’année où Alexis Philonenko, mon maître, fut reçu du premier coup, à 23 ans, premier à l’agrégation de philosophie, Jean-Francois Ricard (le futur Jean-François Revel) fut reçu 16e à ce (très difficile) concours, ce qui n’était déjà pas si mal. Tous les livres de Revel, par la suite, ont montré son niveau, qui est très grand.
    Alexis Philonenko, peu connu du grand public actuel a, lui, publié une centaine de livres estimés des connaisseurs.
    En tapant sur votre clavier « Liste des majors de l’agrégation de philosophie par Patrice Charoulet », les gens curieux et ouverts verront quelques-uns des meilleurs classés à ce concours, des origines à nos jours. Le dernier cacique de ma liste, Michaël Foessel, a remplacé, très avantageusement, Finkie, qui a ses qualités, mais qui était infoutu d’enseigner la philosophie et pour cause : il est agrégé de lettres modernes et il parlait de Péguy, etc., pas de Spinoza, etc.
    P.-S. : j’invite les gens ouverts à écouter Michaël Foessel, vrai philosophe, lui, sur YouTube et à comparer avec le dénommé Onfray… le plus gros vendeur actuel et omniprésent dans les médias.

  48. @ Tipaza | 23 mars 2025 à 15:40
    « La façon dont vous formulez vos réserves montre que vous ne faites pas partie de cette cohorte d’hommes exceptionnels. »
    J’en suis conscient, rassurez-vous.
    Mais comme disait Talleyrand : « Quand je me regarde je me désole, quand je me compare, je me console. » Ce que ne semble pas être capable Michel Onfray… 🙂

  49. Les gens curieux et ouverts d’esprit selon la vulgate de Patrice Charoulet, cela ne donne vraiment pas envie. Voire, ça craint !

  50. J’ai entendu plusieurs fois des étrangers dire que les Français aimaient bien développer face aux autres des points de vue choquants sans forcément y croire, mais plutôt pour le plaisir de se faire l’avocat du diable. Ce qu’une Américaine résume ainsi : « Il y a quelque chose avec les Français, je pense qu’ils aiment surprendre en lançant des idées scandaleuses ; ils prennent ensuite le temps de les argumenter longuement et de les faire ainsi passer pour raisonnables. C’est rigolo, et ça ne veut pas dire qu’ils y adhèrent. Ils en font une joute verbale ».
    C’est ainsi que les idées des philosophes français de la déconstruction ont été prises au sérieux sur les campus américains alors qu’elles n’ont pas eu un grand succès à leur sortie en France, quoiqu’elles nous soient revenues en boomerang une fois testées aux USA.
    Tout ça pour dire que Michel Onfray me semble adorer lancer des pavés dans la mare. Mais l’ennui dans son cas, c’est que c’est devenu mécanique, comme un rôle qu’il se donne, et il a l’air de se prendre terriblement au sérieux. De plus, la satisfaction qu’il y trouve a quelque chose d’amer, me semble-t-il.

  51. @ Exilé
    Je ne me situerai pas au niveau d’un quelconque psychiatre italien du site de Soral, et vous invite à aussi partager les analyses de ceux qui ont conscience de l’extrême danger dans lequel se situe l’Occident et qui explique le comportement américain face à l’axe chinois-russe-nord-coréen-iranien :
    https://www.youtube.com/watch?v=vDBZeHhx3YE
    La faiblesse américaine exige la réaction européenne, qui ne pourra être effective que dans quelques années.
    Réveillons-nous.

  52. Serge HIREL

    @ Achille | 23 mars 2025 à 12:51
    « Petit exemple concernant le port du voile . Pas sûr que ce soit vraiment en harmonie avec la ligne éditoriale de CNews. »
    Ce que dit Michel Onfray à propos du port du voile relève du bon sens et ne heurte en rien la ligne éditoriale de CNews. Celle-ci est simplement parfaitement respectueuse de la loi de la République qui interdit ce signe religieux au sein de ses institutions au nom de la laïcité, et ne va pas au-delà de cette règle. Je n’ai jamais entendu un salarié de CNews, qu’il soit journaliste ou chroniqueur extérieur, défendre l’idée que cette interdiction soit étendue à l’ensemble de l’espace public. Pas plus d’ailleurs qu’une personnalité invitée sur ses plateaux.
    Néanmoins, le débat sur le caractère volontaire ou non du port du voile dans cet espace ne peut pas être mis sous le boisseau, parce qu’il pose la question de la liberté individuelle, principe fondamental dans notre démocratie, Si celle qui s’en couvre la tête obéit ainsi à ses seules convictions religieuses, c’est la laïcité elle-même qui interdit de lui interdire cette pratique. En revanche, si elle y est contrainte par son mari, son entourage, ses voisins ou l’imam du coin, l’État est dans l’obligation de l’aider à imposer sa propre décision, au nom du respect de ses droits humains.
    Il n’y a pas si longtemps que cela, nos mères et nos grands-mères portaient un foulard pour entrer dans une église, marque de leur foi. Depuis Vatican II, cette tradition s’est peu à peu perdue… Est-il souhaitable qu’il en soit de même au sein de la communauté musulmane vivant en France ? Oui, une femme tête nue dans une mosquée serait une démonstration éclatante de la volonté d’intégration de ces nouveaux citoyens (ou pas). Mais je ne crois pas au Père Noël. Les islamistes ne sont pas prêts à abandonner cette arme de soumission de la femme, devenue aussi outil de discorde avec l’Occident.
    La conclusion est limpide : les islamistes doivent être chassés de France sans leur accorder la moindre concession. À quand une loi contre l’emprise religieuse, ou élargissant aux grandes religions les dispositions en vigueur contre les sectes ? Les clercs et les rabbins n’en auraient rien à craindre. En revanche, elle permettrait d’inquiéter la quasi-totalité des imams actuels qui, sans être nécessairement intégristes, n’en défendent pas moins la domination de l’homme sur la femme.

  53. Serge HIREL

    @ Axelle D | 23 mars 2025 à 17:03
    « Les gens curieux et ouverts d’esprit selon la vulgate de Patrice Charoulet, cela ne donne vraiment pas envie »
    On connaissait l’expression « C’est l’hôpital qui se fout de la charité ». Patrice Charoulet, lui, démontre qu’il arrive que l’hôpital se foute aussi de lui-même… sans s’en rendre compte. Curieux, il l’est, même trop. Ouvert d’esprit… bon, soyons charitable…
    J’adore l’humilité du titre de son œuvre qu’il conseille à la lecture… Dans la presse, les articles sont soit anonymes, soit suivis des nom et prénom ou des initiales de leur auteur. Seules les « grandes signatures », quand ils estiment avoir pondu un édito de grande classe, font précéder la leur de « par ». Une sorte de titre de noblesse qu’ils s’attribuent pour se distinguer de la masse…

  54. @ Serge HIREL | 23 mars 2025 à 20:09
    « Ce que dit Michel Onfray à propos du port du voile relève du bon sens et ne heurte en rien la ligne éditoriale de CNews. Celle-ci est simplement parfaitement respectueuse de la loi de la République qui interdit ce signe religieux au sein de ses institutions au nom de la laïcité, et ne va pas au-delà de cette règle. Je n’ai jamais entendu un salarié de CNews, qu’il soit journaliste ou chroniqueur extérieur, défendre l’idée que cette interdiction soit étendue à l’ensemble de l’espace public. Pas plus d’ailleurs qu’une personnalité invitée sur ses plateaux. »
    En êtes-vous sûr ? Il semble pourtant que votre maître à penser Éric Zemmour, qui naguère fut salarié de CNews, soit clairement pour l’interdiction du voile à l’ensemble de l’espace public.
    Le problème avec la laïcité et que chacun a sa propre définition.
    Celle d’Éric Zemmour n’est manifestement pas la même que celle de Michel Onfray. 🙂

  55. @ Lucile | 23 mars 2025 à 17:23
    « De plus, la satisfaction qu’il (MO) y trouve a quelque chose d’amer, me semble-t-il. »
    L’amertume froide et provocatrice de l’intelligence qui mesure son impuissance face au désastre qu’elle pressent.
    J’ai constaté une amertume semblable chez Zemmour, plus occasionnelle, parce que modulée par la présence de Sarah Knafo à ses côtés.

  56. En vertu de la liberté d’expression, a été publié un commentaire qui me dégoûte parce que l’innommable lecteur de dictionnaires définit bizarrement les gens curieux et ouverts d’esprit.
    Le début du texte a pour objet la haute considération que son auteur éprouve pour lui-même et les caciques qu’il admire.
    C’est la deuxième partie qui pose un réel problème. Je suppose que Finkie désigne Alain Finkielkraut. C’est d’un humour abject quand on connaît la signification de ce surnom en anglais. De plus la condescendance à l’égard de Michel Onfray est insupportable.

  57. Bien entendu, le sarcasme des tiques toquées s’attaque à notre professeur, alors qu’il signale un auteur important, qui dénonce à juste titre les méthodes de dénigrement personnel de ceux qui refusent d’entendre la vérité :
    « Roy Cohn a été le conseiller juridique de Donald Trump de 1976 jusqu’à sa mort en 1986. Les deux hommes se sont connus alors que l’entreprise immobilière de la famille Trump faisait l’objet de poursuites pour discriminations raciales. Indifférent au droit, mais expert dans les moyens de le contourner, Cohn parviendra à sortir les Trump de cette mauvaise passe.
    Les deux hommes étaient faits pour se rencontrer. Maintenus à la marge de l’univers progressiste de la côte est, ils étaient animés par une immense soif de revanche contre les élites démocrates. Tout était bon pour satisfaire leur ressentiment, à commencer par une indifférence totale à l’égard de la vérité. Dans un entretien donné à Newsweek en 1979, le futur président des États-Unis dira tout ce qu’il doit à son conseil en matière de violence cynique : « Si vous avez besoin de quelqu’un qui peut devenir brutal contre vos opposants, faites appel à Roy. »
    Par tous, vraiment ? Donald Trump, dont la fidélité n’est pas la première des qualités, n’a jamais renié sa dette à l’égard de l’avocat. L’une des toutes premières mesures qu’il a déléguée à Elon Musk est l’abolition de l’aide américaine à la lutte mondiale contre le sida. Si cette mesure a été provisoirement suspendue, tout indique que les États-Unis s’acheminent cette fois-ci pour de bon vers une contre-révolution morale aux effets telluriques.
    Dans la pièce de Kushner, ce pays était sauvé in extremis par les anges de personnages foudroyés par la maladie et qui rappelaient le fond compassionnel de la démocratie américaine. Pendant quelques décennies, les réactionnaires américains ont dû limiter leurs ambitions à un « conservatisme compassionnel » mal défini, mais qui devait masquer le cynisme sans limite qui avait si mal réussi à Roy Cohn. Cette parenthèse ambiguë s’achève sous nos yeux. Abandonnée par ses anges, l’Amérique jette par-dessus bord toute vocation démocratique et prend la direction d’une « révolution » dont il est à craindre qu’elle ne soit pas seulement « conservatrice ». C’est désormais le spectre de Roy Cohn qu’il va falloir affronter. »
    https://esprit.presse.fr/actualites/michael-foessel/les-demons-de-l-amerique-45848
    Merci, M. Charoulet.

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