Michel Onfray : de Gaulle top grandiose, Mitterrand flop cynique !

On me pardonnera ce titre familier mais dans sa simplicité brute il exprime bien ce que j’ai ressenti à la lecture du formidable « Vies parallèles » de Michel Onfray (MO) qui compare les destinées historiques, politiques et humaines de Charles de Gaulle et de François Mitterrand.

Le premier est porté aux nues, le second mis plus bas que terre.

Un morceau de bravoure d’ailleurs, stylistiquement superbe, les oppose dans une absolue antithèse qui pourrait se résumer ainsi : de Gaulle a servi la France et Mitterrand s’en est servi, celui-ci a privatisé l’Etat quand celui-là l’a incarné. L’orgueil de de Gaulle concernait son pays, la vanité de Mitterrand sa personne.

Une plaidoirie admirable et argumentée en faveur de l’un, un réquisitoire cinglant et talentueux contre l’autre, les deux portés par une langue efficace, percutante, ici indignée, là ravie.

Avec MO, on n’est pas dans le style brillamment amphigourique d’un Régis Debray dont je suis en train de lire l’autobiographie intellectuelle : il recherche tellement les bonheurs d’expression qu’à force il nous en inonde, nous étouffe avec eux et sous leur hermétisme précieux. Debray se regarde écrire alors que Onfray n’est préoccupé, dans son élan continu, que par ce qu’il a à dire.

Ce dernier va droit à ses buts.

Rien ne trouve grâce à ses yeux dans le parcours de FM qui a toujours été, selon lui, d’extrême droite et antisémite, animé seulement par une inextinguible soif de pouvoir et par la volonté de le garder à tout prix au point d’être demeuré à son poste malgré deux cohabitations qui avaient désavoué sa présidence et malgré la maladie qui l’avait aussi gravement affaibli dans les dernières années.

Pour Charles de Gaulle, c’est le contraire. Il n’y a pas, selon MO, une image plus exemplaire et sublime que celle de ce Général à toutes les périodes de son existence, avec la distinction à laquelle il a toujours veillé scrupuleusement entre son existence intime et familiale et son rôle présidentiel, ses représentations publiques.

Mitterrand sentait si bien le gouffre entre sa personnalité et celle de de Gaulle qu’il n’a cessé de battre en brèche l’héritage du Général en se coulant cependant avec volupté dans le lit d’une Constitution de la Ve République qu’il avait vilipendée.

On perçoit combien MO a dû, pour la force éclatante du contraste, à la fois sublimer de Gaulle et accabler FM mais, à la lecture de ce livre passionnant qui m’a surpris par la richesse de sa documentation et le caractère fouillé et précis de ses analyses, on n’est pas loin de lui donner raison.

MO est parti d’une réalité factuelle, historique, politique et privée – le rapport de l’un et de l’autre, par exemple, avec la conjugalité et les femmes, avec la maladie et la mort, avec les valeurs traditionnelles et les dérèglements moins attentifs à ces dernières – pour la commenter, l’expliquer, la pourfendre ou la célébrer.

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Il est facile, en effet, de ne pas laisser la moindre place au doute quand de Gaulle est exalté pour sa conception de la culture, avec André Malraux, pour sa morale publique exigeante et son éthique personnelle, pour sa vision d’une France indépendante, soucieuse de sauvegarder l’identité de la nation au sein d’une Europe soutenue autant qu’elle aurait su rester à sa place.

MO est à ce point empli de sa passion pour de Gaulle qu’il parvient à tout sauver de son oeuvre. Sa dialectique est si convaincante qu’il s’efforce de répondre à certaines critiques, en particulier sur l’abandon de l’Algérie française, le sort des harkis traités comme quantité négligeable et le cynisme de ce qu’un réalisme assumé porte forcément avec lui.

Je regrette à peine que MO n’ait pas fait un sort à la sécheresse d’Etat de de Gaulle qui l’avait trop peu détourné de la peine de mort – qu’on songe à Pierre Pucheu, à Robert Brasillach et à Bastien-Thiry par exemple – car il rappelle que FM lui-même, sous la IVe République, n’avait pas été avare de condamnations à mort. Il analyse son revirement ultérieur comme tactique pour faire oublier précisément ses turpitudes antérieures. Moins d’humanisme que de manoeuvres !

Au-delà de la pertinence de cette comparaison qui tourne systématiquement à l’avantage de de Gaulle – seule légère critique sur Israël et le « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur » au moment de la crise liée au golfe d’Aqaba -, j’ai été touché profondément par cet ouvrage pour une double raison.

Il y a en lui quelque chose du Victor Hugo des « Châtiments », qui remplacerait les Napoléon grand et petit par de Gaulle et FM. La coulée de rage, de fureur, de sarcasme, d’indignation, d’adoration, ce ressassement, cette répétition d’invectives, de fulgurances vengeresses, de causticités sans pitié et d’admirations explicitées sont impressionnants. C’est long, puissant, on est emporté, on n’en peut plus, on voudrait crier grâce pour l’un des deux et ça suffit pour l’autre, mais non, on va au bout, et le lecteur est KO, et la cause est quasiment entendue.

Par ailleurs, quelle allégresse de rencontrer un MO enthousiaste, inconditionnel, sans la moindre nuance dans l’hyperbole, sans la moindre limite à son assentiment, heureux de se faire l’avocat étincelant de de Gaulle. Un MO tourné vers l’éloge sans faille ni réserve. On est content pour lui !

Mitterrand flop cynique, pourquoi pas ?

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Voir les Commentaires (93)
  1. L’un est un des plus grands Français de l’Histoire de France et l’autre est l’un de ses plus grands escrocs.
    Et encore, j’ai du mal à trouver dans l’Histoire de France un escroc pire que Mitterrand qui soit arrivé à ce niveau de pouvoir ce qui fait qu’il doit être le pire de tous. Mais je ne suis pas historien.
    Il doit bien y avoir dans quelque siècle passé, un président, un roi ou un régent qui fut pire que lui dans l’escroquerie intellectuelle mais c’est pas évident.
    En tous cas, c’est bien qu’Onfray « découvre » de Gaulle sur le tard comme ça.
    Moi-même, il ne m’est apparu comme l’un des plus grands chefs d’Etat français qu’il y a peu de temps et surtout à force d’avoir envie de vomir en constatant la malhonnêteté intellectuelle intrinsèque et donc perpétuelle de la gauche dont je suis pourtant issu et qui me fait voter généralement RN.

  2. Ce billet tombe mal ! Enfin mal pour moi et mes états d’âme.
    De Gaulle et Mitterrand, deux personnages hors du commun, deux héros, au sens grec du terme, qui auraient pu figurer dans l’Iliade, à côté des éternelles figures homériques, sans démériter.
    Il y avait de la chair, du sang, de la passion chez ces deux grands.
    Il y avait l’orgueil de la France pour l’un et la vanité du pouvoir pour l’autre, les deux se partageant un certain mépris pour les hommes, trop conscients qu’ils étaient des faiblesses humaines, dont ils portaient une part du fardeau également.
    C’est le propre des héros grecs qui ne sont des héros que parce qu’ils sont humains, humains jusqu’à l’hubris, et qu’ils parviennent à transcender leur part d’humanité jusqu’à être des modèles.
    Et voilà que je tombe sur ce billet après avoir subi 26 minutes d’une intervention qui n’est pas un discours, pas même un projet, mais un calendrier à court terme, où j’apprends pour le énième fois que je dois me laver les mains entre autres choses.
    Et ce calendrier est énoncé avec la froide indifférence d’un humanoïde au regard sans ciller une seconde, trop direct pour être si peu que ce soit humain et compatissant, un humanoïde qui aurait été créé par et avec une intelligence artificielle.
    Alors qu’il parle d’une épidémie qui a fait des milliers de morts, on ne sent pas la moindre compassion, la moindre sensibilité chez cet homme-là, seulement la maîtrise technicienne du sujet.
    À comparer avec les envolées lyriques de l’un et la parfaite élocution humaniste de l’autre, l’un et l’autre ayant dépassé le stade de la technique pour accéder à celui de l’humain dans sa complexité, et donc de la politique.
    Avec Macron nous sommes restés au stade de l’expertise avouant benoîtement son incapacité à maîtriser l’avenir. Son seul aspect humain !

  3. Marc GHINSBERG

    Michel Onfray a intitulé son livre « Vies parallèles » par référence à Plutarque (Vies parallèles des hommes illustres). Comme chacun le sait, en géométrie euclidienne les parallèles ne se rejoignent jamais. Les vies de ces deux anciens présidents de la République n’auraient aucun point commun. Le livre est ainsi construit. Le bien contre le mal, la grandeur contre la petitesse, l’homme d’État contre le « politichien », le héros contre l’aventurier, le résistant contre le collaborateur. D’ailleurs, Michel Onfray, en toute modestie dit de son livre : « L’architecture contrapuntique de cet ouvrage… »
    Les adversaires d’Albert Camus disaient de lui qu’il était un professeur de philo pour classe terminale. On pourrait dire de Michel Onfray qu’il est un professeur de philo pour le brevet des collèges. On m’objectera qu’il n’y a pas d’épreuve de philo au brevet des collèges. Ça tombe bien, il y a longtemps que Michel Onfray ne fait plus de philosophie. Il se pique de faire de l’histoire, mais en fait il est devenu pamphlétaire, et il faut lui reconnaître dans ce domaine un certain talent.
    Il trempe sa plume dans le vinaigre quand ce n’est pas dans le vitriol. Ne fuyant pas toujours la facilité : « Le temps des chênes qu’on abat était passé. Mon vieux maître Lucien Jerphagnon ne se serait pas interdit d’ajouter que le temps des glands était venu ». Critiquant l’un des livres de Mitterrand, faisant d’une pierre deux coups, il dit : « Le style est celui d’un Bernard-Henri Lévy qui aurait encore moins d’idées que lui ». Ou parlant de l’ancien président : « Il fut un collectionneur compulsif de femmes comme il y en a d’étiquettes de camembert. » Michel Onfray de pamphlétaire glisse à chansonnier. On ne s’étonnera pas s’il finit sur ses vieux jours au Théâtre des Deux Ânes. Il fait dans l’excès, dans l’hyperbole, dans l’emphase, dans la mauvaise foi.
    Je ne prendrai pas ici la défense de François Mitterrand à qui je ne pardonnerai jamais d’avoir sollicité un second mandat alors qu’il se savait plus que gravement malade.
    En revanche je considère que Michel Onfray pamphlétaire à l’égard de Mitterrand se transforme en hagiographe du Général. Tout ce qu’il a fait est bien, grand, irréprochable.
    Onfray n’évite pas le ridicule en essayant, par une interprétation délirante, de justifier le fameux « Je vous ai compris » adressé aux Français d’Algérie. Les oublis de Michel Onfray sont nombreux concernant les aspects sombres de la politique de l’homme du 18 juin. Pas un mot sur Jacques Foccart et sa politique africaine, rien sur le SAC et ses méthodes peu catholiques, absente l’affaire Ben Barka, disparu Papon préfet de Paris sous le Général, passés sous silence les morts du métro Charonne. Quant à la relation de l’épisode de Baden-Baden au cours duquel de Gaulle est allé chercher du réconfort auprès du Général Massu, on est en pleine fiction, l’expression de « roman national » y prend tout son sens.
    Bref je conseille le livre de Michel Onfray aux inconditionnels de Charles de Gaulle, ils seront aux anges. Je le déconseille aux ennemis de François Mitterrand, ils s’y ennuieront. Quant à ceux, qui comme moi, ont jadis admiré Michel Onfray, s’ils le lisent, ils seront encore un peu plus désespérés.

  4. @ Marc GHINSBERG
    « Je ne prendrai pas ici la défense de François Mitterrand à qui je ne pardonnerai jamais d’avoir sollicité un second mandat alors qu’il se savait plus que gravement malade. »
    Effectivement, si c’est le pire que vous avez à lui reprocher, il n’y a pas grand-chose à faire pour vous et ce qui est censé vous servir de cerveau, et il était d’avance peu probable que vous soyez capable d’apprécier le bouquin d’Onfray peu importe sa qualité.

  5. « Quant à ceux, qui comme moi, ont jadis admiré Michel Onfray, s’ils le lisent, ils seront encore un peu plus désespérés. »
    Rédigé par : Marc GHINSBERG | 24 novembre 2020 à 23:45
    Bravo ! Et pour tout votre bref exposé si convaincant, si bien conclu.
    M. Onfray a quitté l’exigence analytique pour semble-t-il espérer une aventure politique : cette hypothèse expliquerait son choix de l’arène des renoncements intellectuels, voire des biais racoleurs…
    En somme : Onfray autre chose.

  6. Finalement je rejoins Marc GHINSBERG dans son analyse. Rien de pire qu’un philosophe qui veut jouer les historiens pour finalement devenir pamphlétaire.
    Dans son dernier bouquin Onfray nous fait du Zemmour, arrangeant les faits historiques à sa façon, ne prenant que le meilleur chez le Général et le pire chez François Mitterrand. C’est un peu facile.
    J’ai beaucoup d’admiration pour de Gaulle qui est un homme d’Etat d’une stature exceptionnelle. J’en ai un peu moins pour François Mitterrand, appelé aussi « le Florentin » pour son art de l’esquive. Mais vouloir le mettre plus bas que terre confine au grotesque.
    Ainsi qu’il l’a dit lui-même, avec, il est vrai, une pointe de narcissisme: “Je suis le dernier des grands présidents. Après moi, il n’y aura plus que des financiers et des comptables.”
    Certes, avec le recul on peut regretter qu’il n’ait pas été un peu plus comptable, car c’est à partir de ses deux mandats que la dette publique a commencé à plonger. Ceci étant les présidents de droite qui lui ont succédé n’ont rien fait pour la juguler.
    Nul doute que Michel Onfray parle bien, il écrit bien. Ses admirateurs vont adorer son dernier livre. D’autant que notre hôte ne cache pas son enthousiasme après l’avoir lu.
    Moi aussi j’ai été longtemps un fan de Michel Onfray, mais c’était avant qu’il quitte la philosophie inspirée pour s’orienter vers la polémique politicienne pour grand public.
    Il est vrai qu’ en étant un peu clivant ses livres se vendent beaucoup mieux c’est sûr. Eric Zemmour l’avait déjà compris bien avant lui. Il est vrai que ça prend bien moins la tête que du Régis Debray…

  7. En ce moment, je lis « Vies parallèles » avec passion : pour la première fois, le Général que j’ai toujours admiré est hissé sur la plus haute marche de l’histoire pendant que le Tartuffe Mitterrand rejoint irrémédiablement la cohorte des pires gouvernants…
    Derrière le style hugolien de Michel Onfray, nous sentons la rage de l’homme qui a découvert sur le tard qu’il avait été dupé par la doxa gauchisante, celle-là même qui continue à tirer la France vers le gouffre : la passion des convertis, servie par une plume grandiose ; un régal !

  8. L’ombre portée d’un grand homme, sous le soleil vertical, se réduit à rien.
    Onfray, depuis qu’il nous fait du Dieudonné, devrait prendre conscience de ce phénomène de double, évitant de faire de l’humoriste une référence philosophique, et qui démontrerait que Mitterrand n’a accompli que ce que la Constitution lui permettait, menant les illusions du peuple de gauche à renoncer au communisme, à prendre conscience que, sans liberté, l’égalité nie la fraternité, sans effort de prise de conscience individuelle, la démocratie vire au village gaulois des partis réfractaires, tous les Wil de France s’offrant alors au retour brutal du bâton extrême, du refus de l’Europe et de la République bananière du travail mal fait.
    Macron saura-t-il rétablir le sens fort de l’État, lui si seul à avoir su en ce pays de factions divisés par les rivalités exacerbées, user de l’outil institutionnel pour tenter de réformer le pays, lui faisant retrouver son génie gaullien qui est d’inventer un autre mode de fonctionnement que la domination, accomplissant sa révolution, inspirant l’Europe en ses réconciliations, rappelant au peuple oublieux et ignorant qu’il n’existe que pour incarner ce que le jeune président avait pressenti en campagne, mais que l’exercice du pouvoir a fourvoyé sur les chemins jupitériens des illusions verticales ?
    Onfray alors s’apercevrait peut-être qu’il n’est plus besoin de brûler une idole pour en encenser une autre, que si la France enfin acceptait d’incarner ce qu’elle est plutôt que sans fin se diviser, la fille aînée cesserait de renoncer à son génie, qu’à leur manière de Gaulle comme Mitterrand ont tenté d’exercer, se heurtant aux murs immobiles des idées fausses et du déni d’autrui, celles qui empêchent en leurs injonctions moqueuses d’inviter l’humoriste fourvoyé à élever sa caricature jusqu’aux hauteurs philosophiques de l’esprit français, celui qui saurait faire de la bienveillance le fondement rigoureux et démocrate du travail bien fait.
    L’illusion verticale ainsi comprendrait que la raison obscure ne saurait se passer de l’horizontal de sa géométrie, et qu’il est un instant où l’ombre portée des soleils couchants dessine la silhouette immense de ce qui nous manque encore pour réellement nous gouverner, et accéder enfin à la réelle liberté :
    « Pour moi, je doute que l’homme puisse jamais supporter à la fois une complète indépendance religieuse et une entière liberté politique ; et je suis porté à penser que, s’il n’a pas de foi, il faut qu’il serve, et s’il est libre, qu’il croie.

    Mahomet a fait descendre du ciel, et a placé dans le Coran, non seulement des doctrines religieuses, mais des maximes politiques, des lois civiles et criminelles, des théories scientifiques. L’évangile ne parle, au contraire, que des rapports généraux des hommes avec Dieu et entre eux. Hors de là, il n’enseigne rien et n’oblige à rien croire. Cela seul, entre mille autres raisons, suffit pour montrer que la première de ces deux religions ne saurait dominer longtemps dans des temps de lumières et de démocratie, tandis que la seconde est destinée à régner dans ces siècles comme dans tous les autres. »
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Alexis_de_Tocqueville_-_De_la_d%C3%A9mocratie_en_Am%C3%A9rique,_Pagnerre,_1848,_tome_3.djvu/48

  9. Michel Onfray passe toutes les semaines sur les plateaux télé pour se plaindre qu’il n’est jamais invité. Son propos est devenu un discours de philosophe aigri qui semble rêver d’un destin politique et qui me fait penser à un rabatteur de voix pour Marine Le Pen. La connexion n’est pas loin.
    Il aurait gagné à dire un peu de bien de Mitterrand, histoire de mieux l’enfoncer. Mais Mitterrand mérite-t-il encore un livre, fût-il de Michel Onfray ?

  10. Denis Monod-Broca

    Livre à lire certainement.
    Il y a aussi de multiples ressemblances entre CdG et FM ? Quel grain de sable, quelle chiquenaude de l’histoire, quel souffle d’esprit a fait apparaître un tel abîme entre les deux ? a élevé l’un et fait sombrer l’autre ? MO répond-il à cette question ?

  11. De Gaulle / Mitterrand
    Mitterrand KO
    Combat inégal bien sûr malgré les dizaines d’hagiographies consacrées depuis vingt ans à la glorification de l’ancien président socialiste.
    Mitterrand est né un demi-siècle trop tôt ! Il était formaté pour les marais de la IVe République.
    Etude passionnante. Qui remet un peu d’ordre dans les « valeurs ».
    Cordialement.

  12. De livre en livre, Michel Onfray n’est plus que rage. Et surtout, on sait, dès le début du livre, l’angle, le présupposé, l’hypothèse suivis et ce n’est pas la peine de continuer si on souhaite lire un essai équilibré parce que tout va aller dans le sens qu’il a donné au départ, et ce, à coup de hache. Au bout d’un moment, c’est du rabâchage.

  13. @ boureau
    « Mitterrand est né un demi-siècle trop tôt ! Il était formaté pour les marais de la IVe République. »
    Et ce serait bien qu’on cesse de se disputer sur des procès en béatification et qu’on se consacre à des sujets plus… contemporains ?
    De Gaulle est un phénomène qui ne pourra plus se reproduire car rien ne favorise l’émergence, à l’heure actuelle, de telles personnalités. Et de toutes manières, il ne faut pas compter sur de telles personnalités pour diriger un pays. Si elles émergent tant mieux. Si elles n’émergent pas, c’est aux institutions et à l’intelligence collective d’arriver à s’en passer. Et il serait temps de désynchroniser de nouveau la présidentielle des législatives.

  14. Je suis d’une génération qui n’a pas compris de Gaulle. Giscard nous a dupés comme Mitterrand nous a dupés. Merci à Onfray pour ce livre qui remet l’histoire et les valeurs qui animent chaque personnage politique en place !

  15. Le livre « les Vies parallèles » de Plutarque comparait la vie d’un Grec et d’un Romain.
    C’est dans ce sens qu’il faut lire le livre de Michel Onfray et ne pas se laisser tromper par le faux ami qu’est la définition de droites parallèles en géométrie.
    Je veux dire par là que le livre de Plutarque mettait face à face deux cultures, la grecque et la romaine, et donc deux comportements.
    De Gaulle et Mitterrand appartiennent sinon à deux cultures différentes, du moins à deux morales, deux éthiques politiques différentes.
    De ce point de vue, le mot parallèle doit être compris dans le sens où il est employé en science-fiction, et même en physique relativiste comme celui de deux univers qui n’ont rien de commun.
    Un parallélisme qui ressemble à effet miroir où l’un serait l’autre inversé.
    L’ambition de de Gaulle a été portée par une certaine idée de la grandeur de la France, qu’il a toujours mise en oeuvre à la mesure de ses moyens.
    Il y a là une vraie ligne droite comportementale.
    Aux reproches qu’on peut lui faire, il répondra, ou plutôt l’Histoire répondra pour lui par la raison d’État. Que ses actions aient été bonnes ou mauvaises est un autre sujet, il était mû par un sens de l’État et de la France.
    À l’inverse, et là est l’effet miroir, l’ambition de Mitterrand ne portait que sur sa personne, et toutes ses actions ont eu pour objectif l’accession au pouvoir et la pérennisation de celui-ci.
    À la rectitude de la démarche de de Gaulle inspirée par des convictions nationales affirmées, correspond l’oscillation de la démarche de Mitterrand et les fluctuations de ses engagements politiques, de Vichy au programme commun avec les communistes, jusqu’à l’acceptation du libre échange libéral en 1983.
    La négation de ses engagements antérieurs, qui n’engageaient que les autres, lui n’étant engagé que par le contrat à l’éthique personnelle de son ambition.
    Si effet miroir il y a, le miroir est sacrément déformant.
    Ce qui n’empêchera pas l’un et l’autre d’être, chacun dans son domaine un maître et un grand, qui laissera des traces dans la mémoire de l’Histoire mais pour des raisons différentes.

  16. Abaisser de Gaulle au point de faire un livre pour le comparer à Mitterrand prouve la misère et la vacuité cérébrale dans laquelle Onfray a sombré.
    Et pourquoi pas faire un ouvrage sur Mitterrand et Faurisson en passant par Garaudy ?

  17. Denis Monod-Broca

    De Gaulle avait, on le sait, une « certaine idée de la France », celle-ci comprenait en particulier une certaine idée du rôle de la France dans le monde et aussi et surtout, je pense, sur le plan le plus général, une certaine idée du monde et de son avenir, de la vie et de son mystère, de la parole, de la vérité.
    Mitterrand se voulait trop « moderne », il était trop attaché à l’instant, à la contingence. Il n’a pas osé… Il n’a pas osé accorder sa vision à son action.

  18. Ce billet donne envie de lire Vies parallèles.
    Comme aimait à le rappeler Mitterrand, il faut laisser le temps au temps.
    Donc le temps nous permet de voir que le peuple s’est peut-être trompé en évinçant de Gaulle et en accordant deux mandats à Mitterrand.
    On reconnaîtra cependant un mérite à Mitterrand. Il a permis d’éradiquer le mythe communiste dans notre pays. La nomenklatura n’y règnera pas.
    En revanche, on ne saisit toujours pas pourquoi il a violemment congédié Rocard pour installer Edith Cresson qu’il a ensuite virée après dix mois d’exercice du poste de Première ministre…
    La réponse se trouve probablement dans le livre de Michel Onfray.

  19. @ Marc GHINSBERG
    Une fois de plus, j’approuve votre commentaire jusqu’à la virgule.
    Il faut malheureusement constater que Michel Onfray a pété un câble, voyez cette vidéo pour preuve.
    Par ailleurs, cet homme qui fut très intéressant n’est aujourd’hui vraiment intéressé que par lui-même et par faire son show le plus souvent possible à la télé.
    Je ne perds plus de temps avec lui, il y a tant d’écrivains passionnants à lire.
    https://twitter.com/i/status/1325733310333657089

  20. Les livres sur de Gaulle et Mitterrand ras le bol !
    Personnellement je préfère lire les ouvrages de ceux qui les ont côtoyés, les ont connus dans leur intimité plutôt que des auteurs qui ont compilé des informations sur Internet, les ont arrangées à leur sauce personnelle pour nous livrer un produit de synthèse avec une bonne campagne de promotion sur les chaînes d’info histoire d’en faire un bon best-seller qui rapportera un max à son auteur.
    Je préfère laisser ce genre de littérature aux gogos.

  21. Pucheu, Brasillach, Bastien-Thiry.
    Vous oubliez Degueldre, Piegts, Dovecar.
    Si vraiment de Gaulle avait été un grand homme, ceux-ci auraient reçu sa grâce mais la clémence n’avait pas sa place dans un esprit rancunier.
    Mais le comble de sa petitesse d’esprit est d’avoir manœuvré pour que la veuve de Bastien-Thiry se voie refuser son droit à une pension.
    Je n’ai pas lu le livre d’Onfray, et ne le lirai pas, mais concernant la visite de de Gaulle chez Massu à Baden, de Gaulle aux abois a dû accepter les conditions de Massu : libérer les officiers encore en prison ; d’où la loi d’amnistie votée en juin 68.

  22. Cette fascination pour les grands hommes qui est la marque des peuples infantiles ! Manquait plus qu’Onfray qui vient nous jouer son air de mandoline !
    Rien ne résume mieux à mes yeux ce que fut le gaullisme que l’irrésistible commentaire Wikipédia du fameux (!) discours de Phnom Penh : « Si le discours eut un certain retentissement en France, il est difficile de lui trouver une incidence sur le cours des événements qui allaient suivre ». Tout est dit. Ah ! « Vive le Québec libre », la mano en la mano, ça t’avait une de ces gueules !
    Mais nom de Dieu, que nous reviennent des Queuille, des Ramadier, des Pinay !

  23. Je ne sais si Michel Onfray est un phare de la pensée contemporaine…
    Ce que je sais, en revanche, c’est qu’il est un remarquable polémiste, un puits de science et qu’à cette aune on lui pardonnera ses – rares – facilités de langage.
    Ce que je sais aussi c’est que les autres, ses détracteurs, sont des lampes de chevet qui n’éclairent faiblement que pour vous endormir.
    Et que les époustouflants commentateurs de ce blog, sans cesse dans la critique et jamais dans l’admiration, comme si cette dernière était un insupportable aveu de faiblesse, triste nécessité de l’époque, seraient bien en peine de faire les bénédictins travaux de recherche effectués par Onfray pour chacun de ses livres.
    J’ai beaucoup d’admiration pour Onfray et Zemmour : sans eux les doxas de gauche ou de droite nous enfermeraient dans un cercle de névrose dont on voit aujourd’hui les résultats…
    Et qu’un fin lettré comme Philippe Bilger, qui en a vu d’autres, soit admiratif de ces « Vies parallèles » devrait pousser à l’humilité les ingénieurs et banquiers retraités dont les seuls exploits littéraires sont les commentaires souvent insipides dont ils nous gratifient.
    J’ai acheté le livre ce matin.
    Je reviendrai peut-être plus tard, lecture faite, pour commenter sur le fond, au-delà de cet « ab irato ».
    Mais les prolégomènes avec Jerphagnon sont prometteurs : qui n’aurait voulu être adoubé par lui ?

  24. @ stephane | 25 novembre 2020 à 11:58
    « Abaisser de Gaulle au point de faire un livre pour le comparer à Mitterrand prouve la misère et la vacuité cérébrale dans laquelle Onfray a sombré. »
    Critique à l’emporte-pièce superbement neuneu, petite phrase façonnée pour passer au JT de 20 heures. On dirait que l’auteur n’est pas d’accord avec Philippe Bilger…

  25. La haine qui poursuit Michel Onfray vient en partie du fait que c’est la première fois qu’un homme de gauche détruit la gauche. C’est son obsession.
    Pour ce boulot, on aurait pu s’attendre à un Rioufol, ou le charmant dandy pour grand-mères Jean d’Ormesson, le roi des Goncourt, mais que dalle, whalou, nada, à droite c’est le désert des idées, sauf Jean Cau. Mais il est mort.
    Du coup la droite l’adore et la gauche le honnit.
    Dès qu’Onfray parle économie c’est une catastrophe, une nullité absolue. Il devrait s’abstenir… Mais dès qu’il nous cause Gôche, c’est un plaisir. Une Schadenfreude… la revanche des cocus de droite qui ont voté Mitterrand en 1981 à cause des diamants de Giscard.
    On s’en mord les doigts. Pas vous ?

  26. @ sbriglia | 25 novembre 2020 à 15:35
    « J’ai acheté le livre ce matin. »
    Sur Amazon, je présume car pour trouver une librairie ouverte en ce moment, c’est difficile ! 😊

  27. Michelle D-LEROY

    Merci à Philippe Bilger d’avoir lu « Vies Parallèles » et de nous en faire une critique littéraire détaillée… cela donne envie de le lire.
    À chacun d’y trouver louanges pour de Gaulle et critiques pour Mitterrand, pour se faire une opinion personnelle.
    Je doute que Michel Onfray appréciait de Gaulle lorsqu’il était président de la République, mais avec le recul et le lent déclin de la France depuis Mitterrand, comment s’étonner du revirement.
    Michel Onfray n’est pas historien mais tant d’autres ont écrit des livres sur des personnages historiques sans l’être davantage, le principal étant une documentation et une argumentation sérieuse.
    CdG n’était pas parfait mais il aimait son pays, ce qui est irremplaçable et ce qui n’est plus le cas de nos Présidents depuis, beaucoup plus enclins au mondialisme invétéré.
    Quant à Michel Onfray, il paraît intarissable sur tous les sujets dans un langage limpide et juste. J’ai envie de dire, enfin quelqu’un qui ne nous vend pas le lassant prêt-à-penser habituel.
    ——————————————————
    @ HOPE
    Le sujet du réchauffement climatique en est l’exemple type.
    Pourquoi serait-il inimaginable de penser que des phénomènes planétaires ou interplanétaires ne seraient pas à la base de ce réchauffement climatique même si l’homme et la surpopulation en rajoutent par des dérives bafouant l’écologie.
    Bien malin qui peut le dire avec certitude. Le problème est que tout questionnement, même le plus judicieux, devient suspect parce que MO ose déranger la doxa en vogue actuellement.

  28. sbriglia@Claggart

    « Mais le comble de sa petitesse d’esprit est d’avoir manœuvré pour que la veuve de Bastien-Thiry se voie refuser son droit à une pension. »
    Rédigé par : Claggart | 25 novembre 2020 à 13:57
    Faux !
    De Gaulle a donné des instructions à Messmer, ministre des Armées, pour que la veuve et les deux enfants du condamné bénéficient de la pension de réversion d’une retraite dont il avait pourtant perdu les droits ipso facto.
    (In « De Gaulle, mon père » tome 2 page 276. Jamais démenti.)
    « Le comble de la petitesse », vous semblez en connaître un rayon, Claggart.

  29. Bon, puisqu’il faut montrer pattes blanches, et pour être à la hauteur il convient de ne pas errer sottement, et donc, envoyer des signes d’intelligence…
    MO ressemble de plus en plus à Averell Dalton (signe d’intelligence !) qui d’après Lucky Luke (deuxième signe d’intelligence !) est plus bête que méchant ; ce n’est pas mon avis, je trouve les Dalton malfaiteurs…
    Pourtant, il faut convenir qu’il est plus profitable, et rapide, de ne pas attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à faire comprendre. (Waouh, signe troisième, très brillant d’intelligence, ne serait-ce pas une allusion au rasoir de chose ?!)
    Ainsi, il apparaît désormais que M.O. s’approche avec un plaisir non dissimulé de la zone réservée au délassement de ceux qui pensent en masse, tout cela est étrange mais pas tellement extraordinaire si l’on considère que la philosophie aujourd’hui est un chemin, et comme tous les chemins, elle mène aux ors de la République – Senatus Populus Que Romanus  !
    La vache ! J’y vois de plus en plus clair, M.O. doit faire une autre retraite, plus longue, plus silencieuse et plus humble, il sera un Rancé, ou rance…

  30. Bonsoir Philippe,
    De Gaulle Mitterrand. Ouais.
    Un petit prince nous a quittés hier, un Dieu aujourd’hui.
    Autrement plus émouvant.

  31. @ Deviro | 25 novembre 2020 à 15:54
    « Critique à l’emporte-pièce superbement neuneu, petite phrase façonnée pour passer au JT de 20 heures. On dirait que l’auteur n’est pas d’accord avec Philippe Bilger… »
    Quelqu’un ou une pourrait m’expliquer le sens de ce commentaire ?
    J’ai peur d’y voir un éloge ; le 20 h ce n’est pas rien en France. Mais son propos me semble abscons. Que vient faire un accord ou pas avec Philippe Bilger ? Pourquoi façonnée pour le 20 h ? Critique neuneu à la rigueur, c’est recevable, affaire de perception, mais le reste ? Si c’est neuneu, j’aurais plutôt parlé de Hanouna, mais le 20 h ?!
    Alors si Deviro n’a pas compris ma phrase, je fais cet effort, rien que pour lui: Mitterrand ne vaut pas la peine d’avoir un nouveau livre qui lui est consacré et c’est abaisser de Gaulle de faire un ouvrage dans lequel il figure avec Mitterrand. Que Michel Onfray sombre là-dedans, je trouve cela bien triste.

  32. @ Claggart | 25 novembre 2020 à 13:57
    « Je n’ai pas lu le livre d’Onfray, et ne le lirai pas »
    Épatant ! On n’aura donc pas à lire vos commentaires sur le bouquin, merci.

  33. Pour écrire son 112e ouvrage, sur sa table de travail, dominée probablement par la photo vénérée de ses parents, lui, « laboureur enraciné », elle, « sortie du néant », auxquels il entend ressembler, « terre, feu et colère », Michel Onfray a placé deux encriers et deux plumes. Le premier était empli d’hydromel, le second, de vitriol. Une plume à pointe dure qui fait le trait rageur, l’autre plus souple, qui rend l’écriture fine, vive et alerte, comme il sied pour construire un portrait… Et une documentation abondante qui lui a permis, au fil des chapitres, de toujours trouver le geste, la parole, l’anecdote qui illustrent sa vision et crée l’adhésion du lecteur.
    Mais, cette fois, Michel Onfray, le philosophe qui observe son siècle, a entrepris une œuvre d’historien, mâtinée de psychologie, et a choisi de démontrer, non pas des parallèles entre de Gaulle et Mitterrand, mais, bien au contraire, les abîmes qui les séparent. De la conception du pouvoir, de son exercice, à leur façon d’être. Une œuvre qu’il a voulue moins comparaison qu’hommage à l’un et rejet de l’autre. Sans retenue, sans nuance…
    Je ne sais pas pourquoi, moi qui n’ai pas applaudi le Général – du moins dans sa seconde carrière de chef d’Etat – et qui honnit le Sphinx, le ton de l’ouvrage me met mal à l’aise. J’attendais probablement de l’historien une plus grande rigueur dans la relation de certains événements, en tout cas une analyse moins partisane, et du philosophe, un regard plus assagi, plus circonspect, en tout cas moins extasié pour l’un, moins brutal pour l’autre.
    Michel Onfray a fait le choix d’être boxeur décochant des uppercuts, épéiste maniant une lame acérée, portraitiste préférant la peinture au couteau à l’aquarelle. Un travail bien fait, très bien écrit, mais à l’emporte-pièce… Il aurait certainement gagné en crédibilité si, au détour d’une page, on avait trouvé une opinion critique sur de Gaulle, un mot flatteur sur Mitterrand.
    Etait-ce possible ? Je ne le crois pas. Pour Michel Onfray, né en 1959, le Général est un personnage historique qu’il a idéalisé à travers ses lectures, alors que Tonton est celui pour lequel, enthousiaste, il avait voté en 1981 et qui l’a déçu, profondément déçu. Et son livre peut s’apprécier comme une vengeance extrême, qui nie à Mitterrand toute présence dans l’Histoire et place de Gaulle, son ennemi juré, en son cœur, au même titre que Jeanne d’Arc et Napoléon.
    Finalement, cette idée d’imiter Plutarque et surtout Hugo en observant deux hommes et deux parcours aussi différents pouvait-elle conduire à un autre résultat que celui que Michel Onfray propose ? N’a-t-il pas essayé de comparer Tartuffe et Macbeth, Voltaire et BHL, Malraux et Audiard ? Quelques points communs existent, leur éducation religieuse, leur attachement à la terre, la richesse de leurs cultures, certes différentes… Mais rien, absolument rien ne les rapproche dès qu’il s’agit du pouvoir, dès qu’il est question de la France, pas même le sens de l’honneur. Rigueur jusqu’à la démission pour l’un, opportunisme jusqu’à la compromission pour l’autre…
    On pourrait même aller jusqu’à dire que, d’une certaine manière, c’est rabaisser de Gaulle que de s’essayer à cette mise en parallèle. Trop souvent déjà, certains commentateurs se piquent de trouver quelque ressemblance de l’un ou l’autre de nos dirigeants actuels avec le fondateur de la Ve République… Aucun ne le vaut, ni par sa stature, ni par ses actes. A la rigueur, cela aurait du sens avec Mitterrand, qui a navigué tantôt à droite, tantôt à gauche, mais toujours pour être en scène.
    Pire encore, cédant à la politique-fiction, les mêmes ou d’autres imaginent quelle serait la décision du Général face à telle ou telle de nos actualités, des Gilets jaunes aux crimes terroristes. Michel Onfray ne tombe pas dans ce panneau, mais le frôle tant il est clair qu’il veut qu’on identifie ses convictions aux siennes. Pourquoi passer par ce biais littéraire, pourquoi faire appel aux mannes de de Gaulle pour justifier un projet politique qu’il semble bien que notre philosophe, adepte des plateaux et des micros, soit en train de concocter pour peser dans le débat présidentiel ?

  34. Robert Marchenoir

    Ce qu’il y a de bien, avec ce genre d’article (fortifié par les commentaires), c’est qu’il confirme qu’il ne faut surtout pas acheter le livre. La vie est courte, et les bouquins sont chers.
    Michel Onfray n’est pas un savant : c’est un militant. Un militant de quoi, d’ailleurs, on se le demande.
    Rien que le propos de l’ouvrage est grotesque : comparer de Gaulle et Mitterrand pour encenser l’un et dénigrer l’autre, c’est consternant. Je serais curieux de savoir quelles informations inédites contient ce livre, quels documents historiques il a révélés, quels témoignages nouveaux et significatifs il contient. On n’a pas beaucoup de chances de se tromper en présumant qu’il n’y en a aucun.
    Onfray est un producteur de docu-fictions : ça prétend parler de la réalité, et en fait il y a un scénario imaginaire dès le départ. Je vais me payer les religions. Je vais me payer Freud. Je vais me payer Mitterrand.
    Forcément, quand on commence avec un tel cahier des charges, on arrive à ses fins.
    Quant au style, je le vois d’ici : ça doit être le même qu’il adopte sur son blog. Chargé, ampoulé, mal écrit, avec un kilo de sucre et deux kilos de sel.
    Rien que la rage à prouver que Mitterrand était d’extrême droite trahit le procédé. Axiome : la gauche, c’est le bien. Conséquence : quand la gauche fait le mal, c’est qu’elle n’est pas de gauche. Conclusion : Mitterrand était d’extrême droite.
    Le fait qu’il a réalisé le programme commun de la gauche avec les communistes, qu’il a mis des communistes au gouvernement, qu’il nous a créé trois branches de la fonction publique là où, auparavant, nous n’en avions qu’une, qu’il a fait exploser la dépense publique, qu’il a donné ses lettres de noblesse à la religion anti-raciste, tout cela compte pour du beurre.
    Ça a mal tourné (comme cela arrive toujours avec le socialisme), donc il était d’extrême droite. L’URSS a foiré, donc ce n’était pas le vrai communisme. Les Gilets jaunes se sont viandés, donc les gentils Gilets jaunes du début (Lénine) ont été débordés par les méchants Black Blocs à la solde de Macron (Staline).
    Même sur le plan du militantisme, c’est une mauvaise action. A quoi ça sert, d’écrire une hagiographie de de Gaulle ? Sur le plan scientifique, à rien. Et sur le plan politique ? Il va faire comment, Onfray, pour nous sortir un de Gaulle de sa poche ? il va le créer par insémination artificielle ? par GPA ? avec des OGM ?
    Je retiens quelques-unes des appréciations formulées par mes collègues :
    « Les adversaires d’Albert Camus disaient de lui qu’il était un professeur de philo pour classe terminale. On pourrait dire de Michel Onfray qu’il est un professeur de philo pour le brevet des collèges. On m’objectera qu’il n’y a pas d’épreuve de philo au brevet des collèges. » – Marc GHINSBERG | 24 novembre 2020 à 23:45
    « Michel Onfray passe toutes les semaines sur les plateaux télé pour se plaindre qu’il n’est jamais invité. » – stephane | 25 novembre 2020 à 09:35
    « De livre en livre, Michel Onfray n’est plus que rage. » – Jachri | 25 novembre 2020 à 10:29
    « Michel Onfray ? Ce n’est pas cette personne qui, parlant du Covid-19, demandait sur CNews, il y a un mois : il n’y en a pas eu dix-huit avant ? » – finch | 25 novembre 2020 à 14:10
    « Cette fascination pour les grands hommes qui est la marque des peuples infantiles ! Manquait plus qu’Onfray qui vient nous jouer son air de mandoline ! » – ALFRED LELEU | 25 novembre 2020 à 14:26
    J’ai la faiblesse de penser qu’il y a plus d’esprit, dans ces réflexions-là, que dans dans le style de Michel Onfray, fort bien résumé par cette citation relevée par Marc Ghinsberg : « Le temps des chênes qu’on abat était passé. Mon vieux maître Lucien Jerphagnon ne se serait pas interdit d’ajouter que le temps des glands était venu. »
    Consternant… et en plus, il faut qu’il mette cette puérilité dans la bouche d’un autre… qui n’est plus là pour protester.

  35. sbriglia@Achille

    Sur Amazon, je présume car pour trouver une librairie ouverte en ce moment, c’est difficile ! 😊
    Rédigé par : Achille | 25 novembre 2020 à 17:49
    Chez mon marchand de journaux, ouvert, comme son rayon livres…

  36. @ Robert Marchenoir
    Ce qui me gonfle avec Onfray, c’est qu’il a vraiment perdu le sens de la nuance. Il n’avait pas un grand sens de la nuance « avant ». Mais oui, il l’a complètement laissé de côté depuis qu’il est devenu vraiment militant.
    « Macron a fait tout et n’importe quoi et on aurait pu éviter une situation comme celle-ci si, dès le départ, s’il avait pris la mesure de la situation, s’il avait commencé par fermer les frontières. » — Onfray
    Zéro réflexion là-dedans sur comment gérer un risque inconnu en absence de données fiables. Le principe de précaution ? Fermons toutes les frontières ? Protégeons la population ? Alors qu’en même temps, on râle parce que le confinement handicape l’économie, tout en légitimant d’attaquer le gouvernement présent et passé devant la Cour de Justice de la République ? Cela manque de ligne directrice, tout cela… à moins que la ligne directrice soit « Haro sur le Gouvernement ! »…
    Remplacer un gouvernement qui fait ce qu’il peut pour le remplacer par le vide de la pensée le plus total, en somme. Votez Dwayne Elizondo Mountain Dew Herbert Camacho!
    Je n’ai rien contre les pamphlétaires. Mais la différence entre un bon pamphlétaire et un mauvais pamphlétaire, c’est que le bon pamphlétaire fait bouger les idées dans le camp adverse, alors que le mauvais pamphlétaire renforce ou radicalise les idées dans son propre camp.

  37. @ sbriglia
    « Mais les prolégomènes avec Jerphagnon sont prometteurs : qui n’aurait voulu être adoubé par lui ? »
    Euh… les quoi ?? ☺️
    Pour ce qui est de Jerphagnon, pour moi sa dimension est telle – au plus haut – que l’associer de près ou de loin à Michel Onfray est impensable.
    PS important: j’espère que vous et les vôtres allez bien 🙂

  38. Bon, MO fascine car lui faut reconnaître sa faculté d’excellentissime débatteur, un roc, pour rire un peu ou beaucoup dans cette émission, c’est selon :
    https://youtu.be/-2fWI-7cM7s
    J’ai eu du mal à lire Sagesse, une des rares fois chez lui.
    Quel plaisir de gourmet de voir cylindrer, écrabouiller « la blondasse » et Cohen, ils ne s’y attendaient pas… Que cela fait du bien à entendre, pour une fois qu’ils n’ont pas affaire à un peureux, mais au « Sugar » Ray Leonard du débat.
    A partir de la 12e minute… Que du grand art, tout y passe, le crochet, le jab… Rideau, jet de l’éponge, il fallait arrêter le massacre.

  39. Monsieur Bilger,
    J’avais sincèrement encouragé mon ancien camarade de Normale Saint-Cloud Henry Rousso, lui historien fort renommé – quoique qualifiable de « paxtonien », mais un début universitaire cherche une « rampe de lancement » – à vous consentir une interview. Je n’ignorais pas que vous aviez été la cible d’insultes perfides notamment en « traître génétique » de la part de Francis Szpiner.
    J’ai à cette époque, il y a environ 6 à 8 ans je crois me souvenir, regretté de ne pas pouvoir lire cette interview si ce natif d’Egypte avait accepté.
    Né dans une communauté non musulmane très très ancienne en Egypte en 1954, sa famille fit comme cette communauté, souvent francophone autant que les Coptes, l’objet de la haine injuste du tyran Nasser qui somme toute se vengeait en 1956 sur eux pourtant sans liens avec Israël. Après avoir séjourné quelque temps en Italie, mon ancien camarade, qui avait vu s’offrir aussi bien de faire prépa Khâgne que prépa Taupe après un brillantissime bac de sciences et de lettres à la fois, mena une carrière qui résonna comme vous le savez sur le « syndrome » de Vichy.
    Je veux faire mémoire qu’il y a deux décennies environ un quotidien (de gauche) lui permit, sur plusieurs éditions, de mener une belle Protestation Culturelle contre la dérive qui tendait à laisser des magistrats statuer sur l’Histoire comme s’ils étaient historiens. Mais puisque le code pénal Badinter les a autorisés à pratiquer l’usurpation diagnostique de la profession médicale (« obligation de soins » indépendamment de toute compétence, monstruosité épistémologique et politique)… alors pourquoi pas en compagnie de la Médecine : l’Histoire et la Géographie … l’omniscience acquise à l’école provinciale de Bordeaux ?
    Maintenant vous voilà qui ressortez dans le même fragment le mitrailleur de la voiture de Madame de Gaulle, avec un écrivain dit « maudit » qui n’avait pas su se planquer comme Céline et surtout Marcel Déat (dans un monastère catholique italien lui le grand laïcard proche de Buisson de la Ligue et des Frangins…), et puis j’en viens à lui : PUCHEU.
    Anachronisme évident entre Bastien et Pucheu, mais même entre 1944 et le moment où le frais vichyssois Pierre Pucheu essaie de se recycler à Alger, comment pouvez-vous dresser un parallèle sur des cas aussi disjoints ?
    Pourquoi ne pas s’offusquer aussi de l’assassinat à Alger de Darlan, évidemment commandité par les gaullistes et sous-traité à un étudiant monarchiste passionnel dont l’Histoire oubliera le nom inutile pour ne retenir que la précipitation à l’empêcher de parler définitivement : coup de revolver un 24 décembre, condamnation à mort le jour de Noël et exécution le 26 décembre ?
    L’élimination physique de Pucheu revenait à lui faire l’honneur, pour l’éternité, de le croire politiquement aussi gênant à Alger que l’amiral Darlan. Pucheu fut bien benêt de ne pas imaginer que la cour martiale d’Alger allait se gêner alors que la cour fantoche de Riom avait post-inventé des trahisons sur des politiciens de la IIIe République.
    Depuis la condamnation à mort par contumace de Gaulle et les internements scandaleux consécutifs à la tentative bien-intentionnée du « Massalia », les vengeurs vichyssois validaient les assassinats et embastillades arbitraires comme mode de règlement politique. Votre célèbre et emblématique collègue Mornet y fit carrière sans sourciller toujours du bon côté avec cette adresse époustouflante dans le retournement de robe en 1944, du grand art, un modèle universel pour le sens politique… Mitterrand dit caméléon vraiment petit bras, Edgar Faure et Jean-Pierre Soisson (le fameux aphorisme du vent et de la girouette) : des enfants !
    Comme le procureur Mornet, les magistrats sont toujours les plus forts !
    C’est sa propre sottise qui a tué Pucheu.
    Maintenant a posteriori je perçois mieux le choix de cet historien, que je tutoie encore, à esquiver votre invitation via mon entremise spontanée.
    Votre larme pour Pucheu, totalement a-gaullistes (au pluriel : tant Pucheu que votre larme), éclaire a posteriori son refus à votre égard.

  40. Jean le Cauchois

    François Mitterrand a mis bien du temps à tirer profit profit de sa concurrence avec Jean Lecanuet aux élections présidentielles de 1965 pour améliorer son image et se faire enfin élire trois élections présidentielles plus tard. Un oubli de Michel Onfray ?

  41. @ stephane, 9h35
    « Michel Onfray passe toutes les semaines sur les plateaux télé pour se plaindre qu’il n’est jamais invité. Son propos est devenu un discours de philosophe aigri qui semble rêver d’un destin politique et qui me fait penser à un rabatteur de voix pour Marine Le Pen. La connexion n’est pas loin. »
    Deux heures et demie plus tard:
    @ stephane,11h58
    « Abaisser de Gaulle au point de faire un livre pour le comparer à Mitterrand prouve la misère et la vacuité cérébrale dans laquelle Onfray a sombré. »
    Il avait sans doute l’impression que son premier commentaire du jour n’avait pas été assez explicite, qu’il pouvait laisser quelques doutes et qu’il fallait donc en remettre une couche sur sa détestation d’Onfray.
    Ça devait le travailler grave dans sa tête apparemment. Le gars se retenait à se bouffer les ongles jusqu’au sang, « P*tain d’enf**ré d’Onfray, je t’aurai ! » et il a finalement craqué.
    Mais visiblement c’était pas assez… ben non, c’est jamais assez. Toute la journée ça l’a travaillé:
    @ stephane 19h13
    « Mitterrand ne vaut pas la peine d’avoir un nouveau livre qui lui est consacré et c’est abaisser de Gaulle de faire un ouvrage dans lequel il figure avec Mitterrand. Que Michel Onfray sombre là-dedans, je trouve cela bien triste. »
    Bon, apparemment stephane n’aime pas Onfray. Qui l’eut cru !
    Il y a de ces tarés !… Et il est fort probable que lui ne picole même pas. Il devrait. C’est flippant.
    ———————————————————-
    @ F68.10
    « Cela manque de ligne directrice, tout cela… à moins que la ligne directrice soit « Haro sur le Gouvernement ! »… »
    Parce que vous trouvez que le gouvernement a eu une ligne directrice depuis le début de l’année ?

  42. Robert Marchenoir

    @ F68.10 | 25 novembre 2020 à 20:31
    Ouais, eh bien le président Camacho, on n’en est plus très loin. Si vous regardez bien, les Américains viennent d’y avoir droit, quoique dans une version plus blanche.
    « La différence entre un bon pamphlétaire et un mauvais pamphlétaire, c’est que le bon pamphlétaire fait bouger les idées dans le camp adverse, alors que le mauvais pamphlétaire renforce ou radicalise les idées dans son propre camp. »
    C’est beaucoup d’exigence. Je dirais, pour ma part, que ce serait déjà bien qu’il exprime des idées cohérentes, ce qui n’est pas le cas de notre ami Onfray.
    Au passage, ce serait bien qu’il ne manifeste pas une ignorance aussi stupéfiante que Trump. Je n’étais pas au courant de sa sortie au sujet du Covid-19, et, franchement, en regard du philosophe qu’il est censé être, ça vaut largement le Donald débarquant en visite officielle à Londres, et lâchant à Theresa May : « Ah bon ? vous avez la bombe atomique ? »
    « Fermons toutes les frontières ? »
    En fait, oui : c’est ce qu’ont fait, à un moment ou à un autre, les rares pays qui sont sortis presque indemnes de la pandémie : Taïwan, Nouvelle-Zélande…
    Bien sûr, cela ne suffit pas, et il faut aussi appliquer d’autres mesures : tests systématiques, recherche des contacts en amont, quarantaine contraignante, surveillance électronique, le tout sans délai (c’est fondamental) ; plus les restrictions que nous avons appliquées (confinement, interdiction d’activités), mais modulées dans l’espace et dans le temps ; plus les masques ; plus le vaccin.
    Mais ce n’est pas ce que préconise Onfray, bien entendu. En fait, il ne préconise rien, il se contente de hurler n’importe comment.
    C’est ça, le problème, quand des intellectuels prétendent se mettre au niveau du peuple : ils y parviennent…

  43. @ F68.10
    « La différence entre un bon pamphlétaire et un mauvais pamphlétaire, c’est que le bon pamphlétaire fait bouger les idées dans le camp adverse, alors que le mauvais pamphlétaire renforce ou radicalise les idées dans son propre camp. »
    Exemple de « bon pamphlétaire » qui a fait bouger les idées dans le camp adverse s’il vous plaît ?

  44. @ Robert Marchenoir
    « Mais ce n’est pas ce que préconise Onfray, bien entendu. »
    Voilà. C’est l’essentiel de mon propos. Ensuite, on peut discuter de la vitesse de réaction de Buzyn, mais ce que je voulais dire, c’est que ne pas fermer les frontières au premier virus qui se pointe, c’est aussi quelque chose qui a priori se défend si on souhaite ne pas céder à la peur et surréagir. Car c’est un peu cela qui fait l’objet de plainte à la Cour de justice de la République… De toutes manières, surréaction ou sous-réaction, tout le monde beuglerait quand même.
    —————————————
    @ Wil
    « Parce que vous trouvez que le gouvernement a eu une ligne directrice depuis le début de l’année ? »
    Voui. Y a-t-il un point précis que vous souhaitez soulever et débattre ? Je vous laisse jouer avec les blancs. N’hésitez pas à me surprendre avec un coup comme 1. f4.

  45. hameau dans les nuages

    @ F68.10 | 25 novembre 2020 à 20:31
    Vous mélangez un peu tout. L’action du gouvernement en début de pandémie et la période actuelle.
    Oui il fallait contrôler les frontières, interdire les matchs notamment italiens ainsi que les événements religieux importants notamment évangélistes…
    C’est le b.a-ba d’un incendie. Circonscrire au plus vite.
    @ tous ceux qui ont débattu sur l’exécution des membres de l’OAS responsables de l’attentat du Petit-Clamart. Oui il s’agit bien d’une grave erreur politique et concernant celle de Roger Degueldre, une monstruosité.
    https://www.soldatsdefrance.fr/N-oublions-jamais-il-y-a-cinquante-deux-ans-le-Lieutenant-Roger-DEGUELDRE-etait-assassine-sur-ordre-du-Pouvoir-_a1034.html
    Le lendemain de son exécution, des journalistes avaient téléphoné à ma famille vu la presque patronymie de notre nom.

  46. @ F68.10
    « Y a-t-il un point précis que vous souhaitez soulever et débattre ? »
    Un article d’un media quelconque titré « La doctrine Macron », c’est ça vos arguments sur la grande réussite macroniste de la gestion du covid ?
    Rien que le titre est un oxymore ! « La doctrine Macron », hahaha ! Et pourquoi pas les convictions politiques de Chirac et Sarko pendant que vous y êtes ?
    Vous vous moquez visiblement du monde. Vous êtes sur ce blog pour faire la propagande macroniste semble-t-il. Ça manquait.
    Bref, pour revenir à votre question, il y en a tout un tas, au hasard, les masques qu’il n’y a pas et qui ne sont pas utiles jusqu’au moment où ils sont obligatoires, les tests qu’il n’y a pas et donc on confine, les vieux qui crèvent dans leurs mouroirs, le confinement intérieur mais les frontières ouvertes, l’interdiction d’aller dans les bois par peur de la contamination mais pas de problème pour faire la queue pour acheter des clopes, etc. il y a l’embarras du choix, mais il y a surtout l’embarras.
    —-
    En tout cas merci mon gars pour le lien sur le baragouin macroniste (pléonasme).
    Il faut absolument lire cette pseudo-interview pour comprendre à quel point Macron n’est qu’une baltringue qui fait des phrases avec des « mots clés » qui font plaisir aux belles âmes bobos et c’est tout.
    On lui pose des questions simples et il est incapable de répondre simplement.
    C’est édifiant !
    https://legrandcontinent.eu/fr/2020/11/16/macron/
    Comme aurait dit Coluche, Macron est un technocrate. Quand on lui pose une question et qu’il a fini de répondre, on ne comprend plus la question qu’on a posée.
    J’ai personnellement adoré le passage:
    « Vous parlez de cap, en vous projetant vers l’avenir, mais on peut comprendre ce moment de transition en regardant aussi vers le passé pour se demander quelle est l’ère qui s’achève en 2020. Est-ce une ère qui a commencé en 1989, en 1945 ? C’est très dur à dire, parce qu’on ne sait pas si on est à un moment qui permet de penser la période. Je ne sais pas s’il fait encore nuit pour que la chouette de Minerve puisse se retourner sur ce qui s’éteint pour le comprendre… Mais je pense que les deux éléments de césure que vous évoquez en sont, 1968 en est sans doute un aussi. »
    Hahaha ! C’EST ÉNOOOORME !
    Pfff ! Quel branlo !

  47. Il est des personnages éminents, dont certains écrivains, journalistes, historiens, qui se précipitent pour écrire leur biographie, espérant en retour un beau succès de librairie.
    Et puis il en est d’autres plus discrets que nous découvrons en venant sur un blog. Ils n’ont jamais fait la une des médias, n’ont pas été « soumis à la question » par Philippe Bilger. Ils nous racontent des passages de leur vie dignes d’un scénario de film d’action américains avec Harrison Ford ou Tom Cruise dans le rôle principal.
    S’il faillait faire un parallèle entre la vie de Claude Luçon et celle d’un de ces philosophes de salon de thé qui occupent régulièrement les plateaux TV, je crains que ce dernier fasse pâle figure. J’exclus bien évidemment BHL qui a roulé sa bosse sur tous les champs de bataille du Moyen-Orient et d’Afrique.
    Aussi, si je devais acheter un livre aujourd’hui, ce serait certainement la biographie de Claude Luçon (avec préface de Philippe Bilger évidemment). J’attends avec impatience le premier tome.

  48. @ Wil | 25 novembre 2020 à 22:54
    Alors là je vous rejoins. Je rajouterais que vous auriez pu dire « il y a au moins un taré sur ce blog ». Mais pourquoi m’honorer d’avoir repris tous mes commentaires ? Trois ne suffisaient visiblement pas à vos yeux critiques ?
    Le copier/coller n’est pas indispensable, la référence horaire peut suffire. Allons, n’encombrez pas les lecteurs.
    Il n’est pas nécessaire que vous répondiez mon cher Wil, vous avez assez pollué.

  49. jacques peres

    « J’avais sincèrement encouragé mon ancien camarade de Normale Saint-Cloud… »
    J’aime beaucoup, c’est ce que Barthes appelait « la figure Moussu ».

  50. Je suis surpris de la volée de bois vert adressée à Michel Onfray.
    Peu parlent du livre, mais beaucoup parlent de l’homme pour le démolir, il faut croire que les apostats ne sont pas en odeur de sainteté à gauche, surtout chez ceux qui ont rejoint la macronie et qui vénèrent Macron comme l’horizon indépassable.
    Toujours ce besoin d’adoration à gauche, alors que cette idéologie s’est construite sur le refus de la soumission à l’ordre établi.
    C’est bizarre. Parce que, une gauche qui a été au pouvoir et qui conserve les pouvoirs intellectuels dans la société est devenue un ordre établi.
    Michel Onfray après avoir voulu être un philosophe, ou plutôt un penseur de notre monde, est devenu un pamphlétaire iconoclaste.
    J’aime son côté iconoclaste, dérangeant la pensée orthodoxe convenue et cherchant à briser les idoles adulées.
    Pour parler simplement, il secoue le cocotier des vieilles idées rancies, surtout à gauche, et c’est insupportable pour certains à qui il fait découvrir que le roi est nu.
    J’avais essayé de lire son livre Cosmos, je n’ai pas réussi, ne supportant pas son style de l’époque. Trop alambiqué, trop de circonvolutions et cinq paragraphes de cinquante lignes pour dire ce qui pouvait être dit en cinq lignes.
    Apparemment, son style s’est amélioré, puisque notre hôte le trouve excellent.
    Par contre j’ai bien aimé les deux volumes de sa nouvelle revue, « Front populaire », et sa tentative de dévoiler le non-dit de notre société.
    C’est dans cette action de pamphlétaire que je le trouve le plus utile dans une société de moins en moins contestataire, prête à accepter une dérive démocratique devenue dangereuse.
    Nous voulions la sécurité économique et politique au prix de la liberté concédée à l’UE, et nous n’aurons ni la sécurité ni la liberté.
    C’est ce que dit Michel Onfray et avec lui, d’autres polémistes comme Éric Zemmour ou Régis Debray.
    Ce sont les derniers Cassandre de notre monde et évidemment, comme Cassandre ils sont entendus, mais pas écoutés, et pire vilipendés.
    Mais c’est très bien qu’ils s’expriment et que leurs voix dénoncent le naufrage qui est le nôtre.

  51. @ Michelle D-LEROY
    « Bien malin qui peut le dire avec certitude. Le problème est que tout questionnement, même le plus judicieux, devient suspect parce que MO ose déranger la doxa en vogue actuellement »
    Le problème n’est pas là. Il est très possible que les propos de MO sur le réchauffement climatique soient pertinents (quoique… j’ai des doutes). Le problème est que j’ai écouté deux fois sa logorrhée lors de cette interview, et qu’en fait, je n’ai pas compris ce qu’il a voulu dire !
    Comme par ailleurs MO a fait ultérieurement référence aux 18 virus qui ont précédé la Covid-19… ce monsieur ne me semble pas crédible et mériter de mon temps.
    Par contre j’avoue sans honte que j’ai parfois des difficultés à comprendre Vladimir Jankélévitch ou Maurice Blanchot par exemple. Mais eux… je les lis dix fois si nécessaire !

  52. Je me demande si Onfray ne serait pas obsédé par le revirement de Mitterrand et de sa fine équipe en 1983, alors que la France s’enfonçait dans le chaos économique. À partir de mars de cette année-là, un plan de rigueur fut amorcé avec un emprunt forcé sur les ménages, une hausse des impôts et le contrôle des changes. Ce plan est couronné de succès puisque l’inflation passe de 9,6 % en 1983 à 2,7 % en 1986. La France peut alors rejoindre le peloton des pays fondateurs de l’Europe mais laisse orphelines les classes populaires qui avait voté socialiste en 1981.
    J’ai assisté à deux reprises à des conférences de MO et à chaque fois il a lourdement insisté sur cet épisode qui signait, d’après lui, la trahison de Mitterrand.
    En revanche son gaullisme me semble plus récent ?
    Je vais sans doute me procurer cet ouvrage car les critiques adressées à celui qui n’eut de cesse de combattre le Général me réjouissent au plus haut point.

  53. @ Achille | 26 novembre 2020 à 08:16
    « Aussi, si je devais acheter un livre aujourd’hui, ce serait certainement la biographie de Claude Luçon J’attends avec impatience le premier tome. »
    Les meilleures biographies sont post mortem, alors soyez patient, avec son énergie, l’ami Claude en a jusqu’à 105 ans !

  54. @ Tipaza | 26 novembre 2020 à 10:16
    « Les meilleures biographies sont post mortem, alors soyez patient, avec son énergie, l’ami Claude en a jusqu’à 105 ans ! »
    L’essentiel de sa vie est derrière lui. Donc pourquoi attendre davantage ? Et puis je ne suis pas sûr de tenir jusque-là…

  55. Michel Deluré

    Dresser un parallèle entre de Gaulle et Mitterrand ou d’ailleurs tout autre président de la République est osé.
    De Gaulle fut unique, sans qu’aucun autre de ses successeurs dans la Ve République n’ait atteint sa dimension.
    Il y a de Gaulle et il y a tous les autres qui, pour parler trivialement alors qu’il s’agit du destin de la France, ne jouent pas dans la même division.
    Ferait-on d’ailleurs encore autant référence à de Gaulle, si longtemps après qu’il a quitté le pouvoir, s’il en allait autrement ?
    « Cet homme d’un caractère si haut qu’on ne pouvait ni l’estimer, ni le craindre, ni l’aimer, ni le haïr, à demi ». Cette oraison funèbre de Bossuet sied finalement au personnage (cf. « C’était de Gaulle » Alain Peyrefitte).

  56. Michel Onfray a oublié d’être un philosophe, il est devenu un politicien. Il est donc impossible pour lui d’être au-dessus de la mêlée. Il est régulièrement dans la boue et la fange de l’humanité.
    Le seul philosophe, qui ne revendique en aucun cas ce titre ronflant, est à mon avis Frédéric Schiffter (tout comme l’était Clément Rosset). Il est nettement au-dessus de la mêlée. Il a l’art et la manière d’avoir toujours un petit pas de côté nonchalant et cynique vis-à-vis de tous ces « peuples » qui s’imaginent être le nombril du monde (peuple de droite, de gauche, d’extrême droite, d’extrême gauche, peuple islamiste, musulman, catholique, protestant etc.). Il a toujours le chic également d’être au-dessus de ceux qui s’imaginent faire partie des « élites ».
    C’est le seul qui a compris que tout ce qui existe ne dépend que du temps, du hasard et de la mort. Qu’il n’y a pas un sens à donner à la vie. Qu’il y a uniquement deux sens, on rentre dans la vie la tête la première et on en sort les pieds devant. Et pendant le peu de temps de la vie, on bricole tous dans l’incurable (Cioran). Allez enseigner cela à l’école française aujourd’hui, vaste sujet. Et pourtant, ce serait tellement plus jubilatoire.
    Mais F. Schiffter est inaudible aujourd’hui dans cette foire de « peuples » et d' »élites » où chacun veut imposer à l’autre sa vérité. Rien ne change sous le soleil !
    Comme lui, j’en ai plus qu’assez des rengaines covidiennes ou des rengaines islamistes et autres joyeusetés de même acabit (même si je fais semblant comme tout un chacun de jouer un rôle pour éviter de me faire bouffer par l’autre qui veut s’imposer).
    Un autre personnage qui gagne à être connu : Thomas Moralès.
    Lisez ses chroniques régulières dans Causeur ; sous des aspects réactionnaires voire ringards, elles sont magistralement cyniques et modernes.
    https://www.causeur.fr/barbecues-ete-vacances-viande-chaleur-152794
    Ou ses livres, comme « Noblesse du barbecue » où il fait l’éloge des plaisirs coupables… Plaisirs coupables, une révolution aujourd’hui dans cette France de coincés aux entournures et donc de fanatiques bornés.
    Y en a marre des rabat-joie qui pullulent chez toutes ces minorités vocifératrices (islamistes, religieuses et ce quelle que soit la religion, indigénistes et donc racistes, liste non exhaustive hélas !)
    Comme l’écrivait F. Schiffter, la philosophie des trois « S » est à pratiquer plus que jamais : Sexe, Sieste, Surf.
    Adio

  57. @ Tipaza | 26 novembre 2020 à 10:07
    « Toujours ce besoin d’adoration à gauche, alors que cette idéologie s’est construite sur le refus de la soumission à l’ordre établi. »
    Il arrive un âge où l’ordre établi est un refuge où l’on se sent bien. Nous y avons pris nos repères, nos habitudes. Alors le changement oui, mais dans la continuité, comme disait Giscard.
    À noter que celui qui a été apporté par François Mitterrand n’a rien eu de révolutionnaire puisqu’après deux ans de pouvoir, il est vite rentré dans le rang au grand dam de ceux qui avaient voté pour lui et à qui il avait promis l’eau chaude et le gaz à tous les étages.
    Le changement qui est proposé par les partis populistes est plutôt ressenti comme une source d’inquiétude vu que les leaders de ces partis et leurs acolytes ne donnent pas de marques qui incitent à la confiance.
    Une VIe République qui est finalement un retour à la IVe avec tout ce que cela comporte comme tergiversations parlementaires. Le RIC qui fait appel aux citoyens pour tout et n’importe quoi. Bref il ne faudra pas deux ans avant que le pays devienne un véritable foutoir.
    Personnellement je préfère vivre pépère le reste de mon âge. Alors va pour Macron. Faute de grives, on mange des merles comme dit le proverbe.

  58. @ Robert Marchenoir
    « C’est ça, le problème, quand des intellectuels prétendent se mettre au niveau du peuple : ils y parviennent… »
    Vous parlez du fond et vous avez naturellement raison. Pour ce qui est de la forme, de la façon de s’exprimer, naturellement bien au contraire nombreux sont ceux qui ont su se mettre au niveau du peuple pour être compris par le plus grand nombre. Et c’est là une très grande qualité de leur part. J’ai pu l’apprécier il y a « quelques » années 🙂 avec Léon Ashkenazi.

  59. Jean le Cauchois

    @ Claude Luçon
    « L’essentiel de sa vie est derrière lui » (Achille)
    Cher Claude, n’attendez pas la trêve des confineurs. Suivez dès maintenant les conseils de Pierre Dac : fais volte-face, et tu auras à nouveau l’essentiel de ta vie devant toi… et Achille dans le dos.

  60. De Gaulle n’avait pas d’amis, il se reconnaissait un alter ego en André Malraux, il devait l’admirer secrètement car ce dernier a été dans les entreprises les plus folles, et ce qui est la référence, un combattant de l’impossible, la réalisation de l’inatteignable.
    Mauriac en aurait été contrit paraît-il.
    Quand je pense à l’autre sauterelle à la chemise blanche qui l’arbore comme un signe de reconnaissance… Triste époque où un philosophe de bazar, un lutteur de chambres d’hôtels, passerait pour une statue, alors qu’il n’est même pas en régule, juste en pâte à papier… Et je l’épargne.

  61. @ Jean le Cauchois | 26 novembre 2020 à 11:25
    « Cher Claude, n’attendez pas la trêve des confineurs. Suivez dès maintenant les conseils de Pierre Dac : fais volte-face, et tu auras à nouveau l’essentiel de ta vie devant toi… et Achille dans le dos. »
    J’ai toujours beaucoup de mal à supporter cet humour de garnison. D’autant que mon propos n’avait rien de blessant. Et je pense que Claude Luçon l’aura bien compris, lui !

  62. @ Wil
    « Un article d’un media quelconque titré « La doctrine Macron », c’est ça vos arguments sur la grande réussite macroniste de la gestion du covid ? »
    Vous me posiez la question de l’existence d’une ligne directrice au gouvernement, et ce en toute généralité. Je vous ai donc répondu en toute généralité. En prenant l’exemple de la politique étrangère.
    « Rien que le titre est un oxymore ! « La doctrine Macron », hahaha ! Et pourquoi pas les convictions politiques de Chirac et Sarko pendant que vous y êtes ? »
    Alors voilà pourquoi: il s’agit d’un entretien donné à des géopolitologues, sur une plateforme qui traduit les entretiens en de multiples langues. Contrairement aux média papier, qui n’auraient pas pris cette peine à l’heure d’Internet. Le journaliste s’intéresse à la doctrine Macron, ou à l’existence de celle-ci, pose des questions, compile les réponses et intitule l’article comme il se doit. Le titre est de la responsabilité du journaliste.
    Par ailleurs, oui, il ne fait nul doute que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avaient des convictions politiques. Vous avez un système politique qui favorise le spectacle et vous vous plaignez du spectacle ?
    « Vous vous moquez visiblement du monde. Vous êtes sur ce blog pour faire la propagande macroniste semble-t-il. Ça manquait. »
    Pas vraiment. J’ai d’autres soucis que la politique. Mais comme cela semble être la principale obsession des gens, eh bien, oui, je tiens des positions et les affirme. Ce n’est pas là exactement le sens du concept de propagande: « La propagande est un concept désignant un ensemble de techniques de persuasion, mis en œuvre pour propager avec tous les moyens disponibles… » selon Wikipédia. Je ne m’autorise pas tous les moyens. Mais oui, je défends le bien-fondé général du macronisme comparativement aux autres options sur la table. Je lui décerne donc des bons points et des mauvais points. Ce qui est mon droit le plus strict.
    « Bref, pour revenir à votre question, il y en a tout un tas, au hasard, les masques qu’il n’y a pas… »
    Et au sujet desquels vous râlez…
    « …et qui ne sont pas utiles jusqu’au moment où ils sont obligatoires… »
    Exact. Dans un contexte de pandémie, il s’agit d’appliquer des ordres. Simplement parce qu’on ne laisse pas la gestion d’une telle chose à la fantaisie du premier péquin venu. Il y a des moments où il convient de dire aux gens de ne pas se ruer sur les masques, et d’autres où il convient de les imposer.
    « …les tests qu’il n’y a pas et donc on confine, les vieux qui crèvent dans leurs mouroirs, le confinement intérieur mais les frontières ouvertes, l’interdiction d’aller dans les bois par peur de la contamination mais pas de problème pour faire la queue pour acheter des clopes, etc. il y a l’embarras du choix, mais il y a surtout l’embarras. »
    Il y a des critiques valables à faite sur les mesures prises. Pas au prix de légitimer le n’importe quoi.
    « En tout cas merci mon gars pour le lien sur le baragouin macroniste (pléonasme). »
    Le plaisir est tout entier le mien.
    « Il faut absolument lire cette pseudo-interview pour comprendre à quel point Macron n’est qu’une baltringue qui fait des phrases avec des « mots clés » qui font plaisir aux belles âmes bobos et c’est tout. »
    Je récuse votre interprétation. Son passage sur l’Afrique, par exemple, me semble bon. Ce n’est pas parce que vous conchiez Macron et son phrasé que vous pouvez vous permettre d’affirmer qu’il n’y a pas d’idées exprimées dans cet entretien. Elles y sont bel et bien.
    « On lui pose des questions simples et il est incapable de répondre simplement. »
    C’est trop compliqué pour vous, les réponses ?
    « Comme aurait dit Coluche, Macron est un technocrate. Quand on lui pose une question et qu’il a fini de répondre, on ne comprend plus la question qu’on a posée. »
    Euh… non. Un technocrate, ce n’est pas cela. Un technocrate, c’est une personne qui utilise son expertise technique sur un sujet, fondée ou pas, pour usurper le pouvoir décisionnel. Ce n’est pas le cas de Jupiter. Son propos avalisant l’idée d’impliquer bien plus la société civile sur des questions comme Internet, le climat, ou la politique étrangère fait de lui exactement le contraire d’un technocrate: un libéral au sens plein et entier du terme.
    « Vous parlez de cap, en vous projetant vers l’avenir, mais on peut comprendre ce moment de transition en regardant aussi vers le passé pour se demander quelle est l’ère qui s’achève en 2020. Est-ce une ère qui a commencé en 1989, en 1945 ? C’est très dur à dire, parce qu’on ne sait pas si on est à un moment qui permet de penser la période. Je ne sais pas s’il fait encore nuit pour que la chouette de Minerve puisse se retourner sur ce qui s’éteint pour le comprendre… Mais je pense que les deux éléments de césure que vous évoquez en sont, 1968 en est sans doute un aussi. » — Jupiter.
    « Hahaha ! C’EST ÉNOOOORME ! Pfff ! Quel branlo ! »
    C’est effectivement ÉNOOOORME. D’humilité. Si, si, si… c’est du genre: « Et vous, du recul, vous en avez vous ? 45 ? 89 ? Pourquoi pas 68 ? Il ne s’est rien passé en 68 ? Et l’ordre étatique de 1648, vous ne trouvez pas qu’il arrive à bout de souffle, non ? Vous avez remarqué qu’Internet existe ? »
    Je vous remercie, Wil, pour ce petit moment de détente et d’exégèse, qui me permet de reformuler la pensée macronienne dans un langage de cul-terreux, en respectant les contraintes de non-grossièreté qui font le charme des commentaires de ce blog.

  63. @ F68.10 | 26 novembre 2020 à 13:15
    « J’ai d’autres soucis que la politique. Mais comme cela semble être la principale obsession des gens… »
    Désolée, mais il faut expliquer en quoi « les gens » (du blog) sont « obsessionnels » parce qu’ils évoquent la politique sur un blog politique. La politique est moins hors sujet que les soucis scientifique auxquels vous faites allusion, et ce n’est pas vous mettre à la portée d’obsédés de la politique que d’en débattre sur Justice au Singulier. Ce qualificatif n’était pas nécessaire, in my humble opinion. CQFD.

  64. @ Lucile
    C’est très bien, de parler politique. Mais je répondais à Wil qui m’accuse de faire de la propagande. J’argumente mes opinions. Je trouve cela fort de café de qualifier cela de propagande. C’est mal d’argumenter ses positions ? Non. Ce n’est pas « se moquer du monde » (sic).
    Et effectivement, sur ce blog, ou ailleurs, je préfère traiter de thèmes qui touchent au thème traité sans qu’il me soit besoin ou reproché de rouler pour l’un ou pour l’autre. C’est pour cela que j’envoie bouler les gens qui insinuent que j’ourdis un complot avec une kabbale de macronistes pour perturber leur entre-soi. Surtout quand ils me relancent ! On dénigre un contradicteur, puis, après, on vient se plaindre que Môssieur fait de la propagande ?
    Je ne l’accepte pas. Et pour le signifier, j’explique à Wil, que, franchement, des choses suscitent plus mon intérêt que son obsession (oui) à dénigrer un article ou un entretien en faisant semblant que ce soit creux, que ce soit vide, que ce ne soit que du vent. Parce que c’est Macron. Alors que si c’était Messiha, ce serait beau, lyrique, aussi suave que le vent frais du matin en été.
    « Ce n’est pas vous mettre à la portée d’obsédés de la politique que d’en débattre sur Justice au Singulier. »
    Exact. Mais il est assez limpide que Wil ne souhaite débattre avec moi que dans la mesure où il peut jouer la carte du « Bouh ! Le vilain macronien ! » Le jour où il traitera du fond sans chercher à dénigrer pour le plaisir de maltraiter les touches de son clavier, je me montrerai moins dédaigneux.

  65. @ Achille | 26 novembre 2020 à 11:08
    « Personnellement je préfère vivre pépère le reste de mon âge. »
    Je comprends parfaitement.
    Mais ce faisant vous anticipez la paix des cimetières, et c’est un peu dommage pour le reste de votre âge. Non ?
    Et puis partir en laissant derrière soi un monde conforme à nos illusions et nos espérances, c’est pas mal.
    Je dirais même que c’est le chef-d’oeuvre absolu, mais rassurez-vous, je le sais inatteignable.
    Au moins nous aurons essayé !
    ————————————————
    @ Isabelle | 26 novembre 2020 à 11:02
    « …tout ce qui existe ne dépend que du temps, du hasard et de la mort. »
    Un petit coup de blues, de spleen ?
    Faut pas voir le verre à moitié vide, parce que pour le coup vous risquez de le vider complètement.
    « Le temps »: mais c’est ce qui vous permet d’évoluer et de vous améliorer. Plongée dans l’éternité, vous resteriez comme vous êtes, le souhaitez-vous vraiment ? Hum !
    « Le hasard »: c’est le nom que l’on donne à la volonté de Dieu. Vous n’y croyez pas ? Pas grave, invoqué ou non invoqué, il est présent, faut faire avec.
    « La mort »: hum, bon je suis un peu d’accord avec vous, ça pose un petit problème.
    Mais comme la vie est le seul jeu dont l’objet est d’apprendre les règles du jeu, la mort veut peut-être dire que l’on a appris les règles de jeu, et qu’on passe à un autre jeu.
    Lequel ? Je n’en sais rien !
    Bon, exceptionnellement, la séance est gratuite pour cette fois, la prochaine fois elle ne le sera pas. 😉

  66. @ Michelle D-LEROY | 25 novembre 2020 à 18:09
    « Je doute que Michel Onfray appréciait de Gaulle lorsqu’il était président de la République, mais avec le recul et le lent déclin de la France depuis Mitterrand, comment s’étonner du revirement. »
    Michel Onfray avait un an quand le Général est devenu le premier président de la Ve République et dix ans quand il a démissionné.
    Je doute qu’à cet âge il se préoccupait beaucoup de politique et même de philosophie. 😊

  67. Patrice Charoulet

    L’une d’entre nous oppose Frédéric Schiffter à Onfray. Comme elle goûte aussi Clément Rosset, Schopenhauer et… Cioran – ce qui a tout pour me plaire – je présume que son conseil est excellent et je lis Wikipédia sur Frédéric Schiffter. Cela donne envie. Je vais rajouter cet auteur-là à ma liste. Grand merci, chère consoeur.
    Vous êtes bien reçue chez Rioufol, j’y suis interdit de séjour. Il ne veut pas me dire ses raisons. Je crois en deviner une, et une seule. L’approuvez-vous de me bannir ?

  68. Dans votre billet, il y avait tout ce qui fait poil à gratter. Y compris les louanges. Alors, repos, mais acclamation, silence mais ode à la défense de la langue française.
    Onfray pose cependant une interrogation: « Qui peut se dire philosophe ? »
    De Gaulle une autre: « Qui coud les étoiles de général ? »
    Mitterrand enfin: « Qui découd les francisques ? »

  69. Jean le Cauchois

    @ Achille à 13:08
    « D’autant que mon propos n’avait rien de blessant »
    Cher Achille, j’ai compris que vous regrettez votre propos. Laissez-nous donc continuer notre parcours, à notre rythme de coche sans mouche, en voletant loin derrière.

  70. @ F68.10
    Effectivement vous êtes un sacré propagandiste macroniste donc par définition quelqu’un de malhonnête intellectuellement et ça se vérifie dans votre réponse que je ne vais même pas prendre la peine de décortiquer, désolé, j’ai des choses plus intéressantes à faire dans la vie.
    Au moins, vous avez la satisfaction d’être un escroc du même acabit que votre patron qui vendrait des encyclopédies à des vieux séniles.
    Et tout ça en plus d’être un running gag vivant évidemment !
    Chapeau l’artiste.

  71. @ jacques peres | 26 novembre 2020 à 09:46
    « Barthes » : il est autorisé d’en être resté là, même en 2020 !
    Mais sur le fond c’est-à-dire Pucheu de Vichy à Alger puis au peloton ?
    Il n’est pas question que je me rende sur l’URL que vous avez vomi là, comme une déglutition réchauffée de Barthes, dont les normaliens littéraires se moquaient copieusement… dès le milieu des années 70… Barthes se pâmant en Chine totalitaire sur les gardes rouges ensanglantés…
    Car vous n’avez pas l’élégance de vous adresser à moi, et puis je n’honore pas les procédés allusifs et par insinuation qui se croient triomphants en ne disant rien.
    Les grands auto-rieurs de la dérision 68-arde sont devenus dérisoires, vous semblez très… ridé !

  72. @ Wil
    « Effectivement vous êtes un sacré propagandiste macroniste donc par définition quelqu’un de malhonnête intellectuellement… »
    Euh… non. Une définition, ce n’est pas cela. Cela, c’est au plus une propriété ; si ce n’est un délire. Mettez la malhonnêteté intellectuelle en évidence, pour que tout un chacun puisse la constater.
    « …et ça se vérifie dans votre réponse que je ne vais même pas prendre la peine de décortiquer, désolé, j’ai des choses plus intéressantes à faire dans la vie. »
    Comme perdre votre temps à mettre tant d’efforts à me manifester votre mépris ? Faites attention, vous risquez le claquage !
    « Au moins, vous avez la satisfaction d’être un escroc du même acabit que votre patron qui vendrait des encyclopédies à des vieux séniles. »
    Je ne considère ni lui ni moi comme des escrocs. Vous, par contre, pensez qu’argumenter et élever la voix sont la même chose…
    « Et tout ça en plus d’être un running gag vivant évidemment ! Chapeau l’artiste. »
    L’escroquerie est en effet un art.
    (Ah ! Au fait, petit coup de griffe en passant: Seki Takakazu ? Vous vous souvenez ? Il se trouve que c’est aussi un samouraï…)

  73. Robert Marchenoir

    Revenons tout de même sur un certain Michel Onfray, dont il est question ici. Michel Onfray est un menteur. Systématique. Délibéré.
    Un exemple au hasard, cette interview récente aux Nouvelles d’Arménie :
    « L’Occident est peureux et couard. Il craint les menaces et ne répond aux attentats islamistes que par des bougies et des peluches, des poèmes et des chansons. Quand on massacre son peuple, le chef de l’État souscrit à cet effroyable mantra de soumission repris en chœur par les médias couchés : ‘Vous n’aurez pas ma haine’. »
    A quel moment Emmanuel Macron a-t-il dit, suite à un attentat islamiste : « Vous n’aurez pas ma haine » ? A quel moment, même, aurait-il fait passer un message similaire sous des mots différents ?
    Onfray ne se donne pas la peine de le préciser. On comprend pourquoi. La réponse est : jamais. La réponse est : il a dit exactement le contraire.
    Il a tellement dit le contraire, que cela a suscité des manifestations de rage et de haine à travers le monde musulman, où Emmanuel Macron a été piétiné et brûlé en effigie.
    Michel Onfray est un menteur.
    « Emmanuel Macron se fait personnellement insulter par Erdogan qui met en cause sa santé mentale, il ne fait rien et ne dit rien. Le pays se fait menacer par le même Erdogan : il ne fait rien et ne dit rien. La France est soumise. »
    C’est complètement faux. C’est exactement le contraire. La France est en pointe, au sein de l’Union européenne et en comparaison du gouvernement Trump, dans l’opposition aux menées turques.
    Michel Onfray est un menteur.
    Ces propos d’Onfray sont d’autant plus sidérants, qu’il ne fait que singer des propos similaires diffusés à des milliers d’exemplaires par des blogueurs ignorants et de bas niveau, sur le thème du catastrophisme : tout va mal, on va tous mourir, et le monde entier se moque de Macron parce qu’il ne fait rien.
    Il s’agit là de mensonges propagandistes basés sur absolument rien.
    Même une aide-soignante à 1 300 euros par mois, j’ai nommé l’ex-Gilet jaune Ingrid Levavasseur, montre plus de lucidité que cela. Elle n’a pourtant pas la tête farcie de livres comme Onfray, sans compter ceux qu’il a écrits. Peut-être est-ce justement cela qui lui permet de voir plus clair ?
    Il est piquant de constater que cet entretien a été réalisé après un voyage de Michel Onfray sur les champs de bataille du Haut-Karabakh, dont il est revenu avec son petit militantisme de poche. Début de son témoignage :
    « A Erevan où je suis venu interroger le réel en sollicitant le vécu… »
    Hahaha… non mais t’as pas honte ? on dirait un sketch des Inconnus, une parodie de Philippe Muray… tout, sauf un écrit d’un intellectuel sérieux.
    « …je rencontre dès le premier soir, dans un restaurant enfumé où vont et viennent des jeunes garçons en treillis, Léon Minassian, un colonel de réserve formé à la discipline de fer de l’armée secrète. Lui qui a libéré la ville de Karvadjar avec ses troupes le 1er avril 1993 n’y va pas par quatre chemins : ce qui a lieu en cette fin d’année 2020 est franchement, clairement, évidemment une guerre de civilisations. »
    Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? Bernard-Henri Lévy, et son tourisme de guerre. Voilà. C’était bien la peine, pour les réacs, de passer des décennies à se payer la bobine de BHL, jusqu’à l’écœurement, pour finir par porter son successeur au pinacle.
    Comme par hasard, le communiste Onfray, celui qui publie une revue nommée Front populaire, est un caniche de Poutine :
    « La France a beau présenter Poutine dans les médias maastrichtiens comme un ennemi parce qu’il se rit des signes de notre décadence et n’y souscrit pas, c’est lui qui s’active en rempart de la civilisation chrétienne contre le désir impérialiste planétaire de l’islam conquérant. »
    Onfray est un menteur.
    Le rôle de la Russie dans la guerre du Haut-Karabakh est bien plus ambigu et pervers que cette caricature de bande dessinée. Elle a fourni des armes aux deux parties, a commencé par soutenir l’Azerbaïdjan au détriment de l’Arménie, et maintenant, les Arméniens la considèrent comme leur ennemi, parce que Poutine a déclaré que le Haut-Karabakh, territoire disputé, appartenait à l’Azerbaïdjan et non à l’Arménie.
    Poutine n’est pas le Superman chrétien terrassant l’islam : son but est de promouvoir avant tout le pouvoir de la Russie, et cela passe par la création de conflits gelés à ses frontières : Azerbaïdjan, Arménie, Ukraine, Géorgie, Moldavie… Tous ces voisins sont délibérément affaiblis par des guerres séparatistes, provoquées ou contrôlées par la Russie. Avec occupation militaire par Moscou, si nécessaire. Poutine s’emploie à rendre la sortie de ces conflits impossible, s’assurant ainsi la sujétion de ces pays.
    Il n’en a rien à faire, de l’islam. A de multiples reprises, il a déclaré qu’il s’agissait d’une religion intrinsèque à la Russie (ce qui est exact) et primordiale à son équilibre (ce qui démolit la grossière propagande d’Onfray).
    On peut s’amuser sans fin à relever les citations grotesques de notre nouveau Tintin au Haut-Karabakh :
    « J’ai souvent dit que la géologie faisait la géographie qui faisait l’Histoire. »
    Ouaip. T’as souvent sorti des clichés aussi pompeux que ridicules, qui prouvent essentiellement ton ignorance et ta cuistrerie.
    « Je n’ai pas le tropisme de l’esthète qui me ferait courir les champs de bataille du monde entier pour m’y faire photographier. »
    Ben si, un peu quand même
    « Les chiens errent. Les cochons aussi. »
    Toujours parler des cochons errants, quand on fait du reportage de guerre. C’est la touche de couleur qui montre qu’on y a été.
    « Les civils sont dignes et fatalistes, les soldats sont courageux et valeureux… »
    Et moi je ne fais pas du tout de la propagande.
    Le reporter de guerre Michel Onfray recoupe toujours ses sources avant de répandre des allégations incendiaires :
    « Une conversation avec deux reporters de guerre m’apprend que des rédactions françaises refusent leurs reportages. »
    On ne connaîtra pas le nom de ces « reporters de guerre ». Peut-être sont-ils mauvais ? peut-être sont-ils des agents de propagande, et non des reporters ? peut-être les rédactions françaises ont-elles déjà leurs propres reporters ? peut-être Onfray pourrait-il ne pas reproduire la moindre allégation faite par des anonymes, s’il était le quart de la moitié du « philosophe » qu’il prétend être ?
    « Je demande au père Hovhannes […] il me dit […] [que] les Azéris […] torturent, profanent les morts, les décapitent, les mutilent. »
    « Le colonel Léon Minassian dit la même chose: des mutilations sexuelles, des femmes enceintes éventrées, des nez coupés, des langues tranchées. »
    Ah ! ben si le père Machin et le colonel Truc le disent, alors, c’est que c’est vrai… Obtenir des noms, des dates, des lieux, se rendre sur place, recueillir des témoignages directs, les recouper ? Trop fatigant, tout ça. Pas digne d’un philosophe de niveau international. Seuls les « journalistes maastrichtiens » font ce boulot de soutiers. Moi, Monsieur, je pense.
    « On me dit à Stepanakert, une ville fantôme, que des hommes vêtus du treillis arménien s’adressent à des habitants dans leur langue avant de les décapiter : ce sont des djihadistes […] »
    On me dit. Voilà la méthode d’acquisition du savoir pratiquée par Michel Onfray.
    « Pour l’heure, ce sont les Russes qui, à la façon du plaideur de La Fontaine… »
    Toujours ce name-dropping intensif et intempestif qui signale l’imposteur intellectuel, terrorisé d’être confondu avec une femme de ménage.
    « …ont gelé la guerre […]. Ils sont là : de jeunes colosses armés jusqu’aux dents, le poignard sur la poitrine, facile à empoigner… »
    Tûtafé. Parce que les Russes, ils se battent au couteau jusque dans les ch… : ce ne sont pas des lopettes comme les soldats de l’armée française à Macron.
    « …l’arme lourde à la main… »
    Euh… non, abruti. Une arme lourde, c’est par définition une arme qui ne peut pas être tenue à la main. Arme lourde ne signifie pas : arme très noire et très longue qui tire des balles en faisant bang-bang, et qui fait très peur à un représentant de Saint-Germain-des-Prés qui passe son temps à cracher sur Saint-Germain-des-Prés.
    Il faut relever la lâcheté, l’hypocrisie et l’inconséquence de Michel Onfray, qui, lorsqu’il s’agit de s’adresser à ses lecteurs français sur son site, dresse le portrait de Poutine en sauveur de l’Arménie et de l’Occident chrétien, singeant ainsi la propagande russe à destination de la France.
    Mais qui, lorsqu’il accorde une interview en Arménie même, à une télévision arménienne, déclare qu’il a vu le Haut-Karabakh « occupé par les soldats russes », et souligne à quel point le mot d’occupation n’est pas employé à la légère, par un Français, pour lequel il évoque l’occupation nazie. « La souveraineté du pays n’existe plus dans les endroits où vous avez un drapeau étranger, fût-ce celui des Russes », ose-t-il même. Voyez à 2 mn 15 sur la vidéo.
    Car telle est, en effet, la vision des Arméniens… Si Onfray avait servi, à son interviewer, son topo sur Poutine en sauveur de l’Occident chrétien, nul doute qu’il n’aurait pas été aussi bien accueilli…

  74. @ F68.10
    Wil dit: « Effectivement vous êtes un sacré propagandiste macroniste donc par définition quelqu’un de malhonnête intellectuellement… »
    F68.10 répond: « Euh… non. Une définition, ce n’est pas cela. Cela, c’est au plus une propriété ; si ce n’est un délire ».
    Un propagandiste est malhonnête intellectuellement par définition. Si vous ne comprenez pas ça, vous ne comprenez rien (quelle surprise !…).
    Mais bon, je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de vous répondre, je ne fais que perdre mon temps, vous n’êtes pas au niveau.
    Allez donc vous acheter un cerveau, ça changera votre vie, vous verrez. Tout un monde nouveau dont vous n’avez aucune idée s’ouvrira à vous.
    Allez zou !

  75. @ Wil
    « Un propagandiste est malhonnête intellectuellement par définition. Si vous ne comprenez pas ça, vous ne comprenez rien (quelle surprise !…). »
    Ah ! Ben je comprends mieux ! Etant intellectuellement honnête, je ne peux ipso facto être un propagandiste ! Merci Wil de m’éclairer ! J’en disais d’ailleurs tout à fait autant dans un de mes précédents commentaires:
    « Ce n’est pas là exactement le sens du concept de propagande: « La propagande est un concept désignant un ensemble de techniques de persuasion, mis en œuvre pour propager avec tous les moyens disponibles… » selon Wikipédia. Je ne m’autorise pas tous les moyens. » — F68.10
    « Mais bon, je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de vous répondre… »
    Alors, j’ai une petite idée sur le sujet: peut-être parce qu’il vous tient à coeur de vous opposer à ce que vous jugez être des délires de macroniste à peine pubère et plein de boutons ? Simple suggestion… N’hésitez pas à rentrer en conclave avec votre conscience à ce sujet et, par la suite, à m’éclairer de vos délibérations.
    « Allez donc vous acheter un cerveau, ça changera votre vie, vous verrez. Tout un monde nouveau dont vous n’avez aucune idée s’ouvrira à vous. Allez zou ! »
    Je ne suis pas vraiment intéressé par un nouveau cerveau. Je préfère de surcroît attendre un peu, le temps que la greffe de tête soit un peu perfectionnée. J’ai en effet passé l’âge de jouer au cobbaye.
    Et Robert Marchenoir a bien eu raison de dégonfler la baudruche Onfray. Surtout en ce qui concerne les sanctions vis-à-vis de la Turquie. J’étais au courant de ces projets via les media indiens, mais je suis content de les lire dans la presse grecque que Marchenoir a mise en lien. Pas un mot sur le site du Figaro à ce sujet, toutefois… Sujet qui ne me semble pourtant pas mineur.

  76. Michel Deluré

    @ Achille 26/112 11:08
    « Personnellement, je préfère vivre pépère le reste de mes jours ».
    Je m’interroge Achille : est-ce finalement sagesse ou renoncement ?

  77. Patrice Charoulet

    Onfray publie un livre sur de Gaulle et Mitterrand.
    Il y a eu mille livres sur ces deux hommes politiques. Onfray est-il le mieux qualifié et le plus informé pour écrire un nouveau livre… à succès ? Je ne sais. Cet ancien fils de pauvre va, derechef, grossir son compte en banque.
    Ayant vénéré le général de Gaulle, comme des millions de Français, j’ai eu la bonne idée de lire cette année (cela prend du temps) les trois gros volumes écrits par Jacques Attali (détesté par tant de gens) qui ont pour titre « Verbatim ». C’est un sommet de la littérature politique et historique. Des années durant, Jacques Attali a noté jour après jour tout ce qu’il a vu, entendu près de Mitterrand. Des centaines de confidences, de jugements, de commentaires venant de Mitterrand, de proches, de ministres, d’opposants. Cet extraordinaire ouvrage m’en a appris plus sur Mitterrand qu’Onfray pourra jamais m’en apprendre. Onfray a-t-il seulement entrouvert cette mine ?
    Je redis que le grand professeur de philosophie de l’Université de Caen était dans les années de cette époque Alexis Philonenko, cacique de l’agrég, auteur, comme le petit Onfray, d’une centaine de livres de philosophie qui font, eux, autorité dans la sphère universitaire. J’ai suivi quelques cours du professeur de philosophie qu’Onfray, jeune étudiant, admirait. Ce professeur n’arrivait pas à la cheville de Philonenko : il était quelconque.
    Dans les bibliographies fournies par les universitaires à leurs agrégatifs, on rencontre Philonenko. Ce n’est pas demain la veille qu’on trouvera le nom « Onfray », « philosophe » (avec trois cents guillemets :je n’ai pas la place) le plus connu, le plus invité à la télé, le plus vendu, dans notre aimable pays.

  78. Petite digression.
    Je vais aller à contre-courant de ce qui est reproché aux policiers, suite à l’interpellation assez musclée du producteur.
    Tout d’abord les policiers sont déjà jugés coupables, lynchés partout, je pense à ceux qui font l’actualité, sans autre forme de procès.
    Ensuite par hasard j’ai visionné sur C8 la vidéo d’interpellation qui est passée à plusieurs reprises.
    Le plus terrifiant est que pour absolument coller à leur vérité de TV – la culpabilité des policiers -, ils ont été obligés de souligner les images, de pointer des actes, insistant sur les quelques secondes où on aperçoit un policier faire des moulinets… En général ce ne sont pas les plus percutants ces coups.
    Vraiment pas du tout claires ces images, des flèches d’indications rajoutées… ensuite aucune vue depuis le début de l’interpellation à l’extérieur.
    J’ai vu le producteur accompagné par son avocat, devant des journalistes, il les dépassait tous de presqu’une tête, je peux imaginer qu’un gaillard de ce volume en action, pour le maîtriser, il ne faut pas des gazelles.
    Sans préjuger de quoi que ce soit, je reste lucide, il est vrai que l’on discerne des bras et des coups partir, sans doute excessifs, mais il faut être au coeur de la mêlée pour juger vraiment.
    Je fais confiance au jugement, pourvu que la pression ne déséquilibre pas la balance.
    J’ai vu des actions violentes sur des stades, et un en colère peut en secouer plusieurs, sans problème, actions accompagnées de quelques cuirs chevelus saignants et coquards de bonne facture.
    Ce procès avant le procès est écoeurant.

  79. @ Michel Deluré | 27 novembre 2020 à 10:58
    « Je m’interroge Achille : est-ce finalement sagesse ou renoncement ? »
    Un peu des deux sans doute. Quand tout a été essayé et que rien ne change on finit par devenir fataliste.
    Finalement seuls les jeunes y croient encore. Surtout ne les décourageons pas.

  80. @ Giuseppe
    « Quand je pense à l’autre sauterelle à la chemise blanche qui l’arbore comme un signe de reconnaissance… Triste époque où un philosophe de bazar, un lutteur de chambres d’hôtels, passerait pour une statue, alors qu’il n’est même pas en régule, juste en pâte à papier… Et je l’épargne. »
    Votre commentaire est TOP ! Parfait !
    P.-S.: comment allez-vous ? Et votre cher voisin ? Aux dernières nouvelles, si je me souviens bien, la 4L n’était pas au mieux de sa forme. Du mieux, j’espère 🙂

  81. @ Patrice Charoulet 11h07
    « Dans les bibliographies fournies par les universitaires à leurs agrégatifs, on rencontre Philonenko. Ce n’est pas demain la veille qu’on trouvera le nom « Onfray », « philosophe » (avec trois cents guillemets :je n’ai pas la place) le plus connu, le plus invité à la télé, le plus vendu, dans notre aimable pays. »
    Je ne critiquerais pas Onfray parce qu’il parvient à garnir son compte en banque, grâce à son indéniable talent d’orateur et de dialecticien. Mais comme vous, j’exprime beaucoup de réserves depuis qu’il s’aventure sur des terrains peu maîtrisés comme l’Histoire ou pire encore l’économie ou l’écologie. Sa contribution à la philosophie me semble davantage relever de l’analyse critique que de la propulsion de concepts nouveaux. Par exemple, j’aime beaucoup son décryptage et la mise en perspective de l’oeuvre de Nietzsche, mais comme vous le dites il n’existe pas réellement comme « philosophe »…

  82. @ HOPE | 27 novembre 2020 à 11:46
    Pour la 4L c’est fini, le prix des pièces est un obstacle, ce qui est désastreux c’est de renoncer, non pas pour la technique, juste parce que la consommation à outrance pipe les dés, le prix exorbitant des pièces de rechange.
    Un exemple concret, le taille-haie thermique d’un très proche aussi est tombé en panne, le diaphragme d’amorçage fissuré, le prix du réparateur pièce comprise tutoyait le prix d’achat de la promo qu’il avait obtenue.
    Direction un site qui exporte de Chine, carburateur 31mm complet, tuyaux de puisage avec joint, bougie comprise, 27€ ! Deux heures après réception, l’engin pétaradait.
    On découvre le recyclage et la remise sur le marché des appareils ménagers revisités par des assos… Par jeu je le pratique, je ne parle même pas de l’imposture des chaudières à condensation… Bon, bon… Je m’agace parfois mais toujours pour la bonne cause, ma formation me permet de rester en éveil… Et puis il faut le dire j’aime ça.

  83. Je complète ici ma petite digression, les photos, aussi spectaculaires qu’elles puissent être, il faut raison garder, et les analyser avec précaution.
    Je suis arrivé aux urgences dans le même état, par précipitation j’étais passé sous une échelle de pompe à béton qui n’avait pas été remontée, onze points de suture et deux heures plus tard j’étais en réunion de travail.
    Je pense me souvenir même que Jean-Pierre Rives a fini le match.
    La lucidité et l’objectivité sont plus dures à observer aujourd’hui, qu’un cuir chevelu bien entamé à l’époque – ce dernier très spectaculaire mais sans conséquences, ne m’a laissé aucune trace apparente aujourd’hui.
    C’était un interne qui m’avait recousu, sa mère devait avoir des talents de couturière, à vif me semble-t-il, et je n’en ai jamais souffert.
    La seule chose qu’il m’a dite c’est que suivant les cas, parfois, il est difficile d’arrêter spontanément cette petite hémorragie… Depuis les progrès sont grands et l’éponge magique.
    Aujourd’hui les traces sont effacées immédiatement par les soigneurs du banc, et un bandage plus loin, le cours du match ou du travail reprend normalement :
    https://i.goopics.net/GrKq1.png
    Notre voisin, ancien résistant, de temps à autre rappelait que « la vie est affaire de sans-froid ». J’en suis convaincu.

  84. Patrice Charoulet

    @ caroff
    Cher caroff,
    Je réponds à un point de votre aimable réponse.
    Quand j’enseignais à La Réunion, il y a plus de dix ans, on avait annoncé à son de trompe qu’Onfray viendrait faire une conférence sur Nietzsche dans un amphi de la fac de lettres. J’habitais à un kilomètre. J’y suis allé. Onfray, devant un amphi archicomble, où les métropolitains, souvent profs, abondaient, est arrivé les mains dans les poches et a parlé sans notes une heure et demie. Il a été applaudi.
    Cela dit, les spécialistes de Nietzsche sont connus. Onfray n’est pas du nombre. J’ai eu la chance de suivre les cours à la fac de Rouen de l’un d’entre eux, Jean Granier, reçu deuxième à l’agrég de philo. C’est lui que l’Encyclopaedia Universalis a choisi pour rédiger l’article « Nietzsche ». Bon signe. On n’aurait pas eu l’idée de solliciter le faux nietzschéen et vrai pipoteur Onfray !
    Dans une foule de domaines, Onfray n’est pas plus compétent, l’économie, par exemple, comme vous le dites. Un adorateur de Proudhon (« Le propriété, c’est le vol ») ne peut guère nous éclairer en économie… et, par voie de conséquence, en politique.
    La célébrité est une chose, la compétence en est une autre.

  85. Robert Marchenoir

    Avant le petit voyage béhachélien de Michel Onfray au Nagorno-Karabakh, j’étais ignorant du conflit dans cette région. Il suffit de passer quelques heures à lire les spécialistes du sujet pour, d’une part, mesurer la quantité de sottises qu’il nous sert sur la question, et, d’autre part, comprendre la nature du filtre déformant qu’Onfray applique à tout ce dont il parle.
    Pour commencer, cela révèle qu’Onfray est parti là-bas sans potasser la situation. Non seulement cela récuse la qualité de philosophe qu’il s’attribue, mais cela remet en cause la moindre légitimité qu’il peut avoir en tant qu’intellectuel.
    La vérité est qu’Onfray fonctionne essentiellement sur le mode de l’hystérie et du romantisme. Ce qui est basé sur l’ignorance et la naïveté.
    C’est très efficace pour faire de l’audience : il y a les bons et les méchants, et l’essentiel est de distribuer chacun dans ces deux cases. Après, on fait des phrases et on monte le volume.
    En plus, Onfray a la chance (pour lui) et la malchance (pour nous) d’être génétiquement doté d’un pipotron verbal incorporé à autonomie infinie (en d’autres termes, il ne la boucle que lorsqu’on lui coupe le micro), donc si vous ne savez pas quoi mettre dans votre émission, vous l’invitez, vous le lâchez et vous pouvez aller faire la sieste.
    Évidemment, un tel mode de fonctionnement est totalement inopérant pour appréhender la réalité, et encore plus pour faire de la politique.
    Pour en revenir au Nagorno-Karabakh, Onfray analyse le conflit exclusivement en termes d’opposition entre l’islam et la chrétienté. D’un côté, la Turquie et l’Azerbaïdjan. De l’autre, la Russie et l’Arménie.
    De plus, il fait l’amalgame avec le génocide arménien, et prétend qu’il recommence.
    Or, lorsqu’on prend la peine de lire des gens qui ont consacré une bonne partie de leur existence à étudier ce conflit, qui ne dure jamais que depuis un siècle, et qui est donc, à ce titre, le plus ancien en Europe au sens large, on constate qu’ils ne prononcent pas une seule fois les mots d’islam ou de christianisme.
    Si le rôle de la religion ne peut être exclu, il s’agit avant tout d’un conflit ethnique et territorial.
    Et comme dans la plupart des cas, rien n’est aussi simple que ce que prétendent les propagandistes style Onfray.
    Les Arméniens ne sont pas exclusivement les gentils persécutés. Ce sont eux qui ont envahi et occupé, lors du précédent épisode de ce conflit, le Nagorno-Karabakh, territoire qui appartient à l’Azerbaïdjan.
    La Russie n’est pas le chevalier blanc de la chrétienté, qui soutient la pauvre Arménie contre le méchant Azerbaïdjan, manipulé par l’horrible Turquie.
    En réalité, la Russie a des raisons de ménager, voire de soutenir, aussi bien l’Arménie que l’Azerbaïdjan et la Turquie.
    Alexandre Baunov, du Carnegie Moscow Center, le résume très bien : « Poutine, et son homologue turc Erdogan, sont unis par leur volonté commune de s’opposer à l’Occident, et leur ambition partagée d’accroître leur influence sur la scène mondiale. Cet objectif anti-occidental est plus important que l’objectif chrétien [commun à la Russie et à l’Arménie], qui nourrit les espoirs de cette dernière. »
    « Le partenariat de la Russie avec la Turquie, malgré des tensions et des affrontements récurrents […] crée une situation où les conflits régionaux peuvent être résolus sans que les États-Unis ne s’en mêlent — un objectif qui a beaucoup de prix aux yeux des Russes. »

    On peut comparer cette analyse aux déplorations d’Onfray, qui se tord les mains, à la télévision arménienne, d’avoir vu des jouets brisés par les bombes. Oui, mon chéri. La guerre, c’est très méchant et ça casse les jouets. Curieusement, Onfray ne se lamente pas d’avoir vu des iPad brisés par les bombes — ce serait du consumérisme et de l’ultra-libéralisme maastrichtien.
    L’infinie naïveté d’Onfray se manifeste aussi dans son indignation à l’encontre des Azerbaïdjanais qui font la guerre à l’aide de drones, ce qui n’est pas « loyal », parce que ça permet à des soldats de tuer des gens « avec un joystick », tout en étant « à l’abri dans des bunkers ».
    Alors mon chéri, maintenant tu es un grand garçon et je dois t’apprendre une chose : depuis la nuit des temps, les soldats ont tenté de tuer le plus de gens possible, en courant le moins de chances d’être tués eux-mêmes.
    C’est pour ça qu’on a inventé l’armure, l’arc et les flèches, le fusil, le tank, le bombardier…
    Onfray, c’est le gauchiste neuneu perdu dans ses Pléiade, qui s’imagine que la guerre, ça consiste à mettre face à face deux types torse nu, avec une épée, et que le meilleur gagne.
    Onfray n’oublie pas de mettre en cause Israël, qui a fourni des drones à l’Azerbaïdjan. Mais, en se contentant de suggérer la malfaisance « atlanto-sioniste » (le drone est avant tout un emblème du militarisme américain), il oublie de nous dire pourquoi Israël est allié à l’Azerbaïdjan : c’est pour contrer l’Iran, autre acteur de la menace islamique mondiale…
    Eh oui, dans le monde réel, on peut s’allier à un pays musulman pour se protéger d’un autre, plus menaçant.
    Et dans sa fable d’un Poutine défenseur de la chrétienté et rempart contre la « guerre turque », il oublie de nous dire que la Russie a fourni à Erdogan son système de missiles S-400, ce qui constitue, de la part de la Turquie, un acte extrêmement hostile à l’égard de l’OTAN.
    On relèvera aussi le sans-gêne du franchouillard qui est au centre du monde, et qui n’hésite pas à évoquer, dans une Arménie en guerre, Chirac et Mitterrand. À mon avis, les Arméniens s’en tapent un peu…
    Mais le pire, c’est sans doute le défaitisme d’Onfray, son ethnomasochisme, ouvertement affichés dans ce studio de la télévision arménienne : nous, les Français, les Occidentaux, nous sommes nuls, nous ne faisons rien, nous n’avons aucune chance face au rouleau compresseur musulman. Poutine peut-il nous fouetter encore un peu plus, avec ses gros « biceps » ? Rhâââ, que c’est bon…
    Outre que c’est là diffamer son pays à l’étranger — soit exactement ce que les populistes admirateurs d’Onfray reprochent à Macron –, il est assez singulier de, simultanément, prétendre que l’Occident est vaincu d’avance, et d’aller jusqu’au fin fond de l’Arménie pour exalter la lutte à mort de ce même Occident contre l’hydre musulmane.
    En somme, pour Onfray, les Arméniens sont les nègres blancs qui vont venir sauver la civilisation que nous n’avons pas su défendre, de même que, pour un gauchisme plus classique, ce sont les nègres noirs qui vont nous apporter la rédemption par le biais de l’immigration.
    Inutile de dire que l’un comme l’autre se fourvoient, par un rapport similairement perverti à l’égard de l’étranger : l’ignorance de ce dernier, nourrie par un nombrilisme chauvin, se mêle à une fascination perverse à son égard. Lui seul est en mesure de venir nous sauver, et cela implique que nous l’exaltions tout en nous avilissant devant lui.
    Il est tout à fait exclu que nous prenions nos affaires en main, que nous ayons un regard lucide sur nous-mêmes, que nous prenions nos responsabilités et que nous corrigions nos erreurs, et que simultanément, nous reconnaissions que la France n’est pas seule au monde, que l’isolationnisme est une impasse, et qu’un peu de connaissance de l’étranger ne nous ferait pas de mal.
    L’attente éperdue d’un nouveau de Gaulle, c’est la même chose que le pèlerinage dans une Arménie en guerre : l’illusion d’une solution providentielle venant de l’extérieur.

  86. @ Robert Marchenoir | 27 novembre 2020 à 20:18  »
    « …l’illusion d’une solution providentielle venant de l’extérieur. »
    Vous avez raison, et comme disait Tristan Bernard:
    « Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore pas beaucoup ! »

  87. @ Patrice Charoulet
    Je n’aime pas les gens qui bannissent. Quelle idée ! Manque de dérision, une fois de plus.
    Ah, si F. Schiffter était mieux connu et surtout écouté ! Je vous en souhaite une agréable découverte.
    Bien cordialement

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