Au risque de provoquer, dans une démocratie idéale on ne devrait même pas se poser la question de la publication ou de la republication d’un livre, aussi sulfureux qu’il puisse être, aussi criminel qu’il a été par les conséquences que son auteur lui a données. Aussi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les interrogations autour de Mein Kampf aujourd’hui et, hier, au sujet des Décombres de Lucien Rebatet ne me paraissent pas être des préoccupations progressistes mais plutôt régressives (Le Figaro).
Faut-il même qualifier de courageux le projet des éditions Fayard de ressortir Mein Kampf en 2016 puisqu’au mois de janvier l’ouvrage tombera dans le domaine public ?
L’audace aurait été de ne pas se donner bonne conscience, en prenant un nombre infini de précautions, en préparant une réédition commentée avec un appareil critique sans doute de très haute volée qui, au moment même où le lecteur sera traité comme un adulte, prétendra le guider comme un enfant. Pense-t-on vraiment que la minorité qui prendra la peine de parcourir ce livre à la fois malfaisant et instructif aura besoin d’être détournée des perversions et des abjections comme si elle pouvait ignorer l’antisémitisme et l’Holocauste qu’il a inspiré ?
Quand Hitler est sorti de sa condition d’aventurier entouré seulement d’une petite troupe et de quelques fidèles et qu’après avoir écrit Mein Kampf dans la prison de Landsberg, son pouvoir, des années plus tard, a assuré une diffusion considérable, obligatoire à ce brûlot foutraque et désordonné, je doute cependant que beaucoup d’Allemands l’aient lu dans le détail ou même l’aient lu. Il était là, présent, c’était tout. Comme un gage, une inféodation, une prudence.
Qui aurait pu imaginer qu’un jour l’écriture deviendrait monstruosité et les engagements de terrifiantes réalités ? En tout cas pas les diplomates européens qui n’ont jamais eu la lucidité de chercher dans ces pages, une fois la personnalité d’Hitler ostensiblement exposée et tellement atypique que la qualifier de caractérielle était faible, ce qui allait advenir et menacer ceux pour lesquels il éprouvait le comble de la haine : les Juifs.
Apparemment la problématique d’aujourd’hui n’est pas si simple puisque les historiens et les politiques sont en désaccord à son sujet et que même les premiers ne sont pas tous partisans de l’initiative de Fayard (Libération).
Pour Christian Ingrao, historien du nazisme et chercheur au CNRS, « il est nécessaire de republier ce livre » parce que « c’est refuser de le sacraliser négativement ». Pour Alexis Corbière, reprenant le point de vue absolu de Jean-Luc Mélenchon, « il n’y a aucun intérêt à donner à lire Mein Kampf ».
Cette notion d’intérêt est infiniment dangereuse parce qu’en la banalisant, la vulgarisant, le risque serait grand de s’autoriser à contester la publication d’ouvrages de toute nature, pas seulement historique, dont la nécessité serait rien moins qu’évidente.
Mais, pour contredire l’observation d’Alexis Corbière, il me semble que, dans le domaine de la vie intellectuelle et historique, aussi apocalyptique que celle-ci a été, on a le droit de raisonner à l’inverse et de soutenir qu’il y a « de l’intérêt à lire Mein Kampf ».
D’abord, dans tous les cas – c’est un point de vue strictement personnel -, on a toujours intérêt à lire. A aller voir, à regarder, à détester, à haïr, à admirer, à apprécier ou à demeurer dans un état de tiède neutralité.
Ce n’est pas la moralité d’un ouvrage qui doit gouverner ni l’immoralité de son auteur. Sinon nous nous serions privés de bonheurs absolus de la littérature – je songe notamment à Céline – même si j’admets que dans l’ordre de l’horreur l’écrivain Hitler est incomparable et le leader nazi indépassable. Il n’empêche. La déviation qui fait de l’éthique le critère dominant fait ses ravages partout, pour l’art comme pour l’Histoire.
Ensuite je rejoins Laurent Joffrin qui reproche à Jean-Luc Mélenchon d’avoir choisi « l’outrance contre la vérité ». Il évoque justement, pour Mein Kampf, son caractère de « document historique », je dirais même, de « curiosité historique ». Il y a des bas-fonds d’il y a longtemps qui sont utiles à l’élévation du citoyen de maintenant.
Enfin, alors que Mein Kampf sera réimprimé dans une version commentée et pédagogique « pour éviter que l’extrême droite en Allemagne ne s’en empare », on pressent que derrière la volonté persistante d’oublier et de faire oublier Mein Kampf, il y a l’angoisse que, comme le nazisme accouplé à Hitler, génie sombre et destructeur, en a procédé, sa lecture entraîne pour demain des cataclysmes du même ordre.
Cette crainte est infondée et c’est une perversion des mots et de la culture historique que de feindre de trouver dans le présent quoi que ce soit qui justifie une similitude avec les années 30, Hitler, le fascisme et le nazisme. La paresse des esprits fait le lit de procès totalement inadaptés : à force d’en intenter d’absurdes, on s’abstient, en revanche, de formuler les pertinentes accusations qui devraient accabler certaines attitudes politiques.
Le projet des éditions Fayard doit être approuvé sans réserve. L’appareillage critique rassurera les tremblants ou les érudits qui ont besoin de l’être en lisant.
Mais de grâce qu’aucune nouvelle résistance ne se lève pour se mettre au travers d’une évidence intellectuelle, historique et démocratique.
Cette polémique est très « XXe siècle ».
Au XXIe siècle, on trouve Mein Kampf sur internet gratuitement.
Toute polémique autour de la reparution de Mein Kampf serait grotesque. Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il y eut en France une campagne pour publier et faire lire Mein Kampf, précisément pour faire connaître la dangerosité d’Hitler.
De même qu’aujourd’hui il faut lire le Coran (ou du moins des comptes rendus de son contenu, car c’est un livre illisible) pour faire connaître la dangerosité de l’islam.
Dans le même ordre d’idées, quand les grandes consciences qui nous gouvernent vont-elles interdire la diffusion du Capital de Marx, ou Que faire ? de Lénine ? Deux poids, deux mesures…
M. Bilger
J’ai une petite question préalable ; à qui vont les droits d’auteur pour l’instant ?
« il y a l’angoisse que, comme le nazisme accouplé à Hitler, génie sombre et destructeur, en a procédé, sa lecture entraîne pour demain des cataclysmes du même ordre. »
Vous le pensez ? Dans ce cas il faut préconiser la damnatio memoriae…
C’est papa qui sait ce qui est bon pour le peuple abruti et profane. De cette façon remarquable d’intelligence tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.
D’ailleurs, depuis hier je sais que manger tue, boire tue, penser tue, en gros vivre tue et c’est une excellente nouvelle ! Pourvu que ça dure…
Comme vous, je rejoins l’opinion de Laurent Joffrin.
Bonjour Philippe,
« …le projet des éditions Fayard doit être approuvé sans réserve. L’appareillage critique rassurera les tremblants ou les érudits qui ont besoin de l’être en lisant.
Mais de grâce qu’aucune nouvelle résistance ne se lève pour se mettre au travers d’une évidence intellectuelle, historique et démocratique. »
Dans le climat actuel particulièrement électrique, avec l’afflux de migrants venant de toute part, les guerres meurtrières sur fond d’idéologies hystériques, les amalgames soigneusement entretenus par des médias qui pensent plus à l’audimat qu’à vraiment donner une information objective sur les événements nationaux et internationaux, je ne suis pas persuadé que l’édition de Mein Kampf soit une bonne idée.
On peut parfaitement concevoir que les intellectuels, les historiens, les personnes qui s’intéressent particulièrement à cette période peu glorieuse que furent les années 30 notamment en Allemagne sauront lire Mein Kampf avec la distance requise. Peut-être même l’ont-ils déjà lu.
Mais même avec une préface de mise en garde et des notes de bas de page apportant des éclaircissements sur les passages les plus sulfureux, ce livre n’en demeure pas moins un danger car loin d’éloigner certains lecteurs à l’esprit fragile du nazisme, il risque au contraire de les conforter dans leurs convictions.
Alors certes, certains diront ici que depuis quelque temps il est devenu difficile de s’exprimer sans être aussitôt taxé de tout un tas de mot qui se terminent en « phobe » ou en « iste ». Mais la liberté d’expression, de presse et même d’opinion, s’arrête là où la confusion, l’amalgame peuvent conduire à une exaltation malsaine.
Personnellement je n’achèterai pas ce bouquin, mais en lisant les éditos, chroniques et même les commentaires sur ce blog, j’aurai vite une idée très précise de son contenu. Serai-je plus savant pour autant ? J’en doute fort.
Comme nous le rappelle Franck Boizard, Mein Kampf est disponible sur Internet.
Ce qu’il y a de très intéressant dans ce livre, c’est que son auteur (entre parenthèses un des hommes politiques les plus connus et les plus admirés dans les pays musulmans… les asiatiques évoquant plutôt une espèce de Gengis Khan) y annonce clairement ses idées et projets, qu’il va d’ailleurs s’acharner à mettre REELLEMENT en oeuvre.
De Lénine à Trotski, en passant par Mussolini et les Frères musulmans, les écrits de ces auteurs, comme nous le montrent LES FAITS, sont des manuels pratiques de prise du pouvoir, qui sont toujours les fondamentaux idéologiques et pratiques de la mise en acte.
Ne tournons pas en dérision, ne minimisons pas la portée de tels écrits, mais prenons-les comme des annonces tout à fait sérieuses et crédibles de ce que leurs charismatiques auteurs comptent faire, et souvent avec un succès certain.
Nous sommes dans un matriarcat (même si ce sont les hommes qui font semblant de gouverner), c’est le gouvernemaman qui infuse cette infantilisation permanente.
Je partage d’autant plus votre point de vue que Mein Kampf se trouve depuis des années dans ma bibliothèque et m’a servi, entre autres, à la composition de mon roman sur l’Allemagne. En tant qu’historien, je considère sa lecture utile et instructive. Cette édition sera assortie d’explications et de mises en garde, c’est fort bien. Ceci étant dit, il faut minimiser l’impact de cette mise sur le marché dans la mesure où il a toujours été très facile de se procurer Mein Kampf. Je l’avais moi-même acheté chez un bouquiniste des quais de Seine. L’effort explicatif est nécessaire, non pas, comme vous le dites, parce que l’on considère les lecteurs comme des enfants, mais parce que cet ouvrage constitue l’un des instruments clés de toute propagande antisémite et nazie. Voyez le succès qu’a enregistré au Moyen-Orient le Protocole des sages de Sion, le célèbre faux rédigé par un informateur de la police tsariste. Le succès des thèses complotistes dans le monde est tel que beaucoup d’esprits simples considèrent ce type d’écrits comme des vérités révélées. L’édition est donc nécessaire, mais la prudence n’a rien d’excessif ou de ridicule.
Les éditions de ce livre sont courantes dans les pays arabophones, alors les pudeurs françaises sont un peu ridicules
http://www.huffingtonpost.fr/ruth-grosrichard/mein-kampf-maroc_b_6422380.html
Ce qui est frappant, et ô combien révélateur, dans ce livre, ce n’est pas ce qu’il a d’abominable et d’exceptionnel, c’est ce qu’il a de banal :
– son titre, « mon combat »,
– la désignation de coupables, le désir de les éliminer,
– la justification par la légitime défense,
– la croyance en la force,
– etc.
Y en a qui ont dû lire Mein Kampf en bande dessinée : prenant la parole, mardi 20 octobre, devant le Congrès sioniste à Jérusalem, Benyamin Netanyahou a absous Hitler de l’extermination des juifs. Selon le Premier ministre israélien, c’est le grand mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, qui aurait dit à Hitler de « brûler » les juifs.
Bibi « über alles » !
A lire :
http://www.bvoltaire.fr/laurefoure/contrairement-aux-idees-recues-lextreme-droite-a-toujours-ete-antinazie,214963
Sur cet excellent site où nous retrouvons souvent notre ami P. Bilger.
Le problème avec la censure, c’est que certains décident pour d’autres ce qu’ils ont droit ou non de lire, bientôt de dire, et puis de penser.
C’est-à-dire que les hommes n’y sont pas égaux en droit. Ca me paraît dans l’ensemble un mal encore plus pernicieux que de laisser les gens décider par eux-mêmes de leurs lectures, qu’on approuve leur choix ou non. De plus, les idées ne se combattent qu’avec les idées. À long terme, c’est le plus efficace.
La censure ne vient jamais seule, elle est toujours accompagnée de mesures de rétorsion inquisitoriales que pour ma part je trouve terrifiantes. Là où je veux vivre, c’est là où la libre expression des idées prévaut. Comme par hasard, c’est là que les droits de l’homme sont le plus respectés, et là où tous les opprimés souhaiteraient s’installer.
Ceux qui pensent faire le bien en empêchant de lire Mein Kampf pourraient s’attaquer directement aux diverses formes de violence qu’ils constatent ici et maintenant, au lieu de se focaliser sur le bouquin, celui-là ou un autre, qu’il leur viendrait à l’idée d’interdire aussi. Le livre est un symptôme, pas une cause. Si déjà on tentait de faire respecter systématiquement le droit partout en France, on combattrait utilement les idées antisémites, totalitaires, destructrices de tout poil. Ce sont les passe-droits qu’il faut censurer, pas les livres.
Vu de ma fenêtre, « Mon Combat » est un livre d’idéologie presque comme un autre, il faut prendre le temps de le lire pour les mêmes raisons qu’il faut avoir lu « Les citations », le petit livre rouge de Mao Tsé-Toung ou « Hagakure, La voie du samouraï » de Yamamoto. Il s’agit d’une preuve de la force de l’écrit sur la mentalité de tout un peuple. Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’une maison d’édition fasse paraître une nouvelle mouture du livre écrit par le dictateur à la moustache bizarre et à la casquette blindée.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la traduction disponible en France était largement édulcorée, la propagande national-socialiste préférait passer sous silence certains passages du plan criminel. La version allemande différait sensiblement des versions destinées aux lecteurs français ou anglais.
Ce livre que tout un chacun se devait de posséder en Allemagne était une des composantes de la propagande national-socialiste. Les Allemands étaient fanatisés, ils montaient au front sûrs que Dieu était avec eux. Ils ne risquaient pas d’oublier la devise ancestrale de l’armée germanique puisqu’elle était gravée sur la boucle de leur ceinturon : « Gott mit uns ». Les soldats allemands étaient persuadés qu’ils apportaient la civilisation à des peuples arriérés. Lorsqu’ils traversaient en train la steppe slave infinie, ils imaginaient que le IIIe Reich apporterait bientôt le progrès sous la forme d’autoroutes, de véhicules populaires et de machines manufacturées en Germanie. Le combat de leur dictateur était devenu celui de chaque individu, c’était écrit dans « Mein Kampf ».
Mein Kampf ?
Comme l’a écrit le Maréchal Lyautey en son temps : « Tout Français doit lire ce livre ».
Manifestement, les hommes politiques de l’époque n’ont pas suivi ses conseils.
Nous avons actuellement les mêmes à la maison, mais qui n’ont pas lu un autre ouvrage…
Ce livre est une criaillerie sans fin. À peu près un tiers du texte est mis en lettres espacées, il semble dans l’intention de répéter l’essentiel de ce qui a déjà été écrit, souvent plusieurs fois, mais sans parvenir vraiment à condenser. Cela fait l’impression de ces intervenants sur des blogs qui voudraient gagner l’attention du lecteur en mettant des phrases entières en majuscules et qui finissent par le repousser. Encore les points d’exclamation ne manquent pas et le ton est souvent vociférant. Pour ces raisons, je ne crois aucunement qu’une nouvelle édition puisse de par ses qualités stylistiques infuser des idées nazies dans l’esprit des lecteurs.
Le livre m’a été prêté dans mon adolescence par un ancien SS qui voulait faire du prosélytisme, espérance un peu hardie vu son contenu. Je voyais les traces de sa lecture, parce qu’il avait souligné ce qui lui semblait important, parfois avec en plus des points d’exclamation sur les marges. Mais après un cinquième des pages, elles étaient vierges. Encore les lignes et annotations se concentraient fidèlement sur les parties mises en relief déjà par l’auteur, cette superfétation donnait une impression plutôt burlesque. Aussi, je ne crois pas que mon prêteur ait vraiment lu ou seulement parcouru le livre entier. Je ne crois non plus que ce galimatias ait eu un impact perceptible sur les adhérents du mouvement nazi.
L’auteur se plaint assez tôt d’une prétendue manie allemande d’objectivité qui aurait coûté la victoire à l’Empire parce que la propagande anglo-saxonne aurait procédé sans égard aucune pour la vérité (le dernier point peut bien être vrai, si on juge d’après le livre de Ponsonby ou des expériences plus récentes ; pour la comparaison, je retiens mon jugement). Après qu’une personne vous dit qu’il faut à tout prix mentir, aurez-vous beaucoup de confiance en ses mots ?
Mais même si le livre avait une dangerosité réelle, je ne voudrais pas le voir censuré. Qui gardera les gardiens ? Et bien que la démocratie ne produise pas toujours de bonnes politiques, on peut se débarrasser avec moins de coût des gouvernements à la dérive. Le plus de censure, le plus il dure pour corriger le tir. Les opinions doivent heurter la sensibilité de ceux qui caressent les contraires, sinon pas de confrontation, pas de discussion, pas de lumières. Hélas, nous vivons une période de sensiblerie et les pucelles effarouchées et les pusillanimes voudraient que l’on supprime, en sévissant, toute contestation de leurs si chères convictions.
Tout le monde s’en fiche du bouquin d’Hitler de nos jours.
Par contre, ce qui fait débat chez les « fachos », c’est la version officielle de l’histoire qu’on nous sert concernant la Seconde Guerre mondiale, et surtout, pourquoi il est interdit de la contester !
En d’autres occasions, dans un contexte différent, les historiens se sont élevés contre les lois mémorielles, disant haut et fort une évidence : l’histoire est le domaine des historiens. La polémique Mein Kampf relève du même principe. La société n’a pas à dicter l’histoire et les hommes de bonne volonté ont des principes assez solides pour ne pas se laisser impressionner par une réédition sulfureuse. Comment comprendre ce qui s’est passé si on n’appréhende pas la vacuité de la doctrine nazie ?
@Achille
« Mais la liberté d’expression, de presse et même d’opinion, s’arrête là où la confusion, l’amalgame peuvent conduire à une exaltation malsaine. »
Heureusement Achille n’a pas ajouté à sa liste les photos, sinon toute une génération d’adolescents était privée d’ « exaltation malsaine » par la censure de Playboy !
La liberté d’opinion existe encore, ne vous en déplaise, même avec plusieurs verres de whisky derrière la cravate…cela s’appelle la liberté de penser… enfin, pour ceux qui ont un cerveau.
Sacré Achille et ses pudeurs de chaisière ! La jeune génération ne lit plus, ce n’est pas maintenant qu’elle va se procurer la soupe insipide d’Hitler, lequel est pour elle du ressort de la préhistoire ; elle préfère cribler de plombs dans du virtuel (enfin pas toujours !). Qui, aujourd’hui, à part Garry l’ineffable, s’exalte encore à la lecture de Nietzsche ?
Allez, un bon geste de l’éditeur : paquet cadeau obligé du bouquin avec le DVD de « Nuit et Brouillard ».
Va peut-être pas être content le Resnais…
On peut remplacer alors par « Une pureté sans nom »…
Grâce aux droits d’auteur, le futur chancelier a pu se faire construire une belle maison en Bavière. Plus de 5 millions d’exemplaires vendus en 1939, hé, un succès international, ces deux livres parus dans les années 20. La version résumée en un seul volume du self-made-man autrichien est bien sûr la plus connue.
D’après une de mes connaissances, un vrai gloubi-boulga et cependant Hitler annonce clairement ce qu’il faut faire d’où la hiérarchie des races selon Adolf. Ach, les Teutons bien qu’aryens sont définitivement des barbares, Machiavel connaissent pas, c’est franco de port et d’emballage, Wagner en bande originale.
Je pourrais le télécharger mmmouais, peut-être un jour bien blafard. Je ne suis pas le premier à le dire, si le bouquin, même en deux volumes, est disponible en papier c*l, je prends. En triple épaisseur ou molletonné, comme dirait Popeck. Ca me changerait un peu des magazines posés à même le carrelage 🙂
« Brulôt foutraque et désordonné » est un excellent résumé.
Cependant, si on lit « Mein Kampf » sans le fatras d’âneries du même tonneau que ce dont on nous bassine quasiment tous les jours, on s’apercevra que si Churchill disait que les Allemands avaient de la chance d’avoir Hitler, c’est qu’il y en a cent fois moins que ce qu’on voudrait y trouver, et notamment pas une mise à l’écart des juifs par leur extermination.
Soixante-dix après la fin de la guerre, nos prétendus historiens ne sont pas fichus de faire le tri entre la géopolitique du temps qui consistait à aider le nazisme comme rempart contre le communisme, le ressentiment des Allemands contre le traité de Versailles et leur aspiration légitime au pangermanisme, ce qui avait provoqué le ressentiment contre les juifs, et le génie – bon ou mauvais – de Hitler à avoir donné à un peuple ruiné et honteux, prospérité et fierté.
En 1939, Français, Anglais et Américains se demandaient encore s’ils devaient ou non aider Hitler à envahir la Russie, avant que cette dernière dévale sur l’Europe. C’est pourquoi il a conclu le pacte germano-soviétique comme solution d’attente.
Ensuite, on a choisi de le rouler de peur que l’Allemagne ne devienne la première puissance mondiale après une victoire sur l’URSS, et cela en sachant parfaitement que cela ferait des millions de morts.
Alors, la diabolisation du nazisme est de même nature que le silence imposé à R.Hess, et la Shoah est l’indispensable rideau de fumée à ce qui s’est tramé entre les grandes nations de 1938 à 1940. Si elle n’avait pas eu lieu, on l’aurait inventée, et comme ce qui s’est passé ne devait pas suffire, on y a rajouté une couche.
Mais de plus, ce rideau de fumée sert aussi à éviter de parler des dizaines de millions de morts du communisme et des dizaines d’autres du maoïsme, dizaines de millions de morts dont la minimisation ne relève évidemment pas de l’apologie de crime contre l’humanité, puisque notre intelligentsia de gauche en a été complice jusqu’à nommer des ministres communistes sous Mitterrand.
Alors maintenant, le couillon moyen va lire Mein Kampf avec les annotations indispensables à le maintenir dans son état de débilité.
@sbriglia | 28 octobre 2015 à 17:05
« Heureusement Achille n’a pas ajouté à sa liste les photos, sinon toute une génération d’adolescents était privée d’ « exaltation malsaine » par la censure de Playboy ! »
Il fallait un esprit aussi éclairé que sbriglia pour faire le rapprochement entre Mein Kampf et Playboy. Moi je n’aurais pas osé.
Sans doute l’effet de mes « pudeurs de chaisière » dues à l’enseignement strict que j’ai reçu chez les Frères qui ont toujours veillé à ce que j’ai des lectures saines.
Ceci étant Playboy circulait en cachette dans le dortoir et je me demande si le surveillant ne s’en doutait pas un peu. Sans doute estimait-il que ce genre de revue n’était pas si répréhensible que ça…
De la même façon que la lecture de la Bible ne conduit pas inéluctablement au christianisme ni la lecture du Coran à la foi musulmane, on ne devient pas nazi après avoir lu Mein Kampf… Bien au contraire pourrait-on ajouter !
Autre chose est de nier toute influence d’une oeuvre littéraire, celle de Céline ou de Rebatet par exemple, sur des lecteurs influençables…
Cher Philippe,
La liberté d’expression jusqu’à l’absurde !
Nos bibliothèques ont vendu les droits de numérisation aux Etats-Unis et nous pouvons consulter en ligne de nombreux auteurs anciens avec des sauts de page, des copies de gants de protection sur certaines pages alors que cet exercice devait être fait par la France et aurait créé de nombreux emplois en France.
L’initiative de cette défaillance a trouvé son élan par la municipalité socialiste de Lyon.
Qu’à ce jour le corps de l’édition soit en si mauvaise décomposition au point de vendre le plus monstrueux pamphlet antisémite du vingtième siècle n’est pas étonnant.
Si dans une librairie, nous trouvons un manuscrit de ce genre, vous pouvez avoir la certitude que cet endroit sera maudit.
Les historiens qui soutiennent cette liberté de faire mal à la mémoire des enfants exterminés, des résistants, sont les mêmes qui prétendent que dans les asiles d’aliénés de France, les handicapés n’ont pas eu leur nourriture dévalisée par des vendeurs du marché noir.
Nous n’irons pas au Salon du livre car aucune tolérance pour la propagande antisémite ne peut se justifier et parce que nous ne pourrions passer devant un stand aussi nauséabond sans coller les piles de livres nazis au sol ou au plafond.
Nous prétendons que nous pourrions tout casser dans vos stands, dans vos librairies pour incitation à la haine religieuse.
Oui la souffrance des humains a toujours fait jouir bon nombre d’ordures eh bien nous ne supporterons pas que des coups de poignard soient donnés sur l’ombre de nos morts.
C’est une insulte faite à notre mémoire et à nos Résistants et aux Justes.
Faut-il leur dire m… aux éditeurs fascistes et à leurs diffuseurs ?
M… au ministère de la Culture qui a favorisé cette réédition maudite !
Ne touche pas à ma mémoire, libraire.
Nous avons le droit de défendre les droits de l’Homme puisque la justice s’en moque.
Honneur à Monsieur Henri Guaino pour sa défense de la liberté d’expression pour laquelle le peuple l’a élu.
françoise et karell Semtob
Heureusement que Charlie Chaplin a encore des héritiers… je vais me re-visionner « THE GREAT DICTATOR ».
Aura-t-on « une version commentée et pédagogique » me demande subrepticement le voisin ?
Inutile. Tout est dit dans dans le discours final en OSTERREICH !
@duvent 28 octobre 2015 à 09:23
Le droit d’auteur est présentement en possession du Land de Bavière, héritier légal de Hitler depuis, si je me rappelle bien, les années 1950. La Bavière s’est toujours opposée à une réédition. Mais une édition critique allemande est en préparation par des historiens allemands pour faire barrage à des éditions sauvages arrangées au besoin de propagande des nostalgiques ou inspirés du nazisme.
A la façon virulente dont s’exprime semtob (tombes ?), je pense qu’elle comprendra que l’on puisse avoir à son égard le même dégoût qu’elle professe pour ceux qui ne sont pas de son avis.
Je l’oublie.
Mein Kampf est un OVNI historique. Ce n’est pas un document historique en soi sauf à considérer les écrits de tous les illuminés qui n’ont pas bénéficié de l’opportunité de les mettre en pratique, comme des documents historiques. Ce n’est pas un document historique car il n’y a dedans rien de nouveau ni sur les fondements de l’antisémitisme, sur le rêve du grand Reich ou sur la pureté de la race aryenne. Tout cela avait été écrit, avec la même violence et avec bien plus de structure intellectuelle, par pléthore d’autres auteurs, allemands ou européens. Mein Kampf ne crée rien, ne formalise rien : Hitler a compilé, avec une confusion et une lourdeur bachotée, les idéologies nationalistes et racialistes qui prolifèrent depuis la moitié du 19ème siècle en Europe.
Sur ce point, je rejoindrais Mélenchon : il n’y aucun intérêt à publier Mein Kampf. Ce n’est pas la rédaction de Mein Kampf qui a décidé Hitler à exterminer les Juifs, Mein Kampf n’est pas l’acte de naissance du nazisme, il n’en est qu’un document de propagande lourd et que personne ne lit sans une profonde lassitude. Si nous devons chercher des documents historiques fondateurs du nazisme, c’est dans les écrits de ceux que lisait Hitler, dans toute cette idéologie européenne – allemande mais pas seulement – qui, mêlant la vérité scientifique et le fantasme, aboutit à l’idée fausse de l’existence d’une race aryenne et à la description défavorable des juifs.
Mein Kampf n’est d’aucun intérêt idéologique il serait illusoire de prétendre comprendre le nazisme par Mein Kampf. Le livre est librement accessible depuis longtemps, encore davantage depuis internet, et ce n’est pas la ruée pour autant car c’est un livre sans intérêt, y compris pour les antisémites d’aujourd’hui. Dans la mesure où l’on tient à publier ce livre, il est donc utile, nécessaire de l’accompagner d’un appareil critique. Non pas, comme vous l’imagez, par pusillanimité – l’appareil critique est une contextualisation, pas un jugement – mais pour discerner dans le texte d’Hitler les sources véritables. Ces sources sont historiquement importantes car elles fondent l’idéologie nazie et nous les connaissons mal. Certaines, sur les notions d’aryanisme, sont issues de travaux sérieux sur la linguistique indo-européenne et indo-iranienne pour dévier vers la notion de race aryenne : nous les connaissons mal ou pas du tout.
Après tout, lorsque je lis les Mémoires de Saint-Simon, l’appareil critique me permet de connaître un contexte, la réalité de personnages cités, l’origine des jugements de Saint-Simon sur tel ou tel : aucune censure infantilisante, juste une mise en perspective nécessaire à la bonne compréhension du texte. C’est d’autant plus nécessaire que, les contextes s’éloignant dans le temps, ils nous deviennent obscurs. J’ai lu Mein Kampf il y a quelques années dans l’édition de 1934 trouvée chez Emmaüs avec, en couverture, la fameuse apostrophe de Lyautey. Je ne serais tenté de le relire qu’avec cet appareil critique, pour savoir l’origine d’une formulation ou d’un raisonnement, tant il est vrai que, sur bien des points, Hitler reprend scolairement des concepts dont on devine bien qu’il n’en est pas le créateur. Il ne le prétend d’ailleurs pas.
Nul doute que cette édition n’intéressera pas le grand public. L’édition originale, distribuée gratuitement dans le Reich, n’était déjà pas lue par les heureux destinataires qui le recevaient invariablement en cadeau lors des mariages ou de fêtes communales. Soixante-dix ans après, l’ouvrage est passablement défraîchi et daté. Il ne peut pas nourrir utilement un antisémite du 21ème siècle pour qui l’opposition obsessionnelle juifs-aryens n’a plus de sens. Cette réédition n’a donc d’intérêt que dans la mesure où l’appareil critique fournira des éléments nouveaux et solides sur les sources d’inspiration de l’idéologie nazie que traduit fort mal Mein Kampf. « Le ventre est toujours fécond d’où a surgi la bête immonde. » La bête immonde est morte et ne ressuscitera pas sous sa forme connue. En revanche, si le ventre est encore fécond, il faut savoir de quoi. C’est cela qui m’intéresse : moins Hitler que comment devient-on Hitler.
« Au risque de provoquer, dans une démocratie idéale on ne devrait même pas se poser la question de la publication ou de la republication d’un livre, aussi sulfureux qu’il puisse être, aussi criminel qu’il a été par les conséquences que son auteur lui a données. »
Proscrire tout questionnement n’est-ce pas cela qui condamne l’idée même de démocratie ?
Le fait est que dans ce billet vous vous interrogez vous-même sur l’opportunité d’une réédition. Le fait est que votre accord avec la position de l’historien Christian Ingrao et celle de Laurent Joffrin est aussi le produit de votre propre interrogation et de vos questionnements. Le fait est que votre lecture et votre confrontation aux positions contraires a sans doute nourri votre questionnement et enrichi votre propre délibération.
« L’appareillage critique rassurera les tremblants ou les érudits qui ont besoin de l’être en lisant. »
Trembler en lisant des monstruosités n’est pas une faute. Puiser dans un appareillage critique de haute volée n’est pas une faiblesse intellectuelle.
Tout lecteur qui veut comprendre l’histoire et sa tragédie ne cesse jamais de puiser dans les perspectives, les opacités et les éclairages apportés par les historiens.
Commentaire digne d’une e-loge de JDR…
Entré dans la cuisine, il met son tablier, affûte ses couteaux, tue la bête immonde et s’interroge sur ce qui sort encore du ventre… un vrai film gore !
Cher Philippe, je vous rejoins complètement : aucun livre ne mérite la censure, les idées parlent pour elles-mêmes. Et de toute façon, qui peut s’arroger le droit de décider ce que les autres peuvent ou ne peuvent pas lire ? C’est le retour de l’Index, et des autodafés !
Quant à la présence ou non d’un appareil (et non d’un appareillage !) critique, c’est un simple choix éditorial. On peut lire Platon autrement que dans l’édition Budé, Dieu merci ! Alors Hitler, ou Mao…
Je pense qu’aujourd’hui la principale préoccupation des Européens n’est pas de revenir sur les écrits des délires d’un fou mais de s’interroger sur les moyens urgents à déployer pour stopper l’invasion migratoire de l’Occident qui va remettre gravement en cause les fondements de nos sociétés. Il est donc grand temps de passer à autre chose que de revenir sur le passé.
@Siko
Merci !
Est-ce bénéfique pour la Bavière ?
La question d’une censure sur un livre maudit est le signe d’une grande difficulté, sur le plan moral et sur d’autres…
Ce dont il faut avoir peur n’est pas écrit, c’est là tranquillement au chaud dans la tête creuse de beaucoup. Le catalyseur étonnera ceux qui pensent toujours de la même façon.
Il ne convient pas de systématiquement s’offusquer et réveiller les morts, qui doivent sauver les vivants. Respecter les morts serait de changer l’avenir, mais cela est très difficile.
Il faut par ailleurs être économe de son mépris car il y a en ce domaine beaucoup de nécessiteux.
Enfin, la peur n’est pas un concept, elle ne guidera personne, la peur est un moyen de contrôle qui n’est pas à prendre à la légère. Haut les coeurs ! Ecoutez votre courage, je sais qu’il ne vous dit rien…
En fin de compte quelle publicité pour ce bouquin que j’ai maintenant envie de lire pour m’en faire une idée. Pendant ce temps la dette de l’Etat augmente chaque jour davantage, à bas bruit, et sans émouvoir les intellectuels. Qui va payer ? J’imagine que ce ne seront ni les migrants ni les très riches. Alors Mein Kampf !
@ Jean-Dominique Reffait,
Je suis en désaccord total avec vous et m’étonne que vous décrétiez souverainement et de manière aussi péremptoire que cet ouvrage n’a aucun intérêt pour l’historien. Si mon seul cas constituait une contradiction, ce serait bien entendu négligeable, mais trop d’historiens et d’intellectuels ont travaillé sur ce ouvrage pour se contenter de l’écarter d’un revers de plume comme vous le faites. Il s’agit bien au contraire d’un document historique de premier plan et le fait qu’il soit effectivement le condensé de toute une littérature antisémite européenne plus ou moins mal digérée, allant de Gobineau à Chamberlain en passant par Drumont, ne change absolument rien à l’affaire. Pardonnez-moi, mais ce que vous dites est aussi simpliste que de prétendre qu’il ne faudrait plus étudier tel écrit haineux et mystique d’un inquisiteur espagnol, d’un génocidaire khmer rouge ou d’un terroriste de l’an II, au prétexte que les uns ou les autres auraient de plus habiles ou plus doctes prédécesseurs. Suivant votre logique – très étrange pour quelqu’un qui a eu une formation d’historien – il ne faudrait pas davantage étudier les écrits antisémites de Goebbels ou de Julius Streicher alors que les exemplaires de son journal Der Stürmer sont, contrairement à ce que vous pensez, absolument essentiels pour comprendre la vision du monde des nazis, tant sur le plan de l’Histoire que de la psychopathologie.
Ce brûlot n’a jamais été interdit parce que cela ne rimait à rien.
Le fou criminel qu’était son auteur, lors de « la nuit des longs couteaux » a assassiné (entre autres) un de ses amis et collaborateur de sang-froid.
Je suis curieuse de lire « la version commentée et pédagogique » d’un fait constaté alors que circulait « son combat » à la con !
Liberté d’expression se dit-il ? Et tout le foin fait sur cette re-édition, et pas re-impression, en dit assez sur une sournoise manipulation commentée et pédagogique donc.
C’est la pire nouvelle de cette année 2015 qui a commencé en France par un massacre dans une réunion de rédaction.
Ce fou criminel est intervenu dans l’Histoire de la France. Il n’est pas La France.
A part les historiens (qui en ont déjà mille fois fait le tour), qui Mein Kampf peut-il encore intéresser ? Fayard y voit-il une réédition rentable alors qu’on peut le trouver dans toutes les langues, même en vermicelle (sauf peut-être en sumérien), dans tous les gentils pays du Golfe et sur le net ?
Si des livres devaient avoir des annotations dans la marge ce sont plutôt ceux de la littérature mohamerdique. Annotations du genre « bien », « pas bien » qui permettraient aux cogneurs de front sur tapis de se faire une idée du bien et du mal. Mais il semble que cette littérature-là soir en odeur de « sainteté », que la réédition ne pose aucun problème et qu’on va même jusqu’à favoriser les lieux de lecture commune. C’est tellement mieux à plusieurs et on y trouve toujours un « penseur » bienveillant et instruit pour y expliquer les « subtilités ».
Et puis la censure n’est plus dans l’air du temps avec tous les Je-Suis-Charlie de rue. Certes il y a des termes comme lèche-babouches qui ont encore du mal à passer…
@dosimi
Quel style ! Quelle belle prose ! Que d’intelligence dans l’analyse !
Que de finesse dans la pensée ! Que de grandeur dans la puissance !
Réellement, il y a des jours où l’on est heureux de ne pas connaître des gens brillants de votre acabit… Dieu garde !
@Diogène | 29 octobre 2015 à 08:33
Ah cet argument dérisoire qui consiste à dire qu’il est possible de lire n’importe quoi au nom de la sacro-sainte liberté. Comme si certains livres n’avaient aucune nocivité sur les esprits et que tout le monde était capable de séparer le bon grain de l’ivraie de textes pernicieux.
Il suffit de voir les résultats un peu partout dans le monde d’aujourd’hui. Des fous furieux justifient leurs tueries en se référant à certaines écritures qu’ils n’ont même pas pris le temps de comprendre si toutefois ils étaient capables de le faire.
@Jean-Dominique Reffait
Comme souvent, vous croyez avoir tout compris mais n’avez pas compris grand-chose :
La montée du nazisme se trouve essentiellement dans la rancœur contre le traité de Versailles, l’aspiration à la réunification du peuple allemand et l’esprit de revanche, le ressentiment contre les « planqués » et donc contre les juifs dont la plupart avaient échappé à la guerre, la chute du pouvoir impérial qui laissait un immense vide, et le péril communiste.
Quant aux sources profondes, elles ne se situent pas tant dans l’antisémitisme ou la recherche de la race fabuleuse, que dans le romantisme allemand.
L’écoute de « J’avais un camarade » est un préalable à la compréhension du nazisme.
Toutes choses à côté desquelles vous êtes passé.
Mein Kampf n’a pas tant été acheté ou reçu en cadeau pour son contenu que par vénération pour l’orateur admiré puis pour le chef vénéré.
Le nazisme n’a pas été une idéologie mais une spiritualité. Une spiritualité bien différente du christianisme. Le walhalla n’est en effet pas le paradis de Jésus mais l’affaire n’est pas simple.
Or, ce n’est pas en se complaisant dans le degré zéro de la philosophie et de la spiritualité avec la diabolisation contre une spiritualité, mais avec une autre spiritualité.
On remarquera que nos intellos athées et par là-même des nullités sur le plan spirituel, n’ont rien d’autre à opposer non plus que la diabolisation face à Daech, et pour cause.
Ah si, j’oubliais, les ennemis sont toujours des fous ou des salauds… L’argument suprême de l’intello de gauche !
Incompréhensible !!!!
De la part des gens dans le giron de Mélenchon, on peut comprendre leur attitude : morale dictatoriale, tout avec l’Etat, rien hors de l’Etat, la gauche a le monopole. etc. toute cette logorrhée qui nous obsède depuis des décennies. Laissons cela de côté, ça n’a aucune importance.
Depuis des années, je me suis appliqué à lire Mein Kampf, crayon à la main, dans le détail, avec des renvois à d’autres livres ou analyses, et cela, dans la plus parfaire légalité puisque le livre est en VENTE LIBRE. Rappelons, pour le plaisir égoïste que livre et libre ont la même étymologie, accent mis à part.
J’aimerais savoir combien de ceux qui hurlent au scandale ont lu cet ouvrage. C’est comme le Coran, on en parle, en bien ou en mal, sans l’avoir lu. Que le Maréchal Lyautey ait enjoint les Français de lire Mein Kampf ne dit rien à personne, c’était pourtant un homme de bon sens en ce qui concerne l’organisation des territoires et les menaces qu’elle renferme.
Avant même les Juifs, Hitler détestait 1/ les sociaux-démocrates, 2/ les Français.
Après ces envolées haineuses, dans un style tribunicien mais un peu indigeste, il a passé aux conclusions économiques, sans trop déraper, on peut même reconnaître aujourd’hui, un peu partout, des tendances très proches des vues hitlériennes et notamment dans les pays arabes, c’est d’ailleurs normal quand on gère la pénurie, bien réelle lorsque le zozo était prisonnier à Landsberg, prison qui fut d’ailleurs réutilisée après 1945 pour y enfermer… les nazis.
Hitler faisait dans le simple, mais il négligeait l’élémentaire et, à cet égard, sa méthode est très intéressante en raison même de ses vices, on pourrait la donner aux khâgneux comme exercice de ce qu’il ne faut pas faire. N’importe quel lecteur, un peu frotté de rhétorique, ou ayant fréquenté la rédaction d’une thèse, ou même ayant simplement fait des commentaires d’arrêt, est à même de déceler les énormités dans l’enchaînement des idées.
Quant aux drames engendrés par l’hitlérisme, le monde entier en était averti, d’abord par Mein Kampf, et nos valeureux politiciens de la 3°, dûment avertis par des magistrats allemands, renseignés par les formations pacifistes, et cela dès 1930, ont patiemment attendu Dachau et Birkenau, souvent en refusant de recevoir les émissaires allemands au nom d’on ne sait quel esprit politicard ou vanité républicaine (vanité dans le sens où leur arrogance était au service d’une chose sans importance).
Dans ces conditions, clamer que Mein Kampf n’est pas en France, c’est prétendre que la pénicilline n’est pas souhaitable pour la chaude-p…
Un peu de modestie de la part de nos « penseurs » aussi horrifiés qu’incultes ne contreviendrait pas à la bienséance.
Nous n’avons même pas parlé de la liberté, cette belle chose de l’esprit que notre époque a transformée en string. La volonté totalitaire depuis des années, dans le cadre de la politique générale, d’éradiquer la culture occidentale au nom d’alliances aussi hasardeuses que terribles (au sens où elles engendrent des monstres) ne nous permet plus de parler en termes de liberté, mais de sédition à venir, c’est ce que le Ml Lyautey a essayé de faire comprendre. En vain, hier comme aujourd’hui.
Donc, la chute dans le domaine public de Mein Kampf ne change rien aux données de la question, sauf qu’un éditeur peut espérer « faire des sous » avec un standard qui n’aurait jamais dû s’établir.
@ Laurent
Vous vous méprenez sur le sens du commentaire de Jean-Dominique.
L’intérêt de son commentaire, me semble-t-il, est de dire qu’une réédition de Mein Kampf n’a de sens que par l’appareil critique qui l’accompagnera.
Sans l’apport de cet appareil critique, quel peut bien être l’intérêt éditorial et intellectuel d’une réédition de Mein Kampf chez un éditeur comme Fayard ?
Jean-Dominique, à juste raison, s’oppose ainsi au billet de Philippe, pour lequel un appareil critique, c’est-à-dire un travail éditorial, n’est destiné qu’à rassurer les tremblants. Ce qui m’apparaît, dans l’esprit de Philippe, comme une conception somme toute étroite du travail d’un directeur de publication.
@ duvent | 29 octobre 2015 à 11:24
Vous avez probablement raison, tout ça c’est du vent.
« Tout Français doit lire ce livre », disait Lyautey, comme rappelé par d’autres commentateurs. Il avait raison. Si les visées d’Hitler avait été prises en considération, peut-être la politique française aurait-elle été plus responsable, et le pire évité…
Le lire aujourd’hui n’a plus du tout cet intérêt-là. On n’effacera pas le passé. Hitler est mort.
Le lire aujourd’hui, à condition d’y mettre assez d’attention et de la bonne foi, peut avoir un tout autre intérêt : nous révéler à nous-mêmes tels que nous sommes, nous aussi, c’est-à-dire des adeptes de la force, prompts à diviser le monde en deux camps, nous les bons contre eux les méchants, convaincus que le bien passe par l’élimination des méchants, estimant légitime l’usage de la force, poursuivant le Saint Graal du « plus jamais ça ! » en recommençant encore et toujours « ça »…
Il ne s’agit plus de s’opposer à Hitler, il s’agit, effort sans fin, de résister à nos propres mauvais génies.
« Mais de grâce qu’aucune nouvelle résistance ne se lève pour se mettre au travers d’une évidence intellectuelle, historique et démocratique. »
Vous oubliez une chose, essentielle, avec tous les illuminés/allumés qui se trouvent ne serait-ce que dans notre pays, vous allez assister aux plus belles interprétations, déviations, analyses et tutti quanti pour justifier tout et son contraire.
Notre hôte fait toujours appel à la raison et à la face éclairée du citoyen, c’est certainement positif dans la démarche, mais ne nous voilons pas la face, des « ratatinés du bulbe » il en existe quelques centaines, et cela suffit pour faire autant de bruit et couvrir le bon sens de milliers.
Bien sûr il faut publier, à force de vouloir réduire on détruit insidieusement nos libertés, et je n’aimerais pas finir comme ce blogueur d’un pays suspendu à un châtiment suprême pour rien du tout au fond.
Faisons crédit quand même à la majorité, en l’occurrence aux libertés, à toutes les libertés sans conditions, pour le reste il faudra le gérer, on le voit bien avec ces départs au pays du combat, radicalisés sur internet, bâti sur de l’immatériel non raisonné, et pourtant si probant.
Alors publication ou pas la terre ne s’arrêtera pas de tourner, et la distance a donné mille fois raison à B. Langlois.
@genau | 29 octobre 2015 à 12:51
Avant même les Juifs, Hitler détestait 1/ les sociaux-démocrates, 2/ les Français.
Après ces envolées haineuses, dans un style tribunicien mais un peu indigeste, il a passé aux conclusions économiques, sans trop déraper, on peut même reconnaître aujourd’hui, un peu partout, des tendances très proches des vues hitlériennes et notamment dans les pays arabes.
Une des choses les plus intéressantes concernant Hitler, c’est à quel point sa doctrine économique se rapproche… de celle de la plupart des hommes politiques français.
Celle des socialistes, bien sûr, mais aussi celle du Front national, celle du Front de gauche, celle du MoDem et celle des Républicains. Et ne parlons pas des écolos. Bref, les étatistes, c’est-à-dire à peu près tout le monde.
Naturellement, cela ne veut pas dire que tous ces gens-là soient des nazis, mais tout de même. Il y a des phrases d’Hitler sur l’économie que 90 % des politiciens et des « intellectuels » français ont prononcées.
@Laurent Dingli
J’avais bien conscience que ma formulation sur la nature de document historique de Mein Kampf était lapidaire et contestable, y compris à mes yeux ! J’ai précisé que Mein Kampf n’était pas « un document historique en soi », c’est-à-dire que, vous le savez, un document historique apporte une information historique, vraie ou fausse, et Mein Kampf n’apporte pas d’information historique en soi. C’est un ouvrage de propagande, un gros tract et, sur les faits, il est menteur : la naissance du parti nazi, les rôles magnifiés ou minorés des acteurs ne correspondent pas à la réalité historique. Disons qu’un historien ne pourra pas trouver grande information dans Mein Kampf ni sur l’origine du nazisme, ni sur la réalité des faits concrets relatés. Mein Kampf n’a d’intérêt historique qu’en tant que Mein Kampf. Le nazisme est né avant, Mein Kampf n’en a amendé ni le cours ni l’idéologie et n’a pas joué de rôle historique comme ce fut le cas, par exemple, pour le Petit Livre Rouge de Mao. Rosenberg est plus important sur ce point, comme source de la doctrine du parti nazi.
Je n’ignore pas, hélas, qu’un document falsifié ou menteur puisse être un document historique. Je dis hélas car mon doctorat est passé à la trappe à cause d’un document apocryphe de Mme de Pompadour sur la politique étrangère de Louis XV qui s’est révélé avoir été écrit par un opposant de cette politique si bien instruit des détails que l’étudiant que j’étais et le directeur de thèse ont mis près d’un an à voir la supercherie ! Mais cela demeurait un document historique pour les arcanes du pouvoir et la nature de l’opposition à la politique menée.
Autre chose est le statut de documents historiques des journaux, mémoires ou écrits qui relatent une expérience ou ont joué un rôle historique. Les écrits de Goebbels ont évidemment joué un rôle historique actif dans les mentalités du temps, les journaux de dignitaires nazis sont des documents historiques fondés sur la justification d’actes ou de décisions : ils n’ont pas le même statut.
@Véronique
Vous avez bien compris. Il y a deux ou trois ans, j’ai acquis la nouvelle édition Pléiade de Molière très différente de l’ancienne. L’appareil critique issu des dernières recherches change l’ordre des pièces et abandonne le titre de Don Juan pour Le Festin de pierre. De très longues pages justifient ces décisions éditoriales. J’avoue avoir eu scrupule à donner mon ancienne édition à ma fille avec la mauvaise conscience de lui transmettre un ouvrage inexact sur certains points historiques. L’appareil critique d’un ouvrage ancien est, à mon sens, indispensable. Lire Kafka avec ou sans notes critiques change tout, l’obscur devient lumineux.
@Xavier Nebout
Vraiment, ne vous hasardez pas sur le terrain historique, c’est, comment dire sans être blessant, c’est… Disons que ce n’est pas votre partie. L’historien distingue deux choses : le nazisme et la montée du nazisme. Écrit avant la montée du nazisme, Mein Kampf ne peut rendre compte que du nazisme et non de son succès électoral postérieur qui ne doit rien au livre. Et le nazisme ne naît pas du Traité de Versailles, il lui est bien antérieur. Mein Kampf fait une constante référence à l’idéalisme allemand de Schopenhauer. Le nazisme se nourrit politiquement du pangermanisme (Fichte : Discours à la nation allemande, Volkstum), de l’esprit militariste de la Prusse de Bismarck, du paganisme germanique (Wagner), mais aussi des écrits racialistes fondés sur l’inégalité (Gobineau lu de travers), sur l’aryanisme et l’opposition entre les notions concurrentes de race supérieure et de peuple élu. Tout cela se situe du début à la fin du 19ème siècle, pas de Traité de Versailles en vue ! Ne confondez pas une idéologie avec son succès électoral.
Vous écrivez « Ah si, j’oubliais, les ennemis sont toujours des fous ou des salauds… L’argument suprême de l’intello de gauche ! »
Pourriez-vous me citer le passage de mon commentaire où j’effectue ce jugement de valeur ? A moins que vous ne conveniez qu’une fois de plus, vous avez la berlue !
@sbriglia
C’est bien la peine que je me décarcasse pour que vous ne reteniez de mon commentaire que l’aspect gore du ventre disséqué de la bête immonde ! Mais il en faut pour tous les goûts, promis, je vous resservirai un peu d’hémoglobine à l’occasion de commentaires prochains !
Pour cela comme pour tant d’autres choses, aujourd’hui nous aurions besoin d’être considérés comme des adultes responsables et de ne pas être infantilisés sur tout. Nos dirigeants se comportent comme des guides spirituels et c’est horripilant.
De l’air !
Je pense que le tragique acte de vengeance/désespérance qui s’est produit au Tribunal de Melun ce matin, va encore s’accompagner des phobies droitières habituelles. Des phobies qui, parfois, donnent envie de défendre même l’indéfendable tant c’est démesuré.
On a eu il y a quelques jours le carnaval des neuneus de la République qui allaient à la pêche aux voix des vieux, en cortège, à Puisseguin. Aujourd’hui on a un pataquès (buzz en français ;-)) pour un bouquin assez mal écrit dont tout le monde sait de quoi il parle, et surtout dont on connaît la fin de l’histoire. Sérieusement, où est l’intérêt ?…
Hier on avait 800 bobos qui faisaient une pétition pour l’amélioration de l’habitat urbain pour les réfugiés que Madame Merkel a appelés de ses voeux en ouvrant grand ses petits bras, via l’Autriche (qui va construire un mur répulsif). Et aujourd’hui on a la prise de tête pour savoir si Mein Kampf est publiable (alors qu’il est gratuit sur internet…). C’est quand même à se taper le c..l par terre de rire !
Parallèlement les autres trucs tels que :
– des pilotes condamnés par une justice qui n’est pas la nôtre mais qui la vaut bien, et qui s’évadent « sous vos applaudissements » comme aurait dit Jacques Martin
– des députés français reçus par Bachar el-Assad, l’ennemi intime du président de la République
– Sarkozy et Poutine en pleines « congratulations »
Tout ça pfffft, l’important c’est ce qu’a écrit ce peintre du dimanche dans sa cellule, et qui n’a pas, à l’époque, plus influencé qui que ce soit que ça, seules ses harangues populaires dans un pays en récession ont fait monter sa cote de popularité jusqu’où l’on sait (avec la bénédiction, au départ, d’une certaine partie de l’Europe…).
Mais quand nous parlerez-vous enfin des vrais problèmes des Français ! De tous ceux qui vont ramasser des champignons, dont certains sont vénéneux, voire mortels !
(Je vous dis ça en aparté parce que c’taprem je me suis fait embarquer dans ce ramassage alors que je ne connais AUCUN champignon – aucune marque comme m’a dit un de mes petits-fils)
Peut-être à demain… 😉
@duvent 29.10.2015 09:29
De rien !
D’abord, une correction : le passage des droits d’auteur à la Bavière est plus exactement décrit dans l’article pertinent du Wikipédia allemand, et je suppose assez précisément, puisque les sujets concernant le nazisme mobilisent toujours un grand nombre de collaborateurs (là, 521 !) de de.wikipedia.org, voir :
https://de.wikipedia.org/wiki/Mein_Kampf#Rechtslage (« Situation juridique »)
Selon ce chapitre, la succession matérielle et non matérielle de Hitler est passée au Land de Bavière déjà en 1948 après un jugement d’une cour de justice d’épuration (Spruchkammer) qui jugeait l’auteur coupable principal du nazisme (qui l’aurait cru ?) et rétractait donc ses biens au profit du Land.
D’après le chapitre qui suit immédiatement
https://de.wikipedia.org/wiki/Mein_Kampf#Historisch-kritische Neuausgabe (« Nouvelle édition historique et critique »),
l’institut préparant la nouvelle édition aurait préféré la publier avant la date butoir des droits d’auteur ce à quoi se refusait le Land. Le gouvernement du Land a même annoncé vouloir porter plainte pour « Volksverhetzung » (délit comportant à peu près l’incitation à la haine nationale/raciale/religieuse/ethnique et l’atteinte à la dignité humaine d’un groupe social) contre chaque nouvelle édition après la date butoir. Il faut dire que le parti majoritaire qui gouverne la Bavière en fief depuis belle lurette (CSU) a un penchant vers le populisme. Mais je suppose que le Bundesverfassungsgericht (BVerfG, la cour constitutionnelle de l’Allemagne), ayant au sujet de la liberté d’opinion une tradition assez libérale, casserait au besoin chaque jugement d’une cour subalterne qui donnerait gain de cause au gouvernement de la Bavière ; et l’institut aura ou obtiendra dans ce cas sûrement les moyens pour escalader jusqu’au BVerfG. L’annonce même n’est probablement que de la gesticulation politique pour échapper au procédé politique habituel de renchérissement – quel politicien voudrait donner un facile point Godwin à des concurrents politiques ? La réponse à votre question est donc : non, ce n’est pas bien pour la Bavière, mais c’est bon pour le titulaire responsable qui peut par ce moyen éviter un coup bas.
Il me semble que la liberté d’opinion sur des sujets de politique « délicats » est encore moins prisé en Allemagne qu’en France. On a ces jours un mouvement populiste contre l’immigration musulmane (« PEGIDA ») surtout dans les Länder de l’ancienne RDA qu’on traite dans les médias à la hussarde. Tous les livres d’un écrivain allemand d’origine turque, Akif Pirinçci, la plupart sans aucune pertinence sur la question, ont justement été retirés de la vente par son éditeur à cause d’une allocution de lui lors d’une manifestation de PEGIDA. Monsieur l’écrivain a une sale gueule, il aime tremper dans les liquides corporels et évoquer les apertures basses du corps, il décrit les immigrants de ces derniers mois à la Jean Raspail comme des envahisseurs qui seraient une menace publique. Mais on lui impute dans la presse d’avoir regretté que l’on ne puisse rouvrir des camps concentrationnaires pour eux, ce qui est définitivement faux. Le contexte dans son discours montre à qui veut l’entendre qu’il impute la volonté secrète de recourir à ce moyen aux critiques de PEGIDA. Je suppose que dans cette affaire, le premier journaliste a fait son travail négligemment et les autres ont pratiqué le suivisme commode, et ils n’aiment pas corriger leurs fautes. Ou, pire encore, c’est la pensée « quel qu’il soit, il mérite le dénigrement ». Ah, cette assurance de sa propre moralité, ah, cet esprit grégaire ! Le nombre de défenseurs de la liberté d’opinion par principe est assez petit. Heureuse Angleterre, heureux États-Unis de jadis !
S’il y a un coin pourri, il faut l’exposer en plein air, cette recette vaut aussi pour les opinions. Et quelle naïveté de croire que les défis pour notre humanité approchent toujours de la même direction. Recourir à la pratique du tabou pour la protection n’est qu’un procédé de fous naïfs ou de superstitieux. De nos jours, on plaint le crédit qu’ont gagné les théories de complots et beaucoup aimeraient que la justice sévisse contre leurs adeptes pour les étouffer. Mais c’est comme restreindre le lit d’un fleuve pour éviter les crues.
Voir aussi
http://www.samizdat.qc.ca/arts/lit/LesTragiques_AD.pdf (2,6 MO)
page 101 (numérotation des pages dans le document) respectivement page 123 (numérotation du PDF), la partie de « On dit qu’il faut couler… » à « …et sa punition. »
Il me faut avouer que je ne suis pas toujours très économe avec mon mépris comme vous. Je me rappelle avoir lu une anecdote sur Mark Twain. Un sudiste blanc l’aurait questionné au sujet des nègres dans l’intention de trouver son approbation pour une thèse raciste. Il aurait répondu : « Monsieur, je ne regarde pas différemment un homme selon sa race. Il me suffit de savoir que c’est un être humain. Il n’y a pas pire. »
Il faudrait interdire tous les livres : il y a trop d’imbéciles.
Que la télé.
En différé.
Lyautey, mort en 1934, nous avait prévenus. Il fallait lire Hitler.
Ça en dit long sur ceux qui en France ne l’ont lu que chez les « bouquinistes des quais de Seine », près de 80 ans après et qui aujourd’hui, le c.. vissé dans leur Louis XV nous bassinent avec un superbe détachement « c’est nul ce bouquin »… »ça manque d’appareil critique »… (sic).
C’est à croire qu’Hitler était franc-maçon et qu’il faudrait l’excuser simplement d’avoir écrit un mauvais livre, mal fichu. On croit rêver.
Il y a deux nouveaux sur ce blog, « Deviro » et « dosimi », bienvenus !
Ça va nous faire des vacances et aérer l’atmosphère confinée des Saint-Simon en tongs qui nous accablent.
@ Robert Marchenoir | 29 octobre 2015 à 14:13
On peut élargir votre propos. Toute la conception de la politique, des rapports entre l’Etat et la société, de nos politiciens est proche de celle d’Hitler.
Je pense que libéralisme, démocratie et personnalisme chrétien sont liés. Quand on oublie le christianisme, les deux autres partent avec.
Ce n’est, bien entendu, pas un hasard si les deux totalitarismes du XXe siècle ont été, dans la lignée de notre pas très glorieuse révolution, violemment anti-chrétiens.
Alors, quoi d’étonnant que nos politiques, qui fuient l’étiquette « chrétien » comme la peste ou sont d’actifs anti-chrétiens, se retrouvent des affinités avec les idées hitlériennes ?
Avortement des anormaux (et des autres), obsession raciale (même inversée), hygiénisme, socialisme, haine de la liberté et du marché, euthanasie… Les mêmes causes produisent les mêmes effets et se proclamer « anti-fasciste » ne suffit pas à dissimuler cette profonde parenté philosophique.
@ Xavier NEBOUT
Le nazisme fut une spiritualité certes, le communisme également, camarade Xav, sans vouloir vous être désagréable. Athée certes, donnant la primauté absolue, messianique à l’économique et au politique. Une sorte de super-religion exclusive de toutes les autres, dans laquelle l’individu était relégué au statut de fourmi ouvrière. Le prolétariat devint l’apôtre, la locomotive du bien commun. Lorsque peu à peu ces croyances se sont trouvées affaiblies, le versant communiste occidental est devenu un colosse aux pieds d’argile. On connaît la suite, 22 pays actuels ayant été sur notre continent des « démocraties populaires ». C’était hier mesdames messieurs !
Les structures mentales forgées par les anciennes religions chrétiennes n’ont pu qu’être celles des dirigeants marxistes, on ne bâtit jamais rien avec du vide et des postillons. Staline fut séminariste et comme tant d’autres dirigeants, a édifié son organisation politique – et sa guerre terrible contre Hitler – de façon strictement pyramidale et avec maestria, comme s’il avait été tsar ou empereur couronné à Rome. Il n’y a qu’à voir le nombre de petites fourmis massacrées ou déportées, comme l’aurait fait Catherine la Grande, mais multiplié par toute cette puissance industrielle à nature fouaillée. Rideau de fer option métal hurlant.
C’est dingue, il faut que ce soit moi qui argumente en faveur des « cocos » ! Je devrais avoir honte mais puisque jamais, au grand jamais vous Xavier, ni « fou », ni « salaud » vous ne prendrez la carte, bon :/
La Cour de cassation vient de décider que le boycott des produits israéliens n’était pas une affaire d’opinion mais une incitation à la haine.
Ahhh… les batailles d’historiens, comme je ne voudrais pas subir de blessures je m’abstiendrai d’un discours où chacun affiche sa vérité.
En fait je me suis fait contemplatif des récits des autres, bien plus documentés mais combien hétéroclites et différents.
L’Histoire est faite semble-t-il par les historiens pour les historiens, pour le vulgum pecus, les documentaires suffisent modestement à mon appréhension du vécu.
Ahhh… les historiens… « Vaste programme », aurait dit Mongénéral.
@Jean-Dominique Reffait
Vous êtes amusant avec votre ton professoral, autant lorsque vous ne savez pas lire, car j’ai précisément distingué la montée du nazisme et ses sources, que lorsque vous reprenez votre copie en prenant un air accablé d’être obligé de vous expliquer.
Et puis heureusement que nous vous avons pour connaître l’existence de Gobineau, Fichte ou Wagner, mais dans votre étalage de confiture, vous avez oublié les illuminés de Bavière…
Il est vrai que c’était plus près de Hess qui aurait été l’inspirateur de Mein Kampf, et Goering le franc-maçon qui a échangé ses gants blancs contre une ampoule de cyanure.
@scoubab00
Je vous suis à penser que le communisme a été une spiritualité, mais peut-être pas au sens où vous l’entendez.
N’ayant aucune raison de penser que Staline n’ait pas cru bien faire, l’ancien séminariste se sera plus attaché à l’élévation des âmes par un régime de fraternité utopique qu’à la vie de tous ceux qui pouvaient l’empêcher. La collusion de Staline avec une partie du clergé orthodoxe est à cet égard trop étrange pour ne pas être significative.
Staline aura été bien différent de Mao qui était une simple crapule.
@breizmabro | 29 octobre 2015 à 18:21
« Je vous dis ça en aparté parce que c’taprem je me suis fait embarquer dans ce ramassage alors que je ne connais AUCUN champignon – aucune marque comme m’a dit un de mes petits-fils.
Peut-être à demain… 😉 »
Oui je suis bien d’accord avec vous. Le ramassage de champignons est affaire de spécialistes et battre les fougères avec le bâton ou coucher l’herbe d’un large mouvement du pied est fastidieux et à vrai dire éreintant.
Faites attention puisque vous avez des petits-enfants : même le cep tua génère !
C’est évident !
Je lirai « Mein Kampf » installé dans la chaise longue du domaine public, ce sera un devoir, mais je m’endormirai rapidement si j’en crois mon savoir… mais si je fais suite à mon vouloir plutôt qu’à mon pouvoir… je détecterai du valoir !
Oh!
Et puis zut…
Je vais préférer lire JDR sur ma chaise ici, avec toutes les dentrites que cela ici fait pousser en domaine public d’ici, que Mein Kampf en chaise longue en domaine public d’ailleurs !
@hameau dans les nuages
Oh ! et encore zut !
…pas étonnant l’apparition du champignon en propos !
En affaire de champignons, ce n’est pas seulement (non solum) l’ignorance qui prévaut, mais encore (sed etiam) l’étonnement qui permet de prolonger.
Voilà l’affaire :
L’apparition du nazisme pourrait se penser comme détection de mycélium ?
Oh !
Et puis zut…
Il faut, en toute bonne science, croire à l’expérience.
Cette année en Alsace, les champignons sont rares en profusion mais on ne désespère pas.
-Il y a trois semaines, il fallait monter au plus près des nuages vosgiens pour trouver quelques coulemelles, tellement le sol était sec.
Le réchauffement ?
-Il y a deux semaines, après quelques pluies, il y avait du cèpe à partir de 650m d’altitude puisque les nuages rendaient humide dans une température clémente.
Sans doute en trouverions-nous plus bas, en forêt de Haguenau par exemple qui avoisine les 175m d’altitude, si une vague de froid n’avait stoppé, momentanément j’espère, le processus d’apparition du champignon.
-La semaine dernière, un propriétaire d’immeuble m’a signalé l’apparition d’un champignon dans un de ses logements, à la suite de l’envoi par son locataire horrifié d’une photo dûment datée pour faire preuve.
Ce gaillard champignon avait poussé à l’angle du mur et du plafond, il était parfaitement formé avec son pied qui, se courbant, recherchait la verticale, son chapeau qui fleurait l’horizontale tout près du plafond.
Deux jours plus tard, il y eut un deuxième champignon distant de quatre centimètres du premier… mais ça on s’en fiche !
C’est vrai ça !!
A quoi bon battre la fougère si les champignons poussent au plafond ?
L’histoire, c’est que la météo dans les Vosges a rendu plus importante l’apparition des champignons dans les plafonds, localement dans la plaine et même dans la ville !
Pourquoi ?
Parce qu’une légère fuite dans la chaudière de l’appartement du dessus a réussi à humidifier l’entrevous (le torchis qui constitue pour partie le plancher du plafond de l’appartement du bas où est apparu le champignon, mais autant le torchis qui constitue le plancher circulable de l’appartement du haut où n’est apparu aucun champignon…), cette fuite n’ayant jamais pu être apparente puisque l’écoulement était caché par un lambris sous la chaudière et puisque l’évaporation en surfaces diverses donnait l’apparence d’une sècheresse bien clean en toutes vues, cette fuite avait provoqué l’éclosion de spores surprenants et l’extension d’un mycélium suffisamment gaillard pour l’apparition reproductrice.
La nature est merveilleuse… et si vous voulez, alors je peux transmettre les photos du champignon dans le plafond qui buzzeraient !
Il s’agissait d’un banal agaric, parfaitement formé et à coup sûr comestible.
@Jean-Dominique, 29. 10. 2015, 15:43
Dans votre réplique à Xavier Nebout, vous prétendez que le nazisme en tant qu’idéologie serait « bien antérieur » au Traité de Versailles. Vous appuyez cela en énonçant des éléments de l’idéologie nazie qui l’antédatent sans doute (Fichte, militarisme prussien, mythologie wagnérienne, Gobineau ; quant à Schopenhauer, je doute un peu qu’il soit à sa place véritable). Mais quid de la fusion de ces éléments, est-ce qu’elle antédate vraiment la fin de la Première Guerre mondiale et ces sectaires « völkisch » des brasseries munichoises dont Hitler créera son parti NSDAP ? Les « Völkisch » n’étaient pas nécessairement des racistes (voir le parti DNVP) ; tous les racistes européens n’avaient pas la même race préférée ; les hobereaux de la Prusse qui dominaient son armée n’étaient pas tous des racistes mais se voyaient plutôt comme une élite aristocratique avec assez de descendants d’huguenots dans leurs rangs ; etc.
@ Jean-Dominique
« L’audace aurait été de ne pas se donner bonne conscience, en prenant un nombre infini de précautions, en préparant une réédition commentée avec un appareil critique sans doute de très haute volée qui, au moment même où le lecteur sera traité comme un adulte, prétendra le guider comme un enfant. » (Le billet)
Réduire un projet éditorial de cette envergure à celui d’une police de la pensée est une vision à mon sens erronée.
Cela revient à considérer pour presque rien l’expérience, la connaissance, la maîtrise que des historiens ont accumulées pendant des années et des années de recherche et de travail.
J’ai la faiblesse de penser que des historiens et des chercheurs ne s’engagent pas dans un tel projet sans la motivation profonde de publier et de partager avec leurs futurs lecteurs le savoir, la complexité et la maîtrise qu’ils ont d’une période de l’histoire.
@ Véronique Raffeneau
Réduire un projet éditorial de cette envergure à celui d’une police de la pensée est une vision à mon sens erronée.
Vous pensez donc que cette critique historique pourra elle-même être librement critiquée.
Pour ma part, j’en doute très fortement.
La réédition de Mein Kampf n’apportera strictement rien de nouveau d’un point de vue littéraire ou historique. C’est une pure provocation.
Jouer, dans le contexte actuel, avec les livres tabous est aussi dangereux et inutile que de jouer avec les livres sacrés.
Siko, dans ma réponse à Xavier Nebout, ne souhaitant pas tartiner, j’ai juste énuméré les sources du nazisme, lesquelles sources sont de nature évidemment différentes au plan idéologique et moral. Le nazisme construit un puzzle improbable avec l’idéalisme de Schopenhauer, le racialisme de Gobineau (dont je dis par ailleurs qu’il faudrait le lire plus attentivement qu’on ne le fait) et les études linguistiques sur les langues indo-européennes pour réduire l’idéalisme à la race aryenne, ce que Schopenhauer ne suggère jamais, ni les chercheurs sur les langues indo-européennes.
Factuellement, le parti nazi est évidemment créé en tant que force politique après le Traité de Versailles mais tous les éléments de sa symbolique et de son idéologie, y compris l’antisémitisme, préexistent à cette date. Dans la première partie de Mein Kampf, Hitler énonce sa perception de la société autrichienne d’avant-guerre, sa corruption raciale par les slaves et les juifs de l’empire, l’évidence que revêtait pour lui à l’époque la réunification des Allemands dans un seul Reich, l’expulsion des non-Allemands. Le Traité de Versailles a créé l’opportunité politique mais Hitler et d’autres ont intellectuellement construit le nazisme avant. Il ne serait d’ailleurs pas concevable qu’une idéologie aussi ramifiée et complexe ait pu se constituer en moins d’une année, entre 1918 et 1919.
Ce n’est pas une réédition c’est une levée d’interdiction.
« Alors c’est permis maintenant ? » Voilà ce que l’on dira !
Nous savons tous ce que Mein Kampf veut dire dans l’inconscient collectif.
@Jean-Dominique Reffait | 29 octobre 2015 à 00:39
« La bête immonde est morte et ne ressuscitera pas sous sa forme connue. En revanche, si le ventre est encore fécond, il faut savoir de quoi. C’est cela qui m’intéresse : moins Hitler que comment devient-on Hitler.
Ce n’est pas dans Mein Kampf que vous trouverez la réponse. Car ce que vous voulez savoir il me semble c’est comment des millions de personnes ont suivi Hitler. La réponse est dans le livre « Histoire d’un Allemand » de Sebastian Haffner.
J’avais commencé à lire Mein Kampf moi aussi parce que je voulais savoir ce qui s’y disait. Je peux vous dire qu’Hitler m’avait plutôt attendrie quand il parlait de sa Prusse disparue. Comme je ne suis pas très cultivée j’ai donc laissé Mein Kampf pour faire un peu d’histoire.
La moralité n’est pas une qualité innée chez l’être humain, mais l’humanité commence par une question : « Où est donc Abel ton frère ? »
@Franck Boizard | 29 octobre 2015 à 19:26
Je pense que libéralisme, démocratie et personnalisme chrétien sont liés. Quand on oublie le christianisme, les deux autres partent avec.
Oui, tout à fait. C’est ce que ne comprennent pas les chrétiens anti-libéraux. Les fondateurs du libéralisme sont nés dans un monde chrétien. Quand ils ne se réclamaient pas explicitement du christianisme, ils le supposaient comme une donnée allant de soi.
Je pense qu’on fait un peu trop de publicité à cette réédition.
Le record de « Merci pour ce moment » sera-t-il battu ?
J’attendrai qu’il soit soldé pour en acheter quatre exemplaires, j’ai en effet besoin de rehausser mon lit.
Excusez-moi, on ne doit pas plaisanter avec cela… mais accepter les 80 millions de morts liés à Staline et accepter encore à l’antenne des staliniens assumés, ça on peut le faire.
@ Garry Gaspary
« Vous pensez donc que cette critique historique pourra elle-même être librement critiquée.
Pour ma part, j’en doute très fortement. »
Ce projet éditorial est déjà librement discuté et fait dès à présent l’objet d’une controverse dans le débat public.
Par exemple, l’historien Johann Chapoutot (Libération du 26 octobre) expose ses réserves et explique librement pourquoi il a décliné la proposition des éditions Fayard.
Pour revenir au fond du billet, ce que dit cet historien démontre une vraie exigence de s’adresser à des lecteurs adultes et de grande maturité.
Les historiens ont très prioritairement le souci de transmettre la somme du savoir, de l’expérience et de la maîtrise qu’ils ont acquis d’un sujet.
@ Véronique Raffeneau
C’est le projet qui est (justement) critiqué pour l’instant, mais pas encore la critique historique qu’il est censé contenir.
Mein Kampf n’apporte absolument rien à l’historien qui va bien vite devenir le dindon de cette farce dont l’unique but est de raviver le mouvement des quenelles dieudonnesques dans un climat d’accueil de réfugiés musulmans.
Très bonne initiative cette parution de Mein Kampf ! il va nous reconditionner en douceur et profondeur à subir les joyeusetés futures du nazislamisme qui se pointe à l’horizon.
Un livre du genre « Mein Jihad » écrit par un terrorislamiste en djellaba et babouches fera passer celui d’Hitler pour une revue du style Pif Gadget.
Bon dimanche.
« C’est une triste tendance de l’esprit humain que d’aller chercher dans les horreurs d’hier l’explication des terreurs d’aujourd’hui parce que tenter de décrire celles-ci, d’en analyser les ressorts et les motivations, d’en pressentir les perspectives et d’en annoncer les désastres représenterait une tâche trop ardue.
Pourtant ces paresseux médiatisés n’ont aucune excuse. Parce que sur ce terrorisme islamiste, nous avons la chance de pouvoir lire ou entendre de véritables spécialistes qui avec intelligence et mesure offrent un savoir et ouvrent des chemins qui devraient éclairer ceux qui nous informent sans s’informer : je pense notamment à Gilles Kepel et à Olivier Roy. »
Je voudrais vous rappeler le billet du 17 janvier de Monsieur Bilger dont voici un extrait :
« Il y a une seule similitude entre le nazisme et ces mouvements criminels d’aujourd’hui où le dévoiement paroxystique de l’Islam se mêle profondément à un culte de la mort des autres, justifié par une bonne conscience totalitaire.
C’est le fait qu’Hitler, dans Mein Kampf, avait tout annoncé mais que personne n’avait cru à ce projet délirant que pourtant ce trublion modeste à l’origine avait exposé et qu’il allait plus tard mettre en oeuvre à la lettre tragique et génocidaire… »
On trouve encore abominable le geste des nazis jetant au feu les livres qui leur déplaisaient et, aujourd’hui on agit, ou veut-on le faire, de même avec Mein Kampf. Holà, faudrait s »entendre, pas vrai ?
Leur avion n’était pas un 747. Comment embarquer 680 kg sans savoir ce que c’est ? Ne serait-ce que pour des questions de centrage, comme le rappelle quelqu’un.
Ces pilotes étaient soit complices soit très très négligents.
@ Claude Berger | 31 octobre 2015 à 16:25
L’occasion de se remémorer Books on The Bonfire de ce grand groupe The Bolshoi qui tournait avec Barrowlands dans mon walkman, quand je traversais des lotissements déserts de banlieue en rentrant du collège à la nuit tombée, les soirs de novembre.
Internet est quelque chose de fantastique qu’on ne pourra pas brûler facilement.
http://www.vice.com/fr/read/une-interview-du-mec-qui-a-traduit-mein-kampf-596