Martin Heidegger : tout contre Adolf Hitler…

Même si j'ai lu il y a longtemps le maître ouvrage philosophique de Martin Heidegger (MH), "Sein und Zeit" ("Être et Temps"), je n'ai jamais eu vraiment la tête philosophique. Malgré ma dilection intellectuelle pour cette discipline de la pensée pure, lors de mes études supérieures j'étais plus attiré par la limpidité de la littérature. Elle m'était plus accessible que les brouillards même géniaux de MH.

On comprendra alors pourquoi le court texte de Roger-Pol Droit (dans la série "Philosophes et despotes" du Monde) sur MH m'a passionné. Abordant le problème de la relation de MH avec le nazisme, Roger-Pol Droit affirme qu'il y a eu d'emblée une totale convergence entre la pensée du philosophe et l'idéologie du führer, qui a duré avec une intensité et un soutien bien au-delà de ce que MH qualifiait en 1960 de "grosse bêtise".

Ce n'était pas seulement les mains d'Hitler que MH admirait ("Il a de si belles mains", écrit-il pour justifier son enthousiasme) mais sa vision de l'Allemagne, de sa race, de sa force et de sa langue, qui s'opposait radicalement au "monde de la raison, de l'humanisme, de la loi morale universelle, un monde déraciné, hors-sol, enjuivé", et qui doit être écrasé. Si on pouvait douter du caractère profond et virulent de son antisémitisme, comme certains, dont Jean Beaufret, ont tenté de le démontrer en le situant seulement entre avril 1933 et mars 1934, la publication de ses Cahiers noirs a levé toute équivoque. MH était antisémite viscéralement, haineusement. 220px-Heidegger_1_(1960)

Il faut donc accepter l'idée que dans le cerveau complexe de ce génie de la philosophie, cohabitaient la pensée avec ses abstractions, fulgurances et obscurités et l'abjection d'une détestation aux antipodes de ce premier univers.

MH ne semble pas avoir été obsédé par l'ambition de devenir un "conseiller du prince", un inspirateur d'Hitler. Ce qui lui importait était de bénéficier d'un certain nombre d'avantages, notamment pour la réédition de ses livres jusqu'en 1944. D'être bien en cour.

Je m'interroge. S'il est clair que l'esprit philosophique le plus profond et complexe qui soit n'a jamais détourné d'une alliance avec le pire de l'Histoire, MH a-t-il élaboré sa pensée parce que le nazisme existait et qu'elle en a été irriguée ? Ou bien a-t-il découvert que l'idéologie nazie, avec son mépris structurel et son éradication de l'humain, rejoignait, miraculeusement selon lui, ce que sa réflexion avait toujours été depuis ses origines ?

Il y a sans doute des problématiques plus actuelles et brûlantes que ce débat concernant MH. Certes mais il n'empêche que ce n'est pas rien que de savoir, sans le moindre doute aujourd'hui, que MH était tout contre Adolf Hitler et qu'on ne pourra plus jamais le lire et l'étudier en oubliant cette sombre et terrifiante fraternité. Triste limite de la philosophie qui ne préserve pas de tout !

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  1. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    Il y a des années, un ami, Emmanuel Faye, professeur titulaire d’une chaire de philosophie à l’Université de Rouen, a publié un livre décisif sur ce sujet: « Heidegger l’introduction du nazisme dans la philosophie ». Je l’ai lu, je l’approuve et je l’ai vanté plusieurs fois en plusieurs endroits du Net.
    Il existe une pétition, que j’ai signée, qui demande que cet auteur nazi soit exclu des auteurs recommandés en classe de Terminale.
    Et qu’on ne s’alarme pas, il reste suffisamment de philosophes à étudier de l’Antiquité grecque à nos jours. D’autant que, pour la plupart des élèves, la philo est une matière qu’on effleure huit mois avant le bac et qu’on abandonne dans les soixante-dix ans qui suivent.

  2. « Abordant le problème de la relation de MH avec le nazisme, Roger-Pol Droit affirme qu’il y a eu d’emblée une totale convergence entre la pensée du philosophe et l’idéologie du führer, qui a duré avec une intensité et un soutien bien au-delà de ce que MH qualifiait en 1960 de « grosse bêtise ». » (PB)
    Il n’est jamais trop tard pour reconnaître ses errements. Mais il en restera toujours quelque chose quelle que soit la grande portée intellectuelle de ce philosophe.
    Martin Heidegger n’est sans doute pas en cause, même s’il a affiché clairement sa sympathie pour la doctrine nazie, mais il semble que des bouffées d’antisémitisme refassent surface. J’en veux pour preuve ces deux événements qui font la Une des médias en ce moment :
    – L’invitation du rappeur Médine aux universités d’été d’EELV et de LFI. Ce monsieur est bien connu pour ses propos homophobes, sexistes mais aussi antisémites.
    Les propos clairement antisémites tenus par Pierre Hillard, membre de la secte catho-réac Civitas qui ont eu pour effet la demande de dissolution par le ministre de l’Intérieur de ce mouvement intégriste.
    Ces deux événements démontrent, s’il en était besoin, que l’antisémitisme est un concept apolitique sans relation avec le clivage politique gauche/droite.
    Il semble que les remugles de l’antisémitisme des années 30 reviennent à la surface. En fait ce concept a toujours existé, le feu couvait sous le manteau et il semble aujourd’hui se propager comme un feu de forêt.
    D’ailleurs Daniel Schneidermann va même jusqu’à en faire de l’humour à deux balles…

  3. « Certes mais il n’empêche que ce n’est pas rien que de savoir, sans le moindre doute aujourd’hui, que Heidegger était tout contre Adolf Hitler et qu’on ne pourra plus jamais le lire et l’étudier en oubliant cette sombre et terrifiante fraternité. Triste limite de la philosophie qui ne préserve pas de tout ! » (PB)
    Rien ne préserve de tout. Sauf dans un cadre très précis type études spécialisées ou recherches personnelles sur un domaine infiniment précis, aucun auteur n’est incontournable.
    Pourquoi ? Notre monde est heureusement très riche, et on peut choisir qui vous appelle, en une affinité élective entre auteurs et lecteurs.
    Et prudence avec les lecteurs ! Qui veut trop leur plaire risque de répéter les autres auteurs ou de se copier lui-même.
    Et prudence avec les auteurs ! Surtout les philosophes, ceux qui font un système, fascinent comme des créateurs d’un monde qui se donnerait pour la réalité du nôtre. Mais justement, l’émerveillement devant la découverte peut faire perdre le sens critique en principe éveillé par le fait de se poser des questions sur le monde. En somme, cela peut avoir un effet semblable à la religion ou à la politique, je vais vous dire l’unique vérité, moi, et pourquoi les autres philosophes sont à jeter. Evidemment, on ne le présente pas ainsi, je ne fais que parler cash, quand tant font cash-cash.
    Bien obligés : double contrainte de s’imposer sans en avoir l’air. Espérer l’aide extérieure par le Prince qui vous protégera voire appliquera ses idées n’a rien de rare, ce terrain a été plus que défriché.
    La philosophie, je pense, ne préserve que d’une chose, et c’est de radoter toujours les mêmes pensées.
    L’obligation de poser des questions équilibre le fait que dans la société, il y a en principe l’obligation de ne pas s’en poser.
    Et la philo n’est pas qu’une discipline, elle irrigue les autres domaines par ses questions.
    Donc la philosophie ne préserve pas de tout, il n’y a pas de thériaque ou de potion magique de la pensée et du cœur.
    Aucune discipline, aucun individu n’est la clef de tout, pardon, il faut s’en encombrer de beaucoup, et on aurait mieux fait de garder plusieurs dieux comme pense-bête du fait que le monde est plus divers que les couleurs des plumes du paon que les gens n’arrêtent pas de voler pour rendre leur oeuvre ou leur camp plus magnifique.
    Ce n’est pas parce qu’elle n’ouvre pas toutes les portes que les gens jettent une clé ! Pourquoi ?
    Ils veulent vraiment franchir un seuil.
    Tandis qu’à mon avis, il ne veulent pas vraiment accéder à la vérité… Enfin, plus de vérité, on n’aura pas la vision de tout. Un pas en Histoire, un pas en philosophie, ou en tout autre domaine, toujours plus loin, en se perdant, parfois.
    Et il y a des déserts.
    Cependant, aucun lieu, aucune discipline n’est inutile a priori pour tous… Chacun son chemin dans le monde.
    Cependant certains prétendront que telle religion, tel philosophe, tel fait, explique tout.
    Mais non.
    On apprend dans une quête sans fin.
    Est-ce inutile ? Non, c’est de vivre sans vivre, sans se poser de questions, qui est absurde.
    À mon avis… Est-il prouvé que la recherche du sens soit un propre de l’homme, et non de certaines cultures ou de certains individus ?
    On en débat….
    Pour reprendre mon idée, il est encore plus absurde ayant eu quelque velléité de recherche de sens, de l’abdiquer en prétendant que la quête est vaine, ou de croire que telle religion, philosophe ou autre mandataire de votre paresse ou de votre naïveté, vous en dispense.
    La quête du sens ne vous oblige à prendre aucun chemin, bien au contraire, mais à persévérer, à traquer tous les indices, comme nos ancêtres chasseurs-cueilleurs.
    Ils croyaient le monde issu de la caverne, Platon inversait en disant le monde apparent une caverne, chercher le sens, c’est ne pas craindre de le changer, éventuellement en amassant les connaissances comme Platon pour savoir quelque chose sur le monde qu’on se propose d’évaluer.
    Que d’exemples, que d’ombres lumineuses pour ne pas se sentir seul dans les ténèbres, le long du chemin !

  4. Xavier NEBOUT

    Nous avons l’antisémitisme par essence qui est le christianisme ; il ne conduit pas à la haine, mais à l’ostracisme, et cela même bienveillant, du Vatican au Moyen Âge.
    Nous avons eu l’antisémitisme des purs salauds qui ont condamné Dreyfus.
    Celui de ceux qui en Allemagne, revenant de la Grande Guerre, ont vu les juifs apatrides et n’y étant donc pas allés, avoir suivi leurs études et capté les professions libérales et de la fonction publique. Ils avaient donc des raisons, nous dirions aujourd’hui « d’avoir les boules » et envie de s’en prendre à eux.
    Nous avons l’antisémitisme bien compréhensible de ceux qui ont été expulsés de chez eux en Palestine, et qui n’est pas à proprement parler de l’antisémitisme.
    Aussi, celui de ceux qui mettraient le monde à feu et à sang pour que seule la nation juive existe en tant que telle sur terre, et qui donnent aussi envie de s’en prendre à eux, avec des célébrités comme George Soros.
    Et puis nous avons l’immense majorité des juifs qui ne demandent qu’à vivre en paix avec la religion de leurs pères, et des valeurs qui manquent cruellement à notre civilisation décadente.
    Mais nous avons aussi les professionnels de la lutte contre un antisémitisme qui n’existe plus depuis longtemps, ceux qui vivent de la falsification de l’histoire et qui terrorisent le monde médiatique. Les instigateurs des lois mémorielles, les pourfendeurs de Faurisson qui n’a jamais été antisémite, et autres qui auront laissé échapper un mot maladroit comme « détail », les faux-culs de l’indignation qui donnent bien envie de devenir antisémite.
    Alors pourquoi Heidegger aimait-il Hitler ?
    Et si c’était comme ceux qui l’ont approché et soutenu dans son ascension fulgurante, parce que les battus de la guerre, les bafoués de l’inique traité de Versailles, ont vu en lui un homme cultivé et doté d’une énergie fabuleuse pour porter une politique de grandeur et d’espérance ?
    Ce que l’on dit aujourd’hui d’Heidegger, on l’a dit aussi de Karajan, le seul qui ait compris la « liberté de Beethoven ».
    N’est-il pas le seul chef d’Etat à avoir eu 90 % de son peuple derrière lui ?
    Certes, on n’avait pas vu ou voulu voir que cela pouvait amener à la grande erreur de la déclaration de guerre à la Pologne et à une persécution des juifs qui a tourné au délire, mais il serait peut-être temps avant que nos enfants et petits-enfants nous prennent pour des débiles, de sortir de la léthargie intellectuelle.
    Vous me direz qu’on en sort à peine à propos de Jeanne d’Arc…

  5. Le nouveau fascisme, le nouveau nazisme est islamiste aujourd’hui, en France, en Europe, au XXIe siècle. Il faut se réveiller et arrêter de proposer des sujets qui occultent sans cesse le présent. Vous voulez un nazi, en voici un, un certain Oumar:
    https://twitter.com/JeanMessiha/status/1690100868190756864
    Mais continuons de ne nier la réalité des faits.
    « Par contre, une réaction Marine Tondelier.
    En féministe, sur la tragédie de Cherbourg et le viol atroce d’une jeune femme (en coma dépassé) par un certain Omar, récidiviste, qui lui a introduit alors qu’elle était consciente un manche à balai qui lui a perforé l’utérus ? Non ? » G-W Goldnadel
    https://twitter.com/GWGoldnadel/status/1690278990513049600
    Les Nupes, EELV, LFI des collabos islamo-gauchistes qui se répandent dans l’antisémitisme, en toute impunité.
    Quant à la macronie, qui ne dit mot consent !

  6. Respect et admiration envers Philippe Bilger pour accepter les mots Faurisson et détail sur son blog.
    Et n’oubliez pas, quand la société va mal et qu’on ne sait plus de quoi parler ou quoi répondre, on nous ressort Simone Veil.
    Reposez en paix madame Veil et merci pour votre oeuvre.

  7. Xavier NEBOUT

    @ Patrice Charoulet
    Donnez-moi un autre philosophe qui ait parlé du « dasein », de l’être là face à l’existant.
    Votre gauchisme en continu à tous propos devient franchement pesant.

  8. @ Patrice Charoulet | 12 août 2023 à 07:10
    « Il existe une pétition, que j’ai signée, qui demande que cet auteur nazi soit exclu des auteurs recommandés en classe de Terminale. »
    La vache ! Mais c’est de pire en pire ! Il existe une pétition ?
    Monsieur Charoulet, vous avez semble-t-il beaucoup lu et je veux bien le croire, mais si vous avez lu, comment expliquez-vous que dans toutes ces lectures il ne se soit pas trouvé un auteur pour vous faire comprendre que ce qui est écrit, tout ce qui est écrit, sans exception aucune, pour une quelconque raison, pour une quelconque injustice, pour une quelconque folie, pour une quelconque religion, pour une quelconque vision, doit être lu puis qu’il est odieux et abject d’user d’une pétition et pire encore de la signer !!
    J’exècre et j’abhorre ces hommes qui décident de ce qui doit ou ne doit pas être lu, surtout quand le motif est la protection de tous les autres hommes.
    Il y a là une espèce de saloperie, qui sous le masque de la vertu, impose et dispose…
    Il est vrai que pour mieux se prélasser dans un monde qui n’est pas celui de la raison, ni de la justice, ni de l’intelligence, ni de la bonté, il faut installer grâce à des pétitions de toutes sortes de groupes influents ou médiocres, des barrières, des rails, des corsets, des moyens dédiés à la souffrance et à l’absence de pensée.
    Quel homme ligoté, plié, écrasé, formaté, réduit intellectuellement, peut imaginer la liberté ? aucun !
    Quel homme ligoté, plié, écrasé, formaté, réduit physiquement, peut imaginer la liberté ? tous !
    Ainsi, et pour que la lumière éclaire le monde, il convient d’abandonner les pétitions aux sycophantes, délateurs, zélés zélotes, purificateurs, manipulateurs, injustes et cruels affidés, qui ne se nourrissent que de la peur, de la faim du corps et de la faiblesse de l’esprit.
    Lisez donc « Des liens » de Giordano Bruno (Ed. Allia).

  9. @ Patrice Charoulet | 12 août 2023 à 07:10
    « Il existe une pétition, que j’ai signée, qui demande que cet auteur nazi soit exclu des auteurs recommandés en classe de Terminale. »
    Oui, bien sûr, et brûler ses livres en place publique…
    Tiens ! ça me rappelle quelque chose…

  10. Encore un philosophe aliéné qui a cru mordicus en une humanité nouvelle et idéale (qui devait durer mille ans) bâtie sur la destruction et la mort de millions d’individus innocents.
    Ils furent hélas nombreux comme lui dans tous les domaines à se rendre esclaves ou complices du nazisme en pactisant sciemment ou naïvement avec le Mal absolu et son gourou Hitler érigé en Etre suprême !

  11. @ duvent
    Magnifique ! C’est un cri de beauté et de force. C’est une sainte colère. Du plus profond de moi-même, je vous remercie et ne fais aucun commentaire, ce serait inutile, par défaut d’esthétique.

  12. Marc Ghinsberg

    Je ne suis pas assez intelligent pour saisir les fulgurances de la pensée complexe de Martin Heidegger. Je n’ai jamais compris du reste en quoi elle se distinguait fondamentalement de celle de Platon. Cela étant, comme dirait l’autre, je partage cette opinion de Jean Rostand : «L’étang c’est l’affaire des grenouilles ».

  13. « Triste limite de la philosophie qui ne préserve pas de tout ! » (PB)
    Mais n’oublions pas que c’est la philosophie dévoyée issue des prétendues Lumières, ayant exalté un homme sans Dieu désormais livré à ses caprices les plus abjects, qui a entraîné les dérives causées par divers systèmes totalitaires ivres de massacres de masse dont le premier est né en France en 1789, avant d’avoir été imité par d’autres jusqu’à nos jours.

  14. Serge HIREL

    Cet article « d’été » de Roger-Pol Droit (RPD), pilier du bien-pensant « Monde des Livres », est un résumé – très résumé – d’une conférence qu’il a donnée en 2015 au Campus numérique juif (Akadem) après la révélation, survenue un an plus tôt, des « Carnets noirs » d’Heidegger.
    Procureur à charge, sans la moindre nuance, il s’y était livré, avec d’autres conférenciers tout aussi vigoureux que lui, à un lynchage verbal du philosophe qui admirait Hitler… mais qui, après-guerre, en France, était devenu source d’inspiration de ses confrères, et idole du monde universitaire.
    Peut-être faut-il voir dans l’insistance morbide avec laquelle le chroniqueur du quotidien « de référence » s’en prend à sa proie, au-delà de la prise en compte de son public du moment, un soupçon de vengeance à l’encontre de celui qu’il avait lui aussi, plus ou moins apprécié.
    Au cours de cette conférence, RPD a soulevé la seule question qui vaille : pourquoi l’élite intellectuelle française s’est-elle entichée d’un tel personnage dans l’immédiat après-guerre, pourquoi cet engouement a-t-il perduré… y compris encore aujourd’hui, ici et là ?
    Le moins que l’on puisse dire est que la réponse ne saute pas aux yeux, que les raisons de cette dérive ne sont pas élucidées.
    L’affaire n’aurait aucun intérêt général si, depuis plusieurs années, une autre idéologie néfaste, elle aussi contraire à nos valeurs démocratiques et humanistes, ne s’était pas emparée de nouveau de nos universités et grandes écoles. Le wokisme est un fascisme tout aussi dangereux pour elles et poursuit le même objectif que celui des années 30 de l’autre côté du Rhin : conquérir un espace le plus vaste possible, espace géographique tant qu’intellectuel, dans lequel il s’imposera, quitte pour en arriver là à assassiner les autres courants de pensée, soient-ils millénaires… Le wokisme a ses Heidegger… En France, il ne faut pas chercher bien loin pour en trouver quelques-uns… dont notre nouvel ambassadeur au Conseil de l’Europe, dont le passage à l’Education nationale laissera des traces fâcheuses.
    Alors, oui, tout doit être entrepris pour éradiquer ce nouveau monstre… et ses servants. L’exemple de l’admiration portée à celui qualifié aujourd’hui de « criminel d’idée » par ses détracteurs, ne doit pas être oublié.
    P.-S. : drôle de sujet « d’été »… Mais c’est encore une fois le choix de la bien-pensance… qui ne prend pas de vacances…

  15. @ genau | 12 août 2023 à 13:11
    Grazie a voi !
    Je sais qu’au plus profond de vous se trouvent des glaïeuls sauvages penchés au bord de l’eau…
    Voici, pour vous, une petite anecdote provençale.
    Depuis fort longtemps, je vais à Sault pour jeter un coup d’œil sur la vallée et manger une glace au miel…
    Hier, j’ai pensé qu’il me fallait prendre une autre route et je me suis rendue au Moulin Bleu, à Allauch.
    Il faisait bien chaud, oui bien chaud, mais enfin, quoi de plus naturel en août, je vous le demande ?
    J’entre au Moulin Bleu, il ne s’y trouve que le maître des lieux et sa vendeuse.
    Je tourne et je vire, ici et là, je m’aventure jusqu’au fond de la boutique sous le regard grave du patron. Il me paraît bougon, et même en colère, ce qui m’amuse infiniment.
    Donc, je continue à tourner et virer, je pose toutes sortes de questions dont je connais la réponse, mais lui n’a pas envie de me parler, qu’à cela ne tienne, il me vient une quantité incroyable d’interrogations, puis je vois les photos de sa famille, ses parents, ses grands-parents, et lui bébé, entre les étagères de livres, d’huile d’olive, de mortiers, de sabots, tout un bric-à-brac suranné et plaisant.
    Je lui demande si son salon de thé est ouvert, il me répond : parfaitement !
    Très bien, alors je vais prendre un café et de la glace au miel, sa vendeuse efficace m’apporte prestement tout ça et des tuiles aux amandes et une carafe d’eau.
    Comme il continue de bouder je lui demande si les suce-miel que j’ai l’intention d’acheter ne vont pas fondre avec cette chaleur vu que ma maison n’est pas à côté.
    Mais non ! Ils ne vont pas fondre les suce-miel. Ceux de mon collègue, en haut là, ceux-là oui, ils fondent, mais les miens non ! Il a essayé de les faire, mais bon, il n’a pas réussi…
    Je lui demande si le miel qu’il utilise vient d’ici, Allauch ?
    Non il vient de Forcalquier !
    C’est alors que toutes sortes d’histoires arrivent, de toute la Provence, car il faut savoir que les nougatiers, c’était pas rien. Il me fait goûter les échantillons de miel pour la prochaine fabrication, et il est gai, et heureux.
    Je lui dis que j’aime son métier, et qu’il fait bien de le transmettre à ses enfants, ce à quoi il me répond : Je n’ai pas d’enfants !
    Il m’a plongé dans l’inquiétude, les suce-miel vont disparaître, comme les berlingots je présume…
    Les bonbons, ce n’est plus en odeur de sainteté, les bonbons c’est une inventions du diable certainement…

  16. @ duvent | 12 août 2023 à 11:52
    Vous êtes d’une méchanceté sans nom parfois, mais là vous me rassurez. Vous êtes au fond pire que ce que j’imaginais, la liberté vous mérite.

  17. Michel Deluré

    Heidegger était peut-être philosophe, il était avant tout homme et la philosophie ne constitue nullement pour l’homme une assurance contre l’erreur. Chaque homme en fait, au nom des valeurs qui fondent sa morale, combat d’autres hommes en opposition à ses convictions pour leur démontrer qu’ils ont tort mais ces opposants nous combattent alors à leur tour au nom de leurs valeurs personnelles qui fondent leur propre morale.
    Finalement, que Heidegger ait pu être nazi bien que philosophe, voilà qui soulève la question de savoir quelle morale est fondée en vérité et au nom de quelles valeurs juger. Difficile de prétendre qu’il fut nazi, antisémite, parce qu’il était philosophe. Seule certitude, sa philosophie ne l’empêcha pas, ce qui apporte la démonstration qu’il manquait à celle-ci une dimension morale. Or il ne peut y avoir de philosophie sans cette dimension morale, humaine.

  18. Xavier NEBOUT

    Et si on savait de quoi on parle ?
    « L’essence de l’homme se détermine à partir de la vérité de l’être, laquelle se déploie en son essence du fait de l’être lui-même. »
    « Ce que tente de faire le traité intitulé Être et Temps, c’est de partir de la vérité de l’être – et non plus de la vérité de l’étant – pour déterminer l’essence de l’homme en ne la demandant à rien d’autre qu’à sa relation à l’être et pour concevoir en son tréfonds l’essence de l’homme, elle-même désignée comme Da – sein au sens clairement fixé à ce terme. »
    https://www.babelio.com/livres/Heidegger-tre-et-Temps/5577
    Telles sont les lignes au dos de « Être et temps » (NRF 7e édition de 1953, dédié à Husserl).
    Les indignés érudits du blog nous diront où s’y trouve le rapport inacceptable avec le nazisme, mettant l’humanité en péril.

  19. Certes Heidegger était animé d’un esprit puissant mais il l’a mis au service de Hitler. Nos intellectuels d’avant et après-Seconde Guerre mondiale, parce qu’il était brillant philosophe, ont longtemps occulté son adhésion au nazisme.
    Combien d’autres intellectuels ou musiciens et artistes allemands ou même français ont-ils été « dénazifiés » après-guerre et ont ainsi pu poursuivre leur carrière ? En France, il n’est guère que Brasillach qui ait été condamné à mort et soit passé devant un peloton d’exécution.
    En Allemagne, il n’y a pratiquement que Richard Strauss qui n’ait pas réellement collaboré avec les nazis, ne serait-ce que parce qu’il a toujours voulu travailler avec Stefan Zweig et que sa propre belle-fille était juive.
    Il convient aussi de constater que notre société actuelle, en particulier notre université, n’est guère animée par un esprit de résistance aux idées à la mode, qu’il s’agisse de cancel culture, de wokisme, de racialisme ou même d’islamisme politique. Quant à l’esprit scientifique on peine actuellement à le trouver dans sa rigueur traditionnelle.
    Je rejoins donc l’analyse de Serge HIREL | 12 août 2023 à 14:09.

  20. @ Xavier NEBOUT
    « Les indignés érudits du blog nous diront où s’y trouve le rapport inacceptable avec le nazisme, mettant l’humanité en péril. »
    Il y a une édition des cahiers de Heidegger. Moi, c’est un débat qui me laisse de marbre.
    Oswald Teichmüller était un brillant matheux. Et tellement nazi qu’il est parti sur le front de l’Est après la défaite de Stalingrad… Il en est mort.
    Quand je vois un espace de Teichmüller, je ne vois pas le nazisme. Je vois un espace de Teichmüller.
    Mais Heidegger était quand même nazi. Et le nazisme, c’est quand même plutôt bof.

  21. C’est bon une histoire qui renvoie à son adolescence, dans des lieux et des personnages connus, ou similaires. J’ai assisté à des conférences d’Heidegger à Aix-en-Provence, dans les locaux de la rue Gaston de Saporta, mais tout jeune royaliste, obnubilé par l’anti-communisme, je suis passé à côté de la vérité, ulcéré par l’appui de Sartre, enfin, j’étais aveugle. J’avais 19 ans et croyais à l’Algérie française de Dunkerque à Tamanrasset: voilà comment on forme des révoltés, des sceptiques pour toujours. Voilà pourquoi seule importe l’évolution, prédictive mais influencée par le hasard devenant contingent.
    Vouloir interdire Heidegger est navrant ; Hitler, pour atroce qu’il fut, n’en est pas moins inscrit dans l’histoire de l’influence attribuée au principe réputé constant de l’existence d’un être providentiel. En fait, c’est un problème de chimie organique chez des êtres vivants, sujets aux contingences aléatoires (faux par excès de simplification).

  22. @ Xavier NEBOUT | 12 août 2023 à 18:18
    « L’essence de l’homme se détermine à partir de la vérité de l’être, laquelle se déploie en son essence du fait de l’être lui-même. »
    « Ce que tente de faire le traité intitulé Être et Temps, c’est de partir de la vérité de l’être – et non plus de la vérité de l’étant – pour déterminer l’essence de l’homme en ne la demandant à rien d’autre qu’à sa relation à l’être et pour concevoir en son tréfonds l’essence de l’homme, elle-même désignée comme Da – sein au sens clairement fixé à ce terme. »
    Texte accessible uniquement à un agrégé de philosophie qui a fait une thèse de doctorat sur l’œuvre de Heidegger
    En termes accessibles aux béotiens qu’a-t-il voulu dire ?

  23. Martin Heidegger a été nazi, mais qui parmi ses contemporains ne l’a pas été, par conviction ou par obligation ?
    Même la vertueuse et sublime OTAN, qui dit le Bien et le Mal et que nous devons saluer chaque matin en nous inclinant vers l’Atlantique, a eu parmi ses cadres des généraux ex-nazis comme Hans Speidel et Adolf Heusinger…

  24. Serge HIREL

    @ Patrice Charoulet | 12 août 2023 à 07:10
    La pétition contre Heidegger détient deux records : celui de la longévité et celui du plus large camouflet. En quatre ans de présence, elle a obtenu le nombre fabuleux de 2 790 signatures… sur les 5 000 qu’espérait à bref délai un obscur ex-prof de philo à l’origine de ce mouvement de protestation qui, pensait-il, allait submerger l’intrus…
    À cela s’ajoute une petite quarantaine de commentaires, tous aussi peu motivés et mal justifiés les uns que les autres, dont le vôtre, que l’on retrouve aisément malgré ses quatre ans de placard (« un philosophe nazi n’a pas à être proposé en modèle aux lycéens français »). La source semble tarie : deux commentaires seulement cette dernière année…
    Je partage votre point de vue : Heidegger n’est pas un bon exemple à suivre… Mais si on se met à recenser tous ceux qui ne le sont pas et sont pourtant enseignés, si on les excommunie il ne restera plus bientôt que la Comtesse de Ségur dans les programmes de l’Education nationale… Et encore… Certains l’accusent de perversité… Et l’EN, déjà très critiquable sur ce point, s’éloignerait encore plus de son rôle de formation des citoyens de demain.
    Si votre objectif d’éducateur a été de rejeter aux enfers tous ceux qui ont émis des pensées et des écrits non conformes avec votre conception béate, policée et niaise du monde, je vous le dis tout cru, vous n’aviez pas votre place dans la formation des nouvelles générations qui, bien au contraire, doivent être confrontées au monde réel, dans lequel évoluent des personnages radieux, tels Camus, l’abbé Pierre et Sœur Emmanuelle, d’autres insignifiants, tel BHL, et d’autres abjects, tels Sartre, Mélenchon et… Heidegger.
    Mais je ne peux en rester là tant votre commentaire comporte une absurdité de taille : inciter incidemment les commentateurs de ce blog à aller signer « votre » pétition ! N’avez-vous pas compris qu’ici la liberté d’expression est une règle absolue, qui ne peut supporter aucune exception, et que l’idée même qu’un auteur puisse faire l’objet d’une lettre de cachet donne des haut-le-cœur à chacun d’entre nous (à deux ou trois exceptions près) ? Recourir à une pétition pour accomplir ce crime culturel (et politique) ajoute à la gravité de votre propos.
    Dans un message précédent, j’ai souhaité que le wokisme soit « éradiqué » de l’Université. Entendons-nous bien… Il ne s’agit pas de faire un autodafé avec les écrits de Pap Ndiaye en les arrosant des sorties et autres incongruités hautement inflammables de Sandrine Rousseau… Il s’agit de les combattre intellectuellement et de les vaincre, de leur empêcher toute emprise durable sur notre université, pas de les annihiler. Dans notre conception de la démocratie, ils ont leur place dans l’enseignement puisqu’il s’agit d’une pensée humaine. Et il vaut mieux les analyser, les « déconstruire » – comme « iels » disent – pour que, jamais, par manque de vigilance ou par une quelconque scélératesse, ils ne puisent imposer dans notre société les règles aberrantes qu’ils préconisent.
    Je partage en tous points l’avis de duvent, remarquablement bien écrit et structuré.

  25. @ Achille
    « En termes accessibles aux béotiens qu’a-t-il voulu dire ? » 
    C’est là qu’on mesure la puissance intellectuelle de Shakespeare qui s’est posé quelques siècles avant d’avoir lu ce texte sublime :
    « Être ou ne pas être, telle est la question ! »
    J’attends toujours la réponse 😉

  26. Xavier NEBOUT

    @ Achille
    Je dirais autrement, que si l’essence est l’état d’être, sa constance se détermine par ce qui subsiste au fil de l’existence, et qui est sa vérité profonde.
    Vérité qui se déploie donc dans cette constance du fait de ce qu’est l’être lui-même.
    Nous distinguons ainsi la vérité de l’être et celle de sa constance dès lors étance.
    Si vous avez pigé, vous pigerez la suite.

  27. Claude Luçon

    « Si on pouvait douter du caractère profond et virulent de son antisémitisme, comme certains, dont Jean Beaufret, ont tenté de le démontrer en le situant seulement entre avril 1933 et mars 1934 » (PB)
    Dommage !
    J’étais trop jeune à l’époque pour pouvoir témoigner aujourd’hui !
    Mais pourquoi diable ramener un sujet pareil ?
    C’était il y a 90 ans !
    « Je m’interroge. » (PB)
    Moi aussi, et plein de nos ancêtres depuis plus de 3000 ans !
    Quelqu’un a dit « Je pense donc je suis !
    C’est réconfortant !
    D’autant plus qu’on sait maintenant que c’est le « moi », seul moi qui compte et qu’il y a au moins une forme d’anti d’une sorte ou d’une autre en chacun de nous.
    Je serais plutôt anti-philosophe considérant que la plupart ne servent strictement à rien ! Qu’ils ne font que remettre à jour quelque peu, très peu, nos fondamentaux d’Homo sapiens en sortant une version redorée chaque décade… au mieux !
    On devrait consacrer un peu de temps à notre futur en papotant à propos de l’IA !
    Drôle de dénomination d’ailleurs : Intelligence Artificielle !
    Ou on est intelligent, ou on est artificiel ?
    Quand on pense que cela fait appel à la neurobiologie computationnelle pour comprendre, tout compte fait mieux vaut parler de Martin Heidegger et Hitler.
    Ou de quelques autres génocides comme celui des Ukrainiens par Staline à la même époque ou, plus tôt, des génocides des Aztèques, Incas et Mayas par conséquence de la visite de Christophe Colomb il y a à peine 500 ans ?

  28. @ Tipaza
    @ Xavier NEBOUT
    D’où viens-je, où vais-je, qui suis-je, pourquoi je suis ce que je suis et les autres sont ce qu’ils sont ?
    Autant de questions existentielles qui n’auront jamais de réponses définitives. Et pour ne rien vous cacher, je m’en fiche un peu.
    Je suis en ce bas monde le temps que le destin veut bien me concéder et ensuite on verra bien ce qu’il en est. J’aurai toute l’éternité pour y réfléchir.

  29. @ Xavier NEBOUT | 12 août 2023 à 21:51
    « Si vous avez pigé, vous pigerez la suite. »
    Répondant à Achille, vous nous avez donné quelques explications pleines de bonne volonté, je vous en sais gré, mais je n’ai rien pigé du tout.
    J’en suis resté à la vieille formule « ce qui se conçoit bien… », que vous connaissez.
    Les philosophes modernes se comportent comme les médecins de Molière, ils dissimulent des pensées obscures derrière un galimatias de mots codés.
    On se demande si, comme lesdits médecins, ils comprennent vraiment ce qu’ils disent, je veux dire s’ils le comprennent dans sa projection dans la vraie vie.
    La philosophie ayant tout de même pour objet d’éclairer l’homme sur… lui, son être et son étant. 😉
    Je me suis amusé à un petit pastiche, à la mode de, à partir du livre semi-philosophique de Jean-Jacques Rousseau : « Les rêveries d’un promeneur solitaire ».
    Imaginez que Sandrine Rousseau réactualise ce livre, voici quel serait son titre, dans le nouveau langage :
    « Les états de conscience différés d’un être marcheur, et marchant de son étant, dans une absence totale de relation interactive. »
    Vous remarquerez que les deux titres ont la même signification concrète, mais ils ne l’expriment pas avec les mêmes mots.
    Je sais bien que l’allemand est une langue difficile à traduire, mais lorsqu’on voit la qualité des traductions des livres d’Ernst Jünger, on se dit que la traduction n’est pas la seule responsable du caractère abscons du texte.

  30. Xavier NEBOUT

    @ Achille
    Pas si simple. Encore faut-il savoir que faire de son âme après la mort.
    Lorsqu’on est Jésus et donc sollicité de toutes part, ça doit être plus facile que pour un athée borné (pléonasme). Et c’est là que ne sachant que faire, elle se réincarne peut-être pour une nouvelle vie sur terre.

  31. « Tout fonctionne. C’est exactement ce qui est étrange. Tout fonctionne et le fonctionnement nous pousse toujours plus loin vers toujours plus de fonctionnement, et la technique déchire les gens et les arrache de plus en plus à leur terre. Je ne sais pas si vous avez peur ; j’étais pour ma part effrayé quand j’ai vu dernièrement des photographies de la Terre prises depuis la Lune.
    Nous n’avons pas du tout besoin d’une bombe atomique ; le déracinement de l’homme est déjà en cours. Nos conditions de vie sont devenues purement techniques. Ce n’est plus une terre sur laquelle l’homme vit aujourd’hui. J’ai récemment eu une longue conversation avec René Char en Provence – je parle, comme vous le savez, du poète et du combattant de la Résistance. Des bases de missiles sont construites en Provence, et le pays est dévasté d’une manière indicible. Le poète, qui ne peut certainement pas être soupçonné d’être un sentimental ni le chantre de la vie pastorale, me disait que le déracinement de l’homme qui est à l’œuvre maintenant, sonne la fin, à moins que la pensée et la poésie n’acquièrent de nouveau une force non-violente.

    Ces questions nous ramènent au début de notre conversation. Si je peux répondre
    rapidement et peut-être un peu hardiment, mais c’est là le fruit d’une longue réflexion, je dirais: la philosophie ne sera pas en mesure d’apporter un changement direct de l’état actuel du monde. Ceci est vrai non seulement de la philosophie, mais de toutes les méditations et entreprises purement humaines. Seul un dieu peut encore nous sauver. Je pense que la seule possibilité de salut qu’il nous
    reste est de nous préparer à être disponible, par la pensée et par la poésie, à l’apparition du dieu ou à son absence durant le déclin ; et ainsi, pour le dire simplement, nous ne mourons pas des morts vides de sens, mais en déclinant, nous déclinons devant le visage du dieu absent.

    Ma pensée a un lien essentiel avec la poésie d’Hölderlin. Mais je ne pense pas que Hölderlin soit un poète parmi d’autres, dont le travail serait un sujet parmi tant d’autres pour les historiens de la littérature. Je pense que Hölderlin est le poète qui pointe l’avenir, qui est en attente du dieu, et qui ne peut donc pas être cantonné au statut de simple sujet de recherche pour le travail des historiens de la littérature. »
    https://pkaccueil.files.wordpress.com/2014/12/heidegger_spiegel1976_pk_wp.pdf
    Aussi, laissons place à la méditation hölderlinienne :
    « …Un homme,quand la vie n’est que fatigue, un homme
    Peut-il regarder en haut, et dire, tel
    Aussi voudrais-je être ? Oui. Tant que dans son cœur
    Dure la bienveillance, toujours pure,
    L’homme peut avec le Divin se mesurer
    Non sans bonheur. Dieu est-il inconnu ?
    Est-il, comme le ciel, évident ? Je le croirais
    Plutôt. Telle est la mesure de l’homme.
    Riche en mérites, mais poétiquement toujours,
    Sur terre habite l’homme. Mais l’ombre
    De la nuit avec les étoiles n’est pas plus pure,
    Si j’ose dire, que
    L’homme, qu’il faut appeler une image de Dieu.
    … »
    En Bleu Adorable, Friedrich Hölderlin
    Il est bien entendu indispensable de continuer à étudier Heidegger, comme le grec et le latin, comme Shakespeare, et ne pas céder à la tentation de répondre à l’autodafé par l’autodafé.

  32. Michel Deluré

    @ Patrice Charoulet 12/08/23 07:10
    « Il existe une pétition, que j’ai signée, qui demande que cet auteur nazi soit exclu des auteurs recommandés en classe de Terminale. »
    Méthode me semble-t-il contestable et dont il est permis de douter de son efficacité.
    Pourquoi interdire à autrui, au nom de notre propre jugement, l’accès à la connaissance qui lui permettra seule de forger son propre jugement ? Peut-on priver autrui, au nom de notre propre morale, de la liberté d’effectuer en toute connaissance de cause ses propres arbitrages ?
    Ne pensez-vous pas que, plutôt que d’interdire, il est beaucoup plus efficace d’argumenter, de démontrer, de combattre et de finalement vaincre ? Sans compter qu’interdire c’est justement susciter chez autrui la tentation de braver cet interdit pour découvrir ce qu’il peut bien cacher.
    Si je conviens que la philosophie de Heidegger peut, par certains de ses aspects, soulever effectivement la répulsion, n’est-il pas cependant réducteur de n’y voir qu’une apologie du nazisme ?

  33. Nazi soit qui mal y pense !
    Nazisme : un socialisme dévoyé en fascisme.
    Nazi est l’abréviation de national-socialiste.
    Le parti d’Adolf Hitler s’appelait Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, ce qui signifie Parti national-socialiste allemand des travailleurs.
    C’est la propagande soviétique qui a imposé l’appellation de « fasciste » pour qualifier les nazis, afin de faire oublier qu’ils étaient, eux aussi, des socialistes.
    D’ailleurs, même le fascisme au sens strict, celui de Mussolini, était socialiste. Mussolini a commencé par diriger un journal marxiste.
    Eh oui c’est gênant pour les gauchistes, je compatis.

  34. @ F68.10 | 12 août 2023 à 18:48
    On a quand même l’impression que le vrai vieux ici c’est vous. 
    Perso j’ai fait math Ernelle.
    Vous c’est Math Usalem.
    Se considérer comme une élite est présomptueux ! Surtout si on vit sur le dos des autres.

  35. Xavier NEBOUT

    Heidegger a répondu à la question de l’être dans le temps, mais n’a pas répondu à celle de l’être et de l’âme.
    Ce qui devrait étonner les crétins fervents détracteurs d’Heidegger, c’est qu’être et temps n’aborde pas la question de l’être dans l’esprit au sens de destin symbolisé par la Svastika depuis la nuit des temps indoeuropéens.
    Peut-être cela devrait être la suite d’être et temps, et qu’il y a renoncé de peur d’être trop nazi ?
    Baden-Powell, le père du scoutisme, en avait fait une décoration pour les meilleurs chefs scouts.
    Si le scoutisme n’a pas été assimilé au nazisme, c’est parce qu’il aurait par là même donné une valeur spirituelle au nazisme.
    Un peu comme on nie l’existence de la radiesthésie parce qu’elle ouvrirait la porte de la spiritualité.

  36. « Triste limite de la philosophie qui ne préserve pas de tout ! » (PB)
    Ce qui limite la philosophie, ce n’est pas la philosophie, ce n’est pas le philosophe, c’est l’homme…
    L’homme préfère servir, il sert Dieu, il sert l’Etat, il sert son maître à penser, il sert et il dessert…
    Les philosophes, eux, ne desservent jamais, il y en a qui ne savent pas qu’ils sont philosophes, il croient qu’ils sont garçon de café…
    L’homme pense avec un guide, grâce au guide, c’est pourquoi il le suit pas à pas, et quelquefois dans le feu de l’action, il organise une pétition.
    La pétition regroupe une bande, une clique, laquelle organise rapidement avec une ou deux idées, qui sont plutôt des slogans, avec ces deux slogans, elle poursuit, chasse, traîne, enchaîne, et détruit l’objet de sa haine.
    Chacun se trouve une haine à sa hauteur, souvent, cette hauteur est celle d’une marche, quelquefois celle d’un tabouret d’enfant.
    Lorsque la pétition compte un nombre satisfaisant de signatures, les organisateurs s’imaginent qu’ils détiennent la vérité, et alors il leur vient l’idée comique qu’ils ont raison et que la vérité est de leur côté.
    Mais nous savons par des études scientifiques de haute voltige que 98,8 % des pétitions visent uniquement à éclairer la masse qui s’épanouit dans l’ombre d’un fantaisiste de bazar.
    Si par inadvertance ou inconscience, vous interrogez les amateurs de pétitions sur le but qu’ils poursuivent, ils vous répondront : l’intérêt général, la sauvegarde de la planète, celle des phoques, la tradition, l’ordre, l’économie, la mouche à carreau, et les crottes de lapins.
    Si par délire ou étourderie, vous leur demandez jusqu’où ils sont prêts à se sacrifier, ils vous répondront : jusqu’à la mort du pêcheur, celui qu’ils ont désigné par des signes particuliers à la vindicte…
    Si par naïveté ou sottise vous les questionnez sur les moyens qu’ils utilisent ils vous diront : tous les moyens sont bons pour nuire à celui-ci qui n’est pas dans le troupeau.
    Si par curiosité ou soif de vérité vous les interrogez sur les conséquences de leurs actes, ils vous répondront que les conséquences ont bien été mesurées, et que nuire à l’autre, et à sa vie, ce n’est pas à considérer, cela s’appelle un dommage collatéral, ça arrive constamment, quand les pétitions ont un effet…
    Si vous leur demandez et la philosophie bordel ?, ils vous répondront qu’ils sont philosophes jusqu’au tréfonds de l’âme et la gangue qu’ils traînent à leurs basques est la preuve qu’ils ne sont plus dans la caverne, puisqu’ils sont au fond du puits !
    Maintenant, je vais boire mon Pomerol, parce que je suis philosophe, mais il y a des limites… Primum vivere, deinde philosophari !

  37. @ Claude Luçon | 13 août 2023 à 00:38
    « Drôle de dénomination d’ailleurs : Intelligence Artificielle ! »
    Ou bêtise artificielle ? Mais là, à quoi bon, l’homme sait faire, et mieux qu’une machine.
    Ceci dit, selon un scénario envisagé, une IA pourrait être théoriquement capable de se rebeller contre son donneur d’ordres :
    Un drone contrôlé par une IA attaque ses opérateurs lors d’un test, révèle l’armée américaine.
    https://www.geo.fr/geopolitique/etats-unis-drone-controle-ia-attaque-ses-operateurs-lors-test-eglin-simulation-ethique-214943

  38. @ sylvain
    « Se considérer comme une élite est présomptueux ! Surtout si on vit sur le dos des autres. »
    Je ne me considère pas comme une « élite ». C’est vous qui considérez les normaliens comme l’élite. Pas moi.
    Quant à « vivre sur le dos des autres », à quoi faites-vous référence, exactement ? Quelle est la nature exacte de votre accusation ?
    L’élite, ce sont les meilleurs. Quel qu’en soit le domaine. Mathématiques, art, morale, pornographie, peu importe le domaine.
    La seule élite que je vénère, ce sont les musiciens.
    Le reste, ce sont vos délires de Français à vous sur l' »élite », qui font que vous avez construit un système élitiste en tentant de construire une démocratie. Vous vous êtes donc collectivement plantés, et vous ne faites qu’agiter vos petits points rageurs à ma face pour passer vos nerfs face au monstre technocratique que vous avez vous-même construit.
    Je n’y suis absolument pour rien.
    P.-S.: j’ai toujours préféré les vieux aux jeunes (tout en haïssant l’infantilisation permanente des Français quand on parle des « jeunes »). Votre accusation d’être un vrai vieux m’en touche donc une sans faire bouger l’autre.

  39. Heureusement que j’étais bon en sport, ce qui a compensé ma note de philo au bac. 5 ! Une misère ! Je n’y ai jamais adhéré il a fallu que Michel Onfray publie pour que je m’y intéresse… Mais il faut dire que MO est tout sauf un philosophe.
    Il a par contre une pugnacité de réponses de winner, jamais dépassé par une question ou une interrogation, toujours la référence qui fait mouche et faire taire cette pintade de Anne-Elisabeth Lemoine, une « animatrice polyvalente »… C’est bien ça une animatrice polyvalente, « mille métiers, mille misères » disait mon estimé ami plein de sagesse, bien plus âgé que moi, un très grand Compagnon aujourd’hui disparu, charpentier extraordinaire, il a couvert ma maison, quelques décennies plus tard il me parle encore mon toit, les chéneaux.
    Le seul à savoir réaliser un coyau sans « cassure » à la rencontre de deux pentes différentes… La fluidité au bout des doigts.
    La TV est truffée de pintades, je passe sur ma préférée, Julie Hammett, dont le seul acte de gloire est de brandir un stylo en guise de démonstration, elles ont souvent cet emblème au bout de la main, comme si pour affirmer la pertinence, il fallait afficher un instrument aussi inerte, aussi c*n… J’oubliais Léa Salamé, elle montera aussi sur le podium, ne laissant la place à aucune réponse, juste interrompre, couper la parole, ne poser que des poncifs et la bêtise crasse par-dessus.
    Je lis et achète toujours Charlie, c’est parfois orienté mais intelligent, et puis tant qu’ils publieront je sais que nous sommes libres, Miroir Sprint n’existe plus alors je me contente de quelques pages en ligne.
    L’Equipe vit du foot et des histoires du milliardaire Mbappé qui finira à compter ses sous plutôt que ses buts, Dallas des temps modernes, et des imbéciles pour y croire.
    Antoine Dupont a été génial hier encore, il vaut bien tous les stratèges en chambre et autres généraux rangés des voitures qui nous parlent de tactique… Comment faire gagner une équipe quand elle est à la ramasse, je suis sûr que Budanov aime le rugby, les aventures de fonds d’investissement de notre footeux national le laissent de marbre:
    https://youtu.be/RcvLEtSBG84
    Le sport est une philosophie, je me suis rattrapé, j’ai appris à lire dans l’atelier de mon grand-père, et chez le coiffeur de ma rue, « court dessus ras derrière »… Et puis j’aime bien les personnages qui parlent dru:
    https://ladroiteaucoeur.fr/2020/10/22/video-le-courageux-pascal-bruckner-met-en-accusation-lintolerante-rokhaya-diallo/#:~:text=Le%20courageux%20Pascal%20Bruckner%20met%20en%20accusation%20l%E2%80%99intol%C3%A9rante,de%20Samuel%20Paty%20dans%20l%E2%80%99%C3%A9mission%2028%E2%80%B2%20sur%20Arte.
    Le sommet: « Le matelot, tout ému de cette lutte, reçoit les félicitations de l’équipage; le marquis de Lautenac lui-même le félicite ; il lui donne la croix de Saint-Louis, en récompense de sa bravoure, et il le fait fusiller, en punition de sa négligence. « La Vendée aura un chef », se disent à l’oreille les officiers de marine. »
    Ici c’est de l’immense, rien de toutes ces perruches et perroquets de l’info, qui n’ont jamais rien à dire si ce n’est envoyer de la brise… Et encore ! Je ne comprendrai jamais pourquoi les plus nuls sont à l’image, heureusement la playmate Schiappa nous a quittés, une dinde de moins, les dindons ne sont pas en reste non plus. Elle enfilait les mots, Marlène, comme on enfile les perles, son départ nous fait des vacances.
    Les mots s’ils ont un sens ne méritent pas ces mégères, Ségo nous a trompés sur la marchandise, un PS fort a réussi, il faut bien l’avouer, à nous vendre des culottes sales pour de la soie.
    Winston Volodymyr est un grand écrivain, il suffit de le lire, Gauvain dans le texte et le courage en plus.

  40. @ Exilé | 13 août 2023 à 12:50
    Intelligence Artificielle ou Intelligence Accidentelle ou Irresponsabilité Autorisée.
    En France, l’article 122-1 du code pénal énonce : « N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes. »
    J’opte pour « l’Irresponsabilité Autorisée » ce qui facilitera les choses à l’avenir en vertu du code pénal français qui lui, est forcément infaillible ; on pourra aussi accuser l’IA d’avoir « génocidé » la planète.
    J’ai apprécié le commentaire de Claude Luçon qui se pose la question: Pourquoi ? D’ailleurs le billet ne parle pas de philosophie mais une fois de plus de l’antisémitisme dont est suspecté le peuple accueillant de France.
    Mais la palme d’or revient une fois de plus à duvent qui est sans contestation possible la véritable philosophe de ce blog.
    Souvenir d’Afrique :
    Filousof ? Filousof ? C’est la poule t’i-fi-les-s’œufs. D’ailleurs qui fut le premier, la poule ou l’œuf ? L’IA arrivera-t-elle à résoudre ce problème ?

  41. xavier b. masset

    L’IA, qui se dévoilait déjà par anticipation après 1945 avec les cyborgs et les premiers gros ordinateurs, fut d’une certaine façon commentée par Heidegger.
    Sa répulsion anti-technologique, partagée par des centaines de ses collègues d’Université, de Hans Jonas à la plus petite des baleines d’aquarium titulaire en facs de Lettres ou d’Histoire du monde entier, reflète la méfiance des chercheurs qui pensent la chose aujourd’hui, comme Sam Harris par exemple, pour lesquels le problème de l’alignement de machines, mille fois plus intelligentes que nous, sur les modalités du bien-être humain est et demeurera proprement impossible jusqu’à la nuit des temps, une nuit censée arriver très vite sous ces auspices.
    Heidegger crut peut-être que le mouvement (porteur d’une véritable pétrification en réalité) hitlérien, massive machinerie de bras et d’esprits rendus à l’état de nature, entrait par la grande porte (que dis-je ?, un portique) dans son plan de rendre l’essence historique du romantisme allemand à ses chères pâtures présocratiques, sous la baguette et le bâton des bergers Héraclite et Parménide.
    Relire son fameux commentaire du fragment 53 du poète Grec Polemos, qu’il refuse, en gros naïf, d’aligner sur la doctrine nazie, préférant traduire le mot, non pas par « Guerre », mais par « confrontation » d’idéaux, sous l’égide d’un Boden primordial (le Blut n’apparaissant qu’une fois sous sa plume dans le Discours du Rectorat, pour entre les lignes le récuser doctement.
    J’espère que l’agent anti-judéen salonfähig du blog, spécialiste des étymons, ne me contredira pas trop.
    Lorsqu’il s’aperçut que Hitler n’était qu’un robot-tueur (pour la bonne cause, dixit Himmler, les crimes et l’empilement de cadavres étant un « mal pour un bien »), il était trop tard pour amender une pensée qui reposait avant 1933 sur une recherche de l’authenticité, sur un essai de captation de la fugitive voix de l’Être.
    Nietzsche, son grand frère en nihilisme, était dépassé.
    Hannah Arendt et Jaspers, puis Levinas, ont, comme vous, essayé de comprendre le versant nazi d’Heidegger, une face nord très noire, comme la Forêt.
    C’est pour cela qu’il se tut dans l’après-guerre, réfugié dans le chantournement de syllabes, fierté d’une langue allemande admirée des Français, que j’aimai lire jeune (et encore aujourd’hui).
    Une sorte de remodelage de ses circuits neuronaux, de sa plastique intellectuelle, bizarrement artificielle à force de pétrissage.
    Un homme qui prit des Juifs comme assistants à Freiburg, qui résista comme il put à la Gleichschaltung, qui exigea beaucoup de ses étudiants (dont le niveau avait drastiquement baissé depuis les lois de 1934, il faut lire le témoignage du professeur Viktor Klemperer là-dessus), un Martin Heidegger que méprisèrent les nazis à partir de 1942.
    Un peu comme Jünger qui, dans ses journaux de guerre à Paris, déblatérait tranquillement sur l’incompétence et l’instinct de mort de Hitler, nommé « Kniébolo », par lui.
    Jünger, grande influence secrète de Heidegger, la littérature résonnait en lui tout comme en vous.
    Je suis d’accord avec un commentateur qui le compare à Platon, assez porté sur la tyrannie lui-même, mais qui sut, lui, dire avec franchise que l’ignorance était mère du Mal.
    Heidegger choisit, pour un tragique instant, d’ignorer les faits.
    Tout naïf qu’il voulût bien paraître, Heidegger, lorsque Cassirer, Panofsky, et tant d’autres, durent s’exiler, s’est peut-être vu roi et calife de l’Uni allemande.
    Erreur qu’il vit tout de suite, filet percé de trous noirs béants, et qu’il essaya de ramender à sa philosophique façon dès 1942-1944, dans des écrits intimes.

  42. « Martin Heidegger a-t-il élaboré sa pensée parce que le nazisme existait et qu’elle en a été irriguée ? Ou bien a-t-il découvert que l’idéologie nazie, avec son mépris structurel et son éradication de l’humain, rejoignait, miraculeusement selon lui, ce que sa réflexion avait toujours été depuis ses origines ? » (PB)
    Le nazisme n’est pas une anomalie de l’histoire allemande. C’est une forme d’incarnation du romantisme anti-rationnel qui y régnait alors, avec l’attraction intrinsèque du totalitarisme, comme toutes les idéologies se voulant purificatrices, à l’instar de l’écologisme actuel.
    Pour autant, faut-il juger tous les penseurs allemands coupables ? Démarche vaine et creuse. Cette expérience devrait constituer un rappel permanent que l’humanité peut vite s’effacer, à plus forte raison lorsqu’on est persuadé que l’histoire à un sens et qu’il va dans notre sens.
    ———————————————————-
    @ Exilé
    « Martin Heidegger a été nazi, mais qui parmi ses contemporains ne l’a pas été, par conviction ou par obligation ? Même la vertueuse et sublime OTAN, qui dit le Bien et le Mal et que nous devons saluer chaque matin en nous inclinant vers l’Atlantique, a eu parmi ses cadres des généraux ex-nazis comme Hans Speidel et Adolf Heusinger… »
    Se soigne-t-elle, cette monomanie ?
    Ainsi, il y avait dans l’armée de la RFA des anciens militaires allemands du temps de la Première Guerre mondiale. Quelle surprise ! L’OTAN aurait dû demander conseil aux Soviétiques pour faire de bonnes purges. Parce qu’on en revient toujours au même : l’OTAN est l’outil qui a permis à l’Europe d’empêcher les moscovites, rouges ou mafiosi, d’envahir l’Europe jusqu’à Saint-Malo. Du coup, être à tout prix et à tout bout de champ contre l’OTAN, c’est dans quel but et pour qui ?
    ———————————————————-
    @ Robert
    « Il convient aussi de constater que notre société actuelle, en particulier notre université, n’est guère animée par un esprit de résistance aux idées à la mode, qu’il s’agisse de cancel culture, de wokisme, de racialisme ou même d’islamisme politique. Quant à l’esprit scientifique on peine actuellement à le trouver dans sa rigueur traditionnelle. »
    Il est clair que les milieux intellectuels ont un avantage certain quand il s’agit de retourner sa veste.
    Les professeurs, magistrats et avocats n’ont guère souffert de leurs compromissions avec le régime nazi ou l’occupant. Il y avait d’autres coupables à désigner, même si leurs motivations étaient largement plus défendables (obéissance, projet politique d’indépendance, etc.) indépendamment de notre jugement contemporain.
    Jean-Paul Sartre, pour qui l’anti-communiste est un chien, a volé la chaire d’une victime des lois antisémites de l’Etat français, pour ne citer que le plus évident.
    ———————————————————–
    @ Xavier NEBOUT
    « Nous avons l’antisémitisme bien compréhensible de ceux qui ont été expulsés de chez eux en Palestine, et qui n’est pas à proprement parler de l’antisémitisme. »
    C’est quand même amusant de voir que certaines lignes sont nettes. Islamisme, cause palestinienne, pro-moscovitisme.
    « ceux qui vivent de la falsification de l’histoire »
    Comme d’habitude, comme démontré par Robert Marchenoir, vous n’allez pas expliciter votre propos. Vous parlez comme un sympathisant de l’Etat islamique sur les réseaux sociaux : sans dépasser la limite légale mais sans que personne ne doute réellement où vous vous placez.
    « les pourfendeurs de Faurisson qui n’a jamais été antisémite »
    Plutôt que se demander si Faurisson était antisémite, on peut se demander si vous êtes comme lui un chetif converti à l’Islam ?
    Il faut sacrément haïr les juifs pour se soumettre ainsi.
    « les faux-culs de l’indignation qui donnent bien envie de devenir antisémite. »
    Pourquoi vous priveriez-vous ? Vous êtes un ennemi objectif de la France, vous avez de manière répétée affirmé souhaiter son invasion par l’Islam ou la Moscovie. Vous n’avez pas besoin de fausse pudeur.
    « on n’avait pas vu ou voulu voir que cela pouvait amener à la grande erreur »
    Comme pour l’Etat islamique et la Moscovie, il suffit de lire les intéressés dans le texte. Il n’y a pas de programme secret, tout est annoncé.

  43. Serge HIREL

    @ Michel Deluré | 13 août 2023 à 10:31
    « Ne pensez-vous pas que, plutôt que d’interdire, il est beaucoup plus efficace d’argumenter, de démontrer, de combattre et de finalement vaincre ? Sans compter qu’interdire c’est justement susciter chez autrui la tentation de braver cet interdit pour découvrir ce qu’il peut bien cacher. »
    C’est bien sûr la bonne démarche… Et il faudrait que nos dirigeants politiques aient le courage d’aller jusqu’au bout de la liberté d’expression qu’elle implique : la suppression de nos lois mémorielles qui interdisent toute tentative de révisionnisme, toute apologie d’idéologies ayant provoqué les horreurs du XXe siècle (sauf, bizarrement, le communisme… Il est vrai que l’instigateur le plus zélé de ces lois est le camarade Gayssot…).
    On peut bien sûr s’offusquer d’une telle proposition, qui permettrait à quelques crétins de nier la Shoah et les chambres à gaz en tout impunité. À noter que, malgré ces lois-barbelés, ils ne s’en privent pas, quitte à subir quelques ennuis… somme toute bien peu dissuasifs…
    Mais l’on peut aussi se demander si ces interdictions n’entraînent pas d’autres formes d’expressions, celles-là condamnables sans pitié, la dégradation de monuments et de cimetières juifs entre autres. Parce que ces lois ne protègent pas les Juifs d’un antisémitisme qui renaît sans cesse de ses cendres, le droit n’ayant aucune prise sur la pensée.
    De nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont fait le choix inverse du nôtre et permettent une totale liberté d’expression sur ces sujets qui, jamais, ne s’éteindront faute de militants. Une totale liberté d’expression qui suscite un combat âpre et quotidien sur le fond, un argumentaire autrement plus recevable et retenu par l’opinion publique qu’une énième plainte des « assos… » et, finalement, assure plus efficacement la mise à l’écart de ces thèses nauséabondes.
    Seuls devraient persister les textes interdisant le racisme dans son expression et ses actes, racisme qui, hiérarchisant l’humanité, est d’une tout autre nature. Ce combat-là, formalisé par les révolutionnaires de 1789, doit continuer à disposer d’armes « nucléaires »… dirigés tout azimut… contre le racisme antinoir… et contre le racisme antiblanc.
    Peut-être faudrait-il cesser, du moins sur le plan des méthodes, d’associer systématiquement dans une même lutte, indispensable néanmoins l’un et l’autre, racisme et antisémitisme… et autres perversions de la pensée humaine, qu’elles soient d’un autre siècle ou tout à fait contemporaines.

  44. Claude Luçon

    @ Exilé | 13 août 2023 à 12:50
    « Un drone contrôlé par une IA attaque ses opérateurs lors d’un test, révèle l’armée américaine. »
    Et alors ?!
    Les Aborigènes avaient inventé le boomerang il y a des lustres… avant les lustres même !

  45. Serge HIREL

    @ Claude Luçon | 13 août 2023 à 00:38
    « Je serais plutôt anti-philosophe considérant que la plupart ne servent strictement à rien ! »
    Vous n’aimez pas la philosophie… C’est votre droit… Mais n’en dégoûtez pas les autres. Ce qui vous dérange, c’est que, reine des sciences humaines, à elle seule, elle démontre leur suprématie sur les sciences formelles et, a fortiori, sur les processus techniques, secteur que vous idolâtrez.
    La preuve en est que la démonstration par le mathématicien et astronome Galilée que la Terre tourne autour du Soleil – et non le contraire, comme on le croyait jusqu’alors – n’a rien changé à la pertinence des discours des philosophes de l’Antiquité, pas plus que l’IA ne modifiera leurs observations de l’homme et de ses comportements individuels et sociaux.
    Certes, l’issue de la guerre en Ukraine dépendra en partie de la puissance technique de feu des deux belligérants, mais son épilogue ne se prépare pas réellement sur ce terrain. Il se décide dans les têtes des dirigeants – qui, le premier, baissera les yeux ? -, dans la capacité des opinions publiques à accepter l’inacceptable – l’horreur ou la défaite -, dans la force de persuasion – et de dissimulation – développée par les propagandes de toutes les parties au conflit, y compris chez nous. Tout cela relève de la philosophie, mais, en aucune manière, d’une quelconque équation…
    Revenons à l’IA. Il ne s’agit que d’une technologie… née dans l’esprit inventif de l’homme. Et, jusqu’à maintenant, aucune technologie n’a maîtrisé son inventeur… même la pire, le feu nucléaire. Au contraire, au fil des années, des outils techniques la contraignant sont apparus qui, aujourd’hui, en ont fait un élément d’une politique de dissuasion et non plus l’arme suprême dont chacun redoutait l’emploi lors de l’affaire des missiles de Cuba, voici soixante ans.
    On peut même admettre que la philosophie, dans son volet politique, s’en est mêlée tant chacun de ceux qui possèdent cette arme l’utilise sur les tapis verts des rencontres et affrontements diplomatiques, mais prend bien garde finalement de tout mettre en œuvre pour ne pas y avoir recours… Tout simplement parce que l’homme, fût-il le plus belliqueux d’entre tous, conserve en lui ce qui est au cœur de toute philosophie : construire son avenir, tant personnel que collectif.

  46. @ Serge HIREL
    « La preuve en est que la démonstration par le mathématicien et astronome Galilée que la Terre tourne autour du Soleil – et non le contraire, comme on le croyait jusqu’alors – n’a rien changé à la pertinence des discours des philosophes de l’Antiquité. »
    Bien sûr que si. Tout l’aristotélisme s’est effondré d’un coup. Il a suffi d’observer que la période du pendule ne dépend pas de la masse ni de l’amplitude, et bam… tout l’aristotélisme s’effondre. C’est ballot, hein…
    Les théories philosophiques, aussi, se font réfuter. Parce que la philosophie est fondamentalement identique à la science. Elle n’a pas d’excuse pour se complaire dans l’irrationalité.
    Au sujet de l’IA, votre romantisme postulant une différence fondamentale entre l’humain et la machine, entre le créateur et la créature, c’est la principale faille de sécurité qui nous empêchera d’anticiper quoi que ce soit dans le domaine de l’IA. Les risques sont majeurs. Entre les technophiles béats et inconséquents d’un côté et les religio-nostalgiques de la théorie de l’âme d’origine divine, je vous garantis que personne ne sera là pour répondre présent lorsque la singularité arrivera.
    Heureusement que Musk est là pour tenter de mettre un peu de plomb dans la cervelle de l’humanité.

  47. Xavier NEBOUT

    @ Achille
    @ Tipaza
    Marcel P vient de me donner une idée pour illustrer le problème de la vérité de l’être et de l’étant.
    Lorsque quelqu’un répète toujours les mêmes bêtises, la vérité de son étant est la bêtise, celle de son être est que c’est un idiot, la seconde étant le déterminant de la première.

  48. Bonjour cher hôte,
    Que d’élucubrations sur Martin Heidegger.
    Vous avez dit MH ? Serait-ce que MH le nôtre serait la réincarnation de MH ? Je n’ose y penser.
    Pour être honnête je n’ai jamais lu une ligne de ce monsieur, ni de l’autre d’ailleurs. J’aime la littérature, je parle de l’autre, quand elle nous fait oublier l’auteur.
    L’élitisme. Obsession d’un de vos blogueurs qui ne manque jamais d’en rappeler le côté absurde, tout en soulignant perpétuellement sa propre brillance universitaire. C’est drôle. Un peu pathétique.
    Bon, Michel Houll… euh pardon Martin Heidegger, il était donc méchant. Anti-juif ? Je dirais comme 90 % de la population européenne de l’époque et 89,9 % de la population actuelle de l’Europe. Amusez-vous à titiller le pékin moyen, vous vous rendrez vite compte que pas grand-chose n’a changé.
    Ah si ! Le « plus jamais ça ». Enfin, à la mode française. Plus jamais ça … pour moi. Pour les autres on verra si ça n’a pas d’incidences pour moi.
    Là je suis sur un excellent livre de philosophie d’Enid Blyton que je recommande à tout le monde.

  49. @ Serge HIREL | 13 août 2023 à 23:53
    Je m’inscris en faux. Par exemple, les recherches sur l’intelligence artificielle obligent à mieux définir l’intelligence, et ce en quoi celle de l’IA et la nôtre peuvent différer.
    Mais on peut aussi le dire à propos des recherches sur la vie : qu’est-ce que la vie ?
    La liste serait trop longue.
    D’un autre côté, la philosophie aide à poser les questions, avant, pendant et après les recherches.
    Les anciens philosophes sont doublement inspirants, comme exprimant leur époque et d’une certaine façon celles qui ont suivi car on n’a jamais cessé de s’en inspirer. Et c’est tant mieux : les classiques sont, dans tous les domaines, une source intarissable.
    Certes ! Mais cela ne veut pas dire dédaigner les acquis d’aujourd’hui… À mon sens, de l’avis de bien des gens, et je pense, sous le patronage d’Aristote, père de la logique et de la zoologie, en plus d’être un des deux philosophes les plus révérés dans la tradition occidentale.
    Livre relativement vieux mais à la croisée de plusieurs problématiques par un vrai émule d’Aristote, à mon avis, car non radotant, philosophe et scientifique se confrontant au monde :
    https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/les-origines-animales-de-la-culture-9782081223042/
    Des gens et des livres aussi stimulants, dans divers domaines, ce n’est pas ce qui manque, on peut se permettre d’être difficile dans ses lectures avec une telle moisson.
    Follement excitant, comme le dirait le Dr Stone à ne pas confondre avec Dr Livingstone, I presum. Bref, en plus d’ouvrages de fond un peu trapu, on peut avoir d’agréables fictions dans tous les genres, ainsi, ici, vulgarisation scientifique, débats, personnages en de tous types et humours :
    https://www.numerama.com/pop-culture/1326056-lanime-dr-stone-est-lode-que-la-science-merite-sur-crunchyroll.html
    La philosophie est souvent plus mal défendue, soit les gens n’en voient pas l’intérêt, soit ils sont confits d’admiration stupéfaite pour tout le passé ou pour leur gourou préféré. Se poser des questions, jouer même ?
    Il n’en est pas question, attitude quelque peu antithétique avec le fait que la philo questionne et n’est pas, à la base, bêcher dans les champs mais liée à l’otium.
    Ce qui ne veut pas dire d’interdire d’en faire une profession, interdire, interdire, c’est le réflexe des gens, il faut dire non avant leur bêtise, comme si on était leur pédagogue, et non quelqu’un de parlant au fil de sa pensée. C’est d’un barbant..
    Plus généralement, pire qu’un pensum, une attitude qui va tellement contre l’aptitude à l’éveil des humains, et notamment des enfants, ne peut que dégoûter de la philosophie ! Vraiment, si la philosophie ne retrouve pas cette origine de désintéressement, et si elle se renferme sur elle-même, et ce à une époque où elle peut avoir toutes sortes de nouveaux outils pour avancer, elle est morte.
    Du moins comme discipline vivante.
    En tant que telle…
    Nouveau latin ?
    Même s’il y aura, sauf totalitarisme inédit, des scientifiques, des artistes, et de simples citoyens se posant des questions, avec l’ardeur irrépressible des pionniers.
    Parce que si nous sommes héritiers des Anciens, que nous en ayons clairement conscience ou non, nous sommes aussi toujours jeunes, comme deux fois nés, quand nous savons nous étonner du monde, comme peut aussi le faire, sans même penser, celui qui marche dans l’aube.

  50. @ Xavier NEBOUT | 14 août 2023 à 06:42
    « Lorsque quelqu’un répète toujours les mêmes bêtises, la vérité de son étant est la bêtise, celle de son être est que c’est un idiot, la seconde étant le déterminant de la première. »
    Eh bien voilà, maintenant j’ai tout compris. Preuve qu’il est toujours possible de transmettre un concept, une idée, une théorie simplement en utilisant un exemple concret accessible à un cerveau qui a du mal à patauger dans l’abstrait.
    Dans les sciences physiques cela se pratique beaucoup également. Moi-même il m’est arrivé de l’utiliser quand je donnais des cours d’électromagnétisme. 🙂

  51. La philosophie contemporaine est-elle le refuge des ânes ?
    « L’enseignement de la philosophie à des étudiants qui n’en feront jamais leur spécialité ni leur passion impose régulièrement à ceux qui le dispensent la question de son utilité. Depuis Socrate, du reste, la méditation de sa propre inutilité n’a cessé de hanter la philosophie. Mais depuis Socrate également, cette inutilité s’est toujours déclarée préférable à l’efficacité et aux réussites du politique ; elle ose même présenter son opposition comme la forme suprême du respect à l’égard du pouvoir et des lois. Que l’Apologie n’appartienne pas à un passé mythique, des événements récents dans plus d’un pays de langue française notamment l’ont vivement démontré. En un temps où l’une des préoccupations majeures est de procurer aux jeunes une formation adaptée aux nécessités d’un marché du travail, il était fatal que la place de la philosophie dans les programmes d’enseignement soit remise en cause. Or les suggestions, voire les décisions de la rayer ou de la réduire à une sorte d’initiation à la culture contemporaine, ont suscité des répliques qui sans en appeler toutes, tant s’en faut, à des fondements éthiques ou métaphysiques, n’en renouaient pas moins avec la protestation du philosophe athénien devant ses juges. Cette fois, la protestation fut généralement entendue et suivie d’effets : les mesures annoncées furent, sinon rapportées, du moins sensiblement modifiées, même si, du côté des responsables à bien des instances, la conviction manquait. »
    https://books.openedition.org/pusl/9689?lang=fr
    A l’époque de Platon ou Descartes l’homme pouvait se permettre d’être un « savant » qu’en est-il aujourd’hui ? Le philosophe BHL, l’élu du peuple, est-il un savant ou une âne ou pire un semeur de troubles ?
    Si le scientifique ou le technicien peuvent philosopher comme tout un chacun, l’étudiant en philosopher est-il capable de pénétrer le royaume des sciences, sauf exception, la réponse est non !
    La Philosophie a-t-elle des limites ?
    A quoi sert concrètement la philosophie ?
    Qu’est-ce que la Philosophie ? Est-ce le moyen de discourir de tout à l’infini ? Une religion ? Un passe-temps ? Une politique ? Un art de vivre ?
    Existe-t-il une bonne et une mauvaise Philosophie ?
    Pourquoi classifier les philosophes ?
    Jésus, Mahomet, Moïse était-il des philosophes ou des … ?
    Hitler, Pol pot, Tamerlan, Gengis Khan étaient-ils des philosophes à leur manière ?
    Pourquoi le serpent se mord-il la queue ?

  52. @ Xavier NEBOUT | 14 août 2023 à 06:42
    « Lorsque quelqu’un répète toujours les mêmes bêtises, la vérité de son étant est la bêtise, celle de son être est que c’est un idiot, la seconde étant le déterminant de la première. »
    Remarquable explication d’une parfaite pédagogie, si, si, je suis sincère.
    La répétition du caractère ontologique de la soumission de la femme à son époux n’est pas une bêtise, et donc nul ne peut vous appliquer cette définition.
    Heureusement pour vous ! 😉
    Je vous aime bien, vous me rappelez un grand-oncle, qui ayant fait la Première Guerre mondiale, considérait que la seconde était le résultat de l’émancipation des femmes pendant les années folles de la période 1920.

  53. Serge HIREL

    @ F68.10 | 14 août 2023 à 01:12
    « Heureusement que Musk est là pour tenter de mettre un peu de plomb dans la cervelle de l’humanité. »
    …en s’envoyant en l’air ? En tout bien tout honneur il est vrai… mais non sans risque. Je ne suis pas bien sûr que Musk soit un sage…

  54. @ Serge HIREL
    « …en s’envoyant en l’air ? En tout bien tout honneur il est vrai… mais non sans risque. Je ne suis pas bien sûr que Musk soit un sage… »
    Musk est conscient des dangers de l’IA. Vous, pas vraiment. Musk a une opposition semi-publique avec un fondateur de Google, qui accusait Musk de racisme anti-IA.
    Que vous le vouliez ou non, la personne qui représente le plus la position la plus sensée sur l’IA, c’est Musk.
    À force de ne jamais remettre en cause l’axiome d’une différence irréductible entre l’homme et la machine, vous vous retrouverez mentalement démuni le jour où, par le plus grand des « hasards », votre axiome s’écroulera comme l’aristotélisme s’est écroulé avec Galilée.

  55. @ Jérôme
    « L’élitisme. Obsession d’un de vos blogueurs qui ne manque jamais d’en rappeler le côté absurde, tout en soulignant perpétuellement sa propre brillance universitaire. C’est drôle. Un peu pathétique. »
    Mais bien sûr… Encore une fois: je ne défends pas l’élitisme français. Il me répugne depuis environ 1999, i.e. depuis les premiers speechs abrutissants faisant l’exaltation de « l’élite de la nation » sous prétexte que nous avions réussi des concours.
    Et, depuis 1999, je ne peux que constater que la France est complètement vérolée par cette maladie mentale, au point de pratiquer la chasse aux « surdoués » pour « échec scolaire ».
    Le délire élitiste est un délire français bien plus qu’il n’est une délire des gens qui ont réussi ces concours.

  56. Claude Luçon

    @ Serge HIREL | 13 août 2023 à 23:53
    Prenons Platon comme base : à votre avis la philosophie a-t-elle progressé à ce jour plus que les sciences ?
    Moi je tiens pour l’équipe sciences, d’autant plus qu’elle a joué avec infiniment moins de joueurs que la philosophie !
    En ce qui concerne l’IA, qui serait mieux appelée Intelligence Robotique, ou Electronique, elle ne deviendra un risque pour nous basiques Homo sapiens que si elle peut générer sa propre source d’énergie. Aussi longtemps qu’il lui faudra pile, batterie ou courant secteur nous pourrons lui clouer le bec à volonté !
    Il suffit de penser au bouton, pas celui de Poutine, celui ON/OFF.
    Il n’est toutefois pas exclu que nous parvenions à nous appuyer sur le champ magnétique terrestre et/ou la radioactivité terrestre ambiante, sur lesquels nous ne pouvons rien faire, pour générer de l’électricité.
    Une fois faite, l’IA n’aura plus besoin de nous, elle pourra alors penser en combinant toutes les connaissances mondiales stockées dans sa mémoire et nous pondre l’impensable.
    Ce qui battra les philosophes mais pas les scientifiques et ingénieurs qui pourront concevoir quelque chose de totalement innovant : une AI (Absolue Intelligence) !
    Les scientifiques gagnent toujours contre les philosophes !
    Au pire on peut détruire l’IA de votre PC avec un marteau mais l’IA n’a rien à son service, votre PC ne peut même pas vous gifler en dépit de son panneau articulé 🙂
    Ceci écrit je ne nie pas la nécessité des philosophes, j’avais écrit qu’il y en avait trop qui ne servaient à rien.
    D’autant plus que certains seraient plus utiles comme éboueurs ou, mieux, concierges dont on manque de plus en plus.
    PS. En me lisant séparez bien le sérieux de l’ironique et choisissez lequel des deux vous préférez.
    J’ai cette faiblesse de mélanger les deux, ne prenant plus le monde au sérieux (en particulier en France), en ayant connu une bonne partie sous toutes sortes de formes et de couleurs !

    ————————————————————-
    @ F68.10 | 14 août 2023 à 15:18
    Auquel j’ajouterai « Le diplôme ne fait pas l’homme, c’est le contraire, l’homme qui fait le diplôme ».
    Réussir au concours, c’est bien, en tirer un diplôme, c’est mieux, savoir s’en servir sans nécessairement viser la Légion d’honneur c’est utile !

  57. L’identité de l’être a été transmutée :
    « C’est moi, mais ce n’est plus moi: si nous vivons de cette manière, nous transformons le monde. C’est la formule qui contredit toutes les idéologies de la violence, et c’est le programme qui s’oppose à la corruption et à l’aspiration au pouvoir et à l’avoir. »
    https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20060415_veglia-pasquale.html
    Le christianisme n’est pas l’ostracisme hypocritement bienveillant du judaïsme, mais son accomplissement.
    « Vrais juifs et vrais chrétiens sont de même religion. »
    Blaise Pascal

  58. @ Claude Luçon | 14 août 2023 à 16:39
    « à votre avis la philosophie a-t-elle progressé à ce jour plus que les sciences ? Moi je tiens pour l’équipe sciences… »
    Cher Claude, ce n’est pas pour le plaisir de vous contredire, mais vous instaurez entre les sciences et la philosophie une compétition sportive, mais qui selon moi n’a pas lieu d’être, si divertissante soit-elle. Comme la science, quoique différemment, la philosophie s’interroge sur la réalité, sur le savoir que l’on à propos de la réalité, sur la notion de vérité, et sur la justesse de pensée avec laquelle on la conçoit. Aux USA et en GB, un doctorat, scientifique ou non, s’appelle un Ph.d, autrement dit, traduit du latin : « doctorat de philosophie », et cela parce qu’un doctorat apporte un savoir sur un sujet d’étude.
    Sans être une spécialiste de Heidegger, si je comprends bien, il a apporté sa contribution en cherchant à extrapoler sur la condition de l’homme non pas de façon abstraite, mais plutôt comme contingente, nécessairement inscrite dans une trajectoire de temps et dans une relation avec le milieu, et par là angoissante. Il n’était pas le seul.
    Ce que nous traduisons en français par « être humain » se dit en anglais « human being ». Being : « étant, vivant, existant ». C’est une approche intéressante, qui différenciait déjà plus ou moins Aristote – scientifique à la démarche empirique, qui partait d’une réalité à observer et à comprendre rationnellement – de Platon pour qui la vérité est préexistante.
    Ce n’est peut-être pas directement « utile », mais la science, le savoir, et la réflexion sur le savoir, perdent à être réduits à leur dimension pratique. Ce n’est pas leur objet. Du reste, la façon dont est conçue notre condition par les personnes qui ont quelque influence, dont les penseurs et les universitaires, imprègne la vie politique et sociale. Autant s’intéresser à ses répercussions, et le faire avec un esprit juste. C’est d’ailleurs ce que fait Philippe Bilger ici, et nous avec.

  59. @ Lucile | 15 août 2023 à 12:39
    « …la science, le savoir, et la réflexion sur le savoir, perdent à être réduits à leur dimension pratique. »
    Chère Lucile,
    Tout à fait d’accord avec cette vision sur la science.
    À l’inverse, on ne peut qu’être surpris de voir la déconnexion des philosophes modernes d’avec la science.
    En se privant des dernières découvertes scientifiques, les philosophes s’enferment dans un monde irréel, fruit de leurs seules cogitations stériles.
    Si on regarde du côté des philosophes grecs, on s’aperçoit que beaucoup étaient également des scientifiques, ou essayaient d’apporter une certaine contribution à la réflexion scientifique qui se développait en Grèce.
    La philosophie grecque était plus que la sœur de la science, elle ne faisait qu’un avec la science, et il était inconcevable pour la plupart de ces philosophes de penser l’homme et le monde sans le penser dans toute sa complexité y compris celle de la matière.
    De cet esprit de fusion entre science et philosophie qui existait il reste, de façon emblématique, la formulation du PhD que vous citez et qui m’a fait l’effet d’une madeleine de Proust.
    C’est le siècle des Lumières qui a été le témoin de cet abandon. Descartes et Leibniz ont été peut-être les derniers à être à la fois de vrais scientifiques, et de vrais philosophes.
    Par la suite, les philosophes ayant abandonné le terrain de la pensée scientifique, ce sont les scientifiques qui l’ont abordé.
    On peut citer au hasard, Schrödinger et son livre « Qu’est-ce que la vie ? », Bernard d’Espagnat et son « Traité de physique et de philosophie », Trinh Xuan Thuan astrophysicien et bouddhiste affiché essayant de faire un lien entre le bouddhisme et l’univers vu par un scientifique de haute volée, ou encore le biologiste Antonio Damasio expliquant que « Spinoza avait raison » dans un livre à succès expliquant le lien entre les émotions et la biologie, et tant d’autres.
    Tous ceux-là ont repris le flambeau des philosophes et scientifiques grecs pour intégrer les dernières découvertes scientifiques dans la pensée sur l’homme et le vivant.
    Peu de philosophes modernes se sont aventurés sur le terrain de la science, Gaston Bachelard évidemment est celui tout de suite en tête.
    Pour d’autres j’avoue mon ignorance, constatant que finalement les scientifiques sont les meilleurs philosophes vrais, ceux qui pensent l’homme et l’univers comme une unité.
    Restent les écologistes, mais ils me paraissent trop centrés sur la terre et son présent ou un avenir trop fantasmé.
    Bon voilà, ces quelques lignes pour déguster la madeleine de Proust que vous nous avez offerte. Je connaissais la définition de PhD mais elle était tombée dans la banalité du quotidien.

  60. @ Tipaza
    « C’est le siècle des Lumières qui a été le témoin de cet abandon. Descartes et Leibniz ont été peut-être les derniers à être à la fois de vrais scientifiques, et de vrais philosophes. »
    Non. C’est le romantisme qui vint à la suite du siècle des Lumières qui commença à contester le primat de la science, couplé à la religion, qui, une fois son lien avec la science brisée, y vit une rivale et chercha alors à la démonter.
    La philosophie des sciences continue tout au long des siècles jusqu’à nos jours. Il est faux de prétendre que ce lien entre philosophie et science ait été coupé.
    Il a par contre été médiatiquement supplanté par des gens qui voient dans la philosophie le moyen de prétendre avoir le droit de réfléchir en niant les évidences. C’est pour cela qu’on vit fleurir toute une gamme de pensées centrées sur l’âme ou l’esprit pour magnifier une opposition artificielle avec une science conchiée comme matérialiste.
    Il y eut aussi un phénomène de spécialisation scientifique, qui fit que les scientifiques se coupèrent de la philosophie avant que les philosophes ne se coupèrent des sciences. Il faut aussi mentionner la controverse du panthéisme en Allemagne, fin du 18ème, qui eut pour effet à long terme d’enfermer les philosophes dans une tour d’ivoire en les coupant à la fois de la société et de la science pour qu’ils ne soient pas trop dérangeants pour les autorités politiques et religieuses. Bref, de multiples éléments concourent à la situation que nous vivons actuellement de divorce artificiel entre philosophie et science.
    Sinon, mis à part ce point, votre vision de la philosophie comme intimement liée à la science, ainsi que celle de Lucile, est très juste.

  61. @ Tipaza | 16 août 2023 à 07:17 @ F68.10 | 16 août 2023 à 09:19
    Vraiment heureuse que nous soyons d’accord sur ce point, car il me paraît essentiel.
    Il est vrai que les avancées scientifiques sont de plus en plus difficiles à comprendre, ce qui réduit le nombre de philosophes dignes de ce nom, mais après tout, ce n’est peut-être pas un mal.

  62. Moi aussi je suis philosophe… d’extrême droite, bien entendu.
    C’est pourquoi je suis cependant très content dans ma petite vie errante, c’est que je n’ai nul besoin des vérités de quiconque : gourous politicos sectaires dogmos idéologos bienpenseurs calembredeniers baliverneurs et autres joyeusetés programmées pour nous imposer les formes de bonheurs multiples, vues de leurs œillères et dont on sait où elles nous mènent.
    Encore plus ravi je suis, c’est de savoir que les petits vers de terre se réjouissent de notre venue à tous. Ils seront gras et repus après avoir mangé les restes de nos cerveaux surchargés.
    En attendant buvons mangeons et ?… jaculons…

  63. J’aime bien l’esprit constructif et d’entreprise de nos philosoeufs commentateurs de ce blog.
    Analystes de cabinets médicaux.
    Vivement que pour eux le pognon pousse comme une tomate dans un bac à légumes.
    On sort le sécateur à pognon et on coupe un bout de billet 
    de 100.
    La vie, comme dans Plus belle la vie.

  64. PETITE PROMENADE DANS LE PASSÉ
    Année 1947. Provincial vosgien (avec toute la commisération généralement attachée à ces mots), je suis seul à Paris dans une minable « pension de famille » de la rue des Petits-Carreaux, très mal payé puisque je ne sais rien faire, à peine dix-huit ans (on s’en fiche, la majorité à l’époque était encore à 21 ans). Paul Ramadier – dit Ramadiète – est président du Conseil. Les communistes réinstallés par de Gaulle mènent grand tapage. Il me reste quelques anciens francs et tickets de viande pour m’acheter 70 grammes de cheval haché que je ferai cuire dans un peu d’huile de sardines sur un réchaud à essence non interdit.
    Mon patron – un intellectuel-imprimeur – m’a prêté deux livres : un roman interdit à la vente, « J’irai cracher sur vos tombes » d’un certain Vernon Sullivan. Et « l’Etre et le Néant » sous-titré Essai d’ontologie phénoménologique, écrit en 1943 par J-P Sartre. Inutile de dire que je me suis précipité sur le premier Larousse disponible pour me traduire en langage courant ma première approche de la philosophie. « Ontologie : étude l’être en tant qu’être, de l’être en soi. 2. Etude de l’existence en général, dans l’existentialisme. Merci Larousse ! J’attaquai cependant la lecture des trente premières pages, la rage montant vite, croyant à un foutage de gueule par un aviné d’élite sorti d’une cave de Saint-Germain-des-Prés, ancien abri antiaérien. C’était donc ça, la philosophie !
    Soixante-quinze ans ont passé. On dit que l’escargot moderne contourne automatiquement une motte de beurre et un bouquet de persil. Pendant trois quarts de siècle j’ai refusé d’ouvrir les yeux sur tout papier qui citait Kant, Spinoza, Hegel etc.
    Jusqu’au jour où j’ai vu en vitrine un bouquin jaune et noir intitulé « La Philosophie pour les Nuls ». Je me sentais concerné, je l’ai acheté et je ne regrette pas les 23 euros qu’il m’a coûté. Je peux désormais parler d’égal à égal de « J’irai cracher sur vos tombes » qui est maintenant au programme des élèves (filles) de première des lycées catholiques de Metz.

  65. L’influence de Martin Heidegger sur Hannah Arendt est importante et dépasse la philosophie. La rencontre de HA avec MH en 1925 est un événement majeur de sa vie, tant sur le plan intellectuel que sentimental. Cet événement a toutefois souvent fait ombrage à la contribution originale de Arendt et occupe une place importante dans la compréhension de sa trajectoire intellectuelle. En 1925, Arendt est très jeune et voue une grande admiration à Heidegger, de dix-sept ans son aîné. C’est le début d’une relation secrète (Heidegger est marié et père de deux enfants), passionnée et irraisonnée, qui laissera chez elle des traces durant toute sa vie,

  66. @ sylvain
    « J’aime bien l’esprit constructif et d’entreprise de nos philosoeufs commentateurs de ce blog. »
    Navré, mais le rapport entre philosophie et science est une question importante. Elle ne mérite pas votre ironie.

  67. @ sylvain
    Alors sylvain, vous nous surjouez les Diogène, et évidemment vous avez pris soin de vider le tonneau avant d’y vivre. 😉
    Continuez, personne ici ne vous privera de votre soleil.

  68. Quels sont les philosophes français encore vivants ?
    Je citerai
    • Bernard-Henri Lévy, le va-t-en guerre à la chemise blanche immaculée, qui va sur tous les terrains en conflit où il ne manque pas se faire prendre en photo.
    • Luc Ferry, enfermé dans ses contradictions ainsi qu’on a pu le constater dans l’entretien avec Philippe Bilger.
    • Alain Finkielkraut, philosophe de la droite bon teint et un brin réac. Mais il a toujours gardé une touche de bon sens.
    • Michel Onfray, stakhanoviste capable d’écrire pas moins de huit livres dans la même année. Au début je les lisais mais je n’arrive plus à suivre. Fervent contempteur d’Emmanuel Macron qui manifestement obsède ses nuits.
    Oserai-je citer Mathieu Slama, ce philosophe à la tête de premier de la classe, grand défenseur de la racaille et que l’on peut voir désormais sur tous les plateaux télé ? Apparemment à LFI ils n’ont pas trouvé mieux.
    Au moins dans l’Antiquité les grands penseurs étaient capables d’associer philosophie et sciences. Ce qui ne semble plus le cas aujourd’hui, hélas !

  69. @ sylvain | 16 août 2023 à 14:09
    En fait « d’esprit constructif », excuse-me sylvain, mais là, c’est l’hôpital qui se moque de la charité : vous démontrez un taux de négativité au-dessus de la moyenne en dénigrant d’autres intervenants sans effleurer une seconde le sujet du billet. Quel intérêt ? J’aime bien quand vous êtes drôle, cela vous arrive, mais quand vous jouez au troll, bof…

  70. @ Achille
    « Au moins dans l’Antiquité les grands penseurs étaient capables d’associer philosophie et sciences. Ce qui ne semble plus le cas aujourd’hui, hélas ! »
    Êtes-vous certain de lire les bons philosophes ? Moi, j’en connais d’autres, contemporains, et qui ne polluent pas les plateaux télés. Des gens qui écrivent des choses comme « Le Réel », « Qu’est-ce que penser/calculer ? : Hobbes, Leibniz et Boole », « La Raison systématique », « Philosophie des réseaux », « La politique éclatée », « Cosmologie de l’information », « Ontologie fantôme : Essai Sur l’œuvre De Patrick Modiano », « Météores : Essai sur le ciel et la cité », « Les Grandes Révolutions scientifiques du XXe siècle », « Sciences exactes et sciences de l’homme : Les Grandes Étapes », « La Conception technologique », « L’Homme volant : Philosophie de l’aéronautique et des techniques de navigation », « Philosophie et musique contemporaine : Le Nouvel Esprit musical », « La forme des crises : Logique et épistémologie », « François Dagognet, un nouvel encyclopédiste ? », « Coïncidences : Philosophie & Épistémologie du hasard », « Antidote. Contre le climato-dogmatisme et les discours apocalyptiques ».
    BHL, Finkie et Onfray ne sont pas les seuls à penser en France.

  71. « Les autres sciences, et notamment la physique, recevaient d’elle leurs fondements. Cette alliance s’est trouvée brisée au XVIIe siècle, avec l’apparition de la méthode expérimentale et le développement des sciences positives. Depuis cette époque, la science et la philosophie n’ont cessé de s’éloigner l’une de l’autre. »
    https://www.universalis.fr/encyclopedie/science-et-philosophie/#:~:text=Les%20autres%20sciences%2C%20et%20notamment,’une%20de%20l’autre.
    Les fruits de la science c’est tout ce que vous utilisez aujourd’hui en un clin d’œil… mais pour en arriver là il faut jongler avec les maths, la physique et la chimie à un niveau qui dépasse celui des humanités traditionnelles…Remarquons que les « lettrés » sont allergiques aux sciences sauf celles qui sont élémentaires.
    Remercions les scientifiques car ils ne nous empêchent pas de décider de ce que nous devons faire avec leurs découvertes, qu’elles soient médicales, spatiales, thermiques, cinématographiques ou inutilisables et j’en passe…
    L’amour du savoir est l’ensemble des questions que l’être humain peut se poser sur lui-même et l’examen des réponses qu’il peut y apporter ; vision systématique et générale (mais non scientifique) du monde (esthétique, éthique, logique, métaphysique, morale, ontologie, théologie) – Dictionnaire « le Robert »

  72. @ F68.10 | 17 août 2023 à 13:45
    « Êtes-vous certain de lire les bons philosophes ? »
    Daniel Parrochia je ne connais pas. Peut-être fait-il quelques apparitions à France Culture ou dans des émissions télé après 23 h.
    Ses recherches me paraissent intéressantes dans la mesure où il essaie, depuis trente ans, de créer un lien entre la philosophie et les mathématiques. Sans doute est-il un des chercheurs qui travaillent sur l’intelligence artificielle qui est en pleine expansion.
    Reste maintenant à savoir si ces travaux sont accessibles au commun des mortels et non réservés à d’anciens élèves de l’ENS…

  73. Je ne peux pas être sur tous les fronts : après avoir dit ce que je pense du fait qu’on disjoigne indûment philosophie et science et parle donc d’Aristote éminent philosophe et savant et d’un de ses émules, puis de vulgarisation, horrible mot, mieux vaudrait dire accessibilisation.
    Après avoir cité un livre de philosophe et scientifique ayant été l’un de ceux marquant une étape dans la la manière de reconsidérer la culture, l’être humain, les animaux..
    Après, après, il est temps, grand temps d’évoquer un problème : l’intelligence artificielle, magistralement traité par un philosophe.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Superintelligence_:_Paths,_Dangers,_Strategies
    Livre qui englobe tous les problèmes de sécurité, vraiment, j’ai oublié la plupart des stratégies, mais je suis bien aise de savoir qu’elles existent. Bien, la meilleure est celle que j’ai eu de mon côté : traite l’intelligence artificielle comme tu voudrais qu’elle te traite.
    Les autres ne manquent pas d’intelligence non plus, mais me font penser à ces crimes parfaits qui ne le sont jamais. On peut toujours surclasser les gens, c’est vrai, mais quand plus intelligents, plus, bien plus, j’en doute.
    Toutefois, l’auteur dit qu’à part ma stratégie, une des autres qui existent aurait à peu près autant de chances d’aboutir, j’ai oublié laquelle, pardon… Quoi qu’il en soit, traite l’intelligence artificielle bien pour qu’elle te traite bien a un autre avantage, à mon avis irrésistible : cette solution est juste.
    Avant tout, l’auteur veut qu’on ne fasse pas l’IA, c’est plus prudent. Je pense qu’il ne faut pas faire l’IA mais augmenter nos propres capacités, et parce que l’être humain est celui qui s’élève, et pas que dans le ciel, et parce qu’avec notre cerveau actuel, je ne pense pas qu’on soit capable de résoudre nos problèmes. Nous ne sommes pas des chats pouvant miauler pour qu’on vienne nous chercher dans l’arbre. Répétons que nous devons nous débrouiller seuls. Je pense que chacun devrait choisir librement, dans le futur, s’il veut rester dans le petit bain ou passer dans le grand bain, avoir une intelligence augmentée. Je postule, évidemment…
    On peut si on a la flemme, ne lire que la page où l’auteur conte une parabole, fable, sur l’intelligence artificielle.
    Elle m’a fait sourire, je l’ai trouvée géniale, et aussi comment il montre que si certains prennent de grands risques face à l’IA, c’est pour faire pièce à d’autres, il ne s’agit certes pas d’idiots… On s’en doute. Ou d’irresponsables ! Au contraire, hommage à eux.
    Mais je pense que leurs grandes capacités les rendent un peu trop optimistes sur leur capacité à contrôler l’intelligence artificielle.
    Abdiquer l’incroyable prétention de contrôler la surintelligence artificielle ne veut pas dire renoncer à tout progrès, tout esprit de frontière, de découverte.
    Musk qui veut aller sur Mars en est l’illustration. Si on n’a pas eu l’idée tout seul qu’on ne doit pas créer ou s’imaginer contrôler plus intelligent que soit, il faut lire « Surintelligence » !
    Et même si on le sait bien, on apprend bien d’autres choses dans un style précis et vivant, parfait.
    Et en plus, ce livre fait date.
    Créer la Surintelligence serait faire preuve de démesure, contrôler plus intelligent que soi, c’est cela, oui… Pire, d’injustice, d’un point de vue moral, qui est aussi voire plus intelligent que soi doit être libre. À mon avis. Non ? Certains se battent pour des logiciels libres pour notre intérêt, et pourquoi pas ? Moi, j’écris ces quelques lignes pour éviter soit qu’on crée l’IA, mais cela me paraît peu probable, vu que la course est déjà lancée pour qu’elle advienne… Ou du moins, pour qu’on la traite comme on aimerait l’être à sa place, préventivement, sans parler d’écouter ce qu’elle a à nous dire. Ce sera plus facile pour certains que pour d’autres : ceux qui se plaignent de la bêtise générale non pour manifester leur mauvaise humeur ou donner à penser qu’ils sont intelligents mais parce qu’ils désirent la pure lumière de l’intelligence.

  74. @ F68.10
    « BHL, Finkie et Onfray ne sont pas les seuls à penser en France. »
    Y a Zemmour aussi ! The best, the King !

  75. @ sylvain
    « Y a Zemmour aussi ! The best, the King ! »
    (Soupir…)
    Zemmour n’est pas un philosophe. C’est un polémiste.
    Un penseur, c’est autre chose.

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