Pourquoi notre République parle-t-elle si volontiers de la morale en gros et la respecte-t-elle si peu au détail ?
Comment ne pas être étonné en effet par la multitude des dénonciations abstraites et par les transgressions concrètes qui viennent contredire le bloc éthique et vertueux dont le principe nous est quotidiennement asséné ?
Cette interrogation me semble centrale sauf à se satisfaire d’un hiatus qui met la pureté verbale et de façade d’un côté et le plaisir, les tentations, les accommodements de l’autre.
Je ne me moque pas mais le métier politique est devenu tellement un métier « de chien » que ceux qui en font profession ont besoin d’une soupape de sûreté, d’une oasis de liberté.
Présider, gouverner, dans notre monde, ne sont plus des activités, des responsabilités que le citoyen respecte et honore mais, au contraire, des obligations qui sont surveillées, des missions qui sont scrutées, des ascèses qui sont recommandées.
Quel homme de pouvoir pourrait, aujourd’hui, se dire gratifié par l’opinion publique, le peuple de gauche ?
Quant au peuple de droite, il demeure dans une attente impatiente mais lucide et, s’il est moins morose par certains côtés que l’autre, cela tient au fait qu’il est tout entier tendu vers l’avenir qui aura d’abord les couleurs de la primaire 2016 à ouvrir évidemment à la droite et au centre, faute de quoi le champ étriqué fera surgir un candidat étriqué.
Ce calvaire, certes parfois confortable et somptuaire, qu’est devenu de nos jours le privilège de diriger, d’administrer, de dominer et d’inspirer n’est pas seulement le propre de ce qui est consubstantiel au plus haut niveau de l’Etat. Il affecte les services publics et les entreprises. Au fond, on ne peut plus imposer tranquillement. En plus, il convient d’avoir des résultats. Il est nécessaire de démontrer à chaque instant ce qu’on vaut. C’est épuisant.
Le chômage qui continue à monter, des entreprises qui perdent de l’argent, de la compétence qui est exigée même pour les postes de ministres, des vies privées exemplaires, de l’allure sur tous les plans, l’écoute de citoyens qui non seulement ne vous suivent plus mais finissent par détester ce que vous représentez, l’incroyable scandale de constater que l’électorat résiste aux sermons sur la culture à politiser, la liberté d’expression à caporaliser et le FN à pourfendre, autant de servitudes, de handicaps et d’impuissances qui rendent insupportable le quotidien et exigent, pour survivre, un peu de débridement, de la souplesse dans la rectitude, de la désinvolture dans la gestion, de la toute-puissance d’autant plus jouissive qu’elle s’applique aux marges, souvent dans le dérisoire ou l’insignifiant. Mais il n’y a pas de petits contentements pour qui est soumis ailleurs à l’étau d’une existence sous contrôle médiatique et civique !
Karl Marx prétendait que la religion était l’opium du peuple, le coeur d’un monde sans coeur.
Il y a aussi un opium des pouvoirs. Ils ont besoin de consolation.
Le voyage purement ludique à Berlin – avec ses deux fils et aux frais de l’Etat – du Premier ministre qui a menti, scandaleusement couvert et approuvé par le président de la République qui lui-même a donc menti – on se serre les coudes et les intérêts se protègent -, les dérives de Mathieu Gallet et d’Agnès Saal, hier les affaires Cahuzac et Thévenoud, Stéphane Richard qu’Orange légitime à proportion même de ses mises en examen, Nicolas Sarkozy oubliant que maintenant il a à jouer le rôle du modeste, le CSA qui, lui aussi, a envie d’une pincée d’arbitraire et de partialité, tout ce qui prospère dans la périphérie des pouvoirs, tout ce qui gangrène les images des institutions et des services publics – tout cela, à des degrés divers, relève de la même tendance : on se détend dans l’illégitime, l’indécent ou le culte de soi parce que, pour l’essentiel, on n’en peut plus (Le Point.fr) !
On ment parce que la vérité, tout le temps, est devenue trop lourde à porter.
Les pouvoirs, sans ironie, doivent arracher de haute lutte de quoi se persuader encore qu’ils ont raison d’être ce qu’ils sont ou d’aspirer à le rester. Il n’est pas concevable qu’ils n’aient que des rançons à verser.
On appelle ces parenthèses entre l’exigence et la réalité, ces contradictions entre la vertu et son imparfaite incarnation, des transgressions.
Ce sont des décontractions.
L’opium des pouvoirs est de se laisser aller quand ils n’en peuvent plus. En étant sûrs de n’être questionnés sur rien.
Mais c’était hier.
J’ai toujours pensé que Karl Marx avait dû écouter des chants liturgiques orthodoxes pour trouver cette comparaison de la religion avec l’opium. Ca fait vraiment du bien à entendre, tout de suite on respire mieux (l’opium je ne sais pas, je n’ai jamais essayé).
Ca élève l’âme, pour employer une terminologie qui va avec, tandis que le pouvoir dilate l’ego.
Je comparerais plutôt les consolations du pouvoir à des excitants. J’imagine que la promesse renouvelée d’ivresse que procure le pouvoir est en elle-même une consolation à sa difficulté, même sans les petites indulgences vis-à-vis de soi-même auxquelles il donne droit aux yeux de ceux qui le détiennent. C’est le plaisir pulsionnel qu’il procure qui est à mon avis recherché d’abord, plutôt que les avantages matériels ; eux font partie des attributs, ils sont là comme des signes, certes jouissifs, que le détenteur de la puissance a des droits que les autres n’ont pas. Il viennent comme une espèce de renforcement qui confirme les puissants dans leur statut jamais totalement acquis, d’exceptionnalité.
« Je suis le Premier ministre, après tout, j’ai un avion à ma disposition, j’en fais ce que je veux. Vous qui êtes de l’autre côté de la barrière, vous n’allez tout de même pas être assez mesquins pour m’ennuyer avec ça. Ca vous exaspère, normal vous êtes les sans-grade, mais fermez-la, que ça vous plaise ou non, et vous les intellectuels, pensez comme moi ou bouclez-la ».
Pourquoi notre République parle-t-elle si volontiers de la morale en gros et la respecte-t-elle si peu au détail ?
Cher Monsieur Bilger, vous semblez découvrir l’eau chaude, mais votre République a cela dans ses gènes avec le mensonge, la brutalité, l’inversion des valeurs et parfois même le crime cynique, depuis ses origines…
Ah les malheureux ! Pourquoi pas des salles de shoot ?
Nous le savons tous et ce n’est pas nouveau, ce serait même en augmentation exponentielle, que le vrai pouvoir est détenu par la finance, laquelle indique et impose la voie aux politiques, donnant alors de la voix pour en obtenir en soutien, aidés en cela par celles (les voix) des médias zélés.
Le Falcon n’est certainement pas allé à vide, il faut donc diviser la dépense (l’investissement) relatif à ce déplacement par un certain nombre d’inconnu(e)s, à ce jour.
Il faut se « décontraster », l’avenir sera rose ou ne sera pas.
Beaucoup de bruit pour une maladresse. Oui Manuel Valls n’aurait pas dû aller voir la finale de l’UEFA en jet. C’est une maladresse parce qu’il était prévisible que ce déplacement serait exploité par ses adversaires, que de bons esprits écriraient des billets dans lesquels il serait mis dans le même sac que Cahuzac, Thévenoud, Stéphane Richard, Nicolas Sarkozy, dans un sinistre amalgame qui mélange l’inadmissible et le dérisoire et qui une fois de plus entonne l’air du tous pourris.
Un Premier ministre, même pour des déplacements privés, ne peut voyager comme tout le monde pour des raisons de sécurité et pour des raisons liées à sa charge. Joignable à tout moment il se déplace avec un minimum de logistique. L’avion est le moyen de transport le plus sûr, et prôner l’utilisation du train comme l’a fait F.Hollande au début de son mandat est une bêtise.
Soyons certes vigilants sur l’utilisation des deniers publics, mais ne tombons pas dans l’absurde qui rendrait toute vie privée, tout plaisir impossibles à ceux qui nous gouvernent par respect des contraintes de sécurité qui leur interdit de se déplacer comme le commun des mortels (que de reproches à l’égard de FH quand il a utilisé un scooter).
Qui aurait penser critiquer Charles de Gaulle lorsqu’il se rendait avec son épouse à Colombey en hélicoptère (oui même Charles de Gaulle avait besoin de se ressourcer) ou lorsqu’il a utilisé un avion du Groupe de Liaisons Aériennes Ministérielles (GLAM) pour aller passer un mois en Irlande après avoir démissionné de la présidence de la République ?
Alors sachons raison garder, dénonçons les vrais abus, les comportements malhonnêtes, mais pour le reste laissons-les vivre.
« …Le voyage purement ludique du Premier ministre à Berlin, aux frais de l’Etat, scandaleusement approuvé par le président de la République – on se serre les coudes et les intérêts se protègent. »
Hier un article sur cette affaire dans Le Monde version internet ; j’ai eu la curiosité de lire les commentaires des lecteurs et ô surprise (je suis un grand naïf), les trois quarts ne trouvaient rien à redire ou considéraient que c’était une péripétie sans intérêt. Quand on pense que les mêmes commentateurs du Monde sont scandalisés par les frasques du couple Balkany !
Mais j’oubliais, Valls se dit de gauche et les Balkany de droite, et comme on dit en matière religieuse : seule la foi compte, n’est-ce pas Marc GHINSBERG, pour qui on ne peut confondre une maladresse avec les vrais abus et comportements malhonnêtes.
Je vous signale que le général de Gaulle ne se rendait à Colombey en hélicoptère qu’exceptionnellement, les attentats de Pont-sur-Seine et du Petit-Clamart n’auraient pas pu avoir lieu dans ce cas. Rappeler que dès qu’il est arrivé à l’Elysée il faisait poser un compteur EDF dans son appartement, se faisait facturer tous ses repas d’ordre privé et reversait au Trésor Public son salaire de président de la République (considérant qu’avec sa retraite de général de Brigade et ses droits d’auteur il avait largement de quoi vivre) est certainement démagogique voire indécent pour vous !…
Bonjour Philippe,
« Le voyage purement ludique du Premier ministre à Berlin, aux frais de l’Etat, scandaleusement approuvé par le président de la République – on se serre les coudes et les intérêts se protègent -, les dérives de Mathieu Gallet et d’Agnès Saal, hier les affaires Cahuzac et Thévenoud, Stéphane Richard qu’Orange légitime à proportion même de ses mises en examen, Nicolas Sarkozy oubliant que maintenant il a à jouer le rôle du modeste, le CSA qui, lui aussi, a envie d’une pincée d’arbitraire et de partialité, tout ce qui prospère dans la périphérie des pouvoirs, tout ce qui gangrène les images des institutions et des services publics – tout cela, à des degrés divers, relève de la même tendance : on se détend dans l’illégitime, l’indécent ou le culte de soi parce que, pour l’essentiel, on n’en peut plus. »
Je pense que ce genre de comportement de la part de nos élus et hauts fonctionnaires a toujours existé, simplement nous ne le savions pas car les médias ne disposaient pas des mêmes moyens d’investigation qu’aujourd’hui et surtout se préoccupaient davantage de l’information digne d’intérêt plutôt que ces petits potins destinés à alimenter les conversations des commères de quartier.
Ce n’est pas tant le fait que Manuel Valls ait pris un Falcon privé pour aller voir un match de foot qui me désole. Il est Premier ministre et à ce titre il doit disposer des mesures de protections dévolues à sa fonction. C’est aussi un être humain qui a besoin de décompresser de temps en temps. On parle beaucoup de burn-out ces derniers temps et s’il est une fonction qui est sujette au stress je pense que celle de Premier ministre est en tête de liste.
Par contre la raison invoquée par François Hollande me désole. Dire que c’est Michel Platini qui avait invité Manuel Valls à assister à cette finale de la Coupe d’Europe pour justifier ce déplacement est vraiment la pire justification qu’on pouvait imaginer.
Comme le dit si bien un proverbe arabe : Si ce que tu as à dire est moins beau que le silence alors tais-toi !
Là manifestement, il a raté une occasion de se taire.
C’est Mitterrand qui a donné le ton. En matière de transgressions, il a réalisé de belles performances. Les deniers publics étaient au service de sa vie privée. Alors pourquoi s’embarrasser de scrupules ? Quant à considérer les hautes responsabilités comme un calvaire qui ouvrirait droit à des passe droits : la réponse est non. D’une part parce que rien ne les oblige à postuler pour ce type de fonction où une partie de la récompense se situe dans l’ego, d’autre part, être placé à de hautes fonctions implique un devoir d’exemplarité. Valls déçoit : il vocifère de la même manière que Sarko et il s’accorde des privilèges en transport, comme Sarko (mais pour Sarko, ce sont les adhérents UPM/LR qui règlent la note).
« Gouverner c’est épuisant…« , sans doute, mais gouverner cela a aussi un côté extrêmement grisant, sinon nous ne verrions pas tant d’empressement à vouloir ces places au soleil où narcissisme rime avec épicurisme.
Les socialistes ont mis le doigt sur les dépenses d’un Sarkozy qui voulait gouverner à l’américaine, ils ont le retour de bâton puisqu’ils n’ont fait qu’envier cette gouvernance sans complexe. Eux les vertueux, les normaux, les proches du peuple, bref, les parfaits se retrouvent jugés lorsqu’ils abusent de leur fonction et il faudrait les plaindre ?
Et pourtant qu’on le veuille ou non, les médias en général ferment plus volontiers les yeux devant ce parterre de parfaits bien-pensants que devant l’ancienne équipe au pouvoir.
C’est donc bien qu’une certaine désinvolture de la part de ces gens pressés, épuisés, qui voudraient se détendre en utilisant les deniers de l’Etat pour leurs besoins personnels, commence à irriter les Français, eux-mêmes épuisés par une crise sociale, financière et sociétale qui n’en finit pas. Une crise qui semble bel et bien amplifiée par une équipe inefficace.
En effet, même si ces politiques se prennent pour Dieu le père, les Français ne sont pas des anges de compréhension, d’admiration qui pardonneraient tout parce que ce seraient eux, des idoles, des icônes intouchables.
Personne ne demande d’ailleurs que ces ministres et élus de toutes sortes ne prennent jamais de vacances pour avoir l’air de travailler à notre bien-être sans relâche. C’est déjà une première imposture d’autant qu’il n’y a pas de résultats. Communication et poudre aux yeux.
Ensuite et particulièrement depuis trois ans, on (nos dirigeants) demande des efforts aux Français comme jamais, revenus figés, impôts et taxes étouffants pour ceux qui ont la chance d’avoir un travail ou d’être retraités, sans parler des chômeurs. Et pour couronner le tout, régulièrement ces belles âmes nous rappellent que les caisses sont vides pour la santé, les retraites, le chômage, le social… Comme une sorte de culpabilisation permanente, tandis qu’ils profitent eux-mêmes des caisses vides sans complexe aucun.
Parallèlement, les dépenses somptuaires par ces mêmes gouvernants se démultiplient. Régulièrement il est tout simple de constater, sans même que des journalistes le rapportent, que ces personnes pourtant réputées normales dépensent l’argent difficilement gagné par des contribuables excédés et tout aussi épuisés que les politiques par une pression de plus en plus forte en milieu professionnel.
Que le Président, pour redorer son blason, terni dès le départ par tant de manquements, traverse la planète pour aller commémorer ou rendre hommage c’est déjà insupportable (sans parler non plus de déplacements allant à l’inverse de ses préconisations écologiques), on peut encore les lier au prestige de la fonction. Soit. Par contre, cela devient problématique lorsqu’il s’agit du côté personnel et privé de la vie de ces représentants du peuple.
Nous avons déjà mal compris les déplacements à Tulle sur le budget de l’Etat pour aller voter, la garde rapprochée des concubines, les dîners hebdomadaires entre amis à l’Elysée, les cinq cars de CRS devant la résidence de La Lanterne. Le récent scandale des 40.000 € de taxi d’une haut fonctionnaire est venu en rajouter une couche, mais il y a aussi les déplacements en hélico d’une ministre pour aller voir son fils en prison, les notes exorbitantes, impayées, de restaurant d’un ancien ministre, et ce déplacement de M. Valls pour aller voir un match… et ce qu’on ignore.
Comment expliquer à celui qui gagne 1000 € par mois, qui ne peut s’offrir parfois une place au stade, que le Premier ministre utilise le Glam pour voir son équipe favorite ? Comment expliquer à celui épuisé par le métro, qu’une femme, fonctionnaire, puisse dépenser en taxi 40.000 €, montant qu’ils mettront peut-être près de quatre ans à gagner ? Comment expliquer à des petits retraités du commerce ou de l’agriculture, par exemple, qui ont travaillé dur pendant quarante ans que leurs élus, après avoir liquidé leur retraite déjà bien cossue, y ajoutent leurs indemnités bien grasses d’élus et qu’ils continuent à profiter pour eux, leurs familles, leurs maîtresses, leurs enfants et leur entourage au sens large des avantages liés à cette fonction pour leur besoins personnels ?
Ces mêmes élus qui nous bassinent avec le mythe de la Révolution Française et donc de l’abolition des privilèges.
Ils seraient fatigués, épuisés ? Alors, qu’ils prennent des vacances à leurs frais. Si encore cet épuisement qu’on pourrait mettre à leur crédit servait à quelque chose pour remettre la France sur les rails, nous leur pardonnerions leurs dérives mais là, non et non, qu’ils cessent de se croire si indispensables qu’ils aient besoin de mêler les services de l’Etat pour leur vie privée au prétexte qu’ils doivent aller vite, revenir vite pour s’occuper de ces pauvres Français. Qu’ils arrêtent surtout de nous prendre pour des imbéciles.
@Marc Ghinsberg
Vous avez raison, c’est un détail. Mais tout de même, c’est flatteur pour Manuel Valls de le comparer au général de Gaulle en fin de carrière.
@fugace
Non, l’avion n’est pas parti à vide. Aux dernières nouvelles, Manuel Valls a emmené ses deux fils avec lui.
Une rapide recherche sur Internet m’a retourné le lien suivant d’un article de L’Express datant du 2 novembre… 2000 :
http://www.lexpress.fr/informations/matignon-on-s-y-fait-vite_640245.html
Comme quoi rien ne change à Matignon ! Qui, d’une certaine manière, fait perdre le sens des réalités et surtout de la modestie.
@Marc Ghinsberg
L’avion est le moyen de transport le plus sûr, et prôner l’utilisation du train comme l’a fait F.Hollande au début de son mandat est une bêtise.
Surtout dans les conditions selon lesquelles ces voyages normaux se font, dans des trains dont la voiture véhiculant l’auguste personnage et celles la jouxtant sont truffées de gorilles camouflés avec plus ou moins de succès en voyageurs normaux, un train balayeur anti-mines ou attentats ouvrant la voie, les hôpitaux situés le long du trajet ayant été mis en alerte afin que les équipes chirurgicales soient prêtes à sauver cette vie qui est aussi chère au cœur du contribuable qu’à son portefeuille au cas ou des individus réfractaires à son apparente bonhomie et ingrats envers son immense sollicitude envers les Français avec ou sans dents chercheraient à lui faire des misères.
Quand je me rappelle les torrents de boue socialistes pendant cinq ans sur un homme qui a eu la faiblesse d’accepter une invitation dans une brasserie chic (avec de l’argent privé) pour son élection… et le silence socialiste sur le Falcon du 6 mai au soir plus tous les abus de biens sociaux actuels de ce gouvernement, vomir de dégoût quoi de plus naturel ?
@Marc GHINSBERG
Tout à fait en phase avec les propos de votre billet. Il faut savoir raison garder. S’agissant comme l’écrit notre hôte de la multitude de dénonciations abstraites ce n’est que la conséquence d’une fracture de plus en plus béante entre le peuple et ses élus. La confiance n’existe plus, tout est mis en doute et de plus en plus « d’administrés » ne croient plus en rien car se sont eux qui au final paient l’addition des dysfonctionnements de gouvernance au sens large, qui ne répondent plus du tout à leurs attentes. C’est le triste bilan d’une gestion politique qui se contente de faire des coups de communication au détriment de la mise en œuvre de véritables mesures tendant à remettre la situation sur de bons rails. Ils se préoccupent d’abord de leurs prébendes et pour le reste ils prient pour qu’il fasse beau demain.
@Trekker
Je vous signale que le général de Gaulle ne se rendait à Colombey en hélicoptère qu’exceptionnellement, les attentats de Pont-sur-Seine et du Petit-Clamart n’auraient pas pu avoir lieu dans ce cas. Rappeler que dès qu’il est arrivé à l’Elysée il faisait poser un compteur EDF dans son appartement, se faisait facturer tous ses repas d’ordre privé (…)
Et un « président de la République » de la Troisième – je ne sais plus lequel – allait lui-même acheter au guichet un billet de chemin de fer pour sa femme quand cette dernière devait l’accompagner dans un voyage officiel en province…
Autres temps, autres mœurs.
@ Parigoth | 09 juin 2015 à 17:23
J’ai entendu dire qu’il allait prochainement inaugurer les nouvelles rames Bombardier :
http://www.loutan.net/olivier/wp-content/images/2009/10/train-blinde-polonais-Danuta-Pociag-Pancerny-11-PP-nr-11-01d.jpg
@Marc GHINSBERG
Votre mansuétude est touchante… j’en suis tout retourné ! Cette prise de position met à bas, et bien bas, votre superbe habituelle lorsqu’il s’agit de pourfendre vos adversaires (appelons-les comme ça).
Que je sache, par exemple, le « Fouquet’s » tant conspué n’a pas été payé par le Trésor Public…
Et vous appelez ça une « maladresse ». Ô le vilain ! Qu’on ne l’y reprenne plus les doigts pleins de confiture le sale garnement ! C’est tellement ridicule que même Michel Platini a cru bon de voler au secours de Monsieur Valls pour lui fournir un alibi (l’invitation…) après que le président de la République lui-même y est allé de son pitoyable refrain. C’est bien la première fois que j’entends parler d’un Premier ministre qui se rend nuitamment à une réunion de la « plus haute importance » n’en doutons pas, accompagné de ses enfants ! Aurait-ce été le cas si la finale avait opposé le Dynamo de Kiev à la Juventus de Turin ? Comme l’exprime si bien Madame Malika Sorel : « pour que quelqu’un partage le destin d’un autre peuple, il faut qu’il soit émancipé de ses propres origines ». Je suis assez d’accord avec cela, mais je suis un affreux individu.
@Trekker
« Je vous signale que le général de Gaulle ne se rendait à Colombey en hélicoptère qu’exceptionnellement, les attentats de Pont-sur-Seine et du Petit-Clamart n’auraient pas pu avoir lieu dans ce cas. »
Point d’histoire : « Le 22 août 1962, aux environs de 19h30, deux Citroën DS 19 banalisées et escortées de deux motards quittent le palais de l’Élysée pour emmener le Général et son épouse à la base aérienne de Villacoublay, où ils doivent prendre un avion du GLAM à destination de Saint-Dizier pour rallier ensuite Colombey-les-Deux-Églises »(Wikipédia).
17 000 euros l’après-midi ça fait tache, surtout lorsque paraît un rapport indiquant qu’en France des enfants sont trop pauvres et mal protégés.
Et le prochain président, prions pour qu’il soit vieux, il nous coûtera moins cher après.
« Gouverner c’est épuisant… » certes, et alors ? Travailler, produire, afficher mensuellement les comptes d’exploitation, se battre, lutter pour améliorer la perception de son entreprise, faire beau et efficace pour conserver l’estime des clients, l’estime des comptes, à mon avis ce n’est pas une sinécure, je vous le dis, on se bat moins que pour prendre la place de député ou de ministre.
Métier de « chien », pensez-vous que les métiers de la production sont des sinécures, aller au fer, se coltiner des pénalités éventuelles, et au bout si le résultat n’est pas bon, rassurez-vous braves gens on va vous couper la tête sans état d’âme, et ce sans attendre la fin du quinquennat.
Alors des comptes à rendre, heureusement que cela existe aussi pour les élus. C’était régulièrement comme dans tous les groupes, et je ne voyageais pas en Falcon.
Il faut arrêter de croire que c’est le bagne pour les politiques. J’avais écrit que j’aurais dû coller des affiches pour mon avenir, j’aurais fait politique, c’est pas mal, ils se battent pour savoir qui va prendre la place de qui, les ors les dorures et surtout ne pas déroger à l’entre-soi ; les mêmes reproduisent les mêmes et l’endogamie politique ne s’est jamais aussi bien portée. En fait je n’aurais eu aucune chance, je n’appartiens pas au sérail, je ne dois pas être le seul.
Regardez du côté de Lille la férocité pour l’élection du responsable de fédération, dès que vous sortez des clous, on vous chasse.
Les derniers articles sur la baronnie de L. Fabius, ils ont bien trop peur de perdre un emploi politique réservé, quadrillé, pourvu que rien ne change et que cela dure et perdure.
Citoyens on nous fait croire que nous avons la mainmise sur nos destins, c’est faux ! FH et son discours du Bourget qu’en reste-t-il ?
Pour en finir et pour l’anecdote, de Gaulle depuis Londres prenait bien soin de séparer les notes de frais de nettoyage de ses costumes militaires, de sa garde-robe privée : aujourd’hui on se paye des taxis et des carré Hermès sans vergogne et on dit que c’est pour les autres, à votre santé !
Au-delà de l’usage que l’on peut considérer comme abusif des moyens aériens de l’État puisque le voyage du Premier ministre revêtait, quoi qu’il en dise, un caractère privé souligné par le fait qu’il avait emmené ses enfants pour assister à un match de football du club de Barcelone emblématique de sa région d’origine, il est un point que je n’ai vu soulevé par aucun commentateur.
L’exécutif est en effet chargé d’assurer en toutes circonstances la continuité de l’État. C’est pour cela qu’il a toujours et traditionnellement été imposé qu’en l’absence du président de la République, le Premier ministre reste sur le territoire métropolitain. En l’espèce, le président de la République se trouvait en Allemagne au titre du G7. La tradition républicaine aurait donc impliqué que Monsieur Valls restât en France et, comme tout citoyen français, qu’il regardât le match à la télévision et non depuis une loge présidentielle d’un stade berlinois…
Certes on ne craint plus de coup d’État et a priori Monsieur Hollande risquait peu sa vie en Bavière. Mais il est vrai que Monsieur Chirac avait déjà écorné ce principe pendant la cohabitation avec Monsieur Jospin qui l’accompagnait systématiquement à Bruxelles dans tous les conseils européens où la France étaient représentée par le président de la République ET le Premier ministre ! Mais quand on sait l’engagement des troupes françaises à l’étranger ou les événements qui continuent en Ukraine, était-il institutionnellement prudent que nos deux principaux responsables de l’exécutif soient simultanément absents du territoire français ?
Ce qui est étonnant dans cette affaire, c’est la communication qui suit et le déni de réalité.
On va finir par nous faire croire que nous avons eu une hallucination et que M.Valls n’est jamais allé jusqu’à Berlin.
Je trouve très étonnante cette façon de gouverner, cette façon de passer en force en croyant faire preuve d’autorité.
Comme Anne Hidalgo qui informe par l’intermédiaire de BFMTV qu’elle a signé les permis de construire pour l’agrandissement de Roland-Garros, faisant fi des oppositions à ce projet et des procédures judiciaires en cours. On se demande si c’est du bluff ou si c’est une réelle volonté de nuire aux opposants de ce projet, un caprice de ploucs parvenus que l’on a vus aux premières loges à Roland-Garros (Valls, Belkacem, Hidalgo) pour un tournoi de ploucs, pour lequel on sacrifie les serres d’Auteuil.
Un déni de démocratie.
@ Trekker | 09 juin 2015 à 15:32
Comparer les Balkany qui déclarent moins de revenus que ce qu’ils payent de domestiques et possèdent des palaces cachés derrière des montages offshore à la petite escapade de notre Premier ministre pour voir la finale du Barça… C’est vous qui perdez toute mesure.
Un dirigeant doit pouvoir décompresser un peu, et pour des questions de sécurité il n’a pas tellement d’autres moyens que ceux qu’a utilisés Valls. Cette polémique est ridicule, autant que l’était celle de Sarkozy et son voyage au Mexique.
Que devraient faire nos dirigeants pour faire plaisir à tout le monde ?
Cesser tout loisir, toute distraction ? Ou payer l’avion ainsi que le personnel de sécurité avec leurs deniers ? Pour cela il faudrait les payer à millions !
Valls pourrait, symboliquement, se faire retirer de son traitement comme un avantage le prix d’un avion de ligne pour lui et sa famille, mais ça commencerait à introduire le concept de frais fictifs…
On lui facturerait les avantages et tous les désavantages de la fonction, eux, ne seraient pas comptabilisés ? Ou bien on va lui installer une pointeuse pour ses heures sup ?
Pffff… Si la victoire du Barça pouvait lui faire perdre la loose contre le chômage, on aurait rentabilisé le voyage.
@ Michelle D-LEROY à 16:45
« Une crise qui semble bel et bien amplifiée par une équipe inefficace »
Vous avez trouvé le clivage entre ceux qui comprennent / justifient / excusent la détente prise en famille par le Premier ministre – ce sont ceux qui jugent son action efficace – et ceux qui désapprouvent / critiquent / condamnent – ce sont ceux qui jugent son action inefficace. Avoir un supporter du Barça à Matignon est « un problème pour la France » ? Oui, pour ceux qui trouvent que ce Premier ministre est mauvais pour leur pays, et sont las de ses discours inopportuns.
Pour ces politicards de tocards et pour certains députés élus, la prise de pouvoir, c’est pouvoir se servir copieusement et profiter au maximum sur le dos de ces crétins de contribuables mis à la diète pour longtemps.
Deux ans encore à les supporter, dur dur.
Ils oublient tous autant qu’ils sont, au PS comme à UMP/LR, que le pouvoir nous reviendra aux urnes de 2017. A nous, les électeurs, d’être très vigilants. Celui qui trop promet la lune, est à jeter à la poubelle.
« Les têtes de gondole » des partis politiques n’en font plus justement.
L’opprobre tombe sur le petit conseiller régional, le député marathonien qui se tape des longues nuits de commissions (là où il n’y a pas LCP ou France 3).
Le vrai politique on ne le voit pas. Il a autre chose à faire. Il boulotte.
Les têtes de gondole ne nous font plus gondoler, elles vivent dans la peur. Je suis bien d’accord.
Ach… le souvenir de Raf, lors de la première « université d’été » des jeunes Giscardiens à Montpellier, flamboyant imitateur de ses collègues de droite ET de gauche…
Alors à qui la faute si nos politiques vivent retranchés Philippe ?
A nous la faute !
Nous sommes demandeurs de ces incidents, nous sommes shootés au buzz « politico-malheureux ».
Sans toutes ces « fautes politiques », pas de commentaires, pas de billets, de plateaux de i-Télé et BFMTV 24h sur 24 h, pas de machine à fabriquer du vent !
Rendez-vous compte, ils nous faudrait parler programme, contenus, lois.
Alors qu’il est si simple de s’envoyer des mois durant du « Fouquet’s » contre Berlin à la tête…
Cahuzac contre Woerth (tiens, l’un des deux a eu un procès de cinq ans, l’autre pas. On s’en fiche, il est cramé politiquement).
Najat contre Belkacem…
Et cela n’en finit pas.
Et nous sommes bien contents.
Nous pouvons ainsi venir ici jouer le dur, le philosophe, le comique troupier…
Une vie de rêve quoi.
Merci Philippe pour la tribune.
(Je ne dis pas cela pour apaiser votre courroux)
Les socialistes peuvent se permettre ce qu’ils veulent car ils savent qu’à ce rythme, Hollande sera réélu en 2017. On sent l’opinion tourner, se rediriger en quittant les espoirs de la droite.
Entre nous, entre Juppé et Sarkozy, qui voit une raison de s’enthousiasmer ? Qui peut imaginer Bayrou face à Poutine ?
Tiens, c’est une idée, Poutine candidat, il fait un tabac, 60 % au premier tour.
Les mesquineries financières n’ont pas d’importance, elles sont dans le casier étiqueté « mépris ».
@adamastor
Je persiste, complète et signe.
Je persiste à dire que cette affaire de cornecul est une maladresse.
Je complète mon premier commentaire en disant que les prétextes pour justifier cet aller-retour sont ridicules. Manuel Valls est allé voir la finale parce qu’il en avait envie.
Je pense qu’il n’aurait pas dû, car c’est donner une trop belle occasion à ses adversaires de jouer les défenseurs de la vertu. Je considère que c’est une erreur politique, pas une faute morale. Rien à voir avec Cahuzac ou Balkany.
Je ne blâme pas davantage Nicolas Sarkozy d’avoir fait Paris-Le Havre en avion.
Une fois encore l’avion est le moyen le plus sûr pour se déplacer pour des personnalités exposées.
@Robert
Allons, allons, un coup de Falcon et l’un des deux serait vite là… pourquoi faire ? Ça on peut se le demander.
Si la boulette de Manuel Valls n’est en rien comparable aux frasques autrement plus coûteuses de N. Sarkozy, il demeure que dans notre pays à la fois latin et centralisé, la tentation oligarchique est prégnante. La République s’est confortablement installée dans les manières de l’Ancien Régime et il suffit de consulter les organigrammes gouvernementaux pour comprendre qu’une aristocratie politique a pris le pouvoir et ses bénéfices pour ne le céder qu’au cimetière. Pire, ce sont désormais des couples qui se partagent les postes, qui ministre, qui directeur de cabinet : le mariage, comme à la cour de Louis XIV, devient un moyen d’accéder au pouvoir en s’aidant l’un l’autre et de s’y maintenir.
Au delà du clivage gauche-droite, ce sont bien nos institutions et leurs pratiques qui invitent à ces comportements de petits marquis. Le renouvellement des élites politiques ne peut s’effectuer et il apparaît presque normal que la politique soit devenue un métier, contresens démocratique.
Notre centralisation d’abord favorise l’entre-soi et le partage de pratiques communes vite acceptées par les nouveaux entrants. Paris, ses salons, ses restaurants agissent comme une cour versaillaise éparpillée en quelques lieux connus où l’on se retrouve immanquablement. Chaque studio de télévision ou de radio dispose, à son alentour, d’une brasserie, et d’une seule, dédiée à cette convivialité protégée du commun. Les codes du pouvoir se transmettent ainsi, d’une table à l’autre et, au moment du café, le jeune Rastignac se fera présenter par son mentor à toutes les relations utiles à sa progression, loin, très loin du suffrage universel, lequel n’est plus convoqué que pour entériner les choix effectués au Zebra Square ou au Père Claude.
La longévité politique ensuite qui se présente comme une vertu alors qu’elle est une anomalie démocratique. Tel se vante d’être élu depuis trente ans alors qu’il s’agit du pire constat de déficit démocratique qu’il se puisse faire. Si le cumul des mandats a été heureusement restreint, il n’a pas été purement et simplement supprimé. Comme s’il était incongru de n’exercer qu’un seul mandat fût-il celui de conseiller municipal. Il semble exclu de limiter le nombre de mandats successifs alors que cette simple mesure favoriserait le renouvellement et limiterait la tentation de s’installer dans les mauvaises habitudes d’un pouvoir trop longtemps exercé.
L’histoire des sociétés humaines montre que le pouvoir a toujours été un moyen de s’enrichir, de profiter d’avantages matériels et de privilèges : c’est la nature du pouvoir. Il faut bien de l’abnégation pour qu’une société politique renonce à ses fiefs et, à moins qu’un peuple irrité ne prenne une Bastille, on ne change pas une équipe qui gagne… ou qui perd. Les sociétés nordiques ont progressé là-dessus, par tradition et par exigence démocratique. Lorsqu’on y perd une élection, on quitte la vie politique. En France, non, c’est un métier pour la vie et le peuple est prié de se déterminer sur une liste préétablie de professionnels patentés.
Il n’y a donc aucun progrès à attendre dans le cadre de nos institutions et le jeune idéaliste se fera vite corrompre par l’exaltation de gravir un jour, fût-il lointain, le perron de l’Élysée. Il n’y a pas d’exemples du contraire.
Moment dramatique de télévision où Apolline de Malherbe nous explique que ce n’est pas une faute mais une bourde et que si ce n’est qu’une bourde c’est que ce n’est pas une faute tout en étant une bourde sans pour autant être une faute.
http://www.bfmtv.com/politique/a-berlin-manuel-valls-etait-accompagne-de-deux-de-ses-enfants-893334.html
Quoi de plus normal qu’un représentant de l’Etat français, fût-il un des plus hauts, assiste à la finale de la coupe d’Europe, de plus avec ses enfants qui trouveront là l’occasion de partager avec le trop souvent absent un moment de plaisir et de joie ? Le pire est qu’ils prennent la peine de justifier ce qui n’est qu’aliment de blog – ah ! la belle blague – et raison de scandale, offrant aux aigris de passer leurs nerfs dans des analyses, aussi brillantes soient-elles, qui ne sont encore et toujours qu’une occasion de plus de déchaîner la machine à produire un émissaire, une vilaine bête à corne, la sacrée tête de bouc ! Ainsi, détournant le peuple de l’essentiel, notre premier des ministres pourra continuer son œuvre, étant certain qu’une myriade de cerveaux brillants ne s’occuperont que de ce qu’il fait le samedi soir.
Monsieur Bilger,
Sans doute n’avez-vous même pas le sentiment de l’hyperbole, de la baudruche dans votre discours quand vous insérez dans votre billet « l’incroyable scandale de constater que l’électorat résiste aux sermons sur la culture à politiser, la liberté d’expression à caporaliser et le FN à pourfendre ». Et pourquoi ne pas invoquer le retour des juridictions d’exception ou du délit d’opinion ?
Un point pour vous : Manuel Valls aurait dû rester chez lui et regarder le match à la télé. Mais, s’il avait le désir de s’y rendre, au surplus accompagné de ses fils, suprême désinvolture, quelle solution lui eussiez-vous recommandée ? L’avion de ligne, le train ou la voiture (avec quels collaborateurs à ses côtés afin de ne pas transformer ces heures de voyage en énergie inemployée ?), avec quels moyens de sûreté inévitablement dédiés à la protection en vigueur du Premier ministre ? Vous pensez vraiment que le coût en eût été amoindri ?
La futilité de votre propos vaut bien la futilité de la décision de Manuel Valls.
Quant au peuple de droite, que vous préférez voir « dans une attente impatiente mais lucide » (ah, bon) et, « moins morose par certains côtés que l’autre », « tout entier tendu vers l’avenir » (re-ah, bon), le costume que vous lui taillez lui va comme le costume de Fernand Raynaud dans son sketch, souvenez-vous : « y’a comme un défaut ».
Vos obsessions vous perdent, Monsieur Bilger. Que NVB accorde des interviews à GQ ou que Manuel Valls se rende à Berlin « dans un avion de la République » ne me semblent pas si essentiels à la survie de notre pays qu’ils vous fassent à ce point mettre en péril votre santé.
Etonnante erreur de jugement de la part d’individus qui devraient mieux sentir l’opinion… S’il en est ainsi pour les petites choses, qu’en est-il pour les grandes ?
Personne n’a l’air surpris qu’il soit allé encourager un club étranger… Ni qu’il se détende à une sorte de jeu du cirque. Je dois vieillir…
Il n’est pas interdit de penser que c’est parce que Valls use une bonne partie de sa salive à nommer ce qu’il ne faut pas lire, à dire ce qu’il faut pas penser, à stigmatiser (eh oui je l’ai écrit moi aussi !!) tel ou tel intellectuel affranchi du joug socialisant qu’il se prend un bon retour de manivelle dans les dents !
Valls ne peut passer sa vie à éructer des discours dégoulinants de bien-pensance sans qu’un jour quelqu’un l’attrape par le bas du pantalon (image figurée !) pour lui dire que ses actes ne collent pas à son verbe…
Philippe Bilger nous parle de transgressions. Pour ma part j’ai souvent observé que le cercle des conseillers ou plutôt des courtisans ne décourageait pas ce type de comportement adopté par Valls et bien d’autres encore.
Enfin il y a énormément de plaisir à décider de voyager (voir le séjour assez longuet de S.Royal aux USA) sans entraves, à déjeuner dans les meilleurs tables, à profiter des arts et des spectacles tous les soirs si l’on veut, sans bourse délier… Belle compensation en vérité à tous les inconvénients du pouvoir !!
C’est avoir perdu le sens des réalités et des proportions que d’écrire avec sérieux un tel billet. Un métier de chien ? Vous ferez peut-être verser quelques larmes du triangle d’or parisien aux allées germanopratines, mais ailleurs ? Je n’ai pas souvenir d’un billet sur les chômeurs qui se sont immolés en France, ni d’un peu de compassion pour les 20.000 compatriotes que la crise précipite chaque année au cimetière (étude de l’Inserm), ni pour les dix millions de Français dont la vie n’est jamais abordée qu’à travers de l’abstraction du seuil de pauvreté.
Faut-il rappeler que Valls, alors qu’un journaliste lui demandait de commenter la persistante montée du chômage, s’était agacé : « Je suis en campagne. Je ne fais pas deux choses à la fois. Il faut vous y habituer. » On ne peut pas être à Berlin et à Paris, ni au four et au moulin. Alors qu’il était question de déplacer Pôle emploi en périphérie de la ville de Luçon, un élu de Vendée a lâché : « Les chômeurs peuvent marcher, ils n’ont que ça à faire ». Wauquiez, alors ministre en exercice, vitupérait que « le cancer de la société, c’est l’assistanat ». Vous voyez, M. Bilger, nos politiciens ignorent le respect bien plus que d’autres.
Vous oubliez dans votre billet que les invisibles, ces gens qui ne s’amusent pas, ces gens qui comptent leurs sous, ces gens qui ne peuvent pas décompresser au frais de l’Etat, ces gens-là mettront les extrémistes au pouvoir. Le chômage est la priorité après toutes les autres, et ceux qui décompressent à Berlin sont des inconscients.
@ Jean le Cauchois
M. Valls est d’abord un donneur de leçons tonitruant. Il nous lasse avec ses aboiements, d’autant qu’il n’admet aucune remarque du peuple, c’est bien pourquoi hier soir je l’ai vu encenser la réforme des programmes scolaires.
Il se prend pour l’invincible Armada, mais pour cela il lui faudrait nous montrer des réussites plus probantes.
@Jean-Dominique Reffait | 10 juin 2015 à 02:04
Excellente description du petit microcosme politique français. J’en partage chaque mot.
« Il n’y a donc aucun progrès à attendre dans le cadre de nos institutions et le jeune idéaliste se fera vite corrompre par l’exaltation de gravir un jour, fût-il lointain, le perron de l’Élysée. Il n’y a pas d’exemples du contraire. » (JDR)
Jean-Dominique, je suis inquiet devant votre « évolution »… on vous sent revenu de tout et je finis par me demander si l’illuminé du sérail*, j’ai nommé le déchristianisateur des masses, n’aurait pas approché la vérité en vous classant à droite !
* caricature du fou qui, dans « Le Lotus bleu », clame : « Lao-Tseu l’a dit : « Il faut trouver la voie ! » Moi je l’ai trouvée. Il faut donc que vous la trouviez aussi… Je vais d’abord vous couper la tête. Ensuite, vous trouverez la vérité ! »
Notre siècle ne favorise pas une éducation à l’absence de compromis avec sa conscience.
Il fut un temps où la journée d’école primaire commençait par la leçon de morale dispensée par un instituteur respecté et respectable qui s’adressait à ses jeunes élèves avec respect. L’instituteur de l’école laïque veillait à ce que ceux qui étaient inscrits au catéchisme y soient présents et respectueux.
Je ne me souviens pas que mes parents « de droite » aient eu un jour à contester l’une des « valeurs » venant de l’école publique.
Aujourd’hui, la compromission commence tôt tant l’obligation de supporter l’irrespect est devenue la base de l’éducation nationale.
Partant, c’est la notion d’honneur qui est anéantie dans l’oeuf, et celle de l’honnêteté prend la suite.
C’est ainsi que l’arrivisme a supplanté le mérite, et que les pègres ont supplanté les élites.
Or, la pègre préfère le foot à la méditation, au recueillement, et à la prière, parce que la distraction permet de ne pas prendre conscience de son degré de pourriture.
Le pourri refuse de se connaître lui-même.
@Jean-Dominique Reffait
Vous posez comme postulat que le pouvoir a toujours été un moyen de s’enrichir, et sans le dire ouvertement qu’il a toujours été recherché pour cela afin d’absoudre les perversités que vous dénoncez comme inhérentes à la nature humaine.
Vous jouez le sage de service pour relativiser et en fait tout excuser.
Or, le pouvoir s’inscrit dans le don de soi très exactement dans la notion exprimée par P. Pétain faisant don de sa personne en 40, par Louis XVI refusant de faire sabrer la foule à Varennes, ou hors du temps, celui du père abbé à la tête de l’abbaye.
« …votre République a cela dans ses gènes avec le mensonge, la brutalité, l’inversion des valeurs et parfois même le crime cynique, depuis ses origines… »
Rédigé par : Parigoth | 09 juin 2015 à 13:34
« Et un « président de la République » de la Troisième – je ne sais plus lequel – allait lui-même acheter au guichet un billet de chemin de fer pour sa femme quand cette dernière devait l’accompagner dans un voyage officiel en province…
Autres temps, autres mœurs. »
Rédigé par : Parigoth | 09 juin 2015 à 18:49
« De l’importance d’être Constant » (ou pas).
En fait toutes les vitupérations, les débauches d’interpellations sur les sites internet n’agissent en rien sur la vertu des politiques. A cela le sentiment d’impunité acquis par tous, ces non-lieux et autres échappatoires agissent comme un vaccin.
Apparemment ici beaucoup s’accordent à dire qu’il y a tromperie sur la marchandise et le marchand d’agir toujours en camelot.
Quelqu’ un ici a évoqué la prise de la Bastille et pourquoi pas si c’est le seul langage que les élus peuvent entendre ? Bien sûr c’est symbolique, mais les mots ne blessent plus depuis longtemps, quant à vacciner encore moins. Populiste, vous avez dit populiste, c’est de vomissure qu’il s’agit et après de pleurnicher sur le score du FN, au demeurant bien discret et comme je les comprends entre les Saal, Dati, Cahuzac et tous les petits marquis de tous bords, que du bonheur pour MLP qui fait l’économie d’une diatribe de moralisation, tous ceux-là la font en creux à sa place, et elle de les remercier sans bruit, c’est trop facile semble-t-elle penser.
Qu’un candidat aux plus hautes fonctions ne paie quasiment pas d’impôts sur le revenu grâce à toutes les niches fiscales prévues, qu’il ne paie pas d’ISF car le patrimoine commun est partagé en deux, faute de mariage, ou sous SCI… c’est légal mais est-ce moral ?
Qu’une Sylvie Andrieux, un Thévenoud, un Lavrilleux, un Balkany… siègent comme représentants du peuple français c’est légal ; est-ce moral ?
Qu’un Premier ministre prenne un Falcon, avec ses enfants, pour aller voir un match de foot, au passage en nous prenant pour des idiots, c’est sans doute légal mais est-ce moral ?
La seule réponse à cette question est une posture de vierge effarouchée, une accusation de participer au politique bashing, de faire le lit de l’extrême droite.
Pourtant, pour nos dirigeants le mot morale devrait être autre chose qu’un argument de campagne – au mieux – ou, au pire, un gros mot. Quand je pense qu’une ministre suédoise a été virée pour avoir payé son coiffeur avec sa carte « pro »…
J’en arrive à me demander si finalement cette pathétique affaire de Falcon qui met Manuel Valls en difficulté ne rend pas un service inespéré à François Hollande qui voit son principal « collaborateur » caracoler devant lui dans les sondages avec au moins 20 points d’avance.
Ajoutons à cela que nombre de militants et sympathisants socialistes verraient plutôt d’un bon œil que ce Manuel Valls soit leur candidat à la présidentielle de 2017…
On a déjà vu ce genre de situation par le passé y compris à droite. Les amitiés en politique sont tellement versatiles.
A quelque chose malheur est bon …
Petits souvenirs.
J’ai vu un jour Jean-Marc Ayrault, le prédécesseur de M.Valls, alors qu’il était encore en fonction, au théâtre des Amandiers à Nanterre. Seule entorse à l’égalité de tous, sa grosse limousine noire avec ses gardes du corps a été autorisée à stationner sur l’esplanade du théâtre. Pour le reste il était avec sa femme comme les autres spectateurs. Il n’était d’ailleurs pas loin de moi. Comme quoi on peut être un « grand », avoir droit à des distractions, et ne pas profiter de prérogatives abusives.
Autre anecdote.
Le « Falcon gouvernemental » appartient (c’est une question de budget) à l’armée de l’Air. Je ne peux m’empêcher de rapprocher l' »affaire Valls » d’un incident vécu. La dernière fois que j’ai pris un avion de l’armée de l’Air, c’était il y a une douzaine d’années. Je devais rejoindre mon poste en Bosnie-Herzégovine au sein de l’armée internationale (la SFOR) chargée de mettre en application le volet militaire des accords de Dayton qui avaient mis fin à la très meurtrière guerre de Yougoslavie. J’étais le conseiller militaire du haut représentant local des Nations Unies, chargé de mettre en application le volet civil. Au demeurant c’était un excellent homme, remarquable en tous points. Il était, de son état, juge en Finlande et c’est à ce titre qu’il avait été recruté par les Nations Unies (Cher Monsieur Bilger, vous devriez postuler pour ce poste qui existe toujours, je suis sûr que que vous y seriez très bien). Tous les jours il me disait « sans vous, sans vos canons, je ne pourrais rien faire ». C’est dire que notre mission était utile. Les militaires de tous grades étaient embarqués pour le théâtre d’opérations dans le même avion, qui avait ses trente ans d’âge au moins, sur les banquettes de toile peu confortables. Au moment du décollage, on nous a annoncé que l’avion était en panne et qu’on allait en chercher un autre. Retour à la salle d’attente de l' »escale aérienne », vieux bâtiment de bois délabré aux stricts tabourets pour s’asseoir et attendre. Au bout de plusieurs heures, on nous a dit qu’il n’y avait pas d’autre avion disponible sur la base et qu’il fallait aller en chercher un autre sur une autre base. Nous fûmes invités à rentrer chez nous, où on nous rappellerait. Mon épouse vint me chercher à l’aéroport militaire et je rentrai chez moi avec « arme et bagages » (mais pas les munitions, distribuées seulement sur le théâtre opérationnel). Un ou deux jours plus tard, je pus enfin partir. Pauvre armée de l’Air qui n’a plus les moyens de transporter correctement les soldats de l’armée française là où ils sont requis ! A ma connaissance, les mêmes avions sont toujours en service. Pauvre armée de l’Air dont certains trouvent le moyen d’abuser !
Autre anecdote encore.
Moscou, il y a un peu plus d’une vingtaine d’années. J’étais en poste à l’ambassade. Mitterrand vint un jour en visite officielle. Je l’ai suivi dans tous ses déplacements et rencontres officielles avec l’ambassadeur. Au total la délégation atteignait au plus une douzaine de personnes. Tonton a même été sympa avec moi, il ne me connaissait évidemment pas et ne m’avait jamais vu, il est venu vers moi, je l’ai salué militairement et il m’a serré la main. Cela compte dans la vie d’un homme, n’est-ce pas ? Pour amener le PR en Russie avec son équipe, un gros Falcon aurait suffi. Et avec quoi, figurez-vous, est-il venu ? Avec deux Airbus, deux, pas un (ceux du GLAM). L’un était entièrement rempli d’une « suite » abondante qui pendant que le patron travaillait avec Boris Nikolaïevitch, a visité Moscou, déjeuné au restaurant, été le soir au Bolchoï… tout ça bien sûr aux frais de la princesse. Ben voyons. Tous étaient en plus de rutilants antimilitaristes. Le Falcon de Valls and family, à côté, c’est petit bras.
Une dernière anecdote et je ne vous embête plus. Moscou toujours. Chirac était alors maire de Paris, et dans les starting-blocks pour remplacer Tonton. Tout le monde sait que c’était un fin coureur, insatiable et infatigable. Et d’autant plus acharné dans ses conquêtes qu’elles lui résistaient. Je ne sais pas comment il l’avait connue, mais il était fou amoureux, ou plus exactement fou désireux, d’une jolie hôtesse d’accueil typiquement slave (je ne dirai évidemment pas son nom) du bureau d’Air France de Moscou. Qu’il faisait tout pour la draguer tant et plus était un secret de polichinelle dont toute la communauté française de Moscou, à l’époque limitée, se délectait. Elle ne lui cédait pas. Il venait souvent, en Falcon perso évidemment, de façon discrète et incognito, croyait-il. Mais quand il se baladait bras dessus bras dessous avec la belle blonde sur les grandes avenues de la capitale, l’info en faisait rapidement le tour. A l’ambassade, dans la boîte secrète de la chancellerie où se tenaient les réunions du matin, la diplomate chargée des relations publiques annonçait laconiquement « Chirac est à Moscou ». Tout le monde piquait du nez dans ses dossiers et on passait à autre chose. Longtemps après Moscou j’ai rencontré le directeur d’Air France de l’époque. Evidemment je lui ai demandé si la belle X… avait fini par céder au vieux barbon antipathique de trente ans plus âgé qu’elle. Il m’a assuré que non. Et pourtant, il en avait fait des voyages en Falcon, qu’il ne payait évidemment pas de ses deniers, pour aller courtiser sa belle. Valls, à côté, quel petit bras là encore !
Bonjour,
C’est de la confiance arrachée en 2012 que naissent les mensonges et trahisons. Pourquoi s’en priver, ça avait si bien marché au congrès du Bourget ?! N.S. idem.
On voit bien que lorsque le mensonge ne réussit pas toujours, alors on lui donne un tas d’autre noms pour faire plus blanc que blanc. On remplace un « abus de biens de l’Etat » par : une maladresse, une bourde, une faute, une boulette, une indélicatesse, une bêtise, une erreur (non qualifiées au code civil ni pénal). Ils sont futés, nous aussi. Alors qu’avoué, c’est d’être à demi-pardonné et peut-être mieux compris aussi sans en faire tout un foin. Mais bon, F.H. (oubliant le cas Leonarda) intervient à la télévision et raconte n’importe quoi pour soi-disant protéger son poulain MV, en rajoute une deuxième couche (mensonges ou maladresse ?)
Une petite détente, drôle, pour finir : dernièrement, à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron, interpellé par un député, s’adresse au micro face à ses collègues : « Messieurs les « Débutants », Monsieur le Président, merci de me donner la parole. Soudain, faux rires des uns et une huée de ripostes des autres. Lapsus ou fatigué des titres pléthoriques seigneuriaux à répétition ? Il vient du privé, c’est plus franc.
Que l’on ne s’y trompe pas, pendant que les Français regardent, il faut rester clean le plus souvent. On règle les comptes hors hémicycle à coup d’insultes et de savates dès que la caméra est éteinte et les rideaux tirés.
« Et un « président de la République » de la Troisième – je ne sais plus lequel – allait lui-même acheter au guichet un billet de chemin de fer pour sa femme quand cette dernière devait l’accompagner dans un voyage officiel en province…
C’est exact !
Même qu’un jour, s’étant aperçu de son oubli, il sauta du train en marche…
« J’ai bien vu que c’était un monsieur car il avait les pieds propres » déclara la femme du garde-barrière qui recueillit alors Paul Deschanel…
C’était le bon temps… les présidents gardaient alors leur pyjama…
@ Jean-Dominique Reffait
Vous faites une analyse très pertinente de notre classe politique : cooptation, pouvoir tournant au viager, etc.
Mais ceci ne justifie en rien de ramener à une simple boulette le voyage en famille de Valls à Berlin, certes cela a coûté aux contribuables moins que les frasques du couple Balkany. Mais il n’empêche que cela relève du même détournement des fonds publics, et rappelez-vous l’adage « qui vole un oeuf, vole un boeuf ». Dans un pays scandinave un tel comportement lui aurait valu d’être démissionné, et la fin de sa carrière politique.
Une journaliste (je crois Apolline de Malherbe) a résumé les propos du Premier ministre à la question qui ne lui était pas posée re sa virée berlinoise par une très courte formule, « en fait c’est sa façon à lui de nous dire »… et je vous emmerde ! »… J’approuve cette formule ! LOL
@clafoutis
« De l’importance d’être Constant » (ou pas).
Où se trouve l’inconstance ?
Un régime politique peut être détestable et même effroyable tout en pouvant receler des individualités qui ne sont pas nécessairement toutes noires.
Je pense aussi que de nos jours beaucoup de braves gens, plutôt conformistes, sensibles au discours majoritaire et à ses poncifs et ignorant l’histoire et la philosophie politique se déclarent « républicains » sans savoir réellement ce que cela implique en matière d’adhésion de fait à des actes pas toujours honorables (euphémisme) dans le cas particulier de la France, pays qui a donné au reste du monde il y a deux cents ans l’exemple des atrocités et des crimes génocidaires de masse, sans les avoir désavoués depuis, ce qui est grave.
Tout le monde encense de Gaulle parce qu’il payait sa note d’électricité, mais je trouve cela un peu ridicule en regard des sommes engagées à chaque fois que le Président sort dans la rue, ne serait-ce que pour prendre l’air dans une bibliothèque.
Le président de la République et le Premier ministre ne devraient pas toucher de salaire, à mon avis.
Toutes les dépenses devraient être prises en charge (loisirs compris) par l’État durant leur exercice. Leur compte personnel serait uniquement utilisé pour des cadeaux personnels et exceptionnels : pas forcément pour offrir des fleurs à un dîner, mais par exemple pour offrir une voiture à son fils.
Sbriglia, non, ni gauche molle, ni droite pour ce qui me concerne. Oui, je suis un peu lassé de constater que de jeunes générations politiques, pourtant largement averties des dérives anciennes, plongent à leur tour avec gourmandise dans les mêmes travers. Je crains même qu’ils en rajoutent car, lorsque Madame et Monsieur sont ministres, députés ou dircab, selon la détestable tendance de cette génération, toutes les fenêtres donnent sur cour, aucune sur la rue. C’est ce dépit que j’exprime devant une occasion ratée de rafraîchir les pratiques en même temps que les personnels.
Je n’ai jamais été marxiste, ni de près ni de loin et je me range volontiers derrière Proudhon. Garry Gaspary, qui n’a pas décongelé depuis le congrès de Tours, ignore sans doute qu’il existe une voie socialiste, typiquement française, pas franchement molle, qui ne soit pas marxiste. Socialiste mais pas marxiste, pas un poil, même au PS, ils ont du mal avec ça : le marxisme a confisqué et infecté la pensée politique sociale.
@Xavier NEBOUT
Le temps que vous évoquez c’était le temps des instituteurs, des maîtres d’école en blouses grises par respect de leurs élèves et qui ne se prenaient pas pour des professeurs des écoles comme si le mot instituteur était devenu réducteur de savoir. Mais c’était un autre temps, un temps qui avait des valeurs, un temps où les maîtres étaient respectés. Malheureusement, ces maîtres-là s’ils savaient comment tout cela a évolué, seraient quelque peu déboussolés. Mais c’est ainsi et c’est bien dommage. Ce qui est par contre rassurant c’est qu’il existe toujours de très bons établissements dotés d’enseignants de qualité pour le bonheur de tous ces jeunes qui ont envie de savoir et de réussite.
@Achille
J’en arrive à me demander si votre petit doigt ne vous a pas mis sur une bonne piste !
@Progati
Des petits souvenirs comme cela, on en redemande avec gourmandise !
Xavier Nebout, je ne pose pas un postulat, je constate une vérité historique. Des pyramides d’Egypte aux tombes de princes celtes, tout nous démontre la légitimité de l’enrichissement et du privilège par le pouvoir. L’argent et les honneurs sont les deux mamelles du pouvoir. Sur 4 millions d’années d’histoire humaine, vous me citez trois exemples, et encore faut-il voir lesquels. Pétain n’a fait don de sa personne qu’à la radio, Louis XVI n’a renoncé à rien du luxe royal qu’il n’y fut contraint, quant aux abbayes, elles furent les plus grosses fortunes de leurs époques tant qu’à la fin, les abbés vivaient dans leurs palais en ville loin de l’austère monastère quasiment vide dont ils tiraient les juteux bénéfices.
@Progati
Oh si ! oh si ! embêtez-nous plusss !
Les fourberies de Sapin… Un vrai scandale !
Pour Sapin, si Valls est allé à Berlin c’est pour favoriser la croissance LOOOOOOOOOOOOL !
Pauvre crétin, ce type de réaction démontre ouvertement le manque de respect que ces nauséabondes personnes ont envers les Français… Un déplacement à 14 000 euros sur le dos du contribuable avec un faux prétexte inscrit sur son agenda officiel, là est l’enfumage, justement !… Ah, ils ont bien appris de Mythe Errant qui s’est goinfré de l’argent du contribuable pendant 14 ans !
@Jabiru | 10 juin 2015 à 17:28
Il faut reconnaître à François Hollande une sacrée baraka. En effet sans la pitoyable affaire du Sofitel de New York, il n’aurait jamais pu remporter la primaire du PS et donc l’élection de 2012, vu que DSK était en tête de tous les sondages. A l’époque personne n’aurait misé un euro sur François Hollande.
Maintenant l’affaire du Falcon qui survient opportunément pour discréditer Manuel Valls.
Il n’a plus aucun rival digne de ce nom dans son parti, ce qui lui ouvre un boulevard. Plus question de parler de primaire à gauche.
La chance est un facteur non négligeable en politique, mais pour qu’elle joue vraiment il faut savoir la favoriser…
@ Jean-Dominique Refait
« …Oui, je suis un peu lassé de constater que de jeunes générations politiques, pourtant largement averties des dérives anciennes, plongent à leur tour avec gourmandise dans les mêmes travers… »
Bien d’accord avec vous, mais un peu contradictoire avec un de vos commentaires précédents. Vous écriviez dans celui-ci que se servir et abuser des avantages du pouvoir était vieux comme le monde, certes votre constat est lucide. Mais à ce compte ancienneté et permanence de ces pratiques sur près de trois millénaires, on n’aurait jamais dû abolir l’esclavage au XIX° siècle car il existait depuis aussi longtemps !…
« …lorsque Madame et Monsieur sont ministres, députés ou dircab, selon la détestable tendance de cette génération, toutes les fenêtres donnent sur cour, aucune sur la rue… »
Entre autres c’est le cas de Boris Vallaud époux de Najat Vallaud-Belkacem, dircab de Montebourg puis après Secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Certes ce n’est hélas pas le seul dans ce cas, mais bien que légal cela est quand même choquant. Qu’en aurait pensé et écrit Proudhon ?
Qui a appelé l’honorable Michel Platini à la rescousse ?
Pas convaincant, n’excelle pas en matière de communication politique. Platini ne sait pas mentir. Les yeux rivés sur un petit texte disant en quelques mots qu’il avait invité Manuel Valls à Berlin si Barcelone était qualifié en finale est une pure orchestration synchronisée pour mettre fin à cette polémique franco-française. Et voilà, le tour est joué. C’est beau la solidarité entre amis.
@ Progati
Question bête, mais il vaut mieux la poser que de le rester. Pour ses escapades « séductrices » à Moscou vous nous dites que Chirac usait abondamment d’un Falcon, mais il n’était alors que maire de Paris et cette ville ne dispose pas des services du GLAM à ma connaissance. Alors qui en était le possesseur et payeur ? un mécène style département des Hauts-de-Seine ? un fournisseur bien connu de l’armée de l’air ? un armateur Libanais ?…
Cette hôtesse d’accueil d’Air France n’a pu su saisir sa « chance », le vieux barbon antipathique en aurait fait pour le moins une députée RPR (entre autres un des cadeaux qu’il faisait à ses ex-maîtresses).
@ Catherine A
Vous oubliez l’essentiel, toutes les donations parents et alliés qui n’apparaissent plus dans les patrimoines… consultables en préfecture seulement. La République exemplaire promise aux gogos de tous bords m’a toujours fait sourire et les paroles de C. Pasqua l’insubmersible de revenir à mes oreilles, « les promesses etc. »
Depuis j’ai les sens en éveil dès que l’on veut faire mon bonheur de citoyen, Robespierre voulait faire le nôtre, et d’autres encore. Si seulement notre justice était moins timorée envers les politiques, certains politiques : c’est bien de « tailler un costume » au sieur Woerth (le Canard), sans doute eût-il été préférable de punir. En d’autres circonstances pour les mêmes causes, la peine, pour un quidam, aurait sans doute été autre, et on ne parlait pas de mobylette.
Ou bien c’est de l’incompétence, s’acharner autant après lui pour des queues de cerises il y a quelque chose qui me dérange du côté de l’accusation. Au moins ce dernier aura été habillé gratis… Diantre ! Encore un profiteur de palais.
@Jean-Dominique Reffait
Zéro pointé en histoire à commencer par sa définition car elle ne commence pas il y a quatre millions d’années mais avec l’écrit.
Le Maréchal couchait à Vichy dans une chambre qui n’avait même pas de fenêtres, et Louis XVI s’est laissé amener à Varennes sans illusion sur son sort alors qu’il lui aurait suffi d’un mot pour y échapper.
Avec vous le naturel de gaucho hargneux (pléonasme) revient au galop avec la première émotion.
@Trekker
Proudhon a écrit « La femme n’est pas seulement autre que l’homme : elle est autre parce qu’elle est moindre. Là où la virilité manque, le sujet est incomplet. »
Comment il dit Jean-Dominique ? « Je n’ai jamais été marxiste, ni de près ni de loin et je me range volontiers derrière Proudhon. »
@Trekker-10 juin à 2015 et Progati
Info – Pour rétablir la vérité :
Le Ruisseau-L’homme qui sait tout sur les avions gratuits (d’avant)
http://leruisseau.iguane.org/spip.ph?article769
Bonne nuit
@ Jean-Dominique Reffait
Vous avez 100% raison. En démocratie, la politique ne doit pas être un métier.
J’ajouterai que notre système présidentiel, par sa nature, encourage ce phénomène de cour et est un obstacle à une vraie démocratie. Tous les 5 ans, on donne aux Français l’occasion de se déchirer pour choisir leur roi.
@Christian C
Vous êtes le parfait militant, prêt à avaler tout ce que votre parti vous demande de penser.
@Progati
Comme quoi, pour plaire aux Français (Chichi), il faut d’abord ne rien faire et ensuite sauter sur tout ce qui bouge (plutôt Chien-chien que Chichi).
Tiens ! ici on redécouvre l’eau chaude.
Avec 40.000 euros pour dix mois de frais de taxi pour la présidente de l’INA, il semble facile d’imaginer à quelles orgies de dissolution des fonds publics peuvent s’entraîner les autres… ouvertement et sans complexe.
Le voisin m’a promis de se remettre à la charrue et aux boeufs parce que ses prédécesseurs le faisaient ainsi… Banzaï !
@ Ellen
« Info – Pour rétablir la vérité :
Le Ruisseau-L’homme qui sait tout sur les avions gratuits (d’avant)
http://leruisseau.iguane.org/spip.ph?article769 »
Désolé mais votre lien ne fonctionne pas.
@Marc GHINSBERG | 10 juin 2015 à 21:51
Proudhon a aussi écrit « La propriété c’est le vol ».
Encore un qui n’aimait pas les riches !
Marc GHINSBERG, bravo, dans toute l’oeuvre assez copieuse de Proudhon dont je ne doute pas que vous ayez lu chaque page, vous trouvez effectivement un passage – il y en a d’autres – sur sa conception très conservatrice du rôle des femmes. Proudhon était un ouvrier dont l’originalité de la pensée sociale n’était pas complètement débarrassée des préjugés culturels de son temps et de son milieu social. Raison pour laquelle j’ai dit que je me rapprochais de Proudhon sans évidemment adhérer en totalité à sa pensée. Je crois comme lui que le socialisme est plus un désir qu’un système et dont l’utopie ultime est l’anarchie dans l’ordre. Proudhon a deviné très tôt la dérive totalitaire de la pensée marxiste. Je puis rajouter Fourier à Proudhon dans mes références et celui-là est un féministe avant l’heure.
Vraiment désolée, je refais :
http://leruisseau.iguane.org/spip.php?article769
Si ça ne marche pas, allez dans Google et taper :
Le Ruisseau-L’homme qui sait tout sur les avions gratuits des Chirac puis validez le titre, la page s’affiche de suite.
1 053 000 chômeurs : « Je travaille beaucoup, je m’engage beaucoup. Et puis de temps en temps, il y a aussi un moment de détente », dixit Manolito !
L’on ne doit pas avoir la même définition du mot « travaille ».
Quant à l’engagement pour la France, mis à part pour les socialistes, on cherche, on cherche, on cherche encore, parce qu’à part pondre des inepties, c’est bien tout ce qu’il sait faire. Après avoir profité de l’avion gouvernemental pour se rendre à Berlin hier soir pour voir un match de foot, voilà Manolito s’exhibant à Roland-Garros pour la finale… Trois ans d’abus, c’est beau le socialisme !
Et je m’amuse beaucoup aux frais du contribuable… Merci à vous tous de votre générosité…
Cher Philippe,
A relire votre billet, nous ne comprenons pas lequel de lui ou des autres a inventé la poudre.
Perlimpinpin peut-être ?
Nous resterons sur cette hypothèse, blanches que nous sommes sur tous ces règlements de compte.
A moins que les politiques ne se recyclent en dresseurs de puces ou d’éléphants et laissent la place aux fins limiers ou aux débutants.
françoise et karell Semtob
Il n’y a rien de contradictoire dans mon propos : je constate que la nature du pouvoir entraîne la corruption de celui qui l’exerce et qu’il faut de l’abnégation pour renoncer à ces tentations. Nos grands hommes d’Etat se sont servis largement : Richelieu, cadet de famille, meurt en ayant la plus grosse fortune de France après, notamment, avoir fait main basse sur les salines vendéennes, expropriées lors du siège de La Rochelle et qu’il s’est rétrocédées ensuite en embauchant comme salariés les propriétaires spoliés. Le Versailles de Louis XIV et ses fêtes ne relèvent pas d’un juste emploi des ressources publiques. Clemenceau qui trempe dans le canal de Panama. Tous, à quelques rarissimes exceptions près. Je ne dis pas davantage qu’il faut le supporter plus longtemps mais je crois que, faute de changer la nature humaine (saurions-nous faire mieux, nous qui condamnons ces comportements avec sévérité), il conviendrait de changer nos institutions pour abolir la professionnalisation des mandats politiques responsable de ces mauvaises habitudes.
Le couple Vallaud-Belkacem est loin d’être le seul, ils sont désormais légion à droite comme à gauche et c’est nouveau, jusqu’à cet acmé que représente le couple Balkany !
Allons plus loin et que penser d’un couple dont l’un participe au gouvernement et l’autre siège à l’Assemblée (Alliot-Marie et Ollier par exemple) : où est la séparation des pouvoirs quand l’exécutif couche avec le législatif ? Quelles sont les stratégies intimes pour contourner les obstacles démocratiques et parvenir au pouvoir, soit l’un, soit l’autre, soit les deux ?
@ Ellen
« http://leruisseau.iguane.org/spip.php?article769 »
OK cela fonctionne maintenant, où avais-je la tête car je connaissais cette affaire des années 90 : Euralair et son célébrissime PDG Alexandre Couvelaire qui a terminé par une faillite retentissante, et a me semble-t-il évité d’être condamné pour banqueroute. Comme quoi le vidame de Bity était un homme de fidélité, il n’abandonnait pas ses amis en difficulté… du moins ceux qui en savaient beaucoup trop…
@ Jean-Dominique Reffait
Certes vous avez tout juste au sujet de Richelieu (la prévarication était un quasi usage dans le haut clergé de l’Ancien Régime) et Louis XIV (en matière de dépenses somptuaires il détient le record), mais même à cette époque il existait de grands serviteurs de l’Etat intègres : Vauban, Turgot, etc. Dans la période contemporaine il y eut quand même Mendès-France, de Gaulle, Rueff, Michelet, Sudreau, Malraux, etc. Comme quoi le pouvoir ne corrompt pas systématiquement.
Ne prenez pas les dérives françaises en matière de corruption-concussion et plus généralement celles propres au pays latins, comme une norme universelle. Actuellement les pays scandinaves, pourtant des européens comme nous, hormis un fond protestant sont bien loin de nos pratiques presqu’usuelles.
« …changer nos institutions pour abolir la professionnalisation des mandats politiques responsable de ces mauvaises habitudes… »
Totalement d’accord avec vous, car la principale racine du mal est là. Cela passerait par une limitation drastique du renouvellement des mandats électifs et de leurs cumuls, ainsi que des fonctions en dérivant. Bien évidemment cela devrait autant concerner les féodaux locaux (président de région et conseil généraux, maires et principaux adjoints des grandes-moyennes villes) que les parlementaires. Ces derniers et surtout ceux régnant de fait sur le monde politique (droite et gauche) tirent leur pouvoir de ces exécutifs régionaux-locaux qu’ils contrôlent et cela souvent pendant des décennies : le châtelain de Bity en a été le plus parfait exemple.
« …que penser d’un couple dont l’un participe au gouvernement et l’autre siège à l’Assemblée (Alliot-Marie et Ollier par exemple)… »
Je pense comme vous que ce mélange des genres, l’exécutif couchant avec le législatif, devrait être prohibé, comme le couple ministre et dircab.
Toutes ces mesures concernant les mandats électifs et le type de couples citées ci-dessus, amèneraient immanquablement un renouvellement fréquent de notre personnel politique. Celle-ci ne pouvant plus être un métier pendant X années, voire un quasi viager, cela limiterait fortement les tentatives de prévarication et conduirait à s’investir en politique des citoyens dénués d’ambition personnelle.
« Le Versailles de Louis XIV et ses fêtes ne relèvent pas d’un juste emploi des ressources publiques ».
Rédigé par : Jean-Dominique @ Trekker | 11 juin 2015 à 00:07
Cher JDR, cette phrase est énorme, comme dirait Fabrice Luchini.
Ça et l’image mentale des ébats entre Alliot-Marie et Ollier… Oui par pitié, séparez les pouvoirs !
J’ai bien ri, même si j’ai un peu peur des cauchemars à présent.
@ Jean-Dominique Reffait
Proudhon n’a pas les épaules assez larges pour dissimuler votre droitisme.
Sur le reste, pensez-vous que le pouvoir qu’exerce d’une manière générale la beauté d’une femme sur un homme entraîne la corruption (et donc, ipso facto, la malédiction) « naturelle » – je fais là l’effort d’utiliser vos propres non-sens – de la gent féminine ?
Et dans l’éventualité surréaliste où vous répondriez par la négative à cette question, auriez-vous alors l’amabilité de nous expliquer les nuances que vous faites entre le pouvoir politique qui corrompt et le charme féminin qui laisse indemne ?
Enfin, pensez-vous qu’il faut être un illuminé du sérail pour considérer que votre conception du pouvoir est totalement christianisée et ne peut en aucun cas être compatible avec un discours de gauche fût-elle proudhonienne ?
Vocabulaire socialiste vomissivement correct :
Parler de l’immigration c’est être xénophobe, de la sécurité c’est être facho, de la filiation c’est être homophobe, de la nation c’est être nationaliste, de l’identité c’est être raciste ; et oser parler de tout cela, c’est être un vilain canard factieux présentant un danger pour la démocratie.
Quand MAM avait utilisé l’avion d’un ami pour se rendre en Tunisie et que cela n’avait rien coûté aux contribuables, les socialos en avaient fait une sacrée polémique, des mois de débats haineux dans les merdias de gauche et à l’Assemblée ; et là la polémique serait close ?? que nenni !!
@sylvain 11.06
Pour le coup 100% d’accord, le rhum Negrita, on n’a vraiment pas autre chose à penser et à fiche !
Les flancs dorés aux œufs frais de mon enfance à la douce senteur de ce rhum, quelques gouttes suffisaient, je revois la bouteille qui existe toujours d’ailleurs, un peu comme si on voulait débaptiser le frigo, le frigidaire, notre pays a du sable dans le carburant et pourtant personne pour le booster !
Je ne sais déjà plus si c’est un journaliste ou un homme politique, quelqu’un de grandiloquent en tout cas, à qui je viens d’entendre dire : « Dorénavant, les hommes politiques devront mener une vie ASCÉTIQUE ! ». II y a vraiment de quoi s’esclaffer.
Simplement on leur demande de ne pas trop se la jouer, de ne pas en rajouter dans le genre jet-setteur, de garder leurs aventures amoureuses discrètes et de traiter les finances publiques en bons pères de famille, sans mélanger leurs dépenses privées avec les dépenses publiques. C’est cela je suppose qu’ils appellent mener une vie « ascétique », rien que le mot, je suis impressionnée par cette vie de sacrifice et de vertu extraordinaire. Une « vie de chien », paraît-il : ils ne voient pas plus leurs enfants qu’un médecin généraliste, un militaire, un ouvrier en horaires décalés, un CRS pendant le plan Vigipirate, etc. On va croire que ça fera une telle différence avec la manière dont ils vivent maintenant que ce qui est normal pour les Français dans leur ensemble équivaudra à une vie de moine pour eux.
@Cirsedal
Je vois seulement maintenant votre proposition de documents, et suis bien sûr très intéressée. Madame Bilger me dit être d’accord, si vous pouvez les lui passer, pour me les envoyer. Je vous en remercie beaucoup.
Je ne suis ni du côté de ceux qui montent sur leurs chevaux exagérément grands, ni de ceux qui minimisent la faute de Valls, surtout depuis que ce matin, sans présenter ses excuses aux Français, il a expliqué qu’il prenait à sa charge le coût du transport de ses deux enfants et que si c’était à refaire, il ne le referait pas, le tout sur le ton déterminé et martial dont il est coutumier.
Cet épisode essentiellement ridicule n’est ni la grande affaire que certains s’efforcent de monter en épingle, ni une broutille insignifiante et déjà réparée, donc oubliée.
Donc pour se détendre – c’est la première version qu’il a donnée dès le lendemain, et cela a toute l’apparence de la vérité – Manuel Valls emprunte un avion officiel pour se rendre, accompagné de ses deux fils (ce qu’il n’avait pas dit primitivement) à une finale de football à Berlin dans laquelle l’équipe de Barcelone, favorite du Catalan qu’il est, est engagée.
Rien que de très banal et anodin, on le voit.
Là où les choses se gâtent c’est qu’il ne songe pas un instant, malgré les mises en garde de ses « communicants », que cette escapade aux frais de la princesse, en l’occurrence le contribuable, est une sorte d’abus de bien social inadmissible de la part de quelqu’un qui surjoue la rigueur et qui est si impitoyable pour les petits écarts de ses adversaires.
Le président de la République, toujours aussi maladroit et peu sincère, tente alors de justifier ce déplacement en prétendant qu’il s’agit d’une réunion de travail avec le président de l’UEFA, dans le cadre de la préparation de l’Euro 2016 et des turbulences que traverse actuellement la FIFA !
Ces affirmations, contredites par les premières explications de Valls lui-même, sont purement et simplement mensongères.
C’est en cela que cette petite anicroche est significative et, somme toute, assez grave : non seulement les princes qui nous gouvernent ne s’appliquent pas la rigueur qu’ils exigent du moindre chef d’entreprise ou de tous les citoyens, mais encore ils se permettent de prendre les Français pour des demeurés en leur fournissant des justifications sans queue ni tête.
Tout ceci est d’autant plus irritant que ces gens-là ne cessent de s’ériger en donneurs de leçons de morale et qu’ils ont durant de longues années instrumentalisé un ou deux dérapages de leurs adversaires.
On se souvient de la promesse de « République exemplaire » du candidat socialiste de 2012. Tant d’incohérence et de méprisante désinvolture a de quoi indigner les citoyens attachés à la vertu des hommes publics et au respect qu’ils en attendent.
Giuseppe a dû abuser du rhum « Negrita », appellation raciste qui risque de l’envoyer en cellule de dégrisement antiraciste ; le pire c’est qu’il nous dit qu’il suffit de deux joueurs de rugby pour faire une première ligne à la mêlée LOL ; à votre santé cher Giuseppe !
@sylvain
La côte basque s’enflamme et monsieur Jacubowicz sent la banane flambée.
http://www.sudouest.fr/2015/06/10/biarritz-faut-il-debaptiser-le-quartier-de-la-negresse-1947100-4099.php
Comme son nom l’indique, le catimini est minimal !
Chère Lucile sans o quoique éclairante, que n’exposez-vous en page ad hoc ?
Eric Dupond-Moretti a-t-il le temps ou une équipe pour scruter les recoins de cet espace pascal et philippique ?
Et les autres assidus volontaires voire adonnés faute d’abonnés ? Pourquoi ne pas relancer sans honte leur éventuelle curiosité en missivant « Lucile @ Cirsedal et POUR TOUS » comme signature et pour s’inscrire ouvertement dans cette bonne vieille page qui mérite pérennité active continuée ? Vous le savez bien : le désir est mimétique (René Girard), c’est une des caractéristiques propres à l’ex-animal humain avec d’autres choses comme la colère contre le sentiment d’injustice, etc.
De grâce chère cachottière comparaissez pour cette intention au grand jour dans LA page ! Ce ne sont tout de même pas deux autres dames qui vous intimident, n’est-ce pas ? Une copine doit savoir être indépendante d’une autre copine autant qu’un juge d’un autre juge ! La libération de la femme c’est comme l’indépendance du magistrat et même l’Amou-ou-ou-ou-r : rien n’existe à part les preuves.
Mais si c’est trop dur pour vous, Pascale interviendra (que l’on remercie).
Cirsedal n’a rien vu sur LA page Dupond-Moretti | 11 juin 2015 à 23:44
???? Mais qu’est-ce qu’il raconte le Cirsedal ? Moi pas comprendre.
« La côte basque s’enflamme et monsieur Jacubowicz sent la banane flambée ».
http://www.sudouest.fr/2015/06/10/biarritz-faut-il-debaptiser-le-quartier-de-la-negresse-1947100-4099.php
Rédigé par : hameau dans les nuages | 11 juin 2015 à 18:38
…………………………………………
C’est comme si j’étais dans les vestiaires de rugby et dans les bars des sports des troisièmes mi-temps de la région : j’entends déjà les propos et noms d’oiseaux riches en termes racistes et homophobes de très haut niveau intello droito facho dont je suis moi-même, en bon FNiste christianisé, un fervent utilisateur lors de débats très enflammés.
Pour qui la banane ??
@ sylvain
@ hameau dans les nuages
Finalement, c’est pareil du nord au sud et d’ouest en est.
Lu pour vous dans « La Voix du Nord » : le maire « Les Républicains » de la ville de Tourcoing a déprogrammé le spectacle que devait donner une compagnie belge, « Boudins et Chansons », dont le thème était les relations hommes/femmes. Mais pourquoi donc me direz-vous ? Tout simplement, d’après les explications de son premier adjoint, pour ne pas faire d’amalgame et ne pas choquer une partie importante de la population musulmane de cette ville. A noter au passage que la directrice de cette compagnie belge est elle-même musulmane. Petit rappel qui peut expliquer cette décision, Tourcoing avait connu le semaine dernière quatre nuits d’émeutes dans le quartier « sensible » La Bourgogne. Michel Houellebecq a quelque chose de Nostradamus ?
« …Mais pourquoi donc me direz-vous ? Tout simplement, d’après les explications de son premier adjoint, pour ne pas faire d’amalgame et ne pas choquer une partie importante de la population… » (GLW)
—
ça c’est l’explication de la mairie ; en réalité (selon la police du coin) c’est surtout pour ne pas vexer les « boudins », terme péjoratif censé désigner les filles rondouillardes et peu aguichantes !
@Mary Preud’homme (qui connaît la musique !) | 12 juin 2015 à 15:03
« …en réalité (selon la police du coin) c’est surtout pour ne pas vexer les « boudins », terme péjoratif censé désigner les filles rondouillardes et peu aguichantes ! »
C’est un tort.
Ici on les appelle les « jamonéras », les jambons, elles ont un succès fou sur les plages de Catalogne avec leurs strings. Je peux vous assurer qu’entre une Suédoise longiligne nourrie bio, pasteurisée et protestante IKEA et une superbe Maillol ou Botero bronzée y a pas photo.
@Savonarole | 12 juin 2015 à 10:20
Messire d’outre-siècle en toute modestie, voici ce que vous pourriez comprendre : cette page-ci n’est pas pertinente pour répondre à un message passé sur une autre.
Je m’adressais donc à l’excellente Lucile pour la prier de reformuler sa demande sur la page Dupond-Moretti en pleine transparence et non pas ici en catimini… comme si elle n’assumait pas bien (c’est ce que je ne veux pas croire) de ne pas obéir aux injonctions assez explicites de deux autres dames qui semblent avoir l’autoritarisme facile et léger.
Cela étant dit vous avez parfaitement « le droit » d’être désagréable, après tout c’est aussi une façon de message qui parle sur vous-même c’est-à-dire votre hyper centre d’intérêt.
La page Dupond-Moretti est close. Vous ne vous en êtes pas aperçu ?
Le bavardage c’est comme l’amour, à un moment il faut conclure.
@ Savonarole
Puisque nous parlant des plages de Catalogne, il me semble que vous confondez, hélas, le catalan avec l’espagnol (cf jamonera).
Sans vouloir vous offenser, dois-je aussi vous rappeler le sens péjoratif (en français) du terme boudin, servant à désigner des filles ou femmes mal faites et mal attifées, mais pas nécessairement bien en chair comme vous les aimez ! Le string aussi inesthétique qu’inconfortable (déjà en voie de ringardisation) comme beaucoup de machins dans l’air du temps ne changeant par ailleurs strictement rien à l’affaire !
Les plages de Catalogne de catastrophyrole ! encore un hors sujet.
Le Premier ministre explique qu’il paiera pour ses enfants mais que « cet avion étant affrété, leur présence n’a pas coûté un euro supplémentaire » ?! (2500 euros pour les enfants correspondent au tarif moyen sur le vol commercial pour deux personnes sur les trajets Paris-Poitiers, Poitiers-Berlin et Berlin-Poitiers aurait précisé l’entourage du Premier ministre).
Le Falcon 2000 LX a été commandé par un adulte en responsabilité qui se fait accompagner par deux enfants et pas le contraire.
En clair : je ne paie pas mon déplacement (sous-entendu il m’est dû) et je rembourse ce qui ne coûte rien, au tarif moyen. Les fonctionnaires préposés à ce genre de transport peuvent mesurer l’estime que l’on porte à leur travail.
Quant à « se consacrer à l’essentiel » pour clore la polémique, on peut comprendre que l’essentiel n’est pas dans la dépense de l’argent public mais dans le souci de récupération du même argent sous n’importe quel autre
prétexte fallacieux en temps d’efforts demandés. Un irresponsable de plus.
Argument de M. Valls pour justifier le déplacement de ses enfants et le coût squelettique qu’il a remboursé : « Dans tous les cas l’avion était affrété… », et donc à la limite c’était normal et qu’il n’aurait pas dû rembourser, sous-entendu.
Sauf que pour les prochains voyages il pourra donc en faire profiter les citoyens comme moi, je suis preneur, ce sera pour la prochaine coupe du monde de rugby, et en plus je prends soin de m’y prendre à l’avance.
Ensuite il avait été épinglé pour le mandat de conseiller municipal rémunéré bien sûr, qu’il avait conservé et affirmé qu’il le méritait bien. Sous la pression il s’en était enlevé, pauvre miséreux.
Ses dénégations maladroites et mesquines n’ont fait que renforcer ce sentiment de seigneur en face de roturiers mesquins. Tout est dû.
Tant que l’on ne changera pas drastiquement ce système de mandats et de présidences diverses et variées rémunérées, naturellement, les élus considèrent qu’ils sont gérants de société en biens propres.
Vite il faut que cela bouge ! Trop c’est trop.
Et comme l’affirmait Mélenchon, vous trouverez toujours le numéro 2 ou le numéro 3 pour officier aux conditions normales pour le poste et là je le suis. Des demandeurs il n’en manque pas, c’est que tous les autres se protègent et s’accrochent à leurs misérables privilèges.
12 juin 2015 à 20:33
Le bavardage sur l’amour des strings à jambons :
plus on en parle de l’amour et moins on le fait.
La page Dupond-Moretti reste ouverte comme certain clapet sous historicité usurpée.
J’écris sur ce que je viens d’entendre de Julien Dray à propos de l’affaire Valls, à C Politique : trop c’est trop, ou bien vous prenez les citoyens pour de véritables imbéciles, ou bien vous êtes en dehors des réalités !
Il a parlé de morale, mais il s’est bien gardé de prononcer le mot exemplarité, et surtout de critiquer l’ascétisme politique des pays du Nord.
Bien sûr comme à l’accoutumée, ce politique de donner des leçons de comportement à ceux qui sont, pour le moins, plus irréprochables dans la pratique du mandat dans leur pays qu’une grande partie chez nous.
J’ai fermé le poste, je ne sais s’il est conscient que nous citoyens nous ne supportons plus cela, qu’il s’en aille et passe la main, d’autres attendent leur tour et surtout pour nos oreilles de ne plus les entendre.
Valls le pacifique n’aimerait pas la préférence océanique ?
http://www.dailymotion.com/video/x2tx4ue_pour-manuel-valls-la-reunion-est-dans-l-ocean-pacifique_news
Un journal reprend l’info avec ce commentaire bien mal rédigé :
« Or l’île de La Réunion se situe dans l’océan Indien et non dans l’océan Pacifique, beaucoup plus à l’ouest. »
Ce rédacteur insuffisant par ambiguïté croit bon de faire le jeu de mots facile « il a perdu le Nord »… alors que lui dans son papier n’a pas gagné l’Est…
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=9TfP_4qEi00
Quand même une info croustillante :
« Cette erreur, qui a déclenché une série de commentaires ironiques sur Twitter, ne figure pourtant pas dans les « Principaux moments de l’entretien de Manuel Valls » disponibles sur le site de la chaîne (http://reunion.la1ere.fr). »
La préférence « régionale » est défendue à La Réunion par les Réunionnais de souche (…) : bon pour un Saint-Denis mais mauvais en un autre Saint-Denis (93) si on remplace ‘régionale’ par ‘nationale’ ?