L’inculture générale : une plaie française

France, qu’as-tu fait de ta culture générale ?, s’interrogeait dans sa couverture l’Opinion.

Le sujet est en effet capital même si au fond tout le monde s’en désintéresse. Au mieux on déplore sans se battre contre ce déclin qui pourrit bien au-delà de lui-même.

Si on veut bien considérer toute la chaîne qui part de l’effacement des humanités jusqu’à l’état actuel d’une société française qui pour beaucoup de ses secteurs est appauvrie, une infinité de sujets sont touchés qui renvoient au langage, à la civilité, à la pensée, à la relation avec autrui et à une certaine manière de concevoir le monde.

Je n’ai pas envie de me moquer de qui que ce soit d’autant plus que je suis le premier à constater qu’avec le passage du temps, ce qui était savoir et culture, dans leur substance, s’est dégradé en pur nominalisme – qui cite sans plus être capable d’aller au fond. Que j’aie dans la tête la réponse d’un avocat plaçant Molière au XIXe siècle peut susciter une ironie facile mais il ne faudrait pas qu’elle fasse oublier au moins un affaiblissement collectif de la culture générale et au plus la profonde indifférence de beaucoup à l’égard de ce capital, de ce trésor.

Éprouver de la nostalgie pour ce qu’on appelait les humanités – toutes ces matières embrassant la langue française, la littérature, la philosophie, l’Histoire et les langues mortes, notamment le latin socle indiscutable pour une oralité et une écriture de qualité – n’est pas tomber dans une posture médiocrement réactionnaire mais au contraire identifier le manque fondamental de la France d’aujourd’hui.

La culture générale, il faut le marteler, est bien plus que de la culture générale. Elle est d’abord et surtout ce que je pourrais appeler « la pensée générale », l’aptitude à parler sur tous les sujets, notamment ceux qui ne relèvent pas de votre champ professionnel.

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Qu’on ne confonde pas cette disposition avec la volubilité ignorante qui ne saurait pas se taire, écouter et accepter qu’il y a des sujets sur lesquels il n’est pas honteux de faire l’impasse. Par exemple, je n’aime aucun des thèmes « virils » classiques : vins, gastronomie, voitures, immobilier, argent, etc. et je n’aurais pas l’idée incongrue de m’immiscer dans ce qui ne me passionne pas et, en plus, me laisserait dans l’impossibilité d’apporter la moindre valeur ajoutée aux échanges sauf à proférer les banalités d’usage.

Quand j’évoque la « pensée générale », je relate des expériences qui m’ont marqué dans les formations que mon Institut de la parole dispense. Puisqu’il ne s’agit, avec lui, que de s’encombrer de soi en éliminant tout support extérieur, toutes les facilités qui interdisent l’oralité nue et inventive, les personnes de qualité qui me rencontrent, totalement libres dans le choix de leur sujet et pour déterminer la durée de leur propos, se trouvent relativement à l’aise dans une intervention qui les maintiendra dans une sorte de confort et de sûreté, par exemple peu ou prou leur profession et son environnement.

Mais, alors que ces intelligences sont indéniables et que les parcours apparaissent par ailleurs comme impressionnants, leur proposer un thème d’ordre général, une citation, par exemple d’un grand auteur, en les invitant à en appréhender toutes les problématiques, tous les tenants et aboutissants, de l’approche immédiate à l’analyse plus profonde, les met dans un désarroi auquel leur oralité parvient mal à résister.

Je suis obligé d’en tirer une conclusion relativement pessimiste qui relève qu’on ne sait plus, ou très difficilement, agiter dans son esprit des pensées libres, en quelque sorte gratuites, détachées de toute utilité, motivées par le seul ressort d’une réflexion spontanée, contraintes d’aller chercher en elles-mêmes ses propres outils et richesses : je l’ai remarqué trop souvent pour ne pas en faire état. Comme si le goût de la pensée et ce qu’elle induit n’était lié aujourd’hui qu’à ce qui rapporte et à une compétence apprise et exploitée. C’est triste.

Les humanités absentes nous privent de tant. Notamment de la civilité qui est une forme de politesse, de l’humanité qui apprend à appréhender globalement son existence telle une exigence qui sur tous les plans doit s’illustrer. On s’est beaucoup moqué de moi parce que j’ai vu un signe éclatant de notre décadence dans le fait que cette urbanité élémentaire de répondre aux messages de toutes sortes, quel que soit son état, sa fonction ou sa profession – du plus haut de l’Elysée jusqu’au premier niveau de la société civile – était battue en brèche, voire détruite. Pourtant je persiste et je n’ai jamais été convaincu par l’argumentation tenant à l’excès de travail. Alibi.

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Voir les Commentaires (145)
  1. Marc GHINSBERG

    J’ai toujours considéré que ceux qui limitaient la culture générale aux humanités étaient des cuistres. J’aime la littérature, et plus encore la philosophie. Mais comment peut-on se dire cultivé quand on ignore tout de l’économie, des sciences sociales et que l’on se vante d’être nul en mathématique ? Comment peut-on rester insensible à la poésie d’une équation telle que E = mc2 (cette fonction signifie qu’une particule de masse m possède une énergie E dont la valeur est donnée par le produit de m par le carré de la vitesse de la lumière c) qui ouvre des perspectives vertigineuses. Comment ne pas être fasciné par les dernières découvertes de l’astrophysique, émerveillé par la théorie des cordes ?
    Avoir étudié les humanités et ignorer les sciences c’est d’une certaine façon être hémiplégique.

  2. @ Marc Ghinsberg
    « Avoir étudié les humanités et ignorer les sciences c’est d’une certaine façon être hémiplégique. »
    Je vous confirme que c’est vrai, et que la réciproque est aussi vraie…
    Pour ceux qui souhaitent en savoir un peu plus sur la fameuse équation liant énergie et masse, le truc essentiel à comprendre est que la masse n’est rien d’autre que le confinement de l’énergie. Des photons qui sont imaginairement confinés par leurs rebondissements dans une boîte n’ont pas de masse, mais l’ensemble confiné en a. Si le confinement disparaît, la matière/masse disparaît dans un flash de lumière. C’est le sens de la conversion entre masse et énergie.
    Petite explication (en anglais…) ici.

  3. Chemins de traverse

    Sur cet espace, des exemples nombreux où l’on dénigre parce qu’on a limité sa culture à ce que l’on sait… et au lieu de chercher à comprendre ce que dit l’autre on l’assène de qualificatifs…
    Les propos nuancés faisant défaut c’est la course aux attaques ad hominem et ainsi de suite…
    Les personnes cultivées n’ont pas besoin de se justifier et n’éprouvent pas le besoin de démolir les autres.
    Mais c’était sûrement l’ancien monde !

  4. Il y a deux façons d’appréhender la vastitude du monde : en en étant écrasé ou exalté. Ce qui me mine ? nos limites : la souffrance et la mort.
    Ce qui m’exalte ? la vastitude du monde.
    L’univers est-il infini ?
    La question reste en suspens, alors…
    Alors, puisqu’on évoque les sciences, je pencherais plutôt pour une expression moins sujette à caution.
    Vastitude du monde, ça ira ?
    Le monde n’est pas une école préparatoire, la question n’est pas d’engloutir le plus de livres possible.
    Il s’agit encore moins de se sentir en dette de lecture face aux ouvrages, et pourrait-on dire, les tableaux, la musique et que sais-je encore ?
    Le monde est ouvert comme l’horizon, il invite à le parcourir.
    Je ne vis pas pour faire semblant de posséder la culture la plus vaste, la plus maîtrisée.
    Je suis là pour explorer et contempler le monde, en pèlerin de la beauté et du sens.
    Le monde, chacun le parcourt à son rythme. Ma dette ? Je ne pourrai jamais la rembourser aux auteurs comme aux chercheurs et à ceux qui m’en ont favorisé l’accès.
    Mais je peux du moins l’exprimer.
    Au passage ? Si la culture générale décline, c’est parce que la reconnaissance décline. Si la reconnaissance décline, on ne va pas reconnaître nos devanciers non plus…
    La tyrannie de l’immédiateté nous coupe du passé et nous déchoie de la force d’imaginer le futur.
    Immortel, je ne m’ennuierai jamais au motif que le monde serait soi-disant trop petit. Non ! Nous subissons déjà l’ennui, non comme trop-plein mais comme manque.
    Par exemple, quand on aime quelqu’un, sans lui, comment dire ? Voyons : « Rome vous vit, Madame, arriver avec lui. Dans l’Orient désert quel devint mon ennui ! » dans Bérénice.
    Moins sublimement, dans une salle d’attente, le temps peut sembler gelé, capturé par le futur : on est là pour une raison oblitérant l’esprit.
    L’ennui est un trop-plein d’objets indifférents s’interposant entre notre vie et nous. Je le redis… La vie de l’amoureux est sous le signe de l’autre, celui du malade de sa santé en lambeaux, le reste a tendance à lui sembler insupportable verbiage ou impossible montagne à gravir.
    A quoi bon ? Pour l’enfant laissé seul, l’ennui est le manque où le laissent ses parents. Formateur ? peut-être, mais qu’ils ne se plaignent pas s’il devient rêveur.
    Nous sommes riches de nos rêves. Correction : nous le serions restés si on ne faisait tout pour que l’enfant perde sa capacité à rêver, adulte.
    En principe, il ne peut plus guère s’y adonner qu’en créant quelque oeuvre.
    A moins d’être à la limite de la création, comme amateur plus qu’éclairé en tel ou tel domaine voire plusieurs.
    A moins qu’un auteur ne sache rendre ses spectateurs dépendants, je dirais que les conteurs puis Wagner, les uns par la tradition et le suspens, l’autre par une musique rendue à sa fonction magique sans parler de la mise en scène, à moins qu’on ne sache plonger l’assistance dans une immersion contournant tous les codes du classicisme.
    Les codes, les règles, sont comme la rampe des gens en fauteuils roulants : idéale pour eux mais gênante pour les aveugles.
    Qui ne sait vivre sans eux se prive de certaines choses, qui ne sait composer avec elles, d’une autre partie des trésors que trop souvent nous ne savons pas voir. Il faudrait être complet et assister les handicapés sans se laisser piéger par l’exigence de suivre ou de ne pas suivre telle ou telle règle.
    Ne pas se sentir obliger de s’affilier à un groupe de telle ou telle, comment dire ? capacité ou invalidité, c’est une question de point de vue.
    Les mortels ne savent que subir. A une époque, ils s’imaginaient une vie après la mort, là, ils vivent dans le présent qui la dérobe à nos yeux.
    Cet étrange rapport au temps n’est pas favorable à la culture : un autre monde vaut plus qu’ici-bas, tout se vaut par la vitesse ici-bas.
    En plus de la lutte pour la survie, on ne peut pas dire que de telles prémices incitent à créer ou goûter les créations d’autrui. Quelque chose tient les humains, les suspend.
    Alors ? L’invention géniale du suspens contre-balance le suspens et l’ennui du monde. Il est le sel qu’on ajoute au plat : point trop n’en faut, mais en principe, le goût en est amélioré.
    Je pense que l’enseignement devrait en tenir compte, d’une manière ou d’une autre. C’est par le jeu que le mammifère apprend, c’est par les histoires et notamment avec le suspens que l’humain apprend, mais on n’en tient pas compte, et ce, dans une société où ils prennent de plus en plus de place.
    Je ne vois pas en quoi ce serait incompatible avec l’art ou la science. Au contraire. Il y a certains cours dont on ne veut pas sortir, mais c’est l’exception alors que ce devrait être la règle.
    Ce n’est pas parce que le public est captif qu’il ne faut pas le captiver.

  5. « L’inculture générale : une plaie française »
    Tout dépend ce que l’on appelle inculture.
    Faut-il nécessairement connaître les auteurs anciens, maîtriser à la perfection l’imparfait du subjonctif et être capable de sortir une locution latine à la fin de chacune de ses phrases pour être cultivé ?
    Cela était peut-être vrai à une certaine époque, mais certainement pas aujourd’hui.
    Certes il est agréable d’écouter ou de lire des débatteurs qui ont reçu une formation littéraire et qui nous rappellent en permanence à nous, pauvres béotiens, de belles pensées de philosophes célèbres, qu’ils soient grecs, chinois, arabes ou tout simplement français.
    Mais je pense qu’il faut arrêter avec cette guéguerre désuète entre matheux et littéraires, les uns se targuant d’être parfaitement nuls dans la matière de l’autre, en particulier les littéraires qui avouent avec un certain dédain leur nullité pour les maths. Franchement, pas de quoi être fier !
    Aujourd’hui nous avons besoin, plus que jamais, de connaissances portant sur les novelles technologies pour être en contact avec la réalité quand bien même notre expression orale ou écrite en souffrirait un peu.
    Le progressisme fera toujours aller plus loin que le conservatisme réac.

  6. Merci Monsieur pour cet excellent moment de télévision hier soir avec Eric Zemmour. Deux personnes de grande culture qui échangent sur un thème de société, faudrait-il désormais dire la somme des choses individuelles. Dommage que ces émissions ne passent pas à une heure de grande écoute entre les pubs de fromage et de pinard… Merci.

  7. @ Marc GHINSBERG
    « Avoir étudié les humanités et ignorer les sciences c’est d’une certaine façon être hémiplégique. »
    Mais pourquoi voulez-vous que ceux qui ont « fait leurs humanités » ne soient pas capables d’appréhender aussi les sciences, parfois de manière pointue ?
    Pascal, qui a été un des précurseurs de la méthode scientifique, n’était-il pas, au-delà de ses tropismes philosophiques et religieux, à la fois un mathématicien, un physicien et même un praticien ?
    L’hémiplégie ne frapperait-elle pas plutôt ceux qui n’auraient suivi que la voie dite scientifique, qui auraient été capables de ressentir des émerveillements comme ceux que vous décrivez mais qui n’auraient pas eu les outils pour par exemple se poser les questions qui devraient alors leur venir à l’esprit, leur laissant entrevoir un autre univers plus vaste encore ?

  8. L’inculture générale est une plaie française.
    Je ne puis qu’applaudir à ce billet de Philippe Bilger.
    A une époque, les lycéens pouvaient suivre une filière dite « classique » (qui n’excluait pas nécessairement pour autant les mathématiques et les sciences).
    Il faut dire que ceux qui suivaient la filière dite « moderne » avaient tendance à s’en moquer, ce qui préfigurait le ravage intellectuel qui s’annonçait, l’enseignement n’étant plus alors vu de façon utilitariste que comme un moyen de parvenir à exercer un « bon métier », tout ce qui concernait la communication de points de repères, l’ouverture sur le monde à travers son histoire, la structuration de la pensée logique ainsi que les notions de Bien, de Beau et de Vrai ayant été jeté aux orties après la réduction de l’homme à sa seule dimension matérialiste et productrice.
    Quand nous constatons de nos jours comment peuvent raisonner des gens qui parfois sont supposés appartenir à la crème de l’élite, il y a de quoi être consterné.
    Et ne parlons pas du gros des « citoyens » électeurs…

  9. Jean-Marie Thiers

    Définir ? Figer ? Repeindre un chromo ? Entériner une idée reçue ? Jouer ? Énarchiser ? Équationner ? Ou savoir ce que tout cela représente, en le confrontant au passé et à ses chances de se perpétuer, autrement dit, avoir les armes culturelles pour parler en conscience éclairée, peut-être est-ce cela… la culture gé, éliminée en tant que décisive des épreuves de (de, pas des) grandes écoles. Ne pas confondre les connaissances encyclopédiques avec la culture générale, accessible à tous pourvu qu’on ait envie de sortir du bégaiement quotidien.

  10. Dans l’entreprise de déstructuration de la nation que les mondialistes ont mise en place, il est normal, il est même impératif pour eux que la culture disparaisse.
    Que signifie le mot culture si ce n’est savoir communiquer à travers la distance des siècles avec les hommes, au moyen du même langage fait de vécu, d’histoires partagées, d’expériences tristes ou joyeuses communes, d’exigences morales forgées au fil des siècles par l’apprentissage et la construction de la nation.
    La culture c’est une façon de vivre, ce n’est pas seulement une connaissance, un savoir, ce n’est pas seulement un livre, une oeuvre d’art, une étude sur un texte, c’est également, au-delà de tout cela, un vécu symbiotique avec le passé et la tradition qui le porte.
    Ce vécu se vit en faisant évoluer la tradition pour l’enrichir du présent, sous toutes ses formes, artistiques et scientifiques.
    La culture c’est aussi une pratique quotidienne, une gestuelle relationnelle propre à la communauté, et qui l’identifie.
    La gestuelle des Japonais est différente de celle des Anglais qui elle-même est différente de celle des Français. Les différences étant plus ou moins grandes en fonction des distances qui séparent les cultures.
    Je parle des cultures propres à chaque nation, mais évidemment, le concept de culture générale dépasse le cadre des nations et dans ce cas il devient alors celui d’un savoir, car il ne peut y avoir de culture vécue dans toutes les formes de tous les pays.
    Cette culture générale livresque ou médiatique, puisque le livre n’est plus le seul moyen de transmission de la connaissance, fait partie de ce qui relie les hommes de nations différentes.
    Le drame c’est qu’à force de vouloir annihiler les cultures nationales au profit d’une culture mondiale, par une enseignement pervers qui privilégie « l’épanouissement individuel » sur la transmission, on tue la culture tout simplement. Car il ne saurait y avoir de culture globale, parce qu’elle ne saurait être vécue par tous de la même façon.
    Quelle est la place de la culture scientifique dans la culture générale ? elle s’insère tout naturellement au fil du temps, du moins pour les concepts les plus évidents, les plus facilement visibles.
    Passer de la terre plate autour de laquelle tourne le soleil à la terre ronde qui tourne autour du soleil, c’est bien intégrer la science dans la philosophie et la culture générale.
    Et surtout la culture scientifique est la seule forme de culture qui soit vraiment universelle, c’est la seule dont l’expérience est la même dans chaque pays.
    Il se fait que la science moderne est devenue de plus en plus abstraite et que l’appréhender devient pour le commun des mortels souvent impossible.
    Je rassure les lecteurs du blog, on n’est pas hémiplégique parce qu’on ignore la théorie des cordes, l’approche de la physique de l’infiniment petit est très difficile, et on l’appréhende plutôt par ses retombées technologiques, composants électroniques, etc.
    Plus facile dans sa lecture est la physique des grands ensembles.
    Savoir que la Terre est une minuscule planète dans une galaxie qui elle-même est une parmi d’autres relativise la vision de l’homme dans son rapport au monde.
    Savoir que la théorie du chaos explique un ouragan dans l’hémisphère nord par un battement d’ailes de papillon dans l’hémisphère sud, permet de comprendre l’imbrication intime de tous les éléments de l’univers.
    Quant aux dernières découvertes de la biologie qui nous expliquent que l’intestin est un second cerveau, elles confirment avec un humour involontaire la tradition qui disait d’un homme au mauvais caractère que c’était un atrabilaire et qu’il était constipé !
    Comme en beaucoup de choses, le poète avait bien pressenti cette imbrication. Voici quelques vers d’un grand poète, Francis Thompson:
    Toutes choses
    Proches ou lointaines,
    Secrètement
    Sont reliées les unes aux autres,
    Et vous ne pouvez pas toucher une fleur
    Sans déranger une étoile.

  11. peres jacques

    Comme Louis29 je vous remercie pour le plaisir que j’eus à vous écouter hier soir lors du face-à-face avec Eric Zemmour.

  12. Essayons de prendre de la hauteur.
    « Le Soleil rouge enflera pour occuper autour de 250 fois son volume actuel, engloutissant au passage les planètes les plus proches de lui, dont la Terre. Tandis que l’hélium viendra à manquer à son tour, de même que d’autres éléments plus lourds, d’énormes vagues d’énergie propulseront les couches supérieures de l’étoile (dont l’ensemble des atomes d’une Terre à présent vaporisée) dans l’espace intersidéral pour former une nébuleuse planétaire, qui sera à son tour recyclée en de nouvelles étoiles. Les dernières braises, au cœur du Soleil, donneront une naine blanche, qui refroidira lentement, avant de disparaître dans le fond glacial de l’espace.
    La Terre ne sera plus. Et la vie ? Si nous surmontons les défis actuels et devenons une espèce multiplanétaire, puis que nous parvenons à coloniser d’autres systèmes solaires, alors peut-être nos descendants – quelle que soit l’espèce à laquelle ils appartiendront – trouveront-ils un nouveau monde habitable autour d’une autre étoile, plus jeune, qui sera leur Soleil.
    Le soleil est âgé d’environ 4,65 milliards d’années. Il a donc atteint la moitié de sa vie. Tandis qu’il brûle ses réserves de combustible nucléaire, son hydrogène, il s’échauffe peu à peu. Dans quelques centaines de millions d’années, sa chaleur fera s’évaporer les océans terrestres. »
    Jim Bell « le Beau Livre de l’Astronomie »
    Et si le réchauffement climatique était dû en grande partie au soleil qui s’échauffe peu à peu… Même si l’impact de l’homme n’est pas négligeable…
    Les « climato-fanatiques » et les soi-disant « élites » n’ont pas compris que, quoi que nous fassions, la survie de l’espèce humaine est plus qu’improbable. Nous essayons seulement de retarder un peu l’échéance.
    Quant à aller se promener dans un autre système solaire, vu le niveau intellectuel ambiant (émissions débiles, suprématie de religions superstitieuses, Darwin au secours…), l’être humain est pour le moment cloué devant les âneries de son poste de télévision.
    La planète Terre représente à peine un grain de sable dans l’univers, alors l’être humain !

  13. « L’inculture générale : une plaie française »
    Quelle culture ? Quelle inculture ?
    Quand je lis les quelques commentaires en réponse, il me semble évident que la notion de culture n’est, ici, que liée aux diplômes et fait fi de la vie.
    Je veux bien que l’on soit sensible, comme Marc GHINSBERG à la poésie de l’équation E=mc2… Je m’en vais de ce pas poser la question à mon boulanger pour apprécier son degré de culture sur la trouvaille d’Enstein !
    E. Zemmour / P. Bilger Face à l’info !
    Très bon niveau, d’intelligence, de courtoisie…
    Puisque nous avons droit à l’image de Molière, moi je proposerai une comparaison avec ses deux contemporains:
    E. Zemmour : Racine « Les hommes tels qu’ils sont… »
    P Bilger : Corneille « Les hommes tels qu’ils devraient être… »
    C’était là, en quelque sorte, votre faiblesse dans ce débat cher P. Bilger : vous idéalisez, quand ça vous arrange, certains de vos contemporains…
    Ainsi, selon vous, une grande partie de la Magistrature ne serait pas sous l’influence d’une idéologie. La lecture, tous les jours, des jugements sur les simples faits divers, nous prouve le contraire. A l’évidence !
    Mais, comme le notait une réaction d’un auditeur à votre débat : « Peut-être que la naïveté de P. Bilger serait une nouvelle forme d’intelligence ? »
    Qui sait ?
    Cordialement.
    P.-S.: la base et la baisse de l’inculture générale vient d’une Education nationale à genoux, plombée par l’idéologie mortifère d’une grande partie du monde enseignant. Pas besoin d’aller chercher beaucoup plus loin !

  14. « L’inculture générale : une plaie française »
    « On laisse ce virus dévastateur se développer » (PB)
    Et j’m’en foutisme général. Tout se tient !
    Et si ce n’était que ça ! Nous avons beaucoup d’irresponsables et d’incultes à la tête de l’Etat et parmi les supposés responsables qui préfèrent surveiller l’audimat en hausse générant des millions d’euros que proposer des programmes éducatifs et instructifs ; le CSA qui se fiche de tout, présentateurs de programmes TV dépossédés de toute matière grise mais chèrement payés pour leurs idioties, bons pour abrutir plus que pour instruire et éduquer les générations qui ne jurent que par iPhone et leurs 200 SMS par jour, PlayStation avec des jeux ultraviolents, casquettes et baskets new look pour s’afficher riche aux pieds mais pauvre dans la tête. La liste est longue.
    Un autre exemple époustouflant et incompréhensible en pleine épidémie de coronavirus parmi le corps médical non protégé recevant les malades.
    Je relève sur France 3:
    Le docteur Philippe Pinilo est le tout premier soignant a avoir examiné l’enseignant décédé porteur du Covid-19. Lors de ses consultations, il a pu lui aussi être contaminé. « Rien de plus qu’un syndrome grippal classique, il n’y a vraiment aucun signe particulier qui peut faire suspecter quoi que ce soit », décrit le médecin à propos du patient décédé.
    Le Docteur Philippe Pinilo a été placé en quarantaine
    Très mal informé par le ministère de la Santé (Agnès Buzyn et son équipe):
    L’enseignant ne revenait pas d’une zone à risque et en pleine période de grippe saisonnière, son état n’a pas suscité d’inquiétude. Le 12 février, l’enseignant malade repart donc chez lui avec une ordonnance classique. Mais une semaine plus tard, il revient consulter. « Son état général s’altérait », poursuit le médecin. Selon les proches du malade, il serait parti aux urgences de Compiègne (Oise) le 19 février, puis en réanimation à l’hôpital de Creil (Oise). Le docteur Pinilo doit rester chez lui en confinement jusqu’au 4 mars.
    Mon observation : tous les médecins, infirmiers(ères), aide-soignants, doivent être protégés d’un masque pour se préserver et préserver d’autres patients d’hôpital ou de clinique. C’est un minimum vital pour tous.
    Comment se fait-il que lors du sauvetage des migrants, tout le personnel aidant en mer et sur terre soit équipé de masques pour éviter la propagation de maladies non encore identifiées, et pas le corps hospitalier en lieu et place ?
    Peut-on faire confiance à ce gouvernement jurant la transparence ? Pourquoi les informations vitales n’ont-elles pas été données tout de suite à tout le corps hospitalier pour protéger les vies et d’autres contaminations ?
    Je suis sciée de la légèreté de l’ex-ministre de la Santé, pourtant médecin de profession !!

  15. Marc GHINSBERG

    @ Exilé
    « Mais pourquoi voulez-vous que ceux qui ont « fait leurs humanités » ne soient pas capables d’appréhender aussi les sciences, parfois de manière pointue ? »
    Mais je suis tout à fait d’accord avec vous.
    Je commentais le billet de Philippe Bilger qui assimile culture générale et humanités, ce qui me semble une profonde erreur.

  16. Julien WEINZAEPFLEN

    Cher Philippe,
    J’ai toujours déploré les quelques conversations que j’ai eues avec des professeurs d’université se plaignant devant moi du niveau d’inculture crasse qu’ils constataient chez leurs étudiants, non que cette baisse du niveau ne soit réelle, mais elle est la conséquence d’un enseignement qui fait plus de la prévention contre les conduites à risque et contre la pensée incorrecte qu’il ne dispense des savoirs bien ordonnés. Et se repaître de l’idée qu’on enseigne à des ignares n’intéresse guère ceux-ci à l’enseignement qu’on se prépare à leur dispenser. Avec ce gimmick des professeurs d’université de prendre un malin plaisir de poser à leurs étudiants des questions dont ils savent très bien qu’ils ne connaissent pas la réponse: « Vous savez évidemment ce qu’a dit Stendhal à propos de son grand-père dans « Vie de Henry Brulard ».
    – « La vie de qui ? », se demandent les étudiants confus en se regardant perplexes et en écarquillant des yeux pleins de honte sur le professeur triomphant.
    Vous pratiquez la bonne approche dans votre Institut de la parole si vous proposez à ceux que vous formez de se poser tous les problèmes que charrie une citation que vous leur soumettez. Mais dans le second cycle du secondaire, les professeurs de français ne pratiquent pas ainsi. Les programmes scolaires leur font obligation de demander à des élèves qui n’ont pas le goût de lire de se poser en critiques littéraires ou d’écrire des essais littéraires en se positionnant dans des débats sur la littérature qui les dépassent de cent coudées. Les sujets d’invention rattrapent un peu ce mauvais pli, par lequel non seulement on ne leur donne pas envie de lire, mais on les en dégoûte.
    Emmanuel Macron a remporté le concours de culture générale. On ne voit pas que cela lui ait donné une pensée générale, même si ça lui permet d’empiler les poncifs et de maîtriser ses dossiers en ce sens qu’il sait tout ce que l’on écrit d’un sujet, mais il le compile mal et dit qu’il va tout faire, sans jamais hiérarchiser les strates de son sempiternel « en même temps », dont il finit par s’amuser lui-même, et sans davantage indiquer les priorités de son action.
    Montaigne savait ses auteurs latins par cœur, ce qui ne l’empêchait pas de puiser dans sa bibliothèque pour dicter en citant. Aujourd’hui, on ne sait plus guère des auteurs latins et grecs que l’argument de leurs œuvres principales et les racines des mots qu’ils emploient. Est-ce une perte ? On revient à la racine pour former à partir des étymons une pensée exprimée dans des phrases françaises. Revenir à la racine, n’est-ce pas revenir au radical ?
    « Les livres nouveaux nous empêchent de lire les anciens », regrettait Jean d’Ormesson. Oui, bien sûr, mais la réciproque est vraie.
    « L’honnête homme » de Montaigne a été. L’honnête homme d’aujourd’hui est celui qui sait cliquer d’une discipline à l’autre, sauter d’une idée à l’autre, comme Michel Onfray qui dresse d’excellents panoramiques. C’est l’homme hypertextuel. L’interdisciplinarité est le mot qui désigne l’honnête homme d’aujourd’hui. C’est un mot barbare et qui tire en longueur. Il annonce une cuistrerie jargonnante regrettable sans préjudice de compétence.
    Les enfants d’aujourd’hui ont moins d’orthographe et de grammaire que ceux d’hier. Ils écrivent moins bien, mais ils parlent mieux. Et ils sont loin de penser plus mal. Ils vont tout de suite à l’essentiel, droit au but. L’information dont ils sont gargarisés par le commérage de l’actualité y est pour beaucoup, et peut-être aussi l’épidémie d’hyper-activité qui frappe les nouvelles générations et qui peut être un signe d’intelligence et de précocité. D’aucuns ont parlé d’enfants indigos. Pourquoi pas ?
    Je ne sais pas si la culture générale favorise une pensée générale. Compte beaucoup plus pour moi l’originalité de la pensée. Quand, très jeune, j’ai commencé à écrire, je pensais qu’on écrivait mieux si on avait moins lu. Je ne me rendais pas compte que ce que j’écrivais pastichait maladroitement Pagnol ou Molière, que j’aimais bien (je les aime encore aujourd’hui), pour une pièce de théâtre et un petit roman que j’avais écrits.
    En sixième, notre manuel de grammaire, rédigé entre autres par Henri Mitterand avec un « R », comportait cette question: « Les livres que j’aurais voulu écrire ». Je me disais: « Les miens ». J’étais comme le Brel des « Bourgeois » étant déjà aussi saoul que lui-même, tandis que son ami Jojo se prenait pour Casanova. Étudiant en lettres, je révisais mon jugement et me disais que tout de même, j’aurais bien aimé écrire « Les souffrances du jeune Werther », si l’ouvrage ne s’était pas terminé par le suicide du héros.
    Le premier jour où je pénétrai à la Sorbonne pour y assister à mon premier cours, le 22 octobre 1990, je me souviens d’avoir éprouvé du dépit et de m’être dit: « Ce n’est pas possible, on pratique ici le culte des grands morts. Or moi qui suis chrétien, je pratique le culte de Dieu, et je suis tributaire d’un Evangile où il est écrit: « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame Ta louange, car ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits. » Comment vais-je me débrouiller avec cela ? »
    D’autant que s’ajoutait à ma méfiance pour la patrimonialisation d’auteurs choisis pour être des phares de notre civilisation, l’impression qui ne m’a jamais quitté que, si la sélection naturelle à laquelle je ne crois pas relève de l’adaptation, la sélection culturelle relevait de l’arbitraire.
    Qui sait, si je m’étais adapté, j’aurais peut-être été sélectionné. Mon père me conseillait de préparer Normale sup. Je lui rétorquais que je ne voulais pas devenir un bourgeois. « N’importe, tu apprendras à travailler et tu t’y feras un carnet d’adresses qui te servira dès que tu auras écrit quelque chose. » Je voulais devenir prêtre, j’estimais ne pas avoir besoin de carnet d’adresses. Finalement je ne suis pas devenu prêtre et je n’ai pas de carnet d’adresses, « Mon père avait raison » comme en convenait Sacha Guitry dans une pièce où j’ai vu s’affronter les Brasseur père et fils, Claude et Alexandre, il y a une dizaine d’années, au théâtre Édouard VII.

  17. hameau dans les nuages

    @ Achille | 28 février 2020 à 08:17
    « Le progressisme fera toujours aller plus loin que le conservatisme réac. »
    Mon Dieu ! Quelle tartarinade ! Aller plus loin vers où ?
    Vous voulez parler de ce vent fou qui déracine les arbres et détruit les toits ?
    A propos de progressisme, on apprend par la bande que c’était madame Michèle Barzach doctoresse gynécologue qui faisait des ordonnances pour que les différentes gamines amoureuses de monsieur Matzneff puissent prendre la pilule. L’avantage du progressisme est de ne pas trop se poser de questions sur les conséquences. C’est le progrès.
    https://www.lesalonbeige.fr/lancienne-ministre-michele-barzach-a-t-elle-ete-complice-des-crimes-de-gabriel-matzneff/

  18. La culture c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié (Edouard Herriot)
    La culture c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale (attribué à Françoise Sagan et dédié à Marc Ghinsberg)
    Un peuple qui perd sa culture devient une branche morte de l’humanité (Shadok)
    « Partout dans le monde on sait qu’il y a une culture française et on aime la France pour sa culture. Seul l’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée en meeting à Lyon semble l’ignorer lorsqu’il déclare qu’«il n’y a pas une culture française, il y a une culture en France et elle est diverse».
    Cette déclaration n’est pas anecdotique, elle est même le signe inquiétant d’une vision destructrice de ce qui fait depuis toujours la spécificité de notre pays.
    Prétendre qu’il n’y a pas de culture française mais une culture en France est le fruit d’un reniement profond qui revient par déduction à expliquer qu’il n’y a pas de langue française mais une langue en France qui serait par nature diverse. »
    https://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/02/06/31001-20170206ARTFIG00209-emmanuel-macron-et-le-reniement-de-la-culture-francaise.php

  19. @ Exilé
    « Mais pourquoi voulez-vous que ceux qui ont « fait leurs humanités » ne soient pas capables d’appréhender aussi les sciences, parfois de manière pointue ? »
    Ce n’est pas une fatalité. Mais j’attends de voir… je n’ai pas été impressionné par leur compréhension de la méthode scientifique. Ce qui signifie que des textes trop anciens sont valorisés dans les humanités au détriment de connaissances plus modernes dans la compréhension du monde. Si on prend des décisions d’économie ou de sciences sociales sur ces bases, le résultat a peu de chance d’être exceptionnel.
    « L’hémiplégie ne frapperait-elle pas plutôt ceux qui n’auraient suivi que la voie dite scientifique, qui auraient été capables de ressentir des émerveillements comme ceux que vous décrivez mais qui n’auraient pas eu les outils pour par exemple se poser les questions qui devraient alors leur venir à l’esprit, leur laissant entrevoir un autre univers plus vaste encore ? »
    Les scientifiques ont commencé à cartographier l’univers au-delà de l’univers observable. Ils se débrouillent pas trop mal, les scientifiques, non ? Vous avez « plus vaste encore » ?
    Ceux qui suivent la voie scientifique, s’ils se mettent un peu à réfléchir adultes, voient clairement l’utilité des humanités. Simplement parce qu’il suffit de gratter un peu l’historique du savoir scientifique pour voir reparaître tout leur développement historique à travers les humanités, qui leur est difficilement dissociable.
    Mais si vous voulez observer en détail quelles sont les disciplines où ces deux mentalités, littéraires et scientifiques, sont le plus en porte-à-faux de manière interne à ces disciplines, je vous suggère de vous intéresser aux domaines de la psychologie et de la sociologie. Dans ce domaine, je veux bien qu’on me donne des outils issus des humanités pour me permettre d’entrevoir un univers « plus vaste encore », mais je vais quand même me demander inlassablement si la grande théorie colle aux faits sur le terrain.
    Ce qui ne m’empêche en aucune façon de concéder que les humanités sont la source de la recherche de la connaissance de laquelle les sciences sont issues tardivement. Ce que j’ai par contre toujours reproché aux tenants des études littéraires, c’est leur propension aux assertions allusives, totalisantes, et parfois volontairement obscures. Des choses, disons, un peu trop « vastes ». Ce ne sont toutefois que quelques menus points à corriger. Avec le temps, on y arrivera.

  20. Je n’assimile pas la culture à un savoir engrangé, mais à une fonction intellectuelle acquise par un exercice continu. Celui d’apprendre, de comprendre, de comparer, d’établir des liens, de bannir l’erreur. La culture donne des références, elle maintient l’esprit exercé, et elle donne le moyen d’appréhender sans crainte une idée nouvelle. Ce n’est pas un entrepôt, une compilation ; c’est une boussole, une façon de se repérer dans une histoire à laquelle nous appartenons, et une aptitude à se mouvoir par la pensée en terrain connu puis, de là, en terrain inconnu. Elle construit des ponts. C’est donc non pas un magot de riche, comme décrit par des jaloux, mais un sésame pour l’exploration.
    Par exemple, l’apprentissage d’une langue étrangère donne un savoir utile, mais en plus, il enseigne à l’enfant qui en bénéficie qu’il y a plusieurs mots pour désigner le même objet, lui faisant ainsi comprendre tout petit l’idée de code. L’existence de pronoms neutres dans une langue étrangère, ou de cas, ou la création de mots composés, lui donnent accès à de nouveaux concepts. Les écoliers qui apprennent la musique, et surtout le solfège, sont plus à l’aise dans l’apprentissage des maths. Tout cela montre que ce n’est pas tant le contenu que le passage d’un champ de savoir à un autre, le travail que cela demande, et la dextérité mentale qui en résulte, qui caractérisent la culture.
    Ce goût s’acquiert dans l’enfance. Il suppose une forme d’austérité dans l’apprentissage, mais donne à l’enfant une telle fierté, un tel contentement, un tel sentiment de dépassement de soi qu’il est perçu comme désirable. D’autant plus que bien dosé, et progressif, l’apprentissage n’est pas un pur pensum. On peut y introduire un élément de jeu. Par nature, un enfant ne demande qu’à surmonter sa paresse intellectuelle, elle aussi naturelle, pour acquérir des connaissances, pour peu qu’on lui fasse sentir à quel point l’exercice décuple ses moyens.
    Tout le monde est cultivé, peu ou prou, c’est une question de dosage, mais la différence croît de façon exponentielle. C’est pourquoi les enseignants qui n’encouragent pas l’enfant à faire cet effort et ne valorisent pas son envie de savoir sont des brutes épaisses, porteurs de cadeaux empoisonnés. La paresse intellectuelle est le résultat d’une mauvaise éducation. C’est une tendance profonde qui se combat pourtant facilement chez l’enfant, par une autre tendance aussi profonde, celle de savoir.
    Nous avons un problème avec la culture, considérée comme un privilège de classe. L’école prolonge le malentendu en camouflant la valeur de la culture, et en ne la favorisant qu’à doses homéopathiques, dès l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Comme si c’était un privilège à distribuer au compte-gouttes, de peur qu’il ne corrompe les enfants. Ne s’en sortent que ceux dont la famille compense la pauvreté d’incitation de l’école publique. Le premier de la classe n’a pas bonne réputation, cependant, au moment de l’orienter cela permet à ce salaud de riche d’éviter les voies de garage où sont dirigés les salauds de pauvres.
    À force d’empêcher les gens de s’améliorer on fabriquera une nation d’idiots, et ensuite on se plaindra que les gens gobent n’importe quel boniment.

  21. Michel Deluré

    Constat regrettable mais hélas tristement réaliste que vous dressez là, Philippe Bilger, et que nous ne pouvons que partager.
    Tout être humain est avant tout un héritier, d’abord de la nature par son hérédité, ensuite de la culture par son éducation.
    Même imparfaite, une société reste le creuset de la transmission de cet héritage.
    Mais par contraintes de tous ordres, par renoncements, par souci d’uniformisation et de pragmatisme, parce que cela exige un effort qui est bien au-dessus du simple divertissement, nous renonçons de plus en plus à transmettre cet héritage et tuons le principe même de culture générale.

  22. Votre remarque est applicable à toutes les strates du millefeuille démocratique. Etant en fin non renouvelée d’un mandat de conseiller municipal d’un village rurbain de 240 habitants de l’Oise, j’ai pendant ces six années croisé des ignares qui décidaient de l’obtention d’affermages qui engageaient la commune pour vingt ans.
    Que dire aussi des cumulards trustant les postes à indemnités, vraiment peu présents aux commissions ou assemblées…
    La démocratie dite de proximité est à mes yeux un leurre. Maintenant que pour les villages, la loi NOTRe ne laisse aux maires que les monuments aux morts et l’entretien des lampadaires, je m’étonne que le poste d’édile trouve encore des candidats.

  23. hameau dans les nuages

    @ PITE | 28 février 2020 à 11:48
    C’est peut-être prévu pour la disparition des petites communes. Pour en avoir parlé avec une secrétaire de l’une d’entre elles, elle le confirme dans la mesure où ils ne sont plus que des chambres d’enregistrement des décisions de la communauté de communes. Sinon, faute de ce faire, leurs demandes pour améliorer le quotidien étaient sucrées ou retardées. Ces petites communes ne deviennent plus qu’un bureau des pleurs ou d’enregistrement de rivalités de voisinage.
    A côté de chez moi, cette commune par exemple:
    https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2020/02/28/municipales-6-communes-sans-candidat-dans-le-64,2668564.php

  24. @ Lucile | 28 février 2020 à 11:42
    « Par nature, un enfant ne demande qu’à surmonter sa paresse intellectuelle »
    Quel dommage que l’adolescent, puis l’homme ensuite oublie cette demande 😉
    J’ai bien aimé votre commentaire, une seule remarque, qui n’est pas un reproche, vous surestimez l’appétence de l’enfant pour l’apprentissage culturel.
    J’ai connu des enfants qui n’étaient intéressés que par le travail manuel, le travail aux champs dans un petit village perdu de montagne à vaches.
    Et là, ils étaient volontaires et tenaces y compris quand la tâche les dépassait. Et cet apprentissage est aussi une forme de culture, différente de la pure intellectuelle, mais qui porte sa richesse personnelle.
    Un commentaire très différent du mien et c’est ce qui fait la richesse du blog.

  25. @ hameau dans les nuages | 28 février 2020 à 10:46
    « L’avantage du progressisme est de ne pas trop se poser de questions sur les conséquences. C’est le progrès. »
    Non le progressisme c’est simplement se poser les bonnes questions afin de prévoir les conséquences de l’évolution de notre société qui est irréversible et s’adapter au monde dans lequel on vit.
    Ce n’est certainement pas chercher midi à 14 heures.
    Par ailleurs, je ne vois pas trop ce que vient faire Michèle Barzach, la pilule et Matzneff dans cette affaire. Il ne faudrait pas tout mélanger.

  26. @ F68.10
    « Vous avez « plus vaste encore » ? »
    Oui.
    Comment est-il concevable de ne pas se demander d’où tout cela vient, y compris dans ses lois, qu’elles soient mathématiques, physiques ou biologiques ?
    Par ailleurs, pourquoi donc faudrait-il opposer les littéraires aux scientifiques, alors qu’il est possible – chez les plus brillants – d’être à la fois l’un et l’autre ?
    Vous tombez dans l’utilitarisme professionnel avec votre exemple des sciences sociales ou autres sciences « modernes » (le terme moderne veut simplement dire contemporain), sciences sociales au passage qui semblent parfois ignorer le simple bon sens, il suffit par exemple de constater certains délires universitaires en ce domaine…
    La culture par les humanités n’a pas pour but de figer les mentalités une fois pour toutes, ou de donner des recettes d’ordre technique immuables, elle se contente d’ouvrir l’esprit de façon générale, de développer ses capacités de jugement, afin qu’il puisse réagir lui-même à bon escient devant une situation donnée, en étant capable de faire preuve d’analyse et de synthèse de façon adaptée, dans divers environnements, d’ordre public ou personnel, maintenant comme hier ou comme demain dans mille ans et mieux encore en lançant de nouvelles pistes de réflexion.
    Cette culture permet aussi accessoirement de façon pratique (pour ceux qui ne considèrent que ce critère) de faire preuve d’un minimum d’esprit critique devant le sermon quotidien du présentateur du 20 heures chargé d’endoctriner les Français sans qu’ils ne s’en rendent compte…

  27. M. Bilger, en allant au bout de votre pensée sur un sujet que vous connaissez bien, il faut supprimer les jurés populaires. Tant d’entre eux, sans aucune culture ni recul, jugent les autres suivant la sympathie (plus souvent l’antipathie) qu’ils leur inspirent et se comportent en moutons de Panurge. C’est du vécu… C’est terrible.

  28. @ Achille (@ hameau dans les nuages)
    « Non le progressisme c’est simplement se poser les bonnes questions afin de prévoir les conséquences de l’évolution de notre société qui est irréversible et s’adapter au monde dans lequel on vit. »
    Exact. En ce sens, le « progressisme » est effectivement nécessaire.
    Mais il ne faut pas se leurrer non plus: ce qu’on nous vend au nom du progrès est parfois complètement irréfléchi, ou pire, complètement inutile.
    Par exemple, le dioxyde de titane est parfaitement inutile dans l’alimentation (sauf peut-être marginalement dans la conservation des aliments). On peut se palucher tant qu’on le souhaite sur son innocuité réelle ou supposée, le fait essentiel demeure qu’il est parfaitement inutile. Qu’on nous vende cela comme du progrès m’ulcère. Les enjeux du progrès ou du progressisme ne sont pas dans des crêpages de chignon de ce style.
    Je veux bien et je suis même impatient qu’on me parle de progrès. Il faut juste ne pas mettre n’importe quoi sous cette étiquette, ce qui est malheureusement une tendance que je trouve trop marquée. Et qui ulcère alors à juste titre les « réacs ».
    Cela étant, le cas Matzneff est une piètre réfutation de l’utilité sociale de la pilule… Un médecin n’a pas à refuser la pilule hors autorisation parentale y compris dans des cas d’hébéphilie, selon la méthode de prise de connaissance de la situation: si la gamine vient de son propre chef, ce n’est pas de mon point de vue du rôle du médecin de questionner cela, et la psychanalyse n’a rien à voir là-dedans (ce qui venant du Salon Beige ne manque pas de piquant).
    Si par contre ce médecin facilite l’exécution d’un crime ou délit, alors là, oui, il y a un problème clair. Et les circonstances décrites de l’entretien médical en présence non seulement de la donzelle mais aussi et surtout de Matzneff me hérissent le poil ! Mais qu’a fait, surtout, le conseil de l’ordre pendant tout ce temps ? N’a-t-il pas la possibilité de s’autosaisir de situations publiquement publiées, ce que ce billet semble suggérer ?… C’est là que je vois un réel problème…
    Cela dit, Matzneff, qui s’inquiète d’avoir fait un gosse à la gamine, est véritablement un cinglé irresponsable dans les propos cités par le Salon Beige… Mais voir un petit vieux, même pédophile, traqué comme il l’est actuellement ne m’amuse que très moyennement: qu’on lui offre une porte de sortie ni honorable ni complètement déshonorable pour que cesse la farce, et surtout qu’on lui permette de s’expliquer de tout ce qu’il n’a pas encore réellement exprimé dans ses livres… De toutes manières, il n’accomplira plus grand-chose de sa vie. La justice aurait dû intervenir avant ; maintenant qu’il est trop tard, tout cela n’est que de l’esbroufe.

  29. @ Tipaza
    « Vous surestimez l’appétence de l’enfant pour l’apprentissage culturel »
    C’est peut-être, chez certains, ce que les Anglais appellent un « acquired taste », un goût non inné, qui doit, et qui peut s’acquérir.
    Il me semble que c’est quand l’enfant est encore petit que le moment est le plus propice pour lui mettre le pied à l’étrier. C’est toujours rattrapable ensuite, mais difficilement si l’enfant a perdu l’envie d’essayer de comprendre ou d’apprendre, alors que c’est là que gît le filon !
    Je pense que trop peu d’enseignants se mettent vraiment à la portée de l’enfant. On ne devrait jamais amoindrir quelqu’un à cause de son ignorance. Si la culture est considérée comme un instrument de ségrégation, c’est qu’elle donne du pouvoir, et que certains s’en targuent – paradoxalement – pour écraser autrui de leur supériorité. C’est pourquoi ceux qui estiment en manquer, plutôt que de faire des efforts, préfèrent la dénigrer et empêcher les autres d’en avoir le goût. C’est à se demander si l’Éducation nationale ne voit pas un peu les choses comme ça.
    Vous posez une vraie question en citant ces jeunes uniquement tentés par des activités manuelles. La culture est-elle sélective, est-elle réservée à une élite ? Reconnaissons qu’il y a des échelons, et que bien peu occupent le sommet de la pyramide (ce qui devrait tous nous rendre modestes).
    Doit-elle pour autant être « gérée » par l’État ? Avec les résultats que l’on sait, d’où le titre non exagéré du billet.
    Tipaza, nos commentaires ne sont pas si différents. Je suis d’accord avec votre définition de la culture. Je mets plus l’accent sur la transmission, qui me paraît une responsabilité vis-à-vis des enfants que l’on met au monde. Mais une responsabilité heureuse, où l’on s’enrichit en partageant.

  30. @ Thir 28 février 2020 à 13:35
    Vous avez raison et la littérature française foisonne d’ouvrages sur ce sujet, mais le problème c’est que les juges sont pires que les jurés.

  31. Jean le Cauchois

    « L’inculture générale est une plaie française. On laisse ce virus dévastateur se développer ? »
    J’ai découvert récemment une spécialité d’enseignant dont j’ignorais l’existence : celle de « professeur documentaliste » pour collèges et lycées, qui existe à deux niveaux de rémunération, certifié ou agrégé. Elle se définit ainsi : « Le professeur documentaliste forme les élèves à la recherche documentaire. Il les initie à la connaissance des classifications, leur apprend à trouver rapidement tel document ou tel fichier électronique, à le comprendre et l’exploiter, par exemple pour un exposé ou un cours ».
    Voilà une bonne nouvelle, qui complète mon information sur la modernité, alors même que je viens d’être convié à un séminaire gratuit tout en restant chez moi : un « webinaire » sur le projet de construction d’un parc d’éoliennes en mer, au large des côtes normandes. On n’arrête pas le progrès ?

  32. Michelle D-LEROY

    Le domaine de la culture générale est si vaste, de la littérature à l’art, des sciences aux mathématiques, que peu de gens peuvent se vanter de connaître cette large panoplie, chacun a forcément ses préférences forgées à l’école ou au travail.
    Lorsqu’au cours d’une rencontre, une personne cite un auteur, cela prouve qu’il a de belles connaissances littéraires puisqu’il cite de mémoire en espérant approfondir un débat et commenter cette belle pensée, mais lorsque derrière nos ordinateurs nous faisons la même chose, bien souvent cela devient pédant, car on ne sait si la personne a de vraies connaissances ou si elle est allée chercher à point nommé cette citation sur Internet, et non par connaissance personnelle.
    En tout état de cause, si je me réfère aux grands érudits de mon entourage, je m’aperçois que chacun d’entre eux a son domaine de prédilection, l’ingénieur va orienter la conversation vers les sciences ou les découvertes, le médecin sur les sciences humaines, le contrôleur de gestion sur l’économie (un domaine fluctuant et aléatoire) ou encore un autre restera incollable sur le cinéma ou les peintres contemporains.
    Il est tout de même à noter que chacun de ces adultes revient toujours à son domaine professionnel même s’il s’intéresse à beaucoup de choses en dehors.
    N’empêche que les discussions animées autour d’un sujet culturel restent fort intéressantes et que du coup si chacun apporte une pensée générale dans son domaine, tout reste enrichissant en dehors des banalités d’usage.
    ———————————-
    @ Lucile
    En ce qui concerne ce que le Procureur a dit au procès Fillon « dans l’Ancien Régime, vous seriez pendu », je trouve comme vous cela sidérant.
    Sidérant car nous savons bien qu’aujourd’hui aucun juge n’est pour la peine de mort, il suffit de les voir trouver des circonstances atténuantes à des assassins multirécidivistes.
    Par ailleurs il m’est arrivé de me poser la question de savoir si nos voisins dont les régimes étaient des monarchies constitutionnelles n’étaient pas plus solides que notre République avec un Président élu au suffrage universel, pour que j’apparaisse comme la pire des réacs.
    Alors évoquer à la fois la peine de mort et la monarchie me semble hors du temps et c’est à mon sens du cinéma, juste pour marquer la détestation des époux Fillon et laisser envisager la sentence la plus lourde à leur égard. Il faut à tout prix les anéantir afin qu’il ne prenne pas à FF l’idée de revenir sur la scène politique.
    Comment ensuite prendre notre justice comme fiable et impartiale ?

  33. @ Exilé
    « Oui. Comment est-il concevable de ne pas se demander d’où tout cela vient, y compris dans ses lois, qu’elles soient mathématiques, physiques ou biologiques ? »
    Vous ne montrez pas ici quelque chose de plus vaste. Vous posez des questions plus vastes. Ces questions ont toujours été au fondement de la démarche scientifique. Depuis par exemple les pythagoriciens qui s’extasiaient de trouver dans l’harmonie musicale une preuve du lien entre le beau et les rapports géométrico-numériques. Ou comme en témoigne toute l’histoire de l’astronomie, depuis la préhistoire mythiciste jusqu’à nos jours en passant même par l’astrologie.
    « Par ailleurs, pourquoi donc faudrait-il opposer les littéraires aux scientifiques, alors qu’il est possible – chez les plus brillants – d’être à la fois l’un et l’autre ? »
    Ce n’est pas une question de talent. On trouve ces répartitions différentes de sensibilités aussi bien en haut qu’en bas de l’échelle de la compétence scientifique ou littéraire. Je pense toutefois que les épisodes des régimes nazi et soviétique ont sali sérieusement les prétentions sociétales de la science ; et que c’est une des raisons pour laquelle les littéraires s’en méfient, à juste titre, d’un certain côté, mais aussi à l’excès de l’autre, et pas toujours à bon escient.
    Mais le fait demeure que nombre de « littéraires » ont perdu contact avec le développement de la science, ce qui est en grande partie la faute de l’évolution de nos systèmes universitaires. L’autre fait qui demeure est que le prestige de la science dans les « basses couches » de la population relève des promesses de prouesses technologico-sociales. Nous sommes dans le domaine de la magie qui épate le bas peuple. Mais la valeur de la démarche scientifique dans les couches éduquées à cela de la population ne relève pas de son aspect magique mais de la valeur intrinsèque de la démarche même.
    Il nous faut rejeter ces deux écueils: le séparatisme de la philosophie vis-à-vis de la science, et la prestidigiditation du progrès irréfléchi à l’usage du bas peuple.
    « Vous tombez dans l’utilitarisme professionnel avec votre exemple des sciences sociales ou autres sciences « modernes » (le terme moderne veut simplement dire contemporain), sciences sociales au passage qui semblent parfois ignorer le simple bon sens, il suffit par exemple de constater certains délires universitaires en ce domaine… »
    Il n’y a pas à rejeter les applications de la science au motif que seules les questions métaphysiques (parmi lesquelles certaines ont été résolues par la science) importent: les applications ont leur utilité.
    Mais prenons l’exemple des sciences sociales à l’égard desquelles pas mal de critiques sont justifiées: à un extrême, vous avez des pastiches de Mein Kampf qui arrivent à se faire publier dans des revues universitaires féministes… À l’autre extrême, vous avez les travaux d’Esther Duflo qui examine des stratégies de réduction de la pauvreté ou d’accès à l’éducation par des études randomisées contrôlées en double aveugle. C’est littéralement le jour et la nuit ; et les intouchables en Inde ont bien compris quelle approche leur était réellement utile. Et ce n’est pas la première approche.
    En résumé: si des universitaires délirent sur des sujets graves, c’est un sujet grave en soi. Cela ne signifie pas qu’il est impossible de pratiquer des sciences sociales rigoureusement et de les appliquer à des sujets de société concrets. Seulement que ce n’est pas la préoccupation première des universitaires que vous critiquez.
    « La culture par les humanités n’a pas pour but de figer les mentalités une fois pour toutes, ou de donner des recettes d’ordre technique immuables, elle se contente d’ouvrir l’esprit de façon générale, de développer ses capacités de jugement. »
    Si vous parlez de développer des capacités de jugement, je suis entièrement d’accord. Mais soutenir cette thèse signifie bien qu’il y a bien des bonnes et des mauvaises manières de penser. La première de ces mauvaises manières de penser étant de figer les mentalités, pour reprendre votre propos.
    « Cette culture permet aussi accessoirement de façon pratique (pour ceux qui ne considèrent que ce critère) de faire preuve d’un minimum d’esprit critique devant le sermon quotidien du présentateur du 20 heures chargé d’endoctriner les Français sans qu’ils ne s’en rendent compte… »
    Permettez-moi de communier avec vous sur ce point…

  34. hameau dans les nuages

    @ F68.10 | 28 février 2020 à 14:38
    Ah bon ? Un docteur voit à intervalles réguliers le même homme d’un âge certain accompagné de nymphettes différentes faire la même demande ou demtander des tests de grossesse et il ne doit pas se poser des questions ? Contacter les familles ?
    Eh bien dites donc !…
    Protection de l’enfance:
    https://www.la-croix.com/Actualite/France/Michele-Barzach-Certaines-politiques-de-l-enfance-sont-inefficaces-2015-06-09-1321287
    ——————————————
    @ Achille
    « Non le progressisme c’est simplement se poser les bonnes questions afin de prévoir les conséquences de l’évolution de notre société qui est irréversible et s’adapter au monde dans lequel on vit. »
    Crise de jeunisme ?
    Non cela s’appelle mettre la charrue avant les boeufs. La mort étant inéluctable vous pouvez vous adapter aussi en vous tirant une balle dans la tête.
    La libération des moeurs et ses conséquences cela vous parle ? Si pour vous la pédophilie est un progrès inéluctable !

  35. Michel Deluré

    @ Achille 28/2008:17
    @ hameau dans les nuages 28/20 10:46
    Je voudrais simplement apporter quelques commentaires à votre débat sur le progressisme et le conservatisme.
    Il n’y a pas, de mon point de vue, de contradiction à se définir progressiste sur le plan politique et à se sentir plutôt conservateur sur le plan culturel.
    Nous sommes là en présence de deux domaines distincts, l’un, à savoir la politique, étant en charge de gouverner et donc de prévoir, ce qui relève d’une action de prévision, d’anticipation, de programmation, tournée vers le progrès tandis que l’autre, à savoir la culture, issue naturellement du passé, destinée à le préserver et à en tirer le meilleur, privilégie une action d’enseignement, de transmission.
    Hannah Arendt considérait d’ailleurs le conservatisme comme « l’essence même de l’éducation ».
    La culture, c’est donc transmettre ce que le passé offre de meilleur (conservatisme culturel) pour construire l’avenir (progressisme politique).

  36. « Auschwitz est un événement sans précédent, qui incarne le mal radical. Or la plus haute culture humaniste et européenne, loin d’avoir su l’empêcher, l’a accompagné…
    Cela reste pour moi le mystère capital. Alors que j’ai 80  ans et que j’ai travaillé toute ma vie sur cette question, je n’ai pas trouvé de réponse. Comment est-ce qu’on peut jouer Schubert le soir en famille et torturer le matin dans les camps ? » George Steiner.
    https://www.philomag.com/les-idees/entretiens/george-steiner-la-haine-me-fatigue-3684
    George Steiner: «Pourquoi la culture n’empêche-t-elle pas la barbarie ?»
    La culture tout comme l’inculture ne nous sauveront pas de notre barbarie, de notre sauvagerie… Malheureusement.

  37. @ Michel Deluré | 28 février 2020 à 17:10
    « La culture, c’est donc transmettre ce que le passé offre de meilleur (conservatisme culturel) pour construire l’avenir (progressisme politique). »
    Joli compromis. Je valide !
    ————————————
    @ hameau dans les nuages | 28 février 2020 à 16:57
    « La libération des mœurs et ses conséquences cela vous parle ? Si pour vous la pédophilie est un progrès inéluctable ! »
    Quel rapport entre la pédophilie et le progressisme ?
    Je ne sais pas si vous avez remarqué mais depuis quelque temps c’est la chasse aux pédophiles et violeurs.
    Les affaires Matzneff, Weinstein et Polanski pour ne citer qu’elles, sont là pour le démontrer.

  38. …le latin socle indiscutable pour une oralité et une écriture de qualité (…)
    Attention, comme l’ont exposé certains commentateurs, la culture ne se cantonne pas au seul aspect littéraire des choses, que ce soit à l’oral comme à l’écrit, c’est-à-dire uniquement en ce qui concerne la transmission d’un message.
    La culture permet d’abord d’alimenter la pensée qui précède.
    Par ailleurs, si la langue latine est le socle de la langue française et participe aussi de l’édification de notre civilisation, elle est également par sa structure syntaxique une école de rigueur, de concision et de précision.
    César, avec son fameux « Veni, vidi, vici » de vrai faux modeste, pourrait au passage servir de modèle aux commentateurs de ce blog parfois tentés de s’étaler dans le sens de la longueur…

  39. Plus je lis, plus je cherche, plus j’écoute, plus je recherche, plus je gratte… et moins j’ai l’impression de savoir.
    Heureusement puncheur quand j’étais un peu coursier pour mon plaisir, sinon ce serait parfois désespérant.

  40. @ hameau dans les nuages
    « Ah bon ? Un docteur voit à intervalles réguliers le même homme d’un âge certain accompagné de nymphettes différentes faire la même demande ou demander des tests de grossesse et il ne doit pas se poser des questions ? Contacter les familles ? »
    Je me permets de me citer pour répondre à votre propos:
    « Si par contre ce médecin facilite l’exécution d’un crime ou délit, alors là, oui, il y a un problème clair. Et les circonstances décrites de l’entretien médical en présence non seulement de la donzelle mais aussi et surtout de Matzneff me hérissent le poil ! Mais qu’a fait, surtout, le conseil de l’ordre pendant tout ce temps ? N’a-t-il pas la possibilité de s’autosaisir de situations publiquement publiées, ce que ce billet semble suggérer ?… C’est là que je vois un réel problème… »
    Trouvez-vous que ce paragraphe ne répond pas à vos attentes ? En quoi est-il critiquable ? En l’état actuel des choses, vous ne pouvez que difficilement poursuivre des actes médicaux tels que vous l’évoquez ici autrement que par les juridictions ordinales. Cela relève donc du conseil de l’ordre, non ? Vous connaissez beaucoup de condamnations ordinales pour défaut de signalement ou situations analogues ? Sachant que de nos jours nous n’en sommes qu’à peine à trouver que sauter sur sa patiente soit moralement condamnable ? (Enfin, on le savait, mais on ne voulait pas l’admettre clairement…)
    Je ne vous cache pas, et cela n’aura probablement échappé à personne, que j’ai une très mauvaise opinion du corps médical, très sûrement excessivement. Néanmoins, je pense qu’il faut être réaliste:
    « Le signalement et la transmission « d’informations préoccupantes », visées au Code de l’action sociale et des familles, postérieures à ces dispositions du Code pénal, sont en effet obligatoires, mais non expressément sanctionnées. Un défaut de signalement pourrait valoir des sanctions disciplinaires à un travailleur social, mais un médecin ne serait inquiété que si son silence relevait de la non-assistance à personne en péril, une notion dont la portée très restrictive est peut-être remise en cause par le BEA dans l’affaire du pilote dépressif, suicidaire et criminel de la Germanwings. » — Article d’Opinion Internationale par Raymond Taube.
    Vous voulez faire quoi, concrètement, sinon constater que le conseil de l’ordre peine à se bouger les fesses dans ce genre de cas? Alors qu’il est prompt à sanctionner le défaut de confraternité quand on émet des opinions pourtant factuelles…
    Illustrer qu’il y a une certaine confusion des priorités me semble nécessaire.
    Mais si on pouvait couper court ici à ma petite guéguerre totale contre les toubibs, je pense que tout le monde s’en porterait mieux.

  41. Jean le Cauchois

    Puisque l’on évoque la culture générale « hors humanités », pourquoi pas ce sujet de génie civil, ou militaire, concernant… les murs. Où et quand on été construits ces murs: pour les générations actuelles, le Mur de Berlin et le Mur des Cons ; pour les générations plus anciennes, le Mur de l’Atlantique et le mur du son ; pour les générations très anciennes : le Mur d’Hadrien et le Mur des Lamentations.
    Et si vous avez des amis écologistes-progressistes, interrogez-les sur leur culture caporale concernant les éoliennes en mer dont on nous vante les mérites. La plus petite, la 3.6-120 de Siemens Gamesa (germano-espagnole ; Areva et Alstom/GE ont stoppé toute fabrication française), a une puissance de 3 600 kW pour des vents entre 12,5 et 25,0 m/s (45 et 90 km/h) soufflant au travers du rotor de 120 m de diamètre, soit une surface balayée de 11 300 m2, supérieure aux 10 800 m2 d’un grand terrain de football de 120 x 90 m ! La plus rentable à l’installation sera la 10-193, avec une surface balayée de 30 000 m2. Il faut espérer que les nouvelles générations de goélands argentés et autres fous de Bassan auront la sagesse de ne fréquenter ces parages que les jours avec des vents inférieurs à 45 km/h, ce qui fait quand même un bon tiers du temps ! Les écologistes militants, purs produits les plus apparents de l’inculture française ?

  42. Quel acteur joue l’architecte Vincent Chaumette dans PBLV (Plus belle la vie, feuilleton ô combien culturel de France 3) ?… Quel footballeur a obtenu le Ballon d’Or en 2010 ? Quel est le nom de l’enfant illégitime d’Albert II de Belgique ?… Si vous répondez Serge Dupire, Lionel Messi et Delphine Boël, c’est sûr, vous êtes un « honnête homme »… version 2020 (ou 2.0 pour faire encore plus moderne). Vous êtes un homme de grande culture, même si vous ignorez qui étaient Platon, Cicéron, Ronsard, Molière, Balzac, Mauriac et autres anciennes gloires, aujourd’hui supplantés par Hanouna, Bigard, Dieudonné et autres bizarreries à la mode…
    Le sujet mérite plus de sérieux que cette raillerie. Face à l’inculture dominante – c’est, malheureusement le constat unanime -, est-il encore temps de sonner l’alerte, comme le fait notre hôte ? Est-il encore possible de mobiliser ceux qui, par profession, par mission, ont la responsabilité de préparer l’enfant à une vie d’adulte libre de ses opinions, de créer les conditions d’une réflexion personnelle, qui ne sera possible qu’en interrogeant les acquis culturels et scientifiques accumulées au fil des ans, à l’école, à la maison, dans les livres, les médias, à la télévision ?
    Il n’est plus certain que l’on puisse l’affirmer. On ne peut plus que l’espérer. A condition que le pouvoir politique, qui a laissé et laisse la bride sur le cou à des idéologues bien décidés à n’inculquer que leurs convictions, exige, en particulier des enseignants et des hauts fonctionnaires chargés de concevoir les programmes scolaires et universitaires, un maximum d’ouverture sur les différents éléments du savoir – passé et contemporain – qui, assemblés, forment la culture générale.
    Certes, les « hussards de la République » n’ont pas été tendres avec les pratiques sectaires de l’enseignement religieux qui, jusqu’alors, assurait l’éducation du prince comme des manants – pas tous, loin s’en faut – et l’ont combattu en lui opposant une autre conception du monde, construite sur le libre arbitre, qui exige de disposer d’un socle de connaissances permettant de l’exercer. La culture générale était leur dogme.
    Où en est-on aujourd’hui ? Le récent mouvement des Gilets jaunes, incapables de s’organiser, d’élaborer des revendications claires, de définir une stratégie, n’était finalement qu’une jacquerie, comme celles qui, de temps à autre, sous l’Ancien Régime, réunissaient des « gueux » privés de toute instruction, de tout jugement cohérent. Avant d’occuper les ronds-points, n’ont-ils pas été les victimes d’une éducation ne visant plus qu’à former des moutons de Panurge, tout juste capables de régurgiter, parfois sans les comprendre, les enseignements biaisés de leurs maîtres, eux-mêmes soumis, lors de leur formation, à la doxa du moment ?
    Plusieurs générations, dans une proportion inouïe, sont aujourd’hui privées d’une véritable culture générale. Et que dire de la situation des « humanités », qui, déjà avant cet effondrement, étaient réservées aux classes dirigeantes et, de temps à autre, parce que les instituteurs savaient alors les distinguer, aux fils du peuple les plus intelligents. Aujourd’hui – l’exemple est récent -, un préfet de police cite plus aisément les sept commandements de la Légion étrangère qu’une sentence de Montesquieu sur l’art de gouverner…
    « On laisse ce virus dévastateur se développer ? », conclut Philippe. Pour ma part, j’ose encore répondre non. Mais, comme pour le coronavirus, nous n’avons plus que peu de temps pour bâtir une stratégie de combat. La campagne présidentielle qui approche serait un moment idéal pour discuter de cette question qui est au cœur de l’avenir de notre pays. Je crains cependant que les chamailleries et les coups bas devenus les oripeaux de ces scrutins occultent un tel débat.

  43. Il faut remarquer que pour les littéraires c’est très facile de briller en plaçant dans leurs commentaires soit une citation latine, soit celle d’un auteur célèbre. C’est une autre paire de manches pour celui dont la culture est plutôt orientée vers la science: allez donc placer dans un blog comme celui-ci une réflexion du genre: « Au fond, le champ électro-magnétique n’est jamais qu’un tenseur antisymétrique du deuxième ordre dans un espace affine pseudo-euclidien à quatre dimensions », ça va être dur à caser…

  44. « L’inculture générale : une plaie française »
    En même temps comme dit l’autre, la culture c’est comme la confiture « moins tu en as plus tu l’étales » avec cette nouveauté de notre siècle que tu peux mettre des liens (en bleu) vers des sites divers et variés en remplacement de ton inculture MAIS qui la corrigent utilement.
    Naturellement je ne dis pas ça pour certains commentateurs de ce blog, ce ne serait pas courtois.

  45. Claude Luçon

    « L’inculture générale : une plaie française »
    Puis-je me permettre de remonter le moral de Philippe qui aurait pu écrire « L’inculture générale : une plaie mondiale ».
    Le président actuel des Etats-Unis en est la preuve incontestable. Ses prédécesseurs n’étaient d’ailleurs guère mieux dans le genre.
    Dans un classement des pays sur la culture des citoyens, nous devrions nous placer dignement si je m’en tiens aux pays où m’ont baladé mes employeurs dont Hollande, Italie, Grande-Bretagne, Canada, Iran et Etats-Unis pour les plus cultivés.
    Même les Chinois, spécialistes des classements de nos universités, seraient d’accord pour nous mettre au top dans ce cas !

  46. @ Achille | 28 février 2020 à 17:55
    « Les affaires Matzneff, Weinstein et Polanski pour ne citer qu’elles, sont là pour le démontrer. »
    Vous oubliez une des crèmes des élites, le chirurgien hospitalier qui a abusé et violé une centaine d’enfants de tous âges dans l’exercice de sa profession commis dans les différents hôpitaux où il exerçait.
    Il faut leur couper la zigounette à ces criminels.

  47. @ Michelle D-LEROY
    « …car on ne sait si la personne a de vraies connaissances ou si elle est allée chercher à point nommé cette citation sur Internet, et non par connaissance personnelle. »
    Cela n’a d’importance que quand une personne se présente comme spécialiste et commet, en quelque sorte, une usurpation.
    Sinon, qu’un intervenant ait une bibliothèque dans la tête ou des brides, l’important me semble être ce qu’elle tire de ce qu’elle sait.
    Qu’un commentateur cherche lui fait accomplir une démarche intellectuelle pouvant lui donner la curiosité de creuser.
    Même effet sur les interlocuteurs.
    Et puis vous oubliez le cas inverse. On peut avoir des connaissances sans une mémoire encyclopédique, pas le livre sous la main et la flemme de recopier le paragraphe et ne rien trouver sur Internet, donc se taire.
    Ou on peut avoir beaucoup lu, savoir qu’une idée n’est pas de soi et ne pas vouloir s’en attribuer le mérite sans se rappeler d’où elle sort. On peut aussi trouver quelque chose qui sera si original que les gens ne le comprendront pas, ou bien redécouvrir la roue.
    Que de possibilités !
    Bref, bref, Internet permet de dissimuler les patronymes et donne le temps de chercher, et c’est ce qui vous interpelle.
    Les gens peuvent être des faussaires, surtout les masques.
    Je rappelle que n’est faussaire que qui se prévaut de quelque chose de précis. D’un titre universitaire, de faux exploits, que sais-je encore ?
    Par contre, un pseudonyme est une création, ni vrai au sens de factuel, ni faux au sens de mensonge : c’est une histoire, une création.
    Comme le disait Casanova, l’alphabet appartient à tout le monde. Alors on peut ne pas être condamné à son patronyme ni en voler un autre, mais en forger un, si possible doté d’une signification pour soi.
    Pour la question des prétentions culturelles et autres. Elles sont inévitables. Si l’un s’abrite derrière une autorité, l’autre sortira la sienne. Chacun invoque ses dieux et essaie de récuser ou de détourner ceux des autres.
    Je ne prétendais à aucune compétence, aucun savoir… Si vous me voyez souvent invoquer l’inspiration, comme un coureur reprend son souffle, je n’ai jamais dit non plus avoir l’ombre d’un mérite littéraire, et par prudence, et parce qu’il ne me semble pas qu’on cisèle des œuvres ici. Mais on m’a dit sans talent.
    Bref, je pense que si j’avais fait preuve d’un peu plus d’érudition, on m’aurait peut-être traité de pédant, on ne s’en serait pas pris au plus intime de l’écriture et de la personne puisque le style c’est l’homme.
    On critique les pseudonymes ?
    C’est la confiance, l’espoir et le pardon qui sont des pièges car on pousse à l’intoxication, à se retrouver pollué par ses congénères en allant vers eux quand mieux vaudrait, c’est évident, l’opium… Mieux, en dénigrant la vengeance on prohibe la guérison comme d’aucuns auraient bien confisqué son arc à Ulysse de sorte qu’il reste un mendiant dans son propre palais.
    Admettons que je n’ai pas de talent, ce ne serait pas ma faute : je jette mes propres tribulations dans le feu, vraiment, s’il ne prend pas ou s’éteint, cela ne peut venir d’un… manque d’aliment.
    Mais il y a un avantage : si sans talent, sans courage, sans rien, je peux relever tous les gants, personne, je dis bien personne n’a à se laisser intimider par tout ce qu’on peut lui dire ici.
    Insultes ou autorités livresques ou j’ai fait ceci digne d’une saga et par conséquent, vous devez vous taire, que personne ne se laisse jamais nier mais que chacun avance en chevalier de sa vérité.

  48. @ breizmabro
    « En même temps comme dit l’autre, la culture c’est comme la confiture « moins tu en as plus tu l’étales » avec cette nouveauté de notre siècle que tu peux mettre des liens (en bleu) vers des sites divers et variés en remplacement de ton inculture MAIS qui la corrigent utilement. »
    Alors, je conteste cette perspective. Il y a tant de gens qui écrivent ce qui leur passe par la tête sans jamais référencer leurs sources que je pense au contraire que c’est important de sourcer ses propos.
    Ce serait d’ailleurs bien que les journaux s’y mettent un peu, d’ailleurs, plutôt que de nous forcer à dépendre de leur autorité tout en accusant certains blogs qui, eux, citent leurs sources, d’être des complotistes. Inversion accusatoire parfaite.
    Sourcer ses propos, c’est important. Et de plus en plus par les temps qui courent, où l’art de se prendre mutuellement pour des dindes atteint des sommets inégalés dans l’histoire de l’humanité.
    « Naturellement je ne dis pas ça pour certains commentateurs de ce blog, ce ne serait pas courtois. »
    N’hésitez pas. Ne vous cachez pas derrière votre civilité. Je pense que les premiers concernés apprécieraient débattre de ce point sur le fond.

  49. Je vois que Lodi est toujours là parmi nous, et il s’exprime… Je suis un peu inquiet ! Car c’est bien dans la province de Lodi, en Lombardie, qu’est né le foyer infectieux majeur du coronavirus !… Alors moi, je vais chercher mon masque avant de venir sur ce blog. Non mais…

  50. Jean le Cauchois

    Je partage une miette de culture historique locale, en ce jour anniversaire. Dans la nuit du 28 février 1942, entre minuit et deux heures du matin, deux commandos de parachutistes anglais sont venus sur le plateau de la falaise du cap d’Antifer (entre Le Havre et Fécamp) s’emparer du radar allemand qui repérait de mieux en mieux les mouvements de leurs avions au-dessus de la Manche, et se rembarquer sur l’estran au pied de la falaise, emmenant avec eux le matériel du radar et le radariste. C’est un exploit militairement exceptionnel, très peu connu (opération Biting pour les Anglais) et stratégiquement déterminant pour conforter la domination aérienne (brouillage systématique ultérieur des radars allemands). La culture est sans limite, mais « l’Histoire en jupons » prédomine sur nos médias.

  51. @ Jacques V
    Le scientifique peut briller avec de la vulgarisation de qualité. Il me vient à l’esprit deux possibilités :
    – Thématique. Voyons, le sujet, là, c’est l’inculture. Eh bien, on peut parler des cultures animales. On parle depuis x temps de celle du singe… Et les corvidés ? On les dit aussi intelligents que les singes, on parle moins de leur culture. Alors, hop !
    C’est le moment pour un savant.
    – La science en train de se faire. Alors voilà, je suis un chercheur, et je bûche tel truc, je vous dis où en est la recherche, et ma progression, par feuilleton.
    Bon exercice de vulgarisation. Possibilité de faire passer ses idées.

  52. À ses clients de l’Institut de la parole, M. Philippe Bilger propose « un thème d’ordre général, une citation, par exemple d’un grand auteur, en les invitant à en appréhender toutes les problématiques, tous les tenants et aboutissants, de l’approche immédiate à l’analyse plus profonde »…
    C’est effectivement un exercice toujours passionnant de voir la réaction de quelqu’un qui est censé bien connaître une citation et son auteur, lorsqu’on l’invite à y réfléchir. Car, curieusement, c’est précisément les phrases connues qui ont tendance à être reçues comme telles, sans esprit critique.
    Je prendrai deux exemples, tirés des Ecritures. Dans l’épisode de la femme adultère (Evangile selon saint Jean, chapitre 8), Jésus prononce la phrase célèbre : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. » On réagit généralement en admettant qu’aucun des hommes présents ne pouvait la lapider, chacun étant pécheur. Mais alors pourquoi Jésus, exempt de tout péché, n’a-t-il pas jeté cette première pierre ? « Même celui qui n’a jamais péché ne peut lui jeter la première pierre » n’aurait-il pas été plus convaincant ?
    « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », clame le Lévitique (chapitre 19), commandement réitéré dans l’Evangile selon saint Marc (chapitre 12). Mais qui vous dit que je m’aime moi-même ? Je dirai même que les hommes qui haïssent autrui se détestent bien souvent eux-mêmes. Ces phrases désormais toutes faites sont plus complexes qu’il n’y paraît. (Je ne prétends pas faire une étude théologique, c’est juste une notation, d’ailleurs en lien direct avec les lectures de dimanche dernier.)
    Il est également instructif d’observer la réaction d’un catholique moyen, quand on lui fait part du dogme de Marie, mère de Dieu. Il conteste cette idée : comment la Vierge Marie pourrait-elle être la mère de Dieu, quelle absurdité ! Jusqu’à ce qu’on lui fasse observer que, durant toute sa vie, en récitant le « Je vous salue Marie », il aura commencé la seconde partie de cette prière en disant pourtant : « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous… »
    Comme quoi, les phrases toutes faites méritent souvent qu’on y réfléchisse…

  53. « France, qu’as-tu fait de ta culture générale ?, s’interrogeait dans sa couverture l’Opinion ».
    Ça me fait toujours marrer quand les journalistes s’interrogent, voire se plaignent du manque de culture générale de la populace française, eux qui n’en ont généralement aucune vu que chaque journaleux dans une rédaction est chargé d’une catégorie précise et par conséquent ne sait rien en « général ».
    Et je ne parle même pas de l’intelligence « générale » des journalistes qui frôle généralement le ras des pâquerettes, même et surtout chez les plus connus qui ne sont là où ils sont que par piston ou plus simplement parce qu’ils « pensent comme il faut ».
    « Le sujet est en effet capital même si au fond tout le monde s’en désintéresse. »
    D’abord Monsieur Bilger, je ne sais pas d’où vous sortez que tout le monde s’en fiche, alors qu’on en parle tout le temps, sans rien faire pour améliorer la situation je vous l’accorde mais on en parle tous les jours à longueur de pseudo-débats d’entre-soi parisien à la Pascal Praud sur CNews et compagnie. Et vu qu’il y en a du genre toute la journée et quasiment à toute heure, vous imaginez ce qu’on parle du problème de la l' »inculture générale » tout en passant cinq minutes de pub toutes les dix minutes de « débat » comme chez Praud, donc de façon totalement démagogique.
    Le jour où les journalistes seront honnêtes, qui sait, peut-être que l’être humain deviendra supportable et que le monde tournera mieux, va savoir.
    Ensuite, l’inculture est selon vous un sujet capital ?! C’EST UNE BLAGUE !
    Vous avez voté pour Macron qui disait pendant sa campagne qu’il n’y a pas de culture française mais de la culture en France !
    Et enfin, je ressors mon credo qui est que l’inculture générale sera toujours moins un problème que la c*nnerie générale parce que n’importe quel crétin peut être cultivé mais la culture ne fera jamais d’un crétin quelqu’un d’intelligent. La culture peut toujours s’apprendre mais pas l’intelligence.
    Je ne sais plus qui disait « la culture est l’intelligence des idiots » ou un truc comme ça. Il avait tout à fait raison.

  54. hameau dans les nuages

    @ Achille | 28 février 2020 à 17:55
    Vous opposez le réac au progressiste comme tout bon soixante-huitard qui se respecte.
    Un copié-collé d’un réac si je peux me permettre.
    Le progressisme est devenu la véritable religion du gouvernement charlatan. Ses politiques sont toujours contre-intuitives : il prêche la clémence comme remède à la criminalité, la timidité comme génie militaire, la débauche comme summum de l’économie, « l’éducation spéciale » comme cœur de la pédagogie, l’indulgence comme moyen de surveillance, l’apaisement comme diplomatie. Passant d’une catastrophe à une autre, le progressisme ne considère jamais la possibilité que soit bon ce qui est évident, plutôt que son contraire. Le couteau à beurre d’Occam est le seul outil de sa cuisine. (Mencius Moldbug)

  55. ▬ « France, qu’as-tu fait de ta culture générale ? »
    Connaissez-vous la culture des autres peuples qui constituent la Nation française, vous ?!
    Connaissez-vous la culture des autres classes sociales que la vôtre, vous ?!
    ▬ « culture générale ? »
    C’est quoi culture générale ; de qui et de quoi ?!
    De la France ?!
    Mais encore faudrait-il que vous sachiez la définir, la France, autrement qu’avec Deauville, Neuilly-sur-Seine, Nice, Sceaux, Cannes, Aix-en-Provence, Annecy, Boulogne-Billancourt, Versailles, le 16e, le 8e, tous les quartiers riches de Paris, etc.
    Parce que votre culture de beauf fanatique de Johnny Hallyday, voire supporter de football…
    Moi, je me dis, mais diable, comment avez-vous fait pour devenir magistrat en étant supporter de football ?!
    Comment a-t-on pu vous laisser passer le concours, le valider, y a pas d’enquête de moralité ?!
    La culture générale de la France, c’est surtout votre nombril de classe !

  56. @ Alain MEYET | 28 février 2020 à 22:26
    Oui, je suis parmi vous. Et donc ? Vous allez vous allier avec Hermann pour réclamer mon exclusion ?
    Le principe de Hermann : moins on apporte au blog, plus on veut en exclure les autres.
    Un chien m’en rappelle un autre.
    Pour ceux que ça intéresse, j’ai choisi Lodi pour une raison n’ayant rien à voir avec l’Italie, avant le coronavirus. Victime collatérale, comme la bière Corona.
    M’associer à un virus ! J’ai été, je suis et je serai toujours victime de la bêtise.
    « Comme quoi, les phrases toutes faites méritent souvent qu’on y réfléchisse… »
    Le virus vous fait remarquer que vous m’attaquez alors que je ne cesse de dénoncer les phrases toutes faites.
    Il faut croire qu’on a le droit dans un exercice, et ailleurs, non, je dois puer, décidément. Le virus puant.
    Je devrais prendre ça comme pseudonyme, peut-être ?
    J’ai souvent dit que Jésus ordonne de pardonner alors qu’il promet l’enfer. Fais ce que je dis, pas ce que je fais, comme tout le monde.
    Ce doit être pour ça qu’il plaît. Vous imaginez quelqu’un de cohérent ? Le public ne s’y retrouverait pas, il lui faut des paradoxes, du mystère… Comme sans le latin la messe nous emmerde, mais sur un plan plus intellectuel.
    Je ne vois pas pourquoi je pardonnerais jamais. C’est s’abandonner à ses ennemis.
    Je finirais peut-être par avoir tout le monde contre moi, ici. Pourquoi ? Quand l’un agresse, l’autre imite.
    Mais moi, je serai toujours pour moi. Et donc, je ne pardonnerai jamais rien à personne.
    Défi collectif au parterre.
    ———————————————————
    @ F68.10
    « Je pense toutefois que les épisodes des régimes nazi et soviétique ont sali sérieusement les prétentions sociétales de la science ; et que c’est une des raisons pour laquelle les littéraires s’en méfient, à juste titre, d’un certain côté, mais aussi à l’excès de l’autre, et pas toujours à bon escient. »
    Certes, mais les littéraires peuvent se méfier d’eux-mêmes, pour commencer, rien moins qu’irréprochables.
    Par exemple :
    https://www.lefigaro.fr/vox/politique/2018/12/14/31001-20181214ARTFIG00352-pierre-andre-taguieff-celine-a-ete-un-collaborateur-enthousiaste-de-l-allemagne-nazie.php
    Et puis, en France, on a séparé depuis fort longtemps la science et le rêve. Dois-je faire l’historique de la condamnation de la science-fiction ? Je n’en ai pas le courage.
    Et de toute manière, c’est tout l’imaginaire qui y est condamné :
    https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/imaginaire-un-mauvais-genre-litteraire-a-haut-potentiel_3351183.html
    Après quoi on va se plaindre de l’omniprésence d’œuvres anglo-saxonnes. On pourrait dire aussi japonaises.
    Les auteurs comme les lecteurs sont innocents et les critiques coupables. On le dira autant que sur le plan politique, les intellectuels relativisant la liberté quand ils ne se rangent pas du côté de l’ennemi.
    Etant donné qu’ils se montrent hostiles à la liberté, ils doivent l’être à ce qui libère.
    Et donc au rêve.

  57. « L’inculture générale : une plaie française »
    Mais la pire de nos tares est que les Français n’aiment pas la liberté.
    Logiquement, ils la sacrifient toujours à quelque chose.
    Le plus connu :
    « Une expérience journalière fait reconnaître que les Français vont instinctivement au pouvoir ; ils n’aiment point la liberté ; l’égalité seule est leur idole. Or, l’égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Sous ces deux rapports, Napoléon avait sa source au cœur des Français, militairement inclinés vers la puissance, démocratiquement amoureux du niveau. Monté au trône, il y fit asseoir le peuple avec lui ; roi prolétaire, il humilia les rois et les nobles dans ses antichambres ; il nivela les rangs, non en les abaissant, mais en les élevant : le niveau descendant aurait charmé davantage l’envie plébéienne, le niveau ascendant a plus flatté son orgueil. La vanité française se bouffit aussi de la supériorité que Bonaparte nous donna sur le reste de l’Europe ; une autre cause de la popularité de Napoléon tient à l’affliction de ses derniers jours. Après sa mort, à mesure que l’on connut mieux ce qu’il avait souffert à Sainte-Hélène, on commença à s’attendrir ; on oublia sa tyrannie pour se souvenir qu’après avoir vaincu nos ennemis, qu’après les avoir ensuite attirés en France, il nous avait défendus contre eux ; nous nous figurons qu’il nous sauverait aujourd’hui de la honte où nous sommes : sa renommée nous fut ramenée par son infortune ; sa gloire a profité de son malheur. »
    D’où la nostalgie pour Napoléon et son neveu.
    D’où à mon avis, à l’inverse, l’ingratitude française envers les Américains et les Anglais qui nous ont délivrés, sans parler, avec le plan Marshall, reconstruits, sans parler…
    On est en dette en face de ses sauveurs. Comment des gens s’imaginant supérieurs (1) pourraient-ils le supporter ?
    Alors oui, je ne parle pas du reste du monde, mais il y a les arriérés musulmans, les incapables Français et le sel de la terre anglo-saxon… Même s’il peut s’affadir, quand, comment ? Nul ne peut le dire, je n’aurais pas choisi mon virus si j’avais pu prévoir qu’on le ravalerait à un virus. Je n’ai pas de boule de cristal.
    Il faut imiter les meilleurs où ils manifestent leur prééminence : on parle d’inculture en général, mais il me semble que dans ce contexte, il est dommage que nous connaissions si peu la culture anglo-saxonne.
    Les intellectuels français ne défendent pas la liberté, pour eux c’est « la liberté pour quoi faire ? »
    Dans ce cas, des intellectuels (2) pour quoi faire ?
    (1) Au nom, entre autre, d’une fabuleuse pensée française… Mais une pensée qui ne sait garantir de la servitude me paraît bien inconsistante. Ne se bat-on pas, entre autre, avec l’esprit ?
    On juge, paraît-il, d’un arbre à ses fruits.
    D’autre part, cette fameuse pensée, on l’évoque sans trop montrer en quoi elle serait si merveilleuse. Il faut donc y croire, or la croyance n’est pas une preuve.
    Bref, les Français sont surtout incapables de la moindre amorce de lucidité. Quand progresserons-nous ? Jamais, il faudrait voir nos tares.
    (2) Français…

  58. @ hameau dans les nuages | 29 février 2020 à 00:37
    Mencius Moldbug est un blogueur américain qui a relancé la pensée réactionnaire.
    Vous n’auriez pas une référence un peu plus sérieuse à me proposer ? 🙂

  59. @ hameau dans les nuages
    Ha ! Ha ! Ha !
    Savez-vous vieux renard (peut-être ne le savez-vous pas ?) qu’au pays du père Rouault, la plus grande laiterie du monde, la belle Normandie, il s’en passe des drôlettes. C’est ce qu’on a appris l’autre soir chez Zemmour !
    À cause de la paille virale qui vient de s’introduire dans la mondialisation ; et des gros tankers à 500 000 hectolitres de capacité qui restent à quai comme des hons au lieu de cingler sur les mers, au Havre comme en Chine et ailleurs !
    En trois actes ! Un : tu produis du lait, le meilleur du monde. Deux : tu l’expédies chez les Chinois qui vont te le transformer en yaourts en cinq-sept. Trois : ils te les renvoient illico presto pour que tu te les tapes. Euh… les yaourts !
    Moi, je te dis que ça valait la peine de vivre aussi vieux, malgré toutes les dérives qu’on peut constater chaque jour que Dieu fait, pour comprendre que l’économie mauderne, le commerce international, l’organisation des échanges entre humains, ont atteint un tel degré de sophistication !
    Grâce à qui ???
    Une bise à votre épouse, bon dimanche à tous deux !

  60. Denis Monod-Broca

    « Si on veut bien considérer toute la chaîne qui part de l’effacement des humanités jusqu’à l’état actuel d’une société française qui pour beaucoup de ses secteurs est appauvrie, une infinité de sujets sont touchés qui renvoient au langage, à la civilité, à la pensée, à la relation avec autrui et à une certaine manière de concevoir le monde. »
    Au chapitre de la pensée, ne faut-il pas aussi mentionner l’esprit critique ?
    L’un des symptômes de la période actuelle est l’entrecroisement de plus en plus frénétique, sur la place publique numérique mais aussi dans la réalité quotidienne, de croyances et d’idéologies, d’évidences et de certitudes, d’accusations et d’anathèmes, de colères et de peurs… Tout se passe comme si le doute, la nuance, l’écoute, la remise en cause, le scepticisme, la recherche de l’objectivité n’avaient plus droit de cité. En un mot, comme si nous traversions une crise de l’esprit critique. Et donc de la pensée.

  61. À tous les inattentifs deuce blog nous souhaitons rappeler que nous sommes aujourd’hui le 29 février et non pas le premier mars comme ils pouvaient s’y attendre !
    Qu’ils sachent qu’ils sont/font tout le charme de ce lieu !!

  62. @ Jacques V.
    « Qui n’a jamais quitté la ville, où tout, rues, murs et institutions, se construit de main d’hommes, croit qu’il n’existe que nos œuvres, que tout est politique ; que rien n’existe hors de nous. Le paysan, le marin apprennent à leur dépens qu’ils trouvent toujours devant eux, autour d’eux et parfois contre eux, en toutes circonstances, plus fort qu’eux, un englobant qui les dépasse ; vivant et travaillant dans autre chose que l’humain, ils n’entretiennent plus le même rapport à la politique, à l’histoire et même à la nature que les citadins. Pour ceux-ci, l’homme est Dieu, pour ceux-là, Dieu, s’il existe, n’est pas l’homme. Le citadin engendre Marx ; paysans et marins fraternisent avec Spinoza. les sciences humaines habitent la ville ; les sciences dures errent hors les murs. »
    (Michel Serres, Relire le relié)
    Il ne s’agit donc plus de briller mondainement, mais de progresser dans notre rapport avec la réalité, la ville entraînant une distorsion avec celle-ci que les sciences dures décrivent, où nous pouvons craindre le pire :
    « Alerte rouge: les paysans morts, que mangeront-nous bientôt ? Nos semblables et nos murs ? » (ibid)
    Le livre posthume de Michel Serres est magnifique, où l’historien des sciences met en lumière notre inculture à tous, dans notre refus du religieux :
    Repenser la religion, aujourd’hui
    « Voici sans doute mon dernier livre. Il varie sur les deux origines du mot religion, l’une probable, l’autre usuelle : relire et relier. Il ne cesse, en effet, de relire les textes sacrés tout en cheminant le long des mille et une voies qui tissent le réseau global de nos vies, de nos actes, de nos pensées, de nos cultures. En cela, il conclut quelques décennies d’efforts consacrés à lier toutes opérations de synthèse.
    À l’âge analytique – celui des divisions, décompositions, destructions, y compris celle de notre planète – succède celui de la synthèse et de la reconstruction. Nos problèmes contemporains ne peuvent trouver que des solutions globales.
    Comment ne point finir par le religieux, dont on dit qu’il relie, selon un axe vertical, le ciel à la terre, et, horizontalement, les hommes entre eux ? »
    Michel Serres
    https://www.editions-lepommier.fr/relire-le-relie

  63. Éprouver de la nostalgie pour ce qu’on appelait les humanités – toutes ces matières embrassant la langue française, la littérature, la philosophie, l’Histoire et les langues mortes, notamment le latin socle indiscutable pour une oralité et une écriture de qualité – n’est pas tomber dans une posture médiocrement réactionnaire mais au contraire identifier le manque fondamental de la France d’aujourd’hui.
    Mais hélas, les humanités ne sont pas toujours un bouclier imparable contre l’erreur.
    La période de l’histoire centrée en gros sur le XIXe siècle a vu éclore dans le domaine politique de brillants orateurs rompus aux humanités – parfois peut-être incomplètes – qui pouvaient néanmoins exposer une vision du monde contestable dans une langue remarquable, pensons par exemple à Jean Jaurès pour ne citer que lui, pour ne pas remonter à la période révolutionnaire
    Si la géométrie est l’art de raisonner juste sur des figures fausses, il n’en va pas de même dans le domaine des idées où il est malheureusement trop fréquent de raisonner faux, y compris parfois sur des bases justes…

  64. @ Alain MEYET
    « Il conteste cette idée : comment la Vierge Marie pourrait-elle être la mère de Dieu, quelle absurdité ! »
    Cela paraît absurde voire incompréhensible à première vue si nous considérons les choses sous un angle naturel mais elles ne le sont pas sous un angle surnaturel car rien n’est impossible à Dieu.
    Pour prendre une comparaison terre à terre, nous ne pouvons pas expliquer des phénomènes relevant de la physique quantique à la seule aide de la physique classique.

  65. Xavier NEBOUT

    Que vaut tout le savoir de nos académies réunies face au chaman des steppes et des forêts, ou au sorcier d’Afrique, d’Australie ou des Amériques ?
    Quel est ce savoir qui ne comprend rien au moine en contemplation devant une croix ?
    Quel est ce savoir qui nie que l’on puisse trouver de l’eau avec un pendule ?
    Avec la docte ignorance, Nicolas de Cues, probablement le plus grand théologien et philosophe de tous les temps, permettrait de rejoindre le monde de l’esprit, mais qui en a entendu parler dans notre beau monde de la maçonnerie ?

  66. @ breizmabro 28 février 19 h 18
    « …tu peux mettre des liens (en bleu) vers des sites divers et variés en remplacement de ton inculture MAIS qui la corrigent utilement. »
    Mais qu’est-ce qu’il va devenir maintenant le pauvre Zonzon si vous lui ôtez le pain de la bouche ?
    Lui que les liserés bleus, qui zèbrent combien de commentaires et les font ressembler à des pansements maculés de traînées suspectes, insupportent !
    Il va sombrer dans la mélancolie.

  67. Il y a de la coquetterie à se vouloir cultivé, cela peut devenir un attribut mondain. Les gens qui parlent de ce qu’ils connaissent vraiment sont quand même plus intéressants que les gens capables de parler de tout, même de ce qu’ils ne connaissent pas.

  68. @ F68.10 28 février 22:12
    « Je pense au contraire que c’est important de sourcer ses propos »
    Admettons mais quelles sources ? Les sources recommandées sont-elles fiables ?
    Si par exemple je cite ma source venant de Sputnik, Martchi va crier à la désinformation ; si je dis que ma source vient de Valeurs Actuelles d’autres diront que ce journal est un ramassis de journalistes d’extrême droite donc orientés ; d’autres encore diront qu’on ne peut avoir confiance en Wikipédia, que les sondages sont approximatifs et les sources venant de l’étranger invérifiables, que BFM n’est que la voix de son maître et CNews une chaîne pour alcooliques séniles (source Elusen), etc.
    En vérité on ne croit vraiment que ce nous voulons croire.

  69. Des internautes sur ce blog (dont Achille) nous parlent sans arrêt de « progressisme ». E. Macron lui a envoyé ce petit mot et il l’emploie à toutes les sauces…
    L’Histoire ne progresse pas (n’en déplaise à ces niaiseux de « progressistes »), elle se déroule seulement. Dans le meilleur des cas, l’Histoire se déroule pendant des phases de paix. Dans le pire des cas, l’Histoire se déroule dans le chaos et les guerres… Pas d’évolution et de progression chez l’humain…
    Qu’ils sont benêts, ces progressistes ! Ou ils font semblant de l’être ?!
    Ainsi, les réactionnaires sont plus progressistes que ceux qui prétendent l’être car les réactionnaires ont compris que l’être humain ne progresse pas !
    Demandez un peu aux Congolais qui ont saccagé à la gare de Lyon s’ils sont progressistes !
    Paris : violents incidents à la gare de Lyon avant le concert de l’artiste congolais Fally Ipupa
    https://www.lci.fr/police/video-incendie-gare-de-lyon-paris-violents-incidents-en-cours-avant-le-concert-a-bercy-de-l-artiste-congolais-fally-ipupa-2146695.html
    Ou comment nous importons en France les problèmes et les guerres des autres.
    En plus, ils nous donnent des leçons de morale, notamment à la dernière cérémonie des César… Même Vincent Cassel était gêné (c’est peu dire) par les commentaires d’une certaine Aïssa Maïga qui manquaient totalement de subtilité, de sobriété et d’intelligence…
    Ils nous prennent vraiment pour des imbéciles…

  70. @ Isabelle 28 février à 17 h 23
    Heureux d’apprendre que vous êtes ma cadette et de constater que vous avez eu le courage de mentionner celui dont on dit : « on dirait du Schubert » quand à France Musique on veut complimenter Beethoven.
    Ceci étant dit, Steiner – grand bonhomme – ou pas, chez les boches ce n’étaient pas « les mêmes qui jouaient du Schubert le soir et qui torturaient le matin dans les camps ! »
    Ils avaient suffisamment de personnel dans les deux sous-ensembles pour ne pas avoir besoin « d’empiéter » !

  71. @ Lucile
    « Je n’assimile pas la culture à un savoir engrangé, mais à une fonction intellectuelle acquise par un exercice continu. Celui d’apprendre, de comprendre, de comparer, d’établir des liens, de bannir l’erreur. La culture donne des références, elle maintient l’esprit exercé, et elle donne le moyen d’appréhender sans crainte une idée nouvelle. Ce n’est pas un entrepôt, une compilation ; c’est une boussole, une façon de se repérer dans une histoire à laquelle nous appartenons, et une aptitude à se mouvoir par la pensée en terrain connu puis, de là, en terrain inconnu. Elle construit des ponts. C’est donc non pas un magot de riche, comme décrit par des jaloux, mais un sésame pour l’exploration. »
    Il n’y a évidemment pas de possibilité de se cultiver sans curiosité. Je ne mettrai pas tout sur le dos de l’Education nationale. Nous connaissons tous des personnes d’une inculture notoire malgré de longues études et une « belle carrière ».
    Comment devenir curieux lorsque TF1, M6, C8 et tutti quanti déversent des tombereaux de débilités pour conditionner le spectateur à acheter les produits qui seront vantés lors du prochain spot de pub.
    Ou quand Facebook divulgue mille sottises (les dernières portent sur Covid-19 qui serait présent dans la bière Corona !).
    Chirac était passionné d’art premier, Krasucki (vous savez, l’ancien SG de la CGT des années 80 qui avait toujours l’air bourré) était fan d’opéra. Ce n’est pas dans leur milieu familial qu’ils ont pris goût à ces choses-là. Et on pourrait citer Depardieu ou Luchini.
    Que chacun lâche un peu ses écrans pour un livre, qu’il aille au musée, au concert, au théâtre, au cinéma. Ou qu’il regarde Arte, c’est en clair et c’est gratuit !
    Une place d’opéra ou de théâtre ne coûte pas plus cher qu’un concert de Mylène Farmer ! Alors qu’on arrête de nous bassiner avec la tarte à la crème de la culture réservée aux « élites ».

  72. Vous avez raison, cher Philippe, de citer l’Opinion.
    Très bon journal libéral qui améliorerait, s’il était plus lu, la culture économique de nos compatriotes !

  73. @ Isabelle | 29 février 2020 à 10:05
    « Ainsi, les réactionnaires sont plus progressistes que ceux qui prétendent l’être car les réactionnaires ont compris que l’être humain ne progresse pas ! »
    La nature humaine ne change pas. Nous avons tous notre part d’ombre quelles que soient nos opinions politiques. Mais l’être humain a toujours su s’adapter à son environnement. Il en est de même des animaux d’ailleurs. Darwin l’explique très bien dans son ouvrage sur l’évolution des espèces et l’homme est d’abord un animal. Animal un peu curieux, mais animal tout de même.
    Maintenant, dire que les réactionnaires sont plus progressistes que les progressistes eux-mêmes, c’est un peu facile. C’est même un contresens. On est réac OU progressiste mais on ne serait être l’un et l’autre en même temps. Il faut choisir. Et vous, vous êtes une sacrée réac, pas de doute là-dessus ! : )
    « Même Vincent Cassel était gêné (c’est peu dire) par les commentaires d’une certaine Aïssa Maïga qui manquaient totalement de subtilité, de sobriété et d’intelligence… »
    Concernant l’attitude d’Aïssa Maïga, je vous renvoie au commentaire que j’ai déposé dans le billet « Les César, une leçon pour tous les corporatismes ? »
    Vous constaterez que mon avis sur son intervention est sensiblement le même que le vôtre.
    Comme quoi, il arrive parfois qu’un progressiste et une réactionnaire puissent se retrouver sur certains points… Mais c’est tout de même assez rare 🙂

  74. @ breizmabro
    « Admettons mais quelles sources ? Les sources recommandées sont-elles fiables ? »
    Cela dépend de ce que nous voulons dire par « fiable », mais, oui, je vous concède que nombre de sources, y compris mainstream sont orientées. Mais je prends un exemple: le journal dit « de référence », Le Monde. Voici le premier article disponible sur son site web en ce moment.
    Regardez, indépendamment de leur contenu, la nature des liens et des sources référencés: voici le premier lien. voici le deuxième lien. voici le troisième lien. Le reste de l’article est réservé aux abonnés et sort donc du débat public que nous pouvons avoir à ce sujet.
    Enseignement:
    Tous les liens de cet article tournent en boucle sur le même site web. Le site se référence lui-même et jamais ne se référence à l’extérieur de lui-même. C’est une stratégie typique d’autoréférencement qui permet de se couvrir contre toute attaque de ses positions par l’extérieur. De la même manière que les sites de créationnistes ne référencent que des sites de créationnistes, cela illustre un fonctionnement en vase clos. Et cela suscite ma condamnation la plus ferme, et ce, indépendamment du contenu.
    Pourtant, des propos disponibles publiquement au sujet de ce thème, de la bouche même de Xavier Lescure, on en trouve bien… Par exemple ici. À quoi sert un journal qui prétend dire le vrai s’il nous complique la tâche pour vérifier ses propos ?
    « Si par exemple je cite ma source venant de Sputnik, Martchi va crier à la désinformation ; si je dis que ma source vient de Valeurs Actuelles d’autres diront que ce journal est un ramassis de journalistes d’extrême droite donc orientés ; d’autres encore diront qu’on ne peut avoir confiance en Wikipédia, que les sondages sont approximatifs et les sources venant de l’étranger invérifiables, que BFM n’est que la voix de son maître et CNews une chaîne pour alcooliques séniles (source Elusen), etc. »
    On peut toujours jouer avec ces préconceptions. Par exemple, rien ne vous empêche de citer « Faits et Documents » si vous voulez être taquin avec quelqu’un que vous jugez trop à droite. Il sera difficile pour lui de jeter du discrédit sur les sources qu’il considère kosher…
    Mais plus généralement, je vais prendre exemple sur le cas Elusen: il est tellement dogmatique dans son rejet des sources qu’il se ridiculise lui-même. Le premier point en est de le lui faire remarquer et de lui faire assumer le ridicule profond de sa position. Le deuxième point en est que si vous partez du principe que toute une catégorie de sources vous ment, la conséquence logique, que vous l’admettiez ou non, en est qu’il existe un complot mondial qui vise à mentir sur tous les faits, y compris les plus solides. C’est alors une théorie du complot flagrante. Le cas le plus caricatural en sont les platistes, qui sont persuadés que la NASA leur ment, que les pilotes de ligne sont de mèche, et que la gravité n’est qu’une « théorie ». Là on touche le fond du fond, bien plus profondément que même la théorie du complot judéo-maçonnique n’y puisse y parvenir…
    Le but n’est pas nécessairement de convaincre un dogmatique qui est prêt à défendre sa position au prix d’un tel ridicule. Le but en est de montrer aux témoins d’un tel sketch qu’il s’agit bien d’une performance comique aux conséquences parfois tragiques. Car les croyances ne sont pas innocentes: elles ont des traductions concrètes en actes.
    « En vérité on ne croit vraiment que ce nous voulons croire. »
    Qu’on affirme cela comme un constat quelque peu misanthrope sur la réalité cognitive des êtres humains, j’aurais malheureusement du mal à vous donner tort. Qu’on s’y résigne et que l’on parte du principe que ce soit une fatalité, c’est acter qu’il n’y a rien qu’un être humain puisse dire à un autre humain qui lui permette de changer d’opinion sur des questions parfois factuelles à l’extrême. Ce serait extrêmement grave car nous n’avons que la conversation pour nous orienter collectivement dans le labyrinthe des bons choix à faire en tant que société. Ce serait affirmer que la liberté d’expression ne sert pas à grand-chose, si ce n’est à rien.

  75. @ Denis Monod-Broca
    « Tout se passe comme si le doute, la nuance, l’écoute, la remise en cause, le scepticisme, la recherche de l’objectivité n’avaient plus droit de cité. En un mot, comme si nous traversions une crise de l’esprit critique. Et donc de la pensée. »
    Rappelons tout de même que sous un régime qui a en partie bâti son fonds de commerce sur la négation du dogme religieux et sur la proclamation de la liberté de conscience et d’expression, il existe certains sujets qui ne peuvent être remis en question ou amendés, ne fût-ce que partiellement.
    Ceci étant dit bien entendu sans porter de jugement de valeur sur le fond ou sur les raisons légitimes qui ont pu motiver cette décision.

  76. @ F68.10 28 février 22 :12
    Protéger ses sources est la base même de la déontologie des journalistes professionnels. Et ce droit au secret – qui est aussi un devoir pour eux – est protégé par la loi dans l’ensemble des pays démocratiques, même si, souvent, certains Etats dont la France, cherchent sans l’avouer à le réduire. Exemple : la loi du 30 juillet 2018 – transposition en droit français d’une directive européenne – sur le secret des affaires vise officiellement à protéger le savoir-faire des entreprises, ce qui se conçoit. Mais elle permet aussi de menacer les lanceurs d’alerte… qui sont autant de sources des médias.
    Cela ne signifie pas pour autant que les journalistes professionnels ne doivent en aucun cas citer leurs sources. Prenons l’affaire Fillon. Les journalistes du « Canard » restent mutiques sur leurs informateurs alors que tous les titres ont nommément désigné le donateur des costumes… parce que celui-ci, par vantardise, haine ou sur commande – de qui ?- a souhaité le faire savoir. Imaginez quel tremblement serait la divulgation, ces jours-ci, de l’identité de « Gorge profonde » !
    Bien que, faute d’un respect suffisant des pratiques journalistiques, beaucoup ne puissent se parer du titre de « professionnels », il n’est pas interdit aux blogueurs de ne pas dévoiler leurs sources. Il en est qui s’informent bien au-delà de Wikipédia et ne versent ni dans le complotisme, ni dans la fausse nouvelle assumée.

  77. Puisqu’on parle de culture ou d’inculture, une petite réaction face aux récompenses obtenues hier par Polanski et la polémique qui en résulte. Les César, ça n’a jamais été ma tasse de thé, trop souvent décernés à des gens déjà encensés et qui n’en ont plus besoin.
    Je n’ai pas vu « J’accuse », mais de précédents films de RP d’excellente facture.
    L’objectif de ce pince-fesses n’est pas de porter un jugement sur un homme ou une femme, mais sur son travail. Je comprends que les victimes de prédateurs sexuels, en général, et de Polanski, en particulier, la trouvent saumâtre, mais si on ne peut faire ce découplage, alors on jette au feu les livres de Céline, Chardonne, Aragon, on n’écoute plus Richard Strauss, Karajan et Schwarzkopf, soupçonnés de sympathies nazies, ni Chostakovitch, aux ordres (certes, malgré lui) de Staline.
    Sachons faire la part des choses et reconnaître le talent, même si ces artistes sont en privé peu recommandables.

  78. Nous évoquons la culture générale, bien érodée de nos jours.
    Mais ne faut-il pas voir là une conséquence partielle de la perte de sens du terme « culture » qui trop souvent est appliqué à tout et à n’importe quoi, par exemple dans les pages « culture » des journaux et magazines qui servent de fourre-tout à un bric-à-brac hétéroclite qui est rarement porteur d’une culture propre à élever l’âme, comme ces concerts tonitruants de rock ou de rap, voire pour certains commerces des « produits culturels » comme des jeux vidéo ?
    En somme, alors que la vraie culture résulte d’un effort et d’un travail de longue haleine, elle est désormais synonyme de simple divertissement d’un moment, même pas enrichissant.

  79. @ Isabelle 29 février à 10:05
    Je ne suis pas une adepte de ces commémorations sous perfusion perpétuelle des allocations des ministères successifs de LA culture (perso j’aurais préféré un ministre DES cultures, mais bon je suis d’humeur pinailleuse) mais de temps à autre, pour faire plaisir à mes ados, fille et petite-fille, qui adoraient regarder les tenues des stars, je regardais, d’un oeil distrait, la distribution des prix.
    Mais alors là, hier soir !! Affligeant ! Pathétique ! J’aimais bien Foresti à l’époque ou elle était drôle, mais hier soir je n’ai même pas pu aller jusqu’au bout de son… de sa… comment dire, de son sketch mal écrit, et du coup mal interprété.
    Si je venais sur son terrain de l’humour je dirais à Foresti : « Arrêêête ! on t’a vuuuu venir avec ton buzz !. Toi qui as l’habitude de dire « Je ne passe jamais par pompette, moi je suis direct bourrée », là hier soir t’as dû arriver « direct bourrée » sur la scène tellement ta présentation était nulle »
    Bref j’ai zappé au bout de 10 minutes. Ce matin j’ai appris que cette remise des César était encore plus nulle que celle des années 70.
    OUF ! Heureusement mes enfants et petits-enfants sont grands je n’ai pas été obligée de… 😀
    En même temps comme dit l’autre, parallèlement s’est tenue une manifestation, également grâce aux allocations du ministère de LA Culture, donc nos impôts, aux abords de la gare de Lyon, pour soutenir l’artiste congolais Fally Ipupa.
    Alors là du coup c’était pas la salle Pleyel en smoking, le smoke gare de Lyon c’était plutôt véhicules incendiés, bagarre et tout et tout (sans doute pour faire aussi la promotion du film « Les Misérables ». Allez savoir… avec toute cette fumée…)
    Quand on aime on ne compte pas… les voitures des autres brûlées 😀
    Adéo Isabelle

  80. Plusieurs raisons de la progression de l’inculture :
    – le quasi-abandon de la géométrie pure dans les programmes
    – la prolifération des consultants ; à mon époque un ingénieur viré de sa boîte s’établissait aussitôt consultant
    – l’envahissement de l’anglais dans les pubs
    – Hanouna
    – Ruquier
    – etc.
    Mais tout cela serait à développer

  81. Nous sommes en période de virus. L’inculturevirus qui a déjà pris son envol, le coronavirus, le coranvirus qui se propage sans difficulté majeure sur son passage et à présent le « nimportequoavirus ».
    Palme de l’humour à Gabrielle Cluzel qui essaie encore de rire des situations absurdes vécues en France et en particulier à Paris.
    « Notez que l’on pourrait tenter la réciprocité. Envoyer la CGT manifester à Kinshasa contre la réforme des retraites. Le climat lui semblerait autrement plus clément que la pluie fine et froide sur le pavé parisien, les Black Blocs seraient bien forcés de tomber la capuche et de troquer le paletot noir contre le caleçon à palmiers.
    Cela ferait, on s’en doute, un incident diplomatique, les Congolais se chargeraient de leur faire passer l’envie de recommencer… qui pourrait les en blâmer ? Il n’y a que nous autres pour tout endurer, tout accepter, tout tolérer. C’est le « nimportequoavirus », et pas la peine, cette fois, d’accuser les Chinois, celui-ci est franco-français. » Gabrielle Cluzel (Bd Voltaire)
    https://www.bvoltaire.fr/pour-quelle-raison-la-gare-de-lyon-devrait-elle-flamber-en-victime-expiatoire-du-regime-congolais/

  82. @ Lucile
    « Les gens qui parlent de ce qu’ils connaissent vraiment sont quand même plus intéressants que les gens capables de parler de tout, même de ce qu’ils ne connaissent pas. »
    Sauf que ces spécialistes peuvent parfois se révéler être de quasi-crétins en dehors de leur domaine de compétence par rapport à ceux qui, sans parler de tout et prétendre tout connaître, sont néanmoins capables de savoir ce qui existe ou non et au besoin de se tourner vers les bonnes sources.
    Au passage, c’est ce dont devrait être capable un chef d’État digne de ce nom, qui sans nécessairement maîtriser toutes les disciplines liées au gouvernement d’un pays, cherche à s’entourer des gens compétents dans leur domaine.

  83. @ breizmabro | 29 février 2020 à 10:05
    ▬ « et CNews une chaîne pour alcooliques séniles (source Elusen) »
    Non, l’Heure des Pros, j’ai bien écrit : l’Heure des Pros !
    Il ne peut pas y avoir de liberté d’expression quand des gens sont payés pour dire ce qu’ils disent, quand ils sont liés par un contrat.
    Zemmour et l’Honorable Honoraire sont payés !
    Il est impossible d’être expert sur tous les sujets, il est impossible de savoir de quoi l’on parle tout le temps, c’est pourtant ce qu’ils font tous les deux.
    Au Canada, la semaine dernière, un type du même genre, qui par ailleurs dit des choses intéressantes, mais payé pour avoir un avis sur tout, tout le temps, a mis le souk, il a fait une chronique où il accusait un chercheur universitaire de soutenir l’excision, ce chercheur a été viré d’une conférence aussitôt par le Ministre fédéré du Québec en charge de l’Éducation.
    Or Richard Martineau a dit n’importe quoi, l’universitaire n’avait jamais tenu de tels propos. Une chronique, une opinion non éclairée a eu une conséquence sur un autre individu : viré.
    Les dérives d’une fausse nouvelle ; l’opinion est-elle une nouvelle ?
    Les culottes baissées
    Politiquement incorrect
    ▬ « Admettons mais quelles sources ? »
    Quant aux sources, il y a une différence entre opinion et fait !
    Pendant un procès, nous avons le droit de savoir quelle est la crédibilité de votre témoin.

  84. @ Serge HIREL
    « Protéger ses sources est la base même de la déontologie des journalistes professionnels. »
    Je ne parlais absolument pas de la question de la protection des sources. Je parlais de sourcer pour des propos où la question de la protection de la source ne se pose même pas. De référencer des documents officiels, de divulguer des faits bruts plutôt que constamment retravaillés au prisme de l’idéologie. De vraiment faire un travail d’information en somme, et pas seulement de commentariat.
    « Et ce droit au secret – qui est aussi un devoir pour eux – est protégé par la loi dans l’ensemble des pays démocratiques, même si, souvent, certains Etats dont la France, cherchent sans l’avouer à le réduire. »
    Entièrement d’accord sur votre propos sur le secret des affaires et des lanceurs d’alertes.
    « Cela ne signifie pas pour autant que les journalistes professionnels ne doivent en aucun cas citer leurs sources. Prenons l’affaire Fillon. Les journalistes du « Canard » restent mutiques sur leurs informateurs alors que tous les titres ont nommément désigné le donateur des costumes… parce que celui-ci, par vantardise, haine ou sur commande – de qui ?- a souhaité le faire savoir. Imaginez quel tremblement serait la divulgation, ces jours-ci, de l’identité de « Gorge profonde » ! »
    L’identité de Gorge profonde est désormais connue.
    Mais l’affaire Fillon n’est pas vraiment là où je trouve que le problème se pose. L’accès aux documents judiciaires de l’affaire Fillon par contre me semble beaucoup plus intéressant, à terme. Je conçois que ce n’est pas le moment de tout publier, mais dans cinq ans, si les documents ne sont pas publiquement disponibles, ce ne serait pas quelque chose que je considérerais acceptable. Pour l’instant, je me refuse à discuter de cette affaire pour cette raison: je ne veux pas commenter une telle affaire avec des données de seconde main. Bien que je me satisfasse qu’on monte le niveau de rigueur en France sur ce type de sujet… Encore quelques efforts, et vous serez aussi intransigeants que les Genevois dans l’affaire Pierre Maudet. Vous êtes en bonne voie…
    « Bien que, faute d’un respect suffisant des pratiques journalistiques, beaucoup ne puissent se parer du titre de « professionnels », il n’est pas interdit aux blogueurs de ne pas dévoiler leurs sources. Il en est qui s’informent bien au-delà de Wikipédia et ne versent ni dans le complotisme, ni dans la fausse nouvelle assumée. »
    Je pense que nous n’avons pas la même conception de ce qu’est ou n’est pas une fausse nouvelle. Mais effectivement, certains blogueurs font plutôt bien leur travail. On ne peut pas dire que le monde médiatique soit très fair-play à leur encontre, toutefois… Il y a des limites à la fatuité.
    —————————————————-
    @ Elusen
    « Il ne peut pas y avoir de liberté d’expression quand des gens sont payés pour dire ce qu’ils disent, quand ils sont liés par un contrat. »
    Hi hi hi hi ! Ha ha ha ha !
    No comment.
    « Quant aux sources, il y a une différence entre opinion et fait ! »
    On en reparlera quand vous aurez appris à lire. Le mot numéro 14, vous pouvez nous le lire et nous l’écrire ici même, pour nous prouver que vous arrivez bien à juxtaposer les lettres une à une pour extraire les sons et puis le mot. J’ai l’impression que la méthode globale a fait des ravages chez vous.

  85. Quand il entend le mot culture Zonzon sort son flingue.
    Faut-il alors s’étonner si le fauve, qui a une de ses tanières ici, n’ait pas encore été remarqué pointant ses crocs ?
    Qui s’en plaindrait !

  86. @ Jacques V 28 février 19 h 13
    « Au fond, le champ électro-magnétique n’est jamais qu’un tenseur antisymétrique du deuxième ordre dans un espace affiné pseudo-euclidien à quatre dimensions. »
    Vous n’êtes pas un sous-ensemble flou… tant s’en faut !
    Ni la première ondelette venue !

  87. L’inculture n’est pas forcément un manque, une frustration !
    Surtout quand elle conduit la personne à ronger son frein dans son coin sans indisposer personne !

  88. La Culture est la « substance-base » de la communication entre humains.
    Certains communiquent trop ; d’autres pas assez !

  89. Je ne vois pas sur quelle base, ou étude, vous vous fondez pour affirmer une grande inculture particulièrement en France. Si on regarde la grande vitalité des librairies françaises – ce qui est loin d’être le cas dans d’autres pays – on pourrait affirmer de l’espoir. En effet, la culture est un terme tellement général, toutes matières confondues, qu’il faut beaucoup de temps pour en acquérir. Et si on lit, on s’en donne certains moyens. Et ne faut-il pas rappeler l’essentiel : je sais que je ne sais rien… pour se garder de dire trop de bêtises sans en avoir conscience ?

  90. @ F68.10 | 29 février 2020 à 15:57
    « Hi hi hi hi ! Ha ha ha ha ! »
    Ho ho ho ! Hu hu hu !
    Vous, pas, savoir, ce, que, être, contrat, de, travail, contrat, de, prestation, de, service !
    Vous, pas, savoir, droit, des, obligations !

  91. @ Elusen
    « Vous, pas, savoir, ce, que, être, contrat, de, travail, contrat, de, prestation, de, service !
    Vous, pas, savoir, droit, des, obligations ! »
    Ho ho ho ho.
    Moi, avoir, contrôlé, milliards, d’actifs, financiers, investis, dans, des, fonds, spéculatifs, dont, certains, dits, fonds, vautours.
    Continuez à me faire rire.

  92. @ Achille
    « Ce qui distingue les intellectuels du réactionnaire, c’est que les premiers sont des militants, le second un esthète, condamné à témoigner de son écœurement » Nicolás Gómez Dávila
    Quant à la modernité ou au fameux progressisme, « un mélange de bordel, de geôle et de cirque » NGD
    « L’histoire est… un mensonge : sous prétexte de nous parler de simples individus et de faits isolés, elle prétend nous raconter chaque fois autre chose, tandis que du commencement à la fin, c’est la répétition du même drame avec d’autres personnages et sous des costumes différents. » Arthur Schopenhauer
    Voilà quelques réponses, Achille, concernant les soi-disant réacs et les fameux progressistes !
    C’est marrant tous ces gens qui veulent changer le monde, ce n’est pas le monde qu’il faut changer, c’est les gens ! Autant le dire tout de suite, mission impossible !

  93. Si je devais retenir une idée fondamentale de ce billet, c’est dans ces deux courts extraits que je pense la trouver.
    « Si on veut bien considérer toute la chaîne qui part de l’effacement des humanités jusqu’à l’état actuel d’une société française qui pour beaucoup de ses secteurs est appauvrie, une infinité de sujets sont touchés qui renvoient au langage, à la civilité, à la pensée, à la relation avec autrui et à une certaine manière de concevoir le monde.
    […] Les humanités absentes nous privent de tant. Notamment de la civilité qui est une forme de politesse, de l’humanité qui apprend à appréhender globalement son existence telle une exigence qui sur tous les plans doit s’illustrer. »
    Certes, les fameuses humanités ont, dès 1968, été dénoncées comme culture bourgeoise, par des enfants contestataires de bourgeois qui, parvenus au pouvoir, ont entrepris de démolir ce qui constituait le socle d’une certaine culture française, celle qui faisait en grande partie l’originalité de la France. L’un des symboles de son rayonnement culturel.
    Vous dites, Monsieur Bilger, que les jeunes s’expriment mieux à l’oral que les générations précédentes. Certes, ils sont plus à l’aise à l’oral que leurs grands anciens. Mais il s’agit là d’une apparence à mon sens trompeuse.
    Le vrai problème est celui de la rigueur de l’analyse qui ne s’apprend que par une discipline acquise tout au long des formations reçues. La disparition du latin, qui apprenait la rigueur du sens des mots, du respect de la grammaire, les notions de solécisme, de barbarisme et autres contresens, montre et accentue la pauvreté du langage, notamment chez nos élites politiques comme de nombre de journalistes qui sont incapables d’exprimer une pensée en respectant ne serait-ce que la concordance des temps.
    L’exemple le plus frappant étant celui de l’utilisation « depuis que » par opposition à « depuis » : beaucoup, qui utilisent l’expression « depuis que je suis petit » ne se rendent pas compte qu’avec un verbe d’état, cela signifie que, précédemment grands, ils ont rapetissé dans le temps, ce depuis leur enfance !
    Tout cela se traduit par une incapacité à comprendre la pensée de l’autre, surtout si elle revêt une forme de complexité. Un retour au primaire le plus fruste en quelque sorte, ce du haut au bas de la hiérarchie sociale. En somme ce qu’est le progressisme par rapport au progrès.

  94. @ Elusen 29 février 2020 à 14:38
    Vous savez que je vous aime bien petit Elusen, mais pour les liens Shtroumpfs je fais un blocage, je n’ai aucune confiance en eux.
    Bon week-end quand même petit Elusen.
    ————————————————————–
    @ Alpi | 29 février à 13:51
    Je suis d’accord avec vous. Du reste les professionnels de la profession 😉 l’ont prouvé. Ou ce film a été retenu pour être, éventuellement, césarisé, ou pas. Le reste n’est que pipi de chat pour faire buzzer le buzzeur qui filme madame « Colère » en train de sortir de la salle Pleyel, ou dire, APRES avoir été grassement payée pour faire le show, « je suis écoeurée ».
    Comme disait Foresti à l’époque où elle était humoriste, « Wouououah t’as été payé des pas de prix et en plus t’es écoeurée ? par trop de sous peut-être » ? « Ben oui mesdames, messieurs c’est juste du cinéma » aurait-elle dit…
    Sous vos applaudissements naturellement.

  95. Les gens qui parlent de ce qu’ils connaissent vraiment sont des raseurs de première. On leur tourne le dos au bout de cinq minutes.
    Pour le succès mondain mieux vaut s’empresser auprès de la maîtresse de maison – si elle a une sexualité normale bien entendu !
    Dans les cénacles purement formels ce sont les gens qui parlent de tout sans rien connaître qui sont dominateurs… d’ailleurs tout le monde s’en hout du contenu des échanges… on n’est pas là pour apprendre… on est là pour faire vibrer son ego !

  96. @ Jacques V 28 février 19 h 13
    Dans le fond, dans un « espace affiné » un tenseur 2-2 pourrait bien être un cube de gruyère sans trou !

  97. @ Exilé 29 février à 9 h 22
    « …La Vierge Marie… mère de Dieu…
    Cela paraît absurde voire incompréhensible à première vue si nous considérons les choses sous un angle naturel mais elles ne le sont pas sous un angle surnaturel car rien n’est impossible à Dieu. »
    L’Incarnation est une question de foi… rien d’autre !
    Il faut ajouter que la sexualité, telle qu’elle a été inscrite dans le processus vital, a été «formatée» pour que l’Annonciation n’apparaisse pas comme totalement aberrante pour le croyant éclairé.

  98. L’homme étant ce qu’il est, il est certain que la haine, le ressentiment, l’envie, la jalousie, les blessures d’orgueil, montrer qu’on les a plus grosses que l’autre… liste non limitative… sont des raisons plus exaltantes que la culture (toujours incertaine) !

  99. @ Gamain
    C’est pas flou, mais il y a quand même un loup ! Un espace n’est pas affiné mais affine ; je suppose que l’accent a été introduit lors de la correction de mon post, une erreur bien excusable car concernant un adjectif peu courant employé dans un domaine qui ne l’est pas vraiment non plus. J’ignorais pour ma part qu’il avait un sens en dehors des mathématiques, et n’avais même pas fait le lien avec le mot affinité. Du coup, me voici un brin plus cultivé.

  100. @ F68.10 29 février 15 :57
    « Référencer des documents officiels »…
    Oui, bien sûr ! D’autant qu’il s’agit d’une pratique courante, et cela depuis que la presse existe. Outre « le bruit qui court » dans Paris, « La Gazette » de Théophraste Renaudot publiait les édits du Roi. Aujourd’hui, l’hypertexte permet même l’accès direct à ces documents à partir de l’article du journaliste. Et c’est un progrès considérable.
    Exemple : le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du gouvernement, rendu public cette semaine. Un pavé de 821 pages. Le rôle du journaliste n’est-il pas de faciliter la tâche de son lecteur en résumant le document, en citant les passages les plus significatifs ? Encore faut-il bien sûr que le lecteur lui fasse confiance… et qu’il mérite celle-ci grâce à un travail évitant d’occulter ou de falsifier une partie de l’information qui irait à l’encontre de ses convictions personnelles.
    Pour votre part, faites-vous confiance à un ou des journalistes ? Non ? Je vous plains… Vous allez devoir vous coltiner les 821 pages…
    « Divulguer des faits bruts »
    Personnellement, je ne sais pas comment décrire un « fait brut ». Soyons terre à terre : une banale collision entre deux voitures… Dix témoins… Demandez à chacun de décrire cette collision (le « fait brut »). Vous aurez dix versions ! Chacune sera la vérité, la description du « fait brut », du moins pour son auteur… dont il n’y a nulle raison de douter de l’honnêteté. Bref, ne demandez pas à un journaliste d’être « objectif », ceci est intellectuellement impossible et le sens habituel de ce mot est d’ailleurs contraire à celui qu’on lui donne ici, mais exigez qu’il soit honnête sans sa relation personnelle du « fait brut ».
    Donc, comme vous l’écrivez, le journaliste doit « vraiment faire un travail d’information ». Ce qui ne lui interdit pas la pratique du commentaire. La règle est simple, séparer physiquement les deux exercices, mais sa mise en œuvre l’est beaucoup moins, puisque, dès sa description du « fait brut », le journaliste est soumis à la pression de son opinion, qui biaise son regard. Et il est vrai – on peut le regretter – qu’il n’est pas rare que l’accroche d’un article ou d’un « sujet » à la TV ne soit pas tout à fait la relation « honnête » de l’information… mais un commentaire, parfois non déguisé.
    Dès lors, le risque est grand pour un lecteur ou un téléspectateur dont le sens critique est en sommeil ou n’a pas été développé par son éducation, d’accepter sans s’en apercevoir une information, sinon fausse, du moins inexacte, ou un commentaire présenté comme une information, et d’être ainsi manipulé. D’où l’importance de la culture générale, seul porte d’entrée au développement du sens critique.
    Un détail : dans mon texte, « Gorge profonde » ne fait pas allusion à l’informateur du « Washington Post » dans l’affaire du Watergate, mais à celui qui a dénoncé François et Penelope au « Canard »…

  101. Je suis effaré de tous ces spécialistes qui pullulent sur les plateaux TV, sans compter les « batouilles » du type émission des Grandes Gueules.
    Je suis en train de refaire une pièce, les murs plâtrés ont été repris par un Compagnon peintre, je suis resté ébloui du rendu qu’il a fait, de la finition exécutée, lui sait de quoi il parle, il m’a expliqué, et ses yeux s’éclairaient.
    J’ai observé les murs plusieurs fois, les tableaux, les angles et les voussures, plâtrés d’une autre époque, il les avait rendus beaux, lisses et blancs, je pensais à François de Malherbe, ils resteront en l’état.
    Si j’avais confié la même ouvrage à ces « taouailles » dites expertes, et mis en concurrence ces dernières, transposées au savoir et à la compétence de ce Compagnon, ils en auraient été ridicules de pauvreté et de nullité, ces sachants sur tout, mais surtout de rien.
    Il a terminé l’ensemble, j’ai fait le tour, c’est magnifique… Mais une batouille ne peut pas comprendre ce qu’est la vraie culture.

  102. @ Jacques V
    Un jour je vous expliquerai ce qu’est une variété pseudo-riemannienne, et je vous expliquerai l’invariance des équations de l’électromagnétisme sous les actions de groupes de Lorentz. On pourra commencer à faire de l’électrodynamique un peu sérieuse. Pas pour autant quantique à ce niveau, mais il faut bien commencer quelque part.
    Sinon, si vous voulez vulgariser un peu les choses en retraçant l’historique des expérimentations, je vous conseille de toujours ramener les discussions de la nature ondulatoire de la lumière aux premières observations de Robert Hooke à ce sujet dans Micrographia en 1665.

  103. @ F68.10 | 29 février 2020 à 17:07
    « Ho ho ho ho. […] fonds, vautours.»
    Hé hé hé hé.
    Quel est le rapport avec la liberté d’expression, le contrat de travail, le droit des obligations qu’impose le contrat de travail, la rémunération de Zemmour et l’Honorable Honoraire, le tout avec les fonds vautours et votre personne ?
    ———————————————–
    @ breizmabro | 29 février 2020 à 18:33
    « je fais un blocage, je n’ai aucune confiance en eux. »
    Pensez-vous réellement que les liens soient pour vous ?

  104. @ Elusen
    « Hé hé hé hé. Quel est le rapport avec la liberté d’expression, le contrat de travail, le droit des obligations qu’impose le contrat de travail, la rémunération de Zemmour et l’Honorable Honoraire, le tout avec les fonds vautours et votre personne ? »
    Hi hi hi hi.
    Simplement que quand on fait le mariole en se poussant du col comme quoi on connaît le droit des obligations, on s’expose au sarcasme de ceux qui directement ou indirectement participent à faire respecter deux ou trois règles de base du droit des affaires. Bon, c’est vrai, je n’étais pas l’avocat dans ces histoires…
    Mais la morale de fond, c’est que les attaques personnelles ne font pas avancer le schmilblick. Il aurait été plus constructif de votre part de nous expliquer les liens que vous faites entre liberté d’expression et contrat de travail. Sachant que des contrats de travail peuvent tout à fait avoir pour objet l’exercice de la liberté d’expression dans certains contextes…
    Et faites-moi signe quand vous aurez réussi à déchiffrer le mot numéro 14. Ce n’est pas un rébus. Ce n’est pas de l’égyptologie.
    Mais j’espère au moins que je vous ai fait rire de bon coeur. Si c’est le cas, c’est déjà cela de pris.

  105. Quant à la nature ondulatoire de la cyclothymie, savoir décrire le ressentiment aide à comprendre la nécessité culturelle d’une commune définition du respect d’autrui, évitant d’emblée de détruire la relation qui nous lie.
    C’était la buse du dimanche qui penche.

  106. @ F68.10 29 février 22:27
    Je vous remercie pour votre proposition d’aide, mais je pense ne pas en avoir besoin.
    Concernant l’invariance des lois de l’électromagnétisme dans les transformations de Lorentz, aucune explication à donner: elle découle naturellement de l’expression des équations de Maxwell sous forme tensorielle.
    Par ailleurs, je ne vois pas en quoi la définition que j’ai donnée du champ électromagnétique pourrait être qualifiée de « pas sérieuse ».
    Pour le reste, la vulgarisation de la physique quantique est en pratique vouée à l’échec en raison de son caractère particulier en rupture avec la physique classique et nos perceptions sensorielles.
    Pour en revenir au sujet du jour, il serait souhaitable que la culture générale intègre la révolution qu’a amenée cette physique dans notre connaissance, notamment le rôle joué par l’observateur, qui a amené à dire qu’il s’agissait d’une révolution anti-copernicienne, c’est un sujet passionnant qui donne lieu à de nombreux débats ; voir par exemple le numéro de mars de la revue « Pour la science ».

  107. @ Jacques V 29 février 19 h 09
    Bien sûr que l’accent sur affine a été ajouté par notre Divine qui est probablement désorientée par l’afflux de ces grosses têtes style Cédric.
    Elle, son truc ce serait plutôt la langue, l’expression écrite dans sa pureté française – une langue qui va bientôt mourir… !
    En ce moment j’ai grande honte, je fais des fautes d’accord incessantes, je fatigue… l’hiver n’est pas une bonne saison pour les anciens. Ponctuellement elle corrige ! Je profite de cette occasion pour lui exprimer mon infinie reconnaissance.
    Camarade, nouveau peut-être, permettez-moi de vous saluer et d’ajouter un conseil : ne soyez pas trop technique, vous pourriez être absorbé par la grande famille de Greta T, laquelle ne vous lâcherait plus !
    Bon dimanche

  108. Notre culture est devenue un radio-crochet de sachants experts en tout, réservée à l’élite et à ceux qui déblatéreront les meilleures et dernières trouvailles ubuesques nombrilistes: réchauffisme, catastrophisme, escrologisme, LGBTisme, immigrationnisme, tuttiquantisme.
    L’inculture n’est que la conséquence de cette culture national-socialiste pratiquée par ce cancer éducatif gauchiste qu’est l’EN, cette secte révisionniste négationniste destinée à décerveler et formater les petites têtes dès la maternelle et en faire de bons crétins moutons zombis de gauche.
    La gauche a toujours détruit ses peuples-troupeaux, mentalement et physiquement.
    Aucune crainte, notre culture de vieux beaufs réacs fachos blancs chrétiens est largement remplacée par cette nouvelle culture charia islamogauchiste raciste antiblancs qui parade, se pavane, provoque dans tous les milieux soumis couchés collabos merdiatiques et qui a infiltré depuis longtemps toutes nos institutions.

  109. Robert Marchenoir

    @ Jachri | 29 février 2020 à 16:34
    « Si on regarde la grande vitalité des librairies françaises – ce qui est loin d’être le cas dans d’autres pays – on pourrait affirmer de l’espoir. »
    Euh… regardez à nouveau. « La grande vitalité des librairies françaises » est derrière nous : elles ferment les unes après les autres. Elles le font même après avoir mendié de l’argent à leurs clients, comme n’importe quelle assoce de pleurnichards gauchistes.
    « La grande vitalité des librairies françaises » a été une illusion, piquouzée par la subvention déguisée qu’est le prix unique du livre. Ça a duré ce que durent les mesures étatistes de distorsion du marché, c’est-à-dire pas longtemps. La vérité économique finit toujours par reprendre le dessus.
    Et puis, dans cette brève parenthèse de la grande liberté à la mode socialiste qui a culminé de 1981 à 2000, date d’ouverture d’Amazon France, il faut voir comment les gentils libraires culturels indépendants (mais de gauche) ont usé de cette liberté.
    Bon courage pour trouver un livre de droite, dans les librairies françaises si « vivantes ». Bon courage pour trouver certains travaux majeurs en sciences humaines, en provenance de l’étranger : ils ne sont tout simplement pas traduits. Bon courage pour trouver un livre correctement édité, correctement imprimé et correctement relié.
    J’ai retourné un livre imprimé à l’envers, dans l’indifférence ostensible du libraire (« ça arrive, c’est inévitable quand on imprime en grande quantité »). J’ai encore chez moi un livre (cher, et précieux) maculé de taches d’encre.
    Les libraires indépendants (mais de gauche) nous font tout un foin des « conseils » qu’ils seraient censés prodiguer à leurs clients. Il leur échappe qu’un nombre appréciable de leurs clients sont infiniment plus lettrés qu’eux. Les « conseils » qu’ils prodiguent sont tout juste bons pour ceux qui recherchent le dernier roman à la mode.
    Lorsque j’ai demandé à un très grand libraire français un « conseil » absolument basique, à savoir un livre de référence dont je ne connaissais que vaguement le titre, non seulement il a été incapable de le retrouver malgré la puissance des outils informatiques à sa disposition, mais il a été incapable de réaliser qu’en fait, il l’avait en stock. Sur ses rayons. Juste sous son nez.
    Lorsque j’ai demandé à un autre libraire français, très culturel et très indépendant, de me commander un livre, puisque la « commande de livres » est censée être un service absolument extraordinaire qu’ils procurent (à l’heure du commerce électronique…), il m’a fait payer… des frais de port. Sans me prévenir.
    Tu fais l’effort de ne pas commander le bouquin sur Amazon, pour soutenir la petite librairie de mes fesses, et pour te remercier, ils te font payer les frais de port… qu’Amazon prend à sa charge.
    Il faut dire que c’était un livre libéral. Mieux : une monographie d’économie libérale écrite par un haut fonctionnaire. Le public doit être protégé de tels brûlots par tous les moyens.
    Lorsque j’ai demandé un autre livre à un autre libraire (toujours petit, toujours indépendant), il m’a dit qu’il ne fallait pas le lire. On ne doit pas lire des livres comme ça. Texto. Il faut dire que c’était un livre de droite.
    Pour se faire pardonner leur service abominable, les librairies françaises si pleines de vitalité ne trouvent pas mieux que d’insulter leurs clients. Comme elles sont (évidemment) concurrencées par Amazon, qui, lui, ne présente aucun des défauts ci-dessus, elles placardent des affiches qui font honte à ceux qui achètent chez eux, parce qu’ils achètent aussi chez Amazon.
    La (célèbre) librairie coupable de ce forfait a, plus tard, fait la manche auprès de ses clients pour échapper au dépôt de bilan (littéralement : ils leur ont demandé du pognon). J’ignore où elle en est. Je suppose qu’elle a fermé depuis.
    Quand vous faites un boulot de cochon, reprochez-le à vos clients : c’est la devise d’un certain commerce français.
    La France est le seul marché au monde, à ma connaissance, où le prix d’un livre d’art augmente quand la demande baisse — c’est-à-dire quelques mois après sa sortie.
    Comme dit Éric Zemmour : les Français sont génétiquement anti-libéraux. Le problème, c’est que lorsqu’on se moque des lois de l’économie, l’économie se venge toujours.

  110. @ Gamain 1er mars 09:56
    Mon propos était, sur un ton humoristique (la définition donnée est cependant tout à fait correcte) de faire ressortir le déséquilibre entre la culture littéraire et la culture scientifique mais pas de discuter longuement sur le sujet.
    J’ajoute que je dois à l’approfondissement de mes connaissances en physique moderne – et je ne prétends pas avoir un très haut niveau en ce domaine – beaucoup d’émerveillement et de plaisir esthétique ; car il y a une esthétique des équations et de la façon dont, en montant dans l’abstraction, les choses se mettent en place et gagnent en unification et en cohérence.
    Bon dimanche à vous également

  111. Je vois que nous avons des scientifiques de haut niveau sur ce blog, incollables sur les lois de l’électromagnétisme.
    En ce qui me concerne j’ai passé pratiquement toute ma carrière dans le monde de l’électromagnétisme. En fait les équations de Maxwell, les loi de Faraday et de Lenz ainsi que le théorème de Gauss ont suffi pour mener à bien mes activités.
    C’est sans doute ce qui fait la différence entre le praticien et le théoricien… 🙂

  112. @ Jacques V
    « Je vous remercie pour votre proposition d’aide, mais je pense ne pas en avoir besoin. »
    Ah. C’est dommage. Moi qui comptais vous exposer les joies de la géométrie riemannienne jusqu’aux confins du nouveau paradis de la géométrie de l’information… Bon, ben c’est pas grave. Je retourne bouder.
    « Concernant l’invariance des lois de l’électromagnétisme dans les transformations de Lorentz, aucune explication à donner: elle découle naturellement de l’expression des équations de Maxwell sous forme tensorielle. »
    Quarante ans entre les lois de Maxwell en 1865 (issues en grande partie des travaux de Faraday) jusqu’à l’année 1905 passées ainsi sous silence par le mot « naturellement » ? Je m’étrangle ! Et la contribution d’Oliver Heaviside en 1888 qui aboutit (indirectement) à la correction connue sous le nom de contraction de Lorentz-Fitzgerald ?
    On parle de Maxwell, mais qui nous pond une formulation à peu près digestible ? Heaviside. On parle d’Einstein (et de Poincaré de temps en temps), mais qui introduit indirectement la contraction des longueurs quand on analyse l’historique des papiers? Heaviside. Mais bon, comme il était autodidacte et pas issu du monde universitaire, ce serait un peu dommage qu’on lui donne trop de crédit. Je comprends…
    « Par ailleurs, je ne vois pas en quoi la définition que j’ai donnée du champ électromagnétique pourrait être qualifiée de « pas sérieuse ». »
    Ben, c’est juste que l’électrodynamique relativiste, je trouve que cela va plus loin que simplement les équations de Maxwell. Mais sur le formalisme, je vous avoue que le langage tensoriel, c’est mignon, mais cela me fatigue de voir les conventions d’Einstein utilisées à tort et à travers. J’attends qu’on accepte d’utiliser des formalismes un peu plus intrinsèques. Parler de fibrés vectoriels (ou pas vectoriels) de manière un peu plus naturelle plutôt que de fétichiser des indices en haut et en bas et d’utiliser le mot « tensoriel » sans trop comprendre pourquoi covariant et contravariant ce n’est pas la même chose. Probablement n’est-ce pas votre cas, mais j’avoue que ma patience n’est plus ce qu’elle était dans ma prime jeunesse à ce sujet. Je suis un gros ronchon.
    « Pour le reste, la vulgarisation de la physique quantique est en pratique vouée à l’échec en raison de son caractère particulier en rupture avec la physique classique et nos perceptions sensorielles. »
    Je trouve qu’il est assez aisé de faire comprendre les bases de l’électrodynamique quantique. Les gens peuvent être assez facilement fascinés par les diagrammes de Feynman. Bon, la décohérence et la renormalisation sont des sujets à éviter, mais l’électrodynamique quantique, ça passe à peu près. Ce qui permet ensuite de fasciner les gens attentifs en mentionnant la chromodynamique quantique au passage… Tout n’est pas perdu pour la vulgarisation de la physique quantique.
    « Pour en revenir au sujet du jour, il serait souhaitable que la culture générale intègre la révolution qu’a amenée cette physique dans notre connaissance, notamment le rôle joué par l’observateur, qui a amené à dire qu’il s’agissait d’une révolution anti-copernicienne, c’est un sujet passionnant qui donne lieu à de nombreux débats ; voir par exemple le numéro de mars de la revue « Pour la science ». »
    Un petit lien aurait été apprécié. On dit beaucoup de choses sur le rôle de l’observateur. Des choses méthodologiques justes, et des choses « ontologiques » complètement à côté de la plaque ou dogmatiques.

  113. Robert Marchenoir

    @ F68.10 | 01 mars 2020 à 11:48
    « Je trouve qu’il est assez aisé de faire comprendre les bases de l’électrodynamique quantique. »
    Oui, eh bien il vous reste à nous le démontrer. Parce que pour l’instant, c’est pas gagné.
    Remarquez, pour ma part, je ne crois pas que ce soit possible, et en particulier pas dans le cadre de commentaires de blog (surtout quand le thème du blog n’a rien à voir…).

  114. @ Achille | 01 mars 2020 à 11:09
    Vous m’avez bien fait rire, en tout état de cause je suis dans la même situation que vous.
    J’ai l’impression que certains s’écoutent parler et se gargarisent de mots et de formules, un peu comme si je parlais ici du théorème de Maxwell-Betti.
    Nous faisions partie d’une équipe qui affirmait qu’avec du bon sens et les trois opérations de base, multiplication, addition, division et du liant, la Tour Eiffel n’est qu’un jouet de plus à construire.
    Achille, je me prépare avec mes amis à un match – en tant que spectateurs – difficile, le maintien dans l’élite de l’amateurisme se joue tous les dimanches, je vous prends dans l’équipe, ceux auxquels vous faites allusion, je n’en veux pas, car cet après-midi pour gagner il va falloir « y mettre la tête ».

  115. @ F68.10 1er mars 11:48
    Vous partez dans toutes les directions sans que je voie où vous voulez en venir.
    L’expression d’une loi sous forme tensorielle assure-t-elle oui ou non son invariance lors d’un changement de repère ? C’est ce que j’ai voulu dire par « naturellement », c’est un résultat acquis quelle que soit la loi. Au passage, rassurez-vous, je n’ai pas de problème grave avec les notions de covariance et de contravariance.
    Que vient faire votre digression historique là-dedans ?
    La formulation que j’ai donnée pour le champ électro-magnétique est-elle correcte ou pas ? Que vous en préfériez une autre, c’est votre droit, je ne le discuterai pas.
    Heaviside était autodidacte ? Moi également, pour ce qui concerne la physique quantique et la relativité générale ; je n’ai rien à voir avec le milieu universitaire. Je ne prétends pas être un spécialiste, mais simplement en avoir une connaissance suffisante pour satisfaire ma curiosité et ne pas rester dans le flou de la vulgarisation. Autrement dit, je m’instruis pour mon plaisir, pas pour épater la galerie.
    C’est mon opinion qu’on ne peut pas vraiment comprendre les bases de la physique quantique sans mettre les doigts dans le cambouis (les maths), tout simplement parce que c’est issu de mon expérience. Je n’ai compris ce que voulaient dire les vulgarisateurs qu’après avoir assimilé ces bases, et compris aussi pourquoi je ne pouvais pas le comprendre auparavant. Mais vous pouvez penser autrement, probablement ne donnons-nous pas tout à fait le même sens au verbe comprendre.
    Enfin, à quoi servirait un lien pointant vers un article hyper-spécialisé incompréhensible pour le commun des mortels (moi inclus) et qui donnerait lieu en réponse à toute une flopée de liens vers des articles tout aussi abscons ?

  116. @ Robert Marchenoir
    « Oui, eh bien il vous reste à nous le démontrer. Parce que pour l’instant, c’est pas gagné. »
    On peut la résumer en un long paragraphe, mais le mieux qui soit disponible publiquement sur ce type de sujet dans le domaine de la vulgarisation, c’est quand même ce que la chaîne PBS Space Time met à disposition sur le sujet. Quinze minutes pour digérer l’essentiel. Bon, il est possible qu’il faille s’y reprendre à quelques reprises, mais il n’y a rien de transcendantal. (Et les sous-titres peuvent être automatiquement traduits en français.)
    « Remarquez, pour ma part, je ne crois pas que ce soit possible, et en particulier pas dans le cadre de commentaires de blog (surtout quand le thème du blog n’a rien à voir…). »
    Certes. Mais le point de Jacques V reste valide. L’histoire du développement scientifique fait partie intégrante de la culture. Un exemplaire exemple en est l’histoire des automates qui brouillent les lignes entre le naturel et l’artificiel, remettent en question la nature même de la causalité, initialement théologique, l’amour divin animant le monde (toutefois en tension avec l’anima mundi néoplatoniste). Comme le résumait Dante: L’amor che move il sole e l’altre stelle
    Cet héritage culturel scientifique est indissociable de notre culture dite des humanités. Jacques V a entièrement raison sur ce point.
    ————————————————-
    @ Giuseppe
    « Nous faisions partie d’une équipe qui affirmait qu’avec du bon sens et les trois opérations de base, multiplication, addition, division et du liant, la Tour Eiffel n’est qu’un jouet de plus à construire. »
    Je ne suis pas certain que nous serions capable de construire la Tour Eiffel à l’heure actuelle en nous basant sur les mêmes outils qu’à l’époque. Pour moi, une telle oeuvre n’est pas de l’ingénierie, mais vraiment une prouesse technologique qui remettait une conception de l’architecture héritée du passé en question. Le simple fait qu’elle se déforme était d’une audace bien plus théorique que simplement pratique.
    « Achille, je me prépare avec mes amis à un match – en tant que spectateurs – difficile, le maintien dans l’élite de l’amateurisme se joue tous les dimanches, je vous prends dans l’équipe, ceux auxquels vous faites allusion, je n’en veux pas, car cet après-midi pour gagner il va falloir « y mettre la tête ». »
    Harvard relèvera le défi que lance l’élite de l’amateurisme.

  117. @ Exilé | 29 février 2020 à 14:31
    D’accord.
    Maintenant, je propose une autre variation sur le même thème : vaut-il mieux être crétin et cultivé, ou pas trop crétin et inculte ?
    ——————————————
    @ fugace | 29 février 2020 à 15:21
    Pauvre vache, la tête d’un côté des barreaux, le reste du corps de l’autre côté. Pas étonnant qu’elle n’ait pas beaucoup d’appétit…

  118. @ F68.10 | 01 mars 2020 à 01:38
    «…à faire respecter deux ou trois règles de base…»
    Hop hop hop.
    Depuis quand les Helvètes chargés des fonds vautours seraient à même de faire respecter les contrats de travail, de prestations de services, et le droit des obligations qui en découlent, le tout en France ?
    Depuis quand être payé pour parler en public, dire ce que l’on dit, c’est de la liberté d’expression ?
    Depuis quand, en France, la liberté d’expression est supposée s’acheter, se vendre, se monnayer ?

  119. Une plaie française ? Une plaie tout court, ce n’est pas mieux à l’étranger.
    Le verbiage, ça par contre c’est une plaie française !
    Ceci dit placer Molière au XIXe siècle c’est grave en effet, mais qu’est-ce vous voulez, les gens ne lisent plus, ils regardent Netflix ou vont raconter leur vie sur Facebook.
    Priez pour la décroissance, la vraie, et vous verrez, tout le monde redécouvrira la puissance du livre, qui bien conservé est éternel !

  120. @ Tomas
    « Priez pour la décroissance, la vraie, et vous verrez, tout le monde redécouvrira la puissance du livre, qui bien conservé est éternel ! »
    Et pourquoi pas pour une dictature russe vu qu’on y lisait beaucoup ?

  121. hameau dans les nuages

    @ Lucile | 01 mars 2020 à 21:01
    « Pauvre vache, la tête d’un côté des barreaux, le reste du corps de l’autre côté. Pas étonnant qu’elle n’ait pas beaucoup d’appétit… »
    Bien heureuse la vache vous voulez dire ! Cela s’appelle un cornadis. Cela permet à chaque vache d’avoir sa place à l’auge sans être dérangée par ses comparses.Un coup de corne dans le fessier ou dans les mamelles peut avoir de graves conséquences avec de très vilaines plaies. Une fois l’heure du repas terminée on débloque les vaches qui peuvent vaquer librement dans une stabulation libre et se coucher si elles le désirent. Dans un troupeau comme chez les humains il y a des dominants et des dominés.
    Croire que le monde animal et la nature sont amour et bisous…

  122. @ Jacques V
    « L’expression d’une loi sous forme tensorielle assure-t-elle oui ou non son invariance lors d’un changement de repère ? »
    Il est possible d’adopter un formalisme où les invariants sont garantis par la structure même du formalisme. Dans le cas des équations de Maxwell sous leur forme usuelle, les invariants lorentziens ne sont pas garantis ainsi directement. C’est même là où il faut mesurer le génie d’un Heaviside, dans la mesure où la formalisation dite tensorielle des équations de Maxwell est en partie son oeuvre, formalisme qui a influencé le développement de l’algèbre linéaire et permis in fine d’exhiber les invariants lorentziens.
    « Que vient faire votre digression historique là-dedans ? »
    Elle illustre que la science n’est pas un produit fini mais un processus historiquement inscrit. Les équations de Maxwell furent un coup de génie de mathématisation des travaux de Faraday (entre autres), dans lequel étaient déjà inscrite en filigrane la relativité restreinte: il me semble utile de montrer en quoi les expérimentateurs et les théoriciens jouent une partie d’échecs avec la structure même de la réalité. Et il faut admirer les coups de génie des grands maîtres pour avoir une chance de pouvoir les reproduire: la démarche scientifique est effectivement plus importante que le résultat fini que l’on produit à destination du grand public. Et c’est dans cet historique que se niche une grande partie de la composante culturelle de la science.
    « La formulation que j’ai donnée pour le champ électro-magnétique est-elle correcte ou pas ? Que vous en préfériez une autre, c’est votre droit, je ne le discuterai pas. »
    Je ne pense pas qu’elle soit incorrecte, pour autant qu’on prenne conscience de l’évolution historique de ces équations avant et après Maxwell. Je pense toutefois que vous gagneriez à prendre connaissance de formalismes plus modernes.
    « C’est mon opinion qu’on ne peut pas vraiment comprendre les bases de la physique quantique sans mettre les doigts dans le cambouis (les maths), tout simplement parce que c’est issu de mon expérience. Je n’ai compris ce que voulaient dire les vulgarisateurs qu’après avoir assimilé ces bases, et compris aussi pourquoi je ne pouvais pas le comprendre auparavant. Mais vous pouvez penser autrement, probablement ne donnons-nous pas tout à fait le même sens au verbe comprendre. »
    Effectivement, je pense un peu différemment, peut-être parce qu’à force d’avoir mangé du formalisme à l’extrême, je « pense formel » mais j’écris en français. Le formalisme n’est qu’un support de l’expression, et il est important pour des gens qui sont hermétiques au formalisme, de leur expliquer les choses en français avant de les exposer à du formalisme dans lequel ils ne voient pas d’intérêt. Et aussi parce que je pense que les choses importantes se voient dans le développement historique et expérimental des idées. Passer directement à Maxwell sans expliquer les recherches de Faraday à l’époque où le magnétisme était considéré distinct de l’électrostatisme, je trouve que c’est très « classes préparatoires », et que cela forme des singes savants, pas des esprits ouverts. Et je trouve qu’on en crève de cette autosuffisance ainsi induite de l’expertise.
    « Enfin, à quoi servirait un lien pointant vers un article hyper-spécialisé incompréhensible pour le commun des mortels (moi inclus) et qui donnerait lieu en réponse à toute une flopée de liens vers des articles tout aussi abscons ? »
    Je pense que vous parlez du premier lien sur la géométrie de l’information. L’auteur signale que c’est une « introduction », mais trêve de plaisanteries: c’était pour vous faire prendre conscience que la géométrisation de la réalité, dans notre cas, de Maxwell à Einstein, s’étend à d’autres domaines. En l’occurrence la géométrisation des espaces de choix statistiques. C’est ce qui émerge pour conceptualiser des sujets de société émergeants comme l’intelligence artificielle. Applications? Statistique; séries temporelles; systèmes quantiques; réseaux de neurones; apprentissage automatique; physique statistique; biologie; mathématiques financière. Un mot clé? Neuromanifold.
    La culture, c’est aussi comprendre comment le passé culturel se projette dans le futur. Et si vous faites joujou avec les équations de Maxwell, vous avez une longueur d’avance pour comprendre l’importance de ce genre de géométrisation. À vous de faire le reste du travail. Mais en tant qu’autodidacte, vous avez toute mon admiration.
    —————————————-
    @ Elusen
    « Hop hop hop. Depuis quand les Helvètes chargés des fonds vautours seraient à même de faire respecter les contrats de travail, de prestations de services, et le droit des obligations qui en découlent, le tout en France ? »
    Parce que le schwytzertütsch est une langue qui a été inventée justement pour donner des ordres aux francophones ! D’autres questions ? Hop hop hop Schwiiz !

  123. hameau dans les nuages

    @ Lucile | 02 mars 2020 à 00:52
    De rien !
    En ouvrant le PC j’avais peur, à vrai dire, que Bob me contredise en me traitant de fasciste d’extrême gauche. Que le cornadis communiste est égalitaire et donc contraire aux lois économiques libérales. Ou un truc comme ça, bref qu’il en fasse tout un foin.

  124. Alain MEYET

    Pour répondre succinctement à Archibald (son message du 29 février 2020 à 19 h 2), je ferai remarquer, mais je pense que cela n’échappe à personne, que neuf mois tout juste séparent la fête de l’Annonciation (fixée en principe au 25 mars) et la solennité de la Nativité (Noël, le 25 décembre). Rien n’est fortuit ! Il faut dire qu’au bout de plus de quinze siècles de décisions et de controverses, l’Eglise universelle a eu le temps de réfléchir…

  125. Alain MEYET

    Bien que l’on parle ici de culture, je ne vais pas sortir mon revolver… Loin de là même, car une telle composante de nos civilisations doit être préservée.
    Je voudrais tout simplement évoquer cette autre citation devenue passe-partout et que tout le monde connaît : « La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié ». Une variante donne : « La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié »…
    On affirme généralement que cette phrase est d’Edouard Herriot. Rien n’est moins sûr pourtant, et je souhaiterais qu’une bonne fois pour toutes quelqu’un se penche sur la question pour démêler le vrai du faux. Il y aurait en effet une confusion entre Edouard Herriot (1872-1957), homme d’Etat et écrivain, et Emile Henriot (1889-1961), écrivain et critique littéraire, tous deux membres de l’Académie française.
    J’ai lu, il y a longtemps, un article qui prétendait que la confusion viendrait de l’écriture des deux noms : « E. Herriot » et « E. Henriot ». Il est vrai que présentés ainsi, une seule lettre les distingue ; et nul ne contestera que lire « E. Henriot » dans un texte peut laisser à penser que le « n » a été inscrit à la place d’un « r »… Alors on dit parfois que l’un et l’autre auraient écrit la même phrase, comme par une forme de génération spontanée.
    Personnellement, j’ai tendance à accréditer la thèse en faveur d’Emile Henriot. On me rétorquera que le monde tourne tout de même sans avoir cette réponse, mais j’aimerais savoir à quoi m’en tenir. Ce serait intéressant de poser la question à l’Académie française, qui pourrait se sentir tenue de résoudre cette énigme…

  126. Annulation du Salon du Livre. C’est bon pour Amazon !
    Tout ce qui est bon pour Amazon est bon pour la mondialisation !

  127. Amazon zon

    L’ignoble Zemmour, bête noire du Fauve, déclare que la France et l’Allemagne ne se comportent pas bien avec les Grecs !

  128. @ Alain MEYET | 02 mars 2020 à 23:31
    Commentaire intéressant concernant la citation « La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié »..
    Mais qu’elle provienne d’Edouard Herriot ou d’Emile Henriot, j’avoue qu’elle m’a toujours perturbé. J’imagine mal, en effet, la culture décorrélée de la connaissance.
    Imagine-t-on Eric Zemmour privé de ses impressionnantes connaissances sur l’Histoire de France ? (Connaissances que souvent il arrange à sa manière…)
    Il ne serait plus qu’un réac parmi tant d’autres donc sans grand intérêt.
    Personnellement je préfère la citation de Rabelais « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ou encore celle de Montaigne « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine », qui sont sans ambiguïté.
    Mais peut-être qu’un agrégé de philosophie sur ce blog pourrait nous expliquer sa signification.
    D’avance merci !

  129. @ Alain MEYET 2 mars à 22 h 53
    « …je ferai remarquer, mais je pense que cela n’échappe à personne, que neuf mois tout juste séparent la fête de l’Annonciation (fixée en principe au 25 mars) et la solennité de la Nativité (Noël, le 25 décembre). Rien n’est fortuit ! Il faut dire qu’au bout de plus de quinze siècles de décisions et de controverses, l’Eglise universelle a eu le temps de réfléchir… »
    J’avoue ne jamais avoir été sensible à cette corrélation.
    Ceci pour deux raisons.
    D’abord il est évident – pour un chrétien – que l’Annonciation est ce point de l’espace-temps où Dieu s’incarne – rentre dans la création, dans sa création –, qu’il touche le cœur de Marie, que le processus physiologique commence, que la première cellule se forme instantanément en un instant sans durée ! Comment s’étonner alors que la Nativité ait lieu 9 mois après, à un cheval près (à un âne ou à un bœuf près, vaudrait-il mieux dire !).
    Ensuite parce que les peintres primitifs, ceux de la Renaissance ont si souvent représenté ce moment fulgurant – ce trait de lumière, d’énergie pure, qui va de la main de l’Ange au cœur de la Vierge – qu’une méditation, qu’un ravissement, qu’une réflexion scientifique devant leurs œuvres, vaut tous les traités de théologie et de métaphysique.
    Merci pour votre judicieuse remarque.

  130. Alain MEYET

    @ Achille 3 mars 2020 à 11 h 53
    Je suis pleinement d’accord avec vous. Cette fameuse citation, qu’elle émane d’Edouard Herriot ou d’Emile Henriot, peut paraître étrange. C’est pourquoi il faudrait pouvoir bien l’identifier, pour en apprécier le contexte.
    C’est le « tout oublié » qui me gêne, moi aussi… J’aurais préféré que soit envisagé l’oubli du superflu. La connaissance, n’est-ce pas la somme de la culture et de l’érudition ? Il y a un socle commun, qu’on peut qualifier de culture, et chacun ajoute à sa guise ce qui l’intéresse ou le concerne particulièrement. Ainsi, on peut vouloir connaître de nom toutes les communes d’un département, surtout si l’on y habite ; c’est de l’érudition. En revanche, la culture impose d’identifier les principales localités, au vu de l’importance de leur population ou de leur importance intrinsèque, sans nécessairement aller au-delà. On pourrait tenir le même type de raisonnement pour une infinité de sujets.
    S’agissant de la citation et de son attribution au bon auteur, je pourrais prendre contact avec M. Dominique Fernandez, de l’Académie française, qui est particulièrement actif au sein de la compagnie.

  131. Alain MEYET

    Merci à Monsieur Bilger de nous avoir gratifiés – sans doute pour illustrer la « langue de Molière », qui est devenu, avec Voltaire et Victor Hugo, un symbole de la culture et de l’identité françaises – de ce beau portrait du plus célèbre de nos hommes de théâtre.
    Il s’agit en l’occurrence du portrait de Molière qu’a réalisé le peintre Charles Antoine Coypel, en 1730 (bien après le décès de l’intéressé, donc à partir d’autres portraits déjà diffusés). Il est conservé à la bibliothèque-musée de la Comédie-Française, à Paris (Ier), et est visible sur rendez-vous. En revanche, le célèbre « Voltaire assis » de Houdon est placé dans le foyer, accessible lors des représentations à la salle Richelieu.

  132. @ Alain MEYET | 03 mars 2020 à 23:09
    « C’est le « tout oublié » qui me gêne, moi aussi… J’aurais préféré que soit envisagé l’oubli du superflu. »
    Il me semble, en effet, que l’oubli du superflu rendrait la citation plus intelligible.
    Connaissant le véritable auteur de la citation, M. Dominique Fernandez peut sans doute y apporter une explication.

  133. LE FAUVE ET LES LIVRES
    On avait appris qu’il était du côté de la Croisette, possiblement en recherche de poulettes césarisables peu farouches. Et puis il y avait ce travail considérable sur @boureau – le meilleur d’entre nous – entrepris depuis quelques semaines et qui semble avoir enfin réussi ! [*]
    On ne croyait pas qu’il allait paraître ici !
    Pas du tout.
    Il est là, frémissant, le poil hérissé, les crocs découverts, les narines frémissantes, prêt à bondir.
    Va-t-il nous entretenir une fois de plus de sa vision obsessionnelle de l’économie politique, du commerce, des échanges internationaux et de tous les individus immondes qui bloquent le développement harmonieux de l’humanité : GJ, Poutinistes, et la plupart des intervenants de ce blog qui constituent la pâture habituelle du fauve !
    Son propos est bref ! Peu intéressant mais bref : quelques dizaines de lignes que nous lûmes jusqu’au bout ; rarissime !
    Habile, il a choisi un sujet qui est dans une certaine connexion avec la Culture : la commercialisation des livres… ces objets qui furent dans les temps barbares, avant la sainte mondialisation, le seul moyen de communication d’icelle !
    Mis à part quelques mots touchants sur Amazon – la trouvaille de Josh Bezeff – une librairie mondiale pour tous les hommes de bonne volonté ( Amazon France ouvert en 2000), laquelle fournit 24 h/ 24 un service que la « petite librairie de ses fesses » est bien incapable de fournir (le principe est simple : tu envoies un mail et deux heures après un esclave t’apporte à domicile le dernier Virginie Despentes en écriture nabatéenne), il va nous entretenir des rapports chaotiques qu’il a avec les libraires deuce pays !
    Il observe d’abord que la librairie française ne se porte pas bien. Les échoppes « ferment les unes après les autres… même après avoir mendié de l’argent (!!) à leurs clients… comme le premier pleurnichard gauchiste venu. »
    C’est déhueulasse !
    La grande époque de ces gens-là ce fut sous Mitterrand, un grand lecteur qui était toujours fourré dans les librairies – surtout celles où les vendeuses étaient accortes – et quand « les gentils libraires culturels indépendants, mais de gauche » étaient à la caisse !
    Mais en 2000, ces miteux furent ruinés par Amazon.
    C’était mérité ! Impossible de trouver chez eux « un livre de droite… ou des travaux majeurs en sciences humaines [**] « en provenance de l’étranger » [***] ou des ouvrages « correctement édité, imprimé, relié » !
    Le malheureux, il lui arriva des choses pas possible. Ainsi il se retrouva un jour avec un livre « cher et précieux maculé de taches d’encre. »
    Une autre fois avec un livre imprimé à l’envers ! [****]
    [*] Plusieurs jours déjà que le malheureux a disparu.
    [**] Il ne fréquente pas les sciences dures, elles ne sont pas à sa portée ! Il s’intéresse au QI, c’est tout dire !
    [***] Pour un mondialiste il n’y a pas d’étranger, le monde est sa patrie !
    [ ****] C’est à cette occasion qu’il apporta la preuve de sa balourdise !
    Dans le livre, comme en philatélie, les défauts de fabrication sont des richesses ; au lieu de le conserver précieusement en vue de le vendre à Drouot il le « retourna » rageusement ! On imagine aisément la philippique qu’il adressa au maudit libraire… lequel indifférent et goguenard – voyant bien à quelle sorte d’imbécile il avait affaire – lui répondit : « ça arrive, c’est inévitable quand on imprime en grande quantité » !
    À suivre…

  134. @ Serge HIREL
    « Oui, bien sûr ! D’autant qu’il s’agit d’une pratique courante, et cela depuis que la presse existe. Outre « le bruit qui court » dans Paris, « La Gazette » de Théophraste Renaudot publiait les édits du Roi. Aujourd’hui, l’hypertexte permet même l’accès direct à ces documents à partir de l’article du journaliste. Et c’est un progrès considérable. »
    Eh bien regardons un article récent sur une activité législative: la loi sur la recherche. Voyez-vous dans cet article un quelconque référencement des divers textes qui circulent à ce sujet ? non: rien.
    Bon, ben voilà: un petit effort ne serait pas excessif. Tout le monde se plaint des fake news et des rumeurs, mais personne ne met la main à la pâte pour que nous ayons accès aux documents. C’est mieux, justement, de propager des impressions, des gueulantes, des procès d’intention, n’est-ce pas… Des rumeurs, en somme.
    « Pour votre part, faites-vous confiance à un ou des journalistes ? Non ? Je vous plains… Vous allez devoir vous coltiner les 821 pages… »
    Je ne fonctionne pas à la confiance. Si un journaliste veut me résumer un rapport de 821 pages, je suis tout ouïe. Mais ce n’est pas excessif de faire l’effort de mettre un petit lien vers les 821 pages ainsi résumées. Cela me permet de vérifier son taf, et ainsi de savoir si ma confiance lui est méritée.
    « Personnellement, je ne sais pas comment décrire un « fait brut ». Soyons terre à terre : une banale collision entre deux voitures… Dix témoins… Demandez à chacun de décrire cette collision (le « fait brut »). Vous aurez dix versions ! Chacune sera la vérité, la description du « fait brut », du moins pour son auteur… dont il n’y a nulle raison de douter de l’honnêteté. »
    Et bien, vous compilez les déclarations et les vidéos, les mettez sur une page web les récapitulant, et associez un lien dans votre article vers cette page. Comme ça, on peut juger un peu nous-même des choses. Des petites choses simples comme cela facilitent la vie…
    « Bref, ne demandez pas à un journaliste d’être « objectif », ceci est intellectuellement impossible. »
    Pardon ? Que nenni. Navré, mais NPR fait pas mal d’efforts dans le domaine et s’en tire franchement pas mal. Et de voir des gens comme Aphatie se cacher derrière son « pif » pour revendiquer son droit à l’idéologie, cela me perfore un orifice supplémentaire sous la ceinture. Et puis non, l’objectivité, ce n’est pas une arlésienne: le nombre pi, ce n’est ni 3, ni 3.14, ni 3.14159265359, cela nous le savons. Par contre, c’est quand même bien plus 3.14 que 3. Il ne faut pas être grand clerc pour s’en rendre compte et se rendre compte que l’objectivité est un but vers lequel il n’est tout de même pas interdit de faire l’effort de tendre. Surtout quand on prétend utiliser la carte du complotisme pour se draper dans la toge de l’outrage imaginaire qu’on prétend subir.
    « Dès lors, le risque est grand pour un lecteur ou un téléspectateur dont le sens critique est en sommeil ou n’a pas été développé par son éducation, d’accepter sans s’en apercevoir une information, sinon fausse, du moins inexacte, ou un commentaire présenté comme une information, et d’être ainsi manipulé. D’où l’importance de la culture générale, seul porte d’entrée au développement du sens critique. »
    Navré. C’est trop facile de remettre la faute sur les hoi polloi. Il s’agit d’un problème moral lié à une asymétrie d’information, ce qui est bien connu sous le nom de problème principal-agent en théorie de l’agence: quand on revendique une autorité morale de ce style, on doit mettre en place les mécanismes correctifs permettant à l’expertise autoproclamée de ne pas évoluer en vase clos. Et pas des mécanismes étatiques…
    « Un détail : dans mon texte, « Gorge profonde » ne fait pas allusion à l’informateur du « Washington Post » dans l’affaire du Watergate, mais à celui qui a dénoncé François et Penelope au « Canard »… »
    OK. J’avoue ne pas m’être beaucoup intéressé à l’affaire Fillon. Je trouve qu’il y a des sujets et dysfonctionnements plus graves qui ne bénéficient pas du même type de couverture médiatique. Je remarque juste que la chasse à la taupe nous donne l’occasion de constater que les hommes politiques ne se comportent pas mieux qu’un vulgaire paranoïaque dans un hôpital psychiatrique. Qu’on appelle l’ambulance la prochaine fois qu’un des leurs ose se plaindre d’un complot. Cela leur fera les pieds: pas besoin de faire les marioles devant les media quand ils peuvent nous distraire en nous racontant leurs expériences à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. C’est le tarif sec que j’appliquerais pour nos politiciens complotistes.

  135. Pour les librairies : je souhaite que les librairies – et les bibliothèques ! – demeurent. Quelle joie de déambuler dans une forêt de livres !
    D’être en suspens parmi toutes les lectures possibles, d’examiner ses futures joies !
    Des gens désagréables, il y en a partout. Il faut les ignorer ou les casser selon les cas.
    On parle de ce qui ne va pas, évoquons une réussite. Des pilles de livres attirent l’œil, mais rien de bien extraordinaire.
    Les sujets des livres, leur aspect et le style m’ennuie à mourir, un jour. Et puis qu’est-ce que je vois ? Les jardins statuaires. Le livre a un aspect étrange et je comprends qu’il est rédigé comme une sorte de livre évoqué par le roman. Impression de massivité, beauté, typographie subtilement inhabituelle et j’en passe. Mais pour autant, le livre mérite-t-il d’être lu ?
    Je dirais OUI au vu du sujet, et encore davantage pour la manière magistrale dont il est traité.
    Alors, pour changer, j’ai commandé le dernier de la série sorti chez le libraire.
    https://www.decitre.fr/livres/la-clef-des-ombres-9782370552211.html
    J’ai bien fait : il n’était même pas exposé. Ni à la Fnac… Dire que quand j’ai discuté avec le libraire, il faisait comme si lui, une collègue absente fan d’Abeille, et peut-être toute l’équipe suivait on ne peut mieux un auteur si réaliste, poétique, secret et psychologue, styliste et accessible, explicite et implicite.
    Qu’attendent-ils, qu’il meure, pour le mettre en valeur ? Quand je pense que certains de ses livres sont sortis en poche, je ne comprends pas qu’on le cache.
    Mais tout n’est pas noir, mon libraire avait mis en valeur un livre formidable :
    https://editionsnevicata.be/heros-et-nageurs
    A vrai dire d’abord emprunté dans une bibliothèque avant que mis en valeur. Il peut par parenthèse, être jouissif, parfois, de mettre des livres qu’on aime bien en valeur soi-même.
    J’ai surtout adoré les deux livres en question. J’en ai prêté un, pour l’autre, ce sera bientôt fait.
    Les deux ouvrages sont merveilleux, mais si on a peu de temps ou d’argent, je recommanderais, tout choses égales par ailleurs, d’acheter d’abord Abeille. Sa sous-exposition me semble scandaleuse, alors je redresse une injustice.
    Et puis, dans ce genre de cas, on a plus de mal à se fournir quand enfin on se décide, j’avais eu un certain mal à débusquer je ne sais plus lequel des livres des Contrées. Attention ! A mon avis, on peut les lire indépendamment, et ils ne sont pas fondés sur le suspens.
    Non, mais l’appel de l’ailleurs et de l’étrange, dans une perfection narrative et stylistique que nul ne surpasse.

  136. Le peuple hait les politiciens parce qu’il les sait responsables de l’agonie de la Nation !

  137. On peut dire ce que l’on veut, mais quand même la culture c’est vachement important !

  138. LE FAUVE ET LES LIVRES Suite
    Mais ce qui l’irritait le plus c’était la suffisance de tous ces boutiquiers. Sans se permettre de généraliser à tous les clients de la  »Librairie Française » il se considère, lui, comme  »infiniment plus lettré » que tous ces margoulins, et que  »les conseils qu’ils prodiguent sont tout juste bons pour ceux qui recherchent le dernier roman à la mode. »
    En verve, il nous narre une cocasserie propre à nous égailler. Un jour il demanda  »un conseil absolument basique à un très grand libraire français » [parce que les autres… hein !… vous voyez ce que je veux dire !] au sujet d’un  »livre de référence dont il ne connaissait que vaguement le titre » !
    La classe du bonhomme : un livre de référence ; le titre lui échappe ; il ne précise pas s’il connaît le nom de l’auteur !
    Sûr que c’est compliqué en ce cas d’utiliser son affectionné Amazon : S’il vous plaît Monsieur, je commande ce livre de référence dont je ne connais pas l’auteur mais dont le titre doit être quelque chose comme ça !!
    Un truc pareil, Devos en aurait fait un chef-d’œuvre !
    Le libraire, un peu surpris par un client de cette dimension, se met à utiliser  »la puissance des outils informatiques à sa disposition » – on sent qu’il est fasciné par la technologie mauderne à laquelle il ne comprend rien – et ce hon de français libraire est incapable de le retrouver !
    Pire ! Alors là on est plié en deux ! Ce commerçant  »l’avait en stock, sur ses rayons, juste sous son nez. » Notre camarade ne nous le dit pas mais on imagine aisément combien il s’esclaffa comme un furieux si bien que l’autre lui offrit le livre pour se débarrasser au plus vite d’un tel ouragan !
    Une autre fois il demande à un autre libraire français  »très culturel et très indépendant » de lui commander un livre, eh bien, ce halaud lui a fait payer les frais de port… et sans le prévenir en plus !
    Ah ! Ce n’est pas lui qui roule dans des caisses à 60 000 balles comme le premier arabe venu !
    Et du coup il se morfond et en profite pour nous tutoyer :  »Tu fais l’effort de ne pas commander le bouquin sur Amazon, pour soutenir la petite librairie de mes fesses, [serait-ce une librairie porno que notre homme fréquente ?] et pour te remercier, ils te font payer des frais de port… qu’Amazon prend à sa charge. »
    Il précise que  »c’était un livre libéral. Mieux : une monographie d’économie libérale écrite par un haut fonctionnaire. » !
    La vache… quand vous balancez ça dans un dîner en ville, le visage des invités se crispe… et si votre femme de ménage le voit traîner sur votre bureau elle n’ose pas épousseter !
    Il ajoute, se voulant ironique :  »Le public doit être protégé de tels brûlots par tous les moyens. » ll est simplement puant !
    Après une telle mésaventure il change de libraire, mais  »toujours petit, toujours indépendant », pour acheter  »un autre livre » dont il ne précise cette fois ni le titre, ni le contenu, ni l’auteur.
    Suspect !
    Ledit libraire, ne connaissant pas ce client bizarre, lui répond aussi sec  »qu’il ne fallait pas le lire. On ne doit pas lire des livres comme ça. » ??
    Mais qu’est-ce que c’est que ce type à qui on déconseille la lecture d’un livre, comme ça, à vue ? Serait-il en culottes courtes ? Serait-il un parent de Greta T ?
    Non ! On respire ! Il désirait acquérir  »un livre de droite ». Là on comprend mieux !
    À suivre

  139. @ Zonzon
    Pour être honnête, il peut arriver à tout le monde de se dire, finalement, qu’on voudrait bien tel livre vu que ce qu’on voit ailleurs plaît moins… Une nostalgie, finalement : si on repense à un livre dont on a entendu parler au milieu de tant d’autres, il doit avoir une résonance en soi, alors allons-y.
    Mais dans ce cas, on n’a pas écrit la référence, et si on a une mémoire faillible, il se pose un problème…
    Parfois, à force de mots clés on capture le fuyard sur Internet, parfois on demande au libraire, ou bibliothécaire, ou…
    A tous : merci.
    Mais une fois, en parlant d’un livre, j’ai fini par le retrouver moi-même. C’était sur le parfum. Mais nom de l’auteur, titre ?
    Je ne savais plus.
    Mais l’auteur m’avait quand même transmis quelque connaissance, donc je parlais de son émission à la radio, ce qui m’a fait ressouvenir finalement que cela avait été publié dans la collection Bouquins, et comme c’était sur les parfums :
    https://www.chapitre.com/BOOK/feydeau-elisabeth-de/les-parfums-histoire-anthologie-dictionnaire,43100495.aspx
    De plus, une personne avait tellement apprécié mon enthousiasme prospectif qu’elle a acheté le même ouvrage que moi.
    La libraire était apathique, on aurait pu acheter tous les Pléiade ou rien, elle n’en aurait pas fait plus cas, mangée par quelque tâche routière dont le souvenir m’échappe.
    Par contre, je suis triste d’avoir laissé passer un livre sur le retour à la démocratie de pays sous dictature.
    Chaque cas était passé au crible de plusieurs thématiques que j’ai oubliées mais qui m’avaient paru pertinentes… J’avais d’autres priorités, mais sans nom de l’auteur, du livre, la maison d’édition et après l’édition, je ne l’ai pas retrouvé.
    Bon, d’un autre côté, on trouve parfois des occasions perdues chez les bouquinistes… Et d’autres choses encore.
    Des débris de bibliothèques qui, parfois, visiblement, étaient de qualité, et dont on ramasse quelque débris comme après un naufrage le dernier survivant du navire.
    Je ne fais pas forcément de beaux rêves, loin de là… Mais parmi eux, je crois pouvoir dire sans que ce soit extrêmement compromettant que je rêve être dans des librairies qui n’existent pas mais dont il me semble que je les découvre et les retrouve en même temps.

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