On ne peut pas dire que l’affaire dite du bijoutier de Nice ne passionne pas, n’indigne pas ou ne mobilise pas.
Ce vol à main armée commis notamment par Anthony Asli, avec la riposte de Stéphan Turk, ne cessent pas de susciter un immense débat public et médiatique, un soutien massif apporté au second sur Facebook et des réactions pour le moins mitigées à l’égard de la famille du premier et de ses tentatives d’atténuation de responsabilité.
Alors que les deux braqueurs s’enfuyaient en scooter, leur forfait accompli, le bijoutier a tiré trois balles dont la dernière a atteint Anthony Asli dans le dos, « juste sous l’omoplate droite ».
L’instruction éclairera les circonstances du tir mortel et déterminera s’il a répondu à une menace grave ou non. La légitime défense invoquée par le mis en examen et que le par ailleurs excellent procureur de Nice Eric Bedos a, me semble-t-il, rejetée de manière un peu précipitée, ne sera pas le thème de ce billet.
Il m’importe plus d’analyser les difficultés que rencontre une approche nuancée aussi éloignée d’une inconditionnalité choquante qu’à rebours, d’un mépris offensant.
Pourtant, cette mesure n’est pas impossible puisque j’ai pu l’apprécier au cours d’un dialogue sur ce sujet avec Guy Birenbaum dans l’émission de Jean-Marc Morandini qui m’a heureusement surpris sur Europe 1.
Le sarcasme et le dédain, en revanche, sont portés à leur paroxysme par Libération qui, s’il manifeste un intérêt certain pour la tragédie de Nice puisqu’il lui consacre quatre pages, le fait sur un mode conduisant à désespérer de ce quotidien. En effet, il se coule depuis longtemps, en étant de plus en plus prévisible, dans une dénonciation élitiste du peuple qui ose se révolter contre la délinquance et la criminalité et soutenir plutôt les victimes que les auteurs. Le scandale est de n’avoir pas l’humanisme compatissant pour ceux-ci !
Avec ce titre odieux en couverture : La haine en réseau !
Quand, à Nice, dans une ville et une région infiniment sensibles aux atteintes à la tranquillité publique et à la sûreté des commerces, ont été perpétrés ces crimes de vol à main armée et, l’obligation de sa défense alléguée, d’homicide volontaire, il était facile de concevoir que dans le climat actuel où la politique pénale intimide moins les transgresseurs qu’elle ne les rassure, un intense mouvement de sympathie, un élan collectif allaient se produire.
Cette certitude rendait d’emblée absurdes les soupçons contestant les chiffres de Facebook, cherchant forcément l’extrême droite derrière et incapables d’admettre qu’une exaspération civique et un désir de rigueur dépassaient très largement les frontières partisanes et sans doute sont dominants dans les profondeurs du pays.
Il serait si commode, devant les comportements et les mouvements si peu conformes à la bienséance de la gauche et de Libé, de pouvoir immédiatement les disqualifier en les accusant d’être inspirés par le diable, Marine Le Pen et le FN ou, pour faire bonne mesure, les fascistes.
On a aussi le zeste de condescendance avec le « discours de libération pulsionnelle » étiqueté par le sociologue Cardon. Ces pauvres citoyens qui savent si mal se contrôler face à l’intolérable !
C’est aussi une déplorable tradition française que cette propension, quand l’essentiel est dramatique et au fond incontestable – un braqueur tué parce qu’un commerçant a refusé de se terrer et a réagi -, à trop vite mettre l’accent sur la périphérie dérisoire : Facebook a-t-il été manipulé ? Il convient de reconnaître à Libération cette honnêteté mais contre son gré : il a été contraint d’écarter la thèse de la fraude sur ce plan.
Il n’y a pas davantage à déplorer le risque « d’une sorte de justice d’opinion » (Le Monde) qui, aussi effervescente qu’elle soit, ne survient qu’une fois la déchirure du tissu social opérée et l’infraction commise, apposant le sceau populaire sur une réalité et un processus prioritairement réservés à la police et à la magistrature. On peut soutenir que cette démocratie d’opinion, forte dans son expression, donne en effet l’opinion de la démocratie sur une tragédie qui la concerne au premier chef.
Mais, pour le reste qui est l’essentiel, comme ce quotidien Libération, à la fois si intelligent et si monomaniaque, cherche avec minutie tout ce qui serait de nature à démontrer que le bijoutier – même si ces deux jeunes gens armés d’un fusil à pompe et d’un pistolet automatique ont fait irruption dans son commerce, l’ont menacé, frappé et volé – était cependant un être peu recommandable,impulsif, prêt à tuer sans raison alors qu’il aurait été si simple, si décent et si démocratiquement saint de laisser s’enfuir ces deux jeunes criminels !
Comme il est fondamental, vital – pour sauvegarder la pureté républicaine et l’éthique abstraite à la Christiane Taubira – d’incriminer la multitude qui est venue soutenir et parfois hélas applaudir le bijoutier !
Même avec ces extrémités que du haut de la chaire médiatique on pourfend sans risque, il est choquant, insultant, de la part de Libé, de mettre l’ensemble qui est globalement légitime, respectable, solidaire, sous le pavillon souillé de la haine. La haine est devenue l’argument à la mode pour s’en prendre à des idées qu’on ne sait pas réfuter, qu’on n’ose même pas toucher du bout de l’esprit. La haine, pour une certaine gauche, permet de faire l’impasse sur la compréhension, l’argumentation. Tout ce qui sort des sentiers battus de notre pensée, de nos poncifs évidemment progressistes est haineux. L’adversaire, le contradicteur, le peuple sont dégradés moralement mais leurs convictions, leur bon sens, leur révolte honorable demeurent debout.
J’éprouve de l’inquiétude pour Libération, à l’égard duquel je ressens un agacement structurel mais quelques vrais penchants amicaux. Je comprends bien l’épreuve d’avoir à faire avec ces citoyens-là : on aimerait tellement en inventer d’autres.
Ce qui est insupportable dans tous les cas en matière de sécurité et de justice, face à toutes les douleurs et aux tragédies que causent l’inventivité criminelle et ses suites, c’est d’ouvrir sa plume mais en fermant les yeux, de rêver d’une réalité pour fuir celle vulgaire, trop présente qui étouffe, de se moquer de la société qui n’a pas le loisir de se rappeler qu’on attend d’elle l’impossible : demeurer sourde et aveugle devant ce qui lui fait mal et parfois la brise.
L’intolérable, de la part de Libé, c’est le confort du dégoût.
Et le confort de la critique ?
Je partage cet avis nuancé et réfléchi, c’est si rare. « Le confort du dégoût » l’expression me plaît beaucoup par sa justesse synthétique. Mais permettez-moi de sourire de votre lapsus « si démocratiquement saint », eh oui mais ce bijoutier n’est pas un saint justement. C’est joli.
Bel article mais je regrette fort que vous éprouviez « de vrais penchants amicaux » pour ce journal qui a oublié de continuer à être ce qu’il était à ses débuts.
J’avoue avoir du mal à comprendre « la légitime défense invoquée par le mis en examen et que le par ailleurs excellent procureur de Nice Eric Bedos a, me semble-t-il, rejetée de manière un peu précipitée »
Il est touché de dos en s’enfuyant il me semble.
La légitime défense semble peu probable ou alors c’est une légitime défense à la « Bush »…
Libé a essaimé des métastases dans des journaux de province par le biais d’anciens journalistes devenus éditorialistes. Avec le même concept que celui que vous dénoncez :
Tout ce qui est contre est fasciste.
Quand le peuple est pour, il est populaire. Quand il est contre, il est populiste.
Ils nous jouent du Thierry Galibert : « Le mépris du peuple ».
« Par le peuple, pour le peuple… mais sans le peuple ! »
Ces trois coups de feu nous annoncent le lever de rideau.
Cette comédie de boulevard avec ses portes qui claquent et ses placards remplis de cadavres risque de tourner à la tragédie.
Nos penseurs humanistes enfermés dans leurs tours d’ivoire avec digicode et vidéosurveillance en seront les premiers responsables.
Mais bien sûr pas coupables.
On va vivre une époque épatante.
Libé et beaucoup d’autres défendent une conception toute jacobine de la justice : de quoi se mêle le citoyen floué puisque la loi existe ? Comme si la morale publique devait se substituer à l’éthique. Oui, on peut se défendre, réagir dans une certaine limite d’ailleurs bien difficile à tracer c’est vrai ! Si ce bijoutier sexagénaire s’est fait tabasser, sa réaction armée est tout à fait compréhensible. Peut-être même pas courageuse, juste compulsive, impérieuse. Jubilatoire ?
Vie et violence, pourquoi cette dernière serait-elle le monopole de l’agresseur, de celui qui a expédié la main ou le poing vers la joue ? La justice, c’est d’abord la mienne, la vôtre, la leur et c’est à la Justice de trancher si besoin est. Si le sang est versé au litre dans le tout-à-l’égout.
Défendez-vous et faites-le avec panache est plutôt ma conception de la vie-violence. « A Toulouse, même les mémés aiment la castagne », Claude Nougaro, l’homme aux semelles de swing.
Si la violence était joie, libération ? Ah, la loi n’en parle pas.
La haine va vers les institutions en général où le citoyen ordinaire ne croit plus en la justice, en la politique, et la légitime défense deviendrait un pis-aller.
Bonjour Philippe Bilger,
« L’intolérable, de la part de Libé, c’est le confort du dégoût. »
Si vous regardez bien la presse, vous observerez que tous les quotidiens se sont rués sur cette dramatique affaire, rapportant avec un délice malsain les propos tenus par le bijoutier qui n’avait pas besoin d’en rajouter, mais aussi ceux de la famille du jeune braqueur tout aussi indécents.
Est-il vraiment nécessaire de faire ainsi monter la tension entre les commerçants excédés par de multiples cambriolages et ces petites frappes totalement désocialisées ?
Tout cela est du pain bénit pour le FN qui n’en demandait pas tant, vu que son fonds de commerce est justement cette fracture entre des communautés qui, non seulement ne se comprennent plus, mais recherchent ouvertement l’affrontement.
L’information est une chose, mais s’attarder sur les propos tenus « à chaud » par les deux parties à seule fin de nourrir un voyeurisme malsain de lecteurs en mal de sensations fortes et ainsi booster les ventes de son journal n’est pas très honnête.
Le confort du dégoût à ses limites mais pour tous les médias pas seulement Libération. Tout dépend, bien sûr, où l’on situe le dégoût.
La Tribune de l’Art a rapporté ce qui a été fait de la place de la République à Paris. Elle illustre, dans une certaine mesure, le propos de ce billet sur la démission qui conduit à des comportements devenus sourds à la construction et qui adoubent en conséquence des forces destructives : http://www.latribunedelart.com/le-paris-enchante-d-anne-hidalgo-fait-froid-dans-le-dos
On y retrouve l’avertissement de C.S. Lewis : « L’exigence d’égalité a deux sources ; la première est la plus noble, la seconde la plus vile de toutes les émotions humaines. La source noble est le désir de justice, l’autre est la haine de toute supériorité (…). L’égalité (en dehors des mathématiques) est une notion purement sociale. Elle ne concerne l’homme qu’en tant qu’animal politique et économique. Elle n’a pas de place dans le monde de l’esprit. La beauté n’est pas démocratique, la vertu n’est pas démocratique, la vérité n’est pas démocratique. La démocratie politique est condamnée si elle s’efforce d’étendre l’exigence d’égalité à ces sphères plus élevées. La démocratie éthique, intellectuelle ou esthétique est quelque chose de fatal. Une éducation vraiment démocratique – c’est-à-dire une éducation qui saura préserver la démocratie – doit être, dans sa sphère propre, implacablement aristocratique, audacieusement élitiste (…). La démocratie exige que de petits personnages puissent ne pas prendre les grands hommes trop au sérieux, mais elle meurt quand elle est pleine de petits personnages qui se prennent pour des grands hommes. »
Cessons de tourner autour du pot : le bijoutier n’était évidemment pas en état de légitime défense lorsqu’il a tiré.
Si ça avait été la police qui avait tiré dans de telles circonstances, nous aurions au moins un policier en prison avec les quatre pages de Libération vouées à l’indignation face à la brutalité policière.
Nous assistons à ce qu’est notre justice dans toute sa lâcheté devant les nécessités politiques, car ce qui est aujourd’hui évident, c’est que les Français dont moi, approuvent que l’on flingue les voyous.
D’ailleurs, si on les consultait sur la peine encourue par les braqueurs, les Français se prononceraient probablement pour la mort.
Quant aux juges gaucho-laxistes comme ceux qui ont prononcé un rappel à la loi pour les agresseurs du métro, ils les mettraient bien en prison.
Alors aujourd’hui, elle commence à fouetter, la justice de m… Elle fiche la paix au bijoutier, et elle va s’avaler la thèse du tir dans les roues du scooter !
« c’est d’ouvrir sa plume mais en fermant les yeux, de rêver d’une réalité pour fuir celle vulgaire,… »
PB
Oui, parfait, tout est là et dit.
Libération est un journal qu’on a du mal à parcourir autrement que d’une fesse distraite dirai-je, et ce pour singer une phrase d’une de ses ex vedettes, G. Lefort (en t’haine), elle adressée à un autre journal dont je ne goûte pas trop l’étreinte pour d’autres raisons, qui commence par « Le » et finit par « Garo » .
Libé aime un peuple qui existe dans ses livres à lui, ses rêves à lui, son délire perso ; Libé ne cessera jamais de nous faire rire.
G. Lefort le faisait parfois volontairement, Libé, c’est toujours involontaire.
Tristement involontaire.
Libé, c’est tous les jours un fait divers à lui seul. D’ailleurs… que devient July ? Ils l’ont formolisé dans la salle de rédaction ?
Ah, Libé… que ta lecture ne me manque pas.
Si je m’embourgeoise et acquiers un jour une cheminée, je te trouverai un bon emploi.
Tiens bon d’ici là.
AO
Le commun des mortels se réjouit quand il voit triompher une morale selon laquelle celui qui fait le mal et qui donc engendre non seulement le malheur, mais aussi le mal, finit par se faire arrêter dans sa course en avant, même brutalement.
Chacun sent que celui qui commence à faire vivre les autres sous le régime de la terreur pour s’approprier ses biens, ne menace pas seulement des individus, mais tout le groupe, car il risque de le contaminer, et de transformer de proche en proche la société tout entière en une jungle où les faibles seront laminés. Dans une société évoluée, l’Etat désarme les citoyens et leur enlève le droit d’enrayer à leur manière la violence dont ils sont victimes, en s’engageant en contrepartie, non seulement à protéger les individus, mais ce faisant, à laisser vivre selon la loi toute la communauté.
Ce contrat, à tort ou à raison, n’inspire plus confiance de nos jours à la majorité de nos concitoyens, qui estiment qu’il n’est pas respecté. Il n’est que de vérifier autour de soi combien de gens se sont fait agresser dans la rue ou cambrioler, et ce qu’il est advenu de leurs agresseurs.
Je ne me souviens plus exactement de la phrase, mais il me semble que dans l’évangile, les prêtres, qui, à l’époque, disaient la loi, se font traiter d’hypocrites parce qu’ils mettent sur les épaules du peuple un fardeau trop lourd pour eux, et qu’ils leur reprochent leur manque de vertu.
Les citoyens, quelquefois livrés à la menace et au pillage, peinent à respecter la loi en ce qui concerne la défense de leurs biens et de leur personne, une loi qui est devenue trop pesante, et qui, leur semble-t-il, ne les protège plus très bien. Sommes-nous en démocratie, ou notre société a-t-elle à sa tête une « élite » intellectuelle et morale confortablement installée, éprise de pédagogie, qui décide souverainement que le citoyen moyen doit être un héros, un saint, et que s’il ne l’est pas, c’est un fasciste ?
Leur morale est sauve, puisque le bijoutier a sa vie fichue en l’air. S’il apprend, après avoir mijoté de longs mois dans l’anxiété et le désarroi à essayer de préparer sa défense, qu’il n’écope pas de prison ferme, il devra quand même payer des dommages et intérêts substantiels à la famille outragée du défunt. Comme il le dit lui-même, lui qui n’avait rien demandé, il est devenu un ballon de football entre les pieds des politiques.
Ce passage de votre billet, Monsieur Bilger, me semble emblématique du mode de pensée de dirigeants de presse, dont et surtout Libération, mais aussi de beaucoup d’autres :
« Même avec ces extrémités que du haut de la chaire médiatique on pourfend sans risque, il est choquant, insultant, de la part de Libé, de mettre l’ensemble qui est globalement légitime, respectable, solidaire, sous le pavillon souillé de la haine. La haine est devenue l’argument à la mode pour s’en prendre à des idées qu’on ne sait pas réfuter, qu’on n’ose même pas toucher du bout de l’esprit. »
Au fond c’est de mépris du Peuple qu’il s’agit, mot non pas pris dans le sens de population, respectable par nature, mais de populace inepte et incapable d’avoir une pensée cohérente. Pour ces pseudo-intellectuels le bon sens, paysan mais aussi populaire, ne saurait exister. Seuls eux ont l’intelligence et ainsi possèdent, professent et expriment l’unique vérité !
Mais c’est aussi cette idéologie qui a été le fondement de l’évolution du code pénal, notamment en matière de légitime défense qui va jusqu’à quasiment interdire de se défendre contre des cambrioleurs entrés de nuit et par effraction à son domicile : toute blessure, et encore plus, la mort d’un délinquant provoquée par un citoyen surpris ainsi de nuit chez lui en fera un délinquant si ce n’est un criminel…
L’école de la passivité est la seule enseignée par ces donneurs de leçon. Et, le peuple étant ce qu’il est, il faut le changer. D’où cette aspiration à une immigration sans limite : le peuple d’origine submergé, ostracisé en racisme ou intolérance, voire franchouillardise, s’il proteste, a toujours tort.
Avec ce type d’idéologie, comment ne pas considérer qu’on ouvre la voie, non seulement au FN, mais à la discorde nationale, voire à une guerre civile larvée (ou pas) ?
« J’éprouve de l’inquiétude pour Libération, à l’égard duquel je ressens un agacement structurel mais quelques vrais penchants amicaux ».
Moi aussi. A votre égard.
Archibald
La beauté est l’image de la vérité, et la vérité est le sang du Christ qui s’est sacrifié pour pouvoir être en tous, l’image de Dieu.
Tel est le langage éminemment égalitaire de l’Eglise que seulement une élite peut comprendre.
Quand les chiffres de vente baissent il est cohérent de baisser son pantalon pour trouver de nouveaux lecteurs. Libération n’échappe pas à cette règle économique dans les médias ou même dans le Sentier : quand le maillot deux pièces ne marche plus on se lance dans le string.
Libération en est à son dixième plan de sauvetage, et les magnats millionnaires qui se succèdent a sa tête pour relancer ce vieux baudet des seventies n’y font rien. Nicolas Demorand aura tout essayé pour le faire imploser, même lui n’y est pas parvenu, il a dû s’effacer. Libération et L’Humanité sont deux Titanic qui se refusent à couler. Même les confrères qui font des « revues de presse » continuent à nous citer « Libé », façon sympathique de citer le grand malade de la famille. On attend que France Inter et ses Pascale Clark citent le « Fifi », pour Figaro, le « Valac », pour Valeurs actuelles…
Bernard Arnault a renoncé à poursuivre « Libé » devant les tribunaux : tirer sur une ambulance ne serait pas très élégant pour LVMH, d’autant que nombre de bobos lecteurs de la gazette achètent du LVMH qui y placarde ses publicités à prix d’or.
Simone Signoret a écrit « la nostalgie n’est plus ce qu’elle était », on pourrait paraphraser et dire que » le gauchisme pré-pubertaire n’est plus ce qu’il était ».
Libération est devenu un journal de vieux croûtons des seventies et ne s’en aperçoit pas.
Je ne lis plus Libé depuis longtemps car pas en phase du tout avec ses interprétations de l’actualité.
Pour moi le principe de base c’est le soutien et le dédommagement pour les victimes et la sanction sans faiblesse pour les délinquants.
J’entendais ce matin, sur une radio périphérique, un reportage sur la diminution sensible de la délinquance à Saint-Raphaël. Aucune caméra de surveillance mais une Police municipale très présente sur le terrain et en lien avec la Police nationale. Le but recherché c’est de frapper dur au premier faux pas afin de dissuader le primo-délinquant de prospérer dans le domaine des voyous. Cette méthode rejoint le principe de la « tolérance zéro » qui porte ses fruits outre-Atlantique.
Le coup de pied aux fesses n’étant plus de mode il faut sortir la trique pour se faire respecter ! Alors si ça marche à Saint-Raphaël pourquoi ne pas l’appliquer ailleurs.
Il y aurait beaucoup à dire sur l’évolution (et les errements) du journal « Libération ». Depuis sa fondation en 1973 par Serge July (autrefois maoïste de salon, aujourd’hui paisible retraité), Sartre (révolutionnaire en pantoufles et jongleur de concepts) et quelques autres, jusqu’à son rachat en 2006 par d’infâmes capitalistes (notamment le grotesque Pierre Bergé, 1,93 %, et l’inénarrable BHL, 0,46 %) dont « Libération » avait pourtant toujours dit le plus grand mal (je parle des capitalistes).
Ecrit, lu et cité par des bourgeois de gauche et parisiens, ce quotidien n’a jamais cessé de se moquer des gens du peuple, surtout lorsqu’ils sont provinciaux. Il continue aujourd’hui encore en soupçonnant ceux qui prennent le parti des victimes de complaisance à l’égard de l’extrême droite. Il faut reconnaître à ce torchon un mérite. C’est la constance. Surtout dans le mépris à l’égard de ceux qui appartiennent réellement aux classes populaires (60 % de la population française).
Je ne cautionne pas l’initiative de publier sur Facebook un appel au soutien du bijoutier niçois, victime d’une agression intolérable. Il a commis un homicide involontaire et il devra répondre de ses actes devant la justice qui décidera s’il bénéficie ou non de circonstances atténuantes. Ce qui me révolte, c’est l’ignorance crasse ou l’indifférence coupable (au choix) de certains journalistes (notamment ceux qui écrivent pour « Libération ») à l’égard de la réalité.
Europe 1 a une attitude encore plus déplorable en faisant monter la sauce entre le bijoutier et la famille du braqueur.
Le principe de légitime information justifie beaucoup de choses !
Moi qui croyais que Xavier Nebout était un fervent chrétien !
Apparemment il a sauté quelques pages des Evangiles…
La haine est devenue l’argument à la mode pour s’en prendre à des idées qu’on ne sait pas réfuter, qu’on n’ose même pas toucher du bout de l’esprit. La haine, pour une certaine gauche, permet de faire l’impasse sur la compréhension, l’argumentation. Tout ce qui sort des sentiers battus de notre pensée, de nos poncifs évidemment progressistes est haineux.
En fait, pour réagir en dépassant le seul cadre de la réaction de « Libération », il faut dire que nos compatriotes qui pour la plupart ne disposent pas d’une culture politique supérieure à leur culture économique – c’est-à-dire proche de zéro – ignorent généralement que les techniques de communication employées par une certaine gauche sont issues directement des méthodes « d’agit-prop » et de subversion marxiste-léniniste, reprises également par les Trotskystes.
Pour ces gens-là, le principe de base de toute action révolutionnaire consiste à calomnier l’adversaire désigné (adversaire parfois malgré lui), à le salir, à lui attribuer de noires intentions, sachant que le fin du fin consiste à l’accuser des procédés ou des crimes propres aux accusateurs eux-mêmes.
Autre principe général, l’inversion des valeurs et de la sémantique à laquelle s’ajouteront quelques autres procédés comme le recours au mensonge et au cynisme.
Le terme « haine » qui décrit un des outils les plus puissants de l’action révolutionnaire elle-même, servira à recouvrir d’office tout acte ou discours des gens dont on vise l’élimination à terme, fussent-ils les gens les plus charmants, les plus aimables et les plus soucieux du bien de leurs prochains qui se puissent concevoir (comme par exemple des religieux, etc.).
Donc cette accusation mensongère de « haine » imputée à autrui s’inspire aussi de cette maxime de Lénine : « Le mensonge n’est pas seulement un moyen qu’il est permis d’employer, c’est le moyen le plus éprouvé de la lutte bolchevique » .
Reportons-nous à la façon selon laquelle les Bolcheviques ont qualifié les Koulaks – caricaturés en « paysans riches » afin de dresser le « peuple » contre eux avant de les exterminer physiquement.
Bien entendu, les Bolcheviques bon teint se font discrets chez nous, mais leurs méthodes reprises par d’autres prolifèrent.
En résumé, quand nous entendons des gens « gauchis » user du terme « haine » à tort et à travers, que cela nous mette la puce à l’oreille, la seule chose dont nous puissions être sûrs est que cette haine provient en réalité de leur fait et qu’il ne s’agit que d’une méthode grossière pour discréditer ceux qui réagissent sainement et humainement face à une anomalie ou à une injustice.
Rédigé par : zefir | 19 septembre 2013 à 12:45
Mais enfin… zephir, vous nous aviez caché tout cet humour.
Bien tourné, piquant, concis et tout…
Ça allure, et en a.
Il est bon de se dévoiler, voyez.
AO
Un homme s’opposant sans arme, sinon une matraque, à la fuite de braqueurs s’est fait tirer comme un lapin par ceux-ci sans état d’âme. Cela n’a fait que quelques articles dans la presse et certains ont dit qu’il s’occupait de ce qui ne le regardait pas !! En revanche le tir du commerçant tabassé et menacé de mort par arme et qui a tiré sur ses agresseurs pour les stopper déclenche des polémiques invraisemblables. La Suisse a un code pénal qui établit dans ce cas précis d’agression violente une responsabilité limitée quant à la réaction immédiate, et peut-être disproportionnée, de la personne traumatisée qui n’a plus du fait du choc toute sa lucidité.
Libération vit les affres de Dorian Gray, se croyant toujours jeune, toujours branché, toujours super hype, toujours dans le vent, « in the wind » comme disait Bob Dylan, et quand on passe devant une terrasse de café et que l’on y trouve un lecteur de « Libé », que voit-on ? Un quinquagénaire grisonnant, fringué comme un trentenaire, qui continue à écouter au casque Téléphone et Jean-Louis Aubert, alors que la vraie vie l’a déjà quitté…
Comme disent les gamins d’aujourd’hui « un no-life »…
Philippe Bilger se demandait « comment faire son âge » dans un billet récent… Libération aurait dû publier ce billet…
@oursivi
Je n’ai gardé, précieusement, qu’un seul exemplaire de Libé : celui paru le lendemain de la mort d’Hergé, en mars 1983, rempli de vignettes de BD, et que je conserve comme la relique des années insouciantes où l’on draguait les filles d’Assas avec…
Libé fut un formidable accélérateur de particules… Il n’est plus, aujourd’hui, qu’un Pariscope pour cerveaux en jachère d’idées…
Nous savons que Libé est mort : seuls les journalistes qui y travaillent encore ne le savent pas…
Encore une bonne et courageuse analyse, M. Bilger.
En ma qualité de « franchouillard » (un adjectif formé par la péjoration du nom de la patrie, seul exemple au monde, ailleurs on peut être pendu) qui a voté, avec la majorité des Français, NON au traité de Maastricht, j’ai été qualifié à l’époque de « nazillon de Rostock » par la presse eurolâtrique,dont Libé. Et par la plume d’un révolutionnaire italien ami de cette feuille immonde, accusé d’assassinat dans son pays, qui a relevé son niveau à l’aide d’un article en première page, je fus avec les autres eurosceptiques tout simplement qualifié de « con ».
Le mur des cons existe dans les cervelles de ces révolutionnaires totalitaires depuis bien longtemps. Les koulaks, les cambodgiens « génocidés », Georges Boudarel tortionnaire et « éducateur » des soldats français prisonniers du Vietminh, les gardes rouges en Chine, bref la quête de « l’homme nouveau » par les orgueilleux qui se prennent pour le Dieu qu’ils ont tué (croient-ils avec Nietzsche, dont ils ont mal digéré la philosophie) .
Bref, M. Bilger, le mal est plus grave qu’il n’y paraît.
Mais je suis certain que malgré tout, trop orgueilleux pour pouvoir mesurer jusqu’où ne pas aller trop loin, tous ces gauchistes « machinisés » se noieront dans leur vomi.
Pour moi, ce journal de dysculturation à visée révolutionnaire, de déconstruction de la société par inversion des valeurs, est infect.
Il se repaît de sa propre haine, il vit dans son « underground », et pour tout dire dans son vomitoire en sous-sol.
Merci M. Bilger pour ce billet parfait pour moi.
Le bijoutier excédé, dégoûté de voir le fruit de son travail dérobé partir en fumée, a tiré sans doute par pulsion de révolte, dans un geste désespéré. On connaît aussi la situation financière de beaucoup de commerçants, fussent-ils bijoutier, fussent-ils à Nice.
Que Libé se rassure, cet homme-là, sain d’esprit, ne pourra plus vivre normalement car tuer un homme, qui plus est un jeune, n’est pas un acte ordinaire. Il lui faudra vivre avec ce remords.
A la justice si elle est impartiale de faire son travail.
Il faut aussi faire le procès des manquements, des carences de l’Etat en matière de justice et de sécurité. Depuis longtemps déjà, c’est la fuite en avant. Dès l’école, les jeunes sont bichonnés, pardonnés, mal éduqués, irrespectueux avec leurs enseignants et peu repris au nom de la sacro-sainte liberté et pour peu que l’éducation parentale soit déficiente, tout devient dramatique.
La politique de l’excuse depuis quarante ans démontre ses limites. La nouvelle loi pénale de Mme Taubira après toutes ces années de laisser-aller, de paroles sans actes, amplifie le sentiment d’impunité et cela ce voit, puisque l’insécurité paraît exploser un peu partout.
Une espèce de loi de la jungle s’installe. On a même l’impression que les petits voyous narguent le gouvernement.
Pas étonnant non plus la réaction de « Libé », elle est dans la continuité de l’affaire Fillon. Dès qu’un semblant de « reprise en main », de lucidité s’empare des hommes politiques ou un ras-le-bol du peuple, toute la gauche pousse des cris d’orfraie avec leur mots, leur « honte », leurs poncifs usés. C’est l’étouffoir et hop tout le monde rentre dans le rang et rien n’avance, jusqu’au prochain fait divers dévastateur.
Personnellement, j’ai signé la pétition en soutien au bijoutier, plus par ras-le-bol, et surtout pour essayer de faire réagir les politiques au grand malaise de la population.
Car oui, c’est bien ces réactions imbéciles de ces empêcheurs de tourner en rond qui font le lit du FN. François Fillon a bien raison de parler de sectarisme en parlant du PS et du FN.
En attendant, les réactions sur le web sont significatives, nos autorités devraient plus en tenir compte car les Français sont tellement à cran qu’un fait divers un peu hard pourrait être le départ d’une révolution… comme un fait divers banal a été le point de départ de la Révolution tunisienne.
En ce qui concerne « Libé », c’était un journal de gauche bobo, il est devenu un journal de propagande socialiste bornée et d’un autre âge. M. Demorand méprise le peuple, trop réac, trop ringard, trop rebelle (dans le mauvais sens), je lui rappelle qu’aujourd’hui le peuple n’est plus aussi inculte, ni aussi ignare qu’il en a l’air. Il ne s’en laisse plus conter.
La haine en réseau ?
Mais c’est l’application de ce stratagème de Schopenhauer qui préconise, si on est en train de perdre lors d’une controverse, de tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers !
Le philosophe allemand professait que la dialectique ne devait pas s’engager dans la recherche de la vérité mais comme une joute pour avoir toujours raison.
Quant à la famille Asli, on peut imaginer son désarroi, qui explique mais n’excuse pas ses jugements à haute voix. Les parents du jeune homme vivent peut-être avec la honte d’avoir raté son éducation, eux qui, pourtant, avaient au départ fait un effort d’intégration en donnant – ou laissant porter – au nouveau-né un prénom chrétien.
@Archibald
Je suis d’accord : pour Paris, tout sauf Hidalgo.
Philippe,
Libé, c’est le nom affectueux de ce journal.
Je constate une fois de plus à quel point vous êtes doué pour l’affection…
Ah, Philippe, la prochaine fois parlez-nous de Dany, et du Nouvel Obs…
Libération a commencé comme un journal polpotiste. Son directeur aspirait à « la guerre civile ».
Pol Pot qui a raté son génocide toujours dans la haine du peuple.
« Moi qui croyais que Xavier Nebout était un fervent chrétien ! Apparemment il a sauté quelques pages des Evangiles… »
Rédigé par : Alex paulista | 19 septembre 2013 à 15:13
Matthieu 10.34.
« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée »
Vous voyez, on trouve de tout dans les Évangiles.
Bien entendu ce tout et le reste sont affaire d’interprétation, et de mise en situation dans le contexte.
Et puis les voies de Dieu sont insondables.
@ Savonarole
Vous m’avez reproché récemment de convoquer les mânes de Marx, Engels, Friedman, Hayek, sans oublier Voltaire et Machiavel, pour appuyer mes propos.
Je vous cite : « Je l’ai déjà signalé pour Voltaire souvent cité sur ce blog à toutes les sauces, peut-on nous faire la grâce de cesser de citer des sommités pour charpenter des arguments politiques dès qu’il s’agit de Hollande ou Sarkozy, ces maîtres à penser doivent se retourner dans leurs tombes ». Savonarole | 18 septembre 2013 à 19:08
Mais vous n’hésitez pas à citer Simone Signoret, Oscar Wilde et Bob Dylan ! Comme « maîtres à penser », on fait mieux. Chacun ses références. Je préfère les miennes.
Permettez-moi de citer Voltaire (que pourtant je déteste, à cause de son mépris non dissimulé pour les gens du peuple, ce qui nous ramène au sujet de ce billet : « Libération » et son mépris (ou sa méconnaissance) du peuple) : « L’art de la citation est l’art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-mêmes. »
Sans vouloir abuser de votre patience, permettez-moi de citer aussi (pour contrebalancer) Benjamin Disraeli : « La sagesse des sages et l’expérience des âges sont perpétuées par les citations. »
Rédigé par : sbriglia@oursivi | 19 septembre 2013 à 16:22
C’est plus Gérard Lefort mais Lemort, alors.
Et avec les filles d’Assas, n’avez pas fait Tintin, avez trouvé l’approche ad hoc ? Avez mis dans le mille ou je me trompe ?
Mesdemoiselles, chacune son Tournesol licitez pas trop la bête du pont ou du bi encas que la voudriez être.
Aviez visé juste, à Assas on aime les RG.
Cela galéjé, y ai vu le meilleur one man show qu’on puisse imaginer, Desproges que je serais tenter de dire au meilleur de sa forme, au moins humoristique voire spirituelle.
Pour le reste, il interdit toute fumée de clope là qu’à l’époque c’était la norme d’en griller en ces occasions…
Il est mort un an plus loin presque jour pour jour.
Ses idées inconvenantes ne hantent pas Libération…
Il est autrement plus vivant qu’eux.
AO
Contrairement à ce qu’écrit Moncreiffe dans son commentaire de ce jour à 14:28…, le bijoutier a été mis en examen pour homicide volontaire.
Sinon la légitime défense aurait pu être invoquée :
Pour mémoire, extrait de l’article 122-5 du code pénal sur la légitime défense, auquel j’avais déjà fait allusion suite au billet intitulé « Deux victimes de trop à Nice :
« N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction. »
—-
Si le but recherché était effectivement d’interrompre la fuite des braqueurs (et donc « l’exécution d’un crime ou d’un délit »), et non de tirer avec intention de donner la mort, la qualification d’homicide volontaire retenue par le parquet n’avait pas lieu d’être et l’on en revenait à un cas de légitime défense avec homicide involontaire. Mais le parquet a en jugé autrement, hélas, à peine 24 heures après les faits.
Quant à la trajectoire de la balle mortelle qui a atteint Anthony en train de fuir sur un scooter qui démarrait en trombe conduit par son complice – sachant que tout se déroule en quelques dizaines de seconde – seule la PJ est en mesure de reconstituer la scène en procédant aux examens balistiques d’usage et en les recoupant avec la déposition des témoins et la version du bijoutier. Plus celle dudit complice, son rôle (quand il sera clairement identifié) restant à déterminer et pouvant même amener le parquet à revoir sa décision.
Allez, je vais me dévouer et défendre Libé. Une feuille de chou subventionnée et jacobine bourgeoise, bobo si vous préférez, qui a versé dans le post-soixante-huitard façon tonneau des Danaïdes. Les gens sont pas comme vous, ils doivent l’acheter en souvenir du bon vieux temps. Si les Rolling Stones sonnent comme le Rolling Stones Orchestra et continuent à sortir des disques, pourquoi le Libé contemporain ne ferait pas pareil ? Tant que la mort ou l’huissier n’a pas sonné à la porte on fait comme si, c’est normal. Moi j’ai un ancien voisin qui a écouté Yvette Horner jusqu’au bout de l’infarctus et même au-delà, c’est respectable, cohérent, manière Goodbye Lénine. On y croit et on pousse le son. Tant pis pour les voisins.
…faire la course avec Arobase du Ban et ses vieilles lunes, pour voir quel est le premier qui va lâcher. En sport on appelle ça la noble incertitude, ça peut déchirer. La page.
Même bien profond de ma France, tu fus un bel astre, Libé.
Cher Philippe,
Source : Le Figaro.fr
« Essonne: l’épicier poursuit ses braqueurs »
Publié le 19/09/2013 à 12:40
« Un épicier, dont le commerce situé à Morsang-sur-Orge (Essonne) venait d’être la cible d’une attaque à main armée hier soir, a pris en chasse ses braqueurs, finalement interpellés par la police. Vers 18H40, deux individus cagoulés, gantés et armés, l’un d’un pistolet et l’autre d’un revolver, ont fait irruption dans l’épicerie.
L’un des malfaiteurs s’est dirigé vers l’arrière-boutique, où il a menacé et bloqué l’épicier pendant que son comparse, qui a asséné plusieurs coups de crosse à l’épicière au niveau de la tête, s’emparait de la caisse. Alors qu’ils prenaient la fuite à bord d’une voiture avec deux complices, l’épicier s’est lancé à leur poursuite dans un autre véhicule, tout en alertant la police.
La voiture a été interceptée à Viry-Châtillon (Essonne). Quatre jeunes, tous majeurs, âgés de 19 et 20 ans, ont été interpellés et placés en garde à vue » dans la soirée.
Souffrant d’hématomes à la tête et d’une douleur à la hanche, la victime n’a toutefois pas été hospitalisée. »
Nous avions exprimé qu’il fallait tenir un discours clair sur le sujet et qu’un nouveau mouvement, celui de se faire justice soi-même était en marche. En voici un nouvel exemple.
Ce type de mouvement risque de prendre d’autres formes, voire la quarantaine de gamins qui ont voulu faire la loi dans un lycée parisien cette semaine ou encore ce groupe qui a voulu imposer ses idées politiques par la force dans un bar du 15ème arrondissement de la capitale. Nous allons au-devant de municipales meurtrières car chacun encouragé par les médias et la confusion généralisée, va pouvoir devenir héroïque avec sa b… et son couteau.
françoise et karell semtob
@ Tipaza
Oui bien sûr. Mais dans ce cas précis il suffit de lire la phrase suivante ou le même passage chez Luc pour comprendre que Jésus parle de division. Il explique que son message n’est pas quelque chose qui va de soi.
De fait, il n’a pas apporté la paix entre les nations. Il nous laisse le libre arbitre ‘sur la terre’. Bref je ne pense pas que cela signifie que le seigneur encourage à tuer quelqu’un qui est venu prendre votre or…
Après Le Monde et Libération, le monde de Philippe Bilger fout le camp.
« Libé » tourne le dos à l’essentiel par paresse intellectuelle.
Rien de nouveau.
Sectaire un jour…
Sans avoir la haine, je redis à ses journalistes fatigués que oui, dans l’état émotionnel dans lequel se trouvait M. Turk, j’aurais certainement tiré. Je rajoute simplement et je l’assume, avec l’intention de donner la mort. Ben oui, c’est comme cela. L’homme est imprévisible et potentiellement tueur.
Faut le rappeler sans cesse à ces braves petits anges.
Vous voyez, moi le pacifiste qui ai toujours refusé que mes enfants aient des armes de guerre factices comme « jouets* », me voilà à écrire des horreurs pareilles.
TOUT FOUT LE CAMP.
* Même pas un pistolet à eau !
@moncreiffe | 19 septembre 2013 à 22:17
Vous avez raison, j’en conviens, toutefois je dois vous avouer que je n’ai jamais lu Simone Signoret, c’est le titre de son livre qui est original, Bob Dylan me barbe je préfère Van Morrison, quant à Oscar Wilde ses aphorismes et mots d’esprit sont aujourd’hui illisibles, là encore je faisais référence au syndrome Dorian Gray.
Je persiste à penser que défourailler Schopenhauer et Spinoza pour évoquer François Hollande c’est un chouia too much.
Malgré d’énormes subventions* le journal Libération est à l’encan. Peu d’intérêts financiers se penchent sur son avenir car c’est un produit de branche (Boboland) et donc structurellement déficitaire s’il n’a pas une exclusivité quelconque.
Comme le noyé agrippé à la branche, le comité de rédaction cherche le scoop, l’alarme, le scandale avec des moyens en régression. Pathétique.
(*) Moyenne annuelle 2009-2011 : 9.910.617 euros selon la Cour des Comptes soit 32 centimes au numéro diffusé (données excavées par Médiapart).
@Mary Preud’homme
Votre analyse est tout à fait pertinente.
Nul doute que l’avocat de ce pauvre bijoutier va conclure en s’appuyant sur les fondements de cet article L 122-5 du Code pénal. Sans oublier que le défunt braqueur est bien à l’origine de son malheur. Ce qui signifie que le juge, dans son pouvoir d’appréciation, peut encore faire droit à une requalification de l’acte.
Pour retrouver le confort qui n’a pas l’amertume de ce billet, une histoire chaleureuse mérite qu’on la partage.
Un sans abri depuis 2005 a rendu un sac contenant 42.000 US dollars en liquide et qui avait été perdu.
Ayant la foi, il a déclaré que Dieu l’avait toujours protégé, et qu’en conséquence, voler lui semble étranger et impossible, malgré un besoin désespéré d’argent. Il a finalement remercié celles et ceux qui, depuis 2005, lui avaient fait don d’un peu de monnaie en recevant la médaille de la ville de Boston.
Un étranger à cette affaire, citoyen de Virginie, a lancé un appel aux dons pour offrir un toit au bon samaritain, et pour montrer que l’Amérique était capable de se reconnaître encore dans ce comportement de pureté. Les dons s’élèvent aujourd’hui à plus de 95.000 US dollars. http://www.independent.co.uk/news/world/americas/donations-pour-in-for-homeless-man-who-returned-backpack-with-42000-inside-8826697.html
Notez incidemment que les sans-abri, comme les chômeurs et les accidentés de la vie en général ne sont pas privés d’humanité, pas plus que leur condition les rend moins capables que ceux qui en sont épargnés. Peut-être qu’après, une pensée pour les cinq millions de chômeurs remettra de l’amertume si elle s’était dissipée.
A propos du concept « tout ce qui est contre est fasciste », rappelé par hameau dans les nuages
Merci de me rappeler mes vingt ans et le début des années 60 où la clique trotskyste de l’UNEF et de l’UGE traitait de fascistes tous ceux qui ne votaient pas pour les motions condamnant les défenseurs de l’Algérie française.
@Alex Paulista, Tipaza
Le code pénal date du temps où l’on jugeait les faits et non les âmes. Or, bien qu’on n’ait jamais eu autant de preuves de l’existence de l’âme avec les constats de NDE, la justice à l’instar du peuple, n’a jamais été aussi stupide à cet égard, et tend à juger les âmes – l’individu – et non les faits.
Alors le juge humaniste recule lorsqu’il s’agirait d’avilir l’âme du « jeune » en l’envoyant en prison.
C’est qu’en effet, la prison surchargée étant de nature à avilir les âmes encore plus que les camps de concentration, la France est à cet égard coupable de crime contre l’humanité, et tous ceux qui ne le dénoncent pas avec.
En somme que vaut une justice pénale dont les juges ignorent s’ils doivent juger les faits ou se substituer à Dieu en jugeant les hommes ?
Robespierre qui n’était pas athée, envoyait à la guillotine en se basant sur des faits et non en jugeant les âmes. La décapitation a d’ailleurs de tout temps été le moyen de donner la mort aux gens d’honneur dont la faute ne compromettait pas le salut de leur âme.
Faites passer à l’ENM… les pauvres.
Alex paulista, Tipaza, suite
Souvenez-vous de la mort de Martin Guerre.
Le condamné remercie le juge pour l’avoir justement condamné à mort et délivré ainsi son âme de son crime.
Celui qui n’a pas compris ne devrait pas pouvoir être juge.
@ Savonarole | 20 septembre 2013 à 03:38
Pour être juste, je dois admettre que l’abus de citations est souvent inutile. Je suis d’accord avec vous, citer de grands auteurs pour dire ce que l’on pense de François Hollande, par exemple, a quelque chose de ridicule. Par ailleurs, je dois avouer que, moi aussi, j’éprouve plus de plaisir à écouter Van Morrison que Bob Dylan.
Après avoir habillé pour l’hiver le quotidien Le Monde, maintenant c’est au tour de Libération de passer chez le tailleur.
Il est vrai que vos commentateurs sont plutôt d’accord avec vous et ne se privent pas de le dire et même d’en rajouter.
On attend, pour un prochain billet, votre avis sur des journaux comme Le Figaro ou encore Valeurs actuelles, ne serait-ce que pour établir un juste traitement entre la bien-pensance de gauche et celle de droite. 🙂
« Pour être juste, je dois admettre que l’abus de citations est souvent inutile. Je suis d’accord avec vous, citer de grands auteurs pour dire ce que l’on pense de François Hollande, par exemple, a quelque chose de ridicule »
Rédigé par : moncreiffe | 20 septembre 2013 à 10:30
Pas du tout.
Les grands auteurs sont là précisément pour nous éviter des erreurs de jugement en pensant par nous-mêmes.
Par exemple, voilà une citation d’Albert Camus, qui ne connaissait pas le gouvernement de F. Hollande et qui pourtant a résumé son action, depuis mai 2012, à la perfection.
« C’est si bon de se contredire de temps en temps cela repose. »
Avouez que des eurobonds à la pause fiscale, en passant par la Lorraine, je veux dire Florange, le gouvernement s’est bien reposé.
« On attend, pour un prochain billet, votre avis sur des journaux comme Le Figaro ou encore Valeurs actuelles, ne serait-ce que pour établir un juste traitement entre la bien-pensance de gauche et celle de droite. 🙂 »
Rédigé par : Achille | 20 septembre 2013 à 10:55
Valeurs actuelles, la seule revue dont le titre soit un vœu pieux, si j’en juge par le contenu.
Je m’étonne que la direction de Libé n’ait pas encore porté plainte pour publicité mensongère.
Il faut lire le billet de Schlöndorff dans le dernier numéro de Challenges à propos de la décadence de la France en raison même des sentiments vils qui la gangrènent. La haine, l’envie et la bêtise sont ses principaux moteurs.
Avez-vous entendu la Filippetti hurler sa haine de la France « rancie et moisie » face à l’immigration qu’elle charge de toutes les vertus et crédite de la construction culturelle et économique de la France ? La chose peut se discuter, car de quelle immigration parle-t-on ? Le propos demande aussi de la modération, une vraie analyse, mais assimiler dans une généralisation haineuse Madame Curie et Fofana, ça sent la GPU ou la Stasi. Celui qui comprend à travers Libération, la haine qui anime les Français les uns envers les autres et dont le régime Hollande est le boutefeu comprendra qu’on préfère aller serrer les mains de l’autre côté du Rhin.
@ Tipaza
C’est exact. Je leur trouve même l’air enjoué et le visage rubicond.
Pourtant ce ne sont pas eux qui vont trinquer le plus.
Le pire c’est quand ils vont douter.
Comme dit Régis qui tient les murs du café « Chez Carrey » place du fronton au village :
« dans le doute absinthe-toi »
Comme notre président il a toujours les maux pour rire.
On n’est pas sorti de l’auberge.
La pègre est-elle de gauche ?
Et inversement, être de gauche implique-t-il une forme d’empathie pour la pègre ?
Dans le flot de commentaires ayant suivi l’affaire du bijoutier de Nice, plusieurs étalaient à son encontre une vindicte pleine d’acrimonie injurieuse, lui reprochant pour simplifier de ne pas s’être fait dépouiller sans histoires, d’aucuns ayant affirmé en substance que des bijoux ne valaient pas une vie, ce qui peut se justifier mais qui demanderait à être développé.
On connaît aussi la sempiternelle réponse faite par des irresponsables quand on évoque devant eux les incendies dont sont victimes les possesseurs de véhicules : « mais il ont bien une assurance ? », comme si cela suffisait à banaliser ce qui au regard de la loi est un crime.
Qui sont les gens qui raisonnent de cette manière ?
Des assistés complets ? Des gens appartenant à des catégories sociales dont les fins de mois sont garanties ? Des anarchistes ?
En France, il semblerait que beaucoup de nos compatriotes souffrent ou aient souffert du « complexe de Mandrin », ce brigand réputé pour voler les riches afin de redistribuer au pauvres (en se servant grassement au passage), un précurseur de socialiste en quelque sorte.
Comportement quelque peu différent de l’attitude étasunienne basée sur l’expression « la loi et l’ordre », accompagnatrice de l’expansion vers l’Ouest à l’ombre des potences, le hors-la-loi étant réprouvé sans équivoque et sans excuses.
Nous connaissons aussi l’aversion de certains Français pour les « capitalistes », les « patrons », les commerçants etc., supposés être dans le camp des « riches » et des « exploiteurs », dans le cadre de la perpétuelle guerre civile larvée dont notre pays est la victime depuis deux siècles.
Un certain cinéma, faisant la part belle au personnage du voyou, décrit comme sympathique, ne fait que potentialiser ce genre d’attitude expliquant aussi en partie notre déclin économique.
Mais quand les gens comprendront-ils que le développement économique n’est concevable qu’à condition de reposer sur un substrat sécurisé, ce qui a par exemple été le cas au Moyen Age quand des Etats forts capables de faire régner l’ordre en Europe sont apparus ?
Comment ne pas comprendre le désespoir de ces commerçants, exerçant une activité déjà parfois au seuil de la rentabilité, quand ils sont en plus victimes de brigandages à répétition, quand ils sont abandonnés par les assureurs, quand ils ne bénéficient d’aucune compréhension du drame qu’ils vivent de la part des services fiscaux, de l’URSSAF et d’autres administrations qui ajoutent ce qui finit par être du vol au vol ?
Notre pays traverse une crise économique grave, s’acharner sur ces centaines de milliers d’indépendants assurant une grande part des rentrées fiscales de notre pays au risque de les faire disparaître, c’est nous condamner nous-mêmes à terme à de grandes difficultés.
Et au-delà de ces considérations, ces divers comportements plus ou moins pégrophiles traduisent une perte inquiétante du sens moral chez des gens qui se piquent souvent par ailleurs de mettre perpétuellement en avant de mystérieuses « valeurs » afin de réduire leurs adversaires au silence.
Enfin, nous avons souvent tendance a l’oublier, la propriété est un des droits de l’homme :
« La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité. »
La pègre et ses soutiens violent donc les droits de l’homme.
@Mary et Jabiru
L’article L122-5 du code pénal commence ainsi:
« N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps , un acte commandé par la nécessité de la légitime défense »
Il y a une confusion de votre part, Philippe. D’un côté nous avons M. Turk, le bijoutier, face à son acte. De l’autre, nous avons ceux qui prétendent le soutenir, à moins qu’ils ne l’enfoncent.
Je suis résolument prêt à l’empathie envers M. Turk, estimant que même s’il ne s’agit pas de légitime défense, sa réaction est compréhensible telle qu’il la décrit lui-même, à savoir un geste pour arrêter les voleurs qui s’enfuyaient. Tout le monde n’est pas tireur d’élite.
Mais il faut aussi lire les propos tenus sur la page de soutien au bijoutier, bien loin de ce qu’exprime la victime du braquage. Ces propos constituent un déferlement de haine et d’appels au meurtre. Alors que M. Turk affirme que son intention n’était nullement de tuer mais de stopper les voleurs, intention très plausible, les commentaires de « soutien » se déchaînent pour regretter que le deuxième voleur ne soit pas mort aussi, appeler à l’extermination de la racaille. Cette tentation du lynchage, de la justice expéditive et personnelle nous renvoie à ces foules immondes qui accompagnaient jadis les condamnés à mort en leur crachant dessus. Cela doit être rapproché des appels au viol sur Twitter de la jeune Julie Del Papa, militante du Parti de Gauche après qu’elle eut appelé à manifester contre le FN. Sexe et mort, les perversions se libèrent dès lors qu’une cause semble partagée par beaucoup.
Nous sommes fort loin de M. Turk et de sa cause. J’ai entendu cet homme lors de sa conférence de presse tenir des propos de bon sens sur la responsabilité de la famille du voleur. Il n’élabore pas une théorie politique à partir de son cas, il n’appelle pas à l’extermination.
Aussi bien me semble-t-il abusif de votre part de défendre la cause indéfendable des pousse-au-crime sous couvert d’une empathie légitime avec le bijoutier. C’est sans doute la même erreur qui conduit Libération dans un sens opposé au vôtre : par dégoût des détraqués sanguinaires qui prétendent soutenir le bijoutier, Libé fait peser sur M. Turk une responsabilité qui n’est pas la sienne. Sur ce point, vous pensez sans doute en sens contraire de Libé, mais de la même façon.
JDR
On peut vouloir pendre les voleurs à main armée sans les haïr comme on le faisait encore hier au regard de l’histoire de l’humanité.
Le problème de la peine de mort, c’est que les « intellectuels » ont consacré la vie faute d’être assez intelligents pour comprendre que c’est l’âme qui est sacrée.
@chatte anna
Merci pour cette précision qui renforce la motivation de se fonder sur cet article.
La difficulté pour le juge, au sens large, sera de motiver une éventuelle requalification de la nature de l’acte, commandée par la nécessité de la légitime défense mais en théorie non disproportionnée entre moyens de défense et gravité de l’atteinte. S’agissant de la condition « dans le même temps » elle est incontestable. Un bon avocat devrait pouvoir convaincre la Cour. J’imagine que le futur jugement aura une portée de nature jurisprudentielle après épuisement des recours.
@ chatte anna, commentaire de 15:19
—
Je ne vois vraiment pas ce que vous cherchez à démontrer en citant le premier paragraphe de l’article 122-5 qui ne peut s’appliquer en aucun cas au bijoutier victime du braquage de Nice, contrairement au second paragraphe que j’avais cité, seul, et à dessein, afin d’illustrer, clairement, mon propos.
Heureux de retrouver JDR. J’apprécie la mesure de son intervention.
Toutefois, après relecture du billet de notre hôte, je n’ai pas compris qu’il prenait le parti de l’ensemble des intervenants pour soutenir le bijoutier. Mais qu’en revanche il s’en prend à l’attitude qu’il considère haineuse de certains journalistes stigmatisant de manière par trop systématique le petit peuple, le bas peuple, le vil peuple qui n’aurait aucun droit à laisser éclater sa colère.
Il me semble que Monsieur Bilger a sûrement mal évalué l’importance de ceux qui poussent à des réactions excessives et de leur expression sur les réseaux sociaux que, pour ma part, j’évite de fréquenter.
Mais cette expression excessive résulte aussi d’une saturation des simples citoyens liée à l’absence de rigueur effective dans le traitement de la petite délinquance qui pourrit la vie des humbles et honnêtes citoyens.
Cela n’est pas nouveau : il y a quelques décennies, le vol de voiture s’était tellement banalisé qu’il a plus été considéré, en pratique, comme un emprunt que comme un délit sérieux.
Mais dans le sens inverse, le législateur a longtemps laissé traîner le vol de pain qualifié crime par suite de telle circonstance historique. Mais les juges ont toujours eu la sagesse de ne pas tenir compte de cette disposition par la suite…
Cette petite délinquance répétitive est principalement le fruit de l’absence d’éducation, ce que les mêmes journalistes sont prompts à excuser dès lors qu’il s’agit d’un certain type de population qu’il convient de ne surtout pas stigmatiser, verbe utilisé à « toutes les sauces » pour abonder dans le sens d’une certaine idéologie de l’excuse sociale systématique.
Je me souviens d’avoir outré, il y a près de deux décennies, un magistrat à qui j’avais dit qu’il faudrait sans doute un jour en revenir aux maisons de correction, voire au juge de paix… Que n’avais-je pas proféré comme incongruité ! Et pourtant, à bien y réfléchir… la société ne devrait-elle pas se substituer à tous ces parents incapables d’éduquer leurs enfants, quelle que soit leur origine sociale ?
Une perle, une :
« …comme un fait divers banal a été le point de départ de la Révolution tunisienne. »
Michelle D-LEROY | 19 septembre 2013 à 18:46
En effet, quoi de plus banal que de s’arroser de kérosène puis de craquer une allumette pour en griller une dernière !
Ça arrive tous les jours ; pas de quoi s’énerver : tout juste un entrefilet en page 6 : « faits divers locaux »
Un intéressant article de Maître Eolas, qui dit que le bijoutier peut difficilement échapper à la condamnation, mais qu’elle a des chances d’être une condamnation avec sursis, et qu’elle s’accompagnera du devoir d’indemniser la famille du tué.
Malheureusement, Eolas ne donne pas l’ordre de grandeur de l’indemnisation probable…
Je me dis qu’on peut imaginer, en ce cas, qu’une collecte sera organisée pour permettre au bijoutier de payer.
Le bijoutier, par ailleurs, subit un préjudice (il vit caché, il ne travaille pas). On pourrait imaginer qu’il rouvre sa boutique, avec un employé, et que, par solidarité, nombre de Niçois aillent lui acheter des bijoux…
@Mary Preud’homme a écrit :
« Si le but recherché était effectivement d’interrompre la fuite des braqueurs (et donc « l’exécution d’un crime ou d’un délit »), et non de tirer avec intention de donner la mort, la qualification d’homicide volontaire retenue par le parquet n’avait pas lieu d’être et l’on en revenait à un cas de légitime défense avec homicide involontaire. »
Maître Eolas n’a pas l’air de penser que la légitime défense avec homicide involontaire puisse être retenue, sans que je comprenne bien si c’est sur la loi ou bien sur la jurisprudence qu’il s’appuie, et je ne vois personne dans les commentaires qui conteste ce point et soutienne votre interprétation.
Toujours sur Eolas, je recommande le commentaire 180, dont voici un extrait :
« [Les deux braqueurs] auraient eu un rappel à la loi ou au plus trois mois de sursis. Et ça ne va pas s’arranger avec la réforme pénale de Taubira. Par conséquent, le ratio bénéfice/risque des braquages est devenu très favorable aux braqueurs qui finissent par oublier que la justice n’est pas le seul risque. L’autre risque est, par exemple, de se prendre une balle ; mais ils ont fini par l’oublier ! Ce bijoutier a brisé la spirale de l’impunité (absence de riposte des personnes agressées + absence de sanction de la Justice). C’est pour cela que cette page a été likée comme jamais aucune autre page Facebook en France ; la demande sous-jacente des citoyens n’est pas “relâchez le bijoutier et prenons tous exemple sur lui”, elle est “stop au laxisme et à l’impunité”. Car beaucoup trop de gens sont victimes chaque jour des ‘incivilités’ des éternels mêmes multirécidivistes, éternellement impunis. »
@ Robert, JDR…
Il est clair qu’internet attire façon pêche au lamparo des hordes d’hystériques, haineux, frustrés, prêts à se jeter sur le moindre événement ou fait divers qui peut mettre à vif leur désarroi qui bave.
Vous je ne sais pas mais en ce qui me concerne, j’ai du mal à aller voir sur les forums, tweets, blogs, commentaires ces scories qui ne m’amènent pour l’essentiel que du dégoût pour le genre humain. L’âme chère à Xavier céans j’ignore où elle se terre, si elle est ne serait-ce qu’une folle possibilité.
Si, d’après Philippe, Libé cherche de façon « monomaniaque » la faille dans le comportement antérieur du bijoutier niçois, il n’est pas dit que toute la rédaction de ce quotidien partage le point de vue exprimé dans ses colonnes. Le journalisme est très exposé au chômage, à la précarité. Les journalistes et rédacteurs sont assez heureux de travailler dans un organe largement subventionné soit pour aller dans le sens du vent, la ligne éditoriale tracée en l’occurrence, soit pour fermer leur g… ou aller se défouler incognito sur les réseaux sociaux, comme les autres évoqués plus haut ?
Reste l’essentiel comme Robert le souligne : le manque criant d’éducation, à distinguer de l’instruction. Parents absents ou parent unique, culte de l’enfant-roi ou rejetons tellement débrouillards qu’ils sont encore dans la rue à 22 ou 23 heures ! Une problématique que la famille Asli a l’air de très bien connaître à défaut d’un début de maîtrise.
Un nouvel enfant va y paraître, mal parti ou mal arrivé.
Toujours sur Eolas, je recommande le commentaire 433, dont voici un extrait substantiel :
« S’il avait visé les pneus du scooter, le bijoutier aurait éventuellement pu invoquer le fait justificatif prévu à l’article 73 du Code de procédure pénale. Ce texte autorise toute personne (les forces de l’ordre, mais aussi vous, moi, lui, elle, nous et les bijoutiers) à appréhender, c’est-à-dire arrêter, l’auteur d’un crime flagrant ou d’un délit puni d’une peine d’emprisonnement. “Flagrant” signifie “qui vient de se commettre ou qui a été commis dans un temps très voisin de l’action”.
Toute personne qui assiste à une telle infraction peut en arrêter l’auteur pour le conduire auprès de l’officier de police judiciaire le plus proche. […] Cette autorisation légale permet même d’employer la force si nécessaire. À ces conditions, la jurisprudence en a rajouté une : l’usage de la force doit être proportionnel à ce qui est requis, comme en matière de légitime défense.
En l’espèce, si le bijoutier établit qu’il ne cherchait qu’à stopper les braqueurs pour en permettre l’arrestation, les conditions semblent remplies. L’infraction est bien un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement. Elle vient de se commettre, donc est bien flagrante. Enfin, tirer dans les pneus du scooter sur lequel se trouvent deux malfaiteurs armés semble téméraire, mais pas excessif. Il aurait donc pu les mettre à terre, puis les tenir en joue en attendant l’arrivée de la police. Il est néanmoins très difficile d’émettre des suppositions sur de telles hypothèses, sur ce qui aurait pu se passer.
Le fait que l’un des deux soit décédé du fait d’une erreur de tir (si l’on suppose toujours que seuls les pneus étaient visés) conduira probablement le juge à nuancer l’appréciation du caractère proportionnel de l’acte d’appréhension. Les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner (puisqu’on suppose que les pneus étaient visés) seront constituées et non justifiées par l’article 73 du CPP. »
Le commentaire 506 est pas mal non plus : « Si le co-auteur du braquage est retrouvé et que le bijoutier est condamné pour homicide volontaire, le premier peut-il se retourner contre le second pour tentative d’homicide ? Car il serait difficile d’arguer qu’il a tué l’un sans vouloir tuer l’autre aussi… »
Le 759, assez malin je trouve (extrait) : « Sera-t-il vérifié que le futur enfant est bien l’enfant de ce braqueur décédé, de façon à veiller à limiter quand même les indemnisations ? »
Dans le chapitre Que risquait le braqueur ?, sur Eolas, 761 : « Dans “La Voix du Nord” de ces jours-ci : un braqueur de pharmacie de Tourcoing (tentative de vol avec arme et en réunion) est libre et est convoqué devant la justice pour “RAPPEL A LA LOI”.
Je continue d’extraire ce qui me paraît être la substantifique moelle du millier de commentaires sur Eolas :
– (« Fatiha ») : « Je voulais juste dire qu’au vu des réactions haineuses contre les voleurs, je n’ose imaginer (enfin un peu si) ce qu’elles auraient été si le braqueur s’était appelé d’un nom plus… “exotique”. »
– Réponse (819) : « Il y a fort à parier que si le braqueur avait eu un prénom maghrébin et si le bijoutier avait été un “souchien” typique, cette page n’aurait pas recueilli plus de quelques milliers de “likes”.
C’est précisément parce que l’hypothèque racisme/xénophobie était absente qu’une foule aussi considérable a pu s’exprimer (ou se défouler) aussi librement. »
Commentaires Eolas (fin)
838 : « Quant aux assurances elles augmentent leurs tarifs et leurs franchises au fur et à mesure que les sinistres se multiplient puis elles résilient le contrat. »
939 : « Rappelons que ce cher père aimant a obtenu 14 condamnations en quelques années, et, si l’on en croit le taux d’élucidation des délits et crimes qu’il commet habituellement, qui est d’environ 15%, il doit donc en avoir commis une petite centaine. Ou alors on est tombé sur le seul gars qui se fait pincer à chaque délit (on trouvera toujours un avocat pour croire cette version). »
969 : « la réparation du dommage causé par une infraction peut être diminuée, voire refusée, en raison de la faute de la victime, à condition que celle-ci soit en relation de causalité directe et certaine avec le dommage. »
906 : « Je le renverrai donc à la lecture du criminologue américain Stanton Samenow, dont le livre “Inside the crimial mind” lui serait profitable. Il y apprendrait, étude sociologique à l’appui, que ce qui est le plus dissuasif pour un criminel, ce n’est pas la perspective de se faire arrêter et d’être jeté en prison, mais d’être tué par sa victime. Si donc le “far-west” advenait, ce serait bien plus dommageable aux criminels qu’aux honnêtes gens. C’est d’ailleurs pourquoi aux États-Unis, ce sont les zones ayant le plus fort taux d’armement de la population qui connaissent le moins de crimes. Les criminels ne sont pas suicidaires.
J’attire l’attention de l’auteur sur le fait que c’est justement un argument utilisé par le frère du criminel décédé, qui a dans une interview utilisé ce même mot de “far-west” pour dire que ce serait terrible si tout le monde était armé et usait de son arme. Effectivement, ce serait terrible pour les criminels qui ne pourraient plus exercer leurs méfaits en paix. »
En regardant l’émission de F.Taddéï, hier soir, j’ai pu apprécié le discours gaucho-bobo dans toute sa splendeur.
Les statistiques ne sont pas si dramatiques en matière de délinquance, pas pires qu’il y a trente ans, ce n’est qu’un « ressenti de la population »… circulez il n’y a rien à voir, c’est votre imagination de pécore qui vous joue des tours.
Tout est normal, la mondialisation entraîne des flux migratoires importants, et les Français ont peur.
La montée du Front National ? c’est un populisme gavé aux réseaux sociaux, un néo-poujadisme de franchouillard inculte, pas de question particulière sur le changement de société, uniquement une vision rétrograde du monde d’aujourd’hui.
Ceux tels D.Tillinac qui voulaient visiblement aborder ce thème n’arrivaient pas à placer une phrase. Un débat ? non, des intervenants, intellectuels aux oeillères statisticiennes, aux citations pédantes qui nous assénaient leur vérité. Une nuance de taille.
L’entre-soi bobo gaucho qui ne veut être dérangé par aucune pensée dissidente.
Et puis un résistant du style Hessel qui nous racontait son époque, avec tout le respect qu’on lui doit pour son courage de jadis, on n’a plus envie d’écouter ses vieilles histoires. Ce monde-là n’existe plus et nous devons nous adapter au monde d’aujourd’hui sans toujours regarder dans le rétroviseur, sans cette repentance bloquante.
Nos aînés ont commis des fautes, OK, ce n’est pas une raison pour tout accepter.
Déçue par FT qui m’avait habitué à plus nuancé et aux vrais débats.
1° Le crime est beaucoup moins sévèrement puni qu’avant, et cela énerve ou indigne l’opinion.
2° Il est possible que, en plus, la société française soit devenue plus intolérante au crime.
Ce serait son droit.
Mais pourquoi le serait-elle ?
Hypothèses :
a) Le criminel de misère, le criminel Jean Valjean n’existant plus guère, le crime paraît d’autant plus scélérat. [Je me rappelle de jeunes truands anglais disant : nos pères ont fait ça parce qu’ils avaient faim, nous c’est pour l’adrénaline].
b) Les crimes sont massivement commis par des allogènes. Ce qui entraîne :
. Le sentiment que ces crimes sont « en trop », que, si cette population était normale, la plupart de ces crimes ne seraient pas commis : ils sont donc inexcusables.
. Une non-identification aux criminels détenus : l’idée que ces gens souffrent en prison émeut moins, du fait de la différence raciale/ethnique.
Puisque Fatiha (cf buridan 9.51) se demande si le nom du braqueur est exotique, proposons-lui de consulter l’annuaire du téléphone sur le site « Pages jaunes », rubrique « Pages blanches »
taper nom : « Asli » ; où ? 06, puis 93, puis 94…
On peut reconnaître à Libération qu’il a été constant dans le parti pris pour les criminels et contre la répression.
Sauf quand les criminels étaient membres des forces de répression : il se montrait impitoyable alors avec les généraux chiliens, les anciens nazis, les policiers accusés de brutalités ou d’abus sexuels. Cela atteignait son comble quand, dans le même numéro, ou peut s’en faut, d’un condamné à mort guillotiné il était dit qu’à l’aube il avait été « assassiné », et d’un otage ou kidnappé par des gauchistes ou des Arabes qu’au soir il avait été « exécuté ».
A leur charge, comme l’ont fait remarquer de nombreux commentaires, on peut dire qu’il est assez malheureux qu’un jeune « déconne », mais que, chez un autre, subventionné, possédé par des milliardaires, ça devient plutôt consternant ou grotesque : ici, constance n’est pas vertu.
Pas besoin des fans et autres rabatteurs d’Eolas pour comprendre un article de loi dont on sait qu’il s’appliquerait tout différemment si au lieu d’un commerçant lambda, il se fut agi d’un policier ou d’un gendarme (au tir mal ciblé) qui aurait voulu interrompre, dans l’exercice de ses fonctions et même hors service, « l’exécution(1) d’un crime ou d’un délit ». On imagine mal dans ce cas un magistrat qualifiant les mêmes faits d’homicide volontaire.
(1) la fuite étant bien sûr comprise dans ce qu’il est convenu de considérer comme l’exécution et donc l’accomplissement d’un crime ou d’un délit.
« Sur ce point, vous pensez sans doute en sens contraire de Libé, mais de la même façon. »
JDR
Argh, essayer de construire de la symétrie là où dans les faits elle n’est en rien, est un beau sophisme ou je n’y connais rien.
Les haineux le sont essentiellement de ce qu’ont fait à répétition ces deux abrutis dont un en est mort que d’avoir pris le risque de menacer de mort qui ne s’en laissait pas compter et fonctionnait selon l’antique règle du « oeil pour oeil dent pour dent » qu’il outrepassa dans sa compréhensible mais pas excusable (il prendra un an de prison, en fera la moitié ou du sursis, l’ai déjà écrit ici au tout début de cette affaire) ire de l’instant.
La chronologie des faits est toujours ce qu’il convient de considérer au mieux.
« Cette tentation du lynchage, de la justice expéditive et personnelle nous renvoie à ces foules immondes qui accompagnaient jadis les condamnés à mort en leur crachant dessus. »
JDR
Foules « immondes », pourquoi ?
Certes, je n’aime pas les crachats et encore moins ceux qui atterrissent à dessein sur un quidam, mais qui est-il celui dont vous faites un ennemi de ces immondices ?
Un être immonde en général, pour ne pas dire assurément si on veut bien savoir quelques infimes ratages à la justice de notre vingt et unième siècle.
Il y a quelques années, vous nous aviez narré une expédition punitive – qu’avais considéré comme légitime voire chevaleresque – qu’aviez menée contre un violeur et ses complices. Votre indignation s’était conclue d’un coup de boule, si mémoire m’est bonne.
Certes, vous ne profitiez pas de l’effet de meute où peuvent se cacher de troubles sentiments, certes les coupables n’étaient pas à votre merci, mais, la base commune n’était-elle l’indignation la plus claire, celle-là vous submergeant quelques temps ?
J’ai pour ma part un sentiment mitigé pour ces cortèges haineux qui à peu de frais défoulent des sentiments probablement contradictoires, d’aucuns très nobles et d’autres plus hagards.
Cracher, non, mais au passage d’un convoi où serait protégé un infâme fumier – et en sont de parfaits, le savez comme moi, même si un progressisme un peu mécanique vous en interdit la constatation – mais, hurler un instant, celui de son passage, tout mon mépris au monstre, alors là oui, j’en serais capable, comme de viser le dos de qui aurait menacé ma vie dix secondes plus tôt et serait lui aussi armé.
Mais, cela, l’eussè-je fait là où la légitime défense serait devenue caduque de la fuite des voleurs dans les secondes précédentes, j’en serais un meurtrier qui aurait droit à beaucoup de circonstances atténuantes, un meurtrier pardonnable.
Le seul problème dans ce type d’affaire est l’égarement dans lequel ces sentiments faussement contradictoires va plonger les plus sots. D’aucuns considéreront qu’ils sont légitimés à tirer comme des lapins des voleurs de pomme désarmés.
Il faudra toujours expliquer, disséquer, résoudre.
Mais je n’aime pas votre « foules immondes », « l’immonde » est celui vers qui vont les vilains crachats, les justes insultes.
Ne confondez pas. Jamais.
AO
Le cas du Brésil serait intéressant à étudier de plus près puisque la détention d’armes y est autorisée (chez soi). Ainsi, les voleurs, braqueurs circulent dans les rues, prennent l’autobus, attaquent des passants ou commerçants, tandis que les citoyens pacifiques, dans beaucoup de quartiers de grandes villes, s’enferment, se protègent derrière des grilles cadenassées, verrouillent les portières des voitures (il est recommandé de ne pas s’arrêter aux feux rouges la nuit), etc. Un débat récurrent au Brésil interroge la justice, notamment sur les peines encourues par les mineurs dangereux et parfois meurtriers. L’usage répandu des drogues n’arrange rien à tout cela, d’autant que la législation très répressive est en complet décalage avec les pratiques sur le terrain. L’élite politique, coupée des réalités quotidiennes des populations, semble s’accorder sur un consensus : ne rien faire.
Le 759, assez malin je trouve (extrait) : « Sera-t-il vérifié que le futur enfant est bien l’enfant de ce braqueur décédé, de façon à veiller à limiter quand même les indemnisations ? »
Rédigé par : buridan | 21 septembre 2013 à 09:51
C’est amusant que ce soit cet extrait que vous trouviez malin. À mon avis, c’est au contraire le plus minable, le plus imbécile, le moins républicain: pourquoi le concept de filiation, basé sur l’État Civil, devrait-il avoir une définition « spéciale » quand il s’agit de criminels ?
Certains de la droite bête (ou « maline », c’est selon) proposaient des tests ADN pour les étrangers.
Le genre de truc qui donne de l’urticaire, même à Pasqua.
@Juan DeGranada | 21 septembre 2013 à 16:39
Je suis partiellement d’accord avec votre commentaire sur l’excuse de minorité au Brésil, mais aimerais y ajouter des nuances:
les citoyens pacifiques, dans beaucoup de quartiers de grandes villes, s’enferment, se protègent derrière des grilles cadenassées
Non, de moins en moins : la baisse de la criminalité et des cambriolages ainsi que la hausse du coût du travail incite la plupart des classes moyennes à remplacer les portiers 24h/24 par un interphone et des caméras. De fait, ça marche bien, car les gens ont de moins en moins de choses à se faire voler : l’argent est à la banque, la télé pèse 40kg. Risquer la taule pour un laptop ? Les arrastão sont rares, sauf dans certains bars branchés.
verrouillent les portières des voitures (il est recommandé de ne pas s’arrêter aux feux rouges la nuit)
Oui les gens verrouillent les portières et mettent de l’isofilm sur les vitres, mais non, on s’arrête de plus en plus aux feux à São Paulo, tout simplement parce qu’ils peuvent être équipés de radars et qu’on a plus peur pour ses points. Sauf dans des quartiers particulièrement dangereux lorsque des gens traînent autour. Sinon, on ralentit juste en voyant un feu rouge au loin, histoire qu’il soit vert quand on arrive à son niveau. La nuit les feux sont rapides, et au Paraná ils mettent des feux qui indiquent le temps restant avant le changement de couleur, ce qui facilite l’anticipation.
L’élite politique, coupée des réalités quotidiennes des populations…
Sauf que la criminalité a été divisée par dix durant les dernières années. Certes le problème des mineurs subsiste, mais il semble diminuer grâce à l’action sociale ciblée sur les mères : seules les mères reçoivent l’aide sociale pour les enfants, et bien souvent sous forme de panier de première nécessité et non d’argent. Cela évite de voir le père boire l’argent au bistrot ou le fumer en pierres de crack.
L’élite politique n’est donc pas si immobiliste que ça, même si je vous accorde qu’il y a bien un manque de répression des mineurs au Brésil.
@Alex paulista a écrit :
« À mon avis, [cet extrait] est au contraire le plus minable, le plus imbécile, le moins républicain: pourquoi le concept de filiation, basé sur l’État Civil, devrait-il avoir une définition « spéciale » quand il s’agit de criminels ? Certains de la droite bête (ou « maline », c’est selon) proposaient des tests ADN pour les étrangers. »
Toujours aussi pacifique…
Le braqueur n’était pas marié. Dans ce cas, la paternité se fonde sur la reconnaissance de l’enfant par le père, ce qui n’est pas le cas ici.
En d’autres termes, si, d’une femme enceinte, décède le petit ami, ou même le concubin, ou même le pacsé, l’enfant n’hérite pas du père.
Les exceptions à la reconnaissance de paternité, ad hoc, le furent pour les enfants de soldats morts à la guerre, et pour des victimes de la rupture d’un barrage. Le fait de vivre dangereusement (comme ce braqueur) n’a pas l’air de suffire…
Rien de spécial aux criminels, comme vous pouvez voir…
Et la réponse à la question posée semble être que, même avec un test Adn, l’enfant ne sera pas reconnu comme ayant comme père le braqueur tué.
En revanche, à la naissance, un autre homme peut le reconnaître comme son enfant.
Et si la mère a épousé une femme avant la naissance de l’enfant, cette femme est-elle aussi parent de l’enfant ?
Je m’y perds…
Je crois comprendre qu’elle n’est pas parent de l’enfant, mais qu’elle peut l’adopter : cet enfant a alors, deux parents, plus exactement, deux mères.
[Ces derniers paragraphes sous toutes réserves : juriste point ne suis].
Parenthèse (dite du coup de pied de l’âne) : non « État Civil » mais « état-civil » (trait d’union et minuscules, comme dans « état-major »); non « maline » (enfantin ou populaire) mais plutôt « maligne ».
(Quant à la question de savoir s’il faut mettre une majuscule au second des composants d’un nom composé comportant trait d’union quand le premier en comporte un, je ne crois pas : « Lieutenant-colonel tout de blanc vêtu, il allait au Grand État-major », et non « Lieutenant-Colonel tout de blanc vêtu, il allait au Grand État-Major ».
Les noms de lieux semblant faire exception : les « États-Unis » et non les « États-unis », et les « États-Unis mexicains ». Donc : « État-civil est un mot inconnu aux États-Unis »).
Contrairement à ce qu’écrit Buridan concernant la filiation d’un enfant de couple non marié, dont le père est décédé avant sa naissance sans avoir l’avoir reconnu par anticipation, petit rappel du code civil :
« En cas de décès prématuré d’un parent, avant d’avoir pu faire établir le lien de filiation, une action en constatation de la possession d’état peut être exercée. La possession d’état se prouve par la réunion de certains faits… »
Par exemple le fait que le père décédé considérait l’enfant à naître comme son enfant, ou que son enfant est reconnu comme son enfant dans la famille ou la société, etc.
@Alex paulista : »
Sauf que la criminalité [au Brésil] a été divisée par dix durant les dernières années ».
Par dix ?
En tout cas pas ce qui se mesure le mieux, le taux d’homicides…
@ Buridan | 21 septembre 2013 à 19:57
Et faux-cul, vous l’écrivez comment ?
@ Buridan
Oui, par dix j’y suis allé un peu fort. C’est le cas dans mon quartier et dans beaucoup de quartiers qui témoignent de l’émergence d’une classe moyenne et de la rénovation des centres-villes.
Mais il y a eu une inflexion depuis dix ans sur le nombre d’homicides. Il a enfin cessé d’augmenter et a tendance à diminuer:
http://oglobo.globo.com/pais/mapa-da-violencia-2013-brasil-mantem-taxa-de-204-homicidios-por-100-mil-habitantes-7755783
Dire que les politiques ne s’en soucient absolument pas est excessif. Ils s’en soucient localement, mais souvent le crime ne fait que se déplacer: il est lié au crack, or tant que la demande existera elle ira chercher l’offre.
Oursivi, vous n’avez pas compris mon propos. Par foule immonde, j’entends ceux qui n’ont rien à voir avec l’affaire et qui vocifèrent, appellent à d’autres morts, suggèrent l’extermination de groupes entiers, c’est ce qu’on lit dans les soutiens du bijoutier. J’ai pris grand soin de séparer de cette foule immonde ceux, dont le bijoutier, qui sont confrontés à la réalité d’une situation et qui réagissent, bien ou mal, selon l’urgence ou l’impulsion.
En n’opérant pas cette dichotomie, Philippe pèche par ce qu’il reproche à Libération.
Il reproche à Libé son dégoût facile à l’encontre d’une plèbe qui serait haineuse. Ce faisant, Philippe associe le bijoutier et ses soutiens comme si ces derniers avaient les mêmes excuses que celui-là. Mépriser la foule haineuse équivaudrait à mépriser le bijoutier. Non.
Rédigé par : Buridan | 21 septembre 2013 à 19:57
Avec vous, notre bon Nebout a trouvé son maître !
Lui, tenant du ni Dieu ni maître… êtes vache.
Rédigé par : Alex paulista | 21 septembre 2013 à 18:30
Ça, c’est clair, net et précis, bravo Alex !
AO
D’après un ancien commerçant dans un quartier chaud de Paris, les petites frappes se passent le mot dès qu’elles ont pu braquer un commerce et donc le commerçant doit s’attendre à « être de nouveau visité ».
Mais qu’est-ce qui a pu faire que toute une partie de l’opinion « bien-pensante » de France en soit arrivée à s’acharner contre le bijoutier de Nice, qui ne faisait que défendre son gagne-pain, alors qu’il y a plus d’un siècle personne n’aurait seulement songé à réprouver son geste?
« Qu’on suppose un voleur, dérobant dans le coffre-fort d’un négociant, les titres qui constituent la majeure partie de sa fortune… le mal sera irréparable, si le propriétaire ne parvient pas à blesser ou à tuer le voleur : il tire et tue ; n’en a-t-il pas le droit ? (…) aucun tribunal n’hésitera à déclarer que cet acte n’est pas imputable à son auteur, soit qu’il le considère comme justifié par la légitime défense, soit qu’on le considère plutôt comme imposé par une contrainte morale à laquelle l’agent n’a pu résister » (Précis de droit criminel, par R. Garraud, éditions L. Larose et Forcel, Paris, 1885 § 157).
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/l%C3%A9gitime-d%C3%A9fense-du-bijoutier-point-de-vue-dun-juriste.html
@Savonarole et aux anti-citations
Je suis d’accord, les citations sont inutiles. On ne va pas faire sa Taubira. Surtout que dans son cas, ce ne sont pas les poètes qu »il faudrait citer, mais des extraits du Code pénal.
Pendant ce temps en la bonne ville de Rodez hier soir, force est restée à la Loi…
Justice singulière.
http://www.youtube.com/watch?v=UsSTIr_F_Ww
Monsieur Valls venait jouer les préfets aux champs.
Je sens que malgré mon dos je vais jouer à la Sentinelle.
Avec mon petit strapontin en toile.
Parenthèse (dite du coup de pied de l’âne) : non « État Civil » mais « état-civil » (trait d’union et minuscules, comme dans « état-major »);
Rédigé par : Buridan | 21 septembre 2013 à 19:57
Les majuscules étaient là pour souligner le côté officiel. Sans être totalement correct, c’est une pratique habituelle comme dans l’image ci-dessous:
En revanche, je ne pense pas qu' »état-civil » (sic) soit un nom composé qui existe.
La parenthèse était bien nommée.
@Alex paulista
Vous écrivez qu’au Brésil « la criminalité a été divisée par dix ces dernières années. »
Quand je mets en doute cette affirmation, vous répondez : « Oui, par dix j’y suis allé un peu fort. […] il y a eu une inflexion depuis dix ans sur le nombre d’homicides. » Et vous me renvoyez à un site qui signale une baisse de 10% depuis le maximum de 2003 pour ce qui concerne les homicides par armes à feu (de 22,2 en 2003 à 20,4 en 2010) – pour ce qui est des homicides par tous moyens, la baisse est également de 10%, de 28,9 en 2003 à 26,2 en 2010 : http://riotimesonline.com/brazil-news/rio-politics/brazil-murder-rates-doubled-since-1980/#
Bref, une baisse de 10%, vous appelez ça une division par dix, et, quand on vous le fait remarquer, vous répondez que oui, vous y êtes allé un peu fort.
Personnellement, si j’avais transformé une baisse de 10% en une division par dix, et sur un sujet dont mon pseudonyme annonce que j’ai des raisons de le connaître mieux que mes interlocuteurs, il me semble que je reconnaîtrais ma faute, purement et simplement.
Et que si je répondais que oui, j’y suis allé un peu fort, j’aurais assez le sentiment, pour employer votre vocabulaire récent, de me comporter en faux-cul.
Chers amis, défenseurs de la langue française et de l’orthographe, la simple consultation d’un dictionnaire usuel vous eût appris qu’il faut écrire « état civil », sans trait d’union, contrairement à « état-major ». Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire.
@ Buridan
Dans mon quartier la chute de la criminalité a été spectaculaire.
De manière globale la ville de São Paulo est citée en exemple.
Lisez le lien wikipédia, au chapitre criminalité
http://pt.wikipedia.org/wiki/SC3%A3o_Paulo_%28cidade%29
Je le traduis brièvement:
Selon l’Étude Globale des Homicides de 2011, publiée par l’ONU, entre 2004 et 2009 le taux d’homicides est tombé de 20,8 à 10,8 assassinats pour 100 mille habitants. L’ONU a désigné São Paulo comme un exemple de comment les grandes villes peuvent diminuer la criminalité. Les indicateurs de criminalité, comme le nombre d’homicides, ont diminué constamment pendant 8 ans. Le nombre d’assassinats en 2007 était 63% inférieur à celui de 1999.
(…)
En 2008, São Paulo occupait la 493ème position dans la liste des villes les plus violentes du Brésil. D’entre les capitales d’État, elle était la quatrième moins violente, seulement dépassée en 2006 par Boa Vista, Palmas e Natal.
Entre les années 2000 et 2010, la ville de São Paulo a réduit de 78% le taux d’homicides. Selon les données de la « Carte de la Violence 2011 », publiée par l’Institut Sangari et par le Ministère de la Justice, São Paulo a le plus bas taux d’homicides pour 100 000 habitants d’entre toutes les capitales du Brésil.
Dans ces conditions, et étant donné que la ville de São Paulo est un tremplin pour les plus hautes charges au Brésil, il me semblait erroné de la part du commentateur initial de dire que l’immobilisme était de rigueur au Brésil.
Comme mon pseudo l’indique, je vis à São Paulo. À Bela Vista, un quartier qui était dangereux et qui est maintenant au même niveau que les meilleurs arrondissements de Paris.
@Alex paulista @moncreiffe
« état civil », donc, en effet.
M’échappe comment j’ai pu reprendre notre camarade sans vérifier à bonne source. Je crois que j’ai cru vérifier les deux choses (les majuscules, le trait d’union) et n’en ai vérifié qu’une.
La prochaine fois tournerai sept fois fois ma langue dans ma bouche.
Rédigé par Maitre Buridan le 22 septembre 2013 à 20:00
« …Je crois que j’ai cru… »
Croa… croa… c’est franchement cra-cra !
Mais qui l’eut cru ?!… lustucru !
Sinon, j’ai trouvé un exemple de justice plus expéditive sur cette vidéo tournée au Brésil :
http://www.liveleak.com/view?i=881_1381652279
Ça paraît un peu radical mais si on regarde bien il semble que le voleur pointe son arme vers le policier.
Et le voleur n’a pas été tué, juste blessé.
De fait, ces images ont reçu pas mal de « like » sur facebook. Il faut dire que les voleurs à moto sont pénibles.