La ficelle est un peu grosse.
Pour Frédéric Mitterrand, ce serait un "honneur" d'avoir été traité de "pédophile" par Marine Le Pen, dans le récent Mots croisés sur France 2. Et ce serait une "honte" pour Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste, puisque ce dernier s'est dit, lui aussi, choqué par ce ministre qu'il a qualifié de "consommateur". Où la honte, chez qui l'honneur ?
La ficelle est trop usée, qui consiste, au lieu de répliquer sur le fond, à jouer de l'indignation éthique et politique comme si on avait davantage légitimité que ses contradicteurs pour le faire. Difficile tout de même d'entraîner Benoît Hamon – qui n'a pas cédé d'un pouce (lefigaro.fr) - dans la même mêlée que Marine Le Pen alors que précisément le premier explique que cette affaire va faire "le lit" du Front national représenté par la seconde (nouvelobs.com, le JDD). Il est des répliques que l'honnêteté intellectuelle devrait interdire.
"La mauvaise vie", livre écrit par Frédéric Mitterrand et publié au mois de mars 2005 par Robert Laffont, raconte dans un chapitre les relations tarifées de l'auteur avec des "garçons", des "gosses" en Thaïlande. Beaucoup trop jeunes, à l'évidence. Il décrit l'excitation qui est la sienne devant cette misère offerte et forcément soumise, cet univers de sexe et d'argent auquel il s'abandonne tout en le trouvant "dégueulasse" et indigne. Il humilie en pleine conscience et s'en trouve bien. Le tourisme sexuel dénoncé en France et ayant été pratiqué là-bas, de la part d'un homme choisi il y a peu comme ministre de la République, cela ne gêne personne ? Je ne suis pas persuadé que sa sincérité – qui la lui a demandée ?- soit à elle seule suffisante pour qu'un grand livre en résulte.
La polémique née ces derniers jours, parce que le "tourisme sexuel" nous est devenu insupportable à cause de notre combat contre la pédophilie et toutes les formes d'exploitation de l'enfance en France et que Frédéric Mitterrand a été nommé ministre de la Culture, me semble tardive. J'ai lu "La mauvaise vie" et j'ai d'emblée perçu ce qu'il y avait de nauséeux à la fois dans le récit et dans l'accueil complaisant qui lui était fait. Les critiques littéraires littéralement énamourées – je pense notamment à celle de Jean-Paul Enthoven – qui ont célébré ce livre m'ont paru plus, dans leur excès, saluer le sulfureux que le talentueux, le transgressif que la qualité de l'écriture. Parfaite illustration de ce "copinage" culturel et médiatique qui sans cesse diffuse ses méfaits en égarant les esprits et en dénaturant les goûts. J'avais été étonné alors par l'absence de la moindre voix discordante comme s'il fallait – j'insiste sur l'obligation - porter aux nues Frédéric Mitterrand. Il y a des devoirs que le snobisme impose et qui apparemment peuvent durer.
Ces aveux sur sa vie intime et asiatique n'auraient pu décevoir que le lecteur et susciter moins d'enthousiasme chez le téléspectateur si soudain, par quelle étrange aberration, même comme second choix, on n'avait pas décidé de le faire entrer au gouvernement. De la France. Gouvernement nommé par le président de la République sur proposition du Premier ministre. Gouvernement qui nous représente, dont les ministres n'auraient aucune légitimité véritable, citoyenne, s'ils étaient par trop déconnectés du sentiment et des tendances populaires. La liberté de démarche et d'expression au sein d'une société, la liberté de comportement à l'étranger pour ce qui regarde ses orientations intimes n'ont rien à voir avec la rigueur et la dignité qui s'attachent nécessairement à l'honneur d'être ministre. Que celui-ci soit hétérosexuel ou homosexuel n'emporte pas la moindre conséquence dès lors que cet état demeure enclos dans la sphère privée et ne vient pas, fût-ce indirectement, affecter la validité d'une politique mise en oeuvre dans tel ou tel secteur. Peut-on soutenir que les abandons asiatiques de Frédéric Mitterrand ne sont pas de nature à affecter si peu que ce soit, proclamés et exposés avec tellement de fausse audace (l'audace, dans ce microcosme, aurait été de les taire), la lutte gouvernementale contre la pédophilie et l'administration de la Culture ? Ou bien faut-il considérer que la Culture, dont on vante les mérites pour mieux l'oublier dans sa quotidienneté, devrait être naturellement destinée à de surprenants responsables, comme si elle-même était condamnée à pactiser avec le saugrenu, le choquant et le trouble ? Je l'aime trop pour ne pas penser qu'elle a droit aussi à des personnalités publiquement irréprochables. Les citoyens, la société dans ses profondeurs comptent-ils donc si peu pour que jamais leur possible perception des choix politiques ne soit prise en considération ? La démocratie c'est précisément, ce devrait être la volonté de répudier la "chasse gardée" pour l'Etat et le tout venant pour le peuple. Celui-ci a le droit de s'émouvoir devant ce qui ne l'ennoblit pas.
Les gazettes, lors de la nomination de Frédéric Mitterrand, ont insinué que l'épouse du président de la République ( j'essaie de me souvenir mais je ne me rappelle pas avoir voté pour elle !) avait glissé à son époux le nom de Frédéric Mitterrand. Pourquoi pas ? Ce qui ne laisse pas de m'étonner, c'est que, ce livre et ce chapitre étant connus, ces pratiques affichées et publiées, on n'a pas songé un instant au hiatus probable et risqué entre la prestigieuse fonction et le comportement délétère. Dire qu'à une certaine époque une simple mise en examen faisait démissionner le ministre et l'image publique pourtant était infiniment moins altérée par cette présomption d'innocence qui demeurait que par les émois pour le moins discutables de Frédéric Mitterrand. Ce qui me stupéfie encore davantage, c'est l'acceptation d'un tel choix par deux personnalités qui, en dehors des disputes politiques, sont respectées pour leur bon sens (le Premier ministre refuse la rétribution de l'absentéisme, par exemple), leur souci du peuple et leur absence de parisianisme. Je n'ai jamais rencontré François Fillon alors qu'à deux reprises j'ai échangé avec Claude Guéant il y a quelques années. Je ne peux pas croire que l'un et l'autre, dans un registre évidemment différent, n'aient pas été troublés par cette affectation ministérielle créant plus de désordre que d'espoir. Ce qui me rassure en revanche sur la validité de mon point de vue, c'est qu'Henri Guaino vole au secours de Frédéric Mitterrand avec l'adjectif "indigne" accolé, il est vrai, à "assez" comme un remords. Piquant de voir ce qualificatif appliquer à ceux qui dénoncent ! Il y a des êtres dont on déplore le silence et d'autres dont la parole, à leur insu, sert la cause qu'ils pourfendent.
Je ne me fais aucune illusion. En dépit de Benoît Hamon, Marine Le Pen servira de repoussoir et Christine Boutin, qui désapprouve aussi, de prétexte. L'UMP, décidément méconnaissable et progressiste en diable, est venue en renfort du ministre. Cette controverse qui n'est pourtant pas dérisoire va s'éteindre, étouffée par cette philosophie ironique et compréhensive, marque de l'identité de notre temps, qui postule qu'il n'y a rien de grave, rien d'interdit et que le gouvernement de la France a le droit de mêler qui il veut en son sein puisque le Pouvoir peut tout. S'il fallait une preuve pour justifier ce pessimisme, il suffirait de voir à quel point les "grands" médias ont été discrets – sauf au journal de France 2 - sur cette affaire et comme le Net, une fois de plus, a été décisif. Marianne 2, notamment, a souligné cette grave carence et pallié les manques. Gérald Andrieu, en expliquant l'indulgence à l'égard de Frédéric Mitterrand par le fait qu'il est "un membre éminent de la caste des mondains parisiens", fait preuve d'une pertinence qu'on souhaiterait davantage partagée.
Frédéric Mitterrand, les critiques légitimes qui lui sont faites, le trouble autour de lui, la certitude que dans l'immense vivier intellectuel et politique français on aurait pu trouver sans aucune difficulté un ministre ordinaire (dans le bon sens du terme) mais qu'on a fui cette opportunité pour provoquer et faire "un coup", tout cela donne envie, et je ne suis sans doute pas le seul citoyen à la désirer, d'une tranquille et sereine banalité. De cette banalité qui manifeste qu'on a dominé l'obsession de surprendre et qu'on a vaincu le risque de la médiocrité. D'un ministre qu'on contredit peut-être mais qu'on ne récuse pas.
Frédéric Mitterrand évoque son "honneur" à bon compte. Il devrait trouver mieux. Car le Front national est vraiment usé à force d'avoir trop servi. Si son honneur de ministre, c'était tout simplement de partir ?
Publié en 2005 ????
Et il ne s’est trouvé personne pour le traîner en justice ?
Pas une association ? Pas une victime ? Pas un citoyen?
Je vous le dis franchement, les « faiseurs de polémique » sont lents á la détente.
Sur les faits :
Malgré ses grandes qualités, je pense qu’il devrait quitter le gouvernement. De son plein gré.
Il n’y a pas á tortiller.
Ce n’est pas Sarko qui va le livrer á la vindicte « populaire » (de Paris). Alors qu’il parte.
M. Hamon comme M. Peillon sont des haineux. Leurs discours ne me touchent plus.
Pour faire bref :
Je suis entièrement d’accord avec vous…
Partir… Certainement. Il aurait même été de bon ton que le Président ou le Premier ministre demandent discrètement (afin de sauver ce qui reste d’honneur) la démission de Frédéric Mitterrand.
Mais pour mettre qui ? On ne peut pas dire que ce ministère ait été gâté ces dernières années.
Monsieur l’Avocat général, le visage « progressiste en diable » de l’UMP m’avait échappé. Cette appréciation mise à part, je rejoins absolument les conclusions de votre billet. Je n’ai pas lu le livre incriminé, mais à ce jour, Frédéric Mitterrand ne dément rien de ses turpitudes. Les « moralistes » de la majorité nous expliquent fort obligeamment qu’il ne s’agit pas là d’actes pédophiles. Sans doute ont-ils une dilection pour les « rapports sexuels avec des mineurs » dont on ignore s’ils étaient volontaires et quel était leur âge. Il nous reste à espérer que les conséquences de cette nomination paillette seront tirées.
Les choix électoralistes de Nicolas Sarkozy sont devenus casse gueule, le cas Frédéric Mitterrand est l’exemple même de la volonté de séduire une caste parisienne et décadente qui virevolte autour de Carla Bruni, d’accroître un électorat homo dans Paris et sa petite couronne tout en fidélisant une clientèle de lectrices France Loisirs.
L’émission Mots Croisés est un moment d’histoire de la télévision: Marine Le Pen était entourée de personnalités politiques connues pour leur franc parler, mais ce soir là elles sont étrangement restées muettes, la palme revenant à Frédéric Levebvre le porte-parole de l’UMP. Yves Calvi a tenté maladroitement de dédouaner Frédéric Mitterrand, mais il a ramé devant l’argumentation de Marine Le Pen. Il était difficile de la contredire, depuis des années on nous assaille de reportages télévisés sur le tourisme sexuel répréhensible, où la moindre possession de photographies à caractère pédophile donne lieu à des poursuites.
L’interpellation de Roman Polanski a mis en exergue un travers bien français: une caste de privilégiés qui mêle impunité, strass, politique, sexe, argent et facilité d’accès aux médias. Frédéric Mitterrand assume sa mauvaise vie, Monsieur Tout le Monde pour le choix de cette mauvaise vie prendrait quinze ans.
Après la mobilisation du show-bizz autour de Polanski, qui est retombée, voici maintenant la mobilisation médiatique et journalistique autour de Mitterrand (Fogiel, Le Point, L’Express… etc.)
Frédéric Mitterrand pense que tout s’achète, ce n’est pas pour rien qu’il est dans le gouvernement Sarkozy.
Ce même Sarkozy qui disait dans un lapsus révélateur « L’homme n’est pas une marchandise comme les autres ».
Ce lapsus on en a très peu parlé, en revanche la terre entière a été au courant de la bravitude de Ségolène Royal…
Pour en revenir à Frédéric Mitterrand, j’avais entendu dire que dans son livre il se vantait de fréquenter de jeunes prostitués en Asie. Je me suis dit que peut-être il aurait des remords. C’est pour cela que je lui ai écrit pour lui demander un peu d’argent pour une association de Montpellier, Le Refuge, qui aide les jeunes homos virés et mis à la rue par des parents homophobes. L’hébergement de cette association évite à ces jeunes de ne pas sombrer dans la PROSTITUTION ou le suicide.
Aucune réponse, aucun don de la part de Frédéric Mitterrand…
Ca montre le personnage.
Cela fait beaucoup de choses à supporter en peu de temps : Polanski soutenu par Kouchner et Mitterrand, la cagnotte des lycéens, Mitterrand, en quelques jours, sans compter les interventions perpétuelles de l’insupportable Frédéric Lefèbvre. Quelque chose est en train de se fêler. La confiance peut-être ?
Sarkozy peut commettre des erreurs, c’est possible car l’exercice est difficile, mais là, il a commis des fautes, des fautes inutiles, des fautes contre la morale. En France, nous sommes nombreux à détester la gauche caviar et nous la retrouvons à droite, au pouvoir, intacte, infecte.
Je trouvais Carla Bruni charmante, je commence à me poser des questions : il est sûr que je ne voterai pas pour Nicolas Bruni-Sarkozy en 2012.
Les nations occidentales sont, aux yeux d’une bonne partie du reste du monde, des nations décadentes, débauchées, abusant de leur richesse pour satisfaire leurs plaisirs.
La nomination de l’auteur de « La mauvaise vie » au poste de ministre de la Culture de la République n’est pas de nature à modifier cette opinion.
Le soutien récent apporté par lui et beaucoup d’autres à Polanski, autre amateur de « mauvaise vie », non plus.
Si nous sommes vus comme décadents, débauchés, abusant de notre richesse, c’est que cette vision est conforme à ce que nous sommes.
Nous repentir de nos turpitudes passées, c’est bien, corriger nos turpitudes présentes, ce serait mieux.
M. Hamon a mille fois raison ne pas laisser le Front National occuper seul ce terrain.
@jpledun
Je pensais que ce genre de tourisme tombait sous le coup de la loi. Je n’ai jamais lu le livre de F.M et ne le lirai certainement jamais. J’apprends donc ces derniers temps les turpitudes exotiques de l’individu, aussi étonné que vous qu’aucune association toujours si prompte à mener des actions en justice n’ait rien fait, ni même qu’un magistrat ait été saisi de l’affaire à l’époque par un responsable politique.
@Florence
Je crois qu’en ce moment nous perdons un peu les pédales en France…
« L’UMP, décidément méconnaissable et progressiste en diable… »
Progressiste, le terme me paraît vraiment inapproprié.
Bravo M. Bilger, une fois de plus vous arrivez à exprimer parfaitement ce que moi-même je ressens et pense. Merci.
J’ai lu à sa sortie la « Mauvaise vie » de F. Mitterrand, attiré par le battage littéraire qui louait une grande écriture. J’ai été déçu par la forme littéraire : ça n’est pas honteux mais ça n’est pas Gide ou Alain-Fournier.
En revanche je n’ai pas retrouvé la complaisance que vous évoquez concernant ses aventures asiatiques : plutôt la description d’un dégoût de soi-même, d’une double vie sordide et infernale. Je n’y ai pas retrouvé la volonté marketing d’une audace provocatrice : il n’y a tout de même pas que cela dans ce livre. Je précise que je fuis comme la peste les récits crus et complaisants, ça me dégoûte ordinairement.
Pourquoi devrait-il démissionner ? Pour l’avoir fait ou pour l’avoir dit ? Ce qui vaut pour Cohn-Bendit serait-il interdit à Mitterrand ? J’ai relu votre billet « Un Mitterrand de trop ? » (car le travail d’un commentateur est de relire !) : vous ne prisez pas le bonhomme, vous êtes donc sur une ligne cohérente. Vous évoquiez déjà le livre. Incontestablement, F. Mitterrand n’est pas votre genre de beauté.
Ne confondons pas non plus stupre et progressisme. Caligula, Néron ou Sade ne passent pour des progressistes patentés. La luxure transcende les clivages ô combien.
Cher Monsieur Bilger,
Je vous lis souvent et plus je vous lis, plus les bras m’en tombent : je vous trouve absolument admirable. Tout est dans la mesure et pourtant les idées passent, et souvent avec force.
N’y-a-t-il plus que vous pour voir ce qui se passe ? Les rois sont nus, et depuis si longtemps ! La déconnexion des élites avec la base a-t-elle sans doute toujours existé, mais le plus frappant aujourd’hui, et vous le soulignez avec justesse, c’est cette incroyable assurance à l’assumer voire à la revendiquer.
Mais après avoir dénoncé ce qui vous/nous semble incompatible avec l’idée de la République, que faire ? Comment agir ? Comment faire valoir ses idées ailleurs que sur internet ?
Avons-nous encore les moyens de l’action ?
Ce gouvernement est un salmigondis répugnant.
En démocratie il est un lieu commun que de dire : « On a ce que l’on mérite » !
En partitocratie ce qui est notre cas depuis le changement de scrutin des sénatoriales, le coup est plus tordu.
“j’avais trouvé son livre “la Mauvaise Vie” courageux et talentueux ; il a fait un étonnant travail à la Villa Medicis ; il a de l’enthousiasme.“ (Nicolas Sarkozy – Le Nouvel Observateur juillet 2009 )
Clairement, Philippe, Nicolas Sarkozy a nommé Frédéric Mitterrand au Ministère de la Culture en n’ignorant rien du contenu de son livre.
Je dois avouer que j’ai du mal à me faire un point de vue définitif avec cette affaire « La mauvaise Vie ».
J’ai lu le livre de F. Mitterrand à sa parution. « La mauvaise Vie » est un récit autobiographique. Il nous faut quand même convenir que toute une partie de la littérature n’exprime jamais que la transgression.
Vous-même insistiez il y a quelque temps dans un billet sur les nécessaires ambiguïtés qui sont le lot de l’expression de soi.
Selon moi, l’inacceptable dans cette affaire F. Mitterrand est la position exprimée par le ministre de la Culture au sujet de l’arrestation en Suisse de Roman Polanski. En accord avec le Président de la République.
Au sujet de l’arrestation de RP, Frédéric Mitterrand devenu ministre aurait dû s’en tenir à la plus grande réserve.
Que FM le veuille ou non, l’existence de ce récit depuis sa publication est devenue partie intégrante et prenante de l’identité qu’il a choisi d’assumer publiquement à travers l’écriture de son livre.
Je pense profondément que Nicolas Sarkozy, autorisant avec bienveillance FM, l’encourageant implicitement à commenter l’arrestation de R. Polanski, missionnant B. Kouchner pour faire part officiellement à Hilary Clinton de son désir que R. Polanski jouisse d’un statut d’exception en sa qualité de cinéaste célèbre, et finissant par déléguer à la rescousse F. Lefebvre et D. Paillé a commis une très grave erreur.
Ce qui est incompréhensible est le fait que Frédéric Mitterrand – l’auteur pour toujours de « La mauvaise Vie » – n’ait pas songé une seconde que devenu ministre de la République, il devait s’interdire tout commentaire au sujet de cette arrestation.
Quant aux réponses que FM adresse à Marine Le Pen et à Benoît Hamon, je crains fort qu’elles ne soient teintées de la même inconséquence que celle qui l’a empêché d’opposer à Nicolas Sarkozy :
« Je n’ai pas à commenter l’arrestation de Roman Polanski »
Enfin, cette polémique illustre à l’envi l’abîme qui sépare le milieu médiatique, germanopratin et mondain inspirant désormais les choix du Président de la République copiés par son fidèle et siamois staff UMP, et le sens commun.
Bonjour
Concernant les ébats tarifés de F. Mitterrand en Asie, les faits sont connus de par ses propres écrits. Il y a donc matière à enquêter, n’est-ce pas ?
Le fonctionnaire français investi de l’autorité publique n’a-t-il pas le devoir de signaler au Parquet les faits pénalement répréhensibles ?
Mais même si cela arrivait et qu’une instruction pour pédophilie soit ouverte, ce qui est possible pour quelque chose arrivé hors de France, par un Parquet exceptionnellement (c’est l’occasion de le prouver) indépendant, notre ministre resterait présumé innocent. Peut-être a-t-il rêvé tout cela ? Peut-être que l’âge légal du tripotage et plus, est-il compatible là-bas avec les vacances d’un littéraire français ?
En attendant, et bien que quelque chose me gêne vraiment, notre ministre reste innocent !
Cordialement
Notre ministre de la culture actuel n’est certainement pas le premier ni hélas le dernier à faire du tourisme sexuel et à avoir des relations tarifées.
Il a commis deux erreurs : raconter ses « exploits » en les regrettant du reste et réagir trop vite à l’affaire Polanski.
Il a également deux défauts : il n’est ni André Gide ni Montherlant et il s’appelle Mitterrand.
Faut-il pour cela se passer de ses compétences ? Il ne fait pas l’apologie de la pédophilie comme Socrate ou d’autres.
Personnellement je ne l’aime pas mais je ne le jette pas aux chiens.
La seule question que je me pose depuis longtemps est de savoir si nous avons besoin d’un ministère de la culture.
Et je ne propose nullement de créer à la place un ministère des moeurs.
Cela me fait penser au fait que le scandale du sang contaminé a été révélé par… Minute…
Évidemment, ce que disait un journal d’extrême droite ne pouvait qu’être faux… Le scandale n’a commencé que lorsque L’Express a repris le dossier. Combien de personnes contaminées à cause de ce risible « cordon sanitaire » ?
Mille mercis, Monsieur l’Avocat général. Qu’il est rassurant de lire de tels écrits, dénués de toute ambiguïté.
Restent les actes. Que d’aucuns nomment pudiquement « affaires de moeurs ».
Nausées, révoltes – intérieures, car il faut les taire « sous peine » d’essuyer une volée de bois vert – et lassitude.
Septembre avait été glauque.
Octobre est, d’ores et déjà, obscène.
Rêve d’une sereine et tranquille banalité, faites-vous.
Puisse-t-il devenir réalité.
Oui Florence, mais pourquoi attendre ? Il serait peut-être bien de suivre l’exemple de l’Italie qui vient de supprimer l’immunité de Berlusconi, car il y a d’autres affaires bien plus graves qui mettent en cause l’honnêteté de l’Etat au travers de nos dirigeants.
Il paraît impossible que le gouvernement puisse, ayant désormais connaissance de l’apologie comme de l’aveu par l’intéressé de pratiques sexuelles condamnables et constituant des infractions pénales, relevant selon les termes de l’auteur de ‘commerce’ sexuel impliquant des ‘gosses qui n’en retirent que des miettes’, maintenir en fonction un ministre ayant agi délibérément en violation des lois nationales et internationales.
«La ficelle usée jusqu’à la corde…», je trouve étrange cette phrase, cher PB…
Transition
Qu’il parte? Mais où? Chez lui ou en prison? N’est-il pas une loi récente qui punit chez nous ce tourisme là? Cependant en apporter la preuve n’est pas chose aisée; un livre peut n’être que la narration d’une auto-fiction; c’est la mode littéraire depuis un certain temps … Je ne sais; je n’ai pas lu l’ouvrage et quand bien même je le lirai je n’en serais pas plus avancé que vous ou n’importe qui. Il n’a peut-être tout simplement qu’écrit des fantasmes à lui prégnants; ce qui n’est pas un crime … Pas plus qu’un autre, je ne sais de quoi il en retourne … Me fiant à votre lecture, «gosses» peut être tout à fait concevable dans la pensée d’un homme de cinquante ou soixante ans qui traite avec des éphèbes de dix-huit voire vingt ans, même dix-sept ou seize … Ce sont des «gosses» pour lui, il pourrait être leur grand-père … Nul crime à cet endroit. Enfin, je ne crois pas, j’espère … Pourquoi devrait-il démissionner? Parce qu’il a écrit ses frasques sexuelles, vraies ou imaginées? Ce serait verser dans cette sordide tyrannie qu’on voit poindre déjà en Europe, ainsi l’Italie … Berlusconi partouze avec des bimbos consentantes de seize, dix-sept, dix-huit ans et ce serait un crime, il devrait démissionner, rendre des compte, être jugé, sous le prétexte qu’il en a 73 et qu’il est le président du Conseil … C’est pourtant à quoi l’on assiste. C’est quoi ce cirque? Il convient si on est raisonnable de se méfier comme de la peste de tous ces petits Torquemada du sexe qui prolifèrent chez nous à une vitesse incroyable et voudraient imposer à tous leur morale étriquée sous les prétextes les plus insensés d’une éthique qui serait la seule, l’unique, la vraie, la leur. Leur opposer la plus dure résistance est un acte foncièrement républicain et de salubrité publique.
Frédéric Mitterrand n’a pas à démissionner parce qu’il a écrit un livre! Au nom de quoi lui enjoignez-vous ça? Qu’est cette accusation à peine déguisée que vous lui faites? d’où vient-elle? qu’est-ce qui la légitime? une liberté d’expression? la rédaction d’un ouvrage littéraire qui serait peut-être une fiction? On en trouverait d’autres en les gouvernements de la France qui n’ont rien écrit et qui, eux, seraient -auraient été- de réels et vastes profiteurs sexuels d’enfants ici et ailleurs en le monde … Je trouve que vous allez un peu vite moins dans votre exposé terriblement judiciaire que dans sa conclusion … «Il ressort que …» … Non il ne ressort rien! Si donc c’est ainsi, votre Parquet parisien n’avait qu’à ouvrir une information à la sortie du livre; il est une loi française qui réprime ces actes commis par des Français même à l’étranger … Que ne l’a-t-il fait?! Et aujourd’hui, cinq années plus tard, parce que Marine le Pen lève ce qui n’est plus un lièvre pour tous, vous compris, depuis ce temps …
De la prudence, de la sérénité … Ou il y a crime caractérisé et il fallait l’inculper, il faut l’inculper, vous av(i)ez l’obligation de l’inculper; ou il n’y a qu’un livre et dans ce cas l’on se tait si l’on ne veut point en faire une critique littéraire. Quand je vous lis aujourd’hui, je songe à tout ce que certains procureurs ont fait subir à Sade sous les mêmes si légers et hasardeux attendus ou peu s’en faut … On croit rêver et on a envie de prendre les armes tant c’est injustement menaçant et effrayant.
Aïssa
@Bonjour M. Bilger,
J’attendais bien ce billet, je le pressentais depuis lundi, et pour tout dire il est bien plus pondéré que ce que j’imaginais.
Qu’il n’y ait aucun doute sur la teneur de mes propos, je n’approuve en rien le tourisme sexuel et l’exploitation de la misère par des occidentaux en mal de sensations.
Toutefois, comme vous le rappelez, le livre qui fait polémique a été écrit il y a quatre ans, il fut alors encensé par la critique et largement médiatisé. Personne, je dis bien personne, ne s’est alors publiquement indigné de son contenu, tout au contraire. On a salué le courage et l’audace de l’auteur mais aucune accusation de « pédophilie » ne s’est élevée.
Rien par ailleurs dans le contenu du chapitre aujourd’hui mis en cause ne permet d’affirmer que Frédéric Mitterrand ait eu des relations tarifées avec des mineurs, et encore moins avec des enfants. Je ne suis certes pas son avocat et il ne me revient pas d’assurer sa défense, mais si certaines phrases, sorties de leur contexte (comme l’a fait Mme Le Pen), sont certes ambiguës, il faut être prudent sur l’interprétation hâtive que l’on pourrait en avoir.
Comme vous, je constate que Frédéric Mitterrand est maladroit et ne parvient pas à se défendre des accusations qui pèsent sur lui. J’attendais de sa part des explications sur le fond, des éclaircissements, le mépris ne suffira pas.
Il est dommage qu’il n’ait pas réagi à la manière de Daniel Cohn-Bendit face à François Bayrou qui l’accusait d’avoir écrit des propos complaisants sur la pédophilie. Ce type d’attaque n’avait d’ailleurs pas porté chance à Bayrou qualifié alors de « minable », j’aimerais qu’il en aille de même pour Marine Le Pen et pour Benoît Hamon. Encore faut-il que Frédéric Mitterrand devienne plus virulent et sans doute plus convaincant pour se défendre.
Je ne serai pas de ceux qui réclament sa tête, et une fois n’est pas coutume, je salue les réactions des représentants de l’UMP, de Frédéric Lefebvre et d’Henri Guaino.
Aucun autre commentateur ne l’ayant relevé, j’attire votre attention sur la contribution « remarquable » du site l’express.fr à ce débat, avec la publication de l’article, sobrement titré: « La fachosphère accuse Frédéric Mitterrand de pédophilie ». Suivent les considérations de l’auteur, Tefy Andriamanana, sur la rumeur véhiculée par des sites qu’il déclare apparentés à l’extrême droite.
L’honnêteté de cet article, qui tend à faire passer tout contradicteur de Frédéric Mitterrand pour un « facho », est à souligner.
Dans ma vie professionnelle, j’ai eu plusieurs fois à subir de véritables batteries de vérifications : visites médicales avec analyses de toxicomanie, extraits de casier judiciaire, enquêtes de moralité menées par les RG, etc.
Il est intéressant de constater qu’au plus haut sommet de l’Etat, personne ne semble appliquer les contrôles que les « petites mains », elles, doivent pourtant subir…
Pour la défense de Frédéric Mitterrand par… Eric Zemmour !
(http://www.dailymotion.com/relevance/search/zemmour/video/x4oqpb_zemmour-face-a-frederic-mitterrand_news)
J’ai lu le livre de Frédéric Mitterrand lors de sa sortie et n’y ai vu aucune apologie de la prostitution et de la pédophilie, mais le récit douloureux d’un homme blessé par la vie. Pour tout dire, je trouve cet acharnement soudain contre Frédéric Mitterrand particulièrement lâche et répugnant. Cela ne m’étonne pas du Front National. Les leçons de morale de gens qui s’amusent d’un « Durafour crématoire » ne m’intéressent pas. Mais venant des socialistes, c’est vraiment la petitesse au plus bas niveau de l’échelle.
Ludovic,
Je vous ai répondu sur la taxe carbone dans le post précédent ; je voulais vous le préciser au cas où vous ne l’auriez pas vu sous le flot des nouveaux commentaires.
Nous sommes quand même au moins quatre ici, Jean-Dominique, Laurent, Ludovic et moi-même à avoir lu le livre de Frédéric Mitterrand à sa parution, et à ne pas y avoir lu une apologie du tourisme sexuel, ni celle de la pédophilie.
Autant la position des nos ministres de la République au sujet de l’arrestation de R. Polanski sont pour moi un vrai gros souci qui disent long et beaucoup sur le rapport malsain qu’entretient le Pouvoir et ses représentants de premier plan avec l’équité, le droit et la justice, autant je pense qu’il faut raison garder dans les incriminations portées contre FM en raison de ce livre.
@ Ludovic
Je veux juste vous dire que si le milieu médiatique a effectivement beaucoup soutenu le livre de FM, me concernant et dans le cadre de ma profession, bibliothécaire, à tort ou à raison, l’acquisition de ce livre a été débattue dans notre bibliothèque.
Je l’ai lu et j’ai moi-même défendu l’achat de ce livre. Je garde de la lecture de ce livre le souvenir d’un récit douloureux et sincère.
Intuition
Frédéric Mitterrand va parler ce soir. Il sera sincère, bouleversant, il ne sait pas mentir. Sarkozy le soutiendra demain. Les homosexuels apeurés seront soulagés.
Les haineux FN et PS et UMP, il y en a, vont morfler.
Et je serai HEU-REUX, la majorité sarkoziste sera nettoyée de tous les haineux à la Saint Just et deviendra attirante pour un grand nombre de français de gauche ou verts qui auront la révélation que Sarkozy aime les gens tout en prônant la fermeté, l’autorité.
Il va vraiment se passer quelque chose ce soir sur TF1 et demain. Un heureux accouchement.
signé bernard, le petit b
pas Bernard
@Laurent Dingli,
Merci de votre rappel, je ne serais sans doute pas retourné sur le précédent billet.
Nous ne serons sans doute jamais d’accord sur le bien-fondé de la taxe carbone, nous le sommes en revanche sur Frédéric Mitterrand.
Il semble d’après ce que j’ai pu lire des précédents commentaires que nous ne sommes que cinq à avoir lu le livre lors de sa sortie : Philippe Bilger, J.D.Reffait, Véronique Raffeneau, vous et moi. En dehors de notre hôte, dont je comprends l’opinion sans la partager, aucun de nous n’a été choqué ou indigné par le récit de Frédéric Mitterrand.
Je constate que ceux qui sont les plus virulents n’ont pas pris la peine de le lire, ce qui ne les empêche pas de vociférer.
Pourquoi personne ne traite Mitterrand de pédéraste ?
Je suppose qu’il n’est pas d’usage pour les homosexuels de « se payer » de jeunes garçons !!!
J’ai la nausée lorsqu’il est question de pédophilie, tourisme sexuel etc… mais pourquoi cette affaire sort maintenant ? Et les associations qui, habituellement, sautent sur tout ce qui bouge, pourquoi n’ont-elles rien fait lorsque le livre de FM est paru en… 2005 ????
J’avoue ne rien comprendre… Ce qui n’était pas répréhensible voilà plus de 4 ans le serait aujourd’hui alors ???
@ Bernard,
Je crois en effet qu’on est en train de perdre les pédales en haut.
Nous sommes en pleine crise économique majeure. Des centaines de milliers de personnes perdent leur emploi en France, d’autres voient leurs revenus s’amoindrir dangereusement. Les jeunes, même bien diplômés, ne trouvent pas d’emploi. Personne ne sait combien de temps cette crise mondiale va durer ni dans quel état la France va s’en relever au vu des déficits vertigineux atteints cette année.
La situation est grave, les Français font face avec un certain courage et il me semble qu’ils n’ont pas besoin de supporter les frasques sexuelles de personnages au pouvoir qui sont bien loin des réalités des Français. Un peu de tenue et un peu d’humilité, s’il vous plaît, Mesdames et Messieurs.
Que Monsieur Mitterrand se retire, il n’en mourra pas (combien de gens perdent leur boulot par les temps qui courent ?) et que le gouvernement s’occupe de la France et de ses habitants. De toutes les façons, FM n’est pas fait pour le poste. Il commet boulette sur boulette, la première ayant été d’annoncer lui-même sa nomination.
J’en profite pour ajouter que Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l’EPAD à la place de Patrick Devedjian, 65 ans, cela a quelque chose de terriblement dérangeant.
Nicolas Sarkozy devrait arrêter d’empêcher l’opposition de se reconstruire. C’est malsain pour notre pays.
Un remaniement d’importance me semble inévitable.
Il faut quand même appeler un chat un chat, un type qui s’envoie un gamin ou une gamine mineurs est un pédophile (terme que je ne confonds pas avec homosexuel) ; que l’acte ait eu lieu en France, en Thaïlande ou en Terre Adélie, maintenant ou il y a 30 ans. Il n’y a rien à excuser chez Frédéric Mitterrand à moins qu’on ne se reconnaisse dans ses aveux et qu’à travers une condamnation au moins morale on fasse sa propre critique.
« C’est ainsi que la conscience fait de nous des lâches » Shakespeare Hamlet
@Mike,
Excusez-moi je vous ai omis dans ma liste des commentateurs ayant lu « La mauvaise vie ».
Encore une fois, on sent clairement une différence d’approche chez les commentateurs entre ceux qui savent de quoi ils parlent pour avoir au moins eu la curiosité de lire un livre et ceux qui se contentent de rapporter ce que d’autres en disent.
Ce qui me fait vomir c’est à la fois ce qu’il a fait en Asie et les amalgames que cela entraîne entre homosexualité et pédophilie. Amalgame que l’on peut lire dans certains commentaires écoeurants.
Doit-on juger l’hétérosexualité à travers les exemples de DUTROUX, GUY GEORGE, FOURNIRET, HITLER ou STALINE ?
« Cette controverse qui n’est pourtant pas dérisoire va s’éteindre, étouffée par cette philosophie ironique et compréhensive, marque de l’identité de notre temps, qui postule qu’il n’y a rien de grave, rien d’interdit et que le gouvernement de la France a le droit de mêler qui il veut en son sein puisque le Pouvoir peut tout. »
C’est ça le hic en effet, ce Pouvoir érigé en absolu de la vertu et dont ont jouit des paysans parvenus comme Staline ou Pol Pot mais que l’Empereur de Chine, contraint par les rites, ou encore Louis XIV soucieux d’accomplir ce « métier de roi » qui se devait d’obéir aux lois divines, à la morale et de régner avec prioritairement en vue l’intérêt général, n’avaient pas, de faire absolument n’importe quoi.
« J’en profite pour ajouter que Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l’EPAD »
Oui, Florence, voir tel brushing fils à papa déclarer « je vais prendre mes responsabilités », c’est terrifiant.
Pour moi prendre ses responsabilités signifie pour un chirurgien accepter de tenter une opération délicate parce qu’il n’y a qu’à lui que l’on veut la confier, idem pour un pilote, un plongeur, un cascadeur (quoique là on glisse déjà dans le futile), un cosmonaute qui fait une sortie hors navette alors que quelque élément semble mettre la fiabilité du tout à mal.
Pas un petit trou du c.. que des pleutres promeuvent pour faire plaisir au puissant (dixit Carla) papa…
Il y eut une scène incroyable que les journaux télévisés ont tue là où le réalisateur du direct l’avait saisie dans sa cruelle immédiateté. Je ne l’ai pas enregistrée mais avais fait une copie d’écran, il faudra que je le mette sur un site. (ou en retrouve la totalité à l’Ina, suis sûr qu’elle ressortira un jour). Scène donc, de l’intronisation présidentielle à l’Elysée, où un NS au sommet de sa forme manipulatrice essuie une larme – probablement – imaginaire au coin de l’oeil de sa femme d’alors sous le regard excité autant que médusé d’un des deux fils. Cécilia s’agaça du geste en un regard aussitôt des plus noirs. Déjà même si cette larme avait existé il eut été bien malséant de la désigner de ce geste ostentatoire, mais vu le peu d’émotion que cette femme semblait avoir ressentie quant à cette victoire, elle qui en croire la presse ne vota même pas, elle irrémédiablement sur le départ, que penser alors de l’invention d’une larme factice et du regard du fils qui semble se dire « c’est pas vrai, il ne va pas oser … si ! oh, trop fort le pater, gonflé à donf, trop bon comment il te les mène tous là où veut les mener ».
Tout cela est pure spéculation, bien évidemment.
Je ne lis pas dans ses pensées, il faudrait d’abord que je les localise et mon microscope est en panne.
Désormais la dynastie mène donc les Bas de Seine (avec un S et un e pas un L et un a).
Je reviendrai sur le bouquin de Neuneu (il y eut bien Tonton) quand en aurai lu assez, faut que je le trouve sans l’acheter, pas fol, et vive les bibliothèques.
Cela écrit et promis, il faudrait peut-être connaître l’âge de ses prestataires, passé 18 ans, cela reste entre adultes consentants et ne regarde qu’eux.
AO
Merci Dany !
Exactement ce que je pense !
Bis bald in Frankfurt, auf ein Bier !
(A bientôt á Frankfurt pour une biére)
Le système médiatique tourne à plein régime et tout le monde s’en donne à cœur joie… Il y a tout de même une atmosphère malsaine dans cette forme d’abattage médiatique.
Invoquer une fois encore la décadence de notre société ? L’Histoire permet de faire un rapprochement avec la Régence. Ce XVIIIème, qui nous a donné le pire mais aussi les Lumières, semble en effet l’un des moments où les comportements de l’élite se sont tellement éloignés de ceux du peuple qu’on en a abouti à l’exclusion de la noblesse d’Ancien Régime… N’en sommes-nous pas rendu à un point équivalent ?
Gide a été évoqué, dont on dit que F.M. ne « tient pas la comparaison ». De fait, l’intelligentsia, singulièrement la parisienne, s’est toujours absoute de toutes ses perversions. L’attitude à la sortie du livre de F.M. le montre : rien n’a vraiment changé, bien que l’eau de la Seine ait coulé sous les ponts…
On peut ne pas apprécier Marine Le Pen, on peut l’exécrer. Cela n’en change rien quant au « réquisitoire » qu’elle a dressé sur la complaisance d’une certaine société dès lors que sont évoquées ses turpitudes qu’on ne saurait admettre du bas-peuple. L’attitude constante de mansuétude vis-à-vis de Roman Polanski le montre à l’évidence.
L’Honneur : qui dans cette société-là peut-il légitimement s’en prévaloir ? On est passé de la rigueur à l’élasticité de son acception. Toute référence aux valeurs « du passé » est nécessairement ringarde.
C’est donc bien à toute la société de s’interroger sur les valeurs qui fondent son « contrat social » et qui doivent constituer un corpus intangible s’imposant à tous sans exception et cesser avec un relativisme qui conduit certains au lynchage et d’autres à l’absolution au gré des fluctuations de la publicité médiatique donnée à telle ou telle affaire !
Lu la polémique au niveau des politiques, telle que transcrite-résumée par la presse.
Chapeau bas à NS pour avoir brouillé les pistes et fait sauter tous les clivages, cela tire dans tous les sens, à hue (pauvre Robert) et à dia, l’adage du diviser pour mieux régner n’aura jamais trouvé si beau maître.
AO
@bernard, le petit b
Vous faites bien de préciser qu’il y a deux pseudos bernard et Bernard, j’avoue que je n’y comprenais plus rien.
Puissiez-vous avoir raison, mais je redoute que la polémique ne cesse demain.
Je ne vous promets pas de devenir sarkozyste, j’ai un peu de mal, mais j’avoue que ce soir je me sens plus proche de l’UMP que des socialistes.
La promptitude des Hamon, Montebourg, Bloche et autre Huchon à suivre la politique de caniveau du Front National me dégoûte et je ne leur accorderai plus mon vote.
Tiens je viens de lire que Me Kiejman demande la démission de Hamon dont « les paroles ignorantes et populistes méritent d’être sanctionnées par le retrait des fonctions qu’il usurpe dès lors qu’il singe les attaques du Front national ».
Me Kiejman: Hamon doit démissionner
AFP
08/10/2009 | Mise à jour : 16:57
Merci Me Kiejman ! exactement ce que je pense !
Pouvons-nous rappeler que Nicolas Sarkozy a congédié, avec tapage, l’ancien directeur de France Culture qui avait posé pour un calendrier particulier ? Deux poids, deux mesures…
Votre billet exprime clairement ce que je ressens intuitivement.
Pourquoi défendre Guéant et Courage Fuyons ?
Personne n’a voté pour eux non plus.
C’est en conscience qu’ils ont eux aussi tenté de manipuler l’opinion.
Etes-vous un simple UMP chiraquien revanchiste ?
Kiejman plaide pour la position du démissionnaire. L’habit ne fait pas le moine.
AO
Bonjour,
« Cette controverse qui n’est pourtant pas dérisoire va s’éteindre, étouffée par cette philosophie ironique et compréhensive »…
Oui, dénoncer ou ne pas dénoncer ne change rien à la finalité de l’événement… Mais je rejoins Ludovic… J’ai entendu Monsieur Moscovici hier soir sur LCP, et pour faire le parallèle avec F. Bayrou, M. Moscovici a prétendu que celui-ci avait mal agi envers D. Cohn-Bendit, qu’il avait manqué de tact. Comme s’il y avait mille et une manières de dénoncer la pédophilie !
Alors, pourquoi tant de zèle ? D’autant que la dénonciation vient de la fille d’un être répugnant que jamais elle ne s’est aventurée à dénoncer pour ses comportements, ses dires et ses crimes tout aussi abjects…
Mais ce qui me tracasse davantage c’est de voir successivement des hommes politiques se transformer en romanciers, écrivains, alors que ce n’est ni leur rôle ni leur métier…
Comme si les citoyens avaient besoin de connaître leurs fantasmes ! N’avons-nous pas la presse « people » pour ça ?
Bref, pour revenir à M Moscovici, il évitait d’en dire trop par souci d’ouvrir la boîte de Pandore…
Mais m’est d’avis que c’est plutôt le couvercle que nos décomplexés ne parviennent pas à retrouver pour la refermer !
Merci à Jean-Dominique Reffait et à Véronique Raffeneau pour leurs commentaires lucides. Je n’ai eu « l’honneur » de lire « La mauvaise vie » mais une question me taraude : pourquoi cette réaction politique et médiatique maintenant ? Doit-on rechercher dans les écrits et actes passés de tous nos hommes politiques (ceux qui se sont exprimés) l’immoral ? Et les pourchasser pour cela ? Allons, ne soyons pas bégueules… Doit-on exiger de tous une conduite irréprochable depuis leur plus tendre enfance ? J’ai perdu mon idéalisme depuis longtemps. FM a eu le courage, comme d’autres, de l’écrire. Il n’aurait peut-être pas dû le faire dans un pays comme le nôtre… Et qu’on ne vienne pas me dire, comme je viens de l’entendre dans c à dire, que la vie des homos, en France, est toute rose depuis que le PACS existe ! Qu’une vie construite dans la marge est une exception !
Certes, cela n’est pas joli, une vie d’homosexuel mondain mais que de bruit et d’indignation puritaine, voire hypocrite, pour pas grand-chose au regard de ce qu’il se passe dans la réalité, sur tous les plans (rappelons que FM n’a fait qu’écrire il y a 5 ans) !
Bravo Aïssa et Ludovic ! (je n’avais pas eu le temps de vous lire… Pressé de m’exprimer « à chaud »)
Cher AO,
Foin de polémique stérile. Mais il convient de lever certains doutes sur mon commentaire, puisqu’il ressort que je tire à hue.
1 – Je considère que le « lièvre » levé par Marine Le Pen, s’il est moins que glorieux dans la méthode, pointe à juste raison un vrai défaut de notre système qui, sous des prétextes artistiques ou littéraires, tolère des comportements à certains alors qu’il en poursuit d’autres qui ne bénéficient pas de l’excuse du prestige artistique. L’Egalité républicaine est ici bafouée.
2 – Je n’apprécie guère la curée contre F.M. dont le livre était à mon sens une sorte de « confession publique » d’errements qu’il semblait regretter. De là à l’accuser de pédophilie, il y a un fossé que je ne saurais franchir, ce que certains se sont permis de faire un peu rapidement.
Il n’en reste pas moins que ces errements, dans la mesure où il ne sont pas juridiquement condamnables si les relations, mêmes contre rémunération, concernaient des adultes consentants, est pour le moins moralement contestable. Comme l’a écrit Philippe Bilger, elles eussent dû rester privées. Dès lors qu’elles sont publiques, que certaines confessions reviennent en boomerang à son auteur au gré des circonstances politiques, comment s’en étonner dans notre système où le but est plus la destruction du concurrent (plutôt que l’adversaire) que le combat des idées.
3 – Quant à l’honneur, l’intéressé y a fait allusion à maintes reprises. Chacun me semble-t-il a sa conception de l’honneur. En l’espèce, il ne me paraît pas devoir être invoqué au titre de sa défense. Et, sur ce point, je rejoindrais l’opinion formulée par Philippe Bilger, ne serait-ce que pour ne pas éclabousser inutilement une fonction éminente de ministre, voire pour mieux organiser sa propre défense. Mais cela est avant tout affaire de conscience.
@Bruno
« Pourquoi personne ne traite Mitterrand de pédéraste ? »
Pourquoi personne ne vous traite d’abruti ? Ce n’est pourtant pas faux.
Il est inadmissible qu’un homme d’Etat mente effrontément pour protéger sa mauvaise vie. Car enfin, il suffit d’être allé une seule fois en Thaïlande, pour observer l’extrême jeunesse des filles et des garçons qui arpentent les rues illuminées de Pattaya. Les garçons sont en jean slim et Marcel transparent, s’ils continuent de se prostituer après l’âge de vingt ans, c’est qu’ils ont fait usage scrupuleusement et systématiquement de préservatifs, autrement ils sont décédés du sida. La génération de Frédéric Mitterrand n’utilise pas de préservatifs, elle est immortelle et déteste internet ce diable qui propage l’information librement.
PS: il y a quelques années je l’avais entendu parler de ses enfants adoptifs marocains, il avait alors avoué que ces deux garçons lui signifiaient son rapport à l’argent et le pouvoir que sa richesse lui procurait. Une étrangeté abjecte restée dans les annales journalistes comme anecdotique alors qu’il s’agissait de la confession d’un prédateur pédéraste installé à l’époque dans les plus hautes fonctions de France Télévision.
Excellent texte à la virgule près ! Merci de cette « modération » qui nous place au coeur d’une vérité que les médias ne savent plus dire (Je lis, il y a quelques minutes, le texte de l’AFP concernant Mitterrand à TF1. Terrifiant de désinformation et de montage pour défendre le ministre… Qui pourra demain croire à ce que dit l’AFP ?)
Benoît Hamon, à la différence de Marine Le Pen, n’a pas parlé de pédophilie, il s’est seulement insurgé contre le tourisme sexuel.
Et je ne lui ferai pas le reproche d’avoir parlé, ça non, mais de l’avoir fait bien tard, et d’être quasi le seul de son parti à l’avoir fait : il fallait réagir quand notre émotif de ministre a donné dans l’émotion sélective en trouvant abominable ce qui arrivait à son Popol, n’ayant pour sa victime que ce mot : « une affaire qui n’a pas de sens » !
Frédéric MITTERRAND, the « Carla Bruni’s baby » a raté une bonne occasion de ne pas tremper sa plume et coucher sur le papier ses jeunes éphèbes thaïlandais.
Le génial Polanski, ayant appris à ses dépens que la Suisse n’était pas toujours neutre, lequel défendu spontanément par le diablotin, a tout de même esquivé la justice américaine durant trente-trois ans qui n’ont pas été pour lui seulement une traversée du désert ; belle performance qui n’est pas à la portée de tout un chacun.
Sans l’appliquer précisément à la personne de Roman Polanski dont j’apprécie toujours le talent, l’on peut être un artiste génial et un humain détestable sur bien des points, exemple : L.F CELINE.
Si, lorsque l’on en a le talent, la publication d’écrits autobiographiques peut avoir un effet libérateur au sens psychanalytique, il peut s’avérer sage pour une personne qui pense quand il se rase à une possible carrière publique voire politique, de cantonner son espace thérapeutique au cabinet clos et feutré d’un bon praticien. Le désagrément est que cela ne rétribue que le thérapeute, mais l’avantage incontestable en est la discrétion.
Bertrand Delanoë dénonçant une offensive populiste en l’attaque de F.M commente son livre : « c’est le récit d’une détresse, celle d’un homme qui évoque ses déchirures intimes, son mal être, la difficulté qu’il éprouve à assumer son identité. A vivre, tout simplement. Il trouve des mots poignants pour dire la culpabilité de toujours, la honte. Loin de faire l’apologie du tourisme sexuel, il décrit au contraire l’impasse que représente toute relation tarifée, jetant un regard implacable sur son propre cheminement. C’est son histoire, et elle est bouleversante », ajoute Bertrand Delanoë. Il appelle chacun à lire, ou relire, « cet ouvrage avant de clouer son auteur au pilori, s’engouffrant ainsi – volontairement ou non – dans la manipulation orchestrée par le Front national ».
Quelle belle solidarité entre potes : Frédéric se portant au secours de Roman puis secouru lui-même par Bertrand, Dany et tous ceux qui aiment la jeunesse et la liberté ! Tous unis contre la bête immonde qui veut croquer la terre et les petits nenfants…
Quant à Nicolas Sarkozy, à la prochaine suggestion que son éminence à la voix grise lui glissera au creux de l’oreille, il fera un bon choix en la renvoyant à sa sono.
Au beau milieu de ce Bal des Vampires, une sensation étrange grandit en moi proche de la Répulsion.
20/20 pour votre billet, M.BILGER, si on parlait Justice au Singulier ?
Cher Philippe,
L’expression de l’érotisme devrait être censurée d’après vous ?
Cela n’est pas mon avis.
Un récit est un mélange de projections, de fictions, de fantasmes dans lequel parfois circule un message que notre société n’est pas apte à entendre.
Un homme qui désire des hommes, une femme qui désire des femmes, cela serait encore tabou. C’est l’expression d’une sincérité tout simplement. Tous les humains sont réceptifs à la sensualité qui les entoure, enfin presque. Dans l’écriture du roman, il y a une tentative de séduction du lecteur, un partage. Ce n’est que lorsque cette étape est réussie que le conseil, le message peut passer. Oui, le tourisme sexuel existe. En parler, c’est le combattre. Oui le tourisme sexuel existe aussi en France. Je ne parle pas de la prostitution étudiante qui est croissante, mais de l’achat de partenaire sexuel qui se banalise.
Parler de sexualité c’est sain.
françoise et karell Semtob
Merci pour ce billet, le plus approprié de tout ce que j’ai lu.
Cela dit, PB, citer comme exemplaire de bon sens F Fillon, quelle douce plaisanterie !
Lui qui nous expliquait dès l’automne 2007 que l’Etat (qu’il gérait avec la majorité chiraquienne puis sarkozienne depuis le printemps 2002 !!!*) était « en faillite » et semblait, réjoui en bon père fouettard involontairement drôle qu’il sera toujours, en faire la défense de ses bilans, constations et objectifs, en particulier de réduction des déficits, là où ils n’ont jamais été autant creusés que par les gouvernements auxquels il a prêté sa sinistre présence, celle qui ferait passer Juppé – déjà d’une autre carrure intellectuelle – pour un clone de Michel Colucci, bref, l’entendre nous sermonner comme des petits cancres malpropres, quelle ‘poilade’ !
AO
*Sont des coups de pieds au c.. qui se perdent.
@PMB
On ne parle plus de pédophilie pour décrire ce genre d’aventure à l’étranger… La mode est depuis longtemps aux euphémismes. Et puis tourisme sexuel, pour les « mal comprenants » (autre euphémisme), ça peut avoir une connotation intellectuelle, sociologique, anthropologique, psychanalytique, le côté intellectuel du bobo qui se serait intoxiqué à lire Montherlant, Gide, Wilde, Roger Peyrefitte, est très bien pour y puiser des excuses dues à une intox, ce qui est plus excusable pour un ministre de ladite culture que d’être perçu comme le satyre à l’imper qui fait la sortie des écoles avec des bonbons dans les poches.
Dans l’absolu je ne pense pas que cette affaire aille très loin. Cohn Bendit ne s’était-il pas vanté lui aussi de s’être livré sur des gamins à des saloperies… Deux ou trois blablas pour se justifier et hop, c’est oublié.
PS – Pour qu’il n’y ait pas de confusion de Bernard-bernard, j’ai un peu modifié « Mon » Bernard… j’ai un côté narcissique.
@eppidor63 | 08 octobre 2009 à 21:07
« pourquoi cette réaction politique et médiatique maintenant ? »
Parce que Affaire Polanski, laquelle lui a donné l’occasion d’attirer les feux médiatiques sur sa personne dans un contexte qui ne lui était pas favorable et qui a réactivé, manifestement, la polémique autour l’ouvrage qualifié par NS en personne et en son temps, de ‘courageux’.
Maintenant, à l’occasion de son allocution – bien préparée avec Claude Géant et son illustre patron soi-même, le président-avocat dont on peut supposer qu’il a tout de même bien dû ‘confesser son client’ avant de l’assumer-, au 20h d’hier et reprise ce matin par d’autres journaux télévisés, il a précisé qu’il n’a jamais eu affaire qu’à des majeurs consentants.
@Florence | 08 octobre 2009 à 16:24
« J’en profite pour ajouter que Jean Sarkozy, 23 ans, à la tête de l’EPAD à la place de Patrick Devedjian, 65 ans, cela a quelque chose de terriblement dérangeant. »
Comme ce dernier l’a dit à propos de ce ‘garçon courageux’ (dixit son papa à propos de sa candidature à la mairie de Neuilly):
« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années » -Corneille, Le Cid, tragi-comédie inspirée d’une comédie espagnole, Las Macedades del Cid ( les enfances du Cid) de Guillen de Castro.
« En vain contre le Cid un ministre se ligue, Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue » commenta Boileau lors de la polémique suscitée par les invraisemblances de l’intrigue du premier ‘dilemme Cornélien’ de l’histoire :
« Ô Dieu, l’étrange peine !
En cet affront mon père est l’offensé,
Et l’offenseur le père de Chimène ! »
« Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maitresse aussi bien qu’à mon père ;
J’attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J’attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l’un me rend infidèle,
Et l’autre indigne d’elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu’il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène. »
Hum, là aussi le contexte actuel n’est pas précisément favorable à réactiver cet style d’héroïsme.
@ eppidor63
Lucidité en ce qui me concerne ?
Mon sentiment est que FM dans cette histoire va payer très chèrement – en tant qu’homme – un tribut exorbitant aux toquades et aux inconséquences de notre Président.
Je crois que la majorité de nos concitoyens n’en attendait pas autant de l’élection présidentielle.
Ce qui était alors fortement espéré était avant tout une puissance publique enfin opérationnelle et agissante. Et non des activismes de surface se soldant par des complaisances et la satisfaction de clientélismes de tout acabit.
« mais une question me taraude : pourquoi cette réaction politique et médiatique maintenant ? »
Je pense qu’il ne faut pas séparer la polémique « La mauvaise vie » du soutien extravagant mais aussi très officiel apporté par le ministre de la Culture et celui des Affaires étrangères à Roman Polanski, et relayé par les plus proches du Président.
Ce rien à foutre affiché au plus haut niveau de l’Etat pour l’équité, le droit et la justice, cette impossibilité à envisager l’idée même d’une Justice indépendante des pouvoirs et des dominants du moment ne passent simplement pas.
Alors Frédéric Mitterrand acculé à venir s’expliquer à la télé, comme l’était Dominique Baudis il y a quelques années, me touche.
Je suis très critique du style de la Présidence actuelle. Mais certainement pas au point de cautionner une injustice faite à FM.
Si son livre se lit sans légèreté et avec malaise, la vérité est de dire que ce récit, en aucun cas, ne fait l’apologie du tourisme sexuel et de la pédophilie.
Il s’agit d’autre chose. De la souffrance, de la solitude et du malheur d’un homme. En un mot, il n’y est question que de littérature.
@Semtob
Qu’est ce que l’érotisme ?
Il y a quand même une énorme différence entre par exemple « L’enchanteur pourrissant » d’Apollinaire et les correspondances entre Roger Peyrefitte et Montherlant.
Sans avoir lu le livre de F.M., les correspondances feraient certainement passer l’écrit du ministre pour un recueil de premier communiant.
Je crois que l’érotisme justifie beaucoup de perversions. J’ai souvent donné en exemple les photos de David Hamilton, lesquelles sous couvert d’art, de culture, de photographies mettant en valeur l’érotisme, alimentaient surtout la libido tourmentée de pédophiles en puissance.
Il semblerait que l’évolution des lois ait rendu plus ou moins le photographe persona non grata en France.
Laurence Ferrari dans le rôle de Fouquier-Tinville. Décidément, un vent de folie souffle sur notre pays.
Quant à FM, l’humiliation visible ne l’a pas dispensé de rester un peu ambigu. Mémoires, roman, témoignage sur la Thaïlande, ce n’était pas très clair. C’est, du moins, l’impression qu’il m’a laissée.
Ludovic
Je crois que vous avez une vision biaisée à cause de l’homosexualité de Mitterrand. Ce n’est pas son homosexualité qui gêne, vous remplacez garçons par filles, c’est presque pire !
J’ai deux enfants, une fille de 15 ans et un garçon de 14, que j’essaie d’élever dans le droit chemin. Qu’est-ce que je dis à mes enfants ? Que je cautionne un ministre qui a acheté la misère de jeunes gens (ce serait pareil si c’étaient des jeunes filles) pour son propre plaisir sexuel ?
Mitterrand n’aurait jamais dû être ministre. Sarkozy n’aurait jamais dû lui offrir ce poste et Mitterrand n’aurait jamais dû accepter. Pour moi, l’honneur, cela aurait été de refuser. Il avait écrit ce livre dans lequel il ne cache rien de ses misères sexuelles et de ses faiblesses. Il connaît la politique, il sait que tous les coups y sont permis, surtout en-dessous de la ceinture. S’il avait eu de l’honneur, il aurait refusé ce poste en disant qu’il n’était pas en mesure de servir la France.
Au lieu de cela, il a annoncé lui-même sa nomination, il a soutenu Polanski de manière scandaleuse (« l’Amérique qui fait peur » !). Tout cela montre sa vanité et finalement son manque de moralité.
Vraiment, tout ce déballage n’était pas nécessaire. Cela laissera des traces.
Comment naît une polémique injuste…
Philippe a lu le livre. Combien sommes-nous à l’avoir lu ici ? Dingli, Véronique, Aïssa, Têtuniçois, Ludovic, moi-même.
Je suis consterné par certains commentaires, non pas qu’ils expriment un avis défavorable ou pas, mais parce qu’ils assoient leur conviction sur l’ignorance. Ils n’ont pas lu, ils gobent un environnement médiatique, qu’ils seront les premiers à fustiger par ailleurs.
Réflexion sur le renflement médiatique : on critique les médias, on proclame haut et fort qu’on ne se laisse pas abuser par leurs poussées éruptives et, en même temps, on fonde son opinion sur la moindre bulle erronée qui en sort, sans faire fonctionner une once d’esprit critique.
Entendu le malheureux Finkielkraut ce matin sur Inter, accablé de ne pouvoir faire entendre sa nuance.
Et puis, mon cher Philippe, tout est déjà dans le titre, « La mauvaise vie ».
Je me souviens qu’en 2004 j’ai demandé à Frédéric Mitterrand s’il avait un projet d’écriture, lui qui aime tant les mots. Il m’a répondu qu’il en avait un effectivement, tout en restant discret sur le sujet. Quelques mois plus tard sortait La mauvaise vie.
Bien sûr, on ne peut pas prétendre connaître un homme que l’on n’a rencontré qu’une seule fois, mais tout de même, une impression se dessine. J’ai découvert à cette occasion une personne curieuse de tout et surtout très humble.
Coïncidence ? Le fiston Jean est nommé à une haute responsabilité des Hauts-de-Seine (il a 23 ans le petit jeunot et il n’est qu’en seconde année de Droit). Vive la jeunesse et le piston.
Le défenseur du Droit des Enfants est supprimé : vive la jeunesse et la rentrée dans les rangs.
Frédéric se promène en Thaïlande et là-bas, les « éphèbes » ont 40 ans. Vive la jeunesse en quarantaine et vive les voyages.
Pour faire suite au dernier propos de J-D Reffait, j’ai également suivi ce matin l’entretien de Nicolas Demorand avec Alain Finkielkraut, puis les échanges qui ont suivi avec Yves Michaud. Ces propos montrent à l’évidence le hiatus entre la défense pro domo du représentant d’une certaine intelligentsia représentée par Alain Finkielkraut et l’approche plus technique, en l’espèce juridique et pénale, point de vue défendu par Yves Michaud, lui aussi philosophe de renom. Les conclusions tirées sont diamétralement opposées.
Le lien ci-après permettra de s’en faire sa propre idée :
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/septdix/
L’analyse critique qui est faite d’une situation selon le filtre de départ conduit à une forme d’incompréhension absolue manifestée en fin d’entretien par Alain Finkielkraut.
Rédigé par: Robert | 08 octobre 2009 à 21:39
Cher Robert,
je suis désolé mais le « pauvre Robert » était une plaisanterie sur le sympathique et oublié Robert Hue, qui s’habille chez Dia là où certains politiques le font chez Dior.
No offense.
Sinon, plutôt d’accord avec vos trois points (de ceux qu’on ne peut remettre à deux mains). Vous trouve quand même sévère de tant tancer de possibles relations tarifées si celles-ci sont avec des adultes consentants. Me revient le souvenir d’une copine de lycée nymphomane assumée qui finit ou plutôt passa dans le plus vieux métier du monde le temps de gaver sa libido et de gonfler son compte bancaire…
Je ne vois pas pourquoi ce qui est autorisé pour les femmes ne le serait pour les homos ? Je vous sens, vous, PB et d’autres, Florence, pour une interdiction pure et simple de la prostitution sous toutes ses formes. Mais toutes les relations sociales sont perverties par les intérêts. Me revient aussi cette façon dont une serveuse m’avait cueilli quand je m’étonnais que sa patronne de resto fût mariée avec un type vieux laid et à la réputation douteuse, quant à ce genre de détails, justement.
Elle me dit sans précaution, « mais quel âge t’as, toi ? Tu sais le pognon qu’il a ?!!! »
Ne soyez pas plus royalistes que le peuple roi qui a des règles parfois incompatibles avec des idéaux tout aussi déconnectés du vulgum pecus et des réalités que ceux dont vous faites ici le procès.
A savoir les peoples, qu’ils soient politiques, artistes, intellos…
Je ne mets pas du tout sur le même plan un client tel FM (si paie des adultes consentants, point intransgressible à mes yeux) et RPopol qui viola et s’enfuit, même si je l’ai écrit il y a peu, sa peine devra être symbolique (verser 100.000 dollars à une association d’aide aux femmes maltraitées, par exemple), vu le contexte le pardon et la non récidive.
Au fait Robert, avez-vous un lien avec Bobby Black Step que j’ai côtoyé chez PA (Assouline) à une lointaine époque (2005) ?
JDR, d’accord sur la remarque visant ceux prompts à le juger sans l’avoir lu.
Son bouquin, je ne l’ai pas lu, aussi ai-je commenté jusqu’ici sur les à côtés de cette risible affaire, disant juste que l’âge de ses soumis importait beaucoup dans la sévérité qu’il convenait d’arborer à l’endroit de l’auteur.
N’accablez pas Finki, c’est un des rares esprits libres doté de quelque audience (comme JFKahn) de ceux qui ne cherchent jamais à plaire ou à se placer, juste à cracher précisément leur indignation.
C’est déjà très rare, et plus encore quand elle est servie par ces intelligence et culture.
AO
Par delà l’antipathie manifeste que vous éprouvez pour M. Mitterrand, ne trouvez-vous pas malgré tout qu’il y a quelque chose de dérangeant dans cette affaire, comme à chaque fois qu’un déchaînement médiatique s’abat sur une personnalité mêlée à un scandale de moeurs ?
Votre sens moral vous conduit à condamner très durement les faits qui sont reprochés à M. Mitterrand, et effectivement il n’y a pas de quoi louer un client du tourisme sexuel. Mais n’est-il pas choquant que cet homme soit à ce point traîné dans la boue, en butte aux pires accusations, confinant pour certaines à la diffamation pure et simple, et ce en dehors du circuit normal de la justice ? Ne trouvez-vous donc rien à redire aux fustigations d’une Marine Le Pen ou d’un Benoît Hamon qui procèdent à l’évidence d’arrière-pensées politiciennes ?
J’ai lu les passages litigieux du livre de M. Mitterrand et je n’y ai trouvé aucune apologie de ce à quoi, et c’est sa seule faute, a participé l’auteur. Rappelons qu’un des écrivains les plus célébrés de ce pays, Michel Houellebecq, a ouvertement cautionné le tourisme sexuel de jeunes filles en Thaïlande sans se faire houspiller plus que ça par les Robin des bois de la morale qui hurlent à présent au violeur d’enfant.
Certes, M. Mitterrand a commis une faute. Son erreur a été de l’avouer dans un livre. Mais s’il doit être condamné, qu’il le soit par les seules autorités qui sont habilitées à le faire dans ce pays.
Ecouté ce matin sur Inter Finkielkraut face ce tordu de Michaud sorti on ne sait d’où … De mémoire, je n’ai entendu inepties pareilles! Mais le pire, c’est que sous ces propos insanes en vérité sous des apparences de grande noblesse morale de ce Michaud philosophe il paraît, on sent ô combien sourdre ce désir pourri, foncièrement pourri, d’une société absolument policée et hygiénisée jusqu’au plus profond de chacun … Atteindre, sous des discours qui lui font croire qu’on le protègera, l’être humain au coeur même de son essence: la sexualité, c’est d’un mépris et d’une haine infinie de celui-ci. J’aperçois aisément les conséquences d’une éducation à la Michaud; ces enfants à qui dès leur plus jeune âge et jusqu’à l’adolescence et au-delà on inculquera la peur du sexe, son dégoût, sa nature forcément criminelle et j’en passe … J’entrevois bien ces enfants arrivés à l’âge adulte avec un tel bagage moral, psychologique et intellectuel … Cette France eunuque en devenir, ces nouvelles ceintures de chasteté immatérielles mais ô combien plus efficaces … Cette destruction irrémédiable du coeur humain … Je perçois clairement cette terrible porte ouverte à toutes les ignominies d’accusation de ces sortes: si un Polanski cinéaste de cette envergure, si un Mitterrand ministre de la République sont des agresseurs sexuels d’enfants, qui ne l’est pas?! Ces innombrables collégiennes et lycéennes loin d’être innocentes qui en matière de sexe en savent aujourd’hui assurément autant que Tabatha Cash elle-même, qui sous le moindre prétexte de vengeance du à une frustration scolaire ou autre accuseront sans coup férir leur professeur mâle de les avoir «touchées» là où c’est interdit, là où c’est dégoûtant, les pauvres petites et qu’elles enverront en prison avec la complicité active ou naïve de certains procureurs … Ces garçons de leur âge frustrés innombrables par ces refus constants de ces autres ainsi éduquées dans ce rejet et cette culpabilisation qui dès que la discussion tendra à ces naturelles et saines choses s’écrieront, effrayées: Quoi! Quelle horreur! Mais c’est sale!… Tu seras un pédophile plus tard, hurleront-elles en anathèmes à celui-là qui dans l’instant n’a que leur âge et qui voudrait juste qu’ensemble et à ce moment ils entrent, lui, dans la vie d’homme et elle dans la vie de femme. Quel crime immense de vouloir ainsi pervertir la nature humaine!…
Mélanger tout sciemment, confondre tout de manière perverse et coupable, médiatiser et donner à toutes ces choses un ton toujours criminel, conditionner dans l’anathème absolu de la sexualité les esprits dès le plus jeune âge, voilà à quoi l’on assiste de la part de ces nouveaux Torquemada du sexe pour tourner les esprits, créer un climat général de suspicion, de honte, de culpabilisation … Une haine de l’humanité, une haine de la vie, c’est leur credo secret … Ces mecs et ces femmes qui assurément veulent se venger de n’avoir jamais baisé de leur vie, de n’avoir jamais osé assumer leur sexualité … C’est un(re) mineur(e), beuglent-ils, c’est de la pédophilie! omettant d’ajouter que la majorité et la liberté sexuelle sont à quinze ans … Ils se servent de Polanski et de son affaire dont même la victime certes alors âgée de treize ans n’en veut plus depuis longtemps entendre parler (ils vont ainsi jusqu’à se faire les avocats de ceux qui n’en veulent pas; ils occultent la victime et se portent même contre son avis les défenseurs de sa cause, c’est un comble!); ils instrumentalisent le cas Mitterrand dont aucune plainte venue de Thaïlande ou d’ailleurs n’a été enregistrée (mais c’est tout comme pour eux; leur sinistre cause n’a pas besoin d’une quelconque légalité, d’un quelconque Droit), pour forcer l’avantage, faire courber l’échine …
Il convient sérieusement de réfléchir à cela car ces gens nombreux et influents, ces Michaud à la petite semaine d’apparence, sont profondément nuisibles et dangereux au genre humain!
Aïssa.
Dès qu’on parle sur ce blog d’homosexualité,Ludovic monte au rideau !!!
Personne n’est parfait, mais s’il y avait moins de Mitterrand, peut- etre le monde se porterait-il un peu mieux…
Merci pour nos enfants !!!
Oui Oursivi, mais justement, votre remarque sur l’âge des partenaires de FM est uniquement issue de ce que vous avez entendu et pas lu, alors qu’il vous aurait été loisible de vous documenter directement. Car, à la lecture du livre, il est très clair qu’il s’agit d’adultes, sans doute jeunes mais, sans faire dans le graveleux, capables de s’occuper virilement d’un client plutôt passif, identifiés comme étudiants, avec des copines. Connaissant, comme vous sans doute, la spécificité de la motivation physiologique des hommes, il est clair qu’il s’agit d’adultes.
De même ai-je lu un commentaire qui affirme péremptoirement qu’il s’agit de rapports non protégés : c’est précisément le contraire qui est écrit dans le livre.
C’est pénible de lire des opinions ou des soupçons qui ne sont étayés sur rien de tangible, simplement mus par le désir de crier sa bien-pensance avec tout le monde.
Dans « esprit critique », il y a évidemment « critique », mais aussi « esprit ». Celui-ci manque singulièrement à beaucoup de commentaires.
@Aïssa,
J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’opposition entre Michaud et Finkielkraut, ainsi que le dialogue de Finkielkraut avec Nicolas Demorand qui la précédait, dans « l’invité d’Inter ».
C’est votre droit de considérer le contradicteur de Finkielkraut comme « ce tordu de Michaud sorti on ne sait d’où … »
Je n’ai, par contre, pas entendu « sourdre ce désir pourri, foncièrement pourri, d’une société absolument policée et hygiénisée jusqu’au plus profond de chacun … » et la suite que vous lui attribuez.
Beaucoup de contre-vérités ont été proférées au cours de cette émission sur la nature des poursuites engagées par la justice américaine contre Polanski. J’ai entendu les « amalgames » de Finkielkraut sur ce Satan que serait internet (pas nouveau chez lui), et les conséquences désastreuses de la Shoah et du ghetto de Cracovie sur Polanski. Où est l’amalgame ? Cherchez l’erreur…
« Inter Finkielkraut face ce tordu de Michaud sorti on ne sait d’où … »
Aïssa
Ils sont tout deux normaliens. Michaud s’ouït facilement sur FCult, le dimanche à 11h.
Il a un blog pas inintéressant, aussi.
AO
Il y a quand même un malaise dans la société aurait dit Freud… Que F.M soit ou ne soit pas pédophile, que Polanski soit libidineux, ou que Houllebecq ait dit ça, il ne se passe pas une journée sans qu’une affaire de pédophilie éclate à droite ou à gauche avec des « présumés » coupables par centaines. La loi n’est-elle plus adaptée à l’évolution de la société ? Pour ceux qui condamnent de tels actes, comme moi… sommes-nous des refoulés à caractère névrosé freudien ? Les lois qui condamnent ces actes ont elles été faites par des « culs bénits ». Michel Foucault dans « Surveiller et punir » écrit que la première condamnation pour pédophilie ne date que du XIXème siècle. Ces derniers temps le « sexe » amène beaucoup de questions et fait couler beaucoup d’encre.
Il serait bien, sain, utile qu’en haut, face à la cacophonie de ceux qui soutiennent ou ne soutiennent pas ce qui fait le sujet de ce billet il y ait un rappel à tous de ce que dit la loi dans ce domaine (et bien sûr qu’il n’y ait pas de favoritisme dans son application.) Ne serait-ce pas dans les compétences de M.A.M. qu’il ne me semble pas avoir entendue.
@ oursivi et Julien
Bien sûr que le déchaînement médiatique est épouvantable, bien sûr qu’il est injuste d’accuser Mitterrand de pédophilie mais tout de même, tout ceci était totalement prévisible. Je n’ai pas lu le livre de FM , seulement les quelques pages publiées par les journaux et comme la plupart des gens, je découvre « la mauvaise vie » de FM qui a eu la « naïveté » de publier ses confessions.
Comment a-t-on pu imaginer que cela n’allait pas resurgir ? C’était évident. Tout le monde politique se tenait en embuscade et attendait le moment propice. L’affaire Polanski a été l’occasion rêvée. Le FN n’attendait que cela, le PS attendant que quelqu’un d’autre tirât le premier.
Tout cela était écrit d’avance et Philippe a parfaitement raison de dire que la tactique politicienne a montré une bonne fois ses limites. Mitterrand a été choisi au ministère de la culture uniquement pour son nom. Le même homme avec un autre nom ne l’aurait pas été.
Ce n’est pas Mitterrand que j’accable le plus, c’est Sarkozy qui a pris un risque énorme juste pour « faire un coup ». S’il avait pris des risques pour l’intérêt de la France, je serais plus indulgente. Sarkozy, que j’ai pourtant défendu de nombreuses fois ici même, est aujourd’hui complètement grisé par le pouvoir et par ses courtisans.
L’ascension vertigineuse de son fils en est une autre preuve.
Je prends les paris sur les prochains sondages : le socle électoral de Sarkozy qui était solide jusque-là, est aujourd’hui fêlé.
PMB,
are you* ?
AO
* from PA
190 000 lecteurs n’ont pas décelé la part coupable du texte au moment de sa parution. Plusieurs commentateurs ici présents ont lu le livre et y ont vu le projet d’un exercice de lucidité, d’un devoir de vérité et d’un refus exigeant de mentir à soi-même. Je veux bien les croire. Mais il n’est pas question uniquement de littérature: une différence essentielle apparaît lorsque l’auteur devient homme d’Etat. La fonction empêche de mettre en coïncidence l’homme public et son intimité dévoilée à nu. La tension inévitable qui en découle rend possible la polémique, alors qu’elle n’était auparavant pas jugée nécessaire. L’homme et ses écrits peuvent être défendus avec raisons, en tant que ministre il a cependant perdu une bonne part de son autorité, et sa situation fragilise le gouvernement dans son ensemble.
Une remarque qui ne fait que reprendre ce que notre hôte et plusieurs commentaires ont déjà souligné dans le passé et qui me frappe de plus en plus:
Naguère l’opinion publique était filtrée et décalée dans le temps par la presse et les intellectuels notamment; de nos jours Internet et la « démocratie directe » se fait entendre au point de couvrir de plus en plus et plus vite les faiseurs d’opinions. La presse est elle-même affolée par ce rythme accéléré.
Nous en sommes encore semble-t-il au Far West de la démocratie puisque nous pendons le présumé innocent ou coupable avant que le juge n’arrive.
Souhaitons que la transition vers des jugements réfléchis s’amorce bientôt.
@Jean-Dominique Reffait
Comment parler de la nuance de Finkielkraut, ce matin ? Mais il était dans l’outrance. Vraiment je l’ai trouvé écoeurant (incroyable cette défense de Polanski, en salissant la victime), comme tous ceux qui tentent de discréditer les critiques, en faisant croire que c’est son homosexualité (FM) qui est en cause.
Et sinon, j’adore cet argument totalitaire développé sur ce site bien intello: « nous seuls qui avons lu le livre avons le droit de porter un jugement ». Un jugement littéraire, c’est sûr, mais ce n’est pas de cela qu’on parle.
Et la justice????
Lire ces propos d’un tel juriste me souffle.
Que fait la justice, qu’a fait la justice à la sortie du livre et aujourd’hui ???
Tout comme dans l’affaire Hortefeux ??
Que fait le procureur Marin, si ce n’est aider le Président contre de Villepin alors que ces affaires graves restent impunies.
Désolé, M. l’avocat général, la justice est discréditée par sa partialité.
Justice à 2 vitesses réservée aux manants, pas aux puissants ni aux votants.
Monsieur Bilger, je connais votre intelligence remarquable mais déplore que votre sens de la réflexion nuise souvent à une spontanéité d’humaniste, ce que vous êtes. Le domaine de l’inconscient sexuel ne doit jamais conduire à la souffrance d’autrui mais il ne doit jamais être vilipendé ou moqué ou moralisé. C’est trop facile. Un homme est soumis aux pulsions sexuelles ou à l’amour tout court ou à un mix étrange de tous ces sentiments humains, trop humains mais parfois très émouvants et même artistiquement créatifs. Qui en veut à Picasso de sa vieillesse un peu trop érotique ? Vous êtes un être trop pérméable à tout ce qu’un homme a de complexité pour écrire de façon aussi rigide trop souvent. Vous aimez une certaine tenue intellectuelle et la rigueur morale mais que cela ne nuise pas à votre sens de l’humour et à ce que vous avez d’humain mais aussi d’universel. Un grand magistrat a vu et su tant de secrets inavouables chez tant d’hommes puissants ou anonymes que son regard est forcément plus élevé et indulgent même s’il place la barre de ses exigences très haut. La tolérance éclairée est très belle surtout quand elle éloigne d’une meute enragée.
Simone Laleix
Rédigé par: bruno | 09 octobre 2009 à 13:00
« Ludovic monte au rideau !!! » Ne monterait-il pas plutot au creneau ? …Parce que « grimper au rideau »…ce n’est peut- etre pas le lieu ici ?
Un excellent week-end a tous.
Laurence Ferrari a posé, hier, de bonnes questions à Frédéric Mitterrand, lequel a plutôt cherché à émouvoir le public sans se préoccuper de convaincre.
Frédéric Mitterrand a dit qu’il faisait bien une différence entre un homme de 40 ans et un mineur. Je regrette que Ferrari n’ait pas eu le réflexe de lui répliquer que la différence entre un homme de 17 ans et un homme de 19 ans est impossible à faire visuellement, ce qui condamne définitivement le tourisme sexuel comme un acte abominable.
En regardant hier Mitterrand sur TF1, ma visée n’était pas de me laisser convaincre par ses explications : à l’heure où il s’est produit à la télé, j’étais simplement libre pour passer une trentaine de minutes devant le petit écran.
Par ce que nous sommes moralement, nous méritons nos dirigeants actuels. Pourquoi devons-nous nous montrer à leur égard plus exigeants que de raison ?
Une personne peut changer. Frédéric Mitterrand prétend avoir changé de sa « mauvaise vie ». Je lui fais confiance sur ce point, même si je trouve abominable qu’il ait donné hier dans le tourisme sexuel.
Le titre de l’oeuvre litteraire en question m’effrayant quelque peu, je n’ai pas fait le considerable effort financier (incluant les frais d’envoi a l’etranger) de me le procurer lors de sa parution.
De plus, je redoutais le recit de frasques que tous ces « people » se sentent le devoir de nous relater a grand renfort de promotions diverses et variees. Cela dit, c’est l’editeur qui doit « se frotter les mains »… en n’encourant aucun risque lui ! A lui une bonne cagnotte grace a une promotion gratuite de l’ouvrage… et les distributeurs, ils doivent se « regaler » aussi… quel buzz genial !
Il fallait etre bien « balot » pour deballer ainsi sa vie sans avoir mis un terme a sa carriere… surtout politique ! Que de mauvais conseils ont du lui etre prodigues, que de « bons » amis !
C’etait egalement « nigaud » de defendre « Le cineaste » aussi publiquement et maladroitement… sans penser etre le prochain sur la liste !
Au fait quel sera l’auteur des prochaines frasques ? Qu’aura du-t-il faire ? …
« De fait, l’intelligentsia, singulièrement la parisienne, s’est toujours absoute de toutes ses perversions. L’attitude à la sortie du livre de F.M. le montre : rien n’a vraiment changé, bien que l’eau de la Seine ait coulé sous les ponts… »
Rédigé par: Robert | 08 octobre 2009 à 18:44
Je m’apercois donc que la France a bien change… « les modestes », dont je fais partie, etions habitues a « marcher droit »
tout en sachant que le droit commun ne s’appliquait pas a « l’elite » qui etait protegee, dorlotee.
A mon epoque, les affaires de moeurs mais aussi les delits (crimes parfois) routiers, si ils n’emanaient pas de la « plebe » etaient etouffes (j’ai au moins en tete une affaire dans la ville de province ou j’ai grandi)…
Je ne reconnais plus la France…on dirait un pays protestant !
Ici on fait du tourisme textuel !!!
Et c’est gratuit, en sus.
AO
C’est Polanski fuyant qui eut dû filer en Taille (la route) Land.
AO
@Florence,
Encore une fois rien ne permet d’affirmer à la lecture du livre qu’il se soit agi de mineurs et Frédéric Mitterrand s’en est expliqué hier soir.
La campagne de calomnie qui s’est abattue sur cet homme est proprement ignoble, curieusement je n’y mêle pas Philippe Bilger qui lui a lu le livre contrairement à ses autres détracteurs.
Nicolas Sarkozy et François Fillon ont nommé Frédéric Mitterrand en toute connaissance de cause, et je ne vois pas ce qui permet de dire qu’il n’est pas digne d’être ministre.
Croyez-vous vraiment que dans la classe politique, aucun député, aucun ministre, aujourd’hui ou par le passé, n’a jamais eu recours aux services de prostituées? En a-t-on jamais fait pareil scandale?
La classe politique française, et c’était son honneur, s’est toujours interdit d’utiliser la vie privée comme élément de débat politique. Je ne me souviens pas que l’on ait pareillement traîné dans la boue d’aussi vile manière un homme politique depuis Roger Salengro poussé au suicide par des chiens.
Les méthodes de Marine Le Pen ne me surprennent pas, c’est ce que j’appelle faire de la politique de caniveau, mais je ne pardonne pas à certains socialistes d’avoir fait preuve d’autant de bassesse.
J’ai rencontré cet après-midi même, dans un cadre professionnel, le député de ma circonscription, un UMP, et je puis vous assurer qu’il était aussi écoeuré que je peux l’être par ce que je n’ose pas qualifier de manière de faire de la politique.
Devant tant d’hypocrisie, il me semble qu’il n’y ait que le cynisme pour le contrer.
« Gosse ! » vous avez dit « gosse » je comprends enfin pourquoi il y a une baisse de qualité dans la société française.
On fait passer le bac à des gosses, on inscrit des gosses dans les grandes écoles commerciales, on décerne des doctorats à des gosses, on nomme des gosses à des postes de hautes responsabilités, on voit des gosses partout, dans la finance, dans la politique, dans l’armée (ça on le savait déjà) peut-être même dans la magistrature… qui sait.
Alors ne nous étonnons pas qu’on trouve des gosses de 30 ans recevant des touristes étrangers dans leurs beaux pays.
On appelle ça faire marcher l’économie locale…
Où est le problème ?
Le tourisme sexuel n’est donc qu’un mythe errant pour gosses en mal d’affection.
Cordialement
Pierre-Antoine
@Bruno
Si je vous attaque c’est au regard des propos que vous tenez régulièrement et sans le moindre argument, et puis je vais vous faire un aveu : je ne vous aime pas.
Il faut que je vienne dans le fief d’une autre bourgeoisie, une autre droite caviar, une autre gauche caviar via le blog d’un romancier avocat général pour être rassuré…
(je suis rmiste actuellement, une autre aventure dont je pourrais parler puisque je la vis..)
Le marché de l’approbation implicite et explicite, de l’opprobe, de l’esclavage sexuel et de l’éphébe kleenex n’est pas coté en bourse(s) chez Monsieur Bilger, conscience.. un reste d’humanité loin de la moiteur épaisse et glauque du livre de FM, ou des posts ou pré-adolescents sont examinés comme des coléoptères dans un vase clos sordide..
J’imaginais mon propre fils courbé sous le poid de ce vieux birbe chaloupant entre prétendue sensibilité et érection… kleneex en main… l’oeil torve scrutant l’alchimie de la morbidité et des sueurs mêlées…
Je suis allé vomir, trop c’était trop…
Certains, Wauquiez (UMP) qualifiaient jeudi 8/10 de « politique de fond de cuve » la polémique à l’encontre de Mitterrand
Vous noterez l’abjection de la phrase :
Esclaves sexuels et éphébes réduits à « un fond de cuve »
L’écrivaillon qui pronait les sucettes à l’anis pour les petits garçons, avide se refaire une « santé » morale irréprochable, Daniel plus cohn que bendit et plus gras matador que jamais brandissait un « L’attaque de Benoît Hamon, c’est minable »,
Si le sordide ne peut être que minable la vérité à elle seule n’en devient que plus sordide parce qu’insoutenable.
Complicité ? je suis retourné vomir..
Je passe le reste, le viol de Polanski et la rangée de nouveaux bobos sûrement pop qui s’empêtraient à un tel point dans des confusions défensives et tortueuses que je suis retourné finir ma bouteille de whisky
définitivement découragé par cette meute qui oubliait l’enfant et sa misère, l’enfant que le destin châtie, coléoptères et prétextes de « sensibilités » culturelles…
Elus, vous avez dit élus, le mot semble angélique…
Une suggestion, allez en Thaïlande, pratiquez ce que vous imaginerez ce à quoi je pense, voire pire, écrivez un livre, et vous serez protégé par les fonctionnaires « clés » du gouvernement et ferez fortune, la reconnaissance sociale peut passer par tous les chemins, c’est devenu presque légal, nous sommes le groupe témoin, une jurisprudence faite par la mode et l’opulence… un bling sans blings (le premier magistrat de France est le président, et qui ne dit rien consent), puisqu’en la matière la justice semble en totale décomposition.
Monsieur l’Avocat général,
Comme chaque semaine, même jour, même heure, une petite fille m’attendait.
Pour une séance de lecture.
D’autres lui apprennent à dessiner ; d’autres encore à retrouver l’art de la parole ; d’autres enfin à se mouvoir.
Cette petite fille a été abusée sexuellement.
Par un membre de sa famille.
Nous autres bénévoles essayons de réparer l’irréparable. Surtout d’être là.
Il y a de magnifiques moments.
Aujourd’hui, j’avais apporté des livres de Célestine, une petite souris. Cette petite fille l’aime tant.
Mais cette semaine, au lendemain d’un moment de télévision que je n’aurais finalement pas dû regarder, c’est l’adulte que je suis, âgée de 38 ans, qui a envie de pleurer.
Même avec la meilleure volonté du monde, je ne peux accepter d’être, à l’instar de 8,2 millions de Français, prise pour une abrutie.
Les mots ont un sens.
L’absence de remords, la victimisation abjecte, l’absence de conscience du mal fait aux êtres que l’on a meurtris dans leur chair.
L’argent et le sexe pour seules valeurs.
La supériorité de l’homme blanc qui va au marché aux éphèbes – de 40 ans…
La marchandisation des corps.
Est-ce dans ce monde que nous devons vivre ?
Pour AO : je ne suis pas le Robert auquel vous pensez.
En réponse à Aïssa,
1 – Votre phrase :
« si un Polanski cinéaste de cette envergure, si un Mitterrand ministre de la République sont des agresseurs sexuels d’enfants, qui ne l’est pas? »
fait penser aux déclarations de F.M. hier soir sur TF1 :
« Que celui qui n’a jamais commis ce genre de faute, parmi tous ceux qui nous écoutent, me lance la première pierre. »,
alors même qu’il a également déclaré :
« J’ai commis une erreur sans doute. Un crime, non. Une faute, même pas. »
Non, nous n’avons pas certes à nous ériger en juges des errements qu’il a évoqués dans son livre, et je vous rejoins totalement sur ce point.
Cependant, tout le monde n’a pas commis ce type « d’erreur » dans sa vie et certaines personnes sont qualifiées par la loi pour parfois « jeter la première pierre » quand la faute se qualifie d’infraction pénale.
2 – Cette autre phrase :
« Ces innombrables collégiennes et lycéennes loin d’être innocentes qui en matière de sexe en savent aujourd’hui assurément autant que Tabatha Cash elle-même, qui sous le moindre prétexte de vengeance du à une frustration scolaire ou autre accuseront sans coup férir leur professeur mâle de les avoir «touchées» là où c’est interdit, là où c’est dégoûtant, les pauvres petites et qu’elles enverront en prison avec la complicité active ou naïve de certains procureurs … »
me conduit à vous suggérer de lire le billet de L’Antidote à l’adresse ci-après :
http://carnet.causeur.fr/antidote/les-animaux-malades-de-la-peste,00421
Ceci étant, j’apprécie beaucoup vos interventions.
Je suis entièrement d’accord avec vous. Et, d’ailleurs, quand Frédéric Mitterrand a été nommé ministre de la Culture j’ai pensé à ce livre, dont je n’avais lu que des extraits dans la Presse à sa sortie, et me suis intérieurement étonné du défaut de discernement de l’Exécutif (l’ignoraient-ils ou bien le faisaient-ils exprès ?).
Quant à tous ceux qui s’estiment au-dessus des lois, du fait de leur statut d’artiste, de politicien ou de membre de l’establishement, qu’ils se rassurent: si le bon peuple de France ne les supporte plus, les médias complaisants sont là pour leur servir de bouclier, parfois avec le même cynisme qu’André Gide, immense écrivain et pédéraste revendiqué qui clamait au visage de ses détracteurs: « le Nobel couvre tout ! »
Rien que le fait d’y penser et de l’écrire de la sorte par Monsieur Mitterrand relève de la plus pure perversion.
@pm
A chacun ses allergies, il y a de bons spécialistes, mais moi c’est vous qui me faites vomir et j’en ai marre de tous ces commentaires « mon fils » « ma fille » gnagnagna, éduquez-les correctement ce sera déjà un début. Et libre à eux de faire leur choix.
Claire,
« Et sinon, j’adore cet argument totalitaire développé sur ce site bien intello: « nous seuls qui avons lu le livre avons le droit de porter un jugement ». Un jugement littéraire, c’est sûr, mais ce n’est pas de cela qu’on parle. »
Oui, seuls me semblent légitimes à parler d’un sujet ceux qui en savent un minimum : est-ce trop exiger ? A moins que vous n’acceptiez que je délire sur vos comportements intimes, à vous Claire, sans rien avoir lu de votre journal secret, mais qu’importe puisque je puis le lire dans les étoiles, dans la numérologie ou chez la chiromancienne Mme Le Pen. Je commence ?
Je lis, sous ce billet, un catalogue de sottises rarement aussi fourni ici. Ca dégouline de bêtise et d’ignorance, parées de tant de beaux sentiments qu’il faut forcément s’incliner pieusement. Je n’ai pas lu le bouquin mais je vais quand même vous dire ce que je pense de ce salaud : qui est totalitaire ? Celui qui chausse ses lunettes et prend quelques heures pour réfléchir ou cette marée crasseuse et analphabète qui bouffe la purée qu’on lui torche à la gueule.
Je sais, je ne suis pas férocement démocrate et je m’en fous.
Mon cher Ludo
MERCI
@pm
J’oubliais pour finir de vous conseiller de soigner votre addiction au whisky, vos enzymes hépatiques sont sans doute la cause de vos vomissements, surveillez donc vos gamma GT, ça devrait s’arranger.
@Aïssa
J’ai écouté ce matin le débat Finkielkraut/Michaud sur France Inter et l’ai revu ce soir sur Dailymotion. L’image a son importance dans certains cas, qui plus est et paradoxalement lors d’un direct radiophonique.
J’ai pu voir un Finkielkraut assis sur un cactus, s’’empêtrant dans des concepts abscons et finissant par déclarer forfait, ne comprenant plus rien à cette planète ; ce que l’on peut comprendre, mais qui toutefois reste assez peu convainquant pour la défense de ses clients.
Michaud, pour sa part, est resté serein se limitant à citer des faits et des pensées logiques, s’appuyant sur des points de droit dans un souci d’équité où l’exception artistique ou de notoriété ne devait point intercéder.
Car n’est-ce pas ce que nous attendons d’une démocratie, que chacun puisse accéder à ses droits? (sans toutefois oublier ses devoirs)
Je ne pense pas du tout que Michaud soit nuisible ni par ailleurs le pôvre Finkielkraut.
En revanche ce qui est préjudiciable à la démocratie, ce sont ceux qui, forts de leur statut, de leur pouvoir et de leur nature assujettissent et bafouent le droit des plus faibles à leur profit. C’est pour cela que la loi et le droit doivent valoir pour tous (ce qui semble illusoire en ces temps); voilà tout ce que j’ai pu percevoir de nuisible dans les propos de Michaud…
Pour rappel, nul n’est besoin de plaignant(e) pour qu’il y ait délit ou crime, juste des faits constatés.
Je veux dire à Florence que je la rejoins au sujet de la responsabilité de Nicolas Sarkozy à ne penser que « coup » ou « prise » au détriment d’une ligne directrice de son action présidentielle réfléchie et cohérente.
Cet épisode démontre toute la limite d’une action gouvernementale initiée et mise en oeuvre par des seuls marketeurs à la Guaino ou à la Séguéla. Cette stratégie ne s’appuie que sur le label du « Vu à la télé » ou du « Vu dans les mondanités people et médiatiques ».
Et pendant ce temps les nominations clés, pour le coup réellement stratégiques, se verrouillent implacablement. Même s’il faut pour cela nommer le fils encore étudiant qui ne peut se prévaloir de rien.
En matière de nominations ministérielles ou de nominations tout court, je ne suis pas certaine que la satisfaction des voeux des très proches soit des plus pertinentes.
Et puis, tout compte fait, à n’être que le choix du cercle intime, le grand écueil n’est-il pas au fond pour les labels du moment d’être très vite enfermés, au mieux dans une logique d’échec – exemple Rachida Dati -, au pire dans une logique infernale du soupçon ?
L’énorme souci toujours dans cette stratégie du très court terme, de l’émotivité, de l’affectif, du réactionnel pur et de l’éparpillement n’est-il pas également que l’extrême fragilité de ces statuts aux contours très flous, quand les airs du temps et les humeurs se transforment, ne les entraîne inévitablement à se fracasser dès la première sérieuse bourrasque venue ?
Une question me vient subitement à l’esprit : « Quel est le modèle de la Rolex de l’actuel ministre de la Culture ? » J’avoue que c’est là une question qui peut paraître futile mais qui pour les collectionneurs de Rolex n’est sans doute pas sans intérêt.
Ceci étant, après le fameux livre que je ne lirai sans doute pas quoique « Ne dis pas : ‘fontaine etc. …' » n’est-ce pas, l’attestation de moralité délivrée par le ministre à la famille réunionnaise de son ancienne maquilleuse dont deux garçons mineurs sont prévenus de viol en réunion sur une jeune fille de 16 ans.
@ Ludovic
Bien sûr que cette campagne menée par Marine Le Pen est atroce. Bien sûr que Mitterrand n’est pas pédophile. Bien sûr aussi qu’il préfère les jeunes aux vieux (je n’ai pas envie de le savoir !). Mais bien sûr aussi qu’étant donné qu’il avait écrit ce livre, une campagne de ce genre était totalement prévisble. C’est bien là le problème. En écrivant ce livre et puis en entrant en politique, Mitterrand avait donné « aux chiens » les verges pour se faire battre. Qui a pu imaginer qu’ils n’allaient pas le faire ? Où est la vie privée quand on la publie à 200 000 exemplaires ?
Ce spectacle de la meute emmenée par Marine Le Pen s’acharnant sur l’autoproclammé repenti Mitterrand est vraiment écoeurant. Il n’y a en pas un pour rattraper l’autre.
Je n’ai pas regardé TF1 l’autre soir : pas envie de voir la confession publique d’un ministre acculé sur le tourisme sexuel.
Et que penser des frasques de Berlusconi avec des gamines de 18 ans ? N’est-ce pas aussi totalement écoeurant ? Avons-nous envie de connaître ça ici, en France ? On en prend le chemin et je le regrette amèrement.
Chère Catherine Jacob
Je n’ai pas compris la fin de la phrase dans votre commentaire, mentionnant l’appui de FM à un jeune accusé de viol.
Au-delà du fait qu’il s’agisse d’une affaire de mœurs, je vois dans cette histoire l’archétype du parisianisme bobo dans le pire sens du terme, qui se croit progressiste mais se noie dans un paternalisme pathétique.
Mon père me raconte parfois comment dans les années 60-70 il était de bon ton pour un « intellectuel » d’avoir son ou ses « protégés ». Son arabe, son noir…
On retrouve ça dans Amélie Poulain, certains films de Klapisch (avec le même acteur qui doit en avoir marre).
De la même manière le parisien en province était en quête du truc exotique, du bouseux gratiné et goûtu, pour pouvoir en parler de retour à Paris. En visite chez un petit producteur au petit vin savoureux ou chez un producteur de lait, quelle mine déçue de l’intello devant le bouseux tout fier de montrer ses installations dernier cri cachées dans l’obscurité du vieux chais…
Je crois que la démarche de FM suinte de cette condescendance CarlaBrunesque…
Moi, je préfère encore Dalida.
Entendu ce matin le petit procureur Edwy Plenel affirmer qu’il était contre tout ordre moral pour mieux accabler Frédéric Mitterrand. Lui, contre tout ordre moral, quelle hypocrisie ! Vous qui lisez ce blog, Monsieur Plenel, je vous ai trop vu vous pourlécher les moustaches en essayant de coincer quelque puissant, la main dans le tiroir caisse ou dans quelque autre acte immoral, je vous ai trop entendu faire le chevalier blanc ou le cavalier rouge, pour croire un instant que vous êtes contre tout ordre moral. Mais c’est la morale des Purs, celle des redresseurs de monde, comme disait Nougaro, la morale de votre ancienne idole Léon Trotsky qui vous animera toujours. Beurk !
@ Florence
Lors de l’émission C dans l’air consacrée à cette affaire, un journaliste a rapporté qu’au moment où Nicolas Sarkozy a voulu confier à Frédéric Mitterrand le ministère de la Culture, celui-ci lui-même s’est ouvert à Nicolas Sarkozy de l’embarras possible que pouvait provoquer a posteriori son livre « La mauvaise vie ».
Il faut aussi reconnaître cela à Frédéric Mitterrand.
Le Président a nommé FM en toute connaissance de cause.
LA LIBERTE QUI OPPRIME, LA LOI QUI LIBERE
Benoît Hamon a bien été dans son rôle politique de porte-parole du Parti Socialiste en dénonçant le comportement d’un Ministre du Gouvernement …du moins si le mot Socialiste veut encore dire quelque chose ! Et tout amalgame entre PS et FN relève de l’intolérable et, osons le dire, de l’imbécillité malfaisante pure !…
Car tout citoyen humaniste et progressiste qui a le sens de l’honneur et des valeurs républicaines et démocratiques se doit :
– d’être reconnaissant à Mme Le Pen d’avoir révélé au public la faute lourde d’un Ministre de la République qui n’aurait jamais dû l’être, après la publication par lui-même d’actes condamnables de sa vie privée;
– de considérer que la dénonciation de Mme Le Pen n’aurait de valeur réelle que si elle abandonnait ses thèses nationalistes, racistes, xénophobes et discriminantes, indignes d’un parti politique autorisé dans la République Française;
– de reprocher à la Gauche française, qui se veut représentative des valeurs démocratiques, humanistes et progressistes, de n’avoir pas dénoncé publiquement et immédiatement la nomination d’un individu méprisable car adepte du tourisme sexuel, quelle que soit sa valeur par ailleurs, aux fonctions de Ministre de la Culture de la République Française;
– d’exiger du Gouvernement Français la révocation de M. Frédéric Mitterrand comme Ministre et de lui interdire tout accès aux fonctions publiques de la République;
– de désapprouver fermement toute déclaration de soutien ou de « compréhension » vis à vis des actes condamnables de M. Frédéric Mitterrand, rendus publics par ses soins. La même attitude de réprobation devant être observée pour la fuite de M. Roman Polanski, à l’occasion de la septième demande d’extradition des Etats Unis d’Amérique, pour que cet individu, grand artiste ou pas, puisse rendre des comptes à la justice de son pays.
« Entre le riche et le pauvre, entre le puissant et le faible, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la Loi qui libère » (Père Dominicain Henri Lacordaire, conférence du carême 1848)
LE JOURNAL DE MONTREAL, sur Mitterrand et Polanski (9 0ctobre 2009) :
« En mars dernier, deux Français ont été condamnés à sept ans de prison pour “ tourisme sexuel aggravé sur des mineurs de moins de quinze ans ” en Asie. Je me demande comment ils ont réagi quand ils ont vu un ministre pédophile prendre la défense d’un artiste pédophile, alors qu’eux croupissent en taule pour avoir commis le même crime ! Cela dit, c’est de leur faute. Ces hommes étaient médecins. Ils n’avaient qu’à écrire des livres ou à tourner des films s’ils voulaient sauter des enfants en toute liberté… »
@Alex paulista | 10 octobre 2009 à 11:29
« Chère Catherine Jacob
Je n’ai pas compris la fin de la phrase dans votre commentaire, mentionnant l’appui de FM à un jeune accusé de viol. »
C’est une phrase sans verbe sur le modèle de ‘Après moi, le déluge!’ et dont j’ai oublié le point d’exclamation.
Autrement dit, ‘Après le livre, l’attestation!’
Ou encore, ‘Après le scandale de la bénédiction donnée à Polanski, de l’émoi suscité par les éphèbes asiatiques de 40ans décrit par l’ouvrage littéraire, nous voici confrontés à l’attestation de moralité consentie à la famille des violeurs de jeune fille mineure!
Cher JDR
« votre remarque sur l’âge des partenaires de FM est uniquement issue de ce que vous avez entendu et pas lu, »
Rhhha, mais il faut lire, vous le dites, et pas fantasmer. Je n’ai jamais énoncé le moindre jugement sur FMit (dit, « bande FM », mais ça c’est de l’humour, que vous jugerez peut-être déplacé, problème de station, alors ?) j’ai énoncé ce qui est pour moi le critère définissant le jugement. Je crois que nous sommes d’accord sur l’importance de ce point, d’ailleurs FM a justement mis en avant cet aspect – espérons-le de bonne foi – dans son auto plaidoyer.
De ses partenaires-prestataires, je n’ai jamais dit qu’ils avaient, mais qu’il faudrait qu’ils aient eu, tel âge, pour s’inquiéter et poursuivre ou pour faire preuve d’indulgence.
Il faut lire les écrits, comme vous l’écrivez si bien, pas les fantasmer.
Par contre, pour parler cette foi de ce que je connais pour me souvenir parfaitement de la promo radio et télévisuelle qu’il fit alors – sourire ravageur et cigare au bec – je crois qu’il usa du mot « gosse », probablement hors de propos à en croire vos écrits ci-dessus qui si ne les déformez pas sont les siens, et ce par goût de la provocation et pour éprouver le pouvoir d’influence qui est (était ?) le sien, voir jusqu’où il pouvait aller dans l’outrance et y mesurer son influence dans l’intelligentsia parisienne.
La provocation comme mesure de l’amour de soi, c’est pas nouveau, même si ce comportement a beaucoup d’enfantin, de puérilité, d’immaturité en lui ; où sont mes limites ? Jusqu’où m’aimera-t-on, me respectera-t-on, dans mon milieu ? Ce jusqu’où me donnera ma mesure aux yeux de ceux dont le jugement m’importe.
AO
@Florence,
Je crois que Véronique Raffeneau, que je salue au passage, vous a répondu à ma place, bien mieux que je ne l’aurais fait (je n’ai pas vu C dans l’air). Le mieux est maintenant de tourner la page et de changer de sujet.
Ce samedi matin, dans l’excellente émission de Stéphane Paoli, sur France Inter, qui portait sur l’environnement, est intervenu un autre philosophe connu qui, en incidente, a évoqué le sujet de ce billet de Philippe Bilger.. Il s’agit de Dany-Robert Dufour. A retrouver sur le site de la station, passage où la raison l’emporte sur la passion.
Un seul point qu’il me semble utile d’évoquer. L’individu dans une société comme la nôtre se trouve intégré à trois sphères : la sphère publique, la sphère privée et la sphère intime. Il me paraît évident que confondre les sphères ne peut qu’engendrer confusion et retour de bâtons.
De fait, dans notre société de l’affichage intégral, notamment dans les médias comme la télévision qui offrent une grande diffusion de l’image des personnes qui s’y abandonnent, la confusion de l’intime et du public me semble comporter plus de risques d’aggravation d’un mal-être que d’en être la catharsis.
Une observation pour lever tout doute : le billet de Ph.B n’a pas été évoqué. Je parle bien sûr de certains aspects portant sur F.M.
@JANCAP
C’est curieux, en dehors de Marine Le Pen vous êtes le seul à parler de « ministre pédophile ». Etiez-vous témoin pour être aussi affirmatif ?
Chère Catherine Jacob, sur ce dernier point (l’attestation de moralité) je ne serais pas outrageusement choqué si ce garçon était réellement un jeune qu’il connaissait au quotidien sous un jour favorable. Ce serait même un soutien courageux de risquer sa carrière pour témoigner du caractère isolé de l’acte criminel (s’il est avéré).
Ce qui me désole, c’est que j’ai le sentiment qu’il ne connait ce jeune que de loin et l’a fait par élan de condescendance pour la mère.
Courageux toujours, mais totalement irresponsable et inconséquent.
Mais on ne peut pas lui reprocher de trahir ses amis ni de ne frayer qu’avec des homosexuels.
C’est au moins cela.
@Alex Paulista
« Mon père me raconte parfois comment dans les années 60-70 il était de bon ton pour un « intellectuel » d’avoir son ou ses « protégés ». Son arabe, son noir… »
Ouf, j’ai eu peur… que vous alliez rajouter : comme nous sur ce blog nous avons notre Aïssa.
Vous ne le fîtes point avec raison car il est loin d’être le beur de service… je dirais qu’il serait plutôt le poil à gratter.
Cordialement à vous deux et aux autres aussi.
Pierre-Antoine
@JANCAP
Petit détail mais le terme « pédophile » est souvent galvaudé, il désigne des relations sexuelles entre un adulte et un enfant prébubère ou en début de puberté. Mais les adolescents de 16 ou 17 ans sont aussi classés comme pédophiles, s’ils ont une préférence sexuelle persistante ou prédominante vers les enfants prépubères au moins cinq ans plus jeunes qu’eux.
En revanche, il n’est pas inutile de rappeler qu’au regard de la Loi la majorité sexuelle en France est fixée à 15 ans pour les filles comme pour les garçons. Si bien que, pour prendre un exemple, un adulte qui entretient une relation avec un mineur de 15 ans ou plus, dès lors que ce dernier est consentant, et dès lors que l’adulte (son âge n’ayant aucune espèce d’importance) n’a pas de rapport d’autorité sur celui-ci, cette relation n’est en rien illégale.
Evidemment celà ne concerne pas la prostitution de mineurs, un adulte ayant une relation tarifée avec un mineur dont l’âge se situerait entre 15 et 18 ans, commet un délit sanctionné par la Loi, il n’est pas considéré pour autant comme pédophile (souvenez-vous de l’affaire Ambiel).
J’ajoute encore que toujours au regard de la Loi, pour que le délit soit constitué, il faut encore que le client ait conscience de commettre un délit. Ainsi, si un mineur de 16 ou 17 ans se prostitue, il faut encore pouvoir prouver que le dit client avait connaissance de sa minorité pour pouvoir le condamner.
Inutile de me tomber sur le râble, je ne suis pas un consommateur, mais il n’est pas inutile, pour éviter de dire n’importe quoi, de rappeler le cadre légal.
J’en vois déjà qui pousseront des cris d’orfraie, je n’en savais pas tant moi-même, mais j’ai pris la peine de me renseigner. Vous pourrez utilement compléter vos connaissances en la matière en lisant le billet du procureur « Sub lege libertas » daté du 8 octobre dernier sur le blog de Me Eolas.
Les milieux proxénètes sont des businessmen/women qui délèguent certaines femmes à la propagande pour clamer à qui veut l’entendre que la prostitution est « un travail comme un autre ». Or, c’est faux : la pénétration répétée par des étrangers n’est pas et ne sera jamais un travail comme un autre. C’est un monde souterrain et forcément souterrain.
Beaucoup de drogue circule dans cette population et le taux de mortalité est 40 fois supérieur à celui de la population normale (chez des êtres jeunes).
Beaucoup de gens (hommes et femmes) justifient la prostitution en disant : « si la prostitution n’existait pas, les hommes attaqueraient les femmes ». Ce qui veut bien dire que la société pense tout bas (ou tout haut) (et majoritairement) qu’un très grand nombre d’hommes sont potentiellement violents. Si cela est vrai, cela signifie que la société vit en fait sous une menace diffuse, puisque les nombreux clients prétendument non-violents seraient ouvertement violents (s’attaqueraient donc aux femmes et aux jeunes non prostitués) s’ils n’avaient pas cette forme de droit garanti au service sexuel tarifé assuré par une caste de parias.
Il y a ce vaste groupe qui semble dire : « Garantissez l’offre, sinon nous allons tout casser ».
La chose se complique encore car ce sont en fait les proxénètes (comme les transnationales) qui dominent le marché et tirent un profit considérable de la demande, ce qui perpétue l’offre.
Les prostitués prétendument libres ne peuvent pas vraiment négocier les tarifs ni les formes d’échange car une masse de prostitués plus jeunes, souvent sans papier feront ce qu’ils refusent de faire. Il y a le roulement. Les exigences des clients sur le type de service se multiplient ainsi que les formes de sexualité violentes.
Ce sont les clients collectivement qui ont le pouvoir sur le type d’échange car ils peuvent choisir en magasin ce qu’ils veulent. La variété est là.
Nous balancer l’exemple de la prostituée de luxe qui vit bien et choisit ses clients pour défendre la liberté de se prostituer est une hypocrisie de la plus belle espèce : il s’agit d’une infime infime minorité. Et cela ne change rien au fait que l’escorte, aussi longtemps qu’elle est escorte, est vu comme un paria, tandis que le client conserve son statut d’honnête citoyen (il y tient).
Les clients savent eux-mêmes qu’ils n’est pas éthique de considérer que leurs pulsions soient satisfaites sur-le-champ par autrui et généralement, ils se vantent très rarement de leurs échanges tarifés, même auprès de leurs amis (et encore moins de leurs femmes ou de leurs enfants).
Le pouvoir de négociation n’est pas du côté des prostitués.
La prostitution est une menace qui plane sur les femmes, les adolescents et les enfants c’est-à-dire les plus faibles.
Beaucoup de jeunes prostitué-s (parmi les ressortissants nationaux) sont en graves conflits avec leurs parents ou viennent de centres d’accueil.
Il est hypocrite de parler de liberté de se prostituer alors que la majorité d’entre nous ne sommes pas libres de travailler ou non et de maîtriser totalement nos conditions de travail.
2Les gens qui avancent l’argument de la liberté ne voudraient pour rien au monde faire « ce métier » ni que leurs filles ou garçons le fassent.
La réflexion sur les actes de Mitterrand doit tenir compte de l’esprit du capitalisme selon lequel en fin de compte l’argent ÉGALISERAIT forcément l’échange entre individus. Le capitalisme évacue la question éthique. Il n’a pas d’autre « esprit » que la rationalité économique.
Autre point intéressant : d’un côté, les politiques jouent sur la fibre émotionnelle (mariage médiatique avec Carla) exhibent leurs fantasmes (Mitterrand), mettent en scène leur vie privée et leur passé, pour susciter l’adhésion, l’envie, la sympathie et l’admiration, et donner une impression de proximité (« nous sommes humains comme vous, nous avons nos faiblesses »). Mais si le vent tourne, ils poussent des cris d’orfraie qu’on viole leur vie privée alors qu’ils l’ont eux-mêmes exposée aux yeux de tous.
Les élites misent sur la démagogie pour rester en place (et cacher ce qui est réellement important à leurs yeux : les profits, les investissements, les détails sur les prises de contrôle fusions-acquisitions, les livres de compte, la circulation du capital … bref, la dictature et la tyrannie culturelle des grandes sociétés, et le pillage du Travail).
Bref, plus ils cachent leurs profits phénoménaux, plus ils exposent leur vie privée et d’une certaine façon, plus ils poussent les individus à se vautrer et à en faire autant.
Par ailleurs, marre d’entendre citer Montherland ou Gide. Chaque époque a sa morale sexuelle et ces morales sexuelles varient. On a l’impression qu’il faut forcément avoir recours aux prostitué-s pour être un bon écrivain. L’offre sexuelle gigantesque semble donner au citoyen lambda une IMPRESSION de liberté qui le conduit à l’impuissance politique. Jamais une société toute entière n’a été aussi obsédée par la sexualité et la prostitution. Voilà ce qui mériterait d’être discuté à mon humble avis.
Finalement, l’aide matérielle et pratique allouée par FM à de jeunes délinquants est un aveu de la classe politique : les jeunes qui plongent dans la délinquance n’ont aucune chance de réinsertion sans aide financière et intervention importantes d’un puissant. C’est du népotisme pur et simple.
Où l’on confirme que la démocratie limitée au droit de vote est de la fiction.
Bonjour
Merci encore pour ce billet et pour tous ces commentaires éclairants.
Je n’ai pas lu le livre mais tous ceux qui l’ont lu et qui se sont exprimés sur ce blog n’y ont pas trouvé d’apologie de la pédophilie mais se demandent
POURQUOI MAINTENANT ?
Je pense, comme certains l’ont dit, que c’est sur Polanski que l’on tape à travers lui afin de mieux tirer sur le pianiste peut-être.
Quoiqu’il en soit le DIVAN est bien mieux adapté pour les états d’âme.
Mais F.M n’avait pas prévu qu’il deviendrait ministre de la culture un jour.
Duval Uzan
P.S @ bernard
Je crois que c’est petit Bernard et Grand Bernard et non Grand Bernard et Petit Bernard.
Je n’ai lu que les seuls extraits du livre de FM publiés sur le site du journal Le Monde et je trouve que c’est vraiment dégueulasse (il n’y a pas d’autre mot pour le dire). Après la lecture on se sent sali intérieurement et rempli de dégoût.
Je ne suis pas « bégueule » et j’aime bien lire Choderlos de Laclos ou Tallemant des Réaux ou encore Henry Fielding. Paradoxalement la sensualité qui se dégage de ces livres a quelque chose de « sain » ; mais là les bras m’en tombent. Et puis tout cela est sans talent : n’est pas Flaubert qui veut.
Que ce récit soit autobiographique ou pas n’a guère d’importance. Ce qui laisse pantois, c’est que le chef de l’Etat ait pu nommer au ministère créé pour André Malraux l’auteur de telles insanités d’une tristesse à pleurer.
Triste monde politique. Nous avons un ancien Président la République qui se prend pour un académicien et écrit des romans à l’eau de rose qui tomberaient des mains du pire des cancres et un ministre de la culture en exercice auteur de la prose la plus dégradante qui se puisse lire. Il faut être totalement dépourvu de tout sens moral pour publier un ouvrage pareil.
Il y a une quarantaine d’années vos collègues du Parquet n’auraient pas manqué d’entamer des poursuites contre l’auteur et l’éditeur quoique je doute qu’un éditeur ait osé faire paraître un brouet de ce genre.
On peut penser ce que l’on veut de François Mitterrand (et je n’ai jamais voté pour lui) mais c’était un homme de goût et l’on peut imaginer qu’il aurait été atterré par ce genre de littérature.
Il paraît que Sarkozy ne voulait plus de Christine Albanel, car elle était trop ordinaire. C’est sûr qu’avec Frédéric Mitterrand, il a du piquant en abondance.
Peut-être est-ce la fin de la logique qui veut que le ministre de la Culture soit choisi pour plaire aux cultureux, le ministre de l’Agriculture pour plaire aux paysans, etc.
Peut-être va-t-on se rendre compte que les ministres sont avant tout là pour servir l’ensemble des Français.
Cher Pierre-Antoine
Je fustigeais la nature de la relation: la condescendance. Que ce soit avec un noir, un arabe ou un breton importe peu.
Ce qui est révélateur, c’est que FM se défende en disant qu’il n’a rencontré que 4 ou 5 fois ce jeune…
C’est bien cela qui est choquant !
Cet homme marche vraiment à l’envers…
Autant j’ai trouvé la réaction d’Edwy Plenel vraiment misérable, autant celle de Jean-Luc Mélenchon, ce matin sur Europe 1, me semble digne et responsable. Deux opposants à Sarkozy, deux hommes de gauche, deux manières de concevoir la politique.
Le problème de cette affaire c’est aussi et surtout que les relais d’opinion ne font pas leur travail de vérification essentiel.
Sur ce point, constater que ni Benoît Hamon ni Laurence Ferrari n’ont lu le livre qu’ils évoquent, mais en plus le reconnaissent, est navrant :
http://ecrire.typepad.fr/nicolier/2009/10/mauvaise-vie-mitterrand.html
Ensuite, une fois que ce travail de vérification basé sur un minimum d’honnêteté intellectuelle a été produit, toute opinion est valide et pertinente. On peut se demander toutefois si beaucoup de commentateurs, à commencer par les plus importants, ont entrepris ce préalable ? La réponse est malheureusement non !
Merci à « Chat de gouttière » pour son intervention qui est frappée au coin de l’éthique et du respect de l’autre, ce que la relation tarifée exclut d’emblée.
Le culte du Veau d’or n’a jamais assuré la liberté de l’Homme…
@NossyBe,
Evidemment vous n’avez pas lu le livre mais vous hurlez avec les loups, c’est misérable.
« Il y a une quarantaine d’années vos collègues du Parquet n’auraient pas manqué d’entamer des poursuites contre l’auteur et l’éditeur quoique je doute qu’un éditeur ait osé faire paraître un brouet de ce genre ».
Puisque manifestement vous êtes d’une ignorance crasse en matière de littérature, commencez donc par lire André Gide, prix Nobel de littérature, Henry de Montherlant, Roger Peyrefitte et quelques autres.
Quant au parquet, voilà ce qu’en dit « sub lege libertas »: « le procureur que je suis répugne à considérer que le récit livré à la publication par Frédéric Mitterrand de sa Mauvaise Vie soit un procès-verbal de déclarations circonstanciées devant un enquêteur de police. L’auteur en question indiquait lui-même lors de sa parution qu’il puisait sa source dans ses expériences et sa vie mais que pour autant, faisant oeuvre de littérature – ce dont je ne jugerai pas ici, le personnage de son livre était un être de fiction condensant aussi ses fantasmes et ses désirs dans le récit de leur assouvissement. »
Voilà.
@Alex paulista | 10 octobre 2009 à 18:36
« Mais on ne peut pas lui reprocher de trahir ses amis ni de ne frayer qu’avec des homosexuels.
C’est au moins cela. »
C’est juste. Personnellement sa bisexualité m’indiffère pour autant que le modèle ne s’en impose pas comme modèle culturel branché à la française en regard duquel les bêtes hétéros ou les justes homos deviendraient l’objet d’une sorte de condescendance blasée.
Quant au fait de ne pas trahir, ses amis ou en général, c’est en effet une qualité fort appréciable et appréciée, il s’agit juste au préalable de faire des choix judicieux en matière d’amitié, bien que tout comme l’amour, à vrai dire, l’amitié ne se commande guère.
« l’éthique et du respect de l’autre, ce que la relation tarifée exclut d’emblée. »
Robert, 11h26.
Non, c’est faux.
De même que Talleyrand disait que la beauté était ce qui « vous fait gagner quinze jours avec une femme », l’argent est ce qui fait économiser du temps à des gens en manque de cela ou en manque tout court.
La prostitution charrie, bien assurément, un large cortège de cas sordides, même quand elle est « libre et consentie », tous le savons, mais elle n’est pas le plus vieux métier pour rien, elle l’a toujours été et le sera durablement, du fait de la biologie et des instincts dont d’aucuns sont certes juste contextuellement admis et seront remis en cause et sous le coup de la loi demain, mais vu l’extraordinaire entrelacs d’intérêts que toute société crée et les armes autant que faiblesses qui nous constituent tous, elle ne s’est pas maintenue par hasard, ne se maintiendra pas par hasard.
Vous pouvez trouver cela médiocre moralement, et ce l’est comme le reste de la vie avec son cortèges de lâchetés et de compromissions, mais heureusement la justice ne s’attaque qu’à ce qui est vraiment injustifiable et le restera durablement, prostitution forcée, proxénétisme, comportement à risque, et bien évidemment, détournement et viol de mineur.
Le seul problème, non en un absolu inexistant mais dans une marche compréhensible des sociétés – et encore, il y a cinq cents ans entre nos canons moraux et ceux des Talibans et de bien d’autres peuples qui vous jetteraient leur moral à la face non moins sûrs que vous, nous, de leur indignation – est uniquement de savoir si les pratiquants sont majeurs, protégés et consentants.
Ce sont nos règles et je les crois bonnes.
Combien de femmes tolèrent les assauts de leur mari par peur ou par intérêt ? Et je ne parle même pas de toutes ces sociétés africaines où on peut marier un femme de 13 ou 15 ans avec un type de plus 60, pourvu qu’il représente un bon partie pour la famille cédante. Que ce fut le cas ici, c’est non moins vrai, mais il y a déjà fort longtemps.
Que d’hypocrisies là-dessous.
Ou de complète incompréhension, de l’homme, de toute société. « Le veau d’or » citiez-vous, existe aussi, « qui veut faire l’ange fait la bête », et « les bonnes intentions qui pavent… ».
AO
« ..chef de l’Etat ait pu nommer au ministère créé pour André Malraux… »
NossyBe 2:31
J’aime plutôt Malraux, comme écrivain voire aussi comme politique, même si à la fin, comme le grand Charles, il avait raté un métro, mais rappelez-vous que De Gaulle nomma à la culture un homme qui en son temps d’aventurier – en Asie là encore, « C’était dans un port d’Orient », comme J Conrad offrit de nous griser en un temps où.. mais je m’éloigne – vola et trafiqua des oeuvres d’art, ce qui fait fait presque non moins tache que de payer des types pour se griser. Aventurier – ce qui n’est pas infamant, loin de là, tout dépend de quel bord de l’aventure on se place – devenu ministre qui fit cependant lancer les CRS sur les soutiens de Henri Langlois, faisant coffrer un Godard ensanglanté d’avoir été jusqu’à faire le coup de poing pour défendre ses idéaux.
Pas glorieux.
J’aime plutôt bien Malraux ; qui n’a pas sa part d’ombre, parmi ce genre d’oiseaux ?
AO
Oui M. Mitterrand devrait démissionner !!! « S’il s’était agi de « femmes » il n’y aurait pas tout ce battage » a-t-il dit lors d’une émission ; eh bien parlons de femmes ! un ministre qui se serait livré à la prostitution en France auprès de jeunes roumaines ou autres jeunes filles de l’Est, bien que tout contrit, aurait-il été nommé ministre ? alors que l’Etat lutte contre cette pratique ? la question pourrait être posée à M.Mitterrand. Le tourisme sexuel, même lorsqu’il ne s’agit pas de mineurs, est condamné comme atteinte aux droits de l’homme au niveau national et international au nom de la défense des plus faibles. Alors, les écrits de M.Mitterrand tout compassés qu’ils soient, si bien évidemment ne doivent pas tomber sous le coup de la censure, auraient dû être un empêchement « irréfragable » à un poste de ministre censé adhérer si ce n’est aux lois nationales et internationales au moins à leur esprit !!. En outre ce boulevard qui lui est offert sur TF1 et sur France 2…… c’est hallucinant de voir combien certains ont si peu de dignité…mais ce qui m’ennuie n’étant pas une femme de droite et encore moins d’extrême droite c’est de sentir qu’inexorablement ces comportements et d’autres creusent, à l’instar de l’eau en terrain calcaire, des souterrains qui vont rendre le sol méchamment instable!!!! Merci M.Bilger pour votre billet; je réfléchissais à cette affaire en faisant des crêpes et je me suis dit voyons ce que dit l’Avocat Général…. à bientôt!!
@Alex paulista
Mais je l’avais bien compris ainsi.
Je faisais simplement part (avec humour… du moins le croyais-je) d’une impression fugitive qui m’a effleuré l’esprit en vous lisant.
Impression fugitive par analogie peristante entre le « beur de service » et notre Aïssa préféré (que je salue au passage)
Cordialement et avec humour (si, si, même si certain(e)s ne le verront pas ainsi)
Pierre-Antoine
En vérité, on est toujours trahi par les siens. Ce n’est pas la réaction populaire qui fait mal – les élites généralement n’en ont rien à faire – c’est l’usage que ceux de l’élite en fait qui blesse.
TOUTEFOIS.
Il y a une façon désormais assez commune de jouer au bonneteau avec la « culture ».
Mitterrand : « d’un côté, j’exhibe avec une certaine fierté mes sordides petits secrets, de l’autre je me repens mais pas trop.
Polanski, dans sa fameuse entrevue en a fait autant. « D’accord c’est une erreur (je n’avais pas IMAGINÉ pouvoir faire du mal à cette fille etc. etc…. ) (manque d’imagination avouée) d’un autre, (expression complice en direction de l’intervieweur) : “j’aime les TRÈS jeunes filles, comme TOUS LES hommes”;
Mitterrand finalement, en a fait autant : « allons allons : est-ce qu’il n’y a que moi? »
Au fond, l’un comme l’autre légitiment leurs actes en le justifiant par leur caractère commun et ordinaire.
Ce que j’ai mis tant d’effort à expliquer et à décrire comme s’il s’agissait de fantasmes uniques et d’aventures personnelles sont des choses finalement tout à fait ordinaires et communes. Dénonciation hypocrite de l’hypocrisie.
Eh bien, c’est peut-être cela qu’il aurait fallu savoir explorer (donc reconnaître) AVANT.
De là qu’il aurait fallu partir …
Explorer autrement cet (éventuel) inconscient collectif.
Alors, Mitterrand Polanski : éveilleurs ou endormeurs?
That is the question.
Explorer les fantasmes dans l’autofiction est désormais absolument sans danger.
Passer à l’acte en violant les lois comporte effectivement un risque que tout individu doit assumer.
Il n’est pas sérieux d’invoquer la série d’écrivains sulfureux du XIX et du XXème siècle pour défendre ces passages à l’acte. Ils ont écrit à une époque où la seule exploration dans l’écriture était dangereuse (quoique possible par l’écrit anonyme circulant sous le manteau) : ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Les frontières ont été repoussées.
Alors cessons de pleurer sans arrêt sur une censure qui n’existe pas.
L’obsession de la sexualité et de la prostitution est une spécialité qui a commencé véritablement au XIXème siècle. Auparavant, en fait, seule une infime minorité s’y est intéressée.
Il est malhonnête d’invoquer “les écrivains” ou l’histoire de la littérature pour défendre la valeur de telle ou telle oeuvre littéraire.
Beaucoup d’écrivains ont décrit les moeurs des grands, des courtisans, de l’élite au pouvoir, sa brutalité ou sa valeur, les événements historiques dans lesquels ils étaient jetés, “les forces en présence”…. Ils risquaient beaucoup plus gros que les écrivains autofictionnistes qui se concentrent sur leurs fantasmes prétendument “personnels”.
Décrire et explorer ses fantasmes – aussi étranges ou pervers soient-ils – ne comporte strictement plus aucun danger. Seul le passage à l’acte est dangereux. Le passage à l’acte, c’est la sortie de la littérature.
Ce blabla que l’on trouve ça et là sur la censure et le puritanisme n’est ni crédible ni sérieux.
Monsieur le procureur, j’ai parcouru votre billet indigné et ayant lu, il y a quatre ans, « La mauvaise vie », je ne partage en rien votre indignation.
Inutile de s’étendre, le sujet est suffisamment largement débattu par ailleurs.
Je retiens un point, celui par lequel, vous le juriste, réclamez la démission de F.Mitterrand, alors que celui-ci n’a fait l’objet d’aucune condamnation judiciaire.
Non, vous réclamez cette démission au nom de la morale, ce qui renvoie aux pires régimes que l’on puisse subir.
Je conclurai simplement en vous posant cette question :
» Que n’avez-vous exigé en son temps la démission d’A.Malraux, bel et bien condamné à l’époque pour des trafics d’oeuvre d’art dans un pays soumis, humilié, conquis et qui ne pouvait vraiment se défendre ? »
Je suis sûr que je vais vous inspirer de sincères et vertueux remords.
Veuillez agréer, Monsieur le procureur, l’expression de ma considération hésitante.
@ Catherine JACOB
Ha ha
L’expression « ni de ne frayer qu’avec des homosexuels » ne faisait pas allusion à la bisexualité (?) de Frédéric Mitterrand…
Vous et Pierre-Antoine, ça fait deux personnes qui voient dans mes commentaires plus de vice que je n’en mets… :o)
PS: je n’aime pas beaucoup les bisexuels. Tous ceux que j’ai croisés (je n’ose dire connus) étaient comme des animaux en rut perpétuel.
@ Véronique Raffeneau et Ludovic
Je partage complètement l’avis de Véronique : Nicolas Sarkozy a fait une lourde faute.
Je pense que Mitterrand s’est laissé convaincre trop facilement mais c’est bien le président qui l’a nommé. Pour faire un coup. No comment…
Alex Paulista :
« PS: je n’aime pas beaucoup les bisexuels. Tous ceux que j’ai croisés (je n’ose dire connus) étaient comme des animaux en rut perpétuel. »
Ne craignons pas les généralisations hâtives !
Et les autosexuels alors ? Les néosexuels, les trisexuels, les rétrosexuels ? Métasexuels, supersexuels, infrasexuels, hiérosexuels, parasexuels, psychosexuels, tous en rut !
Devons-nous conclure, Alex Paulista, que votre période de rut ne couvre pas toute l’année ? Qu’à l’instar des cerfs dans nos belles forêts en ce moment, vous ne grognez derrière la femelle qu’à l’époque du Carnaval où l’on vous aperçoit, priapique, courant la carioca pucelle ?
<>
AO 11 octobre 2009 à 14:54
Il n’y a de ma part ni complète incompréhension, ni nostalgie de canons moyenâgeux et ne suis ni ange ni bête.
En premier lieu, je me permets de vous faire constater que je me suis abstenu de toute appréciation sur l’orientation sexuelle de qui que ce soit : ce domaine, relevant à mes yeux de la sphère intime, ne me concerne nullement. Il relève de la liberté individuelle et je ne saurais porter le moindre jugement. Et ceci, sans qu’il y ait la moindre hypocrisie là-dessous !
Il y a cependant d’autres points qu’il me paraît utile d’évoquer.
Il me souvient d’avoir, quelques années avant l’édition du livre de confessions de F.M., aperçu dans un rayon de librairie, un livre dont la critique de l’époque oscillait entre le dithyrambe et l’avanie, celui de Catherine M. Après avoir lu la quatrième de couverture, j’ai ouvert le livre et suis tombé sur un passage où l’auteur(e) racontait par le menu une scène de sodomie dans une voiture et dans un état particulier. Cette simple lecture m’a conduit à reposer le livre qui, pour moi, relevait de la littérature que je qualifie du « trou de la serrure » : ne voyez là aucune pruderie effarouchée de ma part. Et donc, malgré les critiques favorables de celui de FM et des qualités indéniables d’écriture, je l’ai classé dans la même catégorie. Comme l’a écrit une intervenante, ces confessions relevait à mon sens plus du divan que de la littérature. Mais en l’espèce, chacun a sa propre appréciation de la littérature et, en ce qui me concerne, je suis plutôt amateur d’essais, qu’ils soient sociologiques, politiques, philosophiques ou scientifiques. Et, autant j’ai fustigé la réaction d’Alain Finkielkraut dans sa défense de Polanski, autant j’apprécie la hauteur de ses propos quand il traite d’autres sujets, comme l’école.
Par ailleurs, dans les années proches de la parution du livre de FM, une autre affaire a emballé la sphère médiatico-politique. Il s’agissait d’une personne contrôlée par la police, transportant une jeune prostituée du bois de Boulogne. Cette personne, D.A. me semble-t-il, s’est trouvée traitée de la même manière que F.M. et par les mêmes qui excipent sans cesse de la présomption d’innocence. Sauf que, à partir d’une mauvaise défense initiale, il a dû démissionner de ses fonctions de conseiller à l’Hôtel Matignon, et alors même qu’il n’exerçait pas celles de ministre de la République. Cependant, l’intéressé ne bénéficiait pas de l’excuse absolutoire de la licence artistique, poétique ou littéraire. La justice est ultérieurement passée.
En dernier lieu, mes interventions dans ce blog n’ont jamais visé la personne, mais simplement à considérer que, dans notre système politique, on ne respecte pas un adversaire. Il s’agit nécessairement d’un ennemi à abattre de manière définitive et par tous les moyens, y compris les moins glorieux. En l’espèce, je garde estime intellectuelle à FM et n’apprécie guère le système de curée médiatique dont il fait l’objet. A mon sens, l’honneur eût dû le conduire à ne pas accepter ce poste ministériel du fait même de l’instrumentalisation dont il était et serait nécessairement l’objet, ne serait-ce que par son nom et son passé.
« ..vous ne grognez derrière la femelle qu’à l’époque du Carnaval où l’on vous aperçoit, priapique, courant la carioca pucelle ? »
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 12 octobre 2009 à 11:58
« Pucelle » et pourquoi pas « impubère », tant qu’à aller à fond de calomnie ?
Elle est un peu raide celle-là, JDR !
Politiquement incorrecte envers AP en en pourfendant le politiquement incorrect de sa maladroite généralisation ?
Mise en abyme ou simple effet coquin dû au croisement récent d’une biche ? Pas dans le bois où on cherche Treiber, j’espère ?
AO
Le consumérisme évoqué par AP doit être de celui entrevu dans les fourrés du Troca dans le film de Téchiné, « Les témoins », effectivement sordide, à la limite du dantesque.
Bonjour.
Excellent article en effet, comme l’indique Roman Bernard sur son blog.
Le mien, en lien.
Cordialement.
Ouais ! Qu’il dégage ce tordu et le plus vite sera le mieux ! Peuple de France, combien de temps vas-tu te laisser diriger par ces dégénérés ?
Rédigé par: Robert | 12 octobre 2009 à 12:46
Cher Robert,
Suis plutôt d’accord avec vous, sauf à ne pas reconnaître de qualités littéraires à C Millet qui narra ce qu’on appelle communément des excès, mais qui là ne regardaient qu’elle et de plus avec style, c’est une fine plume – sans plaisanterie facile, quoique – et experte reconnue dans le domaine – certes souvent fumeux – de l’art contemporain. L’ai croisée dans le métro il y a trois ans, à en croire les regards apathiques s’y posant, devais être le seul à la reconnaître malgré ses deux millions de bouquins vendus, nous prouvant qu’on peut de toute façon tout raconter, sauf à être aussi médiatique que chéri FM, les gens n’étant que les gens, ils oublient aussi vite qu’ils parcourent des yeux en croyant lire.
Ce qui m’a un poil agacé est cet aveuglement volontaire quant au fait qu’hormis en ses aspects qu’aie mentionnés (l’inacceptable), la prostitution est et sera toujours partie prenante de nos sociétés et qu’interdite, elle refleurirait de ses tiges vénéneuses comme la prohibition promut l’alcool partout où on s’y risqua.
Discutais il y a peu avec un grand ponte parisien de la gastro qui me parla de ces Saoudiens qui viennent se faire soigner en Suisse ou à Paris des ravages engendrés par leur consommation d’alcool, eux prônant, eux venant de…
AO
Cher Jean-Dominique Reffait
Pour expliciter ma formule « animaux en rut perpétuel »: je pense à ces éléphants qui violent les rhinocéros pour assouvir leurs pulsions. Ils leur brisent le dos, aussi.
http://www.kewego.it/video/iLyROoaftrGd.html
J’en remets un couche, vous m’avez l’air en forme.
Si je comprends bien, votre idéal, c’est un monde où on n’a pas le droit d’émettre une quelconque généralité, même si on en perçoit la limite.
Mais si on le fait, à ce moment le bien-pensant de service a carte blanche.
Remarquez, on a le droit de tout dire.
Par moments, vous me donnez envie de commencer à fumer…
Transposez la phrase en France – un type lambda écrirait « l’argent et le sexe : c’est mon système » et « les GOSSES n’ont que des miettes de ce commerce », il aurait la brigade protection jeunesse sur le dos et ferait l’objet d’une surveillance.
Mais comme c’est décrit comme étant du passé et que FM n’est pas assez idiot pour donner l’âge des consommés thaïlandais …
Tout va bien sur le plan légal.
Qui dit légal ne dit pas légitime.
Ce qui fait que sur le plan de l’image, c’est pas terrible terrible.
@jeanad
Pourriez-vous poursuivre votre argumentation ? Ca promet d’être intéressant.
Monsieur Bilger,
C’est le plus bel article que j’ai pu lire sur cette affaire. Sa beauté réside dans la justesse et dans la manière dont vous fustigez cet élitisme couard, et finalement vulgaire, qui a fermé et ferme encore les yeux sur l’abject.
Bravo !
Avec mon épouse, ancien avocat, nous partageons entièrement votre analyse. Nous regrettons seulement qu’en France aucun homme politique, aucun journaliste n’en ait, à notre connaissance, écrit autant (à l’exception d’un article de Newsweek traduit dans Le Nouvel Observateur, et dont l’analyse rejoint la vôtre).
Question, que nous adressons au magistrat. Etant donnés les faits publiquement étalés, et la qualification pénale qu’ils sont susceptibles d’encourir, pourquoi aucune information judiciaire n’a-t-elle été ouverte ? Tout juge qui a connaissance de tels faits n’a-t-il pas obligation de le faire ? On annonce qu’une plainte en ce sens serait bientôt déposée en Belgique, en Suisse, aux Etats-Unis ? Pourquoi ne se passe-t-il rien en France au plan judiciaire ? Le terrorisme de la pensée « politiquement correcte » est-il à ce point dominant ?
Bonjour,
J’ai attendu une semaine pour voir si quelqu’un allait dire avant moi comme moi, cela m’aurait reposé.
1° rupture d’égalité devant l’application de la loi (cf « opportunité » des poursuites) : à mettre en rapport sexuel avec la caste des « monstres sacrés » (monstres : sic) qui se reproduisent dans le monde des arts et des lettres / rarement on a eu un « fou chantant » en réclusion criminelle pour viol d’enfant par rapport au nombre réel de faits
2° emballement médiatrope du pouvoir sarkozyste : recherche de connivences avec les professionnels du spectacle au détriment des engagements pris auprès de son électorat de droite classique / on élimine la compétente Albanel, trop femme, pas assez « gaie » au profit d’une « gueule » susceptible de troubler les repères du camp de la gauche caviar…
3° absence de réflexion rétrospective quand des mises en parallèle s’imposent avec les cas de poursuites barbares contre des innocents / on peut penser à Outreau mais aussi aux milliers de pères divorcés innocents anonymes persécutés par un système psycho-judiciaire délirant : à cet égard les « paternités » du Neveu de Tonton ont quelque chose d’effrayant : un « père » « gay » a somme toute plus de droits dorénavant …
4° silence assourdissant de la magistrature dont les caquetants « syndicats » se taisent toujours sur la pédophilie / c’est le moment de ressortir inlassablement la révélation du 23 juillet 1997 dans le Canard Enchaîné : « Anonymat garanti pour magistrats pédophiles » (enquête dite ADO71 de la Gendarmerie de Saône-et-Loire) / toujours à mettre en lien avec la folie de dédouanement consécutive qui s’est ensuite emparée du pauvre petit juge d’instruction à qui tout le monde pense …
5° après avoir grandement contribué à l’émancipation des faibles et opprimés, les moyens professionnels d’information en sont arrivés à constituer et renforcer une nouvelle caste de privilégiés du non-pénal à laquelle ils souscrivent et qui autorise donc les pires turpitudes aux « happy few » / cette situation relève d’un gravissime trouble à l’ordre public laissé impuni et en conséquence il ne faut pas s’étonner de la rébellion destructrice de jeunes amoureux de la justice qui par grosse colère en arrivent à casser dans Poitiers la ville juriste endormie …
Sans illusion quant aux effets de la présente intervention, si toutefois elle n’encourt pas le classement vertical …
Moi, ce qui me choque c’est votre « Beaucoup trop jeunes, à l’évidence. » L’intéressé s’en défend furieusement. Qu’en savons-nous ? A quand remonte son dernier voyage là-bas, ce qui nous permettrait, sur foi de ses aveux (quelques années d’écart a-t-il dit), de calculer en cachette sur nos doigts l’âge de ses partenaires comme jadis les mégères comptaient les mois séparant une naissance d’un mariage un peu rapide.
Ce n’est pas beau d’accuser sans preuves.
Et personne ne se choque du plus choquant : avoir acheté, même pour quelques instant, même une seule fois, le corps d’un humain.
Douce France où les putes seront toujours damnées et leurs clients inexistants…
Monsieur l’avocat général,
Qui est donc allé aux Philippines pour constater le tourisme sexuel des ferrailleurs fortunés des « Bouygues », « Nicollin » et autres Doumenc ? La comparaison avec Frédéric Mitterrand est peut-être un peu outrée. Je suis allé aux Philippines, j’ai vu cela, j’ai alors pensé à Jean-Toussaint Desanti, mon compatriote, dont je ne vous ferai pas l’offense de vous soupçonner de ne l’avoir pas lu puisque philosophe et communiste qui disait : « Lorsque j’ai assisté à la rafle du Vel d’Hiv, j’ai porté ma main au creux de mon aine pour me saisir de mon revolver, tant le désir de tuer des flics m »avait saisi. »
Il n’ avait pas de revolver, de même qu’à Manille, je n’avais pas de revolver le 21/04/96, mais je n’étais pas Jean-Toussaint Desanti, seulement un homme de passage.
A propos, l’avez-vous lu ?
Cordialement.
VILLANOVA
Comment ne pas être d’accord avec vous ? Comment ne pas condamner ces pratiques tarifées et immondes vis-à-vis d’enfants pauvres et soumis ? Les autorités thaïlandaises ne pourraient pas déposer plainte avec demande d’extradition ? (On risquerait de retrouver notre « bon » Frédéric Mitterrand dans la même posture que Roman Polanski ce qui ne manquerait pas de piquant…)
Par ailleurs, aujourd’hui encore, peu de gens s’émeuvent des pratiques illicites d’un certain André Gide…
Monsieur l’avocat général,
Il me semble, mais sans doute y a-t-il prescription, possible de condamner un ressortissant français pour ces crimes et délits commis à l’étranger ?
En tout cas, elle est pas belle la vie… Avoir pratiqué des actes relevant de crimes et être nommé ministre de la République et bien sûr obtenir nombre de décorations quand celles-ci sont réservées à des personnes ayant représenté dignement la France !!
Rien de mieux pour dégoûter les gens… Dans la famille Mitterrand, nous avions un résistant de Vichy qui avait élevé sa fille adultérine aux frais de la république et maintenant on a un ministre ayant avoué des délits (on ne va pas en Thaïlande pour trouver des hommes de son âge… à moins de prendre les gens pour des cons comme sur TF1) nommé par un président de droite… Ne soyez pas étonnés de l’abstention et du dégoût qu’inspirent les élus.