L’esprit français : Causeur avant l’heure…

Le 9 juillet, Causeur consacrera une partie de son numéro à une quinzaine de contributions et à trois entretiens traitant de « la recherche de l’esprit français ».

Je devais y participer mais j’ai traîné. Aussi ce billet est-il une opération de rattrapage.

Il n’est pas si facile de définir « l’esprit français ». Il se distingue de l’humour qui a pour particularité de relever d’une distance et d’une ironie à l’égard de soi ; de la dérision, qui est trop souvent du sarcasme à disposition des médiocres ; de la blague, une manière familière de faire rire.

Je rattache l’esprit français à ce qui m’a toujours passionné sur le plan culturel au fil des siècles. Les expressions, les saillies, les traits, les paradoxes que des personnalités brillantes distillaient à foison, soit parce que la société leur permettait une oisiveté créatrice en bons mots, soit en raison d’une intelligence et d’une vivacité d’esprit qui sur tous les terrains – notamment la vie politique et les débats parlementaires – les faisaient remarquer.

Il me semble que cette notion a quasiment disparu dans sa pureté, remplacée par des prestations fondées sur des synthèses entre le verbe, l’observation, l’imitation, la gestuelle, les mouvements et les mimiques. Il y a des artistes absolument remarquables dans ce domaine où la volonté de faire rire se heurte parfois à des subjectivités qui n’ont pas forcément la même appétence pour le spectacle qui leur est offert.

SachaGuitry-1938-Harcourt

Sans doute ai-je une conception de l’esprit qui s’articule sur les « humanités » et plus précisément sur l’art du langage. À mon sens, il est en effet indissociable de ce dernier considéré à la fois comme un trésor, un capital, un vivier et un outil. C’est à partir de cette ressource exclusive d’un langage maîtrisé, exploité sous toutes ses coutures superficielles ou profondes, dilaté jusqu’à l’absurdité hilarante ou concis comme une flèche allant droit au but de l’évidente drôlerie que l’esprit français, celui des Salons ou celui du peuple gouailleur, celui de Chamfort ou celui de Sacha Guitry, Henri Jeanson ou Michel Audiard, s’est développé.

Rien de commun par exemple entre les fabuleux Poiret et Serrault et la très talentueuse Florence Foresti. Les premiers sont gouvernés par le verbe, la seconde le dépasse.

Chacun a eu « son » langage mais aucun n’est allé chercher ailleurs que dans son goût des mots et son appétence pour le vocabulaire l’opportunité de séduire et de faire sourire. Il y a, dans l’esprit français, pour celui qui en use comme pour ceux qui en jouissent, une forme de distinction, de réserve civilisée, d’admiration sans vulgarité. Il ne suscite pas « le gros rire » parce qu’il crée naturellement une discrimination : il faut le comprendre et il impose, pour être véritablement perçu et applaudi, en quelque sorte une solidarité de culture, un même regard civilisé.

Des artistes comme Jamel Debbouze paraissent échapper à ces catégories : il fait preuve d’une virtuosité improvisée qui joue véritablement avec les mots.

L’esprit français est à la fois le comble du raffinement et celui, plus politique, de la défense des faibles et de la critique des puissants. Cette intuition qu’on peut ne pas partager explique aussi pourquoi nos humoristes actuels manquent souvent, derrière leur façade de faux justiciers, de cette aptitude à l’universel, seule garante d’une adhésion humaine et non pas seulement idéologique.

L’esprit français est un esprit rebelle mais il est aux antipodes de la touche partisane. Il cherche à unir et non à diviser.

Pour être honnête, je dois admettre que ce post ne prétend pas donner une vision objective, au demeurant impossible, mais totalement personnelle de l’esprit français. Celui qui a existé, celui que j’aurais voulu avoir ; celui qui pétille encore ?

L’esprit français, c’était hier. Mais, n’étant pas mort, il pourra renaître.

Attendons, lisons et écoutons.

Article précédent

Hello, Dolly...

Article suivant

Le maire de Nanterre nous donne le coup de grâce !

Voir les Commentaires (29)
  1. Patrick EMIN

    Bonjour Philippe, si je saisis correctement la portée de vos observations – et permettez-moi cette précaution liminaire – les figures que vous évoquez, Chamfort au premier chef, ne s’adressaient nullement à la multitude mais bien à leur cercle, à leur caste si l’on peut risquer cette expression.
    Cependant, je nourris de sérieuses réserves quant à l’idée que le fossé séparant ce que vous désignez comme « la multitude » – entendons le peuple – de ces gens de lettres, ces esprits raffinés qui bénéficièrent tout à la fois de l’occasion, de la fortune, du loisir et des moyens nécessaires au développement de leur culture, ait été moins béant au siècle des Lumières qu’il ne l’est aujourd’hui.
    Car si les beaux esprits auxquels vous faites référence – et auxquels je souscris naturellement – conservent leur pertinence, ils ont effectivement revêtu les habits d’humoristes et de satiristes plutôt que ceux d’authentiques orfèvres de la langue française. Cette métamorphose révèle paradoxalement une démocratisation de l’esprit critique.
    Certes, nous pouvons légitimement déplorer la disparition de ces intelligences raffinées d’antan, mais nous devons simultanément nous réjouir que les humoristes contemporains aient su franchir ce fossé social et culturel. Ils ont accompli ce que les salonnards du XVIIIe siècle n’osaient envisager : parler au plus grand nombre sans pour autant sacrifier la finesse du trait. Cette démocratisation de l’ironie constitue peut-être l’une des rares victoires de notre époque sur l’élitisme intellectuel des siècles passés.

  2. Xavier NEBOUT

    Il y a l’esprit français, celui du nord de la Loire, des « en d’oil » – dits « andouilles » -, les prétentieux, et ceux d’oc.
    Dans le sud on dit ce qu’on a à dire. Quand on rencontre un copain, on lui dit :
    « Eh salut les couilles, comment ça va ? ». C’est familier mais pas grossier.
    La grossièreté, c’est autre chose. Dans un restaurant, j’ai un jour entendu dire : « Il a réussi à parangonner en une monostiche, entre une élégie encomiastique et l’Apollon de Piombino ».
    Vous vous rendez compte ?

  3. Me ferez-vous la grâce, don Juan, de vouloir bien me reconnaître ? Et puis-je au moins espérer que vous daigniez tourner le visage de ce côté ?
    Le coq gaulois trône sur son tas de fumier.
    À l’image de son président renvoyant le souverain à sa dissolution, l’insolence révolutionnaire, de Molière à Beaumarchais comme de De Gaulle à Mitterrand, proclame à la face des tyrans la faiblesse toute-puissante de la vérité.
    Pardon sire, de quel droit jouiriez-vous de notre épouse ?
    Devrions-nous flatter votre orgueil voué à l’échec de toutes les dominations, creuset de nos défaites ? Notre refus saurait alors, en serviteurs du verbe souverain, assumer notre contradiction, masque du bal de têtes proustien d’un salon du faubourg Saint-Germain désormais Verdurin, et incarner l’errance de l’apôtre passé au crible de son hypocrisie pour avouer : non, belle servante, je ne le connais pas, votre paria.
    Ainsi, mensonge dévoilé et pleinement reconnu, le peuple souverain pourra entendre le coq chanter, symbole de toutes les impuissances impériales à dominer son mime pour enfin en maîtriser la pulsion, enfin accepter ce qui garde non pas de la souffrance mais de la corruption, la foi pleine et entière réconciliée aux lumières de la raison, la France enfin, mesdames et messieurs, offerte, à l’image de l’ineffable, au sacrifice alors abattu à tout jamais, triomphe de la parole véritable aux lèvres d’innocence retrouvée d’avoir su avouer sa culpabilité, chant glorieux de la liberté dans l’égalité par la fraternité.
    https://www.youtube.com/watch?v=Buo-Vogy1yY

  4. Dans le film de Patrice Leconte « Ridicule », les courtisans faisaient assaut d’esprit dans le seul but de nuire et de se faire mousser, et leur esprit me faisait penser à « qui court après l’esprit attrape la sottise ».
    Ne doit-on compter comme esprit ou humour que ce qui est le plus réussi, et en brillant et en morale ou bien le considérer dans tous les lieux où la concurrence entre causeurs induit à écraser les autres par quelque camouflet verbal ?
    C’est déjà un premier point.
    Mais bon, admettons que l’esprit soit seulement brillant et animé par le désir de justice. Dans ce cas, contrairement à une définition plus large, il ne peut que décliner.
    Si je voulais écrire style j’ai de l’esprit, j’arrêterais là ou même ne garderais que les deux phrases précédentes, faire de l’esprit, c’est faire bosser cette feignasse d’auditeur ou de lecteur !
    Exactement quand on décrit toute une situation en partant du point de vue de chaque protagoniste sans mots si usés qu’on ne les prendrait même pas comme chaussettes.
    Donc, oui, pourquoi l’esprit doit-il s’user s’il est léger et brûlant d’esprit de vérité ?
    Parce que l’époque est lourde, lourde comme il n’est pas permis, pas plus tragique que d’habitude mais lourdingue, tout le monde joue les victimes tragiques pleines de ressentiment… Allez faire du vrai humour ou du vrai esprit avec de tels fers aux pieds !
    Et puis autre chose, humour et esprit défendent la vérité. Or on est dans une ère de post-vérité, alors bon courage !
    Si ça continue, il ne restera plus que des esprits frappeurs, dont les plus pleins de remords regretteront de ne pas avoir eu d’esprit de leur vivant !

  5. L’esprit français est indéfinissable, il se pratique, un peu, beaucoup, passionnément et forme un périmètre de l’entre-soi.

  6. Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1741–1794)… Moraliste et écrivain français du XVIIIe siècle, figure majeure de l’esprit des Lumières finissantes, réputé pour ses Maximes et Pensées. Souvent cité aux côtés de La Rochefoucauld ou Vauvenargues, il incarne à merveille cet esprit français : cinglant, lucide, élégant, profondément désabusé mais jamais vulgaire.
    Il n’est ni philosophe de système, ni poète lyrique, ni tribun en toge, il est ce promeneur solitaire du jugement, ce chirurgien de la sottise, ce guetteur des vanités humaines posté à la fenêtre d’un monde trop souvent grotesque. Il incarne, à son plus haut degré de concentration, ce que l’on pourrait nommer l’esprit français dans sa forme acide, tragique et souverainement élégante.
    Car l’esprit français n’est pas seulement badinage, persiflage, ou malice mondaine. Il est, à sa racine, lucidité armée de style. Chamfort, ce moraliste incandescent, est l’un de ses plus purs distillateurs. Il ne cherche ni à plaire ni à rassurer. Il tranche, mais avec grâce. Il voit — et c’est déjà beaucoup — mais il dit ce qu’il voit avec cette langue tendue comme une corde d’arc, qui libère à chaque trait une vérité condensée en fulgurance. Un aphorisme de Chamfort, c’est une gifle enveloppée dans un gant de velours noir.
    Il vient de ce siècle où l’on osait encore penser debout, dans les salons comme dans les prisons, et où les mots pouvaient peser plus qu’une loi. Chamfort y tient la place singulière de celui qui, ayant goûté aux faveurs de la Cour, choisit de brûler ses illusions dans la braise de la Révolution — avant d’y être lui-même broyé. L’esprit français, chez lui, est toujours au bord du tragique, car il sait que l’intelligence n’ouvre pas les portes du bonheur mais seulement celles de la lucidité. Et cela suffit.
    Il faut relire ses Maximes comme on lirait un bréviaire à l’envers : non pour apprendre à vivre, mais pour apprendre à voir. On y croise la fatuité, la médiocrité en habits dorés, les âmes molles et les cœurs vides. Mais jamais le rire n’est gras ; il est sec, rapide, souvent muet. Chamfort ne rit pas de ses semblables : il les observe tomber, et note la hauteur.
    Dans la grande lignée des esprits français, il se tient quelque part entre La Bruyère et Cioran, entre la dentelle des apparences et le désespoir poli de l’intelligence. Il n’enseigne pas, il suggère par éclairs. Il ne veut pas convaincre, il veut éveiller. Et il le fait sans cri, sans posture — par la précision souveraine du mot.
    Si l’on veut comprendre ce qu’est l’esprit français lorsqu’il refuse la facilité du rire immédiat, lorsqu’il choisit d’être un regard, une coupe, une leçon sans maître, il faut aller chez Chamfort. Non pour s’y divertir, mais pour y être arraché à l’ennui. Car là où l’humour moderne souvent cajole, Chamfort, lui, réveille.
    C’est pourquoi, dans toute méditation sur l’esprit français, son nom s’impose. Non comme un modèle à imiter — on n’imite pas la foudre — mais comme une rumeur noble au fond de notre langue. Il nous rappelle que l’esprit n’est pas seulement un jeu, mais une exigence. Et que cette exigence n’a rien perdu de sa nécessité.
    En Chamfort, l’esprit français est à la fois une arme blanche et une discipline morale, une politesse tragique, un art de vivre debout dans un monde qui s’effondre en pirouettes. Il n’est pas le rieur, mais le veilleur. Et ce qu’il veille, c’est cette idée que penser finement, c’est déjà résister.
    Chamfort maniait la langue comme une lame : fine, acérée, souvent tragique sous son apparente légèreté. Son humour n’était jamais gratuit — il révélait l’absurde des puissants, la vanité des postures, et la profonde misère morale des systèmes établis.
    On lui doit des formules telles que :
    « Il est encore plus facile de juger de l’esprit d’un homme par ses questions que par ses réponses. »
    « Il y a des natures qui ont besoin d’être passionnées pour penser. »
    « La société se compose de deux grandes classes : ceux qui ont plus de dîners que d’appétit, et ceux qui ont plus d’appétit que de dîners. »

  7. Ouf ! J’ai eu peur de voir ressurgir Louis de Funès dont le comique et la filmographie ne m’ont jamais, mais jamais fait rire ni emporter un quelconque esprit français. C’était plat, éculé, et dire qu’il a eu un vrai succès populaire… en France…

  8. L’esprit français c’est de prendre les choses sérieuses à la légère et les choses légères au sérieux.
    La liste des exemples est si longue que je m’abstiendrai !

  9. Si j’étais un mauvais président français, élu par des Français, voulant prouver que je suis internationaliste, je dirais sans honte :
    « Il n’y a pas d’esprit français, il n’y a que de l’esprit en France ».
    Oui mais voilà, de l’esprit en France il y en a de moins en moins, malgré les efforts de Mathilde Panot et Jean-Luc Mélenchon.
    Il est vrai que l’État de droit veille à ce que personne ne se moque de personne, fût-ce avec esprit, la susceptibilité étant sacrée en nos temps post-modernes.
    Autrement, on peut remarquer comment deux pays, la France et l’Angleterre, qui ont marqué la pensée occidentale, diffèrent par l’expression de ce que l’on appelle « l’esprit du pays ».
    L’esprit français s’exprime à partir d’un langage maîtrisé qui use et abuse des ressources et subtilités de ce langage.
    L’esprit anglais se manifeste plutôt, à mon avis, par le non-sens. Ici c’est l’art du contrepied surprenant, du non-sens inattendu, mais reposant sur une réalité, qui en fait toute sa force.
    J’ai été impressionné par l’éloge de Chamfort du commentaire de finch | 28 juin 2025 à 11:18.
    Je ne suis pas en mesure de faire de la même façon l’éloge de Jules Renard, mais il faut avoir sur sa table de chevet son Journal, pour en lire quelques pages en cas d’insomnie. On oublie trop souvent ce Journal de Jules Renard, pourtant un excellent témoin plein d’esprit, puisque c’est le sujet, de son époque pas si loin de nous. Un esprit tendrement ou férocement caustique selon les situations et les personnages mis en jeu.
    Enfin, pour ceux qui voudraient découvrir l’esprit français de notre époque, je suggère cet opuscule plaisant de Sylvain Tesson : « Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages » (les Éditions des Équateurs).
    L’aphorisme, comme le voyage, est une ascèse. On se débarrasse du superflu, on se rapproche du coeur de la nature et de la vérité.

  10. L’esprit français existe-t-il encore aujourd’hui ?
    Cet esprit flamboyant que les pays étrangers jalousaient encore jusqu’à la fin du siècle dernier ?
    On peut sérieusement en douter quand on écoute les réparties pas toujours très fines des invités des plateaux télé, de CNews ou d’ailleurs, qui relèvent plus de la brève de comptoir à l’heure de l’apéro que des subtilités oratoires des salons de Juliette Récamier.
    Et si l’on s’attarde sur les éditos de stations radios des matinales, c’est du même (ca-)niveau.
    Pourtant ce sont des gens cultivés qui sont invités à s’exprimer dans nos médias, mais ils nous assènent leur flot de phrases convenues, d’éléments de langage éculés et de lieux communs sans inspiration.
    Il ne faut pas s’étonner que les Français n’aient pas le moral.
    Vous vous levez le matin de bonne humeur, après avoir passé une bonne nuit, mais après avoir écouté pendant une demi-heure votre chaîne préférée vous avez le bourdon pour la journée.

  11. Les kleptocrates pensent-ils vraiment dérober la démocratie, quand ne les attend que la sanction judiciaire ?
    Errance juive de l’apôtre chrétien, la France est là, vigie de l’amour, pour annoncer l’aube du troisième jour !
    Vive la République !

  12. « L’esprit français est un esprit rebelle mais il est aux antipodes de la touche partisane. Il cherche à unir et non à diviser. » (PB)
    Mais des gens qui ont représenté aussi l’esprit français ont eu maille à partir avec la justice.

  13. @ Giuseppe
    « Ouf ! J’ai eu peur de voir ressurgir Louis de Funès dont le comique et la filmographie ne m’ont jamais, mais jamais fait rire ni emporter un quelconque esprit français. C’était plat, éculé, et dire qu’il a eu un vrai succès populaire… en France… »
    Un peu comme Antoine Dupont, le de Funeste rugeeeebiman des palombières qui a eu un immense succès suite à sa pétichions contre Jordy phosphatine.

  14. L’esprit français, les mots oui mais que dire d’un bon délice de jeune fille AAAAA arrosé d’un Saint-Pourçain de chez Grosbot-Barbara. Hein, vous dites un petit Morgon, allons-y.

  15. Xavier NEBOUT

    Après avoir comblé ma profonde ignorance en consultant YouTube, je me demande comment j’ai pu vivre sans connaître « deux bouzes ».
    Il manque un appel à C. Hanouna, tant cet autre grand poète manque lui aussi au rappel des profondeurs de l’esprit français…
    « Mignonne, allons voir si la rose… »
    Ceci dit, on n’est pas raciste, mais en insistant bien, ça pourrait venir.

  16. En écoutant sur YouTube les commentaires d’expatriés vivant en France, je découvre que les gens de langue anglaise se disent largués par ce que leurs interlocuteurs français définissent comme du « second degré », et qu’ils disent avoir beaucoup de mal à saisir. Cela irait dans le sens de la définition de caroff.

  17. L’esprit français n’existe pas, vous assurera un Mélenchon sûr de lui et de sa créolisation obligatoire puisque la langue française ne doit plus s’appeler le français ! Comment alors estimer selon ses codes de la table rase qu’il pourrait exister un esprit français ?
    Patrick Emin a eu raison de rappeler que l’esprit français a su quitter les salons de la monarchie ou d’un certain parisianisme pour se démocratiser et gagner l’ensemble des citoyens assimilés par l’enseignement et l’amour de notre si belle langue française.
    Giuseppe pour sa part fustige l’humour de Louis de Funès. Mais d’autres comme Raymond Devos ou Pierre Dac ou encore Fernand Raynaud ou même Bourvil et Boby Lapointe ont su donner à l’humour français une qualité rare en usant du sel de l’absurdité.
    Cet humour-là était compris par l’ensemble des Français. Mais il est à craindre que, du fait d’une instruction qui aboutit pour les récentes et nouvelles générations à l’absence de culture française, à l’acquisition d’un vocabulaire plus que limité qui pourtant leur permettent d’obtenir des diplômes trop souvent dévalués et illusoires avec en sus un contrôle de l’usage des mots trop souvent interdits par les censeurs wokistes de la pensée, l’esprit français, l’humour français ne soient plus dans un proche avenir qu’un souvenir d’une époque lointaine, révolue et rejetée !

  18. « L’esprit français : Causeur avant l’heure… » (PB)
    Ce qu’était la débine de 40, la Débâcle, Marc Bloch le lucide et le réel sous ses yeux, le c*l entre deux chaises pour les autres comme l’on voit partout, « une position singulière », du blabla.
    À l’aune de tout cela un héros comme Winston Volodymyr incarne tout ce qu’un pays souhaite, l’engagement, la beauté du geste, et un courage inaltérable.
    Quand va-t-on enfin virer tous ces élus de misère, ces assemblées pléthoriques, ce pognon de dingue dilapidé, nous sommes à pleurnicher pour trouver 40 PETITS MILLIARDS! Pas 400, non, 40 sur 3350 qui nous contemplent.
    Qui écoute Bayrou écoute du recuit, une nouille trop cuite, et il est toujours et encore là, élu par des peureux, des Français de 40 et de Chamberlain. Un rentier à vie de la politique on en voit le résultat aujourd’hui. Bayrou est le roi du viager, il sait durer pour en vivre, et comme il va vivre longtemps il va durer et pourtant il était avec toute cette clique passée qui nous a mis en redressement judiciaire, le peuple est imbécile, il reconduit très souvent la nullité, il aime les imbéciles.
    Le général Motor avait lancé bien avant tout le monde ce qu’était le moteur à explosion, une armée motorisée inventive, nous en étions restés à la bicyclette. Il faut relire les passages du début de « L’Étrange défaite » et les témoignages crus, abrasifs et surtout lumineux de Marc Bloch.
    Aujourd’hui nous avons un budget de catalogue, sans l’Europe de misère malgré tout, rien n’est possible sans les USA.
    Chez Saint-Tapis ils ont les mêmes catalogues d’échantillons, et toujours une dette abyssale. Nous nous mentons à nous-mêmes, la dissuasion nucléaire c’est tout mais surtout rien, le Cinglé se fait cartonner de temps à autre par des Ukrainiens pleins de courage.
    Et Gégé qui est toujours en place, et le manège tourne toujours, on prend les mêmes et on recommence, triste politique, tristes politiciens et Villepin – il ne manquait plus que lui, ce gonfle-figue -, en plus pour mettre de la chantilly, pour le marteau-piqueur, la pala y el pico, no hay nadie, que des gonfleurs d’hélices, c’est désespérant. Désespérant.
    J’ai adoré l’esprit bistrot et taverne d’une époque.
    « Au père Louis », une institution, le café Authié c’était pour les bobos, l’ambiance de ces rades quand vous êtes étudiant et leur bon sens. Une des meilleures que je n’oublie pas quand la paye était maigre et qu’il faut finir le mois pour vivre : « Les mois se touchent, mais pour certains ils se chevauchent ! ». Et puis la plus philosophe du numéro 1 : « Il neige en hiver, vous méditerez… », à ceux qui se plaignaient de ne pas avoir atteint leurs objectifs pour de multiples raisons. Alors les Jacquattali et consorts nous faisaient bien rire, nous étions entre premiers fusils en devenir certes mais nous étions « one shot ».
    Nous étions confinés, « Majeurs où pas majeurs si vous manquez les cours vous serez virés ! C’est un privilège… », alors il est sûr que les meilleurs endroits, les plus efficients étaient connus de tous les tireurs d’élite, pas besoin de nommer la ville. Les enseignes se suffisaient à elles-mêmes. « Aubergiste, un Chivas pour moi et ce qu’ils veulent pour les autres ! »… Quand on n’avait pas un rond en poche, et que l’on se contentait d’un grenache. La vie quoi ! Et puis inspirant aussi, on vous y apprend en plus la rouerie, pas besoin de conseils livresques ce n’était pas écrit, juste l’oral… Pas un rond et la porte grande ouverte du Génie civil, le rêve à portée de main.

  19. Michel Deluré

    « L’esprit français, c’était hier » (PB)
    Décidément, tout fout le camp ! Il faut croire que dans notre beau pays, comme l’affirmait A. de Vigny, « Tout homme a vu le mur qui borne son esprit. »

  20. Des commentaires savants et pas un qui nous offre quelques mots d’esprit de son cru.
    Aucun qui ne suive la voie du grand Sacha Guitry qui a l’honneur d’illustrer le billet, lui qui avait dit l’essentiel en peu de mots :
    « Je suis contre les femmes, tout contre ! »
    Alors je me dévoue, suivant modestement l’exemple du maître, voici un quatrain a minima, en situation de canicule :
    Jupe légère,
    Rêvant,
    De vent
    Derrière.

  21. Que vous le vouliez ou non, l’esprit français c’est fini, c’est même devenu une tare réservée aux seuls qui veulent encore résister allah nouvelle culture imposée de gré ou de force par nos envahisseurs islamistes soutenus par les collabos de gauche macroniens PS PCF EELV LFI HammaSS.
    Quels sont ces héros, derniers des mohicans patriotes blancs de souche ? Zemmour, Knafo, Le Pen, le RN, toutes les extrêmes droites et autres partis résistants aux charias islamos fachos gauchistes protégées par Macron.
    L’esprit arabo-musulman islamiste gauchiste domine la société en toute collaboration et complicité de notre gauche tout entière, la culture de gauche, l’odieux visuel gauchiste, le service public parano de gauche, les facs universités gangrénées par le gazaouisme, le hezbollisme, le terrorisme iranien.
    Nos brillants esprits intellectuels d’aujourd’hui se nomment Mélenchon, Bompard, Panot, Boyard, Delogu, Obono, Autain, Rousseau, etc. une mafia islamo facho gauchiste narco LGBT qui domine notre société en accord avec la macronie chargée de détruire notre pays, notre race, notre histoire, notre culture et religion.
    Brillants esprits d’antan, allez vous rhabiller, vous êtes remplacés !

  22. L’esprit français, aujourd’hui, c’est la bande à François Ceresa et son indispensable, vital, « Service Littéraire »… Jouissance mensuelle assurée, un diamant dans un désert de galets insipides… Qui n’a pas lu un numéro de Service Littéraire ne peut savoir le bonheur d’y savourer des lames aiguisées, des répliques qui font mouche, des critiques dévastatrices, bien loin de la pensée uniforme, bref, des partitions « allegro con brio »… Pour les happy few, pas pour les coincés de la glotte… mais y a-t-il un(e) seul(e) coincé(e) de la glotte sur ce blog ?

  23. @ Tipaza 17h08
    «  »Je suis contre les femmes, tout contre ! » » (Guitry)
    « La femme est une fleur dont la tige est ailleurs » : je pensais que c’était du Guitry mais je n’en suis pas sûr.
    Ce qui est certain c’est que c’est gauloisement français, franchouillard même, dirait un(e) peine-à-jouir d’aujourd’hui…

  24. @ sylvain | 29 juin 2025 à 10:15
    La recette doit être bonne, Antoine Dupont rajoute une ligne de plus à son palmarès. Ce n’est pas Jordy, qui s’est débiné pour la place de Premier ministre, qui monterait en première ligne. Jordy a déjà écrit ses mémoires, ils ont fait rire la planète entière, il a encore la goutte au nez, et demain il serait là pour gouverner… Quelle poilade !
    Cela n’arrivera jamais, quand on voit la place prise par Retailleau, on comprend que Jordy Chocolatine est encore en maternelle.
    On ne les entend plus, l’attelage de misère qui ne prendra jamais le pouvoir en France, pour la simple raison qu’ils sont non seulement incompétents mais en plus personne n’est dupe. Jordy Chocolatchaud a encore beaucoup, beaucoup à apprendre, il ne sait que passer en boucle des éléments de langage qu’il répète comme un vieux disque sur un vieux microsillon, Jordy a le disque rayé et il a encore oublié son goûter.

  25. @ Giuseppe le 30 juin 2025 à 00:35
    Ah quand même, bingo ! Vous avez été long à me répondre, je commençais à déprimer, j’ai cru que vous m’aviez abandonné ; merci de votre message et à bientôt.
    Je vous laisse pour cause de visioconférence réservée aux seuls RNistes avec Jordy la Blédine, votre futur président.

  26. @ Tipaza | 29 juin 2025 à 17:08
    Un ami suisse écrit à Voltaire : « Cher ami, venez donc passer quelques jours à Genève, la ville est pavée de jolies femmes ! »
    « J’arrive ventre à terre ! » (La Pléiade, lettres de Voltaire)

  27. « Si la femme était bonne, Dieu en aurait une. »
    Sacha Guitry
    Et du même :
    « Il ne suffit pas d’être bon aryen pour être bon à quelque chose. »

  28. Patrice Charoulet

    À Dieppe, presque tous les jours, je vais jusqu’au bout de la jetée.
    Ce jeudi, en revenant, depuis cinq minutes il pleut.
    Je croise une jeune fille, qui a son téléphone portable devant la bouche. Elle dit : « Oh ! Quel temps de merde, putain ! ». À sa place, j’aurais dit sans doute : « Il pleut ».

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *