Les magistrats sont masochistes !

N’importe qui peut les traîner dans la boue.

Les ignorants au sujet de la Justice ont le verbe d’autant plus haut et péremptoire qu’ils croient tout savoir.

Les médias de droite – sur un mode un peu plus feutré – et d’extrême droite s’en donnent à coeur joie quand une personnalité de ce camp est condamnée et, encore plus, incarcérée. C’est la justice qui serait coupable et le prévenu, bien sûr, totalement, forcément innocent !

Les médias de gauche et d’extrême gauche se réjouissent de voir l’adversaire sanctionné avant de s’en prendre, à leur tour, aux juges lorsque la cause du Bien – cette mouvance, plus ou moins excitée, en est propriétaire ! – est mise à mal judiciairement.

La classe politique elle-même, on l’a vu avec le jugement ayant concerné Nicolas Sarkozy avec d’autres, ne sait plus ce que c’est que d’appréhender lucidement une décision judiciaire en étant soucieuse de faire le partage entre le partisan et le pénal.

Hier, on a constaté ce qu’il en était avec LFI et Jean-Luc Mélenchon et la bronca était encore plus choquante et délirante ! On est bien obligé de constater que l’idéologie prime tout, y compris ce qui devrait échapper, sur ce plan, au parti pris. Comme si le fait d’être accordé politiquement devait rendre sourd et aveugle aux défaillances morales et aux délits soupçonnés, parfois condamnés.

Pour certains, c’est une République des juges et cette paresse de la pensée est perçue telle une vérité d’évangile !

Pour d’autres, dont Nicolas Sarkozy, les magistrats seraient « haineux » et celui qui se croit autorisé à ne pas soutenir le point de vue de ses inconditionnels est immédiatement lui aussi qualifié de « haineux ». J’ai beau rectifier, j’ai droit régulièrement à cette ânerie sur X ou parfois même sur tel ou tel plateau.

Il est piquant de relever que les mêmes, de droite ou de gauche, exigeant des preuves absolues pour que leur champion soit sanctionné, sont en revanche infiniment libéraux, voire désinvoltes, pour les condamnations de ceux qui leur importent peu.

Il y a des manières honteuses de stigmatiser les magistrats : une grande journaliste pourtant, Catherine Nay, est une spécialiste du genre.

Il y a des indignations qui pour émaner, avec courtoisie, d’une remarquable intelligence – celle de Bernard-Henri Lévy par exemple – me paraissent cependant, pour le jugement du 25 septembre, s’égarer en interprétant mal la décision.

Pour Henri Guaino, ce n’est rien de moins « qu’un coup d’État judiciaire contre la séparation des pouvoirs » !

Pour Mathieu Bock-Côté, c’est pire : « une démonstration de force déguisée en décision de justice ».

Karine Le Marchand, elle aussi, « dont la parole est rare » dans ce domaine et devrait le rester, pourfend les cinq ans d’emprisonnement à l’encontre de Nicolas Sarkozy en les comparant aux violeurs sous OQTF qui seraient laissés en liberté. Cette critique du deux poids, deux mesures, que j’entends beaucoup, est offensante pour les politiques car les mettre sur le même plan que des voyous est indécent. De ces derniers, on n’a aucun exemple à attendre alors que pour les autres, on devrait tout espérer, et d’abord de la rectitude. Quand elle fait défaut, il n’est pas scandaleux de les estimer plus coupables que les délinquants « ordinaires ». Le pouvoir oblige.

On reproche aux juges d’amplifier la défiance des citoyens à leur égard mais tous ces pourfendeurs compulsifs, anonymes ou non, de cette décision et de l’institution se rendent-ils compte qu’ils l’inspirent, l’irriguent, la généralisent ?

Face à l’ensemble de ces accusations, stigmatisations, moqueries, dérisions, approximations et leçons, que trouve-t-on du côté de la magistrature, aussi bien de la haute hiérarchie judiciaire que du syndicalisme ?

Il y aura, bien sûr, l’appel qui permettra peut-être au commun des citoyens de mieux comprendre (Mediapart) pourquoi le pacte corruptif au coeur de l’association de malfaiteurs (entre Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux et Claude Guéant, avec des actes préparatoires occultes et transgressifs en Libye et des espérances de fonds en France) a été lourdement condamné par le tribunal.

La présidente de la juridiction a été menacée de mort et deux enquêtes ont été ordonnées. Seulement le 27 septembre le premier président de la cour d’appel de Paris a demandé « le respect de l’institution judiciaire et de son indépendance ». C’est tardif et cela va compter peu face à l’entretien fleuve du JDD avec Nicolas Sarkozy qui bénéficie d’une complaisance médiatique évidemment de nature à changer l’équilibre des forces pour l’appel et la sérénité des futurs débats.

Ce n’est pas au garde des Sceaux d’intervenir sans cesse pour défendre des troupes qui devraient être capables de le faire elles-mêmes, non par corporatisme, mais parce qu’il n’est écrit nulle part que l’institution judiciaire a à se distinguer par son silence, sa tolérance et sa patience. J’entends bien – et j’ai des exemples – que plus on monte, plus on a peur et qu’exiger des grands chefs de la magistrature du courage revient à la quadrature du cercle. Mais tout de même, lisent-ils, entendent-ils, écoutent-ils ?

On peut en douter quand on relève leur immobilisme à l’égard de ce qui, souvent, aurait dû susciter des réactions vives, voire de la colère de leur part… Alors, ils prêchent modération et mesure, qui ne sont que le masque d’une frilosité assumée.

Ils auraient eu matière, depuis le jugement du 25 septembre et à l’égard de tant d’autres controverses judiciaires avant, pour intervenir haut et fort. Mais leur faiblesse nourrit l’hostilité compulsive et les égarements de ceux qui ne voient aucune raison de ne pas s’essuyer les pieds et l’esprit sur les juges.

Et ce syndicalisme, tellement caricatural, politisé, partial et vindicatif dans certaines de ses réactions, n’est-il pas capable, pour une fois, de se mobiliser pour une bonne cause et de justifier une existence discutée régulièrement par une majorité de citoyens ? Que faut-il de plus pour que les syndicats judiciaires mettent une intelligente pugnacité et formulent des répliques cinglantes à l’encontre de ces inquisitions ? Les voix solitaires ne suffisent pas.

Je n’ai pas envie qu’on fasse mal à la magistrature, corps essentiel à la paix d’une société, à sa régulation, à la démocratie. Mais si son vice est le masochisme, qu’elle continue de se faire fouetter avec le sourire !

Note : depuis la publication de ce billet – sans lien de cause à effet-, réactions tout de même du premier président de la cour d’appel de Paris, du président du tribunal judiciaire de Paris, du Syndicat de la magistrature et de l’USM, du chef du PNF, du président de la République… Sur un autre plan, de Dominique de Villepin le 28 septembre et de Jean-Louis Bourlanges le 29…

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Voir les Commentaires (51)
  1. Si j’en crois une indiscrétion du Canard enchaîné, Pascal Praud et Nicolas Sarkozy ont dîné ensemble dans un palace parisien, à la veille de la condamnation de l’ex-président à 5 ans de prison.
    Bon, là ce n’était pas un petit café dans un petit troquet de quartier, mais carrément un dîner.
    Je suppose que c’est PP qui a payé l’addition, mais vu que c’est de l’argent privé, ça ne pose pas de problème d’éthique, hum ?
    En tout cas c’est la preuve que même des journalistes de la droite radicale (et même un peu plus) peuvent rencontrer des politiques, et pas n’importe lesquels.
    Pour paraphraser Thomas Legrand à l’encontre de Rachida Dati, on imagine que PP a dit à son ami Nicolas : « T’inquiète pas, les juges qui te cherchent des noises, on va s’en charger ». Ce qu’il fait tous les jours depuis une semaine…

    1. Ils ont dîné au restaurant étoilé « Le Peninsula » avenue Kléber Paris 16e.
      Tarif : 1.500 € pour 2 personnes pour les clients privilégiés (au gros portefeuille)
      C’est Nicolas qui paie… avant un jambon-purée mousseline, servi en plat unique ? Là, c’est gratuit.

      Si c’est Praud qui a payé le dîner, ce qui m’étonnerait fort peu, je comprends alors qu’il l’ait en travers la gorge. Il va bien se débrouiller, le renardeau, pour faire passer la facture en frais professionnels. Ne dit-on pas que l’argent est fait pour circuler ?

  2. « Les magistrats sont masochistes ! » (PB)

    Il en est un parmi eux qui se distingue par son masochisme. C’est bien sûr Philippe Bilger, qui s’obstine à défendre son corps de métier, avec une pugnacité et une abnégation admirables sur le plateau de « L’Heure des pros ». Ceci malgré le fait qu’il ait tous les invités du plateau contre lui.
    Personnellement, c’est un peu pour ça que je l’aime bien, même si je ne suis pas toujours d’accord avec lui. 😊

    1. Sans faire du corporatisme étroit, il est logique que monsieur Bilger défende l’institution dans laquelle il a fait toute sa carrière et dont il est un éminent représentant. De fait, le problème reste la généralisation à l’ensemble des magistrats des reproches qui pourraient être faits à une partie d’entre eux, notamment ceux qui appartenant au Syndicat de la magistrature dont les statuts revendiquent une justice politique.

      Quant au jugement et à sa conclusion, on peut observer un certain nombre d’éléments qui, pour ce qui me concerne, conduisent à de multiples interrogations :

      – l’importance de la peine infligée à monsieur Sarkozy est principalement fondée sur la gravité des faits fondant l’association de malfaiteurs et qui, estiment les juges, portent un trouble grave à l’ordre public. D’évidence, tout un chacun n’a pas la même approche du trouble à l’ordre public, d’où le hiatus sur ce point ;

      – l’association de malfaiteurs concerne principalement deux des condamnés pour les réunions avec des responsables libyens visant à obtenir un financement illégal de la campagne électorale de monsieur Sarkozy, ce que ce dernier ne pouvait pas ne pas connaître, les juges se livrant à une analyse sur les périodes où l’infraction du ministre aurait relevé de la Cour de justice de la République, option qui est écartée pour ne prendre en compte que ce qui relève du droit pénal ordinaire ;

      – la gravité des faits commis alléguée par les magistrats qui ont jugé justifie la condamnation à cinq ans d’emprisonnement autorisant l’application de l’exécution provisoire avec un passage par la case prison.

      Le tribunal a apprécié et rendu son jugement qu’on peut trouver juste ou injuste. Mais le seul élément qui, selon moi, pose problème reste l’exécution provisoire de cette condamnation dont les conditions de la mise en œuvre laissent à penser que le collège des juges a tenu à ce que monsieur Sarkozy passe par la case prison avant de pouvoir interjeter appel.

    2. Je partage l’avis d’Achille.
      Philippe a essayé de défendre son point de vue. À un moment donné, j’ai presque souhaité qu’il fasse une Guaino, « puisque je ne peux pas parler, je pars ».
      Le problème est que nous avons la chance d’avoir un intervenant, PB, qui je pense s’y connaît un peu mieux que la moyenne question procédures judiciaires, mais que comme il s’agit de Sarkozy, Pascal Praud en fait une affaire personnelle tout en laissant sous-entendre que le problème vient de la détestation de Philippe envers Sarkozy.
      Bref, peut-être une prochaine fois faudra-t-il commencer par dire un point positif sur NS pour pouvoir parler sans être impoliment censuré de manière permanente. Jeter des fleurs et ensuite le vase.
      Le redressement est en marche.
      Allez Philippe, allez Philippe, allez…

  3. Votre article m’a écoeuré, comment pouvez-vous trouver des excuses à ces juges, je pensais à tort que vous aimiez la justice, la vraie, pas celle de cette bande qui se sert de ce pouvoir ignoble infâme pour exercer une inquisition politique contre leurs cibles désignées d’office coupables sans même avoir une once de preuves, seul le délit d’intention, c’est nouveau et inaugure une nouvelle société totalitaire facho gauchiste du niveau de celle des nazis et staliniens réunis, des inquisiteurs procureurs intouchables impunis protégés par « l’État de droit, de gauche seulement, la Constitution islamogauchiste, les droits de l’ homme-racaille ».

    Et Dupond-Moretti le paranoïaque schizophrène qui s’acharne contre un RN parti insignifiant très commode et facile à charger de tous les maux, le baudet de la fable, alors que tout le pays est sous la coupe de l’islamogauchisme criminel terroriste impuni voire protégé par tous ces gauchistes, qui s’est infiltré dans toutes les institutions grâce à tous ces collabos traîtres macroniens PS PCF EELV LFI HamaSS et ses juges rouges complices.

  4. Dans cette affaire, il convient de raison garder. J’ai trouvé sur le site de Maître Valentin Simonnet le document de 380 pages, assorti d’éléments d’analyse qui gagnent à être connus. En particulier, cette conclusion qui a lé mérite de la clarté :
    « Le jugement rendu cette semaine ne fait qu’appliquer la loi qui gagnerait à être modifiée pour assurer le respect des principes fondamentaux de la justice pénale : présomption d’innocence, double degré de juridiction et interprétation stricte de la loi pénale. »
    Ce qui rejoint l’idée développée par notre hôte :
    « Il est piquant de relever que les mêmes, de droite ou de gauche, exigeant des preuves absolues pour que leur champion soit sanctionné, sont en revanche infiniment libéraux, voire désinvoltes, pour les condamnations de ceux qui leur importent peu. »

    Pour qui veut se donner la peine de lire ce jugement, il peut être trouvé ici :
    https://www.simonnetavocat.fr/sarkozy-lybie-le-jugement-penal-complet-en-pdf/#Telecharger_le_jugement_Sarkozy_financement_libyen_2025_en_PDF

    1. Très aimable à vous d’avoir mis à la disposition des intéressés le lien du jugement Sarkozy/Libye du 25 septembre 2025. Merci.

  5. Patrice Charoulet

    Je commence à lire les 400 pages du jugement. Je lis lentement et la plume à la main. Quand j’aurai fini, je dirai peut-être quelque chose.
    Bien des gens, d’un bord ou de l’autre, parlent sans savoir et d’après ce qu’on leur a dit.

    1. Votre commentaire est impayable. Plus drôle on n’en fait pas…
      D’ici que vous ayez terminé la lecture du jugement de 400 pages, Nicolas Sarkozy sera déjà en train de faire son jogging dans le parc du Ranelagh et en toute liberté.

  6. Cher Philippe Bilger,
    On a le sentiment que vous vous enfermez à dessein dans la posture hautement valorisante du « seul contre tous ».
    Et vous ferraillez depuis trois jours contre tous ceux qui s’expriment sans connaître le sujet.

    Aussi je vous renvoie à la lecture de l’article de Paul Rafin dans « Causeur » où, après avoir lu les 380 pages du jugement, l’auteur nous livre un brillant résumé de la chose, en soulignant l’avalanche de conditionnels qui justifient la condamnation.

    Comment, sans être accusé de corporatisme, pouvez-vous défendre un jugement truffé d’hypothèses, de suppositions, et ne reposant sur aucune preuve tangible ?

    Il y aura un avant et un après 26 septembre.
    Avec un tel jugement, la justice aura perdu le peu de crédit qu’elle avait encore.

    Désormais elle fait peur car elle est devenue le domaine de la morale et de l’arbitraire.

    J’ajoute qu’on a le sentiment que les juges, au vu de la fragilité de leur jugement, ont ajouté l’exécution provisoire afin de faire pression sur leurs collègues de la cour d’appel pour qu’ils ne relaxent pas totalement NS, ce qui reviendrait à les discréditer. Un appel à la solidarité corporatiste.

  7. « Cette expertise, confirmée par la Cour de cassation en 2019, avait conclu à l’authenticité du document. Cette divergence soulève des interrogations quant aux raisons ayant conduit le tribunal correctionnel à écarter la fiabilité de la note, notamment en l’absence de nouvelles expertises mentionnées dans le jugement. La décision de la cour d’appel, qui examinera ce point, sera donc déterminante (Marc Ghinsberg)

    Sauf que le jugement mentionne expressément l’abandon, par le PNF, de cette note et que dès lors il ne saurait être permis à l’accusation de reprendre, en cause d’appel, cet argument qu’elle a délibérément écarté en première instance…

  8. « Les médias de droite – sur un mode un peu plus feutré – et d’extrême droite » (PB)

    Les « médias de droite » : lesquels, du moins si l’on ne qualifie pas ainsi les vecteurs d’un message dominant à forte coloration gauchiste ?

    Mais puisqu’une droite digne de ce nom, fidèle aux vertus traditionnelles françaises, n’existe pas plus dans le monde médiatique que dans le monde politique, comment peut-on considérer un extrême de ce qui n’existe pas ?

    « Je n’ai pas envie qu’on fasse mal à la magistrature, corps essentiel à la paix d’une société, à sa régulation, à la démocratie. » (PB)

    Il n’est pas question de « faire mal à la magistrature » mais seulement, et démocratiquement, de lui rappeler de faire son travail, par exemple de ne pas jeter à la poubelle les dépôts de plainte des Français (comme s’en est vanté un procureur) ou bien de cesser de refuser de rendre justice à des citoyens à qui elle interdit pourtant de « se faire justice eux-mêmes », faute d’autre solution quand ils vivent une situation aussi impossible qu’inextricable à leur corps défendant, ou bien de cesser de relâcher dans la nature d’innombrables criminels multirécidivistes dangereux sous OQTF.

    Parce que pour l’instant, question paix d’une société, de sa régulation et de la démocratie, ce n’est pas tout à fait cela…

  9. On ne verrait jamais ça en France. Sauf si le dénommé « c’est moi la République LFI » et ses extrémistes de gauche prenaient les clés de l’Élysée, aidé par les espions de Mediapart.

    Résumé en bref:
    « Un ancien ministre chinois de l’Agriculture, Tang Renjian, a été condamné à mort dimanche pour « corruption », avec sursis à exécution de deux ans, par un tribunal du nord-est du pays. L’homme politique a accepté des pots-de-vin en espèces et en biens pour un montant total de plus de 268 millions de yuans (32 millions d’euros) de 2007 à 2024, a précisé dans un communiqué le tribunal populaire de Changchun, dans la province du Jilin. »

    Même si chez nous tout n’est pas parfait, on est quand même mieux lotis en France quoi qu’on en dise.

  10. Pour la véracité de la pièce en question, on pourrait demander à Takieddine qui, avant de mourir, avait changé dix-sept fois de version sur l’affaire en question, avant d’échapper à la sanction dans l’affaire Karachi.
    Tous nos dirigeants de plus de soixante ans sont embringués dans l’une ou l’autre affaire de financement, alors que le prix des manipulations publicitaires électorales est de plus en plus élevé pour obtenir victoire.
    Devra-t-on comme aux USA laisser libre cours aux lobbys dans leur financement pour observer le résultat démocratiquement catastrophique quand, au nom de la représentation du peuple, on ne sait qu’entretenir ses plus bas instincts, manipulés au service des intérêts de quelques-uns ?
    Il est nécessaire que des incorruptibles intégraux sachent encore dire le droit, même et surtout lorsqu’ils sont conviés comme notre hôte chez ceux qui usent de ces moyens corrompus de manipulation des masses, pour les ramener à l’essence de l’État, et de son droit, seule et unique voie pour éviter de laisser aux mafias lobbyistes le soin de le détruire.

    Il n’était pas nécessaire pour cela de tenir absolument à envoyer au préalable Sarkozy en prison.
    Le terme malfaiteur suffisait, comme en témoignent les Suisses, pour mesurer à quel point celui qui toujours se proclame innocent, finit par être reconnu et c’est infiniment regrettable, coupable.

    Que Bolloré aille donc faire la retraite que l’ancien président promettait d’effectuer avant de s’embarquer sur le yacht du milliardaire catholique hypocrite, rejoignant l’imagerie oligarchique de la mafia universelle.

    Merci à notre hôte de savoir le lui signifier, au nom du respect du fondement de nos lois, garant de toute démocratie.

  11. Marc Ghinsberg

    Dans son jugement du 25 septembre 2025 relatif à l’affaire des financements libyens de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, le tribunal correctionnel de Paris a qualifié la note dite « Moussa Koussa », publiée par Mediapart en avril 2012, de « probablement un faux ». Ce document, rédigé en arabe et daté du 10 décembre 2006, prétend attester un accord de principe pour un financement de 50 millions d’euros en faveur de la campagne de M. Sarkozy, attribué à Moussa Koussa, ancien chef des services de renseignement extérieur libyens.

    Cette position du tribunal apparaît en contradiction avec une expertise judiciaire antérieure, réalisée dans le cadre d’une procédure en diffamation intentée par M. Sarkozy contre Mediapart. Cette expertise, confirmée par la Cour de cassation en 2019, avait conclu à l’authenticité du document. Cette divergence soulève des interrogations quant aux raisons ayant conduit le tribunal correctionnel à écarter la fiabilité de la note, notamment en l’absence de nouvelles expertises mentionnées dans le jugement.

    La décision de la cour d’appel, qui examinera ce point, sera donc déterminante. Une réévaluation de l’authenticité de la note pourrait influencer l’issue de l’appel, notamment en ce qui concerne les chefs d’accusation de corruption passive et de financement illégal de campagne, pour lesquels M. Sarkozy a été relaxé en première instance. Il est ainsi envisageable que la cour d’appel adopte une position plus sévère à l’égard de M. Sarkozy, en fonction des éléments retenus et de l’interprétation de cette pièce controversée.

    1. Sauf que la pièce peut être authentique, mais ce qui y est écrit peut être faux.

    2. En effet, cette pièce maîtresse qui a été expertisée deux fois donne des résultats contradictoires. On ne doit pas rester dans ce jeu de pile ou face.
      C’est pourquoi une troisième expertise devrait à mon avis être demandée pour confirmer ou infirmer la validité dudit document. S’il s’avère qu’effectivement ce document est faux, cela pourrait dire que le faussaire commençait à préparer le terrain pour venger la mort de Kadhafi.

  12. « La présidente de la juridiction a été menacée de mort et deux enquêtes ont été ordonnées. » (PB)

    Les menaces de mort ne sont pas l’apanage des juges. Des députés mais aussi des maires, en reçoivent régulièrement, ainsi que des policiers et parfois même de simples citoyens.

    Il est évident que ces procédés particulièrement lâches doivent être sanctionnés.
    Ceux qui les profèrent sont généralement des exaltés, voire carrément des déséquilibrés qui se gardent bien de laisser leur identité.
    Pour cela, ils évitent soigneusement d’utiliser les réseaux sociaux, sachant qu’ils peuvent être rapidement localisés par les informaticiens chevronnés du ministère de l’Intérieur à partir de leur adresse IP et autres recoupements.
    Heureusement, rares sont les cas où ils sont passés à l’acte.

  13. Les magistrats sont-ils simplement masochistes ou plutôt sado-masochistes ? Telle serait à mon sens, Monsieur Bilger, la vraie question à poser.

    De fait, dans la mesure où nombre de décisions judiciaires sont à présent mal comprises, non seulement des commentateurs patentés, mais aussi du grand public, alors la question se pose de la qualité des jugements rendus puisqu’ils sont plus sources d’interrogations que de réponses indubitables.
    Hier soir, j’ai beaucoup apprécié la prestation de Maître Carbon de Sèze sur BFM TV, fondée sur une appréciation en droit des 400 pages du jugement.
    Ce matin, Henri Guaino est intervenu sur Europe1/CNews. Ses commentaires m’ont semblé d’une plus haute tenue que la seule formule lapidaire rapportée dans ce billet.

    Par ailleurs, il reste inacceptable que des menaces aient pu être proférées à l’encontre de la présidente du tribunal correctionnel qui a rendu cette décision. Cela traduit l’inculture de nombre d’intervenants sur les réseaux sociaux.
    A qui la faute si ce n’est à une Éducation nationale devenue incapable de former des citoyens et se contentant de former des consommateurs. Il faut tout de même se rappeler que le « grand ponte de la pédagogie » qui a sévi dans les plus hautes fonctions de ce ministère avait estimé qu’il n’était plus nécessaire d’apprendre à partir des textes classiques mais à partir des notices d’emploi des appareils ou encore de quelques articles de presse ! Tout comme monsieur Sarkozy avait estimé en son temps que la Princesse de Clèves ne devait plus figurer dans les concours administratifs…
    On en voit à présent les effets de long terme, notamment dans notre classe politique qui ne brigue que des places prétendument d’honneur, oubliant l’intérêt général de la France et du peuple français au profit le plus souvent d’une idéologie mortifère qui a aussi gangrené le ministère de la Justice comme les plus grands corps de l’État. Cette classe politique, dont monsieur Macron est le plus parfait exemple, a en outre cultivé l’individualisme à outrance.

    En ce qui concerne le jugement de monsieur Sarkozy, il est évident que sa rédaction doit peu souffrir de défauts d’analyse juridique pour en arriver à l’exonérer des charges relatives aux trois premiers motifs d’inculpation et prononcer sa relaxe sur ces motifs.
    En revanche, l’utilisation systématique de la fameuse exécution provisoire, ici pour association de malfaiteurs, pour condamner principalement des accusés politiques classés à droite de l’échiquier politique me semble liée à une volonté de montrer que les politiques sont traités comme des délinquants de base. Une forme de nivellement par le bas qui me semble préjudiciable à la bonne compréhension des choix des juges et qui entache du doute l’impartialité d’un certain nombre de magistrats. Doute qui rejaillit sûrement à leur corps défendant sur l’ensemble de la magistrature. Ne pourrait-on pas demander à ces magistrats une forme de discernement sur les conséquences publiques de leurs choix ? Là me semble résider le vrai problème.

  14. Michel Deluré

    Beau et indispensable principe que celui de la séparation des pouvoirs. Mais de l’idéal à la réalité, le fossé est souvent large qui les sépare. Et force est de constater que pour sa part, la magistrature, dans ses comportements, dans ses prises de position, n’a pas toujours oeuvré, loin de là, pour rapprocher les deux rives de ce fossé et véhiculer d’elle une image irréprochable, impartiale, inattaquable, auprès du public.

    Vous conviendrez, Philippe, que dans un dossier aussi sensible que celui dont il est question, ce qui heurte beaucoup de personnes concerne évidemment la sanction d’exécution provisoire découlant du seul chef d’inculpation d’association de malfaiteurs. Or cette accusation ne repose a priori que sur des interprétations subjectives, sur des déductions purement hypothétiques, et laisse par conséquent une large place au doute. Et c’est cela qui me dérange et m’interpelle, quel que soit le mis en cause.

    On peut certes tout ignorer du droit mais le droit, lui, peut-il tout ignorer du bon sens et ne pas appliquer ce principe dont il use pourtant en de multiples autres circonstances, à savoir que le doute doit profiter au prévenu ?

    1. Je suis bien d’accord avec vous : « le doute doit toujours profiter à l’accusé ». Nous verrons si notre justice – ou du moins celle défendue par M. Bilger – fait sienne cette évidence. Nous verrons bien si les magistrats et les jurés ne cèdent pas à la pression médiatique, à celle de certaines associations ou encore à quelques interprétations subjectives.
      Je fais bien sûr référence à deux affaires qui font ou feront l’actualité : l’affaire Jubillar et celle du policier dans l’affaire Nahel. Pour ma part, je pense que les deux sont déjà condamnés : le premier parce qu’il ne correspond pas à l’image du gendre idéal, le second parce que le Président de la République a décidé qu’il était forcément coupable.

  15. Le juge Burgaud et le massacre qu’il a provoqué.

    Présumé coupable retrace le calvaire d’Alain Marécaux, huissier de justice injustement accusé dans l’affaire d’Outreau.
    Il a été arrêté en 2001 avec sa femme pour des actes de pédophilie qu’ils n’ont jamais commis.

    Le film montre sa descente aux enfers : détention, isolement, tentative de suicide, destruction de sa vie familiale et professionnelle.
    Je n’oublierai jamais le témoignage de sa fille qui, malgré l’innocence clamée et prouvée — son père n’ayant aucun lien avec cette affaire — avait rompu avec lui. Elle aussi a été détruite. La faute jamais commise qui vous marque à vie aux yeux des autres. Terrifiant !

    Un véritable massacre, cette affaire. Et ce magistrat est toujours en poste, je ne sais à quelle fonction aujourd’hui. Mais après avoir broyé tant de vies, pour l’honneur il aurait dû démissionner. On parle ici de vies massacrées, pour toujours.

    Chronique de mon erreur judiciaire est un témoignage poignant d’Alain Marécaux. Accusé dans l’affaire d’Outreau, un fiasco judiciaire impliquant dix-sept personnes, il raconte son parcours : dix-huit mois de prison avec sursis malgré des témoins en sa faveur, une grève de la faim, plusieurs tentatives de suicide. Il évoque aussi les conséquences de son procès et sa lente reconstruction après presque deux ans de détention. Un récit bouleversant sur l’impact de l’injustice judiciaire et la lutte pour la vérité.

    Les juges doivent être non seulement jugés, mais réellement responsables. L’appel ne suffit pas : qui les remet en cause quand leurs jugements ne sont ni le droit, ni la loi, mais l’erreur dans toute sa splendeur ordurière ? Outreau demeure, pour la vie, le pire de ce que peut endurer un innocent. Jusqu’au bout de sa vie.

    1. Rassurez-vous Giuseppe, un magistrat même coupable des pires turpitudes ne sera jamais viré, tout juste une petite réprimande comme Burgaud, et il n’ira jamais pointer à Pôle emploi.
      À propos, que devient le juge masturbateur en pleine audience ?

  16. hameau dans les nuages

    @ Xavier NEBOUT

    J’ai une expérience plus sobre que la vôtre, ayant rarement goûté à la justice. Ma petite expérience de citoyen ordinaire m’a suffi. Comme on dit : « Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. »
    J’ai appris deux autres maximes lors d’un procès qui a duré quatorze années pour une succession « difficile ».

    Mon avocat me déclara : « Tous les avocats sont des menteurs. Je suis obligé de mentir, car celui qui vous oppose va mentir. »
    Une autre jolie aussi : « Un notaire honnête est un notaire qui ne s’est pas fait prendre. »
    Bon, celui-là, par contre, a fini par se faire prendre, mais il n’a pas été condamné, n’exagérons pas non plus ! Il a seulement été mis à la retraite un peu anticipée. Faux en écriture authentique… et ça, ce n’est pas bien 🙂 Un vrai roman.

    J’ai lu le commentaire apportant le dossier Sarkozy à notre connaissance. Très instructif. Et quand je pense que la banque nous menace de Tracfin si l’on retire trop d’argent d’un coup en espèces…

    Je vais peut-être aller retirer 100 euros de plus — et un peu de bois supplémentaire aussi.

    Mes copines hirondelles viennent de partir et, à chaque fois, je suis un peu triste.

  17. Le Conseil supérieur de la magistrature « condamne fermement les menaces et attaques personnelles visant à remettre en cause l’impartialité des magistrats » qui ont rendu un jugement dans l’affaire du « financement libyen » de la campagne de Nicolas Sarkozy.

    C’est beau comme l’antique, un peu moins bien que le billet qui appelle les magistrats à réagir et à ne pas subir.

    Mais subir quoi, et par qui ? That is the question, comme disait l’autre.

    Ceux qui ont de la mémoire se souviennent de la benoîte déclaration d’Éliane Houlette, patronne du PNF au moment de l’affaire Fillon.
    Pour ceux qui l’auraient perdue, petit rappel :

    👉 https://www.publicsenat.fr/actualites/non-classe/pressions-sur-le-pnf-l-hypothese-d-un-cabinet-noir-dans-l-affaire-fillon-relancee

  18. La belle affaire, monsieur BISMUTH va aller au cachot. Enfin il n’y est pas encore.
    Avec ce monsieur on allait voir e que l’on allait voir : les fonctionnaires une armée de bons à rien et fainéants de surcroit dont il fallait se débarrasser au plus vite.
    Une abondance de lois qui portaient sur tout et son contraire et on en passe.
    Et puis on a vu, un ramassis de coquins pour rester poli.
    Peut on imaginer un seul instant qu’un juge (selon certains en fait ce sont trois juges qui ont pris la décision) ait inventé une affaire aussi importante sans prendre le temps de la réflexion. Quatre cents pages ou il n’existe aucune preuve. Si cette affirmation est exacte il faut que ceux-ci changent de métier, ils gagneront mieux leur vie en temps que romanciers.
    Que dire de tous ces commentaires pour essayer de blanchir notre ami. Tout le monde y va de sa petite phrase : il est innocent un peu mais pas trop, la justice est politique, le dossier est vide…
    Je dois remercier monsieur BILGER pour m’avoir expliqué ce que voulait dire monsieur GAINOT, l’autre soir interviewé sur France2 j’avais été incapable de comprendre les propos qu’il avait tenu.il est vrai que nous gens d’en bas ne pouvons comprendre qu’il faudrait une justice à deux vitesses.
    Lorsque la situation les arrange tous ces braves gens (journalistes, politiques…) se permettent de critiquer l’action de la justice, dans le cas contraire on brandit la présomption d’innocence et le silence sur une décision de justice en cours.
    Au lieu de s’acharner sur des pauvres juges sans défense (puisque tenu au secret de l’instruction) toute cette petite bande serait mieux indiquée de se pencher sur les vrais problèmes du pays.
    Pour la suite je ne donne pas cher du PNF. Je me félicite qu’il existe encore des juges capables de faire front, et enfin la honte que l’on ressent quand on pense que monsieur SARCOZY à représenté la France pendant des années.
    Quand on pense que ce monsieur est régulièrement consulté par nos dirigeants actuels on ne peut être qu’inquiets pour l’avenir du pays.

  19. Sarkozy « fait croire que le problème, ce sont les juges et pas les faits », estime Fabrice Arfi :
    https://youtu.be/w1OfXXR82ew?feature=shared
    La justice est toujours discutable, tout peut s’attaquer et se défendre, un point de vue différent de tout ce que l’on peut entendre, et ma foi, pour un non-juriste, lui aussi est convaincant.
    L’appel ne révélera pas de surprises énormes, il est sûr que la taule n’est pas une sinécure pour personne, Sarkozy cannibalise ses avocats, vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.
    Bon, et si on s’occupait enfin de trouver le pognon qui permettrait à notre pays d’avoir des hôpitaux dignes, et surtout d’enlever 120 MILLIARDS de prélèvements qui nous séparent de nos voisins allemands.
    Chaque année nous versons dans la charge de la dette le budget de l’Education nationale, après on s’étonnera que le niveau baisse, que… Tout se barre à vau-l’eau.

  20. Et qui sait si pendant ce temps-là on ne se dirige pas vers un acquittement de Cédric Jubillar pour manque de preuves.
    Selon que vous serez misérable ou puissant…
    Ou quand la société subit une véritable inversion des choses.
    Alors justice ou pas ?
    Pendant ce temps-là, il est demandé aux sales riches de payer et toujours payer alors qu’ils créent de la valeur pour tous et donc également pour eux-mêmes. Bernard Arnault n’a-t-il pas financé la reconstruction de Notre-Dame à hauteur de 200 millions ?
    Sarkozy, lui, demeure le notaire du tout-Paris. Jusqu’à quand ?

    1. Notez cher Stéphane, qu’entre le puissant et le quelconque il y a une sacrée différence. M. Jubillar dort en prison depuis… 2 ans ? sans aucun jugement. Quel politique a-t-on entendu protester au nom de la sacro-sainte présomption d’innocence ? Nous verrons au bout du compte si l’absence de preuve formelle et le doute profitent à l’accusé. Rien n’est moins sûr.

      Et @ Ellen

      Sauf que la pièce est antérieure de trois ans à la mort de Khadafi, il ne peut s’agir de vengeance, il y avait à cette époque lune de miel.

  21. Les Français ont besoin de comprendre.
    « Je vous ai entendus. » Le premier président de la cour d’appel, Jacques Boulard, prend la parole, appelle solennellement au respect de l’institution judiciaire et déplore la remise en cause de l’impartialité de la justice après la condamnation de Nicolas Sarkozy dans le dossier dit du financement libyen.

    J’ai cru comprendre que M. Boulard s’était fixé, en 2022, l’objectif de rendre une justice humaine, de qualité et rendue dans un délai raisonnable. Il défend également la nécessité d’établir un état des lieux exhaustif de la justice.

    Il y a tellement à faire que ce n’est pas pour demain la veille.

  22. Il est de bon ton de se jeter sur la harangue de Baudot sans l’avoir lue. En réalité, elle est certes maladroite venant d’un magistrat, mais il n’y a pas de quoi fouetter une chat. Elle serait même plutôt chrétienne que gauchiste.

  23. « N’importe qui peut les traîner dans la boue. Les ignorants au sujet de la Justice ont le verbe d’autant plus haut et péremptoire qu’ils croient tout savoir. » (PB)

    Oui, mais l’agent immobilier peut être un « juriste libre », c’est-à-dire l’horreur absolue pour la magistrature. Et le juriste libre peut avoir eu comme associés un ancien clerc de notaire, fils de magistrat, et une fille de bâtonnier, et avoir déjeuné un temps, plusieurs fois par semaine, avec des copains avocats.

    Et en plus, il a fait un tour au Grand Prieuré des Gaules, où on l’avait recruté en lui disant qu’on n’avait rien à voir avec le Grand Orient, pour ensuite lui dire qu’il devenait indésirable parce qu’on se ralliait au Grand Orient.
    Et alors lui, avec cinquante ans d’activité parmi des gens honnêtes — sauf à la première occasion de ne pas l’être —, comme il a mené maintes procédures judiciaires, il est autorisé à dire que tous les magistrats ne sont pas pourris, mais que la magistrature, en général, l’est. Et bien pourrie !

    D’abord, c’est en dessous de zéro sur le plan spirituel de porter la robe de deuil du Christ de l’ancienne justice ecclésiastique après la loi de 1905, sans parler pour certains du rouge des rois mérovingiens. Voilà déjà l’uniforme du pourri de chez pourri.
    Ensuite, elle est vérolée par la franc-maçonnerie, de droite comme de gauche, qui tient même des réunions interloges de maîtres ayant prêté serment de faire passer la fraternité avant la loi, dans les palais de justice — ils n’ont peur de rien ! Je ne dis pas que toutes leurs décisions sont dictées par la fraternité, mais si « vous savez que dans l’affaire X, Y est maître à… ou qu’il connaît bien le premier président… », il ne faut surtout pas croire que cela doit influer sur votre décision… Mais ça aide pour les promotions.

    Et à propos de promotions, vous allez rire : le seul moyen pour un premier président de se débarrasser d’un mauvais juge, c’est de le muter avec avancement. C’est ainsi que le célèbre juge Burgaud a été promu en cassation. Il y en a même qui en font un tremplin pour monter. J’en ai vu passer un à Bordeaux, arrivé conseiller à la cour, qui rendait ses arrêts en cinq lignes : « Attendu que le tribunal a souterrainement apprécié les faits… ». Et hop ! Aussitôt promu en cassation, à moins de trente ans !

    Attendez, vous allez encore vous poiler : aux prud’hommes, on se partage les dossiers avant l’audience entre représentants des patrons et représentants des salariés à parts égales : « S’il y en a cinq pour toi, il y en aura cinq pour moi ». Et après, ça va en appel devant ce que les avocats appellent « la chambre rouge », ou devant le juge répartiteur, le plus souvent bien rouge lui aussi… sauf qu’une fois, c’était un remplaçant qui a trouvé huit motifs de me donner raison, là où les autres n’avaient pas su trancher !

    Un quidam m’ayant fait un chèque sans provision, son avocat m’a fait un procès pour l’avoir encaissé sans le prévenir — étant entendu que, s’il m’avait dit qu’il était sans provision, je ne pouvais pas le mettre à l’encaissement. En première instance, il se prend une amende civile pour avoir eu le culot de plaider ça. En appel, il a eu raison : j’aurais dû le prévenir que j’allais l’encaisser ! Ce n’est pas une juge pourrie de chez pourrie, ça ? Et je pourrais en remplir tout un catalogue, de décisions de cet acabit.

    Je parle ici de magistrats qui auraient dû être en prison pour détournement de pouvoir. Ils ne sont certes pas la majorité, mais avons-nous entendu les autres s’insurger contre leur impunité ? Non ! Alors, comme lorsqu’on ne dénonce pas un malfaiteur, on en devient complice, je dis : « Tous… ! » (On n’est pas maso, quand même…)

    Nous sommes dimanche, mais je ne pardonne pas.

  24. J’ai le souvenir d’une chansonnette de Renaud dans laquelle il disait : « Étudiant en droit, y a plus de fachos dans tes quartiers que dans un régiment de paras, ça veut tout dire… » C’était peut-être un peu exagéré ?

    La prochaine présidentielle se prépare : bientôt Bardella aura des problèmes… La plupart des opposants à la politique délirante menée depuis de nombreuses années pourra, contre vents et marées, continuer le combat.

    1. Sans vous fatiguer à lire les 400 pages, vous pouvez aussi écouter les textes à haute voix, en plusieurs fois si les documents disponibles sur internet sont très volumineux.

      Téléchargez sur votre ordinateur l’application Read Aloud (lecteur de texte à voix haute).

      Sélectionnez les pages du document qui vous intéressent le plus, surlignez les passages en question, puis cliquez sur « Écouter à voix haute ».

      Vous pouvez réécouter les mêmes passages autant de fois que nécessaire. Il est également possible d’augmenter ou de diminuer la vitesse de lecture selon vos préférences.

  25. Véronique Raffeneau

    « Je n’ai pas envie qu’on fasse mal à la magistrature, corps essentiel à la paix d’une société, à sa régulation, à la démocratie. » (PB)

    Cette condamnation assortie d’une exécution provisoire pour le mandat de dépôt – tout de même si particulière, si spéciale, si étrange, si extravagante – relève de l’obsessionnel et de l’irrationnel.
    Une condamnation passionnelle avec pour idée fixe la prison.

    « …corps essentiel à la paix d’une société, à sa régulation, à la démocratie. »

    Cette passion gorgée de rancunes et de rancœurs blesse la paix publique.

  26. Julien WEINZAEPFLEN

    Cher Philippe Bilger,

    On nous a vendu une République qui serait irréprochable si la justice y était indépendante. Les décideurs politiques ont tendu à rendre la justice indépendante et ses décisions sont contestées, rendues par des magistrats qui seraient politisés et parfois même syndiqués, mais qui retrouveraient leur impartialité en pénétrant dans un prétoire.
    Dans l’affaire qui nous occupe, je serais le dernier à nier que Nicolas Sarkozy a un tropisme libyen des plus curieux qui, même si l’on oubliait ce financement présumé, serait plus que soupçonnable, un tropisme qui l’a fait envoyer une femme dont il était en train de divorcer sous la tente d’un violeur notoire et sous la protection de Claude Guéant (pardonnez le zeugma) pour négocier la libération des infirmières bulgares comme premier trophée de son élection, puis inviter ce dictateur à dresser sa tente sur les Champs-Élysées pour le réhabiliter à l’international avant de s’en séparer à l’appel de BHL qui connaissait des opposants à son « Petit livre vert », citoyens d’un pays qui avaient droit à la démocratie, estimait le philosophe insomniaque.

    Mais la justice condamne un ancien président de la République pour « association de malfaiteurs » en l’absence de ce qu’Aristote appelait des « éléments de preuve » et qu’on pourrait tout simplement appeler des éléments matériels, avec une intention présumée d' »intelligence » dealeuse « avec l’ennemi », aggravée de ce que l’ennemi serait un terroriste que les malfaiteurs associés ont voulu soudoyer pour qu’il les abonde en échange d’une gratification réputationnelle qui a abouti à sa liquidation physique, alors que le tribunal n’a pu retenir les allégations d’enrichissement personnel ni même de corruption matérialisée, puisque la justice n’a pu retrouver l’argent que le pourvoyeur liquidé de liquidités a pu ou a dû donner auxdits malfaiteurs associés.

    L’élément matériel a disparu, mais les malfaiteurs doivent payer leur association indéniable par une peine d’amende allant jusqu’à leur retenue par corps. Et tant pis si cette dernière crée un précédent sur l’immunité présidentielle. Cette prétendue immunité est purement symbolique, mais la fonction est affaiblie et une autorité chargée d’appliquer la loi affaiblit sans vergogne une fonction politique. C’est la vengeance des « petits pois ».

    Petits pois d’autant plus suspects d’être susceptibles et vindicatifs qu’ils ne sont pas sans collusion avec la classe politique puisqu’ils y entrent et qu’ils en sortent, dévêtant l’hermine pour nouer l’écharpe selon qu’ils préfèrent juger au nom du peuple ou reprendre leur liberté de citoyen. Pour que l’indépendance de la justice devienne acceptable, il faudrait que les magistrats, qui déclinent toute responsabilité quant aux conséquences de leur jugement, acceptent cette ascèse monastique et soldatesque, en entrant dans la magistrature, de prêter serment qu’ils ne brigueront aucune fonction politique. Sans cela, l’indépendance de la justice n’est pas bordée et rien ne préserve de ses abus d’autorité.

    Vous nous vendez ici une justice pour l’exemple. La République serait irréprochable si les politiques palliaient la partialité judiciaire en n’étant ni ripoux ni voyous, car ils se doivent d’être exemplaires et méritent donc d’être jugés pour l’exemple, je résume à peu près votre raisonnement. C’est à la fois le moins qu’on puisse exiger d’eux et beaucoup leur demander. C’est le moins qu’on puisse exiger d’eux, car même si l’on n’est pas robespierriste, tous les prétendants à la fonction politique, depuis saint Louis jusqu’aux lieutenants de la République vertueuse, ont prétendu exercer la fonction suprême au nom de la vertu et protégés par leurs vertus personnelles. C’est le moins qu’on puisse exiger d’eux, car autrefois, même les voyous avaient un code d’honneur, un code d’honneur qu’ils ont perdu. Tout est perdu, même le code d’honneur des voyous et des politiques. Et c’est beaucoup leur demander, car plus on a la main près de la caisse, plus l’argent nous brûle, nous-mêmes et tous nos obligés, nous-mêmes et les clients qui nous demandent rétribution pour services rendus. C’est beaucoup leur demander, comme c’est trop demander au citoyen au nom duquel jugent les magistrats de ne pas commenter une décision de justice, comme c’est trop demander à ceux qui portent toge, qu’ils soient magistrats ou professeurs, de rester neutres. La neutralité des docteurs qui enseignent du haut de leur chaire ou des censeurs qui jugent drapés derrière l’habit censé les transformer est impossible à obtenir de ces organes honorés par leurs fonctions, qui leur donnent une haute idée d’eux-mêmes en dépit qu’ils en aient, mais l’honneur des magistrats devrait les faire renoncer à tout mandat politique en entrant dans la magistrature. Le danger de la collusion écarté excuserait leur partialité résiduelle.

  27. Non, je ne le pense pas. Ces magistrats ne sont pas masochistes. Il faut seulement laisser passer l’orage : discrétion et patience obligent pour avancer. S’ils prennent la parole pour se justifier, cela va encore énerver certains bien plus. Demain sera un autre jour, et ainsi de suite.

    Pas de souci à se faire : NS ne restera pas longtemps enfermé.

  28. Cher Philippe Bilger,

    Depuis la harangue d’Oswald Baudot, depuis le Mur des cons, depuis les manifs contre Sarko, depuis les appels à faire barrage à l’extrême droite, depuis la participation du SM à la Fête de l’Humanité, les magistrats ont perdu tout crédit. Et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Vos arguments pour les défendre, quelque pertinents qu’ils soient, se heurtent à cette réalité.

    Et la condamnation sans preuve tangible de Sarkozy ne fait que renforcer cette défiance.

  29. Marc Ghinsberg

    L’annonce de la sanction qui frappe Nicolas Sarkozy dans le cadre de l’affaire libyenne a provoqué une multitude de de réactions riches d’enseignement.
    Dans son dernier billet, Philippe Bilger nous révèle l’existence de médias d’extrême droite. Il exige que ceux qui osent discourir sur la justice pénale sachent de quoi ils parlent. Vaste programme ! On souhaiterait que ce principe soit appliqué à tous les talk-shows qui encombrent les chaînes d’information où des spécialistes de rien se prononcent en permanence, définitivement, sur tout.
    Les responsables politiques champions de la législation express, prompts à réclamer une loi pour chaque fait divers, s’offusquent de la complexité du code pénal.
    D’autres, ou les mêmes, qui se plaignent des contraintes de l’État de droit crient au scandale parce qu’on le violerait dans les affaires touchant Nicolas Sarkozy.
    Et que dire de ces ardents promoteurs de sanctions collectives, comme une loi anti-casseurs, qui s’étonnent qu’on puisse être inculpé pour association de malfaiteurs ?
    Décidément, la cohérence est une denrée rare.

  30. Ce qui me chiffonne dans cette affaire politico-judiciaire qui prend des proportions démesurées, c’est le passé syndical de la présidente du tribunal qui a prononcé le verdict et dont cet édito d’Europe 1 indique qu’en 2011, elle avait manifesté contre le président Sarkozy sous la bannière de l’Union syndicale des magistrats.

    La question que je me pose est : « Peut-on être juge et partie ? ». Le passé de cette magistrate laisse à penser qu’elle ne disposait pas de l’objectivité et de la sérénité nécessaires pour présider ce tribunal, ceci quelles que soient ses compétences.

    Ce n’est pas la première fois que des juges syndiqués se laissent entraîner par leurs convictions politiques, avec pour effet un jugement partial.
    François Mitterrand a dit un jour : « Méfiez-vous des juges. Ils ont tué la monarchie, un jour ils tueront la République »
    Je crains que ce jour ne soit arrivé…

    1. Dans ces conditions, si Nicolas Sarkozy est coupable d’association de malfaiteurs, alors on pourrait dire que la magistrate Nathalie Gavarino est coupable de conflit d’intérêts.

      Une chose est certaine, non, les magistrats ne sont pas masochistes, je ne suis même pas sûr qu’ils soient sadiques.
      Ils défendent leurs intérêts corporatistes pour ceux qui sont syndiqués, ce qui déjà relève d’une certaine forme de conflit d’intérêts, et parmi ceux-là, les membres du SM participant à la Fête de l’Huma défendent une philosophie d’extrême gauche de la société.

      Il en résulte un double biais dans leurs jugements : un laxisme envers les délinquants, et en particulier envers les immigrés, et une sévérité de l’intime conviction quand il s’agit de personnalités de droite.

      Et je pense en particulier à Éric Zemmour, dont on peut dire qu’il est harcelé, voire persécuté, dès qu’il s’attaque à la doxa immigrationniste de l’extrême islamo-gauchisme.

    2. En fait,j’ai l’impression qu’il y a deux curiosités dans cette affaire.La première c’est que les avocats de la défense disent qu’ils ne connaissaient pas cette magistrate.Je suppose que les avocats de la défense ne sont pas des perdreaux de l’année et je suppose également qu’à ce niveau d’affaire chacun sait ce que l’autre pense . Ou alors,est-ce qu’ils ont pensé « Ils ne vont pas oser ».L’autre curiosité,c’est que cette magistrate qui savait que son passé allait revenir comme un boomerang ,ne se soit pas d’elle même retirée de ce tribunal.Etait-ce l’envie d’avoir son instant de célébrité ?Si c’est le cas à priori,il n’existe donc pas de code de déontologie chez les magistrats et pourquoi y en aurait-il un puisque ces personnes sont tellement indépendantes et intègres moralement.Le petit monde de oui-oui en quelque sorte.

  31. « …tous ces pourfendeurs compulsifs, anonymes ou non, de cette décision et de l’institution se rendent-ils compte qu’ils l’inspirent, l’irriguent, la généralisent ? » (PB)

    Y classeriez-vous votre ami Jean-Yves Le Borgne, qui considère, nonobstant la relaxe de son client Éric Woerth, que ce jugement est « tragique » (sic), pour les raisons de droit déjà exposées (cf. son interview sur Europe 1) ? Lui, au moins, vous en conviendrez, me semble avoir quelques compétences juridiques dont sont dépourvus ceux que vous citez…

    Quant au prétendu « masochisme » de vos anciens collègues, la lâcheté me semble être la véritable raison de leur souplesse d’échine : nous en aurons la démonstration dans les décisions à venir de la cour d’appel et de la Cour de cassation, n’en doutons pas…

  32. Olivier SIBILLE

    Cher Philippe Bilger,

    Je vous ai lu avec intérêt.
    Un certain nombre de choses me dérangent dans votre approche.
    Que les décisions de justice déclenchent les passions, quoi de plus normal, puisqu’on nous dit que la justice est rendue au nom du peuple français.
    Qu’un individu reconnu coupable soit condamné et incarcéré ne me pose aucune difficulté.

    Mais les condamnations, pour être comprises et acceptées, doivent être fondées sur des preuves et non sur des concepts fumeux.
    Dans l’affaire Sarkozy, ce qui déclenche l’incompréhension, voire la colère, c’est à la fois une procédure basée sur un faux, une absence de preuves, une magistrate opposante affichée et assumée du prévenu, et une sanction disproportionnée eu égard aux faits reprochés.
    Ça fait beaucoup pour une même affaire !
    Il y aurait sans doute à revoir la hiérarchie de l’ensemble des sanctions et des peines.

    Vous parlez de masochisme, je vous rejoins : la justice se plaçant elle-même dans une situation d’une extrême fragilité.
    D’un point de vue plus général, ce qui déplaît également, c’est l’indépendance sans responsabilité de la magistrature.
    Serait-il déraisonnable d’envisager la mise en place d’un organe de surveillance de type IGPN, et pourquoi pas présidé par un policier ou un gendarme ? Le CSM étant perçu au mieux comme une farce inutile et, plus souvent, comme le protecteur d’un corporatisme.
    Pour preuve, la condamnation scandaleusement clémente de la présidente du Syndicat de la magistrature de l’époque dans l’affaire du « mur des cons », ou encore le traitement bienveillant réservé au juge Burgaud qui aurait été promu si l’affaire n’avait pas été révélée.
    Tous ces faits ne font que renforcer la défiance du citoyen à l’égard d’une institution, certes utile, mais dont le fonctionnement et les motivations sont abscons.

  33. Rien de tel que l’analyse des procédures judiciaires complexes concernant des accusations de corruption, de détournement de fonds publics et de blanchiment impliquant plusieurs individus, notamment des personnalités politiques françaises comme Claude Guéant, Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux, ainsi que des hommes d’affaires internationaux, pour se faire une idée juste. Les documents examinent des allégations de financement illégal de la campagne présidentielle française de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi, explorant les contreparties diplomatiques, économiques et juridiques potentielles. Une partie significative du texte concerne l’analyse des flux financiers opaques et des montages sophistiqués, impliquant des comptes bancaires suisses et des entités comme la famille Bugshan et Wahib Nacer, utilisés pour dissimuler l’origine des fonds. Le tribunal évalue la fiabilité des témoignages, l’authenticité des documents, et la culpabilité des prévenus, en se concentrant sur les rôles précis joués par chacun dans ces activités illicites. https://deliberahoc.com/t/laffaire-sarkozy-decryptee-a-partir-du-jugement-integral/1124

    1. Incroyable et très instructif ! C’est une véritable toile d’araignée géante, tous ces montages financiers clandestins et illégaux. Merci de nous avoir fait profiter, grâce à votre lien très précieux, de votre éclairage pour avoir une meilleure compréhension dans l’affaire Sarkozy-Kadhafi et ses collaborateurs ministériels directs.

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