À lire et à entendre les médias officiels dans le domaine judiciaire, j’éprouve l’impression que l’essentiel n’est pas là où ils le placent. Le projet de loi du ministre Gérald Darmanin est critiqué sur un mode politicien sans véritable considération de sa substance. Les avocats sont présentés, quelle que soit la nature de leur défense et de leur combat, avec une forte tonalité hagiographique, et on déplore que les juges puissent être privés d’une part infime de leur pouvoir.
Une tribune libre de deux universitaires, Mme Dominique Luciani-Mien et M. Dany Cohen (également avocat), nous replonge dans des polémiques anciennes où la magistrature s’est plainte d’être négligée voire victime à propos des peines planchers. Ce point de vue cherche en effet à démontrer que « la résurrection des peines planchers priverait les juges d’une partie de leur pouvoir » (Le Monde).
Pour souhaiter leur restauration aujourd’hui sous une forme juridiquement et judiciairement acceptable, et socialement nécessaire, je ne doute pas que plusieurs configurations pourraient être débattues pour qu’une version cohérente soit soumise à l’Assemblée nationale ; en espérant, cette fois, que le Conseil constitutionnel ne la vide pas du principal.
Avec ce billet, je voudrais seulement attirer l’attention sur le bouleversement des valeurs et l’inversion des finalités. Je l’avais déjà souligné lors des controverses d’hier, mais je persiste à juger mal fondées les récriminations qui font passer le sort des juges et des avocats avant celui du peuple, de la majorité des citoyens. Il me paraît extravagant, et pour tout dire choquant, d’opposer au caractère de sauvegarde salutaire des peines planchers et à leur inscription dans un cadre répressif très précis, une argumentation purement corporatiste déplorant prétendument, pour les juges, une limitation, et pour les avocats, une atteinte à leur liberté de plaider.
Dans l’arbitrage que doit opérer la magistrature entre ce qu’on lui doit et ce qu’elle doit, par son action, à la société, il est inimaginable, quand on est pourvu d’une conscience publique, que la seconde exigence ne domine pas. Et que ce corps prestigieux ne démontre pas qu’il l’est plus par ce qu’il est prêt à sacrifier que par ce qu’il prétendrait à toute force garder.
En définitive, il convient de cesser de faire passer les moyens pour les fins, les outils pour l’oeuvre et les intercesseurs pour les créateurs. Et le citoyen pour la dernière roue du carrosse démocratique.
Les juges et les avocats ne sont pas prioritaires, certes, mais bien plus que cela : ils sont importants puisque les premiers protègent et condamnent quand les seconds défendent.
La société a besoin des uns et des autres.
« En définitive, il convient de cesser de faire passer les moyens pour les fins, les outils pour l’oeuvre et les intercesseurs pour les créateurs. » (PB)
En effet les peines planchers doivent être considérées comme un moyen et non comme une fin. Sont-elles efficaces, permettent-elles notamment de faire baisser le taux de récidive ?
La France a appliqué le régime des peines planchers de 2007 à 2014. Il ne semble pas que cette expérience ait démontré leur efficacité.
Le problème n’est pas tant la peine plancher, après tout si le délit, ou le crime, est constitué, on peut imaginer qu’il y ait une sanction minimale, mais ce que l’on en perçoit de la part de certains de ses promoteurs.
Les simplets de CNews par exemple, défendent l’idée qu’agresser un policier devrait entraîner une peine plancher de…
Pourquoi pas. Mais insidieusement le discours continue pour dire que par défaut il faut croire le policier. Et là, ça coince. Il n’y a ni à croire ni à ne pas croire le policier. Il faut que les faits soient établis. Le cas de M. Zecler est emblématique. Ainsi que celui de ce jeune homme, boxé gratuitement par un commandant de police dans le sud. S’il avait répondu alors il aurait fallu « croire » le policier et lui appliquer de facto une peine plancher ?
C’est en cela que les juges ont tort et raison. Même avec des peines planchers les faits se doivent d’être établis et, s’ils le sont, alors ils devront appliquer une peine minimale, leur rôle reste entier pour la preuve ou son absence ainsi que pour l’application de la peine, minimale ne signifiant pas unique. Les avocats non plus n’ont aucune raison de penser que leur rôle serait diminué puisqu’ils auront tout loisir de plaider pour, au choix contester les faits, ou, s’ils sont avérés, éviter à leur client les peines les plus lourdes.
En toute fin, c’est un gimmick, peine minimale impose de pouvoir l’appliquer, sinon c’est encore plus ridicule que le rappel à la loi. Donc, places d’enfermement, prisons, centres éducatifs fermés, bagnes, centres de torture… ah non, je m’emballe.
Cher Philippe Bilger,
« Les juges et les avocats ne sont pas prioritaires, certes, mais bien plus que cela : ils sont importants puisque les premiers protègent et condamnent quand les seconds défendent. »
Vous avez omis de préciser, mais tout le monde l’aura bien sûr compris, que vous vouliez bien sûr dire : « les premiers protègent les voyous, surtout s’ils sont issus des minorités, et condamnent lourdement les hommes politiques de droite ainsi que la France à l’immobilisme sur le plan régalien ».
Les juges sont devenus des nuisibles pour l’avenir de ce pays et pour tous les honnêtes gens.
Si on tuait tous ceux dont l’âme est irrémédiablement vouée à l’enfer comme l’auraient fait nos pères ou grands-pères, ça ferait de la place dans les prisons.
Au lieu de cela, on dépense des fortunes pour les garder, et avec des prisons surchargées, on inflige des peines pires que la mort en portant atteinte à la dignité de ceux qui auraient eu vocation à en sortir meilleurs que lorsqu’ils sont entrés.
Il n’y a pas de doute, la société a besoin des magistrats et, pour rejoindre une chronique récente, il est évident que c’est un honneur d’être magistrat.
Mais il y aurait moins de débats et d’opinions hostiles si notre société définissait avec une plus grande netteté la place et le rôle des juges. Afin que chacun fasse son travail sans chercher à empiéter de manière plus ou moins directe sur les autres pouvoirs, législatif et exécutif. C’est une vieille histoire : sous l’Ancien Régime, le roi s’est déplacé plusieurs fois pour expliquer aux membres du Parlement qu’ils ne devaient pas se mêler de l’exercice du pouvoir. On objectera que ce n’était pas exactement les mêmes juges mais le poison de sortir de son rôle était de même nature.
L’examen du fonctionnement de notre société depuis quelque dizaines d’années montre clairement que les juges ont tendance à envahir l’exercice du pouvoir. Et bien plus encore à faire de la politique.
Il faut qu’un très gros travail soit fait pour définir leur rôle. Et qu’ils s’y tiennent.
Le laxisme juridique criminel des juges extrêmes gauchistes du SM mur des cons est générateur de délinquance, d’insécurité et de multirécidivisme.
Le résultat s’observe dans les banlieues où la loi n’est plus respectée en toute impunité et où les voyous pour ne pas dire les bandits caïds mafieux portent plainte contre la police ; ce sont les policiers qui font l’objet d’enquêtes, les merdias de gauche chargés de victimiser les racailles.
Tant que nous ne nous serons pas débarrassés de cette idéologie nauséabonde de ce SM fasciste de gauche, la France continuera sa descente aux enfers.
SM : 30 % de juges rouges délinquants criminels en France, dans quel autre pays au monde voit-on une horreur pareille ?
C’est intéressant de voir à quel point la société française est dans son ensemble malsaine dès qu’il s’agit du bien public.
Les juges, sujet d’opprobre favori des corrompus et malfaisants politiques de toute espèce, en sont une bonne représentation.
Dans les commentaires bloguistes, politiques, journalistiques, il y a des confusions volontairement entretenues.
La loi nous dit les limites et ce qu’il advient quand on les franchit. Peut-être donne-t-elle trop de « libertés » à l’interprétation des limites et ce qu’il convient de faire quand elles ne sont pas respectées. Les juges n’en sont pas responsables. Qu’en fonction de leurs biais personnels ils puissent être plus ou moins tolérants ou sévères, c’est une évidence. Si on souhaite qu’ils soient un peu plus corsetés dans l’application de la loi alors c’est celle-ci qu’il faut changer, pas les juges. J’ai bien écrit la loi cher hôte, pas l’Etat de droit 😀
Les politiques n’ont aucune raison d’échapper à la loi commune. S’il viole, tue… en quoi en tant que politique ne devrait-on pas le juger ?
S’il utilise à des fins personnels un argent qui relève du publique, en quoi devrait-on se montrer tolérant ?
Les règles sont établies, il convient de ne pas y déroger, faute de quoi, et c’est bien normal, on se retrouve devant un juge. En quoi ce dernier serait responsable d’une part des déviances du prévenu et d’autre part de la loi qui permet de le mettre en examen ?
En cela je rejoins mon cher Aliocha, les Français crient haro sur les juges parce qu’ils ont une propension à l’indulgence envers eux-mêmes, à vouloir s’autoriser, à leur niveau, les mêmes comportements que leurs idoles. Pourquoi ne puis-je fumer tranquillement mon joint sur le quai de la gare, faire des excès de vitesse, griller un feu orange vif, me servir des biens de ma boîte à titre personnel ?
Les politiques en tête qui ont du mal à comprendre que mandat électif n’est pas synonyme d’autorisation à tout et n’importe quoi.
« Bijoux, GDF Suez, outrage à magistrat : des signalements visant Rachida Dati examinés par la justice »
https://www.bfmtv.com/politique/bijoux-gdf-suez-outrage-a-magistrat-des-signalements-visant-rachida-dati-examines-par-la-justice_AD-202508020061.html
Quand va-t-elle passer au trapèze celle-ci ? Et dire que des couillons votent pour elle. Rien, elle ne vaut rien à part ce qui la fait exister, ses altercations habituelles, sa marque d’existence, pour le reste c’est zéro pointé.
Elle fait partie de ces voraces décrits par Vincent Jauvert, ces pilleurs de troncs, tout pour leur estomac, leur compte en banque, et surtout planquer les bijoux, pas la verroterie des gueux.
Elle a les dents qui rayent le fond de sa baignoire et les mains qui font les poches d’argent public, Carlos Ghosn savait sans aucun doute exploiter ces faiblesses, un type qui s’évade du Japon sait de quoi est fait l’être humain, surtout celui qui aime le pognon cher à Nanard et dont c’est un objectif premier.
Elle est bien dotée Rachida, politique est vraiment un beau métier, on peut supposer que ce n’est pas par héritage, elle nous répète suffisamment souvent qu’elle est issue d’une famille plus que modeste.
https://www.hatvp.fr/livraison/dossiers/dati-rachida-dspm32936-gouvernement.pdf
Dans Mémoires d’espoir, La renaissance, les préoccupations ne sont pas les mêmes pour le Général Motor, quand celui-ci ne pense qu’à sauver le pays, nombre d’autres ne pensent qu’à lui faire les poches.
La politique des partis, celle qu’il exécrait, celle qui était nourrie de toutes les ambitions et turpitudes. Seule la place de la France dans « l’univers » l’intéressait, tous ces voraces consument le pays, ils nous détestent, nous prennent pour des imbéciles… Le plus triste est qu’il n’y a plus personne pour se mettre à hauteur des enjeux
Il faut relire Quatrevingt-treize de Victor Hugo, son dernier roman et surtout les dernières pages pour se rappeler ce qu’est l’honneur, l’honneur de servir, l’honneur de se respecter et l’honneur de respecter les autres. Pouah ! tout le reste est misérable, servir son pays, quand je vois 3350 milliards de dette qui nous contemplent, je vois un peuple asservi, dépendant des autres et ne pesant que pouic, juste de l’esbroufe.
Le Général Motor dès 58 n’avait qu’une obsession, rétablir les finances du pays et le nucléaire pour nous rendre vraiment et définitivement libres. Ce qu’il a fait par la suite, passé Pompidou, nous n’avons eu que des gazelles au pouvoir.
« Les juges et les avocats ne sont pas prioritaires, certes, mais bien plus que cela : ils sont importants puisque les premiers protègent et condamnent quand les seconds défendent. » (PB)
Non, en France et là je rejoins Florestan68 | 01 août 2025 à 12:44, le juges ne condamnent pas par exemple le racisme anti-blanc ou anti-français, le principal, le vrai, celui qui violente, détruit, écrabouille, viole, poignarde, torture, dépèce, défenestre, handicape à vie par des agressions qualifiées de « gratuites » ou le fait de « déséquilibrés » par les nuisibles étatiques de service et leurs comparses médiatiques qui refusent de voir la vérité en face.
Et là, il faut bien reconnaître qu’au-delà de certains magistrats spécialisés dans la mauvaise foi et le cynisme sadique, c’est l’ensemble de la profession qui ne s’honore pas en reprenant au moins par passivité ou par confort la théorie fumeuse d’un prétendu racisme « systémique » qui serait l’apanage des seuls Européens alors que l’histoire montre que c’est absolument faux et que de nombreuses populations d’origine européenne ont été réduites en esclavage ou persécutées par d’autres, qui de nos jours adoptent souvent abusivement une position victimaire.
Et tout cela en foulant aux pieds le principe d’égalité devant la justice.
Mais ça se passe comme cela, dans la France des droits de l’homme à géométrie variable…
@ Exilé | 02 août 2025 à 17:07
Monsieur Bilger faisait un commentaire d’ordre général bien que personne ne soit dupe de la réalité, comme vous l’avez expliqué.
Pour aller dans votre sens… Ce qui m’étonne à chaque fois qu’un délinquant d’une vingtaine d’années (ou moins) défraie la chronique, c’est de constater qu’il est en liberté malgré un casier judiciaire souvent long comme le bras. Dis autrement, comment peut-on accumuler les délits sans passer durablement par la case prison, et ce, d’autant plus qu’on est un récidiviste ? Il y a là un mystère qu’il faudra expliquer au citoyen respectueux des lois (et bien souvent contribuable). On aimerait que ce genre d’individu soit un peu plus connu du directeur de la prison et un peu moins des services de police.
La justice doit-elle reposer sur la vérité ?
Si l’on clame haut et fort à grande échelle la dénonciation du génocide de raison d’État israélien à l’encontre des Palestiniens, on tend à justifier le terrorisme dont sont victimes les juifs, et en vertu de son devoir au regard de l’ordre public, le juge va mettre celui qui dit la vérité en prison.
Au sujet d’Hitler, se demander s’il croyait bien faire doit nécessairement relever d’un désordre psychique sauf à justifier le renouveau d’un parti nazi, mais que va en dire l’expert psychiatre avant d’en juger ?
Évoquer l’idée que les Noirs préfèrent les blondes ou celle de comparer le volume moyen du cerveau des Noirs et des Blancs va être censé relever de la sauvegarde de l’humanité. Mais comment en juger ?
Au sujet des dits « révisionnistes », peu importe la vérité, la seule recherche de la vérité sur la vérité d’ordre public, relève du trouble à l’ordre public.
Le juge qui, conformément à la racine du nom de sa fonction, se prononce au nom de Dieu au sens de principe de vérité, n’est pas celui de la République.
@ Jove | 02 août 2025 à 18:06
« Ce qui m’étonne à chaque fois qu’un délinquant d’une vingtaine d’années (ou moins) défraie la chronique, c’est de constater qu’il est en liberté malgré un casier judiciaire souvent long comme le bras. »
Il faut croire que les magistrats actuels sont recrutés parmi des candidats n’ayant pas d’enfants, autrement ils comprendraient qu’un des principes de l’éducation consiste à sanctionner les fautes sans délai après leur commission sinon le coupable, enferré dans sa certitude de n’avoir rien fait de grave, considérera comme une injustice un châtiment qui lui tombera dessus comme la foudre mais après un délai alors qu’il ne s’y attendait pas.
Ceci dit, je crois savoir que de nos jours l’État, qui se mêle de ce qui ne le regarde pas en oubliant que charbonnier est maître chez soi, n’a manifestement pas compris en interdisant la fessée que des parents dignes de ce nom et libres de leurs mouvements lui épargneraient de multiples soucis de hausse de la délinquance et de la criminalité.
Mais le jour où l’État comprendra quelque chose, les poules auront des dents.
J’ai une question. Les peines plancher n’existent-elles pas déjà ? Par exemple, est-il possible de ne pas appliquer une peine de prison minimale à quelqu’un qui a avoué avoir commis un meurtre, et dont on possède toutes les preuves confirmant la culpabilité ?