Le général de Gaulle qui plaidait pour le réalisme européen s’était moqué des rêveurs en déclarant qu’on pouvait évidemment « sauter sur sa chaise comme un cabri en criant l’Europe, l’Europe, l’Europe » !
Cette saillie qui date a beaucoup fait jaser mais il me semble qu’elle est encore aujourd’hui opératoire pour se frayer un chemin dans le maquis européen.
D’abord, qu’il soit bien clair que j’aimerais être habité par une foi européenne aussi intense et sincère que celle qui anime le président de la République et qui résiste à toutes les offenses du réel!
Il n’empêche que ce n’est pas pour rien que l’idéal européen – dans son principe, qui pourrait être opposé à cet esprit sauf à être d’un obtus nationalisme ? – bat de l’aile, et de plus en plus depuis des années. C’est qu’il apparaît probablement déphasé, décalé, par rapport à la dure loi du monde, des rapports de force, des protections à assurer mais des indépendances à sauvegarder. L’Europe doit être une puissance certes mais l’intuition nous dit qu’en dépit de leurs limites et de leur repli trop vite qualifié de honteux, les Etats sont encore la moins mauvaise structure et l’organisation la plus efficiente pour rassurer les citoyens. On a besoin de se sentir au chaud à l’intérieur de nos frontières, qu’on le déplore ou non.
L’effort du président est méritoire qui est allé en Italie sur un terrain qui ne lui était guère favorable soutenir sa vision européenne en changeant un peu de tonalité. Non plus le clivage sommaire entre populistes et progressistes mais une explication de texte plus fouillée, moins méprisante. Il a par ailleurs publié une tribune destinée aux citoyens des 28 pays européens dont le Royaume-Uni. Son argumentation est fondée sur ces trois exigences essentielles : progrès, protection et liberté (Le Figaro).
Difficile, à la lecture de ce texte, de ne pas agréer les avancées qu’il propose et les considérations généreuses et positives qu’il formule même si ses opposants dénoncent sa « duplicité » qui, pour l’Europe, aspirerait au contraire de ce qu’il a mis en oeuvre en France !
Un autre risque gangrène tout projet politique, sur le plan national comme dans le registre européen. Celui de le voir étiqueté sous le terme accablant de « blabla », tant dorénavant la déception est ancrée pour l’immense écart entre les promesses et leur concrétisation.
Encore plus à cause de l’organisation européenne qui laisse à tort ou à raison peu de place à l’espérance même si la France ne cesse de prétendre le contraire mais pour l’instant sans effectivité. L’humanisme européen est écouté, guère entendu, en pratique laissé de côté parce que la pâte du réel préoccupe trop et que les nations privilégient leur efficacité immédiate, aussi limitée qu’elle soit, aux aspirations si généreuses mais tellement peu fiables.
A cet hiatus déprimant pour le citoyen entre l’engagement et son incarnation, s’ajoute le fait que ce dernier, en Europe, a de plus en plus de mal à percevoir les distinctions entre les chemins annoncés pour faire « renaître » l’Europe selon le voeu d’Emmanuel Macron. Des Français interrogés avouent s’y perdre et que notamment le populisme et le progressisme constituent des notions floues qui les éclairent médiocrement (Matinale de Sud Radio).
Par ailleurs j’entends bien qu’il est flatteur pour soi et pour la cause qu’on défend de s’abriter sous le pavillon noble du progrès mais le bât blesse quand on s’en prend au populisme de certains pays en occultant par commodité le fait dérangeant que leur pouvoir, notamment en Hongrie, est obstinément validé par la majorité des peuples, quels que soient les défauts de ces démocraties qui de manière sans doute abrupte ont cherché à prévenir les errements et les faiblesses des démocraties classiques, si consensuellement célébrées à proportion parfois de leurs ostensibles lacunes et imperfections.
Le Parti Populaire Européen (PPE) – droite et centre droit -, principal groupe du Parlement européen, va exclure le parti de Viktor Orban de son sein parce qu’il ne correspondrait plus à ses valeurs. A bien regarder certaines des actions hongroises, on serait surpris de les voir infiniment plus libérales à l’égard de l’étranger en règle, par exemple de l’accueil des étudiants que plusieurs Etats qui les critiquent. En revanche elles sont fermes en ce qui concerne la politique migratoire. Cette rigueur peut être questionnée, contestée mais elle n’est pas indécente ni honteuse.
J’ajoute que l’exclusion est trop souvent la manifestation d’une faiblesse plus que d’une force : la rançon d’un modèle qui s’auto-contemple mais qui n’attire plus. La Hongrie est enviée en même temps qu’on a besoin de la caricaturer en repoussoir.
J’apprécie que François-Xavier Bellamy soit très réservé à ce sujet tandis que Jean-Pierre Raffarin, toujours LR, va soutenir Emmanuel Macron. La cohérence « à la chinoise » sans doute !
J’ai conscience de l’infirmité de ce billet s’il s’arrêtait à ces aperçus qui tentent d’expliquer mais sans se projeter. Heureusement l’actualité est opportune qui nous offre une remarquable tribune co-écrite par un ancien grand ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine – dont l’intelligence empirique a toujours été le fort – et un philosophe et historien néerlandais. Elle a pour titre : « De l’Union imaginaire à une Europe qui agit ». Elle est articulée autour de trois pistes dont l’esprit est d’améliorer l’existant européen plutôt que de cultiver des fantasmes comme par exemple celui de la « nostalgie carolingienne du noyau dur » (Le Monde).
Il y a donc une issue. Pour être attaché à l’Europe, on n’est pas obligé de sauter « comme un cabri sur sa chaise en criant l’Europe ».
Ni la rêver ni la détester. La réformer en étant pour elle moins ambitieux pour être plus efficaces.
« Le Parti Populaire Européen (PPE) – droite et centre droit -, principal groupe du Parlement européen, va exclure le parti de Viktor Orban… » (PB)
Je crois que vous êtes victime de la désinformation du jour. Seuls 12 partis membres du PPE demandent l’exclusion du Fidesz (parti politique d’Orban et non de Viktor Orban lui-même) et l’« Assemblée politique » du PPE examinera la question le 20 mars.
Et 12 partis, c’est peu, puisque le PPE est composé de 51 partis membres, 6 partis associés de pays non membres de l’UE et 19 membres observateurs.
Au Parlement européen, le PPE a 217 députés dont seulement 32 demandent l’exclusion du Fidesz. Parmi eux ni les Français, Allemands, Italiens, Espagnol, Polonais, aucun d’Europe de l’Est à l’exception de trois Lituaniens.
Le terme « va exclure’ me semble donc un peu prématuré.
Notre psychopathe narcissique fait son numéro à grande échelle. Pour un peu, il va nous ressortir l’espéranto.
Sur le fond, il s’agit d’abord de savoir ce qu’on entend par peuple, ethnie, état, nation et fédération. A cet égard, l’illettrisme juridique généralisé dans lequel se vautrent les politicards de tous bords et notamment notre saltimbanque national est d’autant plus pesant pesant qu’il se cumule avec l’ignorance de l’histoire et de la philosophie.
Ne faut il pas être stupide et borné ou prendre les gens pour des imbéciles en voulant nous faire croire qu’un marseillais de souche à la Pagnol, va consentir aux mêmes lois qu’un prussien si le lien n’est pas d’ordre religieux ?
La réponse est « si » dans la mesure où l’on y comprend rien soi-même.
Que ce tas d’ignorants crasse et prétentieux s’intéressent à Charlemagne, au lieu de prendre les anciens pour des débiles.
Et donc qu’on commence par remettre le latin à l’école pour avoir une langue commune dont on puise être fier, et non l’argot de rustres qu’est l’anglais.
Dans les oflags, le latin était la langue commune y compris avec les allemands. Amusant, non ?
A défaut, qu’on se contente d’un cadre associatif entre nations tel que le prône justement le RN.
Les Italiens ne sont pas dupes et le président n’a pas convaincu grand monde dans ce pays !
La question serait : quand et où le président travaille-t-il
sur les dossiers qui concernent son pays ?!
Sur l’expulsion du parti de Viktor Orbán, il y aurait peut-être à dire :
http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2019/03/05/la-palme-6133523.html
Plus généralement, l’obsession journalistique anti-Orbán, c’est comme l’obsession anti-Trump, et a contrario, précédemment, l’indécent culte d’Obama, des manifestations de psittacisme et de conformisme, superficielles et assez pénibles.
Pour qu’une communauté fonctionne, qu’elle soit européenne ou d’un autre type, il faut quelques ingrédients qui se marient bien entre eux.
* Vouloir faire vivre sur le même pied d’égalité des pays comme la Pologne, la Grèce, la Lituanie dans lesquels le SMIC est le tiers de celui de pays comme la France, l’Allemagne et les pays nordiques, ça ne peut pas marcher. Le plombier polonais et le routier lituanien tueront les petites entreprises françaises qui ne peuvent pas suivre les prix pratiqués par ces pays.
* Vouloir faire cohabiter des religions qui se renferment dans leur traditions et refusent de se conformer aux règles de la laïcité, ça ne marche pas. Le communautarisme pourrit le vivre-ensemble.
* Vouloir niveler par le bas les couches sociales au motif que les meilleurs finissent toujours par obtenir des postes à responsabilité et le salaire qui va avec alors que les moins doués rament à finir les fins de mois, ça ne marche pas. Les Gilets jaunes ont mis le doigt sur cette problématique mais n’ont apporté aucune solution viable.
* Vouloir se mêler des conflits internationaux un peu partout sur la planète dans l’espoir d’en tirer un profit à court ou moyen terme, ça finit toujours par se retourner contre ceux qui ont pris cette initiative. Bilan des courses : flux migratoires, attentats djihadistes.
Tant que les pays de la communauté européenne ne se préoccuperont, comme c’est le cas actuellement, que de leurs propres intérêts sans se soucier des contraintes que comporte une coopération économique, sociale, financière et culturelle ça ne marchera pas.
L’Europe, dans la configuration actuelle, ne fonctionne pas car il y a trop d’incompatibilités entre les peuples qui la composent. Ceci peut expliquer la montée du nationalisme dans certains pays européens comme l’Italie, la Pologne, la Hongrie et maintenant la France.
Ils lui promirent la présidence de la France puis de l’Europe, s’il obéissait à toutes leurs demandes. Supprimer les barrières, les races, les cultures au profit d’une seule devenue maîtresse de cette masse humaine enfin métissée, domestiquée et corvéable à merci.
Les temps nouveaux sont arrivés et ce peuple gouvernant et dominant sera son messie, le propriétaire de tous les biens, de toutes les richesses de l’Europe et de l’Afrique.
Déjà, ici même, un prophète nous annonce sa gloire prochaine.
Le protocole des sages de Sion, la lettre de Baruch Levy auraient été des faux, qu’importe, que de faux qui ressemblent à La Réalité En Marche.
Nous n’en sommes qu’à la phase de La Répression En Marche et comme vous pouvez le constater tous les partis politiques ont été bâillonnés et seul Pinocchio sermonne les innocents convoqués et payés pour cela.
Le psychopathe encore en plein délire sera visible en ébullition dans peu de temps à l’arrivée des urnes, préparez-vous aux conséquences néfastes !
Je suis tombé par terre,
c’est la faute à Voltaire.
Le nez dans le ruisseau,
c’est la faute à Rousseau.
Le Parti Populaire Européen (PPE) – droite et centre droit -, principal groupe du Parlement européen, va exclure le parti de Viktor Orban de son sein parce qu’il ne correspondrait plus à ses valeurs. A bien regarder certaines des actions hongroises, on serait surpris de les voir infiniment plus libérales à l’égard de l’étranger en règle, par exemple de l’accueil des étudiants que plusieurs Etats qui les critiquent. En revanche elles sont fermes en ce qui concerne la politique migratoire. Cette rigueur peut être questionnée, contestée mais elle n’est pas indécente ni honteuse.
Merci de l’avoir rappelé.
N’oublions pas non plus que la Hongrie sait de quoi elle parle quand elle s’inquiète des effets d’un joug étranger sur les libertés individuelles et collectives.
Quant aux mystérieuses « valeurs » invoquées par le PPE à tout propos (comme chez nous par la fausse droite) elles ne correspondent qu’à une coquille vide mais elles sont agitées par facilité pour couper court à tout débat face à certains problèmes.
La campagne en vue des élections de ce printemps est semble-t-il en train de commencer. Ne rêvons pas trop, les foules de cabris seront discrètes. Les fervents europhiles de la première heure sont morts depuis longtemps, les autres ont réussi à obtenir de belles places et des retraites confortables au sein du gros machin qu’est devenue l’Union européenne. Les renommages successifs ont prouvé la mainmise sans cesse croissante des marchands, des gestionnaires et des carriéristes politiques sur les organismes constitutifs des instances européennes. C’est ainsi que le Benelux et la Communauté européenne du charbon et de l’acier ont été rebaptisés. Sont apparues la Communauté économique européenne puis l’Union Européenne et bien d’autres noms dont j’essaie de tenir à jour une liste non exhaustive. La chute de l’union des républiques socialistes soviétiques a marqué un tournant de l’histoire de l’Europe. De nombreux dirigeants des pays de l’Europe de l’Est ont réussi à se faire embaucher. Une fois dans la place, ils ont coopté leurs amis.
Les Irlandais avaient voté non, on les a fait revoter jusqu’à ce que soit oui. Les Anglais ont voté oui à la sortie de l’Europe, la Reine a posé son sceau sur le papier de validation de sortie ; mais l’Angleterre est toujours considérée comme faisant partie de l’Union européenne. Les Italiens n’en peuvent plus des flux migratoires et de la corruption, ils prennent des mesures à l’encontre des directives européennes ; mais ils font toujours partie de l’Union européenne. Personnellement, comme beaucoup de Français, j’ai toujours voté non ; mais la France fait toujours partie de l’Union européenne.
Que faire dans un tel cloaque ? Tout un chacun se prononcera dans l’isoloir ou pas. Les abstentionnistes vont encore battre des records. De nombreux candidats vont bâtir leur campagne sur la chimère qui consiste à réformer l’Europe, tout en occultant soigneusement le gros sujet qui fâche. Le traité (ou projet de traité) en vigueur à un instant T ne peut être remis en cause qu’à la seule condition que tous les Etats soient d’accord en même temps. Quand on ne sait même pas le nombre de pays dont il faut obtenir l’accord puisque le nombre de pays change en fonction de l’organisme et de son périmètre d’activité et de compétence. Le problème est insoluble. Voulez-vous réformer le Conseil de l’Europe, l’espace économique européen, la zone euro, l’Union européenne, l’Union européenne douanière, l’espace Schengen, l’association européenne de libre échange ou un autre organisme qui coûte plus au contribuable qu’il ne rapporte ?
Moi, je veux FREXIT, et puis c’est tout !
« Pour être attaché à l’Europe, on n’est pas obligé de sauter « comme un cabri sur sa chaise en criant l’Europe ». »
Malheureusement force est de constater que si. Ceux qui sont « attachés à l’Europe » ne peuvent s’empêcher de ne penser qu’à travers elle et les vertus qu’ils lui prêtent. A leurs yeux, le salut passe par elle. A leurs yeux liberté, progrès, protection, etc. sont impensables sans elle. C’est une foi aveugle. Ou plutôt une idolâtrie, aveugle et mensongère comme toutes les idolâtries.
Et puis quelle ambiguïté dans cette sempiternelle idée de « protection » ! La proposition de Macron d’une « agence européenne de protection des démocraties » montre qu’il s’agit pour lui bien plus de protéger l’Europe contre les peuples que de protéger les peuples d’Europe contre des menaces extérieures.
La réforme comme moyenne entre rêve et détestation, voilà qui pourrait être une bonne définition du réel et de son expression, permettant de sortir de l’oscillation ambivalente entre l’idéalisme généreux et le nationalisme borné, comprenant qu’en équilibrant leur relation, ces entités règleront leur rivalité sans effacer leur différence nécessaire.
Leur réconciliation qui n’est pas uniformité est le meilleur garant de la protection contre les dangers mortifères de la division, signe que l’Europe, en comprenant les erreurs d’un passé révolu à jamais, en nommant son fondement, est enfin prête à passer à l’action.
Move it on, Macron !
« L’exclusion est trop souvent la manifestation d une faiblesse plus que d’une force »
C’est bien tout le problème. Les européistes français ne devraient après tant d’années plus avoir à convaincre ni à exclure. Les résultats devraient être là. Il est indéniable que pour les Allemands, c’est plutôt un succès. Et le débat porte uniquement sur les choix immigrationnistes d’Angela Merkel. Pour les Français, l’UE, l’Euro et une politique socialiste en France nous entraînent vers la catastrophe.
Cette absence de remise en cause de toutes nos élites et ce refus de débattre sont aussi le ferment des révolutions à venir.
Blabla ?
Il est vrai qu’on ne s’attendait pas à ce que le chef de l’exécutif français, faute d’être écouté par nombre de ses 67 millions de concitoyens, se hasarderait à vouloir être entendu des 510 millions d’Européens.
Littré (7 volumes) aurait-il saisi la situation ?
« Macrologie: Terme de rhétorique. Longueur dans le discours, style diffus, pléonasme. »
L’Europe que nous avons rêvée puis appréciée, avant d’en être déçus, nous apparaît aujourd’hui comme une vieille dame qui aurait mal vieilli : rigoriste, sévère, ridée, ne s’occupant plus que des tenants du pouvoir, une sorte de Tatie Danielle détestable pour ses neveux !!
Le livre de Philippe de Villiers que je m’apprête à lire devrait encore jeter sur le tableau une lumière jaunie…
Seul François-Xavier Bellamy rassemble, me semble-t-il, les qualités nécessaires pour rallumer la flamme de nos espoirs d’antan !
La danse de Saint-Guy d’Emmanuel Macron nous fatigue… mais nous fatigue !!
Les États-Unis et la Russie n’ont de cesse que de vouloir affaiblir l’Union européenne. Voilà qui devrait faire réfléchir ceux qui sont appelés à s’exprimer lors des prochaines élections européennes.
A l’heure où les nationalismes connaissent un regain d’intérêt de la part des électeurs, il convient de rappeler un certain nombre d’évidences.
Face aux Etats géants : États-Unis, Chine, Inde, Russie, Brésil, chaque nation européenne ne pèse rien, ou ne pèsera rien dans un futur proche.
La France seule n’a plus les moyens de maintenir une défense nationale opérationnelle, la voix de la France n’a plus guère de poids sur la scène internationale lorsqu’elle s’exprime en son seul nom notamment dans les grandes négociations commerciales, les entreprises françaises ne pourraient plus être compétitives si elles devaient se limiter au marché national, les questions climatiques et environnementales se traitent à l’échelle mondiale, une nation comme la France agissant seule ne peut rien, l’Union européenne est le niveau pertinent pour pouvoir peser sur les décisions en cette matière.
L’idée que pour retrouver leur souveraineté les nations devraient se replier sur leurs frontières est une illusion. Elles n’auraient pas voix au chapitre dans l’organisation de l’ordre mondial, elles deviendraient en fait les vassales des grandes puissances.
Il est aujourd’hui de bon ton d’accuser Bruxelles de tous les maux, comme si Bruxelles était une entité totalement indépendante décidant pour tous en dehors de tout contrôle. En fait les grandes décisions qui sont prises au plan européen le sont par les chefs de gouvernement des pays membres. Ceux-ci par lâcheté politique ont trop souvent tendance à faire porter par Bruxelles la responsabilité de leurs propres échecs et à prendre pour excuses des décisions venues d’ailleurs qu’ils ont en réalité approuvées.
Si l’on peut faire un reproche à Bruxelles c’est plutôt un manque de décision, comme par exemple sur l’immigration, faute d’accord entre les Etats membres.
Ce que propose Emmanuel Macron, à partir de trois grands principes : liberté, protection, progrès c’est d’approfondir les politiques communes. Voilà des concepts qui ont le don d’irriter les idéologues du pragmatisme comme Hubert Védrine, on les suivrait s’ils ne se déclinaient pas sous forme de programmes d’actions concrètes. C’est ce que propose le Président français.
Certes il est difficile de réaliser l’unanimité sur toutes ces propositions à 27 pays membres. Aussi faut-il accepter que tout le monde n’avance pas du même pas. Du reste tous les pays de l’UE ne sont pas dans l’euro. Ceux qui en sont doivent constituer l’avant-garde de la construction européenne, montrer que l’approfondissement des coopérations fonctionne pour réaliser l’élargissement des politiques à tous les membres.
Ce programme est réaliste. L’utopie consiste à croire que que dans un monde de plus en plus intégré, face aux évolutions démographiques, économiques, technologiques, sociétales, environnementales, la souveraineté pourrait s’exercer à l’échelle nationale.
Astérix, Obélix et leurs irréductibles Gaulois pouvaient préserver la souveraineté de leur village car ils avaient la potion magique. Dans la réalité, il n’existe pas de potion magique.
Il conviendrait de ne jamais oublier que les faiblesses de l’Europe représentent des forces pour d’autres puissances.
La Chine du parti unique a lâché la bride à son économie capitaliste dès lors qu’elle ne fait pas ombrage à la souveraineté du parti communiste et à sa nomenklatura.
La puissance de l’économie américaine, l’usage mondial du dollar dans les transactions et l’extraterritorialité imméritée du droit américain sont redoutables.
L’Europe est dans un étau. Ce n’est pas le moment de faiblir, ni de se diviser.
Malheureusement, le Brexit est un exemple parfait de la stupidité des effets d’un argumentaire nationaliste qui a séduit la population lors d’un référendum. Ceci est d’autant plus vain qu’au sein de l’Europe, la Grande-Bretagne avait installé son petit nid en cumulant des avantages et en évitant des contraintes.
Lorsque vous écrivez, Monsieur Bilger : « L’Europe doit être une puissance certes mais l’intuition nous dit qu’en dépit de leurs limites et de leur repli trop vite qualifié de honteux, les Etats sont encore la moins mauvaise structure et l’organisation la plus efficiente pour rassurer les citoyens. On a besoin de se sentir au chaud à l’intérieur de nos frontières, qu’on le déplore ou non », je relève une petite erreur d’appréciation.
En effet, vous évoquez les Etats comme moins mauvaise structure. Sauf que l’article 1er des traités européens rappelle qu’il s’agit d’une « Europe des États », dans leur composante strictement administrative dont nous sommes fatigués de l’absence de prise en compte des aspirations démocratiques des peuples européens, le système européen étant une technocrature devenue de plus en plus insupportable.
En réalité, vous n’utilisez pas le mot adéquat qui est en l’espèce « Nations », ce mot abhorré des eurobéats dont monsieur Macron reste le plus emblématique modèle.
Lorsque vous ajoutez : « Difficile, à la lecture de ce texte, de ne pas agréer les avancées qu’il propose et les considérations généreuses et positives qu’il formule même si ses opposants dénoncent sa « duplicité » qui, pour l’Europe, aspirerait au contraire de ce qu’il a mis en oeuvre en France ! », effectivement vous vous contentez des mots, toujours des mots que sait si bien agencer monsieur Macron.
Au fond il continue, tout en simulant une inflexion d’options, de vouloir aggraver le système existant pour le conduire à un fédéralisme absolu qui reste son objectif. L’inflexion du vocabulaire ne signifie aucunement une évolution de ses convictions profondes qui sont constituées d’un progressisme, toujours indéfini, mais dont l’objectif est de faire table rase de tout ce qui fait l’histoire des peuples et des nations, européennes singulièrement, comme de leurs us et coutumes, sur l’autel de la modernité…
Or, toutes ses initiatives se heurtent systématiquement au bon ou mauvais vouloir des partenaires, à commencer par l’Allemagne. J’en veux pour preuve le choix de la France de taxer les GAFA que l’Allemagne refuse pour cause de commerce avec les États-Unis. Comme par hasard, la France reste le seul pays européen à oublier ses intérêts propres qu’il sacrifie sur l’autel de la beauté de son idéal européen… et toujours au détriment de son peuple !
« L’Europe »
D’abord, je dois vous dire que vous avez été, cher P. Bilger, exceptionnel dans l’émission de Pascal Praud ce matin.
Face à une avocate snob, grossière et irrespectueuse, vous avez, avec intelligence, défendu la vraie notion de l’Etat de droit et non l’Etat de droit versus bienveillance et bisounours.
En même temps, l’anniversaire de Cyrano de Bergerac étant fêté par Pascal Praud, votre attitude courageuse m’a fait penser au vers fameux d’Hernani, quand, lors de la première en 1830, Melle Mars en change un mot (déjà le politiquement correct):
« Vous êtes mon (notre) lion superbe et généreux »
Du panache, cher P. Bilger, du vrai panache ! Face aux moues de quelques progressistes sur le plateau.
Mais revenons à l’Europe. Je suis d’accord avec votre analyse actuelle. Vous avez une phrase essentielle :
« Les Etats sont encore les moins mauvaises structures et l’organisation la plus efficiente pour rassurer les citoyens ».
J’ajouterai, si je puis me permettre, non seulement rassurer, mais aussi entraîner les peuples pour sortir d’une certain léthargie. L’Europe n’est pas une nation.
Laissons à l’Europe quelques grands sujets qui nécessitent l’agrément absolu de tous les membres et qui font consensus et redonnons aux Etats les responsabilités perdues dans bien des domaines.
Pas plus que les vœux des Français, E. Macron n’a compris ce que veulent les Européens ! Il reste un technocrate qui pense uniquement en technocrate et non en président.
On étouffe avec cette Europe. Qu’on nous laisse vivre notre vie !
Cordialement.
La lettre de Macron sur l’Europe est, hélas, enthousiasmante. Je dis hélas, car on a envie de croire à sa jolie petite musique ; c’est une belle performance d’acteur. Mais ce n’est que ça.
Dès lors qu’on s’y penche, on décèle le fameux oui d’un côté mais en revanche de l’autre, il faut ceci mais il faut aussi le contraire, bref c’est un enfumage qui ne peut pas fonctionner.
Prenons l’économie. L’avantage de l’économie, c’est que contrairement à la terre et aux paysans, elle ne ment pas. Il y a des lois économiques. Il y a des chiffres. Il y a une logique comptable devant laquelle il convient de se prosterner soir et matin. En déposant des petites bougies.
Emmanuel Macron écrit ceci : « L’Europe, où a été créée la sécurité sociale, doit instaurer pour chaque travailleur, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social lui garantissant la même rémunération sur le même lieu de travail, et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement. »
Difficile d’énoncer autant de sottises en une seule phrase. Premièrement, la Sécurité sociale n’a pas été créée « en Europe » ; elle a, je suppose que c’est ce à quoi pense le Président, été créée en France, par un gouvernement communiste. Léger détail, dont l’omission constitue un mensonge.
L’Europe n’est pas communiste, et l’identité de l’Europe n’a jamais été communiste. Elle est même à l’opposé. Elle est chrétienne et libérale. Vouloir généraliser à tout le continent une institution spécifiquement mise en place par des comploteurs communistes pilotés par Staline, et qui a largement fait la preuve de sa nocivité chez nous, est évidemment une idée déplorable.
La Sécurité sociale française, il faudrait commencer par la détruire. Imposer cette vérole à nos voisins européens est une très mauvaise idée.
Ensuite, Emmanuel Macron veut, « d’Est en Ouest et du Nord au Sud, un bouclier social qui garantisse la même rémunération sur le même lieu de travail ». C’est évidemment une sottise abyssale. Ça voudrait dire que la femme de ménage de Renault qui pique dans la caisse et tire au flanc doit être payée le même prix que le PDG de Renault qui triple les bénéfices de l’entreprise et travaille dans le même immeuble.
Bon, évidemment, c’est tellement idiot que ça ne peut pas vouloir dire ça. Si j’ai bien compris, c’est une façon de revenir sur la directive des travailleurs détachés, laquelle a permis qu’un électricien polonais soit payé au salaire polonais lorsqu’il travaille dans une usine française, aux côtés d’un électricien français payé au salaire français.
Si c’est le cas, c’est la moindre des choses, mais enfin je constate que l’administration la plus pléthorique et la plus lettrée du monde (en principe) n’est pas fichue d’écrire pour le Président un texte qui ne dise pas le contraire de ce qu’il veut dire.
Et surtout : Macron veut « un salaire minimum européen, adapté à chaque pays et discuté chaque année collectivement. »
Observons pour commencer qu’il dit une chose et son contraire dans la même phrase. Soit il y a un salaire minimum européen, soit il y a un salaire minimum différent pour chaque pays.
Il commence par réclamer un salaire minimum européen, parce que c’est gentil, c’est de gauche, c’est ce que réclament les souverainistes qui sont contre la « concurrence déloyale » (c’est-à-dire qu’ils sont contre toute concurrence, qu’ils perçoivent toujours comme déloyale).
Bien entendu, c’est impossible. D’abord parce que tous les pays européens n’ont pas de salaire minimum, parce que le salaire minimum appauvrit « le peuple », comme on dit en France communiste, parce que le salaire minimum accroît le chômage et parce que le salaire minimum est une très mauvaise chose, qu’il conviendrait de supprimer.
Comme dans les pays où « le peuple » gagne infiniment mieux sa vie qu’en France, justement parce qu’il n’y a pas de salaire minimum (et pas d’autres imbécillités communistes non plus). La Suisse, par exemple.
Les Gilets jaunes braillent après le référendum qu’ils croient être le propre de la Suisse, mais ils se gardent de réclamer la suppression du Smic qui irait pourtant ensemble (et la suppression des 35 heures, et la suppression des obstacles au licenciement, etc.).
Il n’y a pas de salaire minimum en Suisse, et pourtant, un salarié aisé en France est un clochard par rapport à un salarié mal payé en Suisse (y compris compte tenu du coût de la vie qui est supérieur).
Mais admettons. Admettons que dans certains pays sous-développés comme la France, il y ait un salaire minimum. Il serait évidemment impossible (politiquement, mais aussi économiquement) d’imposer le même salaire minimum dans tous les pays de l’Union européenne. Parce que leur niveau de vie est très différent. Parce que ce qui est un salaire satisfaisant en Pologne ou en Grèce est un pourboire permettant de payer les cigarettes au Danemark.
Comme Macron le sait très bien, il commence, selon la funeste habitude politico-fonctionnariale française, par édicter un principe, pour aussitôt lui adjoindre une exception, à laquelle viendront s’enquiller des exceptions aux exceptions emmanchées les unes dans les autres, à l’instar de notre merveilleux système fiscal.
Donc on va décréter qu’il y aura un salaire minimum dans l’Union européenne, parce que ça se pratique en France et que la France est la déesse des nations, et puis on va « l’adapter à chaque pays et le discuter collectivement ».
Autrement dit, Macron veut non seulement casser les bonbons à ceux qui n’ont pas de Smic parce qu’ils n’en veulent pas, mais il veut instaurer 27 Smic différents, qui seront discutés à 27 et sur lesquels les 27 devront se mettre d’accord.
Pour être clair, c’est la France qui va décider le salaire minimum des Tchèques. Voilà qui va nous faire bien voir des Tchèques, sans aucun doute. Cela veut dire aussi que ce sont les Roumains qui vont décider du Smic des Gilets jaunes. Je suis sûr que ça va bien se passer.
Nous ne sommes déjà pas capables de gérer notre propre usine à gaz franchouillarde, notre empilement de réglementations et de contraintes « adaptées à chaque cas » et « discutées collectivement », et nous voudrions remédier à cela en ajoutant une énorme surcouche de complexité au niveau européen. Ça va marcher, n’en doutons pas une seconde.
Sur un registre complètement différent, celui du prétendu « anti-racisme », Emmanuel Macron veut « bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité ».
Là encore, il est difficile d’enquiller autant de sottises en aussi peu de mots. Je ne sais pas ce qu’est une civilisation de dignité. Je ne sais d’ailleurs pas ce qu’est la dignité. La dignité est un mot feelgood, un mot gentil, un mot pelucheux, un mot de gauche.
La liberté, ça veut dire quelque chose. On peut la définir. L’égalité en droit, cela veut dire quelque chose. C’est explicable de façon étanche en une phrase. La dignité, c’est ce que chacun veut qu’elle soit. C’est une notion complètement subjective. Elle n’a rien à faire dans le droit, et par conséquent elle n’a rien à faire dans la politique.
Le respect de l’individu, ça commence par respecter sa liberté, par conséquent le laisser libre de ne pas embaucher de Noirs dans son entreprise s’il n’aime pas les Noirs, ou de ne pas laisser entrer de musulmans dans sa boîte de nuit si (comme c’est le cas) ils y mettent systématiquement le bololo (quand ils ne tuent pas carrément les gens à la sortie).
C’est ça, respecter l’individu. Autrement dit, cela suppose de permettre ce que les malfaiteurs et les imbéciles appellent des « discours de haine », et qui s’appelle, en bon français, la liberté.
— Tu m’aimes ?
— Mais oui, ma chérie, je t’aime.
Comment voulez-vous prouver l’amour — ou son contraire, la haine ? Et en quoi les sentiments des gens regardent-ils l’Etat ? Si les Français haïssent Macron, Macron va-t-il interdire la haine de Macron ? Si untel hait le rap et un autre hait la musique baroque, la loi européenne va les mettre en prison parce que c’est pas gentil de haïr la musique baroque ? Qu’est-ce que c’est que ces sottises ?
On atteint là le comble de la dictature : interdire, par la loi, des actes, des propos ou même des pensées qui sont complètement indéfinissables. C’est l’arbitraire total, la négation du droit. C’est ce qui se passe en Russie, c’est ce qui se passait en URSS, c’est le summum de l’oppression et c’est le contraire d’un Etat de droit.
Macron est en fait d’extrême droite. Il a exactement le même discours qu’Hervé Juvin, la nouvelle coqueluche du Rassemblement national, « économiste » à la noix et vrai communiste (ou national-socialiste, ne rentrons pas dans les détails).
Hervé Juvin, lui aussi, veut en même temps la liberté et la protection. Ce n’est pas possible. Il va falloir choisir. Certes, les degrés existent, mais quand on vit dans un pays communiste comme la France, soit on choisit la liberté, soit on réclame la perpétuation de l’oppression collectiviste.
Voyez l’imbécillité juvéniste, et comparez-la à celle de Macron. C’est la même, sauf que Juvin tape un peu plus fort sur la table, c’est tout :
« Chaque fois que c’est possible, le plus de marché possible. Mais chaque fois que l’intérêt national est en jeu, que l’autorité de l’État, l’esprit d’entreprendre et la volonté de la Nation ne fassent qu’un et s’accordent strictement, pour que la France gagne, pour que les entreprises de France gagnent, pour que le peuple de France gagne. »
Laissez-moi deviner à quelle fréquence il sera « possible » de laisser faire le marché, et à quelle fréquence « l’intérêt national sera en jeu »… Soixante-dix ans de dirigisme nous donnent la réponse.
Un sous-titre pour le billet de Philippe :
« Cabris, c’est fini… »
@ jack | 06 mars 2019 à 11:41
Nous sommes envahis, vous semblez l’oublier. Il en est de même pour les Britanniques qui eux ont réagi en voulant quitter l’Europe et en redevenant maîtres de leurs frontières (c’est nous qui subissons Calais maintenant – pour quelques dollars de plus).
Depuis le temps que les fiscalités et les régimes sociaux auraient dû être harmonisés pour éviter les disparités migratoires entre les différents pays et les fuites économiques, mais non, ils ont préféré légiférer sur les Tampax, tout en accroissant les organismes inutiles pour caser des copains et des copines-coquines trop bien payés, beaucoup trop bien payés.
L’Europe aujourd’hui n’est plus qu’un foutoir comme notre Ripoublique et ce n’est pas Pinocchio qui va améliorer le système, voyez ce qui se passe chez nous ou plutôt vous le découvrirez lorsqu’il aura été mis sur la touche.
L’Europe est complétement à refaire et avant tout il faut redevenir maître de nos frontières, faire retourner chez eux les illégaux et réduire la dette en réduisant les rémunérations et avantages des élus et des fonctionnaires,(retaxer aussi les super-riches qui ne nous apportent rien mais qui nous volent tout) sans cela il y aura une révolution dans peu de temps.
Que Pinocchio sache que le travail doit être justement rémunéré, mais que les anciens travailleurs ne doivent pas être spoliés pour autant, lui-même devrait commencer par montrer l’exemple car ses oreilles et son nez s’allongent de plus en plus.
Macron après avoir voulu jouer au roitelet de France et s’être pris une sérieuse gamelle en se vautrant chaque samedi sur des Gilets jaunes, veut donner des leçons aux plus de 510 millions d’Européens.
Comme la télévision et ses belles images des manifestations françaises et des riantes cités en feu (voir Grenoble récemment) pénètrent dans tous les foyers de nos partenaires, il n’est pas exclu de penser qu’ils vont se payer une bonne tranche de rigolade devant la légitimité de notre président !!
Après avoir tiré les oreilles de Salvini, d’Orban et des vilains Polonais, notre président se pose en rassembleur et en édicteur de billevesées fort justement démantibulées par Robert Marchenoir.
Et puis ces simagrées à propos d’une Europe qui tantôt se ferme trop, tantôt s’ouvre à l’excès… quelle imposture !
En fait Macron c’est une porte battante. Il devrait relire Musset: une porte doit être ouverte ou fermée…
Quant à l’Europe, autant j’ai cru en elle du temps de Delors avec 15 Etats-membres partageant peu ou prou un projet commun, autant je m’en défie aujourd’hui alors qu’elle est devenue une boursouflure ingouvernable avec des pays qui n’ont pas grand-chose en commun.
Macron se paye de mots comme à son habitude !
@ Marc GHINSBERG | 06 mars 2019 à 15:19
« Cabris, c’est fini… »
Eh bien voilà, vous pouvez produire des commentaires sensés, quand vous le voulez…
@ Robert Marchenoir | 06 mars 2019 à 13:54
« Là encore, il est difficile d’enquiller autant de sottises en aussi peu de mots. Je ne sais pas ce qu’est une civilisation de dignité. Je ne sais d’ailleurs pas ce qu’est la dignité. La dignité est un mot feelgood, un mot gentil, un mot pelucheux, un mot de gauche. »
En effet, vous ne savez pas, mais pourquoi vous en vanter ?
Lisez donc Pic de la Mirandole – De hominis dignitate (De la dignité de l’homme).
A la lecture du billet de M. Bilger lui-même et des divers commentaires qui sont, dans la grande majorité, plutôt dans la ligne du scepticisme à l’égard de l’horizon que tente d’ouvrir « politiquement » le président Macron, une certitude ressort, il me semble, et va se renforcer dans les semaines qui viennent. Cette certitude, c’est que l’avenir de l’Europe, la nature de cette avenir, et par essence, l’avenir de la France, dans l’Europe et dans le monde, sont au rendez-vous.
Il me semble trop tôt pour juger l’impact de la tribune de M. Macron. Je vois bien l’empressement à dénigrer ce texte comme d’autres et à le soumettre aux contradictions qu’il offre au différentes perceptions du réel.
La question des opinions telles qu’elles sont et se sont formées est certes digne d’intérêt, mais celle qui me paraît passionnante, au sens même où elle implique une certaine douleur, liée au fait de trancher des questions qui ne le furent point et qui sont restées dans les limbes, à savoir le projet pour l’homme européen.
Il n’existe pas, paraît-il. Mais c’est oublier l’héritage dont chacun de nous est composé et faire peu de cas de ce que cet héritage multiculturel peut devenir. Si nous devons considérer ce potentiel, alors nous avons le choix d’ignorer et l’abandonner ; ou, et c’est un immense défi, de l’entretenir et de le développer.
C’est peut-être la frontière qui sépare les uns et les autres, avec, au sein de ceux qui s’opposent à l’idée même qu’il puisse y avoir un peuple européen, certains qui cèdent volontiers au tropisme de la Russie qui, une chose est sûre, ne veut pas de cet homme-là.
Parce qu’au delà des exégèses sur l’Europe des Nations, de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, de la question de la formation ou du transfert des souverainetés, c’est le projet qui fera la souveraineté et non l’inertie.
J’entends que cela relève d’une sorte d’utopie. Ce serait même la mère des utopies, depuis l’après-guerre et les premiers traités. J’aimerais relire ce qui a noirci les pages de nos grands quotidiens lorsque de Gaulle et Adenauer ont esquissé le projet de traité d’amitié franco-allemand…
ll y a également, dans la tribune de M. Macron, une petite porte qui peut être un grand levier. C’est l’appel du pied aux Anglais qui sont toujours aussi empêtrés dans le Brexit.
« Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin ; dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place », a écrit le président Macron.
Que peut-il se passer, au cours des semaines à venir, outre-Manche ? S’il y avait une marche arrière du peuple britannique sur un Brexit qui ne réalise pas tout à fait les promesses que ses militants et promoteurs avaient avancées, peut-être cela pourrait-il produire un grand coup d’accélérateur pour la métamorphose de l’Europe.
Le temps possède sa propre force de conviction.
Cher Philippe,
A soixante ans, il est possible de considérer que l’Europe soit parvenue à une maturité certaine et que des améliorations doivent être apportées concernant la répartition de certaines compétences entre Etat et niveau européen.
Dans quel sens ?
Selon nous, dans le sens de l’arrêt de la sur-réglementation et d’un assouplissement visant à rendre aux Etats membres des libertés d’appréciation, ce qui correspond aux demandes des populations.
L’idée d’une refondation totale ne mesure pas du tout ces soixante ans d’effort et de compromis et il est totalement naïf ou mégalo de vouloir tout raser et recommencer à zéro. Il existe des priorités, encore faut-il les capter.
Par contre, de nombreuses commissions attendent de reprendre les travaux sur la sécurisation et les besoins de protection des citoyens européens.
Védrine, homme érudit et étrange de l’histoire, met en garde contre la création d’une armée européenne.
Dans le Hors série les Dossiers BFM Business du 6 février 2019
https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/hors-serie-les-dossiers-bfm-business-ou-va-l-europe-0602-1137992.html
« Où va l’Europe? »
nous apprenons que seulement 33% des Français font confiance à l’Europe, ce qui est une singularité car le taux de confiance des autres Etats membres est nettement supérieur, y compris pour les victimes du Brexit.
A ce jour, la prévision du taux d’abstention du vote français pour les élections européennes serait de 64 %.
Les thèmes principaux de la campagne européenne pour la France seraient :
le terrorisme: 60 %
le chômage des jeunes: 55 %
l’immigration: 40 %
le changement climatique: 39 %
la croissance économique: 34 %
(source Eurobaromètre 89,2)
Il est nécessaire de donner la parole aux industriels pour promouvoir un capitalisme responsable par rapport à l’environnement et à la création d’emplois et de mettre en sourdine la parole du politique qui n’y comprend rien et qui tel Macron est capable de s’unir à l’extrême droite tout comme à l’extrême gauche pour sauver son parti de pacotille, son conglomérat de traîtres refoulés et manipulés.
Il est à noter que l’Europe n’a pas avancé d’un iota depuis le passage de Hollande, que Macron n’en a pas fait lourd et que les projets qui auraient dû redonner confiance aux investisseurs étrangers sont restés lettre morte.
Les industriels sont toujours dans le brouillard et ceci est lié à une inertie et une incompétence sérieuse des acteurs en place.
Cela ne sert à rien de faire trembler, de radoter que l’on a pris un immense retard par rapport aux Américains et aux Chinois, encore faut-il reprendre les dossiers, les faire avancer et se faire respecter industriellement parlant.
Bruno Le Maire est totalement dépassé, mal informé, ce qui est un comble et il ne maîtrise pas le domaine industriel.
Le monde a toujours connu des guerres économiques et pour y répondre il faut se doter de personnes à la hauteur, comme Nicolas Sarkozy l’a démontré brillamment.
françoise et karell Semtob
@ Gavroche | 06 mars 2019 à 09:12
Le début de votre commentaire m’a immédiatement fait penser à un récent article lu dans Figarovox. De fait, monsieur Macron est le représentant de l’idéologie libérale-libertaire qui règne sur l’Occident depuis une quarantaine d’année et qui a dévoyé la pensée libérale pour en faire un système de plus en plus totalitaire, « totalisant » dit d’ailleurs l’écrivain-essayiste Matthieu Baumier qui vient de commettre un livre à caractère presque pamphlétaire dans le meilleur sens du terme : Voyage au bout des ruines libérales libertaires (Pierre-Guillaume de Roux éditeur).
Dans son entretien à Figarovox avec Alexandre Devecchio, il dit notamment : « L’idéal de liberté du libéralisme est en effet dévoyé, un peu comme si les idées libérales étaient devenues folles. Comme toute idée politique, le libéralisme est multiforme, il peut tendre vers différents devenirs. Une forme de libéralisme s’est radicalisée pour devenir oligarchique. Une minorité d’individus, à l’échelle planétaire, ayant tous la même vision du monde, détient l’essentiel des rênes du pouvoir et œuvre à instituer ce mode de fonctionnement à l’échelle globale, en s’appuyant sur l’industrie du bonheur, sur «l’happycratie». »
C’est bien celle qui est à la tête de l’Union européenne et à laquelle adhère monsieur Macron dont il est le représentant, si ce n’est le VRP.
Matthieu Baumier poursuit : « La post-démocratie, c’est ce moment plus ou moins démocratique que nous vivons. En publiant La démocratie totalitaire en 2007, j’affirmais que nous sommes dans un moment post-démocratique qui garde les apparences de la démocratie représentative et libérale, mais où la démocratie n’est plus que l’image d’elle-même. Nous vivons dans une image d’un monde que nous pensons être encore le vrai monde. Nous sommes sortis du réel… »
A la question : « Que répondez-vous à ceux qui voient dans la montée des populismes un danger pour la démocratie ? », il répond simplement : » Qui voit un danger dans l’éveil des peuples ? Sinon ceux qui ont un intérêt clair à ce que les peuples ne s’éveillent pas ! »
Le texte complet de cet entretien peut être lu avec intérêt ici : http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2019/01/25/31006-20190125ARTFIG00236-l-ideologie-liberale-libertaire-est-le-dernier-avatar-de-la-religion-du-progres.php
Lorsqu’on vous a lus, chers préopinants, on se demande vraiment si Macron n’est pas un imbécile. L’amphigouri de ses discours, ses amalgames n’impressionnent même plus les ours du Jardin des plantes.
Le fiscalisme effréné de son administration, sans contrepartie créatrice de plus-values laisse la TOTALITE des économistes sans voix. Même l’échappatoire de la redistribution de taxes ne fait plus rire.
On sent pourtant un fond de réalisme, sur la question des migrations, par exemple, mais une incapacité à maîtriser une politique cohérente au-delà des opacités premières. Parler de rétroviseurs meilleur marché, ou de résiliation de contrat d’assurance quand on a la fiscalité la plus lourde du monde, touche au délire ; un islamiste oenologue.
Aussi l’ambition de conquérir l’Europe comme une Lumière conquiert la nuit place le bonhomme au centre de l’irrationnel, mais aussi conserve une certaine logique: celle de l’addiction réglementaire.
Pourtant, Macron n’est pas un imbécile, puisqu’il est énarque, comme certain, douanier.
Peut-être a-t-il Fernand Raynaud pour père spirituel.
L’excellentissime billet de Ph. Bilger a rarement provoqué autant d’excellentes réponses !
Félicitations à Yves (10h32) pour sa citation du Littré :
« Macrologie : terme de rhétorique. Longueur dans le discours, style diffus, pléonasmes. »
Voilà qui remet les choses à leur place.
Constat effarant de Jean (06h15) :
« 12 partis, c’est peu puisque le PPE est composé de 51 partis membres, 6 partis associés de pays non membres de l’UE et de 19 membres observateurs ». C’est la tour de Babel moderne, nous sommes revenus aux temps bibliques.
Enfin, très bon commentaire de Robert Marchenoir qui, comme d’habitude tend à renverser les quilles mais assène quelques vérités qui ne font pas plaisir à tout le monde.
Plus ça va, plus je suis persuadé qu’Emmanuel Macron s’égare dans la politique. C’est Narcisse qui s’émerveille de sa propre image mais n’a pas compris que sa gauche devient droite et sa droite devient gauche. Il semble atteint de graphomanie à la manière des amoureux qui gravent dans l’écorce un « Népomucène à sa Totote » dans un cœur percé d’une flèche ! Besoin viscéral de laisser une trace, un souvenir dérisoire…Tout le monde ne peut accoucher d’une Légende des Siècles ou d’une Neuvième Symphonie…
La prose présidentielle ne sera jamais classée au catalogue de l’Unesco, mais, hommage à R. Marchenoir qui a su relever les inepties de son discours, et hommage à Ph. Bilger dont le blog permet de vomir entre soi mais où roter serait incongru et où le mot « valeurs » n’est pas issu d’un vulgaire pot de rillettes.
Sous le règne de l’ex-président Hercule, le culte du n’importe quoi avait été instauré ; la bouffiture avait gagné couches et sous-couches au niveau de Leonarda et il n’était pas rare que l’on confondît prix Nobel et pris de boisson. Aujourd’hui, on est dans l’insignifiance placardée par des records de présence au Salon de l’Agriculture ou dans une réunion improvisée de GJ. Dans quelques mois, on verra des plaques commémoratives entre « gaz à tous les étages » et « pompiers, colonne sèche » :
– Ici, le président Macron a eu une idée…
– Ô toi, passant qui passe, souviens-toi que tu y étais…
– Ici, Cohn-Bendit a joui sans entraves…
– Ici, le président a écrit une strophe. C’était une cata.
– Ici a été inventé le principe de précaution…
On n’est pas sorti de la médiocrité…
Le 6 mars 2019
VARIA
« La vie me sied mal. » (Chateaubriand)
Dans le journal, j’apprends qu’aux Etats-Unis, il y a des platistes. Ils se réunissent pour se persuader que la Terre est plate.
(Parlant de Juppé, de Raffarin et de quelques autres) La lutte des classes a été remplacée par la lutte des places. (André Bercoff, LCI)
Je lis ceci, qui présente pour moi le plus grand intérêt : « C’est sur la recommandation de Bossuet
que Condé a engagé La Bruyère comme précepteur de son petit-fils. »
Je vénère Bossuet ET La Bruyère.
Dans le Figaro Magazine (1er mars), Alain Minc déclare être « au confluent du système économique, du système politique, du système médiatique et du système médiatique. »
Qui dit mieux ?
Estrosi, Bertrand, Juppé, Raffarin… Les rats quittent le navire. Quelle honte !
Wagner était un antisémite déclaré.
Nietzsche a écrit « Ainsi parlait Zarathoustra… en six semaines.
L’Arabie saoudite est un Daech qui a réussi. (Zemmour)
On fait blague de tout. (Finkielkraut)
(A qui soutient l’idée que personne n’est supérieur à personne) Onfray demande : « Veut-on se faire opérer par un titulaire du CAP de chaudronnerie ?
Je crois qu’Anne-Aymone a quelque chose à vous dire. (VGE, à la télé)
Jeune député, j’ai fait le singe savant en récitant la partition qu’attendaient les médias. (Wauquiez, 2017, « Causeur »)
Hulot est un rigolo. (Onfray, 2018)
L’enmêmetenquisme, c’est la schizophrénie. (id)
J’ai lu ça chez Ternett. (Didier Goux)
Emmanuel ne jure que par Ricoeur, Habermas, Stéphane Bern et les frères Bogdanov. (Onfray,
2018)
Robespierre voyage en classe affaires. (Onfray, parlant de Mélenchon)
La crainte de l’adjectif est le commencement du style. (Claudel)
Retire ton gilet, sale juive ! (Une dame en gilet jaune, à Ingrid Levavasseur)
Le sale juif d’hier est devenu le sale sioniste d’aujourd’hui. (Francis Kalifat, 2019)
La politique, c’est du rugby. (Christophe Barbier, 2109)
On fera de Notre-Dame une halle. (Victor Hugo)
La religion catholique est le poème qui me satisfait le plus. (Barrès, Mes Cahiers, 1906)
Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d’autrui. (La Rochefoucauld)
Cinq millions de Français environ souffrent d’alcoolisme.
Le monde occidental chrétien a réduit la sublime folie de l’Evangile à un plat socialisme moralisateur. (Matzneff)
Si vous voulez savoir ce qui se passe sur notre bonne vielle terre ne lisez pas pas les journaux, lisez Tacite. Tout y est. (id)
Je ne puis que vous parler en mon nom et ce nom n’est rien. (Bernanos, 1941)
La colère est une sorte de maladie. (Alain, 1923)
Accouplements indus. (Joris-Karl Huysmans, 1884)
Il est plus facile de trouver un imbécile qu’un trésor. (Mérimée, 1868)
Le racisme a précédé de loin le siècle de la théorie raciste. (Dominique Schnapper)
L’individualisme poussé à l’extrême, c’est : « Personne ne peut me représenter ». (id)
Si ce n’est pas le commandant qui commande sur le navire, ce sont les rats. (René Char)
A Rome, vis comme les Romains.
Les ailes de la littérature sont déplumées. (Delacomptée, 2018)
Pythagore demandait à ses disciples cinq ans de silence.
Les pavés ne sont pas des balles en caoutchouc. (Un policier, 2019)
« Les Etats sont encore la moins mauvaise structure et l’organisation la plus efficiente pour rassurer les citoyens. »
Ceci me paraît une évidence, vu que chacun des Etats européens garde encore ses traditions, son Histoire et même pour certains sa monnaie. Côté économique il n’y a qu’à voir l’affaire Air-France/KLM pour se persuader que la méfiance entre Etats existe bel et bien et que chacun se protège, pour garder à ses concitoyens leurs avantages et leurs emplois.
Ce qui n’empêche pas qu’une organisation européenne supranationale puisse protéger l’ensemble des pays membres vis-à-vis des grands de ce monde. Toutefois après soixante-dix ans on doute d’une Europe protectrice et forte vis-à-vis d’un monde en pleine turbulence.
Quant à Monsieur Macron, en campagne déguisée depuis deux mois, on voit bien qu’il cherche à s’approprier l’idée d’une nouvelle Europe, selon ses idées propres, comme un tremplin pour une carrière future : Président de l’Europe. Vu son âge il peut en rêver.
Ses déplacements en Europe, sa lettre aux peuples européens avec sa vision d’une nouvelle Europe, tout cela pourrait nous éblouir si en France, il avait réussi à réorganiser, réformer, améliorer depuis son élection. Or, sans même parler du mouvement des Gilets jaunes, a-t-il réussi à faire diminuer le chômage, les flux migratoires ? a-t-il réussi à stabiliser le pouvoir d’achat ? au contraire les clivages et les fractures n’ont jamais été aussi importants. Cela s’est amplifié aussi vite que les impôts ont fleuri.
Finalement il est bien peu crédible. Certes, certains peuples d’Europe peuvent se fier à ses belles paroles en lisant les articles de journalistes admiratifs, et comme beaucoup de Français se laisser embobiner par des utopies et des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient. Mais nous, les Français réalistes ?
Lui qui ne voulait pas de frontières à l’intérieur de l’Europe en voudrait aux frontières européennes ? C’est tout et son contraire.
Le titre de l’article concernant M. Védrine : « De l’Europe imaginaire à l’Europe qui agit » résume en quelques mots ce que de nombreux Français pensent. Mais comment après soixante-dix ans de tâtonnements, de loupés économiques, d’absorption de nouveaux pays, avec des visions politiques, économiques, diplomatiques, sociales et sociétales différentes voire opposées, le tout avec le double fonctionnement (Strasbourg et Bruxelles) d’un Parlement coûteux, pourrait-on espérer d’un coup un changement radical… dans la continuité.
Et l’Europe de Macron fait encore moins rêver quand on voit la France d’aujourd’hui, gouvernée par lui. Ce qui vient de se passer dans la prison de Condé-sur-Sarthe est encore la preuve d’une politique de la parole mais pas des actes.
Rien ne s’arrangera juste avec des mots.
La déclaration aux citoyens européens d’Emmanuel Macron du 4 mars dernier s’inscrit-elle dans la veine des grands discours fondateurs d’une politique ? Malheureusement non. On y trouve tout et son contraire ; défense du « projet » européen, manière d’admettre que l’Europe n’existe pas. Aveu au fond que l’Europe est d’abord un marché. Nécessité des frontières et de leur défense, manière de donner un peu à ceux qui défendent la nation, cœur de marché de ceux qui militent contre cette Europe transnationale.
Non, vraiment, l’Europe n’existe pas. Il ne faut pas tourner autour du pot. Une entité politique et territoriale résulte d’un consensus populaire, formé entre ceux qui pensent qu’ils font partie de la même famille. Qu’on prenne l’affaire dans un sens ou dans un autre, personne ne se dit Européen lorsqu’il voyage.
Oui, lors des passages de frontières en Europe occidentale, on bénéficie parfois d’un coupe-file du type EU Citizens. Celui en revanche qui voyage en Afrique australe ou dans la zone d’influence de la Russie constate l’efficacité de structures régionales et de ces passages favorisés.
Avons-nous le réflexe d’en appeler à l’Europe pour défendre nos libertés ? La réponse est non, sauf si on a les moyens de mettre en œuvre une procédure extraordinaire au droit commun, pour faire plier notre Etat national. Autant dire que l’Europe ne nous est d’aucun secours.
L’Europe est supranationale, ou n’est pas.
La coexistence des Etats-nations souverains et de l’Europe est proprement contradictoire.
On sait aujourd’hui que les « pères de l’Europe », Robert Schuman et Jean Monnet, étaient financés massivement par les Américains.
Ces deux hommes ont savamment lessivé la planche au Général de Gaulle qui à la faveur du traité de l’Elysée, signé en 1963 avec Adenauer, avait fondé une coopération intelligente avec l’Allemagne. Car il la considérait déjà comme une grande puissance essentielle à la région, moins de dix ans après sa destruction lors du deuxième conflit mondial.
Toutes les grandes coopérations européennes bi ou trilatérales, avec la Grande-Bretagne et l’Allemagne pourtant amputée de la RDA, ont fait la démonstration que l’Europe pouvait accéder à la puissance mondiale dans les secteurs où elle était forte.
Sans Bruxelles et l’euro, évidemment.
L’U.E n’est qu’un marché en fait dérégulé, sans défense, livré à la concurrence internationale sauvage. Elle a été incapable de résister à la dernière politique proprement impérialiste des USA qui ont réussi cette performance extraordinaire consistant à soumettre à sa Justice les plus grandes entreprises européennes, comme la politique étrangère des Etats européens (embargo iranien par exemple).
L’échec est donc total, et les populations européennes ne veulent plus de cette Europe hors-sol.
Pour être attaché à l’Europe, on n’est pas obligé de sauter « comme un cabri sur sa chaise en criant l’Europe ».
Nous sommes pour la plupart attachés à une Europe millénaire qui n’a pas eu besoin d’attendre pour exister ces cabris – devenus depuis de vieux boucs – qui ne la voient que sous les apparences de l’usine à gaz de Bruxelles.
Mais ne nous aurait-on pas trompés sur la marchandise ?
Écoutons Philippe Séguin, qui n’avait rien d’un « extrémiste de droite » :
https://www.senat.fr/evenement/revision/seguin05051992.html
« Mon irrecevabilité se fonde sur le fait que le projet de loi viole, de façon flagrante, le principe en vertu duquel la souveraineté nationale est inaliénable et imprescriptible, ainsi que le principe de la séparation des pouvoirs, en dehors duquel une société doit être considérée comme dépourvue de Constitution. »
(…)
« Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat, des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences. »
(…)
« En présentant chaque abandon parcellaire comme n’étant pas en soi décisif, on peut se permettre d’abandonner un à un les attributs de la souveraineté sans jamais convenir qu’on vise à la détruire dans son ensemble.
On est souverain ou on ne l’est pas ! Mais on ne l’est jamais à demi. Par essence, la souveraineté est un absolu qui exclut toute idée de subordination et de compromission. Un peuple souverain n’a de comptes à rendre à personne et n’a, vis-à-vis des autres, que les devoirs et les obligations qu’il choisit librement de s’imposer à lui-même. »
(…)
« Car le pouvoir qu’on enlève au peuple, aucun autre peuple ni aucune réunion de peuples n’en hérite. Ce sont des technocrates désignés et contrôlés encore moins démocratiquement qu’auparavant qui en bénéficient et le déficit démocratique, tare originelle de la construction européenne, s’en trouve aggravé. »
***
Alors, M. Macron, si vous ne vous rangez pas du côté de ces technocrates désignés pour nous asservir, rendez le pouvoir au peuple…
Relance, réforme, refondation, renaissance…
Europe-puissance, Europe sociale, Europe-ceci, Europe-cela…
Union européenne, espace Schengen, zone euro, union douanière…
Il n’est déjà pas facile de savoir ce que nous voulons pour la France, ce que nous voulons qu’elle soit, qu’elle pense, qu’elle dise, qu’elle fasse… mais en plus la question de l’Europe parasite toute discussion, toute réflexion. Elle est là, tout le temps, dans nos pattes et nos esprits, lancinante, insoluble, épuisante, stérilisante…
L’UE est ce qu’elle est, un rêve évanoui, une organisation bancale qui rend quelques services, prenons-la comme elle est, cessons d’en attendre monts et merveilles, cessons de l’accuser de tout, pensons à la France.
Non ! Notre salut ne passe par l’Europe !
Et notre damnation non plus ne passe pas par l’Europe, à condition toutefois que nous parvenions à nous en détacher.
Le bon sens paysan permet parfois d’apprécier à la fois les bienfaits d’une Europe distributrice d’aides et les effets néfastes de la libre circulation des biens. A côté de chez moi était un beau vignoble. Il disparaît du jour au lendemain et est remplacé par un champ d’asperges. Moche. Question au viticulteur: pourquoi ? Une règle européenne des quotas l’a forcé à arracher. Une subvention de Bruxelles lui permet de ne pas être mécontent. Comprendre, l’existence d’un petit gain. De la France, pas un euro. Le même, rencontré quelque temps plus tard me dit avoir replanté des vignes dans un village à quelques kilomètres. Ah bon, subvention ? Oui, la commune manquait de vignes. Bravo, bien joué.
Autre voisin, son exploitation d’abricotiers a fait place à un vague champ d’herbe à fourrage. Les éleveurs du coin achètent son foin tandis que les grandes surfaces du coin ont asséché ses revenus en important en haute saison des fruits espagnols bradés car en fin de saison, eux.
Ces paysans entretiennent des sentiments de tiède amour et haine brûlante vis-à-vis de l’ambivalence des règles européennes. Ils votent FN, ils voteront RN.
La semaine dernière, je prenais l’avion, un Airbus. Je n’ai pu m’empêcher de penser qu’avant l’émergence de cet avionneur européen, j’aurais forcément pris un Boeing. Pas que ce soient de mauvais aéronefs. Étant un peu concon, je me sentais rassuré qu’il existe encore le choix.
Notre présent et notre futur sont balisés par des réseaux de communication dont les applications sont essentiellement américaines et les infrastructures parfois chinoises. Les giletistes les ont d’ailleurs utilisées massivement pour répandre leurs ”colères” et appels à l’insurrection. Dans l’éventualité d’une Nation isolée, celle ci aura-t-elle les moyens de contrecarrer l’hégémonie des réseaux, concernant en particulier leur fiscalité ainsi que les règles régissant l’admissibilité des contenus.
Nous vivons dans cette préhistoire, les cabris ont encore de belles années à vivre.
Sale temps pour Macron. Il se veut le chantre du transnational, de l’européisme et du mondialisme et il est pris à revers par la censure économique et droitdel’hommiste de l’Europe et par la censure doitdel’hommiste de l’ONU !
Cabri Marc Ghinsberg en pousse-café pour, enfin, être drôle ?
L’Europe, l’Europe, l’Europe ! Quand on voit le cabri Macron se coucher devant les Américains, ne pas s’opposer à l’application extraterritoriale de leurs lois et de leurs oukases, quand on le voit renoncer à la doctrine française de la reconnaissance des Etats et non pas des gouvernements (Venezuela), ne rien dire à l’inverse de Merkel aux conférences de Munich et de Varsovie etc. on ne peut que considérer que ce n’est qu’un caniche.
La photo de Macron tiré par la main par Trump à Washington doit passer à l’histoire.
@ Robert Marchenoir
« Premièrement, la Sécurité sociale n’a pas été créée « en Europe » ; elle a, je suppose que c’est ce à quoi pense le Président, été créée en France, par un gouvernement communiste. »
Mais cette France communiste à prétentions universalistes n’a pu s’empêcher d’instiller le poison dans le texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, à la rédaction de laquelle a participé René Cassin :
« Article 22
Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays. »
http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/
Notons aussi que la notion subjective de dignité que vous avez dénoncée a été reprise dans cet article.
Au passage, certains articles – comme celui portant sur l’enseignement – ne sont pas intégralement compatibles avec les mauvaises habitudes françaises en la matière.
Il faut rappeler que cette déclaration n’a pas de valeur impérative, ce qui arrange beaucoup les faux grands hommes français disposant de leur vivant d’un ticket gratuit pour le Panthéon qui raffolent des textes pompeux à condition que personne n’exige de les appliquer.
Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais…
JUVIN, UN AUTRE GAVE
Hervé Juvin, je savais bien que j’en avais entendu parler de celui-là ! Bon sang de bois, bien sûr ! Sur une radio associative !
Laquelle déjà ? Euh !… Ne serait-ce pas celle où Robert a déniché Charles Gave ? Tout juste ! Whouah !
Deux économistes célèbres, maudits par notre Robert, lui-même économiste revendiqué, qui relève avec talent les idioties de ses deux collègues ! (Zonzon ne comprend rien à cette « science » et donne toujours raison à Robert par peur des coups ; il a déjà tellement été tabassé !)
Bon !
Soudain une intuition sourd en mes neurones, une piste : cette haine pour les deux savants ne proviendrait-elle pas du fait que leur célébrité aurait été bâtie à partir de ce media où RM ne se produisit jamais et que personne n’écoute depuis qu’on y pratiquait « l’antisémitisme viscéral » ?
Comme quoi l’avancée des connaissances repose parfois sur peu de choses !
« Heureusement l’actualité est opportune qui nous offre une remarquable tribune co-écrite par un ancien grand ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine – dont l’intelligence empirique a toujours été le fort – et un philosophe et historien néerlandais. »
L’Europe, qu’est-ce que c’est exactement pour le pékin ? Ce n’est pas nuit de Chine, nuit câline…
Bruxelles, nous avons vu que c’était La Pétaudière.
Une pétaudière c’est idéal pour ceux qui ont pour projet de « pétauder », et ce grand ministre des Affaires étrangères s’y entend, c’est même un expert en la matière.
Depuis fort longtemps il passe et repasse sans bruissement, avec cet air confit ou contrit, c’est selon, et dont il pense que la profondeur insondable est détectable par l’auditoire imbécile qui lui sert de parterre.
En somme il est heureux, de déambuler sans efforts, et de dire à chacun ce qu’il lui plaît d’entendre, ce en quoi en tant qu’ancien du MAE, il brille. Certainement, on ne peut se fier à ce genre d’ancien ministre pour vendre aux Européens l’Europe à laquelle ils ne croient pas…
D’ailleurs, cet homme qui lustre, mentor de pacotille, et vulgaire intrigant, frappe les esprits par son action nébuleuse et le salaire qu’il verse à ses stagiaires… Fuori ! Fuori ! Fuori !
@ DAUMONT | 07 mars 2019 à 09:08
« La photo de Macron tiré par la main par Trump à Washington doit passer à l’histoire. »
Elle pourrait passer à l’histoire si ce n’était pas un montage grossier.
EM ne s’est jamais privé pour dire ce qu’il pensait à Trump et n’est certainement pas à sa botte.
Je ne me sens pas d’attaque pour analyser de près le texte d’E. Macron, mais depuis qu’il a jeté son dévolu sur l’Europe je crains plus que tout la normalisation qu’il veut y opérer. J’y vois une forme de totalitarisme. C’est plus la souplesse, qui manque à l’Europe qu’une vision macronienne, c’est-à-dire ni de gauche ni de droite, mais autoritaire et centralisatrice, de l’Etat. On se serait contenté de consolider une véritable union économique, la Grande-Bretagne serait encore des nôtres, l’Europe serait plus florissante, et le populisme serait peut-être moins vigoureux.
Avec ce type de politicien, tout procède d’en haut, c’est-à-dire de lui-même. Aux peuples à se soumettre. Il y va au forceps. Il publie cette tribune aux Européens en tant que Président de la République Française, et ce faisant, il passe au-dessus de nos têtes en intervenant dans la campagne électorale avant que nous n’ayons donné notre avis. Il passe aussi au-dessus des têtes des autres personnalités politiques européennes. À part les Anglais qui ont trouvé, je crois, son procédé impoli, je n’ai pas lu de réactions franchement négatives. Cela dit, je ne pense pas que les projets du N°1 d’un pays aussi mal barré que le nôtre soient spécialement convaincants.
Il n’en finit donc pas de prodiguer avertissements et conseils en tout genre, décidément !
Il pourrait quand même se poser la question à lui-même et à l’éclatante nullité de son renoncement : position de guerrier de papier mâché, meilleur à produire des blagounettes pourries, plutôt que d’avoir élevé le pays, soigné ses maux et deviner les Gilets jaunes.
https://actu.orange.fr/politique/europe-francois-hollande-met-en-garde-emmanuel-macron-magic-CNT000001dvyeO.html
Quand donc lui et son ex pourront-ils enfin sortir de ce milieu politique qu’ils n’ont jamais compris, elle-même a ruiné sa région et jeté plus d’un milliard d’euros de portiques à la poubelle, et il faudrait en plus les croire ?
Pauvres d’esprit ceux qui les suivent, ils ont fait illusion dans un PS fort de ses participants, mais le masque est tombé. L’homme qui n’aimait pas les riches est plus que jamais un indigent de la politique, son livre lu par un peu plus de 100 000 lecteurs montre bien que 66 000 000 s’en fichent éperdument, en fait même pas l’écume de ce que fut le parti qu’il a dirigé.
Triste fin d’un ancien sherpa socialiste se raccrochant à toutes les branches, n’ayant plus aucune corde de rappel.
@ Gb
« Le bon sens paysan permet parfois d’apprécier à la fois les bienfaits d’une Europe distributrice d’aides et les effets néfastes de la libre circulation des biens ».
Mais d’où viennent-elles ces aides généreusement distribuées par l’Europe ? Elles ne tombent pas du ciel ! Elles viennent des Etats faisant partie de l’Union européenne et notamment de la France qui est le deuxième contributeur à hauteur de 20 milliards d’euros apportés chaque année au budget européen (+ 2 milliards sous le gouvernement Macron) pour un « retour » toutes aides confondues estimé à 11 milliards d’euros. La France ferait mieux de distribuer elle-même ses aides plutôt que passer par cette usine à gaz bruxelloise (avec ses fonctionnaires nombreux et grassement payés) et une Commission européenne sous l’emprise des lobbys divers !
En fait ce qu’il faudrait plutôt que faire la chasse aux subventions, c’est que les agriculteurs puissent vivre dignement du fruit de leur travail et vendre leurs produits à des prix décents sans être pressurés par les grands groupes de l’agro-alimentaire (et de la grande distribution) et faire face à la concurrence déloyale des autres productions communautaires que nous contribuons à subventionner par ailleurs (ou extra-communautaires dans le cadre des accords internationaux signés par l’Union européenne, CETA, TAFTA…).
« D’abord, qu’il soit bien clair que j’aimerais être habité par une foi européenne aussi intense et sincère que celle qui anime le président de la République et qui résiste à toutes les offenses du réel! »
Ce n’est pas une question de foi ou d’absence de foi dans l’Europe, c’est une question d’analyse ! On n’a pas le choix ! C’est l’Europe ou le chaos ! Et ce n’est pas parce que la croissance chinoise paraît être en baisse, en tout cas d’après leurs propres estimations – ce qui quelque part, signifie que ça va vraiment mal pour eux… – qu’on peut espérer pouvoir continuer longtemps à se payer le luxe des chamailleries et des leçons à donner.
Depuis que la France se montre à tire-larigot infidèle à ses propres valeurs, on a beau être sur le papier la sixième économie mondiale, plus personne ne nous prend réellement au sérieux sur rien et ça c’est grave ! D’autant plus que cela fait quelques décennies que quelques Cassandre nous le serinent et qu’on n’a rien fait depuis pour y remédier.
Au lieu de se gausser de la moumoute de Trump et du mur qu’il n’aura jamais les moyens de construire, au lieu de crier haro sur les pratiques de concurrence déloyale et de s’employer à nous défausser sur l’hypocrisie mondiale de nos propres échecs et erreurs ou encore de mettre sur le dos médiatique du Cardinal Barbarin tous les malheurs de Sophie, et d’espionner l’emploi de l’autre côté de la rue, on ferait mieux de faire notre propre mea culpa et de nous concentrer sur les moyens d’assurer « le vivre et le couvert » à chaque Français. C’est ce que s’efforce de faire Trrump avec un certain succès, pour les ressortissants de son pays, même si les méthodes et la truculence du discours qui les accompagne nous paraissent fort critiquables et peut-être bien qu’elles le sont, ce n’est pas le propos.
« La critique est aisée et l’art est difficile » dit la locution proverbiale imaginée en 1732 par un auteur et un comédien qui ne semble pas avoir laissé par ailleurs de souvenir impérissable. « Prêcher, c’est une chose et donner du blé en est une autre » disent encore les Espagnols.
Le ras des pâquerettes a quelquefois du bon surtout qu’elles sont toutes mignonnes avec leur petit gilet jaune…
L’Europe doit être une puissance certes mais l’intuition nous dit qu’en dépit de leurs limites et de leur repli trop vite qualifié de honteux, les Etats sont encore la moins mauvaise structure et l’organisation la plus efficiente pour rassurer les citoyens.
N’oublions pas non plus les divers particularismes culturels difficilement compréhensibles pour des décisionnaires géographiquement éloignés et n’ayant pas nécessairement la même mentalité.
Par exemple, comment pourrait-on demander à un fonctionnaire finlandais ou irlandais d’appréhender les raisons de la révolte des Gilets jaunes alors que même les prétendues élites parisiennes, enfermées dans leur microcosme et surtout dans leurs préjugés et leur routine, ont encore de nos jours énormément de mal à saisir ce qui se passe dans la « France périphérique » ?
De même, qui de nous pourrait prétendre maîtriser toutes les connaissances liées à l’environnement géographique, économique, politique, social et culturel d’un paysan du Danube ainsi que tous les dysfonctionnements éventuellement générateurs de mécontentements ?
@ Exilé | 07 mars 2019 à 09:49
[Sur la Sécurité sociale, que Macron veut apporter à l’Europe qui nous l’envie.]
« Cette France communiste à prétentions universalistes n’a pu s’empêcher d’instiller le poison dans le texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Article 22 : toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale. Notons aussi que la notion subjective de dignité que vous avez dénoncée a été reprise dans cet article. »
Sans l’avoir étudiée de façon approfondie, je suis en effet persuadé que la Déclaration de 1948 est une perversion de la juste notion des droits de l’homme. Dont j’ai la faiblesse de penser qu’il ne faudrait pas la jeter avec l’eau du bain socialiste, sous peine de nous prendre la baignoire dans la figure à un moment ou à un autre.
Pour moi, la seule Déclaration des droits de l’homme qui vaille est celle de 1789. Comparez les deux, c’est le jour et la nuit.
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@ DAUMONT | 07 mars 2019 à 09:08
« Quand on voit le cabri Macron renoncer à la doctrine française de la reconnaissance des États et non pas des gouvernements (Venezuela). »
C’est amusant de voir à quel point les facho-communistes et les gaullo-poutinistes reviennent sans cesse à leur ordure, même dans les cas où la politique étrangère de la France est la plus justifiée.
La Russie soutient le dictateur communiste Maduro au Venezuela, les Etats-Unis le combattent ? Eh bien, il conviendra naturellement de défendre le gouvernement du Venezuela. Pourquoi changer une recette qui gagne depuis 1945, 1936, 1917 ?
Bien entendu, les mêmes vont vous expliquer gravement, après avoir raclé les fonds de l’Internet poutiniste, qu’un coup d’État nazi a eu lieu en Ukraine avec le soutien de l’OTAN, que par conséquent « la Crimée a toujours été russe » et qu’il est parfaitement légitime, pour Moscou, de l’annexer.
Là, le coup de la « reconnaissance des États et non des gouvernements » ne marche plus, bizarrement.
Contrairement à ce que veulent nous faire croire d’aimables tripoteurs qui arborent des principes seulement quand ça les arrange, la diplomatie n’est pas une activité mondaine en gants blancs à base de rochers Ferrero.
Le soutien d’une part importante des pays du monde (et non pas du « cabri Macron ») à Juan Guaido, proclamé président par intérim par l’assemblée législative de son pays (excusez ce léger détail : lui n’est pas arrivé dans des chars d’assaut, contrairement à pou-poutine), se justifie pleinement.
Premièrement, il s’agit d’éviter au peuple vénézuélien de mourir de faim. Littéralement. Maduro est tout simplement en train d’exterminer son peuple, par sa politique communiste enragée.
Deuxièmement, il s’agit d’éviter aux pays voisins le fléau de l’immigration de masse. Plus de 2 millions de Vénézuéliens se sont réfugiés dans les pays alentour, pour fuir l’enfer poutino-maduriste. Créant pour eux-mêmes, et pour leurs hôtes involontaires, une catastrophe dont on peut imaginer l’ampleur.
Nos poutino-rouges-bruns-jaunes sont très sourcilleux sur la dénonciation de l’immigration de masse en France, mais que la Colombie, l’Équateur ou le Pérou soient noyés sous des centaines de milliers de réfugiés arrivant à pied, c’est un peu leur problème. Comme disait l’inénarrable Mélenchon (mais en parlant des Lituaniens) : « Tu en connais, toi, des Péruviens ? qu’ils aillent se faire foutre ! »
La présence d’un pays communiste extrémiste, avec une population martyrisée, soutenu par tout ce que le globe compte d’États-voyous (Russie, Cuba, Chine, Corée du Nord, Iran…) représente évidemment un danger majeur pour la paix et la prospérité du continent américain et du monde tout entier, et par conséquent la diplomatie française a parfaitement raison de s’engager dans ce conflit.
Les poutino-machin n’ont que la puissônce de la Frônce à la bouche, sauf quand cette puissance risquerait de faire du chagrin à pou-poutine et aux communistes, auquel cas c’est une intolérable immixtion étrangère dans les affaires d’un pays souverain.
Enfin, cette propagande éhontée omet systématiquement de préciser que la carte politique du monde n’est pas composée que de trois pays : la France, les Etats-Unis et la Russie. En l’occurrence, la quasi-totalité des pays d’Amérique du Sud et centrale ont reconnu la légitimité de Juan Guaido comme président du Venezuela, contre celle de Maduro. Avant que la France ne les suive.
Mais bon : ce sont des bronzés, on ne va pas leur demander leur avis, quand même ?
S’il y a un point sur lequel la politique étrangère d’Emmanuel Macron est pleinement justifiée, c’est bien celui-là.
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@ Gb | 07 mars 2019 à 06:56
« A côté de chez moi était un beau vignoble. Il disparaît du jour au lendemain et est remplacé par un champ d’asperges. Moche. Question au viticulteur: pourquoi ? Une règle européenne des quotas l’a forcé à arracher. Une subvention de Bruxelles lui permet de ne pas être mécontent. Comprendre, l’existence d’un petit gain. De la France, pas un euro. »
C’est bien d’être opposé aux subventions agricoles, mais il faudrait dire toute la vérité. Il est mensonger de prétendre que votre viticulteur n’a pas reçu « un euro » de la France. Les subventions « de Bruxelles » ne viennent pas de notre Dieu de la subvention qui êtes aux cieux. Elles viennent de la poche des contribuables français, et de tous les contribuables de l’Union.
Quant aux subventions franco-franchouillardes qui ne sont pas polluées par le passage bruxellois, elles pleuvent également dru sur les « paysans ». Une fois les comptes faits, chaque ménage français dépense 1 200 euros par an pour subventionner les agriculteurs. Lesquels représentent 0,7 % de la population.
Quand avez-vous lu, ou entendu, ce chiffre hallucinant, dans « les médias du système » ? Les pleurnicheurs paysanistes se gardent bien de l’évoquer.
Quand vous posez des questions aux « paysans » (ou à n’importe quel autre chouineur professionnel, d’ailleurs), ne présumez pas automatiquement qu’il vous dit la vérité. Ni, surtout, qu’il vous dit toute la vérité. C’est bien le mensonge par omission qui est le plus courant.
Maintenant, il faut choisir : se livrer à un combat luddite et obscurantiste tout en pleurnichant lorsque l’État obéit, et que par conséquent l’agriculture ne nourrit pas son homme (*) ?
Ou bien réclamer les bienfaits du merveilleux libéralisme prêt à ruisseler sur la tête des imbéciles — pourvu que ceux-ci veulent bien l’admettre ? Et, pour être tout à fait exact, pourvu qu’ils veuillent bien se sortir un peu les mains des poches pour bosser, parce que rien n’a, en fait, jamais « ruisselé » pour personne, sauf pour les 5 millions et demi de fonctionnaires, dont les politiciens font partie ?
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(*) Quand on interdit la croissance par des mesures législatives… il n’y a pas de… croissance… et par conséquent… il y a de la… pauvreté. Du coup, il faut subventionner, parce que sinon les paysans ils se pendent dans leur grange, et vous ne voudriez tout de même pas que les paysans se pendent dans leur grange ? Bref : la pluie, ça mouille, les couteaux, ça coupe, etc.
@ Guzet
« Sale temps pour Macron. Il se veut le chantre du transnational, de l’européisme et du mondialisme et il est pris à revers par la censure économique et droitdel’hommiste de l’Europe et par la censure doitdel’hommiste de l’ONU ! »
Eh oui, notre grand donneur de leçons à la Terre entière s’est fait remonter les bretelles à cause des exploits de certains de ses sbires :
« Les restrictions imposées au droit ont également entraîné un nombre élevé d’interpellations et de gardes à vue, des fouilles et confiscations de matériel de manifestants, ainsi que des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites « non-létales » telles que les grenades et les lanceurs de balle de défense ou « Flash Balls ». »
https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=24166&LangID=F&fbclid=IwAR25CwiVaLXPFlj8Glp5iEr2ECmfq_f3gtkMEuKdtMQJqnqy3gGotdOrq74
Ceci dit et sous un angle uniquement technique, cela nous conduit à nous demander, au vu de la gravité des blessures causées, si les forces de police françaises utilisent bien le LBD40 (l’arme mise en cause) selon les prescriptions du fabricant et avec les munitions d’origine, garanties ne pas pénétrer les tissus humains.
Par ailleurs, le LBD40 étant équipé d’un viseur très précis, il est anormal qu’autant de blessures à la tête aient été constatées.
Des soupçons portent sur la nature des munitions employées, semble-t-il inadaptées, qui pourraient être de fabrication française :
https://brunobertez.com/2019/01/26/le-fabriquant-du-lbd-40-parle-les-balles-ne-seraient-pas-celles-du-fabricant/?fbclid=IwAR0rM3rwqgq5u78crFP-RFRytrTBeaO31yCHOEG91B-IV32HmM2y1ugemA8
http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2019/03/la-peste-brune-racine-aux-raci.html?fbclid=IwAR0oo4q0jnNAGl2cbQNA2VUiiPdgkrcJhEABku0_oNCQQlMlL3qs_3Tsm0I
Depuis Sarkozy, puis Hollande et maintenant Macron j’ai pris en horreur la Cinquième Ripoublique qui n’est plus qu’entre les mains de crapules sans âme, sans honneur, sans valeurs et qui ne font que profiter de nous. Certes leurs trois prédécesseurs avaient préparé ce terrain pourri, mais ce qui est certain c’est que cela se terminera violemment et lamentablement, mais quand ?
A lire tous les commentaires du moment, on voit bien en quoi Macron réussit: il amuse la galerie pendant qu’on prépare la vente de l’aéroport de Paris et concocte de nouvelles taxes pour payer et encore payer le million et demi de de fonctionnaires de trop.
Dont par exemple ceux du conseil de foutaises économiques et sociales, et encore mieux ceux des CESER (conseil de foutaises économiques environnementales et sociales régionales), tous bénéficiant bien évidemment d’horaires de travail antistress quand ils ne sont pas en congé maladie.
Moi, je leur ouvrirais bien une colonie de vacances à la mode de Boudarel.
Les cabris de l’Europe ou quand Manu veut nous rendre chèvres !
Comme quoi il ne suffit pas de se proclamer « marcheur » et premier de cordée pour s’improviser « musher » (même origine étymologique) et former des attelages qui tiennent la route. Alors que faute de chiens de traîneau expérimentés, de gentils caniches à mémère, bâtards et autres corniauds font l’affaire pour relever le défi et s’affronter avec les meilleurs sur des pistes sauvages et inexplorées.
Au fait combien d’idiomes dans cette Europe des 27 où même une infime minorité de citoyens serait bien incapable d’énoncer quelques mots usuels en polonais, finnois, letton, hongrois etc. quand elle n’ignore pas systématiquement la capitale de la plupart des Etats membres de ladite Europe étoilée aux couleurs bleu et blanc et le nom de leurs habitants.
Cher Philippe,
Dans votre texte, vous citez un article sur l’Europe d’Hubert Védrine et de Luuk van Middelaar, publié dans Le Monde du 5 mars.
Je viens de le lire, avec retard, en bibliothèque. Ce texte propose des choses. Je ne suis pas assez informé pour juger si ces propositions sont à louer ou à blâmer.
Je m’interroge sur cet article écrit à deux. Hubert Védrine est particulièrement au fait des problèmes internationaux. Il a certes été ministre des Affaires étrangères, comme plusieurs autres. Mais il a écrit aussi plusieurs livres du meilleur niveau. Il sait parler, comme il sait écrire. Pourquoi diable a-t-il écrit avec un philosophe néerlandais ? Mystère. Pensent-ils exactement la même chose ? Ont-ils les mêmes mots pour le dire ? J’en doute fort.
A notre niveau, dans l’espace commentaires, même énigme : Françoise et Karell Semtob pensent-elles la même chose sur tout, ont-elles les mêmes mots pour le dire ?
Hubert Védrine ne me répondra pas. Ces dames m’éclaireront-elles sur cette énigme ? Comment fait-on pour penser et écrire à deux ?
Un antisémite bien inséré et honorablement connu
Le journal « Le Monde » du 5 mars 2019 rend compte d’un procès.
Christian P., 65 ans, chargé du budget au conseil départemental des Yvelines, à Versailles, titulaire d’un DESS de droit public, 2 700 euros de salaire. On lui reproche d’avoir commis une cinquantaine de tags avec un marqueur. Dans ce florilège, on relève : « Baise ta vieille au lieu de baiser les vieux ! », « Macron à Dachau ! », « Juden raus ! »… Il a été pris en flagrant délit à l’aube.
Pour l’instant, il n’est poursuivi que pour les dégradations matérielles. Sur les propos, un autre procès aura lieu.
Au tribunal, il a déclaré d’ores et déjà : « Je n’ai absolument rien contre les juifs » et « J’ai pas fait allemand ». Il dit qu’il est Gilet jaune, qu’il est révolté et qu’il a des difficultés financières.
Doit-on commenter ?
@ Exilé
La sécurité sociale n’a pas été inventée par les communistes, mais par Bismarck.
—————————————————–
@ Marc GHINSBERG
Vous ne tirez pas les conséquences de vos propres arguments.
S’il est admis que les 27 ne parviendront jamais à former une nation, l’Europe n’a d’avenir que dans une association de nations.
Et si on dissout les nations dans l’espoir chimérique de former une seule nation européenne, l’Europe n’a aucun avenir.
Cher Philippe,
Il y a le chevreau de l’Elysée, les cabrioles entre femmes et grands chiens pour que Léa Salamé se pâme et des féministes qui prétendent que les femmes de 50 ans peuvent se coiffer d’un slip, parce qu’elles ne seraient plus consommables.
Il est vrai que l’on ne doit pas discriminer le sexe féminin, mais que l’on valorise la discrimination par l’âge est encore plus odieux !
Pourquoi ?
– parce que prendre de l’âge n’est pas offert à tous ;
– parce que les femmes ne sont pas que de la viande ;
– parce que c’est facile de distribuer des mèches de cheveux fourchus à des femmes qui subissent des chimiothérapies et de se croire éternellement jeune.
« Harold et Maude » s’amusent des féministes d’aujourd’hui.
A 30 ans, chaque personne est déjà un vieillard pour les plus jeunes et cela était encore plus vrai en ce début de siècle.
Nous souhaitons que des excuses soient faites pour la fête des femmes par la secrétaire d’Etat parce que trop de mépris pour les femmes a été prononcé au nom de ce ministère.
L’écriture à quatre mains est très répandue et n’étonne plus que les amateurs de tour d’ivoire.
L’énumération serait vraiment vertigineuse et nous ne donnerons pas l’écho des écrits collectifs qui se déclinent dans tous les domaines que ce soit dans les commissions, les rédactions de thèses d’ingénieurs ou d’architectes, l’écriture de scénarios (écriture multimains) et il n’existe pratiquement pas d’auteur qui ne se voie pas dans l’obligation d’une réécriture avec son éditeur.
Par exemple, « Le deuxième sexe » a été réécrit dans sa totalité avec l’éditeur.
Autre exemple, le film « Trois petites filles » a connu une réécriture totale de la fin de l’histoire pour cause de censure et de protection des mineurs.
Morale numéro 1 : Il ne faut pas badiner avec le compromis !
Morale numéro 2 : Mépriser l’âge est de mauvais présage même pour un corps sage !
De plume en plume,
De porc en porc,
Jamais encore, je te le jure,
Telle offense à la femme
N’alluma
Tel parjure
Telle injure
Telle blessure
A ce corps plein d’âme
Oh ! l’infâme créature de charme !
françoise et karell Semtob
@ Denis Monod-Broca | 06 mars 2019 à 09:36

« Et puis quelle ambiguïté dans cette sempiternelle idée de « protection » ! La proposition de Macron d’une « agence européenne de protection des démocraties » montre qu’il s’agit pour lui bien plus de protéger l’Europe contre les peuples que de protéger les peuples d’Europe contre des menaces extérieures. »
Ab-so-lu-ment, bien résumé.
———————
@ Achille | 06 mars 2019 à 08:52
« Vouloir faire vivre sur le même pied d’égalité des pays comme la Pologne, la Grèce, la Lituanie dans lesquels le SMIC est le tiers de celui de pays comme la France, l’Allemagne et les pays nordiques, ça ne peut pas marcher. Le plombier polonais et le routier lituanien tueront les petites entreprises françaises qui ne peuvent pas suivre les prix pratiqués par ces pays. »
J’aurais pu copier /coller l’ensemble du commentaire, lequel rapatrie bien des causes des dysfonctionnements (Dieu se rit… J-B Bossuet)
En attendant, depuis 2007, avec l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’Union européenne, la France est contrainte d’accueillir des Roms tant que leur séjour n’excède pas trois mois et qu’ils disposent d’une carte d’identité ou d’un passeport. Le problème est qu’il est impossible de prouver la durée de séjour d’un immigrant, sa date d’entrée sur le territoire n’étant pas précisée…
Conséquences ? Des camps par centaines sur tout le territoire. Vols et cambriolages explosent, il n’est pas un jour sans que les presses locales et régionales s’en nourrissent.
Et ça n’arrive pas qu’aux autres. Je viens de le vivre à mes dépens. Il y a eu une journée et une nuit de haine, puis quand la sérénité fut revenue, de la compassion.
Mais cette situation est-elle normale ?
Les maires se débrouillent comme ils peuvent, abandonnés qu’ils sont aussi à ce sujet par l’État. Que faire ? puisqu’il semble que tout le monde (ou presque) soit démuni.
@ Achille | 07 mars 2019 à 11:23
@ DAUMONT | 07 mars 2019 à 09:08
« La photo de Macron tiré par la main par Trump à Washington doit passer à l’histoire. »
Elle pourrait passer à l’histoire si ce n’était pas un montage grossier.
EM ne s’est jamais privé pour dire ce qu’il pensait à Trump et n’est certainement pas à sa botte.
https://www.liberation.fr/checknews/2018/04/25/cette-photo-d-emmanuel-macron-tire-par-donald-trump-tourne-beaucoup-sur-les-reseaux-sociaux-a-t-elle_1653606
Bon, Achille, je me doute que vous ne lisez guère Libération… mais apportez donc la preuve contraire pour affirmer « le FAUX », ce sera plus clair que de défendre l’indéfendable !!
@ Xavier NEBOUT
« La sécurité sociale n’a pas été inventée par les communistes, mais par Bismarck. »
Très juste.
Elle est d’ailleurs encore en vigueur, si je ne m’abuse, en Alsace-Lorraine où elle semble être préférée à celle que nous sommes obligés de subir depuis 1945 dans les autres départements.
@ Exilé | 08 mars 2019 à 08:47
Vous vouliez dire Alsace-Moselle je suppose, sachant que les trois autres départements lorrains, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Vosges n’ont jamais été sous ce régime particulier.
– Une fiscalité démente, c’est grave Docteur ?
– C’est mortel !
– Ah !
– On va vous envoyer à Sainte UE.
Vous serez placé sous immigration, vous ne vous rendrez compte de rien.
Vous partirez, bercé par des youyous !
Il est ficelle, ce Zonzon, il prétend qu’on l’expulse, mais il y retourne tout seul, au buisson des divisions, la lèvre luisante du veau gras qu’on avait préparé pour son retour à la maison.
Quand donc reviendras-tu vraiment, bestiole ailée ?
@ Exilé | 08 mars 2019 à 08:47
« La sécurité sociale n’a pas été inventée par les communistes, mais par Bismarck. »
C’est un sophisme. Plein de gens ont « inventé la sécurité sociale ». Tenez, parmi ceux qu’on ne mentionne jamais, parce que ce n’est pas politiquement correct, ni à gauche, ni à droite : les libéraux français du XIXe siècle. Les Frédéric Bastiat et les autres.
L’idée d’une assistance de la société à ceux que la malchance (et non « l’inégalité ») plongeaient dans la misère n’est pas nouvelle.
L’ensemble des pays européens, et occidentaux d’ailleurs, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, se sont engagés sur la voie de la social-démocratie, parce que c’était vu à l’époque comme une réponse justifiée et nécessaire aux prétentions et au danger communistes.
Les analyses contemporaines sont souvent faites par des gens qui n’ont pas connu ce contexte, cette menace épouvantable et réelle, et commettent donc la faute classique d’anachronisme. On juge les hommes de 1945 avec notre regard de 2019.
Et en effet, dans l’histoire des sociétés et de l’assistance sociale, Bismarck a tenu un rôle important.
Seulement, si l’on ne veut pas faire de contresens, il faut considérer le contexte. Le contexte de ma remarque était celui de la lettre d’Emmanuel Macron aux Européens. Il leur disait : l’Union européenne doit apporter la sécurité sociale à tous.
Venant de la bouche d’un président français, cela a une toute autre signification que si cela venait, justement, du chancelier allemand. Ou du Premier ministre belge.
Il y a en France une véritable religion de la Sécurité sociale, avec une majuscule, cette fois-ci. Une religion qui est manifestement irrationnelle. On ne croit plus en Dieu, donc on croit à la Santé. Juste au moment de l’histoire où personne n’a plus besoin d’hôpitaux ou de médecins, parce que tout le monde est toujours en bonne santé.
Hier, c’était Jésus-Christ qui guérissait les malades (OK, pas vraiment), aujourd’hui, c’est la Sainte Sécu qui guérit les malades (qui, aujourd’hui, sont largement imaginaires).
Donc la Sécu sert à refiler des congés-maladie de complaisance à des gens parfaitement en bonne santé, pour leur permettre de prendre un mois de vacances supplémentaires aux frais de l’État et de leur patron (avec la complicité de médecins transformés en crypto-fonctionnaires fournisseurs de faux papiers) ; et on appelle ça « le droit à la santé ».
Des « Sécurité sociale », il y en a partout. Il y en a en Amérique. Les Etats-Unis ont un système d’État qui fournit des soins médicaux gratuits et d’autres allocations sociales aux indigents.
Mais il faudrait être aveugle, ou malhonnête, pour affirmer que c’est la même chose que notre Sainte Sécu (et sa fille divine, la bien-nommée URSSAF).
La Sécurité sociale française n’est pas un système d’assurance-maladie, ni même de secours aux nécessiteux : c’est une méthode de prise du pouvoir par les communistes qui a parfaitement réussi. C’est un coup d’État silencieux, par la maîtrise légale des entreprises et de toute l’économie.
En France, il n’y a pas eu besoin de « nationaliser les moyens de production ». Il a suffi de les placer sous le contrôle d’un système communiste, sans lequel ils ne pouvaient pas faire un pas. C’est ce système sous lequel nous vivons toujours aujourd’hui. Le système des « assujettis » à la Sécurité sociale (c’est le terme officiel : ils ne s’en cachent même pas…).
A la Libération, quelques pays européens ont eu le malheur d’étrenner des ministres communistes. L’un d’eux, je crois me souvenir que c’est l’Autriche, a hérité d’un communiste au ministère de l’Intérieur. Il est resté très peu de temps à son poste, peut-être un an. Eh bien ! cela lui a suffi pour véroler toute la police du pays pendant une vingtaine d’années. Pendant une vingtaine d’années, le gouvernement a été incapable de compter sur sa police, qu’il savait être un nid d’espions soviétiques.
En France, le crime a été bien plus parfait. Ambroise Croizat, l’un des criminels, communiste, chef à la CGT, créateur et ministre de la Sécurité sociale, s’en est d’ailleurs vanté peu avant sa mort : « Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès. »
Comment imaginer qu’un langage aussi belliqueux, un langage de bandit mafieux prêt à user de la violence, soit tenu au sujet de ce qui n’est, après tout, sur le papier, qu’un ennuyeux système administratif d’assurance-maladie ? Parce que ce n’est pas un banal système d’assurance-maladie, justement : c’est ce qui assure la pérennité du système communiste en France.
La prétention d’Emmanuel Macron d’étendre ce système à toute l’Europe, comme si les systèmes d’assurance-maladie et d’allocations sociales n’existaient pas ailleurs, comme si la France était la nouvelle Union soviétique chargée d’apporter les bienfaits du communisme au monde entier, ne peut qu’inquiéter les Européens — aussi bien que les Français.
@ Robert M.
« C’est breton, Jacky ? La Bretagne a bien changé… »
Ya, kement tra mont e-maez ar cʼhiz ma ker 🙁
Oups j’ai oublié de traduire : « Oui, tout se démode mon ami » (ma ker = mon ami 😉 ou, en version chez Jacky : « oui, tout fout le camp mon ami ».
Un peu comme l’UE qui est, elle aussi, démodée, rincée et essorée par 27 paysagistes.
Manu le progressiste, le mentor des startuppers, vient de récupérer Raffarin (!) et ses raffarinades. Non mais on va où là ?
Je me pose la question (himself of corse ;)) Manu ne serait-il pas en train de se faire étouffer par la droite, genre boa constrictor ? Des fois quand mon neurone interne-actif veut bien se mettre ‘en marche’, je me le demande.
Adéo Robert M.
@ Patrice Charoulet | 06 mars 2019 à 19:03
En voici une en rapport avec le titre et le sujet, voire plus :
« Faut choisir ce qu’on veut être dans la vie. Un cabri qui prend le risque de se faire dévorer par l’ours, ou un aigle qui zieute tellement bien tous les dangers d’en haut qu’il atterrit jamais. Il est condamné à voler tout seul. Tu crois que tu préfères être l’oiseau ? Réfléchis bien. »
Troubles,- C.D.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claudine_Desmarteau
Bonsoir,
L’Europe est une monnaie fiduciaire, l’euro.
Hors de cette monnaie, le reste n’est pas l’Europe des fondateurs.
Les cabris étaient là avant l’Europe, sont là pendant et seront là après.
L’Europe ne survivra pas à un choc monétaire de l’euro,
le reste est intendance.
Les BRIC sont les boss du monde, l’Europe est un petit vieux qui refuse de partir.
L’ex-tiers monde ruine ce petit vieux via immigration-guerres-trafics.
Plutôt qu’un billet sur une Europe qui n’existe plus hors monnaie, pourquoi pas un billet sur le monde d’après l’Europe ??
LE LENDEMAIN
– Docteur, je ne veux pas aller à Sainte UE !
– … Bon ! Quel est votre médecin traitant ?
– Le Docteur Bijou !
– Bijou, Bijou, ce n’est pas un ricœuriste empirique celui-là ?
– …
– Eh bien, il faut vous en débarrasser illico presto, ce monsieur est très dangereux, c’est un pervers ! Le plus tôt sera le mieux. Votre constitution est faible, trop faible, vous ne résisteriez pas à ses traitements.
– Que faire ? Où dois-je aller ?
– Dans votre cas je n’hésiterais pas, j’irai chez Ronpoint ! Attention, seulement le samedi ! En semaine ça circule trop.
– Oui !
– Chez eux il y a du bon et du mauvais ! Comme partout vous savez ! Mais dans votre cas vous n’avez plus le choix : c’est eux ou Sainte UE, laquelle reste un mouroir confortable. C’est vous qui voyez !
@ Zonzon | 09 mars 2019 à 09:14
« C’est eux ou Sainte UE. »
Vous seriez bien aimable de nous indiquer à quel moment les Gilets jaunes auraient demandé la sortie de l’Union européenne. La capacité des gens à plaquer leurs fantasmes sur ce mouvement est tout de même incroyable.
Ça bouge, ça gueule, ça met le bololo, donc c’est forcément bien et tous mes voeux vont s’exaucer. Le çavapétisme dans toute son absurdité (*).
Au demeurant, voudrait-on sortir de l’Union européenne, qu’il faudrait être singulièrement dérangé pour s’imaginer que cela pourrait se faire par les moyens gilétistes. Les Anglais, ils ont démoli leurs magasins, pour arriver au Brexit ?
Désolé de doucher votre petite fable. Joliment torchée, je n’en disconviens point.
______
(*) Reportage de France Info sur ceux qui ont laissé tomber le mouvement :
« La déception est palpable dans la voix du charpentier, qui rêvait d’un nouveau Mai-68. ‘Je voulais passer au cran supérieur, faire des barricades pour mettre le pays à l’arrêt’. Fils d’ouvrier, Claude Besse prend comme exemple son père soixante-huitard, condamné à deux ans de prison à l’époque pour s’être rebellé face aux CRS. »
» ‘Là, il y a eu des morts, des blessés très graves à cause des LBD [lanceurs de balles de défense], certains ont perdu des yeux… Et pourtant, les gens ne sont toujours pas prêts à se bouger’, estime-t-il. »
« Claude Besse continue d’attendre le ‘grand soir’. ‘Même si je ne porte plus mon gilet jaune, je suis toujours solidaire du peuple, affirme-t-il. De toute façon, ça finira par vraiment péter.’ Et de prévenir : ‘Le jour où j’ouvrirai les fenêtres et où j’entendrai les sirènes, je sortirai et là, je remettrai mon gilet jaune.’ «
Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? A ce niveau, c’est pathologique.
@ Patrice Charoulet | 07 mars 2019 à 17:44
Ça doit être comme pour le piano à quatre mains : un clavier à quatre mains
https://fr.wikipedia.org/wiki/Piano_%C3%A0_quatre_mains
Pour le duo de clavier sur le canapé, voire au lit, c’est aussi possible :
https://www.clubic.com/materiel-informatique/clavier-informatique/actualite-709005-roccat-sova-duo-clavier-tapis-souris-jouer-canape.html
Les Allemands sont d’accord avec nos sauts de cabris, c’est oui pour plus d’Europe. Pour le reste c’est nein, nein, nein. « Progrès » et « la liberté » ne veulent pas dire la même chose dans les deux langues. En passant, ils n’oublient pas de défendre leurs intérêts, quitte à ce que ça ne nous fasse pas trop plaisir. Ah, le romantisme allemand !
Les désaccords sont maintenant publics entre les pères fondateurs de l’Europe. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose.
La différence sur l’Europe entre Macron et vous, c’est l’âge. Lui et moi avons grandi dans une France sans empire colonial et qui avait tourné la page de ses rêves de grandeur. L’ambition de ses plans a surtout pour objectif de faire pression sur l’Allemagne avec qui nous avons de sérieux désaccords sur la direction à donner à l’Europe, et de continuer à mobiliser son électorat qui est pro-européen, car jeune, mobile, instruit et connecté.
Quant à la Hongrie et à la Pologne (pas mal dans le style ce pays aussi d’ailleurs), on ne leur reproche pas leur politique migratoire (elles font ce qu’elle veulent, tant qu’elles respectent les traités et les règlements européens), mais de ne pas respecter les principes élémentaires de l’Etat de droit que sont la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. C’est pour cela que des procédures contre ces pays sont en cours à Luxembourg, et qu’ils sont régulièrement critiqués par la Commission, les autres pays et le Parlement européen.
Moi non plus je n’aime pas l’Europe du XXIe siècle et je n’aime pas la modernité de façon générale, d’ailleurs, et je vous rejoins sur la conclusion, il ne faut pas aller trop vite. Mais comme le dit Catherine Jacob, il n’y a pas le choix. Enfin si: ça ou des populismes aigris et frustrés qui conduiraient vite à l’éclatement du marché unique, au repli national, et à la guerre vu que pas mal de pays de l’UE ont des querelles territoriales anciennes qui ne demandent qu’à ressortir: honnêtement, vous pensiez durant l’été 1991 qu’un an plus tard la Yougoslavie éclaterait dans le sang ?
L’Europe n’est pas la Yougoslavie, heureusement, et il ne tient qu’à la sagesse de ses dirigeants et de ses peuples qu’elle ne devienne une grande Suisse phare de l’humanité si la trajectoire du progrès humain n’est pas interrompue avant par quelque cataclysme. Alors on n’a pas le choix, non, en effet. Si quelqu’un a un projet alternatif valable, ça m’intéresse !