L’épopée en chambre : je suis un héros…

Depuis quelques mois, il y a de vrais héros dans la vraie vie : médecins, personnel soignant. Ils soulagent, guérissent, se battent et consolent.

Ce n’est pas du cinéma.

Pourtant j’ose me qualifier de héros grâce aux épopées en chambre que le confinement m’a imposées et qui m’ont fait sortir du registre sportif où, passif devant la télévision, j’étais effectivement le meilleur des joueurs !

Je n’aurai pas l’outrecuidance de comparer mes aventures fictives, solitaires et contraintes d’aujourd’hui à la geste magnifique, audacieuse et héroïque d’épisodes de l’Histoire devenus mythiques, dépassant le réel imaginable pour nous projeter dans la légende. Ma chambre avec la beauté, la fureur et la grandeur du monde. L’épopée sans risque avec les épopées restées dans les mémoires ou dans la culture.

Après avoir vu l’excellente série « The Crown », je me suis replongé dans l’épopée par excellence, le western américain et son maître John Ford qui dans ce genre n’a réalisé que des chefs-d’oeuvre. Avec John Wayne, son ami et complice, acteur central, pilier de La Prisonnière du désert, du Massacre de Fort Apache, de Rio Grande et de la Charge Héroïque. Et de tant d’autres.

Je pourrais ajouter à cette liste plusieurs merveilles aux antipodes des caricatures italiennes et autres qui ont prétendu régénérer le western mais en réalité l’ont tué parce qu’elles ont remplacé l’authenticité par le pastiche. Mais je m’en tiens à mes bonheurs du confinement.

J’ai déjà réfléchi sur John Ford et son génie mais il me semble qu’aujourd’hui, la nostalgie des grands espaces de l’Ouest et d’un monde honorablement manichéen nous point encore davantage. Parce que le gouffre s’est amplifié entre les enchantements d’une fiction à la fois dure, éprouvante et grandiose, et la réalité décevante. On ne vit pas « petit » dans ces films, alors que la quotidienneté nous confronte à tant d’exemples, que nous nous forçons à admirer ! Et le pouvoir nous laisse tristement sur notre faim !

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D’abord, qu’on songe à ce glissement que je dois opérer pour passer d’une réalité dure et méchante – Eric Zemmour agressé le 30 avril – à l’univers « fordien » qui montre dans toute sa splendeur et ascèse l’exercice de vertus capitales : courage, liberté, honneur, discipline, patriotisme et même humanité. Comme si le monde à affronter étant rude, il convenait d’autant plus, sur le plan moral, de pouvoir compter sur des personnalités que leur intégrité ferait échapper à la violence pure.

John Ford nous est plus que jamais nécessaire parce que nous avons besoin de voir pratiquer, fût-ce fictivement ou dans le cadre d’histoires vraies mais héroïsées, ces dispositions d’âme et de caractère qui nous manquent. Désespérément à leur recherche dans le réel, nous sommes condamnés à déplorer leur amoindrissement, voire leur effacement pour nous retrouver, le temps d’une régression, d’une enfance retrouvée, d’un paradis pas tout à fait perdu, dans une magie où le simple, le net, l’honnête, la façon de vivre, la manière de mourir, l’amitié, l’amour posaient infiniment moins de problèmes qu’ils n’en réglaient.

Ce qui fait de la trilogie sur la cavalerie de John Ford ou de Alamo de John Wayne (malgré quelques imperfections, même si John Ford a aidé John Wayne) des films qu’on peut regarder sans cesse. Cela tient au caractère formidablement convaincant de créations fondées sur une vision de la vie, de la force, de la résistance et de l’honneur accordée à la personnalité de leurs créateurs. Elles étaient fondées sur un socle qui était le leur, sur des principes et des valeurs qui les structuraient également.

Entre John Ford et ses oeuvres primordiales, pas l’ombre d’une distance ou d’une ironie mais la connivence profonde d’un metteur en scène génial (ne se croyant pas scénariste) avec le monde qu’il nous offrait, dans ses réalisations à la fois limpides et complexes. Il s’agissait du même processus pour John Wayne, acteur ou réalisateur.

Non pas que les héros aient disparu mais on a tellement peur d’en être privé qu’il me semble que dans les temps ordinaires on les multiplie, comme si la moindre normalité un tant soit peu exemplaire ou altruiste méritait d’être célébrée.

Quand, héros en chambre et par procuration, je m’abandonne à ce qu’il y a de plus beau dans l’humain – non pas se contenter de soi mais s’exalter pour ce qu’on voudrait être -, je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas.

Je regrette seulement que le sens épique n’irrigue plus nos destins singuliers et/ou collectifs et qu’il ne nous sublime et nous incite à l’admiration que symboliquement, grâce à la seule entremise du cinéma et de la littérature.

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Voir les Commentaires (59)
  1. La passion des westerns, des vrais, ceux de la belle époque, voilà un sujet sur lequel nous sommes pleinement d’accord.
    Je ne paraphrasai pas ce que vous avez écrit et que je partage complètement.
    Mais j’ajouterai l’affection que John Ford porte aux rôles secondaires, qui ne sont secondaires qu’en apparence, parce qu’ils servent les rôles principaux en leur donnant un aspect humain que leur héroïsme pouvait faire oublier.
    Et les femmes, qui sont traitées avec une tendresse qui contraste avec la violence des situations guerrières…
    Elles apparaissent comme le domaine de la stabilité dans un monde où la conquête est en mouvement perpétuel.
    Je me souviens qu’il y a longtemps vous aviez manifesté une affection particulière pour Maureen O’Hara, que je partage avec vous depuis l’âge de…
    Bon c’est trop loin et encore présent quand la nostalgie s’en mêle.
    Et c’est encore dans « La Prisonnière du désert » que la femme est la mieux traitée, puisqu’absente, elle est le thème principal du film.
    Une Arlésienne que l’on ne découvre qu’à la fin avec en même temps la complexité du comportement de John Wayne.
    Superbe de sensibilité et de finesse.
    Trop à dire, je préfère m’arrêter.

  2. Bonjour Philippe,
    Le ouesterne, ces « épopées » d’Européens allant génocider des autochtones, très peu pour moi.
    Que lesdits Européens appellent par facilité Américains pour oublier et s’absoudre.
    Je préfère regarder « Avoir vingt ans dans les Aurès ».

  3. Non pas que les héros aient disparu mais on a tellement peur d’en être privé qu’il me semble que dans les temps ordinaires on les multiplie, comme si la moindre normalité un tant soit peu exemplaire ou altruiste méritait d’être célébrée.
    Mais le héros au grand cœur façon John Wayne, défenseur de la liberté, de la veuve et de l’orphelin, dont la pratique du coup de poing facile faisait parfois partie, pour la bonne cause, de son art de la persuasion, n’aurait-il pas été condamné à de multiples reprises s’il avait vécu dans la France actuelle par des magistrats semblant être des hybrides entre des syndicalistes gauchistes rancis et des pharmaciens Homais figés dans leur médiocrité ?

  4. « L’épopée en chambre : je suis un héros… »
    Nous sommes deux cher P. Bilger et sans doute beaucoup plus.
    Ma liste comporte plus de 300 titres. Uniquement américains.
    John Ford est le maître absolu avec une production de qualité quasi constante. Vous auriez pu ajouter dans votre courte liste « Les Cheyennes », crépusculaire et abouti : une sorte de chant du cygne et une réhabilitation de la dimension humaine des Indiens.
    Vous avez loué le fond des personnalités mises en scène. On ne peut qu’y souscrire. Mais qui se soucie aujourd’hui de l’honneur, de la parole donnée, du sens de l’effort, de l’autorité acceptée parce que compétente…
    Il faut aussi admirer la forme pour les plus grands de ses chefs-d’œuvre : de vraies pièces classiques avec les trois unités chères à Boileau : le temps, le lieu, l’action.
    J’ai eu le plaisir de séjourner à Monument Valley, là où John Ford tourna quelques-uns de ses grands westerns ; des moments d’intense émotion en ces lieux « habités ».
    Une sorte de paradis perdu.
    Cordialement.

  5. « …aux antipodes des caricatures italiennes et autres qui ont prétendu régénérer le western mais en réalité l’ont tué parce qu’elles ont remplacé l’authenticité par le pastiche. » (PB)
    Ah, mais pas d’accord du tout ! Leone vaut largement John Ford…
    Ah, cette mouche en plan séquence, pendant de longues minutes sur le visage du truand attendant le passager du train.
    Du grand art, pas du pastiche Monsieur !
    Et la musique de Morricone !
    Elle vaut largement celle du train qui sifflera trois fois ou « si toi aussi tu m’abandonnes ».
    Hugh ! J’ai dit !
    P.-S.: je sais… j’abuse du point d’exclamation, cet indécent de la ponctuation.
    On ne se refait pas à mon âge.
    P.-S. 2: je crains le commentaire de Wil… genre : «  bonjour le confinement chez les Bilger… vous ne vous ennuyez pas trop Pascale ? Je connais un bar où je pourrais vous montrer mes talents à la gâchette… »

  6. @ Philippe
    Il y a encore des gens courageux, comme le jeune Marin Sauvajon, qui y a laissé sa santé. La grosse différence c’est qu’au lieu de pendre l’agresseur haut et court, un juge le relâche au bout de quatre ans de prison, au nom du peuple français. Au Far-West, le juge et l’avocat qui trouvent cette libération parfaitement justifiée auraient droit aux plumes et au goudron.
    Et si John Ford était encore vivant on aimerait qu’il en fasse un film, non pas une épopée, mais un drame.

  7. L’héroïsme n’est pas mort. Il existe encore chez d’anonymes jeunes personnes qui éprouvent l’orgueil de ne vouloir se contenter des valeurs que promeut comme indépassables notre société. Mus par des idéaux surannés, ils s’épuisent dans les premières années de leur vie à les exercer, à les réaliser. Las, ces valeurs n’élèvent plus, souvent même elles desservent, ridiculisent et isolent. Après quelques années d’une usure lente, le courage de ces jeunes personnes faiblit. Ils vieillissent alors, s’assagissent comme on dit, enfin se coulent dans un moule plus conforme et moins rude.
    Nombreux ont été ces jeunes idéalistes à souffrir de voir parvenir de moins nobles, de moins capables, de moins élevés aux honneurs et aux postes. Adieu renom, adieu richesse, adieu amours. À la fin, presque tous défaillent. Cyrano n’a existé que dans l’imagination d’Edmond Rostand.
    Le jeune ambitieux, lui, tôt comprend qu’il doit se déprendre de ce genre d’idéaux qui toujours le desserviront. Son élévation nécessite d’autres vertus moins dignes, moins honorables, mais ô combien plus gratifiantes à son ambition. Plus tard, il pourra faire partie de l’élite du pays, il en aura les vertus. De l’intelligence, parfois de l’intégrité, de l’ambition et un labeur acharné. Vertus bâtardes du technicien, du fonctionnaire, du dirigeant mais non celles du héros. On a les vertus de son époque. Notre époque est vulgaire, ses vertus par réflexion aussi le sont.
    Toutefois, rien n’empêche personne de se conduire plus hautement. Mais cela a un coût, un coût incroyablement onéreux. La gratification, le plus souvent, sera très limitée: celle de pouvoir se regarder droitement dans la glace sans avoir à vomir de dépit, sans devoir réécrire l’histoire de ses lâchetés successives et de sa mesquinerie.
    Le héros n’est pas valorisé dans notre société, ou seulement quand il est mort. Il ne coûte rien d’honorer passagèrement un mort et on peut vite l’oublier pour retourner à ses occupations habituelles, les mêmes que celles de nos congénères avec qui l’on se reconnaît. Avec qui l’on se reconnaît bon. Mais nous ne le sommes pas, bons. C’est pourquoi l’on s’insupporte autant. Nous restons de pauvres hères errant dans nos vies basses et vulgaires, sans transcendance, sans noblesse, se faisant illusion de tout jusqu’au dernier soupir. « Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu redeviendras poussière ».

  8. Un héros en chambre vaut plus qu’un lâche sur le terrain.
    « Destiny is no matter of chance… It is a matter of choice.
    It is not a thing to be waited for… It is a thing to be achieved »
    William Jennings Bryan

  9. Marc GHINSBERG

    « Vraiment je ne pouvais plus ignorer ma double imposture je feignais d’être un acteur feignant d’être un héros. »
    Jean-Paul Sartre – Les mots

  10. Ah les westerns de John Ford avec l’immense et viril John Wayne en incontournable héros d’une Amérique conquérante, c’est vrai que c’est beau !
    Le film se termine toujours bien. Le bon finit par triompher du méchant et le « The End » apparaît sur un long baiser du héros à la belle énamourée qu’il a sauvée d’une mort certaine. Les plus sensibles sortent de la salle avec une larme à l’œil.
    Bien sûr les Indiens sont toujours les méchants dans l’histoire. Cruels, fourbes, à moitié nus, poussant des cris de sauvage, avec des plumes ridicules sur la tête, et le visage tout barbouillé. Beurk, qu’ils sont laids !
    Mais quand on y réfléchit bien ce sont quand même eux les Américains « de souche » comme on dit au RN.
    Aujourd’hui ils sont parqués dans des réserves où ils vivent tant bien que mal de l’argent des touristes qui viennent les voir pratiquer leurs coutumes ancestrales et leur achètent quelques bibelots qu’ils ont confectionnés : un calumet, une coiffure de chef indien, un tipi pliable pour mettre dans son jardin.
    Finalement je préfère encore les westerns spaghetti de Sergio Leone.
    Les méchants y sont généralement des hors-la-loi mexicains, et donc là on s’entretue entre envahisseurs…
    Et puis la musique d’Ennio Morricone c’est quand même quelque chose !

  11. @ Jérôme
    « Le ouesterne, ces « épopées » d’Européens allant génocider des autochtones, très peu pour moi. »
    Pour réécrire les choses à la façon politico-médiatique à la mode actuellement en France, nous pourrions écrire que ces chances pour l’Amérique ont prouvé leur volonté d’intégration aux identitaires xénophobes et racistes enfermés dans leur rejet moisi de l’Autre et de la richesse de la culture qu’il apporte avec lui…

  12. @ Jean | 03 mai 2020 à 23:49
    C’est beau ! On dirait du genau, mâtiné de F68.10, à moins que ce ne soit du Zonzon…
    Tiens, où sont-ils passés ces deux-là ?

  13. « Je n’ai aucune confiance en quelqu’un qui porte à la fois une ceinture et des bretelles… en quelqu’un qui doute de son pantalon. » (SL)
    Les spécialistes de Sergio se reconnaîtront.
    Tout ce qui s’est passé avant paraît bien mièvre.

  14. N’oublions pas de mettre à l’honneur ce superbe film: L’Homme qui tua Liberty Valance », the big chef-d’œuvre.

  15. Je ne suis pas un héros, mais on vous ment: l’aéroport d’Orly devrait rester fermé jusqu’à l’automne
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/laeroport-de-paris-orly-devrait-rester-fermer-jusqua-lautomne-1199988
    Allez voir le site « Flight radar 24 » et une fois dans le planisphère cliquez sur aéroport Orly et recherchez les départs et les arrivées.
    D’autre part, pour découvrir ces mamans en fin de droits qui sont actuellement en Algérie avec leurs bébés et qui ne peuvent revenir en France pour valider la prolongation de ces droits, cliquez sur :
    https://www.observalgerie.com/reprise-des-vols-dair-algerie-voici-la-date-prevue/2020/
    Lisez surtout les commentaires de l’article qui sont très édifiants (passez d’abord les nombreuses pubs) et puis allez sur l’aéroport d’Alger pour découvrir les vols partant dans les villes de France (n’oubliez pas que la France est devenue une colonie du Maghreb).
    De Monument Valley au Sahara, il n’y a qu’un pas et John Wayne ne reconnaîtrait plus ses petits.

  16. Denis Monod-Broca

    Vu tout récemment : « L’homme qui tua Liberty Valance ».
    On y sent poindre l’espoir d’une Amérique qui se déciderait à préférer la loi aux armes…

  17. Michel Deluré

    Je me plais à imaginer que cela aurait eu finalement du panache si en ce 30 avril, le lâche agresseur qui s’en est pris à l’infortuné Eric Zemmour avait trouvé sur sa route, en lieu et place de ce dernier, le justicier John Wayne.
    Je pense qu’il aurait depuis ravalé son crachat et perdu à jamais l’envie de réitérer cet acte répugnant.
    Plus rapide et plus efficace qu’une action judiciaire !

  18. Cher Philippe, ne vous prenez pas trop pour John Wayne, car avec cette nouvelle dictature islamogauchiste qui se profile à l’horizon, vous allez finir comme Custer.

  19. @ Denis Monod-Broca
    « On y sent poindre l’espoir d’une Amérique qui se déciderait à préférer la loi aux armes… » 
    La loi est portant profondément ancrée dans la culture étasunienne, voir l’expression law and order.
    Mais pour faire respecter la loi, il n’y a pas trente-six solutions sinon un six coups bien nourri et une bonne corde de chanvre…

  20. Billet, certes introspectif en ces temps de confinement contraint, qui change de notre quotidien.
    Je retiens principalement votre phrase de conclusion : « Je regrette seulement que le sens épique n’irrigue plus nos destins singuliers et/ou collectifs et qu’il ne nous sublime et nous incite à l’admiration que symboliquement, grâce à la seule entremise du cinéma et de la littérature. »
    De fait, notre société actuelle est, par son quotidien aseptisé et compassionnel, incapable d’offrir le moindre souffle épique. Elle se crée des aventures factices et cultive principalement les héros que lui offrent par procuration les émissions de télévision, notamment celles dites de téléréalité ou de chanson, ou les jeux vidéos, ceux de traders ayant perdu beaucoup de leur superbe après les crises que certains ont générées.
    Aussi, plutôt que les westerns fordiens, j’aurais plus pensé au Désert des Tartares. C’est un peu la situation que nous vivons avec les crises liées à la pandémie Covid-19 puisque subitement les héros qu’auraient dû être les décideurs du ministère de la Santé sont remplacés par tout ce peuple des médecins, infirmières et autres petites mains qui ont valeureusement résisté par un engagement sans faille depuis deux mois.
    Certes, ils sont encensés aujourd’hui à coups d’applaudissements tous les soirs à 20 heures. Quand reviendra le retour à la vie « normale », ne retourneront-ils pas à leur condition antérieure ? Un peu comme les anciens combattants qui, une fois la guerre terminée, sont retournés à la vie ordinaire, trop souvent oubliés malgré les sacrifices consentis ?

  21. @ Achille 04 mai 2020 01:35
    « Aujourd’hui (les Indiens d’Amérique du Nord) sont parqués dans des réserves… et bla bla bla »
    Votre propension à vous jeter sur toutes les idées reçues est incroyable. Que faire pour vous retenir ? Je désespère !
    Je connais assez bien l’histoire des États-Unis. J’y ai fait de longs et fréquents séjours. Sans être omniscient comme on dit, je crois que je peux vous éclairer.
    Actuellement, ce qui reste des tribus ancestrales, pour la plupart de ses membres, est du domaine de la psychiatrie, de la drogue, de l’alcool et de la prostitution… et un peu du folklore !
    Sous l’influence des ligues gauchistes, ils ont judiciarisé leurs luttes et obtenu pour leur extrême minorité des droits insensés : comme par exemple gérer leurs propres casinos qui leur rapportent des fortunes dont personne ne sait où elles finissent ! Et bien d’autres droits !
    D’une façon générale, comme toutes les minorités qui s’éteignent, ils ne veulent pas travailler, et au nom de la « mémoire » obtenir le maximum d’avantages et de droits.
    Voilà la réalité Achille : plus de larmes pour les bons sauvages. Ils s’en moquent bien de vos larmes, ils sucent, sans travailler, la bonne conscience de l’Amérique blanche.
    N’avons-nous pas en France quelques exemples similaires ?
    Préférer les films westernisants italiens aux vrais westerns…
    Y’a des jours franchement Achille !
    Cordialement.

  22. Eh bien, cher hôte, vous êtes un héros en nous présentant, sorti de votre esprit, un sujet à débattre et Mithra sait que nous ne nous en privons pas. Oui, que ce soit léger, facile ou difficile, suant, ahanant, comme le scribe du 12e siècle qui n’en pouvait plus de copier en gothique des galimatias archaïques, vous méritez, cher hôte, notre respect et notre admiration.
    Cela dit, nous renonçons volontiers aux colts et aux chapeaux luisants de crasse ou immaculés selon les auteurs, aux barbes de huit jours, c’est de votre plume qu’il s’agit.
    Et pour les Peaux-rouges, pardon, ceux qui vous ont envahis étaient… de partout, et jouaient la cruauté dans un autre registre.

  23. @ Denis Monod-Broca | 04 mai 2020 à 10:07
    Il me semble qu’aux USA et partout ailleurs, la loi ne s’oppose pas aux armes. Elle n’en supprime pas l’usage, elle le régule, elle en a elle-même besoin.
    D’après le souvenir que j’ai de « L’homme qui tua Liberty Valance », le héros a pour idéal de substituer la justice à la violence pour maintenir l’ordre dans ce coin reculé où les bandits font la loi. Mais pour y parvenir, il a besoin de rester en vie, et c’est John Wayne qui s’en charge, avec son fusil. La morale du film est tout sauf manichéenne sur la question.

  24. @ boureau | 04 mai 2020 à 11:43
    J’étais sûr que je vous mettrais en colère. En fait, pour ne rien vous cacher, je l’ai fait un peu exprès. Enfin pas vous personnellement.
    Il n’empêche que ces Amérindiens étaient sur leurs terres et que les colons les ont chassés, tribu après tribu : Cheyennes, Apaches, Sioux, Hurons et les autres.
    Imaginez-vous qu’il en soit de même chez nous, que les colons (ou des migrants) viennent s’installer chez nous, nous imposer leur culture, remplacer nos cathédrales et églises par des monuments destinés à la pratique de leur culte et pire, ainsi que vous le dites concernant les autochtones américains, nous considérer comme un peuple décadent.
    Je préfère encore affronter le coronavirus !
    Heureusement, cela ne risque pas d’arriver… enfin j’espère ! 🙂

  25. Epopée en chambre, non merci, plus qu’assez !
    Nous voulons à nouveau profiter de nos plages et de nos montagnes… Assez de cette dictature sanitaire.
    Nous voulons des épopées en plein air et sur de vastes étendues.
    Ras le bol d’obéir aux ordres et aux contre-ordres.
    ROUVRIR LES PLAGES DU LITTORAL, pourquoi accepter les transports en commun et interdire les plages qui s’étendent sur plusieurs kilomètres.
    Pourquoi interdire les sentiers côtiers de Bretagne qui nous permettent de parcourir des milliers de kilomètres, pourquoi interdire les randonnées dans les collines et les montagnes de France alors que, bien souvent, on n’y voit quasiment jamais personne. La montagne, ça se mérite ! Même en pleine saison, nous croisons de rares randonneurs. Pourquoi, donc, interdire à ceux qui aiment marcher de le faire sur de longues distances.
    Pourquoi punir tout le monde alors que certains vivent en zones vertes.
    Plus qu’assez de cette dictature sanitaire pour tous.
    Que ceux qui veulent rester confinés le restent mais il n’y a aucune raison que cet emprisonnement soit imposé à tous et sur tout le territoire.
    https://www.mesopinions.com/petition/sports/rouvrir-plages-littoral-pratique-activite-sportive/86654?promote=true#target

  26. @ Achille
    Il semblerait que vous ressassiez de vieilles inimitiés. Votre ironie pourfend les atermoiements de l’intelligence. Je me demande ce que vous vous dites quand, nu comme un ver, vous croisez l’image que réfléchit votre miroir. Quelle jugement porterait le jeune homme que vous fûtes ? S’il vous plaît de me répondre, je vous prie de m’épargner le mot facile de Talleyrand: « Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console ».
    Il élude plutôt qu’il ne dit.

  27. « Le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses »
    « Le monde se divise en deux catégories mon ami : ceux qui ont la corde au cou et ceux qui la leur coupent. »
    Le Bon, la Brute et le Truand (1966) de Sergio Leone
    Le temps des cow-boys et des indiens, celui de John Wayne était fini, il fallait quitter les cours de récré et la reconnaissance des meilleurs :
    « Impitoyable » de Clint Eastwood (dédié à Sergio Leone).
    Le réalisateur sud-coréen Kim Jee-woon rend hommage à Sergio Leone dans « Le Bon, la Brute et le Cinglé. »
    Le tout à la baguette :
    https://youtu.be/_3lGa6nsdlQ

  28. Denis Monod-Broca

    @ Exilé
    « Mais pour faire respecter la loi, il n’y a pas trente-six solutions sinon un six coups bien nourri et une bonne corde de chanvre… »
    J’oubliais à quel point nous sommes américanisés, allant à grandes enjambées nous remettre sous le joug de la force…

  29. @ Jean | 04 mai 2020 à 13:23
    Je n’éprouve aucune inimitié envers quiconque sur ce blog. Il y a des intervenants que j’apprécie plus que d’autres. Il en est même qui n’ont pas du tout les mêmes idées que les miennes et pour qui j’éprouve de la sympathie. Simple question de feeling.
    Vous, j’aime bien votre qualité de plume, ainsi que je vous l’ai fait remarquer dans le post qui vous était adressé. Mais sur le plan des idées il est clair que nous avons peu de chance de nous retrouver.
    Ce n’est pas grave. La confrontation des idées est toujours un exercice enrichissant.

  30. @ Exilé | 04 mai 2020 à 11:25
    « Mais pour faire respecter la loi, il n’y a pas trente-six solutions sinon un six coups bien nourri et une bonne corde de chanvre »
    Évidemment, l’adage populaire ne dit-il pas : « Force doit rester à la loi » à quoi une second adage ajoute, après que les jambes du pendu ont fini de tressauter : « Justice est faite » !
    Mais bon, on me dira que j’ai une vision bien singulière de la Justice.

  31. Michel Deluré

    @ dominique 04/05 11:25
    « Dans quel western Michel Onfray et Raoult ont-ils joué ? »
    Vous connaissez certainement, dans un sketch de Thierry Le Luron je crois, la répartie de Georges Marchais à Jean-Pierre Elkabbach, le second s’étonnant que le premier réponde toujours à côté de ses questions : « Vous venez avec vos questions et moi je viens avec mes réponses ! »
    Eh bien sur ce blog, c’est un peu la même chose, Philippe Bilger vient avec ses billets et Patrice Charoulet avec ses sujets !

  32. Catherine JACOB

    Bizarrement, ne connaissant pas la série que vous évoquez, et vu que vous traitez de l’épopée américaine de la conquête de l’Ouest, j’ai tout d’abord lu «The Crow » au lieu de « The Crown » et j’ai alors pensé aux Amérindiens de la réserve indienne du Montana qui vivaient dans un tipi de peau de bison décorée tel celui-ci.
    Ayant effectué une recherche sur la base de votre série télévisée américano-britannique , j’ai réalisé mon erreur.
    Du coup, je me suis malgré tout demandé si ces deux vocables anglais « crown » et « crow » seraient par hasard en parenté étymologique. Bizarrement toujours, il semblerait que oui et non en ce sens que :
    1. Crown vient du Proto-Indo-European *(s)ker-(“to turn, bend”) par l’intermédiaire du grec (korōnós: “curved, bent”), sachant qu’on donne comme issus du même mot-racine reconstitué pour le proto-Indo-Européen :
    • a type of sea-bird, perhaps shearwater (soit cet oiseau de mer qu’est le puffin)
    • ainsi que « crow » lequel dans l’article qui lui est consacré est cependant indiqué comme:
    2. issu du Proto-Indo-European *ger- (“to scream, cry, creak”) par l’intermédiaire du Proto-Germanic *krāwō
    3. Quant au latin corvus qui correspond à « crow », il vient du Proto-Indo-European *ḱorh₂- (qui donnera également la forme « raven »), tout comme en est issu le sanscrit (kṛ́pate, “he laments, implores”) qui fait référence au péan (chant) funèbre, sachant que l’oiseau d’Apollon dieu de la lumière, qui rend manifeste l’obscur et ordonne le chaos du monde est le corbeau.
    Corvus se voit encore comparé au moyen irlandais crú qui signifie « blood » et serait issu du Proto-Indo-European *kréwh₂s via le Proto-Celtic *krowos qui désignait « blood outside the body (as of a wound). »
    4. Cela étant, via le vieux norrois pour « corbeau », on retombe sur l’idée de « krumm » soit de « non droit, courbe ».
    Enfin, s’agissant d’un oiseau qui cercle on a via le vieux francique gîr du vieux haut allemand gīr, le « vautour »; Lequel vautour se retrouve par ex. ICI en guise de « crown » autrement dit « couronne », couronnant la tête de la reine d’Egypte Néfertari.
    Tout cela, aussi confus et énigmatique que cela puisse paraître est tout de même très intéressant dès lorsqu’on songe aux trois déesses mères qu’une petite sculpture gallo-romaine conservée au musée gallo-romain de Fourvière à Lyon, place le berceau des ailes d’un vautour dont le bec, courbe, les surplombe et qui me travaille depuis sa description dans l’Histoire des accouchements en Lorraine.
    Bref, pour en revenir au western, il me semble que la fresque que vous brossez de l’épopée de la conquête de l’Ouest du point de vue cinématographique fait l’économie des Indiens. Or, c’est la façon dont les cultures des nations indiennes se trouvent représentées dans le western qui, pour ma part, m’intéresse. Par exemple, dans les « Pionniers de la Western Union » (1941) de Fritz Lang, le « Maître des ténèbres », technicolor avec Robert Young, j’ai été particulièrement intéressée par les tatouages du tatouage du cheval du chef Cherokee joué par un Indien Cherokee, Chief Thundercloud (Chef Nuage orageux, donc), la direction artistique ayant été assurée par un Canadien.
    J’aurais aimé avoir des détails sur les motifs originaux qui ont pu l’inspirer.
    Mais en l’absence, j’ai tenté vers la mi-mars 2019, un état comparatif du motif qui apparaît et sur le dos d’un guerrier et sur les jambes du cheval du chef, motif très semblable à celui de ces gobelets en verre de la villa romaine du parc archéologique de Perl-Borg, ce qui a donné:
    CECI.
    Je l’avais communiquée, à l’époque, à un grand amateur de western, mais cela ne semble pas lui avoir parlé plus que ça bien qu’il s’agisse d’un spécialiste des Kanjis japonais.

  33. Claude Luçon

    En ces jours de confinement l’héroïsme c’est aussi ne pas se sentir au mieux, s’allonger sur son lit et regarder BFM, LCI, CNews, France 24, CNN, BBC et entendre parler de masques, encore de masques, partout de masques, rien que de masques, toujours de masques !
    Puis de se souvenir de ceux que nos instituteurs nous apprenaient à porter en 1940 !
    Le meilleur western et le plus drôle de tous les temps fut « The Cheyenne Social Club » (« Attaque au Cheyenne Club ») starring James Stewart et Henry Fonda !

  34. @ Isabelle | 04 mai 2020 à 12:56
    Le dilemme de Macron et de son Premier ministre c’est de souhaiter que nous reprenions le plus vite possible le travail mais ils ont peur de nous voir libres.
    Vous aurez pu constater qu’ils changent constamment d’avis, que Macron accorde en permanence des faveurs pécuniaires ici et là comme un psychopathe en rut ; c’est désolant que personne ne puisse arrêter cette folie étatique et que la presse lèche ce personnage « pour quelques dollars de plus ».
    Macron que l’on impose à la France est une punition vraiment injuste ; aurons-nous le courage et l’intelligence nécessaire pour comprendre enfin qu’il faut impérativement changer de Constitution pour ne plus avoir comme président des Sarkozy, des Hollande, des Macron ?

  35. @ Achille
    « Imaginez-vous qu’il en soit de même chez nous, que les colons (ou des migrants) viennent s’installer chez nous, nous imposer leur culture, remplacer nos cathédrales et églises par des monuments destinés à la pratique de leur culte et pire, ainsi que vous le dites concernant les autochtones américains, nous considérer comme un peuple décadent.
    Je préfère encore affronter le coronavirus ! »
    Mais c’est fait, cher Achille (avez-vous enfin enlevé vos œillères, ou les œillères de votre cheval de cow-boy ?), notre pays est islamisé et il l’est de plus en plus… Ce n’est plus qu’une affaire de temps. Bientôt, vous aurez plus de mosquées que d’églises encore debout !

  36. John Wayne, James Stewart. Deux héros de cinéma. Et un héros véritable dans la vraie vie puisque John Wayne a passé la guerre dans son lit (ou celui de ses conquêtes) tandis que Jimmy Stewart, qui s’était engagé dès les premiers jours de la guerre, participait à une vingtaine de missions de bombardement sur l’Allemagne et terminait avec un grade équivalent à général.
    Le comble, c’est que John Wayne deviendra militariste, après la fin des hostilités ! C’est toujours moins dangereux.

  37. breizmabro

    @ Jérôme 03 mai à 19:54
    « Le ouesterne, ces « épopées » d’Européens allant génocider des autochtones, très peu pour moi.
    Que lesdits Européens appellent par facilité Américains pour oublier et s’absoudre.
    Je préfère regarder « Avoir vingt ans dans les Aurès ». »
    « Avoir vingt ans dans les Aurès » c’est beau comme du cinéma, malheureusement mon frère, lui, est mort à vingt ans dans les Aurès en 62. Et il n’y avait pas de caméras, c’est c*n non ?
    En même temps, comme dit Manu, aujourd’hui je me déconfine sur une plage bretonne.
    À vue de nez, sur 5 km de plage nous ne sommes qu’une dizaine de téméraires sans masque. Pas un gendarme à l’horizon. Dénonciation ? 😀
    Vivement le retour dans le métro parisien pour s’aérer les bronches !

  38. Xavier NEBOUT

    Ah les westerns !
    Mais voilà: dans le beau et grand ouest des canyons, on a donné une prime pour un scalp d’Indien jusqu’en 1913.
    Les origines du peuple américain ne se perdent pas dans les mythes et légendes indo-européens, mais dans tous les malheurs de l’Europe et de l’Afrique y compris des forçats et prostituées exilées.
    Ce peuple ne s’en remettra jamais, les noirs encore moins que les blancs, et c’est ce qui nous guette avec l’invasion africaine.

  39. breizmabro

    @ dominique à 11:25
    « Dans quel western Michel Onfray et Raoult ont-ils joué ? »
    Dans la farce écrite par Manu « Les malades imaginaires n’ont pas besoin de masques ».
    Dommage, Manu n’est pas Molière.

  40. Patrice Charoulet

    @ Michel Deluré
    Vous avez mille fois raison d’observer que j’ai digressé. Le western ne m’intéresse absolument pas, de même que les rockers, le foot et quantité d’autres sujets. Je suis consterné par la politique sanitaire du gouvernement matin, midi et soir. D’où mes digressions actuelles.
    Faites une petite expérience. Allez sur le plus fréquenté des blogs littéraires français, celui de Pierre Assouline. Souvent 2 000 commentaires pour un texte du
    maître des lieux. Et 99 % de digressions ! C’est inimaginable, mais vrai. Philippe Bilger, lui, a bien de la chance d’avoir si peu de digresseurs.
    Je connais un blog historique où toute digression est impitoyablement refusée. Souhaitez-vous cela ?

  41. @ Denis Monod-Broca
    « J’oubliais à quel point nous sommes américanisés, allant à grandes enjambées nous remettre sous le joug de la force… »
    Parce que la force déployée par la pègre dans ses diverses composantes de plus en plus de façon ostentatoire et provocante ne vous choque pas ?
    Elle dépasse pourtant souvent « la force injuste de la loi » évoquée par M. Mitterrand.

  42. @ Giuseppe | 04 mai 2020 à 13:30
    Des dialogues que n’aurait pas renié Michel Audiard ! 🙂

  43. anne-marie marson

    A chaque fois que mes cactus fleurissent dans mon jardin, je pense à « L’Homme qui tua Liberty Valance ».

  44. anne-marie marson

    @ Xavier NEBOUT | 04 mai 2020 à 18:53
    « Ah les westerns ! Mais voilà: dans le beau et grand ouest des canyons, on a donné une prime pour un scalp d’Indien jusqu’en 1913. »
    Le meilleur western actuel qui parle de la condition des Indiens, c’est « The Revenant » (A.G. Iñárritu) qui a valu un Oscar à Leonardo DiCaprio.

  45. @ Achille
    Je vous remercie de votre réponse qui m’honore bien que vous n’ayez pas répondu à ma provocation. Vous n’y étiez bien évidemment pas obligé. S’il est vrai que l’on apprend de ses échecs, il est vrai aussi que la confrontation des idées permet de les éclaircir et de les exhausser. Un des plaisirs de ce lieu est d’en permettre l’exercice.
    Quant aux idées, et afin que vous me cerniez mieux, je serais bien en peine de les exhiber toutes. Mais essayons, au moins celles politiques puisqu’elles sont la matière principale de ce blog. Je sais ne pas respecter le souhait de notre hôte puisque je sors de son sujet et que je fais long. Il faut bien toutefois se présenter afin d’éviter les équivoques.
    Ainsi je ne me reconnais en aucun des courants majoritaires de notre société. Je ne vois pas de différence notable entre la droite et la gauche traditionnelles, ni non plus leur centre. Tous trois sont jacobins à l’excès avec une hypertrophie de l’Etat central qui régente pratiquement toute la société civile et oblige à une économie mêlant socialisme et capitalisme de connivence. L’extrême gauche n’a toujours pas fait le deuil d’un communisme qui a dramatiquement échoué partout où il a tenté de se réaliser. L’extrême droite n’est de droite que par le rejet de l’immigration de masse. Par le reste, elle est semblable à l’extrême gauche. Les mouvements écologistes ? Qui ne peut souhaiter plus d’écologie ? Mais par quels moyens ? Sans doute pas ceux du communisme. Il reste le parti du président. Je n’observe en rien qu’il diffère des partis anciens. Pareil centralisme étatique, pareille extension ad nauseam de l’intervention de l’Etat partout, pareil socialisme, pareil démagogisme.
    Bref, avec cette offre politique, je serai plutôt tenté de faire comme nos sportifs célèbres et cracher par terre avant d’aller les bretter. On en viendrait presque à regretter notre ancienne et glorieuse monarchie ou encore l’épopée napoléonienne. L’égalité, que dis-je l’égalitarisme, depuis est devenue valeur cardinale sous nos cieux. Ces époques sont belles et bien révolues. Chateaubriand et Tocqueville l’avaient tôt anticipé, chacun à sa façon. Le syndicalisme m’insupporte aussi. Le néo ou ultralibéralisme que l’on évoque sans cesse n’existe que dans l’esprit de ceux qui le professent. L’Union européenne me dégoûte. Je lui préfère l’Europe des Nations. Je n’évoque pas la qualité des hommes qui forment cet Etat dans sa classe politique ou dans son administration.
    Ainsi, je ne me reconnais en aucune offre politique. Je ne me reconnais pas citoyen de l’Union européenne, ni non plus citoyen de la République française mais seulement français. Je ne partage pas les valeurs de la République que d’ailleurs personne n’a su correctement définir. Ce qui me plairait pour la France pourrait se lister tel que ci-après.
    Au niveau politique:
    – recouvrement d’une souveraineté nationale complète;
    – sortie de la France de l’Union européenne tout en favorisant une Europe des Nations;
    – nouvelle Constitution réduisant drastiquement le domaine d’intervention de l’Etat aux fonctions régaliennes traditionnelles;
    – limitation à trois des niveaux administratifs: état, provinces, communes;
    – décentralisation et subsidiarité de la plupart des questions de société au niveau des provinces (éducation, santé, sécurité sociale, écologie, etc.) afin que celles-ci se concurrencent entre elles;
    – sortie de l’OTAN;
    – arrêt de l’interventionnisme militaire français;
    – limitation drastique de nos engagements vis-à-vis de nos anciennes colonies;
    – continuité de la dissuasion nucléaire;
    – suppression du statut de fonctionnaire;
    Au niveau législatif:
    – réduction drastique du nombre de lois;
    – les contrats font loi
    Au niveau judiciaire:
    – la fonction de juge devient élective;
    Au niveau financier:
    – tous les citoyens paient l’impôt non pas progressivement mais proportionnellement;
    – simplification drastique du code des impôts;
    – interdiction des déficits budgétaires à tous les niveaux administratifs;
    – réduction de la dette sous 60 % du PIB afin de réduire la dépendance financière du pays;
    – souveraineté monétaire par le rétablissement du franc et rétablissement des prérogatives de la Banque de France;
    – dévaluation immédiate de la monnaie nationale de 30 %
    – suppression de 80 % des agences nationales;
    – obligation à tous les échelons administratifs de remboursement des investissements financés par l’emprunt par la génération qui les a contractés;
    Au niveau économique:
    – inscription du non soutien à l’économie de l’Etat ou des provinces (notamment énergies renouvelables et autres industries non rentables);
    – l’Etat ne supervise que les industries stratégiques, par exemple le nucléaire, l’énergie, etc.
    – libéralisation des fonctions non régaliennes de l’Etat dont la Santé, la sécurité sociale, l’Education, les transports, la culture, etc;
    – politique sociale faite au niveau des provinces;
    – libéralisation de l’économie, la libre concurrence faisant office d’arbitre;
    – réforme drastique du code du travail;
    – liberté des contrats;
    – assouplissement de toutes les normes et contraintes (construction, agriculture, etc.)
    – immigration choisie, exclusivement pour les secteurs en pénurie d’emplois qualifiés sur le marché du travail national.
    Au niveau civil:
    – interdiction de l’islam sur le territoire national;
    – réforme du code de la nationalité: seront français exclusivement les enfants nés de père français, pourront être français les étrangers ayant prouvé par leurs services leur volonté d’intégration;
    – extension de la déchéance de nationalité, quitte à faire des apatrides;
    – rétablissement de la peine de mort;
    – rétablissement des bagnes;
    – réduction des droits des prisonniers;
    – protection accrue du faible contre le fort;
    – suppression des lois mémorielles;
    – limitation des lois se rapportant aux discriminations;
    – suppression du mariage homosexuel: ceux déjà contractés perdurent, les homosexuels demeurent autorisés à se pacser;
    – restriction drastique du droit à l’IVG;
    – interdiction de la GPA et de la PMA pour les femmes homosexuelles;
    – facilité l’adoption d’enfants français, restreindre l’adoption d’enfants étrangers;
    – soutien à la natalité par une importante reconnaissance financière faite aux femmes.
    Ces idées seraient compatibles avec l’établissement d’une monarchie constitutionnelle.
    En l’état actuel du pays, notamment sur les plans moraux et idéologiques, elles sont tout à fait irréalistes et ne correspondent absolument pas aux vœux de la grande majorité de la population. Je me soumets librement à la volonté de mes compatriotes. Ainsi, j’accepte les lois du pays telles quelles et demeure patiemment et sagement en retrait. Il ne faudrait pas toutefois que l’Etat continue toujours plus à restreindre mes droits naturels, notamment ma liberté, ma propriété ou néglige ma sécurité, parce qu’alors il agirait à mon encontre tel un ennemi. Je recouvrerais alors ma pleine liberté et n’aurais de cesse d’accomplir une seule chose: couper la tête du monstre infâme.
    Belle envolée lyrique encore direz-vous. Le confinement est dangereux pour la santé mentale des sujets !

  46. Denis Monod-Broca

    @ Exilé
    « Parce que la force déployée par la pègre dans ses diverses composantes de plus en plus de façon ostentatoire et provocante ne vous choque pas ? »
    Me choque beaucoup plus l’usage illégitime de la force fait par les détenteurs du « privilège de la violence légitime ». L’exemple le plus marquant en étant l’assassinat, que nous n’avons désapprouvé que du bout des lèvres, du général iranien, de son hôte irakien et de leurs suites sur l’aéroport de Bagdad. Esprit western pas mort…

  47. Regarder des héros rend héroïque :
    https://www.maxisciences.com/psychologie/voir-des-images-de-super-heros-rendrait-plus-altruiste_art42174.html
    Je pense que cela n’est pas réservé aux super-héros mais qu’il était plus commode de prendre des figures très connues que d’autres, moins connues et peut-être moins reconnaissables.
    Les romans rendent empathiques*, les fictions complexes renvoient à la complexité du monde et les fictions exaltantes rendent plus altruistes.
    Bref, à l’inverse d’un Platon voulant expulser les poètes, nul ne saurait assez louer la fiction. Les poètes sont souvent tyrannisés par des gens dédaignant le rêve comme la réalité au nom de leur interprétation de cette dernière, mais à la fin, les gens préfèrent vivre dans un monde où leur liberté s’inscrit dans celle du créateur parce que toute fiction non confisquée par quelque autorité est un livre dont vous êtes le héros… Le poète jusqu’au moindre brin d’herbe de son monde.
    https://batinote.wordpress.com/2016/04/23/lire-rend-plus-intelligent-plus-emphatique-et-plus-heureux/

  48. @ Jean | 04 mai 2020 à 23:12
    C’est grosso modo le programme de François Asselineau que vous nous présentez là.
    A noter qu’il a recueilli 0,92 % des voix aux dernières élections de 2017.
    Bref, ce n’est pas gagné ! 🙂

  49. @ sylvain
    « Cher Philippe, ne vous prenez pas trop pour John Wayne, car avec cette nouvelle dictature islamogauchiste qui se profile à l’horizon, vous allez finir comme Custer. »
    Les mosquées fleurissent un peu partout sur le territoire français. E. Macron vient de décréter l’apprentissage de l’arabe à l’école dès le CE1 alors que beaucoup devraient se mettre rapidement au français vu le niveau de leur vocabulaire. Dernier exemple en date, le vocabulaire et la syntaxe du cracheur de mollard sur E. Zemmour…
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041841288&dateTexte=&categorieLien=id
    La colonisation est En Marche et ça fonctionne à plein régime !

  50. Michel Deluré

    @ Patrice Charoulet 04/05 19:08
    « Je connais un blog historique où toute digression est impitoyablement refusée. Souhaitez-vous cela ? »
    Ce n’est pas à moi mais à notre hôte de souhaiter ce qu’il veut pour son blog !
    Et ce souhait, il l’a clairement exprimé encore le 12 janvier dernier, qu’il s’agisse de la longueur des commentaires ou des digressions de ceux-ci: « Il y a des commentaires beaucoup trop longs. Et il y a des commentaires qui ne s’attachent pas au thème du billet.(…)Les commentaires et les échanges interminables, sur des sujets totalement déconnectés du billet, ne sont désormais plus souhaités. »
    La digression voyez-vous, c’est un peu comme l’alcool que vous détestez, il ne faut pas en abuser.
    Pour ma part, je me contente de me conformer aux règles fixées par notre hôte, ce qui me paraît être la moindre des corrections vis-à-vis de lui.

  51. @ Achille | 04 mai 2020 à 21:12
    Trois autres pour se faire plaisir, boudé par les critiques – Boris Vian en sait quelque chose aussi -, au passage il faut avoir vu aussi « Il était une fois la révolution » et puis… Enfin tout, le cinéma italien qui me fait rêver, rire, ces réalisateurs du vivant, de la vie, des misères… Souvent copiés jamais égalés, allez un peu plus ! :
    « Quand j’étais jeune, je croyais en trois choses: le marxisme, le pouvoir rédempteur du cinéma et la dynamite. Maintenant je crois juste en la dynamite. »
    « Ma vie, ma lecture, tout tourne autour du cinéma. Donc pour moi, le cinéma c’est la vie, et vice versa. »
    « Quand tu dois tirer, tire, cause pas ! »

  52. @ Achille
    Je pense être assez éloigné du programme de l’UPR. En commun, il y a le souverainsime et c’est bien tout. Dans les diverges nettes, il y aussi son gaullisme social, son anti-américanisme, ses positions pro-russes et celles favorables à l’Islam. S’il fallait me classer quelque part, le plus proche serait Le Pen père, en plus libéral et moins étatiste. Il est amusant d’ailleurs d’observer que l’électorat de JMLP n’avait aucune idée de son programme économique. J’estime les Suisses. Quant au libéralisme, il n’existe quasiment plus en France.
    La population attend tout de l’Etat-Providence. L’Etat, pour moi, est le problème. Je m’en défie et le voudrais bridé. Ce que j’aime, c’est la liberté. La liberté ou la mort, disait-on il y a longtemps. La population est, elle, mue par la passion de l’égalité et exige la sécurité. Dès lors, oui, je suis complètement hors jeu et demeure en retrait.

  53. Bonjour Philippe,
    C’est étonnant ce goût pour le ouesterne des Français si trouillards par ailleurs.
    Ça se couche devant un virus et ça admire la relation bourre-pif et tartine.
    Le rapport brutal, il faut assumer.
    Tu ne me plais pas, je te tape.
    Tu as un bien que je veux m’approprier, je te tape, ou je te tue au choix. Le tien. Tu me donnes ton bien, ou…
    Comme le dit la célèbre maxime : Dieu a créé l’homme et Samuel Colt les a rendu égaux.
    Allons-y.
    Mais faudra pas demander au morveux de l’Elysée de nous tirer du premier mauvais pas venu, la violence… c’est la violence. Je vous rappelle que j’ai fait tautologie + 5.
    La peine de mort. Le sujet est ressorti.
    Pourquoi pas.
    Je la propose pour tous ceux qui dévient du sujet des billets sur les blogs. D’accord ? On s’arrête où ? Qui on tue, qui on ne tue pas ?
    Quant à l’erreur judiciaire, une fois passé sur la bascule à charlot, on est peu court pour pouvoir être réparé.
    Y’a d’ces débiles tout d’même.

  54. @ Isabelle | 05 mai 2020 à 08:29
    « La colonisation est En Marche et ça fonctionne à plein régime ! »
    Je suggère que vous preniez d’ores et déjà vos dispositions pour acheter deux ou trois tchadors car sinon cela risque de se passer comme pour les masques. Il sera très difficile d’en trouver.
    Je crois qu’il y a quelques boutiques bien achalandées du côté de la gare de l’Est. Vous devriez aller y jeter un coup d’œil. Sinon, sur eBay, ils en vendent aussi de très beaux et pas chers !

  55. Savonarole

    Un historien américain du cinéma raconte cette anecdote: John Ford met en place une scène cruciale, tout est prêt, caméras, preneurs de son, éclairages, les méchants Indiens encerclent John Wayne, qui est adossé à une porte, la situation est désespérée, soudain John Wayne demande à Ford, « qu’est-ce que je dois penser là ? »
    « Surtout ne pense à rien ! » hurle Ford.
    C’est tout le miracle du cinéma concluait l’historien, les états d’âme du comédien sont sans intérêt, ce qui compte c’est sa bobine…
    Un jeune comédien demandait à Pierre Mondy comment il s’était entraîné à interpréter Napoléon, « c’est très simple, tu mets le bicorne et tu penses très fort à tes impôts, t’as sa bobine à Waterloo »…
    Qui peut encore croire que Vincent Lindon qui se complaît à jouer des chômeurs en fin de droits ne regagne pas son appartement du VIe arrondissement au clap de fin ?
    Et tout ce beau monde pétitionne pour demander à Macron de les sauver à coups de milliards ? Y a pas pire roublard qu’un saltimbanque.
    Il y a eu tout de même quelques lucides.
    La palme revient à l’immense Bob Mitchum, qui s’était mis à dos tout Hollywood en déclarant « je fais un métier de con, j’avance de trois pas jusqu’à une marque au sol, je dis ”tu es la femme de ma vie” et j’encaisse un million de dollars ».

  56. @ Savonarole | 07 mai 2020 à 10:48
    « Qui peut encore croire que Vincent Lindon qui se complaît à jouer des chômeurs en fin de droits ne regagne pas son appartement du VIe arrondissement au clap de fin ? »
    De la part d’un acteur qui a fricoté avec la princesse Caroline et fréquentait la jet-set de Monaco, il a dû y avoir erreur de casting, c’est sûr !
    Mais c’est sans doute cela que l’on appelle un rôle de composition…

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