L’Eglise catholique est décidément bonne fille !
Parce que Marion Maréchal-Le Pen a été invitée à participer à une table ronde de deux heures, en compagnie d’autres personnalités, sur « l’engagement chrétien en politique » dans le cadre de quatre jours consacrés à « la vérité », quel émoi !
C’est l’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, qui a eu cette initiative au nom de l’Observatoire politique de ce diocèse, dans un département où le FN suscite l’adhésion de 40% de l’électorat.
L’Eglise catholique est tout de même trop complaisante à l’égard des procès injustes qu’on lui intente alors qu’en l’occurrence on devrait la remercier pour avoir organisé un tel débat sur un thème aussi passionnant que peu traité.
Mgr Rey a dû se justifier en soulignant que « l’Eglise ne cautionnera jamais un parti politique ou toute formation dont les thèses seraient contraires à ses valeurs relatives à l’immigration, à la vision de l’homme et du vivre-ensemble dans une société pluraliste ».
Cela apparemment n’a pas suffi puisque la Conférence des évêques de France, subtilement, a donné l’impression de se désolidariser de cette démarche pourtant légitime.
Il n’est jamais inutile de rappeler, même si ces considérations sont négligées, que le FN n’est pas interdit, qu’il n’est pas au pouvoir et que ses propositions sociales, politiques et économiques sont contestées autant que l’argumentation de ses adversaires le permet.
Il n’est pas non plus sans intérêt de souligner que l’électorat catholique est divisé et que, s’il y a au sein de celui-ci une vision irénique de gauche, sa majorité le porte à soutenir des positions et des projets qui renvoient à une vision conservatrice de la société et à une conception structurante de la loi.
Il est donc pour le moins normal qu’il y ait autant de familiarité intellectuelle et politique de l’Eglise avec le FN qu’avec les autres partis qui s’opposent à lui.
Je n’ai pas aimé la manière dont certains ont questionné – à la place des catholiques concernés qui ont encore le droit de penser, de sentir et de choisir librement – les problèmes de conscience, d’éthique et les exigences de la foi. Si les catholiques se gardent bien de donner des leçons, ils n’ont pas non plus à en recevoir, surtout dans un domaine qui relève de l’intimité de chacun et du seul arbitrage du citoyen. Claude Bartolone, chrétien ou non, peut bien se dire « choqué » devant les militants socialistes, cette allégation n’a aucune valeur autre que démagogique et intrusive.
L’Eglise catholique n’a pas à être sermonnée sur le plan religieux. Elle n’a pas davantage à se voir dicter sa conduite en politique.
Les valeurs de l’Evangile, qu’on lui enjoint de respecter en se servant, par exemple, des propos progressistes mais non idéologiques d’un pape dont on conteste par ailleurs la constance et la fidélité pour le dogme, sont une lumière mais elles ne sont pas l’action. Elles offrent une large palette mais le politique choisira la couleur et composera le tableau.
A supposer qu’on s’accorde sur elles en ne privilégiant pas un Jésus révolutionnaire au détriment de l’autre conseillant à chacun de distinguer ce qui est dû à Dieu et à César, ou inversement, elles n’aideraient pas à ouvrir des chemins opératoires et univoques, toutes d’abstraction généreuse, singulière et enthousiasmante, au sujet du rapport à l’autre, de l’immigration et de l’islam. Elles guident par des généralités nobles mais on ne sait que trop que les politiques de bonne foi, quelle que soit leur tendance, les réchauffent dans leur coeur mais ne s’en servent pas pour administrer et gouverner. On peut le regretter mais c’est comme cela. Notre laïcité triomphante ne serait pas loin de protester face à une pratique politique qui tenterait au moins de s’inspirer de l’enseignement de l’Evangile tel qu’elle l’aurait interprété.
Quand Marion Maréchal-Le Pen affirme « qu’elle a choisi le FN car c’est là que la cohérence est la plus grande entre la raison de la foi et la raison de la politique » et qu’elle tente de le démontrer par l’opposition de son parti à certaines lois ou à certains projets, je ne suis pas sûr qu’elle ait raison car on peut « privatiser » l’Evangile sur un mode inverse et le camp antagoniste se parer de plumes religieuses auxquelles il n’adhère pas forcément.
Il est clair en tout cas que l’Evangile n’est en aucun cas un alibi pour ne rien faire, évacuer le réel ou développer une mansuétude jusqu’aux pires extrémités. Sorti des dénonciations enflammées et des globalisations faciles, comme le Premier ministre s’y est abandonné devant les militants socialistes qu’il a eu la flatterie de qualifier « d’irremplaçables », le réalisme gouvernemental, pour lutter, aujourd’hui, contre les dangers de toutes sortes qui nous menacent, se distinguera à peine du pragmatisme de demain mis en oeuvre par la droite classique.
Comme les leçons de l’Evangile sont, malgré les apparences, d’une tonalité équivoque, dure ou douce, elles n’induisent rien d’automatique et la morale religieuse ne fait pas nécessairement une politique morale. La seule manière de le laisser croire est de caricaturer au-delà de tout l’adversaire pour persuader que soi-même on ne se permettra jamais ce qu’il n’a au demeurant jamais projeté.
Ainsi, prétendre que le FN est hostile à tous les musulmans et que, si des juifs partent en Israël, c’est à cause de lui, comme le Premier ministre a osé sur l’estrade le soutenir, n’est pas digne. Le parti n’excuse pas tout.
A y bien réfléchir, il est un champ dans lequel les valeurs et les principes de la religion auraient du sens. Non pas le fond mais la forme. Il y a une manière honnête, honorable, loyale, sincère, exemplaire de conquérir le pouvoir et, je ne suis pas naïf, une manière imprégnée des mêmes qualités pour l’exercer. On ne peut pas reprocher à un pouvoir de ne pas tendre l’autre joue.
Le laxisme dogmatique de Christiane Taubira fait du bien à quelques-uns mais fait du mal à la société tout entière. Quand l’Evangile est-il vraiment respecté dans son esprit ?
Le mensonge, la manipulation, la trahison, l’injustice, le favoritisme, le mépris et le culte de soi, contre le bien commun et l’intérêt public, sont eux aux antipodes des valeurs chrétiennes : pourtant, alors qu’on devrait et qu’on pourrait respecter ces dernières, on les transgresse. La religion est invoquée quand elle ne peut servir à rien et quand elle le peut, on la néglige, on l’oublie. C’est ce qu’a très bien démontré Hervé Mariton qui a remplacé Valérie Boyer à cette table ronde puisqu’il a condamné le « cynisme » du FN, en se situant donc sur le bon terrain. Celui des modalités de la politique et de l’éthique personnelle.
Comme l’a lumineusement expliqué Guillaume Tabard (Figaro Vox), l’Eglise catholique, en toute dignité et pluralisme, n’aurait pas le droit d’inviter le FN et Marion Maréchal-Le Pen mais les médias pourraient, eux, au nom de l’information, multiplier les rencontres, les débats et les confrontations avec le FN sans être jamais critiqués et ses adversaires politiques ne jamais refuser d’être mis en face de lui sans être le moins du monde vilipendés ?
Encore une fois, l’Eglise catholique est un bouc émissaire idéal. Quand on n’a plus rien contre elle – le formidable Pape François a changé la donne -, on trouvera toujours une première page du Monde pour faire d’un exercice démocratique évident une catastrophe ou l’annonce d’un bouleversement. Rien de ce qui concerne l’Eglise catholique ne doit échapper à l’air du soupçon !
On va aboutir à ce saumâtre paradoxe que, plus le FN va monter dans l’électorat – la médiocrité du pouvoir et de son opposition en sera responsable – et plus ce parti va se purifier éthiquement en se débarrassant du pire et en se campant dans une politique alternative, moins il conviendra de le fréquenter.
Ce serait une tragique ironie de notre histoire que le FN parvienne au pouvoir sans avoir été vu ni rencontré, ostracisé par tous sauf par les électeurs.
Un peu comme le disait le regretté Coluche, excusez-moi Monsieur Bilger de vous demander pardon mais il me semble bien, sans vouloir me montrer ni prétentieux ni péremptoire, que lorsque vous écrivez « Rien de ce qui concerne l’Eglise catholique ne doit échapper à l’air du soupçon ! » cet air du soupçon me fait penser au célèbre air de la calomnie mais il me semble, à moins que je ne me trompe lourdement, qu’il n’est pas exactement ici le mot approprié pour la circonstance. En toute bonne foi, je crois qu’il fallait plutôt écrire « Rien de ce qui concerne l’Eglise catholique ne doit échapper à l’ère du soupçon ! »
Il ne s’agit là évidemment que d’un simple « détail ». Mais notre époque est si étrange qu’il se pourrait bien que certains en fassent tout un plat. Surtout que justement c’est ce même mot de « détail » qui utilisé par un membre célèbre du FN a provoqué il y a quelques années un séisme qui dure encore.
En toute amitié.
« Comme les leçons de l’Evangile sont, malgré les apparences, d’une tonalité équivoque, dure ou douce, elles n’induisent rien d’automatique »
On ne saurait mieux dire que l’Eglise, depuis deux millénaires – et sans doute est-ce le secret de sa longévité – a toujours eu la prudence d’avoir deux fers sur le feu et selon les circonstances, de privilégier l’autre joue ou l’épée.
Des évangélisateurs bénissant les conquistadors sanguinaires en Amérique du Sud et des prêtres proches des Indiens et de leurs souffrances ; des prélats engraissés par les prévarications des dictatures qu’ils soutiennent et des curés adeptes de la théorie de la libération ; des évêques collabos et des prêtres résistants.
Quelle que soit la tournure que prennent les événements elle se trouve ainsi toujours dans le camp des gagnants.
Je ne crois pas un mot des prétendues fissures dans l’Eglise au sujet de cette invitation de Mme Maréchal-Le Pen. On nous joue une comédie destinée à assurer les arrières de cette cynique institution, quoi qu’il arrive.
J’avoue être totalement perdu : finalement, c’est comme citoyen ou comme catholique que le beauf a, selon vous, le devoir de s’intéresser au FN ?
Cher monsieur Bilger, permettez-moi de vous offrir tous mes voeux de bon anniversaire et de vous remercier pour le bonheur ressenti à la lecture de vos billets, qui font honneur à l’honnête homme du XXIe siècle, digne héritier de celui du XVIIe, que vous représentez si bien.
Il y a tant d’humanité dans vos écrits, votre manière d’appréhender les autres, le monde, le monde des idées, que la lecture de vos textes et vos entretiens procurent un enrichissement spirituel bienvenu par les temps qui courent.
Tous mes remerciements aussi à Madame Bilger.
Très bonne initiative de Marion Maréchal-Le Pen et de l’évêque de Fréjus-Toulon ; le monde change à vitesse grand V et les vieilles baudruches politiques engoncées dans leurs certitudes ringardes et has been condamnent cette rencontre.
MMLP représente un courant nouveau au FN, plus jeune, plus dynamique, moderne, avant-gardiste et surtout très gênant : de plus en plus de jeunes de tous bords politiques rejoignent son mouvement, ce qui irrite les vieilles badernes des partis classiques poussifs, périmés voire avariés ; leurs propos haineux, violents, en disent long sur l’état d’esprit déplorable de ces apparatchiks auxquels répond le sourire gracieux de Marion.
L’Eglise aussi évolue malgré la chape de plomb de la propagande anticléricale ; localement, de plus en plus de jeunes prêtres dépoussièrent cette religion en pratiquant l’ouverture, la transparence et la participation des fidèles à des débats contradictoires, organisent des kermesses, des jeux, des forums, des pots de fins de messe qui ont de plus en plus de succès.
Il va falloir compter sur cette nouvelle donne qui, méprisée raillée, insultée par le Système, va s’amplifier parmi les jeunes, lentement mais sûrement ; ils sont l’avenir, les autres sont déjà le passé décomposé.
« Quand Marion Maréchal-Le Pen affirme « qu’elle a choisi le FN »
Je ne sais plus sur quelle chaîne, mais j’ai entendu le grand-père dire à la télé qu’il « avait mis le pied de sa petite-fille à l’étrier ». Or donc, choix conditionné, je présume, pour cette blondinette à la langue bien pendue, relativement aux chances de gagner une élection.
On ne doit tout d’abord pas confondre l’Eglise et sa hiérarchie.
L’Eglise est formée par l’ensemble des fidèles.
Beaucoup de catholiques vont à la messe en supportant les fadaises de prêtres et évêques au sujet desquels on peut se demander combien ils sont à comprendre quelque chose à la mystique qui est le coeur de toute religion, et s’ils n’y comprennent rien, pourquoi ils sont prêtres.
Parmi ces curés de m… comme les nomment certains moines, pour ne pas dire la plupart sans le dire, rien d’étonnant à ce que beaucoup ne soient que des homos déguisés avec idéologie de gauche pour prétexte à leur imposture.
Ceci dit, le latin et l’aspiration à la magnificence semble revenir en force, et c’est le signe d’une renaissance des vocations sincères.
Par ailleurs, on peut raisonnablement évaluer à 95% le pourcentage des traditionalistes – c’est-à-dire ceux qui appartiennent à l’Eglise éternelle d’avant Vatican II – qui votent FN.
PS : On me pardonnera cette incise. Si vous voulez passer une offre d’emploi à Pôle Emploi, on vous annonce d’abord que l’appel est payant pour les employeurs.
Ceci fait, le compteur commence à tourner avec une cascade de menus et d’interrogations à donner envie au plus pacifique d’envoyer un plomb à celui qui a créé le binz avant de raccrocher.
Ils ont tout compris, les gauchos !
L’Eglise catholique doit échanger avec tout le monde faute de voir le nombre de ses brebis s’étioler au fil du temps. Echanger n’est pas cautionner n’importe quoi mais motiver, éclairer voire conseiller.
Le formidable Pape François a bien compris les enjeux de sa maison et il montre l’exemple en appelant les exclus à rejoindre la maison du Père.
Il est nécessaire que tous les prélats d’un autre temps évoluent, eux qui sont loin de connaître les difficultés de la vraie vie. Dialoguer ne peut que rapprocher alors pourquoi s’en priver ?
Le titre de votre billet se suffit à lui-même.
Mgr Rey était tout à fait dans son rôle en prenant ce genre d’initiative et n’avait certes pas à se justifier. D’autant plus s’agissant d’une élue de la République (catholique) qui ne fait pas mystère de sa croyance et de ses idées.
Comment parler alors de dialogue si l’on commence par exclure et diviser ? C’est non seulement stupide mais surtout contraire (en tous points) à l’enseignement de l’Evangile.
« Parce que Marion Maréchal-Le Pen a été invitée à participer à une table ronde de deux heures, en compagnie d’autres personnalités, sur « l’engagement chrétien en politique » dans le cadre de quatre jours consacrés à « la vérité », quel émoi ! »
Oui, quel émoi !
Beaucoup moins d’émoi quand madame Hidalgo fait une fête à la mairie de Paris, au frais de « ça ne coûte pas cher… », pour la fin du ramadan.
Beaucoup moins d’émoi quand Juppé remet la Légion d’honneur à Tareq Oubrou et lui offre une belle officine à formater les esprits simples (ou l’inverse).
Beaucoup moins d’émoi quand Cazeneuve dit : « Prôner le djihad n’est pas un délit ».
Il y en aurait trop pour faire la liste complète des non-émotions chez les gens d’en haut.
Sur l’engagement chrétien en politique et bien qu’athée je le trouve un peu timoré sans doute pour compenser la violence extrême des dix commandements 🙂 .
Il y a un profond point de désaccord entre l’Eglise catholique et le FN et certaines composantes d’autres partis : la question du rejet de l’étranger, du réfugié, du migrant. L’Eglise catholique rappelle le devoir d’accueil des humains envers d’autres humains désespérés.
Le fait que le FN ne soit pas interdit, pas plus que d’autres partis européens d’extrême droite, ne doit pas nous inciter à le laisser légitimer lui-même son idéologie (« dédiabolisation ») par quelque moyen détourné que ce soit, car il en tirera profit pour se faire sa pub et améliorer sa crédibilité. Se donner une image de bon chrétien de la part d’un parti dont le fonds de commerce est la haine de l’autre qui n’est pas comme lui fait partie de la stratégie d’insertion positive dans le tissu social que souhaite mener désormais ce parti.
La pure tradition chrétienne, c’est de parler, même, et en particulier, avec ceux qui ne sont pas socialement en odeur de sainteté (Zachée, descends de ton arbre).
Mais à notre époque, le simple fait d’ouvrir le dialogue avec l’un de ceux que l’opinion dominante – je n’ai pas dit majoritaire – ostracise, rendrait impur, sauf si bien sûr on fait soi-même partie de l’infosphère. Il y a dans notre société postmoderne des intouchables ; il faudrait se sentir comme souillé de leur adresser la parole. De manière corollaire la parole de certains est sacrée, et quelque contre-vérité qu’ils profèrent, quelque erreur magistrale qu’ils aient commise, leur simple présence est reçue comme une bénédiction. Mais ça aussi ça change. Quand Valls tance les intellectuels et écrivains du haut de sa fonction, quand il tente de juguler l’opposition en brandissant, trempé de sueur, les valeurs de la gauche pour couvrir les sifflets à La Rochelle, ça ne marche plus vraiment. Il y a encore des gens comme Edgar Morin, par exemple, ou Chevènement, ou d’autres, qui peuvent avancer sur les plateaux nimbés d’une auréole, mais de moins en moins.
Écouter des gens qui ne pensent pas comme soi, c’est une marque d’intelligence, et de civilisation, et ce n’est pas pour autant que la personnalité de chacun se dilue dans celle de l’autre, à moins de pratiquer la pensée magique. Il faut bien du courage parfois pour aller à contre-courant, quitte à passer pour un vendu, mais à long terme, Dieu reconnaîtra les siens.
Cher Philippe,
A l’occasion de la polémique née de l’invitation de Marion Maréchal-Le Pen par Mgr Rey, se pose une fois encore la question de l’attitude que l’on doit avoir à l’égard du FN.
Du temps de Jean-Marie Le Pen, les choses étaient relativement simples. Ses multiples « dérapages » justifiaient une attitude de rejet total et le refus de discuter avec les représentants de son parti.
Aujourd’hui les choses sont plus complexes. Les dirigeants du FN, sous l’impulsion de Florian Philippot, ont entrepris de « dédiaboliser » leur parti. Parallèlement un nombre croissant d’électeurs, déçus par la droite classique et la gauche, séduits par les promesses démagogiques (la réalité du programme économique se résume au bout du compte dans la formule : moins d’impôts et plus de subventions) ont apporté leur voix au parti de Marine Le Pen.
Pour les opposants au FN la question se pose de savoir comment combattre efficacement le FN dont la politique de dédiabolisation fait tomber une à une les digues dont on l’avait entouré, déculpabilisant ainsi les citoyens qui votent pour lui, qui à leur tour le légitiment en lui permettant de remporter d’indiscutables succès électoraux.
Michel Wieviorka a très bien décrit les étapes du processus par lequel le FN gagnait en respectabilité. Chez les juifs, Roger Cukierman, le président du Crif, a déclaré trouver la présidente du FN « irréprochable personnellement », chez les entrepreneurs Charles Beigbeder, membre du conseil exécutif du Medef jusqu’en 2013, se dit en juillet 2015 disposé « à soutenir le FN » sans « aucun état d’âme » (il est depuis revenu sur ses propos), chez les catholiques avec aujourd’hui l’invitation de MMLP par Mgr Rey. Emblématique aussi le cas de Jacques Sapir, économiste un temps proche du Front de gauche, expliquant fin août qu’il faudra bien, tôt ou tard, envisager un rapprochement de différentes forces pouvant inclure le FN, un « Front de libération nationale ».
Ainsi le FN serait devenu un parti comme les autres avec lequel on pourrait envisager de discuter, voire de s’allier. C’est bien la démarche que Robert Ménard a menée cet été auprès de Thierry Mariani (Les Républicains, Droite Populaire) qui l’a, pour l’instant, très poliment repoussée.
Pour ma part, je pense que le temps de l’ostracisme est passé, c’est un combat d’arrière-garde. On ne peut plus refuser de parler avec des gens qui recueillent 30% des intentions de vote. Il faut aller se battre face au FN sans complaisance.
Et d’abord en l’interrogeant sur sa nature. En rappelant ses origines, son histoire, son évolution récente. En s’interrogeant sur les motivations de la dédiabolisation : conviction ou tactique ? En expliquant que bien entendu tous les électeurs du FN ne sont pas des racistes, mais que la proportion de racistes est plus forte parmi les partisans du FN que parmi les partisans des autres partis, et que le poison est dans la dose. (Voir sur ce sujet l’étude de Dominique Reynié, Fondapol http://www.fondapol.org/wp-content/uploads/2014/11/CONF2press-Antisemitisme-DOC-6-web11h51.pdf)
Il faut ensuite l’interpeller sur son programme notamment économique, parfaitement inapplicable comme le montre l’exemple de la Grèce où les dirigeants nouvellement élus ont dû renoncer au leur car une fois au pouvoir, ils ont pris conscience qu’il conduirait leur pays à une situation encore pire que celle d’aujourd’hui.
Voilà cher Philippe un combat qui, me semble-il, serait à mener. En accord avec vos propos, conforme à vos convictions, à la hauteur de votre talent.
@Garry Gaspary
« J’avoue être totalement perdu… »
Une prise de conscience ne peut pas faire de mal, bien au contraire. Il suffit de laisser un berger vous prendre sur ses épaules, pour vous ramener sur la sente étroite du bout du monde.
« Les valeurs de l’Evangile, qu’on lui enjoint de respecter en se servant, par exemple, des propos progressistes mais non idéologiques d’un pape dont on conteste par ailleurs la constance et la fidélité pour le dogme, sont une lumière mais elles ne sont pas l’action. Elles offrent une large palette mais le politique choisira la couleur et composera le tableau ».
Rentrée scolaire: la laïcité à marche forcée
Après deux rentrées des classes marquées par le changement des rythmes scolaires, celle qui s’annonce mardi 1er septembre – la troisième préparée par la gauche – est résolument placée sous le signe de deux notions intimement liées : citoyenneté et laïcité.
«Attention à la surenchère d’initiatives, alerte Hubert Tison, de l’Association des professeurs d’histoire-géographie. Parmi les élèves, et même parmi les enseignants, tout le monde n’a pas le doigt sur la couture du pantalon. Les excès de zèle en matière de laïcité, sur les commémorations patriotiques, on sait très bien les querelles que cela soulève… L’essentiel, c’est de laisser une marge d’autonomie aux enseignants, demande-t-il. Une bonne équipe réussit toujours à mobiliser sa classe.»Le Monde
NVB fait donc la classe elle-même : http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/rentr%c3%a9e-scolaire-la-la%c3%afcit%c3%a9-%c3%a0-marche-forc%c3%a9e/ar-AAdMdRC?ocid=spartandhp&fullscreen=true#image=1
Bonjour Philippe
« L’Eglise catholique n’a pas de leçons politiques à recevoir… »
L’Eglise catholique n’a certes pas de leçons à recevoir, mais elle n’a pas à en donner non plus. Je précise avant que certains commentateurs ne fassent parler la poudre, ainsi qu’ils le font dès qu’on chatouille leurs convictions profondes, qu’il en est de même pour toutes les religions y compris juive et musulmane.
La loi de 1905 qui prévoit la séparation de l’Eglise et de l’Etat précise bien qu’elle n’empêche en rien les citoyens de pratiquer le culte de leur choix, il n’en demeure pas moins que la frontière entre les deux concepts Etat et Religion est régulièrement franchie en particulier par les politiques, et plus rarement, par les religieux.
Nous sommes entrés au fil du temps dans une société communautariste dans laquelle chrétiens, musulmans, juifs, mais aussi franc-maçons et autres confréries plus ou moins occultes dont les rites s’apparentent fort à ceux des religions, jouent de leur influence pour faire prévaloir leur idéologie quand ce n’est pas leur dogme.
Et bien sûr certains partis politiques n’hésitent pas à afficher leur sympathie pour telle ou telle communauté en échange de contreparties, bien entendu.
Le PS, en tout cas sa fraction « légitimiste », est très ouvert au culte musulman, la fraction « progressiste » étant plutôt à l’écoute des juifs.
A L.R. la fraction « humaniste » est plutôt pour les Juifs et franc-maçons et la fraction « traditionaliste » pour les chrétiens et plus exactement les catholiques.
Quant au FN, il est clair qu’il a pris fait et cause pour les cathos réacs.
Reste bien sûr l’extrême gauche et EELV qui sont des laïcards convaincus quand ils ne sont pas des crypto-marxistes indécrottables.
Et puis il y a les citoyens « normaux » (dont je suis) qui voudraient simplement que la politique reste dans le domaine qui est le sien, à savoir permettre à la société de disposer de règles morales, économiques et sociétales permettant aux citoyens de vivre en harmonie.
Liberté, Egalité, Fraternité telle est la devise de notre société. Devise qui est bafouée régulièrement par le communautarisme aveugle.
Bien sûr qu’ils peuvent discuter ensemble !
Mais le titre du billet est très tendancieux et personnellement j’en ai mon saoul de cette famille qui se rapprocherait de la religion catholique avec des prétentions d’absolution.
Car qu’elle soit blonde et ait une bonne présentation ne la prive pas de tenir des propos « dégueulasses »* et, comme écrit par un autre commentateur, « hors de notre temps ».
* presque anticonstitutionnels.
A la lecture de votre billet, Monsieur Bilger, je me suis fait la même observation que lucterius | 31 août 2015 à 08:40.
Quant aux premiers commentaires, je rejoins celui de Mary Preud’homme | 31 août 2015 à 12:12 avec une petite remarque de forme. Elle écrit en effet « D’autant plus s’agissant d’une élue de la République (catholique) qui ne fait pas mystère de sa croyance et de ses idées », ce qui avec une forme de mauvais esprit laisserait accroire que la République serait catholique et il aurait donc, pour lever l’ambiguïté, été préférable d’écrire « d’une élue (catholique) de la République »… J’espère qu’elle excusera cette incise, chacun sachant que je reste très attaché à la laïcité de nos institutions et à l’exclusion des religions dans le fonctionnement de l’État et de nos institutions, dont le rôle se limite à assurer le libre exercice des religions dans le respect de nos règles de fonctionnement administratif et de la liberté de conscience de l’ensemble des citoyens.
Sur le fond, je rejoins les analyses de dosimi | 31 août 2015 à 12:19 et de Lucile | 31 août 2015 à 13:04.
Pourquoi un tel tollé suscité par cette invitation à débattre lors de cette table ronde ? Parce que c’est l’Eglise qui est l’instigatrice de celle-ci ? Mais en quoi l’Eglise, qui se doit justement d’être ouverte à tous, devrait-elle s’interdire d’inviter à débattre, sur un sujet qui plus est tel que celui choisi pour cette table ronde, tel ou tel intervenant ?
Si MMLP est à ce point infréquentable, il ne faut pas alors que certains censeurs qui par ailleurs se font les chantres de la liberté d’expression s’offusquent de cette invitation au seul fait qu’elle émane de l’Eglise alors qu’ils ne réagissent pas si elle est le fait des médias ou de tous autres organisateurs ?
On peut ne pas du tout partager les idées, les valeurs, que porte le parti auquel appartient MMLP et je suis de ceux-là, mais il est une évidence que ce parti est aujourd’hui bien inscrit dans le paysage démocratique français et qu’il faut bien en tirer les conséquences.
Pour ma part, je ne crois absolument pas que c’est en ostracisant ce parti et ses représentants que nous parviendrons à le marginaliser. Bien au contraire. Il faut au contraire par le débat et par l’action apporter la preuve de l’inefficacité des solutions proposées par ce parti et de leur danger pour notre pays.
Ceux qui ont la suffisance de refuser le débat sont peut-être simplement ceux qui ne ne sont pas sûrs de leurs arguments.
Où est la haine ?
La haine qui circule en boucle est du fait des anti-FN qui passent leur temps à le diaboliser, le caricaturer, l’insulter avec des propos « dégueulasses », odieux, ignobles.
Rassurez vous MM. et Mmes les anti-FN vos vomis verbaux ne sont que des chiures de mouches et des piqûres de moustiques sur la carapace FN.
La haine c’est Valls et sa campagne odieuse pendant les élections contre le FN et qui lui a coûté très cher.
La haine c’est Olivier Py maître-chanteur haineux du festival d’Avignon.
La haine c’est Boudjellal du RCT qui refuse de jouer à Béziers ville FN.
La haine c’est Bruel qui refuse de chanter dans les villes FN.
Ne citons pas tous ces pantins faux derches du showbiz de gauche, ils sont légion…
Vos haines vont vous coûter très cher, il va falloir passer à la caisse, la douloureuse risque d’être salée.
@Achille
L’éventail (pas l’épouvantail) que vous présentez me paraît assez bien représentatif dans les grandes lignes. Quant aux politiques ils sont bien évidemment pour la plupart opportunistes pour mieux ratisser large.
Heureusement il reste encore des citoyens normaux qui peuvent jouir des vicissitudes de la comédie humaine.
Houla, notre Philippe a gainé à donf les manettes ses synapses et nous fait l’offrande d’un billet de haute altitude cérébrale, sinon évangélique. Les quelques catholiques que je connais ne sont guère tentés par l’appel du large frontiste. Mon cas n’est certes pas une généralité, je crois même assez au système des vases communicants : des églises chrétiennes occidentales vieillies, en pleine déconfiture qui lorgnent un parti aux valeurs réactionnaires qui, rajeuni, n’a de cesse de gagner des parts de marché. Seraient-ils faits pour s’entendre, tradition + modernité ? Possible, la jeunesse pratiquante décidera si les valeurs du Christ roi des juifs peuvent coexister avec celles de la fille d’un antisémite notoire qui adore jouer sur les mots pour ne pas aller trop souvent au tribunal. J’ai touché le fond d’la piscine dans l’petit pull Marine, tout déchiré aux coudes […] J’me sens tellement (demi-soupir) abandonnée. C’est ce que faisait chanter Serge Gainsbourg à Isabelle Adjani dans le temps. Est-ce que mademoiselle Le Pen l’écoutait en cachette sur sa radiocassette rose ?
Ces vases communicants pourraient devenir geyser si une catastrophe quelconque survenait, menaçant le bizness internet ou l’absorption des oeufs en batterie. Les consommateurs pourraient se ruer sur les lieux de culte – je ne crois guère à cette hypothèse résolument « neboutiste » mais on ne sait jamais. Ne disposant pas encore de compte numéroté sur l’île Nauru, ce serait alors ma faute, ma très grande faute. Euh… Philippe, doucement avec la créatine s’il vous plaît, Dieu peut vous attendre même si son assesseur François est, lui, surbooké :))
Marion Maréchal-Le Pen n’a pas que des positions politiques justes, mais elle ressemble à une femme normale ; je veux dire par là honnête et préoccupée du bien d’autrui, ce qui, à soi seul, la rend exceptionnelle parmi les politiciens français.
Si tant de gens, moi compris, la trouvent « rafraîchissante », terme qui revient sans cesse à son sujet, c’est à cela qu’elle le doit, et non à sa jeunesse ou à sa blondeur, comme il se trouvera toujours des langues de vipère pour le prétendre.
A cette aune-là, Najat Vallaud-Belkacem, qui est jeune et jolie, devrait soulever l’enthousiasme des foules. Or, je n’ai remarqué aucun mouvement de popularité particulier en sa faveur, y compris au sein de la gauche.
Le fait que Marion Maréchal-Le Pen soit catholique n’est pas sans rapport avec le constat ci-dessus, même s’il ne manque pas, hélas et aussi parmi les traditionalistes, de catholiques sectaires, manipulateurs et de mauvaise foi.
« Quand Marion Maréchal-Le Pen affirme « qu’elle a choisi le FN car c’est là que la cohérence est la plus grande entre la raison de la foi et la raison de la politique » et qu’elle tente de le démontrer par l’opposition de son parti à certaines lois ou à certains projets, je ne suis pas sûr qu’elle ait raison car on peut « privatiser » l’Evangile sur un mode inverse et le camp antagoniste se parer de plumes religieuses auxquelles il n’adhère pas forcément. »
Et cela est d’autant plus vrai qu’ainsi que le dit C. Estrosi elle serait la « plus dangereuse des trois Le Pen. » Il rappelle ses accointances avec le Bloc identitaire, comment alors discuter politique et religion. Je crois que l’on mélange un peu tout à toutes les sauces, il y a un discours politique et derrière ce qu’il en est vraiment. Dans la stratégie, la nièce est chargée sans doute de reprendre en main un électorat emblématique avec la fraîcheur vertueuse apparente d’une jeunette dont l’apparence – et cela compte énormément – fait moins machine à refouler que JMLP et son affichage médiatique.
Il n’y a pas si loin de cela, les rapports entre Franco et l’Eglise affichaient des positions dont l’osmose avait conduit à un obscurantisme moyenâgeux, dont la carapace a fini par sauter.
Alors si les intentions sont avouables, pour le reste la méfiance s’impose.
Les évêques français, aveuglés par leur ethnomasochisme pathologique, semblent ignorer deux points de doctrine fondamentaux :
1) La Charité est individuelle. Il n’y a aucune exigence de Charité collective tout simplement parce que vous ne pouvez pas obliger votre voisin à être charitable contre sa volonté. Les évêques n’ont aucun fondement à prétendre que la France doit accueillir tous les immigrés sans discrimination au nom de l’Evangile. Si les évêques voulaient être en accord avec l’Evangile, ils demanderaient à chaque famille française d’accueillir chez elle une famille immigrée, selon une démarche volontaire et individuelle. Ils ne le font pas parce qu’ils sentent le ridicule de la suggestion.
2) La Charité est concrète. L’Eglise s’est toujours méfiée de l’amour lointain et abstrait de l’Autre. L’amour du prochain commence par l’amour du proche : la famille, le voisin, le concitoyen… Dit autrement, la doctrine catholique n’est pas une recette de suicide collectif.
Il faut considérer plusieurs paramètres :
1) Dans l’Eglise, la bonne théologie permet les bonnes analyses.
2) Le niveau du clergé séculier est en forte baisse depuis plusieurs décennies. Sans être des idiots, les évêques ne sont pas non plus des flèches, à deux ou trois exceptions près. Ils cèdent simplement au tropisme socialiste (car nos évêques sont en majorité très roses, dans tous les sens du terme, certains rouges) qui consiste à préférer l’autre, n’importe lequel, plutôt que nous-mêmes, c’est pourquoi ils n’excluent personne sauf une Française.
3) L’Eglise est de plus en plus orientée vers l’Afrique. Il paraît loin le temps où Benoît XVI disait que l’Europe restait le coeur du catholicisme.
@Xavier Nebout
« Parmi ces curés de m… comme les nomment certains moines…, rien d’étonnant à ce que beaucoup ne soient que des homos déguisés avec idéologie de gauche pour prétexte à leur imposture »
M. Nebout, votre idéologie rétrograde vous fait délirer. Je connais plusieurs curés et aucun ne correspond à la description que vous en faites.
Ni homos ni forcément de gauche mais des hommes de prière qui travaillent 50h par semaine pour 800€ net.
« L’église éternelle d’avant Vatican II »
Pourquoi ne pas aller encore plus loin et ne pas revenir à l’église d’avant le concile de Nicée par exemple ?
GOLDEN PARACHUTE
Si Michel Combes (Alcatel-Lucent) pouvait avoir le bon goût de suivre le noble exemple de 2003 de feu Pierre Bilger (Alstom) :
http://www.marianne.net/Hommage-a-Pierre-Bilger_a203679.html
Mais il n’est sans doute pas fait du même bois.
La religion n’est pas le droit, le droit est universel et finalement humaniste. Il suffit de se rappeler la position du pape précédent sur la contraception et les préservatifs. En l’occurrence tous les terrains ne sont pas bons d’être occupés par l’Eglise ou les églises.
Il fut un temps où tout candidat à la présidence de la République française se croyait obligé de faire le voyage à Jérusalem.
Ça faisait d’une pierre deux coups, on flattait les foldingues du crucifix et on ramassait la mise au Sentier.
Ces temps bénis sont derrière nous et par mesure d’économie, rien de tel que de fraterniser sous le soleil du mois d’août entre FN et notre Sainte Mère l’Eglise avec un petit buffet campagnard, ça mange pas de pain.
Du haut de sa chaire IKEA, Marc Ghinsberg ose nous citer Roger Cukierman, qui décerne des brevets de non-antisémitisme concernant MLP, il s’est fait ramasser par toute une partie de la communauté et il a disparu des radars.
Mais dans quelle synagogue va-t-il prier pour dire des bêtises pareilles ? Hein ?
Notre Sainte Mère l’Eglise ferait mieux de se la boucler et de s’occuper de la misère dans le monde.
Les évêques Gaillot, non merci.
Quand je demande à un ami ou à une connaissance « la vérité existe-t-elle ? », j’ai deux sortes de réactions.
La première est : « mais non voyons ! Tu as ta vérité et j’ai la mienne ». Façon de dire, sans le reconnaître, qu’on est prêt à considérer un mensonge comme vrai.
La seconde : « pourquoi detiendrais-tu la vérité ? ». Façon de répondre à côté de la question.
Partant de là, on est prêt à se scandaliser de tout et de rien. On a besoin même de se scandaliser.
Quand on n’a pas la vérité pour référence, la recherche de la vérité pour guide, on a besoin, pour avoir tout de même l’impression de penser, d’un bon obstacle bien répulsif pour se définir par rapport à lui, contre lui.
@scoubab00
« La jeunesse pratiquante décidera si les valeurs du Christ roi des juifs peuvent coexister avec celles de la fille d’un antisémite notoire qui adore jouer sur les mots pour ne pas aller trop souvent au tribunal »
A propos de jouer sur les mots, certains devraient quand même faire attention que leur communauté n’ait pas à souffrir à nouveau de propos totalement déplacés dans le contexte actuel sauf à donner raison à JMLP.
Rabbin David Touitou ayant paraît-il – je ne connais pas les arcanes de la communauté – une certaine aura en son sein.
« L’invasion de l’Europe chrétienne par l’islam est une excellente nouvelle »
http://www.dailymotion.com/video/x339bnm_mashiah-ou-es-tu-rav-david-touitou-2013_webcam
Leur messianisme passerait par notre disparition. Au même titre que l’on reproche aux musulmans modérés de ne pas élever la voix contre leurs extrémismes, il serait peut-être bien que les juifs fassent de même.
Marion je t’aime.
Parce que tu es jeune, jolie, intelligente, et courageuse. Parce que tu as avec toi le peuple de France qui se lève et que désormais rien n’arrêtera. Parce que tu as été magnifique quand tu as mouché l’abominable Valls et que nous attendons tous le moment où tu lui en flanqueras une autre. Il en bavait de colère, le bougre. Parce que tu es sincère avec tes convictions. Parce que l’avenir t’appartient.
Dominique, bravo pour ce que tu as fait. D’un magistral coup de crosse tu as brisé un pan entier du (vrai) mur des cons. Tu me connais et si tu me lis tu me reconnaîtras. Tu sais que je suis un athée absolu. Mais c’est justement pour cela que je te dis encore bravo. (Au fait, bravo aussi pour avoir secoué les puces de tes collègues épiscopaux au point que le 15 août tu as fait sonner les cloches des trois quarts des églises de France en solidarité avec les chrétiens d’Orient massacrés par l’Etat Islamique avec la complicité passive de nos dirigeants. Cela faisait très longtemps que je ne m’étais pas approché d’une église, mais ce jour-là j’étais sur le parvis de la mienne)
En tout cas, il y aura un avant et un après ce que tu as fait samedi.
Cher Monsieur Bilger, que j’ai souvent agacé sur ce blog, bravo également pour vos propos courageux et sincères, même si je ne les partage pas tous.
@Robert | 31 août 2015 à 16:26
Votre remarque est très pertinente, j’aurais dû écrire :
D’autant plus s’agissant d’une élue – « catholique » – de la République, qui ne fait pas mystère de sa croyance et de ses idées, etc.
et non de la République (catholique)
Car même avec le terme catholique mis entre parenthèses, cette formulation, sinon impropre, pouvait prêter à confusion.
« L’Eglise catholique, en toute dignité et pluralisme, n’aurait pas le droit d’inviter le FN et Marion Maréchal-Le Pen mais les médias pourraient, eux, au nom de l’information, multiplier les rencontres, les débats et les confrontations avec le FN sans être jamais critiqués et ses adversaires politiques ne jamais refuser d’être mis en face de lui sans être le moins du monde vilipendés ? »
J’extrais cette phrase du billet de notre hôte, car elle traduit bien toute l’hypocrisie et la démagogie de ceux qui hurlent au scandale : l’Eglise ose se permettre de transgresser un tabou, ce que les médias font quasi quotidiennement.
Le FN est un parti que l’on peut vomir comme apprécier, mais il est légal et Marion Maréchal-Le Pen est une élue de la République. Au nom de quelle logique serait-il scandaleux que l’Eglise l’invite à un de ses débats, comme elle l’a fait avec d’autres parlementaires ? Invitation à débattre ne veut pas dire approbation de ses positions !…
A ce compte Jacques Sapir, économiste quand même très connoté à gauche, devrait être brûlé en place publique pour sa phrase récente : qu’il faudra bien, tôt ou tard, envisager un rapprochement de différentes forces pouvant inclure le FN, un « Front de libération nationale ».
Pour notre hôte, toute vision de gauche est forcément irénique et le succès électoral du FN devrait balayer d’un revers de main les réserves envers un parti qui n’a pas encore réussi à évincer son fondateur pour lequel la Shoah est un détail, patriarche soutenu par le ‘canal historique’ particulièrement présent dans la région.
Bon, ça a le mérite d’être clair.
Rédigé par : Jurtalon | 31 août 2015 à 22:21
JE PLUSSE A DONF CE MESSAGE !
ENORMISSIME BRAVO !
J’en connais qui vont piaffer de rage sur ce blog !
@Savonarole
Cher courageux anonyme,
S’il m’arrive de fréquenter IKEA, je ne prie ni dans une église, ni dans une synagogue, ni dans une mosquée, ni dans un temple, ni où que ce soit. En revanche j’ai lu Michel Wieviorka que je cite dans mon commentaire (http://m.rue89.nouvelobs.com/note/234894).
Je vous invite à le lire à votre tour pour mourir moins bête. Y a du boulot !
L’Évangile n’étant pas un code éthique, encore moins pénal, on ne peut en effet rien en retirer d’univoque. Au demeurant, on ne peut rien y comprendre s’il l’on ne saisit pas qu’il indique la loi à partir de laquelle n’existent que des exceptions. Les mères savent cela qui adaptent leur (dure) exigence et (douce) indulgence au profil toujours unique de chacun de leurs enfants, ne sachant compter que jusqu’à un, toujours prêtes in fine à pardonner. L’Eglise ne déroge pas à cette règle, elle sait que le cœur battant de l’Évangile est une espérance qui procède d’une filiation. La fraternité – qui suppose une paternité commune – ne nous vient pas plus de Rome que d’Athènes mais, d’origine spécifiquement chrétienne, descend de Jérusalem à Jéricho avec le Bon Samaritain. On notera à ce titre que l’accueil de l’étranger inclut forcément celui de l’étranger à nos idées, le dialogue (nécessaire pour, si ce n’est convaincre, en tout cas espérer infléchir une position) n’étant aucunement synonyme de caution.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 31 août 2015 à 17:40
Comparer MMLPEN et NVB c’est comme comparer une étoile et une limace.
MMLEPEN est blanche, blonde et surtout de droite, patriote, elle n’a pas peur dans ce goulag intello-gauchiste qu’est devenu la Ceufran des teucies, d’afficher haut et fort les valeurs de notre Nation, son Histoire, ses racines chrétiennes. C’est une vraie Française !
NVB n’est qu’une « dame pipi » d’un pays-sanisette où le monde entier peut venir faire ses besoins selon ses envies.
@Denis Monod-Broca
« Mais non voyons ! Tu as a ta vérité et j’ai la mienne ». N’est-ce pas là considérer qu’il n’y a finalement aucune Vérité, puisque cette dernière ne peut être qu’Une ?
En fait, je pense que vous mélangez deux domaines distincts, celui du connaissable et celui du pensable.
Dans le premier, il n’y a pas matière à discussions. La vérité existe, elle s’impose à l’évidence.
Dans le second, il n’en va pas de même. Celui-ci laisse alors la place au subjectivisme et c’est là que le dialogue, la confrontation d’idées prennent tout leur sens dans une volonté de concourir à la recherche de la vérité.
Voilà en quoi la démarche de l’Eglise, objet du billet de notre hôte, ne me paraît nullement justifier le tollé qu’elle soulève au seul motif que MMLP participe à ce débat. Montaigne n’écrivait-il pas : « je festoie et caresse la vérité en quelque main que je la trouve, et m’y rends allègrement, et lui rends mes armes vaincues, de loin que je la vois approcher ».
@sylvain | 01 septembre 2015 à 09:30
«Comparer MMLPEN et NVB c’est comme comparer une étoile et une limace.»
Oui, enfin restons correct et n’exagérons rien. NVB est ministre de l’Education nationale d’un pays où on pose des questions lors des jeux télévisés telles ces deux-là auxquelles une réponse exacte eût été récompensée de 10.000€
1. «Boum qui a dix-huit ans a aussi trois fois l’âge de Poum. Quel sera l’âge exact de Boum quand il aura deux fois l’âge de Poum ?» Réponse de la représentante de la famille française typique du jour : 36 ans !
2. «Un escargot cherche à sortir d’un puits de dix mètres de profondeur. Il s’évertue à raison de trois mètres par jour le jour mais redescend de deux mètres la nuit. Au bout de combien de jours sera-t-il tiré d’affaire ?» Réponse de la blondinette à choucroute ? Bonne réponse de la production ?
«…un pays-sanisette où le monde entier peut venir faire ses besoins selon ses envies.»
La France est d’abord un pays où les élèves de maternelle sont susceptibles de gagner 20.000€ en deux questions dont les grandes sœurs en ont perdu la faculté dès qu’elles ont atteint le sextuple de leur âge qui sont en revanche incollables sur l’âge de l’animateur de Secret story !!
Maintenant c’est aussi un pays dont les chefs de partis titulaires d’un master de géographie situent le Japon dans l’hémisphère sud qui sont en revanche incollables sur la laïcité renforcée !!
Pour le surplus, lancez-vous dans la fabrication de Biogaz le jour en contemplant les étoiles filantes la nuit : http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/09/12/le-methane-agricole-un-nouvel-agro-business_3475749_3244.html
@Paul Duret
Je n’ai pas mis tous les prêtres dans le même sac, en soulignant même que le retour du latin annonçait un renouvellement des vocations sincères…
Pourquoi détourner mon propos ?
L’Eglise de Vatican II est celle qui, amenée par une génération de prêtres à la vocation douteuse sur fond d’homophiles y trouvant un statut social, se couche devant les contingences du temps.
L’Eglise éternelle est celle qui ne se préoccupe pas du siècle.
@MS
Dieu le Père ne vient pas de Jérusalem mais du Diauspitar indo-européen.
Votre erreur est capitale car tout le sens du christianisme est dans la délivrance ou reniement du dieu juif de raison d’Etat, pour le retour au Dieu d’amour filial des origines.
C’est d’ailleurs pour cela qu’il a facilement été adopté dans les pays de civilisation indo-européenne, à commencer par les Galates (les Gaulois) arrivés en Turquie actuelle.
Depuis 2005, ce blog fluctue de droite à gauche, puis de gauche à droite, en passant par le centre.
Faute de convictions fortes, les commentateurs nous chantent « poussez, poussez l’escarpolèèète ! ». Un coup à droite, un coup à gauche. La France dans toute sa splendeur…
Ici on a aimé Sarkozy, puis Bayrou, puis Hollande, et maintenant Juppé et la famille Le Pen.
Aujourd’hui on y déteste Sarkozy et Hollande, on ne parle plus de Bayrou, Bruno Le Maire est oublié et Mélenchon, le fameux « orateur au verbe inouï », est remisé au placard.
On ne compte plus ici le nombre de faux derches qui se sont planqués pendant des années sur ce blog et pour paraphraser Condoleeza Rice « on pardonne la Russie, on ignore l’Allemagne, mais on va punir la France »… On pardonne à sylvain, on ignore les clippers à voile et à vapeur de ce blog, mais les autres, quel désastre !
Il aura suffi d’une messe au mois d’août, en plein air, entre le FN et l’Eglise catholique, pour qu’on assiste ici à un déboutonnage de braguettes, enfin l’aveu biologique ! Ce blog est très, mais alors très très Front National.
Hors sujet. Quoique…
Branle-bas de combat dans les hautes sphères. On vient de se rendre compte, presque par hasard, qu’une cinquantaine de gens (du voyage) avaient commis quelques indélicatesses sur une autoroute (A1). Le montant provisoire de la facture tourne autour de 500 000€.
Ces mécontents ont fait des feux de joie avec de gros pneus sur le bitume, qui n’aime pas trop ça, pour bloquer la circulation. Ils étaient semble-t-il mécontents d’une décision de justice.
Ils ont eu de la chance qu’aucun policier ne fût dans le coin sinon ils se seraient retrouvés promptement en garde à vue (comme lors de la manif pour tous) et les dégâts auraient été moindres.
@Alex paulista
JMLP n’a jamais dit que la Shoah était un détail, mais le recours au mensonge et à la calomnie est révélateur du manque d’arguments sur le fond.
A part ressasser les « valeurs », les « thèses » etc., on attend toujours les débats de fond.
C’est la gauche dans toute sa splendeur.
@Savonarole | 01 septembre 2015 à 16:00
« On assiste ici à un déboutonnage de braguettes, enfin l’aveu biologique ! Ce blog est très, mais alors très très Front National. »
Vous croyez ? Cela vous paraît ainsi parce que les grandes voix humanistes commencent à se faire discrètes devant le tsunami économique et migratoire qui arrive. Alors on fait marée basse en attendant des jours meilleurs. Restent les moules accrochées aux rochers qui nous la baillent belle :
https://www.youtube.com/watch?v=2vy93SXGjsQ
@ Xavier Nebout
Je faisais référence au Fils, sans l’injonction duquel dire Notre Père ne nous serait sans doute pas spontanément venu à l’esprit.
Vous avez sinon bien de la chance de savoir d’où vient le Père ; quant au Fils, aucun doute, il était juif de mère juive stipulant tranquillement à la Samaritaine du puits de Jacob que le salut vient des juifs.
Oui, bon, l’Eglise catholique reçoit qui elle veut.
Pour le reste, je vais en chagriner quelques-uns. Depuis longtemps s’exprime ici et ailleurs un vent de panique à propos de l’immigration de masse/islamiste censée déferler sans retenue sur la France, détruire toutes nos valeurs, parce que les Français seraient des lâches, qu’ils ne porteraient pas sous leur armure et leur cote de maille les burnes de nos bons vieux croisés de l’an 1095, et qu’il n’y aurait plus de valeur comme de saison ma bonne Madame Michu, etc., etc.
Philippe Bilger, mon petit… Je ne voudrais pas vous paraître vieux jeu ni encore moins grossier… l’homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m’oblige à vous le dire : vos blogueurs de souche ou pas commencent à me les briser menu !
@Savonarole | 01 septembre 2015 à 16:00
« Ici on a aimé Sarkozy, puis Bayrou, puis Hollande, et maintenant Juppé et la famille Le Pen.
Aujourd’hui on y déteste Sarkozy et Hollande, on ne parle plus de Bayrou, Bruno Le Maire est oublié et Mélenchon, le fameux « orateur au verbe inouï », est remisé au placard. »
Faut comprendre. Ces dernières années ont poussé les partisans les plus convaincus à se poser quelques questions sur ceux qui nous gouvernent.
Il y a les électeurs de droite qui ont voté Nicolas Sarkozy en 2007, puis déçus par celui-ci ont voté François Hollande en 2012, mais qui, déçus encore une fois, vont voter pour le vainqueur de la primaire L.R. c’est-à-dire soit à nouveau Sarkozy, soit Juppé. Pas vraiment de quoi fantasmer.
Puis il y a les électeurs de gauche qui ont voté Ségolène Royal en 2007 et n’ont jamais su s’ils avaient fait le bon choix vu qu’elle a été battue (en grande partie parce que ses amis du PS lui avaient bien savonné la planche), puis ont voté François Hollande en 2012 et ont pris conscience qu’ils s’étaient fait rouler dans la farine et se demandent aujourd’hui si le PS va remettre le couvert en 2017 avec le président sortant ou si se dernier va renoncer au vu de son bilan.
Finalement ceux qui sont sereins dans cette grande foire d’empoigne qui s’annonce dès 2016 ce sont les électeurs du FN et ceux du bloc PC/écolo /FdG. Eux ça fait plus d’un demi-siècle que leur candidat se prend régulièrement une peignée et donc ils ont appris à se résigner.
« …vos blogueurs de souche ou pas commencent à me les briser menu ! » (Laurent Dingli)
Je n’en dirai pas autant vu que l’expression ne s’applique pas au sexe dit faible, à moins de se sentir l’âme d’une pétroleuse, ce qui n’est pas mon cas.
Mais à propos des « de souche » ou commentateurs « historiques », il en est quelques-uns qui manquent cruellement à ce blog, même si nous n’étions pas toujours d’accord et si certains m’ont parfois égratignée : parmi eux, Aïssa Lacheb me semble être le plus emblématique.
Rédigé par : Achille | 01 septembre 2015 à 20:17
Il y a aussi un certain nombre d’électeurs responsables et capables de discernement, dont je fais partie, qui ont voté Sarkozy en 2007 et en 2012 et s’apprêtent à récidiver, le cas échéant(1), en 2017.
—
(1) c’est-à-dire si NS est candidat. Chaque chose en son temps.
Libération a publié un très bon article, pour éviter de tomber dans l’écueil du fantasme de l’immigration-invasion de la France : http://www.liberation.fr/politiques/2015/08/31/non-l-europe-n-accueille-pas-toute-la-misere-du-monde_1372849
Vous trouverez ci-après comment le Pape François s’est empressé d’inviter à toute berzingue Monseigneur Gaillot au Vatican, histoire de manifester son mécontentement pour la kermesse champêtre entre le FN et l’église catho de PACA, le Pape remet ainsi le curseur à l’équilibre en invitant un curé de « gauche ».
Évidemment Le Figaro n’a rien compris, ni perçu dans la démarche subite du Pape…
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/01/01016-20150901ARTFIG00354-le-pape-francois-assure-a-mgr-jacques-gaillot-qu-il-n-envisage-pas-de-visite-en-france.php
« Il n’est pas non plus sans intérêt de souligner que l’électorat catholique est divisé et que, s’il y a au sein de celui-ci une vision irénique de gauche, sa majorité le porte à soutenir des positions et des projets qui renvoient à une vision conservatrice de la société et à une conception structurante de la loi. »
N’importe quoi. Caricaturer l’électorat catholique en les décrivant comme des conservateurs systématiques à l’exception de quelques illuminés de gauche forcément « iréniques », c’est ridicule.
On a d’ailleurs constaté le contraire en Irlande : lorsque la gauche (ou la droite d’ailleurs) propose une vision humaniste et pragmatique, l’électorat catholique suit dans sa majorité.
« Il est donc pour le moins normal qu’il y ait autant de familiarité intellectuelle et politique de l’Eglise avec le FN qu’avec les autres partis qui s’opposent à lui. »
Le tout prêché par un curé africain et assis au milieu des Roms.
Vous blaguez non ?
Pour vous l’Eglise est à l’image de la messe en latin et des scouts tous bien blancs et paramilitaires ?
Non. Le FN ça se dégage à grands coups de pieds dans le derche, comme le faisait mon aïeul à Collioure avec les Allemands en short. Père et fille, sans faire de détail.
« Les valeurs de l’Evangile, qu’on lui enjoint de respecter en se servant, par exemple, des propos progressistes mais non idéologiques d’un pape dont on conteste par ailleurs la constance et la fidélité pour le dogme, sont une lumière mais elles ne sont pas l’action. Elles offrent une large palette mais le politique choisira la couleur et composera le tableau. »
C’est pratique cette religion à la carte.
C’est nouveau, ça s’appelle comment ?
Mary et Savonarole ont raison. Toute personne qui a une colonne vertébrale politique se fatigue sur ce blog dont l’objet semble être de banaliser chaque jour davantage les thèses du Front National.
Ça va finir en polémiques entre les xénophobes, racistes et racialistes, puis entre les illuminés du Chardonnet et les fous de la déchristianisation, entre les conspirationnistes américanophobes et russophobes.
Avec un entonnoir sur la tête.
@ Laurent Dingli | 01 septembre 2015 à 19:14
Je ne sais pas s’il y a une cote de maille qui m’aille mais apparemment vous sur votre blog vous y faites longuement référence dans votre biographie. Comme quoi cela fait toujours bien sur un CV. Ce n’est pas une critique entendons-nous bien. Un simple constat dont je suis un peu jaloux.
Vous vous faites le défenseur des loups, sans doute des ours et de toute la société animale en général au point que vous souhaiteriez que l’on ferme les abattoirs. Je vous laisse volontiers le régime pois chiche-lait de soja qui laissera vos incisives et canines comme neuves au moment de passer à la trappe. Non c’est plutôt votre soutien aux zadistes du barrage de Sivens qui me chiffonne. Une retenue de seulement 40 ha de flotte qui en hiver s’échappait vers la mer et qui permettait aux agriculteurs du cru de ne pas pomper dans la nappe phréatique et contre laquelle est mort sottement Rémi Fraisse. Là c’est un non-sens. Une idée luxueuse de bourgeois bohème de laisser partir l’eau que bien des migrants dont vous défendez aussi la cause s’offusqueraient de voir appliquer dans leur propre pays.
Je mettrais bien volontiers tous ces donneurs de leçon dans les champs, bêche en main pour les briser menues. Je parle des mottes de terre sèche bien sûr.
Je ne vois pas ce qu’il y a d’indécent voire de scandaleux, à vouloir s’interroger sur les conséquences à moyen terme de l’actuelle vague d’immigration. L’émotionnel face aux conditions de voyage et d’arrivée de ces malheureux est bien évidemment humain et fort compréhensible, mais cette immédiateté ne doit pas interdire de réfléchir aux problèmes de fond.
Certes en pourcentage de sa population l’Europe a connu des vagues migratoires dans les années 1920 / 29, qui étaient d’ordre similaire : émigrés russes blancs, juifs de Russie et surtout d’Europe centrale, déplacements contraints de population suite aux conséquences du traité de Versailles. De même dans les années 1945 / 49 suite aux conséquences de la guerre et de la paix qui s’ensuivit : juifs survivants du génocide nazi provenant du bloc soviétique et fuyant les persécutions dont ils étaient l’objet, populations allemandes chassées de Pologne et Tchécoslovaquie, personnes fuyant la chape de plomb du stalinisme.
Mais deux notables différences existent entre ces deux époques et l’actuelle :
A / L’Europe d’alors dans la majorité de ces pays ne connaissait pas un persistant chômage de masse. Bien au contraire lesdits pays avaient même un besoin crucial de main-d’oeuvre, cela notamment pour reconstruire les infrastructures détruites par les deux dernières guerres mondiales. Ce contexte économique n’est hélas plus de mise.
B / Tous ces migrants étaient similaires à notre civilisation européenne ou pour le moins relativement proches de celle-ci, les seules différences étaient linguistiques et historico-culturelles. En fait ces différences étaient plus de forme que de fond, la preuve ces migrants s’assimilaient à près de 90 %, et cela en quasi une ou deux décennies, dans leurs nouveaux pays de résidence.
Même en faisant abstraction de tous préjugés d’ordre ethnique et religieux, on doit reconnaître que ces nouveaux migrants, notamment ceux venant du sud méditerranéen, n’ont quasiment aucun point commun avec notre civilisation. Celle-ci repose dans toute l’Europe sur un même socle commun : gréco-latin-chrétien (le judaïsme étant fort proche du christianisme). Des esprits fins me rétorqueront qu’une majorité des pays européens est maintenant agnostique voire souvent athée, mais cela ne change pratiquement rien aux valeurs et modes de vie de leurs populations. Même la laïcité intransigeante, notamment en France, repose sur ce socle chrétien : seule la foi y est absente et quelques éléments cultuels mais ceux-ci ne sont qu’accessoires.
Ce socle gréco-latin-chrétien de notre civilisation européenne on peut le déplorer ou l’encenser, mais c’est un fait indéniable. Quant à rêver en toute bonne foi comme le font nombre de nos intellectuels médiatiques, à une transformation de nos sociétés européennes en société communautariste-multiculturaliste type USA afin de pouvoir y intégrer tous ces migrants, c’est une illusion dangereuse qui dénote une méconnaissance de l’histoire des USA, qui est bien différente des nôtres. Ces intellectuels semblent oublier qu’on ne change pas des sociétés séculaires par décret et même en plusieurs décennies : l’écroulement du bloc soviétique en est l’illustration. Même plus près de nous le Royaume-Uni déifié par certains pour son modèle de société communautariste-multiculturaliste proche de celui des USA, est en cours de sérieusement l’abroger.
Alors lorsqu’on rajoute cela à la crise économique endémique et le chômage qui en résulte, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. On peut certes le déplorer, mais c’est ainsi.
Par ailleurs ce quasi ode à une immigration non contrôlée ni même régulée, trahit chez ses laudateurs un forme de racisme cynique non avoué. On encourage le dépeuplement de l’Afrique du nord au sud, surtout de sa population en âge d’être en activité et souvent la plus qualifiée, pour au mieux en faire un lumpenprolétariat à notre service : ah qu’elle est bien aimable et dévouée (serviable et corvéable serait d’un inconvenant) notre petite bonne marocaine qui est sans papiers !…
Les pistes d’une solution à cette vague d’immigration sont une aide au développement cohérente et contrôlée : alphabétisation-éducation, accès à des réseaux d’eau potable-réseaux sanitaires-électriques, agriculture vivrière, micro-entreprise… Bien évidemment ces aides devrait être ciblées sur les populations, et non déversées sur les tyrans qui les pressurent. Et si cela doit passer par la mise sous tutelle ONU de certains Etats qui n’en ont plus que le nom, l’Europe doit le faire car ce sera du gagnant-gagnant.
« Le Pape remet ainsi le curseur à l’équilibre en invitant un curé de « gauche ». » (Savonarole)
Encore un qualificatif réducteur attestant d’une méconnaissance de l’Evangile, lequel n’appartient ni à la droite ni à la gauche, dès lors qu’il a une portée universelle.
Vous semblez ignorer en outre que l’intéressé, Jacques Gaillot, s’est toujours défendu d’être « un évêque de gauche », à savoir le pendant d’un Lefebvre de droite. Mais un évêque contestataire, certes ! Qui a sollicité et obtenu un entretien auprès du pape François et non invité en urgence par ce dernier (pour désavouer un autre évêque) ainsi que vous l’insinuez !
@kalanchoe
L »‘immigration-invasion » est peut-être un fantasme, mais les centaines de milliers de personnes qui arrivent d’Afrique et du Moyen-Orient, et dont nous ne savons pas que faire, ne sont pas un fantasme.
Peu importe le nom que l’on donne à cette arrivée plus que massive et aux problèmes à court et à long terme qu’elle pose. Il serait fou de ne pas y réfléchir, et de considérer que l’inquiétude suscitée par l’événement est le fruit d’une névrose. C’est un problème, pas un fantasme, et ce n’est pas en lisant Libération qu’on le résoudra, je le crains. Nous et ceux qui forcent les barrages avons des intérêts contradictoires, est-ce vraiment si difficile à reconnaître ?
Personnellement je ne sais pas ce qu’il faut faire, mais je sais qu’il est vain, et dangereux, de ne pas considérer cela comme un problème. Parler de fantasme devant une telle situation, ça me paraît suspect, c’est de la manipulation. Quels choix avons-nous ? Que pouvons-nous faire ? J’entends surtout des leçons de morale, très orientées, et à très courte vue, mais rien de convaincant pour l’instant, aucune solution décente et rationnelle qui ne lèse les intérêts de personne et qui soit à la mesure de ce bouleversement. Plutôt un laisser-faire et des paroles doucereuses qui provoqueront du mécontentement, et encore du mécontentement, de tous les côtés, et pour longtemps.
@hameau dans les nuages
Vous répondez avec humour et avec une certaine légèreté ce qui est plutôt agréable. Mais je vous assure que le barrage de Sivens est une incongruité contre laquelle les zadistes ont eu raison de se battre (idem pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et autres projets nuisibles). Il faut aussi penser globalement, mon cher : si vous mettiez bout à bout tous les projets d’assèchement de zones humides, de bétonnage de zones agricoles, de déboisement et d’extension de zones urbaines à l’échelle du territoire français, voire de la planète, vous mesureriez certainement l’ampleur du problème et ne verriez pas dans cette affaire un épiphénomène. Pour le reste, rassurez-vous je ne suis pas strictement végétarien et mange de la viande une à deux fois par mois au grand maximum. Oui, je trouve que nos sociétés industrialisées ont une manière indécente de traiter les autres espèces vivantes. Par ailleurs, j’estime que nous avons besoin du monde sauvage pour trouver un équilibre. J’aime voir dans mon jardin des faucons, des renards, des chevreuils et des lapins et rien ne me rendrait plus triste que la disparition programmée des rhinocéros d’Afrique, des tigres en Asie, etc. Un monde où il n’y aurait plus que du béton, des supermarchés, et des hommes de droite ou de gauche, blancs ou noirs, chrétiens ou musulmans, serait d’un ennui mortel ! J’aime la sauvagerie, la vraie ! Quant à l’immigration, je ne dis pas qu’il ne faut pas y réfléchir, bien au contraire, mais cette peur panique devient franchement ridicule. Deux facteurs entrent ici en ligne de compte : le souhaitable et le réalisable. Le souhaitable consisterait à maîtriser l »intégration des nouveaux venus sur le territoire. La réalité la plus probable c’est que la disparition des cultures traditionnelles et nationales va continuer de s’accélérer et, que cela nous plaise ou non, nous n’y pouvons absolument rien.
@ Xavier NEBOUT | 01 septembre 2015 à 17:41
« JMLP n’a jamais dit que la Shoah était un détail, mais le recours au mensonge et à la calomnie est révélateur… »
Vous ne retenez des propos tenus par J-M LP qu’un élément de phrase vous permettant de valider vos assertions. Car certes il n’a pas nié ouvertement l’existence de la Shoah, bien trop habile pour cela, mais l’intégralité sous-entendait pour le moins que c’était un phénomène mineur voire sujet à caution.
Il a dit que les chambres à gaz n’étaient qu’un détail au sein de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et que n’en ayant pas vues ni étudié cela particulièrement, il ignorait si elles avaient existé ou non. En conséquence il laissait aux historiens le soin d’étudier ce point sans a priori !… sic… et resic…
@ Alex paulista | 01 septembre 2015 à 02:50
« …un parti qui n’a pas encore réussi à évincer son fondateur pour lequel la Shoah est un détail, patriarche soutenu par le ‘canal historique’ particulièrement présent dans la région… »
Vous omettez d’écrire qu’il est plus qu’aidé dans son maintien au FN, et aux fonctions en découlant, par certains magistrats entérinant ses multiples arguties aux travers de leurs jugements et arrêts. On a connu la justice moins pointilleuse dans les affaires internes d’un parti politique : étrange non ?
@ Laurent Dingli | 02 septembre 2015 à 00:50
D’accord sur la majorité de votre commentaire entre autres sur notre surconsommation de viande (majoritairement de mauvaise qualité), et l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui est la fois fort dommageable pour l’environnement (zones humides) et d’une incroyable stupidité économique.
Le postulat sur lequel il repose pour ce dernier point est une aberration, croissance quasi exponentielle du trafic aérien à Nantes, et impossibilité d’accroître les capacités de l’actuel aéroport. Mais ses décideurs omettent de plus un fait d’importance : la Bretagne est saturée d’aéroport, dont quasiment les deux tiers n’ont pas un trafic leur permettant d’atteindre l’équilibre.
L’exemple type, hélas pas le seul en matière d’infrastructures, résultant de l’alliance de la mégalomanie d’élus bien en cour avec les intérêts d’un major du BTP. Le plus plaisant dans cette affaire est le soutien sans faille des élus communistes, avec l’appui de leur parti au niveau national. Cela alors qu’au début 2000 deux ministres communistes (Transports et Jeunesse et Sports) ont laissé « crever » l’aérodrome de La Ferté-Gaucher qui ne causait que des nuisances fort mineures. Cet aérodrome était le plus important centre européen de parachutisme sportif. Même si la pression était forte de la part d’Aéroports de Paris et notamment de Roissy, cela pour disposer de nouveaux couloirs aériens, il était plus qu’aisé pour ces deux ministres de trouver une solution alternative. Mais il n’y avait pas d’enjeux financiers ni électoraux et un sport non professionnel considéré comme marginal !…
Quant au barrage de Sivens je suis plus circonspect que vous, il amputait certes une zone humide mais n’était pas d’une surface démesurée. Le maintien d’une activité agricole loin d’être une manne financière cela compte aussi, et on aurait pu s’acheminer vers une solution satisfaisant les deux parties. Mais jusqu’à la mort accidentelle d’un manifestant, deux logiques aussi bornées l’une que l’autre se sont heurtées : élus départementaux se refusant à toute modification de leur projet, contre zadistes dont la majorité poursuit un combat politique sans grand rapport avec ce barrage.
Moi, ce qui me les brise menu, ce sont les fadaises sur les évangiles rabâchées par des curés qui n’y comprennent rien.
Les évangiles, c’est du vent si on ne se donne pas la peine d’y chercher la symbolique qu’ils renferment : le pain, c’est la connaissance ; l’eau, c’est la parole ; le vin, c’est la vérité ; les pieds, c’est l’âme etc.
De plus, le christianisme sans théologie et sans mystique est une imposture propre à provoquer l’athéisme, la dégénérescence de notre civilisation et la domination assurée de l’Islam à échéance.
Ce que nous devons retenir des évangiles au pied de la lettre, c’est la recommandation de jeter les mauvais prêtres à l’eau avec une pierre de moulin attachée au cou, fussent-ils papes.
Je ferai simplement remarquer aux petits marquis poudrés et autres duchesses qui estiment que ce blog se délite et n’est plus le salon de madame de Sévigné, qu’il fut une certaine époque où de « beaux esprits » pouvaient s’affronter à fleurets mouchetés, donnant libre cours à des échanges constellés de références historiques, littéraires, philosophiques, spirituelles puisées allègrement sur Wiki, que personne ne les oblige à venir sur ce blog. C’est un espace de discussion libre où le roturier peut échanger avec l’aristocrate, l’inculte avec l’érudit, le prolétaire avec le patron, le dévot avec le laïcard.
C’est justement ce genre d’échanges qui constitue sa richesse intellectuelle. Madame de Grignan elle-même ne disait-elle pas dans ses échanges épistolaires avec sa mère qu’il fallait bien de temps en temps du fumier sur les meilleures terres.
Rien de plus ennuyeux que de vivre en autarcie avec des gens qui ont la même culture, les mêmes idées, le même cursus professionnel que vous.
Ici il y a des individus qui m’insupportent à un point tel que j’ai renoncé à avoir le moindre échange avec eux, mais je lis leurs commentaires même si je ne les partage pas, car ils me servent de repères dans ce monde qui se radicalise de plus en plus.
Evidemment, Alex paulista, que le FN ça se dégage à grands coups de pieds dans le derche ! Mais combien de fois l’a-t-on fait ? Combien de fois est-il revenu dans le champ politique ?
Alors Marc GHINSBERG veut débattre et il veut débattre avec qui ?
Avec des types qui sont capables de lui sortir : « Au demeurant, on ne peut rien y comprendre s’il l’on ne saisit pas qu’il indique la loi à partir de laquelle n’existent que des exceptions. » Et quand Marc GHINSBERG va gentiment expliquer à MS que ce qu’il raconte est totalement absurde, il se verra répondre : « Vous ramenez à votre niveau en le rabaissant ce qui vous passe au-dessus de la tête. » Ceci, bien entendu, sous les applaudissements d’une foule christianisée en plein délire.
Vous allez me dire : « C’est bon, MS a reconnu ici-même que le salut vient des juifs, alors, lâchez-nous ! » Mais de la même façon que MS utilise le mot « loi » sans savoir ce qu’il signifie, il utilise le mot « juif », le mot « musulman » sans savoir ce qu’ils signifient.
Vous voulez faire de la politique ? Vous ne pouvez y arriver qu’avec des gens qui pensent avec ce qu’ils ont dans leur tête mais jamais avec des gens qui délirent en se référant à ce qu’il y a au-dessus de leur tête.
Vous ne pouvez débattre avec des gens qui ne sont même pas inscrits dans le langage, qui peuvent sans problème vous pondre que Cyrano est un héros courageux et fidèle, exemplaire pour la France actuelle et ceci malgré la lecture de l’œuvre de Rostand.
Et être hors du langage, c’est être hors de toute culture. Hors de toute civilisation. C’est être à un demi-doigt de la barbarie la plus totale dans laquelle le Juif devient une vermine à exterminer, le Noir une race violente à flinguer à vue, le musulman un terroriste assoiffé de sang.
Vous ne pouvez faire de la politique sans avoir au préalable totalement déchristianisé.
@ Achille
C’est qui Madame de Grigan ??
En fait, j’ai compris, vous vouliez écrire « Grignan », mais je voulais vous charrier sans poudre ni perruque !
@ Trekker
Excellente analyse. Pour Sivens, j’apprécie vos propos nuancés, mais voyez-vous, il faut prendre en compte deux facteurs: 1. l’équivalent de ce que l’on nomme le mitage pour l’urbanisation. 2. La fuite en avant en matière d’utilisation des ressources en eau pour des cultures bien trop consommatrices (maïs pour le bétail, etc). Plutôt que d’alimenter cette fuite en avant (même à petite échelle comme à Sivens), il faudrait commencer à s’adapter au changement climatique. Vous savez que cette année la planète a encore pulvérisé des records de chaleur : donc toujours plus de maïs pour toujours plus de consommation de viande n’est plus une alternative viable (sans évoquer la question importante de la condition animale).
@ Laurent Dingli
Ce que vous dites sur les zones humides est parfaitement exact. Leur rôle est gravement sous-estimé par les élus et à peu près tous les aménageurs.
Pour Sivens, une lettre de mise en demeure de la Commission européenne a été envoyée à la France en novembre 2014. Il lui est reproché d’être en infraction avec la directive « Cadre sur l’eau » (appliquée depuis 2000).
A terme, le projet financé à hauteur de 25% par un fonds européen (FEADER) pourrait capoter au plan juridique… et financier.
@ Laurent Dingli | 02 septembre 2015 à 00:50
Je suis d’accord avec vous pour ce qu’on appelle l’Ayrault port des landes mais pas pour la mare à canards de Sivens où les oiseaux migrateurs auraient pu se poser. Parler de « zone humide » pour un endroit sec en été où se battent quatre écrevisses dans ce qui reste d’humide est une rigolade.
Vous aimeriez voir des renards et des lapins et des chevreuils dans votre jardin. C’est bien là tout le problème entre le propriétaire d’un jardin d’agrément avec vue sur Bambi et celui dont le jardin est potager avec quelques poules.
Christophe Barbier, toque verte et écharpe rouge, veut répondre à vos souhaits en enlevant des mains des ruraux les fusils de chasse sous prétexte que ceux-ci pourraient tomber entre les mains des mahométans. Alors que ceux-ci (les fusils pas les barbus) sont aussi là pour régler le sort du renard dans le poulailler, de la taupe dans les légumes et éventuellement du chevreuil dans la vigne.
Mais qu’est-ce que peut comprendre à ces choses quelqu’un arpentant le boulevard Raspail pour acheter ses oeufs et ses poireaux et Fauchon pour le reste ?
Pas grand-chose.
Par contre pour ce qui est de la diversité des religions et des cultures à travers le monde, je suis complètement d’accord avec vous et c’est bien pour cela que je lutterai au nom justement de la diversité afin que je ne sois pas envahi.
Je fais partie de la diversité sans aucun complexe et pour le respect des cultures légumières ou pas, avec ou sans fusil…
Me suis-je bien fait comprendre ?
Sinon ici c’est la grande rigolade avec le nouveau concept de François Bayrou sur le menu végétarien « à façon ». Le menu végétarien ponctuel, dixit. Ainsi l’enfant « végétarien » (vous me suivez là niveau concept ?) pourrait prendre le menu normal avec viande tout en devenant végétarien exclusivement le jour où il y aurait par malheur une côtelette de porc. Plus jésuite que moi tu meurs.
J’ai toujours pensé que François Bayrou malgré les apparences, surtout avec une épouse fréquentant les Béatitudes, était un étouffe-chrétien. Mais Paris vaut bien une côtelette.
http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/09/01/menu-vegetarien-a-pau-la-formule-finalement-a-la-carte,1272989.php
PS : Énormément d’hirondelles cette année dans la grange alors que le nombre avait décliné précédemment. Jouant les Saint François d’Assise, j’en ai notamment sauvé deux qui lors de leur premier vol s’étaient vautrées lamentablement dans la cour.
Savez vous que les hirondelles de cheminée ou de grange ne cohabitent pas avec les martinets malgré les apparences et la promiscuité de leurs nids ? Les querelles peuvent être violentes. J’ai contacté SOS Racisme et NVB puisque c’est là-bas qu’elles sont parties maintenant. Mais sans succès. Il m’a été répondu que les deux étaient noires et qu’il fallait donc attendre pour que le blanc de leur poitrail disparaisse.
Vous en pensez quoi dans le Marais ? Dernière zone humide de la capitale.
@Mary Preud’homme
Si on définit la gauche comme prônant la répartition des richesses selon les nécessités, et la droite selon les mérites, les évangiles sont de gauche.
Par contre, le seuil des nécessités s’y situe à un niveau sans commune mesure avec ce qu’on appelle aujourd’hui « le seuil de pauvreté » en France avec quelque mille euros mensuels pour une personne et 1500 pour un couple sans enfants.
Dans la Libye de Kadhafi le pain et l’eau étaient gratuits. Si on ajoute à cela les figues le long des chemins, et une véritable tradition d’hospitalité musulmane, on pouvait y vivre sans un sou et sans rien faire.
Il en était de même chez nous du temps des monastères, et même encore aujourd’hui où on y paie sa pension de ce que l’on peut, mais que ce soit dans les pays d’Islam ou chrétiens, le pauvre remerciait Dieu de ses bienfaits dans la conscience de celui qui donne.
L’alternative qui se pose aujourd’hui face à l’invasion – car il s’agit bien de cela -, c’est que ce ne sont pas en réalité pour la majorité la misère et la peur qui les poussent, mais bien d’autres choses à commencer par une volonté diffuse de revanche et d’invasion des pays qui les ont opprimés, désorganisés, qui les humilient via leur soutien à Israël, et dont la décadence morale, non seulement ôte tous scrupules à aller les piller, mais engendre comme devoir d’y prôner l’Islam.
Face à cela, les faux culs qui ne savent comment ramasser des voix au non de l’humanisme, des nullités absolues sur le plan spirituel, et pire encore, des anciens ou descendants d’immigrés qui n’auront de cesse de vouloir faire disparaître les nations dont la mémoire les désigne comme intrus – tel Valls.
Là, la problématique est bien loin des évangiles, sinon que Jésus n’y apparaît nulle part comme une c… molle.
@ hameau dans les nuages | 01 septembre 2015 à 22:37
@ Laurent Dingli | 02 septembre 2015 à 00:50
Bien que Sivens ne soit pas le sujet, et je demande à M. Bilger de m’excuser de cette digression par rapport au sujet du billet, quelques précisions me semblent utiles :
– Sivens n’était pas un barrage au sens habituel du terme mais une retenue d’eau de 13 ha (et non de 40 ha), la compensation des zones humides détruites, affectées d’un coefficient de 1,5, s’élevant à 19 ha ;
– en 2015, les agriculteurs locaux ont subi une sécheresse exceptionnelle que sans doute la retenue aurait permis de compenser ;
– non les zadistes n’ont pas eu raison de réagir comme il l’ont fait : la France est un pays dit de droit et les procédures administratives intentées par les opposants auraient dû normalement suivre leur cours sans intervention « politique » du ministère de l’Environnement. Rien à mon sens ne justifiait l’occupation illégale d’un bâtiment et du terrain, ni la violence déployée par les zadistes. La violence comme moyen de pression me semble excessive dans un tel contexte.
« C’est qui Madame de Grigan ??
En fait, j’ai compris, vous vouliez écrire « Grignan », mais je voulais vous charrier sans poudre ni perruque ! »
Je ne saurais trop remercier Pascale Bilger qui accorde un œil bienveillant à mes commentaires et a encore une fois corrigé une de mes étourderies.
Je constate que vos relations avec Trekker se sont nettement améliorées. Il y a encore peu de temps ce n’était plus des échanges à fleurets mouchetés mais carrément au sabre d’abordage ! 🙂
@ hameau dans les nuages
Très spirituel votre PS. C’est bien la première fois qu’un péesse me fait sourire !
@ Garry Gaspary
C’est bien de dire qu’un homme doit être dans sa parole, mais mieux encore de le mettre en pratique en commençant par se l’appliquer à soi-même… Alors que vous faites tout le contraire.
Allez, un petit extrait d’un livre de Jacques Ellul « La Parole humiliée » pour vous aider à en prendre conscience :
« Voici venus des temps redoutables : ceux de la ‘pensée molle’ et de la parole humiliée. Une indifférence empoisonnée s’élève lentement, comme un mauvais brouillard, des tumultes du moment et des querelles spectaculaires. Les discours modernes ont basculé dans l’enflure et le dérisoire. Rien ne serait plus vrai ni faux, tout deviendrait ‘égal’ dans un monde du bavardage et du soupçon. Philosophie, politique, littérature, journaux : une logorrhée de phrases vides et d’insignifiances submerge l’époque qui voit triompher l’image sur la parole, la ‘réalité’ sur la vérité. Temps de déréliction et de désespoir, temps d’irresponsabilité et du ‘parler pour ne rien dire’… Cette apothéose de l’idolâtrie technicienne au cœur d’un réel falsifié, ces images proliférantes et ces dieux menteurs organisent peu à peu l’intolérable. Pourquoi fut ainsi ‘capturée’ la parole ? Pourquoi – de tout temps – le signe et l’image aujourd’hui triomphants s’opposèrent-ils au verbe qu’il s’agit de reconquérir ? Comment réconcilier la parole et la vie, l’homme moderne et son avenir ? » (JE)
—
Au fait Jacques Ellul était chrétien, et quel chrétien !
@hameau dans les nuages | 02 septembre 2015 à 10:56
Que du bon sens dans ces propos. C’est une qualité en voie de disparition heureusement traditionnellement préservée dans nos campagnes nuageuses ou non. Il faut croire que la terre est plus bénéfique que le béton pour l’esprit.
@ hameau dans les nuages
Mais qu’est-ce que peut comprendre à ces choses quelqu’un arpentant le boulevard Raspail pour acheter ses oeufs et ses poireaux et Fauchon pour le reste ?
Pas grand-chose.
(…)
Vous en pensez quoi dans le Marais ? Dernière zone humide de la capitale.
Merci de m’épargner les pseudo-arguments d’autorité burlesques du genre : « Moi, vivant à la campagne, j’en connais plus que vous, bobo parisien, etc. »
Pour commencer, je vis la majeure partie de l’année en milieu rural, dans un bourg breton de 7000 habitants où, entre parenthèses, des zones humides ont été ravagées pour édifier des logements pourris. Je n’aimerais pas voir des renards et des des chevreuils (que vous appelez « Bambi » pour ridiculiser gentiment cet attrait pour la nature sauvage), tout simplement parce que je les vois déjà depuis des années, que ce soit dans mon jardin ou aux alentours. Ici, beaucoup ont des jardins avec poulaillers, certains traquent le renard, d’autres pas, car ils ont su s’en protéger ; certains pestent parce que les chevreuils mangent leurs fleurs, d’autres s’en accommodent parce qu’ils préfèrent ce spectacle enchanteur et toujours inattendu à leurs rosiers. Ni les uns ni les autres ne sont des bobos du Marais, comme vous dites, mais des Bretons, pour la plupart de situation modeste et d’origine paysanne. Pour autant, des citadins peuvent très bien avoir une approche plus intéressante que des paysans du cru. Je ne juge pas les idées ou les gens en fonction de leur lieu de résidence.
Me suis-je bien fait comprendre ?
@ Robert
@hameau dans les nuages
Les sécheresses n’ont plus rien d’exceptionnel, il faudrait enfin le comprendre : l’exceptionnel devient malheureusement la norme ici, en France, comme ailleurs (incendies « exceptionnels » en Californie et désormais même dans l’Etat de Washington, etc.). Encore une fois, il faut concevoir le problème dans sa globalité : des millions de petites nuisances sans gravité apparente pour vous en constituent une gigantesque d’autant plus que le contexte du dérèglement climatique amplifie le phénomène de manière tout à fait incontrôlable.
La légalité ? Tout cela m’amuse et j’aimerais entendre autant d’indignation chaque fois que des agriculteurs en colère encadrés par la FNSEA ravagent impunément le bien public. Il ne faut pas avoir d’indignations à géométrie variable.
Bon, je m’arrête là pour ne pas prolonger indéfiniment la digression.
@ Achille
Oui, je suis soupe au lait, mais ça retombe souvent très vite ! Et surtout, je ne prends pas ces différends très au sérieux. Bien à vous.
« Le FN ça se dégage à grands coups de pieds dans le derche »…
Rédigé par : Alex paulista | 01 septembre 2015 à 22:19
Hélas pour tous les paulista et consorts, en ce moment c’est plutôt le FN qui vous met de grands coups de pied dans vos derches et ce n’est pas fini, j’espère y participer, bien que ma spécialité soit le coup de boule : un gros beauf crétinisé de gauche dans mon entourage s’en souvient encore. Les littéraires de gauche, chez nous même les cochons n’en veulent pas.
@ NEBOUT qui ne se prénomme pas Claire, coucou Claire au fait.
L’alternative qui se pose aujourd’hui face à l’invasion – car il s’agit bien de cela -, c’est que ce ne sont pas en réalité pour la majorité la misère et la peur qui les poussent, mais bien d’autres choses à commencer par une volonté diffuse de revanche et d’invasion des pays qui les ont opprimés, désorganisés, qui les humilient via leur soutien à Israël, et dont la décadence morale, non seulement ôte tous scrupules à aller les piller, mais engendre comme devoir d’y prôner l’Islam.
Heu… donc si j’ai bien compris, ces envahisseurs – qui n’ont pas eux de doigt raidi quoique – viendraient faire le don de leur existence en sachant que ces pays où ils espèrent être accueillis sont moralement décadents, en plus de placer lâchement du porc industriel jusque dans les préparations lactées. C’est du masochisme pur et dur. Là vous êtes très peu convaincant Xav mais j’ai bien aimé le début de votre commentaire. Tous ces émigrants ne sont pas musulmans, loin de là, ou alors le petit chien pénible de votre voisine l’est aussi. Je signale à nos lecteurs que nos placides voisins helvètes, qui ne font pas partie de l’Union européenne, ont davantage d’immigrés que nous, proportionnellement à leur population bien sûr. Sont-ils aussi « décadents » ? Merci de nous le dire si vous savez – moi j’ai pas l’impression mais bon, l’emmenthal que je déguste souvent est bien d’chez nous. La petite mosquée dans la prairie c’est peut-être mieux qu’une jachère financée par l’opulente Politique agricole commune ?
À la lecture de certains commentaires, on croirait reconnaître le discours anti-pelleteuse et anti-béton du navigateur Bernard Moitessier dans son livre La longue route. Il n’aimait rien tant que l’isolement dans la houle océanique ou les îles du Pacifique. C’était il y a presque 50 ans. Que de chemin parcouru depuis !… Dans le pire pour la planète (faune, flore, pollution, etc.). Pas étonnant qu’après avoir franchi le Horn, troisième cap de son périple sans escales autour du monde, il ait refusé de remonter l’Atlantique vers la victoire (au Golden Globe Challenge organisé par The Sunday Times), l’Angleterre et la civilisation, pour mettre le cap à l’Est pour un deuxième passage de Bonne-Espérance et les violents galops d’écume de l’Indien dans les quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants.
Le billet était parti sur l’Eglise catholique et ses rapports à la politique, il se termine comme tout bon repas par une analyse comparée des bienfaits entre la viande et le menu végétarien, sans oublier une incursion, qui peut sembler pittoresque, dans le milieu de la climatologie. Comme disait mon grand-père tous les chemins mènent à Compostelle.
Xavier Nebout a écrit :
« …Si on définit la gauche comme prônant la répartition des richesses selon les nécessités, et la droite selon les mérites, les évangiles sont de gauche… »
@scoubab00
Le flux annuel d’immigration en France concerne à 46% des ressortissants européens et à 30% des ressortissants d’Afrique (17% d’origine du Maghreb)…
En Suisse, 85% des flux sont d’origine européenne…
@ Laurent Dingli
Moi non plus je ne vais pas monopoliser le blog mais je ne comprends pas votre histoire de sécheresse qui serait causée par les retenues d’eau de toutes natures, lacs collinaires, retenues genre Sivens (oui Robert je sais, 19 hectares, mais j’ai retenu le chiffre Wiki pour limiter la polémique) permettant d’économiser l’eau, notamment celle des nappes phréatiques. Cette eau en restant sur place au lieu d’aller s’évaporer en mer permettait justement par le phénomène évapotranspiration d’aider à lutter contre la sécheresse.
Je vous parle légumes, vous me répondez rosiers. Je ne sais pas si vous êtes propriétaire d’une pelouse, mais savez-vous que le moindre propriétaire de pavillon a avec sa petite tondeuse une puissance phénoménale ramenée à l’hectare ?
3.5 cv pour 1000 m2 en moyenne de pelouse correspond à une puissance développée de 35 cv pour un seul ha soit pour une exploitation de 100 ha, 3500 cv. Alors les « GROS » tracteurs des agriculteurs…
Et je ne vous parle pas des produits phyto balancés à la louche (ou au bouchon) pour traiter les allées et les rosiers.
Tout ça pour les apparences.
Tenez ! cela va vous faire rire mais je l’ai sous les yeux sur mon bureau pour mémoire. Chaque éleveur à son numéro SIRET mais aussi un autre numéro. Vous savez comment il se nomme ?
Il s’agit du numéro dit « PACAGE ». Comme je suis dans les Pyrénées-Atlantiques (64) cela commence par 064*****. Il faut dire que nos administratifs parisiens ont de l’humour puisqu’ils avaient appelé loi HERODE l’abattage des petits veaux à la naissance du fait d’une surproduction.
C’est drôle non ? Bon ! je m’en vais faucher ce que mes animaux restants n’ont pas pacagé.
Je participe ainsi à l’entretien des paysages, gratuitement bien sûr car comme je vous l’ai déjà indiqué toute activité commerciale m’est interdite.
S’inscrire dans le langage, Garry Gaspary, consiste au premier chef à ne pas nous adresser de biais à notre interlocuteur, sans prises à témoin qui témoignent surtout de l’anémie de nos arguments.
@scoubab00 | 02 septembre 2015 à 13:16
Je signale à nos lecteurs que nos placides voisins helvètes, qui ne font pas partie de l’Union européenne, ont davantage d’immigrés que nous, proportionnellement à leur population bien sûr. Sont-ils aussi « décadents » ? Merci de nous le dire si vous savez – moi j’ai pas l’impression mais bon, l’emmenthal que je déguste souvent est bien d’chez nous. La petite mosquée dans la prairie c’est peut-être mieux qu’une jachère financée par l’opulente Politique agricole commune ?
Je peux volontiers vous renseigner si votre curiosité est sincère.
Le problème que vous évoquez involontairement est celui de l’information tronquée : c’est souvent pire qu’une absence d’information.
Il est exact que la Suisse a une proportion spectaculaire d’étrangers parmi sa population : 25 %.
Il est aussi exact que globalement, la Suisse se porte infiniment mieux que ses voisins de l’Union européenne, et la France au premier chef : chômage presque inexistant, budget excédentaire, dette publique modérée, niveau de vie parmi les plus élevés du monde, goût du travail et de l’ordre, etc.
C’est là qu’est susceptible de commencer la mauvaise foi. Il serait facile d’en conclure : vous voyez bien que l’immigration massive n’est pas un problème, voire constitue la solution !
Car il manque encore la plus grande partie de l’information.
Premièrement : la Suisse est (globalement) un pays libéral, « ultra-libéral » même, pour adopter le vocabulaire de ceux qui prônent l’immigration de masse, en général. Si vous voulez instaurer une politique d’immigration dans un pays, la moindre des contreparties est d’y mener une politique libérale. Nous en sommes loin, en France, où 100 % des partis politiques sont anti-libéraux, et se partagent entre anti-libéraux virulents, anti-libéraux enragés et anti-libéraux ordinaires.
Deuxièmement : la Suisse est (globalement) un pays sécuritaire et conservateur, où on ne plaisante pas avec la loi et l’ordre ni avec l’identité nationale. Là encore, c’est exactement à l’opposé des valeurs de gauche qui inspirent le soutien à l’immigration sans contraintes.
Troisièmement : il y a immigration et immigration. Il y a la bonne et la mauvaise.
L’immigration qui a caractérisé la Suisse depuis la fin de la guerre, c’est une immigration européenne, une immigration de travail et une immigration de chrétiens.
Dans un premier temps, venus des pays pauvres de l’Europe : Italie, Espagne, Portugal.
Dans un deuxième temps, venus des pays européens en voie de paupérisation pour cause de socialisme : la France notamment, mais aussi de pays riches à la faveur de la mondialisation : Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis…
Une dernière frange de la bonne immigration, marginale mais très présente dans les fantasmes socialo-français, est celle des étrangers très riches qui viennent payer des impôts en Suisse au lieu de les payer chez eux.
Tous ces gens-là ont contribué à faire la richesse et la bonne santé de la Suisse.
Et pourtant.
Même ces gens-là, en Suisse, suscitent désormais l’hostilité. Il y a désormais, en Suisse, un véritable racisme anti-français et anti-allemand, dû à une raison simple et légitime : il y a trop de Français et trop d’Allemands en Suisse. Quand votre patron ou votre chef est de plus en plus souvent un Français ou un Allemand, quand des cabinets de recrutement installés sur place par des Français cooptent des Français, le conflit d’intérêt est indiscutable et les Suisses se défendent avec raison.
Vous voyez que le racisme n’est pas simplement une question de « couleur de peau », comme disent les imbéciles et les malhonnêtes. (Comme si les gens refusaient le voisinage des Noirs en raison de leur couleur de peau…)
Mais c’est encore sans aborder la mauvaise immigration, qui a démarré avec les guerres de Yougoslavie. La Suisse, saisie par sa naïveté humanitaire, a admis sur son sol des « réfugiés » balkaniques, pour beaucoup musulmans.
Et ce fut le début de ses ennuis.
Cette immigration, allogène mais déjà ancienne, fut suivie d’une immigration « à la française », d’Arabes, d’Africains et de romanichels. Venus non pas travailler, mais pratiquer la délinquance, et attendre que les Blancs s’occupent d’eux le reste du temps. Un nombre non négligeable étant d’ailleurs… des « Français ».
La police, la justice et la presse suisses étant plus honnêtes que leurs homologues français, il est facile de constater que la quasi-totalité de la délinquance, souvent grave, est provoquée par ces mauvais immigrants.
Il y a désormais des « crimes d’honneur » en Suisse, des home-jackings, des hold-up, des cambriolages à la pelle, etc.
C’était absolument inexistant du temps où les immigrants étaient des Italiens et des Espagnols.
Et maintenant, les Suisses se voient imposer des bâtiments entiers accueillant des « demandeurs d’asile » au fin fond de leurs cantons paysans.
Tandis que la contagion islamique fait son oeuvre, que le président de l’association musulmane la plus importante du pays est un Suisse de souche, et que la Suisse connaît, comme tout le monde, ses « enfants » partis faire le djihad en Syrie.
Les Suisses n’étant pas (ou pas tout à fait encore) décadents, ils ont, fort heureusement, porté au pouvoir un parti « raciste », « néo-nazi » et « ultra-libéral », j’ai nommé l’Union du centre (UDC).
Votre fameuse « petite mosquée dans la prairie » a été refusée par les Suisses, qui, avec bon sens, ont interdit chez eux les minarets par référendum. Aux hurlements de l’oligarchie internationale, et d’une bonne partie de leur classe politique et médiatique.
Car, hélas, en Suisse comme ailleurs, les dirigeants, les banquiers centraux et les journalistes ont beaucoup de mal à résister aux sirènes du gauchisme international et du mondialisme, et la Suisse est menacée de destruction comme les autres.
Finissons sur une note statistique : les 25 % d’étrangers en Suisse doivent être tempérés par le fait que, contrairement à ce qui se passe dans un pays en forme d’hexagone, la Suisse ne distribue pas sa nationalité aux étrangers comme des bonbons. Il est très difficile, et très long, de devenir Suisse.
Juste pour rigoler : parmi les innombrables personnes physiques et morales qui ont un droit de veto sur une demande de naturalisation, il y a… les voisins du candidat.
Voilà une idée qu’elle est bonne, et dont nous pourrions nous inspirer.
J’espère que toutes ces informations vous donneront de quoi méditer devant votre prochaine tranche d’emmenthal.
@ hameau dans les nuages
Je répondais en l’occurrence à Robert qui évoquait « une sécheresse exceptionnelle ».
Le projet de barrage de Sivens est surdimensionné et inutile : bien que les cultures très consommatrices d’eau soient par la force des choses en voie de régression, il existe encore bien des solutions alternatives à cette fuite en avant qui consiste à détruire une zone humide pour satisfaire une vingtaine d’exploitants soutenus par la FNSEA. Nous militons pour un autre modèle agricole, plus respectueux des hommes, des autres espèces vivantes et de leur environnement.
PS : je n’ai jamais mis un gramme de produit phytosanitaire chez moi.
@ Mary Preud’homme
Jacques Ellul était un converti, et la chrétienté regorge de gens qui se sont convertis juste pour pouvoir vivre et faire vivre tranquillement une foi que l’on peut clairement qualifier d’hétérodoxe.
Sur le reste, l’homme ne se définit pas par sa parole mais par ses actes qui seuls influent sur la réalité. La parole vraie n’est que le symbole de cette réalité sociale, humaine, matérielle, etc. véhiculé par et dans une culture donnée.
Or, ce n’est pas le symbole de la réalité que remet en cause votre citation, ni la réalité elle-même, mais sa représentation, et notamment son image médiatique.
Bref, vous cherchez en vain à m’opposer à Jacques Ellul parce que vous n’entravez que dalle à ce qu’il raconte.
@ MS
Je m’adressais à Alex paulista qui passe inconsciemment la moitié de son temps à participer aux conditions d’une christianisation dont l’absurdité crée des FN un peu partout dans le monde et dans l’Histoire, et l’autre moitié à dégager consciemment ces FN à grands coups de pieds dans le derche.
Et qui se demande par quel étrange phénomène il ne trouve aucun loisir pour s’occuper de politique…
@ Laurent Dingli | 02 septembre 2015 à 10:24
Totalement d’accord avec vous sur les conséquences catastrophiques de l’urbanisation en périphérie : toutes nos métropoles urbaines, grandes et moyennes agglomérations, et quasiment toutes nos villes moyennes et même petites sont encerclées par une urbanisation avant tout à caractère commercial et cela ne cesse de croître. Outre l’effet architectural néfaste (toutes les périphéries sont quasi identiques), cela génère une chape de béton stérilisant des milliers d’hectares de terrains agricoles ou à l’état naturel. Immanquablement cela a de graves répercussions sur l’hydrologie des zones concernées, mais accroît aussi la circulation automobile génératrice de pollution : on ne se rend guère chez Carrefour, Leclerc, Ikea, Darty et cie à pied !
Mais nos maires et élus, bien que presque tous se préoccupent d’environnement et d’écologie (du moins en paroles car il leur faut bien surfer sur l’air du temps), n’ont de cesse de faciliter et encourager l’implantation de GMS et GMSSS en périphérie de leurs villes. Cela quelle que soit leur étiquette politique, mais toutes ces chaînes de distribution sont avec le BTP (qui évidemment en est le premier bénéficiaire) les premiers bailleurs de fonds et fort généreux avec cesdits élus et/ou leurs partis !
Sur le constat inquiétant de l’utilisation massive de la ressource en eau due à des cultures et modes agricoles grands consommateurs de celle-ci, je vous rejoins. Mais en ce domaine il convient de faire un peu d’histoire, les modes de production de nos campagnes ont été bouleversés à partir des années 70. Cela par la PAC et conjointement par la pression économique exercée sur les agriculteurs, par la grande distribution et l’industrie agroalimentaire. Avant ces années l’agriculture vivrière en France était composée sur environ deux tiers de sa surface par de petites et moyennes fermes. L’autre tiers – Beauce-Bassin parisien-Nord – était depuis longtemps des zones dites de grandes cultures : fermes de plusieurs centaines d’hectares.
Dans toutes ces petites et moyennes fermes on pratiquait une agriculture en partie d’autosuffisance, et seul le surplus de la production était commercialisé. Les bovins étaient nourris par herbe et foin issus de la ferme, et par des cultures n’exigeant aucune irrigation : topinambours, betteraves fourragères, raves, etc. Le revers était une forte consommation de main-d’oeuvre et un cheptel limité : la densité par hectare des bovins était sans commune mesure avec l’actuelle. A dater des années 70 est arrivée la culture intensive du maïs fort consommatrice d’eau, cela dans toutes ces zones où il n’était pas produit, ou fort marginalement, par insuffisance de pluviométrie. L’avantage résultant de la substitution du maïs aux cultures traditionnelles était double : forte diminution du besoin de main-d’oeuvre et accroissement notable du cheptel à l’hectare.
Mais le revers fut une obligation de pratiquer l’irrigation de ce maïs dans tous ces zones où jusqu’alors elle n’était pas pratiquée, ou seulement de manière artisanale. A cela s’est ajouté obligatoirement un emploi massif de pesticides et de fertilisants chimiques. De plus le système de subventions de la PAC et de pression de la grande distribution et de l’industrie agroalimentaire, obligèrent les agriculteurs à cet accroissement quasi démentiel de leurs troupeaux : la grande majorité d’entre eux adoptèrent ce modèle productiviste ou disparurent (donc migraient à la ville dans des emplois non qualifiés… ou pour lesquels on ne recrute quasiment maintenant que des immigrés, et souvent sans papiers) !…
J’ai fait ce rappel historique sur une courte durée, car sinon on ne comprend rien à une des problématiques des agriculteurs de Sivens et ailleurs. Pour eux disposer d’une ressource en irrigation est une question de survie, ils ne sont que les victimes parmi d’autres de notre modèle de société. Sur le fond ils sont nombreux à avoir conscience des dégâts provoqués (entre autres sur leur santé par les pesticides), et voudraient bien revenir à un modèle de production plus respectueux de l’environnement et de leurs animaux. Mais pour cela faudrait-il qu’ils en aient les moyens, et que celui-ci leur permette de vivre tout juste décemment.
Pour conclure je rappelle la phrase prémonitoire, au début des années 60, du grand historien Fernand Braudel : c’est la fin du monde paysan séculaire dans la décennie à venir. Sa prophétie dépassait allègrement les modes de productions agricoles, mais concernait toutes les valeurs et structurations issues de cette société agraire dont une grande part de la France était imprégnée. Mais cela relève d’un autre débat, et qui est encore actuel.
@ Achille | 02 septembre 2015 à 11:18
« …vos relations avec Trekker se sont nettement améliorées… »
J’en suis très heureux, et je n’ai pas pour habitude de ressasser mes différends (cf sur le Rwanda et Kagamé où nous risquons fort de ne pas trouver un terrain d’entente).
@hameau dans les nuages
Je vous mets tout de même en lien un article de Sciences et Avenir dans lequel vous trouverez les critiques très argumentées effectuées sur le projet de barrage de Sivens, non par des gauchistes soixante-huitards chevelus, mais par deux ingénieurs généraux des Ponts et Chaussées.
Pour le reste, vous plaisantez, mon cher, vous savez bien ou devriez savoir que l’eau des barrages est sujette à une évaporation importante…
« Je m’adressais à Alex paulista… »
Rédigé par : Garry Gaspary | 02 septembre 2015 à 16:20
Bien sûr, en me mentionnant par la tangente sous couverture de Marc Ghinsberg, tout en terminant votre propos par : « Et être hors du langage, c’est être hors de toute culture. Hors de toute civilisation. C’est être à un demi-doigt de la barbarie la plus totale dans laquelle le Juif devient une vermine à exterminer, le Noir une race violente à flinguer à vue, le musulman un terroriste assoiffé de sang. »
Vous auriez pu ajouter avec un même esprit : « Le chrétien pour un nuisible à rayer de la carte. »
Mais, par on ne sait quel ressentiment qui vous anime, vous avez préféré : « Vous ne pouvez faire de la politique sans avoir au préalable totalement déchristianisé. »
Ça nous promet – comment diriez-vous ? -, des heures sombres, parce que pour me déchristianiser, mon bon Garry, il faudrait me gazer.
Laurent Dingli | 02 septembre 2015 à 18:34
Votre lien vers un article de Sciences et Avenir correspond à un article qui résume a priori le contenu du premier rapport des experts nommés par la ministre de l’Environnement.
Je souhaitais apporter une précision quant aux chiffres que j’ai fournis : il s’agissait de la superficie de zone humide détruite par le projet et de celle des surfaces de compensation. L’emprise de la retenue initialement prévue était de 27 ha.
Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur ce projet, souvent à partir de points de vue partisans, notamment du côté des opposants. Cette eau était nécessaire aux agriculteurs faisant de l’élevage ou voulant pratiquer des cultures plus rémunératrices, comme les semences.
L’ouvrage était constitué d’une digue de 12 mètres de haut, principalement constituée d’un enrochement et d’argile tirée du site même.
Compte tenu des travaux déjà réalisés et des sommes investies, la solution la plus simple pour réduire la contenance sans accroître inconsidérément les coûts aurait été de construire l’ouvrage tel que conçu et d’abaisser le seuil de surverse, mais cela n’a pas été retenu sans doute parce que l’endroit où Rémi Fraisse est décédé serait devenu de ce fait sacré aux yeux des zadistes et ne saurait en conséquence être recouvert par de l’eau. D’où l’une des solutions envisagées par les experts : reculer la digue de 300 mètres, ce qui aurait pour effet de considérablement l’allonger… et de contraindre à remettre l’emplacement initial dans son état originel, en accroissant ainsi considérablement les coûts de l’ouvrage qu’ils préconisent.
Un dernier point : je crois avoir compris que ce que visait la commission européenne était surtout l’inéligibilité de l’ouvrage à des subventions européennes, alors que son financement était fondé en partie sur ces mêmes subventions.
@Garry Gaspary | 02 septembre 2015 à 16:20
C’est sans doute vrai que je ne comprends rien puisque vous le dites avec l’élégance et la bonne foi qui vous caractérisent. Quarante livres lus et relus de cet auteur et trente ans d’adhésion à sa philosophie plus tard, je ne comprends toujours rien à ses écrits. Tandis que vous qui venez de le découvrir, si ! Il faut dire que ne suis qu’une femme bien ordinaire, ce qui explique bien des choses ! Alors que vous, comment dire, les superlatifs me manquent pour décrire ce que vous êtes, une sorte de génie doté de dons exceptionnels, d’une clairvoyance que beaucoup vous envient, à commencer sur ce blog…
Vous êtes en outre totalement déchristianisé ce qui est rare de nos jours, y compris pour un musulman ou un juif qui ont aussi été infectés !
@ Robert | 02 septembre 2015 à 21:27
« …aurait été de construire l’ouvrage tel que conçu et d’abaisser le seuil de surverse, mais cela n’a pas été retenu sans doute parce que l’endroit où Rémi Fraisse est décédé serait devenu de ce fait sacré aux yeux des zadistes… »
Comme quoi la solution retenue est d’ordre strictement politique : ne pas désespérer la gauche de la gauche et même l’ultra gauche. A contrario si Rémi Fraisse avait été un militant du Bloc identitaire et autres groupuscules d’extrême droite, on peut présumer que le gouvernement n’aurait pas hésité à recouvrir d’eau le lieu de sa mort.
@ Trekker
Excellent résumé historique. J’ajouterai que les gouvernants des dernières décennies, en particulier Jacques Chirac, ont de lourdes responsabilités dans la non adaptation aux mutations prévisibles, et déjà repérées comme indispensables par de nombreux spécialistes, dans les domaines économique et environnemental. Alors que les ressources halieutiques se raréfiaient, on continuait de manière scandaleuse à faire du lobbying européen à courte vue et à pousser des pêcheurs à s’armer à grands frais tout en bénéficiant d’aides nationales ou européennes. Ce fut, de la part de la droite comme de la gauche, de l’électoralisme et du clientélisme de bas étage, de l’opportunisme politique à la petite semaine, et pour tout dire une attitude totalement irresponsable. Et ce qui est vrai pour la pêche l’est tout autant en matière de politique agricole. Ceci dit, les paysans qui, une fois encore vont bloquer les artères de la capitale et commettre des dégradations que paieront tous les contribuables, ont, comme chaque citoyen, une part de responsabilité dans cette incapacité d’adaptation. On ne peut pas d’un côté prôner comme à droite le libéralisme voire même le néo-gaullisme social et tout attendre de l’Etat en déresponsabilisant les citoyens – fussent-ils membres d’un vivier électoral traditionnel comme le monde paysan (avec les variantes politiques et géographiques que vous connaissez). La situation des paysans est difficile, parfois catastrophique ; mais certains s’en sortent, et ce sont souvent ceux qui ont joué la carte de la qualité plutôt que celle de la quantité, domaine dans lequel la France ne fait pas le poids avec d’autres pays où la main-d’oeuvre est très (trop) bon marché, la pression fiscale moins forte et où les lois sociales n’offrent pas forcément les mêmes avantages que dans l’Hexagone. Et si nous ne pouvons pas soutenir cette concurrence du « toujours plus » qui, comme en Allemagne, se fait souvent au détriment des conditions de travail du personnel ouvrier et du respect de l’animal (notamment dans l’élevage porcin), c’est tant mieux (l’élevage en Bretagne est déjà bien trop industrialisé). Le manque de courage de nos politiciens s’explique aisément : parce qu’une reconversion est un travail de longue haleine, difficile, qui nécessite de dire parfois aux électeurs des vérités déplaisantes et de faire des sacrifices. Qui en France, à droite ou à gauche, aura suffisamment de force, d’intelligence et d’honnêteté pour le faire ? Je ne vois pas… En tout cas, pas ce président qui est depuis longtemps déjà en campagne électorale. L’agriculture intensive se justifiait après la guerre, lorsqu’il fallait nourrir une population qui, vous le savez, a longtemps crevé de faim ; elle se justifiait aussi certainement pendant toutes les Trente Glorieuses parce qu’il fallait apprendre à développer et à maîtriser les techniques nouvelles. Mais depuis des décennies déjà, nous savons qu’il faut très progressivement changer de modèle agricole et piscicole en raison de la raréfaction de la biodiversité, du dérèglement climatique et de la consommation d’eau. Aujourd’hui, même s’il est déjà bien tard, il est peut-être encore temps… Le génie français n’est pas mort ; nous pouvons miser sur l’éthique et la qualité, entreprendre et inventer.
Le grand intérêt de s’être abstrait le temps de vacances des impératifs immédiats de l’actualité, c’est d’être en mesure quelque temps, avant que la folie du monde médiatique ne reprenne sa dictature sur l’esprit, de considérer son environnement dans sa réalité nue. Je reviens de loin, de très loin, du coeur d’une île bretonne, autant dire du bout du monde. J’y ai lu Rouletabille, Gargantua et Dickens, pas un journal. Je n’ai pas vu une image de télévision, je n’ai pas ouvert mon ordinateur qui est resté dans son sac. Mon téléphone affichait une malheureuse et fluette barrette indiquant une connexion qui ne dépassait pas le rocher où se brisait l’océan.
Quel rapport, me dira-t-on, avec ce puissant billet de Philippe ?
La vérité des choses. Cette retraite heureuse n’exclut pas de songer aux désastres du monde, à ces malheureux réfugiés que nous pourrions être et que l’on veut à toute force confondre avec d’ordinaires clandestins. J’étais bien contraint d’y songer, j’étais seul face à la mer.
J’étais aussi en terre chrétienne, pas l’ombre d’un voile ou d’un barbu suspect pour me rappeler qu’ailleurs, certains se paieraient bien ma peau en compagnie de quelques centaines d’autres pris au hasard. Des crucifix à chaque carrefour, des petites croix taillées gauchement dans le granit et plantées là. Je n’oubliais pas qu’en face, c’était Quiberon, à peine discernée, lieu d’un drame militaire où des milliers de Chouans se sont retrouvés coincés dans ce doigt de gant sous l’artillerie de Hoche. La croix contre la République, la République contre la croix. Sur ces terres, des cousins, des frères se sont battus à mort les uns contre autres, au nom de croyances, d’anti-croyances. Pour en arriver où ? A oublier et à vivre courtoisement avec le sentiment de partager non pas des valeurs institutionnalisées mais un mode de vie commun, partager des hortensias bordant des maisons identiques, blanches et noires.
Je ne suis jamais loin de l’Evangile dans cette disposition d’esprit. D’autant plus que ne croyant pas au divin, je lui suis juste reconnaissant d’exprimer des choses vraies sur la nature humaine et l’indispensable indulgence qu’elle requiert pour ses imperfections. Je lui suis aussi reconnaissant de ne pas abandonner le monde réel à la passivité d’une unique promesse de salut mal assuré et de revendiquer le droit à la résistance ici et maintenant. Je n’irai donc pas faire procès à l’Eglise française de mettre les mains dans le cambouis politique. Elle ne le fabrique pas, ce cambouis, il est là et doit être pris en compte dans toutes ses composantes. Marion Maréchal-Le Pen est une personne d’autant plus dangereuse qu’elle est équivoque et efficace mais elle existe bel et bien dans ce cambouis. Elle s’affirme chrétienne fervente, il n’est pas inintéressant de la placer face à l’Evangile et de l’inviter à s’expliquer sur ce qu’elle en fait. Je n’ai pas suivi ce colloque, je n’ai rien à en dire sur le fond. Mais la démarche qui visait à réunir des personnalités politiques autour de la relation politique et éthique chrétienne aurait paru bien parcellaire sans inviter une personnalité qui fonde son inquiétant discours sur cette dichotomie.
@ Robert Marchenoir
Super Robert, je n’en espérais pas tant. Les résultats l’année passée de l’initiative populaire quant à l’immigration ont été très hétérogènes. De sacrées différences sont observables d’un canton à l’autre. A tel point que notre presse jacobine diverge quant à l’interprétation de cette consultation helvète.
Afin de préserver les intérêts globaux de l’économie, il n’est pas prévu d’introduire un objectif de réduction rigide. Pour fixer les chiffres, le Conseil fédéral s’appuiera sur les besoins en main-d’œuvre établis par les cantons et sur les recommandations d’une commission de l’immigration, d’après le SEM, ou secrétariat d’Etat aux migrations de Berne. Il convient de rappeler que la Suisse est un Etat fédéral qui utilise souvent la votation locale pour régler telle ou telle question, le poids démographique des étrangers ou même la construction d’un stade. Un pays civilisé.
Je retourne à mon emmenthal mais je vais opter finalement pour du lait non stérilisé ou même pasteurisé de Sens-de-Bretagne.
Pour qui se prend-on ?
Imaginer que les migrants viennent dans un désir de vengeance en ayant payé un paquet de pognon au départ et en risquant sa vie à plusieurs : pour une vengeance ?
Faut arrêter le délirium !
Les quinze mille qui restent en France vont nous la démolir ??
Là, ça devient tremens !
Surtout lorsque l’on constate que ce chiffre correspond à celui du nombre de départ des jeunes diplômés (ou autres) pour l’étranger.
Soit on nous prend pour des billes soit nous manquons d’informations fiables ?
Super scoop de la propagande migratoire ce matin qui en a fait sourire plus d’un, le corps de ce petit sur une plage. Apparemment très peu de gens semblent mordre à cet énorme hameçon. Belle mise en scène en effet : le corps intact, les vêtements qui semblent sortir du pressing voisin, les cheveux bien coiffés etc., ce petit noyé tombe à pic. Hurlements en boucle de tous les merdias européens à la botte, Cameron accusé d’être responsable LOL par la presse anglaise aux titres racoleurs très shocking, citoyens sommés haut et fort d’accueillir ces « malheureux » sous peine d’être accusés vilipendés stigmatisés « réacs fachos droitistes » etc., bref le déballage habituel des porte-parole de la bien-pensance seule autorisée de gauche bien entendu cette secte de gros beaufs crétinisés lobotomisés formatés moutons zombis défileurs enfileurs enfilés cocus de la société ; bien entendu dans quelques années voire décennies, on nous informera que cette photo était un fake pour attendrir les masses bêlantes aux QI de bulots gobeurs de couleuvres, je suis fier de ne pas en faire partie, comme je suis fier de faire partie des 68% de droite qui refusent ces migrants, la cuti gauchiste n’a aucun effet sur moi.
Heureusement nous avons plein d’humanistes d’opérette de gauche prêts à les accueillir chez eux.
Mais au fait, c’est très fasciste raciste droitiste FNiste christianisé ce que je dis là ! trop tard ce qui est dit est dit !
Il faut quand même reconnaître un super talent aux organisateurs de ces scénarios macabres et ignobles qui se succèdent jusqu’à la nausée afin de soumettre les derniers sceptiques ; quel chef d’Etat aura le courage de freiner cette invasion programmée après ce spectacle sans prendre un risque politique électoral voire se retrouver ultérieurement au TPI pour non assistance à peuples en danger ?
@ MS
Je suis déchristianisé. Autrement dit, je ne gaze personne. Je laisse juste mourir ceux qui ont refusé de vivre en exhortant ceux qui veulent vivre à ne pas recréer les conditions inhumaines de la christianisation.
Je viens dire à des Alex paulista et autres Marc GHINSBERG que les gens comme vous, qui sont capables d’écrire en conscience que quelque chose est une loi qui n’est pas une loi, sont des étapes nécessaires, essentielles à l’état de beaufitude.
Il ne faut pas vous combattre. Il ne faut surtout pas débattre avec vous. Il faut vous mépriser totalement jusqu’à votre totale disparition.
@ Mary Preud’homme
A partir du moment où la christianisation vous a totalement fermé l’esprit, vous êtes incapable de comprendre quoi que ce soit dans le monde.
Vous pouvez lire, relire des centaines de fois Jacques Ellul si cela vous chante, ses mots continueront à n’avoir aucun sens pour vous.
@Garry Gaspary | 03 septembre 2015 à 09:44
Félicitations sieur Gaspary, mon appel a été entendu, réponse immédiate bravo bien obéissant, bon chien chien susucre
@ Laurent Dingli
« La situation des paysans est difficile, parfois catastrophique ; mais certains s’en sortent, et ce sont souvent ceux qui ont joué la carte de la qualité plutôt que celle de la quantité, domaine dans lequel la France ne fait pas le poids avec d’autres pays où la main-d’oeuvre est très (trop) bon marché, la pression fiscale moins forte et où les lois sociales n’offrent pas forcément les mêmes avantages que dans l’Hexagone. »
La qualité est une niche réservée à une quasi élite ou occasionnellement pour les repas de fête. Au lendemain de la guerre la nourriture représentait 50% du budget d’une famille, elle n’est plus qu’aux environs de 15%.
J’ai été producteur de lait « nec plus ultra ». La laiterie s’en moquait car même s’il était payé plus cher (mg et matière protéique plus élevées) leur nouveau procédé d’ultrafiltration leur permettait de choisir le taux désiré pour leur fabrication. On m’a fait comprendre que si je n’étais pas content…
Alors la réponse normée que j’ai souvent entendu était : « Mais commercialisez-le vous-même ! »
Oui bien sûr ! et avec à la clef des investissements colossaux pour être dans les normes européennes, avec des gens qui chipotent parce que vraiment le lait est trop gras ! Les enfant n’aiment pas voir la crème dans le bol surnager, beurk ! Qu’il faut le faire bouillir alors que je n’ai pas le temps ! Que la pâte du fromage est trop jaune ! etc.
Il y a aussi l’envers du décor de la ferme modèle qui commercialise sa production. Ce sont souvent plusieurs générations qui accomplissent la tâche, enfin rendent service car elles ne sont pas rémunérées… Bizarrement la vente au détail disparaît avec la mort des aînés ou le départ du conjoint.
Je n’ai pas voulu rentrer dans cet engrenage pour sauver mon couple alors que des tensions apparaissaient, à être sans arrêt sur la brèche… Un chef d’entreprise sans revenu et pour le coup sans épouse. Vous avez vu le taux de célibat ou de divorce chez les agriculteurs ?
Il n’y a pas écrit La Poste.
« …que les gens comme vous, qui sont capables d’écrire en conscience que quelque chose est une loi qui n’est pas une loi… »
Soyez ce que vous voulez mon bon Garry mais que cela de vous empêche pas d’être intellectuellement honnête.
Je n’ai jamais écrit que « quelque chose est une loi qui n’est pas une loi » mais, très précisément : Il [l’Evangile] indique la loi à partir de laquelle n’existent que des exceptions.
Si vous l’aviez un tant soit peu compris cet Evangile, ma phrase aurait en vous tout naturellement fait écho à ceci, toujours dans l’Evangile : « La loi est faite pour l’homme et non pas l’homme pour la loi. »
@ hameau dans les nuages et Laurent Dingli
Vient de paraître à la date du 2 septembre 2015 un excellent numéro de l’hebdomadaire « Le 1 » d’Eric Fottorino consacré à la grande dépression de l’agriculture française.
Dans un entretien avec Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique, qui, relativement à l’incompréhension du monde agricole, précise :
« Voyez l’affaire de Sivens dans le bassin de la Garonne. Ce projet de retenue d’eau pour irriguer les terres agricoles remonte à plus de quinze ans, mais on a laissé pourrir la situation. Face à la sécheresse qui sévit cette année dans le Tarn, on voit que le projet avait du sens. Mais des gens comme José Bové n’ont pu s’empêcher de dire que le projet de Sivens était un soutien à quelques gros agriculteurs… J’ajoute que l’agriculture a perdu son poids politique. Dans les villages, de moins en moins de maires sont agriculteurs. L’intérêt agricole passe au second plan. »
C’est me semble-t-il un excellent résumé et le dossier du « 1 » m’est apparu à la fois synthétique et plutôt bien réalisé pour comprendre la problématique du pan économique de la France qui lui aussi part à vau-l’eau
@sylvain
Pour aller dans votre sens sur la dictature de l’émotion, avec en option l’inénarrable BHL, voici une explication des raisonnements des gens qui arrivent en Europe et qui sont d’origine musulmane :
Aldo Sterone qui, lui, sait de quoi il parle !!
https://www.youtube.com/watch?v=nihpyNpuce4
@Mary Preud’homme
Je pense que vous perdez votre temps en répondant à Garry.
Je ne comprends personnellement rien à ce qu’il raconte.
J’ai essayé Google traduction mais ce n’est pas mieux ; c’est vrai qu’il manque l’option « charabia » –> « français ».
scoubab00 | 03 septembre 2015 à 06:18
De sacrées différences sont observables d’un canton à l’autre.
En effet. C’est le cas dans environ 100 % des pays du monde où existent des consultations électorales démocratiques.
En Suisse, vous avez toujours des différences marquées, par exemple, entre les cantons alémaniques (la majorité du pays) et les cantons francophones. Les premiers sont plus conservateurs, les seconds sont plus à gauche. Chaque communauté se rapproche de ses homologues en Allemagne d’une part, en France de l’autre.
Les Suisses des cantons francophones sont naturellement contaminés par le virus socialiste français. Genève est une enclave gauchiste par rapport au reste du pays.
Tout est relatif.
Cela étant, je vous conseille le gruyère plutôt que l’emmenthal. Le vrai gruyère, le gruyère suisse.
L’agriculture suisse étant très artisanale et très protégée par des droits de douane, les produits agricoles suisses sont chers. Mais le bon fromage suisse n’est pas plus cher que le bon fromage français…
@ hameau dans les nuages
Très intéressant témoignage que le vôtre. Je sais que la situation est complexe : il faudrait d’autant plus commencer à réellement repenser le système.
Oui, Robert, ces articles sont certainement intéressants, mais la prise de position de Philippe Chalmin que vous citez est discutable dans la mesure où le dossier ne se limite pas au parti pris de José Bové. Je veux dire que c’est bien plus qu’une petite querelle idéologique et politicienne au sens étroit du terme.
@hameau dans les nuages | 03 septembre 2015 à 10:36
Autrement dit : la distribution, c’est un métier. D’où le caractère fallacieux de l’idéologie anti-grandes surfaces qui fait des ravages chez les démagogues de droite et de gauche, ces temps-ci.
Bien sûr que les agriculteurs ne peuvent pas commercialiser leur production « en direct » et par « circuits courts », sauf exceptions marginales impliquant en général une arnaque du consommateur (consentant, il y a des ânes partout) ou un travail excessivement mal rémunéré pour le producteur.
A moins, bien sûr, que l’agriculteur ne se transforme en distributeur, ce qui est parfaitement possible sur le papier mais impossible en France, pour la même raison que la plupart des petites entreprises n’arrivent en général pas à devenir grandes : manque de capitaux et charges excessives, découlant d’une dépense publique beaucoup trop élevée.
Avant que les agriculteurs ne puissent, par exemple, créer un réseau de grandes surfaces, encore faudrait-il qu’ils puissent accumuler du capital en devenant agriculteurs tout court, c’est-à-dire producteurs suffisamment rentables et productifs.
Ce qui peut se faire (toujours en théorie) sur différents marchés : celui de la production chère de haut de gamme, comme celui de la production massive de qualité courante. Il se trouve que le territoire français est adapté aux deux modes de production, ce qui est un atout exceptionnel.
Mais dans une économie étouffée par l’assistanat, les subventions, les impôts et les réglementations, dans une société infectée par la haine du capital et du profit (à laquelle les agriculteurs contribuent pour une part importante), cela n’est pas possible.
Tant qu’on assistera au spectacle surréaliste d’agriculteurs s’attaquant à d’autres agriculteurs parce que ces derniers veulent exploiter une « ferme de mille vaches » (800, en réalité), je resterai assez froid face aux gens qui nous racontent que « les agriculteurs se suicident ».
C’est bien le problème. Les agriculteurs se sont suicidés depuis longtemps avant de sortir le fusil : ils se sont suicidés en refusant les fermes de mille vaches, en bloquant les routes sans interruption depuis 1945 au lieu de se moderniser, en réclamant sans cesse l’assistanat et les subventions qu’ils font mine de dédaigner aujourd’hui, etc.
J’aimerais bien qu’on m’indique un autre pays, un seul, où les manifestations violentes d’agriculteurs font autant partie du paysage, et depuis aussi longtemps, au même titre que la migration des hirondelles ou la chaleur en été.
Aujourd’hui, les agriculteurs prétendent refuser la subvention et vouloir « vivre de leur travail », mais ils réclament des prix fixés par l’Etat ! Il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en économie pour comprendre qu’on ne peut pas, à la fois, réclamer le libéralisme et l’économie dirigée. Il va falloir choisir.
La moitié du revenu des agriculteurs (en moyenne, les disparités sont grandes) provient de subventions, financées par les gens qu’ils empêchent de travailler, de circuler et de vivre aujourd’hui. Je n’ai pas beaucoup entendu la communauté « paysanne » se plaindre d’être financée par l’Etat pendant les longues années où la France était le premier bénéficiaire des fonds du Marché commun, lesquels allaient massivement aux agriculteurs.
Les actes ont des conséquences. Il serait agréable que les agriculteurs assument la responsabilité de leurs positions politiques il y a dix, vingt ou cinquante ans, et ne se contentent pas de se plaindre de leurs propres suicides – ce qui est assez paradoxal, quand on y pense.
Ce souhait est valable pour de nombreuses autres corporations, naturellement. L’irresponsabilité, l’appel incessant à l’Etat-maman accompagné du refus continuel de l’autorité de l’Etat-papa sont des vices bien français et largement partagés.
@caroff | 03 septembre 2015 à 12:12
« Aldo Sterone qui, lui, sait de quoi il parle !!
https://www.youtube.com/watch?v=nihpyNpuce4 »
Je l’ai vu et ça confirme beaucoup de choses suspectes qui bientôt seront dévoilées au grand jour ; mais Valls Cazeneuve Taubira et toute la propagande socialiste veillent à ce que ça ne se diffuse pas trop, j’en suis certain.
« Je ne suis jamais loin de l’Evangile dans cette disposition d’esprit »
JDR, vous finirez oblat régulier…
Je n’ai pas écrit « séculier » : il faut que le corps exulte…
Après tout, Robert Schuman le fut bien ? même si son corps ne devait pas toujours trop exulter (n’est pas Pinay qui veut…).
Retour gagnant et vivifiant… on s’ennuyait sans vous.
@ Laurent Dingli | 03 septembre 2015 à 00:10
Totalement d’accord avec vous sur l’électoralisme et la démagogie de nos gouvernants – la palme en la matière revient à Jacques Chirac – qui n’ont fait à terme que conduire la majorité des agriculteurs dans la situation dramatique où ils sont.
« …mais certains s’en sortent, et ce sont souvent ceux qui ont joué la carte de la qualité plutôt que celle de la quantité (…) Mais depuis des décennies déjà, nous savons qu’il faut très progressivement changer de modèle agricole et piscicole en raison de la raréfaction de la biodiversité, du dérèglement climatique et de la consommation d’eau… »
Je suis plus circonspect que vous sur le potentiel économique des productions de qualité dont entre autres le bio, et les circuits de vente directe telles les AMAP. Elles reposent principalement sur l’appoint non négligeable d’une main-d’oeuvre familiale non rémunérée, cela a été fort bien expliqué par hameau dans les nuages. Vu le système actuel monopolistique de la grande distribution, dictant ses conditions aux industriels (même les plus grands) qui ne peuvent que les répercuter sur les agriculteurs, ce type de production et distribution ne peut croître que marginalement.
La clientèle de celle-ci étant majoritairement composée de CSP ++ (style écolo et bobos), ayant le pouvoir d’achat ad hoc, et la distribution directe style AMAP implique des agriculteurs pas trop éloignés des villes et des conditions d’exploitation telles que citées par hameau dans les nuages. Vous pourrez m’objecter que la création et le développement de coopératives leur étant dédiées seraient la solution. Mais immanquablement ces nouvelles coopératives connaîtront le même sort – concentration et passage sous la coupe des financiers (exemple type le groupe de Xavier Beulin) – que leurs ancêtres des années 30 à 60. Surtout dans le modèle économique hyperlibéral asservi à la finance qui est mis en oeuvre par la gauche comme la droite !….
Je vous rejoins totalement sur l’indispensable changement progressif de notre modèle agricole et piscicole, mais cela dépend avant tout de trois facteurs qui échappent totalement à la majorité des agriculteurs : changement radical des pratiques de la grande distribution voire atomisation de cette dernière, harmonisation des charges et contraintes de tous les agriculteurs européens, et limitation drastique des importations hors Europe. Vaste chantier qui demanderait du courage à nos politiques, car outre entrer en conflit avec la grande distribution en France cela conduit à revoir totalement l’actuelle mécanique folle qui régit le fonctionnement de l’Europe !…
Ah j’oubliais la solution « idéale », on la trouve dans un des délires de Robert Marchenoir, pour une fois il ne prône pas le racisme, la russophobie, etc., avec un modèle type « ferme de mille vaches » étendu à tout le pays. Hélas il n’est pas le seul à souhaiter ardemment une telle folie, un Xavier Beulin accessoirement président de la FNSEA et surtout dirigeant d’un empire dans l’agro-business lui aussi le promeut mais en toute discrétion.
@ MS
Je vous confirme que fonder l’absurde sur l’absurde est le propre de la théologie chrétienne mais cela ne change rien au fait qu’une loi à partir de laquelle n’existent que des exceptions est une loi qui n’est pas une loi.
Cela étant, je vous conseille le gruyère plutôt que l’emmenthal. Le vrai gruyère, le gruyère suisse.
Le gruyère suisse est excellent, Robert. Un oncle à moi dit que ce qu’il y a de meilleur dans le fromage, c’est les trous. Il y en a plus dans l’emmenthal que dans le gruyère. L’appenzeller est aussi remarquable, puisqu’on parle de labels helvètes. Ah si vous vous intéressez – un sujet connexe – au curieux mélange privé/public dans l’agriculture française, avec les conflits d’intérêt qui vont avec, voir le parcours édifiant de Xavier Beulin, le président de la FNSEA. Il n’y a pas que l’Education nationale qui est cogérée chez nous. On est quand même un pays de furieux, j’arriverai jamais à m’y faire.
Et puis, circuit court agricole n’égale pas arnaque, par bonheur. Je vais acheter des légumes, fruits ou fleurs à Orgères (35). Un producteur prénommé Philippe les produit sur plusieurs hectares, on cueille et en bordure de champs au retour, hop, on passe à la caisse. Je connais aussi un producteur de porc bio – eh oui ça existe aussi en Bretagne – ce n’est pas une AMAP mais quand je veux être approvisionné je l’appelle et il passe chez moi ou j’y vais. Ses porcs me paraissent plus heureux que ceux dont les maîtres vont bloquer les autoroutes avec des tracteurs à 200.000 € alors qu’ils crèvent la dalle, de béton bien sûr. Cherchez l’erreur. Ou craquez sur Beulin.