Depuis plusieurs jours, l’étrange atmosphère de notre démocratie, ce climat singulier mêlant le dérisoire et l’important, les outrances et la démesure, atteignant même les esprits les plus sains, constituant la vie politique tel un prétexte à n’importe quoi n’importe comment, m’apparaissaient comme une énigme dont j’aurais eu à découvrir la solution. La complexité venait du fait que tant d’éléments hétérogènes étaient associés qu’il semblait impossible de les définir par un même terme.
La lumière, selon moi, a surgi d’un rapport de Fondapol, le think tank de Dominique Reynié, se qualifiant de « libéral, progressiste et européen ». Il annonçait « un risque populiste pour 2022 » pour diverses raisons tenant notamment au fait que ce qui avait présidé à 2017 n’avait pas disparu et qu’une extrême violence sévissait dans nos débats.
Sans minimiser cette intelligente analyse, je l’aurais située dans le registre que j’avais dénoncé peu ou prou dans mes billets du 22 juillet 2011 : « Le populisme contre le peuple ? » et du 26 octobre 2020 : « Donner la parole au peuple ? Beaucoup trop populiste ! »
La classe politique qualifiait au fond de populiste ce qui mettait en péril ses privilèges et son exclusivité dans les choix fondamentaux d’un pays. Le peuple devait être salué mais surtout pas sollicité : la politique était une activité trop sérieuse pour lui être confiée.
Mais la révélation m’a saisi qu’on pourrait aujourd’hui considérer que le populisme est devenu un langage universel, une épidémie touchant tous les partis, toutes les argumentations et tous les milieux, le pouvoir comme ses oppositions, les acteurs comme les médias. Tel un poison récusant mesure et bon sens, équilibre et honnêteté. Comme une tentation permanente d’extrémisme dont personne ne serait à l’abri et même pas le rédacteur de ce post.
Cette interprétation me conduit à rassembler des données diverses, d’inégale importance, mais qui toutes ont pour point commun la négation de la réalité, le déni de la vérité, l’emprise délétère, sur les esprits, de l’idéologie ou de cette inféodation subtile qui incite à déformer, dénaturer, noyer le particulier dans le général, travestir ou mépriser.
On comprendra aisément ce que je veux signifier par là si je me fonde sur les derniers propos à la fois scandaleux et pathétiques de Jean-Luc Mélenchon qui prépare déjà son explication pour sa future défaite en 2022. Il trouve évidemment « suspecte la panne des numéros d’urgence » (BFM TV).
J’inclus évidemment dans cette dénonciation l’ignominie bête de ce youtubeur Papacito permettant au leader de LFI de se camper en victime avec les menaces de mort qui lui ont été adressées et qu’il surexploite (CNews).
Mais je ne m’arrête pas là à son sujet.
Jean-Luc Mélenchon a déclaré que la violence verbale, dont il a usé à maintes reprises, préparait la violence physique. Le président a été giflé le 8 juin par un homme se disant anarchiste à Tain-l’Hermitage. Le leader de LFI a exprimé sa solidarité. Je ne suis pas loin de considérer que c’est du jésuitisme politique. Pour une agression dont le caractère est sans doute unique sous la Ve République. Elle est l’apothéose d’un populisme sans frein ni respect.
Est populiste, en outre, dans le sens que je donne à cet adjectif, la dérive d’un ministre intelligent, Bruno Le Maire, qui est de droite pour ce qu’il a accompli de meilleur mais qui s’est laissé aller à un mépris du RN et de Marine Le Pen, au point de traiter le premier de « minable » et de « parti de la capitulation », et d’exprimer sa condescendance à l’égard de la seconde.
Attitude doublement maladroite puisque d’une part elle fait monter ce qu’on dénigre et que d’autre part elle feint d’oublier la multitude qui probablement va les soutenir en 2022 et dont le pouvoir auquel il appartient a élargi l’ampleur.
Puisqu’on est sur ce thème, y a-t-il un comportement plus populiste que celui d’Eric Dupond-Moretti prétendant dénoncer cette tare que serait le populisme en adoptant, dans ses propos et ses diatribes, le pire de cette attitude qui consiste à stigmatiser sans aucune courtoisie républicaine et à ne jamais prendre le temps d’appréhender l’immense angoisse de ceux dont il se moque, puisque l’insécurité dont ils se plaignent ne serait qu’un « sentiment » ?
Dans le registre politique, sur un mode infiniment plus modéré, est populiste l’attitude d’un Patrick Mignola approuvant avec désinvolture la « campagne » actuelle d’Emmanuel Macron qui ne poserait aucun problème.
Cette campagne elle-même, se téléscopant de manière délibérée avec les points chauds des élections régionales et permettant au président de préparer 2022 avec les moyens de l’Etat, n’a-t-elle pas un fort parfum populiste ? Il faudrait aller voir le peuple qui serait comme dans une réserve ?
Faut-il ajouter à ces exemples milles péripéties médiatiques qui démontrent que le populisme, sa lâcheté, sa complaisance, irriguent les échanges qui se prétendent les plus éloignés de ce risque ? Quand Léa Salamé s’entretient comme elle l’a fait avec Booba et Omar Sy, nous avons là un journalisme qui vise plus à la promotion qu’à la discussion ; fuyant la vérité et la contradiction, il nourrit le populisme que je qualifie comme une entorse aux pratiques honorables (France Inter).
J’ai conscience, par rapport à la décence et à la mesure démocratiques, d’assigner au populisme une universalité qui peut être discutée. Mais je crois cependant qu’il résume, sur un mode opératoire, un ensemble d’anomalies, de violences verbales, de malhonnêtetés, de pratiques apparemment convenables mais gangrenées, d’excès, de dérisions, d’absurdités, de dénis et d’agressions qui, sous cette unique étiquette, étonnent, voire indignent. Rien ne doit être excusé mais tout doit être analysé comme la cause d’un délitement républicain ou la rançon d’une exemplarité discutable.
Cette épidémie française, je le crains, sera impossible à éradiquer. Aucun vaccin contre elle mais au contraire la tendance de l’humain à sortir d’une normalité, d’une décence trop vécues comme une ascèse, une prison.
En bref : c’est le grand bazar chez les politiques et les médias !
Même Philippe s’y perd en essayant de comprendre !
Tout cela favorise le duel Macron/MLP, seule chose encore compréhensible !
Le pays est au bord de la crise : un royaliste gifle le président de la République, de quoi remonter le moral des Bourbons sauf, bien sûr, s’il reste quelques Capétiens ?
Une mitrailleuse pour Charles de Gaulle près de Paris, une gifle pour Macron dans un patelin de province.
Le Grand Charles a évité les balles, Macron pas la gifle !
La stature de nos Présidents a vraiment changé.
Philippe Bilger refait le dictionnaire. Il commence par le mot : « populisme » !
Qu’est-ce que le populisme ?
Vaste question, à laquelle on pourrait répondre qu’il est l’immersion dans l’émotion des mouvements qui secouent le peuple et qui le transforment en une foule.
S’il est fréquent à gauche de se dégager de toute responsabilité de légitimité populaire, en posant la question qui tue, « c’est qui le peuple ? « , on sait par contre ce qu’est une foule en délire d’émotions, livrée à l’instinct comme moteur.
La raison et encore moins le raisonnement n’ont plus rien à faire dans cette foule.
Il me semble que pour un personnage politique être populiste c’est entrer dans cette communion d’émotions, y compris pour la récuser.
Ce qui est moins paradoxal qu’il n’y paraît.
Se contenter de condamner l’émotion des autres, sans essayer de la comprendre, d’y répondre et la maîtriser, c’est participer sans le savoir de cette émotion.
Cette rage des politiques, et en particulier du pouvoir, contre le RN, et ce qu’il représente comme expression d’une demande non satisfaite, relève du populisme, un populisme intellectuel, peut-être le pire.
Et ce populisme intellectuel, qui ne dit pas son nom, finit par singer le populisme des foules par des postures et des déclarations indignes d’un pouvoir qui par nature doit prendre de la distance avec l’événement quotidien pour en tirer l’essence du long terme.
Les déclarations de Mélenchon sont grotesques, dans leurs expressions mais celles des ministres et du président ne le sont pas moins dans le fond, et parfois même dans la forme.
On sombre alors dans l’informe non structuré qui confine au dérisoire et à la farce.
Le dernier événement en date, la gifle reçue par le président relève de ce grotesque élan populiste qui secoue le pays.
Puisqu’il est d’usage de se référer au Général de Gaulle, allons-y.
Celui-ci a été victime d’un attentat au Petit-Clamart, qui fut pensé, organisé, maîtrisé et qui a failli réussir, puisqu’une balle est venue se loger dans le montant de la voiture à quelques dizaines de centimètres du Général.
Au fond on peut dire qu’il y a dans cette action de la raison d’État, en bien ou en mal, selon son opinion. Une volonté politique de supprimer un pouvoir pour son action politique jugée néfaste.
La gifle reçue par Macron est un geste d’émotion, même s’il a été réfléchi avant.
Aucune pensée politique sinon la volonté de rabaisser et de montrer le mépris éprouvé par l’auteur de coup pour sa victime.
Alors que l’attentat dont a été victime le Général relève de l’acte politique, que peuvent subir tous les César, la gifle relève de la farce la plus rabelaisienne dans le cas présent.
La gifle est le symbole d’une émotion non contenue mise en application dans le dérisoire du quotidien.
Ce fut même le titre d’un film plaisant qui eut son heure du succès.
On pourrait en faire un remake peu glorieux pour le président, en ce qu’il le mettrait face à ce qui a été souvent son comportement, le dérisoire d’une fête de la musique ratée, ou l’emphase d’une déclaration de guerre à un virus, j’en passe et des meilleures.
Pour poursuivre dans la symbolique, mais là je fais dans la caricature.
Le cri de Montjoie Saint-Denis poussé par l’auteur de la gifle est le cri de guerre des Rois de France.
Un rappel du pays profond et éternel à un président de la start-up nation. Mais là je blague.
« Le président a été giflé le 8 juin par un homme se disant anarchiste à Tain-l’Hermitage. Le leader de LFI a exprimé sa solidarité. Je ne suis pas loin de considérer que c’est du jésuitisme politique. » (PB)
Non ce n’est pas du jésuitisme politique, mais tout simplement le respect des valeurs républicaines de notre pays.
Heureusement que nos politiciens, même les plus outranciers, ont conservé ce principe fondamental qui veut que toute agression envers le chef de l’Etat est une agression contre le peuple qu’il représente.
Dans cette stupide agression, il n’y a pas eu de « Allahu akbar » crié par un réfugié clandestin tout juste naturalisé et qui sortait de prison où il avait purgé la moitié de sa peine,
Il s’agissait d’un bon Français « de souche » sans casier judiciaire, qui a braillé « Montjoie Saint-Denis ».
Rappelons que cette expression d’une autre époque est aujourd’hui l’un des slogans des royalistes et de mouvements comme l’Action française.
Comme quoi les illuminés ne se situent pas tous du côté de l’islamo-gauchisme. Il y en a à l’extrême droite qui sont tout aussi gratinés.
Pour une fois, tous les leaders politiques depuis J-L Mélenchon jusqu’à MLP et même Dupont-Aignan ont condamné cette agression.
En fait, il n’y a guère qu’Eric Zemmour qui a laissé entendre, dans la tribune qu’il tient tous les soirs sur CNews à 19H, sans être contrarié par ses collègues de plateau, que le président avait bien mérité cette gifle car, je cite : « Il a lui-même désacralisé la fonction (tout comme d’ailleurs ses deux prédécesseurs Nicolas Sarkozy et François Hollande) de la conception française des institutions. Il est le roi, il n’a pas à engager un dialogue avec un quidam. »
Ainsi donc un jour Zemmour trouve qu’Emmanuel Macron est trop arrogant voire méprisant, puis, un autre jour, il dit qu’il n’a pas à engager un dialogue avec un simple quidam.
On appréciera la cohérence…
Comme le souligne Claude Weill dans un tweet, Zemmour semble avoir oublié que lorsqu’il s’est fait cracher dessus par un abruti, le président avait pris la peine de l’appeler pour lui apporter son soutien.
Et ça vient donner des leçons de dignité au président de la République.
Où est le talent dans ce genre de propos pitoyables ?
Depuis qu’il a des visées présidentielles, Zemmour semble avoir pris le melon. Il se prend déjà pour le roi. Il l’est, à n’en pas douter !
Mélenchon : l’extrême gauche fascisante ne doit pas passer.
« J’ai des enfants. Je sais combien les enfants sont victimes d’atrocités dans le monde.
Mais à chaque fois que je vois le visage de Myriam Monsonégo, je vous jure que la première chose que je ressens est une fulgurante douleur et une irrépressible envie de pleurer. » Joseph Macé-Scaron
https://twitter.com/MaceScaron/status/1401901858097086472
Le populisme, n’est-ce pas la démocratie des autres ?
@ Achille 7h04
« En fait, il n’y a guère qu’Eric Zemmour qui a laissé entendre, dans la tribune qu’il tient tous les soirs sur CNews à 19H, sans être contrarié par ses collègues de plateau, que le président avait bien mérité cette gifle »
Je n’ai pas entendu les propos que vous rapportez.
EZ a souligné l’incongruité de cette gifle et a condamné fermement ce geste contrairement à ce que vous indiquez.
Mais il a ajouté que le comportement de Macron s’affichant avec des malfrats torse nu ou invitant un groupe de rock à gesticuler sur le perron de l’Elysée un 14 juillet a contribué à dévaloriser l’image présidentielle.
En cela il a raison !
Après les attentats de 2015, j’étais allé devant la mairie quelques minutes, avant de rentrer chez moi dare-dare, écœuré par les propos mondains qui espéraient que les associations musulmanes du coin restent chez elles, alors qu’elles participaient habituellement à l’effort de cohésion culturelle de la petite ville où j’habitais. Croisant des jeunes de cette confession qui se demandaient ce qu’était ce rassemblement, j’entendis la réponse – « c’est pour Charlie » – et le commentaire, « walla, ils l’ont bien mérité ».
Des petits Zemmour, en quelque sorte.
Il serait temps de renoncer à la dialectique du marteau philosophique et du cassage de reins, cela éviterait aux érudits de devenir djihadistes.
Il me semble qu’il y a un fort contresens à imaginer que Papacito ait menacé de mort Mélenchon. Je ne pense pas que vous ayez effectivement vu la vidéo en question. Pas que vous en apprécieriez nécessairement la forme ou le fond, mais y voir des menaces de mort, selon ce que j’en ai vu, ce n’est pas intellectuellement satisfaisant.
Par ailleurs, je ne comprends pas bien, en parcourant https://www.fondapol.org/, ce qui donne son sens à l’emploi du terme populisme ici.
Tous les aspects que vous évoquez méritent de l’être. Mais les qualifier de populistes retirent à ce mot tout sens. Un mot qui voudrait tout dire ne dit évidemment plus rien.
Toujours sur Fondapol, on peut lire https://twitter.com/Fondapol/status/1402307251117998083 leur interprétation du même fait :
« La violence qui traverse la société conduit à faire l’hypothèse que nous sortons peu à peu du régime démocratique et de ses grands principes: on ne respecte plus le président de la République, l’ensemble des élus ou encore les résultats électoraux ».
La violence qui traverse notre société, réelle, profonde et crue, pas symbolique, c’est celle qui touche le peuple par l’action d’une portion du peuple. Ceux qui l’exercent ne représentent qu’eux.
Quant au respect des élus et résultats électoraux, la balle est aussi dans leur camp en large part.
Le fait d’avoir piétiné, par le traité de Lisbonne, le résultat d’un des derniers référendums d’envergure, n’est pas gratuit.
Le fait de voir, à chaque manifestation, des élus porteurs d’une écharpe tricolore adopter un comportement de voyou y participe aussi. Ainsi, lorsqu’on nous présente la députée insoumise Bénédicte Taurine comme une victime de violences car poussée par un policier, on omet de préciser que dans l’instant immédiatement précédent, ceinte de l’écharpe tricolore, elle essayait de pousser le bouclier d’un policier et plus généralement d’empêcher les policiers de remplir leur mission.
On avait pourtant dit à l’enfant-roi de ne pas inviter ses copains de boîte de nuit à l’Elysée, de ne pas faire des roulades dans le parc, d’avoir moins de mauvaises fréquentations, de ne pas critiquer sa famille devant les étrangers ! Et il traverse la rue sans regarder !
Un jour il a tiré la nappe sous prétexte de faire table rase. Une autre fois il a déchiré les photos de nos aïeux sous prétexte que c’était des vieux ! Une consommation exagérée de Mistral gagnant lui monte à la tête, on le lui dit aussi !
Monsieur l’Avocat général, il n’en fait qu’à sa tête ! Mon mari a craqué…
Cher Philippe Bilger,
Le populisme que vous évoquez est la conséquence directe de la déculturation que nous vivons depuis Mai 68.
Le niveau culturel ne cesse de baisser dans la population et chez les hommes politiques.
À de rares exceptions près (Le Maire, Bayrou), nos hommes politiques ne connaissent plus ni l’histoire ni les grands auteurs qui ont irrigué la pensée et l’action des grands hommes politiques que nous avons connus jusqu’à Mitterrand.
D’où cette soumission aux dogmes en vigueur et cette navigation à vue dans la conduite des affaires du pays.
D’où cette cécité sur le monde – tragique – qui vient.
J’ajoute que la gifle reçue par le président de la République est une autre conséquence de Mai 68, à savoir la pensée progressiste qui a miné tous les piliers de notre société, et en particulier la justice.
Cette justice est devenue une boîte à excuses pour tous les voyous, criminels, délinquants, em*erdeurs de tout poil.
La sanction est devenue l’abomination de la désolation pour une société qui se pousse du col, et qui voit l’homme plus beau qu’il n’est.
La violence que nous connaissons n’est que la conséquence de ce laxisme total, ainsi que de la déculturation que j’ai évoquée, et qui remplace l’argument par le poing. Ou la claque.
On a beaucoup commenté la gifle reçue par le chef de l’Etat.
Je suggère à chacun de consulter Wikipédia et de jeter un œil sur la liste immense des chefs de l’Etat, des rois, des présidents, des papes… qui, depuis l’Antiquité, ont été, non pas giflés, mais assassinés.
Ce sont des gens exposés.
Mais les policiers français sont-ils moins exposés qu’eux ?
Le populisme ? N’est-ce pas Internet et les réseaux sociaux qui permettent à chacun de faire connaître son opinion ? Sans doute, par le passé, les idées nuancées, les bêtises, les imprécations existaient-elles comme aujourd’hui. Mais il fallait des circonstances exceptionnelles pour qu’elles s’expriment et un peu de persuasion pour atteindre le public. Il est probable que les idées n’étaient pas meilleures qu’aujourd’hui mais elles ne franchissaient pas aisément le seuil de confidentialité.
Faut-il se réjouir de ce « progrès », le déplorer, l’encadrer (levée de l’anonymat) ? Autre débat. Dans le principe, je ne vois pas pourquoi on ne se réjouirait pas que chacun puisse s’exprimer. « Populisme. » Le mot n’est péjoratif que pour les « élites. »
@ Exilé
« Le populisme, n’est-ce pas la démocratie des autres ? »
Non, pas vraiment. En un sens un peu propre du terme, le populisme enraye les institutions et dissout la démocratie dans le sarcasme et l’autosatisfaction de faire la nique aux élites tout en laissant les choses aller à vau-l’eau.
Maintenant, cela fait longtemps que je pense que la superbe des élites en France ne pouvait aboutir qu’à cela. Comme le dit Monsieur Bilger:
« La classe politique qualifiait au fond de populiste ce qui mettait en péril ses privilèges et son exclusivité dans les choix fondamentaux d’un pays. Le peuple devait être salué mais surtout pas sollicité : la politique était une activité trop sérieuse pour lui être confiée. »
Je ne me considère pas vraiment populiste, mais j’ai été frappé par l’instrumentalisation de ce terme qui visait à protéger le « privilège [de l’élite] et son exclusivité dans les choix fondamentaux d’un pays ».
Sortir de l’élitisme et du symétrique danger populiste implique de rendre les échelons politiques intermédiaires bien plus importants dans les choix politiques. Le seul moyen de reconstruire des liens avec la population.
Maintenant, tant que la démocratie sera, dans la tête des gens de ce pays, synonyme d’élection présidentielle tous les cinq ans, et de rien d’autre, rien ne bougera: les élites n’auront jamais rien à craindre d’un RIC ou de votations qui pourraient remettre en cause son exclusivité dans les choix fondamentaux d’un pays ; et les têtes pensantes du populisme se satisfont de pouvoir chauffer les esprits sur des thèmes simplistes dans leur hémiplégique exclusivité des priorités sans jamais avoir à vraiment bosser sur les sujets sérieux en retour.
Le populisme, ce n’est pas la « démocratie des autres ». C’est du sarcasme brut qui détruira tout autant le fonctionnement des institutions qu’il détruira la prééminence de l’élite s’il réussit. Au détail près qu’il faudra alors reconstruire des institutions, et que l’élite ne change jamais vraiment parce que les gens n’ont simplement pas tous les mêmes compétences. Wernher von Braun était… « apolitique », n’est-ce pas ? Il a très bien survécu aux changements d’allégeance politique. Son département, c’était de lancer des fusées en l’air, pas de se soucier où elles atterrissaient, en somme…
@ Patrice Charoulet
« Ce sont des gens exposés.
Mais les policiers français sont-ils moins exposés qu’eux ? »
Par les temps qui courent, vous oubliez surtout les Français lambda qui sont les plus exposés au quotidien, qui peuvent recevoir un coup de couteau n’importe où, n’importe quand et à tout propos (comme c’est encore arrivé dernièrement sur une plage marseillaise), quand ils ne se font pas passer à tabac par des hordes sauvages bien entendu.
Et ils sont abandonnés à leur « sentiment d’insécurité » sans pouvoir bénéficier d’un mur de gorilles pour les protéger…
Dans la France actuelle le mot populisme est en général utilisé par la pensée dominante pour désigner le parti hostile à l’immigration, qu’elle veut désigner d’un nom qui soit immédiatement péjoratif (alternative : « extrême droite »).
Philippe Biger est (justement) insatisfait de cet usage et en propose un autre : [dans la vie publique] « entorse aux pratiques honorables ».
Il est toujours difficile de réformer le dictionnaire.
Peu de chances que cette réforme prenne, notamment parce qu’un nom en …isme, en politique, désigne une famille politique (gauchisme, communisme, socialisme, progressisme, radicalisme, libéralisme, centrisme, gaullisme, fascisme, irrédentisme, séparatisme, etc.) ou une orientation politique (nationalisme, internationalisme, ouvriérisme… populisme), et on proposera plutôt d’abandonner l’emploi de ce mot et de le laisser revenir à l’honorable et modeste obscurité dont le politiquement correct l’a tiré dans les années 1980.
Il n’y a pas si longtemps, il existait une vieille brasserie dans la rue de Rivoli (côté Tour Saint-Jacques) où tout nouvel arrivant était salué en chœur par un « Montjoie ! » auquel il devait répondre par un « Evoé ! », sorte de cri pour invoquer Bacchus. C’était LA brasserie royalo-rabelaisienne bien connue de Paris où l’on ne faisait pas semblant de brocarder la gueuse (la République).
À ma connaissance elle n’a jamais tremblé d’inquiétude, ni sous Gaston Doumergue, ni sous Coty et les autres. Mais Macron vint, qui prit la haute main sur les affaires du pays.
Cela commença par les jeux de mains de Benalla qui n’attirèrent pas que des applaudissements (autres jeux de mains) ; on continua avec les Gilets jaunes sur lesquels s’abattirent des mains lourdes (la paluche policière) ; suivirent les doigts d’honneur des Martiniquais, les mains baladeuses de la fête de la musique, la main basse de la Présidence sur la presse parlée, la perte de la main sur la réforme des retraites. Bref, que ce soit la pince, la louche ou la cuillère, Macron n’arrête pas de donner des coups de main, il aime jouer à la main chaude.
Et voilà-t-y pas qu’une gouapette de Tain-l’Hermitage, pas au courant des usages, lui balance son quinté dans la vitrine ! Et agrémente sa calotte de l’expression MONTJOIE ! SAINT-DENIS ! comme pour exhorter les preux chevaliers à tirer l’épée et à fendre l’infâme. Au grand émoi des messagers présents qui rivalisent de souvenirs pour trouver des synonymes à gifle.
On évoqua SOUFFLET chez les plus anciens ; la CLAQUE pour les plus démunis ; la TARTE et la TALOCHE pour les plus communs ; la TAPETTE pour les barbichus ; la TORGNOLE pour les boulevardiers ; la MANDALE pour les catcheurs ; le BEIGNET pour les gourmands et la BAFFE dans la tronche pour les plus excités. Un distingué se permit un ALLER SIMPLE.
C’est fou ce qu’un banal président peut déclencher à propos des doigts de l’homme et du citoyen. J’ai grand-peur de la prochaine étape. De très mauvaises langues constatant la dérive populacière du Pouvoir m’ont glissé à voix basse : « La prochaine fois, ce sera touche-pipi » !
@ caroff | 09 juin 2021 à 09:38
« Je n’ai pas entendu les propos que vous rapportez.
EZ a souligné l’incongruité de cette gifle et a condamné fermement ce geste contrairement à ce que vous indiquez. »
Il a certes condamné l’acte de l’individu, mais il a bien dit que le président l’avait mérité. Ce passage est souligné sur les chaînes d’info et les réseaux sociaux. voir à partir de la minute 51
Il condamne donc un acte qu’il cautionne ensuite en disant que c’était mérité. Et après il dira qu’Emmanuel Macron dit tout et son contraire.
Que l’on condamne la soirée de la fête de la musique avec un groupe gay ou la photo avec deux jeunes loubards à Saint-Martin, j’avoue que personnellement je n’ai pas apprécié. Mais il souligne aussi que la désacralisation de la fonction de président date de 2007, avec Nicolas Sarkozy et s’est poursuivie ensuite avec François Hollande. Cela dure donc depuis 14 ans.
Je pense que la société aujourd’hui a changé et qu’un président ne peut plus se comporter comme un roi. Il a été élu par le peuple et doit donc être proche du peuple. Ce que Zemmour et ses fans ne sauraient comprendre.
« Nous avons tous pris des gifles quand nous étions petits : ça ne nous a pas rendu plus intelligents pour autant » affirmait Françoise Dolto.
En revanche, on sait tous que ça peut faire de la peine, comme Don Diègue, dans le Cid :
« Ô rage ! ô désespoir ! […] N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? […] Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! Oeuvre de tant de jours en un jour effacée ! Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense, m’a servi de parade, et non pas de défense, va, quitte désormais le dernier des humains, passe, pour me venger, en de meilleures mains ».
Les duels ont laissé place aux comparutions immédiates.
Je me demande quelle peine aurait requise Philippe Bilger (que je salue avec enthousiasme et respect pour le succès de son blog) à l’encontre du père de Chimène pour le soufflet infligé au père de Rodrigue…
Cordialement à tous les lecteurs de ce blog.
@ hameau dans les nuages | 09 juin 2021 à 10:13
Excellllent !
On peut s’y perdre, de Jupiter à Carfly et Mclito, le Sphinx doit avoir des soubresauts là où il est : « C’est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l’atteindre dans sa culture et sa langue. »
Un gamin qui découvre un jouet, le pays qui pense fins de mois et l’autre qui fait des « biscouettes » au Château, un gamin au fond, comme quand j’ai ouvert ma première boîte de Meccano il y a bien longtemps.
Malraux et son éloge de Jean Moulin doit aussi pleurer de ce que la France traverse, il n’a pas de culture profonde Macron, encore moins d’intelligence, les études ne font pas l’essentiel.
Sans être le doigt sur la couture en permanence, une vie de l’écrivain des Conquérants vaut plus que toutes les vies des BHL et de notre Jupiter de bazar.
« …les derniers propos à la fois scandaleux et pathétiques de Jean-Luc Mélenchon qui prépare déjà son explication pour sa future défaite en 2022… » (PB)
Enfin quelqu’un qui dit tout haut ce que je pense tout seul, isolé là-haut sur ma montagne des Karawanken (Carinthie).
Personne à part vous, Philippe, n’a avancé cette hypothèse.
Bien content d’être de nouveau d’accord avec vous.
Ce personnage moyenâgeux souffleta notre président juvénile de noble aisance, dont notre hôte se risqua de le dénommer hasardeusement anarchiste, d’autres de l’affubler d’une armoirie couleur jaune vif. Vint le temps d’une surenchère de nos contempteurs médiatiques afin de le châtier le plus durement possible. Ce crime de lèse-majesté représente un soufflet au regard de notre représentation de tout bord, et rire sous cape des manants. Une tarte à la crème vaut mieux qu’un soufflé.
Je rappelle à tous ceux qui ont cité de trop nombreuses fois la phrase de l’Écclésiaste « Malheur à la ville dont le Prince est un enfant », que l’Assemblée et le Sénat avaient, dans leur grande sagesse, prévu la situation que nous vivons par la loi n° 2019-721 du 10 juillet 2019 relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires.
Fin de l’éducation spartiate donc.
Un rappel à la loi s’impose à tous, en même temps que l’obligation des gestes barrières et des distances sanitaires de sécurité.
À moins qu’il ne s’agisse des distances salutaires, allez savoir.
Cher Philippe,
Lorsque NKM a été mise à terre par un maire encore en fonction, cela n’a pas trop dérangé les médias ni les juristes. Cette femme pouvait prétendre à une fonction présidentielle et le début du grand n’importe quoi a commencé.
Les écoutes mises en place par Hollande pour éliminer ses adversaires politiques, l’acharnement sur le candidat Fillon et son épouse Penelope allaient grand train. Le « mur des cons » s’élevait joyeusement et les médias recevaient avec félicité la famille Le Pen s’en servant d’un chiffon rouge pour que le « casse du siècle » puisse triompher.
À cette période, il était dans l’oubli qu’un coup de tatane donné à une député soit pardonné. Pardonnée aussi, une gifle donnée par Monsieur Bayrou à un jeune enfant interrogeant l’une de ses poches alors qu’un maire se trouvait en difficulté pour avoir giflé un adolescent qui l’insultait.
Claire Chazal se recevait un seau d’excréments en rentrant chez elle, les Gilets jaunes étaient félicités de leurs animations, de leur contrôle routier sévère, les commerçants se pliaient à protéger leur vitrine d’isorel de week-end en week-end. De nombreux policiers, pompiers connaissaient le caillassage, avant de découvrir les guet-apens et les tirs de mortier.
Rédigé de la sorte, cela semblerait un récit fictif, une banalisation du quotidien qui n’a rencontré aucune réaction. Triste constat. Amère réalité d’un pays qui a oublié le respect de l’autre, le débat argumenté, l’existence d’élections dont les jeux sont déjà faits.
Aujourd’hui, c’est le président qui reçoit une gifle et le monde est en émoi, à juste titre. Et l’on se rappelle d’un ministre qui sort à l’arrière parce que ses locaux étaient envahis, d’hélicoptères qui s’apprêtaient à extraire le président de l’Elysée par les airs… d’un Arc de Triomphe saccagé en pleine journée…
La suite, nous ne pouvons que l’appréhender et dixit le président « Il ne faut pas y accorder trop d’importance ». Cependant à ne plus écouter les demandes des citoyens, à ne plus faire de compromis, il ne reste plus qu’un immense désespoir et une puissante montée dangereuse de destruction.
françoise et karell Semtob
@ Aliocha
Faire une équation entre un commentaire sur une claque et sur des assassinats en masse, c’est particulièrement négationniste dans l’esprit.
https://twitter.com/i/status/1402523527253737473
vidéo significative en illustration de mon propos plus bas :
« bien avant la gifle, en février 2020, simulacre de tabassage d’@EmmanuelMacron devant l’@AssembleeNat avec les députées Clem_Autain (@FranceInsoumise) et @ElsaFaucillon (@PCF) la sénatrice (@EELV) @EstherBenbassa et la députée européenne LFI @ManonAubryFr »
@ Marcel Patoulatchi
Vous ne mesurez pas la portée symbolique du geste.
Il y a différence de degré et non de nature entre les actions qui ont entraîné les mêmes commentaires, Zemmour s’honorerait à ne pas se comporter en racaille.
La violence est la violence.
Excellent billet, Monsieur Bilger, dont j’extrais ce passage qui me semble le plus explicite pour décrire la situation de la France telle que monsieur Macron l’a, par ses propos à l’emporte-pièce et le manque de sincérité dans nombre de ses déclarations du fait de son « en-même-tempsisme », aggravée :
« Cette campagne elle-même, se télescopant de manière délibérée avec les points chauds des élections régionales et permettant au président de préparer 2022 avec les moyens de l’Etat, n’a-t-elle pas un fort parfum populiste ? Il faudrait aller voir le peuple qui serait comme dans une réserve ? »
Le fameux ruissellement qui semblait être une forme de credo au début de son mandat n’a aucunement enrichi la masse des Français. Après quatre années d’exercice de son pouvoir, beaucoup de Français au sortir des contraintes imposées pour cause de pandémie sont effectivement démoralisés et ne croient plus en la parole publique, tant de nos gouvernants que de leurs opposants.
Si monsieur Macron était apparu hiératique lors de son investiture, son image s’est depuis lourdement dégradée. Par ailleurs, ses choix initiaux ont provoqué plus que des réticences, voire des résistances dans une bonne part de « l’opinion ».
Monsieur Macron fait de la « com » et ce faisant manque de fond car il se complaît essentiellement dans la forme et, dans la suite de son « Grand débat », cherche à présent exclusivement à s’attirer les futurs électeurs de 2022 par segments, comme dans toute promotion commerciale.
Les citoyens conscients de leurs devoirs ne peuvent ainsi que se sentir floués au titre du contrat qu’exige d’eux la République, le fameux « pacte républicain » à sens unique, alors que leurs dirigeants ne se l’imposent aucunement. Leur monde n’est plus du tout celui des citoyens qui vivent cela comme une forme d’exclusion de leur propre nation.
Quant à l’épisode de la gifle, monsieur Macron s’est manifestement abstenu de respecter les règles de sécurité qu’exige sa protection rapprochée. En s’approchant au petit trot de la foule, il n’a pas permis à son escorte de se placer dans une position qui aurait dû permettre d’anticiper le geste de l’auteur. La réaction des policiers ou gendarmes a été très rapide et a permis de maîtriser sans délai l’auteur de cette offense à la fonction présidentielle.
À l’évidence, depuis le début de son mandat et par ses choix, monsieur Macron montre qu’il n’a pas voulu respecter un certain nombre de règles parce qu’il est idéologiquement dans la transgression systématique, pour ne pas dire systémique. Son refus de se couler dans la norme de sa fonction, donc d’endosser le costume de la fonction présidentielle avec ses exigences, est source de dysfonctionnements graves qui entachent son exercice.
Au fond, la désacralisation systématique de l’État, des fonctions régaliennes (police, voire justice par exemple), le rejet de tout principe d’autorité ne fait donc qu’aboutir à ce que le Général avait en son temps appelé la « chienlit ». Celle-ci est maintenant devenue telle que même le président de la République la subit directement sur sa personne. Je m’interroge donc sur la poursuite de son « Tour de France » et les avanies que monsieur Macron est susceptible de subir à nouveau.
Dira-t-il, comme si imprudemment lors de l’affaire Benalla : « qu’ils viennent me chercher » ?
@ Robert
« Quant à l’épisode de la gifle, monsieur Macron s’est manifestement abstenu de respecter les règles de sécurité qu’exige sa protection rapprochée. […] À l’évidence, depuis le début de son mandat et par ses choix, monsieur Macron montre qu’il n’a pas voulu respecter un certain nombre de règles parce qu’il est idéologiquement dans la transgression systématique, pour ne pas dire systémique. »
C’est vrai que Chirac était vachement plus respectueux des protocoles de sécurité… Grand classique: « This is not a method ! This is provocation ! »
« Son refus de se couler dans la norme de sa fonction, donc d’endosser le costume de la fonction présidentielle avec ses exigences, est source de dysfonctionnements graves qui entachent son exercice. »
Je ne vois vraiment pas en quoi. Il fait des actes dans l’exercice de son boulot. Et choisit la forme de sa communication comme avec Carlito et McFly. Si cette com’ ne vous plaît pas, tant pis. Mais non, il ne refuse pas « d’endosser le costume de la fonction présidentielle ». Il a entrepris un nombre conséquent d’actions, celui de supprimer la préfectorale étant celle dont je lui sais le plus gré.
Par ailleurs, un président n’est pas un demi-dieu. Seulement le premier des fonctionnaires, en un sens. Je vois sur Internet pas mal de ministres et Premiers ministres étrangers faire des entretiens depuis leur appartement avec leur bibliothèque personnelle en toile de fond, depuis le début de la pandémie. Cela ne me pose aucun problème: ce sont des gens comme tout le monde, et qui communiquent selon les us et coutumes du moment. Par contre, à chaque fois qu’on m’étale cette espèce de décorum républicain plaqué or, cela ne me donne aucune satisfaction. Je trouve que cela fait très nouveau riche. Rasons l’Élysée.
Pour moi, un président est un fonctionnaire à notre service. Pas un roi. Il n’a pas à avoir de « costume présidentiel ». Il a simplement à faire son boulot et à être jugé sur ses actes. Et idéalement pas sur les apparences.
« Au fond, la désacralisation systématique de l’État. »
L’État n’est pas sacré et n’a pas à l’être. C’est une nécessité organisationnelle pour vivre en société. Tout simplement. Il n’y a pas de culte à lui rendre. Simplement à respecter un minimum les efforts des politiques qui tentent d’organiser la vie en société. Donc, au minimum, à ne pas les gifler.
« Dira-t-il, comme si imprudemment lors de l’affaire Benalla : « qu’ils viennent me chercher » ? »
Cela serait bien, oui. Il n’a pas à jouer le pleutre face à ce type de comportement. Si les Français veulent sacraliser leur président pour le décapiter dès qu’ils le peuvent tel un nouveau roi, grand bien leur fasse. Mais je ne cautionnerai jamais ce type de comportement de barbares. Je trouve d’ailleurs cela assez hallucinant de reprocher à Macron de désacraliser quoi que ce soit quand on est capable de considérer Chirac comme la quintessence du président respectable… Tant qu’un président a de l’allure et du poil au menton et parle avec la dernière des orgueilleuses désinvoltures, il ne désacralise pas l’État même s’il est un voleur ?
Vivement que Jupiter désacralise l’État. Et qu’il finalise la suppression de la préfectorale. Pour commencer.
@ Achille | 09 juin 2021 à 07:24
« Rappelons que cette expression d’une autre époque est aujourd’hui l’un des slogans des royalistes et de mouvements comme l’Action française. »
N’importe quoi, comme d’habitude.
Le style non plus ne change pas. Une phrase qui commence par « Rappelons » ne peut être que du Achille.
Gifle salvatrice ou pas ?
D’une façon unanime au bal des faux-culs tous toutes ont condamné cette action.
À quelque chose malheur est bon, ne dit-on pas que Paris vaut bien une messe ?
Les derniers sondages semblent le confirmer.
Je ne pense pas que le populisme soit une spécialité française.
Comme je le conçois, c’est la position par défaut de ceux qui pour arriver au pouvoir, par besoin de plaire pour se faire élire, sont prêts à flatter la colère des électeurs et à leur raconter des salades. C’est aussi la position par défaut, naturelle, des électeurs les moins avertis, ceux qui veulent tout tout de suite, et qui sont prêts à croire que les lois de la réalité ne demandent qu’à coïncider avec celles de leur idéologie. Le risque populiste est le reproche principal que l’on peut faire à la démocratie. La démocratie demande un degré de sagesse de la part des gouvernés et des gouvernants.
Elle suppose que les gouvernants évitent d’exaspérer les gouvernés au point de leur faire perdre toute sagesse. Qu’ils n’usent pas de tours et de détours pour ignorer leurs besoins, une fois en place. Le comble est atteint quand ils ont l’air de gouverner contre eux…
Certains médecins ont peur de leur malades et ne leur prêtent qu’une oreille distraite, certains professeurs détestent leurs élèves médiocres – ceux qui ont le plus besoin d’eux et justifient qu’ils exercent ce métier – eh bien, de la même façon, certains élus méprisent leurs électeurs, et par conséquent ils essayent de les circonvenir, et de les culpabiliser quand ce n’est pas de les redresser. Au lieu d’abuser de l’argument d’autorité, ils devraient permettre aux électeurs de comprendre d’eux-mêmes où se situe réellement leur intérêt, mais pour cela il faudrait que ces gouvernants en soient eux-mêmes pénétrés.
À part quelques excités, la plupart des gens savent que l’intérêt général est à la longue plus profitable à chacun que la défense d’intérêts particuliers, et que la zizanie ne profite pas à grand monde. Mais si la société est régie de façon que les plus vindicatifs l’emportent, les populistes ont de beaux jours devant eux.
Un parlement plus représentatif, avec plus de pouvoir, un Premier ministre conduisant réellement la politique, et responsable devant le Parlement, des consultations plus fréquentes sur des sujets d’importance, il y a bien des façons de faire vivre la démocratie et de rendre les électeurs intelligents face aux fausses promesses populistes.
Encore faudrait-il éviter de galvauder l’appellation. Par commodité, une équipe au pouvoir est prompte à qualifier de populiste une vision politique différente de la sienne, même raisonnable.
La moralisation constante, la culpabilisation perpétuelle du citoyen est contre-productive. Nos élus sont là pour défendre nos intérêts dans le monde, la prospérité du pays, la paix sociale. Qu’ils s’en occupent au lieu de se prendre pour nos éducateurs. Pour toute prise de position, le critère de moralité est devenu prépondérant au point qu’il l’emporte sur toute autre considération au détriment de la viabilité et de l’efficacité des dispositions prises en politique. Et c’est une maladie bien française. Notre première peur, c’est de ne pas être suffisamment corrects, pas suffisamment généreux, pas suffisamment en phase avec le catéchisme républicain, de ne pas respecter chacun des tabous du moment à la lettre, même si ces tabous nous mènent tout droit à l’échec.
C’est peut-être ce carcan qui fait sourdement gronder le pays. J’y vois le danger qu’en se débarrassant de la fausse morale et du politiquement correct, les contestataires abandonnent aussi la vraie morale, et le goût de la démocratie.
Les qualificatifs le plus souvent ne servent à rien, ne disent rien. Il y a toujours un qualificatif à la mode pour dire tout son mépris à l’adversaire politique.
Naguère ce fut « pensée unique », puis « pensée bien-pensante ». Désormais c’est populisme.
Comme chacun accusait l’autre de pensée unique, ou de pensée bien-pensante, chacun accuse maintenant l’autre de populisme.
Ça ne fait pas avancer le débat. Ça n’a aucun sens.
Et si nous nous préoccupions de politique ? Et si nous réfléchissions à ce que nous voulons être, à ce que nous voulons faire ?
@ Mitsahne | 09 juin 2021 à 12:34
Mon commentaire ayant été censuré, je me rabats sur le vôtre.
Parfait.
@ Lucile
« Encore faudrait-il éviter de galvauder l’appellation. »
(Soupir…) Exact.
« C’est peut-être ce carcan qui fait sourdement gronder le pays. J’y vois le danger qu’en se débarrassant de la fausse morale et du politiquement correct, les contestataires abandonnent aussi la vraie morale, et le goût de la démocratie. »
Vous avez raison sur toute la ligne. Votre commentaire est d’une justesse impossible à prendre en défaut. Je pourrais en signer chaque ligne.
@ F68.10 20h25
« Par ailleurs, un président n’est pas un demi-dieu. Seulement le premier des fonctionnaires, en un sens. »
Non sens !
Article 15 de la Constitution: « Le président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale ».
Ça vous dit quelque chose la bombinette gérée par le chef de bureau au ministère des Armées par exemple ?
Par ailleurs, le président n’est pas la chef de gouvernement finlandaise qui doit rendre des comptes sur ses dépenses de petit déjeuner. La France est une monarchie républicaine: les rites et le décorum font partie du patrimoine français et je me contrefiche que ça vous donne des boutons.
« Rasons l’Élysée. »
Plantons une éolienne à la place !
« Pour moi, un président est un fonctionnaire à notre service. Pas un roi. Il n’a pas à avoir de « costume présidentiel ». Il a simplement à faire son boulot et à être jugé sur ses actes. »
Lisez la Constitution pour vous rendre compte de cette idiotie. Les fonctionnaires doivent obéissance à leur ministre, chef de son administration. Le Président est jugé sur ses actes tous les cinq ans… et ça fait mal depuis quelques mandats !
« L’État n’est pas sacré et n’a pas à l’être. C’est une nécessité organisationnelle pour vivre en société. »
L’Etat ce sont les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif (application des lois): il n’a pas en effet à être sacralisé mais il doit viser l’efficacité de sorte que l’organisation de la société qui en est tributaire soit la plus harmonieuse possible.
« Et qu’il finalise la suppression de la préfectorale. »
C’est discutable mais pourquoi pas s’il s’agit d’ouvrir un corps de fonctionnaires de façon à ce qu’il puisse recruter des gens de « la société civile » ou des fonctionnaires d’autres corps. Mais « l’exercice de l’Etat » fût-il au niveau déconcentré, ne s’improvise pas et doit reposer sur des professionnels bien formés, soit sur le tas (cas des hauts fonctionnaires de police ou des cadres de la Défense nommés sous-préfets puis préfets ou directement préfets mais de départements mineurs) soit par le biais de l’ENA (zut ça n’existe plus).
@ F68.10 | 09 juin 2021 à 20:25
« Pour moi, un président est un fonctionnaire à notre service. »
Absurde, ou non-sens total sur la fonction, comme vous voulez.
Un fonctionnaire est choisi sur ses compétences,
Un président est choisi sur ses compétences et sur un projet qu’il présente et doit mettre en application.
Ce n’est pas un simple gestionnaire, il a une fonction inspiratrice de la politique et de contrôle de la mise en application de cette politique
Même en Suisse, le pays des gestionnaires à la finalité de neutralité, un responsable politique est élu sur un projet.
Le reste de votre commentaire est de la même veine, mélangeant l’énoncé de naïvetés avec des contresens fondamentaux.
« …ministres et Premiers ministres étrangers (…) sont des gens comme tout le monde, et qui communiquent selon les us et coutumes du moment. »
Des « normaux » peut-être, encore que cela reste à démontrer, toute recherche de pouvoir implique un état « anormal ».
Avoir l’envie et la prétention de gérer la vie des autres, au lieu de « cultiver son jardin » à la Candide est la marque d’une psychologie particulière qui n’est pas normale.
C’est pourquoi on attend d’eux autre chose que de la com, mais que l’on demande de l’action et la résolution des problèmes, laquelle résolution fait partie des projets sur la base desquels les transferts de pouvoir Peuple-Élus ont été faits.
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@ Lucile | 09 juin 2021 à 22:28
« J’y vois le danger qu’en se débarrassant de la fausse morale et du politiquement correct, les contestataires abandonnent aussi la vraie morale, et le goût de la démocratie. »
On parle beaucoup de morale et de politiquement correct, le problème n’est pas la morale dont nous connaissons tous la flexibilité, mais la vérité et le respect de la parole donnée.
Le mensonge est à la base du pouvoir, mais ce mensonge n’a de sens que s’il permet d’avancer dans la direction promise par le projet que porte l’élu.
Il se fait que le mensonge est, depuis déjà quelques décennies, érigé en principe d’élection, pour ensuite par un mensonge opposé nous expliquer que le projet initial est impossible à mettre en œuvre à cause des règles administratives qui nous gouvernent et qui venant de superstructures européennes, sont indépassables.
Le mensonge est toujours à sens unique, contre la volonté populaire et jamais contre les règles administratives.
Encore que j’y vois un progrès dans la mesure où grâce à la pandémie, les règles budgétaires sont en train d’exploser.
Bref, le mensonge se répand telle la rumeur, tout le monde ment à tout le monde, et le respect de la parole donnée, comme la vérité, sont absents du débat.
L’ascèse de la décence, l’exigence du réel d’un sacré démonétisé depuis la révélation judéo-chrétienne, s’accommode mal des exigences individuelles qu’il entraîne, où chacun est placé face à sa responsabilité personnelle qui demanderait la lucidité tranquille de ne pas retourner aux dieux romains pour tenter de consolider une autorité qui ne saura démocratiquement exister qu’au cœur de chacun.
Fillon soulignait que le populisme n’était pas le bon terme pour décrire la fièvre qui secoue l’Occident, la définition juste de Lucile s’appelle démagogie où, si l’on s’en souvient, un certain débat Chirac-Jospin en 1995 illustrait bien la vacuité d’un pouvoir qui, ne sachant plus qu’offrir un miroir séducteur à l’opinion, les deux candidats face à face ne reflétaient plus que l’image creuse de cette démagogie, inaugurant cette période où faire savoir devient plus important que savoir faire, pensant résoudre les problèmes en désignant un bouc émissaire pour satisfaire une opinion qui permet l’élection, s’étonnant ensuite que ce qui mena l’Occident au pire ne permet pas de gouverner.
On peut prôner de raser l’Élysée, si c’est par la suite pour s’incliner devant Jupiter, il serait nécessaire d’au moins reconnaître sa propre contradiction, et qu’il n’y aura de réelle démocratie que par l’affranchissement de chaque individu, appelé à la responsabilité de s’élever à cette exigence que demande la liberté de conscience et d’expression sans la prendre pour une prison, qu’il y a là un vrai choix à opérer au cœur de chacun, si chacun désire l’établissement républicain, cet ordre qui ne se réclame plus de l’esclavage impérial, mais de la réalité du cœur humain.
Le sentiment populaire alors, fort de ce savoir exigeant, ne cèdera plus aux mensonges des démagogues qui, toujours, l’histoire nous l’a enseigné, mènent au pogrom et à la décapitation, mais incarnera l’établissement raisonnable et démocratique de la fraternité, pouvant résister, enseignement primal de toutes les défaites françaises, aux idéologies du pouvoir communiste jusqu’à celles de l’avoir capitaliste, permettant enfin d’accéder à l’être qui lentement s’établit au fil de l’évolution naturelle des humains, appelés à l’exercice formidable de leur vocation, maîtriser la monture de leur passion reptilienne qui les emprisonne, cette ascèse libératrice qui seule permettra d’assumer la responsabilité faramineuse qui leur est offerte, apprendre à savoir narrer leur histoire passée, pour mieux écrire l’invention possible d’un futur viable.
@ anne-marie marson | 09 juin 2021 à 23:20 (@ Mitsahne)
« Mon commentaire ayant été censuré, je me rabats sur le vôtre. Parfait. »
Je vole au secours de Philippe, il ne censure pas mais corrige, d’ailleurs mes deux derniers messages n’apparaissent pas non plus, ils ont été… »cancelled » selon les termes de la news kultur universitaire de gauche ouachingtonienne. Comme je crois tous ceux qui ont célébré le gifleur.
En même temps, ils ne cassaient pas trois pattes à un canard, tous les autres messages étaient bien plus élaborés et analysés que les miens.
Le sujet est le populisme, une épidémie ; donc c’est une bonne épidémie car être populiste c’est un honneur, une gloire, une décoration, de même qu’être de droite ultra, raciste, islamophobe, etc. toutes ces qualités qu’un citoyen normal devrait cultiver contre tous ces tarés gauchistes islamistes escrolos LFIstes complètement à la ramasse, des tarés congénitaux qui polluent la société.
Je mets à l’honneur Gilles-William Goldnadel qui a bien expliqué hier soir que le fascisme est de gauche aujourd’hui, avec preuves et arguments solides.
Le populisme, c’est l’aspect peu reluisant de la politique, qui ne lui fait pas honneur, car il est ce procédé consistant à séduire l’électorat en faisant appel à son instinct plutôt qu’à son intelligence.
C’est, de la part du politique qui le formule, adresser à cet électorat un discours trompeur et racoleur dans l’espoir de capter facilement ses voix, là où il devrait au contraire tendre vers ce dernier objectif en tentant de convaincre ce même électorat par la crédibilité de ses arguments, par la pertinence de sa démonstration, ainsi soumis à la réflexion et proposé à l’examen par la raison de ses interlocuteurs.
Le populisme, c’est finalement se moquer du peuple, c’est le dévaloriser et ce n’est certainement pas contribuer à développer sa conscience politique. De même que ce n’est certainement pas le meilleur moyen de redorer le blason de la politique et de lui rendre ses lettres de noblesse.
Aïe ! Pan sur le bec !
Papacito, le « fasciste déclaré » qui fait une vidéo contre Mélenchon est un ex-militant colleur d’affiche du Front de gauche, devenu le FDGI, le Front De Gauche Islamisé, LFI, La France Islamiste, si you prifeur.
Désolé, le coup de la menace terroriste d’ultra-droite c’est bien essayé mais il faudra trouver autre chose.
L’ultra droite peut pas fournir tout le monde, y a foule de candidats aux castings de victimes et menaces d’extrêêêême drouâââte mais promis juré, on va redoubler d’effort ; c’est notre côté humaniste.
Magnifique photo !
On dirait Robert Mitchum dans « La nuit du chasseur »…
Entre « Love » et « Hate ».
M. Bilger quand vous écrivez ceci :
« Rien ne doit être excusé mais tout doit être analysé comme la cause d’un délitement républicain ou la rançon d’une exemplarité trop médiocre »
n’avez-vous pas le sentiment de vous moquer ?
Mais, parce que je suis gracieuse, je vous invite à lire ce petit conte de La Fontaine :
Sœur Jeanne, ayant fait un poupon,
Jeunoit, vivoit en sainte fille,
Toujours étoit en oraison ;
Et toujours ses sœurs à la grille.
Un jour donc l’abbesse leur dit :
« Vivez comme sœur Jeanne vit ;
Fuyez le monde et sa séquelle. »
Toutes reprirent à l’instant :
« Nous serons aussi sage qu’elle
Quand nous en aurons fait autant. »
Les parangons de vertu, comme c’est beau !!
Pourtant, il me révolte de voir hululer par tous les chantres aux ventres avides, insatiables et voraces, cette clameur qui ressemble au rire de la hyène, ce charognard que l’odeur du sang enivre et grise mais que la peur de saigner épouvante…
La hyène est toujours sur les traces de la lionne, sa gueule est béante, sa course est lente, et son attroupement puant, elle est le parfait emblème de la veulerie qui aujourd’hui accable.
Les hommes de notre temps s’amusent à pousser vers sa fin une humanité dont l’odeur de putréfaction réveillerait les morts mais pas les vivants ignorants vaniteux, ils avancent hallucinés vers le gouffre et c’est ce vertige final qui comme le sang pour la hyène, les grise et les enivre… sans que leur lâcheté jamais ne dépare…
@ Tipaza
« Bref, le mensonge se répand telle la rumeur, tout le monde ment à tout le monde, et le respect de la parole donnée, comme la vérité, sont absents du débat. »
Mais attention, une société basée sur le mensonge court à sa perte.
C’est ce qui s’est passé avec l’ex-URSS, donc une des causes de l’effondrement a été le fait que les statistiques étaient tellement faussées que personne parmi les dirigeants n’était capable de connaître l’état réel du pays et de l’économie.
En France, le mensonge étatique inquiétant à terme concerne surtout le niveau réel de la criminalité et surtout son origine et ses causes.
M. Macron a flatté les électeurs français pour obtenir leur suffrage. En effet, il s’est payé les services d’une équipe de professionnels de l’informatique qui ont composé les discours de campagne en fonction des souhaits hétéroclites des personnes sondées. Et plus les discours étaient démagogiques et plus les gens applaudissaient.
De plus, il a écrit un livre qui transcende la révolution, il a fait la promotion de ce brûlot dans les universités étrangères où il était en déplacement, où il représentait la France.
Les anarchistes sont complètement déboussolés au point de non retour. L’auteur de la gifle sur le président a crié un slogan médiéval et chrétien. Ultime provocation ou acte insensé, le résultat est le même. De contradictions en revirements, la chienlit fait son lit.
@ Aliocha
Il y a la liberté et la responsabilité individuelles de chacun, de l’être biologique vivant et pensant qu’est chacun d’entre nous.
Il y a aussi la liberté et la responsabilité « individuelles » de chaque nation, de l’être politique vivant et pensant que constitue chacune des nations du monde.
Comme passer d’une échelle à l’autre ? C’est toute l’énigme de la politique.
@ duvent | 10 juin 2021 à 11:37
Superbe ! Que le français peut être beau !
On en reveut du même style !
@ sbriglia 10 juin 2021 à 11:23
Votre comparaison est géniale ! Une des forces du film est d’avoir fait de ce monstre un comique grotesque. (Je suis un peu dure pour Mélenchon, mais enfin, son admiration pour le Venezuela n’a rien de rassurant).
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@ F68.10 | 09 juin 2021 à 23:43
Cheers !
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@ Tipaza
La flexibilité des lois morales les rend discutables, bien d’accord, mais l’exigence morale existe et fait partie de notre nature. Et comme vous, je pense que l’honnêteté est un critère moral de premier ordre ; sur ce point je crois comme Exilé qu’en plus d’être une exigence morale, l’honnêteté solidifie une société et optimisme la fluidité des transactions nécessaires à sa survie. Cependant il ne suffit pas d’être sincère, il faut savoir ce que l’on fait. En étant optimiste et darwinien, on pourrait avancer que l’exigence morale chez l’humain a été sélectionnée pour ses effets bénéfiques sur la survie de l’espèce.
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@ Wilfrid Druais | 10 juin 2021 à 00:18
« c’est quoi la « vraie morale » ? »
Je ne nie pas qu’il y ait des contradictions dans ce que j’ai écrit, le sujet n’est pas simple, mais ce serait utile de me préciser les incohérences éventuelles que vous y avez repérées de façon à me permettre de clarifier mes idées. Merci d’avance.
Par ailleurs il m’est impossible de vous dire en 2 lignes ce que j’entends par « vraie morale ».
Il y a sans doute à redire sur la définition de Kant (ne pas faire à autrui ce que nous ne voulons pas qu’autrui nous fasse). Mais c’est un début intéressant. Je range dans la fausse morale toutes les règles de la tribu s’adressant au cerveau reptilien. Elles ont leur utilité pour souder le groupe, mais elles sont violentes, disproportionnées, et souvent arbitraires. Celui qui se dispense de les suivre se voit montré du doigt – ou pire – c’est pourquoi les hommes n’osent plus faire de compliments aux femmes et les footballeurs se croient obligés de se mettre à genoux avant de commencer le match. Si le groupe est un gang, ou un nid de « woke », ses lois sont pernicieuses en plus de défier le bon sens.
Que la distinction entre fausse morale et morale soit parfois délicate à opérer ne me paraît pas un argument valable pour récuser la morale en politique. Si vous regardez les Constitutions des différents pays elles ne se valent pas, et comme par hasard, tout le monde a envie de vivre dans certains pays et pas dans d’autres. Il me semble que les pays qui depuis toujours sont attentifs à maintenir l’équilibre sans cesse menacé entre l’intérêt général et la liberté de chacun sont aussi les plus attirants et les plus prospères (liberté de pensée, liberté de circuler et d’entreprendre, éducation, niveau de vie, santé, conditions de travail, égalité devant la loi, protection des plus faibles). Mais parmi ceux qui les envient, tout le monde ne comprend pas à quel point leur morale de tous les jours participe à ce résultat. Ceux qui balayent l’exigence morale sont en fait des adeptes de la loi de la jungle. On comprend peut-être mieux ce qu’est la vraie morale par son manque que par son exercice.
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@ Aliocha | 10 juin 2021 à 07:42
Il y a sûrement des nuances entre « démagogie » et « populisme », mais le « demos » grec est le « populus » latin, en français le « peuple ».
Instruction interdite.
Dans le pays de la liberté, il ne faut pas lire « Mein Kampf ». Seule une édition savamment tripotée et commentée sera disponible et uniquement pour les enseignants et « chercheurs ».
Des fois que le peuple vire au nazisme…
Mais alors, y aurait-il des choses intéressantes dans « Mein Kampf » ?
Ne s’agirait-il pas plutôt de pouvoir continuer à lui faire dire ce qu’il y a pas en toute tranquillité ?
@ caroff | 10 juin 2021 à 00:22
Merci, par votre commentaire fondé sur la référence à notre texte fondamental, d’avoir répondu aux élucubrations de F68.10 | 09 juin 2021 à 20:25.
Vous m’avez ainsi évité de me colleter à une réponse qui de toute manière ne le convaincrait jamais, quels que soient les arguments avancés…
@ Tipaza | 10 juin 2021 à 06:51
J’avais oublié d’insérer la référence à votre commentaire en rédigeant ma réponse à caroff. Oubli réparé.
@ Lucile | 10 juin 2021 à 13:47
Voici ce que Lucile me dit :
« En étant optimiste et darwinien, on pourrait avancer que l’exigence morale chez l’humain a été sélectionnée pour ses effets bénéfiques sur la survie de l’espèce. »
Et elle poursuit dans le même commentaire mais adressé à Wilfrid Druais :
« Je range dans la fausse morale toutes les règles de la tribu s’adressant au cerveau reptilien. »
Et enfin elle ajoute, suprême témérité, ceci :
« ce serait utile de me préciser les incohérences éventuelles que vous y avez repérées de façon à me permettre de clarifier mes idées. Merci d’avance. »
Je suis embarrassé.
Dois-je lui faire mal en ne disant rien ou seulement du bien, ou au contraire dois-je lui faire du bien, en lui montrant ses contradictions donc en lui faisant du mal ?
Ou peut être vais-je me faire mal, en interprétant de façon erronée son texte.
C’est probablement ce qui va se passer 😉
Car enfin, si j’ai compris la stratification du cerveau, vue par les biologistes, les naturalistes, et autres psys, c’est le cerveau reptilien qui porte la mémoire de notre être primitif mais aussi de son évolution.
Car parler d’être primitif est réducteur, il n’y a pas de primitif, stricto sensu, nous sommes en évolution permanente si je puis dire, et toute nouvelle information est reliée aux niveaux d’informations antérieurs qui ne sont pas effacées
Si donc l’exigence morale est le résultat de l’évolution pour le bénéfice de l’espèce, alors ces règles sont contenues dans le cerveau reptilien.
Ayant fait bénéficié l’espèce de leurs bienfaits, ces règles ne sauraient être rejetées au titre de la fausse morale.
La vérité (enfin telle que je la vois) c’est qu’il y a une sorte de sophisme à confondre la survie de l’espèce et les règles de fonctionnement de la société ;
Et ce sophisme vient de ce que l’homme est un animal social, la confusion entre la survie de l’espèce et celle de la société, est facile, indolore et nous la faisons sans nous en apercevoir.
La survie de l’espèce est dans la loi de la jungle, celle du plus fort, mais en même temps (voilà que je fais du macronisme), la survie de la société est dans certaines règles qui modulent cette loi du plus fort.
Cela a été très bien étudié par les naturalistes, chez les animaux sociaux comme les meutes de loups ou les groupes de grands primates, où le faible subit la loi du plus fort, celui-ci en situation normale ne poussant pas son avantage pour ne pas affaiblir le groupe.
Bon, on pourrait faire des linéaires sur ce sujet, et cela a été fait certainement de bien meilleure façon que ce que je viens de faire.
Anthropologue ne puis, psy ne daigne, Tipaza suis. (Pcc : la devise des Rohan, en clin d’oeil 😉 )
@ Wilfrid Druais | 10 juin 2021 à 18:54
Ce que l’on pourrait traduire en pastichant par: La morale , combien de divisions ?
Comme disait maman en regardant « La Petite maison dans la prairie »: c’est co*co* mais c’est moral.
Pour éviter un appel à la violence, mon commentaire a été censuré. Pourtant la censure est aussi une violence.
Cela rappelle les heures sombres de notre histoire, surtout du côté de l’URSS et de la Chine, avec la sombre Anastasia. Pour l’instant cela ne concerne pas le RN, mais plutôt le gouvernement actuel de la France.
Le terme se prendre une baffe a aussi un côté symbolique et virtuel, et pas physique.
J’espère que Damien Tarel, qui a été puni, fera appel.
Les barrières sont installées partout, surtout dans Paris ou les itinéraires désormais sont balisés, pour baliser notre esprit et nous obliger à prendre les chemins balisés et pas les chemins de traverse.
Les khmers verts qui saccagent Paris doivent avoir un exemplaire du petit livre rouge dans leur bibliothèque.
@ Robert
« Merci, par votre commentaire fondé sur la référence à notre texte fondamental, d’avoir répondu aux élucubrations de F68.10. Vous m’avez ainsi évité de me colleter à une réponse qui de toute manière ne le convaincrait jamais, quels que soient les arguments avancés… »
Il y a des arguments qui me convainquent parfois. Quand on me montre que je me trompe. Jusqu’ici, caroff a échoué à m’expliquer pourquoi une monarchie présidentielle est préférable à un système où on ne prend pas le monarque pour un punching-ball qu’on fantasme de décapiter au nom de la tradition tout en prétendant qu’il est « sacré »… ou quand les fils se touchent…
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@ caroff
« Ça vous dit quelque chose la bombinette gérée par le chef de bureau au ministère des Armées par exemple ? »
Oui. Cela s’appelle une bombe atomique. Je ne vois pas pourquoi un roi serait mieux placé pour larguer une bombe atomique qu’une personne responsable élue dans un système démocratique où on ne le prendrait pas pour un roi ou un demi-dieu.
« Par ailleurs, le président n’est pas la chef de gouvernement finlandaise qui doit rendre des comptes sur ses dépenses de petit déjeuner. »
Vous parlez de la demi-déesse Sanna Marin ? Je trouve cela quand même pas mal qu’on puisse demander des comptes de ce type aux élus. Comme quand Pierre Maudet s’est fait virer à Genève. Là, sur le coup de Sanna Marin, je trouve cela un peu exagéré, mais quand on voit le temps qu’on a mis pour traiter l’affaire Karachi… ne parlons même pas d’un petit déjeuner ou des pratiques de clientélisme de nos mairies…
« La France est une monarchie républicaine: les rites et le décorum font partie du patrimoine français et je me contrefiche que ça vous donne des boutons. »
Le fait que vous vous en contrefichiez que cela me fiche des boutons ne témoigne en rien que le concept de la monarchie soit préférable à celui du modèle où les élus sont considérés comme des gens normaux qui doivent rendre des comptes et qu’on ne renvoie pas en les giflant en hurlant « Montjoie Saint-Denis ! Que trépasse si je faiblis ! » mais qu’on renvoie à travers le vote à intervalles réguliers. On n’est pas au Moyen Âge.
« Les fonctionnaires doivent obéissance à leur ministre, chef de son administration. Le Président est jugé sur ses actes tous les cinq ans… et ça fait mal depuis quelques mandats ! »
Je ne sais pas ce que « obéissance » veut ici dire. Cela veut dire « devoir de réserve » ? Pour que nous n’ayons jamais idée de ce qui se passe en coulisses ? Navré: je préfère un modèle où les gens appliquent les directives mais où nous avons un droit de regard, ce qui impliquerait que les fonctionnaires auraient l’obligation morale de s’exprimer sur ce qui concerne le vil bas peuple.
Quand je parlais de juger le président sur ses actes, c’est de mentalité collective dont je parle. Regardez les commentaires de ce blog: 1. vamonos se plaint de la com’ et ne discute pas les actes. 2. Wilfrid Druais ironise sur « Macron et Maman ». 3. Robert ne peste que sur l’esprit de transgression allégué de Jupiter (qui a ma connaissance est quand même un peu plus celui qui définit ce qu’est la transgression que Robert…) 4. Giuseppe juge la culture et l’éducation de Macron mais ne discute pas desdits actes. Et caetera.
« L’Etat ce sont les pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif (application des lois): il n’a pas en effet à être sacralisé. »
Nous sommes donc d’accord sur ce que juge être l’essentiel. N’en déplaise à Robert…
« Mais « l’exercice de l’Etat » fût-il au niveau déconcentré, ne s’improvise pas et doit reposer sur des professionnels bien formés. »
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que vous croyez que je souhaite McFly à la culture et Carlito à la défense… en gros remplacer les stages commando en Guyane de la Légion étrangère par des roulades sur la pelouse de l’Élysée.
Je n’ai jamais nié l’importance de la compétence. Mais je conteste bien les concours comme moyen de prétendre l’évaluer. Ce n’est pas bien compliqué…
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@ Lucile
« Que la distinction entre fausse morale et morale soit parfois délicate à opérer ne me paraît pas un argument valable pour récuser la morale en politique. »
Parfaitement exact.
@ duvent | 10 juin 2021 à 11:37
Superbe !
@ Tipaza | 10 juin 2021 à 18:57
Dear Tipaza, en écoutant les cours du professeur Robert Sapolsky aux étudiants de Stanford, et en me régalant, toujours sur YouTube, avec le « Behaviour panel », j’ai cru comprendre de la part de ces éminents spécialistes, que le cerveau humain était équipé de circuits différents, et que selon l’urgence et le danger de la situation à laquelle nous étions confrontés, nous mettions en jeu des circuits appropriés et recourions à des « patterns » (modèles de conduites) spécifiques. En cas de danger imminent et grave, pour notre survie, nous nous branchons sans l’avoir choisi, sur le mode « fight or flight » (affrontement ou fuite), ou « freeze » (faire le mort), situation que connaissent aussi les animaux, et qui fait intervenir la zone dite, je crois, « limbique » de notre matière grise. Or, cette partie fonctionne beaucoup plus vite que les zones de cogitation et de contrôle, et échappe à notre volonté consciente. Elle s’accompagne d’émotions et d’affects intenses.
Il y a un décalage dans le temps entre nos différentes réponses, par ailleurs l’utilisation d’une zone peut bloquer momentanément l’utilisation d’une autre (mais ce n’est pas vrai pour toutes).
À mon avis c’est ce circuit que les tribuns sollicitent massivement. Et ils savent jouer de ces décalages entre les performances de nos divers circuits. S’ils commencent par provoquer la peur, la frustration, ou la colère, la raison des auditeurs n’interviendra qu’après-coup, et de façon plus biaisée que s’ils s’étaient adressés à elle en premier.
Un bon orateur, comme le fait remarquer sbriglia (dans le billet suivant), sait jouer des affects de ceux qui l’écoutent, et provoquer leurs émotions, mais aussi faire intervenir leur raison et leur sens des valeurs (sens des valeurs : évaluation, comparaison, préférence et de choix), ce qui d’ailleurs lui fait courir le risque d’être soumis lui-même à une évaluation de leur part.
Pour en revenir à la théorie évolutionniste, qui n’est d’ailleurs pas complètement convaincante mais qui a des qualités heuristiques, je ne vois pas ce qu’il y a de bizarre à penser que la conscience morale et le sentiment de responsabilité ont favorisé la vie en société et la capacité de coopération indispensable au développement humain.
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@ Wilfrid Druais
Ce que vous dites des Américains, c’est ce que disent aussi certains Américains des Français : aucune conscience morale, tricheurs, corrompus, losers, geignards, sales et prétentieux. Mais dans un cas comme dans l’autre, on peut considérer ces amabilités comme l’hommage du vice à la vertu.
@ Wilfrid Druais | 10 juin 2021 à 18:54
« vous trouvez ça moral peut-être ? Pourtant, d’un point de vue politique ce fut payant puisque les Japonais ont capitulé, ce qu’ils auraient fait de toutes façons peu de temps après vu qu’ils n’étaient plus en capacité de se battre. »
C’est bien mal connaître les Japonais et la guerre du Pacifique. Quand on n’a plus la capacité de se battre, comme vous le dites, on se fait kamikaze, on se suicide, mais on ne capitule pas. Allez visiter l’île de Corregidor, apprenez son histoire et vous ne lancerez plus à la volée de telles convictions loin de toute réalité. Pour prouver que la bombe atomique est immorale, il aurait fallu un argumentaire plus charpenté.
@ Robert 16H26
« Merci, par votre commentaire fondé sur la référence à notre texte fondamental, d’avoir répondu aux élucubrations de F68.10 | 09 juin 2021 à 20:25. »
Je vous en prie !
Fort en maths mais pas fort en tout !
@ Robert
« Merci, par votre commentaire fondé sur la référence à notre texte fondamental, d’avoir répondu aux élucubrations de F68.10. »
C’est beau, un fondamentaliste, la nuit. Cela mémorise un texte fondamental, et hop !… ça a la science infuse.
On en redemande.
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@ caroff
« Je vous en prie ! Fort en maths mais pas fort en tout ! »
Les mathématiques n’ont rien à voir dans l’histoire en question. Seule compte ici l’idée qu’on se fait d’à quoi doit ressembler un gouvernement propre sur lui. Pour vous, c’est un roi qu’on élit à chaque Ragnarök quinquennal. Pour moi, ce sont des gens élus et qui répondent de leurs actes, qui font un boulot comme un autre.
Et j’affirme qu’il serait souhaitable que la vie politique soit davantage dépersonnalisée pour laisser place au débat d’idées plutôt qu’à des logiques d’ego et de partis. Je ne pense en effet pas que la « République » ait vocation à reproduire un logique monarchique, avec une caste d’aristocrates semi-incompétents qui se cachent derrière des concours comme jadis d’autres derrière leur naissance, et avec des logiques de fondamentalisme comme la vénération de textes sacrés que seraient la Constitution ou d’autres.
Une Constitution n’est pas un texte sacré. Pas plus qu’une fonction présidentielle. Seulement un texte en vigueur. Elle ne dit pas la vérité. Elle implémente un système ; système qui est condamné à être imparfait et critiquable sur de nombreux points. L’un d’entre eux étant que la Constitution actuelle cautionne une dérive monarchique que vous encensez. On peut faire mieux.
Je suis toujours impressionné par les commentaires de Lucile, tout en intelligence et érudition.
Tipaza ne voulant être en reste y apporte sa valeur ajoutée. On sent qu’ils s’aiment bien ces deux-là.
À noter que Wilfrid Druais, lorsqu’il est à jeun, est capable d’excellentes réflexions.
Cela donne des échanges plutôt agréables à lire, quand bien même je ne partage pas, évidemment, toutes les idées…
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@ anne-marie marson
« Pour éviter un appel à la violence, mon commentaire a été censuré. Pourtant la censure est aussi une violence. »
Difficile de reprocher à la modératrice de ce blog d’abuser de la censure. Personnellement je trouve même qu’elle est très tolérante.
Si certains commentaires ne sont pas publiés c’est tout simplement parce qu’ils sont excessifs.
Les choses peuvent être dites sans pour autant s’envoyer la vaisselle à la tête.
@ Wilfrid Druais | 10 juin 2021 à 23:59
Se lancer dans l’apprentissage de la langue japonaise montre une ouverture d’esprit et un courage qui m’impressionnent. Certains de vos commentaires le confirment. Cependant, cela ne pallie pas une lacune en tactique militaire.
« C’est justement parce que les « Japs » ont lancé les kamikazes qu’ils n’avaient plus d’autre solution. »
Lorsqu’un kamikaze, dont le coût de l’avion et de formation est négligeable (il ne savait même pas atterrir) percute un porte-avions (un bijou technologique, 2 400 hommes d’équipage, des dizaines d’avions), le bilan comptable est manifeste, même s’il faut des dizaines de kamikazes pour atteindre l’objectif. Écrire que c’est l’ultime solution me paraît facétieux.
« Rien ne justifie les 200 000 morts des bombes atomiques et leurs conséquences. »
La guerre du Pacifique a coûté plus de 2 millions de morts. Suivant votre raisonnement, rien ne justifiait ces 2 millions de morts. Pour être plus sérieux, la guerre du Pacifique avait pour le Japon conquérant une visée politique. Comme le rappelait Clausewitz, la guerre est un phénomène de violence, dont le but japonais, dans le cas qui nous intéresse, était bien défini. Cette violence ne peut pas avoir de limite tant que l’objectif politique risque de ne pas être atteint. Mettre de la morale dans cette violence débridée est, comme vous le dites si bien, « une fable pour gamins débiles mentaux ».
@ anne-marie marson
« Pour éviter un appel à la violence, mon commentaire a été censuré. Pourtant la censure est aussi une violence. »
Dire que Philippe censure c’est lui faire une violence qu’il ne mérite pas.
Heureusement que nous avons encore des électrons libres comme M. Bilger pour pouvoir exprimer des réactions et des analyses qui seraient partout censurées, je connais très peu de blogs comme le sien, le dixième de ce que je dis ici sur d’autres sites et blogs est aussitôt censuré avec signalements et menaces de porter plainte contre moi.
Bilger, Zemmour, Goldnadel… c’est chez eux que je puise ma liberté.
Pourvou qué ça douré !
@ sylvain | 11 juin 2021 à 13:22
Ceci n’est pas votre affaire !
Il me semble que la parole d’Anne-Marie Marson ne puisse être mise en doute, pas plus que la volonté des hôtes de ce blog d’éviter des dérives et hors sujet à répétition, quand les commentaires ne se résument plus qu’à des jouxtes entre intervenants définitivement hors sujet (du billet) et ne désirant (manifestement) qu’en découdre et faire triompher « leurs idées » !
@ sylvain
« Dire que Philippe censure c’est lui faire une violence qu’il ne mérite pas. Heureusement que nous avons encore des électrons libres comme M. Bilger pour pouvoir exprimer des réactions et des analyses qui seraient partout censurées, je connais très peu de blogs comme le sien, le dixième de ce que je dis ici sur d’autres sites et blogs est aussitôt censuré avec signalements et menaces de porter plainte contre moi. »
Il y a eu une réelle aseptisation d’Internet. Fut un temps, il y avait de réelles choses sur les réseaux Usenets, où il était possible de les utiliser pour débattre de manière poussée, avec de vraies stars du ridicule au milieu de gens intelligents et compétents. Mais avec l’accélération du rythme sur le net, son couplage de plus en plus croissant à l’actualité, la masse d’idiots qui s’y expriment, tout cela a plus ou moins disparu. Des fossiles existent de cette époque, comme Interrobäng Cartel.
C’est ce qu’on appelle le Septembre Éternel. Il commença en septembre 1993, quand AOL permit à des utilisateurs lambda d’y accéder. C’est là que la culture de cet Internet primitif disparut.
Le résultats de Google sont devenus de plus en plus pauvres et ciblés. La Netiquette a disparu. Internet est devenu un moyen de travail en ligne, un dépositaire de savoir, et un défouloir. On a quand même détruit ce qui en faisait le sel avant sa démocratisation.
Et par certains aspects, Internet est devenu dangereux. La censure étatique est une solution de facilité. Mais imposer une discipline (et non, pas la levée de l’anonymat) pour re-rendre l’Internet un endroit agréable à fréquenter, ce serait quand même une bonne chose.
@ Xavier NEBOUT
« Mais alors, y aurait-il des choses intéressantes dans « Mein Kampf » ? »
Il y a beaucoup de choses inintéressantes, voire ennuyeuses dans Mein Kampf (MK). Il y a également beaucoup de dégueulasseri*s.
Je l’ai acquis, fin des années 60, alors qu’il était en vente libre, sans « notes explicatives » pour préserver les brebis égarées de basculer vers le nazisme. Je l’ai lu. Je ne suis certainement pas devenu nazi pour autant. Si j’étais perquisitionné, on le trouverait chez moi, comme chez l’autre farci qui a claqué E. Macron ! Mais je ne prévois pas d’en faire autant…
Il faut dire qu’à l’époque, on nous enseignait encore l’histoire et nous avions une conscience politique autrement plus solide et ouverte qu’aujourd’hui.
Ajoutons que les écrits de Lénine, en particulier « Que faire ? », sont en vente libre, sans annotation particulière, et que ces ouvrages contiennent et détaillent toutes les saloperi*s du bolchevisme…
@ Mary Preud’homme | 11 juin 2021 à 14:33
Caramba encoré ratéé la révolouçion !
@ Mary Preud’homme
« …les commentaires ne se résument plus qu’à des jouxtes entre intervenants définitivement hors sujet (du billet) et ne désirant (manifestement) qu’en découdre et faire triompher « leurs idées » ! »
Les vôtres, par exemple ? Comme quand vous aviez commencé à me chauffer sur Mère Teresa ??
@ F68.10 | 11 juin 2021 à 17:48
C’est le voleur qui crie au voleur !
Malheureusement pour vous, nombreux sont les lecteurs à avoir noté vos viles attaques sur un précédent billet concernant une femme admirable (cf « Les catholiques, de la chair à c..ons ! »), certains même m’ayant fait part de leur indignation en message privé.
Quant à celles à mon égard, venant d’un troll anonyme (pléonasme) elles ne me font ni chaud ni froid…
« Là où est l’erreur, que je mette la vérité »
@ F68.10
@ Mary Preud’homme
On tombe facilement dans la polémique quand chacun attaque ou défend des points sensibles… Une théorie, une figure de proue…
Chacun estime que la théorie de l’autre l’agresse et agresse l’autre en rétorsion.
Plus ou moins consciemment. Après quoi, chacun en voudra à l’autre de ce qu’il dit et de ce qu’il est. Quand c’est fait, c’est fait.
Et après, ni les discussions, ni le temps n’y changent rien. Là, il y a deux solutions, pas trois, pas mille, deux. Soit les gens s’en obsèdent dans leur coin et fuient le blog, vaincus, écrasés, soit ils rejouent le match pour enfin obtenir la victoire.
Les querelles se vident dans le sujet ou en dehors, mais quelle importance ? La recherche de vérité devient impossible, et il peut se former des camps entre protagonistes.
Entre bien des gens, il est trop tard, sur ce blog.
Pas pour vous.
Sans qu’aucun perde la face ou abandonne ses idées, vous pourriez être un exemple de modération par la vôtre.
@ Mary Preud’homme
« C’est le voleur qui crie au voleur ! »
Ah bon ? C’est vous qui m’avez fait l’injonction de moralement m’agenouiller devant Mère Teresa. Je vous ai communiqué mon sentiment de manière polie. Vous avez remis le couvert de manière moins polie. Je vous ai alors fait part du fond de mon sentiment à ce sujet. Et vous vous êtes comportée de manière de moins en moins polie.
C’est assez hypocrite de ne pas vous arrêter à une négation polie de la sainteté de Mère Teresa et de ne pas arrêter la discussion à ce moment précis. C’est en redoublant dans vos injonctions morales à m’agenouiller devant Mère Teresa qui vous m’invitez à vous faire part de mes pensées profondes à ce sujet.
Si vous vous étiez arrêtée avant, en vous contentant d’une négation polie de sa sainteté, vous n’auriez pas eu la tirade à son sujet. Vous avez donc bel et bien une part de responsabilité dans le déroulement de ces échanges.
La prochaine fois que vous souhaiterez défendre la religion, cessez de vous imaginer que vos interlocuteurs n’ont ni répartie ni arguments. Cela vous évitera de vous plaindre d’un hors-sujet au sujet de Mère Teresa sur un billet qui pourtant à un titre en rapport: « Les catholiques, de la chair à c..ons ! ». Car vous êtes bel et bien responsable de ce type de hors-sujet: l’alternative étant en effet de laisser passer des propos contrefactuels (i.e. faux) au sujet de Mère Teresa afin de pousser votre propagande en faveur de la croyance, du misérabilisme, du culte de la pauvreté et du refus de soins aux personnes qui en ont pourtant besoin. Je m’y refuse. Parce que j’ai un minimum de sens moral.
« Malheureusement pour vous, nombreux sont les lecteurs à avoir noté vos viles attaques sur un précédent billet concernant une femme admirable (cf « Les catholiques, de la chair à c..ons ! »), certains même m’ayant fait part de leur indignation en message privé. »
Ce qui ne change rien au fait que le rôle de Mère Teresa est problématique. Laissez tomber cette affaire ici: cela nous pousserait dans le « hors-sujet », comme vous le dites si bien.
« Quant à celles à mon égard, venant d’un troll anonyme (pléonasme) elles ne me font ni chaud ni froid… »
La documentation critique existante sur Mère Teresa n’est pas l’œuvre d’un troll anonyme. Ne vous en déplaise. C’est documenté. Le troll anonyme ne fait que vous mettre sous les yeux des documents qui vous déplaisent. Et le troll anonyme pense que ces documents vous posent plus problème, car ils désacralisent Mère Teresa, que le troll anonyme en question lui-même.
« Là où est l’erreur, que je mette la vérité »
Eh bien laissons parler les Indiens sur le rôle de Mère Teresa. Le troll anonyme vous référence les propos d’un Indien nettement moins anonyme: Aroup Chatterjee, de son petit nom. Qui était médecin à Kolkata. C’est avec lui que vous avez un réel problème car il avait bien un réel problème avec Mère Teresa.
Peu importe que le porte-voix anonyme ci-présent d’Aroup Chatterjee vous indigne, vous et d’autres grenouilles de bénitier, si vous n’êtes pas capable d’admettre que les gens ont un droit de regard sur les pratiques médicales, que ce soit en France, en Suisse ou un Inde, quand des soins de mauvaise qualité sont rendus, que ce soit les touchers vaginaux sans consentement sur patientes endormies en France, que ce soit les pratiques extra-judiciaires de contention en psychiatrie, ou que ce soit les soins inadéquats sinon indignes que procurait Mère Teresa. Et que la religion n’a pas à couvrir des pratiques médicales détrimentales aux patients et à les prétendre inattaquables au prétexte d’une « sainteté » que vous seule décerneriez…
@ Wilfrid Druais
Il est dans la nature de la guerre où on répond à une attaque d’humilier l’ennemi parce qu’on n’est ni dans une partie de tennis ni dans une violence pardonnable du genre, on est les vainqueurs mais après tout, on peut comprendre que les gens qu’on va conquérir se défendent.
Les gouvernants qui attaquent d’autres pays et s’attendent ou espèrent que sa population n’en fasse pas les frais à son tour en ne se dépêchant pas de déposer les armes se servent de leurs civils comme d’otages… Or les otages ont une influence selon la valeur qu’on leur donne et la détermination de la puissance adverse à ne pas se voir contrainte dans ses actions.
D’une part, le Japon ayant commis beaucoup d’atrocités sur les civils et sur les prisonniers dans la guerre, a par là dévalué le prix de la vie de ses civils et l’estime qu’on peut éventuellement porter aux combattants ennemis.
D’autre part, les Américains ne font pas de concessions, et c’est facile à expliquer autrement que par la psychologie d’un général : ils ne sont pas dans le monde mais hors du monde. C’est leur projet, pas le projet impérial, à la base.
Si on veut conquérir les autres, la force, le charme, la patience, il faut tout avoir… Les Américains ne sont pas comme ça, le leur demander est rien moins que les incliner à rentrer dans le giron de l’Europe donc de nier leur fondation donc de se nier.
Rien que ça ! Et on dit que les Américains nient la culture des autres… Eh bien, nos exigences de modération nient la leur. Ils ne sont pas Staline mais pas non plus Talleyrand.
Les Américains sont des Européens qui voulaient se détourner du vieux monde, c’est la nouvelle frontière, la Jérusalem terrestre à bâtir chez eux, se séparer du monde mauvais pour en créer un meilleur chez eux qui les intéressent.
Alors quand on les oblige à rentrer dans le monde, ils le font comme le bien contre le mal. C’est facile quand on a l’Axe devant soi, facile quand on a l’URSS devant soi, dans une moindre mesure.
Cette position n’incite pas aux concessions.
Les Européens n’ont pas de leçons à donner, entre les totalitaires et les munichois, ils sont bien pires que les Américains qu’ils critiquent, Américains qui les ont délivrés et relevés.
Je comprends que le poids de tout cela dérange nos vanités. Qu’elle soit financière ou morale, une dette semble toujours un peu écrasante.
Nous sommes dans un monde étrange, où on oublie l’Histoire tout en la reprochant aux Américains.
Contrairement aux Américains, je raisonne en terme de moindre mal, c’est facile, quand on est englué dans l’Europe, on n’a aucun mérite. Le « bien » de l’Europe n’a jamais été que ses tentations totalitaires.
Or les Américains sont un moindre mal, c’est d’ailleurs l’une des raisons de la reddition japonaise, mieux valait les Américains que les Russes, le capitalisme que le communisme.
Cela ne veut pas dire que les Japonais sont infidèles à leur culture, ils font comme avant, quand ils imitaient les Chinois, ils imitent les Occidentaux en restant eux-mêmes. Rien de nouveau sous le soleil… Si, leur culture, ancienne, raffinée et créative, s’étend comme elle ne l’a jamais fait sur le monde. Comme leur culture s’étend sur le monde, ils méritent plus que jamais de s’appeler soleil levant !
S’il faut reprocher quelque chose aux Américains, ce n’est pas les bombes, c’est d’avoir forcé le Japon à s’ouvrir. Ils ne sont pas les seuls à l’avoir fait, mais je dirais que c’est plus mal de leur part : des gens s’étant détournés de l’Europe, isolationnistes, auraient mieux été à même de comprendre le désir de distance, a priori. Ce sont eux qui ont déclenché les maux qui ont suivi, sans ouverture au monde, pas d’attaque contre l’Amérique, de Nankin, rien.
Et pas d’autres petits problèmes aujourd’hui. Par exemple, le Japon n’est pas auto-suffisant d’un point de vue agricole, comme il l’était autrefois. En clair, s’il ne parvient plus à exporter, les Japonais meurent de faim… Il me semble que le risque de submersion du Japon pouvait suffire à leur bonheur, il a fallu qu’on casse leur bol de riz.
Les Américains, obligés de sortir de l’isolationnisme, perdent leur identité, et les Japonais, leur sécurité. Chaque fois qu’un peuple à vocation insulaire se voit obligé de se mêler au monde, il y perd plus qu’il n’y gagne, malgré les apparences.
Mais on ne le dit guère, parce qu’au fond, il est sécurisant d’avoir la protection américaine, enrichissant de s’immerger dans la culture japonaise, et qu’on est toujours vexé de ne pas compter assez pour que les autres échangent avec soi.
@ F68.10 | 11 juin 2021 à 22:11
Totalement ignorant de beaucoup d’aspects médicaux, j’ai sursauté en lisant votre expression « pratiques médicales détrimentales » (sic).
J’ai alors fait ce que je fais quand je suis ignorant, et que je veux aller vite, j’ai demandé une recherche à Google.
Voici le copier-coller de la réponse en tête de liste :
« Il semblerait qu’il n’y ait aucun résultat pertinent associé à votre recherche. Astuce : essayez d’utiliser des mots susceptibles de figurer sur la page que vous recherchez. Par exemple, « recettes de gâteaux » au lieu de « comment faire un gâteau ». »
C’est rigolo, non ?
Votre débat avec Mary ressemble de plus en plus aux séquences de tartes à la crème des films de Charlot.
@ Tipaza
« Totalement ignorant de beaucoup d’aspects médicaux, j’ai sursauté en lisant votre expression « pratiques médicales détrimentales » (sic). J’ai alors fait ce que je fais quand je suis ignorant, et que je veux aller vite, j’ai demandé une recherche à Google. Voici le copier-coller de la réponse en tête de liste : Il semblerait qu’il n’y ait aucun résultat pertinent associé à votre recherche. Astuce : essayez d’utiliser des mots susceptibles de figurer sur la page que vous recherchez. Par exemple, « recettes de gâteaux » au lieu de « comment faire un gâteau ». »
Alors, je me permets de vous donner un exemple:
« À l’hospice où je me suis auto-affectée, celui de Prem Dan et non le célèbre Kalighat pris d’assaut par les volontaires, les malades reçoivent peu ou pas de soins : le médecin passe une fois par semaine pour toutes les patientes, dont les cancéreuses, qui sont soignées à l’aspirine et aux vitamines. »
Voilà. C’est bien ce que j’appelle des pratiques médicales détrimentales.
Ou sinon, vous pouvez aussi vous taper un joli petit document publié par l’ONU en 2014 sur « la torture dans un contexte médical ». Rapport qui a fait un peu jaser…
Je suis certain que vous trouverez des recettes de gâteaux dans ce rapport.
« Votre débat avec Mary ressemble de plus en plus aux séquences de tartes à la crème des films de Charlot. »
Je ne trouve pas que l’idée de laisser crever des gens sans soins médicaux adéquats soit particulièrement fendante. Se réjouir de la souffrance des autres, surtout si elle est gratuite et évitable et ne sert aucune cause réelle, ce n’est quand même pas vraiment louable, ni particulièrement drôle. Si vous voulez rire, permettez-moi de vous laisser en compagnie de Courtemanche, qui est un peu plus compétent que moi en ce domaine.
@ Wilfrid Druais | 12 juin 2021 à 00:16
« En fait, comme toujours avec les Ricains, la victoire ne leur suffit pas, il faut ajouter l’humiliation à la défaite ».
Comme Lodi vous l’a expliqué ce matin, l’humiliation n’est pas due à la folie de quelques généraux. Si l’on avait écouté les généraux Pershing et Foch, les troupes alliées seraient rentrées à Berlin et personne n’aurait trouvé le traité de Versailles humiliant, surtout après qu’un quart de la France avait été ravagé pendant quatre ans. C’est justement parce que le peuple allemand n’a pas reçu l’humiliation de l’invasion par les troupes alliées qu’il a jugé humiliant le traité de Versailles, avec les conséquences vingt ans après (que nos deux généraux en chef avaient prévues).
L’humiliation du siège de Paris en 1870-71, des bombardements allemands de la ville, des lourdes indemnités ne sont jamais pris en compte de nos jours, mais à l’époque, les Français avaient compris qu’ils avaient perdu la guerre. De même, le Japon a compris après Nagasaki qu’il était stupide de poursuivre la guerre.
Il valait mieux pour le Japon, par la suite, se ranger du côté américain, car les Chinois n’ont toujours pas oublié Nankin.
@ Lodi
« Les Américains sont des Européens qui voulaient se détourner du vieux monde, c’est la nouvelle frontière, la Jérusalem terrestre à bâtir chez eux, se séparer du monde mauvais pour en créer un meilleur chez eux qui les intéresse. »
Très juste.
Pour comprendre la mentalité des Étasuniens, qui affecte leur politique étrangère et militaire, il faut se reporter au concept de Destinée Manifeste des États-Unis d’Amérique.
http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/usa/usa2.htm
@ Tipaza
À aucun moment je n’ai cherché à débattre avec F68.10.
Je l’ai juste remis à sa place, nuance !
C’est lui seul qui est venu polluer une question où il n’était pas convié, dans l’unique objectif de salir une grande dame et moi aussi au passage.
Je n’appellerai donc pas cela un débat, dès lors que ce que l’on attend d’un débatteur c’est qu’il soit honnête, juste, respecteux de son contradicteur et surtout qu’il ne s’invite pas, ne s’impose avec des méthodes de troll.
@ F68.10 | 12 juin 2021 à 10:00
Il est possible que vous ayez été victime d’abus de pouvoir d’une partie du corps médical.
C’est un grand classique depuis que les groupes humains confient leur santé à des sorciers, des chamans ou des toubibs.
Ce n’est pas une raison pour vous comporter comme un missionnaire en terre de mission, essayant de convertir les autres contre ledit corps médical.
Déjà, convaincre sur un blog est une douce illusion, alors convertir est un cauchemar pour le missionnaire et ceux qui le subissent.
Je déteste les missionnaires de quelque obédience qu’ils soient y compris médicales.
Quant à Mère Teresa, je n’en sais que ce qu’en disent les médias bienveillants, qui la louent.
Tout être a sa part d’ombre, il est trop facile de monter celle-ci en épingle pour occulter la part de lumière.
Pour l’instant la part de lumière de Mère Teresa n’est pas contestée.
Il se fait que nous vivons un âge de décadence où le déconstructivisme s’impose et qu’il s‘agit de démolir ce qui fut grand, au nom d’une certaine vision idéologique réductrice de l’homme.
En démolissant Mère Teresa vous participez de cette déconstruction.
Pourquoi pas ! Mais c’est votre affaire vous n’entraînerez que les convaincus.
Lu sur lepoint.fr à propos de la campagne dans les Hauts-de-France :
« Mais c’est surtout la rencontre avec Damien Rieu qui a été remarquée pour la teneur de ses échanges. « Vous êtes incompétent sur toute la ligne », a lancé le ministre de la Justice à son rival d’extrême droite, attablé en terrasse. Dans un débat qui laisse peu de place à l’écoute mutuelle, Damien Rieu conseille au ministre d’aller « promener sa Rolex » grâce à laquelle il peut « se payer tout le marché ». « Et la fortune de monsieur Collard, et la fortune de madame Le Pen ? » rétorque ce dernier. L’échange se poursuit sur la défense du frère de Mohammed Merah par le ténor du barreau. « [Gilbert Collard] a défendu l’assassin du juge Michel, ça ne vous a pas dérangé », note Éric Dupond-Moretti. »
En reprenant l’argument stupide de Damien Rieu, l’avocat Dupond-Moretti semble reprocher à un confrère d’avoir défendu un accusé. Nous sommes tombés plus bas que terre… De tels propos ne sont vraiment pas de nature à redonner confiance en la justice.
@ Mary Preud’homme
« À aucun moment je n’ai cherché à débattre avec F68.10. Je l’ai juste remis à sa place, nuance ! »
Je confirme que vous ne cherchez nullement à débattre. Vous êtes nettement plus dans l’invective que dans la confrontation constructive d’idées.
Vous prétendez me remettre à ma place. Je pense pouvoir en prétendre autant sinon plus à votre encontre.
« C’est lui seul qui est venu polluer une question où il n’était pas convié, dans l’unique objectif de salir une grande dame et moi aussi au passage. »
Si vous reprenez la chronologie de nos échanges, c’est vous qui me mettez Mère Teresa sous le nez. Je vous dis simplement que je ne suis pas d’accord avec vous, et ce, initialement, sans rentrer dans les détails. Vous insistez. Et je vous dis vos quatre vérités sur Mère Teresa. Ce n’est pas moi qui cherche à salir Mère Teresa. Son bilan parle de lui-même… la référence sur le sujet étant « Mother Teresa: The Untold Story » d’Aroup Chatterjee.
« Je n’appellerai donc pas cela un débat, dès lors que ce que l’on attend d’un débatteur c’est qu’il soit honnête, juste, respecteux de son contradicteur et surtout qu’il ne s’invite pas, ne s’impose avec des méthodes de troll. »
Les éléments factuels nourissant votre débat se trouvent dans le livre d’Aroup Chatterjee. C’est vous qui refusez d’en prendre connaissance. Vous inversez les rôles, comme à votre habitude.
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@ Tipaza
« Ce n’est pas une raison pour vous comporter comme un missionnaire en terre de mission, essayant de convertir les autres contre ledit corps médical. »
Je ne suis pas un missionnaire. Je m’oppose aux propos de Mary Preud’homme quand elle m’invective et joue la persécutée. Dire « non » quand on voit une foutaise flotter en l’air n’est pas du missionariat…
« Tout être a sa part d’ombre, il est trop facile de monter celle-ci en épingle pour occulter la part de lumière. »
Personne n’a jamais nié que Mère Teresa ait initialement été animée de bonnes et pures intentions. Pas même Aroup Chatterjee, qui est son plus féroce critique. Il demeure que son bilan, comparativement à celui de Jack Preger, n’est pas aussi folichon qu’on se plairait à l’y croire. Ce qui signifie, comme d’habitude sur les thématiques médicales, qu’il y a des bonnes pratiques et des mauvaises pratiques, et qu’il est faux que tout se vaille.
« Pour l’instant la part de lumière de Mère Teresa n’est pas contestée. »
Aroup Chatterjee est beaucoup plus critique que moi. Il faut dire qu’il en veut quand même beaucoup à Mère Teresa d’avoir transformé l’image publique mondiale de Kolkata de celle d’une cité dynamique et attractive économiquement, initialement, à celle d’un sombre cloaque miséreux. Son propos est bien plus brutal que le mien, et je crains que, oui, il conteste bien ce que vous appelez sa part de lumière.
« En démolissant Mère Teresa vous participez de cette déconstruction. Pourquoi pas ! Mais c’est votre affaire vous n’entraînerez que les convaincus. »
Mère Teresa a déconstruit l’image de Kolkata. Au nom d’une image misérabiliste de l’humanité. Ce n’est pas du « déconstructivisme » que de le noter.
Mary Preud’homme avait le choix de sentir qu’elle s’aventurait sur un terrain où elle risquait gros en mentionnant Mère Teresa. N’aurait-elle pas insisté que cette discussion n’aurait jamais eu lieu. À elle d’apprendre à tourner sept fois sa langue dans sa bouche si elle souhaite ne pas voir ses idoles démolies à coup d’éléments factuels. Que cela lui serve de leçon. Et passons à autre chose…
@ Mary Preud’homme | 11 juin 2021 à 14:33
@ sylvain | 11 juin 2021 à 13:22
@ Tipaza | 12 juin 2021 à 16:02
@ Mary Preud’homme | 12 juin 2021 à 15:05
@ Achille | 11 juin 2021 à 08:29
Je vous remercie pour vos commentaires.
En réalité, j’ai profité de la « suppression » de mon commentaire pour parler de la censure en général et du totalitarisme, en particulier du totalitarisme des socialistes et des khmers verts à Paris. Hier après-midi le bus ne pouvait plus circuler.
Au sujet du totalitarisme des khmers verts à Paris, je recommande un petit livre : « Des souris dans un labyrinthe », de E. Pélegrin-Genel (décrypter les ruses et les manipulations de notre espace quotidien).
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@ sylvain | 11 juin 2021 à 13:22
Plutôt que de faire campagne sur l’insécurité, M. Le Pen devrait changer et faire campagne sur la liberté.
Je ne sais pas si le populisme est une épidémie française, mais depuis quelque temps il a réveillé un courant de pensée jusqu’alors plutôt discret : le souverainisme.
Distinguons d’abord le souverainiste royaliste, tendance Philippe de Villiers. Celui qui a donné une gifle au président. En fait il s’agit d’un roturier, sans nom à particule et sans titres de noblesse.
Il a crié : « Montjoie Saint-Denis ! » et dort désormais en prison au milieu des gueux.
Et puis il y a le souverainiste dit de gauche. Une sorte de Montebourg lobotomisé qui en arrive à enfariner le leader du parti qui est censé défendre les pauvres gens, les oubliés, les laissés-pour-compte. Bref, les pauvres types complètement paumés comme lui.
Lui il aurait crié : « Mon joint en Seine-Saint-Denis ! »
C’est sans doute cela qu’on appelle du mimétisme…
@ anne-marie marson | 12 juin 2021 à 22:56
« Plutôt que de faire campagne sur l’insécurité, M. Le Pen devrait changer et faire campagne sur la liberté. »
Tout à fait d’accord, d’autant plus avec le rapport fait en catimini par trois sénateurs propres sur eux et par essence respectables, sur la privation de nos libertés pour cause de covid. Proprement hallucinant. Blocage des comptes bancaires, flicage des déplacements par les radars routiers, interdiction des transports en commun pour les réfractaires, and so on…
Une pastille rouge sur le revers du vêtement et des ghettos quarantaine ?
Ôtez-moi un doute. Quand vous écrivez « ce climat singulier mêlant le dérisoire et l’important, les outrances et la démesure, atteignant même les esprits les plus sains… », j’espère que vous n’êtes pas atteint 😀
@ anne-marie marson | 12 juin 2021 à 22:56
« Plutôt que de faire campagne sur l’insécurité, M. Le Pen devrait changer et faire campagne sur la liberté. »
Peut-être mais la sécurité marche de pair avec la liberté, sans sécurité pas de liberté possible.
Macron a supprimé les deux :
Il a créé l’insécurité à des fins machiavéliques électoralistes pour faire monter le RN et le battre aux élections.
Et « en même temps » il réduit, efface, censure ce qui reste encore comme petits espaces de liberté d’expression avec des campagnes intox sataniques de diabolisation de tous ces cuistres qui auraient l’outrecuidance de voter RN.
Voilà bien un sujet fondamental. C’est aussi l’un des plus difficiles qui soient. Tout se dérobe, dans cette matière, jusqu’à son nom.
Chacun sent bien qu’il se passe quelque chose d’important, dans le monde, et que nous sommes à un tournant crucial. Mais de quoi s’agit-il ? Et comment l’appeler ?
La gifle reçue par Emmanuel Macron, la « marque satanique » que voit Gérald Darmanin dans une éventuelle victoire du Rassemblement national, le qualificatif de « collabo » adressé par les anti-vaccins au journaliste de l’émission Quotidien venu filmer Alexandra Henrion-Caude, tout cela relève de la même inclination.
Appelons-la populiste. Le mot ne me plaît pas, car il est lui-même fallacieux et chargé d’imputations infamantes. Mais vous avez raison : c’est probablement le moins mauvais.
Qu’est-ce qui est populiste ? Il y a, incontestablement, un point commun entre l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, l’insurrection des Gilets jaunes, l’invasion du Capitole, le régime de Viktor Orban en Hongrie, Didier Raoult, la négation du Covid et le dénigrement des vaccins, l’image que les poutinistes occidentaux se font de Poutine, l’agression du président de la République par un adolescent prolongé qui passe son temps à recréer les combats du Moyen Âge, le fait que l’un des « conseillers scientifiques » de l’école de Marion Maréchal Le Pen fut un historien russe proche de Poutine, dont la passion consistait à endosser un costume de soldat napoléonien pour recréer les guerres de l’Empire, et qui a fini par découper sa fiancée en petits morceaux (une étudiante qui avait 39 ans de moins que lui) ; épisode qui rappelle, à son tour, la fascination infantile d’Éric Zemmour pour Napoléon…
Sans parler de la question invoquée à l’infini, à chaque soubresaut de la politique nationale : « Imagine-t-on le général de Gaulle en train de… ? ».
Il s’agit là d’un mouvement mondial, il convient de le souligner, même si on peut y voir, à juste titre, une « épidémie française » : nous y sommes sujets plus que d’autres.
La confusion s’aggrave, lorsqu’on constate que les populistes ont à la fois raison et tort. Posant de bonnes questions mais apportant de mauvaises réponses, suivant le cliché importun, ils empêchent la résolution de problèmes qui sont pourtant bien réels.
Tout le monde est populiste : le peuple le premier, mais ses dirigeants aussi, bien évidemment.
Il est extrêmement difficile d’enserrer cette tendance dans une définition, mais vous tapez dans le mille quand vous citez, en premier, « la négation de la réalité, le déni de la vérité ».
Une négation extrême, enragée, qui a pleinement conscience du mensonge qu’elle opère, tout en se laissant intoxiquer par lui.
Le régime russe sait bien que c’est lui qui a abattu le vol MH17 en Ukraine, mais cela ne l’empêche pas de le nier avec la dernière énergie. A leur tour, les dirigeants russes croient leurs propres mensonges, et se persuadent vraiment qu’ils sont « assiégés » par l’OTAN et que le monde entier veut la ruine de la Russie.
Les raoultistes savent bien que les vaccins sont efficaces (ce qui se voit à l’œil nu). Alexandra Henrion-Caude peut, à la fois, se répandre un peu partout en dénigrant les vaccins anti-Covid, et se compromettre dans une vidéo du Dialogue franco-russe, officine poutiniste, dont l’objectif était de faire la promotion du vaccin Sputnik V.
Mais l’essentiel est de « stick it to the Man », comme disent les Noirs américains, c’est à dire de nier toute légitimité à un pouvoir supposé tout-puissant, de manifester un désir de transgression pour le seul plaisir de la transgression. Et quel meilleur moyen de le faire, que de nier l’évidence, de remettre en cause le fait que deux et deux font quatre ?
Alexandra Henrion-Caude commet un premier acte de transgression lorsqu’étant généticienne, elle nie l’efficacité du vaccin. Et elle en commet un second lorsqu’elle s’exhibe en pleine activité de promotion du vaccin Sputnik V. Dans un cas comme dans l’autre, les vaccins sont un prétexte, et la contradiction n’a aucune importance. Ce qui compte, c’est que tout le monde dit que les vaccins sont une bénédiction, et que tout le monde dit que Poutine est une ordure sanguinaire et néfaste.
Par conséquent, il convient de s’inscrire en faux dans les deux cas.
L’avantage, c’est que cela permet de faire parler de soi. Le populiste moyen passerait inaperçu de tout le monde, s’il se contentait de faire son métier d’homme en s’efforçant d’agir de son mieux. Outrager ostensiblement le bien et la vérité offre une voie vers la notoriété.
Et c’est bien ce que désirent les populistes. Ils ont des griefs à formuler à l’égard du pouvoir, dont certains sont justifiés. Mais ils estiment n’avoir pas voix au chapitre. Par conséquent, ils doivent renverser la table pour se faire entendre.
Un populiste, c’est parfois un anonyme sans pouvoir, mais c’est parfois tout le contraire. Donald Trump et Didier Raoult sont tout l’inverse de victimes persécutées. Ce sont, l’un et l’autre, des hommes bénéficiant d’un niveau de richesse et de pouvoir exceptionnel, qu’ils ont acquis en exploitant les autres. Mais l’empressement de tant de gens à se faire raconter des salades leur offre une voie toute tracée : ils seront les défenseurs du populo opprimé.
Alexandra Henrion-Caude a reconnu ses motifs, avec une candeur étonnante. Il suffit d’observer cette femme, lorsqu’on lui offre une tribune, pour comprendre qu’elle a une soif inextinguible de popularité. Donnez-lui un micro et l’audience la plus minable qui soit, aussitôt elle est aux anges. Au début de son interview sur Radio Courtoisie, elle a avoué tout de go : nous, les chercheurs, nous sommes médiocrement payés et nous œuvrons dans l’obscurité.
Depuis qu’elle s’emploie à nier les acquis de la science, elle passe à la télé. Du coup, son « laboratoire », qui fabrique des médicaments de charlatan pour les vendre aux populations crédules de l’île Maurice (sans doute monté avec l’aide de son mari entrepreneur), lui fait espérer une richesse qu’elle n’a pas obtenue par des moyens honnêtes.
Or, le mensonge à outrance conduit à la violence. Comme vous le soulignez, lorsqu’il n’y a plus de retenue dans les mots, il n’y a plus de retenue dans les actes. Lorsqu’on nie la réalité la plus manifeste avec un sectarisme jusqu’au-boutiste, l’issue logique consiste à tuer ceux qui rappellent la vérité insupportable.
Ce n’est pas un hasard si le mensonge fait partie intégrante de la mentalité délinquante. Ce n’est pas un hasard si le communisme, qui est basé sur le mensonge, a fait cent millions de morts.
La tentation populiste de ceux qui s’estiment lésés par la vie, et qui parfois le sont, comme les perdants de la mondialisation, conduit inéluctablement à la violence.
L’obstination à vivre dans un monde imaginaire conduit aussi bien un paumé drômois à gifler le président de la République, qu’un professeur d’université de Saint-Pétersbourg, couvert d’honneurs, à démembrer sa fiancée avant de la jeter à la rivière.
Cette destruction systématique de la notion même de vérité (qui est encouragée, rappelons-le, par l’extraordinaire machine de désinformation poutiniste) n’est dans l’intérêt de personne. Quelles que soient les opinions politiques de chacun, aucun système social ne peut fonctionner s’il ne tient pas compte de la réalité.
Le dogmatisme, l’hystérie, la récusation de principe de toute autorité de fait et de toute suprématie du savoir, se conjuguent au mensonge pour arriver très vite à la violence.
Une violence inefficace et nihiliste, qui n’a même pas les « avantages » douteux de la violence révolutionnaire : on l’a bien vu avec les Gilets jaunes et l’invasion du Capitole. Qu’espéraient donc leurs protagonistes ?
En raison de son histoire, la France est particulièrement vulnérable aux illusions populistes. Cela a commencé avec le mensonge de la Révolution, d’une ampleur et d’une effronterie quasiment poutinistes : la fraternité et le bonheur universel allaient être obtenus en tranchant des têtes par dizaines de milliers.
Pas étonnant que les scélérats communistes de tout acabit aient porté cet événement au pinacle.
Puis nous avons connu l’illusion impérialiste napoléonienne, 1848, 1871, le Front populaire, l’imposture gaulliste qui a érigé le mensonge en vertu (Vichy n’a jamais existé), le noyautage de la société par les communistes, et finalement le culte universel de l’État fort et stratège. Liés à une ignorance délibérée de l’étranger. Et à un culte exagéré de la littérature, qui conduit à se payer de mots.
Face à la menace populiste, la première riposte est l’exigence de vérité.
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@ Mary Preud’homme | 12 juin 2021 à 15:05
« C’est lui seul [F68.10] qui est venu polluer une question où il n’était pas convié, dans l’unique objectif de salir une grande dame et moi aussi au passage. »
« Je n’appellerai donc pas cela un débat, dès lors que ce que l’on attend d’un débatteur c’est qu’il soit honnête, juste, respectueux de son contradicteur et surtout qu’il ne s’invite pas, ne s’impose avec des méthodes de troll. »
Plaisant autoportrait, qui vous décrit, ma foi, assez exactement.
On notera le délicieux : « une grande dame et moi aussi au passage ». Je ne vois vraiment pas pourquoi certains se donnent la peine de convoquer des psychiatres. L’expert, on en a besoin lorsque la matière est obscure. Ici, c’est tellement transparent…
@ Robert Marchenoir
Je cautionne la quasi-intégralité de votre propos sur le « populisme ». Fut un temps, il me semble qu’on appelait cela la démagogie. La différence avec le monde actuel étant que la démagogie conduisait alors au clientélisme, une forme légalisée de corruption, et que le danger, comparativement, à l’époque, en était la puissance des idéologies délirantes de chacune de ces époques.
Ce qu’on voit apparaître, de nos jours, est la conjonction de la démagogie et de l’idéologie, qui n’est rendue possible que par les moyens de communication modernes. Ces moyens ne détruisent pas la vie intellectuelle, mais la noient sous la glorification de l’ignorance, de la stupidité, et du mensonge érigé en vertu contestatrice.
Cette apologie du mensonge n’est que duale à celle de l’apologie du mensonge des gens en position de responsabilité qui prétendent qu’il est légitime de mentir ou dissimuler la vérité pour garder le peuple de ses hystéries. Nous assistons à la confrontation de deux cultures symétriques du mensonge, l’une se nourrissant de l’autre.
Et la culture du mensonge populiste est destructrice, quand on pouvait au moins savoir gré à la culture du mensonge issue de celle de la responsabilité de se vouloir constructive, à défaut d’y parvenir. C’est là effectivement un monde nouveau, où se confrontent les hystéries et les hystérisations. Et il convient d’y mettre un terme au plus vite.
@ F68.10
« Et la culture du mensonge populiste est destructrice, quand on pouvait au moins savoir gré à la culture du mensonge issue de celle de la responsabilité de se vouloir constructive, à défaut d’y parvenir. C’est là effectivement un monde nouveau, où se confrontent les hystéries et les hystérisations. Et la culture du mensonge populiste est destructrice, quand on pouvait au moins savoir gré à la culture du mensonge issue de celle de la responsabilité de se vouloir constructive, à défaut d’y parvenir. C’est là effectivement un monde nouveau, où se confrontent les hystéries et les hystérisations. Et il convient d’y mettre un terme au plus vite. »
Comment ?
@ Lodi
« Comment ? »
Cela dépend là où on souhaite agir pour empêcher cela. Si l’on prend le cas de la gifle à Macron, il n’y a pas grand-chose de possible à faire pour que des incidents tels que cette gifle ou des actes de grande bargitude telle que ceux de Breivik ne se produisent. Il y a un côté incompressible à la bargitude.
Mais cette gifle signe le fait que cette personne s’y soit cru moralement permis. Parce que la conscience que l’action politique est censée être l’instrument de la volonté collective n’était pas présente chez cet homme. Il convient donc de réhabiliter l’idée qu’une action collective n’est possible que dans un contexte institutionnel la permettant, en l’occurrence l’État. Aussi imparfait soit-il.
Non qu’il faille se coucher idéologiquement devant l’État ou quelqu’idéologie qu’il incarne. Mais au moins accepter que c’est l’instrument de cette volonté collective et qu’il convient de le protéger ne serait-ce que pour cela. Ce n’est, semble-t-il, pas un point qui aille de soi pour tout le monde.
Ensuite, il y a de multiples points à traiter pour assainir le débat public. Mais le point ci-dessus fait bien partie de ces multiples points. Un autre de ces points, comme l’affirme Marchenoir, est celui de rétablir la primauté de la vérité et celle du savoir. Il ne s’agit donc pas forcément de prouver qu’on ait raison ou de conspuer les ignorants et les abrutis, mais au moins de faire admettre aux ignorants et aux abrutis que le vrai et le faux importent.
J’ai eu des discussions avec des gens sur les vaccins autour d’un café (pour moi) ou d’un verre (pour eux) il y a un mois ou deux. Il est illusoire de prétendre convaincre ces gens en une demi-heure de palabre sur les vaccins. Mais plutôt que de discuter du fond du sujet, j’ai une approche indirecte ; je leur demande donc, parfois, indépendamment de nos positions respectives sur les vaccins, s’il sont d’accord avec moi au moins sur un point: celui de savoir si sur des thématiques comme celle-ci, ou d’autres, il importe de ne pas se tromper. Dans l’abstrait.
Le simple fait de poser cette question dans l’abstrait et non pas sur les aspects concrets et polémiques les pousse à voir la question sous un angle neuf. Cela les fait réfléchir, et les convaincre n’est alors pas le but. Mais s’ils se posent la question de l’impact réel des croyances quand elles portent à conséquence, et s’ils se posent réellement la question de savoir « comment puis-je réellement savoir ? », le début du chemin est parcouru: il ne s’agit plus pour eux de prouver que j’ai tort mais pour eux de réfléchir à comment se répérer dans le vrai et le faux.
Une fois que cette question est posée à plat, il est alors possible de traiter la question de la relation malsaine que nombre de gens entretiennent vis-à-vis de l’autorité intellectuelle (moi compris, qui fait profession de la contester dès que je le peux et que j’y arrive) pour qu’ils arrivent à discerner le vrai du faux à travers le brouillard de cette défiance. Cela ne fait pas disparaître ce brouillard et cette défiance, qui fait bien le lit du « populisme », mais cela pose la question un peu plus noir sur blanc.
Même les gens qui basculent en mode reptilien sur ce genre de questions (et cela existe) ne sont pas insensibles aux questions « est-ce que le vrai importe ? » et « comment puis-je savoir ce qui est vrai ? » Parfois ils répondent qu’ils préfèrent croire à des théories lunaires parce qu’elles sont plus drôles que les théories officielles et qu’elles font la nique à ceux qui se font profession de les dresser au vrai. Mais cela témoigne aussi que ces questions les amusent… c’est donc là un point d’accroche qu’il est possible d’exploiter et de retourner.
Parfois, c’est au contraire un sentiment d’injustice ou de réelles injustices qui vrillent leur perception et leur font tenir des théories abracadabrantesques. C’est alors un point qu’il convient de ne pas négliger et donc de traiter, car le prix de ne pas le traiter est alors que cette injustice les empêche de faire la part des choses.
Le « populisme » a tellement de facettes qu’il est impossible de prétendre traiter votre question de manière exhaustive. De manière systémique, un point important est, aussi, de pousser la notion de factualité dans notre presse et d’y extirper leur mentalité de prêtre. Car cela aussi nourrit le « populisme ».
Meurtrier dès le commencement, menteur, et père du mensonge.
On y est.
@ F68.10 | 14 juin 2021 à 01:21
C’est parfait mais difficile : il ne faut ni jeter le vrai au nom du dialogue ni abandonner le dialogue au nom du vrai.
Et cela demande une technique, je le vois bien…
Pour la réhabilitation de l’Etat, il me semble que vous aurez du mal car à cause des gouvernements totalitaires d’un côté, et de ceux qui veulent l’abolir au nom du marché ou le supprimer pour abolir le capitalisme, on n’est pas sorti de l’auberge.
Je me demande si la volonté de court-circuiter l’Etat par certains n’est pas aussi une manière de ne pas prendre en compte ce que désire la majorité des citoyens même s’il est plus décent de dire qu’il n’est pas assez efficace, démocratique et je ne sais quoi encore. Entre la bouillie mentale et la mauvaise foi, comment savoir ?
@ F68.10 12 juin 21:40
Chronologie, encore un mot dont vous ignorez le sens, à moins que vous ne l’utilisiez à dessein afin de tromper les lecteurs de ce blog, pensant qu’ils seraient incapables de suivre le fil et se laisseraient noyer dans vos interventions interminables, mensongères et sans queue ni tête !
Voici donc la chronologie des faits sur le billet de Philippe Bilger intitulé « Les catholiques, de la chair à c..ons ! » que vous nous ramenez sur « Le populisme etc. » pour bien embrouiller les contributeurs comme à votre sale habitude ! :
. le 6 juin à 14 :15 suite à un propos de l’hôte de ce blog sur son billet intitulé « Les catholiques, de la chair à c..ons !», j’ai fait un commentaire après avoir cité notamment le dernier paragraphe dudit billet…
Ce qui me valut en retour, quelques heures plus tard, à 20:09 précise, une réaction outrée concernant mon propos et particulièrement venimeuse et révoltante à l’égard de Mère Teresa…
Et vous voudriez faire croire à certains ici qu’un commentaire s’adressant sans ambiguïté à Philippe Bilger vous aurait visé, vous, et que je vous aurais mis un chiffon rouge sous le nez ?
C’est donc bien vous qui vous êtes immiscé grossièrement dans un débat où on ne vous avait ni sonné ni cité et avez l’outrecuidance ensuite de venir jouer les persécutés, nous surjouant votre énième crise de paranoïa aiguë : gnagnana on vous en veut, on vous provoque, on vous mettrait des trucs sous le nez… en réagissant uniquement à un billet de PB ? Vous aurait-il mandaté pour réagir à sa place ?
Comme quoi il n’y a pas que la chronologie qui pose problème chez vous. Vous pouvez y rajouter la logique, la bonne foi, l’honnêteté et la loyauté…
Evidemment avec vos antécédents et Marchenoir en modèle de dégoiseur d’insanités et de calomnies, ça ne risque pas de s’arranger.
@ F68.10 | 13 juin 2021 à 16:41 @ Lodi
Le problème n’est pas dans la dénonciation du mensonge, mais il ne faut pas occulter la question de qui se charge de cette dénonciation.
Si ce sont des experts indépendants et compétents qui le font à propos d’une vérité irréfutable et irréfutée par d’autres experts, tout est simple, et on applaudit de tout cœur au rétablissement de la vérité. Mais si a) les experts ne sont pas d’accord entre eux, ou b) si ces experts basculent du côté du politique en cherchant à imposer par la force l’adhésion des récalcitrants au vrai, ou c) les deux à la fois, on ne peut ignorer que la méthode elle-même pose problème et ne peut que susciter une méfiance qui me paraît justifiée de la part des gouvernés. Dont la mienne.
De façon générale, quand un groupe d’experts se lie au pouvoir pour défendre une ligne politique, il perd sa crédibilité scientifique aux yeux du public. Il ne peut plus prétendre arbitrer le débat. D’ailleurs il n’y a plus de débat : la vérité ne se discute pas.
Un enseignant en Sciences politiques du Queen’s College de Cambridge, Chris Bickerton, vient de publier avec un prof de Sciences Po Paris, Carlo Invernizzi Accetti, un livre sur la question de ce qu’il appelle le populisme technocratique, « Technopopulism : the new logic of Democratic Politics ».
@ Lucile | 14 juin 2021 à 19:09
Vous soulevez un vrai problème, mais difficilement évitable, à mon avis, mettons-nous à la place du Politique ou de l’Expert, je ne sais pas, sur les vaccins. Jeu de rôle.
Nous avons pour mission de sauver les gens mais ils se méfient a priori du Pouvoir et du Savoir et des faux druides jettent de l’huile sur le feu. Moi, le ponte, l’expert, quand je l’ouvre, j’ai l’habitude que les autres soient tous béats devant moi, et moi, le gouvernant, à plus forte raison, j’ai ma cour.
Bien, ça veut dire que j’ai l’habitude de me confronter à mes concurrents, penseurs, hommes de pouvoir. Et le médecin face aux malades ? Vous avez lu F68.10, et de toute façon, tout le monde sait que le malade n’est pas un égal du médecin, mais au mieux, un élève. Et l’élu face aux rebuts, pardon, les administrés ? Les gens qui « ne sont rien », dit l’autre.
Il y a la verticalité du pouvoir et du savoir… Autrefois, cela passait très bien en démocratie, car on croyait au Progrès et à la République. On n’y croit plus : on veut des preuves à chaque fois.
Or comme je l’ai dit, les dominants sont assez peu portés à dialoguer avec les dominés. Ce qui fait que si quelqu’un dans un blog refuse de dialoguer avec un autre, il établit une domination, sauf si l’autre lui jette un interdit réciproque. Il y a aussi dialoguer sans dialoguer, dire qu’on recadre quelqu’un par exemple, ou le traîner dans la boue, toutes les gradations sont possibles. Bref…
Nos gouvernants font pareil, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, toujours. Mais ils s’appuient sur le vide : les gens ne croient plus en la science ou en la République, ils croient aux complots.
Les gouvernants, les savants, les masses, l’humanité, rien ne vaut quelque chose, tout est assignable au doute ou plutôt, il y a quelque sens ou plutôt quelque acteur cachés. Plus on se veut rationnel, moins on l’est : on doute de choses prouvées comme le vaccin, on imagine que des gens, souvent les mêmes, font des complots.
Arrogance, je n’explique rien, croyez en moi, ressentiment, tu peux toujours expliquer, je ne veux rien entendre, on est bien parti.
À mon avis, il faut assez croire à la vérité pour s’effacer devant elle… Le but, comme le dit F68.10 n’est pas d’humilier l’interlocuteur mais de l’amener à la lumière en se servant des siennes, idée du Yi King entre autres, maintenant que j’y repense.
Avec ça, pas d’agressivité de bilieux si ce n’est pas nécessaire, pas de victoire visible, personne ne se rallie à toi… Mais chacun est renvoyé à lui-même pour progresser.
Tes échecs sont visibles, et tes gains, s’il y en a, invisibles. En attendant, tu peux prendre des coups. Si tu laisses passer, tu es détruit, d’accord, tu te sacrifies pour le vrai, mais le vrai n’est pas bien parti pour ça, on méprise ceux qui semblent faibles donc ce qu’ils défendent.
Si tu répliques, l’autre t’en voudra donc il rejettera ce qu’il défend… En fait, quand j’examine les choses, tout paraît quasiment impossible. Comme vous le voyez, tout est impossible.
Ne pas être un obstacle pour le vrai est un vrai problème : si tu t’affirmes trop, tu le pollues de ton esprit de dominance, si tu ne t’affirmes pas assez, tu laisses le monde aux fossoyeurs du vrai.
Avec votre manière d’être équilibrée, vous me semblez hors de ces soucis.
@ Lucile | 14 juin 2021 à 19:09
Mauvaise objection. Vous tracez une fausse alternative entre des experts purs et parfaits, indépendants et consensuels, et des experts en désaccord entre eux ou liés au pouvoir.
Or, le premier cas de figure n’existe pas. Il y a bien souvent des désaccords, personne n’est entièrement indépendant et heureusement que les experts sont liés au pouvoir : premièrement un bon expert constitue un pouvoir en lui-même (et peut donc en abuser), deuxièmement j’espère bien que les bons experts conseillent le pouvoir, et ne sont donc pas indépendants.
Vous manquez entièrement le cœur de l’affaire : il ne s’agit pas de choisir un expert comme on choisit une marque de lessive chez Auchan. Il s’agit que chaque individu soit en mesure d’acquérir la connaissance par lui-même, en suivant la méthode scientifique. Il n’y a pas d’échappatoire à cela.
Il s’agit que chacun sache lire (et écrire, et penser), ce qui est de moins en moins acquis par les temps qui courent.
C’est seulement à ce prix-là que chacun peut se mettre en quête des bons experts, rejeter les mauvais et juger par lui-même.
À défaut, on en arrive à la situation actuelle, où les gens vous la font soit au kilo (la majorité des experts disent que, donc ça doit être vrai), soit à la manière complotiste (tout le monde le dit, donc ça prouve bien que c’est faux), soit à la poutiniste (de toute façon on peut pas savoir, y’a plein de gens qui disent plein de trucs, donc autant affirmer ce qui m’arrange, et en plus c’est rigolo).
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@ Mary Preud’homme | 14 juin 2021 à 14:53
Voyons… F68.10 vous a bien montré que Mère Teresa était une grosse vache malodorante, imbue d’elle-même et qui jouissait du malheur des autres. Donc qu’est-ce que vous avez à nous piquer votre petite crise, à nouveau ? Vous avez pensé à consulter un professionnel de la santé mentale ?
@ Mary Preud’homme
« Chronologie, encore un mot dont vous ignorez le sens, à moins que vous ne l’utilisiez à dessein afin de tromper les lecteurs de ce blog… »
Vous avez écrit:
« Mais on voit bien, y compris sur ce blog, combien il est difficile d’aborder ce sujet, mettre les choses au point et désamorcer la haine antireligieuse ou antipatriotique sans se faire soupçonner ou accuser de toutes sortes de dérives sectaires… »
Vu que mon propos pouvait être visé, et il est difficilement concevable qu’il ne le fut pas, il me paraissait nécessaire de mettre les choses au point. J’ai donc traité votre message, et, oui, à la fin, aussi traité le cas de Mère Teresa, en des termes, ma foi, corrects. Je me cite:
« Certains ont fait des choses positives. D’autres moins. Mère Teresa est très critiquée en Inde même pour son apologie de la pauvreté et son refus de réellement soigner ceux qu’elle prétendait soigner. »
Il n’y a nulle incorrection en vous signalant les critiques qui existent à l’encontre de Mère Teresa et qui sont de notoriété publique. Vous auriez dû vous arrêter là. Mais vous ne l’avez pas fait. Vous en avez donc subi les conséquences. Cela vous apprendra à ne pas accepter que les gens puissent avoir des opinions différentes des vôtres.
« C’est donc bien vous qui vous êtes immiscé grossièrement dans un débat où on ne vous avait ni sonné ni cité… »
Ce qui en soi n’est pas particulièrement problématique. Vous êtes sur Internet. Pas dans une réunion racialement ou religieusement non-mixte.
« …gnagnana on vous en veut… »
C’est vous qui vous êtes plainte du fait qu’il est « difficile d’aborder ce sujet ». Encore une fois, vous inversez les rôles. Arrêtez de pleurnicher: on vous a simplement expliqué que tout le monde ne partage pas la même opinion de Mère Teresa. C’est vous qui ne le supportez pas.
« Vous pouvez y rajouter la logique, la bonne foi, l’honnêteté et la loyauté… »
Sur la logique, la bonne foi et l’honnêteté, je me défends pas mal. Par contre, nulle « loyauté » chez moi. Manquerait plus que cela, tiens !…
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@ Lucile
« De façon générale, quand un groupe d’experts se lie au pouvoir pour défendre une ligne politique, il perd sa crédibilité scientifique aux yeux du public. Il ne peut plus prétendre arbitrer le débat. D’ailleurs il n’y a plus de débat : la vérité ne se discute pas. »
Je vous accorde complètement ce point. C’est d’ailleurs pour cela que je prône la séparation carabinée de l’Université et de l’État et la disparition d’une quelconque forme de devoir de réserve chez un universitaire, fût-il fonctionnaire. Et donc la disparition du statut de fonctionnaire des normaliens (et donc des concours…) entre autres…
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@ Robert Marchenoir
« …un bon expert constitue un pouvoir en lui-même… »
Exact. Mais la question de l’image projetée est tout aussi problématique. On ne viendra pas à bout du cliché de « Big Pharma », par exemple, si on ne s’assure pas qu’il soit difficile aux critiques de type corruption de prendre prise (bien qu’elles ne disparaîtront jamais, ne soyons pas naïfs.)
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@ Lodi
« Vous soulevez un vrai problème, mais difficilement évitable, à mon avis, mettons-nous à la place du Politique ou de l’Expert, je ne sais pas, sur les vaccins. Jeu de rôle. »
C’est exactement ce jeu de rôle qu’il faut inviter les gens à effectuer. Cela les sort de leur statut de revendicateurs impénitents que de les placer, ne serait-ce que mentalement, en position de responsabilité. C’est aussi l’intérêt des votations en Suisse: on répond à une question soulevée par une pétition et la politique partisane récède au profit de la question même à laquelle il s’agit de répondre. Pas de gain politicard massif lors d’une votation vu que ce ne sont pas nécessairement les partis qui en sont à l’origine. (Initiative que les partis refusent, en fait, en France, de perdre…)
D’où l’invitation à se plier à ce jeu de rôle: c’est alors une question que vous vous posez à vous-même, et non plus une question d’apparences à sauver. Le résultat est qu’il est plus facile d’admettre son ignorance quand il n’y a pas de juges de cette ignorance. Et donc plus facile de se rallier aux « experts » quand vous ne perdez pas la face. Plus facile aussi de décider d’aller voter pour une question que pour des personnes, et plus facile aussi de s’abstenir quand on admet son incompétence. En tout cas, moins de raisons de faire tout un plat de l’abstention…
Les Suisses viennent de rejeter l’initiative sur les pesticides de synthèse. Comme quoi ces bouseux de paysans ne sont pas si « anti-science » et complotistes que cela quand ces questions sont dissociées de la politicaillerie.
Si, demain, on pouvait voter sur ce sujet, la Confédération Paysanne et la FNSEA auraient moins d’occasions de se friter en s’envoyant des fions à intervalles répétés, vu que le vote trancherait, et pas ces organisations… Cela a l’air en effet beaucoup plus drôle de s’envoyer des fions que de voter et d’inviter les gens à réfléchir dans leur coin.
@ Robert Marchenoir
@ F68.10
@ Lucile
Ah vous m’impressionnez, tous, avec votre exigence de vérité.
Le plus exigeant étant F68.10 qui parle indifféremment du vrai et de la vérité comme si le concept et son expression étaient de même nature.
Il y a mille et une façons d’exprimer la vérité.
On peut dire LA vérité, TOUTE la vérité, RIEN que la vérité, c’est dire si on peut jouer sur la nuance.
Le plus modeste dans sa requête étant quand même Dieu le Père qui dans son Décalogue a humblement dit:
« Tu ne mentiras pas. »
Bien que formulé sous la forme plus élaborée de:
« Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. »
Il connaissait trop les hommes, les ayant créés, pour leur imposer de dire la vérité.
Par contre, là où il a montré ses limites sur la connaissance des hommes, c’est qu’il a ajouté ensuite:
« Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain… »
Et ça c’est mission impossible, lequel d’entre nous n’a pas considéré que le gazon était plus vert ailleurs, franchement ?
Mais c’est un autre sujet.
Bon, c’était juste un mouvement d’humeur de ma part. 😉
@ F68.10 | 14 juin 2021 à 22:30
Les réputations de corruption ne sont pas seulement un problème d’image, et de clichés.
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@ Robert Marchenoir | 14 juin 2021 à 21:26
Je ne trace pas « une fausse alternative », j’essaye de démontrer que le champ des certitudes en sciences est restreint, provisoire, et que le problème de la décision en politique ne se situe pas, ou très peu, là où les certitudes existent.
Les sciences exactes font rarement partie des expertises mises au service de la décision politique. On entend peu les experts, quand on les consulte, énoncer leurs doutes et donner une idée de leur marge d’erreur (exception faite pour les actuaires dont c’est le métier d’intégrer les aléas à leurs calculs, et de gérer les risques. Mais les mathématiques représentent la science exacte par excellence) ; et cela pour toutes sortes de raisons qui ont peu à voir avec la vérité scientifique.
S’appuyer sur l’expertise me paraît indispensable quand l’action à mener relève de son domaine, mais s’en remettre pour la décision politique aux experts par peur de la faute ou de l’incertitude, ou par intérêt, ne peut pas être posé par principe comme une solution « scientifique », donc « conforme à la vérité », c’est à dire « seule bonne ». Je crains qu’on ne joue sur les mots en parlant du pouvoir de l’expert. Leur pouvoir est limité à leur champ d’expertise. Au gouvernement, ou dans les entreprises, ou auprès de la Justice, les experts n’ont de pouvoir décisionnaire que celui qui leur est donné, et face aux conséquences de leur intervention, leurs responsabilités sont limitées, sauf en cas de mensonge flagrant. En politique le pouvoir est donné par les élections.
@ Lucile | 15 juin 2021 à 10:43
Je pensais le sujet clos, d’où mon bref commentaire précédent. Mais puisque vous revenez fort justement sur le problème de l’expertise, je donne mon avis.
Un point n’est pas assez pris en compte lorsqu’on s’adresse à des experts, c’est que souvent le discours d’expertise ne peut être vraiment compris que par des experts eux-mêmes, et cela quelle que soit la qualité de l’auditoire.
Un exemple trivial:
Si je parle avec mes mots du jour et de la nuit, de la lumière et de l’obscurité, de la couleur d’une fleur et de l’herbe, à un aveugle de naissance, il ne comprendra pas directement ce que je dis.
Il en fera une interprétation que je ne comprendrai pas lorsqu’il me l’expliquera avec ses mots.
Si nous sommes en sympathie, nous arriverons à communiquer et à nous expliquer, mais pas complètement.
Il en est de même avec les experts, qui sont aveugles aux problèmes généraux, et qui s’adressent à des politiques clairvoyants (si on peut dire) sur les problèmes généraux et aveugles dans le domaine de l’expertise.
Sachant que le domaine de l’expertise n’est jamais complètement clair même pour les experts. Nous l’avons vu avec le défilé des médecins qui sont venus à la télé, pour parfois se contredire, ce qui est naturel en sciences, mais surprenant pour le quidam moyen.
Comme vous le dites justement « Leur pouvoir (celui des experts) est limité à leur champ d’expertise. »
Une politique s’appuyant exclusivement sur l’expertise peut réussir ponctuellement, sur un sujet précis, mais si le recours à l’expertise devient la règle que l’on doit suivre impérativement, alors cette politique va à l’échec.
C’est toute la problématique développée par la pensée complexe, dont le taoïsme a été un des initiateurs.
Il est curieux de voir comment Macron qui a commencé son mandat en parlant de pensée complexe, de pensée globale, faisant référence à Edgar Morin qui en a été flatté et l’a soutenu, s’est progressivement éloigné de cette approche pour la remplacer par la vieille et toujours d’actualité règle de la division du complexe en éléments simples de Descartes consistant comme il le dit à « Diviser chacune des difficultés que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre ».
Vous aurez compris que je suis partisan de la pensée complexe, et que l’expertise doit rester dans l’étroit champ de sa compétence.
Bon, j’en resterai là, ne voulant pas abuser du hors sujet, pourtant passionnant.
@ F68.10 | 14 juin 2021 à 22:30
Que vous dire ? Ma déception qu’on ne soit ni des Suisses ni des Anglo-Saxons ! On parle de grandeur de la France, pas de liberté des Français, de droite et de gauche et pas des problèmes à résoudre, de rapports de force en disant celle de l’adversaire quand on ne songe qu’à augmenter la sienne à ses dépens.
Enfin, il n’est pas interdit d’imiter meilleurs que soi. On s’y essaiera sans doute quand, au lieu de se laisser éblouir par le faux or d’une gloire passée pleine de chaînes et de sang, on songera, pour changer, à l’avenir.
À un avenir qui n’est pas que démons mais aussi merveilles. Etant en panne de lyrisme mais jamais en reste pour récupérer ce qu’il y a de bon partout, je suggère une publicité disant « le futur est d’or » pour commercialiser ses babioles quand je ne vends rien moins qu’un avenir possible :
https://www.youtube.com/watch?v=2yWfaiGfgDE
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@ Lucile
@ F68.10
@ Robert Marchenoir
Aucun expert n’est parfait, et comment cela serait-il possible ? La science est faite d’essais et erreurs et l’Homme de boue, cependant, il est quand même debout. Dit autrement, tout est spéculation : le paysan interroge la terre et le climat, l’entrepreneur les évolutions du monde en temps réel et les chercheurs les lois de la nature selon ce que leurs recherches en disent.
Je crois que l’idée d’un savoir absolu est un avatar du monothéisme, avec son Dieu unique et absolu… Il n’y a rien d’absolu, tout est plein d’incertitudes. Sortir de la foi en la République, au Progrès et en je ne sais quoi ne doit pas conduire à une réaction exagérée de méfiance envers les experts. Voire de les accuser de l’incertitude ou des manques de la nature humaine… Non, il n’y a pas d’homme providentiel, d’experts parfaits, il y a l’incertitude et le rêve et le courage d’avancer, imperturbable, face aux menaces, et presque sur le fil de l’épée.
Comme les publicités ne me répugnent pas quand elles valent quelque chose, je dirais que notre situation est la suivante, et qu’il faut avancer comme ce brave Johnny :
https://fr.adforum.com/creative-work/ad/player/6697051/johnnie-walker-1/johnnie-walker
@ Tipaza | 15 juin 2021 à 09:48
« »Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain… »
Et ça c’est mission impossible, lequel d’entre nous n’a pas considéré que le gazon était plus vert ailleurs, franchement ?
Mais c’est un autre sujet. »
Objection votre honneur ! Franchement !
J’ai signé un contrat. Pour le pire et le meilleur. J’attends toujours le pire. Il viendra forcément au bout du bout du meilleur.
@ Lucile
« Les réputations de corruption ne sont pas seulement un problème d’image, et de clichés. »
Oui. Mais la corruption ne doit pas être un prétexte à récuser les études simplement parce que la corruption existe. C’est là de la paresse. On aboutit à ce paradoxe que la corruption existe, et qu’on prend prétexte de cela pour prétendre les pires sornettes sur, au hasard, les vaccins.
Mais les mêmes qui récusent les études sur les vaccins au prétexte de la corruption, les entend-on râler sur des véritables problèmes, comme l’opacité institutionnellement garantie par la commission d’accès aux documents administratifs en ce qui concerne le scandale des prothèses mamaires ? Non. (Bon, je crois qu’il y a eu quelques progrès sur ce front, mais bon…)
Les mêmes qui hurlent contre l’avarice de Big Pharma afin de récuser les études sur les vaccins, les entend-on s’attaquer de front à la problématique des brevets que soulèvent l’Inde et l’Afrique du Sud afin de démocratiser la fabrication des vaccins pour que les brevets ne soient pas in fine un obstacle à leur finalité proclamée, celle de servir l’intérêt général quand cela importe ? Non.
C’est cela le problème avec la façon dont le public conceptualise la corruption: leurs intérêts dénonciateurs sont très largement à géométrie variable.
Les entend-on pester sur la filiale de Thalès et son implication dans le procès pour corruption de Jacob Zuma ? 34000 dollars annuels de dessous de table pour un deal à deux milliards ? Non, car c’est bien loin, tout cela… (Pourtant, le procès est publiquement filmé, et si nous avions des procès pour corruption de cette ampleur publiquement filmés et diffusés en France, comme pour Karachi, nous aurions un progrès dans le bon sens.)
Maintenant, oui, je trouve que les autorités régulatrices ne sont pas vraiment transparentes dans le domaine médical. Les scandales sanitaires français ont d’ailleurs largement tendance à tourner autour de défaillances coupables et de compromissions idéologiques sinon financières de nos autorités régulatrices. Qu’il s’agisse du Mediator, de la Dépakine ou du sang contaminé. (Mais bon, l’accusation d’esprit victimaire de ces victimes continuera à avoir de beaux jours devant lui…)
Peut-être qu’il serait temps de mettre en place des prunes à l’américaine, du type un million de dollars pour un café brûlant renversé par un serveur chez McDonald’s ? Et ce dans le domaine médical ? Faire peur à la corruption à coup de prunes salées et de grands coups de projecteurs est la seule méthode que je connaisse. Le problème ? Cela nécessiterait de faire monter en flèche les primes d’assurance nécessaires pour couvrir ces risques pour l’exercice hospitalier des médecins. Donc capitaliiiiisme ! exploitaçion ! privatizaçion ! (À prononcer à la mode caudillo latino-américain.) Bref, de beaux prétextes pour éviter la responsabilizaçion. Et l’indemnizaçion… salauds de sub-claquants qui veulent piquer des sous à l’État et aux contribuables… aucun patriotisme fiscal !
Moi, dans le domaine de la médecine, je préfère le travail de fond d’un Raphaël Mayet qui permet aux patients d’avoir plus de libre arbitre dans leurs décisions médicales plutôt que les hurlements de gens qui prétendent qu’on les persécute parce qu’on dérembourse l’homéopathie et qui en accusent Big Pharma de complot matérialisto-reptiliano-scientiste en oubliant que, Boiron, ce n’est pas une petite entreprise familiale qui tient le troquet du coin.
Mais qui entendra-t-on sur ce blog plaindre les patients à qui on refuse qu’ils refusent des traitements, comparativement aux patients à qui on refuse qu’ils imposent leurs croyances médicales au reste du monde ? Personne. (En tout cas, pas Mary Preud’homme qui veut psychiatriser carcéralement les auteurs de viol – je demande des preuves d’efficacité thérapeutique, en affreux scientiste que je suis… – et qui pense donc probablement que c’est très bien qu’on impose des soins psychiatriques à ceux qu’elle n’apprécie pas…)
On défend le droit des gens d’imposer leurs superstitions aux régulateurs et d’impacter ainsi le reste de la société, mais jamais le droit des gens de refuser qu’on leur impose des traitements sur leur propre personne… La corruption de Big Pharma a quand même bon dos quand il s’agit de couvrir cette hémiplégie morale d’un voile pudique…
Je trouve qu’il y a un tel décalage dans les priorités morales sur les sujets médicaux et les sujets de corruption que j’ai du mal à ne pas défendre Big Pharma devant de tels mouvements d’humeurs qui se prennent pour de la lutte anti-corruption ; alors que ce n’en est pas.
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@ Tipaza
« Par contre, là où il a montré ses limites sur la connaissance des hommes, c’est qu’il a ajouté ensuite: « Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain… » Et ça c’est mission impossible, lequel d’entre nous n’a pas considéré que le gazon était plus vert ailleurs, franchement ? »
Là, je suis blanc comme neige…
@ Lucile | 15 juin 2021 à 10:43
Ne tournons pas autour du pot : le contexte de notre débat, c’est l’épidémie. Ce sont les négationnistes du Covid qui tiennent votre discours, en ce moment, au sujet de la maladie.
Évidemment que lorsqu’il s’agit d’une pandémie, les hommes politiques doivent se faire tout petits et lécher les pieds des experts scientifiques.
Au lieu d’écouter les charlatans genre Raoult ou Henrion-Caude.
Évidemment que lors d’une pandémie mortelle, on met des médecins, des virologues et des épidémiologues à la tête de la barque, et non des démagogues politicards qui vont passer la main dans le dos aux gens.
Après, en démocratie, comme vous le soulignez, la décision appartient aux élus, qui doivent tenir compte de tous les facteurs. Par exemple, s’il s’agit de dire : tuons quelques dizaines de milliers de vieux parce que leur vie vaut moins que celle des jeunes, on peut toujours le soutenir, mais il ne faut pas se cacher derrière le prétexte que, bah, les experts ne sont pas d’accord, et puis la science, vous savez, ça change et bla-bla.
Votre présentation des faits est un homme de paille. Personne ne prétend que ce sont les scientifiques qui doivent décider à la place des politiciens. Pas plus que personne n’a jamais défendu une théorie imaginaire du « ruissellement » en économie (*).
Le problème est que la vérité est en train de disparaître, par l’action conjuguée des politiciens et des peuples : c’est cela qu’on appelle le populisme.
Et la solution est dans les mains des peuples : c’est à eux d’exiger la voie étroite de la rigueur et de la vérité, et de refuser les facilités du mensonge et de la démagogie.
C’est à eux de bosser, de se sortir les mains des poches. Les politiciens, eux, si vous leur demandez de vous passer la main dans le dos, il vont vous dire : mais bien sûr ! ça fait du bien, comme ça ? vous en voulez encore un peu ?
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(*) Cet abruti de Michel Onfray a même trouvé le moyen de dire que Karl Marx avait réfuté la théorie du ruissellement… comme si le concept existait à son époque !
@ Robert Marchenoir | 15 juin 2021 à 18:47
Vous connaissez l’une des blagues de cette pandémie qui tue de la mort.
Deux patients sont en train d’attendre devant le vaccinodrome:
– Moi j’ai pris Astra Zeneca et vous ?
– Moi celui à une dose, je ne sais plus le nom, car c’est plus facile de trouver un créneau.
– Pour être vacciné ?
– Non pour pouvoir retenir notre lieu de villégiature sur airbnb cet été.
Je le savais déjà pour les différentiels mais je ne savais pas que vous étiez aussi virologue, épidémiologiste, statisticien. Fauci ne serait-il pas votre vrai patronyme ?
Vous savez qu’il suffit de savoir raisonner et se renseigner pour être déclaré dorénavant complotiste. Vous voilà dorénavant avec cette étiquette. Moi je ne sais pas raisonner, je ne suis qu’un pauvre paysan qui fait du bois… 🙂
https://twitter.com/i/status/1404168543848046594
@ Robert Marchenoir | 15 juin 2021 à 18:47
Dé-ses-pé-rée. Me voici ravalée au rang de négationniste. Je songeais, morose, à tous les scientifiques azimutés qui peuplent la planète mais craignais de vous les signaler de peur que vous ne m’accusiez de créer un épouvantail (« strawman ») pour mieux argumenter.
Or c’était l’heure du dîner ; j’avais préparé de mes blanches mains un chili con carne, nourriture plébéienne, mais ô combien réconfortante, dont mon mari raffole et qu’il déguste avec des cornichons polonais, chacun ses goûts. Je me suis empiffrée, et j’ai noyé mon chagrin avec un verre de Pic Saint-Loup bio, tout sauf évanescent. Et me voici requinquée, toute fraîche, de nouveau confiante en mon intuition. J’ai raconté mes soucis à mon mari ; quand je lui ai annoncé que vous pensiez que je raisonne comme une négationniste, il est sorti de son flegme habituel, et il a fait : « oh ! ». Il a continué à découper ses cornichons et il a dit avec, je crois, une certaine fierté : « À la maison c’est moi le scientifique, mais c’est ma femme qui commande ». Il vient de quitter la pièce pour aller voir le match de foot, en me disant : « si tu as un doute tu viendras me voir ».
Toutefois, je renonce à la discussion, vous avez gagné, Robert Marchenoir. Par KO. Je profite de ce que je suis un peu saoule pour appuyer sur « envoyer ».
@ hameau dans les nuages
« Vous savez qu’il suffit de savoir raisonner et se renseigner pour être déclaré dorénavant complotiste. Vous voilà dorénavant avec cette étiquette. Moi je ne sais pas raisonner, je ne suis qu’un pauvre paysan qui fait du bois… 🙂 »
J’aurais bien aimé voir la vidéo en contexte, car sur un si court extrait, il est difficile de savoir réellement quel était le propos de ce bonhomme.
Là où il a raison: il est effectivement difficile pour la majorité des gens de penser par eux-mêmes. Normalement, on l’apprend à l’école, par l’échec, qu’on a des limitations. Et à un moment, il faut accepter de devoir s’appuyer sur des connaissances construites par d’autres.
Là où il a tort: il est complètement barge de dire aux gens « Arrêtez de penser », ce qui est peu ou prou ce que laisse entendre cette vidéo. La seule manière de faire en sorte de traiter le problème de ce qu’on appelle le « complotisme » (je commence vraiment à en avoir ma claque de ce terme) c’est d’expliquer aux gens pourquoi et comment ils se trompent.
Exactement comme on apprend aux enfants à faire du vélo. Tu tombes, on te ramasse, puis tu tombes moins souvent. En aucun cas il n’est admissible d’insinuer que les gens auraient l’obligation de se soumettre inconditionnellement à un savoir venu d’en haut. En aucun cas.
Ce monsieur comprend peut-être deux ou trois choses à l’épistémologie sociale, mais question com’, c’est un désastre épique de niveau Nagasaki.
Oui, il convient de démonter la masse de sornettes sur Internet et de dire aux gens pourquoi et comment ils pensent de travers. Non, il n’est pas acceptable d’entendre des discours comme celui-ci que vous nous avez signalé interdisant peu ou prou de penser. Exactement le type de sombres stupidités lénifiantes que j’ai été contraint d’avaler en me faisant défoncer ma porte à coups de hache pour mon bien par des gens qui prétendent que la médecine, c’est trop compliqué pour ton pauvre petit esprit de malade mental à sa môman. Marre, marre, marre…
Que ces gens se déversent un jerrican d’essence sur eux et se f**tent le feu plutôt que tirer contre leur camp en prônant la soumission inconditionnelle au savoir venu d’en haut. Ce qui aura justement tous les effets inverses.
@ Lucile
Je crois que personne ne pense que vous êtes négationniste. Si j’avais su que votre mari était un scientifique, je n’aurais pas parlé de méthode scientifique et autres choses semblables.
C’est ridicule comme d’arroser la mer.
Mais à ma décharge, il ne sautait pour moi pas aux yeux que vous critiquiez les scientifiques barges et j’ai donc rappelé que la science est certes la méthode de connaissance la plus puissante, mais pas infaillible pour autant.
Dommage que votre mari ne s’exprime pas, par exemple sur le contrôle par les pairs, par exemple des barges. Mais je pense que ce sage ne veut pas gaspiller l’énergie de faire de la recherche et de vivre en pédagogie voire en polémiques.
Je vous soupçonne de faire des private jokes, encore que sans méchanceté. Je pense que vous venez ici pour changer de rôle, car si vous êtes moins calme que votre mari, vous l’êtes plus que nous.
Vous me faites penser au pied-tendre impassible dans Lucky Luke :
https://zoolemag.com/album-bd/lucky-luke/211097-33-le-pied-tendre
Surtout, je me demande si vous ne venez pas ici où les gens sont nettement moins calmes que votre mari pour redoubler le plaisir de goûter la sérénité qui règne chez vous.
@ F68.10 | 16 juin 2021 à 02:04
Vous avez raison.
Voila la vidéo dans son intégralité, j’avais tiré l’extrait du blog de Charles Sannat:
https://www.youtube.com/watch?v=_PjlwjCsKXM&t=2s&ab_channel=CaroleBonjour
Il pédale dans la choucroute cherchant des arguments légitimant sa chute.
Mais là en l’occurrence « les complotistes » n’argumentent pas sur du vide mais se réfèrent à d’autres spécialistes mondialement connus qui eux-mêmes sont mis plus bas que terre par des personnes dont les connaissances dans ces domaines arrivent à leurs chevilles.
Ils se prennent pour l’élite décrite par Laurent Alexandre et ne supportent pas que l’on découvre leur talon d’Achille. Perseverare diabolicum. Je me demande si ce ne sont pas eux les vrais c*ns qui s’ignorent, à savoir que personne ne leur a dit ou n’ose leur dire sous peine de déclencher la foudre.
Ne jamais reconnaître leurs erreurs ou pire leurs fautes en s’enfonçant dans le déni alors que les documents notamment les mails Fauci et leurs tripatouillages les mettent au pied du mur. On se rapproche tout doucement d’un SMP planétaire dont nous serions les enfants. Ces derniers eux-mêmes pour beaucoup ne pouvant pas reconnaître que maman docteur spécialiste ès-sciences puisse leur faire du mal au point d’accepter la vaccination pour une maladie qui ne les atteint pas. « C’est maman qui veut qui dit que c’est pour notre bien »
Ouvrir les yeux est déjà complotiste pour certains.
@ Lucile | 15 juin 2021 à 21:02
« Toutefois, je renonce à la discussion, vous avez gagné, Robert Marchenoir. Par KO. Je profite de ce que je suis un peu saoule pour appuyer sur « envoyer ». »
Allons bon voilà que Lucile se met à la chopine. Voilà qui va faire plaisir à Wilfrid Druais qui se sentait un peu seul sur ce blog.
♪Elle est des nôtres !♫
♪Elle a bu son verre comme les autres ! ♫
Bon je ne mets pas les deux autres vers car ils sont par trop irrévérencieux. 🙂
@ hameau dans les nuages
Merci pour l’extrait un peu plus long. Bon, c’est quand même un peu plus audible, et assez juste sur le fond. Maintenant, je maintiens: il va vraiment falloir trouver autre chose comme présentation de la problématique pour inclure les « complotistes » lambda – les maîtres complotistes constituent une autre paire de manche… – dans le débat public et les y confronter plutôt que de tenir un discours disqualifiant qui surplombe la question. Discours disqualifiant qui ne peut que nourrir des haines et des rancœurs tenaces (comme la mienne, qui ne tolère aucunement les qualificatifs qui m’ont été aposés au prétexte que dise « Non ».)
Il faut vraiment, à l’heure d’Internet, se repositionner sur la question. Vous citez le cas de Laurent Alexandre. Je vous le dis tout net: ce bonhomme n’a pas ma faveur. Il promeut un modèle mental de ce qu’est la science qui heurte frontalement toutes les oppositions morales « de bon sens » qu’on puisse avoir à la téléologie de ce Monsieur. Le modèle mental qu’il promeut n’est, heureusement, pas représentatif du monde scientifique, qui ne partage pas de but en blanc la technolâtrie imbue de supériorité qu’il représente.
Comme vous le savez, je m’oppose à votre perception de la question pandémique. Et de la vaccination en particulier. Et j’affirme néanmoins la primauté du politique sur les experts scientifiques. Maintenant, en toute franchise, je ne me suis pas documenté sur les courriers électroniques de Fauci. Primo, parce qu’ils ne m’intéressent pas beaucoup. Deuxio, parce que je ne vois pas ce que les gens espèrent y découvrir de scandaleux. Qu’il avait des liens poussifs de recherche avec le laboratoire « P-4 » de Wuhan ? Il n’y a rien d’étonnant à cela, surtout dans le contexte géopolitico-scientifique pré-pandémie.
« Ouvrir les yeux est déjà complotiste pour certains. »
Mon expérience avec le milieu médical est que d’affirmer A ou non-A, peu importe, ils partent du principe que le patient a tort. C’est cela que je ne supporte plus: cette façon de se permettre de violer le principe du tiers exclu sous prétexte de défendre la science, ou plutôt l’autorité qu’ils en tirent sur leurs patients. Si je reproche aux religieux de tenir des théories qui violent les lois naturelles de l’univers, je ne vais logiquement pas cautionner qu’on viole les règles élémentaires de la logique au prétexte de faire rentrer des patients dans l’orthodoxie « scientifique ». (Néanmoins, une pandémie peut justifier la contrainte qu’induit ladite orthodoxie ; il ne s’agit pas là de la même situation qu’une relation thérapeutique qu’on empêche un patient de récuser.)
Maintenant, je fais bien la différence entre un scientifique et un médecin: un scientifique n’est pas nécessairement un médecin (ce qui lui permet d’ailleurs d’être plus libre dans son expression qu’un médecin, qui est lui tenu au code de déontologie médicale, contrairement, a priori, au scientifique) ; et un médecin n’est pas nécessairement un scientifique. Et ils ont tendance à prétendre l’être un peu trop souvent…
@ Lucile | 15 juin 2021 à 21:02
« J’ai noyé mon chagrin avec un verre de Pic Saint-Loup bio, tout sauf évanescent. »
Voilà qui m’étonne de vous, si anglo-saxonne dans vos références et dans votre sensibilité.
Quant à votre époux il aurait pu ajouter après son « oh » réprobateur, l’expression so british « shoking, let’s have a cup of tea » !
Très important la « cup of tea », en situation de stress, elle éclaircit les idées, donne de l’énergie et relativise les événements, qu’y a-t-il de plus important qu’une cup of tea, et c’est forte de votre bon droit que vous auriez « envoyé ».
J’ai travaillé avec des Britanniques pendant une bonne douzaine d’années, sur un projet européen.
Avec les Anglais, avant de nous engueuler, la tasse de thé était de rigueur, et avec les Écossais c’était le whisky après, les Gallois chantaient à ce moment.
Parfois les British peuvent être de bons exemples à suivre. Le Brexit par exemple, qui leur a permis de vacciner avant tout le monde, à ceci près qu’AstraZeneca d’Oxford n’est peut être pas tip-top.
Bref, nobody’s perfect.
@ F68.10 | 16 juin 2021 à 13:36
« Certains » m’horripilent en classifiant les non-sachants d’inutiles et les mettant plus bas que terre. Ne pas savoir est une chose, se renseigner en est une autre.
Je livre à votre sagacité 13 pages de la revue scientifique Nature (publication acceptée le 20 mai dernier) sur le rôle de l’Ivermectine dans la lutte contre le covid.
https://www.nature.com/articles/s41429-021-00430-5.pdf
On peut sincèrement, après avoir lu ça, ne serait-ce que l’introduction et la conclusion n’étant pas expert en la matière, se poser la question des intérêts financiers ayant pu prévaloir sur les soins à apporter aux malades du covid. Et conséquemment éviter des milliers de morts rien que pour la France.
Ceux qui savaient devront être jugés par ceux qui le clamaient.
@ Achille | 16 juin 2021 à 11:32
« ♪Elle est des nôtres !♫ »
Cela fait des années que je sers du vin rouge au repas du soir, à la bonne température et dans un joli verre. Un vrai rituel. Pour la quantité j’aurais du mal à battre Wilfrid, une bouteille de 75 cl nous dure 3 ou 4 jours, à nous deux. N’empêche que le repas le plus simple prend un air de fête. Donc oui, je suis « des vôtres ».
—————————-
@ Lodi
Je ne suis pas en guerre contre la science, bien au contraire, ni contre les scientifiques. Mais on est bien obligé d’essayer de faire la distinction entre Pasteur et le Dr Knock, et ce n’est pas toujours aussi évident que ça en a l’air, car le Dr Knock est doué dans l’art de la présentation.
@ Tipaza | 16 juin 2021 à 16:56
Il y a des polyphénols dans le vin et dans le thé. Je vois sur Doctissimo qu’ils protègent contre le vieillissement et contre de nombreuses maladies :
– maladies cardiovasculaires
– cancer
– ostéoporose
– négationnisme
Vous voyez, juste ce qu’il me fallait…
@ Lucile | 16 juin 2021 à 20:43
Vous avez raison, et personne ne doute de votre discernement.
Ce qui est inquiétant dans le populisme, c’est qu’il gagne même les médias les plus influents.
C’est ainsi que les salariés de la radio Europe1 sont en grève jusqu’à lundi.
Motif: la mise à pied d’un journaliste dénonçant, dans un climat tendu, un « management autoritaire et inadapté ».
Europe 1, cette vieille station que j’ai longtemps écoutée et qui a connu ses heures de gloire pendant les années 70-80-90, est en train de se « bolloriser ».
À quand Pascal Praud et Éric Zemmour sur Europe1 ? Consternant !
@ hameau dans les nuages
« Je livre à votre sagacité 13 pages de la revue scientifique Nature (publication acceptée le 20 mai dernier) sur le rôle de l’Ivermectine dans la lutte contre le covid. »
Je viens de le lire. Les études citées sur l’ivermectine sont un peu toujours les mêmes. Qu’il faille tenter de repositionner les molécules, oui, c’est une règle générale qu’il convient d’appliquer. Que des pays comme l’Inde ou l’Afrique aient des besoins différents que ceux de l’Europe pour gérer la pandémie, j’en conviens aussi.
L’Afrique n’a, par exemple, pas besoin d’avoir des difficultés que leur système financier et économique ne peut amortir, et j’ai donc tendance à être contre la politique de confinement pour ces pays, qui me paraît illusoire ; d’autant plus, que, « démocratiquement », la pandémie est un bon prétexte à un peu n’importe quoi… L’Inde a quant à elle, il me semble, besoin de mesures de prophylaxie (et surtout de vaccins…). Donc des choses comme l’ivermectine dans le transport de marchandises ou pour asperger des denrées alimentaires, cela ne me choquerait pas particulièrement.
Mais votre article parle beaucoup des mécanismes d’action, et ne discute que marginalement les études d’efficacité clinique (il en cite quelques-unes – il y en a une vingtaine en tout à peu près – qui sont déjà connues et bien critiquées dans la littérature). Il affirme aussi, sans preuve ou référence adéquate, que l’ivermectine serait injustement discriminée par rapport à d’autres substances. (Ce qui pourrait être un point valable s’il était adéquatement documenté…)
Je suis très sceptique par rapport à cette assertion, et d’autant plus compte tenu des enjeux.
Néanmoins, la principale critique que j’apporte à l’ivermectine ou à l’hydroxychloroquine est que, quels que soient leurs niveaux d’efficacité réelle, ces molécules semblent servir d’alibi à s’imaginer qu’il serait possible de se passer des vaccins. Sur ce point, il est simplement faux de croire que ce serait une alternative.
« On peut sincèrement, après avoir lu ça, ne serait-ce que l’introduction et la conclusion n’étant pas expert en la matière, se poser la question des intérêts financiers ayant pu prévaloir sur les soins à apporter aux malades du covid. »
Pour l’ivermectine, l’action in vivo est attestée à des concentrations de 5 µM. Quand on donne à un patient 9 fois la dose maximale pour les usages courants de l’ivermectine, on atteint environ 0.3 µM. À la louche, il faudrait doser les patients à 150 fois la dose maximale pour espérer atteindre les concentrations permettant, en théorie et un peu naïvement, de répliquer in vivo l’efficacité documentée in vitro. C’est un peu chaud bouillant, comme type de thérapeutique. Il ne s’agit donc pas là d’intérêts financiers…
« Ceux qui savaient devront être jugés par ceux qui le clamaient. »
En prophylaxie non clinique, je n’ai rien contre l’ivermectine. Pour l’instant.
N.B.: Il semble surtout que votre article ait été publié dans un journal japonais et pas dans Nature, mais je peux me tromper. Il me semble que Nature ne fait que le référencer, comme le fait PubMed.
« »Certains » m’horripilent en classifiant les non-sachants d’inutiles et les mettant plus bas que terre. Ne pas savoir est une chose, se renseigner en est une autre. »
Il y a deux types de non-sachants: les vrais gros c*ns, et les gens qui ont simplement des idées fausses, aussi difficilement convaincables qu’ils soient. Je tente de bien faire la différence.
Il y a aussi deux types de sachants: les complaisants et le non-complaisants. J’étais, dans ma jeunesse, très complaisant avec les gens qui racontaient n’importe quoi. Je crois que c’est là une question de tempérament. J’ai dû basculer vers la non-complaisance quand j’ai observé l’impact réel et morbide des idées fausses en médecine (qu’il s’agisse des vaccins à un bout du spectre ou du SMpP à l’autre bout du même spectre). À contre-cœur.
Quand on prend le pli de la non-complaisance, ont peut finir par être très dur envers les ignorants. Mais il faut néanmoins être dur avec les vrais gros c*ns et les maîtres complotistes, et même sans pitié. Toutefois, la majorité des gens sont des gens tout à fait normaux et simplement confus même si cette confusion est dense.
Mais si ces gens normaux simplement confus sont prêts à interpréter les comportements courtois à leur encontre comme de l’approbation tacite, ce qui est trop souvent le cas, il convient de changer de fusil d’épaule d’un pas leste et enjoué pour qu’il ne s’imaginent pas qu’être sympa signifie être d’accord.