Le grand-rabbin de France a-t-il forcément raison ?

Alors que la chambre de l’instruction a déclaré pénalement irresponsable Kobili Traoré et qu’un pourvoi en cassation a été formé contre cet arrêt dans l’affaire dont la victime a été Sarah Halimi, une intervention solennelle vient s’ajouter aux multiples polémiques et contestations que cette décision avait déjà suscitées.

En effet, le grand-rabbin de France Haïm Korsia a adressé une lettre ouverte à la garde des Sceaux, avec l’injonction suivante : « Madame la Ministre, il faut que le meurtre de Sarah Halimi soit jugé » (Le Figaro).

S’il ne s’était pas agi d’une telle initiative à la fois importante et probablement ultime dans ce débat de nature psychiatrique, je n’aurais pas éprouvé le besoin de revenir à la charge. Toutefois elle est trop discutable pour qu’on la laisse sans réponse.

Pourtant j’ai déjà consacré deux billets à ce crime et aux réactions qu’il avait engendrées. Le 19 juillet 2017 : Sarah Halimi: une affaire française ou israélienne ? Le 19 juillet 2018 : Kobili Traoré a-t-il le droit d’être irresponsable ?

La plupart des articles ayant traité de l’irresponsabilité pénale n’ont pas été suffisamment informés, pédagogiques et équilibrés pour satisfaire toutes les curiosités à l’exception d’une analyse exhaustive et honnête du Monde sous la signature de Louise Couvelaire.

L’hostilité sans nuance des avocats des parties civiles, en particulier de mon ami Gilles-William Goldnadel, ne m’a pas étonné même si on peut regretter que la mesure judiciaire n’ait pas influencé leur courroux partisan.

Au regard de tous ces éléments, comment demeurer indifférent à la charge d’Haïm Korsia ?

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D’abord quelle étrange idée que de s’adresser directement à la ministre Nicole Belloubet !

Certes elle apparaît vraisemblablement, pour le rédacteur du courrier, à sa hauteur mais pour le reste quelle choquante intimidation ! D’autant plus que la garde des Sceaux interdite de la moindre immixtion dans une procédure judiciaire aurait eu évidemment encore moins de latitude pour prétendre influer dans quelques semaines sur la chambre criminelle de la Cour de cassation. Cet appel n’est rien de moins qu’une incitation à violer une règle fondamentale présidant à l’organisation de nos pouvoirs. A substituer le droit de l’Etat à l’état de droit.

Ensuite, de la part du grand-rabbin dont la culture ne le rend pas étranger aux bases de l’état de droit, il s’agit pourtant de tenir pour rien l’arrêt de la chambre de l’instruction en le dépassant, en l’oubliant pour le fondre dans un processus purement politique qui reléguerait l’indépendance des juges au profit d’une cause douloureuse et communautariste. Comme si cette dernière avait vocation à tout régir.

Cette dérive me rappelle le triste épisode de l’appel formé contre l’arrêt exemplaire du gang des barbares à la suite d’une pression politico-communautariste initiée par le CRIF et imposée à Michèle Alliot-Marie par le président Sarkozy.

Mesure-t-on le scandale qui aurait surgi si le meurtre d’une victime chrétienne ou musulmane avait engendré tant de protestations, de frondes et de dénonciations au caractère extra-judiciaire, auxquelles on aurait pu ajouter la pétition, publiée il y a quelques semaines, d’un certain nombre d’intellectuels ignorants de la chose judiciaire mais décrétant de toutes manières le refus absolu de toute irresponsabilité pénale ? On aurait évidemment pourfendu une telle ingérence dans le cours normal de l’état de droit. Faut-il alors, sans malignité, considérer que le fait que la victime atrocement tuée ait été juive a permis ce qui aurait été inadmissible pour d’autres ?

Sur le fond, je ne vois pas pourquoi il faudrait que « le procès de Sarah Halimi soit jugé » ou même qu’il y ait un procès alors que l’instruction a été le lieu d’un débat très passionnant, approfondi et contradictoire sur l’état mental de Kobili Traoré, l’effet du cannabis (jamais cause exclusive) et l’émergence de « bouffées délirantes » et qu’elle se suffisait à elle-même pour statuer en pleine connaissance de cause. Je connais trop les pulsions vindicatives et si naturelles face à un crime pour m’étonner de ce désir d’un procès à tout prix. Mais il faut en quelques rares circonstances savoir y résister.

Je ne peux que répéter que l’irresponsabilité se doit d’exister lors de la commission du crime et qu’elle ne contredit pas l’état de droit mais en est un fondement capital. On ne juge pas un irresponsable sauf à décréter qu’un mis en examen ne peut pas l’être pour des exigences étrangères à la Justice dans sa pureté.

Je déplore que le grand-rabbin de France, avec l’autorité qu’il a et le prestige de son statut, se soit engagé dans ce combat non pas douteux mais inopportun : il n’avait pas à s’en mêler.

Ce n’est pas l’offenser que de constater qu’il n’a pas forcément raison sur tout.

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  1. « Sur le fond, je ne vois pas pourquoi il faudrait que « le procès de Sarah Halimi soit jugé » ou même qu’il y ait un procès alors que l’instruction a été le lieu d’un débat très passionnant, approfondi et contradictoire sur l’état mental de Kobili Traoré, l’effet du cannabis (jamais cause exclusive) et l’émergence de « bouffées délirantes » et qu’elle se suffisait à elle-même pour statuer en pleine connaissance de cause. » (PB)
    La logique m’échappe.
    Si je fais une c*nnerie et que j’ai picolé, ce qui m’est arrivé, c’est une circonstance aggravante et je suis condamné mais si je fais la même mais que j’ai fumé, c’est une circonstance atténuante ?
    Qu’est-ce que c’est que cette c*nnerie de justice du XXIe siècle ?! Ah ben la réponse est dans la question.
    « Oh mon pov petit chéri, tu fumes, meuh cépograve ! cépotafote ! »
    On se moque du monde !
    Et je ne parle même pas de la soi-disant « expertise » des pseudo-experts psy, que je connais bien pour les avoir roulés plusieurs fois dans ma vie et qui n’entendent que ce qu’ils veulent entendre pour la plupart, c’est-à-dire une lamentation d’une victime de tout ! Sa mère, surtout son père en ce moment, ses voisins qui ne savent pas élever leurs enfants qui passent leur temps à « gueuler », le monde entier, les petits gris qui lui parlent dans sa tête, l’Univers qui fait trop de bruit à tourner, etc. et donc il boit ou il fume et il suffit pour la touche finale de leur dire un truc bien pourri du genre « je vous tuerais tous si on me laissait faire ! » comme je l’ai fait, pour qu’ils vous donnent l’absolution « psychiatriam » ad vitam aeternam et surtout du fric et donc l’AAH à 80 % et donc l’APL qui va avec pour rester chez soi peinard.
    Quel foutage de gueule !
    Même moi qui suis un parasite né je trouve ça scandaleux, c’est dire.

  2. Robert Marchenoir

    Le problème est que la loi est obsolète. Elle est faite pour des Blancs, chrétiens, français de souche. Dans ce cadre, un meurtrier fou comme un lapin est retiré à la sanction pénale à chaque fois qu’il tombe une tour à Notre-Dame.
    Désormais, le fait qu’un meurtrier soit fou comme un lapin est la nouvelle normalité des choses. Des gus « exceptionnellement » meurtriers, « exceptionnellement » atteints de folie juste au moment de commettre leurs meurtres (comme c’est commode…), « exceptionnellement » immigrés, « exceptionnellement » musulmans, « exceptionnellement » drogués, « exceptionnellement » portés à des meurtres antisémites… alors que la population juive est inférieure à 1 % du total… il y en a tout le temps.
    Voyez donc ce pauvre « fou », lui aussi noir, lui aussi drogué, lui aussi auteur de quatre meurtres « gratuits », eux aussi exceptionnellement sauvages, lui aussi issu de l’immigration… ça commence à devenir une habitude.
    Dans son cas, il n’y a pas d’indication que les victimes soient juives. On ne pourra donc pas nous dire que les Juifs font une fois de plus leurs intéressants.
    Il a su opportunément sortir de sa folie pour chercher les clés de la voiture de sa victime, afin de s’enfuir. Il n’a pas oublié de voler de l’argent pour faire le plein. Mais il est fou, hein !…
    Comme si se droguer n’était pas un acte volontaire ! comme si on ne savait pas que la drogue rend fou ! comme si on ne savait pas que ces gens-là se droguent particulièrement souvent ! Essayez donc de tuer quelqu’un au volant, et de vous défendre au tribunal en disant que votre discernement était « altéré » par l’alcool…
    Tout comme Kobili Traoré, qui a prétendu « s’être senti possédé par une force diabolique », Fissenou Sacko avait « entendu des voix ».
    Ne parlons pas d’un fait évoqué par les médias des pays plus libres que le nôtre, par exemple l’Angleterre : la consanguinité accentuée en vigueur dans certaines terres d’origine des immigrés, par exemple l’Afrique du Nord ou le Pakistan.
    Elle provoque une sur-représentation extrême des petits Pakistanais parmi les enfants atteints de graves maladies héréditaires en Grande-Bretagne, que le système de santé local (communiste) est bien obligé de soigner. Aux frais du cochon de payant (blanc).
    Je serais curieux de lire une étude scientifique liant la consanguinité, en Afrique du Nord, à la proportion d’immigrés clients des hôpitaux psychiatriques français. On pourrait avoir des surprises.
    A ce stade-là, ça me rappelle l’histoire de cet officier russe, lui aussi déclaré « fou » par la-justice-de-son-pays, juste au moment de violer, puis de tuer une jeune fille qu’il avait emmenée sous sa tente pendant la guerre de Tchétchénie… Avant, il n’était pas fou (parce que sinon, Poutine aurait eu un peu l’air d’une buse de confier les enfants de la patrie à des fous)… Après, il n’était pas fou non plus (parce que sinon, il aurait dû être expulsé de l’armée, et n’aurait pas pu toucher sa retraite)… Mais pendant, il l’était !
    Et « l’expert » qui a pondu cette « expertise », c’est le même qui envoyait les dissidents à l’hôpital psychiatrique sous l’URSS… Mais enfin, on a son nom, l’opinion publique le cloue au pilori, on sait à quoi s’en tenir sur la justice de l’opération.
    Chez nous, non. Le milliard virgule quelque chose de gens qui habitent l’Afrique tente de s’installer chez nous, un nombre non négligeable est fou à lier, apparemment, et on ne fait rien : on leur tient la porte, et on leur lit doctement un code blanc qui les exonère des pires meurtres racistes à notre encontre.

  3. Vous cherchez de nouvelles insultes de l’ami Szpiner, Philippe… et sur le coup il n’aurait pas tort, non pas de vous insulter, mais de trouver votre post étrangement spécieux et quelque peu… dérangeant, ce dernier terme étant ici un doux euphémisme pour écrire tout simplement que vous déraillez.
    Marchenoir et Wil ont plus de bon sens que vous sur le sujet.
    J’espère que la Cour de cassation cassera cette abjecte analyse de la chambre d’instruction.
    Le grand Rabbin a tort d’interpeller la garde des Sceaux… il a raison de sonner le tocsin.
    Et vous tort de ne pas voir le tunnel où de telles décisions conduisent à terme.

  4. Les juges ont méconnu un adage fondamental du droit qui est que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Traoré se défonce au cannabis, alors il doit en assumer toutes les conséquences, les bonnes comme les mauvaises. La Cour de cassation devra statuer sur cet oubli de la règle fondamentale.

  5. « Cet appel n’est rien de moins qu’une incitation à violer une règle fondamentale présidant à l’organisation de nos pouvoirs. A substituer le droit de l’Etat à l’état de droit. »
    Ouh là là ! Philippe Bilger, J-L Mélenchon s’est fait traiter d’antisémite pour moins que ça. Lui s’était contenté d’incriminer le CRIF, le chien de garde des institutions juives qui bondit dès que le mot juif apparaît quelque part.
    En voulant défendre votre auguste corporation des magistrats contre une communauté particulièrement puissante, vous n’hésitez pas à vous en prendre carrément au grand rabbin de France ! Cela me paraît très téméraire.
    Vous avez certainement raison juridiquement car vous avez eu de nombreux cas de cette espèce à traiter dans votre carrière, mais dans le contexte chaud-bouillant actuel, certains adeptes d’une Justice plus radicale, bien que non juristes, ne manqueront pas de vous signifier que moralement, diplomatiquement, politiquement, philosophiquement, que sais-je encore, vous avez tort.
    Même vos amis juifs Alain Finkielkraut et Eric Zemmour risquent de ne pas pouvoir se porter à votre secours.
    Bon courage pour la suite !

  6. Que de belles paroles Monsieur Bilger. Que de belles leçons de morale.
    Prenons un exemple récent si vous le voulez bien. Imaginons que l’incendie de Notre-Dame soit le fait d’un acte « terroriste » perpétré par un homme ayant abusé de cannabis ou/et d’autre substance et ayant crié Allahu akbar au moment de lancer un cocktail Molotov à l’intérieur de la cathédrale.
    Dois-je continuer Monsieur Bilger et vous donner le verdict du jugement ? Vous êtes trop perspicace et adroit pour ignorer que votre commentaire sur la prise de parole du grand rabbin de France n’est pas dénué, à mon avis, de sous entendus sermonneurs.
    En effet, nul n’a le droit de remettre en cause une décision de justice. Mais repensez à Notre-Dame Monsieur Bilger (oui je sais, le pape aurait sûrement pardonné, mais c’est le pape).
    Ce n’est pas vous offenser que de constater que vous n’avez pas forcément raison sur tout.

  7. D’autant plus que la garde des Sceaux interdite de la moindre immixtion dans une procédure judiciaire aurait eu évidemment encore moins de latitude pour prétendre influer dans quelques semaines sur la chambre criminelle de la Cour de cassation. Cet appel n’est rien de moins qu’une incitation à violer une règle fondamentale présidant à l’organisation de nos pouvoirs.
    Que l’on ne vienne pas nous dire qu’en France régnerait une sublime séparation des pouvoirs éthérée, il existe tout de même à ma connaissance un minimum de leviers permettant au pouvoir politique de mettre son grain de sel dans des affaires judiciaires, éventuellement pour « le bon motif »…
    « Ces derniers ont plaidé l’inconstitutionnalité de l’article 5 de l’ordonnance du 22 décembre 1958 sur le statut des magistrats qui établit que «les magistrats du parquet» sont placés «sous l’autorité du garde des Sceaux, ministre de la Justice». »
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/12/08/01016-20171208ARTFIG00101-la-subordination-du-parquet-a-l-executif-jugee-conforme-a-la-constitution.php

  8. Denis Monod-Broca

    « Auschwitz, Golgotha du monde moderne », dit Jean-Paul II
    Après la Passion apparut le christianisme, religion du Persécuté, qui devint persécutrice à son tour.
    Après la Shoah apparut le shohisme, religion du peuple persécuté, devenue persécutrice à son tour.
    Nous en sommes là.
    Le génocide a remplacé le déicide.
    En cas de meurtre, en toute raison, en toute justice, la religion de la victime ne devrait pas être prise en considération (ni celle du meurtrier). Elle l’est quand l’irrationnel, le sacré, a le dessus. C’est bien le cas ici, malheureusement. M. Haïm Korsia s’exprime au fond dans cette lettre en grand prêtre shohiste.

  9. « Le grand rabbin de France a-t-il forcément raison ? »
    Attention cher P. Bilger vous avancez en terrain miné !
    D’un côté une communauté puissante et qui le montre, de l’autre, une magistrature qui ne l’est pas moins et qui s’arroge – toute seule comme une grande – de nouveaux pouvoirs !
    Vous ne tiendrez pas longtemps en ligne de crête !
    Bon courage.
    Cordialement.

  10. Philippe Bilger

    Je ne vais étonner personne en disant que je me doutais de la plupart des réactions négatives – fondées ou non – qui ont accueilli mon billet. Ce n’aurait pas été une raison pour moi de m’en abstenir. Je remercie sincèrement certains commentateurs qui ont enrichi ma perception mais cependant j’ai la faiblesse de la maintenir.
    Je continue à juger totalement inappropriées la lettre ouverte du grand rabbin de France et ses modalités.
    Certes vous et moi avons chacun à notre manière communiqué notre point de vue sur la décision d’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré. Le mien se fondait sur une certaine expérience et le fait qu’un débat approfondi et contradictoire s’était déroulé au cours de l’instruction et qu’une chambre de l’instruction avait validé le constat de l’irresponsabilité pénale. Le vôtre – la plupart des commentaires – prenait en compte qu’il s’agissait d’un islamiste, que le cannabis n’était pas une excuse, qu’il avait crié Allahu akbar et que la notion d’Etat de droit avait évolué.
    Le cannabis n’a pas été l’élément adopté pour soutenir l’irresponsabilité pénale. Au demeurant Traoré était trop peu conscient et lucide pour en appréhender les effets négatifs. L’essentiel a été la bouffée délirante qui, seulement lors du crime, a placé Traoré en état d’irresponsabilité. Je conçois que dans cette petite zone d’indétermination et de doute se rapportant au champ judiciaire, certains auraient opté plutôt pour une responsabilité même atténuée alors que la juridiction d’appel a fait le choix inverse.
    L’état de droit n’est pas destiné qu’aux transgresseurs – je l’ai assez dit et écrit – mais il n’empêche que son socle fondamental inclut le fait qu’un irresponsable pénal ne peut pas être jugé valablement. Vos désirs ne peuvent avoir aucune prise sur cette évidence consubstantielle à une société digne de ce nom. Malgré les pulsions vindicatives et si naturelles qui ont besoin d’un procès à tout prix.
    Derrière beaucoup des observations critiques il y a la certitude qu’un islamiste ne peut pas être irresponsable, ne doit pas être qualifié judiciairement d’irresponsable.
    On tient pour acquis le fait que Traoré serait un islamiste parce qu’il a tué Sarah Halimi et qu’il aurait crié Allahu Akbar. Sur ce dernier point il me semble qu’il n’est pas absolument constant.
    Mais acceptons l’islamisme.
    J’entends bien que la difficulté est d’admettre une irresponsabilité pénale dès lors qu’on décrète que forcément l’islamiste est porteur d’un déséquilibre profond et qu’il est donc inutile de chercher plus avant dans son état mental. Comme s’il était inconcevable humainement, psychiatriquement, qu’un islamiste puisse le temps d’un meurtre sortir absolument même d’une rationalité dévoyée pour entrer dans une nuit erratique, quitte plus tard à en sortir.
    Je ne vois pas au nom de quoi je devrais récuser par principe les réquisitions du parquet général de Paris et l’arrêt de la chambre de l’instruction et son analyse à partir du moment où jusqu’à nouvel ordre elle a été la seule à disposer de TOUS les éléments susceptibles de permettre un choix éclairé.
    Qu’on m’entende bien : si Traoré avait été renvoyé devant les assises ou si la cassation prospérait, je n’en serais pas effondré. Mais je tiens mon cap pour l’instant parce que j’estime qu’il n’est pas vain qu’une voix se fasse entendre au milieu d’autres estimables mais pas plus décisives que la mienne.

  11. Cette affaire Traoré-Halimi soulève des interrogations légitimes de la part des citoyens « lambda ».
    La Justice, en vertu de ses règles fondamentales et intangibles, exonère Traoré de toute responsabilité pénale. En termes de technique judiciaire, le cours normal de la Justice est accompli.
    Le problème soulevé est celui du contexte du crime, voire de l’assassinat, commis qui ne saurait éluder le fond antisémite de l’affaire dont l’auteur est exonéré parce que l’usage du cannabis aurait supprimé tout discernement chez l’auteur. En réalité, c’est moins le point de l’exonération juridique de la responsabilité pénale qui est en cause que celui de l’expertise psychiatrique.
    Sur cet aspect de l’affaire, la lecture du billet que lui consacre Régis de Castelnau me semble utile et éclaire la position adoptée par monsieur Bilger
    https://www.vududroit.com/2019/12/affaire-sarah-halimi-le-sens-dune-decision-judiciaire/
    D’un point de vue judiciaire, la logique de la procédure est respectée. D’un point de vue social et sociétal, le sentiment (on dirait plutôt le « ressenti ») est effectivement tout autre car prédomine la perception d’une levée de responsabilité et l’application du défaut absolutoire de l’absence de discernement trop facile et donc injuste.
    Le citoyen n’est pas psychiatre et la Justice en l’espèce ne pouvait effectivement que se ranger à l’avis des experts psychiatres.
    On peut gloser à l’infini, chacun restera sur sa position. Mais cette affaire contribue à donner de la Justice l’image d’un système désincarné et purement technique dans certains aspects procéduraux, tandis qu’elle apparaît aux ordres de l’exécutif quand il s’est agi de diligenter avec une précipitation douteuse contre des adversaires politiques ou, à l’inverse, de protéger les soutiers du pouvoir en place…

  12. @ Dan Mrk
    « En effet, nul n’a le droit de remettre en cause une décision de justice. »
    A-t-on le droit de remettre en cause l’idée qu’on ne pourrait pas remettre en cause une décision de justice ?

  13. La drogue prise volontairement (quand on vous trompe ou force, le cas est différent) ne doit pas être une excuse.
    La société n’a pas le droit d’interdire à quiconque d’en ingérer, d’autre part l’individu n’a pas le droit de nuire à un autre.
    La drogue prise volontairement est un risque, un risque volontaire ne donne pas le droit d’abuser de son prochain, ce n’est même pas une excuse comme pourrait l’être la provocation, voire à excuse de provocation.
    Je suis pour un usage civilisé des drogues, je veux dire légal, effort de la société, responsable, effort de l’usager et même du commerçant.
    Savoir ce qu’on consomme et comment le faire.
    Ce n’est pas tout, il faut se connaître. La drogue peut en être un moyen, comme un filet dérivant : est-ce que j’ai le vin triste, gai ou furieux, enfin, savoir aussi que les effets peuvent varier. En somme, être à l’écoute de soi et du monde, dans notre drogue nationale et les autres. Il est vrai que l’avantage des drogues nationales, coca dans les Andes et vin en France, est qu’on en connaît la posologie et en a des usages sociaux servant de garde-fous.
    Certains les contournent à leurs risques, type alcool dans les yeux, d’autres prennent les drogues d’autres cultures, soit en s’appuyant sur des usagers les connaissant, soit par recherche personnelle.
    Dans le coût de la drogue, on oublie celui de l’information… La drogue est une aventure, une épreuve ; de même qu’on ne devrait pas courir un marathon sans préparation et en chaussures de ville, il n’est pas conseillé d’engloutir son produit comme une brute.
    Comme quand on mange, il faut mâcher… Beaucoup croient pouvoir s’en abstraire, mais à quel prix ? En tout, on dira que donner le temps au temps est un facteur de civilisation.
    Parfois il faut être rapide, et parfois lent.
    Mais on doit toujours garder la capacité à se ressaisir… L’expérience de Libet montre qu’on peut être libre. La décision se prend inconsciemment, mais le droit de veto existe, on peut se retenir, comme l’avait pressenti le père de Camus, et c’est bien là que gît la liberté « Un homme, ça se retient ».
    Et donc, l’un pourra boire, l’autre pas, l’un pourra aller dans les hauteurs sans vertige et l’autre pas.
    Il faut se connaître pour savoir où sont ses limites afin qu’elles ne vous fassent pas agir contre ce que l’on aurait voulu sans elles.
    Méconnaître qu’on pourrait avoir des limites face à la drogue ne peut être retenu comme une excuse.
    Sauf chez un mineur : il est naturel de prohiber les produits dangereux ou les films choquants, pour les enfants.
    Traiter les adultes en enfants est liberticide, et les enfants en adulte destructeur. Il m’apparaît désirable qu’il y ait le plus le liberté et de protection possible, il me semble qu’un des points cardinaux de ce projet est de bien distinguer l’adulte de l’enfant.
    Les antisémites sont déprimants… Je sais bien qu’on adore faire des boucs émissaires, mais faudrait-il permettre une confusion des pouvoirs pour les protéger ?
    Non, il faut protéger tout le monde des abus, comme je l’ai dit, la drogue volontaire n’est pas une excuse. Encore une fois, un problème touchant les Juifs peut être dénoué non en les isolant, ce qui alimente l’antisémitisme et laisse d’autres problèmes de côté, mais en sévissant contre l’abus de drogue.
    C’est l’abus qu’il faut combattre, en tout ! A mon avis, interdire la drogue est un abus, et abus dans l’abus, nous avons la chasse aux drogués aux Philippines.
    Protéger la vie et la liberté, c’est tout un, dans tous les cas, on veille sur les autres en en appelant à la responsabilité des autres… Quand l’irresponsabilité va jusqu’à faire qu’on agresse des gens, l’irresponsabilité, moi qui me contrôle à peine à jeun, regarder tout ce que je me suis injecté, devrait être une circonstance aggravante mais pas autant que le crime planifié.

  14. @ Philippe Bilger
    « Mais je tiens mon cap pour l’instant parce que j’estime qu’il n’est pas vain qu’une voix se fasse entendre au milieu d’autres estimables mais pas plus décisives que la mienne. »
    C’est très bien : il faut défendre ce qui semble juste, que les autres vous suivent ou non.
    Vous n’êtes pas qu’un fournisseur de textes ou de liberté mais, en l’occurrence, d’exemple.

  15. @ Dan Mrk
    « En effet, nul n’a le droit de remettre en cause une décision de justice. »
    Première nouvelle !
    A quoi servent alors les seconds degrés de juridiction ?
    Quant à votre raisonnement, Philippe, c’est peu dire qu’il ne me convainc pas…
    Ôtons les paramètres trop connotés : religion du meurtrier religion de la victime et cri d’allégeance du meurtrier.
    Prenons comme exemple René Dupont qui tue Marcel Durand dans une bouffée délirante, ou Germain Dubois qui étrangle dans un spasme orgasmatique la prostituée qui le conduit à l’épectase.
    Du Maigret le plus banal.
    On voit le boulevard qui va s’ouvrir aux avocats pénalistes…
    Chaque crime trouve son origine dans un franchissement d’interdit, la bouffée délirante n’est jamais très loin… même Petiot et Landru devaient connaître ce court aveuglement de la raison…
    Bienheureux les opiomanes : leurs sens abusés leur seront autant d’excuses absolutoires.
    Et ils se rachèteront une conduite en état d’ivresse…
    L’éventail des circonstances atténuantes est largement suffisant s’il le faut pour baisser dans l’échelle des peines si nécessaire.

  16. Denis Monod-Broca

    Chacun peut avoir un avis sur le meurtrier et sur la gravité de son crime.
    Aucun de nous n’a la connaissance qu’en ont les magistrats et experts s’étant penchés sur l’affaire.
    Le grand rabbin n’en sait pas plus que vous et moi et, s’adressant à la ministre de la Justice pour se plaindre d’une décision du Siège, il remet en question les principes mêmes d’une justice rationnelle, objective, éloignée des passions. Il fait vraiment là un pas de clerc.
    Souhaitons que la réponse de la ministre soit à la hauteur. Le mieux ne serait-il qu’elle s’abstienne de répondre ?

  17. Catherine JACOB

    « Ce n’est pas l’offenser que de constater qu’il n’a pas forcément raison sur tout. »
    J’imagine que, comme pour le pape, son infaillibilité se limite aux questions doctrinales et on en est loin dans ce cas précis.
    Cela étant précisé, tout comme n’importe quel chef religieux, il a le droit d’avoir une opinion le conduisant à prendre position sur les questions de société, tout comme lorsque lors de son voyage apostolique au Japon qui s’est déroulé du 23 au 26 novembre 2019, le Pape François qui s’étant exprimé sur des questions comme l’immoralité de l’utilisation et de la possession d’armes nucléaires, la protection de la vie humaine, l’avenir de la maison commune… a rencontré les victimes des trois catastrophes nucléaires de 2011 et manifesté sur place son soutien à la petite communauté catholique, héritière d’une histoire de persécutions pluriséculaires.
    On peut ajouter qu’à cette occasion il a même revêtu une veste de kimono sur sa soutane.

  18. Recette pour pouvoir faire n’importe quoi en toute impunité en France: il suffit de changer de nom et de prénom trop français (éviter Dupont, Durand, Martin… très mauvais pour votre image). Il est nécessaire d’adopter une identité à consonance arabe ou africaine.
    Se convertir à l’islamisme, très important. Quand vous commettez un acte violent, pensez surtout à proclamer Allahu akbar ! Vous pouvez également faire un séjour en Syrie, c’est un plus pour être à nouveau accueilli à bras ouverts.
    Surtout ne pas adhérer au RN, sinon vous êtes condamné de suite sans autre forme de procès !
    Rajouter une bonne consommation de drogues (l’alcool, ça ne marche pas, vous serez condamné).
    Et voilà, le tour est joué. Vous pouvez à présent agresser, torturer et tuer. Vous ne risquez rien. La justice vous aidera même à sortir du guêpier dans lequel vous vous êtes fourré ! Elle n’est pas belle la vie chez les Français qui acceptent tout ?
    Salah Abdeslam, terroriste notoire, est même parvenu à obtenir 500 euros en prison grâce à son avocat. La France, terre d’asile psychiatrique qui ruisselle de générosité !
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/l-etat-condamne-a-payer-500-euros-a-salah-abdeslam-20190707

  19. En principe, la position de M. Bilger n’est pas susceptible d’être méprisée, mais elle est, comme les autres, contestable sous les réserves déjà exprimées : – on ne nous dit pas tout, et – le principe d’existence de la décision est de s’imposer en tant que telle.
    La belle affaire que critiquer le rapport des experts, puisque la psychiatrie est un élément de connaissance incertain et mouvant : les homosexuels en savent quelque chose, en y ajoutant la paravent du jargon pour dissimuler les interrogations non satisfaites, la matière est absconse.
    Introduire la politique là-dedans est commode, en permettant la mise en cause des magistrats d’une part et en répétant ce que l’histoire enseigne : la justice est l’épine dans le pied de la politique et réciproquement.
    Voilà deux évidences manipulées depuis des siècles : rappelons-nous les procès en sorcellerie, finalement éradiqués par la mise en place de l’appel des arrêts des parlements locaux auprès du Roi qui les anéantit progressivement, décision inscrite dans la lutte pour la constitution de l’Etat centralisé, mais favorable, par écho, aux populations inquiétées.
    Charger les magistrats d’une insignifiance liée à leurs engagements politiques est réducteur, notamment quand il s’agit de la liberté individuelle, dont celle d’être irresponsable. Cependant, rien n’interdit de penser que notre époque, trop sensible aux divagations individuelles, est cruellement insensible aux revendications inscrites dans un contexte collectif.
    Disons-le tout net : la décision de la chambre d’instruction me paraît suspecte, tout autant que la lettre d’inspiration communautariste du grand rabbin. C’est donc que quelque chose ne va pas, si un esprit quelconque ressent ce malaise. Certes, l’islamisme est l’accusé sous-jacent et vient troubler le raisonnement. L’histoire a déjà connu la drogue utilisée comme arme de motivation inconsciente, la secte des haschischins, qui a donné « assassin ». Je doute que la Cour s’y soit référée.
    Nous entrons tout droit dans le domaine de la qualification de cette décision. Elle est à tout le moins politiquement inopportune, vu l’état de délinquance croissante dans certains domaines, quoi qu’en dise la TV officielle, outre la crispation populaire sur deux pôles : l’immigration et sa charge plus un certain antisémitisme, à mon sens, plus rêvé que réel. Beaucoup confondent l’antisionisme et l’antisémitisme, mais ce n’est pas nouveau non plus. Dès lors, le grand rabbin paraît être tout aussi crispé et c’est peut-être un défaut de cette communauté de conserver intacte la menace des siècles sur son existence : l’écorchure devient navrure. Nombre d’interventions d’organismes juifs ces années dernières, les revendications permanentes qui tentent de faire oublier la lamentable histoire du cimetière de Carpentras où le gouvernement se montra d’une bassesse insupportable, démontrent à la fois une exploitation (vertueuse) et un certain goût pour une défense légalement imparable puisque l’antisémitisme est dans la Loi.
    Finalement, cette décision a deux torts principaux : mécontenter tout le monde, et faire d’un minable drogué un enjeu qui n’est pas à sa mesure. Mais la Justice des hommes, c’est aussi ça.
    Quoi que fasse la Cour de cass, personne ne peut imaginer qu’on règlera la question par une sanction, vite assimilée à la vengeance. Les juifs n’y gagneront rien, les islamistes ne sont pas dans le registre français et une condamnation ne fera qu’accroître leur emmurement féroce dans le Coran, l’homme de la rue s’en fichera complètement.

  20. Je suis perplexe comme beaucoup de contributeurs.
    Ma première réaction fut de considérer que Kobili Traoré était cinglé: comment ne pas l’être pour s’attaquer et provoquer gratuitement la mort de Mme Halimi ? et qu’à ce titre il devait subir un enfermement durable pour ne pas nuire de nouveau.
    Et puis je me suis dit qu’il y avait un raisonnement et donc une forme de rationalité dans l’acte commis par l’islamiste: Mme Halimi avait le tort d’être juive et qu’en conséquence de quoi elle méritait d’être défenestrée puisque l’antisémitisme alimente le ressentiment chez nombre de musulmans !
    Le cannabis a aidé cet individu à passer à l’acte, mais est-ce excusable ?
    Le ressort de son meurtre reste patent: Mme Halimi était une sale juive et méritait la mort…
    Abuser des experts en psychiatrie me paraît assez facile: nombre de mes copains de lycée ont échappé à la conscription en simulant la folie et le sieur Traoré a eu tout loisir de le démontrer.
    En même temps, je suis sensible à l’argumentation de notre hôte et le doute doit sans doute profiter à l’accusé, mais me reviennent en mémoire les hallucinations de nombreux meurtriers animés par une lecture littérale du Coran… Bref je n’ai pas de certitudes moi non plus.
    Cependant, si j’étais le fils de Mme Halimi, Traoré aurait ma haine et j’éprouverais une grande frustration devant la décision des juges !

  21. Heureusement que nous avons ici bon nombre d’éminents juristes pour échapper aux commentaires hâtifs de P. Bilger s’exprimant sur un sujet qu’il connaît mal.
    Encore que cela n’exclut pas qu’ils soient de plus informés par les experts psychiatres sur des connivences avec les islamistes.

  22. Mary Preud'homme

    Pour répondre à votre interrogation, il me semble au contraire que le grand rabbin Haïm Korsia aurait fait preuve de lâcheté en ne réagissant pas comme il l’a fait.
    Lui serait-il donc interdit d’écrire (par égard pour la victime Sarah Halimi et sa famille) au ministre de la Justice ou même au président de la République afin de dénoncer un scandale ou alerter en haut lieu sur ce qu’il estime être une grave injustice qui touche au cœur de notre pays ?
    Sonner le tocsin (ainsi que l’a écrit un commentateur) quand on est en responsabilité ne relèverait-il pas des prérogatives d’un chef religieux digne de ce nom, dont le rôle est en premier lieu de porter assistance et défendre les droits des membres de sa communauté ?
    D’autant plus quand l’un d’eux est assassiné, eu égard à sa religion, par un barbare islamiste, dont le jugement aurait été momentanément altéré… Tiens donc ! Juste le temps de son crime, après qu’il a choisi sa victime, cette fois avec toute sa tête !

  23. @ sbriglia | 27 décembre 2019 à 06:47
    @ Robert Marchenoir | 27 décembre 2019 à 05:21
    @ Wil | 27 décembre 2019 à 00:46
    « 1 -Marchenoir et Wil ont plus de bon sens que vous sur le sujet. J’espère que la Cour de cassation cassera cette abjecte analyse de la chambre d’instruction.
    2 -Le grand Rabbin a tort d’interpeller la garde des Sceaux… il a raison de sonner le tocsin.
    3 -Et vous avez tort de ne pas voir le tunnel où de telles décisions conduisent à terme. »

  24. Chemin de traverse

    Comme le précisent tous les sachants hypocrites « connais pas bien le dossier » et « passe mon tour »… j’attends que le soufflé retombe.

  25. M. Bilger,
    Admettez que pour quelqu’un comme moi (qui ne connaît rien aux détails de ce dossier), la décision de justice puisse paraître choquante.
    Dans son délire, l’accusé a-t-il choisi sa victime au hasard ? ou alors s’est-il souvenu qu’il était d’abord antisémite ? Je ne sais pas si l’instruction du dossier a répondu à cette question. Mais elle me paraît fondamentale.
    La réponse de la justice me fait étrangement penser à ce qui se passe dans de nombreux pays musulmans. Quand un prêtre ou un musulman converti au christianisme se fait assassiner, en général le meurtrier est considéré comme fou.

  26. Le Grand Rabbin agit en représentation de la communauté juive. En l’absence de réaction, peut-être serait-il critiqué ?
    Mais dans ce pays, je croyais qu’on pouvait librement s’insurger ? N’est-ce pas ce que font nos inénarrables Le Pen et Mélenchon qui pestent bruyamment lorsque la Justice s’intéresse à eux ? La Justice serait l’instrument du pouvoir, les procureurs et les juges des valets serviles. Oh que c’est vilain.
    Alors je préfère l’action du Grand Rabbin. Même si elle a peu de chance d’aboutir, elle a un fondement sinon juridique mais au moins justifié par l’antisémitisme qui renaît.

  27. « Bouffées délirantes » ou « bouffons délirants » (les juges) ?
    A votre avis ?
    Plus sérieusement, ne faut-il pas pointer ici et de façon générale ce très mauvais pli de la Justice française: il s’agira là (cas d’un individu reconnu dangereux du fait d’un acte criminel déjà commis) pour les juges de statuer sur son avenir: liberté ou pas ?
    En fait nos juges prennent usuellement le risque, dans une majorité de cas, de donner sa chance à l’individu, avec la conscience cependant qu’il existe un risque objectif (et souvent fort) de récidive.
    Sauf que ces juges ignorent alors (on se place dans la situation où ensuite et en effet il y aura cette récidive ! ) sur qui cela va tomber, et ne visualisent donc pas encore la victime ; ce n’est pas un drame humain (avec blessures ou mort) mais juste un risque statistique.
    Ne serait-il pas logique, plutôt que de voir un humain bien réel prendre ce risque (même s’il ne sait encore que ça lui tombera dessus), qu’au contraire ce soit ce criminel à qui l’on envisage donner sa chance, et cette liberté, qui endosse lui-même ce risque et cet aléas ?
    Certes, il sera contraint de rester quelques années en prison au lieu d’être libéré, mais à côté du risque pris par quelqu’un d’être un jour la prochaine et réelle victime (voire de mourir dans ce jeu de roulette russe auquel les juges se prêtent sans lui demander son avis !), qu’est-ce que c’est ? bien peu !
    D’une manière générale les juges font fi de la société (au motif qu’ils ne visualisent pas ce risque, ni les traits de cette très probable victime) au profit d’un individu qui, ne l’oublions pas, a déjà mal agi !
    C’est là un vice fondamental de notre Justice, qui d’une façon générale (et par une pure idéologie qu’il n’est même pas la peine de nommer) se soucie beaucoup plus du sort des criminels que de celui de toute la société dite honnête, et des victimes.
    Si un jour (forcément proche) on révise nos lois, et ce pouvoir sans partage (ni moindre compte à rendre !) attribué jusqu’ici aux juges, il faudra se pencher sur ce point.

  28. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    Puisque vous posez la question, je réponds, sans hésiter : oui, le grand rabbin de France a raison sur ce sujet. Et Régis de Castelnau, avocat blogueur, a tort. Mais il y a mieux que le texte du grand rabbin : le texte extrêmement précis et étayé de Sarah Cattan. Qui le lira sans préjugés en sortira convaincu.
    NB: « J’ai tué le sheitan » (le démon, en arabe), a dit l’assassin. Les lecteurs du Coran seront en terre connue.

  29. L’appel du Grand Rabbin Haïm Korsia tout en restant courtois, est touchant contre l’injustice et le silence : y aurait-il un permis de tuer les Juifs ? (Sous prétexte que les Musulmans sont entre 14 et 16 % de la population française ?)
    E. Macron et N. Belloubet semblent bien gênés pour appeler un chat un chat : un meurtre perpétré par un musulman sur une dame âgée juive. Très embarrassante cette affaire de religions…
    Mais la lâcheté se paye toujours et sans exception dans l’Histoire. Dans l’état volcanique où se trouve la France, un jugement homéopathique ne pourrait-il pas favoriser d’autres actes aussi violents et barbares ?!
    Un seul argument pour se défendre et obtenir l’impunité (la jurisprudence serait-elle possible ?) :
    « Pas grave, on avait fumé… »

  30. Respect cher Philippe, j’ai lu comme tous ici votre texte et votre message, et bien entendu ceux de certains blogueurs.
    J’en ai déduit et suis encore plus persuadé que le pire criminel de l’institution judiciaire c’est Badinter qui vous a tous lessivé le cerveau avec sa justice en faveur des bourreaux des tueurs des assassins et bien entendu tous ces juges rouges extrémistes gauchistes, SM et compagnie, qu’il a formatés.
    Tant pis si vous, les supers sachants tout mieux que tout le monde, vous tous les superintelligents cultivés que vous êtes, nous prenez pour des beaufs demeurés attardés incultes ignares, nous continuerons à défendre la peine de mort pour toutes ces ordures, nous la réclamerons avec honneur et fierté, nous vous accuserons de complicité avec ces salopards et arrêtez de nous ressortir le couplet facile : « oui mais s’il est innocent ?? si nous guillotinons un innocent ?? » ça suffit, basta, finita la commedia !

  31. @ Isabelle
    « L’appel du Grand Rabbin Haïm Korsia tout en restant courtois, est touchant contre l’injustice et le silence : y aurait-il un permis de tuer les Juifs ? »
    Quand on remet en cause les principes de l’état de droit ainsi, la « courtoisie » n’a plus du tout sa place. Ni fans un sens ni dans l’autre. Monsieur le grand rabbin ne mérite que de l’ironie sauvage et publique pour cette missive.
    Et non, il n’y a pas de permis de tuer des Juifs en France. Je sais qu’il y a des permis de chasse, mais à ma connaissance, les juifs ne sont pas des animaux sauvages qui feraient l’objet d’arts culinaires français, ni une population dont il conviendrait de contrôler la croissance pour le bénéfice de notre ruralité, de nos eaux et de nos forêts.

  32. Il faut lire avocat « pénaliste « et non « pénalisé »… dans mon dernier commentaire…
    Quoique… en tout bon pénaliste sommeille peut-être un peigne à lisser…

  33. Qui faut-il croire ?
    Ceux qui ont étudié la psychiatrie, obtenu un diplôme, pratiqué cette discipline, examiné Traoré, et conclu après concertation ?
    Ou les autres ?
    Faut-il une loi d’exception rétroactive pour pouvoir le juger ?

  34. anne-marie marson

    Comme s’il était inconcevable humainement, psychiatriquement, qu’un islamiste puisse le temps d’un meurtre sortir absolument même d’une rationalité dévoyée pour entrer dans une nuit erratique, quitte plus tard à en sortir.
    Je ne vois pas au nom de quoi je devrais récuser par principe les réquisitions du parquet général de Paris et l’arrêt de la chambre de l’instruction et son analyse à partir du moment où jusqu’à nouvel ordre elle a été la seule à disposer de TOUS les éléments susceptibles de permettre un choix éclairé.

    Rédigé par : Philippe Bilger | 27 décembre 2019 à 11:32
    Est-ce que la même irresponsabilité de Traoré concerne aussi le choix de sa victime, ou est-ce la conséquence d’une autre bouffée délirante ?

  35. Ignorant tout du droit, je me réfugie dans l’abstraction de ce que doit être la justice.
    Pour qu’une décision de justice soit comprise, acceptée, et qu’elle devienne exemplaire, c’est-à-dire serve d’exemple, elle doit obéir à deux conditions.
    La première est qu’elle doit avoir un sens, c’est-à-dire qu’elle doit être cohérente avec les arrêts précédents, c’est la jurisprudence.
    La seconde est qu’elle doit donner du sens à la société dans laquelle elle est mise en oeuvre.
    Rappelons que le droit a pour finalité de favoriser la cohésion d’une société par l’application de règles de fonctionnement issues de valeurs communément acceptées.
    Je veux admettre que la première condition est respectée, c’est ce que semble dire le billet.
    Par contre en ce qui concerne la deuxième condition, la décision prise est insensée, pire c’est un non sens absolu qui porte atteinte à l’ordre implicite, l’ordre moral, sur lequel repose la société.
    Chaque fois qu’un attentat terroriste a lieu, on nous raconte ce mensonge récurrent, qu’il s’agit de l’acte d’un déséquilibré.
    Le drame est que ce mensonge en est un au premier degré, mais qu’il n’en n’est pas un au second degré.
    Tout simplement parce que les auteurs de ces crimes ne se reconnaissent pas comme des membres de notre société.
    Si on définit la folie comme une déviance du comportement moyen reconnu par le droit, alors ces terroristes sont des fous au nom de notre droit, mais ne le sont pas au nom de leur droit.
    Ils agissent comme des acteurs extérieurs avec la volonté de détruire la société qui les accepte, sans que, eux s’en sentent partie prenante. Ils se voient différents, mais souhaitent nous rendre comme eux ou nous faire disparaître.
    Ces éléments exogènes agissant comme des éléments destructeurs ne peuvent pas, ne doivent pas ou plutôt ne devraient pas être traités avec nos règles, parce que ces règles ne sont pas les leurs.
    On ne peut pas considérer comme fou, celui qui agit avec une logique parfaitement établie, affichée, qui est une logique de remplacement de notre civilisation par une autre.
    Les Romains qui ont effacé la civilisation gauloise étaient-ils fous ?
    Les Conquistadors qui ont annihilé les civilisations mayas ou aztèques étaient-ils fous ?
    Fous du point de vue maya ou aztèque, mais pas du point de vue romain ou espagnol conquérant.
    Et on pourrait en dire autant de toutes les civilisations qui ont disparu balayées par d’autres.
    De ce point de vue, le seul reproche que l’on pourrait faire au Grand Rabbin est d’avoir envoyé sa lettre au ministre de la Justice, c’est au responsable suprême de notre société, de notre culture, c’est-à-dire au président de la République qu’il aurait dû l’envoyer.
    Et comme le dit sbriglia, « il a raison de sonner le tocsin », car nous en sommes à ce stade, l’anéantissement nous menace.

  36. Cher Philippe,
    Vous semblez dire que chacun doit rester à sa place et dans son rôle bien sagement, bien calmement.
    Eh bien nous nous pensons que l’on a le droit de poser des questions et d’obtenir des réponses et de qui que ce soit.
    Madame Belloubet n’est ni une reine, ni une sainte. Elle est intérimaire du ministère de la Justice et elle peut faire des erreurs comme tout juge d’instruction. Elle ramène sa fraise sur n’importe quoi et ne maîtrise pas tous les sujets.
    Cependant, elle est en place pour améliorer la justice, pour augmenter le nombre de magistrats et d’auxiliaires de justice, leur donner plus de moyens.
    Elle est peut-être là pour vérifier le respect du droit et est garante d’un Etat juste et apaisé.
    Or, l’Etat ne peut pas être apaisé quand la justice n’a pas été rendue de manière rationnelle, quand la justice se fait manipuler ou ne mesure pas les conséquences de ses décisions.
    Si le meurtre au nom des démons, du diable et des anges est devenu preuve d’irresponsabilité, alors il faut le dire.
    Le oinj serait-il devenu le visa du meurtre, le visage du pardon, le doudou du fou ?
    Le palais de justice est-il devenu le sanctuaire du charbon, de la blanche et du calumet et le cercueil de la raison ?
    A chacun sa liberté de s’exprimer auprès du ministre de la Justice, du Pape ou du capitaine.
    Une bouffée délirante est un état de conscience passager qui est comme une sorte de cuite à se rouler par terre et cet état est renforcé par la prise d’alcool et de drogue. En dehors de la bouffée, l’individu est normal et donc responsable.
    La question posée est donc de savoir si la personne a été droguée à son insu ou si la prise de cannabis a été volontaire ?
    françoise et karell Semtob

  37. pierre et simone Dautin

    Après cette décision de « justice » aberrante, qui est encore pour la légalisation du cannabis, sa vente libre, et les salles de shoot ?
    Il est évident que le simple fait de sevrer cet assassin islamique de sa drogue, et qu’on lui explique que « c’est pas bien » de haïr les juifs, lui vaudra libération dans moins de cinq ans.
    « Puisqu’on vous dit qu’il n’est plus dangereux ! ». Allahou akbar, quoi.
    Un laxisme « légal » construit au cours des dernières décennies entre présomption d’innocence, au lieu de présomption de culpabilité, la part belle faite aux coupables sur les victimes et leurs familles, comme on a pu le vérifier sur le « mur des cons » où se trouvaient le père d’une victime et les hommes et femmes politiques qui entendaient faire preuve de fermeté.
    Uns justice « sociale », et devenue idéologique, qui n’hésite plus à libérer des êtres hyper dangereux. Et avec la conscience du devoir accompli !
    Et ainsi, nous allons tranquillement vers une décadence civilisationnelle, n’ayant même plus les moyens de nous défendre ! Nous nous les sommes retirés nous-mêmes aux cris maintes fois répétés « d’humanisme », de « progressisme », « d’accueil généreux via ONG » et installations forcées dans les campagnes.
    En 1815 : « La garde mourait mais ne se rendait pas » en raccourci « m…e ».
    En 2019 : « La France se meurt car la justice n’est plus rendue ».

  38. @ Philippe Bilger
    « Le cannabis n’a pas été l’élément adopté pour soutenir l’irresponsabilité pénale. Au demeurant Traoré était trop peu conscient et lucide pour en appréhender les effets négatifs. »
    C’est évident,les gens qui fument du shit le font pour les effets négatifs… Je suis sûr que par contre il fumait aussi pour les effets positifs.
    A mon avis M.B. n’a jamais fumé un joint de sa vie.
    Qui dit qu’il était trop peu conscient ? Ben voui, lui-même !
    Les autoproclamés « experts » psys ne sont que des marionnettes dans l’histoire.
    C’est de bonne guerre d’essayer de s’en sortir en prétextant une « bouffée délirante ».
    Je t’en foutrais des « bouffées délirantes » moi !…
    « L’essentiel a été la bouffée délirante qui, seulement lors du crime, a placé Traoré en état d’irresponsabilité. »
    « Seulement lors du crime », ben tiens ! « Bienvenue bouffée délirante » ! Tu tombes bien j’avais besoin de toi justement. Tu veux pas me sortir de la merde steuplaît ? « Merci » HAHAHA ! N’importe nawak !
    C’est bizarre, moi quand je suis passé au tribunal de Versailles, la fois où je n’avais pas d’avocat parce que le juge a refusé de repousser l’audience parce que c’était son bon vouloir et que j’ai dit de bonne foi en pensant que ça aurait peut-être valeur sinon d’excuse mais de circonstance atténuante devant tout le monde dans la salle que quand je suis bourré parfois je fais des con*eries, tout le monde s’est marré mais le juge beaucoup moins et m’a condamné en plus du reste à me faire désintoxiquer (ce que je n’ai pas fait au contraire, la preuve), bizarre, il ne m’a pas dit « mon pov’ jeune homme (j’avais 20 ans environ), je comprends tout à fait. Allez en paix mon fils mais soyez gentil désormais. Ah ces jeunes… » ou un truc du genre.
    Ça a été plutôt du genre « Tiens, prends ça petit c*n ! Ça va peut-être t’apprendre quelque chose ! ».
    Ou je peux aussi vous raconter mes nuits passées au poste de police, bien plus tard, où je leur faisais la totale du fou furieux totalement délirant juste parce que j’étais bourré comme un âne et que ça me faisait marrer de faire flipper les flics en me tapant la tête contre les murs jusqu’au point où ils m’attachaient à un poteau avec un casque de moto pour qu’il n’y ait pas de traces.
    Je peux vous dire qu’à ce moment-là, n’importe lequel de ces soi-disant « experts » psys y aurait vu une « bouffée délirante » alors que j’avais « presque » toute ma tête et que je le faisais exprès.
    Juste deux ou trois grammes dans le sang et je suis capable d’enfumer n’importe quel « expert » psy, déjà que j’y arrive sobre. No problemo.
    Pfff. Tout ça c’est du flan.

  39. « Je déplore que le grand rabbin de France, avec l’autorité qu’il a et le prestige de son statut, se soit engagé dans ce combat non pas douteux mais inopportun : il n’avait pas à s’en mêler. »
    Le grand Rabbin a bien eu tort !
    Il oublie que nous sommes dans une République laïque et qu’avec son appel au gouvernement, basé sur sa religion et l’antisémitisme, il ouvre la porte à des débats que nous ne voulons plus.
    Le Pape pourrait écrire à E. Macron pour défendre les curés pédophiles qui n’ont pas été analysés par des psychiatres.
    Le Grand Imam du Caire pourrait faire de même en faveur des djihadistes emprisonnés.
    Les curés, et les djihadistes, étaient-ils psychologiquement responsables de leurs actes ?
    Il aurait pu poser le problème sur un autre plan: la qualification des experts psychiatres et leurs conclusions sont-elles au-dessus de la justice humaine et des lois de la République ?
    L’avis d’experts psychiatres a-t-il plus de valeur que celui d’un avocat général et du Parquet ?
    Qui applique la loi en France ?
    Les magistrats ?
    Ou les psychiatres dont on sait maintenant que leur science est plutôt approximative pour ne pas dire une pseudo-science car elle n’est pas basée sur des faits, comme doit l’être toute science, mais sur une opinion humain, sur les cogitation d’un homme, lequel : Freud ou Lacan ?

  40. D’un autre côté, c’est bien, ça fait jurisprudence.
    Si je veux buter mon voisin muzz et tous ces chiards gueulards, j’ai plus qu’à fumer avant et tous les buter et dire aux pseudo-experts psy que je m’en souviens pas.
    C’est pratique.
    Vive la France !

  41. Ah ,c’est vrai que c’est vendredi soir et que le vendredi soir les commentaires arrivent en différé de plusieurs heures sur le blog. Parce que c’est le soir des dîners mondains chez les Bilger’s et donc Mme Bilger est occupée à faire la popote d’abord, puis à faire la maîtresse de maison ensuite dont on vante dans le tout-Paris qui compte le bon goût et la beauté dont Monsieur est très fier, y a-t-il besoin de le préciser ? Non bien sûr.
    Donc pour résumer, pas de commentaires sur le blog avant que tous les piques-assiettes parisiens du soir plus ou moins ennuyeux se soient cassés, que Madame se soit reposé un peu, il faut bien après tout ce verbiage sans intérêt, se change et se dise, lasse, qu’il faut bien remplir ses obligations et corriger et publier les réponses pour la plupart sans intérêt au billet du jour de l’amour de sa vie, ce qui nous donne du deux heures du mat’ environ.
    C’est un vrai sacerdoce, la pauvre. Quelle vie de clebs… 😉

  42. @ Robert | 27 décembre 2019 à 11:38
    « Le citoyen n’est pas psychiatre et la Justice en l’espèce ne pouvait effectivement que se ranger à l’avis des experts psychiatres »
    Bien d’accord avec vos propos, vous êtes un des rares ici à ne pas hurler avec les loups. De quel droit ce grand rabbin se permet-il d’interpeller la ministre Nicole Belloubet ? Il feint ou fait semblant d’ignorer que la France est un état de droit, et non une théocratie…
    ————————————————–
    @ Philippe Bilger | 27 décembre 2019 à 11:32
    « Je ne vois pas au nom de quoi je devrais récuser par principe les réquisitions du parquet général de Paris et l’arrêt de la chambre de l’instruction et son analyse à partir du moment où jusqu’à nouvel ordre elle a été la seule à disposer de TOUS les éléments susceptibles de permettre un choix éclairé. »
    Je ne peux qu’approuver vos arguments ; mais dès qu’il est question à tort ou raison d’antisémitisme dans une affaire criminelle, la passion et souvent le dogmatisme l’emportent sur la raison et même sur les esprits censés être éclairés.
    Hélas vous en avez déjà fait l’amère expérience, et cela en tant que magistrat il y a quelques années. Certes ce n’était pas le grand rabbin de l’époque qui hurlait contre la sentence que vous aviez requise, et que le tribunal avait suivie. C’était seulement le CRIF, mais il me semble que ce dernier est dans la présente affaire presqu’aussi vindicatif que le grand rabbin.
    Attention Monsieur Bilger vous persévérez et risquez fort un procès en sorcellerie pour antisémitisme ! En 2019 en France être soupçonné d’antisémitisme, ou même de complaisance antisioniste est un quasi-crime.

  43. Mary Preud'homme

    @ Trekker
    Selon vous ce serait hurler avec les loups que d’être scandalisé par un procès qui aboutit à exonérer de toute responsabilité un assassin de 29 ans qui en raison de son antisémitisme et de son addiction au cannabis s’est acharné sauvagement sur une dame juive de 65 ans et après l’avoir rouée de coups l’a défénestrée.
    En raisonnant de la sorte vous êtes-vous un seul instant mis à la place de la famille de cette dame ? Mais aussi de son entourage qui n’en peuvent plus de cette haine et qui doivent raser les murs dès lors que de plus en plus c’est l’islam qui impose sa loi chez nous et que trop souvent ceux qui sont en responsabilité rampent ou font le gros dos afin de ne pas déplaire aux barbus et à leurs souteneurs marchands de pétrole !

  44. @ Trekker
    « Je ne peux qu’approuver vos arguments ; mais dès qu’il est question à tort ou raison d’antisémitisme dans une affaire criminelle, la passion et souvent le dogmatisme l’emportent sur la raison et même sur les esprits censés être éclairés. »
    Tout à fait. Maintenant, bien que je juge l’intervention de Haïm Korsia tout à fait malvenue, je suis plus que circonspect sur les conclusions de trouble psychotique bref (terme censé être utilisé en lieu et place de l’anachronique « bouffées delirantes »). On pourrait avoir accès au contenu concret de cette expertise ?
    Tout le monde est critiquable dans cette affaire…
    Et même du point de vue des juifs, je ne vois pas en quoi ce jugement influera positivement ou négativement sur leur sécurité. Ce qui est le point le plus important.
    A un moment il faut forcer la confrontation idéologique avec les musulmans antisémites et mettre ce problème en face de leurs yeux en exigeant d’eux des explications. Ne pas les lâcher…

  45. @ Claude Luçon
    « Ou les psychiatres dont on sait maintenant que leur science est plutôt approximative pour ne pas dire une pseudo-science car elle n’est pas basée sur des faits, comme doit l’être toute science, mais sur une opinion humain, sur les cogitation d’un homme, lequel : Freud ou Lacan ? »
    Effectivement, la psychiatrie peut-elle réellement être qualifiée de science ?
    Il faut dire que la phagocytose partielle de la psychiatrie par la véritable charlatanerie qu’est la psychanalyse freudienne n’a pas arrangé les choses en ce qui concerne la crédibilité que nous pouvons lui accorder.
    Ceci dit, des psychiatres, inquiets devant un certain nombre de dérives, en appellent à faire le ménage :
    «Des dogmes idéologiques, fondés sur des postulats obscurantistes et discriminants sans aucune validation scientifique»: c’est ainsi que les auteurs de la tribune qualifient la psychanalyse.
    http://sante.lefigaro.fr/article/des-psychiatres-et-des-psychologues-appellent-a-exclure-la-psychanalyse-des-tribunaux/

  46. @ pierre et simone Dautin 27 décembre à 21 h 10
    « Un laxisme « légal » construit au cours des dernières décennies entre présomption d’innocence, au lieu de présomption de culpabilité, la part belle faite aux coupables sur les victimes et leurs familles, comme on a pu le vérifier sur le « mur des cons » où se trouvaient le père d’une victime et les hommes et femmes politiques qui entendaient faire preuve de fermeté.
    Uns justice « sociale », et devenue idéologique, qui n’hésite plus à libérer des êtres hyper dangereux. Et avec la conscience du devoir accompli !
    Et ainsi, nous allons tranquillement vers une décadence civilisationnelle, n’ayant même plus les moyens de nous défendre ! Nous nous les sommes retirés nous-mêmes aux cris maintes fois répétés « d’humanisme », de « progressisme », « d’accueil généreux via ONG » et installations forcées dans les campagnes. »
    Au début il y eut la peine de mort. Pas bien !
    La clé de voûte de la justice humaine/inhumaine s’effondrait. Il faut reconnaître qu’on avait tout fait pour la rendre hideuse : publique, cérémoniale, tranchante, « séparante », même la pendaison était plus propre.
    À la « mécanisation » près on ne faisait pas mieux que les arabes avec leur cimeterre !
    Ensuite il y eut perpète ! Nonsense ! Maintenir avec l’évasion comme seul espoir ? L’Abbé Faria en remake ? Non mais !
    Puis l’incompressible ! Mon œil !
    Et les 30 ans sans permission de sortie… puis avec !
    Et les remises de peine quand on est sage ! Comment être sage dans un milieu carcéral ?
    10 ans… 7 ans… 5 ans c’est déjà beaucoup !
    Bon !
    En vérité on sent bien que priver quelqu’un de liberté c’est absolument odieux. Que le meurtre, l’assassinat, le viol, sont des accidents de la vie, fortuits, aléatoires, la faute à pas de chance…
    « Une décadence civilisationnelle » ! En vérité une société se jauge à l’aune de sa Justice, de son Droit, par conséquent de son pouvoir politique.
    Tout procède des politiciens, uniques responsables de tout.
    À chacun de « jauger » !!
    Toujours on a la Justice qu’on mérite !

  47. Je trouve excellent cet arrêt s’il fait jurisprudence. La prochaine fois que je me fais arrêter par les archers et que je suis bourré, je dirai que c’est un accès délirant qui m’a fait faire ça et qu’en plus je suis musulman. Relaxe assurée. Question subsidiaire: qui protège ce Traoré ?

  48. hameau dans les nuages

    @ Mary Preud’homme | 28 décembre 2019 à 02:19
    Oui d’accord mais à côté de ça…
    https://www.medias-presse.info/quand-un-rabbin-declare-le-seul-peuple-qui-sert-le-meme-dieu-que-nous-cest-lislam/69212/
    On y perd un peu son latin dans leurs querelles de chapelle. Ce serait bien qu’ils règlent leur problème dans une cour de récré au lieu de nous faire porter continuellement le chapeau.
    L’Europe de Christian ne doit pas être ce ring.
    PS: Et pas un mot dans les médias sur la situation qui s’aggrave dangereusement sur le pourtour méditerranéen.

  49. Michel Deluré

    Dans ce genre de situation, la question qui se pose avant tout n’est-elle pas de savoir jusqu’à quel point il est possible à un collège d’experts, si compétents et brillants ces derniers soient-ils, d’affirmer avec certitude que l’auteur de tels faits criminels avait au moment précis de la commission de ces faits son discernement aboli et qu’il devient alors, par cette seule cause, irresponsable pénalement ?
    Je ne suis point spécialiste en la matière mais je crains fort que, dans tous les cas, de tels diagnostics soient infaillibles. Des exemples nous ont d’ailleurs et malheureusement déjà démontré le contraire. La part d’incertitude existe et n’est en la matière pas négligeable.
    Certes, la démence existe, à des stades plus ou moins avancés. C’est un fait qu’il ne saurait être question de nier et dont on se doit de tirer les conséquences en matière pénale.
    Mais la question se pose aussi de savoir si cette démence, difficile à diagnostiquer et à quantifier, ne devient donc pas, en certaines circonstances, un alibi trop facile pour tenter d’échapper à la justice.
    Là réside, me semble-t-il, le point central du débat.

  50. Catherine JACOB

    « D’abord quelle étrange idée que de s’adresser directement à la ministre Nicole Belloubet ! »
    Après réflexion, je retiens ceci:
    Par une lettre datée de Cusset (une localité qui fait partie de la communauté d’agglomération de Vichy), lettre du 31 juillet 1941 et émanant du rabbin Jacob Kaplan qui représentait alors la communauté israélite de France auprès du gouvernement de l’époque, et lettre adressée à Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, il écrit que « le jour où la raison reprendra ses droits (et elle les reprendra sans aucun doute dans le pays de Descartes et de Bergson), l’antisémitisme, lui perdra les siens. » »
    Lorsque le sénateur Jean Cluzel, qui fut président du Conseil général de l’Allier et élu le 16 décembre 1991 à l’Académie des sciences morales et politiques, dans la section Morale et Sociologie, explique pourquoi en qualité de membre il a appelé les membres de cette Académie à voter pour Haïm Korsia alors candidat à l’élection de cette Académie, il s’exprime ainsi: « Pourquoi ai-je pris position en appelant mes confrères à voter en sa faveur ? Chers Amis de RCF (Radios chrétiennes francophones), parce qu’en qualité de représentant de la communauté israélite il en avait, avant tout autre, le droit. (…) Et puis parce que, Bourbonnais,[…] et pour notre honneur, j’ai voulu, lundi dernier, tenter de payer une dette qui, pour ne pas nous être personnelle n’en n’était pas moins collective: c’est ainsi que, grâce à mes confrères, le grand-rabbin de France est devenu membre de l’Académie des sciences morales et politiques où il a remplacé le grand-rabbin Jacob Kaplan. »
    Or, il se trouve que le grand-rabbin de France Haïm Korsia est titulaire d’un doctorat en histoire contemporaine qui est consacré à la vie du grand-rabbin Jacob Kaplan et « dans lequel il souligne l’attachement de cette figure tutélaire du judaïsme français à concilier deux espérances, celle de la Bible et celle de la République. ».
    Le grand-rabbin Jacob Kaplan avait en effet « rejoint en juillet 1940 à Vichy, siège du gouvernement de Pétain, ce gouvernement et joué un rôle actif en s’opposant aux décisions gouvernementales discriminatoires à l’égard des Juifs, tant français qu’étrangers. Il publia en 1940 Racisme et Judaïsme qui sera comme Témoignage sur Israël, inscrit sur la « >https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_Otto »> liste Otto des livres interdits à la vente sous l’Occupation. »
    Si on peut comprendre que, en sa qualité de membre de l’ Académie des sciences morales et politiques (ASMP) et « la plus ancienne institution française couvrant le champ des sciences humaines et sociales » qui malgré la multiplication des experts de tout poil, exerce encore de nos jours « un magistère moral et continue de saisir, quand le besoin s’en fait sentir, les pouvoirs publics », le grand rabbin Haïm Korsia ait estimé en son âme et conscience en tant qu’un tel académicien, de son devoir de saisir les pouvoirs publics comme, en son temps, l’avait fait le grand rabbin Jacob Kaplan à la figure tutélaire duquel il a consacré sa thèse de doctorat en histoire et qu’il « remplace », si je comprends bien, à l’Académie, il faut tout de même souligner qu’un académicien n’est pas l’Académie, que la victime isolée d’un « fou » isolé n’est pas le peuple Juif victime de la folie de l’Histoire mise en marche sous le règne de la terreur nazie, que Mme Belloubet n’est pas « commissaire général aux questions juives » mais garde des Sceaux et ministre de la Justice dans le gouvernement d’une démocratie fondée sur le principe de la séparation des pouvoirs ainsi que sur celui de l’indépendance des magistrats du siège et qu’elle est ainsi que vous l’exprimez « interdite de la moindre immixtion dans une procédure judiciaire » et donc sans aucune « latitude pour prétendre influer dans quelques semaines sur la chambre criminelle de la Cour de cassation », que cela est fort juste et d’une grande avancée démocratique au regard de ce qui se passe encore dans notre monde contemporain, tout comme l’est également la notion d’ « irresponsabilité pénale » dont aujourd’hui semble se croire victime le bouillonnement en vase clos de la communauté d’appartenance de la victime qui nous intéresse, communauté qui semble tenir pour rien le fait qu’il se pourrait qu’un jour l’un de ses membres doive en bénéficier, pour autant que le « hors là » représentât plus un bénéfice qu’une condamnation en dehors de toute « commission de crime ».
    Se faisant en somme en cette affaire « lanceur d’alerte », le grand-rabbin Haïm Korsia, également diplômé du Centre des hautes études sur l’Afrique et l’Asie modernes (CHEAM), semble victime d’une vision exacerbée de la population et du régime politique de notre pays, vision le conduisant à exagérer le péril en la demeure qui est, de nos jours, celle que se sont choisies ses ouailles dont il se sent, et à juste titre, comptable de la protection de leur sort.

  51. Ce genre de « bouffée délirante » causée par une substance qui altère le discernement n’est pas totalement déconnecté de la conscience profonde, vu qu’il est manifeste que l’acte était ciblé ce qui laisse la place à une certaine lucidité.
    Il a conduit au meurtre atroce de cette femme juive. Mais il pouvait tout aussi bien conduire à un acte similaire sur un chrétien, un musulman, voire un ou une responsable d’un parti politique en fonction de ses convictions intimes.
    J’imagine mal dans ces circonstances une clémence envers ce sinistre personnage. Il est clair que des mesures appropriées doivent être prises pour qu’il ne récidive pas.
    Ceci étant, le thème du billet portait d’abord sur l’initiative du grand rabbin de France qui est intervenu auprès de la garde des Sceaux afin d’influencer le verdict du jugement.
    Même si cela est compréhensible sur le plan humain et émotionnel, ce n’est pas acceptable sur le plan judiciaire et démocratique.

  52. Ce qui m’étonne le plus dans cette histoire, c’est que cette même science (au sens large) qui juge le meurtrier irresponsable le jugeait auparavant suffisamment responsable pour évoluer normalement au milieu de ses semblables, en lui demandant simplement je suppose d’avoir l’obligeance de bien vouloir prendre les médicaments qui lui étaient fournis.
    D’autre part il me semble que les gens, psychotiques ou pas, ne sont jamais totalement responsables ou irresponsables. Ce n’est jamais du 100 % l’un ou 100 % l’autre. Mais quel message envoyer aux malades que de leur dire qu’ils sont dégagés de toute responsabilité s’ils se droguent, si cela les fait décompenser, et s’ils tuent pendant leurs hallucinations.
    Enfin, et ça me paraît le plus important, nous serions peut-être prêts à croire à l’irresponsabilité d’un assassin antisémite, musulman, qui compare une vieille dame médecin retraitée au diable et invoque son dieu en la passant par la fenêtre, si c’était la première fois. Difficile d’ignorer que ce petit scénario se reproduit et se reproduira quoiqu’avec des variantes. Alors la question de la responsabilité individuelle me paraît surréaliste. Laissons la justice aux mains blanches soupeser longuement et au milligramme près la responsabilité individuelle des tueurs. Ce n’est pas elle qui détient la solution.
    Allons-nous laisser circuler librement de tels dangers publics ? Allons-nous les laisser cibler leurs victimes les unes après les autres, les juifs en priorité, puis les chrétiens, ensuite les mécréants, les blancs, en priant le ciel pour que ça tombe sur quelqu’un d’autre plutôt que sur nous ? Allons-nous leur ouvrir les portes ? Comment leur faire comprendre qu’ils n’ont rien à faire en liberté s’ils voient ne serait-ce que par « bouffées » le diable en la personne de leurs voisins, et des ennemis de Dieu à égorger chez les passants qu’ils côtoient ; s’ils cassent, s’ils insultent, s’ils détruisent, s’ils tuent.
    Ce n’est pas la justice qui peut régler ce problème, et si l’on souhaite qu’elle y contribue, ce n’est pas en faisant mesurer par des experts le degré de responsabilité individuelle des combattants de l’Islam qu’on y parviendra. Cela ne nous empêche pas de chercher les solutions les moins injustes possibles, pour toutes les parties concernées.

  53. Herman Kerhost

    Sophie, une nouvelle fois, le 28 décembre 2019 à 09:35, nous poste un lien vers le dernier article de Michel Onfray. Or, que peut-on lire en appendice de cet article ? Ceci:
    « Il est vrai qu’après avoir lu le texte de l’une des œuvres du monsieur, on se dit qu’il s’agit du programme éthique de tout libéral qui se respecte: vulgarité, grossièreté, fric, fête, baise, Dom Pérignon et cocaïne, Rolex et marques. Les « liasses de 500 », n’est-ce pas l’horizon ontologique proposé par Macron qui aime tant « ceux qui ont réussi », et si peu « ceux qui ne sont rien ? »
    Ce Michel Onfray, ça doit sûrement être un de ces adolescent boutonneux qui commencent à se révolter avant même d’avoir commencé à apprendre quelque chose à l’école, non ?
    Ah, pardon ! on me glisse à l’oreille que ce type est philosophe, et qu’il tourne autour de la soixantaine. Qu’il fut donc contemporain de… Jean-François Revel, philosophe vulgaire, grossier… et qui comme chacun sait n’aimait rien tant que le fric, la fête, la baise etc.
    Michel Onfray prétend ne pas être communiste, parce qu’il est contre la dictature du prolétariat. Comme si le communisme ne se définissait que par cette théorisation de la société idéale. Le communisme, c’est d’abord la lutte des classes. Or, Michel Onfray défend la lutte des classes. Et il le dit sans ambages. Et tout comme les révolutionnaires communistes, à l’origine des plus grands massacres du XXe siècle, il appartient à la classe aisée.
    Il faudrait faire une analyse des raisons qui poussent ces gens qui ont réussi malgré leur origine modeste, à s’enticher du rôle de révolutionnaire en chambre. Je ne serais pas étonné qu’à la place de la sympathie pour les pauvres, on y trouve de la culpabilité et du ressentiment.
    On ne compte plus les textes orduriers du philosophe à lunettes carrées à l’encontre de Macron, depuis qu’il s’est fait éjecter de la grille des programmes de France Culture. Il est tellement imbu de lui-même qu’il ne peut concevoir que cette déprogrammation puisse trouver son origine dans la qualité de son travail.
    Pourtant, auditeur de son émission depuis le début, je peux attester de la piètre qualité (pour ne pas dire, de la nullité) de celui-ci, les deux dernières années où il était programmé: démagogie, approximations, mensonges, tout y passait. En fait, la qualité des émissions rejoignait celle de sa production livresque, puisque France Culture était devenu l’encart publicitaire pour les bouquins qu’il publiait. Une bien belle aventure…
    L’ironie de l’histoire est que MO avait créé l’Université Populaire pour lutter contre les idées du FN, et qu’aujourd’hui, comme on peut le voir ici, il contribue puissamment, quoi qu’il en pense, à faire monter Marine Le Pen.

  54. @ Mary Preud’homme | 27 décembre 2019 à 14:25
    « Tiens donc ! Juste le temps de son crime, après qu’il a choisi sa victime, cette fois avec toute sa tête ! »
    Je partage complètement ce point de vue.
    La question suivante ayant été vraisemblablement posée aux experts :
    – Si la victime Sarah Halimi n’avait pas été juive, où donc le délire de l’assassin Kobili Traoré l’aurait-il conduit ?
    Vers le (plutôt la) premier venu ? J’ai aussi comme un gros doute.

  55. Quand ceux qui tuent pour plaire à Dieu seront ici en nombre, dessaisira-t-on les juges ? Fera-t-on appel aux psychiatres ?

  56. @ Mary Preud’homme | 28 décembre 2019 à 02:19
    « …de plus en plus c’est l’islam qui impose sa loi chez nous et trop souvent ceux qui sont en responsabilité rampent ou font le gros dos afin de ne pas déplaire aux barbus et à leurs souteneurs marchands de pétrole ! »
    Vous mélangez un cas individuel (le meurtrier de cette dame, qui a priori d’après la justice avait des bouffées délirantes au moment des faits) avec les problèmes bien réels posé par les comportements d’une forte minorité d’adeptes de l’islam…
    La rubrique des faits divers regorge d’individus de toutes origines ethniques-religieuses, ayant commis des meurtres en état de démence avérée ou passagère.

  57. @ Robert | 27 décembre 2019 à 11:38
    « Le citoyen n’est pas psychiatre et la Justice en l’espèce ne pouvait effectivement que se ranger à l’avis des experts psychiatres »
    Non.
    Les juges ne sont jamais liés par les experts qu’ils désignent, non pour leur imposer leurs vues mais pour les éclairer.
    Les avis techniques ou médicaux ne font jamais le droit.

  58. @ Trekker 28 décembre à 17 h 05
    Au Moyen-Orient ces « individus de toutes origines ethniques-religieuses, ayant commis des meurtres en état de démence avérée ou passagère » s’appelaient jadis des Hashashins. Ils marchaient au haschich !
    Il n’y a rien de nouveau sous le soleil d’Allah !

  59. Mary Preud'homme

    @Trekker | 28 décembre 2019 à 17:05
    Ne serait-ce pas plutôt vous qui mélangez tout afin de ne pas vous rendre à une évidence ?
    Celle d’un meurtrier qui après avoir choisi sa victime comme par hasard juive, âgée et donc doublement vulnérable et sans défense, l’avoir molestée, rouée de coups et défenestrée en hurlant « Allahu akbar », ne trouve ensuite à invoquer pour sa défense que l’excuse d’une pathologie momentanée, en l’occurrence des bouffées délirantes ? Dont il sait qu’elle figure parmi les maladies mentales qui ne durent guère au-delà d’un an. A noter que le cri Allahu akbar au plus fort de ladite crise ne figurait jusqu’à présent nulle part parmi les symptômes de ladite maladie neurologique…
    Néanmoins des experts patentés auprès des tribunaux ont décidé de l’irresponsabilité de cet individu ! Alors chut les mauvaises langues et autres soupçonneux, circulez y a rien à voir !
    Ce qui augure pour cet assassin islamiste antisémite une sortie prématurée d’hôpital psychiatrique et sans doute un retour glorieux parmi ceux qui ont commandité de bout en bout ce crapuleux assassinat et pourquoi pas une récidive dans les prochaines années !

  60. Mary Preud'homme

    @ hameau dans les nuages | 28 décembre 2019 à 09:24
    J’ignore combien de rabbins pactisent (ou ont pactisé) avec les imams et autres mollahs afin d’insinuer que leur religion plurimillénaire (3000 ans avant notre ère) serait semblable et au même niveau que celle copié-collé puis dénaturée 3600 ans plus tard par Mahomet !
    Sans doute quelques exceptions alors que largement majoritaires sont ceux qui tiennent bon face à ce genre de désinformation et d’embrouille politico-médiatique.
    Idem pour les chrétiens, notamment catholiques dont seuls quelques-uns, évêques en tête adeptes de la participation fraternelle à la rupture du ramadan s’emploieraient à nous chanter cette fable selon laquelle les musulmans ayant reconnu Jésus comme prophète seraient plus proches de nous que les Juifs. Oubliant de ce fait la judéité de ce dernier, de ses apôtres, disciples et de tous les témoins de sa génération.

  61. @ sbriglia | 28 décembre 2019 à 18:09
    « Les avis techniques ou médicaux ne font jamais le droit. »
    Ma formule a été elliptique, certes ! Mais lorsque deux collèges d’experts concluent, non à l’altération du discernement mais à son abolition (voir : https://www.vududroit.com/2019/12/affaire-sarah-halimi-le-sens-dune-decision-judiciaire/ ), cela a une signification juridique très importante. Donc les magistrats ne peuvent qu’intégrer ces conclusions à leur réflexion.
    Il est certain que nous ne connaissons pas tous les éléments du dossier mais que les magistrats qui ont statué en droit y ont eu accès. Même s’ils ne sont pas tenus strictement par les conclusions des experts, celles-ci ont nécessairement joué un rôle très important dans la formation de leur décision.
    Et, pour décider de ne pas tenir compte des conclusions des expertises psychiatriques comme de toutes les autres expertises, encore faut-il que dans le dossier ils trouvent de quoi adosser leur choix. Sauf à faire un procès d’intention à ces magistrats, on ne peut que considérer que les conclusions des experts psychiatres leur ont pour le moins paru fondées.
    —————————
    @ Mary Preud’homme | 28 décembre 2019 à 19:23
    En tant que personne, je suis aussi troublé que l’antisémitisme avéré de l’auteur de cet assassinat n’ait pas été pris suffisamment en compte.
    Si je reproche souvent à notre personnel politique ou médiatique d’être incapable de lutter contre l’emprise des discours des Frères musulmans, il me semble que l’on se trompe de cible quand on veut faire porter aux magistrats qui ont pris la décision dans l’affaire Halimi la responsabilité d’une décision aux relents politiques.
    Je considère qu’en l’espèce c’est une décision conforme au droit qui a été prise. Et que c’est bien notre droit qui est en cause dans la mesure où dans ce type de situation l’auteur échapperait à une sanction pénale pour abolition de son discernement au moment des faits mais qu’ensuite la psychiatrie dans son volet strictement médical considérera que l’auteur de ce crime parmi les plus odieux ne puisse pas être interné à vie dans un établissement spécialisé.
    Il me paraît que c’est ce vide béant qui pose problème à notre société.

  62. Véronique Raffeneau

    Pour l’essentiel, dans sa tribune, le grand rabbin de France demande que soit débattue publiquement la question de l’irresponsabilité pénale:
    « Et il ne s’agit pas que vous, en tant que ministre, donniez des consignes aux juges, mais juste que vous fassiez en sorte que ces guerres d’experts ne se déroulent pas devant la chambre d’instruction, mais au cours d’un véritable procès, mais avec toute sa charge symbolique portée par le tribunal et le jury populaire. »
    C’est à mon sens fondamental.
    J’ai relu votre billet: « Kobili Traoré a-t-il le droit d’être irresponsable? »
    Suite à la première expertise psychiatrique naturellement demandée par le juge d’instruction, celui-ci ayant demandé une contre-expertise, vous écrivez:
    « Il est clair que cette pratique, de la part d’un magistrat instructeur, est inusitée, voire rarissime. »
    J’entends bien, comme vous l’écrivez dans le billet que j’ai cité :
    « Il n’y a rien d’extraordinaire dans le fait que, face à un crime atroce accompli par un être hors de lui, on oscille entre une responsabilité résiduelle ou une irresponsabilité totale. Le magistrat instructeur, lors des interrogatoires du mis en examen, a pu lui-même se forger une opinion l’inclinant plutôt vers la thèse de l’irresponsabilité  »
    Il reste que dans le contexte de ce crime où sont mêlés – brouillés -, en rapide, la consommation de cannabis, l’antisémitisme, l’islamisme, sur ce point des expertises psychiatriques et des contre-expertises, à mon sens, rien de définitivement décisif, en termes de réponse au questionnement intime du juge, ne pouvait résulter des multiples expertises psychiatriques.
    Aussi, il me semble que c’était le rôle d’un débat public et la responsabilité d’un jury populaire que de tenter de démêler l’ensemble des circonstances ayant abouti au meurtre de Sarah Halimi. L’examen des jurés populaires aurait permis, selon moi, de désenclaver ce dossier criminel des analyses seules de la psychiatrie et du juridique, d’un entre-soi.
    Et au regard de la philosophie pénale que vous défendez depuis toujours, notamment le socle, à vos yeux capital, des jurés populaires dans la procédure criminelle, je comprendrais mieux si vous aviez privilégié un procès en cour d’assises.
    L’irresponsabilité pénale est en effet au cœur de l’Etat de droit.
    Cependant, la publicité des débats et l’institution du jury populaire sont également au cœur de l’Etat de droit.
    Aussi, in fine les juges d’instruction peuvent considérer que compte tenu de la complexité d’un dossier, qui plus est à forte résonance sociétale, où sont confondus à ce point le criminel et le psychiatrique, le mieux aurait été de se résoudre à passer la main à des jurés populaires.

  63. sbriglia@Robert

    Robert je vous suggère cette modeste motivation… qui aurait pu être celle de la Chambre d’instruction…
    « Attendu que les experts commis par le magistrat instructeur ont relevé que le prévenu avait pu commettre les faits reprochés alors que son état psychique était gravement altéré par la prise massive et régulière de psychotropes.
    Mais attendu que les experts ont examiné le prévenu quelques semaines pour certains voire quelques mois pour d’autres après les faits.
    Qu’ainsi il n’est pas établi de façon certaine que le comportement du prévenu était altéré lors des faits alors que l’aurait-il été au demeurant l’altération mentale résultait de la prise de substances illicites par le prévenu et qu’ainsi le délit commis ab initio ne saurait avoir pour effet de justifier une irresponsabilité pénale au sens des articles précités sauf à élargir les conséquences de l’abolition du discernement à toute situation où la survenance de bouffées délirantes trouve son origine dans le comportement volontairement délictueux de son auteur.
    Qu’il ne saurait être admis par ailleurs dans un état de droit que la commission d’un délit ou d’un crime en état d’ivresse puisse valoir circonstances aggravantes dans cette hypothèse alors que la prise de produits psychotropes écarterait toute responsabilité pénale. »
    Par ces motifs.
    Dire n’y avoir lieu à application des dispositions de l’article 122-1 du Code pénal,
    Maintient le prévenu dans les liens de la prévention.

  64. Robert Marchenoir

    Ce qu’il y a de bien, lorsqu’on évoque ce genre de sujet, c’est qu’il produit immédiatement une abondante matière première permettant d’approfondir l’analyse sociologique de l’antisémitisme.
    Ici, c’est Claude Luçon et Trekker qui nous offrent les plus belles pépites de nature à nous faciliter la compréhension de cette vérole de l’esprit. L’échantillon est mince, mais la spéculation n’est pas abusive, qui consiste à souligner leur appartenance passée au corps des officiers de l’armée française. Nous sommes en plein dans l’antisémitisme traditionnel, de droite, catholique. L’affaire Dreyfus est toujours avec nous.
    Claude Luçon | 27 décembre 2019 à 21:26 :
    « Le grand Rabbin a bien eu tort ! Il oublie que nous sommes dans une République laïque et qu’avec son appel au gouvernement, basé sur sa religion et l’antisémitisme, il ouvre la porte à des débats que nous ne voulons plus. »
    Quelle curieuse phrase ! Des débats dont nous ne voulons plus ? Lesquels, grands dieux ? Et qui est ce « nous » ?
    Moi j’aurais tendance à dire que ce sont les assassinats antisémites dont nous ne voulons plus (et la délinquance en général), et non les débats qui les suivent ; mais c’est sûrement parce que je suis un original.
    « Le Pape pourrait écrire à E. Macron pour défendre les curés pédophiles qui n’ont pas été analysés par des psychiatres. Le Grand Imam du Caire pourrait faire de même en faveur des djihadistes emprisonnés. Les curés, et les djihadistes, étaient-ils psychologiquement responsables de leurs actes ? »
    L’extraordinaire perversion de ce passage jette une lumière crue sur la nature de l’antisémitisme.
    Car que fait Claude Luçon, ici ? Il nous explique que le grand-rabbin de France fait preuve d’une arrogance inouïe en s’élevant au-dessus de sa fonction : en effet, le pape, lui, pourrait écrire à Emmanuel Macron pour défendre les curés pédophiles, mais il ne le fait pas. Le grand-imam du Caire pourrait en faire de même en faveur des djihadistes emprisonnés, mais il ne le fait pas.
    Malgré tous leurs parti pris religieux et leur autorité sociale, ces deux dignitaires, eux, font preuve de retenue, et s’abstiennent d’intervenir en faveur de leurs coreligionnaires. Seul le Juif, comme d’habitude, se croit supérieur à tout le monde, et se permet d’écrire au ministre de la Justice — au lieu de la boucler, pour une fois, et de rester à sa place.
    Bien sûr, il s’agit déjà d’un mensonge. Évidemment que le pape, tout comme les chefs musulmans (« le grand-imam du Caire » est une figure abusive, il n’y a pas d’équivalent du pape dans l’islam), passent leur temps à intervenir auprès des autorités politiques, l’un en faveur des catholiques, les autres en faveur des musulmans. Comme le font le chef des plombiers, celui des adorateurs de la moussaka géante et le secrétaire général du syndicat des anciens pétroliers colonialistes.
    Mais le plus spectaculaire consiste dans l’inversion logique subreptice utilisée pour cet argument. Le pape hypothétique de Claude Luçon s’abstient d’intervenir en faveur de délinquants : les curés pédophiles. L’imam du Caire supposé s’abstient d’intervenir en faveur de criminels sanguinaires : les djihadistes emprisonnés.
    Et ceci est censé servir d’analogie au grand-rabbin de France, qui, lui, intervient en faveur de Sarah Halimi, c’est-à-dire la victime sauvagement assassinée par le Noir musulman Kobili Traoré ! Autrement dit, c’est exactement le contraire !
    Après le Juif estimé arrogant parce qu’il fait exactement la même chose que tout le monde, et les chrétiens en particulier (défendre les intérêts de son groupe humain), voici un autre mensonge typique des antisémites : l’inversion accusatoire, qui consiste à prétendre que la victime est le coupable.
    Sarah Halimi a été sauvagement battue, puis tuée, mais c’est elle la coupable : on la compare aux curés pédophiles et aux terroristes musulmans. C’est un assassin à l’esprit pourri par l’islam qui a traité sa fille de « sale Juive », puis qui l’a jetée, elle, par la fenêtre quelques jours plus tard, mais ça ne fait rien : on ne nous ôtera pas de l’idée qu’elle y est pour quelque chose. Ces Juifs cassent les pieds à tout le monde, ils la ramènent, et puis ils s’étonnent d’être flanqués par la fenêtre par des marginaux à l’esprit dérangé.
    De même, Israël est accusé d’appliquer des méthodes nazies aux Palestiniens, et d’ailleurs les Juifs furent copains comme cochon avec Hitler, lequel était « sioniste » (thèse de l’ex-travailliste Ken Livingstone, ancien maire de Londres et islamo-gauchiste).
    Nous retrouvons chez Trekker cette rhétorique diffamatoire du Juif qui se prend pour quelqu’un, alors qu’il devrait ramper sous le tapis :
    Trekker | 27 décembre 2019 à 23:41 :
    « Bien d’accord avec vos propos, vous êtes un des rares ici à ne pas hurler avec les loups. De quel droit ce grand rabbin se permet-il d’interpeller la ministre Nicole Belloubet ? Il feint ou fait semblant d’ignorer que la France est un état de droit, et non une théocratie… »
    De quel droit, en effet ? Depuis quand y a-t-il la liberté d’expression, en France ? Depuis quand les Juifs y ont-ils droit ? On leur a donné le droit de vote, à ces cochons ? Ils osent faire de la politique ? Ils osent protester quand ils se font massacrer les uns après les autres ? Quel culot !
    Comme si le fait d’être un chef religieux interdisait d’interpeller un ministre ! C’est nouveau, ça… Seuls les rabbins se voient intimer l’ordre de se contenter de s’occuper de leurs rouleaux à la c… et de leur religion de m… Les mêmes qui font mine de s’offusquer de ce qu’un responsable juif défende les Juifs, rappellent avec des sanglots dans la voix le bon vieux temps où le général de Gaulle assistait à des messes solennelles… Mais là, c’est pas pareil, n’est-ce pas ?
    Et puis nous avons ce procédé rhétorique classique, d’une insigne malhonnêteté : le tir de barrage préventif contre les opposants à l’antisémitisme :
    « Attention Monsieur Bilger vous persévérez et risquez fort un procès en sorcellerie pour antisémitisme ! En 2019 en France être soupçonné d’antisémitisme, ou même de complaisance antisioniste est un quasi-crime. »
    Il est interdit de contredire quiconque critique un Juif, parce que sinon ce serait s’opposer à l’antisémitisme, et ça il ne faut pas. Pourquoi ? Les antisémites ne vous le disent jamais. Ils laissent toujours la question en suspens, suggérant que la réponse est triple : on critique trop l’antisémitisme, d’ailleurs l’antisémitisme n’existe pas, et en fait l’antisémitisme est une bonne chose.
    Sur le modèle de la fameuse parabole freudienne : tu ne m’as jamais prêté de marmite, d’ailleurs je te l’ai rendue, et en plus elle était percée de partout.
    Naturellement, c’est juste au moment où on leur met sous le nez les preuves les plus indiscutables de la résurgence de l’antisémitisme en France (et en Europe en général), que les antisémites ont des vapeurs et prétendent que l’antisémitisme n’existe pas.
    Si l’assassinat de Sarah Halimi, et tous les autres meurtres anti-juifs qui l’ont précédé et suivi, ne sont pas une preuve d’antisémitisme, je ne sais pas ce qu’il vous faut… Sans compter toutes les tentatives de meurtre, les agressions et le nettoyage ethnique dont sont victimes les Juifs dans les quartiers musulmans, que la police se dit impuissante à empêcher (« Déménagez. On ne peut rien pour vous. »)
    Et Sébastien Sellam, dont l’assassinat horrible a été pratiquement passé sous silence, il y a 16 ans ? Les yeux transpercés à la fourchette, avant d’être égorgé par son « ami » arabe auquel il ne donnait pas assez d’argent ? Lequel a déclaré, sur procès-verbal : « Je suis content s’il est mort, cet enculé, ce bâtard, s’il est mort, je suis trop content, ce putain de Juif, sale Juif ». Lui aussi était « fou », officiellement.
    Et Mireille Knoll ? Quatre-vingt-cinq ans, maladie de Parkinson, assassinée de 11 coups de couteau, son corps brûlé ?
    L’un des deux assassins avait lui aussi « des antécédents psychiatriques ».
    Mais que les antisémites se réjouissent : aux moins deux directeurs d’écoles juives françaises encouragent leurs élèves à s’exiler pour de bon en Israël. C’est sûrement parce qu’on critique trop l’antisémitisme en France… Différents observateurs estiment que, d’ici quelques années, l’Europe aura perdu sa population juive millénaire, et que la majorité des Juifs du monde seront israéliens.
    Nul doute, alors, que les antisémites reprochent aussi fort aux Juifs de vivre dans leur pays, qu’ils leur reprochent aujourd’hui de vivre en Occident. D’ailleurs, ils s’entraînent déjà : c’est « l’antisionisme ». Quoi que fasse le Juif, il aura toujours tort.
    Quant à ceux qu’on entend déjà murmurer : bon débarras, non seulement ils oublient qu’un tel exil serait une tragédie, au vu de ce que les Juifs ont apporté aux arts, à la science et à la prospérité en Europe ; mais ils oublient que les Juifs sont le canari dans la mine. Les autres ne perdent rien pour attendre. Ainsi que le dit le proverbe musulman : « D’abord on s’occupe des gens du samedi, puis on s’occupera des gens du dimanche. »

  65. Je suis surpris que sous des tas d’arguments, qui ne tiennent pas à l’épreuve d’une analyse objective, on disculpe un assassin sanguinaire, vicieux, brutal et raciste. Je suis attristé par l’article de Monsieur Bilger et je me pose des questions…

  66. Mary Preud'homme

    @ sbriglia | 28 décembre 2019 à 18:09
    « Les juges ne sont jamais liés par les experts qu’ils désignent, non pour leur imposer leurs vues mais pour les éclairer.
    Les avis techniques ou médicaux ne font jamais le droit. »
    Merci pour ce rappel.
    Eclairer mais pas toujours… Avec parfois pour seul résultat de ralentir et embrouiller une procédure à force d’expertises et contre-expertises à n’en plus finir.

  67. Très probablement, nous ne disposons pas de tous les éléments du dossier dont les différents intervenants judiciaires ont eu connaissance, ce qui ne les a pas empêchés d’émettre des conclusions divergentes. Contrairement aux recommandations du Parquet de Paris, contredites par les juges d’instruction, la chambre de l’instruction de la cour d’appel a fait le choix de ne pas renvoyer le « présumé » coupable en le déclarant pénalement irresponsable au moment de son geste meurtrier.
    L’affaire étant très médiatisée en raison notamment du caractère antisémite du crime, établi par l’instruction et matraqué par les chaînes d’information en continu, les membres de cette instance ne pouvaient pas ignorer que leur décision allait déchaîner les passions, troubler les esprits, sinon l’ordre public. Et ce d’autant plus que trois experts psychiatres ont apporté des conclusions différentes quant à l’état de santé mental du suspect, et donc son degré de responsabilité.
    En adoptant cette attitude, les magistrats ont exercé leur droit. Mais le devoir de la Justice n’est-il pas aussi d’apaiser ? Manifestement, ce n’est pas le cas. Peut-être aurait-il mieux valu que, devant un tel imbroglio, le choix soit fait de recourir à la sagesse d’une cour d’assises, qui, par le caractère oral, public et contradictoire de ses débats, permet, sinon un jugement accepté par tous, du moins une transparence totale – hormis le secret du délibéré – des raisons de celui-ci.
    Quant à l’initiative prise par le Grand Rabbin de demander l’intervention de la garde des Sceaux, elle est à la fois compréhensible, justifiable et… archaïque et inappropriée.
    Compréhensible parce qu’il est dans son rôle de représentation des fidèles de la religion qu’il incarne.
    Justifiable parce que, depuis 1905, la France est un état laïc qui respecte les religions et doit permettre à chaque citoyen d’exercer la sienne en toute liberté et sans risque, mais dans le respect des lois de la République.
    Archaïque parce que le ministre de la Justice ne peut plus comme jadis peser sur les décisions de justice, pas même émettre des recommandations.
    Inappropriée parce que la tutelle des religions est l’affaire, non pas de la place Vendôme, mais du ministère de l’Intérieur.

  68. @ sbriglia
    Comme le suggère votre rédaction, j’aurais de beaucoup préféré qu’il en fût ainsi. Et votre alinéa de conclusion pose parfaitement le fond du problème auquel était confrontée la chambre de l’instruction :
    « Qu’il ne saurait être admis par ailleurs dans un état de droit que la commission d’un délit ou d’un crime en état d’ivresse puisse valoir circonstances aggravantes dans cette hypothèse alors que la prise de produits psychotropes écarterait toute responsabilité pénale. »
    Circonstance aggravante de l’ivresse ou du cannabis au volant d’une automobile, mais « excuse absolutoire » par abolition du discernement dans la commission d’un assassinat des plus sordides.
    C’est bien l’état de notre Droit qui est ici en cause, notamment la manière avec laquelle les lois ont été rédigées depuis plusieurs décennies. Pour ce qui concerne le code pénal et le code de procédure pénale, de mémoire, cela doit bien remonter à 1983.
    Le problème de la responsabilité pénale se pose également en matière d’ordre public depuis l’abolition de la loi anti-casseurs de 1970 avec actuellement une impunité presque assurée pour les casseurs patentés parce qu’il est quasiment impossible aux enquêteurs de police judiciaire, vu les circonstances, d’apporter la preuve formelle que tel individu, le plus souvent cagoulé, vêtu de noir et en groupe, a commis tels actes, alors qu’il participait à un attroupement illégal… Mais c’est un autre sujet.

  69. @ Achille | 30 décembre 2019 à 08:44
    Je l’ai écouté comme vous ce matin. Je n’ai guère été surpris par sa langue fort courtoise à l’égard des musulmanes voilées accompagnatrices scolaires. Il dénie la qualité de collaboratrices occasionnelles du service public scolaire et donc ne voit aucun inconvénient à ce que celles-ci accompagnent les sorties scolaires, avec comme seul argument que, sans elles, il n’y aurait pas de sorties scolaires possibles ! Malheureux élèves privés de sorties scolaires…
    Il oublie aussi que depuis Jules Ferry, la neutralité religieuse est la règle pour l’école publique, le port du voile musulman ou de tout autre signe religieux en sortie scolaire contrevenant à cette obligation de neutralité des encadrants d’enfants scolarisés.
    Comme nombre de ses homologues religieux, il définit la laïcité comme la seule liberté de culte et la neutralité de l’État en ce domaine. Or, l’État ne saurait être neutre au sens où il est le garant de la liberté d’exercice des cultes mais aussi de l’ordre public. Et quand une religion en vient à troubler l’ordre public, l’État a pour devoir de rappeler les limites de la liberté d’exercice des cultes et de prendre les mesures nécessaires pour satisfaire.
    Il oublie enfin que la laïcité est d’abord et avant tout la liberté de conscience, donc la liberté non seulement de croire et d’adhérer à un culte, mais aussi et surtout de ne pas croire et de se désaffilier des cultes sans être soumis à la vindicte de l’apostasie si chère aux dogmatiques !

  70. @ Robert | 30 décembre 2019 à 18:12
    Je soupçonne le grand rabbin de France d’être de gauche, (beaucoup de Juifs sont de gauche). Cette gauche que l’on désigne désormais comme progressiste.
    Ce n’est pas par hasard qu’il a tenu son entretien sur France Inter. Je l’imagine mal intervenir sur Radio Courtoisie… 🙂

  71. « Je ne peux que répéter que l’irresponsabilité se doit d’exister lors de la commission du crime et qu’elle ne contredit pas l’état de droit mais en est un fondement capital. On ne juge pas un irresponsable sauf à décréter qu’un mis en examen ne peut pas l’être pour des exigences étrangères à la Justice dans sa pureté. » (PB)
    Ce qui est ennuyeux est que l’un des experts, et pas le moindre, Daniel Zagury, avait jugé que Traoré était responsable et pouvait être jugé !

  72. Denis Monod-Broca

    Intéressant point de vue, identique au vôtre, M. Bilger :
    « TRIBUNE. Affaire Halimi : « Monsieur le Grand Rabbin, n’ayez pas peur des juges », via @LePoint
    https://www.lepoint.fr/tiny/1-2356187 »
    En marge de l’affaire elle-même j’y note ces deux phrases essentielles sur le rôle de la justice :
    « Rendre justice, c’est avant tout sanctionner l’auteur d’une infraction si les conditions juridiques le permettent. La réparation psychologique des victimes, évidemment souhaitable, ne peut être le prérequis d’une décision de justice. »

  73. Robert Marchenoir

    Important article de Theodore Dalrymple sur la décision d’accorder l’irresponsabilité pénale à Kabili Traoré. Son titre : « Légalisation du meurtre ».
    Cet article est important à plusieurs titres. Son auteur est particulièrement qualifié pour s’exprimer sur la question. Non seulement c’est l’un des meilleurs chroniqueurs des changements de civilisation actuels en Occident, mais il a passé sa vie comme psychiatre auprès des prisons britanniques. Où il a soigné de nombreux drogués. Il connaît bien la France, où il vit désormais.
    City Journal, qui publie son article, est une revue trimestrielle new-yorkaise, fort sérieuse, conservatrice et libérale. J’extrais les passages suivants de son texte :
    « Une récente décision de justice française légaliserait le meurtre, en pratique, si elle faisait jurisprudence, pourvu que ce dernier soit commis dans un état de démence passagère causée par l’intoxication au cannabis. […] »
    « Si quelqu’un consomme une drogue illégale, il devrait aller de soi qu’il est responsable de tous ses effets, qu’ils soient prévus ou imprévus, désirés ou non. […] »
    « La jurisprudence française est confuse et incohérente à l’extrême concernant l’intoxication au cannabis. Si quelqu’un provoque un accident mortel sous son influence, c’est considéré comme une circonstance aggravante, et non comme une excuse ou une circonstance atténuante. De sorte que l’intoxication au cannabis accroît la faute pour un accident de la route, tandis qu’elle excuse complètement le meurtre (à en juger par le récent verdict) : voilà une étrange doctrine, pour dire le moins. […] »
    « Il est fort possible que Traoré soit libéré d’ici quelques années, bien que le tribunal l’ait contraint à 20 ans d’hospitalisation psychiatrique. Si deux psychiatres indépendants estiment qu’il est guéri et qu’il ne pose plus de danger, il pourrait être libéré bien plus tôt. Il est à peu près certain qu’il se trouvera deux psychiatres pour prendre cette décision avant l’expiration du délai. »
    « Le magazine L’Express a posé la question : ‘Qui, alors, surveillera Traoré ?’. La réponse, de façon quasi certaine, est : après son départ de l’hôpital, personne. Une telle surveillance serait impossible. Même à l’hôpital soi-disant de haute sécurité où il est détenu, il a déjà été en mesure de se procurer sa drogue favorite. »
    « De mon point de vue, il ne devrait jamais recouvrer la liberté. Tant qu’il souffre de psychose en raison du cannabis, il devrait rester sous traitement à l’hôpital. Et dès sa guérison, il devrait être emprisonné à perpétuité, sans possibilité de libération. »

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