A force de répondre à l’accusation fausse et lassante de pactiser avec le FN, je veux être clair, au plus près de la vérité dont je tente sans succès, oralement ou par écrit, de convaincre mes détracteurs.
Le FN n’aura ni mon vote ni ma haine.
Pourquoi ?
Parce que les choix politiques ne sont pas contradictoires avec l’équité démocratique. Parce qu’être un citoyen s’espérant éclairé n’implique pas qu’on soit indifférent au traitement des partis dont on ne partage pas les convictions.
Parce que, faute de l’avoir interdit, on ne peut pas appréhender le FN et ses millions d’électeurs comme si le premier n’était pas licite dans l’espace républicain et que les seconds étaient tous des pestiférés au pire dévoyés, au mieux abusés.
Parce que le président de la République, en ne respectant pas son engagement pour l’instauration de la proportionnelle (Le Point), choisit de sous-représenter une large catégorie de Français au lieu de veiller à un pluralisme parlementaire qui serait la traduction du pays réel.
Parce que cette injustice exacerbe les tensions et les frustrations que le pouvoir prétend apaiser par une étrange alchimie mêlant l’hystérie, le moralisme à géométrie variable et l’obsession de l’élection présidentielle à venir.
Parce que je déteste les postures politiques, culturelles et médiatiques ; et qu’on m’impose ce qu’il est convenable de penser, ce qu’il est obligatoire d’approuver ou de dénoncer.
Parce que j’en ai assez de ces journalistes qui, par ignorance et superficialité, privilégient l’aigreur de la forme à la force du fond et croient être des héros en « se payant » le seul FN avec en même temps, partout ailleurs, une frilosité dans le questionnement.
Parce que la haine n’est pas mon fort et que je préfère la contradiction à l’invective, les idées aux préjugés et le respect de tous mes concitoyens à l’opprobre projeté sur une multitude d’entre eux.
Parce que je hais seulement le mépris avec lequel les élites autoproclamées et médiatiquement validées considèrent le peuple et tous ceux qui n’ont pas compris qu’une société bonne pour les privilégiés et les heureux était forcément idéale.
Parce que Marine Le Pen a osé chasser son père du champ politique et qu’elle a ainsi débarrassé son parti de la périphérie odieuse et répétitive d’obsessions historiques qui mettaient à mal la dignité et la vérité et, donc, des nostalgiques d’idéologies honnies.
Parce que la présidente du FN a posté sur son compte Twitter trois images atroces du 13 novembre, que cette exhibition de sa part est scandaleuse, qu’elle en a retiré seulement une mais qu’il ne faut pas oublier que son parti a été assimilé aux tueurs de Daech – Pascal Bruckner s’est élevé contre cette confusion – et qu’avec une célérité trop rare le parquet de Nanterre a ordonné une enquête pour diffusion d’images violentes (TF1).
Parce qu’aucun parti n’a de leçons de morale à donner et qu’un inventaire objectif, toutes transgressions, indélicatesses et compromissions comprises, ne ferait pas apparaître une indiscutable légitimité chez les censeurs et l’abjection exclusive de leurs cibles.
Parce que le FN joue sur tous les tableaux et cumule des registres qui, les uns et les autres assemblés par la démagogie du « il n’y a qu’à », lui permettent, à la fois, de cultiver une apparence de dissidence, un semblant de pragmatisme et l’artificiel d’un programme élaboré à hue et à dia, sans plausibilité technique et crédibilité opératoire.
Parce que, s’il est indéniable que la présidente du FN aspire à l’exercice des plus hautes responsabilités, la rançon de cette ambition devrait impliquer en amont non pas un immense et désordonné fourre-tout mais une structure et des propositions avec une logique interne incontestable.
Parce que je considère en même temps qu’il n’y a pas, sur le plan de l’immigration, de l’identité, de la lutte contre le terrorisme, de la sécurité et de la justice, un gouffre entre le FN et LR et qu’une pensée intelligemment conservatrice aurait le droit de faire son miel rigoureux, vigoureux de cette identité de visions.
Parce que mon approche de la liberté, de la responsabilité et de l’ordre me rend proche de cette philosophie sociale et pénale dont l’humanisme n’est pas le déguisement de la faiblesse.
Parce que sur l’euro, sur l’Europe, sur la politique économique et sociale, sur une conception internationale trop cynique dans son réalisme et trop peu attachée aux droits de l’homme dans sa rudesse affichée, trop d’écart existe entre ce qu’une droite honorable a le droit de se concéder et le devoir de s’interdire et le FN.
Parce que la raison de la supériorité électorale et populaire du FN par rapport au Front de gauche ne réside pas dans la crise du chômage et le malheur social mais dans le plébiscite accordé au FN pour la justice, la sécurité et sa prescience sur le terrorisme islamiste.
Parce que l’état de l’autorité est lamentable en France et l’autorité de l’Etat structurellement défaillante et qu’il est énervant d’entendre notre président de la République n’invoquer les foudres d’une démocratie enfin revigorée que contre le terrorisme, le racisme et l’antisémitisme et laisser de côté tout ce dont Christiane Taubira s’acquitte si mal, c’est-à-dire l’essentiel, crimes et délits mêlés.
Parce que, après les deux tours des élections régionales, il ne suffit pas de se féliciter d’avoir privé le FN de la présidence d’au moins trois régions mais d’être inspiré par un véritable esprit civique se préoccupant du sort de ces 6,8 millions d’électeurs que leur adhésion sans doute durablement stérile va laisser sur le bord de la République.
Parce que, s’il y a plusieurs motifs à leur désertion de la politique traditionnelle à la fois convenable et hors sol – lumineusement exposés par Luc Ferry -, le principal est cependant l’incapacité des partis classiques à avoir su les retenir et leur répondre (Le Figaro).
Parce que la France ne pourra pas supporter longtemps cet éclatement en trois familles dont l’une apparaît, sur le plan national, récusée par les deux autres et semble se réjouir de cet ostracisme, dans ce tripartisme qui manifeste l’incohérence d’un paysage politique partagé entre désespoir et révolte d’un côté et congratulations démocratiques sur une France en perdition de l’autre.
Parce qu’il n’est pas concevable que la part orthodoxe du FN ne puisse pas, un jour, être assimilée par un parti de droite suffisamment sûr de lui-même pour échapper aux fausses pudeurs et aux blocages qu’une mauvaise conscience de gauche a habilement suscités et multiplie avec la complaisance de ceux qui ne devraient pas être dupes.
Parce que le FN ne pourra pas demeurer longtemps, dans cet espace où il prétend viser le pouvoir, dans une alternative entre une autonomie impuissante et un démembrement opératoire.
Parce qu’il devra abandonner ses absurdités et ses incohérences ou stagner dans un intégrisme délétère et sans avenir.
Parce que la recomposition que préparent le président, pour gagner en 2017, et le Premier ministre pour vaincre en 2022, n’est pas celle dont l’électorat lucidement conservateur a besoin puisqu’elle viserait à favoriser une alliance entre une gauche impuissante et aujourd’hui discréditée et une droite des bons sentiments et de la rupture systématique de ses promesses. Elle n’apporterait à une société qui n’en peut plus d’attendre son heure rien de plus qu’un consensus de façade pour un vrai désastre.
Parce que la seule manière de sortir du piège n’est pas de faire sortir le FN de la pièce mais de prendre possession de lui pour ce qu’il a d’acceptable, de responsable et de populaire et, par conséquent, d’effacer l’extrême pour ne garder que l’apport d’une droite aussi respectable que les autres.
Parce que, si on chasse les délires d’une France verrouillée et régressive et si on fait retour à l’essentiel, le combat mené, par exemple, par Eric Ciotti ou Thierry Mariani n’est pas désaccordé dans sa nature d’avec celui que le FN a commencé il y a longtemps avant que le président de la République implicitement en reconnaisse la validité.
Qu’y aurait-il de « nauséabond » à opposer à une gauche consciente de son identité et ne disparaissant pas sous la table électorale comme récemment, une droite multiple et riche de l’aiguillon des uns sur les concepts des autres ?
Le FN n’aura ni mon vote ni ma haine.
Je n’ai pas envie de dégrader le premier et de gaspiller la seconde.
Beau coup de gueule de Philippe Bilger – qu’il me pardonne de recourir à cette expression triviale, même si nous n’en partageons pas nécessairement tous les aspects.
Ou plutôt, s’il le préfère, beau réquisitoire, Monsieur l’Avocat Général…
Non, non et non.
Ce n’est pas parce qu’il s’agit du Front National qu’il faut venir pleurer sur les sept ou huit millions d’électeurs qui n’auraient pas droit à la parole. Les abstentionnistes sont carrément ignorés !
Pourtant eux-mêmes vivent dans le pays comme les autres.
Ces personnes sont inscrites sur les listes électorales n’est-ce pas ?
C’est la première démarche du citoyen qui veut participer à la vie de son pays. Pourquoi ne se déplacent-ils pas par la suite ?
Ben : NI-NI-NI ! ni gauche, ni droite, ni extrêmes…
YAKA imaginer ce que pourrait être ce qui manque !
Pour sourire, d’abord, je trouve au « miel rigoureux, vigoureux », je ne sais quoi de commun avec le discours des comices agricoles dans Madame Bovary.
Ce plaidoyer en faveur non pas du FN, mais de son intégration dans la vie politique au même titre que les autres partis, me paraît de bon aloi.
Il ne suffira évidemment pas à désarmer la vindicte de ceux qui considèrent tout argument temporisateur comme une adhésion masquée, et pour qui le rejet doit être total, tonitruant et sans conditions.
Vous fûtes soudain pris par une irrésitible crise d’anaphorite aiguë mais pourquoi vous justifier Philippe, ”parce que » ? Parce que par prudence vous sentez autour de vous les regards suspicieux, les doutes des bien-pensants, l’envie d’un Bourdin de bas étage qui vous interviewant vous réglerait votre compte, ”mais il va bientôt finir par se plier, par ramper… » (cf Léo Ferré)
Dénoncer le totalitarisme n’est pas une mince affaire j’en conviens, ne parlons pas de courage, le vrai courage est toujours physique, parlons d’honnêteté intellectuelle, avec la tyrannie qui se met en place, le FN y aura toute sa place quand le sytème l’aura décidé.
Là je vous rejoins, ni FN ni haine, ni les autres d’ailleurs, étant devenu ni ni, je continuerai à ne pas aller voter.
@calamity jane
« Les abstentionnistes sont carrément ignorés ! »
Quand je participe au dépouillement des bulletins de vote, les interruptions ne sont pas si nombreuses pour enregistrer les bulletins blancs, détériorés, absents etc. Les bénévoles appellent le président du bureau de vote et tout est comptabilisé, cela prend du temps.
Les électeurs inscrits qui ne se sont pas déplacés sont aussi comptabilisés ; mais le résultat final prend en compte les suffrages exprimés par des bulletins valides présents dans les urnes au moment de la fermeture du bureau de vote.
Que voudriez-vous de plus ?
M. Bilger, vous êtes trop intelligent pour vous laisser mener par le bout du nez par cette inquisition haineuse fomentée par l’Herpès, par ces nouveaux nazillons médiatiques dressés par ce pouvoir corrompu pourri jusqu’à la moelle ; votre charisme vous l’interdit.
Que vous ne votiez pas pour le FN c est tout à votre honneur, c’est la démocratie, celle que seul le FN respecte, celle que ses adversaires souillent, salissent et détériorent avec leurs méthodes moyenâgeuses d’appels incessants à la haine, à la violence, à la discrimination et ostracisation de millions de citoyens accusés de voter FN. Laissez les meutes de Valls-la-haine se charger de ce sale boulot, mais ne votez pas comme ces troupeaux décervelés de collabos qui ont obéi comme des crétins aux ordres de cette engeance délétère qui a créé un climat de guerre civile et répandu une atmosphère de haine sans précédent dans notre pays.
Voilà cher Philippe un billet bienvenu. Vous avez éprouvé le besoin de faire cette mise au point car vos détracteurs vous accusent de pactiser avec le FN. Elle était nécessaire, elle est claire. Une question reste toutefois sans réponse : pourquoi vous accuse-t-on parfois de pactiser avec le FN ? Je vous livre mon opinion sans détour.
– Parce que vous, qui êtes un observateur attentif et un critique intransigeant de la vie politique, n’avez jamais vraiment dit en quoi le programme du FN était inepte, notamment au plan économique.
– Parce que vous refusez de prendre en compte l’histoire de ce parti, ses origines, ses racines, l’idéologie dont il est issu au motif que la fille de son fondateur ne reprend pas le discours de son père dans ce qu’il avait de plus sulfureux, passant sous silence les multiples débordements de certains de ses candidats.
– Parce que vous avez trop facilement tendance à qualifier de mépris des électeurs FN le fait que l’on essaie de leur montrer qu’ils sont dans l’erreur, notamment en pensant qu’il suffit de changer pour que tout aille mieux.
– Parce que vous soutenez, selon moi, au-delà du raisonnable des sympathisants du FN, je pense en particulier à Eric Zemmour et Robert Ménard.
– Parce que si, effectivement, vous économisez votre haine à l’égard du FN, vous ne pouvez masquer votre détestation à l’égard de ceux que vous classez dans les humanistes naïfs, la gauche morale, la bien-pensance…
– Parce que vos critiques excessives à l’égard de Christiane Taubira et de Nicolas Sarkozy tournent à l’obsession alors que Marine Le Pen a longtemps bénéficié de votre part d’une indulgence incompréhensible.
Voilà quelques-unes des raisons qui font, selon moi, que vous êtes soupçonné de proximité à l’égard du FN. Vous trouverez peut-être mes explications partiales, exagérées, voire inexactes. Il n’empêche que la question subsiste : pourquoi ce soupçon ?
@Marc Ghinsberg
Il n’empêche que la question subsiste : pourquoi ce soupçon ?
Non, la vraie question est : « De quel droit certains personnages loin d’être exemplaires en se réclamant sans vergogne d’idéologies criminelles et qui devraient raser les murs se posent-ils en arbitres des élégances et se permettent-ils de recourir au soupçon vis-à-vis de leurs contradicteurs ?
De soupçon à suspicion, il n’y a qu’un pas, celui qui nous rappelle les Heures Les Plus Sombres De Notre Histoire à savoir la Révolution de France comme le disait Burke, avec sa sinistre loi des suspects.
@Marc Ghinsberg | 18 décembre 2015 à 09:46
« Au-delà du raisonnable… »
Quelle étrange formulation…
Oui, bien sûr, voilà toutes les raisons pour lesquelles j’ai suivi votre blog et souhaité en faire partie.
@Marc Ghinsberg
« Parce que vous soutenez, selon moi, au-delà du raisonnable des sympathisants du FN, je pense en particulier à Eric Zemmour et Robert Ménard. »
Oui je suis assez d’accord avec cette idée et la diatribe violente de Monsieur Zemmour à l’égard de Madame Kosciusko-Morizet était d’une violence insupportable, il ne mérite pas tant d’égards, lui qui n’en a pour personne.
J’ai un doute et j’en appelle aux penseurs d’ici.
En ce qui concerne l’éternel « vote de rejet et de colère » qui nous est servi au soir de toutes les consultations, je me demandais tout simplement si, quand le pouvoir est à droite et que des gens votent à gauche, ce geste ne serait pas aussi un « vote de rejet et de colère » de la politique menée à ce moment T.
Monsieur Bilger
Pour le fond : excellentissime, on ne peut qu’adhérer à chaque mot, je ne peux que répéter la formule d’Exilé 18.12.15 – 8:33 : « beau réquisitoire Monsieur l’Avocat Général »… il s’était échappé, mais il n’est jamais très loin 🙂
Pour la forme : c’est au candidat Hollande que nous devons d’avoir rendu « tendance » cette figure de style : l’anaphore était tombée en désuétude, désormais MM. Juppé, Bertrand et d’autres en abusent : tout n’est donc pas mauvais en F. Hollande il a su faire des émules, bien que nous ne l’attendions pas sur ce terrain, mais bon !
« Le FN n’aura ni mon vote, ni ma haine »… ça ressemble à du Florent Pagny…
Merci pour ce texte magnifique !
Il faut prendre des vacances, M. Bilger ! Parce que c’est nécessaire et quelquefois utile, afin de mieux distinguer dans le brouillard des disputes ineptes, la raison…
Et la raison, me semble-t-il, vous convoque ailleurs que sur votre zone de confort, elle vous y serait fort utile, si par chance vous acceptiez de considérer que le FN n’est pas « ses électeurs », mais un groupe politique, avec une certaine propagande… Je pense, in petto, que vous jouez avec vos lecteurs et vous amusez à secouer avec une colère feinte votre belle robe de magistrat !
Joyeux Noël !
Non, les propositions du FN quant à l’immigration sont totalement extrémistes et n’ont pas d’équivalent dans le monde démocratique.
Quel pays soumet le visa d’un conjoint à un quota ?
D’autres exemples de leurs propositions indignes : pas d’alternative au porc dans les écoles publiques ou dans les soupes populaires, suspicion systématique des binationaux, etc, etc.
Excellent billet, Monsieur Bilger,qui fait une mise au point claire et particulièrement bienvenue en ces temps de confusion intellectuelle et de manipulation de l’opinion publique.
Un seul alinéa appelle une petite réserve : « Parce que l’état de l’autorité est lamentable en France et l’autorité de l’Etat structurellement défaillante et qu’il est énervant d’entendre notre président de la République n’invoquer les foudres d’une démocratie enfin revigorée que contre le terrorisme, le racisme et l’antisémitisme et laisser de côté tout ce dont Christiane Taubira s’acquitte si mal, c’est-à-dire l’essentiel, crimes et délits mêlés ».
Si le constat est juste et implacable, pourquoi citer le nom de la ministre de la Justice, alors qu’elle ne fait qu’appliquer, si bien entendu on s’attache au fond plus qu’aux apparences, une politique de faiblesse institutionnelle résultant de la seule volonté du président de la République ? Une politique affirmant l’autorité de l’État ne saurait en effet qu’aller contre les idées de ses propres électeurs. Or les préoccupations électorales conditionnent principalement l’action présidentielle, au-delà bien sûr des images publiques et des commentaires dithyrambiques d’une certaine presse quant au fameux « chef de guerre ».
M. Bilger,
Très bien pour cette envolée et cet éclaircissement nécessaire Je le partage et le conserverai dans mes archives.
Sans parler de haine du FN, il est vital pour notre liberté de combattre pied à pied ce parti parce qu’il gruge 8,5 millions de nos concitoyens fascinés par son chant des sirènes.
– Parce que vous soutenez, selon moi, au-delà du raisonnable des sympathisants du FN, je pense en particulier à Eric Zemmour et Robert Ménard.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 18 décembre 2015 à 09:46
Ceux qui critiquent R.Ménard, fondateur de Reporters sans Frontières, sont ceux qui sont incapables de traverser la rue sans leurs gardes du corps (je parle des politiques).
Pour avoir adhéré jadis à Reporters sans Frontières (j’aime le journalisme), j’ai beaucoup de respect pour les reporters sans frontières. Le problème est qu’ils ont été décimés (par Daech) depuis quelques années.
Actuellement ce serait plutôt djihadistes sans frontières.
Je m’étonne du « maillage « de mosquées, centres d’endoctrinement, qui a créé en France une sorte de réseau.
En attendant, il n’y a plus de décorations de Noël dans certaines villes.
On ne fêtera plus Noël pour ne pas heurter les musulmans.
On n’ira plus au Bataclan pour ne pas heurter les musulmans…
Philippe Bilger a écrit :
« Parce que je considère en même temps qu’il n’y a pas, sur le plan de l’immigration, de l’identité, de la lutte contre le terrorisme, de la sécurité et de la justice, un gouffre entre le FN et LR et qu’une pensée intelligemment conservatrice aurait le droit de faire son miel rigoureux, vigoureux de cette identité de visions. »
« Parce que mon approche de la liberté, de la responsabilité et de l’ordre me rend proche de cette philosophie sociale et pénale dont l’humanisme n’est pas le déguisement de la faiblesse. »
Voilà deux excellentes raisons qui font que la gauche ne se résoudra pas de sitôt à la proportionnelle. Elle préfère de beaucoup continuer à jouer sur la fibre (ex-UMPS) quand elle est en difficulté, ce qui lui maintient la tête hors de l’eau, tandis qu’elle plombe la droite traditionnelle qui ne reconnaît plus ses valeurs.
M. Hollande s’est rendu au début de la semaine à Neuville-Saint-Vaast pour inaugurer un monument dédié aux moments de fraternisation entre ennemis pendant la guerre de 14-18.
Fort bien.
Mais que ne fraternise-t-il avec le FN ?
Si des soldats qui se tiraient dessus et mouraient dans la boue des tranchées furent capables de fraterniser, il devrait bien être possible à des partis politiques, aussi opposés que soient leurs options, de fraterniser. Non ?
Ou bien alors, une fois de plus, ce n’est que de la com’, de l’enfumage.
Ce n’est que cela bien sûr : quand les mots n’ont plus de sens, il reste l’apparence, le décor, le mensonge… Jusques-à quand ?
Tout est dit et BIEN dit.
En ce qui concerne le paragraphe « Parce que la présidente du FN a posté sur son compte Twitter trois images atroces du 13 novembre, que cette exhibition de sa part est scandaleuse, qu’elle en a retiré seulement une mais qu’il ne faut pas oublier que son parti a été assimilé aux tueurs de Daech – Pascal Bruckner s’est élevé contre cette confusion – et qu’avec une célérité trop rare le parquet de Nanterre a ordonné une enquête pour diffusion d’images violentes »
je voudrais juste ajouter qu’avec l’état d’urgence décrété par le pouvoir en place, qui autorise tout et n’importe quoi, pourquoi sanctionner la mise sur Twitter de photos qui ont circulé et circulent encore sur les réseaux sociaux regardés par des milliers d’internautes ?
Ces photos sont choquantes, faites pour recruter dit-on dans les milieux si bien informés qu’ils sont incapables de connaître ceux qui vont sur ces sites macabres, mais cet argument sert de prétexte à une éventuelle sanction prévue par l' »état d’urgence ».
Lorsque les Anglais veulent faire de la prévention routière ils publient des photos atroces et des courts métrages chocs pour justement faire comprendre le message : voilà ce que font certains sur nos routes, car dans les accidents ce ne sont pas que les chauffards qui meurent.
Pourquoi Marine Le Pen ne pourrait-elle pas se servir de cet argument pour faire comprendre que ce sont ceux qui ont procédé à de telles abominations qui sont des barbares, qu’il ne faut pas occulter cette vision des faits, qu’il faut au contraire bien l’intégrer, et que ces barbares ne sont pas les électeurs du FN à qui ils ont été comparés.
Comme vous M. Bilger je suis outrée par l’exceptionnelle célérité du Parquet dans cette « affaire », qui n’a d’égale de la saisine du Conseil d’Etat en février dernier pour faire annuler le spectacle de Dieudonné (sans le secours de l’état d’urgence..;-))
Nous sommes passés, qu’on le veuille ou non, sous la botte du petit maréchal catalan qui a dû retenir de bons souvenirs de sa jeunesse espagnole.
@ jlm | 18 décembre 2015 à 10:45
« La diatribe violente de Monsieur Zemmour à l’égard de Madame Kosciusko-Morizet était d’une violence insupportable »
Admettons, mais Zemmour est un chroniqueur de quelques minutes, certains dans la presse appelle cela un « sniper » politique (en français un « flingueur »). Et alors, si personne (dont vous) ne sait faire la part des choses dites dans une chronique il est temps de s’inquiéter pour les votants !
Quand Marianne a titré (à propos de Sarkozy) en première de couverture « Le voyou de la république », un éditorial (pas un Zemmour deux minutes sur RTL), quel a été votre qualificatif à l’énoncé de ce titre ?
Avez-vous relevé les attaques « ad nominem » de Stéphane Guillon lorsqu’il sévissait sur France Inter – radio payée par mes impôts, y compris des « journalistes » comme Cohen 🙁
Je ne m’en souviens pas.
Laissez les chroniqueurs flingueurs flinguer, ça ne mange pas de pain et ça en fait rire certains, mais inquiétez-vous plutôt d’un Président de l’Assemblée nationale qui flingue, plus que Zemmour, la race blanche dont je fais partie, qui va atterrir, avec son parachute doré, sur son perchoir. Cocorico !!
Généralement « on » dit : deux poids deux mesures », là c’est plutôt « un poids lourd du gouvernement contre un poids mouche de la pige radiophonique »
Un commentaire m’sieur l’juge ? 😀
Quelqu’un peut-il m’expliquer ce qu’il reste d’extrême dans le FN actuel ?
« Parce que la recomposition que préparent le président, pour gagner en 2017, et le Premier ministre pour vaincre en 2022, n’est pas celle dont l’électorat lucidement conservateur a besoin puisqu’elle viserait à favoriser une alliance entre une gauche impuissante et aujourd’hui discréditée et une droite des bons sentiments et de la rupture systématique de ses promesses. Elle n’apporterait à une société qui n’en peut plus d’attendre son heure rien de plus qu’un consensus de façade pour un vrai désastre ».
Entièrement d’accord avec vous Philippe Bilger. Quand j’ai vu le score FN au premier tour, j’ai espéré qu’au moins cela servirait de révélateur : le gouvernement et ses chantres allaient enfin admettre qu’une politique immobiliste mais ponctuée de concessions à l’égard de l’aile gauche du PS, était exactement contraire aux vœux de la plupart des Français. Moyennant quoi, consternation, on voit une partie de la droite donner le sentiment qu’elle se rallie plus ou moins au socialisme régnant. Cette ratatouille niçoise, cuisinée dans l’improvisation, avec des ingrédients flétris, par une brigade brouillonne, donne des haut-le cœur à un certains nombres d’électeurs ! et l’on peut craindre que les Républicains dans leur ensemble payent tout cela à la présidentielle. Sans y être pour rien, ils seront considèrés en bloc avec leurs nouveaux alliés de gauche comme responsables de la déroute économique dont les effets explosifs se précisent. Cela s’ajoute aux menaces d’attentats sous lesquelles nous sommes obligés de vivre, et aux grincements de dents de l’électorat saturé de la propagande qu’on lui inflige pour lui faire trouver désirable une immigration à croissance quasi exponentielle. Qu’est-ce qui a pu pousser ces Républicains à parier ainsi sur le mauvais cheval, sinon des considérations électoralistes immédiates, ou pire peut-être une forme d’inconscience ? Ils ne redoreront pas son image, mais ils brouillent la leur.
C’est toujours la même histoire, et rien ne changera contrairement à ce qu’a dit Valls au lendemain du vote.
On parle toujours du fascisme à papa. Mais personne dans nos élites ne parle du fascisme d’aujourd’hui, celui qui prospère et s’étend aux quatre coins du monde, celui qu’on combat à reculons « avec des fleurs » et de « l’amour ».
Ce fascisme que nos pseudo-élites ont laisser prospérer ici-même, ce fascisme auquel on a fait la courte-échelle, qu’on a favorisé, logé, nourri, financé, protégé, droitdelh’ommisé, padamalgamisé, circulezy’arienavoirisé…
Oui ce fascisme auquel nos zhumanistes ont collaboré depuis trente ans partout et singulièrement en France dont les valeurs furent bradées pour une poignée de loukoums.
Et ils s’étonnent du retour du fascisme de papa en réaction ?
On ne récolte jamais que ce que l’on sème. A bon entendeur.
En paraphrasant… Vous avez raison de ne pas gaspiller la seconde… il y a trop de nécessiteux !
@ jlm | 18 décembre 2015 à 10:45
« La diatribe violente de Monsieur Zemmour à l’égard de Madame Kosciusko-Morizet était d’une violence insupportable »
Admettons, mais Zemmour est un chroniqueur de quelques minutes, certains dans la presse appellent cela un « sniper » politique (en français un « flingueur »). Et alors, si personne (dont vous) ne sait faire la part des choses dites dans une chronique, il est temps de s’inquiéter pour les votants !
Quand Marianne a titré (à propos de Sarkozy), en première de couverture : « Le voyou de la république », un éditorial (pas un Zemmour deux minutes sur RTL), quel a été votre qualificatif à l’énoncé de ce titre ?
Avez-vous relevé les attaques « ad nominem » de Stéphane Guillon lorsqu’il sévissait sur France Inter – radio payée par mes impôts, y compris des « journalistes » comme Cohen 🙁
Je ne m’en souviens pas.
Laissez les chroniqueurs flingueurs flinguer, ça ne mange pas de pain et ça en fait rire certains, mais inquiétez-vous plutôt d’un Président de l’Assemblée nationale qui flingue, plus que Zemmour, la race blanche dont je fais partie, qui va atterrir, avec son parachute doré, sur son perchoir. Cocorico !!
Généralement « on » dit : deux poids deux mesures, là c’est plutôt « un poids lourd du gouvernement contre un poids mouche de la pige radiophonique ».
Un commentaire m’sieur l’juge ? 😀
La détestation du FN ne présente, en soi, aucun intérêt autre que tactique de la conduite d’un régime politique plural. Compte tenu de l’état de délitement de la France, depuis une cinquantaine d’années, le soupçon de la motivation la plus basse, conserver les places juteuses, exercer le confortable pouvoir, n’échappe à personne. Y inclure le FN n’aurait rien d’exorbitant, mais non plus rien de passionnant.
A part ça, que lui reproche-t-on ? Rien de bien précis, sauf l’invraisemblable et ridicule accumulation des métaplasmes actuels.
Jünger fut accusé d’avoir soutenu l’hitlérisme parce qu’il avait fondé les Stahlhelm après la guerre de 14. Qui a lu les carnets de guerre sait ce que cette accusation avait de grotesque, mais c’était l’Allemagne d’après 45 qui jugeait ainsi…
La bonne santé intellectuelle serait de forcer le FN dans ses cordes en le sommant de faire une démonstration de ses vues économiques, mais cela n’intéresse pas les politiques, qui ont besoin de l’image tronquée qu’on lui colle, facile à exploiter et socialement porteuse, encore que la population dans sa majorité ne sache pas ce qu’elle contient de vrai ou de faux.
La lutte contre l’Islam va de pair avec cette troncature. L’incapacité de nos « élites » à expliquer pourquoi l’Islam s’est fracturé et séparé de l’Occident jusqu’à le détester et espérer l’anéantir rend commode la pénalisation d’attitudes publiques qui ne sont pas instruites des choses essentielles, ouvrant la voie à des articles haineux dans Le Monde fondés sur la simple morale un peu crétine et l’autoflagellation qui contribuent à accélérer le mouvement de trouble dans les consciences.
Cela, les politiques, enfin quelques-uns, le savent et s’en délectent, pour maintenir leur pouvoir moral, leur apparence de légitimité, et donc exclure le FN qui leur rend la tâche moins facile.
Nous sommes dans une néo-antiquité qui risque de durer aussi longtemps que l’originelle, jusqu’à la nouvelle découverte d’une imprimerie à inventer dans une néorenaissance dont on sait que ce ne fut pas une période heureuse.
Beau réquisitoire. Même si toutefois, je trouve terrible que chacun, connu ou anonyme dans le climat actuel si délétère, se sente obligé de clarifier ses opinions pour rester convenable.
La politique ne sortira pas indemne de ces dernières élections régionales. 6 millions ont voté FN au premier tour et presque 7 au second. Pas forcément les mêmes d’ailleurs, puisque, d’après les analyses certains électeurs du premier tour pour marquer leur ras-le-bol général de la politique socialiste et leur sentiment à la fois d’abandon et d’une France qui « fout le camp » n’ont pas réitéré au second tour pour faire barrage aux socialistes alliés à l’extrême gauche, tandis que d’autres n’ont voté qu’au deuxième tour.
En voyant les nouvelles complicités politiques, des rapprochements qui laisseraient à penser que tout va bien dans le meilleur des monde, celui des fumeuses valeurs républicaines, on constate que Marine Le Pen n’avait pas tort de parler du système UMPS, la preuve en est faite.
Je ne sais si, arrivée au pouvoir, elle pourrait changer beaucoup de choses, dans un pays où les puissantes associations, les pouvoirs intermédiaires et corporatifs, les lobbies et les communautarismes soutenus sont des intouchables, mais au moins sa façon de dénoncer haut et fort des vérités fait avancer les débats. Car les partis politiques traditionnels préfèrent occulter les sujets épineux et faire comme s’ils n’existaient pas.
Le FN est une chose, un bouc émissaire souvent, mais on ne parle pas des presque 50 % d’abstentionnistes, des votes blancs et nuls qui viennent s’ajouter au vote FN… Qui peut donc penser que les partis traditionnels et leur politique fassent encore rêver ? Nos dirigeants ne pourront pas contenir ce mécontentement encore longtemps.
Monsieur Bilger, excellent billet tant sur le fond que sur la forme. On aimerait que nos politiques (de droite comme de gauche) et grands médias aient la même lucidité, ou plus exactement ne se vautrent pas dans la démagogie électoraliste à court terme au sujet du FN. A croire que s’il n’existait pas ils l’inventeraient !…
Le FN déclame tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.
Ce parti n’a pas de programme fiable et n’a d’audience que parce qu’il met en exergue les craintes d’un peuple qui constate le délitement de la société dans laquelle il vit et le chamboulement de ses valeurs par des entrants qui s’imposent chez lui avec des vues, des modes de vie, et des pratiques qui ne sont pas les siennes. C’est aujourd’hui 7 millions d’électeurs qui considèrent que rien ne va plus chez nous et qui considèrent qu’il faut essayer autre chose et ceux-là, trompés par le miroir aux alouettes d’une part extrémiste, ne doivent pas rester sur le bord du chemin. Il est indispensable de les rassurer et surtout de montrer clairement qu’il n’est pas encore trop tard pour inverser la tendance et remettre de l’ordre dans la Maison France. C’est à cette tâche que doivent se coltiner nos élus faute d’avoir à payer au prix fort une insatisfaction de nature à remettre en cause la paix sociale et à mettre un jour en péril l’ordre républicain. Certains nouveaux élus l’ont compris lors du vote des régionales, il va être intéressant de suivre de près leurs démarches et la tenue de leurs engagements. Si rien ne bouge, ils se feront balayer par une marée d’insatisfaits prêts à tout et au pire.
On va vous faire le procès de vouloir banaliser le FN.
Je pense qu’il est un refuge pour les déçus de Sarko et davantage encore de Hollande en place depuis 2012. Le FN a bien progressé sous l’ère Hollande.
Le FN peut servir d’aiguillon car, en votant pour lui des millions d’électeurs désignent les maux dont ils souffrent : chômage, communautarisme religieux qui heurte l’identité française, terrorisme, insécurité, impunité, désertification des campagnes, Union européenne tatillonne et perçue comme étant éloignée des peuples, immigration non maîtrisée, manque de confiance dans les élus, etc.
Les questions : ce parti est-il sérieux quand il parle ‘économie’ ? Il est un danger de repli sur soi. En l’état actuel de ses propositions, il est légitime de le contrer. Mais comment débattre avec le FN ? : il humilie, il invective, il rabâche un discours d’autant plus simpliste, hardi, péremptoire, qu’il n’a jamais été aux manettes… il enfume !
En résumé : il convient d’être attentif et de respecter l’électorat FN mais de rester très circonspect à l’égard des dirigeants du parti. Il y a de la désillusion dans l’air.
M. Bilger
A la bonne heure, la pègre finit par vous sortir par les yeux.
Dans pas longtemps, vous aurez envie comme moi de la mettre en camp de concentration, et c’est ainsi qu’on finit par se demander si on ne devient pas nazi. Heureusement que dans notre subconscient, Jésus veille encore…
Par contre, pour ceux dont les familles ont perdu le christianisme, ce sera le nazisme ou Daech, comme ce fut Hitler ou le communisme. Ce jour-là, nous parlerons de l’aile extrémiste qui a envahi le FN.
En attendant, qu’on emprisonne tous les tenanciers de débits de tabac qui publient des images atroces sur les paquets de cigarettes.
Comment ça pour dégoûter du tabac !? Et MLP, c’est pas pour dégoûter de Daech ?
@ Yoananda
Bonne question.
Qu’y a-t-il, qu’y a-t-il encore, d’extrême dans le FN ?
Il y a bien sûr son hostilité à l’immigration, mais la politique menée par la France depuis des années, même si elle est noyée dans un discours d’ouverture, est une politique de fermeture aux immigrés. On ne voit pas bien ce que le FN ferait de pire. Pour accueillir quelques réfugiés de plus, notre président demande à l’Europe d’instituer des quotas et de les imposer à la France. On peut difficilement faire plus hypocrite…
Mais il y a bien plus extrême, bien plus impardonnable : le FN parle de la nation, de la France, de la souveraineté !… Dans national-socialisme, curieusement on retient « national », pas « socialisme », et par conséquent tout ce qui est national est automatiquement considéré comme national-socialiste. C’est absurde. Mais c’est bien à ça qu’on assiste.
Et puis il y a aussi que le FN ose toucher au tabou sacré, l’euro…
Ce qui m’empêche de voter FN, ce n’est pas tant ses prises de position sur ces différents sujets que son incapacité à sortir de son mimétisme avec LRPS. De même que le discours des LR et PS est entièrement polarisé par le FN, aimanté par lui, et bien sûr pour en prendre systématiquement le contre-pied, le discours du FN est entièrement dicté par le besoins de s’opposer à eux. C’est désespérant et stérile.
Cher PB,
Voici une bien longue explication, une bien longue justification, qui nous conforte dans notre respect, dans notre admiration même, pour votre capacité à exprimer presque quotidiennement des points de vue – parfois inattendus pour nous – que nous partageons bien souvent. Mais pour vos détracteurs, c’est peine perdue. Dès 09:46 ce matin, votre « agent-traitant », ou plutôt votre « agent-surveillant » Marc Ghinsberg, est intervenu pour vous dire quelques-unes des raisons qui font, selon lui, que vous êtes soupçonné de proximité à l’égard du FN et la meilleure, selon moi , « parce que vous ne pouvez masquer votre détestation à l’égard de ceux que vous classez dans les humanistes naïfs, la gauche morale, la bien-pensance… »
Ce n’est pas tout de dire « ne pas voter FN, ne pas haïr le FN », il faut aussi dire « voter à gauche, aimer la gauche ». C’est ainsi : Manuel Valls est plus actif pour tenter de gouverner la conscience des Français que pour défendre les intérêts des Français… quand il ne s’intéresse pas aux affaires des Vénézuéliens, pour concurrencer Mélenchon qui, lui, a du temps libre…
Ben c’est bien sûr ! Les abstentionnistes sont représentés par le PA : parti abstentionniste.
Un peu comme les personnes athées qui sont la majorité visible… mdr vamonos !
Cher Monsieur Bilger,
J’apprends avec un immense bonheur que vous ne me haïssez pas. Et pourtant nous n’avons rien en commun, ou pas grand-chose, à part peut-être, tous les deux, de ne haïr que la haine. Vous êtes farouchement contre le FN et moi je suis résolument pour. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais vous nous apportez quelque chose d’immense, par vos propos, à nous les près de sept millions d’électeurs de ce parti politique honni et vilipendé comme aucun parti ne l’a jamais été en France. Vous donnez à tous nos ennemis, je dis bien ennemis, malheureusement, une magistrale leçon de bonne tenue morale, d’éthique politique, de citoyenneté responsable. Vous dites ce que vous voulez dans votre longue diatribe argumentée anti-FN, on pourrait discuter de tout mais ce n’est pas là l’essentiel, vous ne nous haïssez pas. Vous faites la démonstration qu’on peut exister sans être pour autant haï par le seul fait qu’on existe.
Si seulement tout le monde était comme vous, si on pouvait discuter de tout sans être insulté, diffamé, voué à ne plus exister… Ce serait ça la vraie démocratie dans notre pays. Que l’on arrive à convaincre les autres ou pas de nos convictions, dans la dignité du respect mutuel, là il y aurait progrès.
Je suis actuellement dans une ville du Midi où près de la moitié des électeurs ont voté Marion. L’adorable, jolie et remarquable Marion. Autour de moi, forcément la moitié des gens ont voté pour elle. Qu’ils le disent ou ne le disent pas. je n’entends pas un mot de haine à l’égard de quiconque. Je ne vois que des gentilhommes, au sens premier du terme, dire qu’ils ont voté pour elle, je ne vois que des citoyens doux comme des agneaux. Où est la haine ?
Continuez comme cela, cher Monsieur Bilger et tout ne sera pas perdu dans notre pays.
« Le FN n’aura ni mon vote ni ma haine ! »
Le FN n’aura pas ma voix non plus. Même si le discours a changé de formulation. Les éructations et dérapages racistes que le « vieux » nous a assenés pendant quarante ans ont fait place à des propos plus structurés, mieux argumentés, dépouillés de toutes les outrances trop longtemps entendues. Mais avec toujours ce fond de populisme simpliste qui marche si bien pendant les périodes de crise.
Florian Philippot est pour moi une anomalie au FN. J’ai du mal à comprendre comment cet homme au langage posé, admirateur du Général dont il a lu tous les ouvrages, a pu rejoindre le FN qui par la voix de son fondateur a toujours honni celui qui a œuvré pour l’indépendance de l’Algérie.
L’ascension fulgurante de Marion Maréchal Le Pen, député à vingt-trois ans et qui à vingt-six ans a failli devenir présidente de la région PACA, me laisse à penser qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre pays. Certes c’est une jolie femme. Elle a pour elle l’assurance et l’insolence de la jeunesse. L’intelligence des filles qui ont reçu une bonne éducation (oui, l’intelligence est un acquis qui doit se cultiver sous peine de s’étioler très vite).
Elle me fait un peu penser à ces fleurs insectivores qui se parent de mille couleurs pour attirer leurs proies et les manger très lentement car ses propos s’ils se démarquent sur la forme de ceux de son grand-père, ne sont pas très différents sur le fond.
Je ne voterai jamais FN, mais ce parti n’aura pas non plus ma haine car je trouve qu’il y en a suffisamment dans l’air en ce moment. On a pu l’observer lors de la campagne des régionales où certains hommes politiques qui occupent des fonctions importantes ont manifestement pété les plombs. Les même qui vantaient l’esprit Charlie en janvier, qui rappelons-le, était un manifeste pour la liberté d’expression, se comportent comme des apparatchiks des pires heures de l’URSS.
Il serait temps que les donneurs de leçon de bonne conduite se les appliquent à eux-mêmes, ne serait-ce que pour être crédibles.
@Xavier NEBOUT
J’avais concocté un commentaire faisant exactement le même parallèle c’est-à-dire avec Al Tabac et ses photos de cancers de la bouche en gros plan puis je l’ai supprimé avant envoi… je demandais aux autorités de la santé qu’on les floute… lol !
A propos de la lutte contre l’immigration on reproche au FN d’avoir un programme extrémiste alors que c’est le copié-collé de celui du RPR, mais ça c’était avant… que les choses s’arrangent ?
https://www.facebook.com/video.php?v=10204969617670901&fref
Pauvre Juppé…
Il n’y a rien de blâmable à détester le FN ! Pourquoi devrait-on respecter toutes les opinions ? De la même façon que je parviens sans trop de souffrance intellectuelle à distinguer l’islam moderne, que je déteste, des musulmans parmi lesquels j’ai des affections précieuses, ainsi je déteste le FN et son corpus idéologique sans éprouver la moindre haine envers ses électeurs, d’autant plus que je n’ai jamais rompu mes liens avec certains amis qui sont des électeurs du FN, depuis fort longtemps, bien avant la reprise en main de MLP.
Aucun individu ne se réduit à son bulletin de vote, un électeur FN est une personne comme une autre, sympathique ou non, avec qui je puis, sous réserve de la mise à distance de certains sujets, entretenir les meilleures relations amicales.
Mais le FN ne mérite pas davantage de respect qu’une autre entité politique ou intellectuelle, je dirais même que, pour ma part, je ne respecte aucune idée, je les torture, les triture et les écrabouille pour en faire sortir un bout de ma conviction. Une opinion ne se respecte pas, elle se dissèque et s’examine.
Incise sur la prescience du FN concernant le terrorisme islamiste. Non, le FN n’a pas plus vu venir le terrorisme islamiste que d’autres, il était, il y a plusieurs décennies, anti-musulman quand la question du terrorisme musulman ne se posait pas. Avant c’était les ritals ou les polaks qu’il fallait dégager de France pour les mêmes raisons avancées que pour les musulmans par la suite : saleté, abâtardissement de la nation, délinquance. Là-dessus, le terrorisme islamiste est arrivé, ô divine surprise !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 18 décembre 2015 à 18:46
« Par contre, pour ceux dont les familles ont perdu le christianisme, ce sera le nazisme ou Daech, comme ce fut Hitler ou le communisme. Ce jour-là, nous parlerons de l’aile extrémiste qui a envahi le FN. »
Pauvre Xavier Nebout ! Regardez-vous donc dans la glace, et vous y verrez un croyant convaincu qui depuis au moins sa naissance vit avec Jésus sur son épaule droite, regardant le bras devant lui se dresser en souvenir de ce bon vieil Adolf, votre idole à peine dissimulée. Et qui donc encore nous raconte depuis les premiers attentats le respect qu’il a pour ces fous d’Allah qui eux au moins ont encore une foi, contrairement à ces démons d’athées ?
Je pensais que vous raisonniez Xavier, et que toutes les fadaises dont vous nous abreuviez étaient le fait de quelqu’un paradoxalement rationnel, mais je me rends compte avec ce commentaire que vous délirez total.
Encore une fois, nul besoin de Jésus ou de Mahomet pour avoir une spiritualité, ni de spiritualité pour une morale. Vous êtes un extrémiste d’une bizarrerie étonnante…
Bon Noël à vous quand même !
Sur le billet, je tiens juste à dire que celui-ci ne m’apporte rien de nouveau. Jamais eu un doute sur votre in-adhésion au FN. Pour le reste vous en avez fait un long billet qui aurait pu se résumer par un « je ne vote pas FN » mais il me semble que ça aussi vos lecteurs le savaient. Bref un billet fait pour les obstinés, mais qui n’éclaircira rien pour eux, ils sont dans la nuit, ils ont décidé que la vérité était celle qu’ils voulaient qu’elle soit, vous ne pourrez changer leur avis.
Voilà pourquoi nous allons au désastre en matière d’une liberté que le FN ne menace pas : la condamnation de C.Boutin. Cette dame n’est pas très attractive, ni très nuancée, mais elle a le mérite de la sincérité.
Le procureur dans son réquisitoire a commis deux erreurs qui devraient le faire ravaler au cours moyen 2° année, quand même.
*En premier lieu, l’abomination est un sentiment, non pas une qualification ; on a quelqu’un en abomination, quelque chose provoque un sentiment d’abomination. Pour l’instant, le sentiment personnel n’est pas condamnable. Que l’inculture du Parquet se manifeste aussi fortement nuit à la crédibilité de la justice qu’il revendique.
* Deuxième erreur, il a été affirmé par le procureur que CB avait induit que les homosexuels étaient une abomination.
– première sous-erreur, il est passé du substantif « homosexualité » à l’adjectif substantivé « homosexuels », sans que cela ressorte du texte en extrayant la phrase de son contexte et en falsifiant ainsi le contenu.
– deuxième sous-erreur, il dit qu' »on entend » des propos de CB le sens qu’il lui donne. Inacceptable, car on ne sait s’il prend entend dans le sens de comprendre ou celui d’ouïr.
Sa réquisition est ambiguë, rien n’est fondé, l’emploi dans le livre sacré est méconnue, c’est un désastre culturel. Oh non, après tout, c’est un truc de magistrat un peu juste sur les bords et d’un tribunal qui s’agite pour se donner des couleurs.
Avec des juges comme ça, comment voulez-vous qu’on prenne en compte les abominations éprouvées à l’égard du FN ?
@Jean le Cauchois
Vous me prêtez des exigences que je n’ai pas : « Ce n’est pas tout de dire « ne pas voter FN, ne pas haïr le FN », il faut aussi dire « voter à gauche, aimer la gauche ». »
Personnellement je ne réclame pas que tout le monde vote à gauche et que tout le monde aime la gauche.
Je fais simplement observer que Philippe Bilger traite, selon moi, de façon asymétrique le FN et la gauche, ce qui au passage est son droit le plus strict. Si Philippe Bilger est de façon récurrente soupçonné de pactiser avec le FN, c’est qu’il y a probablement des raisons. J’en donne un certain nombre. Libre à vous de partager ou non mon point de vue.
Si le prix à payer pour exprimer un désaccord, une divergence ou une simple opinion est de se faire traiter « d’agent traitant » ou « d’agent surveillant », et qu’en plus cela vous fait plaisir à défaut de vous grandir, soit.
@breizmabro
Fire la part des choses, oui mais encore faudrait-il que la charge de cavalerie avec tous les chevaux et tous les fusils en même temps de Monsieur Zemmour à l’égard des personnes qu’il déteste le permette ! Un bloc de haine et de mépris, aucune nuance, comment faire la part des choses face à un discours monolithique ?
Concernant les personnalités que vous évoquez pour illustrer votre propos : Monsieur Bartolone ne m’inspire aucune déférence particulière et vous n’avez pas lu mes propos à son sujet ici-même (ce n’est pas un reproche), mais que vient-il faire là ? Entre Zemmour et Bartolone il y a autant de différence qu’entre un auteur et un critique, l’un vit aux dépens de l’autre.
MM. Guillon et Zemmour : ce sont en effet des « snipers » et la surenchère à laquelle ils sont amenés à se livrer ne promet rien de bien intéressant pour la suite. Concernant l’article de Marianne je ne lis pas ce magazine d’opinion mais j’avais ri en voyant ce titre devant les kiosques, et simplement constaté qu’il était sur le même ton que le « casse-toi pôv con » de celui qu’il visait, le manque de respect entraînant le manque de respect, rien de trop surprenant finalement et qui ne se puisse justifier.
Il y a donc des crétins qui n’ont pas compris que vous aviez voté Bayrou+Hollande ?
Ce sont les mêmes qui ont voté socialiste ou extrême gauche pendant trente ans pour la retraite à 60 ans, le smic à 1500 euros, les 35h et qui nous parlent d’ineptie économique du FN…
Ave Najat Bécassine
« Avez-vous relevé les attaques « ad nominem » !?
« Ad hominem » breizmabro ! cad dirigées contre l’homme, la personne si vous préférez.
Une autre erreur qui fait florès, placer la barre haute.
Alors qu’il s’agit de placer la barre « haut » cad en hauteur, plus haut si vous préférez.
Moi je vote FN et continuerai à le faire tant que règnera ce climat nauséabond de HAINE absolue propagée par le komintern de l’Herpès envers ce parti frontiste calme posé respectueux qui reçoit des salves d’insultes d’injures de diabolisation caricatures odieuses calomnies à faire pâlir de jalousie les Goebbels les Beria et autres porte-parole de la haine des pires heures de l’histoire .
Pour une majorité de citoyens républicains que je connais, tous sont d’accord pour dire qu’il manque à Valls cette petite moustache carrée qui a fait « führer » il fut un temps ; ce type est un danger pour la stabilité de la société et un fasciste en puissance, il a répandu la haine, dressé les gens les uns contre les autres, ostracisé tous les électeurs du FN par son attitude ignoble et irresponsable.
On s’en souviendra pour les prochaines élections, cet Herpès va encore faire la démonstration de ce qu’ils sont capables de faire à leurs électeurs cocufiés : alliances-collaborations mafieuses humiliations soumissions chantages copinages et coquinages infects.
Il règne un climat délétère dans notre pays, un horrible remake de ce qui se passait naguère, le FN ayant remplacé les juifs.
Hier soir, nous avons pu entendre à la radio la présentation d’un livre intitulé « Rentiers d’Etat ». Il y est dénoncé les emplois fictifs ou tout au moins à ne rien faire avec retraites assorties de la bande de fripouilles qui nous gouverne, tel notamment Rocard, le paragon de l’intégrité socialiste, et Hollande conseiller d’Etat depuis le début de sa carrière sans y avoir quasiment jamais mis les pieds.
Or, parce qu’il est avilissant de tolérer d’être gouverné par des fripouilles, on doit, ne serait-ce que pour l’honneur, voter FN.
@Jean-Dominique Reffait
Vous n’allez tout de même pas vous servir des »Ritals » et des « Polaks » pour balayer sous le tapis le problème de l’immigration actuelle. Je croyais que la règle du jeu c’était « pas d’amalgame ». Toutes les vagues immigratoires sont différentes, par leur nombre, et par leurs conséquences. C’est une question de nombre, d’éducation et de mentalité. Et peut-être bien aussi de religion.
Le simple fait que vous appeliez tranquillement les Italiens des « Ritals » et les Polonais des « Polaks », et que vous ne risquiez pas pour autant d’être poursuivi par SOS racisme, prouve bien à quel point les cas sont différents.
On a beau dire on a beau faire, le FN et ses dérivés sont au coeur de l’actualité, suscitant toutes les émotions.
A force de vouloir le faire sortir du jeu il y est entré par la grande porte, s’interroger sur sa légitimité c’est déjà répondre à la question et donc l’adouber.
« Il pose les bonnes questions, il apporte les mauvaises réponses », s’il n’ y avait que ce parti cela pourrait être crédible.
Aujourd’hui s’il s’est fondu dans la masse c’est bien par le nombre d’interventions sur son sort, sa vie, ses mœurs que l’on en a fait – les médias – un objet de fantasme banalisé et discuté à tous les coins de rue ou zinc de comptoir.
Un réquisitoire, un plaidoyer pro domo, ou un plaidoyer sinon pro FN du moins pour une certaine objectivité à son égard.
Un peu tout cela, et c’est très bien.
Pour rester sur le terrain de l’objectivité il convient de remarquer que les positions économiques du FN ne sont pas des élucubrations populistes, ni d’ailleurs des positions totalement originales, elles s’inspirent et rejoignent en grande partie les travaux du mouvement « Les Economistes Atterrés » qui se positionne à gauche.
Elles rejoignent également les positions de Jacques Sapir qui dans son blog, parfaitement pédagogique, fait en plus le lien entre le concept de souveraineté et l’économie d’une nation. Il explique pourquoi l’euro est une nuisance pour certains pays européens, et freine toute reprise économique. Il explique que l’euro fait surtout le jeu de l’économie allemande.
En le lisant et compte tenu de la façon dont A. Merkel cherche à imposer une politique immigrationniste en plus d’une politique économique, je me dis que l’U.E. telle qu’elle fonctionne ressemble de plus en plus à un remake du Saint-Empire germanique, la barbe fleurie de Charlemagne en moins. Je ne veux pas être désobligeant à l’égard d’A. Merkel.
N’ayant plus d’arguments à opposer au FN sur le plan de l’immigration, de la sécurité, de l’identité nationale, des relations avec la Russie de Poutine, la gauche et les autres bien-pensants attaquent le FN sur le plan économique sans vraiment argumenter là non plus, autrement que la peur d’une sortie de l’euro.
Il se peut que Les Economistes Atterrés et J. Sapir aient raison ou tort, mais ce qui est certain c’est que l’euro n’a pas été le miracle monétaire qui devait porter l’U.E. au sommet de l’économie mondiale et ne lui a pas permis de concurrencer les USA, malgré ou à cause d’un libéralisme d’inspiration anglo-saxonne destructeur.
Les économistes sont très doués pour expliquer le passé et parfois le présent. Pour l’avenir, ils conviennent sans le dire explicitement que l’avenir est à Dieu.
Au moins la proposition du FN suivant en partie celles d’économistes pas moins distingués que d’autres a-t-elle le mérite de changer les fondamentaux qui ont échoué à ce jour.
Cher Philippe,
Votre voiture rayée, votre femme agressée, un de vos petits-enfants racketté à l’école par un fils de réfugié ou un ami de notre chère Leonarda, des jeunes qui cassent vos vitres parce que vous n’avez pas donné d’argent lors de la quête d’Halloween, des gens qui passent devant vous à la caisse en vous traitant de « sale raciste » si vous contestez la politesse du moment, un cambriolage et des dégradations, le pétrole qui baisse mais pas le chauffage…
Et enfin le fait que la classe politique des beaux quartiers ne fait rien et même a perdu une occasion unique lors des propos de Copé sur le pain au chocolat.
Il est beaucoup plus facile de ne pas voter FN quand on est un privilégié.
Mais vous y viendrez… peut-être.
@Jean-Dominique Reffait
(…)il était, il y a plusieurs décennies, anti-musulman quand la question du terrorisme musulman ne se posait pas.
Je ne suis pas sûr que l’on puisse dire que le FN était « anti-musulman », même s’il pouvait comporter en son sein des gens qui avaient été confrontés à l’islam et qui connaissaient parfaitement la véritable nature de ce système politico-religieux et donc qui avaient pu faire état des dangers potentiels que présentait l’introduction massive dans notre pays de populations musulmanes apportant avec elles un certain nombre de conditionnements pas très favorables à notre forme de civilisation (euphémisme).
Pour les gens qui ont étudié sérieusement la question de l’islam autrement que d’après les propos lénifiants d’un certain islamologue coqueluche des plateaux de télévision, les attentats – et bien d’autres comportements les annonçant – ne sont que dans la nature des choses et devaient se produire tôt ou tard, sous cette forme ou sous une autre.
Il suffit de se reporter aux constantes historiques ayant accompagné l’expansion de cette religion, ayant abouti partout et de manière implacable aux mêmes résultats.
@Achille
Pourquoi Florian Philippot est au FN ?
Je répondrai par deux autres questions :
Pourquoi Mitterrand est-il devenu socialiste en 1971 à Epinay et Chirac gaulliste en 1976.
Philippot a compris une chose, les dirigeants du FN comme François Duprat, Jean-Pierre Stirbois sont morts au volant de leur voiture.
C’est un homme intelligent… il n’a pas le permis de conduire.
Lucile, je regrette que vous m’ayez mal lu, à moins que mes propos ne soient trop elliptiques. Ma remarque sur les « ritals » et les « polaks » ne portait pas sur la nature d’une immigration ou d’une autre mais sur le discours anti-immigré qui s’était abattu hier sur les Italiens et les Polonais avec la même violence que sur les musulmans aujourd’hui. Philippe croit percevoir une prescience du terrorisme chez le FN. Il n’en est rien, le FN n’a pas décrit ce phénomène avant qu’il ne soit sous nos yeux. Le FN est juste anti-immigré : un jour, ce sont les polaks, les ritals (je reprends donc une expression qui n’est pas la mienne), un autre ce sont les bougnoules (autre expression qui n’est pas la mienne) et plus généralement les musulmans. Il se trouve que, coup de bol, le terrorisme islamiste a fait son apparition entre-temps.
M. Kerhost
L’athée est celui qui sait ce qu’est Dieu pour ne pas y croire.
De plus, comme il pense que l’autre est assez idiot pour croire en un Dieu auquel il ne croit pas, c’est deux fois un imbécile.
Ceci dit, comme les athées réellement convaincus sont plus rares que ceux qui se disent tels, je me garde le plus souvent de m’en prendre aux individus comme vous le faites. Mais avec vous, c’est d’autant plus un plaisir, que comme un bon petit intello de gauche, vous vous croyez obligé de traiter ceux qui ne sont pas de votre bord de nazis.
Il est vrai que la différence entre la gloire des guerriers et celle des saints comme onde porteuse vers les cieux ne semble pas à votre portée, mon pauvre petit herman.
Ce qui sous-tend le très bon billet de Monsieur Bilger est un malentendu. On parle ça et là de réforme constitutionnelle, laquelle suppose la mise en oeuvre d’une procédure complexe et solennelle. C’est un faux problème. En réalité, la seule question importante est la loi électorale qui, depuis trente ans, écarte de la représentation nationale une part importante, de plus en plus importante, des citoyens. C’est la conséquence de la volonté du Général d’éviter l’émiettement des partis et l’instabilité ministérielle de la IVe. Aucun système n’étant sans défaut, nous bénéficions de continuité mais n’est-ce pas aux dépens de la démocratie ? Aucun parti pris dans ma question : le FN n’est pas ma tasse de thé.
@Jean-Dominique Refait
« Avant c’était les ritals ou les polaks qu’il fallait dégager de France pour les mêmes raisons avancées que pour les musulmans par la suite : saleté, abâtardissement de la nation, délinquance. Là-dessus, le terrorisme islamiste est arrivé, ô divine surprise ! »
Je n’ai pas le souvenir d’une prise de position du FN sur l’immigration d’origine européenne !
En revanche, il a déploré les inconvénients d’une migration majoritairement musulmane dans notre beau pays, et, de ce point de vue, on ne peut s’empêcher de lui donner raison quand on voit ce qu’on voit et qu’on sait ce qu’on sait !!
@Jean Dominique Reffait
« Le FN n’a pas plus vu venir le terrorisme islamiste que d’autres, il était, il y a plusieurs décennies, anti-musulman quand la question du terrorisme musulman ne se posait pas ».
Or, s’il y a effectivement longtemps que le FN met en garde contre l’invasion musulmane en ce que la religion qui l’anime n’est pas compatible avec notre civilisation chrétienne, il ne s’est jamais montré hostile aux individus du fait qu’ils seraient musulmans. C’est toute la différence avec les intellos de gauche qui ne savent pas argumenter sans s’en prendre aux individus.
Vous irez expliquer, personnages éclairés de la République, de ne pas voter FN quand S.Andrieux continue à voter des lois, et quelles lois ! Condamnée, les citoyens ne sont pas juristes, mais de là à ne pas favoriser le « tous pourris »… A qui donc la faute ?
Je trouve malsain de discuter ainsi entre fromage et dessert de telles idées basées sur la haine, et de s’enorgueillir de n’en ressentir aucune.
C’est un peu bizarre. J’aimerais poser la question suivante : qui, parmi les gens qui commentent ici, a déjà souffert du racisme ou de la xénophobie de manière directe ou pour un très proche, qui a vécu l’abus des autorités qui contreviennent à la loi en vous fixant avec un petit sourire (anticipant sur une loi qui n’existe pas encore ou jouant sur la complexité du recours) ? Qui a vécu la surcouche raciste du vieux maire bienveillant qui vous aide en s’étonnant qu’on vous embête autant alors que vous êtes bien blanc ? (j’ai souri en pensant que c’était du second degré avant de comprendre que… non, il parlait au premier degré)
Ici, les idées du FN sont théoriques. J’y ai même lu certains hurluberlus me reprocher de faire de la lutte contre la xénophobie un cas trop personnel. En somme, pour bien en discuter au salon de thé avec le petit doigt en l’air, il est impératif de ne connaître le phénomène qu’à travers Camus et Sartre, ou mieux d’autres inconnus à mon bataillon.
Moi j’ai la haine contre certaines pratiques. Paradoxalement moins contre le FN que contre le sarkozisme des années 2000. Dans mes rêves les plus fous, j’imaginais contracter MLP comme avocate pour attaquer l’administration.
@herman Kerhost | 19 décembre 2015 à 00:12
Mon cher, ce blog est à 80% Front National, et le reste vote FN, l’isoloir fait le larron.
Ces 20% restants sortent de l’isoloir en jurant qu’ils ne voteront jamais FN, la main sur le coeur.
La France ment, elle se ment à elle-même et ment à la terre entière.
Xavier Nebout a au moins le mérite d’avouer entre les lignes que le bon chancelier Hitler l’a baptisé à sa naissance.
Entre ces gens-là, et les francs-maçons, et la plèbe des anciens d’Algérie française, vous n’êtes pas au bout de vos peines…
J’ai essayé, ça sert à rien.
@calamity jane 19 décembre 08.23
Vous avez raison de relever les maltraitances subies par le latin des femmes savantes et des hommes idem.
Après tout, nul n’est obligé d’utiliser une langue qui lui est étrangère.
Puisque vous montrez l’exemple, je vais dénoncer l’intervenante du 14 décembre 09.38, ici- même, qui reproche à C. Bartolone sa « diatribe ad feminem… »
En épreuve de thème latin des classes de 4°, j’aurais traduit « ad feminam », sans doute, parce qu’à l’époque je n’étais pas troublé par ces jeunes dames qui se mettent à poil dans les églises.
Autre bizarrerie, un bulletin de radio nous informant de la conclusion d’une séance de tribunal : « le procès a été renvoyé sine die », prononcé élégamment Saïné Daï.
L’usage du latin par les irréfléchis est dangereux.
Le 18 décembre 11.47, un sévère critique de Philippe Bilger »… pense in petto…
– est-ce bien raisonnable d’exprimer tout haut, par écrit, ce que l’on assure penser « in petto » c’est-à-dire secrètement, à part soi ? une bien douloureuse contradiction.
– quand on veut être sérieusement méchant et qu’on s’appelle duvent, est-ce bien raisonnable de provoquer la rigolade des lecteurs ? duvent in petto ?
Ave !
Le FN, on en parle beaucoup trop. Le mieux est encore de l’ignorer. Malheureusement, il sert trop les intérêts de François Hollande qui a tout intérêt à le voir au plus haut, s’il veut pouvoir se poser en rassembleur.
S’il ne fait pas de grosses boulettes ce dernier est quasi assuré d’être le seul candidat crédible à gauche, d’autant que l’INSEE annonce un petit retour de croissance.
A droite, il y a pléthore de candidats et malheureusement Nicolas Sarkozy ne semble pas se rendre compte qu’il est largement temps pour lui de se consacrer exclusivement à Carla. A quoi lui servirait de gagner la primaire si c’est pour finir en troisième position.
Je verrais bien par contre un ticket Fillon / Le Maire de préférence à Juppé / Bayrou qui sent un peu le réchauffé.
@genau | 19 décembre 2015 à 00:18
Je pense que CB connaît mal ses classiques, car ce n’est pas l’homosexualité en tant que préférence sexuelle qui est une abomination dans la Bible, mais les rapports sexuels entre hommes. Ce n’est pas tout à fait la même chose.
http://www.bibleetnombres.online.fr/abomibib.htm
Je n’ai pas cherché s’il y a quelque chose d’approchant pour les femmes.
@Denis Monod-Broca
Il y a bien sûr son hostilité à l’immigration(…)
En quoi une hostilité à une immigration massive, incontrôlée et inutile voire trop souvent nuisible hélas relèverait-elle de l’extrémisme ?
Dénoncer un risque d’inondation ou bien d’incendie relèverait aussi de l’extrémisme, selon cette logique assez spécieuse.
Gouverner, c’est prévoir, et nous voyons tout de suite en creux qui n’est pas digne de gouverner.
la politique menée par la France depuis des années, même si elle est noyée dans un discours d’ouverture, est une politique de fermeture aux immigrés.
fermeture aux immigrés avec l’arrivée de plus de 200 000 immigrés « légaux » sans compter les autres, c’est ce que vous appelez une fermeture ?
Je vois que vous avez le mot pour rire.
« Le leadership de Sarkozy remis en cause » (Nadège PULJAK | AFP)
Au fond le FN aura fait révéler la vraie distance qu’il existe entre PSLR ou ma foi LRPS, peu importe ; plus MLP va assécher les voix des autres plus la distance va diminuer, bientôt une feuille de papier à cigarette suffira.
Cela ne fait que commencer, plus personne ne veut de NS, personne dans son camp pour lui dire. Finalement par titres interposés il comprendra vite, mais 2017 est proche, et trop loin pour lui.
Petit bémol pour le FN, quelle stratégie vont-ils adopter dans les prochains mois, car les coques de tous les partis sont en train de craquer et aujourd’hui personne pour rythmer l’écopage, ou la cadence des rames, au choix.
Vous entretenez une relation ambivalente avec le Front National. Non pas que votre position en tant qu’électeur soit le moins du monde obscure mais vous nourrissez manifestement à l’égard de ce parti un mélange de fascination-répulsion qui intéresserait certainement un psychanalyste. Voyez, notamment, combien de sujets vous lui consacrez tout au long de l’année – bien plus encore me semble-t-il que ce que mérite son importance sur l’échiquier politique qui n’est certes pas négligeable. Je rejoins Marc Ghinsberg lorsqu’il remarque que votre indulgence pour Marine Le Pen est relativement grande si l’on considère les personnalités politiques contre lesquelles vous vous êtes littéralement acharné. Je rejoins par ailleurs Jean-Dominique Reffait lorsqu’il vous rétorque que le FN n’a fait preuve d’aucune prescience en matière de lutte anti-terroriste. Franchement, je ne vois pas où vous êtes allé chercher cela.
Bonsoir « sylvain du 19/12/2015 à 9 heures ».
Vous écrivez en conclusion :
« Il règne un climat délétère dans notre pays, un horrible remake de ce qui se passait naguère, le FN ayant remplacé les juifs. »
Vous avez raison et l’image est bonne !
Sales juifs (avant) Sales FN (aujourd’hui) !
Les accusés sont toujours les mêmes – ceux qui empêchent les autres de ne pas obéir aux maîtres – mais ces maîtres nous privent de quoi ?
Ils veulent nous priver de notre pays, de nos coutumes, de notre devenir, de notre liberté, de notre droit à penser !
Je suppose que dans cette tribune tout le monde sait qui sont les maîtres (pour mémoire j’en nomme un « la franc-maçonnerie ») !
L’objectif des maîtres est de profiter du peuple et de le maintenir dans un état de subordination total !
Cher sylvain pour employer une métaphore comme la vôtre, je considère que nous vivons un état d’apartheid : le LRPS d’un côté et le FN de l’autre. Ce qui se traduit par une invasion voulue qui dilue nos âmes dans une bouillie culturelle indigeste ce qui conduit à l’extermination d’un peuple judéo-chrétien, pour satisfaire les bassesses d’un pouvoir temporaire !
Je vote FN par pensée et par action (un bulletin de vote), je n’ai pas encore adhéré (non pas par lâcheté mais parce que je suis un homme libre qui ne s’enchaînera jamais et qui n’espère aucune récompense d’un parti) !
Nous allons vers un capharnaüm où notre Hexagone ayant perdu ses attributs sombrera dans la misère de l’histoire contemporaine !
Puisqu’on parle de Christine Boutin et de sa condamnation : au fond, elle est condamnée pour hérésie.
Notre credo moderniste dit : « hétérosexualité et homosexualité, également tu considéreras ».
Celui qui publiquement refuse ce credo est un hérétique et, s’il est pris, il est condamné. Forcément. Quoi de plus grave que l’hérésie ?
Ma vision des choses, sans doute voisine de celle de Christine Boutin, est la suivante : il y a la sexualité, fonction nécessaire à la reproduction de l’espèce, et il y a diverses imitations de la sexualité et autres jeux érotiques, dont bien sûr l’homosexualité. La différence entre sexualité et homosexualité est du même ordre que la différence entre une oeuvre d’art et sa copie, aussi bonne que soit la copie.
L’abomination à mes yeux n’est pas dans l’homosexualité, elle est dans ce credo fallacieux, mensonger, et dans la volonté affirmée de nous l’imposer.
Cher Philippe,
Les Français demandent le droit à la sécurité et à la paix, du travail, du respect de la part des politiques.
Des objectifs clairs et des résultats.
Ecoutant sur France Musique une émission « Musicus Politicus » sur la Syrie et la musique et pour une fois une explication claire d’un Chrétien d’Orient laïc sur les origines de la guerre en Syrie, nous constatons une césure ou une censure d’environ un quart d’heure remplacée par des génériques, cette analyse démontrant parfaitement la fausse route diplomatique de Hollande.
Pourquoi la France a-t-elle armé des terroristes pour détruire la paix en Syrie ?
Pourquoi la France ignore-t-elle totalement la condition des Chrétiens d’Orient ?
Pourquoi Bachar el-Assad devrait-il endosser tous les crimes commis sur son territoire et contre sa population alors qu’il combat le terrorisme ?
C’est ni plus ni moins comme si Bachar el-Assad accusait Hollande d’être responsable des attentats commis en France par les mêmes terroristes.
Il manque de la sagesse dans notre diplomatie qui ne peut qu’amener à l’escalade de conflits.
Faut-il être ailleurs pour ne pas voir que la France est manipulée comme un jouet par les intérêts américains contre les Russes qui soutiennent Bachar.
La jeunesse syrienne aspire à la paix, à la modernité, au savoir et se montre en grande majorité pacifique.
Si les Américains et Hollande étaient restés à leur place, les Syriens auraient connu une sorte de Mai 68 et des réformes de modernité auraient pu voir le jour.
L’irresponsabilité de Hollande d’avoir abandonné l’armée américaine dans l’impasse de groupes terroristes en Afghanistan sera interrogée par l’Histoire.
Nous le condamnons dès ce jour.
Que fait la France aujourd’hui pour pacifier le Kosovo ?
Pourquoi la France ne clarifie-t-elle pas sa position par rapport à la Turquie dont la jeunesse souhaite améliorer la laïcité et la modernité ?
Nous ne supportons plus cet amateurisme socialiste tant en diplomatie qu’en politique intérieure.
En superposant la carte de la précarité et la carte de la France du vote extrême, nous pouvons clairement constater que la montée des extrêmes est liée à l’incapacité de Hollande et de Sapin d’apporter des priorités et des actions concrètes.
Le flirt de Hollande avec les extrêmes comme son aîné, l’érudit Président de la République François qui lui au moins était intellectuel et avait une certaine classe amène la désintégration du pays, la faiblesse de l’Europe.
Que ce président malgré lui s’efface, se casse et qu’on puisse enfin respirer et agir.
françoise et karell Semtob
Votre justification, M. Bilger, est laborieuse. Avec le recul, je doute qu’elle parvienne à vous satisfaire.A mes yeux, elle ne masque pas une certaine éludation.
Au moment où vous écriviez cela, j’ai écrit, pour ma part de conversation : « Certains s’autorisent de souiller l’histoire humaine la pensant sans défense ». Ce « certains » englobe beaucoup de monde, et je dois le dire sans qu’ils en eussent l’exclusive un groupe de hauts fonctionnaires dit Plessis qui a signé une tribune dans Le Figaro titrée « Le bouc-émissaire, le FN et René Girard ». René Girard embarqué dans un aussi grotesque hérésie…
Cela n’avait pas été publié alors, mais il y a un an environ, j’avais posté une réaction à vos textes intitulée « De la nature des prophètes ». Je conviens de la hardiesse d’une telle proposition.
Bien à vous.
Excellente rétrospective sur l’odyssée de la statue de la Liberté sur Arte ce jour. Recommandable.
@Alex paulista
C’est un peu bizarre. J’aimerais poser la question suivante : qui, parmi les gens qui commentent ici, a déjà souffert du racisme ou de la xénophobie de manière directe (…)
Moi.
Il me semble que la force du FN vient de ce qu’il n’y a pas de vraie droite en France. Les gens sont troublés, parce que si l’on regarde les décisions prises par Sarkozy pendant son quinquennat, elles ne sont pas de droite, surtout du point de vue économique, qui représente pourtant un vrai critère de différenciation entre la gauche et la droite dans toutes les démocraties. Sarkozy n’est donc pas crédible. Le centre est plutôt à gauche aussi, en tout cas il ne semble pas percevoir de quoi notre économie se meurt.
On ne peut pas dire pour autant que le FN soit à droite, il est étatiste, anti-européen, il n’est pas crédible non plus ; un de ses mérites est de dire que le PS et les Républicains mènent le même genre de politique, ce qui n’est pas faux, et que ce n’est pas brillant, ce qui n’est pas faux non plus. L’autre mérite éminent que je lui reconnais est de ne pas se soumettre au diktat de la pensée médiatique dominante. D’où son succès.
Les économies ne vont pas mal du tout en ce moment aux USA, en GB, en Allemagne. En France c’est un désastre, nous continuons de nous appauvrir et de nous endetter, et les dettes que nous contractons ne servent même pas à investir. Le chômage sévit dans toute son horreur, et un an avant les présidentielles il n’y a aucune alternative politique. La pensée unique domine, nous vivons refermés sur nous-mêmes et sur nos idées. Et plus elles nous mènent dans le mur, plus nous sommes déboussolés et nous raccrochons à des icônes, telle la séduisante Marion Le Pen, qui à, mon avis n’est pas plus taillée que sa tante pour revigorer notre pays, malgré leurs beaux discours. C’est le vide à droite qui leur permet de s’étendre.
Oh, l’anaphore !!
Comme me le fait remarquer M. Bilger, l’analyse à laquelle je me suis permis de faire référence n’émane pas du collectif cité qui signe une tribune sur « L’Europe qui tue », mais de Vincent Coussedière et le titre exact en est « Le FN, René Girard et la théorie du bouc émissaire ».
Pour clarifier ce point qui soulève chez moi une vive objection : il me semble que la construction intellectuelle réalisée par Vincent Coussedière – une même habileté caractérise le collectif auquel j’ai prêté indûment la paternité de ce texte – réalise un plan inacceptable sur le plan moral que René Girard, il me semble, aurait réprouvé puisqu’il s’agit de renverser la figure symbolique du bouc émissaire pour la mettre très scandaleusement, au sens le plus étymologique, au service d’un parti politique.
Il me semble que c’est un danger qui n’est pas que de l’ordre de l’aisance lexicale, au-delà même de la controverse que pourrait alimenter un historique du FN fondé sur une posture victimaire et sur la désignation systématique du bouc émissaire incarné par l’étranger, le musulman et l’Europe, des maux français.
Au-delà de ce débat même qui retourne les points de vue au bénéfice de la conjoncture en lui offrant le corps de la narration suivante : « Les élites devraient anticiper la colère d’un peuple qui se découvre de plus en plus floué, et admettre qu’elles ont produit le système de la victime émissaire, afin de détourner la violence et la critique à l’égard de leur propre action. Pour cela, elles devraient cesser d’ostraciser le Front national, et accepter pleinement le débat avec lui, en le réintégrant sans réserve dans la vie politique républicaine française. ».
Le plus dramatique dans cette opération intellectuelle, et je ne suis ni théologien, ni philosophe, mais un auditeur attentif de ce qui se déclare, en et hors ligne, tient à cette opération consistant à faire des élites, le bourreau, et du FN, le bouc émissaire, à la place du peuple lui-même martyrisé.
Cela ne relève pas de la réalité.
Les références au christianisme et à la sainteté (Jeanne d’Arc) pratiquées par le FN ne changent rien à sa nature profane et manipulatrice et sa principale victoire tient à se voir alloué à son profit exclusif la fonction du bouc émissaire, dans rien d’autre qu’un processus historique qui fait jouer des masses et des enjeux considérables qui sont paradoxalement exclus du champ pour n’être exaltés que dans la plainte communautaire.
Je situe, pour ma part, la détresse morale qui frappe mes compatriotes dans une faillite des élites, notamment intellectuelles, à réinventer l’a-propos de la République dans son ordre réel et son universalisme éclairé.
Le FN n’a toujours pas brisé le plafond de verre. Il nous l’impose comme miroir et ce qu’il reflète ne nous élèvera pas.
Il faudra faire voler en éclat toute l’imposture sur laquelle s’est construit ce parti et cela ne consiste pas à le sacraliser, de surcroît en bouc-émissaire, d’une religion aux relents nationalistes.
C’est un danger qui n’est pas que théorique. Il est concret, pratique et contextuel.
En creux, M.Coussedière en dessine tous les dangers.
Bon dimanche à tous.
@ Denis Monod Broca
« Puisqu’on parle de Christine Boutin et de sa condamnation : au fond, elle est condamnée pour hérésie. »
Condamnée parce qu’en France on croit assez peu à la liberté d’expression qui implique, à mon avis, qu’on laisse s’exprimer toutes sortes de préjugés, racisme, antisémitisme, homophobie…
Mais en somme, cela part de la bonne intention de protéger les gens. De même le mariage homosexuel.
« Il y a la sexualité, fonction nécessaire à la reproduction de l’espèce, et il y a diverses imitations de la sexualité et autres jeux érotiques »
Même chez les animaux, le sexe ne sert pas qu’à la reproduction de l’espèce, et au fait, l’homosexualité y existe.
Que ce soit entre les animaux et entre les humains, le sexe sert, entre autres, à créer du lien entre les individus.
Que les liens entre homosexuels soient garantis par la loi est une bonne chose. Cela les renforce et normalise leurs relations face à la société, d’où meilleure estime des hétérosexuels envers les homosexuels donc une meilleure estime d’eux-mêmes par ces derniers. Ne faut-il pas s’aimer pour aimer son prochain ? Eh bien, vous devriez vous en réjouir, la loi va dans ce sens.
Les homos étaient et sont encore parfois des boucs émissaires, Boutin est bouc émissaire.
La loi aidera les homos à ne plus l’être.
J’espère qu’un jour la loi permettra à n’importe qui de dire n’importe quoi afin, entre autres, de diminuer les lynchages médiatiques.
Quand les gens ne voudront plus imposer leurs moeurs aux autres, leurs définitions aux autres, leurs bonnes intentions aux autres, le monde sera meilleur.
Quand je vois le comportement des sexuels, les vrais, entre eux, je me dis que les asexuels sont certainement les plus heureux.
Bon, pour ne pas m’occuper que des homos, une minorité, mais du pays en général et du FN.
En fait, je n’y arrive pas. Trop de désolation… Ni vote, ni haine, oui c’est bien dit… Je remarque juste qu’à force de diaboliser, on ne sait plus argumenter. A moins que la langue de bois, en interdisant l’argumentation vraie, ne condamne à taper sur les gens ? A moins que les deux, simultanément ?
Quoi qu’il en soit, la langue de bois appelle l’excès inverse, le dire mais le dire violent et simplificateur.
Lequel est diabolisé. De nos jours, chaque groupe essaie de se trouver des boucs émissaires, UMPS pour le FN, FN pour leurs vis-à-vis.
Alors qu’il faut plutôt unir le pays.
Pourquoi la langue de bois ? Les lois contre la liberté d’expression ?
Parce que le pays est si divisé qu’on craint toute parole comme la flamme près d’un explosif.
Faisons l’inverse de d’habitude, ayons des débats si possibles créateurs sur le fond en évitant les polémiques sur les personnes.
Cher Monsieur Bilger,
Je partage sans réserve votre courageuse affirmation : tout comme vous, je ne voterai jamais pour le Front National.
Mais je refuse de m’associer à la haine qu’il suscite et au mépris avec lequel sont traités ses électeurs.
Je crois que c’est Fabius qui, en 1995, disait que le Pen pose de bonnes questions, mais n’apporte que de mauvaises réponses… Certes !! Mais on attend toujours les bonnes réponses, et elles ne viennent toujours pas, ni de droite, ni de gauche !
Bien des maux dont nous souffrons aujourd’hui ont été dénoncés depuis longtemps, avec plus ou moins de maladresse, par le Front National. Celui-ci se réfère à un patriotisme qui a été trop souvent traité avec mépris. Car il n’est pas méprisable d’aimer son pays, son Histoire, ses traditions, sa culture, son art de vivre.
Ceux qui hier achevaient leurs meetings politiques en entonnant L’Internationale, le poing levé, redécouvrent soudain les paroles de La Marseillaise… Ils adoptent fiévreusement, et dans la précipitation, des mesures qui étaient tournées en dérision lorsqu’elles étaient réclamées par le FN… et soudain, plus « patriote » que ces adorateurs du mondialisme, tu meurs…
La haine qui s’exprime contre les électeurs du FN ne fait que les renforcer dans leurs convictions et leurs convictions ne sont pas plus imbéciles que celles de ceux qui hier, par conviction, nous vantaient les mérites d’un communisme féroce et sont tentés aujourd’hui de faire preuve de « tolérance » vis-à-vis du nouveau totalitarisme barbare qui, insidieusement, pénètre notre Démocratie, ou, ouvertement, nous menace, en faisant mine d’ignorer que s’il existe des musulmans modérés, il n’existe pas d’islamisme modéré…
@ Daniel Ciccia
« Votre justification, M. Bilger, est laborieuse. Avec le recul, je doute qu’elle parvienne à vous satisfaire. A mes yeux, elle ne masque pas une certaine éludation. »
Le ressenti de lecture est le même pour moi, accentué sans doute par les répétitions incessantes de parce que, l’effet rhétorique dans ce cas assène plus qu’il ne démontre dans un deuxième temps – ce n’est que mon avis -, ajoutant de la lourdeur, me semble-t-il, à un sujet déjà bien difficile à empoigner.
Certes, MLP ne pouvait peut-être pas prévoir les attentats des terroristes sur le sol français (quoique…), mais elle craignait la montée en puissance de ceux qui priaient en masse dans les rues de Paris. Nul n’ignore que la métropole compte aujourd’hui 2368 lieux de culte musulman dont + de 90 mosquées et 350 projets en construction. Depuis 1922, l’année de la première mosquée – et la seule – construite et offerte par la France, le paysage a beaucoup changé.
Bonne nuit.
J’ignore comment un homme comme vous, aussi versatile, irrésolu, confus et perturbé, peut encore prétendre avoir quelque chose à nous dire.
Là, dans ce billet, on voit quand même très bien comment fonctionne la distinction.
Pas tant dans le billet lui-même, plutôt dans ce que son interprétation entraîne comme interprétations récurrentes.
Il faut bien reconnaître, quels que soient les dogmes en politique, que le peuple remet en cause le dogmatisme prouvé et trop longtemps réprouvé, observe aussi comment le FN rejoint le dogme… le FN détache des attachements et tente de rallier l’histoire du côté des valeurs qui se comparent.
De mon côté, j’ai toujours cru qu’au plus haut degré du détachement qu’impose l’évolution des mœurs comme par l’Histoire, opère la Justice, pour elle la loi sur terre, et pour faire cette loi la démocratie.
– C’est autant croyance de qualité laïque avec la Justice en démocratie par la politique, que croyance par delà la Justice sur terre avec les religions ?
– En sommes-nous désormais rendus là, la laïcité refoulée, la Justice devenue l’objet céleste balloté comme un bouchon sur les flots d’ici-bas que déchaîne un Dieu que tout le monde se dispute par toutes sortes d’attachements et de détachements brusquement apparus ?
Votre inventaire a du bon, en tout cas vertu pédagogique, puisque s’y distingue clairement la nécessité d’une bonne Justice ordinaire qu’entableraient de bonnes institutions politiques ordinaires.
« Parce que la raison de la supériorité électorale et populaire du FN par rapport au Front de gauche ne réside pas dans la crise du chômage et le malheur social mais dans le plébiscite accordé au FN pour la justice, la sécurité et sa prescience sur le terrorisme islamiste.
Parce que l’état de l’autorité est lamentable en France et l’autorité de l’Etat structurellement défaillante et qu’il est énervant d’entendre notre président de la République n’invoquer les foudres d’une démocratie enfin revigorée que contre le terrorisme, le racisme et l’antisémitisme et laisser de côté tout ce dont Christiane Taubira s’acquitte si mal, c’est-à-dire l’essentiel, crimes et délits mêlés. »
Il y a quand-même ce que disait ma grand-mère :
« Ne va pas devant le Juge, jamais… »
Ce que disait un bien-aimé avocat :
« Le Jugement est souvent un coup de dés… »
Et il y a, du côté de l’entendement commun et des médias qui ne cessent pas de tanner avec cela, l’idée quand même autant belle qu’inaccessible pour beaucoup trop nombreux, que fera comprendre la Justice… voire réparera.
Éviter la Justice qui se prononce, que cela soit par un improbable Califat hors sol… ou par les terrestres tribunaux, c’est quand même une responsabilité première pour chacun des habitants d’une quelconque démocratie, responsabilité qui s’oublie autant qu’il suffirait d’un bon ministre de la Justice, et autant fort que le FN a pour requête :
« La faute à qui ? »
Taubira, si elle est prompte à raconter « la faute à qui », n’est pas déesse pour autant, n’est-il pas ?
Qui dira où n’est pas la faute, avant même d’examiner étant méfiant la punition par la Justice terrestre, seulement pour aller en responsabilité sans culpabilité d’avance, sans alimenter la guerre des religions, alors que seulement la voie qui observe la déculpabilisation possible fera autorité bienheureuse désormais ?
Déculpabiliser d’ensemble est devenu l’impossible combat… il se massifie comme racontait Marx en propos de justice sociale, se massifiera tranquillement pour le pire à venir dans l’univers des croyances et des intentions remises dans une Justice sur terre qui se doit avant tout de punir.
Pour ces raisons, si reconnaissant pour votre analyse, je doute quant à votre discours qui fait croire beaucoup trop à la possibilité d’une Justice réparatrice autant qu’elle le devrait en pratique, même si elle est mal servie. J’en déduis avec l’incompréhension qui accompagne la Justice, en tenues, en rites et l’obligation symbolique exemplaire pour être en deçà de Dieu, comme il précède mais n’intervient pas, que l’incompréhension jadis incorporée depuis l’Etat avec une justice supportable, cette incompréhension foncière est imaginée devenue possible à dépasser.
Le risque zéro existe…, et cela revient à la Justice d’ici-bas d’en faire symboliquement la preuve.
Pas étonnant que Dieu revienne par la fenêtre !
Laïcité, je pleure ton nom.
Ce n’est pas la Justice qui est en déficit, ce sont les égards qui lui sont dus qui s’en vont en terres inconnues.
S’adressant à Philippe Bilger, berdepas écrit « Je partage sans réserve votre courageuse affirmation : tout comme vous, je ne voterai jamais pour le Front National. Mais… »
Suit un réquisitoire contre les adversaires du FN, c’est-à-dire, en creux, un plaidoyer en sa faveur. Dire, la main sur le cœur, qu’on ne votera jamais pour ce parti, devient un peu suspect dans de telles conditions.
En somme, on nous demande de croire à ce qu’on va faire (ou a fait ?) dans le secret de l’isoloir et de prendre ce geste invérifiable comme une garantie d’impartialité. Sans insulter quiconque, on a le droit de douter.
@ Yves
Dans le même registre que « sine die » prononcé « saïne daï », je me rappelle un journaliste parlant de « Taïte Laïve », sur le modèle pipe line.
Bravo M. Bilger,
Vous résumez très bien la situation. Si seulement les extrémistes pouvaient vous lire…
Il serait bon que Jésus ne veille pas que dans les subconscients, mais affleure dans les consciences.
En accusant les gouvernants qui ostracisent le FN à cause de sa tendance à désigner des boucs émissaires, Coussedière, auteur de la tribune du Figaro sur le FN et Girard, les désigne comme bouc émissaire !
On finit par ne plus savoir qui est qui, ce qui est bien le piège du mimétisme car tous, nous sommes pris dans la rivalité mimétique qui fait de nous des doubles de plus en plus semblables dans la désignation de la faute imputée à l’adversaire.
La publication récente des photos par Mme Le Pen en est l’exemple édifiant. L’analyse de Kepel, ne faisant que souligner ce phénomène d’imitation des replis identitaires, a engendré cette absurde réaction où, pour en nier l’essence, les responsables du FN se sont faits les publicitaires à grande échelle de l’horreur la plus atroce de l’ennemi qui les obsède et qu’ils n’ont d’autre choix, pour les combattre, que d’imiter dans leur propagande, croyant en cela prouver leur différence, avouant malgré eux que l’obsession finit, toujours, dans la fascination.
Tous, et particulièrement dans la montée aux extrêmes de la réciprocité violente, nous sommes plus semblables que différents, le reconnaître est le début de la solution :
« La repentance de Jean-Paul II est un phénomène inouï et absolument imprévisible, mené peut-être en partie contre la Curie romaine. Cette repentance seule fait de l’infaillibilité du pape une idée neuve en Europe, car elle fait du pape le représentant imprévisible de l’idée européenne.(…)Elle achève sous nos yeux de saper toute idée impériale, au moment même où son pouvoir temporel disparaît. Il s’agissait donc bien d’une lutte où toutes les forces étaient engagées des deux côtés. L’empire a perdu. L’actuel élargissement de l’Europe, hors de toute velléité impériale, inaugure une période inédite, qui constitue notre seul horizon crédible, même s’il est extrêmement précaire. L’idée qui s’expérimente en Europe, et dans tous les pays du monde où cette idée essaime, est celle d’une identité de tous les hommes ; la relève de cette idée par le pape est le rappel incessant, entêté, du caractère divin de cette identité. » R.Girard, Achever Clausewitz
C’est au cœur de chacun d’entre nous que se situe la guerre civile, il serait bon que notre Premier ministre s’en aperçoive, et nos éminents philosophes, et tous les barons de la République, et le petit peuple, et vous, et moi. Alors, et seulement à partir de cette conscience-là, nous pourrions, sans haine et sans dégradation, voter pour, et non contre quelque chose ou quelqu’un.
@ Daniel Ciccia
René Girard a montré l’importance essentielle, dans le développement de la culture, du mécanisme du bouc émissaire, et il a aussi et surtout dit que, le mécanisme étant désormais connu, grâce à la pensée hébraïque, et qu’il a été incarné, par la Passion, il était détraqué, qu’il ne fonctionnait plus, ou plus vraiment.
De nos jours chacun se veut victime, bouc émissaire, et chacun désigne le coupable, rêvant de le voir châtié, inconscient (mais pas longtemps) qu’il en fait ainsi à son tour un bouc émissaire… Pour les uns le coupable c’est le FN, pour les autres c’est le PS ou LR ou LRPS, pour à peu près tout le monde ce sont les élites qui nous dirigent, pour les élites c’est le peuple qui a le front de voter populiste…
Comment en sortir ? En acceptant son prochain tel qu’il est, non ?
@ Noblejoué
Faire des homosexuels des boucs émissaires est injuste, inique. Organiser la poursuite des homophobes ou homophobes supposés est, symétriquement, mimétiquement, injuste, inique.
Débattons, vous avez raison. Toute idée mérite d’être exprimée et débattue. Même à propos de l’homosexualité.
Brisons les barreaux de cette « cage aux phobes », selon le mot de Philippe Muray, qu’est devenue notre société moderne.
« Parce que je hais seulement le mépris avec lequel les élites autoproclamées et médiatiquement validées considèrent le peuple et tous ceux qui n’ont pas compris qu’une société bonne pour les privilégiés et les heureux était forcément idéale. »(PB)
Là aussi malheureusement rien de nouveau sous le soleil, nos élites ne sont plus le miroir aux alouettes, on ne peut vivre impunément et politiquement éloigné du commun.
Assez de voir siéger des repris de justice à l’Assemblée, l’exemplarité commence là où les lois se font. Je ne rentre pas dans le jeu du « finalement le pourcentage est mince », un seul suffit à tout détruire, tout casser, le revirement de la décision de l’affaire Tapie est un signe de cette pression sourde populaire.
La superposition des discours du FN est simpliste et audible ; les thèmes imposés, martelés, viennent résonner dans la tête des citoyens. Très peu de langage, par contre la connivence et l’honnêteté sont cités à chaque fois.
La résonance est d’autant plus forte qu’elle s’articule aussi sur la pauvreté, cent fois rebattue, on le sait, 987 € est le seuil de pauvreté et 8.5 millions de citoyens y sont abonnés, forcément cela exaspère. On a l’impression de tourner en rond, bien sûr les mots de Jospin « on a tout essayé » ne sont pas satisfaisants ; apporter de la justice, de l’honnêteté et de la transparence changerait sans doute la donne.
On commence à l’entendre avec B. Le Maire et quelques autres qui suivent, insuffisant encore, le chemin escarpé sera d’autant plus facile à monter que la boue ne collera pas aux semelles des élus. La confiance sera à la hauteur de l’honnêteté retrouvée, pour le comprendre il suffit d’écouter MLP, la preuve cela fonctionne pour elle.
@Yves
Vous voulez donc du raisonnable ? C’est bien, ça…
Vous vous gaussez ? C’est mieux encore !
Vous avez catalogué, avec si peu de matière, que je me sens flatté.
Ce qui est dangereux ce n’est pas que les sots de mon acabit utilisent le latin, c’est ceux du vôtre qui n’en comprennent pas la subtile et malicieuse mécanique… Tout cela est fâcheux !
@Alex paulista
Quel pays soumet le visa d’un conjoint à un quota ?
Les États-Unis d’Amérique, pour ne citer qu’eux.
Votre parti pris aveugle et systématique contre tout ce que peut dire, ou ne pas dire, faire ou ne pas faire le FN, y compris lorsqu’il s’agit de mesures relevant du simple bon sens, finit par rendre vos propos peu crédibles.
@Aliocha
Dans cet espace, il y a longtemps que personne n’écrit « le petit peuple » ni « la France d’en bas ».
Après, lorsque vous relatez la publicité faite par des photos postées (?) sur cui-cui ainsi que le fait de voter pour et non pas contre, il fallait que cela soit écrit.
@ Olivier Cam | 20 décembre 2015 à 09:06
« Bravo M. Bilger, vous résumez très bien la situation. Si seulement les extrémistes pouvaient vous lire… »
Mais cher Olivier Cam, même les extrêmes extrémistes comme moi le lisent, de plus en plus nombreux à s’extrémiser à l’extrême, le FN étant trop mou à notre goût.
@Denis Monod-Broca
Faire des homosexuels des boucs émissaires est injuste, inique. Organiser la poursuite des homophobes ou homophobes supposés est, symétriquement, mimétiquement, injuste, inique.
Demandons à Philippe Bilger de nous permettre, du fait de la gravité de la question, de faire une petite digression sur ce sujet, présentant tout de même un lien avec le thème de son billet.
Je vous rejoins dans ce que vous écrivez dans votre commentaire.
Cette dérive à vouloir absolument tout judiciariser dans ce qui relève normalement du domaine des idées va tout simplement à l’encontre de la liberté d’expression, que l’on a pourtant encore mise en exergue (pour faire diversion afin de ne pas évoquer d’autres menaces) le 11 janvier 2015.
Ce qui est grave est la confusion générale régnant dans toutes ces affaires, tant dans le détournement du sens des mots que dans la définition de certains concepts, le tout dans une ambiance de manque total de rigueur intellectuelle, peut-être due à une carence dans la formation des jeunes générations de diplômés, quelle que soit leur discipline.
L’argument invoqué par les Nouveaux Inquisiteurs est que la parole aurait selon eux tendance à se libérer – preuve qu’elle est enchaînée – en propos racistes, homophobes etc.
Le problème, est que dans la plupart des cas ce qui est en cause est moins la nature réellement raciste, homophobe etc. des propos qui rentre en ligne de compte que l’interprétation que d’aucuns feignent de leur donner, à partir d’une démarche généralement alambiquée.
Ce qui est mis en cause n’est plus ce que nous avons dit mais ce que nous sommes supposés avoir pensé…
Nous sommes en plein dans le domaine du procès d’intention.
En ce qui concerne le procès en homophobie (curieux néologisme ne voulant rien dire au passage) intenté à Christine Boutin pour avoir au final incité à la haine des homosexuels, rien que ça, quiconque connaît au moins de réputation cette personne sait très bien que la haine n’est en rien le moteur de son action.
Christine Boutin s’est contentée de faire état d’un lieu commun, le terme abomination attaché à la pratique de l’homosexualité figurant dans de nombreux ouvrages dont certains remontent à plusieurs siècles et sont parfois même alignés sur les rayons des bibliothèques publiques.
Notons au passage qu’en 1960 le député gaulliste Paul Mirguet a introduit l’amendement portant son nom ayant catalogué l’homosexualité au rang de fléau social…
Cinquante ans plus tard, il faut brûler ce qu’on a adoré : vive l’insécurité juridique et le manque de continuité dans la cohérence.
Il a déjà été remarqué ici qu’une confusion grave a été commise entre le terme homosexualité, qui désigne une pratique et l’homosexuel, qui est la personne qui s’y adonne.
L’Église a été la première à distinguer clairement le péché (par exemple ici l’homosexualité qu’elle a qualifié d’abominable à Dieu en ayant repris l’expression biblique), du pécheur qui mérite le pardon miséricordieux s’il se repent. Donc tout le contraire de la prétendue « haine ».
Transposons cela à l’alcoolisme. Pouvons-nous encore dire sans risquer le bûcher que l’alcoolisme est un fléau social, qu’il nuit à la santé de ceux qui s’y adonnent ?
Va-t-on traîner en justice pour incitation à la haine contre les alcooliques les forces de police qui pratiquent des contrôles d’alcoolémie ?
Et puis, le jour où ne pourrons même plus dire que l’alcoolisme est une chose nocive, rendrons-nous service aux alcooliques en leur faisant croire que leur vice n’en serait pas un ?
@Aliocha
Mais enfin Aliocha !
Girard, ce grand penseur, a attendu patiemment que les moutons qu’ils consent à décrire s’éloignent de Sartre et son existentialisme problématique en engagements, pour nous balancer Dieu en retour… tout cela en bon panurgisme à consentir qui deviendrait contextuel !
Il suffisait, revanchard, d’appeler l’affaire en « mimétisme ».
It’s a shame !!
Sartre ! au secours ! reviens d’entre les chiens !!
@zenblabla
Girard avait traité Sartre de « petit bourgeois bien tranquille amateur de tourisme, trop équilibré pour accéder au génie. »
Mais si vous avez le temps car il y en a pour plus de trois heures, vous pourrez confronter l’ambivalence de la relation des deux penseurs :
« Opérer entre les deux pensées de nombreux rapprochements conceptuels permettrait de porter un regard nouveau sur ces œuvres. Ainsi par exemple les proximités entre la mauvaise foi sartrienne et la méconnaissance girardienne nous plongent toutes deux dans une anthropologie du mensonge à soi-même et donc du Je en tant qu’il est toujours déjà un « jeu ». Nous pourrions aussi rapprocher la spirale mimétique à laquelle René Girard soumet tous ses concepts à la logique des tourniquets sartriens dans laquelle les positions conceptuelles s’échangent sans cesse…
Malgré de nombreuses divergences, il y a donc aussi de nombreux points de contact entre ces deux penseurs, comme si la relation de René Girard à Sartre incarnait à elle seule une relation mimétique de proximité et de distance »
http://www.rene-girard.fr/57_p_38437/colloques.html
Signé : un mouton du petit peuple.
@ Aliocha
D’accord avec vous.
@ zenblabla
Lisez Girard avant de le vouer aux gémonies.
« Parce que sur l’euro, sur l’Europe, sur la politique économique et sociale, sur une conception internationale trop cynique dans son réalisme et trop peu attachée aux droits de l’homme dans sa rudesse affichée, trop d’écart existe entre ce qu’une droite honorable a le droit de se concéder et le devoir de s’interdire et le FN. »
Qu’en savez-vous ?
Par exemple, sur l’euro et l’Europe, doit-on comprendre que la Grande-Bretagne et son parti conservateur ne sont pas honorables ? Sur l’euro et la politique sociale, doit-on comprendre que la Suède n’est pas honorable ?
Vous avez naturellement le droit d’avoir vos opinions sur ce point, mais vous avez tort de considérer qu’elles sont évidentes et s’imposent à tous.
Les raisons de ne diaboliser le FN (dont je ne suis pas électeur) sont décidément très variables pour la « droite honorable » : hier c’était son racisme supposé (et ses dérapages) qui étaient prétendument insurmontables. Aujourd’hui, ce serait l’euro et l’Europe qui s’imposeraient à tous comme des évidences (sauf à la majorité des pays du monde, qui ne vivent pas dans un carcan antidémocratique et aseptisé comme l’UE).
Et si la « droite honorable » réfléchissait un peu, ce qui est en fait ce que lui demandent ses électeurs et ce pour quoi elle est élue ?
@ Exilé
« En ce qui concerne le procès en homophobie (curieux néologisme ne voulant rien dire au passage) intenté à Christine Boutin pour avoir au final incité à la haine des homosexuels, rien que ça, quiconque connaît au moins de réputation cette personne sait très bien que la haine n’est en rien le moteur de son action. »
L’homophobie veut dire la phobie de l’homosexualité comme… la christianophobie la phobie du christianisme. Dévaluation de moeurs ou dévaluation d’une religion en découlent.
Christine Boutin n’incite pas à la haine contre les homosexuels mais il est sûr que puisque les gens confondent les pratiquants de l’homosexualité ou les croyants d’une religion qu’ils n’apprécient pas et les moeurs ou opinions qui leur insupporte, il est sûr que dévaluer les moeurs ou la religion des gens dévalue et fait haïr les gens eux-mêmes.
C’est d’ailleurs tout un problème. Comment contester les choix des autres et non les autres ? D’autant plus difficile en France qu’on est porté à la polémique.
Je ne suis pas pour autant contre la liberté d’opinion. Je remarque juste que les mots, comme le reste, sont porteurs de violence.
L’Etat n’a pas le droit d’interdire la liberté d’expression, surtout qu’il s’en réclame.
L’Eglise n’avait pas le droit d’interdire l’homosexualité. D’abord parce que Jésus ne l’a jamais fait et qu’elle est loin d’avoir repris le reste de l’héritage juif dans le chapitre des interdits qu’on nomme plutôt tabous quand il s’agit de cultures non occidentales.
Mais laissons les religieux à leurs aberrations. Elle n’avait surtout pas à persécuter les homosexuels tant qu’elle en a eu le pouvoir, puis, le pouvoir civil perdu, tout faire de nos jours pour empêcher le mariage homosexuel… Pourquoi les non croyants devraient-ils suivre une morale à laquelle ils ne croient pas ? C’est justement ressenti comme un empiètement, et provoque donc des réactions agressives. D’autant qu’il s’agit de confiner les homosexuels dans une infériorité de statut puisque sans droit de s’unir comme les hétérosexuels à la personne avec laquelle ils veulent vivre. Imaginez que sans croire à quelque chose on vous oblige à vivre comme si et qu’il s’agisse en l’occurrence de vous confiner dans la marge !
Pour moi, Eglise et Etat sont pareils, des doubles… Plus les individus s’émanciperont de ce couple, plus la liberté et la compréhension mutuelle progresseront.
Tant qu’aux alcooliques, du moment qu’ils ne sont pas dangereux pour les autres, ils sont libres.
Enfin, sauf si après avoir voulu contraindre les gens au nom d’une vie après la mort, on les contraint pour prolonger leur vie !
Il faut empêcher les gens d’écraser les piétons, d’opérer avec un coup dans le nez. Mais boire ?
Je ne voudrais pas faire de procès d’intention mais on a vu des précédents où on parlait de fléau social, de vice, de tout ce qu’on veut, pour interdire quelque chose.
Alors je crains, je ne sais pas, moi, que vous n’envisagiez d’établir une prohibition ou du moins d’interdire à certaines personnes de boire. Dans le premier cas, il s’agit d’une perte de liberté pour beaucoup de gens, dans le second, d’une perte d’égalité de droit entre citoyens… Je vous demande donc de préciser votre position.
« Quel pays soumet le visa d’un conjoint à un quota ?
Les États-Unis d’Amérique, pour ne citer qu’eux. »
Rédigé par : Exilé | 20 décembre 2015 à 17:16
Non. Aux USA le conjoint d’un citoyen américain a accès à la green card de plein droit (non soumis à un quota) et peut demander la nationalité au bout de trois ans.
Sans compter qu’aux US, même en étant Français, je peux avoir un visa L2 avec mon boulot, qui donne le droit de travail au conjoint.
Bravo à la Slovénie, un des derniers pays véritablement démocratique qui a par référendum dit NON au mariage homo qui est passé chez nous comme une lettre à la poste grâce aux lois dictatoriales de ce gouvernement socialo antipeuple.
A méditer !
@Aliocha
Merci beaucoup
L’un englobe l’autre et on n’en sort pas !
Qu’importe le brochet, quand il est cannibale !
@Denis Monod-Broca
Il a bien fallu que je le lise… parce qu’il est arrivé un jour que beaucoup de reproches me soient faits du fait « de ne pas avoir lu Girard » autant qu’à le comprendre.
Un point de rupture très réel, très vécu, et très intégré depuis.
Seulement la séduction faisait quelque marches à franchir, et vis-à-vis de Sartre, c’était simplement une séduction contre une autre… et il n’y avait pas photo : entre le détachement comme préalable avec Sartre, il y avait l’attachement qui s’obligeait avec Girard.
J’ai préféré le détachement avec Girard, et l’attachement avec Sartre.
Est-ce impossible ?
Il y a quand même la vie en « existence » suivant Sartre, soit-il loué avoir confisqué ce mot, rattaché pour le pire dans l’histoire, grand martyr pour lui-même par l’histoire, mais du côté du détachement toujours.
Et il y a le discours de Girard avec philosophie, détaché pour le meilleur dans l’histoire, confortable et repu dans son combat, mais du côté de l’attachement toujours.
Rien ne m’empêche de penser qu’il faille être au-delà du goût d’avoir raison avec ces deux-là.
Pourtant, avec Girard, il faut bien en passer par l’obligation d’un attachement, voire l’autre, qui s’imposerait.
Et le bât blesse !
Car comment vont mes attachements… malgré Girard… malgré Sartre… pour mon temps réel et pas celui supposé ?
S’ils ne valent rien, c’est Girard qui a tout juste.
S’ils valent, c’est Sartre qui a tout faux.
Comment ne pas préférer Sartre ?!!!
Je me souviens vaguement de Girard, oublie vaguement Sartre… c’est ainsi !
Une fois Girard lu, rien pour ma gouverne hors toutes sortes d’absolus détachements qui m’auraient permis de me rallier à une vie non seulement jamais enviée, mais en plus que je ne souhaiterais pas fustiger quant à la (une?) Foi, pas non plus gêner de quelques manières qui me reviendraient pour quelque Foi hors le champ intellectuel…
Je ne veux pas que l’on m’embête avec la Foi, encore moins que l’on m’oblige, admet que l’on puisse me subjuguer, ne suis pas athée, est-ce compliqué, même si cela ne suffit pas à fonder la laïcité autant que je crois avoir à la défendre.
A la suite :
Je crois que je vais me taper la lecture de Rémi Brague.
Je l’ai entendu récemment parler à la radio, cela me détacherait, il parle bel et bien…
Peut-être avec lui, tout dans le souvenir et tout dans l’oubli… les deux enfin assemblés comme ils vont sans besoin de les mettre en guerre !
Comme jamais avec Sartre, pas plus avec Girard, et il faudrait sous aucun prétexte dans les lois.
Par exemple, comme à la suite : bien après la lecture de Girard (bien incomplète puisque je n’y trouvais pas d’entraînements…), j’ai appris que l’un de mes aïeuls fut mis en bière enveloppé du drapeau tricolore, parce que suivant son style en testament, il avait refusé qu’en la commune très pauvre mais dont il était le maire et aussi principal propriétaire, soit bâtie une église à grand frais…
Pourquoi le surgissement de cette histoire, enfouie en ma famille, est-elle revenue à mes oreilles depuis les anciens du village au bout de presque deux siècles ?
Où se loge le mimétisme quand s’observent les attachements… et les très apaisés détachements ?
En deux siècles ?
Girard m’ennuie vraiment en ses allures millénaristes.
Rédigé par : Alex paulista | 22 décembre 2015 à 02:55
« Noblejoué, aux USA le conjoint d’un citoyen américain a accès à la green card de plein droit (non soumis à un quota) et peut demander la nationalité au bout de trois ans. »
Non Alex, 7 ans pour la nationalité. D’abord 2 ans (green card), plus 5 ans (green card again) et ensuite oui c’est possible d’obtenir la nationalité. Mais il faut aussi savoir que pour obtenir la green card il ne faut pas avoir un passé communiste… du moins la question se pose, alors pourquoi ne pas poser la question de l’islamisme ?…
@ herman Kerhost | 22 décembre 2015 à 23:37
Ça a changé alors. Mais qu’il faille attendre 7 ans pour obtenir la nationalité ne me choque pas particulièrement. La nationalité c’est du lourd. Je vis au Brésil depuis 7 ans et je n’ai toujours pas demandé la nationalité. Je me vois la demander au bout de vingt ans peut-être, et encore. Je ne vois pas l’intérêt puisque je me sens profondément Français et ne ressens pas d’animosité dans mon pays d’accueil.
Ce qui est choquant, c’est de soumettre des visas « vie privée et familiale » à une contrainte de quota. Un citoyen d’un pays démocratique peut vivre normalement dans son pays avec son conjoint étranger, un enfant citoyen du pays a le droit d’avoir ses parents près de lui, même étrangers.
C’est remis en cause dès la première ligne du programme du FN, ce qui le place à l’extrême de l’extrême droite européenne. D’ailleurs je suis persuadé qu’ils vont oublier ce « détail » de leur programme, tout comme le père Le Pen a vite oublié son programme de 1995 qui prévoyait d’annuler les naturalisations (d’arabes…) postérieures à 76 !!
Faut pas trop effrayer le bourgeois.
Mais ne vous y trompez pas, sous le chapeau melon, les oreilles du loup pointent !
Monsieur l’avocat général,
Vous sentiez-vous obligé de prendre votre plume pour hurler que NON vous n’êtes pas un électeur du FN ?
A mes yeux, ce faisant, vous rompez la neutralité d’esprit qui vous caractérisait. Et ce d’autant que vous prenez comme titre « Le FN n’aura pas mon vote ni ma haine ! ».
Ces propos siéraient parfaitement à un « gauchiste », blouson Redskins à 350 euros sur les épaules, batte de baseball customisée dans la main droite, prêt à taper sur ceux que la mondanité mondialisée lui aura donné pour cible. Mais venant de vous, une telle logorrhée me laisse pantois.
Une deuxième chose me turlupine. Que vous ayez vos convictions et que ces convictions ne soient pas FN-compatibles, je le conçois. Et il est très voltairien et très honorable d’avoir pour mission de défendre l’expression d’une pensée qui ne serait pas la vôtre.
Mais dès lors qu’il s’agit d’expliquer pourquoi, concrètement, vos convictions ne seraient pas celles du FN, tout s’écroule comme un flan qui aurait mal supporté la cuisson.
Alors je comprends que là n’était probablement pas le sujet de votre billet, puisque manifestement il ne s’agit ici que de défendre la liberté d’expression et les principes démocratiques fondamentaux, mais il n’empêche que le titre de votre billet est tout autre.
Dénigrer un parti au seul motif que son programme serait « désordonné, absurde et incohérent » ne me satisfait pas.
Alors quitte à quitter votre poste d’observateur regardant Rome s’écrouler et à prendre parti, je serais intéressé de connaître en quoi telle revendication politique serait absurde et incohérente, et que vous nous expliquiez les différences concrètes qui vous séparent d’une personnalité politique telle que Philippot, ou Ménard.
Bien à vous