Il en a fallu du temps !
Pourquoi, d’ailleurs, avoir dû attendre le 16 août, soit quinze mois après la défaite de Nicolas Sarkozy, pour que Jean-François Copé juge nécessaire, avant la mi-octobre, « un débat sérieux et objectif » sur le quinquennat écoulé ?
Le paradoxe était en effet que cet échec grave, malgré une fin de campagne plus que racoleuse, n’ait pas entraîné tout de suite une analyse, un bilan, un droit d’inventaire ? Quand on perd et qu’on reçoit un héritage grevé, on constate, on examine, on exclut.
Pourtant, au fil des mois, des voix se sont élevées dont il faut considérer qu’à cause de l’ambiance caporaliste diffusée par Sarkozy et validée par Copé, elles étaient courageuses et lucides. Elles méritent d’être toutes citées parce qu’un jour, elles seront l’avant garde, l’honneur d’une droite rénovée.
Jean-Pierre Raffarin, Luc Chatel, Xavier Bertrand, Hervé Mariton, François Fillon, Eric Ciotti, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Gérald Darmanin, Patrick Devedjian, à un degré moindre Pierre Lellouche et Philippe Marini, sur un mode plus discutable mais la première, Roselyne Bachelot. Dans le désordre.
Si Jean-François Copé a tant tardé à admettre l’inéluctable tient au fait que sa complicité intéressée avec Sarkozy fondée sur une répartition des rôles dans le futur l’a conduit à bloquer, à verrouiller un dispositif en espérant qu’il tiendrait tant bien que mal jusqu’à la primaire de l’UMP en 2016. Aucune autre tête virtuellement menaçante ne devait émerger.
Pour ce faire, contre tout bon sens, Copé, pour complaire à son maître – à force d’être qualifié de clone de Sarko, il a fini par y croire !- a d’abord prétendu que le vaincu avait un droit naturel à se représenter et qu’il ne devait être soumis à aucune joute interne. Puis, sous des pressions diverses dont celle essentielle de François Fillon, Copé a consenti à l’instauration du système de la primaire. Et le 16 août, il a formulé la proposition d’un débat « sérieux et objectif » (Le Monde, Le Figaro).
L’accouchement a été lent.
Pourtant, s’il n’y avait pas eu l’emprise délétère de Nicolas Sarkozy encore sur l’UMP grâce à lui, ce n’est pas la qualité des opposants au droit d’inventaire qui pouvait le retenir d’adopter cette démarche naturelle.
En effet, parmi les adversaires, il y a les inconditionnels de Sarkozy qui ont eu cette facilité, ce confort de ne rien apprendre et de tout oublier. Les duettistes Geoffroy Didier et Guillaume Peltier créateurs de la Droite forte (plutôt bête!), Brice Hortefeux jamais en retard d’un poncif, Nadine Morano tellement appréciée pour sa mesure! et le sénateur Karoutchi écoutant Copé pour savoir ce qu’il peut dire : le débat sérieux et objectif mais pas de droit d’inventaire ! C’est tout et ce n’est pas brillant (20 minutes).
Il est évident que derrière le refus si longtemps affiché de ce bilan critique, il y bien davantage que la volonté de ne pas se regarder « le nombril » ou de ne pas tomber dans « l’auto flagellation » ou de fuir « les procès personnels ». Il y a la certitude qu’il sera très difficile, une fois la machine lancée, de l’arrêter. Une parole collective qu’on libère sur un passé proche, des intelligences longtemps murées qu’on invite à analyser, à dénoncer et à proposer, nul ne peut prévoir si l’une et les autres ne dépasseront pas les limites permises – celles du débat sérieux et objectif – pour s’engager dans les territoires sombres et dangereux du droit d’inventaire. Certes, on aura toute licence pour vanter les acquis et les réussites du quinquennat et il y a eu des lumières évidemment. Mais attention à ne pas surestimer les ombres et les déceptions. Il faudra raison garder et inconditionnalité conserver (JDD).
« Le débat sérieux et objectif » enfin accepté par Copé – il est exclu qu’il l’ait évoqué sans en référer – va constituer une tentative désespérée pour éviter que la bonde lâche et que le quinquennat soit disséqué au scalpel.
Car le risque est là. Comment s’arrêter à une politique, à ses méthodes, à ses avancées mais aussi à ses défaillances et ne pas mettre en cause aussi la pratique présidentielle de Sarkozy et, plus profondément, sa personne elle-même ? Car il n’est personne qui ignore – mêmes les plus obtus à l’UMP – que la défaite de Sarkozy, si elle a eu des causes classiques – les impuissances, les reniements et les compromis – relatives à la gestion de notre pays et à son rôle international, a surtout été causée par une désaffection radicale à l’égard de ce président et de son comportement public et privé.
Les Français ont bien plus quitté un homme qu’une politique. Ils ont bien plus choisi un autre président qu’adopté le socialisme.
Si, pour jouer les belles âmes ou par sauvegarde, on se prive des « procès personnels », on se prive de tout. En tout cas d’un débat digne de ce nom. Le sérieux et l’objectif du débat ne seront pour Sarkozy et ses séides qu’une fermeture dissimulée derrière une concession. Pourtant, il ne s’agira pas non plus de se plonger dans les 20 ans d’affaires de l’ère Sarkozy, de 1993 à 2013 (Mediapart). Mais de brasser ensemble les actions, les abstentions, les provocations, les aberrations et les transgressions, le politique et le président, l’officiel et l’intime qui y a été souvent trop lié.
Jean-François Copé contraint et forcé a cru tout de même bien jouer en impliquant François Fillon dans la cause puisqu’il a affirmé « son intention de veiller à ce que le débat ne vire pas au procès contre Nicolas Sarkozy et François Fillon ». Avec cette subtilité trop adroite, il s’imagine pouvoir ligoter ce dernier et ses partisans en leur faisant craindre un naufrage collectif plus qu’un désastre exclusivement sarkozyste.
C’est oublier que François Fillon va se présenter à la primaire de 2016 et qu’on ne saurait imputer à l’ancien Premier ministre une quelconque responsabilité dans les choix fondamentaux du quinquennat, ses foucades et ses aveuglements. L’omniprésence agitée et souvent erratique de Nicolas Sarkozy sur tout et pour tout rendrait injuste un droit d’inventaire s’exerçant à l’encontre des deux alors que l’un a eu le pouvoir et l’autre l’exécution et l’obéissance.
Celui qui a le mieux défini ce que devra être ce débat élargi ou ce droit d’inventaire est – ce n’est pas surprenant – Patrick Devedjian qui a prôné, plus que le sérieux et l’objectivité, la vérité. Il est quasiment le seul à avoir eu le courage, dans le camp de la majorité d’alors, à faire valoir ses réserves et ses oppositions. Donc il devrait être plus écouté que les autres.
J’aime qu’il propose, pour cette entreprise à la fois de satisfaction ici et de dénonciation là, un débat extérieur à l’UMP, même avec des personnalités de gauche (RTL, France 2).
Je ne vois pas en effet au nom de quoi, à droite, seuls ceux qui ont validé et légitimé les errements du quinquennat seraient fondés à s’exprimer. En tout cas, on ne pourra faire l’impasse sur les enthousiastes du candidat de 2007 et qui n’ont cessé d’alerter durant cinq ans. J’en suis. S’ils ont dû voter François Hollande, ce n’est pas grâce à lui mais à cause d’une droite qui avait été défigurée par son prédécesseur avec notamment un état de droit en miettes et une justice aux ordres. Si, à ce forum d’avant la mi-octobre, tous sont conviés qui auront à critiquer pour hier et à espérer pour demain, ce droit d’inventaire tiendra ses promesses. Sinon, sérieux et objectif pour ne pas dire indolore, incolore et sans saveur, il ressemblera trop à un droit de se taire.
Du côté de l’UMP, on s’est précisément tu trop longtemps. Avec elle, les conseillers, même les plus républicains, le Premier ministre et les ministres.
Et, conséquence, le socialisme, avec François Hollande, sera là au moins jusqu’en 2017.
Copé a formulé la proposition d’un débat « sérieux et objectif ».
Comment ne pas sourire devant une telle phrase ?
D’habitude c’était Nadine qui n’en manquait pas une 🙂
Vous le soulignez bien, un vrai droit d’inventaire aboutit à la mise en cause de Nicolas Sarkozy et à sa mise hors jeu, beaucoup l’ont compris à l’UMP, notamment parmi les prétendants à la succession…
Bien dit !
Et pourtant, je ressens quelque inquiétude à propos de cet inventaire, qui entre les mains de Copé et de ses amis soutenus par des militants inconditionnels ou aveugles, risque de devenir une opération camouflage, ou brosse à reluire, ou pugilat.
Je me méfie un peu de l’expression « droit d’inventaire », qui sous-entend qu’on a besoin de se donner le droit de penser, et de faire le bilan. Comme si examiner ce qui résulte de l’action gouvernementale de cinq années sous la présidence de Sarkozy équivalait à exercer un droit, alors que ce n’est que le premier pas nécessaire et naturel pour permettre à l’UMP de se remettre de la défaite aux élections présidentielles. Y aurait-il derrière cela une sorte de crainte quasi religieuse vis-à-vis de nos élus ? S’agirait-il de faire redescendre une figure tutélaire de son piédestal ? Enfin, ne mégotons pas, Copé a finalement officiellement octroyé ce « droit » à son parti.
L’inventaire, ce n’est pas un bulletin scolaire, encore moins un jugement. C’est avant tout un constat et une analyse de ce qui reste, à l’actif comme au passif. Mais loin de l’adulation ou de la hargne que suscite encore l’ancien président, il faudra d’un commun accord pour les chargés d’inventaire s’en tenir aux faits, et aux chiffres. Ce sera l’occasion de voir qui se comporte en adulte dans l’affaire.
Bravo et encore bravo. Vous avez dit ce qui se disait à voix basse depuis quelques mois. Espérons simplement ne pas être déçus par la suite.
Justice aux ordres ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
Que les magistrats se taisaient et courbaient l’échine pour préserver leur avancement ?
Quelques-uns peut-être mais pas la majorité… Ou alors, que M. Bilger m’explique ce que veut dire « justice aux ordres ».
Bonjour Philippe Bilger,
« Le paradoxe était en effet que cet échec grave, malgré une fin de campagne plus que racoleuse, n’ait pas entraîné tout de suite une analyse, un bilan, un droit d’inventaire ? Quand on perd et qu’on reçoit un héritage grevé, on constate, on examine, on exclut. »
Comme après toute bataille perdue, il est important, en effet, d’analyser les causes de la défaite et de le faire sans concession afin de ne pas reproduire les mêmes erreurs lors de la prochaine campagne.
Trop de maladresses, des erreurs grossières, dues peut-être en partie à la personnalité de Nicolas Sarkozy, qui a désemparé nombre de ceux qui avaient voté pour lui.
Mais aussi et surtout des conseillers mal inspirés qui l’ont conduit à marcher sur les terres du FN et ont été très probablement responsables de sa défaite face à un adversaire, il faut bien le dire, plutôt médiocre.
Les conditions ubuesques dans lesquelles s’est déroulée l’élection du nouveau président de l’UMP a fini de décrédibiliser ce parti, laissant ainsi le champ libre aux francs-tireurs bien décidés à tenter leur chance à la prochaine échéance.
Plus qu’un inventaire, c’est une véritable remise en cause de la stratégie de l’UMP qui est à revoir car l’individualisme, l’ego démesuré et la « décomplexion » de certains de ses caciques commencent sérieusement à poser problème.
De ce long billet je retiens ce passage :
« C’est oublier que François Fillon va se présenter à la primaire de 2016 et qu’on ne saurait imputer à l’ancien Premier ministre une quelconque responsabilité dans les choix fondamentaux du quinquennat, ses foucades et ses aveuglements. L’omniprésence agitée et souvent erratique de Nicolas Sarkozy sur tout et pour tout rendrait injuste un droit d’inventaire s’exerçant à l’encontre des deux alors que l’un a eu le pouvoir et l’autre l’exécution et l’obéissance. »
En premier lieu, l’expression « droit d’inventaire » me semble inappropriée, tout comme le « droit de réserve ». De fait, il s’agit d’un devoir dans les deux cas.
Ensuite, l’UMP a connu une défaite, certes moins brutale qu’annoncé, mais cuisante. Dans tout système « hiérarchique », comme c’est le cas de l’UMP, c’est bien le chef qui doit en premier lieu en assumer la responsabilité. Le problème est que, comme Monsieur Mitterrand pour le PS en son temps, pour beaucoup de membres de l’UMP Monsieur Sarkozy est « Dieu » et l’on ne saurait demander de comptes à Dieu…
Il n’en reste pas moins qu’un échec aussi important exige pour le moins ce que les armées appellent un « retex » : un retour d’expérience pour tirer les conséquences de ce qui s’est produit. Encore faut-il le faire sans animosité et de manière intellectuellement aussi honnête que possible. L’UMP est-elle prête à ce genre d’exercice ? j’en doute au plus haut point, l’attitude de Monsieur Copé étant essentiellement une posture de communication.
Enfin, Monsieur Bilger, vous exonérez me semble-t-il un peu vite Monsieur Fillon de ses propres responsabilités. Certes la doctrine et les orientations étaient fixées « rênes courtes » par Monsieur Sarkozy. Mais Monsieur Fillon les a mises en œuvre avec peu de velléités et ce pendant cinq ans. Et, lorsqu’au bout de trois ans, il a été évoqué son remplacement, il a tout fait pour s’accrocher à son poste. Donc pour moi Monsieur Fillon porte la co-responsabilité de la politique qui a été menée sous son égide de chef du gouvernement et de la majorité présidentielle. Pour moi il ne représente pas une vraie alternative à Monsieur Sarkozy pour les primaires de l’UMP. Comme je n’appartiens à aucun parti, il m’est aisé de formuler ainsi mon avis.
C’est Nicolas Sarkozy qui se représentera et qui gagnera, car on aura beau extrapoler, discuter, critiquer, il est celui qui aura les faveurs du peuple en masse après un quinquennat de François Hollande marqué par les clivages durables. On peut le déplorer, mais c’est ainsi, l’histoire politique se fera de nouveau avec cet homme.
Faire l’inventaire du quinquennat d’un président que chacune des personnes que vous citez a soutenu mordicus ? L’homme et sa politique !
Mais de qui se moque Monsieur Copé ?
Dame Lucile : merci, vous nous avez épargné du tapotis de clavier en nous permettant de copier-coller :
« Je me méfie un peu de l’expression « droit d’inventaire » » : mais pourquoi « un peu » ?
Et pusillanime vous avez été surpassée par la convergente de sieur Robert :
« l’expression « droit d’inventaire » me semble inappropriée, tout comme le « droit de réserve ». »
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément.
Intellectuellement vous Lucile et Robert constituez un couple en heureuse rencontre.
Malheureusement vous serez taxé-e-s de rabat-joie par les affidés au Glamour du Blabla fût-il le plus futile, le plus oiseux, maniéré, « zirous » comme dit la langue poitevine-saintongeaise.
Intellectuellement vous avez raison mais marketiquement vous faites du tort.
Comment ne pas voir qu’en fustigeant nos bons fourriers de la ritournelle obsessionnelle du « droit » tous azimuts même dans ses plus impertinentes occurrences, vous participez à désenchanter notre Chalandise potentielle ?
Notre belle Profession d’Avocat, sine qua non homo animale est, au service de « les tas » de Droits, doit bien trouver sa pitance et se nourrir sur la Bête Humaine. Res judicata pro veritate accipitur.
Nous approchons de la Sublime Quintessence : le droit du droit au droit, n’en déplaise aux obtus…
« Le droit d’inventaire ou le droit de se taire ? »
Je choisirais plutôt le devoir d’ignorer un passé qui ne peut plus nous être utile, et le droit de ne pas me laisser bercer par l’illusion des lendemains qui chantent.
Que voyons-nous, une UMPS en plein désarroi cherchant à fuir le présent.
L’UMP a été incapable de gérer l’échec de mai 2012. Le défunt est mort (comme disent les vieux de mon village) et ses héritiers directs, Fillon et Copé, ont été incapables de se partager l’héritage. Les héritiers au second degré se préparent à prendre la succession à leur compte.
Alors les uns cherchent par un honnête masochisme à faire éclater une vérité connue de tous. Les autres cherchent avec gourmandise à pointer les erreurs et les fautes pour pouvoir éliminer ceux qui les ont commises parfois à l’insu de leur plein gré.
Quant au PS, c’est encore pire, eh oui, le pire est toujours possible.
La gauche est au pouvoir depuis un an et demi, et s’aperçoit qu’elle est incapable de traiter les problèmes qui se posent. Alors ce gouvernement a passé l’été à travailler sur la France de 2025 !!
La Maison France a le toit qui prend l’eau, les murs sont lézardés, elle menace de s’effondrer.
La droite classique cherche à sauver ses meubles, et la gauche envisage les travaux de rénovation à échéance de 2025 !!
Ramené à l’échelle individuelle, c’est comme si on disait à un malade en soins palliatifs que l’on travaille aux plans d’une chambre de musculation, et qu’il doit prendre un crédit pour l’équiper.
Surtout, surtout, faire l’autruche, qui va bientôt remplacer le coq gaulois comme symbole du pays.
Car enfin l’évolution des technologies numériques et des relations mondiales est telle qu’il est impossible de se projeter à une telle distance.
Qui, en 2000, prévoyait l’usage intensif des outils numériques, qui ont permis entre autres aux traders de faire exploser la finance mondiale ?
Qui, en 2000, prévoyait l’émergence, en même temps, d’un islamisme radical et de forces de libertés aux mêmes endroits ?
Une seule chose à faire, réformer les institutions pour les rendre souples, flexibles, adaptatives à l’évolution d’un monde multipolaire et donc largement imprévisible.
Sur ce point précis le Titanic France continue imperturbable en ligne droite.
Le réchauffement climatique lui évitera de croiser la trajectoire d’icebergs, mais à l’inverse il se produira de plus en plus de maelstroms qui risquent fort de l’engloutir.
Alors, laissons les morts enterrer les morts. Sarkozy est mort politiquement, Hollande disparaîtra en 2017, politiquement s’entend.
Cher Philippe,
S’il y a un inventaire ce jour à faire c’est le bilan du présent.
C’est ce que nous devons faire pour déloger ces
voleurs, ces fêtards, ces pervers qui détruisent notre démocratie.
Qu’ils aillent au diable avec leur com à trois balles, ces joueurs de tam-tam, ces marinières à la guimauve à la rose fanée.
Il faut sortir ces vendeurs de vent, ces parasites, ces vers grouillants sur une France agonisante.
Il faut montrer les dents, les crocs et les acculer devant leur mensonges ignobles et monstrueux.
Il faut devenir méchant et les faire fuir.
Oui, la droite est trop aimable, trop courtoise et nous devons nous montrer assaillants avant que notre République tombe en ruine.
Notre bilan en pleine période de crise n’a à faire rougir personne et nous pouvons être aussi fiers de l’action de Nicolas Sarkozy et nous regrouper et chanter sa gloire.
Quant à Hollande, il n’appartiendra jamais à notre histoire.
françoise et karell semtob
« Les Français ont bien plus quitté un homme qu’une politique. Ils ont bien plus choisi un autre président qu’adopté le socialisme. »
Les Français ont tellement plus quitté un homme qu’une politique, qu’à peine deux mois ou trois mois – je ne sais plus – après l’élection de F. Hollande, la précipitation du nouveau président à défaire ce qui avait été fait – défiscalisation des heures supplémentaires, journée de carence pour les congés maladie des fonctionnaires, suppression des peines plancher, gestion politique désastreuse de Peugeot, etc. – inspiraient à l’opinion la plus grande défiance et le rejet du nouveau président !
Vous vous accrochez à votre fantasme de « la personnalité » comme élément décisif de la vie politique.
Vous ne voulez pas voir et considérer que dans le domaine politique, la prétendue personnalité n’est qu’un leurre et une illusion.
Des années et des années avec comme seule obsession, projet et programme la conquête du pouvoir, qu’on se nomme Sarkozy ou Hollande, ne peuvent se traduire que par une succession d’abandons et de reniements de ce qui constitue dans la vie réelle, une identité véritable et authentique.
Maître Jean Damned
Puisque vous me taxez de pusillanimité, laissez-moi vous dire que je fais toute confiance à l’euphémisme et à sa puissance de persuasion. Certes il reste incompris des foules vociférantes, mais les blogueurs de ce site me paraissent aptes à en saisir la subtilité… Ce qui m’importe, c’est qu’on adhère au raisonnement qui vient derrière l’énonciation de mon opinion. Pour cette raison, je ne souhaite pas mettre d’emblée l’accent sur mon désaccord, ni sur ma différence, tout en désignant sans ambiguïté ce qui me chiffonne, et pourquoi.
Cet affublage de mots au sens approximatif que constitue « le droit d’inventaire » me semble révélateur non seulement de la révérence dans laquelle est tenu le leader politique en France (avec comme corollaire à l’adulation des uns l’impitoyable dérision des opposants ou des déçus), mais aussi de ce besoin qu’ont les groupes d’attendre le sifflet de départ pour émettre un avis, laborieusement forgé communautairement, et sans possibilité d’en dévier sous peine de se voir accuser de traîtrise.
Lors du sondage JDD de juillet 2013 concernant le classement des personnalités préférées des Français, Sarko a été classé 20ème et Hollande 44ème.
L’UMP de Copé peut donc être amenée à considérer que c’est un petit capital qui se reconstitue. Aussi les critiques personnelles à l’égard de l’ancien président risquent d’être étouffées dans l’œuf. On ne flingue pas un adversaire potentiel de Hollande pour les prochaines présidentielles…
Ceci même si quelques sages à l’UMP savent bien que la personnalité de Sarko ne changera pas et qu’il aura les mêmes écarts s’il accède à nouveau au pouvoir : entier, vibrionnant, excessif. Fillon a un bien meilleur profil pour gouverner sérieusement, sans aspérités inutiles. On ne l’entendra jamais dire ‘casse-toi pauvre con’ à personne.
Il n’y a rien de pire que d’être obligé de voter contre quelqu’un (tout sauf lui).
J’espère simplement qu’en 2017, nous aurons tous la possibilité de pouvoir voter pour un candidat (et la politique qu’il propose).
« En tout cas, on ne pourra faire l’impasse sur les enthousiastes du candidat de 2007 et qui n’ont cessé d’alerter durant cinq ans. J’en suis. »
Pff…
Un inventaire qui, faute de preuves tangibles, risque de passer sous silence toutes sortes de distorsions au droit, à la démocratie, ainsi que les relations style renvoi d’ascenseur avec les grandes fortunes intra et extra- territoriales, tant le personnage est expert en enfumage et rideau de fumée.
Laurent Wauquiez, ministre sous le quinquennat Sarkozy, a estimé récemment que « la droite n’a pas redonné un vrai souffle ». La leçon de l’inventaire, selon le Ponot, c’est que « la réformette » était, est toujours la règle dans un système sclérosé.
Eh ben voilà on y arrive ! Faut jamais désespérer.
Chère madame Lucile,
Je retire ce « pusillanime » par trop leste et somme toute inapproprié après lecture de votre convaincant complément.
Cet assemblage – plutôt qu’affublage, non ? – de mots a peu de force intrinsèque, d’ailleurs il est infondé en droit constitutionnel, et – vous avez raison – ne ressortit qu’à une mode dans le jargon des initiés médiatiques.
Votre image du « coup de sifflet » préalable me paraît pertinente pour faire sentir le danger qu’il y aurait à laisser se banaliser de telles expressions manipulatoires au bénéfice des confiscateurs de tribunes et au détriment de la simple liberté d’expression des consciences personnelles.
Cela dit, je souligne encore que le succès de cette ritournelle maniérée vient en grande partie de son début avec « droit ».
Notre Belle Profession d’Avocat a un besoin vital de ce climat de « juropositivité » (*) obsessionnelle.
Nous exécrons les mauvais arrangements et révérons les bons procès.
(*) le néologisme ‘juropositivité’ se veut un clin d’œil à ‘séropositivité’, cette dernière provenant d’une contamination physiologique tandis que la juropositivité se transmet par contagion mentale.
Beaucoup de justesse dans ce propos.
M. Bilger n’est pas le seul à avor été déçu par le quinquennat de Sarkozy.
Mais parmi les déçus, il y a plusieurs catégories de Français.
Il y a ceux qui ont été déçus par l’Homme, par ses crises de vulgarité, ses postures, ses comportements : de la lecture fréquente des billets de M. Bilger sur ce sujet, j’ai retiré l’impression qu’il en fait partie, pour n’avoir pas apprécié ce qu’il considère comme un « abaissement de la fonction présidentielle » par Sarkozy.
Pour avoir partagé le même sentiment, j’ai toujours considéré que l’on ne devait pas juger « l’homme » Sarkozy, mais « sa politique ».
Dans ce domaine, les Français se divisent en deux catégories.
Ceux qui ont été déçus par la politique qu’il a inspirée, et par les décisions qui en ont résulté. Ceux-là ont voté certainement pour la gauche, quitte à précipiter le pays dans un processus de déclin, fort bien décrit et dénoncé par les « déclinologues »…
L’autre catégorie, à laquelle j’appartiens, et elle est nombreuse, considère que ses « petits travers » de personnalité ne sont pas l’essentiel, et fait grief à Sarkozy de ne pas avoir appliqué sa politique de réformes avec suffisamment d’énergie. Certes, il aurait dû reconnaître très vite que la « Crise » rendait obsolètes les mesures concernant le bouclier fiscal, par exemple.
Mais il aurait dû tirer beaucoup plus vite et plus radicalement les conséquences de la crise et engager la France dans le processus de réformes structurelles, et douloureuses, dont l’Allemagne du socialiste Shroeder avait montré le chemin.
Au niveau européen, il aurait dû oeuvrer, entre autres, à la remise en question des accords de Schengen, qui ont été détournés de leur objet, car ils ont été conçus pour permettre aux Européens de circuler librement à l’ntérieur des frontières de l’Union, mais pas pour transformer celle-ci en « passoire ».
Quant au « devoir d’inventaire », tous ces petits ministres carriéristes ambitieux qui rêvent de se servir de cet inventaire pour « torpiller » définitivement Sarkozy seraient bien plus crédibles s’ils commençaient par faire l’inventaire de ce qu’ils ont fait, eux… et surtout, de ce qu’ils n’ont pas fait…
Il me semble que le devoir d’inventaire (et non le droit) ne saurait avoir pour finalité de désigner un bouc émissaire, comme on y insiste dans ce billet. D’autant plus s’agissant d’un parti politique républicain où les opinions ont toujours pu s’exprimer librement, n’en déplaise aux mauvaises langues. Ce faisant, il convient de récapituler aussi bien l’actif que le passif d’une mandature sans s’exonérer de sa propre responsabilité ou chercher à avoir raison à tout prix.
Or, s’il y a eu quelques maladresses au sein de l’UMP, il est sûr qu’elles ont moins pesé dans la défaite finale que les nombreuses défections de prétendus républicains qui se sont un peu trop facilement ralliés à Hollande, uniquement par haine obsessionnelle de Sarkozy et ont donc marqué contre leur camp. Il en est même qui s’en glorifient ! Pourtant pas de quoi à en juger par la dégringolade vertigineuse de notre pays en 14 mois et l’image désastreuse qui est perçue à l’étranger, là où Sarkozy faisait au contraire l’unanimité sur ses compétences.
« Pourtant, au fil des mois, des voix se sont élevées […] elles étaient courageuses et lucides. Elles méritent d’être toutes citées parce qu’un jour, elles seront l’avant garde, l’honneur d’une droite rénovée. »
Incluez-vous Roselyne Bachelot ?
@ Maître Jean DAMNED
Quant au terme « pusillanime », l’intervention de Lucile vous l’a fait retirer et vous avez redressé votre billet précédent sur lequel souffrez que je revienne.
En effet, vous écrivez :
« Malheureusement vous serez taxé-e-s de rabat-joie par les affidés au Glamour du Blabla fût-il le plus futile, le plus oiseux, maniéré, « zirous » comme dit la langue poitevine-saintongeaise.
Intellectuellement vous avez raison mais marketiquement vous faites du tort. »
Vous avez raison d’exprimer que notre société est devenue essentiellement marchande et que la profession d’avocat n’échappe pas à ce travers.
Mais en creux vous signifiez aussi que la gent avocassière serait ce que l’on appelle dans le jargon cycliste, des « suceurs de roue ». En un mot vous la qualifiez de « noble », en un autre vous la qualifiez de « parasite ». Mais là encore c’est l’individu, la conscience personnelle qui fait la noblesse ou la bassesse de l’exercice d’une profession.
Quant à Lucile ou moi, nous n’avons d’autre ambition que d’exprimer un point de vue de citoyen d’une République dont la classe dirigeante est d’une affligeante incapacité, tournée non vers la défense des intérêts supérieurs de la Nation, mais de ceux d’une caste soucieuse principalement de faire une carrière financièrement avantageuse… Comme celle de la « noble profession d’Avocat » ?
Je vous laisse le soin d’y répondre…
L’inventaire du mandat de Nicolas Sarkozy ! en voilà une bonne idée pour ses détracteurs et ceux qui continuent de le détester : une délectation.
L’UMP a raison d’établir un bilan pour comprendre ce qui a été manqué pendant ce quinquennat et les raisons de son échec à la présidentielle et aux législatives si elle veut préparer un programme pour le futur. La critique est positive et permet d’avancer, d’éviter de refaire les mêmes erreurs. Mais la décence voudrait qu’elle le fasse en toute sérénité, entre les militants et les leaders du parti. Ils doivent présenter à leurs électeurs un parti cohérent, définir ses valeurs et son programme, sa vision de la France s’ils reviennent au pouvoir.
L’UMP est loin d’être morte si on en juge par le montant des dons qui viennent de lui être faits, il est normal qu’elle s’interroge pour mieux recentrer tous les mouvements qui la composent.
Ensuite, chaque français peut faire dans son coin le bilan du quinquennat Sarkozy car chacun saura trouver les failles ou les réalisations de ce mandat selon son ressenti personnel, selon qu’il aime ou non la personnalité particulière de l’ancien Président.
En 2007, il avait beaucoup de bonnes idées pour changer la France et l’adapter au monde moderne mais il a trop reculé à cause des lobbies et des corporatismes, des syndicats et des conservatismes. Nos hommes politiques veulent se faire aimer, c’est leur premier défaut.
Dire comme un poncif que sa fin de campagne a été la récupération, c’est vouloir ignorer et continuer à ignorer un des problèmes majeurs de la France. Cela a choqué les belles âmes et certains « mous » de l’UMP continuent à prendre du recul par rapport à cela… ils n’ont rien compris à l’exaspération du peuple et à la fissure entre le peuple et les élites, entre les Français respectueux de leur culture et de leurs traditions et le communautarisme de plus en plus visible.
Ces Français qui jouissent à la pensée d’un inventaire mis sur la place publique, n’ont pas réclamé la même chose après 14 ans de mitterrandisme aux affaires glauques dont certaines nous reviennent encore en boomerang actuellement, aux morts suspectes, aux dépenses somptueuses. Deux mandats où le laxisme s’est installé durablement dans tous les domaines. Un état d’esprit soixante-huitard qui muselait ceux qui voyaient cela d’un mauvais œil, les méprisant.
N.Sarkozy a quitté la Présidence depuis 15 mois, son successeur terne et sans relief a démantelé un à un ce qu’il avait mis parfois difficilement sur pied. Pourquoi faire diversion avec le passé ? Nous devons nous occuper du présent si inquiétant et du futur immédiat.
Nous pouvons d’ores et déjà faire le bilan de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui sans efficacité.
Leur bilan, après 15 mois de gadgets sociétaux destinés à faire plaisir à certaines minorités, aux copains de la promotion Voltaire, aux opportunistes de la presse, des grandes institutions, des people ou homme d’affaires en mal de reconnaissance, c’est une France gouvernée seulement en apparence, par souci de popularité et ne pensant qu’à la réélection de 2017 (le quinquennat est une mauvaise chose).
Après la campagne de communication destinée à l’enfumage pendant laquelle nous avons vu M. Hollande aller de ville en ville pendant les vacances pour porter la bonne parole socialiste tel un prédicateur, nous voyons ce jour, la politique fiction pour imaginer la France de 2025.
Des paroles et des simagrées ! mais des actes ? nous n’en voyons pas. A la rentrée, seulement un rustinage que M. Hollande appellera réforme des retraites et dont le seul résultat sera l’augmentation de la durée de cotisation (si décriée sous Sarkozy par le PS) et l’augmentation de la CSG.
Voilà l’inventaire et le bilan de 15 mois de vide politique, de poudre aux yeux et de cachotteries pour masquer la vérité aux Français.
L’école est en déliquescence, on commence par s’occuper des vacances.
La justice est submergée par la petite délinquance, on supprime les peines planchers, on laisse les délinquants multirécidivistes dehors faute de place dans les prisons.
La police écoeurée et en sous-effectif est débordée, il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle agression n’ait lieu, sans qu’une nouvelle personne ne soit poignardée dans l’indifférence (apparente) générale et la banalisation.
La désindustrialisation et le chômage grimpent et on nous dit que la croissance est là.
A l’étranger, si on en croit les journaux, notre Président est moqué, on rit de ses bourdes lors des déplacements officiels…
…Alors, le bilan de Sarkozy est maigre sans aucun doute, mais celui de Hollande au quart du mandat est pour l’instant bel et bien nul.
« l’un a eu le pouvoir et l’autre l’exécution et l’obéissance. »
PB
C’est bien ce qui accable à peine moins votre chouchou, Mister PB, ce suivisme pourvu qu’il lui vaille quelques gloires comme il l’avait publiquement tonné en 2005 lors du remaniement post ratage référendaire, « Nicolas Sarkozy vient de se trouver un directeur de campagne », commenta-t-il son éviction, homme forcément indispensable qu’il se croit être.
Y a bon les bonnes places, sous les ordres de qui le voudra bien, on s’en tamponne la mèche.
Copé est pire, nous direz-vous.
Pas faux, mais lui c’est tellement visible qu’il aura du mal à la cacher sa suffisance de notable trop présentable et si avide qu’il finira par se tomber dedans.
Et dire que ces types dirigeront la France dans quatre ans… Qu’ils fassent alors encore pire que Toumou ne nous étonnera guère.
AO
A quoi bon regarder dans le rétroviseur ?
L’UMP a déjà décortiqué les plus et les moins de la défaite.
Sur le fond de bonnes idées mais sur la forme beaucoup de maladresses ont agacé et des supports importants ont fait défaut.
Je pense notamment à ceux qui ont été humiliés publiquement et avec une grande désinvolture.
En 2017 il va falloir proposer du concret mais comme les promesses n’engagent que ceux qui les entendent, les prétendants au trône vont surtout penser à eux et pas forcément à l’intérêt général. On verra bien le moment venu l’état dans lequel les dogmatiques auront laissé la France. Et de cet état, les électeurs devront en tirer toutes conséquences utiles.
D’ici là il va couler beaucoup d’eau sous les ponts et il peut se passer bien des choses de nature à faire varier les paramètres.
Alors cet inventaire à quoi va-t-il servir et combien va-t-il coûter ?
Imagine-t-on les moutons de Panurge réclamer un droit d’inventaire post mortem ?
Car tous ces petits marquis ont couru dans le même sens que Sarkozy, ventre à terre, tous sauf sauf Patrick Devedjian (celui qui a oublié de saluer P. Bilger dans un couloir).
C’est lui qui est le mieux placé pour l’ouvrir, les autres doivent se taire par décence.
Le clown de Meaux a encore frappé ! Après avoir lancé récemment une grande souscription nationale pour renflouer les caisses de l’UMP, voici que l’inénarrable Jean-François Copé réclame un débat sérieux et objectif sur les causes de l’échec de l’UMP en 2012.
Je savais déjà que la droite bonapartiste française (et son culte stalinien du chef) était la plus bête du monde (dixit Guy Mollet). Il s’avère que sa version moderne et décomplexée est longue à la détente et a du mal à reconnaître ses erreurs.
Comment croire un seul instant que le débat réclamé (tardivement) par le guignol de Meaux sera sérieux et objectif ? Qui se souvient qu’en 2002 il a écrit un livre intitulé « Devoir d’inventaire. Le dépôt de bilan de Lionel Jospin » ? En 2006 il écrivait « Promis, j’arrête la langue de bois ». Vaine promesse ! En 2012 il a commis un opuscule intitulé « Manifeste pour une droite décomplexée ». Sans commentaire.
Le comique de Meaux ne songe qu’à une chose (tout comme son modèle, son guide, que dis-je, son homme providentiel), comment conquérir et conserver le pouvoir, sans se soucier le moins du monde de l’intérêt général.
Il n’y a rien à attendre de l’UMP, tant que cette machine électorale sera dirigée exclusivement par des arrivistes et des ambitieux. Le nain de Meaux n’a rien de bon à offrir. Abbott et Costello (pardon, Peltier et Didier) ne constituent en aucune façon un quelconque renouveau de la droite classique.
L’oisillon de Meaux ferait mieux de voler de ses propres ailes. Il en sortirait grandi. Au lieu de lécher les bottines (de luxe et à semelles compensées) de son maître. Si la droite souhaite revenir un jour au pouvoir, il faudrait peut-être qu’elle cesse de se voiler la face sur ses erreurs et qu’elle cesse de dénigrer bêtement et systématiquement tout ce que propose la gauche.
Dernière minute
F.Hollande promet du concret dans dix ans !
Nous sommes sauvés, hourrah !
Rendez-vous en 2023.
Si les postures, le manque « d’allure », les dérapages et autres vulgarités ont fait de Sarkozy un personnage bourré de talent et d’énergie, un personnage détestable, on ne peut pas dire que Hollande, contrairement à ce que, parfois, M. Bilger a tenté de « plaider », ait réellement rehaussé la fonction présidentielle au point de faire oublier les « écarts » de son prédécesseur.
On en jugera dans :
http://berdepas.wordpress.com/2013/08/18/souriez-le-petit-pingouin-va-sortir/
Nous avions un « petit Président » qui hélas, n’a pas été remplacé par « un Grand » !!
« S’ils ont dû voter François Hollande, ce n’est pas grâce à lui mais à cause d’une droite qui avait été défigurée par son prédécesseur avec notamment un état de droit en miettes et une justice aux ordres. »
La justice aux ordres, d’accord, ce n’est pas bien du tout.
Cependant qu’ont-ils à dire, ces « ils » qui, selon vous, ont dû voter Hollande et qui se retrouvent aujourd’hui avec un Pouvoir aux ordres des idéologues d’une réforme pénale voulue et annoncée par le candidat Hollande, pour lesquels l’idée de sanction et de son application doit être très simplement bannie ?
Quel est donc cet étrange Etat de droit et ce non moins étrange pouvoir totalement assujetti aux dogmes en matière de philosophie pénale, dépendant comme jamais des idéologues, que vous présentez pourtant par comparaison comme exemplaire ?
Oui, quel étrange pouvoir et quel grotesque état de droit qui font le choix d’exposer encore plus directement, par dépendance à l’idéologie, les moins protégés et les plus précaires aux délinquances du quotidien !
http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-ce-que-contient-le-projet-de-loi-taubira-19-08-2013-1715358_23.php
Cher Philippe Bilger,
Le « droit d’inventaire » me semble une expression bien agressive et bien vulgaire pour traduire le besoin légitime que peut éprouver chaque électeur d’apprécier les résultats obtenus par un président de la République à l’issue de son mandat.
L’appréciation de chaque individu, chaque communauté, diffère évidemment selon ses espérances initiales. Ainsi un citoyen salarié de la fonction publique, un dirigeant d’entreprise, un agriculteur n’auront-ils pas, à titre personnel, les mêmes critères puisque leurs attentes étaient différentes au début du mandat. Ainsi les militants du parti majoritaire, les élus de ce parti n’auront-ils pas les mêmes angles que les citoyens, leurs objectifs respectifs étant divergents, voire incompatibles ; ceux-ci veulent l’amélioration de leur quotidien, ceux-là être réélus.
Il est très probable que tous les électeurs de ce pays ont déjà usé de ce fameux droit depuis le 7 mai 2012, chacun pour ce qui le concerne et avec toute la bonne foi dont nous sommes coutumiers quand il s’agit de juger les effets d’une politique ou le comportement d’un responsable politique.
Mais il y a fort à craindre que l’inventaire, pratiqué par les caciques de l’UMP, n’apparaisse que comme un panégyrique ou une exécution sommaire, selon les intérêts bien compris de chacun. Cela s’appelle la communication.
Il en sera de même au sein du camp d’en face, aux yeux duquel aucune des réformes mises en œuvre ne trouvera grâce.
Votre impatience, cher Philippe Bilger, ne s’adresse donc pas à l’inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy, mais à l’inventaire de ce mandat dressé par ses « amis » de l’UMP. Sinon, je suis persuadé que vous auriez appliqué l’adage attribué à Lao Zi : « Si quelqu’un t’a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer le corps de ton ennemi ».
Cher Citoyen Robert,
(et espérons : aussi bien Citoyenne Lucile),
elle fait nuit noire à l’heure qu’elle est…
(notez mon féminisme linguistique qui accorde le faux-neutre au genre de nuit et de heure…),
mais nos électrons esclaves répondent Présent ! à toute heure.
Le présent tapotis de clavier est plutôt tardif mais j’espère sincèrement que vous le percevrez.
Je suis fier d’avoir châtié mon épithète ‘pusillanime’, et je n’ai pas à implorer grâce pour une capacité d’auto-critique.
J’assume une certaine ambivalence discursive que vous avez consignée par d’un côté « noble » (explicité par moi) et de l’autre « parasite » (que vous interprétez, c’est votre liberté).
Vous affichez ouvertement votre adhésion à ces fictions sans doute ici bienvenues que sont République et puis Nation : vos options sont éminemment respectables mais souffrez que j’ose en moquer la « poésie » dans notre contexte si désenchanté.
Votre requête finale est d’une pertinence qui crédibilise votre potentiel intellectuel.
J’en ressors aussi bien conforté que tout à la fois inquiété : que va devenir le Droit si la foule sociologique s’attaque aux Avocats ?
En bavardage post-liminaire, je vous dirai que je n’accorde pas de signification négative à l’apparente coalition évoquée par votre
« Lucile ou moi »…
Ai-je « bien » répondu ? D’avance : merci.
Maître Jean Damned
Personne ne vous demande d’implorer grâce pour votre « capacité d’auto-critique ». Cultivez-la au contraire, surtout si elle vous amène à vous demander d’où vous vient cette tendance à vous focaliser sur le vocabulaire des autres blogueurs. Et même parfois à leur faire la leçon à ce sujet.
Si je dis qu’il y a « affublage » dans l’expression « droit d’inventaire », c’est à dessein, pour suggérer qu’on y habille n’importe comment les mots d’un sens pour le moins approximatif. Vous me proposez « assemblage » à la place, merci, mais ce n’était pas mon choix, et, je vous le dis, je ne souhaite pas me justifier à chaque énonciation sur la manière dont j’exprime ma pensée, même si les images que je produis heurtent votre raison perfectionniste. À chacun son style.
Vous trouvez de la poésie aux mots « république » et « nation », ce n’est pas commun, mais c’est une idée intéressante. C’est pourquoi même quand je trouve vos messages irritants, je leur reconnais un côté stimulant intellectuellement.
Dame et néanmoins citoyenne Lucile,
chère blogueuse, et sans blague,
merci pour votre suivi qui je l’espère vous aura fait du bien.
Dont acte pour « affublage », merci d’avoir précisé.
Le vocabulaire, le lexique appartiennent à toutes, tous. Chacune, chacun a libre disposition d’emploi au service de maniements d’idées. C’est cela le fond me semble-t-il. Si je recherche des dialogues moyennant parfois interrogations en vue d’éventuelles re-formulations, pour autant rien ne vous permet de penser qu’il s’agirait de braquer des collimateurs ad hominem sine ad mulierem.
J’encaisse sans pleurnicher l’étiquette « perfectionniste » : que voulez-vous, « nul n’est parfait » selon l’adage populaire…
Je ne cherche pas à « avoir le dernier mot » « sur vous », alors si vous le voulez bien pouvons-nous passer à la prochaine ?