Le Brexit : un happy end ?

Le Brexit a gagné et c’est la déflagration crainte ou espérée.

Les europhobes éblouis par leur victoire si peu annoncée par les instituts de sondage commencent pourtant à ne plus vouloir précipiter le mouvement par crainte de l’inconnu et certains même regrettent leur choix (Le Monde). La page blanche angoisse ceux qui la désiraient plus que tout.

Les europhiles encore tétanisés par ce choc qui dévaste leurs convictions les plus profondes sentent bien cependant ce qu’il y a d’intensément pulsionnel dans ce rejet et qu’ils seraient décalés à seulement invoquer la raison d’hier contre le délire d’aujourd’hui.

Charles de Gaulle n’avait pas tort qui considérait que l’appel du grand large pour la Grande-Bretagne serait toujours beaucoup plus tentateur que l’Union européenne (UE) avec ses commodités financières et économiques et son marché commun.

D’une certaine manière le Brexit a tiré les leçons de cette répugnance à demeurer dans un ensemble qui ne lui convenait pas, où elle restait malgré des tiraillements et des oppositions et au sein duquel elle ne cessait de faire valoir sa singularité pour empêcher des avancées qui lui auraient déplu. Dans l’UE, elle se maintenait comme un vigile mais il fallait bien que la comédie et le simulacre cessassent.

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François Bayrou a souligné souvent que l’Europe n’était pas responsable de nos défaillances nationales et de nos échecs intérieurs. La France, et la France seule, devait porter le poids de son incapacité à se réformer.

En même temps, avec le triomphe de Nigel Farage et de l’UKIP et la désaffection de beaucoup de citoyens travaillistes à l’égard du Labour, une certaine conception de la démocratie mérite d’être questionnée. Il est clair qu’au sein des espaces nationaux, les dénis démocratiques – par exemple l’absence de représentation parlementaire d’une multitude dont la colère devait bien s’exprimer quelque part – ont gravement favorisé la mise en cause de l’UE et de sa bureaucratie technocratique et pointilliste déconnectée des attentes et des angoisses des peuples. La logique froide des Etats, parlant, sans les comprendre, en leur nom, les laissait vacants pour le repli sur eux-mêmes.

Je crains que ce tremblement du Brexit ne fasse pas plier l’arrogance de ceux qui savent et méprisent et que ces derniers continuent à condamner, sous le pavillon sommaire du populisme, les réactions dont pourtant maintenant ils déplorent les effets et que leur condescendance nationale et européenne a suscitées.

En Suède, j’ai entendu un magnifique plaidoyer en faveur de l’esprit européen de la part de l’ancien ambassadeur de ce pays à Paris. Il avait du mal à appréhender à leur juste mesure les critiques multiples que les instances européennes avaient engendrées comme s’il les estimait dérisoires par rapport à l’immense apport de l’UE : la paix, longtemps la prospérité et la tranquillité d’un continent protégé.

Toutefois le départ de la Grande-Bretagne va nous offrir une opportunité inouïe à la fois de proclamer «bon débarras» et de nous colleter à tout ce qu’il conviendra d’accomplir, de réformer, d’alléger et de hiérarchiser pour que le rêve de l’origine ne tombe pas forcément dans la boue des désillusions et d’un prosaïsme qui ne sera plus composé que d’égoïsme pour les uns qui restent et d’inquiétude ou d’indifférence à l’égard des autres qui arrivent.

Il n’est pas concevable que les responsables européens ne profitent pas de cette crise qui a vidé l’abcès pour reconstruire une Europe qui ne se tiendra plus dans un médiocre rapport aux nations : pas assez importante et influente pour être respectée par toutes, trop empêtrée dans les détails et le minimalisme pour être acceptée et aimée. Trop peu démocratique pour plaire aux peuples. Trop peu séduisante pour nous projeter au-delà de notre pré carré.

L’Allemagne, dans cette entreprise de restauration, va évidemment tenir le haut du pavé et la chancelière Merkel va être plus que jamais «l’homme fort de l’Europe». Dans le couple franco-allemand, quelle emprise aura la France alors que sur les plans politique et économique elle est à la traîne ?

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Là où une personnalité exceptionnelle serait nécessaire pour redonner un salvateur coup de fouet à une UE devenue enfin cohérente, nous devrons compter un temps seulement sur François Hollande et c’est peu, sans le désobliger. S’il est sincèrement européen, a de la bonne volonté et s’illusionne sur sa force de conviction, il n’est pas de ceux qui sont transcendés par les désastres et se trouvent portés par le sombre d’un présent au nom d’un futur qu’ils sauront faire advenir éclatant.

L’alternative est simple. L’UE continue son chemin et bientôt nous éprouverons de la nostalgie, de l’amertume face au gâchis. Ou elle se redressera, et nous ressentirons de la fierté à être profondément et à la fois Français et Européens.

Ce texte a été publié presque tel quel sur le Figaro Vox le 25 juin.

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  1. Marc GHINSBERG

    « L’alternative est simple. L’UE continue son chemin et bientôt nous éprouverons de la nostalgie, de l’amertume face au gâchis. Ou elle se redressera, et nous ressentirons de la fierté à être profondément et à la fois français et européens. »
    Oui bien sûr mais comment faire ?
    Définir un nouveau projet nous dit-on, oui bien sûr mais lequel ?
    François Hollande a reçu les leaders des principaux partis. Ils ne sont pas d’accord entre eux. Les chefs d’Etat et de gouvernement se rencontrent, de grandes déclarations, mais pas de visions communes sur la politique d’immigration, la protection des frontières, la défense.
    Y aura-t-il une attitude commune sur la sortie du Royaume-Uni ? Rien n’est moins sûr. François Hollande dit qu’il faut aller vite, Angela Merkel dit qu’il faut prendre son temps.
    L’analyse des résultats du référendum révèle des fractures évidentes. Ce sont celles qui traversent chacun des pays qui composent l’UE. Le scrutin montre une césure entre les électeurs urbains, jeunes, ayant un bon niveau d’études, ouverts sur l’international, armés face à la mondialisation d’une part, et les ruraux, les personnes âgées, fermés derrière leurs frontières, possédant un faible niveau d’éducation, désemparés devant les évolutions technologiques et la mondialisation d’autre part. Schématiquement les premiers ont voté pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, les seconds ont voté contre.
    C’est cette double réalité qu’il faut prendre en compte.
    Il est vain de refuser la mondialisation. Elle s’impose à nous, sauf à devenir la Corée du Nord, parce qu’aujourd’hui le monde est global, parce que les économies sont interdépendantes, parce que personne ne peut vivre en autarcie sauf à réduire drastiquement son niveau de vie, parce qu’aujourd’hui il n’existe pas d’alternative sérieuse au libéralisme.
    Mais si ceux qui gagnent à la mondialisation ne font pas preuve de solidarité à l’égard de ceux qui en sont les laissés-pour-compte en acceptant une politique volontariste de redistribution de revenu, on laisse le champ libre au populisme qui apporte ses solutions simplistes et catastrophiques. Les électeurs britanniques qui pensent que leurs problèmes vont être résolus avec la sortie de l’UE vont en faire les frais car, in fine, c’est la dure loi du marché qui reprendra ses droits et ce sera « business as usual ».
    Un projet européen devrait reposer, selon moi, sur ces deux piliers : acceptation de la mondialisation et du libéralisme, renforcement des solidarités entre les citoyens. On peut appeler cela un projet social-libéral.
    En tout état de cause, l’avenir appartient à la génération Erasmus, ces jeunes qui ont fait une partie de leurs études en dehors de leur pays d’origine, qui parlent plusieurs langues, qui ont des amis à travers toute l’Europe, qui auront des carrières internationales, qui seront demain aux manettes.
    Alors les europhobes peuvent bien se réjouir aujourd’hui du résultat du scrutin, cela importe peu. Leur avenir à eux, c’est « no futur ».

  2. EPorteneuve

    « François Bayrou a souligné souvent que l’Europe n’était pas responsable de nos défaillances nationales et de nos échecs intérieurs. La France, et la France seule, devait porter le poids de son incapacité à se réformer. »
    et
    « L’Allemagne, dans cette entreprise de restauration, va évidemment tenir le haut du pavé et la chancelière Merkel va être plus que jamais «l’homme fort de l’Europe». Dans le couple franco-allemand, quelle emprise aura la France alors que sur les plans politique et économique elle est à la traîne ? »
    Il n’y a pas de couple dans l’Union des 27, il y a un groupe de 27. L’approche selon laquelle deux seulement puissent manipuler sinon dicter aux « 25 » ne peut venir que de la France, personne n’imagine une démocratie de cette façon ! Le petit du couple franco-allemand était indigne, alors qu’il reste oublié, une honte de plus.
    Ce groupe de 27 peut trouver *ensemble* l’important, et surtout communiquer à tous les citoyens de l’Europe. Que l’Europe est l’avenir en paix de nos jeunes, lesquels sont éduqués comme citoyens du monde ; notre force est dedans.
    La propagande subliminale « c’est la faute à l’Europe » pendant que la France de l’énarchie est incapable de voir d’abord, puis d’analyser, son propre piège des relations féodales entre les « élites » et le peuple résume notre état des lieux, et enlève à la France toute légitimité.
    Imaginez-vous qu’un Président énarque, qui a placé les #Voltaire dans tous les endroits possibles et imaginables, qui cautionne la politique des corps dont le pendant est une destruction des universités françaises, qui est incapable d’obliger d’inscrire dans la loi l’espace commun collaboratif du savoir, et qui cautionne les lois anti-panorama, puisse être écouté sans sourire ? Blagounette !
    Laissons les Britanniques comprendre l’impact de leur référendum, et écoutons ce qu’ils en disent.
    Analysons nous-mêmes à quoi mène la propagande politique machiavélique des mensonges, appliquée en France depuis longtemps.
    Notre beau millefeuille des avantages acquis, avec des pitbulls qui mordent dès que l’on en parle, de l’énarchie aux syndicats fictifs. Commençons par apprendre ce que signifie faire un compromis, et appliquons-le à nous-mêmes sans crier « c’est la faute aux autres ».
    Heureusement Merkel a eu une réaction raisonnable après le Brexit, ne pas attiser les haines.
    La France a oublié qu’elle a perdu la seconde guerre, et que les Britanniques et les Américains nous ont sauvés. Sans doute les Allemands n’ont-ils pas oublié.

  3. Franck Boizard

    Il ne faut pas changer l’UE. Il faut en sortir. Nous assumer sans nous reposer sur personne d’autre que nous-mêmes. Assumer notre liberté et notre indépendance pour le meilleur et pour le pire. Point barre.
    Et puis cette histoire de pulsion, franchement ? Vous ne pouvez pas créditer vos adversaires de rationalité ?
    Les Echos, journal du Système, expliquait que le Leave, c’était l’émotion et le Remain la raison. Je pense, évidemment, le contraire exact : le Leave, quitter le navire qui coule, c’est la raison, le Remain, peur du changement, c’est l’émotion.
    Les partisans du Leave ont trop détaillé leurs excellentes raisons pour qu’on puisse les taxer d’irrationalité d’un revers de main.
    Quant à la France, elle se retrouve dans l’Europe allemande voulue par Hitler. L’obsession raciale y est aussi forte mais inversée (métissage au lieu de pureté) et les moyens plus feutrés. Quelle défaite !

  4. olivier seutet

    La Grande-Bretagne faisait partie de l’Union européenne du bout des doigts. Elle s’en retire : cela ne change pas grand-chose à l’édifice branlant des 27 pays restants. Qu’elle paye ce vote par l’éclatement du Royaume-Uni n’est pas nécessairement une catastrophe pour l’Ecosse et l‘Irlande.
    L’important n’est pas de prophétiser mais d’analyser pourquoi une fois de plus des peuples de pays démocratiques refusent la construction de Bruxelles et de Francfort : le référendum anglais ne fait que prendre la suite des consultations du 2/6/1992, du 28/12/2000 et du 3/12/2015 au Danemark, du 12/6/2008 en Irlande, du 28/11/1994 en Norvège, du 14/9/2003 en Suède, du 29/5/2005 en France, du 1/6/2005 et du 6/4/016 aux Pays-Bas, qui se sont soldées par un refus d’adhésion ou d’approfondissement. C’est beaucoup pour un projet qui prétend susciter l’enthousiasme des peuples. La triste réalité est que ledit projet ne suscite aucun enthousiasme, parce que mal bâti, mal administré, mal contrôlé. Une construction technocratique qui prétend retirer les décisions des mains des électeurs ou de leurs représentants pour les confier à de hautes autorités irresponsables.
    Merci, messieurs les Anglais, de nous réveiller et de nous sortir de ce cauchemar.

  5. Michel Deluré

    Les Anglais n’ont jamais vraiment adhéré à l’idéal européen et ont en fait choisi à la carte dans le menu européen qui leur était proposé ce qui pouvait servir le mieux leurs intérêts économiques. Sans négliger les conséquences politiques et économiques de ce Brexit, admettre ce fait en relativise son impact. Le Royaume-Uni quitte aujourd’hui un navire sur lequel il n’aurait pas dû embarquer.
    Cette décision ne doit donc pas remettre en cause l’idée européenne mais doit nous amener à nous interroger sur la forme et sur le contenu que nous voulons donner à cette idée. L’Europe actuelle répond-elle aux aspirations des peuples qui la composent ? Quel type d’Europe voulons-nous ?
    Il est tentant aujourd’hui de rejeter la responsabilité de tout ce qui va mal sur l’autre, c’est-à-dire l’Europe, et de s’attribuer à l’opposé les mérites de tout ce qui va bien. Mais l’Europe, malgré ses nombreux défauts, est loin d’être responsable de l’ensemble de nos maux.
    Ce Brexit peut être au final salvateur s’il permet d’une part d’écarter de l’ensemble européen ceux qui n’en partagent pas l’idéal et qui n’ont donc rien à y faire et d’autre part de procéder, avec lucidité, à un profond examen de conscience conduisant à une refondation sur des bases nouvelles et démocratiques la construction européenne.

  6. hameau dans les nuages

    @ Marc GHINSBERG | 26 juin 2016 à 08:12
    Avec tout le respect que je dois à Monsieur Bilger et à son blog, je me permets de vous dire que vous n’êtes qu’un vulgaire facho. La génération Erasmus voyage grâce aux impôts des vieux, moches, alcooliques que monsieur Attali voudrait euthanasier. Parce que bien sûr la dure loi du marché n’existe pas en ce moment… Vous vous moquez ?
    Mais je vous rassure, vous n’êtes pas le seul. D’autres surnagent comme BHL, Quatremer… dans ce pot de pus largement subventionné.
    Comme cette journaliste de BFMWC :
    https://www.youtube.com/watch?v=00olVuFtISA

  7. Xavier NEBOUT

    Depuis novembre 2017, l’économie de l’Angleterre est en plein boum ; le Danemark et les Pays-Bas envisagent de sortir eux aussi en disant qu’ils ne veulent plus d’une Europe avec la France. Chez nous, le chômage a grimpé de 11% en un mois. Le 8 janvier 2017, un sondage vient de créditer Marine Le Pen de 75 % des voix au premier tour.
    Les apparatchiks du PS ont commencé à immigrer vers la Corée du Nord et il est temps pour François de songer à faire ses valises en douce, pour ne pas dire filer à l’anglaise.
    Son plus fidèle huissier qu’il aime entre tous pour sa grande bravoure et sa haute taille, a été chargé de préparer l’évasion. Un avion et quelques lingots l’attendra à Genève pour la Corée via Pékin. Pour sortir de l’Elysée, l’huissier qu’il aime a eu une idée géniale : une motocrottes – le dernier modèle de chez Caniva toutes options et casque bluetooth qu’il ira piquer à la mairie, avec une place pour Julie dans le réservoir à caca.
    Le 21 janvier à 2h du matin, la motocrottes quitte l’Elysée par la porte du local à poubelles et file vers la Suisse.
    Au péage de Sainte Cunégonde, dans le poste de surveillance vidéo, le brigadier Drouet de faction vient juste de se réveiller et voit la motocrottes qui vient de passer la barrière. « Tiens », se dit-il en se marrant sous cape, « ya un con qui a piqué une motocrottes » ; c’est alors que son regard croise la couverture d’un vieux « pauvre Obs » sur lequel on voit François casqué sur son scooter. Son sang ne fait qu’un tour « putaing (il est de Bègles 33130), ya le nul qui se casse ». Il appelle le poste de péage de Manepoule qui prévient le maire du bled et qui court mettre la sirène de la mairie en marche. Les pompiers et la brigade de gendarmerie au complet se rendent sur place, et c’est une foule de patriotes déchaînés qui attend ainsi François au péage de Manepoule pour lui piquer sa carte « viens-ici » et l’empêcher de passer le péage.
    De là, on ne reprendra pas l’autoroute pour que la fête du grand retour soit pleine. Escorté par une vingtaine de motards de la gendarmerie, c’est par la route nationale pavoisée comme pour le Tour de France que le Président de la République Française se rendra à Paris, en motocrottes mais sans son casque bluetooth.
    Personne ne sait encore que Julie est planquée dans le réservoir à caca… Suite au prochain numéro.

  8. Bonjour,
    Longtemps j’ai cru aux bienfaits de l’Union européenne. Je pensais qu’elle nous protégeait des conflits sanglants qui ont dévasté l’Europe au cours du XXe siècle, ce qui s’est avéré objectivement exact. Je pensais aussi que la Communauté européenne qui représente une population de plus de 500 millions d’habitants constituait un formidable marché économique et à ce titre assurait une prospérité pour les entreprises des pays de l’Union.
    J’imaginais même une armée européenne pour défendre ses frontières, un système juridique harmonisé, voire une langue européenne officielle permettant à tous les membres de la communauté de communiquer sans qu’il y ait la frontière de la langue.
    Cela a bien fonctionné au début, jusqu’à ce que cette Union européenne fasse entrer dans la communauté des pays sans scrupules qui n’ont pas hésité à maquiller leurs comptes publics, comme la Grèce, aidés en cela par quelques banques véreuses à commencer par Goldman Sachs.
    Ensuite les choses n’ont cessé de se dégrader, les accords de Schengen ont surtout pour effet de provoquer un afflux de migrants incontrôlable favorisé par des pays comme la Turquie qui n’a cessé de jouer un rôle ambigu et ne désespère pas d’entrer un jour dans l’UE.
    Depuis nous assistons à une montée incessante du communautarisme et par voie de conséquence à une poussée d’un nationalisme qui rappelle les années sombres qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale.
    La Grande-Bretagne a donné un bon coup de pied dans la fourmilière en votant pour le Brexit. Cela aura au moins le mérite de reconsidérer les fondements de cette Union européenne qui depuis quelques années est sous l’influence outrancière des banques et grandes multinationales, à commencer par celles de Etats-Unis. Ceci avec une Commission européenne aux ordres. On n’ose imaginer les bakchichs qui se distribuent sous la table…
    On se souvient du NON des Français au référendum de 2005 sur le traité européen. Nicolas Sarkozy a réussi à contourner ce refus du peuple français par un tour de passe-passe dont il a le secret, en faisant adopter le traité de Lisbonne par l’Assemblée nationale.
    Que dire de l’Irlande qui elle aussi avait voté NON au traité européen et qui a dû revoter OUI. Là on se dit qu’il y a quelque chose de pas net dans l’idée que se font nos dirigeants de la démocratie.
    Aujourd’hui il semblerait que certains Britanniques qui ont voté OUT au référendum du Brexit soient soudain pris de remords face aux conséquences qui en découlent et veulent revoter, mais cette fois pour un IN. Ça fait un peu penser à la chanson de Serge Gainsbourg « Qui est in, qui est out ».
    En clair dès qu’un référendum sur le traité européen se traduit par un vote négatif, il faudrait revoter. Tout cela n’est pas très sérieux.
    Il est temps de complètement reconsidérer la convention européenne et mettre dehors les pays qui ont adhéré uniquement pour profiter de la manne européenne, voulant bien les avantages, mais refusant les inconvénients, acceptant les droits mais pas les devoirs.
    Les écuries d’Augias ont besoin d’un grand nettoyage ! On attend le Hercule qui sera capable de se charger de ce travail.

  9. Marc GHINSBERG

    @hameau dans les nuages
    Je ne m’attarderai pas sur le qualificatif stupide dont vous me gratifiez.
    Erasmus est financé par la cotisation des Etats, oui c’est vrai, ai-je dit le contraire ? C’est de mon point de vue une excellente chose.
    Ai-je dit que la loi du marché ne jouait pas ? Je dis que le fait que le Royaume-Uni sorte de l’UE n’empêchera pas qu’elle continue de jouer.
    Keep cool camarade !

  10. Dès le départ, les Anglais étaient réticents face à l’UE. Ils détestent être pris entre deux options dont aucune ne leur convient. Adhérer les prive de ce qui leur est cher, c’est-à-dire des élus proches d’eux et contrôlables, et une gestion pleine et entière de leurs intérêts. Ne pas adhérer et laisser se développer sans eux à leurs portes un espace puissant politiquement et économiquement ne leur convient pas non plus. Il me paraît évident qu’une fois certains réajustements et sacrifices consentis, considérés par eux comme autant d’investissements, ils s’en tireront sans l’Europe, d’autant plus que nous serons obligés de signer avec eux des traités de libre-échange, sauf à nous faire du tort.
    La France a elle aussi ses ambiguïtés ; nous ne sommes pas des partenaires fiables, car nous mentons de façon répétée sur notre budget et nos dépenses, ce qui nous permet de vivre sur le dos des autres. Nos singeries et fausses promesses ne sont pas les marques d’un esprit d’équipe particulièrement développé. La différence avec l’Angleterre étant que nous le faisons par incapacité à gérer plutôt que par stratégie. D’un côté l’abandon à la facilité, de l’autre la volonté.
    Je suis inquiète quand j’entends certains dirigeants européens annoncer qu’il y aura des mesures de rétorsion sévères contre l’Angleterre, afin de faire un exemple et d’empêcher la contagion !! Dire que nous avons choisi l’Hymne à la joie pour l’Europe… Comment espérer retenir les Etats-membres avec de telles menaces aussi humiliantes ? Ou l’UE est une bonne chose pour les pays, et ils y participent de bon gré, sinon avec enthousiasme, ou on les force à y rester à coups de menaces et d’exemples, ce qui est l’aveu d’un échec patent, et une propension à la brimade qui en dit long sur l’esprit de démocratie des gens qui tirent les ficelles de l’Union européenne, c’est-à-dire principalement nos gouvernements. Lamentables, bêtes, inquiétants.

  11. Après le Brexit certains commentateurs du monde politico-médiatique nous prophétisaient la fin du monde, précédée d’une Apocalypse à grand spectacle.
    Rien de tout cela : la terre continue de tourner, le soleil continue de briller – ou plutôt la pluie continue de tomber – et Sarközy continue de dire des… disons des bêtises, en voulant remettre en cause ce qu’il a pourtant lui-même contribué à nous imposer contre notre volonté…
    Tout est normal.

  12. Xavier NEBOUT

    La France socialiste des emplois bidon – fonctionnaires territoriaux, intermittents du spectacle, associations de copains et frères, chercheurs en « sciences sociales » et autres parasites sociaux est le boulet de l’Europe.
    Alors que bon nombre d’esprits clairvoyants tel Hubert Védrine pourtant de gauche, disent qu’il faut cesser de faire une Europe contre les nations, notre nul national va nous dire qu’il faut une Europe unifiée à l’image de la France socialiste et ses « valeurs ».
    Il n’a rien compris, c’est un danger public.
    L’Angleterre va être une méga-Suisse, et espérons-le, nous donner l’exemple.

  13. Un happy end, probablement pas. Une clarification bien tardive, certainement.
    Tout dans la chronique de la relation entre la Grande-Bretagne et la communauté européenne laissait douter de l’opportunité d’un maintien du statu quo. L’UE n’a que trop longtemps toléré en son sein ce paradis fiscal équipé d’une blanchisserie 3.0
    Le I want my money back de Maggie, qui initia une crise de cinq ans, aurait dû sceller définitivement le sort d’un tel attelage. De coups de poing sur la table en « sommets de la dernière chance », l’UE ne s’avise que trop tardivement des dégâts infligés à ses principes fondateurs. Et sous ce rapport, l’enfer ce n’est pas les autres.
    Il ne serait d’ailleurs pas inutile de s’interroger sur l’urgence qu’il y avait à intégrer certains pays d’Europe, dont les valeurs demeurent si éloignées de celles qui ont présidé au début d’une telle aventure, sans parler des considérations purement comptables que la perspective appelait. La preuve par la crise des migrants.
    Et pour le si brillant Premier ministre anglais, on évitera de disserter sur ses qualités de stratège.
    J’ai lu ailleurs que certains soulignaient la « classe » qu’il montrait en démissionnant… en octobre. La belle affaire.
    N’est-ce pas le moins, quand par jeu politicien, on a entraîné son pays dans une telle panade ?
    Parce que j’ai idée que l’exercice qui consistait pour les Anglais à comparer le montant de leur participation au budget de l’UE et ce qu’ils pouvaient recevoir sous des formes multiples, ne leur apparaisse bientôt que comme un ennuyeux devoir de vacances, par rapport aux conséquences pour eux que leur sortie de l’UE implique.
    Quant à l’UE, c’est pour elle l’heure des grands choix.
    Ou bien demeurer un agrégat d’égoïsmes disparates, ou bien mettre en place des structures et un mode de fonctionnement plus aptes à susciter ce qui lui manque si cruellement : l’adhésion de ses populations.

  14. Denis Monod-Broca

    BHL à la manière du capitaine Haddock…
    De tous les points de vue publiés par Le Monde depuis le Brexit, je retiens, moi l’eurosceptique, celui de M. B.-H. Lévy, incontournable philosophe, grand prêtre de la religion européiste et membre du conseil de surveillance du Monde. À la manière du capitaine Haddock, connu pour ses colères et ses interminables bordées d’injures, aussi drôles que ridicules, il s’y livre, à l’égard des eurosceptiques britanniques ayant voté « Leave », sur une colonne entière d’une pleine page du Monde, à une interminable bordée d’injures. On trouve celles-ci, si ! si !, tout particulièrement savoureuses et imbéciles : « C’est la victoire des casseurs et des gauchistes débiles, des fachos et hooligans avinés et embierrés, des rebelles analphabètes et des néonationalistes à sueurs froides et front de bœuf […] », « […] la victoire de l’ignorance sur le savoir, […] du petit sur le grand et de la crétinerie sur l’esprit […] »
    La foi ne m’est pas venue à la lecture de ces injures. Eurosceptique j’étais, eurosceptique je reste.
    Mais qui croit-il convaincre ainsi ?!…
    Et puis enfin… dans quelle drôle d’époque nous vivons et dans quelle drôle d’Europe ! Les grands y insultent les petits, les élites y méprisent les peuples, les riches y bafouent les pauvres, les forts y écrasent les faibles, sans parler des élus qui y trahissent les électeurs… Ça va mal finir ! À moins que le choc du Brexit, bienvenu, salutaire, ébranlant quelques fausses certitudes, n’ouvre à l’Europe un nouveau et meilleur chemin.

  15. Des électeurs se sont prononcés et les tenants du « Brexit » ont gagné. Je ne sais pas très bien ce que cela signifie. Je ne sais pas qui a voté, je me demande si les électeurs étaient anglais, ressortissants du Royaume-Uni ou de la Grande-Bretagne. Ensuite, je suis très dubitatif au sujet de l’impact de cette décision. La livre sterling va continuer de circuler ; tandis que l’euro continuera d’être géré par les Allemands. L’espace Schengen ne va pas être modifié puisque les Anglais, Ecossais, Gallois et Irlandais (du nord) n’y ont jamais adhéré. Quant à la frontière anglaise, elle est à Calais, encore une aberration entérinée par un traité bilatéral entre des diplomates britanniques et français.
    Les Irlandais ont voté non à leur référendum (plusieurs fois) et ils sont toujours dans l’UE. Les Français se sont prononcés contre le projet européen et la France est toujours un des plus gros contributeurs du budget de l’Union européenne. Celle-ci n’est pas pressée de couper le lien financier avec Londres par lequel transitent les impôts perçus sur le sol britannique et qui alimentent le « budget de l’Europe ». En contrepartie, Sa Très Gracieuse Majesté Elizabeth n’est pas pressée de renoncer aux subsides qui lui sont versés au titre de la politique agricole commune. Elle est la ressortissante européenne qui touche le plus d’argent par ce biais !
    En ce moment, les fonctionnaires cherchent les formulaires nécessaires et suffisants pour que la Grande-Bretagne sorte de l’Europe, mais comme le cas ne s’est jamais produit, cela va prendre du temps et donc de l’argent. L’Europe n’est qu’une question d’argent, de marchandises et de groupes d’influence. Les électeurs sont convoqués pour donner un semblant de démocratie à un projet qui est toujours en devenir et qui ne satisfait pas grand monde. Le « Brexit » ne va pas changer mes habitudes, j’espère aller voir un match à Londres cette année, plutôt à Aston Villa qu’à Arsenal. Que Dieu sauve la Reine.

  16. Xavier NEBOUT

    La Suisse ne fait pas partie de l’Europe, n’a pas de ports, pas la Méditerranée ni les côtes des Landes, pas de château de Versailles, pas de CEA, etc., et a un PIB par habitant de plus du double de celui de la France.
    Cherchez l’erreur.

  17. Marcel Patoulatchi

    La construction de l’Union européenne est une époustouflante démonstration de la faillite démocratique de notre système actuel.
    Nous avons une constitution qui prévoit que :
    « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
    […]
    Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. »
    Or, la construction européenne n’a quasiment jamais fait l’objet de consultation populaire. Et lorsque cela a été fait et n’est pas allé dans le sens souhaité, le référendum a été purement et simplement ignoré, après qu’il a été suggéré de le refaire.
    Les mêmes, qui ignorent peu ou prou la volonté populaire lorsqu’elle est clairement exprimée – ce qu’on évite au maximum, alors que cela se fait fréquemment dans des pays comme la Suisse – proposent dans le même temps de détacher le droit de vote de la citoyenneté, en faisant du pied aux populations immigrées alors même que nous sommes en pleine crise quant aux valeurs revendiquées par une portion non congrue de l’immigration visible et non choisie.
    Il est difficile de ne pas être séduit par le démantèlement de cette construction oligarchique. D’autant plus que l’Union européenne a montré son inefficacité en terme de protection sociale ; d’autant plus que l’Allemagne n’a plus de revendications territoriales faisant craindre une nouvelle guerre européenne.

  18. @Denis Monod-Broca
    Les grands y insultent les petits, les élites y méprisent les peuples, les riches y bafouent les pauvres, les forts y écrasent les faibles, sans parler des élus qui y trahissent les électeurs…
    Cher Denis, attention, vous filez un mauvais coton : vous commencez par comprendre et vous allez finir populiste
    Bienvenue au club.

  19. C’est l’occasion pour l’Europe de se remettre en question pour redonner de l’espoir aux Etats membres dont certains sont tentés de reprendre leur destin en main. Et pourtant c’était un beau projet pour se faire respecter par les grands de ce monde. Des pays membres ont été accueillis alors qu’ils n’étaient pas à niveau ce qui a eu pour conséquence de déstabiliser l’équilibre de la pyramide des contributions de chacun. L’Europe en tant que telle, si elle veut progresser, doit exiger de ces pays membres des réformes de structure permettant d’obtenir la mutualisation des moyens relatifs à la défense, la fiscalité, la justice, le droit du travail, etc. Elle a ouvert trop vite les vannes d’écluse de niveaux différents avec pour conséquences de noyer certains et en assécher d’autres ce qui devait malheureusement aboutir à mécontenter tout le monde. Alors quelle solution pour sauver ce beau projet, repartir d’un bon pied avec moins de monde ? Sans ignorer que les conséquences des flux migratoires vont peser de plus en plus lourd sur la balance. Il y a urgence car certains de nos amis de plus de trente ans se frottent déjà les mains d’une éventuelle débandade qui leur serait propice. Messieurs les chefs d’Etat, montrez-nous que vous avez encore des idées pour sauver cette Europe face à un monde sans pitié.

  20. « Si le système est capable d’envoyer Hollande et Sarkozy à l’élection présidentielle, et il en est capable, alors on entre dans une zone de risque invraisemblable. » (Alexandre Jardin)
    A sa suite je dirais : si l’Europe est aussi délabrée que la France en termes de représentativité et de créativité alors nous n’aurons rien à regretter de sa disparition annoncée. Que peut-on espérer d’une Europe purement économique qui n’a aucune légitimité politique ? Une Europe de technocrates au service d’on ne sait plus quoi, qui n’a cure des êtres humains et ne pense qu’on son trésor ? qui nous incite à penser que « souverainisme » est un gros mot parce que ce n’est pas un mot compréhensible à la City ?
    Le chaos aux frontières de l’Europe (cf Thierry de Montbrial) est déjà le signe de ses derniers soubresauts. Qu’y aura-t-il à regretter ? Personne n’est capable de l’expliquer. Mais le pouvoir va changer de mains, par la force des choses et le risque qu’il aille dans le camp de ceux qui en feraient un usage encore pire est grandissant, mais personne n’est capable de dire comment l’empêcher. Beaucoup de nations attendent de pouvoir se goinfrer avec les restes de l’Europe. Nos dirigeants leur faciliteront-ils la tâche ou sauront-ils défendre un intérêt supérieur ? Europhobes, europhiles, cela ne fait guère de différence au bout du compte car à 27 comment prend-on une seule décision cohérente qui servent les intérêts de tous ?

  21. seraye yves

    Je suis très heureux de lire vos commentaires et notamment celui de :
    hameau dans les nuages | 26 juin 2016 à 09:16
    L’Europe actuelle n’est pas voulue par les peuples de l’Europe mais par ceux qui dans l’ombre veulent profiter de nous en noyant nos nationalités, nos cultures, tout en gardant la leur… En un mot, nous sommes entre les mains d’une secte qui nous dirige et nous exploite.

  22. L’Europe, un millefeuille de plus, où l’on surprend par les reportages les mêmes travers que nos parlementaires : absentéisme, repus de la politique, pléthore de fonctionnaires gavés d’avantages et au bout du compte aucune unique politique, sociale, économique.
    Chacun chez soi et on fera des économies. Le citoyen depuis une trentaine d’années n’entend que des problèmes venant de l’Europe, jamais de bonnes nouvelles, une construction digne de la Sagrada Familia toujours en cours jamais achevée.
    Trop lointain, trop de monde, trop de politiques, trop de tout à des années-lumière de l’efficacité.

  23. Franck Boizard

    @Denis Monod-Broca
    « Les grands y insultent les petits, les élites y méprisent les peuples, les riches y bafouent les pauvres, les forts y écrasent les faibles, sans parler des élus qui y trahissent les électeurs… »
    Le niveau de mépris de la haute pour le peuple est tel que je suis très surpris qu’aucun politicien ne se soit retrouvé avec une balle dans la tronche ou pendu en haut d’un réverbère.
    Je n’exagère pas ma surprise : en d’autres périodes de l’histoire de France, François Hollande n’aurait jamais fini son mandat, il aurait du choisir entre la mort et l’exil. Son impunité prouve l’excellence de notre système de contrôle social.
    Mais un régime qui n’est plus respecté, seulement craint, il n’y a pas de quoi être fier.
    Et pendant ce temps, les Anglais, quoi qu’on pense du Brexit, nous donnent une leçon de démocratie.

  24. Denis Ducroz

    – La cantine scolaire dépend de la commune.
    – Le maintien des vieux à domicile dépend du département, tout comme les routes et le RSA.
    – Les transports express régionaux dépendent de la région.
    – L’éducation, la santé et la sécurité dépendent de l’Etat.
    – L’Europe ne concerne notre vie quotidienne que sur une multiplication de normes souvent inappropriées, mais elle garantit la paix, la liberté de circulation ainsi qu’une place influente dans le Barnum de la mondialisation.
    Ceux qui la vouent aux gémonies s’appuient sur quelques balivernes du genre :
    – La Suisse s’en sort mieux… Oui mais elle indexe sa richesse sur la crapulerie de ceux-là mêmes que les populistes dénoncent.
    – Les Allemands ont compris que les Anglais avaient sauvé la France… mais eux n’ont pas oublié l’Armée rouge.
    – Les citadins intelligents et instruits, armés pour le monde sans merci qui nous attend, seraient dépositaires d’un avenir radieux, tandis que les benêts de l’espace rural le contrarient et signent ainsi leur disparition prochaine. Ben voyons, parlez-en aux milliards d’asiatiques, aux millions d’africains et de sud-américains qui crèvent du libéralisme sauvage.
    D’un côté il y a Ken Loach qui a compris le problème et travaille au Royaume-Uni pour la grandeur et le bénéfice d’une Europe à défendre ; de l’autre il y a BHL qui insulte la moitié du monde dont il a tant besoin pour obtenir une autre Europe : celle où lui et sa caste auraient bonne conscience.
    Un Anglais philanthrope et un Français égocentrique. Le premier démontre, le second fulmine.
    Vive l’Europe.

  25. Robert Marchenoir

    Denis Monod-Broca | 26 juin 2016 à 12:03
    Je ne suis pas un BHLologue, mais là je dois reconnaître qu’il a franchi le mur du çon. Pour la première fois depuis fort longtemps, je me suis astreint à lire du BHL. Regardez-moi comme c’est beau :
    « Ou les Européens se ressaisissent – ou ce jour sera celui d’une Sainte-Alliance des hussards noirs de la nouvelle réaction trouvant son baptême du Jourdain sur les bords de la Tamise. »
    La Sainte-Alliance des hussards noirs de la nouvelle réaction… son baptême du Jourdain sur les bords de la Tamise… c’est du Corneille ! c’est du Hugo !
    « La responsabilité de la catastrophe incombe aussi à des politiques qui ont préféré, en fidèles auditeurs de leurs spin doctors et de leurs maîtres sociologues, caresser les événements dans le sens du poil de la non-Histoire, flûter les grondements des orages redoutés et s’enfermer dans une novlangue dont les mots ont toujours servi à taire plutôt qu’à dire, c’est, encore, une évidence. »
    Caresser les événements dans le sens du poil de la non-Histoire… flûter les grondements des orages redoutés… franchement, j’aurais pas osé.
    Le plus marrant, c’est qu’il emprunte, pour fustiger les eurosceptiques, les arguments des eurosceptiques : la lutte contre la mondialisation et la haine des Etats-Unis !
    « Entre ceux qui se résigneraient à laisser pourrir ce monde dans les poubelles trumpiennes de la « grande Amérique » à guns et santiags… »
    « Ce qui vient en lieu et place de ce jardin des Fizzi-Contini, c’est une zone pavillonnaire mondialisée où, parce qu’il n’y aura plus que des nains de jardin, l’on oubliera qu’il y eut Michel-Ange. »
    Tout le réactionnariat hurle après BHL parce qu’il serait le fourrier de la mondialisation ultralibérale manigancée par les Etats-Unis, et voilà que BHL nous part en guerre contre la mondialisation et les Etats-Unis ! En plus de la paix, du fil à couper le beurre et des ampoules qui n’éclairent pas, l’Union européenne nous a apporté Michel-Ange ! Calais, avec ses « migrons », ressemble au jardin des Finzi-Contini ! BHL a totalement pété les plombs !

  26. @Guiseppe
    S’agissant de la Sagrada Familia, elle n’est peut-être pas terminée mais j’ai constaté le mois dernier que ça turbinait dur et que le balai des grues et des bétonnières allait bon train. Encore quelques années et vous serez démenti. Quant à l’intérieur qui est fini, c’est une merveille. Ca vaut bien une matinée d’attente !

  27. « …le départ de la Grande-Bretagne va nous offrir une opportunité inouïe à la fois de proclamer «bon débarras» et de nous colleter à tout ce qu’il conviendra d’accomplir, de réformer, d’alléger et de hiérarchiser pour que le rêve de l’origine ne tombe pas… »
    Au rang des devoirs, plus qu’aux rangs des espoirs !
    Il faut réformer le référendum en Europe, ne plus faire que celui-ci serve à seulement légitimer des chefs d’Etat, fussent-ils de Gaulle, tandis que la question ne vaut pas…
    Il faut que les référendums ne s’attaquent pas aux gens mais aux choses, comme il en va en République ordinaire, autant bien que les gens gouvernants prennent en otage les choses, qui questionnant les gens au sujet de leur Altesse, tandis que les gens ne s’occupant plus des choses d’un même entendement visent grossièrement les Altesses….
    Un référendum pour demain, cela serait celui au sujet de la question qu’il pose…
    Nos représentants nous affligent, et on se heurte aux choses !
    @Marc GINSBERGH
    J’aime bien vos dires tandis que de l’autre oeil je visionne le foot avec l’oreille.
    Les commentaires des journalistes en direct ne sont pas enthousiasmants !!
    Affaire d’intensités…
    La génération Erasmus, je connais :
    – Ma première fille à Milan après études, qui tricote des dentelles traditionnelles en start-up pour modéliser la tradition de la haute couture en manières numériques, mais qui se replie avec la langue pour faire parler entre l’italien et le français un anglais conventionnel parmi des cadres… et dont le compagnon provoque des publicités pour les intérêts industriels internationaux avec succès…
    -Ma deuxième fille à Berlin après études, qui a vu son temps de travail réduit à trente heures, ce qui me permet avec bonheur de la voir plus souvent, même si c’est le syndicat IG Metall qui a hourdi les accords de branche pour réduire le temps de travail des cadres dans son secteur, et même si elle s’occupe de bases de données informatiques en récoltant les informations que rendent les pacemakers hors d’usage qu’il s’agit d’analyser à l’échelon privé international, un échelon qui dépasse notre sécurité sociale…
    -Ma troisième fille qui fera Erasmus à Leyden l’an prochain, et qui peut se le payer parce qu’elle pouvait être logée au Luxembourg par une copine, pourra avec l’aimantation d’Erasmus effectuer le stage au Luxembourg pour cet été payé au smic, tandis que je pleure de ne pouvoir aider assez…
    Elle fait du droit, parle parfaitement anglais, et le souci est de savoir si le Brexit l’aidera dans sa carrière de droit international qu’elle a engagée cela fait déjà quatre ans.
    Marc GHINSBERG, j’accompagne vos raisons, combien je les accompagne !
    Mais quant à moi, pourquoi ne puis-je pas aider assez ma troisième fille ?
    C’est vous dire si je mise par la grâce d’Erasmus quant à elle !
    Pourquoi ne puis-je pas payer assez depuis mes activités la sécurité d’un deux-pièces hérité bien que mal placé en France, celui que je voudrais occuper dans moins d’une dizaine d’années pour ma retraite au moment échéant, pour être au moins délivré d’un foncier qui me sera impayable, alors qu’il me faut le payer d’avance en taxes et abonnements, tandis que l’investissement pour la location est sans natures avérées dans le coin.
    Le RSI saisira cet appartement avant même que je ne puisse l’occuper, parce que si je devais miser du fait d’habiter cet appartement en France, cela ne suffirait pas pour que depuis ce logement je puisse travailler ailleurs qu’en Alsace à 550 km de là… là où est cet appartement dont le simple financement de la mise en location pose problème…
    (Oups… là, y’a but en Euro de la France au foot ! Nous 1-Eux 1)
    Y’a le libéralisme remis aux « localismes » confits aux entre-soi qui commandent !
    Comme j’agrée votre extension écrite du domaine de la lutte !
    Mais inexorablement, l’État français va me demander ce que je ne peux pas payer… et inexorablement je tiendrai votre discours, tandis que ma deuxième fille, celle de Berlin, celle qui s’est exportée avec son diplôme de centralienne « Maid in France » me propose de m’aider à rendre louable l’objet des taxes et redevances autant qu’abonnements, cela en travaillant avec ses mains pour ce logement hérité, inhabitable sauf pour qui comme moi l’accepterait bien volontiers aux temps de sa retraite, pas hors normes européennes mais hors normes françaises…
    C’est quoi le retour au pays d’un enfant qui pour aider son père propose d’abandonner un poste de cadre dans une multinationale implantée à Berlin, où la vie est encore subtile par le statut de la ville, l’argent plus que suffisant… et Erasmus qui prouve ?
    Faut faire que ma fille reste à Berlin si elle veut et indépendamment de moi, et il faut que je n’aie pas besoin d’elle pour rester en France… c’est compliqué ?
    (Là, la France est qualifiée !)
    Si l’Europe fait ou a fait preuve pour Erasmus, l’inverse n’est pas vrai… pas tout à fait, et je le voudrais !
    Bien à vous.

  28. Oui, bien sûr, tout ce que le peuple britannique a ressenti transpire dans ce billet, dans les commentaires qui l’accompagnent.
    Le problème, c’est la composante de base : la prise en compte de la volonté populaire ; si celle-ci ne se discute plus lorsqu’il s’agit d’élections intranationales ou parlementaires européennes, il en va tout autrement lorsqu’il s’agit de traiter de questions extérieures, le passé l’a démontré, notamment dans l’affaire du traité de Lisbonne. En outre, l’Europe souffre d’un déficit démocratique en raison de la lamentable participation aux scrutins électoraux au Parlement si bien qu’on se retrouve à Bruxelles et Strasbourg avec une bande de quidams sans aucune envergure, de gens recasés, bref, le fond du panier politique, par manque de compétence ou manque de conviction.
    Il est alors presque naturel que les instances constituées de ces fameuses personnes qu parlent plusieurs langues, disposent de réseaux et ont des compétences deviennent les dei ex machina.
    En outre, les administrations nationales s’ingénient à donner de l’Europe une vision castratrice, privatrice de liberté et pointilleuse en compliquant les directives jusqu’au ridicule.
    La grande réforme, tôt évoquée et appelée n’a aucune assise possible. Les fonctionnaires n’en feront qu’une bouchée, les décideurs s’en moqueront en compliquant un peu plus les choses, et le peuple, comme toujours, sera berné. C’est normal ; en a-t-il été autrement, quelque part ? autrefois ?
    L’ennui, le vrai est que l’Europe n’existe pas, tout le monde l’a dit ; elle n’est qu’un pandémonium capitaliste et spéculateur où les grandes phrases alternent avec les entourloupettes les plus éculées. Merkel en est un exemple.
    Par ailleurs, l’Europe laisse prospérer sur son territoire l’idéologie islamiste, rétrograde, en opposition totale avec ses buts affichés, à se demander s’il n’y a pas une trahison au plus haut niveau. Et qu’on ne dise pas qu’il s’agit de racisme puisque les mosquées radicales prospèrent en Suisse, en Albanie, avec du personnel et des adeptes locaux. Il est vrai que l’Angleterre a été championne dans ce domaine et ne semblait pas en souffrir, encore que l’argument de l’immigration ne soit pas pour rien dans le récent vote.
    Il va de soi que la confrontation dans les esprits entre la barbarie islamiste, sa duplicité et son arrogance et l’irénisme de l’Europe ne milite pas en faveur de cette dernière.
    Espérer que l’Islam trouvera en Europe des raisons de se réformer en se globalisant est une aberration, même au lecteur le plus tolérant du Coran, mais qui a lu le Coran à Bruxelles ? Même l’Eglise catholique remplace en douceur le mot amour par miséricorde, plus consensuel.
    Dans ces conditions, il peut apparaître que l’Europe n’a pas sa place comme instance représentative de la volonté des peuples. Sauf que le peuple n’a jamais décidé de quoi que ce soit, sauf de laisser barjaquer un triste sire comme BHL qui, par ses injures, restaure une vieille tradition soviétique. A titre personnel, je le verrais bien s’embrasser sur la bouche avec M.Martinez.

  29. « Charles de Gaulle n’avait pas tort qui considérait que l’appel du grand large pour la Grande-Bretagne serait toujours beaucoup plus tentateur que l’Union européenne (UE) avec ses commodités financières et économiques et son marché commun. » (PB).
    Charles de Gaulle s’est toujours méfié de ces institutions mal définies, il avait raison. Il s’est retrouvé en Winston Churchill en qui il avait décrypté les qualités de tout un peuple.
    Bien sûr on n’en est plus là, l’Allemagne est incontournable et constructrice il est impensable de ne pas faire avec elle, ainsi que les institutionnels comme l’Italie.
    On sent bien qu’il faut résister à plusieurs, s’organiser, mais c’est là que le bât blesse et d’entendre maintenant qu’il faut réformer ce qui est en place. Diantre ! Depuis trente années on ne brasse que du vent à Bruxelles, il serait temps de s’apercevoir des loupés.
    Les politiques disent toujours que la politique ne se fait pas dans la rue, mais alors il faut en écouter les bruits. Quel gâchis !
    Comment communiquer dans cet hémicycle européen où l’on se croirait dans un stade, l’image qui me saisit à chaque fois est cette marée d’élus pour qui se faire entendre avec un porte-voix ne suffirait pas.
    Je ne parle même pas de l’absentéisme endémique qui ressort régulièrement dans les enquêtes. V. Pécresse découvre qu’un mandat aujourd’hui lui suffit pour travailler avec volonté et force.
    A l’heure du numérique on pourrait modifier tout cela, la moindre entreprise de compteurs d’eau vous gère un parc de 66 millions d’abonnés sans effort et un simple écran suffit. Ce n’est pas tout à fait la même chose, quoique… Le reportage sur l’élu régional qui se déplaçait inutilement était bien significatif de toutes les approximations et errements d’efficacité quand on a créé les nouvelles régions.
    Vider la table, faire le ménage, récurer, mais garder tout de même les chaises mais pas toutes et un peu de vaisselle.

  30. @Franck Boizard
    Il y a de la pure malhonnêteté à parler de « régime craint » quand on peut tranquillement appeler à l’assassinat de ceux qui dirigent.
    Pathétique résistant de clavier.

  31. Je pense, Monsieur Bilger, que ce petit alinéa résume particulièrement bien les raisons de cette désaffection des peuples pour cette construction européenne :
    « Je crains que ce tremblement du Brexit ne fasse pas plier l’arrogance de ceux qui savent et méprisent et que ces derniers continuent à condamner, sous le pavillon sommaire du populisme, les réactions dont pourtant maintenant ils déplorent les effets et que leur condescendance nationale et européenne a suscitées ».
    J’ai écouté, au JT de 13 heures de France 2 ce jour, Monsieur Sarkozy qui nous parle à présent de nations, qui, après avoir fait en sorte de contourner le vote négatif du peuple français de 2005 en étant le principal artisan du traité de Lisbonne, voudrait nous faire accroire qu’il serait devenu subitement gaulliste et partisan de l’Europe des Nations ! Il nous exprime à présent son indéfectible amour pour la France et la Nation française. Alors même qu’il fait partie de l' »Établissement » qui a eu pour objectif d’éradiquer la notion même de nation sur l’autel de la paix, et même d’appartenance des peuples à leurs nations…
    De son côté Monsieur Hollande reste égal à lui-même et se montre incapable d’analyser la situation. Sur ce point, Jacques Sapir livre une excellente analyse :
    http://russeurope.hypotheses.org/5055
    Tous les eurolâtres sont catastrophés devant le résultat du monstre technocratique qu’ils ont construit. Le 24 juin, les images tournées dans les locaux de la Commission européenne à Bruxelles ont montré Monsieur Juncker convoquant dans son bureau tous les responsables, ses principaux commissaires, le président de l’Eurogroup et même le président du Parlement européen. Ce qui montre la parfaite subordination d’un parlement croupion qui n’a de ce fait aucune légitimité à prétendre représenter les peuples européens, mais n’est simplement qu’une excroissance des Etats. En somme l’image même d’un système qui n’est qu’un ersatz de démocratie, une démocratie uniquement d’apparence.
    Toutes les sirènes qui hurlent actuellement devraient garder leur sang-froid. Malgré les rodomontades visant à exiger de la Grande-Bretagne de lancer sans délai la procédure de l’article 50 du traité, chacun a conscience que la précipitation dans ce domaine ne serait que contre-productive. Mais l’on comprend aisément que la peur de nos dirigeants européens est bien celle du risque de contagion à d’autres pays membres. D’autant que la Grande-Bretagne pourrait fort bien obtenir un statut d’association équivalent à celui de la Norvège qui ne s’en porte pas plus mal.
    Alors il serait tout de même salutaire que tous ces dirigeants apprennent au moins la patience et sachent raison garder. Serait-ce trop leur demander ?

  32. Denis Monod-Broca

    @ Franck Boizard
    Quelle violence !!
    Un désaccord n’est pas la guerre.
    Nous sommes tout de même un peu civilisés. Heureusement.

  33. …l’immense apport de l’UE : la paix, longtemps la prospérité et la tranquillité d’un continent protégé.
    Ai-je bien lu ? La paix ?
    Alors comment qualifier ce qui s’est passé lors de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, pays certes extérieur à l’UE mais ayant eu à subir les interférences directes ou indirectes de cette dernière dans les événements ?
    Que dire de l’attitude ignoble adoptée contre la Serbie, dont les ressortissants ont dû fuir le Kosovo – le cœur historique de la Serbie – désormais envahi et contrôlé par des minorités culturellement étrangères et hostiles (et qui le sont toujours) ?
    Par ailleurs, pouvons-nous dire, avec tous les mouvements invasifs qui se produisent sans aucune réponse ferme de l’UE – au contraire – que cette dernière soit réellement devenue un havre de paix, des millions d’Européens devant justement renoncer à leur tranquillité voire à leur sécurité, comme le montrent divers événements inquiétants se produisant en Allemagne, en France, en Italie ?
    L’histoire nous rappelle qu’il ne suffit pas de rassembler de force divers peuples ou nations dans un même empire pour garantir la paix.
    Par exemple, les États-Unis d’Amérique – que l’U.E s’applique à singer parfois jusqu’au ridicule – ont connu la Guerre Civile (dite Guerre de Sécession) entre le Nord et le Sud pour de graves divergences d’intérêts d’ordre économique.
    Eh oui, rien ne nous permet d’affirmer que cette UE, qui cultive par dogmatisme irénique des germes de guerre ne la connaîtra pas d’ici quelque temps…

  34. Il faut positiver, il y a quand même de bonnes nouvelles, en ce dimanche ensoleillé :
    – Avec ce Brexit, les choses deviennent plus claires. On ne peut être dehors et dedans.
    -L’armée irakienne annonce avoir totalement libéré Falloujah du joug de l’Etat Islamique. Cela me réjouit, même si la peste remplace peut-être le choléra.
    – Le Pape François a clairement mis la Turquie devant ses responsabilités et a en même temps appelé l’Arménie à se tourner vers l’avenir
    – France 2 – Eire 1
    – France 27 – Argentine 0
    Et il semble que plus personne ne parle de la loi Travail.

  35. Jean-Dominique Reffait

    Les Britanniques quittent une Europe qu’ils ont fabriquée depuis quarante ans en interdisant tout progrès politique, en imposant un modèle ultra-libéral, en la réduisant à un grand marché sans identité démocratique. Le mal est fait, il ne leur convient plus, ils s’en vont. Bon débarras.
    L’autre obstacle à la construction européenne est désormais l’Allemagne de Mme Merkel qui regarde plus à l’Est qu’à l’Ouest. L’élargissement calamiteux aux anciens pays communistes est son œuvre : une zone Mark à l’intérieur de l’UE à qui elle cèdera tout, en premier lieu sur les normes sociales.
    Rien ne pourra se faire à 27. Il faut laisser l’UE telle qu’elle est, un grand marché sans personnalité. Et il faut reconstruire une entité politique avec les fondateurs et quelques pays qui jouent le jeu.
    Ce n’est pas parce que le modèle britannique de l’Europe a échoué que le projet européen est caduc. Nous avons besoin de l’Europe. C’est vital.

  36. « Toutefois le départ de la Grande-Bretagne va nous offrir une opportunité inouïe de proclamer « bon débarras » »
    Bon débarras ? Alors que nous parlons des Britanniques, traduction : des meilleurs… Que vaut un ensemble dont l’élite s’abstrait ? Les Britanniques sont les meilleurs, les plus ancrés dans une tradition de liberté dans l’Union aussi bien que le trait d’union avec les Etats-Unis. Que faire sans les meilleurs, soit la légitimité, et si nous étions lucides, l’exemple de l’amour de la liberté et de la démocratie comme le prouve encore la démission du Premier ministre, qui déjà avait tenu parole en organisant le référendum ?
    Bon débarras, vraiment ? Eux qui, bien plus que d’autres, à commencer par nous avec nos discours, auraient pu donner l’impulsion de démocratiser l’Union…
    Que faire sans ceux qui interface entre l’ancien et le nouveau monde, nous arrimaient à nos alliés américains, et, plus récemment et indirectement, à la zone Pacifique ? Avec les migrants et sans les Anglais, nous allons pencher voire tomber dans l’arriération moyen-orientale plutôt que de nous élever au souffle nouveau du Pacifique.
    Bravo la solidarité européenne de la Grande-Bretagne ! Dont acte. Eh bien, je ne vais pas entonner le « ne me quitte pas », allons aux conséquences.
    Les Britanniques ne veulent plus des traités de l’Union. Pourquoi ne pas dénoncer l’accord par lequel nous sous-traitons les réfugiés qui veulent aller chez eux ? Délivrons Calais de l’ombre portée de Londres. Allez, du débarras ! Aux Britanniques, si souverains, de se débrouiller souverainement avec ceux qui cognent à leur porte.
    Pourquoi faire un tas de traités bilatéraux avec la Grande-Bretagne ? Wait and see. Ce n’est pas que je le souhaite car en somme je ne veux de mal ni aux Anglais ni aux autres, mais il se peut que la Grande-Bretagne se rapetisse, les Irlandais étant, paraît-il, favorables à l’Union. Traitons avec eux. Il se peut, aussi, que le Commonwealth, paraît-il, se disloque quelque peu. Nous pourrions fort bien traiter, s’ils penchent vers l’Union, avec chaque membre, et succéder aux Anglais.
    Nous n’avons pas divisé pour régner. Mais il est visible qu’il y a des signes de divisions futures. Nous serions insensés de ne pas en profiter. Nous renforcerions considérablement la puissance européenne.
    « …et de nous colleter à tout ce qu’il conviendra d’accomplir, de réformer »
    Eh oui. Demain, il y a le ramassage des restes, demain, il y a l’union avec le Pacifique. Mais aujourd’hui, il faut, c’est plus impérieux que jamais, dé-mo-cra-ti-ser.
    Et unir dans une politique, le b.a.-ba étant, commençant par le contrôle des frontières de l’Union, par la défense, en somme, comme dans tout ce qui doit devenir un Etat, par les fonctions régaliennes.
    Oh, comme j’aurais préféré que les Britanniques nous restent ! Je suis triste, vraiment, qu’ils nous quittent, et parce que je les apprécie, et parce que l’ascension de l’Union aurait été plus probable avec que sans eux.
    Mais il ne semble pas impossible que nous émergions plus forts de la situation où nous sommes.
    En tout cas, il est, à mon avis, de notre devoir d’essayer, et pour commencer de ne pas nous diviser, par exemple entre jeunes et vieux.

  37. Bonjour Monsieur Bilger
    Dès le début, l’Europe a été voulue et construite par Jean Monnet et ses complices comme une machine technocratique destinée à broyer les nations et les peuples européens pour les fondre dans un grand machin soumis aux intérêts des puissances économiques et des USA.
    Les peuples se rebiffent : ils ne veulent pas mourir, tout simplement.
    Mais Juncker a déclaré l’année dernière qu' »il ne saurait y avoir de remise en cause démocratique des traités européens ». Les Britanniques lui ont collé une bonne gifle, j’en suis heureux et j’espère que d’autres suivront.
    Quant à Merkel, je suppose que c’est de l’humour de votre part : en ouvrant la porte à des millions de migrants, c’est elle qui a permis aux peuples de commencer à ouvrir les yeux.
    @ Marc GHINSBERG | 26 juin 2016 à 08:12
    D’après Hervé Juvin, la proportion des étudiants qui se marient avec des personnes issues de leur région d’origine est plus élevée chez les Erasmus que chez ceux qui sont restés au pays.

  38. @ Robert Marchenoir
    Je crois que BHL est limite délirant. On peut penser qu’il a passé le stade de l’autocritique de manière irréversible. Mais le journal – subventionné – qui lui prête de l’espace pour ses élucubrations a perdu la boule lui aussi.
    @ Giuseppe
    « Depuis trente années on ne brasse que du vent à Bruxelles »
    Malheureusement pas que du vent, et Bruxelles a bon dos. L’Angleterre voulait en avoir pour son argent, et faire ce qu’elle voulait, la France refuse d’honorer les traités qu’elle signe, pas question de se serrer la ceinture ni de mécontenter les électeurs, Merkel a besoin d’un million de migrants pour son industrie, elle prend les Syriens, ensuite de quoi elle ferme ses frontières et enjoint aux autres de prendre tous les suivants, alors que des pays comme la Pologne et la Hongrie, qui se relèvent à peine aux prix d’efforts énormes de leur statut de satellite de l’URSS, n’ont strictement aucun intérêt à le faire. On comprend qu’il y ait du tangage.
    Je souhaite toujours l’Union européenne, c’est une nécessité, mais nos dirigeants nationaux ne gèrent pas ça raisonnablement, soit qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, comme chez nous en ce moment, soit qu’ils décident un peu pour tout le monde sans équité.

  39. serpentaire

    Je viens de lire.
    Certains ont beaucoup à dire sur les détails dont ils font des phrases !
    Mais l’essentiel encore une fois n’est pas abordé… qu’est-ce que l’Europe… pourquoi existe-t-elle et au service de qui travaille-t-elle ? voyez ce que nous offre hameau dans les nuages | 26 juin 2016 à 09:16 et après réfléchissez !
    Ce que je viens de lire est un cafouillis (des commentaires depuis 15 heures) et cela devrait nous faire comprendre pourquoi les institutions européennes profitent des peuples (pour la France c’est 8 à 10 % du budget national qui va nourrir les technocrates et les élus)…
    Cette Europe, certains dont je suis n’en veulent plus, à bas les exploiteurs des peuples… à bas les fumistes… à bas les escrocs qui ont trouvé refuge dans cette Europe politique !

  40. En Suède, j’ai entendu un magnifique plaidoyer en faveur de l’esprit européen de la part de l’ancien ambassadeur de ce pays à Paris.
    Cet ambassadeur n’ignore probablement pas que cet esprit européen au sens noble régnait dès le Moyen Age au Quartier latin à Paris, qui était fréquenté par les représentants des diverses nations européennes dont des étudiants suédois.
    Mais c’était encore une époque où l’Europe ne s’appelait pas l’UE, où l’usine à gaz de Brussels n’existait pas, où la langue commune était le latin et non pas le globish…

  41. Franck Boizard

    @ Diogène | 26 juin 2016 à 17:55
    Le contrôle social a de multiples formes. Vous ne connaissez pas le pays dans lequel vous vivez ?
    @ Denis Monod-Broca | 26 juin 2016 à 18:40
    La politique, c’est la guerre symbolique, qui débouche quelquefois sur la vraie guerre. C’est pas les Bisounours.
    C’est quand on le comprend et qu’on fait avec qu’on est civilisé, sinon on n’est qu’un doux rêveur idiot.
    @ Jean-Dominique Reffait | 26 juin 2016 à 19:13
    Ce que vous appelez « progrès politique empêché par les Anglais » est à mes yeux, et à ceux de 52 % des Anglais et de beaucoup de Français, une dangereuse utopie (pléonasme) liberticide et anti-démocratique.

  42. Pour bien connaître le fonctionnement des institutions européennes et avoir travaillé sur l’application des directives avec des Britanniques, des Allemands, des Néerlandais et d’autres, j’éprouve des sentiments un peu contradictoires.
    Je reconnais les apports extraordinaires de la construction européenne sur nos politiques nationales. Sans l’UE, il est par exemple probable que la protection de l’environnement serait passée par pertes et profits dans nombre de pays, dont le nôtre. Sans l’Europe et la mise en concurrence des services pourrions-nous bénéficier de tarifs aussi avantageux dans l’accès à Internet ou pour voyager en avion (je me souviens des tarifs prohibitifs d’Air Inter, la seule compagnie française domestique entre 1957 et 1997) ?
    Les aides agricoles ciblées sur des formes de production douces, c’est aussi l’Europe (et si peu utilisées pourtant en France, alors qu’elles le sont au Royaume-Uni), la qualité des eaux de baignade ou les normes sur l’eau potable c’est l’Europe….
    Donc, des conséquences très positives sur notre vie quotidienne !
    Mais c’est aussi des règlements bureaucratiques envahissants qui ont fait les délices des gazettes satiriques et surtout des décisions absurdes concernant les migrants prises par un niveau supranational faisant fi des conditions d’existence des populations affectées. C’est aussi l’impossibilité pour les Etats-membres de la zone euro de mener des politiques monétaires puisque c’est la banque centrale qui est à la manoeuvre…
    Que les Britanniques aient décidé de stopper le processus d’intégration ne m’étonne guère : ils n’ont goûté depuis le début aux plats bruxellois que du bout des lèvres et la potion leur paraissant de plus en plus amère, ils sont simplement sortis de table. Nous allons nous en remettre, mais pour terminer sur une note pessimiste je ne crois pas que les institutions soient réformables : si tel avait été le cas elles l’auraient été depuis le temps où les peuples ont commencé à prendre conscience que les rapports de force entre la finance et les élites politiques n’étaient pas en leur faveur !!

  43. Denis Monod-Broca

    @ Franck Boizard
    « …sinon on n’est qu’un doux rêveur idiot. »
    D’accord pour le doux rêveur. Idiot ? pas tant que ça j’espère…
    Note drame est que nous sommes dans une contradiction absolue : nous nous voulons victimes et pourfendeurs des bourreaux alors que nous sommes, avec nos richesses et nos armes, bien plus bourreaux que victimes.
    Le doux rêveur idiot rêve, est-ce idiot !, d’ouvrir les yeux de quelques-uns…

  44. Marc GHINSBERG

    @PhD
    Il se trouve que j’ai eu l’occasion de travailler avec Hervé Juvin. Je suis surpris par ses statistiques. Connaissez-vous ses sources ? Elles sont en contradiction avec une étude du Parlement européen sur Erasmus qui avait eu quelque écho.
    http://www.courrierinternational.com/article/2014/09/24/bebes-erasmus-la-revolution-sexuelle-made-in-europe
    @zenblabla
    Merci pour votre témoignage. Malheureusement je n’ai pas tout saisi. Je crains que votre passion du football n’ait nui à la clarté de votre exposé…
    En tout cas je vous félicite, si je puis me permettre, d’avoir offert à vos trois filles l’opportunité de faire des études dans le cadre d’Erasmus. Vous leur avez donné un atout considérable pour réussir leur vie professionnelle.

  45. Franck Boizard

    @ Exilé | 26 juin 2016 à 20:36
    Merci de le rappeler.
    Au Moyen Âge, la circulation des Européens était constante, on allait en pèlerinage à Compostelle, au Mont-Saint-Michel, à Rome ou à Lorette. Les étudiants venaient de partout pour faire leur études à Bologne, à Oxford, à Paris.
    Le latin servait de langue commune.
    Pas d’Erasmus, pas d’UE.
    C’est une vision très moderne, et que je trouve fort désagréable, que de considérer qu’une chose n’existe qu’à partir du moment où il y a une bureaucratie désignée pour s’en occuper.
    ****************
    A tous les européistes de ce blog.
    Les Brexiters ont un argument fondamental simple et clair, répété sur tous les tons par Johnson et Farage : « La Cour de justice de l’Union européenne retire aux juges anglais leur souveraineté. La Commission européenne retire aux parlementaires anglais leur souveraineté. Quand les juges et les parlementaires perdent leur souveraineté, les citoyens perdent leur démocratie. La supra-nationalité de l’UE est, par essence, antidémocratique. Et cela, nous ne l’acceptons pas. Nous voulons donc nous retirer de l’UE pour préserver les droits démocratiques des citoyens ».
    Cette analyse a été confirmée par Juncker lui-même et sa phrase désormais célèbre : « Il ne peut y avoir de choix démocratiques contre les traités européens ».
    Puisque c’est l’argument fondamental des Brexiters, je m’attendais à ce que leurs opposants le combattent, qu’ils nous expliquent que, pour telle et telle raison, l’UE est démocratique. Eh bien non, je n’ai rien lu de ce genre.
    Est-ce à dire, comme je le crois, que les européistes ont compris qu’ils devaient choisir entre l’UE et la démocratie et qu’ils ont choisi la fin de la démocratie pour préserver leur utopie européiste ?
    Cette idée est confirmée par le mépris et la morgue ahurissantes montrés par les européistes vis-à-vis du peuple anglais (en lisant la tribune la bave aux lèvres de BHL, on se frotte les yeux, on se demande si ce n’est pas une forme de second degré, d’humour).
    Qu’en pensent les européistes démocrates (s’il y en a) de ce blog ?

  46. @ Frank Boizard
    Je me cite :
    « Eh oui. Demain, il y a le ramassage des restes, demain, il y a l’union avec le Pacifique. Mais aujourd’hui, il faut, c’est plus impérieux que jamais, dé-mo-cra-ti-ser. »
    Sinon, l’Europe est tout de même un peu plus démocratique qu’avant.
    Bon, maintenant que j’ai ouvert le tir (re), dit l’essentiel, aux autres de développer.

  47. EPorteneuve

    @Franck Boizard
    « A tous les européistes de ce blog.
    Les Brexiters ont un argument fondamental simple et clair, répété sur tous les tons par Johnson et Farage : « La Cour de justice de l’Union européenne retire aux juges anglais leur souveraineté. La Commission européenne retire aux parlementaires anglais leur souveraineté. Quand les juges et les parlementaires perdent leur souveraineté, les citoyens perdent leur démocratie. La supra-nationalité de l’UE est, par essence, antidémocratique. Et cela, nous ne l’acceptons pas. Nous voulons donc nous retirer de l’UE pour préserver les droits démocratiques des citoyens ».
    Je ne suis pas juriste, mon langage est approximatif, mais ce sujet ressort à chaque fois que les libertés fondamentales sont en jeu.
    Le raisonnement cité ne tient pas pour les Français, nous n’avons pas les libertés fondamentales ailleurs que dans la déclaration des Droits de l’Homme, et il nous faut aller à la Cour de justice de l’Union européenne pour nous défendre (face au gouvernement).

  48. Jean-Dominique @ Franck Boizard

    Franck, je suis français parce que je suis breton, c’est par cette identité bretonne que j’appartiens à l’ensemble français. Cet ensemble français est né d’une nécessité : penser un destin commun pour un ensemble de peuples à une époque où la dimension politique des nations était l’Europe. Cette dimension a changé : c’est désormais le monde. Et l’ensemble le plus apte à défendre les intérêts des peuples européens est le continent. Ainsi, de même que je français parce que je suis breton, je suis européen parce que je suis français.
    Il ne s’agit pas ici de défendre un modèle politique européen qui joint l’incurie à l’arrogance, il s’agit de revendiquer une identité européenne qui est, à l’échelle mondiale, la seule à pouvoir préserver voire renforcer notre culture, notre civilisation et notre mode de vie. Nous sommes face à des empires d’un côté, américains, russes, chinois et confrontés au chaos du tiers-monde qui s’immisce chez nous de l’autre.
    Juncker est une caricature de la nullité politique européenne, la Commission de Bruxelles, un château kafkaïen décervelé. Cette Europe, personne n’en veut plus. Je ne suis pas européiste, je suis européen, profondément attaché à cette civilisation en danger : nous ne sauverons pas Voltaire sans sauver Goethe. La construction européenne n’est pas un supermarché ni un catalogue de subventions, c’est un choix de civilisation. Urgent.

  49. @Lucile | 26 juin 2016 à 19:51
    Tout le monde parle désormais de réformer, c’est qu’il y avait sans doute pas mal de choix qui ne tournaient pas rond dans cette UE.
    Une qui va ressentir les premiers effets du Brexit est bien la reine d’Angleterre ; si les informations que j’ai lues sont bonnes, ses exploitations agricoles devraient être amputées des subventions de l’Europe… La pôvre.
    Ceci dit les Anglais ont toujours eu cette manie de prendre les autres de haut, condescendants dès que vous leur parlez avec votre accent français pour demander votre chemin, fiers de leur libéralisme financier de la City, ils se sentaient dedans/au-dessus, maintenant voyons jusqu’à quel point ils veulent être dehors. Aux partenariats on peut tout faire dire.
    Cela ne devrait pas changer grand-chose, j’ai lu qu’aujourd’hui personne ne savait ce que cela engendrerait. Alors comme il se dit, wait and see, dans tous les cas les Anglais ont toujours été à part. Pas de grande révolution à attendre, contrairement à ce que disent les médias en mal d’actualité, il est vrai que à force de tourner autour de 2017 et de FH le filon commençait à s’épuiser.

  50. J’ai lu TOUS les commentaires jusqu’à celui de Exilé | 26 juin 2016 à 20:36.
    Et pour être honnête, en grande diagonale celui du Fan de football…
    – Je n’arrive pas à faire ne serait-ce qu’une tentative de synthèse de tous ces posts, qui traitent excellemment de la forme, mais très peu du fond.
    Peut-être (ou sûrement…) un aveu d’incompréhension de ma part.
    – Nous allons tous être bassinés par les « avis autorisés » de Minc, Attali, Tapie, et sans doute Morano ou Boutin…
    L’homme à la Riad est déjà passé, et en bon Normalien, a sorti une citation de sa besace…
    J’attends donc d’autres réflexions qui m’aideront, j’espère, à voir un peu plus clair.
    J’attends aussi le commentaire dans la presse de Hubert Védrine.

  51. Bonsoir,
    Au risque de paraître inconsciente ou cynique aux yeux de certains, je dirais que grâce aux Anglais sortis de l’UE, les politiques et tous ces technocrates de Bruxelles (10 000 à être payés royalement et sans payer d’impôts) ont enfin la douleur de comprendre que l’Europe telle qu’ils nous l’ont construite et imposée avec ses loupés ne pouvait perdurer sans qu’il y ait de casse. Il faut, comme toujours, un grand choc sur la tête pour réveiller les consciences de tout ce grand monde qui se croit au-dessus des lois démocratiques et pense que ce n’est pas à la rue de gouverner. Une sacrée leçon à retenir pour éviter que d’autres pays ne viennent rejoindre le Brexit et que cette belle Europe ne tombe en lambeaux. Il y en a un qui doit se frotter les mains et rire aux éclats, c’est V. Poutine.

  52. Denis Monod-Broca

    @ Deviro
    C’est assez simple pourtant : tous les commentateurs, unanimes, conviennent qu’il faut rebâtir l’Europe.
    La difficulté commence quand on se demande sur quel projet la rebâtir : sur la coopération entre des États souverains, ou sur la fusion de ces États en un super-État lui-même souverain.
    Le Brexit montre que la seconde option est un échec. Il y a donc ceux, peu nombreux, qui veulent l’abandonner pour adopter la première et tous ceux qui, au contraire, refusant d’admettre leur erreur, veulent la renforcer encore et toujours.
    Nation or not nation ? Tout est là.

  53. hameau dans les nuages

    @Lev | 26 juin 2016 à 21:01
    « @hameau dans les nuages
    Sauf le respect que je dois à Philippe Bilger et à son blog, traiter Marc Ghinsberg de facho prouve que vous êtes un sombre crétin. »
    Ah ! vous voyez ! cela fait bizarre hein ? Eh bien apprenez qu’il suffit d’aimer sa patrie pour en traiter ainsi constamment (en plus bien sûr de la terminologie habituelle utilisée par « les gens de progrès »)… Moi je suis blasé, vous non. Mais ça viendra.
    Crétin des Pyrénées alors, j’en accepte l’augure. Pour vous servir.

  54. @ Jean-Dominique le 26 juin 2016 à 23:10
    Je suis d’accord avec votre commentaire, cela aussi bien sur le cheminement intellectuel qui vous conduit à être européen, que sur votre analyse de la pitoyable Europe actuelle. Certes au lieu d’avoir des racines bretonnes comme vous, les miennes sont limousines.
    Mais ce Brexit britannique peut avoir des conséquences fort antinomiques. L’une s’avérant paisible et sans grands changements, les technocrates bruxellois ne seront pas à court d’accommodements raisonnables – comme formulé par nos amis québécois – afin que tout change pour que rien de notable ne change.
    Une autre hypothèse est possible, et pourrait se muer en mécanique infernale. L’Écosse obtient de Londres un nouveau référendum, et ce dernier lui permet d’acquérir son indépendance : derechef elle demande et obtient son adhésion à l’Europe. Afin de conforter son poids vis-à-vis de l’Angleterre, elle créé une fédération ou confédération avec l’Irlande du Nord. Cette dernière engage conjointement un processus du même genre avec sa soeur du Sud.
    On serait alors face à un processus qui à conduit à la dislocation de feue la Yougoslavie, et on ne peut exclure un recours aux armes chez les différents protagonistes : antagonismes pas seulement politico-économiques, mais bien pires ceux religieux peuvent ressurgir. D’ici que l’on soit contraints d’envoyer des Casques bleus pour tenter de séparer les belligérants, et la France sera de fait contrainte de participer à cette force dite de paix : nos quelques centaines de légionnaires, paras et marsouins non encore employés en Afrique et par « Sentinelle ». L’armée allemande pour de mauvaises et bonnes raisons ne pourra en être, cela ressusciterait trop de mauvais souvenirs !…
    Certes le pire n’est jamais certain, mais comme disait feu le talentueux Reiser – les moins de cinquante ans ne peuvent le connaître – on vivra alors une époque formidable… sic et resic.

  55. Ne manquerait plus que l’Ecosse et l’Irlande du Nord pour rester Européens obtiennent leur indépendance, la Grande-Bretagne deviendrait alors la Petite-Bretagne ou le Royaume désuni, perdrait plus de la moitié de son territoire et de ses citoyens. L’Ecosse conserverait les revenus des hydrocarbures, la Petite-Bretagne aurait alors bien triste mine avec l’Angleterre et le Pays de Galles.
    Il est quand même effrayant que ce Nigel Farage fanfaronne alors que sa campagne a été basée sur des mensonges et un populisme terrible qui n’a été que très peu dénoncé par son opposant David Cameron qui lui, avait joué le destin de son pays et de l’Europe sur un coup de dé pour assurer sa réélection, c’est dire si le monsieur avait une bonne idée, une bonne perception de ses concitoyens.
    Une nouvelle fois le concept du référendum a montré ses limites, le problème du référendum est la question posée, en répondant par un « oui » ou à un « non » les citoyens répondent à autre chose. L’UE est accusée de tous les maux, et les Français le savent bien, nos gouvernants en usent et en abusent pour ne pas faire les réformes nécessaires, « c’est Bruxelles qui l’impose… » et nos dirigeants jusqu’au-boutistes quand ils daignent se ranger aux exigences de Bruxelles en font des tonnes, bien plus que ce que demande Bruxelles. Mais surtout ce que demande Bruxelles n’est que le résultat des réunions auxquelles participent tous les gouvernements nationaux. L’UE est une administration coûteuse, lourde et morbide, composée de députés européens battus à des élections nationales pour incompétence et dont certains sont corrompus par les lobbyistes et dans laquelle – une fois encore – personne n’est responsable et c’est ainsi que l’UE navigue au doigt mouillé, personne ne dirige l’UE.

  56. calamity jane

    … »l’Europe n’étant pas responsable de nos défaillances nationales et de nos échecs intérieurs »… P. Bilger
    Les Français doivent se réformer quand on ne tient même pas compte du résultat d’un référendum ? De qui se moque-t-on ?
    Papili assiste à tous les matchs que la France joue dans l’Euro 2016 ?vDe qui se moque-t-on ?
    Un bon coup de balai ! Déjà faudrait-il arrêter d’entretenir des personnes qui ne fichent rien tant elles ont du souci à paraître sur les écrans…
    Député des Lobbys européens par exemple…
    Et d’ailleurs que signifie pour faire avancer l’Europe : le couple franco-allemand ? Les autres pays en seraient les enfants ? Les pays fondateurs de l’Europe se réveillent soudain et délestés des Britanniques sans doute
    arriveront-ils à décider ce qu’est « être dans l’Europe » avec tous les pieds de la chaise et non en équilibre…

  57. Si la politique extérieure de l’Europe est inexistante selon les observateurs éclairés, l’Europe semble avoir un certain pouvoir d’injonction et de surveillance à l’intérieur des pays européens, d’où le rejet massif des populations :
    phttp://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/05/17/31001-20160517ARTFIG00137-ce-que-la-loi-el-khomri-doit-a-l-union-europeenne.php
    La pensée magique à la Jacques Attali, convaincu que même pauvre on peut se trouver (« Ce soir (ou jamais !) ») n’aura eu aucun effet sur les baisses de valeurs à la bourse anglaise http://www.rts.ch/info/economie/7831484-les-400-plus-riches-au-monde-ont-perdu-127-milliards-avec-le-brexit.html
    Il est plus que temps que l’on remette de la rationalité dans tout ça et que les cartomanciens et autres diseurs de bonne aventure aillent pêcher le goujon plutôt que les lecteurs, ils feront moins de dégâts…

  58. @Deviro 26.6.16 – 23.36
    « L’homme à la Riad…. en bon normalien… »
    Qui est-il ? Je pense à deux personnes dont l’un est normalien mais n’a pas de riad il a fait construire une sorte d’habitation à Tanger, l’autre possède/possédait un riad mais n’est pas normalien… qui est ce mystérieux personnage que vous ne nommez pas ?

  59. Ce sont le rapport des nations qui nous ont menés au pire, puis à l’élaboration européenne du « plus jamais ça ». Les Britanniques n’ont jamais envisagé l’Europe que comme un agrandissement du marché économique, empêchant le développement politique de l’Europe, vue comme une fédération d’états-nations (Delors). L’Europe ne nie pas les nations, mais les encadre pour éviter le retour du pire, tendance naturelle de l’hyper-compétition libérale. La sortie des Anglais pourra permettre de revivifier cette idéologie, et de concrétiser le rêve européen, appuyé sur les quatre piliers définis par Rocard :
    -cL’économie de marché
    – La démocratie
    – La protection sociale
    – Les droits de l’homme
    Les trois derniers encadrant le premier point. Aucune nation ne pourra matérialiser ce rêve, pour une raison simple de dimension. Ce qui est impossible à 60 millions, le devient à 600.
    Le traumatisme de la sortie britannique est l’occasion de rendre réel ce qui est à mon sens l’unique solution, non seulement pour nos nations, mais pour le monde par son exemple, l’idéologie des droits de l’homme, transcription matérialisée de l’Evangile et de leur « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
    Il y a du boulot…

  60. Garry Gaspary

    @ Jean-Dominique Reffait
    Vous n’aurez jamais une identité européenne sans une langue européenne. Seule la langue commune scelle la pérennité politique des grands blocs, c’est ce qui constitue la première force des USA, de la Russie et de la Chine.
    Et que personne n’ose désormais me parler de l’anglais comme langue européenne ou internationale après ce qu’il vient de se passer : l’anglais n’a servi qu’à dépouiller l’Europe de son élite pour lui permettre d’émigrer plus facilement vers l’Angleterre ou les USA. La pratique européenne de l’anglais ne fait que tuer l’Europe.
    @ Franck Boizard
    La circulation au Moyen Age était aussi ridicule que vous. Et vos pèlerinages n’étaient provoqués que par la misère humaine directement liée par la déchéance historique de cette période. Nous vivons avec la modernité une période faste et ce sont justement les esprits moyenâgeux tels que le vôtre qui empêchent la totalité d’en profiter.
    @ Denis Monod-Broca
    Votre christianisation vous fait prendre le problème à l’envers, car ce qui nous met dedans en vérité, ce sont les petits qui osent insulter les grands au nom de leur petitesse, les masses qui osent mépriser l’élite au nom de leur christianisation, les pauvres qui envient la place des riches sans avoir la moindre notion de ce que pourrait être une vraie justice sociale, les faibles qui osent se prétendre les égaux des forts au nom de leur faiblesse, et les citoyens qui osent mettre toute la responsabilité de leur misère humaine sur le dos de leurs politiques alors qu’ils sont juste incapables de reprendre leur destin historique en main par la révolution.

  61. Ce qui est remarquable est que les électeurs britanniques, un temps affectés par le coup de l’extrême droite, se sont ressaisis et ont été capables de se prononcer sur le fond en ayant laissé de côté les manipulations médiatiques.
    Rappelons qu’après avoir appris le repli des intentions de vote pro-Brexit suite à l’instrumentalisation de la mort du député travailliste la bourse de Paris a grimpé de 3%, ce qui en dit long sur les intérêts en jeu.
    Buiseness is buiseness.
    Il faudra tout de même élucider un jour les zones d’ombre de ce meurtre.
    Mais depuis Ravaillac, et même avant, nous savons que ce n’est pas toujours facile.

  62. Xavier NEBOUT

    Je rebondis sur un propos de Franck Boizard.
    Oui ! L’Europe, ce devrait être le latin en première langue au lieu de l’anglais. Dans les camps de prisonniers de guerre, le latin servait souvent de langue commune, et même à l’égard des Allemands, entre gens cultivés …
    Mais avec les déclinaisons, c’est en fait penser la langue autrement, en revenant vers l’indo-européen, où l’intonation, la manière de tenir le propos sont aussi importants que le mot.
    Alors, il faut revenir à l’esprit d’aristocratie.
    Ce n’est hélas pas demain la veille. L’argot anglais a de beaux jours devant lui.

  63. Denis Ducroz

    @ Deviro | 26 juin 2016 à 23:36
    Pour faire court.
    Avec les mêmes faits, réels et avérés, on obtient deux résultats qui s’opposent.
    Jean-Claude Juncker et sa mégastructure se goinfrent sur notre espoir en l’Europe.
    – Nigel Farage prend deux minutes au Parlement européen pour les accuser de ne même pas payer d’impôt et avec ça il organise et obtient le Brexit.
    – Eva Joly, l’Européenne, répète et explique cet abus de confiance depuis des mois et des mois… C’est l’Europe qui la fait taire (et ce n’est pas sur ce blog qu’on lira ses mérites).
    L’Europe est quittée par ceux qui la détestent, mais elle écrase ceux qui voudraient l’améliorer.

  64. A partir d’aujourd’hui tout ce que la France compte de « batouilles » va s’inviter à commenter jusqu’à plus soif ce Brexit.
    Comme l’avait dit à un moment donné B. Langlois journaliste, à propos du décès de Grace Kelly, « la terre ne s’arrêtera pas de tourner » et Jaquatali de parler… Avec les habituels de ce genre de discussions qui font l’affiche.

  65. calamity jane

    @eileen
    « …n’est pas normalien »…
    Polytechnicien peut-être ?
    Demandez à Alex paulista.

  66. @ Ellen
    « Il faut, comme toujours, un grand choc sur la tête pour réveiller les consciences ».
    Ça c’est la version optimiste, on voudrait y croire. Version pessimiste : si un grand choc sur la tête suffisait, il y a longtemps qu’on se battrait autrement contre le terrorisme, par exemple, ou que notre gouvernement changerait de politique économique. Sa réaction quand il perd des élections c’est de dire « c’est parce qu’on n’y met pas pas assez de socialisme », et, logiquement, d’en rajouter. Surtout pas de changer.
    Les gouvernements se défient du peuple en ce qui concerne la construction de l’Europe, peut-être avec raison d’ailleurs, parce que le peuple est inconséquent, et son humeur changeante ; mais le peuple se défie des gouvernements avec raison lui aussi, parce que le pouvoir fait de son mieux pour le court-circuiter.
    @ Giuseppe | 26 juin 2016 à 23:35
    Réformer l’Europe, OK.
    Mais avec les administratifs, dès qu’on parle de réforme, le problème est qu’ils pondent frénétiquement des lois, et encore plus de lois, sur tout et sur rien. Il faut des administratifs pour faire fonctionner le système, des administratifs et des juristes qui se penchent sur la manière de faire appliquer les lois et ainsi de suite. Les autres, nous, qui ne faisons pas partie de la caste, sommes censés attendre bien gentiment qu’on nous dise ce que nous devons faire ou ne pas faire. Je ne sais pas si c’est ainsi que ça fonctionne réellement, mais c’est ainsi que c’est perçu.
    Il me semble qu’il faudrait commencer par séparer les rôles attribués aux instances nationales et supranationales (c’est sans doute déjà fait, mais ce n’est pas clair pour tout le monde), et ne pas chercher à en faire trop au départ, mais le faire bien, en se concentrant sur ce qui est primordial. Vu de loin, l’économie, la défense et la gestion de l’immigration me paraissent plus importants à l’heure actuelle que le reste pour commencer, mais je n’y connais pas grand-chose donc je ne me risque pas trop là-dessus. L’unification détaillée des procédures de fonctionnement d’un pays à l’autre me paraît vraiment secondaire par rapport à cela.
    Mais comment réussir à s’entendre démocratiquement sur des questions aussi politiques ? Et quels sont les processus de décision sur ces questions cruciales ? À l’heure actuelle le système paraît si compliqué, et si technocratique qu’il nous échappe. Mes interrogations doivent faire sourire les spécialistes. Elles sont pourtant celles de Monsieur et Madame Tout le Monde et ont leurs raisons d’être. Le plus étonnant est la précision du détail et l’uniformisation dans certains domaines, et l’improvisation complète dans d’autres, comme par exemple l’absence complète de gestion de l’immigration.

  67. @Denis Ducroz | 27 juin 2016 à 09:52
    « Jean-Claude Juncker et sa mégastructure se goinfrent sur notre espoir en l’Europe. »
    Voilà ci-dessous ce qui dépasse mon entendement :
    « Ancien Premier ministre, (du Luxembourg) il est président de la Commission européenne depuis novembre 2014, et pour une durée de cinq ans.
    Il est choisi comme premier président de l’Eurogroupe (à cause de son statut de ministre des Finances du Luxembourg), du 1er janvier 2005 jusqu’au 31 décembre 2006. Lors de la réunion de l’Eurogroupe du 8 septembre 2006 à Helsinki, il a été reconduit dans sa fonction de président pour un mandat de deux ans s’achevant le 31 décembre 2008. Il exerce cette fonction jusqu’au 22 janvier 2013.
    Juncker est choisi, le 27 juin 2014, par les dirigeants européens, pour être durant cinq ans le président de la Commission. Le Parlement européen confirme ce choix le 15 juillet 2014 (vote à bulletin secret avec 422 voix pour, le nombre de voix nécessaire étant de 376). »
    Le Luxembourg, premier paradis fiscal d’Europe.
    Quelqu’un pourrait m’expliquer, ou je suis complètement bouché ? (c’est une éventualité…)

  68. Pas de panique !
    Ne jouez pas à vous faire peur ou à vous réjouir !
    Ne rêvez pas plus longtemps !
    Ce n’est pas parce que l’on pose une question que l’on doit tenir compte de la réponse – c’est une simple information (cf. France, Pays-Bas, Irlande…)
    M. Kerry est venu flâner sur les rives de la Tamise ce week-end. En simple touriste, sans doute : Quand on s’promène au bord de l’eau, comm’ tout est beau, quel renouveau…
    Les Communes ne voteront pas le Brexit.
    Il n’y aura pas de Brexit.

  69. Le concept de référendum est lourdement mis en cause, il ne satisfait personne : le Brexit que ce soit le camp des « leave » ou celui des « remain » aucun n’est pleinement satisfait, NDDL que ce soit ceux ou celles qui ont répondu « oui » à cet aéroport ou « non » personne n’est satisfait.
    On sait que ce qui pose problème dans un référendum c’est la question posée, et qu’à l’occasion d’un référendum les votants répondent à tout autre chose qu’à la question posée et aux conséquences de leur choix !
    Pendant combien de temps nos gouvernants vont-ils continuer à s’amuser avec ce genre de votation.
    Bruxelles n’est pas prête à mettre en place le Brexit, le gouvernement français n’est pas prêt à déloger les zadistes et autres occupants du site : ce serait une opération quasi militaire qui nécessiterait quelque 1500 militaires…
    Ces deux opérations issues de la volonté des peuples vont probablement prendre des années, peut-être des décennies, avant d’être effectives… Que de temps perdu, aucune anticipation, aucun rétro-planning, rien, juste des avancées au jour le jour, la politique du petit pas, et pendant ce temps la Chine, la Russie, le Qatar etc. travaillent et eux avancent face à nos démocraties immatures au ventre mou.

  70. On n’a pas fini de rire, voici que Daniel Cohn-Bendit se présente pour remplacer Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne (AFP).
    Ce vieux bonze de 71 ans se prend pour Juppé : un indispensable.
    Entre Rocard, Raffarin, Juppé et la tribu des « je sais tout », on en crève, une loi devrait interdire aux politiques septuagénaires de l’ouvrir. On pourrait leur confier la Bibliothèque nationale, le Musée du Louvre, la présidence des grands phares de Bretagne ou des cimetières de Verdun car pour faire des discours-chrysanthèmes ils sont doués.

  71. Mary Preud'homme (quand l'Etat socialiste est à voile et à vapeur !)

    « C’est ainsi que, tout en participant au marché commun, nous n’avons jamais consenti pour les Six au système dit « supranational » qui noierait la France dans un ensemble apatride et n’aurait d’autre politique que celle du protecteur d’outre-Océan. C’est ainsi que notre volonté de ne point risquer cette absorption atlantique est l’une des raisons pour lesquelles, à notre grand regret, nous avons jusqu’à présent différé l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’actuelle Communauté. »
    (Charles de Gaulle, conférence de presse du 9 septembre 1968)
    L’Angleterre a donc choisi la rupture davantage attirée par l’appel du large que par le traintrain européiste. Il est vrai qu’entre la navigation en haute mer et le tunnel sous la Manche il n’y a pas photo. Mais est-elle pour autant perdue d’avoir coupé le cordon ombilical et préféré l’aventure en haute mer, seul l’avenir nous le dira. De mon côté, je ne le crois pas, bien au contraire. Reste à savoir si l’Irlande du Nord, toujours rebelle, suivra…

  72. @eileen | 27 juin 2016 à 07:43 pour Deviro 26.6.16 – 23.36
    « « L’homme à la Riad…. en bon normalien… »
    Qui est-il ? Je pense à deux personnes dont l’un est normalien mais n’a pas de riad il a fait construire une sorte d’habitation à Tanger, l’autre possède/possédait un riad mais n’est pas normalien… Qui est ce mystérieux personnage que vous ne nommez pas ?
     »
    La dame est en maraude pour savoir si elle peut baffer, car elle sait parfaitement à qui je fais allusion, le quidam en question ayant une maison à Tanger (par sa femme) et un riad à Marrakech.
    Et peut-être un Sam’suffi à Coulommiers, une studette à Trappes ou une chambre de bonne à Bezons ? Elle le sait sûrement.
    La question est d’un intérêt certain, c’est évident…
    @Denis Ducroz | 27 juin 2016 à 09:52
    La difficulté commence quand on se demande sur quel projet rebâtir (l’Europe) : sur la coopération entre des États souverains, ou sur la fusion de ces États en un super-État lui-même souverain.
    Le Brexit montre que la seconde option est un échec.
    Nation or not nation ? Tout est là.

    Un Etat fédéral ? i.e la Suisse, les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne ?
    @Denis Monod-Broca | 27 juin 2016 à 00:19
    Jean-Claude Juncker et sa mégastructure se goinfrent sur notre espoir en l’Europe.
    ça commence un peu à décanter chez moi. Il me faut métaboliser tout ça… merci.

  73. Denis Ducroz

    @Deviro | 27 juin 2016 à 12:58
    C’est ça le vrai pouvoir !
    Celui de mériter légalement sa position aux yeux de ceux qui en pâtissent. Et rien de plus puissant que l’argent pour y parvenir.
    Le groupe écologiste au Parlement européen a exigé une enquête. Exit, censuré, impossible.
    Eva Joly a expliqué que Barnier aurait pu avoir le poste mais que les députés allemands et leurs affidés ont suivi les ordres venus de plus haut.
    Il y a quelques années, lorsque la même Eva Joly a publié son livre dénonçant la corruption qui atteignait un niveau susceptible d’influer sur la géopolitique… que croyez-vous qu’il arrivât ? Le gouvernement français de l’époque l’a fait retirer de la vente au prétexte que sa date de publication pouvait influencer les élections à venir.
    Quel plus bel aveu ? Quelle confirmation éclatante de la collusion entre les faiseurs de loi, ceux qui les manipulent et ceux qui nous le cachent !
    La ploutocratie (le gouvernement par les plus fortunés selon Le Robert) se fiche éperdument des aspirations culturelles partagées, de l’identité européenne commune, de tout ce qui devait entraîner l’unification du continent. La finance internationale n’aspire qu’à un monde stable sur lequel spéculer tranquillement, nonobstant l’inhumanité du résultat. Elle place ses pions et fabrique les règlements qui justifient et légalisent leur pouvoir.
    Quand la droite se réveille, on la dit généreuse.
    Quand la gauche le clame depuis toujours, on la dit révolutionnaire. Mais c’est vrai quelle n’a pas le monopole du coeur.
    Et puis un jour, les laissés pour compte de l’anglo-saxonisme régnant disent qu’ils en ont marre, la City nous ferait presque pleurer, et on raconte à qui veut le croire que les populistes vont casser le château de cartes.
    Mais ceux-là ne sont jamais entrés dans le château.
    Farage est un joueur de pipeau, populiste et néfaste ; Joly est une citoyenne du monde, juriste rigoureuse.
    Qui est le plus dangereux pour HSBC ou Goldman Sachs ?

  74. @Clafoutis
    « Les Communes ne voteront pas le Brexit.
    Il n’y aura pas de Brexit. »
    Qu’à Dieu ne plaise que les sujets de Sa Majesté la Reine ne lui fassent subir alors le sort de Charles 1er !
    Pour rester sérieux, et si vous aviez raison, Clafoutis (ce que je crains), les violations répétées de l’avis des peuples par leurs « gouvernants » dans les prétendues démocraties entraîneront désordres et montée des extrêmes…

  75. La pétition ne surclassera jamais le référendum.
    Notre presse, dépitée par le Brexit, s’accroche désespérément à cette thèse.
    La gauche a eu raison d’organiser un référendum pour l’aéroport de Jean-Marc Ayrault.
    Aussi benêt qu’il est, il a raison. Les crétins aussi ont de bonnes idées et les « zadistes » sont morts.
    On verra au bout du quinzième milliard dépensé si c’était une bonne idée d’avoir construit un aéroport pour lancer le Concorde sur New York (projet initial datant de 1963…)
    En « histoire comparée », les bêtises ne se révèlent que par tranches de 50 ans.

  76. Celui qui me vantait l’installation de panneaux photovoltaïques, en aparté m’a confié qu’il étaient dans notre cas amortissables au bout de trente ans, sans compter les frais de maintenance qui ne manqueraient pas de surgir. Dans le fond tout le monde s’en fichait… Qui serait là pour le voir dans le meilleur des cas, et qui impliquer dans le cas d’un échec certain, personne.
    Alors un aéroport de plus, ce n’est pas l’argent ni les cautions personnelles des élus qui sont mises sur le tapis, c’est le vœu de certains et la frénésie d’investir sans se soucier de la dette.
    On pleure pour construire des hôpitaux et sans doute les millions s’empiler dans un ouvrage qui si je comprends bien n’a pas d’utilité si ce n’est la volonté de quelques élus. Nous en reparlerons dans cinquante ans comme le dit Savonarole, sous terre où nous aurons tout oublié.

  77. @Denis Ducroz
    Joly est une citoyenne du monde
    Cette expression citoyen du monde est un oxymore.
    Le citoyen habite une cité délimitée par un certain nombre de limites physiques ou relevant d’actes à caractère légal et il lui est redevable d’un certain nombre d’obligations.
    Ce citoyen du monde, sans racines, sans histoire, sans patrie à défendre, sans devoirs envers la cité qui l’accueille, est en fait un irresponsable et en définitive un citoyen de nulle part quand il n’est pas tout simplement un parasite.

  78. Je ne crois pas aux réformes, c’est le discours habituel de technocrates et administratifs qui veulent sauver leur peau devant les électeurs et les mêmes causes de produire toujours les mêmes effets.
    Reformer c’est amputer, après les perfusions sans succès, il faut passer à la chirurgie.
    Les gens se battent pour un nom de région alors que la plus grande partie n’a jamais franchi le seuil d’un Conseil départemental. Alors l’Europe…

  79. Denis Ducroz

    @Exilé | 27 juin 2016 à 21:32
    « Joly est une citoyenne du monde »
    « Cette expression citoyen du monde est un oxymore. »
    Vous avez raison. C’est une expression tout à fait inappropriée.
    J’ose espérer que la critique que vous m’en faites ne touche en rien le personnage d’Eva Joly qui, en termes de « caractère légal », « d’obligations » et de « devoirs », en remontrerait beaucoup à bon nombre de citoyens dûment homologués.
    Au fait, comment nommeriez-vous les les piliers de la finance sans frontière ayant racine, histoire et « patrie » à défendre dans la City ? En voilà un périmètre de vertu excluant les « parasites ».
    Merci d’améliorer ma lecture du monde.

  80. @Denis Ducroz
    J’ose espérer que la critique que vous m’en faites ne touche en rien le personnage d’Eva Joly qui, en termes de « caractère légal », « d’obligations » et de « devoirs », en remontrerait beaucoup à bon nombre de citoyens dûment homologués.
    Effectivement, ma réflexion était d’ordre général et ne visait pas madame Joly en particulier.
    Ceci dit, puisque vous en parlez :
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/07/14/eva-joly-propose-la-suppression-du-defile-militaire-du-14-juillet_1548959_3224.html
    Je ne suis pas un thuriféraire du régime en place, ni de la fête du super-populisme que représente le 14 juillet, mais il me semble incongru de remettre en cause ce défilé représentant l’armée de la nation, avec toute la symbolique historique qui s’y rattache.
    Mais cela, madame Joly ne peut probablement pas le comprendre, comme elle refuse de comprendre d’autres choses.

  81. Denis Ducroz

    @Exilé | 28 juin 2016 à 10:42
    Vous savez, il y a un tas de gens dont je ne partage pas toutes les idées. Madame Joly, Monsieur Bilger, vous-même et bien d’autres commentateurs…
    Pour ne rien vous cacher, il m’arrive même de m’agacer avec mes propres contradictions.
    « Je prends tout doucement les hommes comme ils sont,
    J’accoutume mon âme à souffrir ce qu’ils font »
    Molière n’était pas un idéologue.
    Bonne journée.

  82. Passionnante partie de poker menteur qui commence entre la Grande-Bretagne et les 28. Je précise les 28 parce que la Grande-Bretagne n’ayant pas fait jouer le fameux article 50, fait encore partie de l’UE…
    Elle est donc dans la situation idéale qu’elle souhaite depuis longtemps, être out tout en étant in.
    Ceux qui n’ont rien compris comme Hollande veulent précipiter le mouvement, mais il ne sait pas qu’il n’a pas les moyens de suivre, comme on dit au poker.
    Merkel qui a compris, accepte de donner du temps au temps, tout en précisant que la GB ne peut pas avoir les avantages du in sans les inconvénients.
    Renzi se dit que si la GB bénéficie d’avantages, il pourrait en profiter.
    Pas de soucis pour les eurobéats ni les eurosceptiques, Obama qui s’était permis de donner son avis sur le Brexit avant le vote, va intervenir. Déjà J.Kerry commence les manœuvres d’approches.
    Il est dans l’intérêt des USA que la GB reste dans l’UE, Obama donnera donc les instructions à Merkel, qui fera suivre, pour que la GB obtienne presque tout ce qu’elle veut, tout en se disant out et étant in à moins que ce ne soit l’inverse.
    Hollande acceptera, il a déjà accepté le fameux traité qu’il devait renégocier et tant d’autres choses. Il en profitera pour demander un répit pour ses réformes qui commencent à faire rigoler tout le monde, et pour un déficit qui fuit devant lui telle la ligne d’horizon.
    Les autres feront la même chose, et tout le monde ayant obtenu la transgression des règles à son avantage sera ravi.
    Et les affaires pourront reprendre « as usual ».
    Et les peuples me direz-vous ?
    Les peuples, et bien, « as usual », ils voteront pour ou contre qu’importe, comme ont pu le constater Français, Néerlandais, Irlandais, Grecs !

  83. calamity jane

    @Tipaza
    Permettez-moi de penser que vous me semblez près, très près de la possible suite ; breaksitting en quelque sorte !

  84. Ne nous inquiétons pas trop pour nos « amis » anglais. Après un moment de panique, bien compréhensible vu que personne, à commencer par ceux qui ont voté « out », ne s’attendait à ce que le Brexit l’emporte, la situation en Bourse se stabilise.
    Finalement l’Angleterre ne sera plus dans l’Europe mais bénéficiera du marché de l’Europe. Bref les avantages sans les inconvénients, un peu comme la Norvège. C’est ce qu’elle a toujours voulu. Vraiment ils sont trop forts nos « amis » anglais.
    Madame Thatcher là où elle est doit être ravie.

  85. « La Belgique reçoit des centaines de demandes de ressortissants britanniques qui veulent acquérir la nationalité belge après le vote de leurs compatriotes en faveur d’une sortie de l’Union européenne jeudi dernier, ont déclaré des responsables belges aujourd’hui. » (AFP)
    Ils n’ont pas dû lire Baudelaire ou écouter les chansons de Brel… en sont restés à Tintin…
    Comment peut-on passer du Caol Ila à la bière des trappistes ?…
    J’oubliais : ils visiteront Waterloo…

  86. Il a réagi après le Brexit :
    – La prochaine coqueluche des médias : Gaspard Koenig, H.IV-Normale-agrég de philo-35 ans-dents blanches et toison fournie-beau gosse (il n’aime pas Michel Onfray…).
    – Il a écrit un temps les discours de Christine Lagarde et anime actuellement un think tank libéral.
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/06/24/31001-20160624ARTFIG00316-brexit-le-coup-de-gueule-de-gaspard-koenig.php
    …mais Pierre-Henri d’Argenson lui a répondu… avec pertinence.
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/06/27/31001-20160627ARTFIG00098-brexit-reponse-d-un-eurosceptique-a-gaspard-koenig.php

  87. Alex paulista

    Si le Brexit les mène à une réunification de l’Irlande et à une sécession de l’Écosse, je vais me taper sur le ventre pendant une semaine !!
    Ah ces Anglais, certains disent qu’on ne peut pas les voir parce qu’ils nous ressemblent… en tout cas ils sont au moins aussi c… !

  88. Theresa May est bien placée pour devenir le futur PM british.
    Problème, elle n’est armée que d’un diplôme de licence, et quand on voit ce que Valls a fait de la France avec sa licence d’histoire, on craint le pire.
    J’entends déjà certains me rétorquer que Jules César n’avait aucun diplôme, mais l’époque a changé, non ?

  89. Le Brexit serait un happy end, d’après le titre de ce billet.
    Quand Juncker a posé sa candidature au poste de président des commissions européennes, Cameron avait annoncé que cela posait problème pour l’Angleterre, il avait menacé de Brexit. Et puis Juncker a été élu et la Grosse Bretagne (in french in the text) est toujours là, entre deux traités, entre deux décisions, entre deux eaux, celle de la Mer du Nord et celle de l’Océan Atlantique.
    Les Ecossais annoncent qu’ils veulent quitter le Royaume-Uni et quand le Royaume-Uni vote pour le Brexit, les Ecossais refusent de quitter l’UE. Une bataille juridique s’annonce.
    Rions du comique de situation, c’est toujours cela de pris car on est encore loin de la fin heureuse.
    Que Dieu sauve la Reine.

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