L’Aventure des films : un colossal et épuisant travail…

On se rend dans une salle de cinéma, on regarde un film, on en sort ébloui ou déçu ou, pire, indifférent et on s’imagine peut-être qu’il n’y avait là rien d’extraordinaire. Un spectacle comme un autre.

Quand on lit le remarquable livre « L’Aventure des films« , d’Olivier Rajchman (OR), on comprend tout. Les très grands films sont des tours de force, des miracles.

Pour apprécier cet ouvrage critique de haute volée, je l’admets volontiers, il convient d’être un amateur épris de cinéma, attentif à tout ce qu’il a apporté et sensible à son histoire, de l’éclat des stars aux modestes mais irremplaçables contributions des seconds rôles. Mais il est vrai que la connaissance du cinéma devrait faire partie de la culture générale, tant elle permet une vision du monde, de la société et de l’être humain, qui s’ajoute aux formations plus classiques.

Dissipons d’emblée un malentendu qui a failli m’égarer. OR, dans son choix des vingt films qu’il considère comme emblématiques, ne se prononce pas sur leur excellence, leur supériorité qualitative mais explique parfaitement que chacun d’eux a été décisif dans la création d’un genre et qu’à ce titre il a sa place dans ce panthéon. Aussi bien « Autant en emporte le vent » que « À bout de souffle », « Chinatown » que « Barbie », « Le Dernier métro » que « Chantons sous la pluie » par exemple.

En lisant OR, j’ai abandonné l’approche superficielle que j’avais du cinéma. J’ai maintenant conscience qu’il s’agit, dans tous les cas, d’un travail colossal et très éprouvant pour les nerfs. Tous ceux qui participent à l’élaboration du film passent par des phases de désespoir, avant d’en être très rarement satisfaits !

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Je n’imaginais pas les épreuves, la minutie, le perfectionnisme, l’ampleur et la fatigue des tâches qui conduisent, dans le meilleur des cas, au sublime, ou au moins imparfait possible. La collaboration constante et infiniment créatrice entre le producteur, le ou les scénaristes et le réalisateur est impressionnante parfois de solidarité, souvent d’antagonismes surmontés, d’écoute, de tolérance, d’échanges puissants et sans concession, d’abandons puis de reprises, de pessimisme amendé par un optimisme que le travail fourni fait surgir.

Je n’aurais garde d’oublier les acteurs qui, choisis pour ce qu’ils vont apporter au film – sans le moindre doute pour certains, pour d’autres après moult hésitations et revirements -, peuvent faire preuve d’un caractère, d’une implication ou non, qui compliquent ou facilitent le processus de création.

Le réalisateur est le personnage central de cette magnifique et éprouvante entreprise, de sa conception à peine esquissée jusqu’à sa diffusion en majesté. On est effaré par le nombre d’incidents techniques, personnels, humains et psychologiques, que doit régler un metteur en scène appelé à se muer en médecin des âmes et des sensibilités avant d’être un maître dans son activité artistique. Et tous les réalisateurs n’ont pas la politesse, la patience et la tranquillité constante d’un François Truffaut !

On ne peut pas non plus passer sous silence le rôle capital de l’auteur de la musique, qui a son idée se confrontant parfois à celle du réalisateur. Dans les moments de grâce, la musique de film n’est pas un ornement mais une puissance à part entière comme Ennio Morricone l’a toujours voulu.

Il faut rendre justice à l’infinie richesse du livre d’Olivier Rajchman, de ses chapitres qui pour chaque film, mélangeant genèse, construction intellectuelle, détails techniques, approfondissement des personnages, anecdotes de tournage, focalisation sur les acteurs, histoire des rapports entre producteurs, scénaristes, réalisateurs et compositeurs, offre un panorama complet et passionnant de la tâche himalayesque d’une oeuvre menée à terme !

Je ne traiterai plus jamais le cinéma à la légère.

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Voir les Commentaires (20)
  1. Le cinéma, de l’art ? peut-être. Mais alors qu’importe le chemin. Seul le résultat compte. Il suscite de l’émotion… ou pas.
    Dans les impérissables je mettrais :
    La septième compagnie au clair de lune.
    Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.
    Dans les trois trous.
    Elle cause plus, elle flingue
    Et quelques autres grands succès injustement méconnus.

  2. Le manoir était vide, à l’exception du silence. Un silence si lourd qu’il semblait habiter les murs comme un hôte ancien. Depuis des années, nul ne passait plus le portail de fer forgé aux motifs d’acanthe, si ce n’est le jardinier — un vieil homme qui parlait peu, marchait lentement. Ses bottes s’enfonçaient dans la mousse comme si le sol cherchait à l’engloutir.
    Un soir d’hiver, sous la neige grise qui retombait sur le domaine, un jeune archiviste fut mandaté pour inventorier les papiers du propriétaire décédé, homme d’affaires redouté, collectionneur d’art invétéré, mécène invisible, dont la fortune avait fait naître toutes les légendes et convoitises.
    Le château, nommé Xanadu par quelque ironie obscure, ressemblait à ces architectures qu’on imagine dans le délire : baroque et gothique à la fois, avec des couloirs sans fin, des portes qui grincent lentement, et des vitres givrées. Une sorte de maison Usher. Dès l’entrée, le jeune archiviste ressentit ce que la raison rejette mais que l’intuition accueille : ce lieu n’était pas simplement désert, il était hanté. Non par des spectres au sens trivial, mais par quelque chose de plus vaste : un passé figé, comme un rêve qu’on ne peut oublier, mais qu’on n’ose affronter.
    La troisième nuit, alors que le vent s’engouffrait par la verrière brisée de l’aile nord, le jeune archiviste découvrit dans une armoire basse, fermée par une clef oubliée dans la serrure, un objet incongru : une luge. En bois sombre, usée aux bords, gravée d’un nom grossier, à moitié effacé par le temps : Rosebud. Elle n’avait rien à faire là. Tout ici parlait de puissance, de marbre, de guerre, de domination. Et voilà qu’un jouet d’enfant gisait, solitaire, au milieu des vieux numéros du New York Herald Tribune et des contrats de rachat d’aciéries.
    La neige, ce soir-là, tombait plus épaisse. En ouvrant la lucarne, le jeune archiviste vit le jardin se couvrir comme un linceul. Et sans comprendre pourquoi, il pleura.
    Les jours suivants, l’obsession s’installa. Il fouilla les tiroirs, ouvrit les boîtes scellées, déplia les lettres. Feu l’homme d’affaires, enfant unique d’une mère austro-hongroise et d’un père ruiné, avait été confié à un banquier à l’âge de huit ans, contre une rente. L’enfant ne revit jamais sa mère. De son père, il ne lui resta qu’un seul mot, griffonné sur une enveloppe froissée : ”Forgive me”.
    Mais ce n’était pas cela qui serrait la gorge. C’était le vide entre les lignes, le mutisme entre les faits, l’absence d’émotion dans cette vie orchestrée comme une suite d’acquisitions. Et cette luge, pourquoi la garder, après tout ce temps ? Pourquoi la cacher, si ce n’est parce qu’elle contenait ce que rien d’autre n’avait su égaler ?
    Une nuit, le jeune archiviste rêva qu’il était dans la neige, enfant lui aussi. Un homme en manteau noir l’éloignait d’une cabane en bois. Il tenait une luge. Il voulait revenir, il hurlait, il pleurait, mais le traîneau continuait de glisser inexorablement. Puis une voix, grave, intérieure, comme surgie du sol même, murmura : “You can never go back.”
    Le dernier soir, le jeune archiviste descendit au sous-sol. Il y avait là une pièce qu’il n’avait pas osé ouvrir jusqu’alors. Il en déverrouilla la serrure. À l’intérieur, il découvrit un écran, un vieux projecteur 16 mm, et une centaine de bobines simplement étiquetées : ”Life”.
    Il en choisit une au hasard. Il fit tourner la manivelle. Des images en noir et blanc, tremblantes, apparurent : un garçon dans la neige, un chien, une femme qui rit, une cabane en bois. Pas de voix. Juste le frottement prégnant de la pellicule. Le jeune archiviste regarda la caméra. Il sourit. Puis l’image sauta.
    Le jeune archiviste comprit.
    Feu l’homme d’affaires avait possédé des empires, dominé des continents, bâti des cathédrales de pouvoir. Mais jamais il n’avait retrouvé cet instant. Cet instant où il était un enfant aimé, dans la neige, avec sa mère. Tout, dans sa vie, avait été une tentative dérisoire pour réparer l’exil originel. Tout. Le château, les hommes, les musées, les femmes. Rien ne fut assez.
    Et dans son dernier souffle — c’était consigné dans le carnet médical — l’homme d’affaires n’avait pas dit un nom, ni émis une prière. Il avait prononcé : Rosebud.

  3. Sil n’en reste qu’un ce sera celui-là : « Parfum de femme » de Dino Risi.
    Quand je vois les daubes de Louis de Funès et autres champions d’aujourd’hui, je pleure. « Dersou Ouzala » de Akira Kurosawa, tout le reste est bien triste et vide.
    Le cinéma, le ciné-club de ma jeunesse, « Les Diamants sont éternels » à Toulouse en première… Le cinéma c’est l’écriture de l’image et du son, imposés certes, mais le reste de rêve est toujours intact, et… Bon, j’arrête j’y passerais une partie encore de ma vie. Et puis il en va des films comme des livres, chacun a les siens.

  4. Monsieur Bilger, en matière de cinéma vingt chefs-d’œuvre ne sont pas si difficiles à trouver, ni vingt navets si difficiles à repérer. Mais ce qui exige de la jugeotte et du comprenoir, c’est le nanar héroïque dans sa dimension ultime et métaphysique.
    Dans l’attente de la nuit Nanarland au Rex en septembre, voici un échantillon de 20 titres…
    Zardoz. Barbarella. Liberté, égalité, choucroute. Les Chinois à Paris. Le libertin. L’attaque de la moussaka géante. Pétrole ! Pétrole ! Le grand pardon. Samuraï cop. Shaolin soccer. Turkish Star Wars. Le Führer en folie. Jupiter’s Darling. La chute de Berlin (1950). Vercingétorix : La légende du druide roi. L’attaque des tomates tueuses. Les Rongeurs de l’apocalypse. Rocky IV. Le Jour et la nuit. Red Dawn (1984).

  5. @ Metsys | 02 juillet 2025 à 15:04
    Et la trilogie de la momie aztèque, c’est du mou de veau ??? Même Ed Wood est battu, c’est dire…

  6. Dans le domaine du spectacle, il y a toujours le regret de ne pas aborder en même temps le résultat du jeu des acteurs et la façon de le mettre en scène. Ayant très longtemps travaillé dans le spectacle en tant que juriste, donc spectateur de la technique, ces gens-là, dans leur diversité, m’ont toujours séduit. Comme ce chef de plateau qui cachait un magnifique talent de décorateur, peintre plutôt, et qui n’en faisait pas état, pourquoi ? ou ce simple machiniste qui se révélait être un acrobate comique irrésistible. Il m’a appris à « souffler » les décors.
    Les scenarii ont des origines si diverses qu’il est difficile comme le fait « finch » d’en donner un vademecum, encore que l’histoire contée m’est quelque part, familière, peut-être par l’ambiance décrite, qui va de Marlowe à Poe en passant par Dickens ou Leblanc ; la vieille maison, à la frange du manoir mystérieux……… toute une allégorie.
    Quant aux résultats de films, n’étant pas un spécialiste ni n’ayant de goûts bien affirmés, je reste assez bêtement entiché de « Drôle de drame » qui est un film d’auteur et d’acteurs, fulminant de trouvailles de langage. Dans ce domaine de la générosité, je pense à « L’étrange désir de M. Bard », ciel, que c’est bourgeois et concon, mais j’aime, à égalité avec les « Les Enfants du paradis » pas original, mais tant pis.
    Certes, tout cela confine un peu, mais s’il fallait se lancer dans les grandes productions extérieures, l’enlisement serait à redouter.
    Puis, le sujet est à la prouesse technique permanente et, sur certains plateaux, j’ai côtoyé un monde exactement comme le monde spectateur, mais exhaussé à la puissance x par les impératifs de l’entreprise, l’importance des enjeux et quelquefois, l’engagement de tous pour la défense d’une idée, dans un temps imparti.
    C’est le paradoxe du temps rétréci dans une oeuvre dont le but est de l’élargir à l’infini.

  7. Il me semble l’avoir citée, la dernière scène de « Affreux, sales et méchants », la jeune fille… L’enfer de ne pouvoir jamais sortir de la crasse où l’on est né…
    Et puis, et puis… Vittoria Puccini et l’on y passe la nuit.

  8. Personnellement j’aime bien les films des années soixante en noir et blanc. Ceux d’Henri Verneuil, en particulier, qui a réalisé des films culte avec des acteurs prestigieux : Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Bernard Blier… Pardon pour ceux que j’oublie, notamment les seconds rôles tout aussi talentueux que les têtes d’affiche.
    J’accorde aussi beaucoup d’importance à la musique du film qui souvent contribue au succès du film.
    Les films d’aujourd’hui sont bourrés d’effets spéciaux dont l’accumulation a tendance à m’irriter. Les scènes d’action violentes prennent le pas sur le jeu des acteurs et sur les dialogues, ne laissant aucune place à la réflexion du public.
    Ajoutons à cela l’incontournable petite scène homosexuelle qui semble être devenue un passage obligé dans les films et séries du XXIe siècle.
    Soyons clair ! Je n’ai rien contre les homos, mais je pense que les scénaristes devraient arrêter de faire une fixette sur le sujet.

  9. On peut critiquer le fait que les abus d’effets spéciaux ou de bagarres jettent un voile plus ou moins décent sur le vide des intrigues, mais il y a d’excellents films fait avec des trucages bouts de ficelle, comme « La Belle et la Bête » de Cocteau et des films avec d’énormes effets spéciaux qui traverseront les siècles comme « 2001, l’Odyssée de l’espace ». Les arts du trucage ne sont pas mauvais en soi, et peuvent même être nécessaires pour certaines histoires.
    En vérité, je trouve plutôt dommage des recettes narratives éculées, et je dirais presque quels mythes bêtement laissés de côté représenter si je ne craignais qu’on ne les gâche et en éloigne créateurs et public pour longtemps.
    Alors secret défense. Les mythes plus ou moins oubliés sont sans avocat, sans auteur et aficionados ! Des proies.
    L’avantage de transcrire des œuvres écrites est qu’une horde de gardiens du temple oblige à ne pas faire n’importe quoi, transgresser peut-être, mais avec de bonnes raisons, comme dans « Blade Runner » – dont la suite est si infecte que seule une cuvette des toilettes pourrait en recevoir l’expression non censurée.
    Ah ! Souvent on critique les biopics comme peu inspirés. Mais j’ai pour ma part découvert un chef-d’oeuvre dont je ne me lasse pas :
    https://www.youtube.com/watch?v=sgbU3yDCstA
    À revoir les perfections du passé, on oublie sur quoi elles émergent, et on compare au présent non encore tamisé, ce qui biaise l’évaluation de notre temps. Nostalgie et découverte : que d’aventures pour l’amateur de cinéma !
    Cependant, les films ont tellement d’intervenants qu’ils sont souvent plus moyens que les romans, il y a quelques personnes qui ont fait du bon travail, d’autres du mauvais, en somme peu de nullités et encore moins de miracles. Déceptions pour les intervenants à ces grandes œuvres collectives ? peut-être, mais chacun se perfectionne au travers de chacun des films, et peut espérer intervenir dans un où l’alchimie se fera enfin.

  10. « Je ne traiterai plus jamais le cinéma à la légère » (PB)
    Je ne l’ai jamais traité à la légère, « plus cinéphile que moi, tu meurs », comme disait l’autre.
    Mais le cinéma est-il le 7e art comme le disent certains ?
    Certains, ce sont les bobos critiques de métier, un peu comme les intervenants du blog, à ceci près qu’eux sont payés et pas nous. C’est pô juste, mais c’est un autre sujet.
    Ou plutôt le cinéma est-il ce que l’on appelle « l’industrie du cinéma » ?
    Et là, ceux qui parlent ainsi, ce sont les producteurs qui financent en espérant des retombées et faire de l’argent comme dans toute industrie, non socialiste et non nationalisée, qui se respecte.
    Difficile de définir vraiment ce qu’est le cinéma, mélange d’imagination, d’inspiration forcément individuelle et de besoins financiers et techniques pour mettre en oeuvre cette inspiration.
    J’aurais tendance à qualifier le cinéma d’art industriel.
    Dans la langue française, qui bientôt ne le sera plus, française, l’ajout d’un qualificatif à un concept limite l’étendue d’application de celui-ci et en réduit l’importance, voire le déforme complètement.
    Par exemple les Républiques démocratiques des pays communistes, qui sont peut-être des Républiques, mais sûrement pas démocratiques.
    Ou la social-démocratie si prisée à gauche, et qui est socialiste par les prélèvements faits sur les actifs créateurs de richesse, forcément de droite, pour les distribuer aux inactifs naturellement de gauche, et qui donc n’a rien de démocratie.
    Quant à la France macroniste, elle serait plutôt sadique pour les retraités zézés qui bientôt deviendront des zozos à force d’être pressurés, mais c’est un autre sujet.
    Or donc, le cinéma penche plutôt du côté où il tombe souvent, celui d’une industrie à la recherche de rentabilité, sous le prétexte d’art.
    Mais est-ce vraiment le seul cinéma qui est à la recherche de rentabilité « bassement » financière ?
    Souvenons-nous qu’un facétieux avait qualifié Salvador Dali, sublime peintre à ses bonnes heures, d' »Avida dollars » par un de ces anagrammes qui est un poème à lui tout seul.
    Alors vive le cinéma rentable à condition qu’il nous donne des films qui nous fassent rêver.

  11. @ Jove
    Je bats ma coulpe, d’autant que votre réponse éclairée m’a permis de dénicher une autre pépite injustement méconnue : Aztec Rex / Tyrannosaurus Azteca, un mélange subtil d’ethnologie mésoaméricaine et de paléontologie jurassique.
    Et je confirme, à côté de ça, Plan 9 of Outer Space c’est L’Année dernière à Marienbad…

  12. Le cinéma autorise Orphée à se retourner sans faire mourir Eurydice, remarquait le protestant Godard dans son « Histoire(s) du cinéma », cherchant le point et non le cadre, ce à quoi le matois catholique Sollers répondait que la voix triomphe de tout, récusation du calcul intéressé au bénéfice de la présence, parole vibrante quand un film se voit, sûrement, mais aussi se lit et s’entend, autre variation de la « Bonne Nouvelle » :
    Je vous salue, Marie, pleine de grâce…

  13. Idée de films ou de séries qui à mon avis battront tous les records d’audience :
    « Les Aventures de Trump », qui à mon autre avis est actuellement l’acteur le plus populaire, charismatique, hypergénial, scénariste hors pair, fabuleusement pourvu d’un don extraordinaire de trouvailles de sujets tous plus extravagants les uns que les autres pour notre plus grand bonheur.
    Tous les autres films et séries du milieu des gogols gauchistes du showbiz gnangnan sont ravalés au rang de navets insipides depuis le « pestacle » offert par cet extraterrestre qui a mis le monde à genoux.
    Aucun succès cinématographique, aucune oeuvre littéraire, aucun écrivain n’arrive allah semelle de ce géant qui a réveillé la planète par son culot, ses sorties fabuleuses, ses prises de parole, ses coups de pied aux fesses à tous ceux qui oseraient le contrarier.
    La dernière vidéo sur les alligators et ses mimiques pour s’enfuir sans risques marquera pour longtemps l’humanité tout entière.
    Voilà un être surnaturel aux pieds duquel notre pauvre pays de loques déchets détritus sociaux tous en gueule et petits bras ferait bien de faire profil bas.
    Trump au pouvoir, Bardella Premier ministre, voilà la meilleure formule au pouvoir chez nous.

  14. @ Aliocha | 03 juillet 2025 à 09:51
    « Je vous salue, Marie, pleine de grâce… »
    Depuis un bon moment déjà on dit : « pleine de graisse », toujours immobile, sans exercice physique, ça en fait de l’enrobé, elle pourrait trôner à l’entrée de l’usine Michelin comme bibendum.

  15. Pour aujourd’hui ce sera « L’Argent de la vieille ».
    https://www.allocine.fr/film/fichefilm-4936/critiques/spectateurs/
    « Quand on lit le remarquable livre « L’Aventure des films », d’Olivier Rajchman, on comprend tout. Les très grands films sont des tours de force, des miracles. » (PB)
    Je ne m’extasierai pas sur « tour de force »… Faire le plus grand chantier du Sud-Ouest dans les délais les plus courts à ce moment-là est un obstacle à franchir sans plus. Le moindre ouvrage relève toujours du tour de force et parfois du « miracle »… je n’irai pas jusque-là, miracle n’est pas dans mes attributions, la chance oui, je lui substituerais, il en faut aussi un peu. Mais l’abnégation, le courage, la volonté d’y « mettre la tête » (comme dans un ruck), la rouerie, une énergie sans faille permettent toujours d’arriver au but. Parfois même le puzzle s’assemble de lui-même aussi et c’est surprenant, un élément extérieur qui résout un problème complexe sans y avoir pensé si ce n’est avec une solution lourde.
    « Le succès n’est pas final. L’échec n’est pas fatal. C’est le courage de continuer qui compte. » Winston en est l’exemple, « Milagro » est un film et une fable à la fois, la vie sans miracle mais beaucoup de courage, un courage sans fin.
    J’espère que toutes les batouilles d’Europe vont soutenir Winston Volodymyr il est d’un courage inépuisable et pour lui ce n’est pas du cinéma.
    « Je n’ai rien à offrir que du sang, de la sueur et des larmes. »

    La plus belle salle de spectacle du pays, on en crève, je sais cela n’a pas grand-chose à voir, mais ça fait du bien de le rappeler. 343 qui nous ont menés au désastre, il est hors de question de se laisser faire, si nous en sommes là ils y sont pour beaucoup, et en plus il faudrait que je passe à la caisse ?!
    Jacobelli a dit qu’il ferait tomber Bayrou si on touche un seul cheveu des retraités, 101 départements et des types sans vergogne qui s’ empiffrent :
    https://www.facebook.com/reel/1708249189810907?fs=e&fs=e

  16. Michel Deluré

    @ Tipaza 03/07/25 08:36
    Une œuvre cinématographique est assurément, comme le souligne notre hôte, l’aboutissement d’un travail collectif, l’addition de plusieurs savoir-faire. De quoi rendre difficile la tâche de déterminer, lorque nous jugeons cette œuvre, à qui nous devons en fait d’en avoir fait, d’un point de vue qui ne peut être que subjectif, une réussite ou un échec, de considérer qu’elle relève de l’art ou qu’elle n’en relève pas.
    Alors « 7ème art », « art industriel » tel que vous en tentez une définition, mais est-ce seulement de l’art ? Et d’ailleurs pouvons-nous réellement donner une définition de l’art, acceptable par tous et qui écarte donc de renvoyer au goût de chacun ? Comme le démontrait Kant, « cela reviendrait à dire que le goût n’existe pas, c’est-à-dire qu’il n’existe pas de jugement esthétique qui puisse légitimement revendiquer l’assentiment de tous. »
    Il fut un temps où l’humanité pensait que l’art avait une fonction. S’il est un art, le cinéma avec sa production prolifique répond-il encore aujourd’hui à cette aspiration ?

  17. @ Michel Deluré | 03 juillet 2025 à 17:24
    « Il fut un temps où l’humanité pensait que l’art avait une fonction. S’il est un art, le cinéma avec sa production prolifique répond-il encore aujourd’hui à cette aspiration ? »
    Pendant longtemps l’art a été l’intermédiaire avec le ou les dieux, et dans ce rôle la beauté, émotion qui élève l’homme, avait la fonction essentielle.
    Plus tard l’art est devenu simplement une forme d’expression plus ou moins normée, avec comme finalité la beauté, mais à destination de la seule nature humaine.
    Je schématise, of course.
    Dans cette optique le cinéma rentre dans la catégorie des arts dépendants du temps : la musique, dans son sous-ensemble opéra, et la littérature avec le sous-ensemble théâtre.
    Dans la comparaison avec l’opéra, le cinéma a l’inconvénient de manquer du support de la musique qui est principalement, pour lui, un élément de distraction.
    Pour le théâtre, le cinéma a l’avantage de l’image, surtout avec les truquages numériques, mais il reste comme le théâtre lié à la qualité de l’histoire racontée et des dialogues.
    Le cinéma aura donc le même sort que le théâtre, c’est à dire que le temps qui le contraint dans l’immédiat de son expression, sera l’arbitre de la qualité dans la durée.

  18. « Mais il est vrai que la connaissance du cinéma devrait faire partie de la culture générale, tant elle permet une vision du monde, de la société et de l’être humain, qui s’ajoute aux formations plus classiques. » (PB)
    Cette vision des choses est toutefois à considérer avec prudence car le cinéma, qui s’éloigne de plus en plus de l’art théâtral à force de tomber dans le n’importe quoi, ne serait-il pas plutôt à classer dans la catégorie divertissement par les rubriques des journaux ?
    Si en principe la culture, qu’elle soit générale ou pas, mobilise l’intelligence humaine et parfois même les puissances de l’âme, en quoi la vision passive et quasiment bovine d’un film, contribue-t-elle au développement du sens critique alors que les théoriciens de la manipulation des foules (gouvernements, publicitaires, médias, groupes de pression etc.) peuvent user et abuser de diverses diverses techniques permettant de conditionner le public à son insu ?
    À une époque, il existait des « ciné-débats » permettant au public d’échanger avec un conférencier au sujet de certains points (par exemple le sens caché de certains thèmes dans des films de propagande comme chez Eisenstein).
    Mais combien de spectateurs sont-ils capables de repérer les messages que trop souvent les réalisateurs actuels leur imposent afin de leur faire admettre malgré eux certaines évolutions sociétales ou politiques discutables ?
    Par exemple, tout porte à croire que le film de fiction « Dupont-Lajoie » (*) qui a décrit la France d’alors encore marquée par les événements d’Algérie, comme globalement raciste et hostile à de pauvres immigrés, et qui a permis de monter en épingle un contexte particulier malgré tout minoritaire, ne touche pas à l’universel de la question du racisme dépassant celui dit « systémique » inventé par des esprits pas très honnêtes afin de justifier plus tard la publication de lois sélectives et par là liberticides.
    Bien entendu le schéma caricatural de ce film a mal vieilli et les spectateurs qui auraient le tort de lui faire confiance pour avoir une idée de la vie réelle dans la France actuelle risqueraient d’être victimes de sérieuses déconvenues…
    Le cinéma est aussi une arme, qui a été utilisée à profusion pendant la Seconde Guerre mondiale aussi bien par les dictatures que par les démocraties (bien que parfois de façon quelque peu simplificatrice).
    Mais cette arme peut aussi être employée en temps de paix pour asseoir une politique hégémonique et ce n’est pas pour rien que dès 1946 les États-Unis d’Amérique ont imposé à la France par les accords Blum-Byrnes un quota de films américains à diffuser, le tout dans le cadre du paiement des dettes de guerre de la France à l’égard des USA.
    Enfin, nous pouvons craindre, au vu de leurs réactions simplistes, que les diplomates occidentaux chargés de discuter avec un grand pays de l’Est ayant une guerre sur les bras n’aient été des cinéphiles conditionnés par des films du genre le Bon, la Brute et le Truand…
    (*) Dupont Lajoie, portrait-type du raciste sur les écrans
    https://journals.openedition.org/hommesmigrations/11447

  19. Il faut imaginer l’épopée fantastique du Tour de France, certains historiens s’y sont attelés. Je revois certaines images avec le bonheur de n’importe quel film qui a fait la traversée des décennies avec toujours le même modernisme.
    Pour cette occasion et pour vivre confortablement les jours à venir, l’histoire d’un objet, le plus emblématique du siècle, juste pour le plaisir, et quand on est posé dessus, le résultat garanti de l’oxygénation de nos cellules et neurones. Un très bel objet que je n’échangerais pas contre une rivière de diamants (il est vrai que personne ne me l’a proposé).
    Tous les jours, même en appartement, vous verrez votre santé s’améliorer, et surtout vous verrez d’un autre oeil les billets de notre hôte, escaladeur de mots et de phrases avec la régularité d’un Anquetil dans les chronos. Belle journée !
    https://www.msn.com/fr-fr/auto/actualite/selle-italia-profite-du-grand-d%C3%A9part-du-tour-de-france-et-du-marathon-des-dolomites-pour-lancer-sa-nouvelle-gamme-slr/ar-AA1HXdvW?ocid=msedgntp&pc=ACTS&cvid=9eb113c3bf2d4f1597192cc03eeff824&ei=25

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