L’apaisement ne se décrète pas !

Que nous avait-il promis lors de sa campagne de 2012 ?

De placer son quinquennat sous le triple signe de la jeunesse, de la justice et du rassemblement, si je me souviens bien.

Pour la jeunesse, c’est un fiasco. Pour la justice, c’est Christiane Taubira. Et c’est manqué pour le rassemblement.

Pourtant, sur ce dernier registre, toutes les chances semblaient être de son côté après un quinquennat dont la caractéristique principale n’avait pas été le calme et la concorde.

Il faut admettre que depuis plus de trois ans maintenant, l’unité est moins que jamais au rendez-vous et que notre France est écartelée entre les multiples communautarismes qu’on a favorisés par faiblesse ou par cynisme. Et elle perd pied.

Je ne peux souscrire à l’appréciation de Razzy Hammadi qui affirme contre l’évidence qu’elle ne « s’embrase pas mais qu’il y a au contraire de l’espoir ». Sa lucidité fiscale est plus vive que sa perspicacité sociale (Boulevard Voltaire).

Il serait trop facile de se moquer de ce président de la République qui contre vents et marées prêche l’apaisement en espérant que cette nouvelle scie de sa campagne à venir sera opératoire. Il conviendrait pour cela, au regard même de sa tactique, que partout où il passe, il n’y ait pas des démonstrations éclatantes de rejet, des manifestations quelquefois grossières d’hostilité et, plus généralement, un climat de moins en moins républicain et de plus en plus chaotique et rebelle.

Rien à voir, en tout cas, avec la paix, avec la volonté d’apaisement. Cette manière de se bercer de mots en souhaitant que la réalité leur ressemble devient à force pathétique. Elle révèle plus l’aveuglement que la constance et la résistance.

Je ne suspecte pas le pouvoir de mauvaise foi mais l’apaisement, contrairement à ce qu’il croit, ne se décrète pas.

Face à Moirans, Aiton, Montargis, Air France, aux protestations collectives des policiers et des surveillants de prison, à celle des avocats hier, le gouvernement en est réduit à user d’une palette qui oscille entre le rappel de l’autorité de l’Etat et de sa fermeté, l’impuissance et la démagogie. Les crises qu’il doit affronter, qu’il est incapable de résoudre et que dans le meilleur des cas il colmate, démontrent que cette tranquillité démocratique, dont le président de la République serait le vecteur, est un voeu pieux et en l’occurrence absurde (Le Figaro).

Cette promesse lancinante de tous les présidents d’avoir en charge le destin de tous les Français conduit à s’interroger sur la notion de paix elle-même. Même en République, la politique est un combat et le simple fait d’une opposition, aussi courtoise qu’elle pourrait être, et d’une majorité, aussi consensuelle qu’elle cherche à se prétendre, crée naturellement une atmosphère conflictuelle. La paix n’est qu’une lutte dans les règles.

Le président de la République élu au suffrage universel, malgré son souci apparent d’harmonie entre tous les Français, ne peut absolument pas sacrifier l’inévitable hégémonie que son statut lui octroie et s’abstenir de mettre son énergie au soutien de sa cause partisane, qui fracture le pays au lieu de le rassembler.

C’est une question de philosophe politique. Comment concilier une démarche d’apaisement avec la partialité obligatoire de l’action politique ?

On pourrait rêver d’une pratique présidentielle qui, malgré son élection et en dépit de ses adversaires, tenterait de mettre en oeuvre quelques réformes fondamentales, consensuelles, dans un climat d’union nationale, avec un dialogue et des échanges gouvernés par la préoccupation du seul bien public et l’exclusive volonté de dégager des solutions acceptables par tous. A l’évidence c’est une illusion, une utopie.

Même un Charles de Gaulle, qui bénéficiait d’une légitimité historique, s’est retrouvé, après 1958 dans un contexte et des antagonismes qui l’ont conduit, malgré son obstination à être au-dessus, à se plonger dedans et, quoi qu’il en ait, à se dégrader parfois en homme politique ordinaire.

Faut-il aller jusqu’à la triste conclusion que l’immobilisme, pour un président, est probablement une voie, peut-être la plus fiable, pour apaiser ?

Jacques Chirac, lors de son second mandat, a joué le rôle de « grand sage », de « président arbitre dispensateur de leçons démocratiques » et je ne doute pas de sa volupté à se complaire dans une telle posture. Et de sa sincérité. Mais la rançon a été l’atonie, l’insignifiance opératoire de sa seconde séquence présidentielle.

François Mitterrand, autrement plus habile et roué, n’a pas été loin, à un certain moment de sa présidence, de cette aptitude à l’apaisement et presque de sa réalité. Parce que la conjonction de son être physique souffrant et de son intelligence à la dialectique souple l’avaient mis en retrait des joutes dévastatrices pour l’unité du pays, dont il était obsédé.

Ce n’est pas son discours sur l’apaisement qu’il faut donc reprocher à François Hollande.

Mais d’avoir placé la France, à cause de raisons économiques, sociales, judiciaires et culturelles, sur une pente contredisant absolument et violemment son verbe de paix et la paix rarement battue en brèche – il est alors, malheureusement, à son meilleur ! – de son verbe.

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Voir les Commentaires (74)
  1. Marc Ghinsberg

    Vous avez raison Philippe l’apaisement ne se décrète pas. Il faudrait être bien naïf pour penser que la société française puisse être gouvernée dans la concorde générale. L’histoire de France est jalonnée d’émeutes, de révoltes, de révolutions. A plusieurs reprises nous avons frôlé la guerre civile, notamment au moment des « événements d’Algérie », ou l’effondrement de l’Etat, comme en Mai 68.
    La France, « ce pays qui aime les idées » pour reprendre le titre de l’excellent livre de Sudhir Hazareesingh, adore le débat, la controverse, la polémique. Certains se plaisent à jeter de l’huile sur le feu. Les couvertures et les titres de « Valeurs actuelles » visent de toute évidence à favoriser l’apaisement, comme les affiches municipales et le bulletin de la mairie de Béziers !
    Les attaques ad hominem fleurissent sur Twitter. On peut bien sûr critiquer la politique pénale de la garde des Sceaux, mais à quoi sert de la traiter « d’icône verbeuse », n’est-ce pas cher Philippe, et ensuite s’étonner du climat délétère du débat public.
    Ceux qui sont aux responsabilités, de droite ou de gauche, n’ont pas la tâche facile. Chacun est d’accord pour dire qu’il faut faire des réformes et chacun les réclame bruyamment, mais à une condition et une seule : qu’elles concernent les autres. Alors si le gouvernement entreprend une réforme et va jusqu’au bout de son projet, en dépit des oppositions, on le dira autiste, pire idéologue. S’il prend en compte les objections de ses adversaires il sera accusé de faiblesse, de couardise.
    Il est de bon ton de taper sur les élites, sur les gouvernants et d’être contre tout pouvoir comme Michel Onfray, de se dire du côté du « Peuple », de prôner l’abstention aux élections en refusant les responsabilités. L’apaisement pour soi-même en quelque sorte.

  2. Jean le Cauchois

    Cher PB,
    Merci pour ce sujet et pour les deux derniers paragraphes, résumant ce qu’il faut effectivement retenir des seconds mandats des présidents Mitterrand puis Chirac. Le plaisir de lire puis de pouvoir relire certaines parties du texte, nous console de moins vous voir et vous entendre lors de débats « live ». Je reste dans le « format Savonarole ».

  3. « …La France est écartelée entre les multiples communautarismes qu’on a favorisés par faiblesse ou par cynisme. »
    Cui prodest ?
    Dans la mécanique du pouvoir, ces « multiples communautarismes » sont-ils autre chose que les idiots utiles d’un prétexte à une servitude volontaire et entretenue, à une acceptation, voire à une demande de restriction ad libitum des libertés au prétexte d’un soi-disant désordre ?
    Ne sommes-nous pas les acteurs de notre propre « machine à influencer », donc schizophrènes ?
    Je parie pour le cynisme, pour Machiavel contre Montesquieu.

  4. En quoi la France est-elle perturbée ?
    1/ L’invasion islamiste : c’est un fantasme. La France n’ayant pas d’âme il ne peut s’agir que d’un canular répandu par les quelques intégristes fascisants qui perdurent.
    2/ Le chômage : c’est la faute du capital international qui recherche la rentabilité au détriment des qualités humaines de solidarité, lesquelles sont le coût minimum à payer pour une société équilibrée.
    3/ La fiscalité : voir supra.
    4/ Les promesses non tenues : c’est le propre de tout homme politique, on sait ça depuis le Critias, pas la peine d’en faire une histoire, sauf si c’est une histoire ancienne.
    5/ La malhonnêteté des politiques : il faut être fou pour espérer autre chose.
    6/ La complexité de la législation : dès qu’une question de société se pose, le chœur médiatique est à l’unisson, il faut un texte. Vous les avez, les textes, faites avec. Oubliez Portalis et Désiré Dalloz, vous ne les méritez pas.
    7/ Le poids des charges sociales : cacophonie, une bonne partie des ténors pense qu’elles ne sont pas suffisantes.
    8/ La personne du président : il faudra s’y faire, il est là pour longtemps encore, faute de mieux.
    9/ L’entassement des instances administratives et politiques, la charge publique : c’est la somme de tout ce qui précède. Réduire le nombre d’élus, trancher dans le millefeuille demande d’avoir une vision qui transcenderait toutes les données sans compter celles oubliées et ferait de la France ce qu’elle ne peut plus être : une nation.
    10/ Les Français sont des veaux dit un général de l’Antiquité, or les veaux c’est fait pour l’abattoir ou la corrida.

  5. Bien sûr que l’apaisement ne se décrète pas, naïvement je croyais que la formule politique, désormais bien rodée, avait pour vocation d’apaiser les gueux que nous sommes : « c’est la priorité du gouvernement… », formule mise à toutes les sauces, un souci, un problème un peu épineux, un peu gênant, et c’est la formule « le président de la République -ou le gouvernement – en a fait une priorité de son quinquennat »… Les priorités sont devenues tellement nombreuses qu’il faudrait désormais décider de la priorité des priorités… mais priorité dont on n’entendra plus jamais parler… Apaisement momentané pour ces gouvernements incompétents et successifs dont le seul objectif est une réélection !

  6. On reprochait, non sans raisons, à Sarkozy d’être « clivant »…
    Hollande n’aura jamais réussi, au cours de son mandat à se hisser à la hauteur d’un « Président de tous les Français ».

  7. Par faiblesse et cynisme le pouvoir perd pied. Ce n’est pas d’apaisement dont on a besoin, c’est d’un Etat fort qui se fait respecter et cet Etat dans son flou et sa lâcheté permanente mécontente une grande majorité de ses sujets. « Fort avec les faibles et faible avec les forts », il a perdu toute crédibilité. Et ce n’est pas en se faisant très discret avec les fauteurs de troubles sur la voie publique et répressif avec des professions qui manifestent pour défendre leurs intérêts légitimes qu’il va regagner de cette crédibilité dont il aurait grand besoin.

  8. Deuxième volet du cynisme : cui prodest bis
    La nullité des régimes sarkozyste et hollandien (présidents, entre parenthèses, à qui une certaine virilité fait défaut, virilité du souverain présidentiel si chère à nos âmes monarcho-républicaines), entraîne une attente de ce qui serait un « véritable maître », un « vrai » pouvoir, le « Prince » selon Machiavel (en cela, l’opinion, hystérique, cherche un Maître pour pouvoir l’opprimer).
    Mais le « Prince » n’existe plus, auquel s’est substitué l’anonymat impersonnel, la pérennité et l’irresponsabilité, entre autre juridique, des vraies puissances : argentiers (ça fait plus chic que financiers), experts en tout genre, et quelques minorités virulentes et bien en cour (moins anonymes, ces dernières).
    « L’apaisement ne se décrète pas », tout simplement car la production spectaculaire et purement théâtrale d’un désordre et d’une désunion généralisés mènent la danse… mais tout spectacle a une fin, encore que…

  9. Commentaire plein de pertinence mais qui oublie un aspect important; les relations internationales. Le Président est insignifiant aux yeux du Président Obama, a des relations sibériennes, glaciales, avec Monsieur Poutine, n’a pas d’atomes crochus avec Madame Merkel, tout au plus un peu d’indifférence avec Monsieur Cameron, s’est fâché avec le Maroc malgré une réconciliation récente et peut-être superficielle, a des rapports distants avec l’Espagne et l’Italie. Ne parlons pas d’Israël. Il est vrai qu’il est très copain avec Monsieur Tsipras… et avec quelques Etats moyen-orientaux, grands défenseurs des Droits de l’Homme.

  10. Laurent Dingli

    L’apaisement, en effet, ne se décrète pas. En revanche, le pouvoir possède différents leviers qui lui permettent de calmer les angoisses de la population. Or, pour cela, il ne faut surtout pas commencer par nier les inquiétudes exprimées par une catégorie ou par l’ensemble des Français, que ces inquiétudes soient justifiées ou pas. La réaction du pouvoir à l’égard du mouvement de protestation provoqué par le « mariage pour tous » est à cet égard très révélateur. Ce que François Mitterrand avait eu la sagesse de comprendre lors des manifestations en faveur de « l’école libre », François Hollande et ses ministres ne l’ont pas eue à cette occasion. C’est que François Mitterrand connaissait ce principe de base de tout gouvernement : il existe une limite impalpable au-delà de laquelle un pouvoir ne peut gouverner sans le peuple français, du moins sans l’adhésion d’une large partie de la population. Même la monarchie dite « absolue » ne l’était pas en réalité et se trouvait bornée, non pas bien sûr par des sujets qui n’avaient pas droit au chapitre ni par une opinion qui était encore en gésine au XVIIIe siècle, mais par les institutions comme le Parlement de Paris et l’Eglise. Cette règle demeure encore vraie sous la République et c’est ce que n’a pas compris Nicolas Sarkozy.
    La promulgation de l’abolition de la peine de mort peut apparaître comme un contre-exemple dans la mesure où, nous le savons, les Français y étaient opposés. Mais, précisément, elle n’a pas suscité la levée de boucliers qu’ont provoquée les réformes ou projets cités plus haut. On pourrait encore prendre l’exemple de la gestion calamiteuse de l’opposition à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou au barrage de Sivens, même si les protestataires étaient en l’occurrence bien moins nombreux que lors des manifestations contre le mariage pour tous. Au-delà même de la loi du nombre, il existe un manque de lisibilité constant de l’action d’un gouvernement qui cède aux bonnets rouge mais accueille avec mépris, voire avec violence, d’autres types de protestations.
    Deuxième facteur : l’incapacité à trancher, la pusillanimité, l’incohérence des choix politiques, l’absence de cap, constituent des sources majeures d’angoisse collective. Sans forcer la comparaison avec une période totalement différente de ce que nous vivons aujourd’hui, c’est ce qu’a vécu la France à la fin du règne de Louis XVI.

  11. Cher Philippe,
    Lorsque le Conseiller de Tulle a déclaré que son ennemi principal était la finance, nous avons immédiatement compris que son élection n’était qu’une farce qui pouvait mal finir.
    L’homme était fort peu instruit de la situation du pays, totalement ignorant du monde de l’entreprise et de la rapidité des réformes à mettre en place.
    Refusant le débat et promettant des référendums, il ne pouvait que rouler pour lui, ce qu’il continue de faire ; ça plane pour lui.
    Les diplômés et les jeunes de 18 à 29 ans sont partis ou en espoir de le faire et c’est cette population qui était censée créer des entreprises et des emplois, renforcer la population active et financer les retraites.
    Restent les fonctionnaires et un délitement de l’exercice privé, l’exercice privé étant entravé par la baisse de pouvoir des Français qui a été asséché par les hausses d’impôts et les taxes en tout genre, non justifiées en sortie de crise. Le chômage est du passé pour les pays développés.
    Nous assistons à un retour à l’exercice des journaliers d’il y a plus d’un siècle, des saisonniers.
    Hollande a favorisé le fait que l’employeur se libère des charges de sa masse salariale. Le pilote en freelance. Le journaliste en freelance.
    Comme vous le dites il a scié la confiance et l’espoir.
    Le double discours, le double jeu, ne divisent pas forcément mais rendent fous.
    – double discours sur l’écologie et Nantes sera un combat européen et féroce.
    – double discours sur le laxisme et l’autorité. L’acharnement de Valls sur les gens du voyage est d’une grande tristesse.
    (Il est impossible d’autoriser une chose et son contraire. C’est la démonstration d’une injustice et non la démonstration de la force d’un pays. Cela ressemble à l’affaire Leonarda)
    C’est du n’importe quoi, soit les détenus peuvent assister aux obsèques de leurs défunts accompagnés des forces de l’ordre, soit le règlement ne l’autorise pas.
    Si « la paix n’est qu’une lutte dans les règles », ce gouvernement n’est qu’une fête du slip, avec autorisation large du bourrage d’urnes et des coups en dessous.
    Hollande restera l’illustration du clivage et de la fracture ou de la méthode S.V.D.C.
    Il se nourrit du chaos économique qu’il crée et l’explosion de colère est palpable.
    françoise et karell Semtob

  12. Pauvre président qui, devant la colère qui monte de toutes parts, entonne une berceuse sur l’air de l’apaisement pour tenter de calmer les esprits.
    Dérisoire.
    Un nouveau parti est né en France : le çavapétisme. Partout, devant les machines à café ou dans les dîners-en-ville, on vous répète que ça va péter. Il y a forcément une raison : le mécontentement général dans tous les secteurs;
    – Policiers, la déprime
    – Education nationale, le fiasco
    – Commerçants et artisans, assommés par les taxes et la paperasse administrative
    – Retraités, salariés, écrasés par les impôts
    – Paysans, inflation de suicides
    – Avocats, la révolte
    – Médecins contre les déserts médicaux, tiers-payant, tarifs consultations inchangé depuis 2011
    – Immigration : clandestins en hausse, Calais, pagailles, pas de solutions en vue
    – Justice, violence, délinquance en hausse (+ 575% de puis 1995, chiffres du Ministère), scandales
    – Politique extérieure : l’incohérence
    – Médias, communication : l’intox, le népotisme
    – le climat : l’énorme farce de COP21
    …et j’en oublie sûrement ! Rien ne va plus ! Parler d’apaisement, comme ça, en passant devant un micro, cela fait autant d’effet qu’un sucre dans de l’alcool de menthe pour guérir un cancer. En 2012, les écuries d’Augias n’étaient pas en bon état, mais l’Hercule hollandais en a rajouté !
    Le locataire provisoire de l’Elysée voudrait bien un renouvellement de bail en 2017 et ne lésine pas sur les moyens pour y arriver tellement il est obnubilé. Il en oublie tout le reste et s’alarme même de « la libération de la parole » ! Bonjour le débat public !
    L’impuissance de la politique présidentielle s’est encore manifestée lors des derniers incidents dans l’Isère face aux gens du pillage. Il lui suffira de dire que « c’est inacceptable et que la République régira… » La République apaisée, bien sûr.
    Comme disait M. Rebsamen récemment : « …ce type est un galet. »
    Venant de la gauche, ce n’est sûrement pas un compliment.

  13. « Il serait trop facile de se moquer de ce président de la République qui contre vents et marées… »
    Ehéhéhé… Vous pensez qu’un capitaine de pédalo peut affronter la haute mer ?
    « Même un Charles de Gaulle, qui bénéficiait d’une légitimité historique, s’est retrouvé, après 1958 dans un contexte et des antagonismes qui l’ont conduit, malgré son obstination à être au-dessus, à se plonger dedans et, quoi qu’il en ait, à se dégrader parfois en homme politique ordinaire. »
    En 1958 il a dû se retrousser les manches et descendre dans l’arène, il fallait purger cette guerre d’Algérie, entre autre, qui n’en finissait pas, et aucun politique autre que lui n’était à même de la régler, comme en 1940 d’ailleurs.
    Aujourd’hui notre Président a trouvé la boîte à outils, mais pas le mode d’emploi, quant à faire la différence entre un tournevis et une clef à molette…
    On a l’impression d’un pays à sac, malmené, pourtant, parfois il faut faire aller la cognée. Nous avons des parlementaires d’école, aucun industrieux pour comprendre le sens des réalités et les anticiper, que des formatés élevés au biberon des partis soyeux, bichonnés, aux carrières politiques tracées, et avec cela vous voudriez un pays combatif, pugnace, d’entrain ? Las !
    Le pilotage hauturier ne s’improvise pas il faut du courage, du rude, du pas froid aux yeux, ne pas confondre monter sur le porte-bagages d’un scooter et maintenir la barre contre vents et marées, justement. Des « gafets » on dirait chez nous.
    Comme l’équipe de France de rugby, on n’a fait que regarder les trains passer, tout est à reconstruire, comme le laisse entendre le nouvel entraîneur.

  14. @Solon | 22 octobre 2015 à 18:25
    Tout à fait d’accord, excellente synthèse d’un Tartarin élu par hasard président et ayant vécu les 55 premières années de sa vie rue de Solférino, dont il ignore dans quel pays se trouve cette ville.

  15. Jean le Cauchois

    @Solon à 18:25
    Votre tour d’horizon sur les relations extérieures est révélateur de la faiblesse de François Hollande sur le plan diplomatique. Cet homme ne peut apaiser son pays car il inquiète. Sur le plan intérieur, il a perdu le peu de considération qu’il avait acquise par la conquête de sa fonction, et je perçois chez un nombre croissant de nos concitoyens un sentiment de gêne, de condescendance qui, chez certains, va jusqu’à un sentiment de honte. C’est bien triste.

  16. Il prêche l’apaisement, mais il sème la discorde !
    Doit-on croire la bouche quand la main fait le contraire ?

  17. Jean-Dominique Reffait

    Je doute que l’apaisement qualifie la nature française et, alors que sort le 36ème album d’Astérix, il faut admettre que les bagarres à coups de menhirs et de poissons défraîchis font partie de notre tempérament. La France est le champion d’Europe toute catégorie de la guerre civile et nos quelques chemises déchirées font aujourd’hui pâle figure devant le bucher de Montségur, Armagnacs contre Bourguignons, la Saint-Barthélémy, la chouannerie, frondes, dragonnades et révolutions jusqu’à l’occupation allemande puis la guerre d’Algérie. Au final, jamais, dans son histoire, la France n’a été aussi apaisée que ces dernières décennies.
    Le rassemblement des Français n’intervient qu’à de très courtes occasions, la Libération, le titre mondial de foot. Même le 11 janvier 2015, qui fut un de ces moments historiques de rassemblement national, a trouvé ses détracteurs et ses rabat-joie, non, non, je ne vise personne. Il en va ainsi de la nature française que ceux-là même qui aspirent à ce rassemblement ne le reconnaissent pas quand il se manifeste et lui cassent les reins.
    Vous avez raison de pointer l’impossible dichotomie de nos institutions : en élisant le président de la République au suffrage universel, nous élisons en fait un président des Français, ce qui contredit nos textes constitutionnels. Un président de la République, c’est-à-dire strictement garant de la bonne marche des institutions politiques et qui ne serait pas cumulativement président des Français aurait quelques chances d’incarner le pays tout entier. Au lieu de ça, cet homme est écartelé pour tenter d’incarner, sans y parvenir, la diversité des opinions contraires individuelles. C’est une hérésie en terme de philosophie politique, voulue après coup par De Gaulle pour lui-même et qui n’a aucun équivalent dans les démocraties avancées. Le Général s’y est cassé les dents et les deux exemples que vous citez, Mitterrand et Chirac, n’ont pu incarner ce rassemblement que grâce aux cohabitations qui leur ont été imposées : ils présidaient la République mais plus les Français. Le quinquennat a aggravé la pathologie congénitale de nos institutions.
    La démocratie est une lutte avec des règles, certes, et la démocratie n’est pas conçue pour apaiser. C’est ce que lui reprochaient déjà les anti-démocrates athéniens. Quand la démocratie, comme aujourd’hui, ne parvient plus à s’exprimer politiquement (pas d’argent, pas d’idées, pas de courage, trop de Bruxelles et trop de finance mondiale), c’est la rue qui prend le relais. Et c’est tout de suite moins courtois. Nous en sommes là : des institutions anachroniques, des gouvernants qui, même s’ils le voulaient, ne peuvent plus gouverner et un échafaudage branlant de crises qui s’ajoutent les unes aux autres. Dans ces conditions, l’apaisement n’est accessible qu’à raison de deux comprimés d’Atarax quotidiens.

  18. Véronique Raffeneau

    « Parce que la conjonction de son être physique souffrant et de son intelligence à la dialectique souple l’avaient mis (F. Mitterrand) en retrait des joutes dévastatrices pour l’unité du pays, dont il était obsédé. »
    Je ne suis pas d’accord avec votre analyse.
    Par exemple, il a fallu la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde (Belgique) en 1997 pour que les conséquences de la mondialisation, alors à l’œuvre dans de nombreux secteurs depuis des années, deviennent – un peu – une réalité dans l’esprit des élites françaises (politique + médias), pour que ces mêmes élites consentent à admettre – sur le bout de l’esprit – que le modèle social français ne résistera pas à un tel bouleversement économique.
    A mes yeux, le chômage de masse, et son cortège de conséquences qui atteignent en profondeur le cœur de la société et du lien social, jamais jugulé depuis plus de quarante ans, est la première cause de la dévastation de l’unité du pays.
    Vous surestimez la personnalité du président Mitterrand. Vous surestimez toujours la personnalité des personnages politiques.
    Je pense plus simplement que depuis plus de quarante ans, les hauts dirigeants politiques et médiatiques (l’un ne va pas sans l’autre) n’ont jamais pris la mesure des délitements graves qui rongent le tissu social et la cohésion du pays.
    Le président Hollande est un produit de cet aveuglement.

  19. Bonjour Philippe,
    « L’apaisement ne se décrète pas ! »
    L’apaisement en politique ça n’existe pas. Ceux qui acceptent de se lancer dans cette aventure savent bien que c’est un combat de tous les instants.
    Combat pour défendre ses idées d’abord, y compris à l’intérieur de son propre parti.
    Combat pour faire sa place dans le monde médiatico-politique qui a ses propres codes.
    Il ne peut y avoir de société apaisée en temps de crise. Le corporatisme, le communautarisme, l’individualisme sont exacerbés et le moindre fait divers prend des proportions démesurées.
    La société évolue en permanence. Des métiers disparaissent, d’autres sont créés et ceci à un rythme de plus en plus rapide. Les mœurs évoluent, les lois doivent suivre. Ce qui était impensable voici quelques années devient possible aujourd’hui. Mais l’Homme ne suit pas. Il a du mal à accepter ces changements qui remettent en cause la petite vie qu’il a si bien organisée.
    Il est devenu pratiquement impossible de réformer dans notre pays sans provoquer une bordée de protestations. Pour apaiser il faut d’abord convaincre, mais comment se faire entendre de gens qui n’écoutent pas ?

  20. N’ayant jamais donné ma voix à François Hollande, finalement à vous lire les uns et les autres, il m’est de plus en plus sympathique je dois dire. Obligeant chacun ici à donner son meilleur voire sa langue de catin : exercice souvent inconscient qui consiste à coincer avec fermeté le bout de la langue à l’aide de ses incisives pour mieux bander son énergie tout en guidant son doigt vengeur sur le clavier azertyuiop : tiens, tu vas voir le Hollande la p… de phrase du siècle qu’il va se prendre dans la chetron et je suis sûr qu’en me relisant haut, je vais kiffer grave ma prosodie, hé ! Marie-Gertrude viens entendre ça, ça en jette non ? Mais oui, mais oui, super mon chéri, allez à tout’. Minable qu’il va se sentir, le chroniqueur pistonné de Valeurs actuelles ou du Figaro. Laurent Dingli est bien placé en la matière, même si son exposé, fort bombastique, est d’une mise en place irréprochable.
    Aaaaah, je rêve d’un chef d’Etat jouant à la PlayStation dès qu’il en a envie avec ses potes de passage ou les Gardes républicains en faction. Qui se taperait une sieste de deux heures après le déjeuner élyséen pour bien se remettre du périple à Pithiviers. Remarquez, on est tellement et si efficacement désinformé que c’est peut-être bien ce qui se passe. Et les sosies à lunettes sont faits pour ça, il leur est surtout demandé de ne plus trop s’attarder au buffet – d’après une note de service récente – et de faire attention aux miettes sur le satin du costard. Leur contrat de travail en revanche ne les oblige pas à intervenir sur les blogs d’opinion. Laurent et sa souris peuvent dormir tranquille.

  21. De mes quelques études de droit en amphithéâtre, il me reste quelques notes et recueils dans lesquels je vais chercher un peu de sens dans cette société en perte de repères. J’avais noté : « Apaisement : acte par lequel on pacifiait une contestation ».
    Vu de ma fenêtre, M. Hollande et son gouvernement n’ont pas réussi à pacifier le débat politique à moins de considérer que la fuite est une manière de rompre le combat, la contestation. Les alliés écologistes sont partis du gouvernement et même le « vert solitaire » a quitté le parti EELV.
    Une bonne illustration de la fuite et des objectifs contradictoires nous est offerte par M. Le Drian qui assume son engagement dans la campagne électorale en Bretagne alors que ministre de la Défense, il engage nos troupes sur une demi-douzaine de théâtres d’opérations sur plusieurs continents.

  22. L’apaisement c’est pour qui ?
    Pour les gens du voyage qui incendient des voitures sur la voie publique ou pour les robes noires qui se sont fait maltraiter hier à Toulouse par les gendarmes au motif qu’ils contestent le principe d’avoir à financer l’abondement de l’aide juridictionnelle ? Les premiers font peur, pas les seconds. Courage fuyons ! Mais où va-t-on ?

  23. « Le président de la République élu au suffrage universel, malgré son souci apparent d’harmonie entre tous les Français, ne peut absolument pas (…) s’abstenir de mettre son énergie au soutien de sa cause partisane, qui fracture le pays au lieu de le rassembler. »
    Ou je me trompe fort, ou vous faites l’éloge du retour à la pratique d’avant 1962, lorsque le président de la République était choisi par les grands électeurs et non au suffrage universel.
    A moins que ce ne soit celui de la monarchie constitutionnelle.

  24. Apaisement à sens unique :
    Imaginez un instant un campement de gens du voyage attaqué par une centaine de personnes gantées et cagoulées mettant le feu à leurs voitures et caravanes, tous les flics, gendarmes mobiles et CRS du département et des voisins auraient été là dans les 10 mn, les casseurs auraient été matraqués, piétinés, massacrés par les forces de l’ordre, Valls, Hollande et Cazeneuve se seraient déchaînés frisant la folie hurlant au racisme, au retour des « Zeures sombres de la Bête Immonde », aux rafles du Vel’ d’hiv’, qu’il ne faut pas laisser le FN gagner les élections, le tout soutenu par les organisations anti-racisme vivant grassement de leurs subventions.
    Il est urgent de ne pas sévir.
    Sinon tu es un fasciste collabo réac droitiste frontiste christianisé.

  25. « Cette manière de se bercer de mots en souhaitant que la réalité leur ressemble devient à force pathétique. Elle révèle plus l’aveuglement que la constance et la résistance.
    Je ne suspecte pas le pouvoir de mauvaise foi mais l’apaisement, contrairement à ce qu’il croit, ne se décrète pas. »
    M. Bilger, il me semble soit que vous nous trompez afin de pouvoir asséner votre raisonnement, soit que réellement vous croyez ce que vous écrivez et alors c’est étonnant et drôle…
    Le politique s’il berce quelqu’un c’est son auditeur, et certainement il n’a aucune intention d’être dupe de son propre discours, ainsi, tout est parfaitement logique. En conséquence, la mécanique fonctionne à merveille, et le résultat est au-delà des espérances.
    Pour que le règne se déroule au mieux, il faut quelques fausses bonnes idées, quelques trolls qui les diffuseraient, quelques candides pour s’étonner, quelques pères fouettards pour que la discipline marche un minimum, et bien évidemment une grande et bonne populace à gouverner.
    A celle-ci il faut promettre cocagne, pour qu’elle tende l’oreille, puis pour pouvoir la faire marcher au pas lui indiquer avec désinvolture l’ennemi, peu importe qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, un ennemi c’est une denrée très facile à trouver, et il y en a pour tous les goûts…
    Ensuite, rappeler à cette populace inculte et profane qu’elle a des choses très importantes à défendre, et que ces choses sont dignes et de haut parages, ce qui explique que le combat peut être mortel, et c’est à ce moment précis, l’acmé du raisonnement absurde, que l’on arrive au bonheur de la destruction…
    Il semble, qu’il existe dans chaque homme un lieu, dans son être, où la sauvagerie attend, tapie à l’ombre de ses sentiments tellement humains, le moment merveilleux où il aura raison et fera bien de faire ce qui devait, je crois, ne plus jamais se reproduire…
    C’est alors que le politique homme de bien arrive sur son cheval blanc, découvrant avec stupeur qu’il a un travail à faire, que ce travail est urgent, et prônant un apaisement utile et nécessaire, tel un pater familias il vient vous faire retomber en enfance…
    Pendant ce temps les Shadoks pompaient !

  26. Laurent Dingli

    @Jean-Dominique Reffait
    Je partage en grande partie votre analyse qui est brillante, comme à l’accoutumée. En revanche, contrairement à vous, je ne suis pas persuadé que la cause principale de l’incapacité d’un président à rassembler l’ensemble, voire une majorité de Français, soit due aux institutions de la Ve République. Pour avoir une forme différente, souvent plus parlementaire, le pouvoir dans d’autres démocraties occidentales ne suscite pas pour autant un large consensus. Que ce soit dans un régime présidentiel ou parlementaire, le premier critère reste celui de la réussite économique, du volontarisme et de la cohérence du discours politique. Enfin, et c’est ce que j’ai essayé de rappeler dans mon précédent commentaire, un pouvoir apaisant se distingue aussi par la prise en compte, non pas d’une opinion manipulable et fluctuante suivant l’actualité et les faits divers, comme le faisait de manière brouillonne Nicolas Sarkozy – mais celle de l’état d’esprit de la population. Voilà ce que les socialistes français et François Hollande à leur tête n’ont absolument pas compris ou, plus exactement, ce qu’ils refusent obstinément de considérer. Entre l’agitation permanente d’un Nicolas Sarkozy et le déni d’un François Hollande, il y a certainement la place pour une gouvernance moins anxiogène. Et cela n’interdit nullement les réformes comme en témoigne l’histoire récente de l’Allemagne, car rien, selon moi, n’était plus faux que la posture chiraquienne qui, au prétexte de ne pas violenter la population française, l’a opportunément confortée dans son apathie et son immobilisme.
    Mais l’Allemagne elle-même risque d’illustrer mon propos. Si Madame Merkel ne considère pas rapidement qu’au-delà des statistiques, des principes humanitaires tout à fait justifiés et du déficit démographique bien réel, la population allemande ne pourra probablement pas intégrer plus de 800 000 étrangers dans un laps de temps aussi court, elle mettra son pays en danger et fragilisera la situation des migrants comme celle des citoyens allemands. La politique restera toujours un difficile exercice d’équilibriste entre le souhaitable et le possible.
    @ Marc Ghinsberg
    Je ne lis jamais sous votre plume de réelles remises en cause ou la moindre critique à l’égard du pouvoir que vous soutenez ; vous aviez même été jusqu’à justifier de manière assez pathétique les fautes de français récurrentes du président de la République (le redoublement du sujet). Jamais un chef de l’Etat n’aura été autant décrié et cela ne vous inspire apparemment pas l’ombre du début d’une autocritique. Vous préférez constamment faire diversion en agitant l’épouvantail de Valeurs actuelles ou en multipliant les généralités institutionnelles sur la difficulté de gouverner, ou historiques sur la France qui n’a jamais été apaisée… Votre côté fuyant est finalement à l’image du pouvoir que vous défendez.

  27. Il faut tout de même tempérer la critique. M.Hollande n’est pas, certes, un président d’envergure et il manque toutes les occasions d’améliorer son image ou il les sabote.
    Mais regardons dans quel contexte il évolue. L’Europe devient progressivement un élément totalitaire : « tout dans l’Europe, rien hors de l’Europe, rien contre l’Europe » sans avoir la surface d’un Etat.
    Or, les pays les plus récents, d’Europe de l’Est, sortent de cinquante ans d’oppression communiste et se trouvent confrontés à l’autoritarisme de l’Europe qui veut leur imposer son oppression uniformisatrice et, par voie de conséquence, une invasion orientale dont ils ont mis des siècles à se défaire. Devant ce contresens historique et cette négation des caractères propres, les hiérarques invoquent un seul dieu : Mammon, car du discours humanitaire, nous savons ce que vaut l’aune et de la vision anticipatrice, nous connaissons l’absence dans l’aréopage européen.
    Aucun Etat ne peut résister à cette tourmente, aucune politique ne peut prospérer et le pauvre Hollande, empêtré dans un pays qui ne marche pas si mal et qui a d’immenses ressources d’invention, subit de ses Gaulois le caractère batailleur, et de ses sycophantes la sournoise vileté.
    Rien ne peut bouger, ni l’inexorable et détestable Europe, ni faite ni à faire, ni la rugueuse France, hilare et railleuse devant les déculottées qu’elle s’apprête à infliger aux sentencieux de tous bords.
    Restera que Hollande, ravi de la crèche, ayant sauvegardé son image simplette de pas méchant, même si son esprit retors mal fagoté le désigne en permanence comme le jouet des événements et non comme leur nocher, aura le mérite de n’avoir rien fait.
    Dira-t-on jamais comme le poker se joue à table ouverte.
    Tout cela est une pure construction, sans aucune prétention à l’oracle ni même au raisonnement politique, seulement du jeu qui n’insulte personne.

  28. Que pouviez-vous attendre d’un Président élu avec 51,64 % de votants, alors que le clivant, le malappris, le brutal, « le voyou de la République (Le Point) obtenait 48,36 % ?
    Monsieur Hollande une fois élu président ne pouvait (ne devait) que continuer à faire du Hollande puisqu’il avait été élu pour cela, car il ne sait malheureusement faire que cela. Du reste les « apaisements »bsouhaités aujourd’hui étaient son quotidien lorsqu’il dirigeait le parti socialiste. Les 51,64% de Français qui l’ont élu ont confondu, avec l’aide des médias, diriger un pays et diriger un parti politique. Monsieur Hollande était bon en synthèse socialiste, il est (très) mauvais en synthèse nationale. CQFD. Et c’est fait…
    Pour paraphraser de Gaulle (c’est à la mode) il ne suffit pas de dire « apaisement, apaisement » en sautant sur sa chaise. Il ne suffit pas de dire « je vous aime » en ouvrant les bras comme Dalida, car comme disait Reverdy « il n’y a pas d’amour, il n’y a QUE des preuves d’amour » ; mais de preuves d’apaisements et d’amour nous n’en avons guère.
    Il faut dire que Monsieur Hollande n’a pas non plus prouvé qu’il était apaisant ni qu’il apportait des preuves d’amour dans sa vie privée… (Si j’étais psy…)
    Quant un spectateur (avisé) refuse de serrer la main du président de la République Sarkozy en lui disant « touche-moi pas tu vas me salir » et que le président Sarkozy lui répond « casse-toi alors pov’ con », c’est choquant, alors que quand un syndicaliste refuse ostensiblement, bras dans le dos, de serrer la main du président de la République Hollande en lui débitant son verset syndical en faveur de ses compagnons d’Air France (traités de voyous par le Premier ministre), et que le président Hollande stoïque lui dit « je vous entends », c’est plus apaisant. A cet instant. Car la suite nous prouva que non, comme l’a chanté Brassens 😉

  29. @Savonarole et Jean le Cauchois
    Merci de souligner le propos mais, en allant trop vite, j’ai omis le plus significatif : notre ambassade au Saint-Siège. Comment peut-on se montrer aussi stupidement provocateur ?

  30. Alex paulista

    Au Brésil, le chef d’État est adulé jusque dans la droite française lorsque les matières premières sont hautes.
    Et frôle l’impeachment comme le mépris international lorsque les prix des mêmes métaux redescendent. On découvre alors le pompage en profondeur à la Petrobras comme s’il avait été créé par Dilma.
    Il vaut mieux en rire.

  31. @duvent 23 octobre 2015 à 10:00
    Tout à fait d’accord.
    Je préciserais qu’à mon humble avis, le « pater familias » (destiné à mettre de l’ordre dans un soi-disant « désordre généralisé » qui n’est, à 90%, qu’une pure construction spectaculaire) n’existe plus, remplacé, dans le réel, par de vrais pouvoirs « immatériels », ou, du moins, non identifiables en tant que personnes.
    L’illusion, d’ailleurs, de l’existence d’hommes ou femmes ou institutions « providentielles » (dans lesquels je ne perçois qu’histrions, maquerelles, et tribus de hyènes nanties d’armées de petits chacals), repose sur des croyances infantiles d’une puissance tutélaire – parentale, protectrice et invincible.
    Pauvres petits Shadoks!

  32. Daniel Ciccia

    @duvent
    Votre texte porte vrai. Mais s’il est un lieu tel que vous le décrivez en chacun, il en existe un autre que la vanité du premier obère.
    La démocratie, telle qu’elle s’exerce, porte davantage à régner sur premier lieu qu’à libérer de ses attraits nombreux pour permettre d’accéder au second.
    Il y a dans le pays minervois, une curiosité. Il s’agit d’une route. Sur une de ses portions, la sensation est de gravir alors que l’on descend. C’est très étonnant. Je me souviens avoir versé de l’eau pour m’assurer du phénomène et l’eau coule vers ce qui semble être le haut.
    Cependant, une chose ne trompe pas sur ce qu’implique cette pente en dépit de son apparence. C’est l’effort. C’est lui, et c’est toujours le cas sur terre, qui valide le fait que l’on gravit la côte plutôt que de la descendre.
    Gravir exige beaucoup d’effort et la solitude, le mépris parfois qui vous entoure, constituent les balises sûres du chemin. Il réserve parfois d’heureuses surprises, telle que celle que vous représentez.
    Un jour, en 1995, je me suis levé. Et j’ai avancé. Lorsque je me retourne brièvement et je ne cède pas à une telle fascination, je vois chacun de mes vrais pas, et leur cohérence. C’est étrange.
    J’ai écrit, un petit texte que j’ai intitulé « Dans le ventre de la démocratie » et tant d’autres choses. Elles sont traversés par un voeu.
    https://enattendantlarenaissance.wordpress.com/
    Bien à vous.

  33. Pensons aussi aux secteurs où s’applique à plein une attitude d’apaisement: la passivité à l’égard des étrangers qui veulent imposer leur présence à la France, et de ceux qui les aident ; le laisser-faire au bénéfice des personnes qui exacerbent la pratique de leurs particularités pour agacer le reste de la population et prendre l’ascendant sur lui.
    Churchill avait une définition pour la chose :
    « An appeaser is one who feeds a crocodile, hoping it will eat him last »
    Celui qui apaise nourrit un crocodile dans l’espoir d’être le dernier à être mangé (traduction d’amateur).

  34. Marc Ghinsberg

    Merci cher Laurent pour vos amabilités matinales. J’aime votre côté atrabilaire. Je vois que j’ai en vous un lecteur attentif qui me reproche un commentaire déjà ancien. Vous m’accusez de plus de ne jamais émettre la moindre critique à l’égard de l’actuel pouvoir. Vous aurez sans doute manqué mon commentaire du 31 juillet dernier :
    « Bien sûr François Hollande a commis des erreurs. De casting tout d’abord en choisissant pour commencer son mandat un Premier ministre, certes tout à fait estimable, mais à la personnalité trop effacée, en supportant trop longtemps de la part de certains ministres un manque de discipline et de solidarité incompatible avec leur fonction, en s’étant entiché d’une compagne d’une jalousie maladive qui, avec son fameux tweet contre Ségolène Royal, a sapé d’emblée son autorité, en choisissant un ministre brillant et compétent mais malhonnête qui aurait pu l’entraîner dans sa chute. De communication ensuite, l’affaire Leonarda constituant un cas d’école de toutes les erreurs possibles en la matière. »
    Cela étant j’assume, je soutiens François Hollande et sur le fond j’approuve sa politique. Cela n’a pas échappé à votre sagacité. Je ne prétends pas à l’objectivité absolue. Il y a suffisamment de dénigreurs systématiques du pouvoir actuel sur ce blog pour que quelqu’un essaye d’assurer sa défense.
    Peut-être vous êtes-vous senti visé par ma charge contre Michel Onfray. Sauf erreur de ma part, il me semble qu’il y a quelque temps vous avez indiquez que vous étiez sur la même ligne que lui concernant l’abstention aux élections. Si c’est bien le cas, il y a une profonde divergence de vue entre nous. Mais pour autant, pas de quoi se fâcher.
    Au plaisir de vous lire.

  35. Jean-Dominique @ Laurent Dingli

    Laurent Dingli, le consensus suppose l’adhésion, n’en demandons pas trop ! S’il n’y a pas nécessairement consensus en Allemagne, la vie politique et sociale est globalement apaisée, même si des fissures apparaissent grandissantes depuis la réunification à laquelle s’ajoute la crise économique et migratoire. Personne ne conteste la légitimité de Mme Merkel, son gouvernement rassemble – le mot est ici approprié – les deux principaux courants de la vie politique allemande. Parce que les institutions ne confèrent pas à Mme Merkel un rôle symbolique d’incarnation de l’unité, l’unité ne provient pas d’une posture mais d’une pratique politique réelle : être ou non capable de rassembler le pays dans un gouvernement. En Allemagne (ou ailleurs en Europe), pour paraphraser la formule de Cocteau ou Reverdy, l’unité n’existe pas, il n’y a que des preuves d’unité. En France, les institutions nous en dispensent, il y a le président.
    L’élection au suffrage universel du chef de l’État qui crée un double statut pour le président n’est certes pas la seule responsable mais c’est un gros boulet : si un De Gaulle n’y a pas résisté, comment un Sarkozy ou un Hollande le pourraient ?
    Sur l’absence d’écoute de nos gouvernants, c’est un problème politique insoluble : écouter le peuple en période de grande crise, c’est faire du Sirysa ou du Podemos et aller dans le mur. On se doit de faire semblant d’écouter, d’atténuer les effets douloureux d’une politique tout en restant grandement sourd car la raison l’exige. Raymond Barre n’écoutait pas le peuple et ne voulait pas l’écouter. On ne peut écouter le peuple que lorsqu’on a les poches pleines : « Tu veux ça toi ? Tiens, prends, cadeau ! » Mais lorsque vous avez les poches vides, qui plus est, encordé à flanc de montagne et que vous n’entrevoyez le salut que dans l’ascension de quelques mètres supplémentaires, vous dites quoi à celui qui se plaint d’avoir mal au pied ? « Tiens bon, tu pourrais avoir plus mal, bouge-toi car tu ralentis tout le monde. » La leçon que je tire de ces dernières années, tant en France qu’ailleurs en Europe, c’est que la démocratie est un luxe qui disparaît aussitôt et sans prévenir dès que l’on n’en a plus les moyens. Et nous n’en avons plus les moyens.

  36. JLM@ Marc Ghinsberg

    Marc Ghinsberg, que soutenez-vous exactement de la politique de FH ? FH a-t-il réellement une politique ? à part brandir la guerre comme étendard sans être capable d’apporter l’apaisement dans son propre pays et de répondre à ses besoins intérieurs ? la dérégulation du ciel français ? les ventes d’armes à des dictatures alliées, au risque un jour de les recevoir sur la figure ? le soutien à une réforme de l’enseignement des langues anciennes ou classes bilingues ? le chômage persistant ? une vision du monde soumise à l’Europe sans aucune capacité d’impulsion propre ? un double langage ? des contradictions perpétuelles ?
    Je ne suis pas de droite mais je fais partie de ceux qui pensent que la droite n’aurait pas fait pire. Je regrette profondément que ceux qui connaissaient FH ne lui aient pas rendu service en le dissuadant de se lancer dans cette voie et ne nous aient pas avertis, nous électeurs, des risques qu’il nous ferait courir. Il faudra attendre encore des décennies pour que la gauche revienne au pouvoir tant les gens sont déçus et tant les valeurs de la gauche sont dévoyées non seulement par le gouvernement en charge mais par les cadres du parti socialiste.
    Cher Marc Ghinsberg qui semblez être un honnête homme, que pensez-vous du référendum organisé par le secrétaire actuel du PS ? n’y voyez-vous aucune manipulation ? (puisque la réponse attendue était celle-ci et non celle-là).
    La gauche du parti socialiste doit se remettre en question et faire un grand ménage parmi ses cumulards synchroniques et diachroniques, tout comme la droite d’ailleurs, car l’abstentionnisme ou le vote blanc de protestation ne fera que croître. L’Europe a bon dos et ne pourra pas endosser seule la responsabilité des fiascos actuels.

  37. calamity jane

    Mais c’est bien sûr « le contexte dans lequel il évolue »…
    Suis-je distraite ! Le contexte vous dis-je ! Car ce Monsieur président de la République française avant 2012 ne vivait pas en France…
    Mais c’est bien sûr ?
    Comme « lou ravi ». Il savait qu’il était devant une étable mais ignorait que l’on y faisait naître des enfants ! Elle est pas choupette l’histoire ?

  38. « Merci cher Laurent » signé Marc Ghinsberg… 
    « Jean-Dominique à Laurent Dingli »…
    Vous êtes inscrits dans le même club ou quoi ?
    Si je peux me permettre (sur la pointe de mon tabulateur pour ne pas troubler) de m’immiscer dans le club de Laurent et de Jean-Do, je dirais au Laurent du 23 octobre 2015 à 10:32 : post indigeste (j’ai pas pu tout avaler)
    et au Jean-Do qui répond à son Laurent à 15:31 je dirais : double punition.
    Savonarole on est tous avec vous !
    A bas les post tartinés car, comme disait feu ma grand-mère (j’adore cette expression) « la culture c’est comme la confiture, moins t’en as plusss tu l’étales »…

  39. Jean le Cauchois

    Cher PB,
    Les titres de vos deux derniers billets « On peut encore débattre en France » et « L’apaisement ne se décrète pas » me conduisent – pour ce que j’ai lu (et apprécié) jusqu’à maintenant de leurs commentaires publiés entre hier et aujourd’hui – « à décréter que l’on peut débattre d’une façon apaisée… sur le blog de Philippe Bilger », ce qui ne semblait plus le cas il y a plusieurs jours. La variété des lectures, des éclairages redevient intéressante et même enrichissante : j’espère que Savonarole va nous autoriser le retour à plus de cinq lignes, pour pouvoir lire des commentaires bien argumentés, avec la modestie que genau nous propose : « Tout cela est une pure construction sans aucune prétention à l’oracle ni même au raisonnement, seulement du jeu qui n’insulte personne ». Continuons notre concours de châteaux de sable sans nous opposer à coups de râteau-pelle-seau sur la plage que nous prête Philippe Bilger. La marée montante viendra tôt ou tard tout emporter.

  40. @scoubab00
    N’ayant jamais donné ma voix à François Hollande, finalement à vous lire les uns et les autres, il m’est de plus en plus sympathique je dois dire.
    Un homme d’État, qu’il le soit de façon légitime ou en apparence façon Hollande ou Sarközy, n’a pas à être sympathique, laissons cette notion inculquée par les médias reprenant les techniques des publicitaires aux midinettes ou bien aux adolescentes se pâmant pour le dernier (mauvais) chanteur à la mode.
    Louis XI n’est généralement pas vu comme un homme d’État sympathique et pourtant, plusieurs siècles plus tard nous pouvons encore le remercier pour son action novatrice dans plusieurs domaines.
    Au lieu de chercher à se rendre sympathiques Hollande & Cie feraient mieux de faire a minima leur travail, à défaut de faire leur devoir, à commencer par ne pas trahir la France et les Français…

  41. @ Daniel Ciccia | 23 octobre 2015 à 13:09
    « Un jour, en 1995, je me suis levé. Et j’ai avancé. Lorsque je me retourne brièvement et je ne cède pas à une telle fascination, je vois chacun de mes vrais pas, et leur cohérence. C’est étrange. »
    Et c’est comme cela que vous vous êtes pris un réverbère. Rien d’étrange à cela, c’est tout à fait normal. 🙂

  42. Laurent Dingli

    @ Jean-Dominique Reffait et Marc Ghinsberg
    Merci à tous deux pour vos réponses argumentées.
    Jean-Dominique, je découvre jour après jour à quel point vous avez une vision désabusée et, finalement, très sombre de la politique. Et, sur ce point, je vous comprends.
    Marc, un de vos commentaires m’aurait échappé, vous m’en voyez sincèrement désolé. Si le seul problème de François Hollande résidait dans le choix de son ex-compagne, de certains ministres ou encore dans une erreur de communication, nous vivrions dans une France relativement apaisée pour rependre le thème du billet de Philippe Bilger, malheureusement la situation est bien moins réjouissante. Pour Michel Onfray, j’ai écrit que le fait de s’abstenir était dans sa logique « libertaire ». Cela ne signifie pas que je sois proche de toutes ses idées (à part quelques notables exceptions dont son engagement en matière de protection animale). Car à ce titre, je serais aussi proche de Jean-Dominique qui, la mort dans l’âme, se résigne à l’abstention, du moins pour les prochaines élections. A vrai dire, j’ignore encore ce que je ferai en décembre. Enfin, vous prenez l’image d’un président-alpiniste gravissant une montagne : je le vois davantage entraînant la cordée dans une fosse profonde, un abîme, mais ce n’est peut-être, après tout, qu’une question de perspective.

  43. On remet à la mode ce vieux jeu de mots :
    – Faut pacifier…
    – Faut pas s’y fier !
    Comment donner une once de crédit à un homme qui a tout raté en trois ans et qui, sentant comme une odeur de révolte, propose benoîtement d’apaiser ? D’apaiser quoi, au juste ? Qu’il commence par lui-même !
    Le problème avec les politiques, c’est la traduction de leur pensée quand il y en a une. Apaiser, cela veut dire faire taire l’opposition. Et quand ils disent « rassemblement », c’est toujours autour de : MOI !
    Y aurait-il un déficit ? Non, bien sûr, mais seulement un léger dépassement de nos prévisions.
    Le chômage continue d’augmenter ? Oui, mais moins qu’avant, donc c’est une baisse !
    Le niveau de vie baisse ? Non, au contraire, il monte, mais à condition de compter hors tabac, hors carburants, hors loyers et surtout hors impôts ! Comme si les impôts ne faisaient pas partie du coût de la vie.
    On nous balance des fariboles à longueur d’année et si on doute ou on proteste, on nous dit qu’on va faire des réformes. Ah, tu verras, tu verras, tu verras…
    Le paradis, c’est toujours pour demain. C’est le seul point commun entre le socialisme et le christianisme ! Il y a longtemps que j’ai perdu la foi !

  44. Je rejoins en grande partie les analyses de Laurent Dingli | 22 octobre 2015 à 18:53. En revanche je ne souscris qu’à une partie de celles de Jean-Dominique Reffait. Il me semble hasardeux de comparer l’état du président de la République sous la Ve République, du fait de l’élection au suffrage universel, avec celle de Napoléon Ier, empereur des Français, ou de Louis-Philippe, roi des Français, ce qui est sous-entendu dans son appellation de « président des Français ».
    Le choix du président ne résulte pas d’un plébiscite mais bien d’une élection par le peuple français au suffrage universel, ce qui asseoit son autorité de président de la République française.
    Ensuite seulement l’apaisement ne peut venir que d’une transformation du personnage élu, une forme de transcendance, pour se hausser au niveau de la fonction qu’il doit habiter puis incarner. Et là les présidents se doivent de ne plus être l’émanation d’un parti accédant au pouvoir suprême.
    Or, seuls le général de Gaulle et Georges Pompidou à sa suite ont incarné à mon sens cette fonction, avec les limites d’ailleurs soulignées par Monsieur Bilger en ce qui concerne le premier cité. Quant à Giscard d’Estaing, sa hauteur ne l’a pas protégé de la seule apparence perçue d’un grand bourgeois jouant à se donner des airs « peuple ». François Mitterrand a pu remplir en partie cette fonction lors de la cohabitation avec son Premier ministre. Mais l’image s’est détruite par sa candidature à un second mandat ; son orgueil l’a conduit à transcender sa maladie pour dépasser son illustre prédécesseur, le Général, dans la durée de l’exercice de la fonction…
    Quant aux successeurs, inutile d’aller plus loin dans mon commentaire : les gestionnaires sont atteints d’incapacité à innover, à affronter les problèmes de la France et, par leurs politiques conduites en fonction des sondages en vue d’une réélection, n’ont amené le pays qu’au déclin et à la perte de son inventivité et de son allant traditionnels. Seule la morosité est à leur bilan !
    D’autant que Jacques Chirac a pris, avec Lionel Jospin, la plus malheureuse initiative institutionnelle en réduisant à cinq ans le mandat présidentiel pour le coupler avec celui des députés.
    D’autant encore que les deux derniers ont rabaissé la fonction présidentielle à celle de Premier ministre. Il suffit de lire Georges-Marc Benamou dans son « Comédie française » pour comprendre que Monsieur Fillon n’était qu’un polichinelle à qui l’Élysée a de fait interdit l’exercice réel de sa fonction. Ou, malgré les rodomontades de Monsieur Valls, les déplacements tous azimuts du président Hollande qui sans vergogne va dans les pas de son prédécesseur…
    Quand on est incapable de prendre de la hauteur et que l’on traite au ras des pâquerettes, comment le peuple français peut-il avoir le moindre respect pour ces hommes politiques, nains conceptuels dans leurs fonctions et tout simplement « démagogues » au pouvoir ?

  45. @breizmabro 23.10.15 16:17
    C’est le club des Vieux de la Vieille, un trio de vieux grognards dont un grognon qui refait le monde, qui émulsionne, sans jamais proposer de solutions à quoi que ce soit, comportement méprisant mais surtout peu respectueux pour Monsieur Bilger !
    Il y a la version confiture et aussi celle-là « …quand on n’a pas de parachute on s’écrase ! »

  46. Même en République, la politique est un combat et le simple fait d’une opposition, aussi courtoise qu’elle pourrait être, et d’une majorité, aussi consensuelle qu’elle cherche à se prétendre, crée naturellement une atmosphère conflictuelle.
    Mais cher Monsieur Bilger, faut-il vous rappeler que ce que vous appelez « la République » avec une majuscule déplacée est née dans la violence, la haine, le mensonge et le sang ?
    Pourquoi voulez-vous que cela change et que le loup se transforme subitement en agnelet ?
    1789, 1793, 1905 et maintenant, ce sont encore et toujours des coteries, des cercles de pensée, des factions, qui ne cherchent qu’à imposer par la force leur vision délétère du monde au reste d’une population qui ne demande qu’à vivre tranquillement, selon ses coutumes séculaires, loin des lubies de culture de mort nées dans les cerveaux malades d’hurluberlus dangereux…
    Par principe, l’opposition (parfois pseudo-démocratique) droite-gauche est exclusive de l’apaisement, contrairement à ce qui se passe avec le principe royal, dans lequel la nation est considérée comme une grande famille (une famille de familles) placée sous l’autorité paternelle du roi.

  47. Daniel Ciccia

    @Achille
    A trop manier la dérision, on encourt le risque d’être soi-même dérisoire.
    C’est ce qui caractérise notre époque, à mon goût.
    Ceci étant dit, permettez-moi de prendre un peu de hauteur pour vous demander ce que vous écriviez le 11/09/2001.
    Je vais vous dire ce que j’écrivais, ce matin-là. Sur ce qui annonçait les réseaux sociaux, je me suis opposé au torrent de haine qui s’est immédiatement répandu sur le net, comme si autant de digues avaient lâché. On invoquait ici la mémoire des Amérindiens pour justifier d’un châtiment à l’égard des Américains, ici les Palestiniens, chacun y allait de son ressentiment ou de son fanatisme personnels. Je me suis efforcé de lutter contre ce courant, mais les posts n’y suffisant pas, j’ai écrit un texte plus général.
    Quelques jours après le 11 septembre 2001, alors que la société suintait partout de haines irrépressibles, je me suis penché sur mon clavier pour écrire un texte particulier, dans lequel j’insistais sur le fait que la guerre à mener contre le terrorisme était une guerre de civilisation et qu’il n’y en avait qu’une, indépendamment des cultures et des religions.
    J’ai déposé ce texte, alors, sur le site de l’Elysée.
    En janvier dernier, lors des attentats qui ont frappé Charlie Hebdo, alors que l’islamophobie grossissait à vue d’oeil sous des formes assez étonnantes, laïcité oblige, j’ai réitéré mes avertissements sur le fait que l’objectif des terroristes consistait à produire de telles fractures dans la société.
    Etrangeté, aux anciennes Dames de France devenues Monoprix, au centre ville de Narbonne, quelques jours après les attentats, alors que je passais à la caisse, un groupe de personnes qui avait attiré mon attention dans les rayons quelques minutes auparavant, ont dit à voix assez haute pour que leur propos retentisse dans mon esprit : « Qu’ils sont c… ces terroristes, c’est ici qu’il devraient frapper ». Les coïncidences peut-être…
    Les gens ne voient rien et ne veulent même plus entendre, et a fortiori reconnaître, que d’autres puissent voir mieux qu’eux.
    Oui, Achille, je me suis levé et j’ai marché au-delà de ce que vous pourriez concevoir.

  48. Alex paulista

    @ Exilé | 23 octobre 2015 à 16:52
    Vous avez raison. On peut aussi se souvenir de Napoléon III qui a été méprisé par Victor Hugo, et qui pourtant a modernisé la France et façonné Paris. Il s’intéressait aux problématiques de salubrité, à l’architecture et à l’urbanisme, mais aussi à la finance qui est à la base du système haussmannien.
    Rendons-lui un peu justice, il était visionnaire sur beaucoup de plans qui échappaient totalement à l’auteur du Manteau impérial.

  49. @Mitsahne | 23 octobre 2015 à 17:41
    « Y aurait-il un déficit ? Non, bien sûr, mais seulement un léger dépassement de nos prévisions.
    Le chômage continue d’augmenter ? Oui, mais moins qu’avant, donc c’est une baisse !
    Le niveau de vie baisse ? Non, au contraire, il monte, mais à condition de compter hors tabac, hors carburants, hors loyers et surtout hors impôts ! Comme si les impôts ne faisaient pas partie du coût de la vie.
    On nous balance des fariboles à longueur d’année et si on doute ou on proteste, on nous dit qu’on va faire des réformes. Ah, tu verras, tu verras, tu verras…
    Le paradis, c’est toujours pour demain. C’est le seul point commun entre le socialisme et le christianisme ! Il y a longtemps que j’ai perdu la foi ! »
    + 1

  50. @ A un expat’
    Exilé, nous sommes d’accord, un chef d’Etat n’a aucune nécessité d’être sympathique. S’il l’est par nature ou accident, ce n’est pas plus mal. Non, j’ai voulu défendre Hollande en tant qu’avocaillon du « diable ». Chacun se défoule gaillardement sur sa personne, un blog ça sert aussi à ça, comme on peut le faire vis-à-vis de Lolo Ferrari ou de Donald Trump. J’ai tenté de considérer le côté positif de la question, chacune et chacun crache le meilleur de son venin dans son post et cela peut être très réussi ou agréable à lire. C’est pour ça que j’aime ce blog, l’humain de Philippe et le trop humain de mes condisciples blogueurs. Et oublions un temps les scories.
    Aaah, Louis XI, un roi magnifique c’est vrai. Ce qui me trouble un peu à propos de « l’universelle aragne », c’est qu’il est présenté par certains historiens comme un introverti et par d’autres comme un bavard impénitent. Curieux, comme l’évaluation du taux de sympathie du présent président. Faut croire que Louis était un excellent acteur malgré un physique ingrat ; son impact est incontestable même s’il s’est pris les pieds dans le tapis persan plus souvent qu’à son tour ! C’est le lot commun des stratèges mais pour lui c’est direct hall of fame of history sans barguigner en effet. Pouce levé pour moi aussi adonc.
    Il vaut mieux en managérial donc en politique être un sombre connard efficace (= Philippe le Bel, potentiellement un gibet de potence) qu’un humain gentil qui écoute tout le monde et ne se résout pas à trancher (Flamby ?). Ne vous en déplaise, les midinettes sont souvent plus courageuses et déterminées dans leur passion que moult cravatés, collègue du grand loin.

  51. @breizmabro | 23 octobre 2015 à 16:17
    En fait les gens qui postent réfléchissent beaucoup plus loin et beaucoup plus que les gens qui nous gouvernent. Supputant sur la pensée des uns et des autres, recréant l’histoire des siècles passés pour étayer l’hypothèse fournie et ainsi de suite.
    Je suis dubitatif sur la puissance de réflexion supposée des personnages qui nous gouvernent.
    Entre les évasions en scoot, les larmes people de Roselyne, le cirage Kiwi d’un petit marquis, les recettes en liquide de Claude, j’en passe il y en a trop, analyser le comportement des oligarques à la loupe de Conan Doyle, c’est prêter à ces derniers plus d’intérêt qu’ils n’en ont pour les citoyens.
    C’est encore une vue de l’esprit que d’expliquer un comportement par un autre : je rappelle ici les paroles de J. Dray qui disait qu’ils n’avaient rien préparé au PS et encore moins ailleurs.
    Ils sont tous des apprentis sorciers habillés des ors de la République pour leur donner un tant soit peu de sérieux, mais dans le fond… pas grand-chose, avec le recul de mon âge et avoir vu défilé quelques présidents, rien ne change vraiment et croire en eux ou à une quelconque volonté de réussite c’est chercher à se rassurer.
    En vain, malheureusement, la lucidité n’est pas de leur côté, et puis quand on a vécu des subsides de l’Etat – des assistés en somme -, comment voulez-vous avoir l’acuité nécessaire pour diriger un pays ?
    Quand j’entends le plus haut parlementaire du Sénat expliquer les recettes de la réussite, je crois qu’il s’assimile un peu vite à l’image d’un Mohed Altrad, qui lui connaît le prix de la baguette de pain et de la sueur qu’il faut verser pour acquérir des parts de marché.
    Diantre ! Je me suis emballé ils n’en valent pas la peine !

  52. Jean-Dominique @ breizmabro

    breizmabro, ma chère compatriote, vous êtes par avance tout excusée de ne pas lire tous mes commentaires, même aucun. Il vous est loisible de rassembler une réflexion argumentée dans un haiku si cela vous apaise (rassemblement, apaisement, je veille à ne pas verser dans le hors sujet), j’en admirerais la démonstration si vous aviez l’obligeance de nous ramasser en cinq lignes, voire moins, une fulgurance sur le sujet de ce billet. Hélas, j’ai cru constater, avant votre conversion au gag, que vous aviez commis vous-même des posts dépassant de beaucoup la limite que vous prescrivez et je vous le dis tout net : ce n’est pas bien d’engager les autres sur un chemin que l’on n’a pas voulu suivre soi-même, c’est très mal.

  53. Jean le Cauchois

    Quand je lis certains commentaires, je serais presque convaincu de me rallier à une sorte d’acceptation de Hollande. Eh bien non : cet homme est nocif pour notre pays, et même nocif pour ses partisans, ou plutôt pour ses anciens partisans. Pour ses anciens partisans, d’abord ; je cite : Batho, Peillon, Cahuzac, Montebourg, Duflot, Hamon, Filippetti, Rebsamen… Tous des nuls, tous des mauvais ? Non, des partisans de Hollande en leur temps et sûrement pas des apaisés, ni aujourd’hui ni demain. Mais ce n’est pas le plus grave. En mai 2012, j’ai visité le chantier de l’EPR de Flamanville : le turbo-alternateur Alstom, et d’autres équipements importants, étaient déjà installés. Il y avait du retard, ça arrive, et l’on annonçait 2015 comme l’année de mise en service, au plus tard. Cette année – trois ans après – j’ai revisité Flamanville pour voir l’une des deux tranches déjà en service, en arrêt technique (je m’intéresse au nucléaire mais aussi à l’éolien = dans mon pays il y a deux grosses centrales nucléaires – dont on ne parle jamais, Paluel et Penly – et deux gros projets de parcs éoliens offshore dont on commence à peine à parler alors qu’ils se concrétisent déjà, en face, chez David Cameron. Et je viens d’apprendre que Hollande conditionne la mise en service de l’EPR de Flamanville à l’arrêt du réacteur de Fessenheim, reporté à 2017 ! Ce ne sont plus les écolos, auto-virés du gouvernement, qui sont la cause politique de ces atermoiements. Je n’aurais jamais pensé ce président capable de retarder d’au moins deux ans la mise en service industriel d’un investissement de près de dix milliards d’euros pour des raisons purement politiques, même si des journalistes du Monde s’emploient à trouver des « explications techniques » à ce retard. Ce président Hollande est un boulet néfaste pour notre pays : imaginez Pompidou, voire Sarkozy, dans cette situation. Dix milliards bloqués / inutilisés pour deux ou trois ans. Ce Hollande mérite mon mépris et je veux bien lire Marc Ghinsberg pour essayer de comprendre comment fonctionne cet homme hors du commun.

  54. Jean-Dominique @ Robert

    Robert, deux remarques.
    1. L’expression « Président des Français » se réfère à « Président de tous les Français », expression initiée, je crois, par Giscard. Transformer le président de la République (et donc des seules institutions) en président de tous les Français est la source de notre confusion politique actuelle.
    2. Vous écrivez : « Le choix du président ne résulte pas d’un plébiscite mais bien d’une élection par le peuple français au suffrage universel, ce qui asseoit son autorité de président de la République française. »
    Non, l’élection n’asseoit pas son autorité de président de la République mais légitime son statut de président des Français. Cela lui donne une légitimité supérieure à celle du parlement puisqu’il détient – au contraire du président américain – le pouvoir de dissolution, sans compter les 49.3 et autres procédures d’éreintement de la représentation populaire.
    Avec le quinquennat, le président est devenu un super Premier ministre inamovible et la France n’a plus, du point de vue symbolique, de chef de l’État.

  55. Marc Ghinsberg

    @JLM
    Vous posez la question de savoir comment on peut être hollandais aujourd’hui, comme au 18ème siècle on se demandait comment on pouvait être Persan.
    Oui François Hollande a une politique. Prenons l’exemple de la politique économique pour ne pas choisir la facilité. La politique économique est sous contrainte d’une dette vertigineuse que les bons esprits ignorent superbement. Une hausse des taux d’intérêt aurait des conséquences catastrophiques sur nos finances publiques. François Hollande a réussi par une politique fiscale courageuse, impopulaire, mais qui a fait porter l’essentiel de l’effort sur les plus aisés, à rassurer les marchés (ses adversaires, dans la mesure où l’on dépend d’eux), permettant ainsi un financement de la dette sans trop de douleurs. Je suis favorable à la ligne économique Hollande, Valls, Macron qui consiste à encourager et développer l’esprit d’entreprise en rétablissant notamment la compétitivité des entreprises dramatiquement détériorée entre 2002 et 2012, tout en maintenant le modèle social français. Pari difficile, il reste un peu plus d’un an pour le gagner.
    Je ne suis pas un fanatique du libéralisme. Mais je constate qu’aujourd’hui il n’y a aucune alternative crédible. Face au principe de réalité, je soutiens une politique sociale-libérale.
    Vous m’interpellez par ailleurs sur le référendum de Cambadélis. Je considère qu’il s’agit d’une opération inutile. Mais je déplore l’attitude du Front de Gauche et de EELV qui refusent de s’allier avec le PS dès le premier tour des régionales.

  56. @Jean-Dominique
    Ah bon, vous aussi en Armorique ? J’avais complétement oublié. A défaut d’être un blog qui penche à gauche, c’est un blog résolument à l’ouest. Oui bon d’accord, c’est quand même à gauche. Ici Roazhon, bon week-end :)))

  57. Marc Ghinsberg

    @eileen
    « C’est le club des Vieux de la Vieille, un trio de vieux grognards. »
    Permettez-moi d’étaler ma confiture en citant Pierre Corneille :
    « Marquise, si mon visage
    A quelques traits un peu vieux,
    Souvenez-vous qu’à mon âge
    Vous ne vaudrez guère mieux.
    Le temps aux plus belles choses
    Se plaît à faire un affront,
    Et saura faner vos roses
    Comme il a ridé mon front.
    Le même cours des planètes
    Règle nos jours et nos nuits :
    On m’a vu ce que vous êtes;
    Vous serez ce que je suis. »
    Inutile de me rappeler la strophe que Brassens a ajoutée, je la connais (la culture que voulez-vous).
    Ahaha !

  58. Bonjour Philippe,
    @ Daniel Ciccia | 23 octobre 2015 à 20:03
    Il ne s’agissait que d’une petite boutade bien innocente. J’aime bien en placer une de temps en temps, c’est mon côté Savonarole.
    Vous parlez de guerre de civilisation. Ce sont sans doute les plus meurtrières, surtout quand elles sont guidées par le bras vengeur d’un dieu d’autant plus féroce qu’il est le fruit de l’imagination fertile d’illuminés qui n’ont retenu du Coran que quelques « versets sataniques ».
    Vos idées pacifistes sont bien sympathiques. Moi-même je suis fondamentalement contre la violence des ultra de quelque bord qu’ils soient. Mais lorsque la négociation s’avère inutile, qu’elle finit par devenir une marque de faiblesse et que la sécurité de mon pays est en jeu, je préfère l’action, voire si nécessaire la répression.

  59. @Marc Ghinsberg 24.10.15 00:48
    « Merci pour ce moment » ahaha… Etaler de la confiture accompagné de Pierre Corneille et muni d’un parachute… c’est sans risque ahaha Savonarole sera satisfait, <5 lignes ahaha

  60. Loin de nous l’idée d’accuser Corneille de plagiat, toutefois on peut se poser la question :
    « On m’a vu ce que vous êtes ;
    Vous serez ce que je suis »
    C’est pompé du poème d’Antonio Alamanni (1464-1528), « Le char de la mort » et inspiré des sermons de Savonarole :
    « Nous fûmes ce que vous êtes, vous serez ce que nous sommes »
    Si vous voulez de la confiture pour vos tartines je peux vous envoyer quelques bocaux par Colissimo.

  61. JLM@ Marc Ghinsberg

    @Marc Ghinsberg
    Le recul de la dette oui mais pour combien de temps ?
    Sans douleur : oui mais pour qui sans douleur ?
    J’avais oublié un détail : la baisse des dotations aux régions : autrement dit prendre à Paul pour soutenir Jacques, mais au final qui en subira les conséquences ?
    Vous ne me répondez pas sur la politique extérieure de FH dont c’est tout de même la prérogative : qu’en pensez-vous ?
    Vous soutenez Valls et Macron, c’est votre droit, mais le résultat ? vous l’attendez pour 2017 ? mais vous croyez vraiment que les résultats seront là ?
    De nombreuses mesures prises par la gauche au gouvernement ont des effets pervers : exemple, le travail du dimanche a des conséquences sur le petit commerce quand il favorise les grands distributeurs.
    Mais si l’on est un peu logique : vous soutenez la politique socio(?)-libérale de FH et ses ministres mais alors pourquoi ne pas élire un personnel politique de droite mieux introduit, plus efficace ?
    Etc.

  62. Avant d’être au pouvoir, quand on est un fin politique, on s’oppose, on alimente le mécontentement, on sème la discorde. Une fois qu’on a le pouvoir on ne souhaite qu’une chose, c’est que tout le monde marche comme un seul homme derrière soi, mais faute d’y parvenir, on divise pour régner, tout en prêchant l’apaisement et en se récriant parce que l’opposition s’oppose. Comme dit notre Président « c’est pas facile ». Hier, il m’a semblé un instant qu’au moment d’évoquer le drame de Puisseguin depuis la Grèce, il butait discrètement, de peur de dire « stratégie » au lieu de « tragédie ». Bientôt les élections.

  63. @ Jean-Dominique 23 octobre 2015 à 23:33
    « …j’en admirerais la démonstration si vous aviez l’obligeance de nous ramasser en cinq lignes, voire moins, une fulgurance sur le sujet de ce billet. »
    En 1874 la première coquille protectrice des testicules a été utilisée pour le hockey sur glace. En 1974 on utilisait pour la première fois un casque de moto. Il a donc fallu un siècle pour que les hommes comprennent que le cerveau est, aussi, important (spéciale dédicace à notre audacieux Président qui met au moins un casque :-))
    Bevet Breizh !

  64. Laurent Dingli

    @ Jean-Dominique Reffait, Robert
    Si vous ne l’avez pas déjà lu, vous devriez être intéressés par le dernier ouvrage de l’historien Nicolas Rousselier, La force de gouverner. Le pouvoir exécutif en France, XIXe-XXe siècles, Paris, Gallimard, 2015, dont j’ai lu le très intéressant compte rendu dans Le Point du 15 octobre dernier. Il y explique notamment de quelle manière la gauche, qui s’est toujours défiée du césarisme, a progressivement adopté un modèle d’exécutif renforcé. Il montre surtout que ce glissement s’est opéré dans les faits bien avant la constitution de 1958. En somme, De Gaulle et Debré auraient sanctionné et organisé une évolution déjà ancienne.
    @ Marc Ghinsberg
    Je m’étonne de votre étonnement : les Verts et le Front de Gauche sont dans leur logique anti-libérale et il n’est pas surprenant qu’ils rejettent le modèle social-libéral qui est le vôtre et celui du gouvernement Hollande. Mais ne vous inquiétez pas, ils seront sans doute rattrapés par la réalité électorale. Pour ma part, je me désole qu’il n’y ait pas d’écologie indépendante des idéologies dominantes. J’ai voté pour Antoine Waechter au premier tour de la présidentielle de 2012, compatriote de Philippe et surtout fondateur du Mouvement écologiste indépendant (MEI). Malheureusement, Antoine Waechter, ostracisé par l’extrême gauche (malgré des alliances épisodiques avec EELV) au prétexte qu’il a accordé un jour une interview à Minute et que l’écologie ne serait qu’à gauche, plafonne à un niveau ridicule aux élections. J’y vois une autre raison : l’imbécillité médiatique qui préfère entretenir l’information-spectacle avec les Mélenchon et autre Le Pen que de donner la parole à des personnalités qui pourraient nous sortir de l’éternelle opposition binaire franco-française et enrichir le débat.

  65. @Marc Ghinsberg
    Hollande a commencé par augmenter de 40 milliards la charge pour en restituer peut-être à terme 30, belle imbécillité en effet.
    Les gains de compétitivité proviennent de la baisse des matières premières et baisse du crédit, donc aucun gain par rapport aux concurrents européens, et donc aucun rapport avec Hollande.
    Hollande a pris peur alors que la France allait être dégradée car non reformée, elle a été le pire pays européen en matière de déficit, de croissance en Europe sous l’ère Hollande.
    Combien de banques ont envoyé leurs traders à l’étranger grâce à ma taxe de 85% non appliquée dans le cinéma ?
    Les déficits il fallait les dénoncer il y a trente ans et ne pas voter pour.

  66. @Savonarole 24.10.15 – 8.42
    Des promesses toujours des promesses ahaha, votre commentaire dépasse votre recommandation de 5 lignes, quant aux confitures, mais à quoi vos confitures ?, et surtout comment comptez-vous me les faire parvenir, colissimo par fil optique… Je rigole bien sûr ! Merci pour votre proposition confiturière !

  67. Daniel Ciccia

    @Achille, pour clore
    Vous vous méprenez lorsque vous tenez ma foi dans un monde plus juste pour du pacifisme. Je n’ai pas d’idées pacifistes pour servir la paix.
    J’ai par contre des idées sur l’intelligence, sur la fraternité, sur la liberté, sur l’égalité.
    Je n’appartiens pas par conséquent aux bisounours, terme par lequel, et vous m’en ferez grâce, beaucoup de nos compatriotes, notamment ceux qui soutiennent le FN, disqualifient les objections à son endroit. Le réalisme, ce réalisme, doit l’emporter. Porter des valeurs humanistes, les animer, est à leurs yeux une faute originelle. Ils installent ceux qui cèdent à ce charme, comparable à celui de l’auto-défense, à une fiction conquérante. Mais elle n’est qu’une fiction. Il faut enlever les fondations sur quoi repose l’exercice de la Justice pour donner aux témérités auxquelles s’adonnent complaisamment certains, en dehors de tout souci d’équilibre, pour décréter à tout propos des états d’urgence.
    Madame Le Pen s’y adonne avec délectation et jouit de ses coups d’éclat médiatiques dont celui qui vient clore l’épisode de l’émission de Pujadas et qui fait titrer à Boulevard Voltaire (fondé par Robert Ménard) « Marine Le Pen refuse la tyrannie médiatique, un précédent historique ». Un précédent hystérique me semblerait plus à propos, mais soit.
    Pendant ce temps, Dupont-Aignan désigne des Roms à la vindicte, des « identitaires » se hissent sur un bâtiment pour assurer le maire LR de leur soutien, les incendies se multiplie outre-Rhin contre les foyers destinés aux migrants (mon grand-père en fut un), un barjot entre avec un sabre et tue plusieurs innocents au nom de sa haine, Causeur (surtout si vous n’êtes pas d’accord, en devise : il y a un feuillet à sortir sur cette devise) évoque un besoin de héros, le « réarmement moral face à l’Etat islamique », parle d’un Turc qui dénonce le « compassionisme » allemand, tête de Turcs chez Merkel, observe qu’il n’y a pas de plombiers syriens en Pologne, et décrète le 20 octobre fête de Sainte-Marine, etc.
    Et Julien Assange exhorte les journalistes à utiliser La Poste plutôt qu’internet, avant d’offrir 100 000 € pour une copie du texte du TAFTA et que la Chine prend ses distances avec Moscou, selon la Tribune de Genève.
    La surexcitation droitière et souverainiste (amalgame de l’objet au dessein) est très surévaluée, trop systématique, trop manoeuvrière, trop travestie, pour mériter d’un grand nombre de citoyens, et parmi eux ceux censés être les gardiens de l’intégrité, quelque intérêt.
    La somme de l’exaltation des ego n’est que de l’ego.
    La somme des consciences est de la conscience, ne fût-elle qu’une, et indivisible.
    Je crois à l’esprit comme force.
    Veuillez m’en excuser.
    Bien à vous.

  68. Je ne sais plus très bien lequel d’entre vous vient d’évoquer Louis XI.
    Ce roi avait beaucoup d’humour pour l’époque, c’est lui qui nous a légué cette flèche toujours actuelle : « Lorsqu’arrogance et ignorance chevauchent en tête, pertes et fracas suivent de près »…
    Plus tard, un sombre Duc contestait sa couronne, il lui envoie ce mot « Mon Sénéchal arrive chez vous à la tête de 3000 lansquenets, pour vous faire part de mes intentions à votre égard »…
    J’en ris encore… On imagine Hollande dans les même circonstances…

  69. @breizmabro | 23 octobre 2015 à 16:17
    « Merci cher Laurent » signé Marc Ghinsberg…
    « Jean-Dominique à Laurent Dingli »…
    [ » Vous êtes inscrits dans le même club ou quoi ?
    Si je peux me permettre (sur la pointe de mon tabulateur pour ne pas troubler) de m’immiscer dans le club de Laurent et de Jean-Do, je dirais au Laurent du 23 octobre 2015 à 10:32 : post indigeste (j’ai pas pu tout avaler)
    et au Jean-Do qui répond à son Laurent à 15:31 je dirais : double punition.  » ]
    Ne soyez pas trop méchante, l’un d’eux est en train de se refaire une virginité, après avoir tancé, vitupéré, admonesté, sermonné, stigmatisé, morigéné et mis en demeure d’écrire en français…

  70. @eileen | 24 octobre 2015 à 11:23
    Eileen, je m’adressais à Monsieur Ghinsberg, qui semble avoir moins de confiture que de tartines, je me proposais de le ravitailler via Colissimo.

  71. @Daniel Ciccia et protagoras
    Tout d’abord, je vous remercie tous deux de me communiquer votre sentiment qui n’est pas inintéressant.
    M. Ciccia j’ai lu vos écrits comme vous m’y avez invité.
    J’ai quant à moi la plus grande réserve sur ce que l’on appelle démocratie… Je ne vous dirai pas combien cette réserve augmente lorsqu’on évoque les bons sentiments de l’humain qui est à mon avis par nature l’animal le plus violent et égocentré que l’on ait pu répertorier. Si ses travers sont partagés par une quantité d’animaux non négligeable, il garde cependant une faculté importante de ne pas tirer les leçons de l’histoire. Ce n’est pas parce qu’il ne les a pas comprises, comme beaucoup l’imaginent, c’est parce qu’il est animé par un désir plus grand et plus jouissif de domination et de destruction. Ne voyez pas là un quelconque pessimisme. Mais il est vrai que ce mot est plus utilisé aujourd’hui pour qualifier la réalité…
    Je considère, peut-être à tort, que :
    1) la principale motivation de l’homme n’est certes pas l’intérêt général mais le sien ; ce à quoi on peut largement survivre
    2) que seuls le savoir et l’éducation peuvent sauver ce qui reste
    3) que les bons sentiments sont une perversion abjecte et conduisent à la paralysie de la pensée (ce dont j’ai une horreur indicible)
    4) que le courage est une denrée non pas rare mais définitivement disparue (en tout cas dans le paysage politique)
    5) que je ne trouve pas si affreuse la disparition de l’espèce humaine qui ne trouve pas si affreuse la disparition d’autres espèces
    6) qu’il ne faut pas désespérer, le désespoir étant en totale contradiction avec le génome humain
    7) qu’il est simple de tendre la main à son voisin, ce à quoi se refusent la plupart, mais que par enchantement ceux-là même ont le coeur qui déborde d’effusions lorsque le scénario est visible et validé par la déesse aux cent bouches
    J’arrête là mon catalogue et vous souhaite bien le bonjour ! Aimez-vous les uns les autres…

  72. @breizmabro
    Pouvez-vous éclairer ma lanterne ? Je me sens un peu perdu entre les deux posts ci-dessous…
    Premier post adressé à Marc Ghinsberg dans lequel le tanceur a encore tancé, et insisté sur le « côté fuyant » de Marc Ghinsberg (ce qui, me semble t-il, n’est pas un gros compliment) :
    « Je ne lis jamais sous votre plume de réelles remises en cause ou la moindre critique à l’égard du pouvoir que vous soutenez ; vous aviez même été jusqu’à justifier de manière assez pathétique les fautes de français récurrentes du président de la République (le redoublement du sujet). Jamais un chef de l’Etat n’aura été autant décrié et cela ne vous inspire apparemment pas l’ombre du début d’une autocritique. Vous préférez constamment faire diversion en agitant l’épouvantail de Valeurs actuelles ou en multipliant les généralités institutionnelles sur la difficulté de gouverner, ou historiques sur la France qui n’a jamais été apaisée… Votre côté fuyant est finalement à l’image du pouvoir que vous défendez.  »
    Rédigé par : Laurent Dingli | 23 octobre 2015 à 10:32
    ————————
    Et la réponse adressée à Laurent Dingli :
    « Merci cher Laurent pour vos amabilités matinales etc. »
    Rédigé par : Marc Ghinsberg | 23 octobre 2015 à 14:08
    ————————
    Je ne sais que penser. Mais y a-t-il quelque chose à penser ?

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