L’amitié et autres broutilles…

J’ai eu envie tout à coup de parler d’autre chose.

Ni de Jacqueline Sauvage et de ses deux avocates invitées en toute indécence au Journal de France 2. La première ayant démontré, sur deux points importants, que les juges pour l’application des peines avaient eu raison et que le président de la République n’aurait même pas dû bénéficier, pour sa double et choquante mansuétude, d’une grâce partielle…

Ni de Manuel Valls qui se bat vaillamment pour faire oublier qu’il a été le Premier ministre de ce Président.

Ni de François Fillon qui inquiète ses soutiens et redonne confiance à ses adversaires. Mais lui demeure imperturbable. Aujourd’hui comme hier où on l’avait relégué dans les oubliettes de la politique.

Ni d’Emmanuel Macron qui, loin d’éclater comme une bulle, poursuit sa marche en avant.

J’ai envie de parler de l’amitié.

La Cour de cassation a justement considéré qu’être « ami » sur Facebook ne constituait pas une véritable amitié avec ce que ce sentiment implique de profondeur, d’intensité et de durée (Le Monde).

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Cette décision a sans doute été le déclic qui m’a projeté dans ce que j’aime par-dessus tout. Dans la quotidienneté, Proust lilliputien, savourer les bonheurs, les joies du coeur, goûter les charmes d’une authentique proximité puis les analyser, m’examiner, me mettre en cause et découvrir les ressorts qui parfois, sans regret, m’ont conduit à abandonner, à me retirer, à laisser le temps recouvrir une relation que je croyais indestructible.

Pourtant je n’ai jamais approuvé l’opinion dominante qui, dans le choix entre l’essence de l’amitié ou de l’amour, privilégie la première parce qu’elle serait inconditionnelle, résistante à tout alors que le second serait fragile, aléatoire, soumis aux affres de des humeurs et de la subjectivité. La solidité contre un doux, splendide, inquiétant risque de précarité.

L’amitié et ses déceptions. Quand un ami vous trahit ou qu’on s’imagine plutôt qu’il vous a trahi, banalement ce qui exaltait se dégonfle et ce qu’on attendait s’efface. Certes on peut pardonner mais j’ai souvent remarqué que l’indulgence ne s’attache qu’à des liens qui d’emblée n’étaient pas exceptionnels et donc ne pâtiront pas trop d’une baisse de tension. En revanche l’amitié à nulle autre pareille n’autorise pas le ralenti ni la tiédeur. Quand elle est gravement touchée, une seule alternative existe qui est l’irrémédiable cassure.

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Pour ma part je voudrais surtout exprimer et peut-être partager un malaise que j’ai éprouvé souvent et qui se rapporte à l’ami – pour l’amie, c’est plus rare – marié ou en compagnonnage stable. Cette perception concerne aussi bien ce qui peut se produire entre deux couples dont l’un des membres, homme ou femme, crée un déséquilibre ou une rétraction.

Pourquoi ce qui, pour la plupart des êtres, apparaît comme une chance, une addition, un bienfaisant cumul m’apparaît-il en quelques circonstances au contraire pour une soustraction et une gêne ? Comme s’il fallait réajuster son regard, son coeur et son esprit pour s’habituer à supporter l’unité troublée et le dialogue singulier altéré. Comme si le tiers proche de votre ami devenait importun de toutes manières même si, isolément, il pouvait être perçu comme estimable.

Il me semble que ce n’est pas de la jalousie dans l’acception courante. Peut-être plus que cela. Quelqu’un a le front de vous imposer une présence dans un univers qui n’avait de sens que face à face. Superfétatoire, une personne vous enlève quelque chose, vous spolie et surtout rend moins évidente, presque artificielle, une configuration habituée à trouver son seul bonheur dans le chiffre de deux qui est celui de l’amitié sans danger, sans limites.

La comparaison est discutable mais je ressens cette irruption d’un autre, avec le risque du désordre et de la banalité qu’elle implique, dans un monde qui se passait très bien de lui, comme ces audiences de cours d’assises où, confronté à un accusé hors du commun, j’aurais voulu poursuivre avec lui seul le questionnement sans être dérangé par la présence intempestive d’un président.

Cette addition célébrée, quand son amitié, par contagion, va si naturellement vers celui ou celle que l’ami(e) a choisi, je l’ai parfois subie comme une soustraction. J’apprécie beaucoup sur le plan amical et social cette provocation de Jean Giraudoux : « Un seul être manque et tout est repeuplé ». C’est si juste, si vrai.

J’ai conscience que l’humanisme n’est pas de mon côté ni la chaude ouverture de la sensibilité à autrui. Je mesure ce que cette obsession de la privatisation a de médiocre et d’éclairant sur ma psychologie qui aspire à l’exclusivité quitte à la fuir quand je ressens le plus petit commencement d’abandon.

Mais je rassure.

Il y a de l’amitié heureuse. J’en vis.

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Voir les Commentaires (95)
  1. « …que le président de la République n’aurait même pas dû bénéficier d’une grâce partielle »
    Ah ! ah !
    Très vrai !
    Pour le reste, passionnant, je commenterai après avoir bu mon café…
    On aura bien compris, en filigrane, que les femmes des amis sont souvent mal acceptées… à moins de s’appeler Jules ou Jim.

  2. Bonjour,
    Encore un billet sous forme d’ellipse réservé sans doute à quelques initiés qui connaissent le contexte.
    L’amitié est-elle si difficile que cela à traduire ? Montaigne avait trouvé une formule simple et magnifique pour traduire son amitié avec La Boétie : « Parce que c’était lui ; parce que c’était moi ». Il est vrai que leur amitié était, paraît-il « particulière » et cette expression peut parfaitement s’étendre à la relation entre deux êtres qui s’aiment quelle que soit la nature de leur liaison. En quelques mots elle dit tout.
    J’avoue que j’avais oublié cette citation de Giraudoux « Un seul être manque et tout est repeuplé » que l’on retrouve dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu. J’en étais encore resté à celle de Lamartine qui dit exactement le contraire.
    Il est vrai que si parfois la séparation d’un être aimé peut vous faire ressentir un immense vide, certaines relations amoureuses ou même amicales peuvent, à la longue, être ressenties comme étouffantes lorsqu’elles sont trop fusionnelles. On se coupe de ses amis et, si l’on n’y prend garde, on finit par s’isoler du monde extérieur.
    Démonstration, s’il en était besoin, que l’on peut dire tout et son contraire. Tout dépend bien sûr du contexte.

  3. Vous écrivez bien tôt ce matin ! Comme d’habitude je viens de vous lire avec plaisir. Je n’ai aucun commentaire à faire. Mais je veux faire savoir que je vous ai lu de la même façon qu’on dit bonjour à quelqu’un qu’on croise en chemin. Par simple politesse. Mais si je fais un commentaire il me faut bien dire quelque chose. Alors à propos de l’amitié me vient cette réflexion d’un humoriste dont j’ai oublié le nom. Peut-être Sacha Guitry. Ou bien un autre. Allez donc savoir. Et cette répartie donne une amusante définition de l’amitié. Beaucoup sans doute ne seront pas d’accord avec elle, mais je la trouve pourtant pertinente. La voici :
    « Un ami c’est quelqu’un sur qui on peut compter… pour compter sur vous ! »

  4. Catherine JACOB

    Un seul être vous manque et tout est repeuplé (La guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux), Un seul être vous manque et tout est dépeuplé (Lamartine). Un seul hêtre vous manque et tout est des peupliers (Jean-Paul Grousset ancien journaliste du Canard enchaîné, spécialiste de cinéma qui a aussi moqué les Alsaciens avec : « Quand mes brojets tombent à l’eau, mes illusions sont des truites », ce qui n’est pas gentil, mais a également produit des calembours hilarants, style : « Chassez le naturiste, il revient au bungalow. »? dont liste sur wiki, bien sûr, et dont « Je suis verseau, ascendant recto ! » ; «Être reçu England pompe » ou encore « C’est beau mais c’est twist ! »
    Original du repeuplement :
    « De colline en colline en vain portant ma vue,
    Du sud à l’aquilon, de l’aurore au couchant,
    Je parcours tous les points de l’immense étendue,
    Et je dis :  » Nulle part le bonheur ne m’attend.  »
    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
    Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
    Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé
    Que le tour du soleil ou commence ou s’achève (rappel de Bérénice ?),
    D’un œil indifférent je le suis dans son cours ;
    En un ciel sombre ou pur qu’il se couche ou se lève,
    Qu’importe le soleil ? je n’attends rien des jours. »
    Alphonse de Lamartine, L’isolement
    « …comme ces audiences de cours d’assises où, confronté à un accusé hors du commun, j’aurais voulu poursuivre avec lui seul le questionnement sans être dérangé par la présence intempestive d’un président. »
    Vous aussi, vous auriez dû écrire pour le Canard enchaîné.
    « Il y a de l’amitié heureuse. J’en vis. »
    Quelle chance, j’envie. Tellement voyagent en solitaires. Mais que nul n’oblige à se taire et chantent la terre. Ils chantent la terre. Et c’est une vie sans mystère. (D’après cette chanson de Gérard Manset que j’adore et qui est comme faite pour un de mes proches dont le meilleur ami a épousé la copine… :
    « Un jour
    L’amour
    L’a quitté, s’en est allé
    Faire un tour
    D’l’autr’ côté… » et à qui j’ai envie de dire : « Une gonzesse de perdue c’est dix copains qui reviennent (Renaud) »

  5. J’avoue qu’après mon noisette matinal devant le plus beau panorama du monde, bien sûr, ma première lecture n’était pas attentive, surtout après l’entame pittoresque de Catherine Jacob.
    Billet viril à relire pour ma part.

  6. Combien d’amis ai-je perdu après leur mariage ?
    Beaucoup. Dans bien des cas je n’ai pas réussi l’examen de passage devant madame : sens de l’humour peu partagé, idées politiques non conformes et surtout, capture de l’affect…
    Finalement on s’en accommode pour ne vivre que les beaux souvenirs du passé !

  7. Claude Luçon

    « Cette perception concerne aussi bien ce qui peut se produire entre deux couples dont l’un des membres, homme ou femme, crée un déséquilibre ou une rétraction. »
    Le fait qu’un des membres d’un couple crée un déséquilibre ou une rétraction peut aussi être un indice que ce couple n’est peut-être pas totalement en harmonie ou que la sincérité de l’ami n’est que feinte et à remettre en question ?

  8. Patrice Charoulet

    Cher… ami,
    Vos lignes sur l’amitié sont excellentes.
    Laissez-moi les compléter par quelques avis du passé :
    Je commence par votre… ami Proust : « L’amitié est une simulation. »
    Quelques autres pessimistes l’avaient précédé :
    « Je mets en fait que si tous les hommes savaient ce qu’ils disent les uns des autres, il n’y aurait pas quatre amis dans le monde. » (Pascal)
    « Sur vingt amis, dix-neuf disent du mal de vous, et le vingtième, qui en dit du bien, le dit mal. » (Rivarol)
    Et le plus pessimiste de tous : « Les amis ne nous aiment vraiment que lorsque nous avons l’élégance de mourir. » (Cioran, 1970)
    Le modèle de l’ami demeure Montaigne, d’où la gravure qui orne vos propos :
    « Je me fusse certainement plus volontiers fié à lui de moi qu’à moi. » (Montaigne à propos de La Boétie)
    Constat (fréquent) : « Une fois sur deux, un ami qui se marie, c’est un ami perdu. » (Michel Tournier)
    Belle phrase : « Sans ami, le monde est un désert. »(Mallarmé)
    Conseil final , d’une dame : « Il est sage de verser sur le rouage de l’amitié l’huile de la politesse délicate. » (Colette)
    Mille… amitiés.
    P.S. : Au moment précis où j’allais passer à une autre activité, l’émission de Philippe Meyer, sur France Culture, se terminait et j’entends un très bel hommage rendu par François Bujon de l’Estang, déjà cité, à… Michel Déon, en complète harmonie avec le bien que vous veniez d’en dire, ici.

  9. Je ne retiendrai de cet excellent billet, Monsieur Bilger, que cet alinéa :
    « L’amitié et ses déceptions. Quand un ami vous trahit ou qu’on s’imagine plutôt qu’il vous a trahi, banalement ce qui exaltait se dégonfle et ce qu’on attendait s’efface. Certes on peut pardonner mais j’ai souvent remarqué que l’indulgence ne s’attache qu’à des liens qui d’emblée n’étaient pas exceptionnels et donc ne pâtiront pas trop d’une baisse de tension. En revanche l’amitié à nulle autre pareille n’autorise pas le ralenti ni la tiédeur. Quand elle est gravement touchée, une seule alternative existe qui est l’irrémédiable cassure. »
    En préambule, il convient de rappeler que ce sujet touche à votre dada, la psychologie. Loin de moi l’idée de le regretter, bien au contraire car le sujet est abordé de manière à la fois intime et sobre.
    Ce que vous évoquez dans ce billet est bien le caractère exclusif de l’amitié, à l’instar de l’amour.
    L’amitié conduit souvent à dire sincèrement des vérités à cet autre qui peut les agréer ou les rejeter sans que cela détruise la relation. Et parfois la rupture est inéluctable parce que l’autre a pu se méprendre sur les intentions.
    En revanche, l’idée que les relations de l’autre ne correspondraient pas à l’idée que l’on s’en fait ou à ses propres attentes, le rejet de cet autre qui vient troubler la relation amicale au point de créer un sentiment de rejet doit aussi s’analyser sous l’angle de la jalousie.
    Mais sans doute l’amitié, comme l’amour ou le mariage, ne doit-elle jamais aliéner la liberté de l’autre et de soi. Ou alors le sentiment de l’exercice d’un droit de propriété sur un autre individu devient incompatible avec le vrai sentiment d’amitié et devient la négation même de la liberté de l’autre comme de soi. Le contraire même de ce que doit être la relation à l’autre.

  10. De l’amitié ! Celle de Montaigne et La Boétie a peu duré et ne peut être conçue comme le nec plus ultra… Mais cette phrase qui frappe si fort les esprits subjugue et empêche une analyse plus poussée du sentiment d’amitié. Il me semble que trop souvent l’ami est celui qui se regarde dans l’autre et comme Narcisse perd sa liberté pour un reflet. On peut comprendre que la jeunesse ait besoin de cela mais l’âge devrait conduire l’homme de bien vers l’acceptation de ce voyage en réalité solitaire qu’est la vie… L’ami est un leurre qui met du baume sur la blessure inguérissable du Memento finis !

  11. Bonjour monsieur Philippe Bilger,
    L’amitié est un don que l’on doit naturellement cultiver… L’amitié est un partage heureux du temps qui s’écoule sans arrière-pensée… L’amitié c’est ce qui fait rire… L’amitié c’est la joie… L’amitié c’est le partage du bonheur !
    Pendant mon enfance et mon adolescence je m’étais constitué sans le savoir un réseau d’amis et pour que cette amitié ne se ternisse pas je virevoltais de l’un à l’autre… mais l’amitié ne veut pas dire amour et surtout pas l’amour physique qui n’est qu’un détournement bestial des sens les plus profonds. On ne badine pas avec l’amitié !
    Adulte, l’amitié se transforme en sympathie et c’est déjà beaucoup et j’avoue que vous m’êtes sympathique !

  12. « Un seul, secret des dieux, deux, secret de tout le monde », « aide-toi le ciel t’aidera », l’amitié est éphémère, relative, volatile, la vie c’est compter sur soi, rien que sur soi, le doute pour avancer et être juste pour juger.
    Quel est le périmètre de l’amitié ? Celle qui est votre propre miroir d’exigence que vous placez très haut, trop haut, inaccessible.

  13. Michel Deluré

    L’amitié ne peut être exclusive, égoïste. Contrairement à l’amour, elle peut être multiple. Elle n’est pas fusion mais communauté, partage. Elle consiste plus, comme le prétendait Aristote, « à aimer qu’à être aimé ». En fait, l’amitié, si forte soit-elle, n’est pas une passion mais une vertu.

  14. Jean-Dominique Reffait

    Pour qui cultive l’amitié comme un mode de vie, il faut évidemment avoir mis en place des procédures de contournement des difficultés que peuvent provoquer l’irruption d’une tierce personne.
    J’ai toujours considéré que mes amis étaient comme mon chat : on me prend avec sans élever un sourcil. Ce n’est aucunement négociable. Grand amour, coup de foudre, tout s’effondre si l’on n’adopte pas mes amis et mon chat. Ils sont constitutifs de moi-même et je ne saurais en accepter l’amputation.
    J’ai la chance d’avoir des amis qui, dans la plupart des cas, appliquent ces sains principes.
    Cela suppose, entre autres, le respect scrupuleux de l’intimité amicale : ma compagne n’est pas de toutes les rencontres, loin s’en faut, même si cela lui est plus difficile à admettre quand elle connaît et apprécie l’ami concerné. C’est pourtant ainsi et, là encore, avec toute la délicatesse et la pédagogie nécessaires, cela n’est guère négociable. Nous avons besoin de cultiver ce jardin-là sans les ambiguïtés inhérentes au couple.
    L’amitié regroupe des sentiments divers qui n’ont pas de noms spécifiques, comme l’amour. On aime le cassoulet et on aime sa femme mais il faut être à la fois un piètre gastronome et un fieffé goujat pour confondre ces deux dilections. Cet attachement que l’on éprouve pour une personne prend des formes variées, les unes supportent l’éloignement, les autres non. Il me paraît bien difficile de définir l’amitié quand il est déjà ardu de qualifier la nature d’une amitié. Elles sont toutes de nature différentes, je n’en vois pas une qui soit comparable à l’autre.
    Trahi. Je ne l’ai jamais été. J’espère n’avoir jamais donné le sentiment de trahison à un ami. Cela me serait le plus pénible des sentiments, une forme de salissure bien plus redoutable qu’une déception amoureuse.

  15. Comme il fallait s’y attendre, Mme Sauvage et ses deux avocates étaient au Journal de France 2 vendredi soir. Une prestation sans aucun intérêt sauf pour celles qui ont plaidé pour leur cliente et qui comptent bien, grâce à leur habileté à avoir fait prospérer positivement le dossier de Mme Sauvage, capter de nouveaux clients dont les honoraires seront les bienvenus pour abonder des frais qui n’auraient pu être facturés dans le dossier Sauvage. C’est de bonne guerre mais pas vraiment confraternel. En résumé, la coupable graciée semble ne rien regretter de son geste et ses conseils feront leur miel de cette « jurisprudence Sauvage » à l’occasion de nouveaux actes de cette nature.
    Qu’en pensent les jurés et les magistrats qui ont eu à connaître de cette affaire ? On ne le saura jamais mais on imagine leurs interrogations.

  16. J’ai toujours été frappé, dans l’adolescence, par les barrages des uns et des autres sur des amitiés profondes, comme si cette terra incognita était insupportable aux autres qui s’en sentaient exclus.
    Combien d’hommes et de femmes ont sapé les amitiés de leur conjoint, par sotte jalousie, par volonté d’asseoir leur propre pouvoir.
    Combien d’éloignements cruels et à jamais définitifs.
    Tout le contraire du quatuor magnifique des Poneys sauvages et du Quatuor d’Alexandrie !…
    L’âge mûr met plutôt à l’abri : les passions sont moins prégnantes.

  17. @ Patrice Charoulet | 08 janvier 2017 à 11:47
    Comme c’est curieux que vos citations ne concernent que l’amitié MASCULINE. Il n’y aurait d’amitié que celle de Montaigne envers La Boétie ? (en même temps cette « amitié »-là… ;-))
    Donc, à vous lire, les femmes n’auraient pas d’amies 🙁
    ça m’a toujours paru bizarre cette appropriation masculine de l’amitié.
    En résumé : « À un homme on demande son amitié pour obtenir un peu moins ; à une femme on demande son amitié pour obtenir un peu plus » (citation d’un homme, of corse 🙂
    XXIe siècle et toujours les mêmes préjugés sur l’amitié. Forcément virile. Foot oblige.
    J’avais bien remarqué chez certains Anglais (et/ou Allemands) cette fraîcheur virile, cette amitié respectueuse, dans les tribunes de foot 😀

  18. Ah ! Même pour nous parler de l’amitié, Philippe Bilger n’a pu s’empêcher de nous imposer un portrait de maire de Bordeaux…
    Mais celui-là était loin d’être un nuisible : la preuve, il continue de faire l’unanimité parmi nous, plusieurs siècles après sa disparition.

  19. @ Michel Deluré
    « L’amitié ne peut être exclusive, égoïste. Contrairement à l’amour, elle peut être multiple. Elle n’est pas fusion mais communauté, partage. Elle consiste plus, comme le prétendait Aristote, « à aimer qu’à être aimé ». En fait, l’amitié, si forte soit-elle, n’est pas une passion mais une vertu. »
    L’amitié, selon notre hôte, me paraît fusionnelle. Pour le prouver et pour la bonne bouche vu que j’aime l’originale comparaison :
    « La comparaison est discutable mais je ressens cette irruption d’un autre, avec le risque du désordre et de la banalité qu’elle implique, dans un monde qui se passait très bien de lui, comme ces audiences de cours d’assises où, confronté à un accusé hors du commun, j’aurais voulu poursuivre avec lui seul le questionnement sans être dérangé par la présence intempestive d’un président. »
    Aristote est grand, mais je ne croirai jamais que la relation entre deux êtres puisse être une vertu.
    Enfin, qui sait ? Chez les anges ou chez les dieux, s’ils existent. Je ne veux pas dire par là qu’il n’y ait rien de beau dans l’amour ou l’amitié des humains, rien d’altruiste voire parfois désintéressé. Mais le socle, la base, l’origine et le régime habituel ne fait ni dans le divin ni dans l’angélique.
    @ duvent
    « L’ami est un leurre qui met du baume sur la blessure inguérissable du Memento finis ! »
    Oui et non. Tant que les Hommes seront mortels, tout leur servira de baume du Memento finis.
    Mais je gage que l’amitié survivrait à l’immortalité.
    Peut-être pas les religions. Bien fait pour elles : elles s’opposent tant qu’elles peuvent à l’obtention de l’immortalité. Si des hommes devaient s’élever à l’immortalité, je ne vois pas pourquoi ils devraient garder ce qui ne leur fut qu’obstacle – à supposer qu’ils aient eu un meuble aussi encombrant au moment de débuter leur ascension.
    @ Jean-Dominique Reffait
    « J’ai toujours considéré que mes amis étaient comme mon chat : on me prend avec sans élever un sourcil. Ce n’est aucunement négociable. Grand amour, coup de foudre, tout s’effondre si l’on n’adopte pas mes amis et mon chat. Ils sont constitutifs de moi-même et je ne saurais en accepter l’amputation. »
    Parfait si votre femme fait pareil. Sinon, elle pourrait vous en vouloir, à force.

  20. L’amitié me semble indispensable pour son propre épanouissement. Forte, elle peut être parfois proche de l’amour. C’est aussi l’amitié qui va ouvrir des portes du chemin de la vie pour mieux comprendre et apprendre en effet des autres en partageant un fort niveau de confiance.
    Une broutille, un grain de sable, une brindille, et c’est le déséquilibre.
    Ce chemin de l’amitié se confondant avec celui de la vie, avec ses joies, ses peines, prend aussi du temps pour créer des liens profonds. La réussite d’une vraie amitié demeurant la confiance (comme en politique en somme), et bien entendu l’humilité.
    Comme la vie l’amitié a une naissance et une fin, sans que les deux soient évidemment superposables. Et quand une vraie longue amitié s’assombrit ou s’éteint pour des raisons qui échappent ou non au conscient, je demeure convaincu que son histoire ne s’efface jamais totalement.
    Pour le reste tout demeure dans un équilibre (intensité, ordre, rythme, harmonie), fragile, très très fragile.

  21. @ Jabiru | 08 janvier 2017 à 16:19
    C’est pas sorcier, le plouc de Tulle, l’escroc masqué, aura frappé encore une fois, aujourd’hui grâce à lui on peut tuer quelqu’un d’un coup de fusil dans le dos sans en avoir ne serait-ce que des remords, il n’y a pas d’œil dans ces consciences… des abrutis ou des bêtes sauvages.

  22. Patrice Charoulet

    @breizmabro
    Chère Madame,
    J’ai lu très attentivement votre post et réponds à votre reproche, assez mal fondé.
    1. Colette est-elle un homme ?
    2. Faisant, depuis des lustres, un dictionnaire de citations littéraires françaises, à partir de mes seules lectures de livres, et non d’autres dictionnaires du même type, j’avais une centaine de citations à offrir sur l’amitié. J’ai choisi quelques citations.
    3. J’honore particulièrement Mme de Sévigné, Mme de La Fayette, Mme du Deffand, Julie de Lespinasse, George Sand (grande et fidèle amie de Flaubert), Colette, Marguerite Yourcenar, entre autres.
    4. Je ne doute nullement que deux femmes puissent être de bonnes amies.
    5. Le foot m’indiffère, ainsi que le rugby.
    6. Je suis tout sauf misogyne.
    Mes respectueux hommages.

  23. Allez donc savoir pourquoi la représentation de l’amitié est à tout coup des fleurs

    ou des chats

    parfois des chiens.

  24. Cher Philippe,
    OUAH! WAF! WUAH! WHOUAF! OUAF! AOU! AOU!
    GRRR!
    « Les plus beaux souvenirs, sont ceux que l’on s’invente… », l’imagination des uns et des autres complétera les rimes de Maxime Le Forestier…
    Pourquoi dire qu’amitié ne peut être que situation duelle ?
    C’est une vue très singulière.
    Les amitiés sont très diverses. Amitiés d’enfance, de galère, passionnées, d’un jour, de toujours, d’un moment. L’important, qu’elles soient fugaces ou éternelles, c’est qu’elles existent sans pour autant les soumettre à la pesée des âmes.
    Etre bien en la compagnie d’un ami, c’est un des dons exquis de la vie.
    françoise et karell Semtob

  25. « …ma psychologie qui aspire à l’exclusivité quitte à la fuir quand je ressens le plus petit commencement d’abandon. » (PB)
    Processus psychologique bien connu, que probablement tous nous avons connu peu ou prou, sauf à s’accrocher maladroitement et à refuser de voir ce qui se délite.
    Serge Gainsbourg en a tiré une très belle chanson sur un thème musical de Brahms, et c’est Jane Birkin qui l’a chantée avec la douceur mélancolique qu’il se doit dans cette situation.
    https://www.youtube.com/watch?v=QhgN6oKYCuo
    L’amitié est soumise aux outrages du temps comme toutes choses de ce monde, où l’impermanence est la règle.
    Fusionnelle au début, complice ensuite, légèrement indifférente après, elle tend à se banaliser progressivement sous l’effet pernicieux de l’habitude.
    Qui dira le tort que l’habitude fait à l’amitié, comme à l’amour d’ailleurs, et progressivement ce fil de soie devenu chaîne qu’est l’habitude doit être rompu pour que le charme de la rencontre originelle soit retrouvé, avec les mêmes ou d’autres.
    Beaucoup de ruptures sont des besoins explicites ou implicites de renouvellement, et les « trahisons » ne signifient pas autre chose que l’incapacité de se voir et se revoir comme au premier jour. Il faut les lire ainsi et en tirer les conclusions sans amertume.

  26. Michel Deluré

    @ Noblejoué 08/01 18/18
    « …mais je ne croirai jamais que la relation entre deux êtres puisse être vertu. »
    Tout dépend du sens que vous donnez au terme « vertu ». Si l’on considère que la vertu est chez l’être humain une force qui agit en lui ou le pousse à agir, une disposition qui le conduit à se comporter humainement en bien, il me semble alors que l’amitié est bien une vertu.

  27. Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, comptait 28 millions d’amis pour ses trente ans. La conjonction de ces deux événements avait eu un retentissement typiquement américain et un tantinet mégalomaniaque. Depuis, le règlement du réseau social a changé et la limite du nombre d’amis est fixée à 5000 ce qui est déjà considérable et peut obliger les fanatiques à passer des heures entières pour suivre les péripéties du réseau.
    Le jugement de la Cour de cassation est tout à fait fondé et légitime, les amis du réseau social Facebook ne sont pas des amis véritables. Il en va de même sur les autres réseaux sociaux. Sur LinkedIn, par exemple, dès que le nombre de relations professionnelles passe le cap de la centaine, il convient de se poser des questions sur la pertinence et l’honnêteté des relations. Si je reçois une invitation d’un internaute qui possède déjà 500 relations, j’y regarde à deux ou trois fois et je donne rarement suite. De plus, au bout de quelques années, je n’hésite pas à supprimer des contacts qui ne sont pas pertinents.
    Un ami, un vrai, c’est autre chose. Je les compte sur les doigts d’une seule main et je sais que je peux les perdre, rien n’est jamais éternel, l’amitié n’échappe pas à cette règle. Pour cette raison, l’amitié s’entretient comme une petite flamme que le vent peut souffler. Un véritable ami est là depuis si longtemps qu’il semble appartenir à la famille.

  28. @ Noblejoué
    « Mais je gage que l’amitié survivrait à l’immortalité.
    Peut-être pas les religions. Bien fait pour elles : elles s’opposent tant qu’elles peuvent à l’obtention de l’immortalité. Si des hommes devaient s’élever à l’immortalité, je ne vois pas pourquoi ils devraient garder ce qui ne leur fut qu’obstacle – à supposer qu’ils aient eu un meuble aussi encombrant au moment de débuter leur ascension. »
    Excusez-moi de ne pas saisir le sens de votre propos.
    L’amitié étant un sentiment ou une vertu (c’est selon…) développé par l’homme, elle ne peut être attachée à l’immortalité, qui elle échappe aux tristes contingences.
    Il est intéressant de se souvenir des propos d’Ulysse lorsque l’immortalité lui est proposée.
    Ce sont des propos qui expriment véritablement ce que la condition humaine a d’extraordinaire. Pour l’amitié, l’Iliade en est remplie, la qualité, la hauteur et la puissance des liens y sont développés avec comme guides les Dieux fantasques… qui eux, immortels, ne s’encombrent guère de doutes, de craintes et autres entraves qui enchaînent mortellement.

  29. Catherine JACOB

    @Jean-Dominique Reffait | 08 janvier 2017 à 15:54
    « On aime le cassoulet et on aime sa femme mais il faut être à la fois un piètre gastronome et un fieffé goujat pour confondre ces deux dilections. »
    Quoique, quelquefois, dans le cas des vieilles saucisses… dirait l’ex-amie de service…
    Ceci dit, les Japonais ont des mots et idéogrammes afférents différents, pour parler du goût pour les choses de la vie, de l’affection pour les gens et du désir pour certains d’entre eux etc. qui sont chargés de connotations culturelles fortes, et qui dès lors qu’il s’agira par ex. d’un choix de traduction pour le philein de la philosophie ne sera pas sans poser de sérieux problèmes.
    Ainsi que l’expose l’historien MIYANAGA Takashi dans un article où il présente et tente de penser l’arrivée au Japon de ce dont le nom contemporain est désormais en japonais TETSU-GAKU (哲学), un vocable où GAKU (学) traduit « Wissenschaft » et TETSU (哲) « Wisdom », « jusqu’à ce que le christianisme se diffuse au Japon, les Japonais n’avaient pas même l’idée d’une pensée, ou façon de voir les choses, occidentale. Une discipline vouée à l’étude approfondie des pensées qui se donnent sous forme de systèmes, préoccupée de la recherche du sens de l’existence, de l’origine du monde, de ce que sont les choses, telle la « philosophie », n’existait ni comme idée, ni dans les mots mêmes de la langue. »
    Puis, entreprenant l’étude de la genèse de la création d’un mot en japonais pour désigner la philosophie, il constate : « Ce mot de ‘TETSUGAKU’ que nous employons de nos jours, quel sens revêt-il exactement ? Le définir, lui conférer une substance claire et distincte présente des difficultés considérables. »
    On peut faire observer que cette difficulté qu’il rencontre à donner du sens au mot « TETSUGAKU » est sans doute largement partagée par ceux qui, dès son début, ont à définir la philosophie, à commencer par Platon lequel dans la République (375-6) fait disserter Socrate sur la nature philosophique du chien, détour qui n’est cependant pas sans écho dans la question qu’adresse un jeune moine à Zhaozhou Congshen (778 – 897 ap. J.-C.趙州從諗), un maître du bouddhisme Chan (=Zen) et qui est : « Le chien a-t-il la nature du Bouddha ou pas ? ».
    C’est donc à la même époque que le christianisme, soit au XVIe siècle (au Japon époque dit Muromachi = 1392-1573), et comme en annexe, que sont passés directement du portugais ou du latin en japonais, sans faire l’objet d’une traduction particulière quant à leur sens, les vocables « Philosopho, philosophia, ou encore logica ».
    Il a ensuite fallu attendre quelque peu pour qu’apparaisse dans l’émergence d’une pensée d’ordre philosophique au Japon, une traduction de l’étymologie du mot grec « philosophie », laquelle est rappelons-le brièvement, le préfixe déterminant φιλ- : « qui aime… » suivi d’un déterminé, en l’espèce : σοφία, soit, dit rapidement, « l’habilité qui découle de la culture méthodique d’un art, le savoir, la science ou encore la sagesse comme pratique », et pratique manifestement aussi difficile que l’est la définition de la philosophie quelle que soit la langue dans laquelle elle se tente, si l’on s’en réfère encore à la République où il est exposé : « que c’est une belle chose que la sagesse, et que la justice, mais dure et pénible, alors que l’intempérance et l’injustice, c’est chose douce et facile à acquérir, et déshonorante seulement selon la réputation et selon la loi ; et que les actes injustes sont, pour la plupart plus profitables que les justes. ».
    La traduction explicative commise par les intellectuels, en majorité issus du bouddhisme, qui se sont attelés à la traduction en japonais des textes philosophiques, notamment ceux des auteurs auprès desquels ils sont venus étudier en Occident, tels Husserl et son disciple Heidegger etc. est 「愛智」soit ‘AI’(愛) pour «phil-» et ‘CHI’(智) pour « sophia », un vocable qui traduit initialement entre autres, le sanscrit Prajñā, une notion bouddhiste dont la traduction en français a toute une histoire (le japonais la définit succinctement comme « l’illumination sur laquelle ouvre la connaissance du vrai »).
    Quant à ‘AI’(愛), il n’est pas sans évoquer tout d’abord ‘AI_ZEN’(愛染), littéralement « la contamination (染) par l’amour (愛) », cet amour que gouverne le roi des passions connu sous le nom de Rāgarāja, ou encore ’AICHAKU’ ou ‘AIJAKU’(愛着), cet « attachement » qui pour le bouddhisme appartient à ce qui en sanscrit se nomme encore Kleśa, les souffrances qui affectent l’esprit et par lesquelles il se conçoit comme souillé. Ce dont il convient donc de se délivrer/libérer/préserver. Enfin, ‘AIGYŌ’ (愛楽) « désirer/aspirer à, requérir l’enseignement… du bouddhisme », et non pas celui de la philo-sophia.
    La pensée philosophique s’est-elle perdue ou au contraire gagnée en chemin ? Comment les choix de traduction, à commencer par celui de son nom même, ont-ils pu influer sur la perception de la « chose philosophique » au Japon ? Telles sont sans doute là des questions qu’il ne serait pas inintéressant de poser, en particulier depuis que l’anglais a pris le pas sur toute autre langue vernaculaire de retraduction de la philosophie japonaise vers un idiome occidental.
    —————————————
    @ breizmabro. | 08 janvier 2017 à 17:39
    « Donc, à vous lire, les femmes n’auraient pas d’amies 🙁
    ça m’a toujours paru bizarre cette appropriation masculine de l’amitié.
    »
    Depuis que j’ai retrouvé ma meilleure amie de l’époque, celle qui était un puits de confidences, dans le lit conjugal, qui plus est revêtue de ma chemise de nuit de dentelle, je n’ai plus d’amie, je n’ai plus que des connaissances ou des contacts. Pour moi, vous avez une amie jusqu’au jour où… vous vous découvrez une rivale, dans ce domaine ou dans d’autres !!
    Cela fait donc très longtemps que je n’ai plus accordé ma confiance en amitié et que je suis simplement aimable et de bonne compagnie, quand je suis de bonne humeur.

  30. calamity jane

    Nous nous retrouvâmes telles que nous nous étions quittées par le fait du travail et/ou d’autres obligations.
    Nous nous découvrîmes plus accomplies et ayant mené (notamment l’éducation des enfants de la même manière) à des centaines de kilomètres de distance pendant des années… Il n’y eut pas erreur sur l’amitié adolescente et
    la confiance accordée dans toute la splendeur des excès de ces années-là.
    On se souvient souvent des pitres, rarement de la blessure qu’ils transportent pour la transcender. Sauf peut-être celle, celui qui a eu votre confiance.

  31. sbriglia@Catherine Jacob

    « Depuis que j’ai retrouvé ma meilleure amie de l’époque, celle qui était un puits de confidences, dans le lit conjugal, qui plus est revêtue de ma chemise de nuit de dentelle… »
    Et dire qu’il a fallu que je me farcisse un cours de japonais pour en arriver là…
    Vous savez Catherine, une véritable amie c’est celle qui vous dit qu’elle a croisé votre ancien petit ami, et qu’il est devenu prêtre…

  32. @ duvent
    « Excusez-moi de ne pas saisir le sens de votre propos.
    L’amitié étant un sentiment ou une vertu (c’est selon…) développé par l’homme, elle ne peut être attachée à l’immortalité, qui elle échappe aux tristes contingences. »
    Je veux dire que les Hommes pourraient devenir immortels. C’est une question de progrès scientifique.
    Ensuite, j’envisage les conséquences de ce fait, c’est tout. Au fond, j’aurais dû songer qu’on ne pense pas beaucoup à ça, donc laisser tomber ou me donner la peine de développer.
    Je vous présente donc mes excuses pour mon manque de clarté.

  33. @ Michel Deluré
    « Si l’on considère que la vertu est chez l’être humain une force qui agit en lui ou le pousse à agir, une disposition qui le conduit à se comporter humainement en bien, il me semble alors que l’amitié est bien une vertu. »
    Voyons le plus gros, « disposition qui le conduit à se comporter humainement et bien ».
    Est-ce qu’éprouver de la jalousie, donc s’écarter de l’ami qui a un conjoint (et on peut imaginer pire : brouiller les tourtereaux) ce soit bien agir ?
    Notre hôte, pas le pire des humains, avoue une jalousie en amitié. C’est honnête : ce comportement, très courant, est peu avoué. Bon, je ne crois pas la jalousie belle, vous si ? Puisque l’amitié, tout comme l’amour, produit de la jalousie, ce n’est pas une vertu. Tout ce qu’on peut en dire, c’est qu’il y a une manière plus ou moins vertueuse d’aimer ou d’éprouver de l’amitié. L’amitié ou l’amour moteur d’action (vertueuse ou non ) indice (de vertu ou de non vertu et de capacité d’attachement ou non) d’accord.
    Mais l’amitié ou l’amour vertu, non.
    Je sens que je ne me rends pas populaire en disjoignant amitié et amour et vertu.
    Mais, vertu ou pas, je cherche la vérité, et il m’arrive de dire ce qu’elle me semble être.

  34. @ Noblejoué
    « Je veux dire que les Hommes pourraient devenir immortels. C’est une question de progrès scientifique.
    Ensuite, j’envisage les conséquences de ce fait, c’est tout. Au fond, j’aurais dû songer qu’on ne pense pas beaucoup à ça, donc laisser tomber ou me donner la peine de développer.
    Je vous présente donc mes excuses pour mon manque de clarté. »
    C’est avec plaisir que je lirai vos développements, d’autant que cette question de l’immortalité m’a toujours paru étrange…
    Je dois cependant vous prévenir que cette possibilité, qui relèverait si je comprends bien du progrès en médecine, a le don de me repousser violemment.
    Pour quelques raisons sans doute peu convaincantes, dont le fait qu’il s’agirait probablement d’un homme augmenté ou d’un homme qui puiserait dans le stock des vivants qui ne feraient pas connaître leurs volontés pour le dies irae, dies illa !
    Je n’aime pas l’idée d’être immortel compte tenu du peu d’intérêt que cela ajouterait à la condition humaine… Je préfère l’idée de Darwin, et surtout celle d’un repos bien mérité !
    A vous lire !
    PS : Il paraît que la longévité atteinte par l’humanité viendrait de l’hygiène, et peu des progrès en médecine… A vérifier !

  35. Il y a peu de sujets sur lesquels on a autant faribolé, dégommé, ironisé, paraphrasé, falsifié et trompetté.
    Si, peut-être l’amour, sujet hors concours de toutes les âneries et de toutes les convoitises. On commence avec les amies de sa mère, on continue avec les amies de sa femme et on termine avec les amies de sa fille. Ceci tend à prouver que les femmes ont des amies, j’en connais même qui ont de petites amies, comme Toulon avait ses petites alliées.
    Reductio ad lectum, l’amie est de noblesse native, la petite amie nécessairement encore tiède de draps froissés.
    Brel ne peut pas voir un ami pleurer, mais tout le monde s’attache à définir ce qu’est l’amitié jusqu’à affirmer que le frère est un ami donné par la nature, comme auraient approuvé les Atrides pour contredire les Dioscures.
    Que c’est infini l’indéfinissable, au puits du vocabulaire se mire l’éternelle peine de l’éternelle solitude.
    C’est parce qu’il était amputé, gangrené, puant, mais lucide, quoique déjà endormi qu’après des nuits de veille, j’ai voulu lui prendre la main, mais, sans ouvrir les yeux, d’un doigt tendu, impérieux, il m’a signifié mon congé après 70 ans de côte à côte. Et j’ai compris que mon ami était mort sans mon amitié.

  36. Bonjour Philippe,
    @Jean-Dominique Reffait | 08 janvier 2017 à 15:54
    « On aime le cassoulet et on aime sa femme mais il faut être à la fois un piètre gastronome et un fieffé goujat pour confondre ces deux dilections. »

    Boh, en un sens les deux provoquent des gonflements ! (Pas très élégante celle-là…)
    ———————-
    Je n’ai pas d’Amis. J’ai des amis.
    Untel avec qui je m’amuse et partage le même humour ne sera peut-être pas celui qui m’hébergera si j’étais dans la mouise.
    Tel autre que mes pitoyables « potacheries » n’amusent pas beaucoup me donnera le gîte et le couvert en cas de besoin.
    Tel autre encore, rencontré quinze jours au détour de vacances oisives, en une heure d’échanges, me marquera plus que certaines connaissances que je côtoie maintenant depuis plus de cinquante ans.
    Il y a peut-être une chose qui me semble assez juste, surtout me concernant, que j’ai entendue dans la bouche de ? je ne me souviens plus, qui disait :
    « Un ami c’est celui qui connaît vos défauts et qui vous aime quand même ».

  37. @ duvent
    « C’est avec plaisir que je lirai vos développements, d’autant que cette question de l’immortalité m’a toujours paru étrange… »
    Vous êtes trop bon. Ca me donne peut-être le devoir de développer.
    « Je dois cependant vous prévenir que cette possibilité, qui relèverait si je comprends bien du progrès en médecine, a le don de me repousser violemment. »
    Je dois vous dire qu’au contraire, cette perceptive m’attire violemment. Depuis l’enfance. Que l’événement que je trouve le plus prometteur pour l’Histoire est l’apparition du transhumanisme.
    Je suis donc transhumaniste. Savoir si j’ai les qualités que je devrais avoir pour être digne de l’ambition de transcender l’Homme – à savoir les Hommes qui le désirent, notre mouvement n’est pas du genre à contraindre les autres, et si on peut lui faire quelques critiques, peut être excessivement élitiste.
    Le fait que vous soyez contre l’immortalité à un point absolu ? A l’impossible nul n’est tenu, si je ne vous convainc pas, contrairement à d’autres échecs, je n’aurais pas à me sentir coupable, au-dessous de mes ambitions et idéaux, en somme, indigne.
    « Pour quelques raisons sans doute peu convaincantes, dont le fait qu’il s’agirait probablement d’un homme augmenté »
    Pour ma part, je ne me satisfais aucunement de mes limites. Donc, si en plus de l’immortalité, j’avais la surintelligence et d’autres choses, ce serait assurément l’extase.
    Comme je ne suis pas plus injuste que la moyenne, je souhaite que tous les humains puissent faire de même.
    Quant à l’exploitation des animaux… je ne sais quelles techniques émergeront, je crois que la tendance est à aller à moins de cruauté. Quoi qu’il en soit, pour une fois, ce ne serait pas pour des futilités que les Hommes exploiteraient les animaux, alors que c’est souvent le cas, de nos jours.
    Argument supplémentaire pour l’immortalité et la surintelligence : les gens sont irresponsables parce qu’après moi le déluge, et ne trouvent pas de solutions parce qu’ils sont trop bêtes.
    Avec la mutation que je souhaite, ces obstacles seraient levés.
    Et puis arrêter de penser aux vivants comme opprimés par l’Homme. C’est vrai, mais l’Homme finira, je pense, par protéger la vie, déjà en protégeant la planète des astéroïdes.
    Et méfiez-vous des écologistes pour les humains : ils délocalisent les peuples pour créer des réserves.
    Les progrès en hygiène ont eu, comme vous le rappelez, un rôle sous-estimé.
    On sous-estime trop de choses, et vice versa, mais je vous laisse.

  38. Catherine JACOB

    @sbriglia@Catherine JACOB | 09 janvier 2017 à 11:19
    « Vous savez Catherine, une véritable amie c’est celle qui vous dit qu’elle a croisé votre ancien petit ami, et qu’il est devenu prêtre… »
    Un telle mésaventure ne m’est pas arrivée à moi, mais à la fiancée avec bague et tout le tintouin d’une personne de ma famille pour laquelle ses parents avaient prévu un tout autre destin.
    Mais bon, on ne lutte pas contre les vocations religieuses.
    Ceci étant, mon grand-père paternel pour lequel, vu qu’il était allé loin dans les études, ses parents avait prévu, en revanche, un destin de religieux dont le lustre aurait rejailli sur toute la famille ainsi que sur le village, a pour sa part préféré l’attrait du corsage de ma grand-mère, originaire d’un lointain village différent donc étrangère au clan, qui avait elle-même fait des études (en allemand) à une époque où ce n’était pas si courant pour les femmes en France, qui n’avait pas la langue dans sa poche et dont il avait coutume de dire qu’elle « avait de quoi présenter… ».
    D’où elle est apparue comme le diable incarné aux yeux de sa belle-famille ce qui a été à l’origine de sacs de nœuds dont certains ne sont pas encore dénoués même de nos jours.
    Mais bon, vu plusieurs bonnes sœurs de part et d’autre, divers religieux et prêtres dont un exorciste officiel, pour sa part présentement décédé, je pense que le « Bon Dieu » n’a pas été lésé !

  39. @ Patrice Charoulet | 08 janvier 2017 à 21:06
    « J’honore particulièrement Mme de Sévigné, Mme de La Fayette, Mme du Deffand, Julie de Lespinasse, George Sand (grande et fidèle amie de Flaubert), Colette, Marguerite Yourcenar, entre autres »
    C’est bel et bon mais que ces grandes dames ont-elles dit sur l’AMITIE des femmes ?
    Du coup en 2017 les femmes n’ont toujours pas d’amies elles n’ont que des bonnes copines.
    Adeo mignoniezh (= adieu mon ami) comme dit un Breton qui dit « au revoir » à un ou une amie ;-))

  40. Patrice Charoulet

    Cher Monsieur,
    Vous avez déclaré, un jour, que les plaidoiries d’Eric Dupond-Moretti étaient, je vous cite, « indépassables ». J’ai eu le plaisir d’entendre trois fois ces merveilles en cour d’assises. Autant que j’en puisse juger, et cent fois moins expert que vous, j’ai eu le même sentiment.
    Votre dialogue avec lui, ici, peut encore être réécouté avec profit.
    Or, un débat Dupond-Moretti / Montebourg vient d’avoir lieu, sur BFM, le 8 janvier. Je l’ai écouté en replay, ce jour. J’en espérais beaucoup.
    Je précise que je ne suis pas de gauche, que je n’irai pas voter à la primaire de la gauche et que je voterai pour François Fillon à la présidentielle.
    Ce débat m’a profondément déçu. Certes, Montebourg, jeune encore, avait été premier secrétaire de la conférence, comme Jacques Vergès et quelques autres gloires du barreau. Certes, Montebourg est rompu aux joutes télévisées et montre, en toute occasion, une merveilleuse aisance. Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’on peut à la fois être indépassable en cour d’assises et commun, voire médiocre, dans d’autres occasions. Ce fut le cas du grand avocat Eric Dupond-Moretti. Les grands orateurs tout terrain sont, finalement, assez rares.
    Veuillez me croire, cher Monsieur, cordialement vôtre.

  41. Michel Deluré

    @ Noblejoué 09/17 11:33
    Etre jaloux, est-ce se comporter humainement bien ? Comme vous apparemment, je ne le pense pas. Ce qui ne signifie pas pour autant que nous classons, vous comme moi, les jaloux parmi les « pires des humains » pour reprendre votre expression !
    Mais alors, est-ce toujours de l’amitié lorsque celle-ci cohabite avec la jalousie ? L’amitié, sincère, profonde, vraie, ne doit-elle pas être justement exclusive de tout sentiment de jalousie ? En cela, n’est-elle donc pas vertu ?

  42. La Cour de cassation a justement considéré qu’être « ami » sur Facebook ne constituait pas une véritable amitié avec ce que ce sentiment implique de profondeur, d’intensité et de durée.
    Admettons.
    Mais est-il normal que nous en soyons réduits à devoir tout judiciariser – à commencer par le droit à la libre expression – mais aussi des notions élémentaires qui ne devraient soulever aucun problème si la société dans laquelle nous vivons possédait encore une once de bon sens ?

  43. @ Achille | 08 janvier 2017 à 15:23
    Curieusement je ne vous aurais pas cru misogyne. Comme quoi…

  44. Catherine JACOB

    @duvent | 09 janvier 2017 à 11:56@ Noblejoué
    « Je veux dire que les Hommes pourraient devenir immortels. C’est une question de progrès scientifique. »
    De nombreuses séries télévisées ont des personnages immortels tels les vampires et loups-garous de Buffy contre les vampires ou encore Vampire Diaries et on peut constater que l’immortalité est davantage perçue comme une malédiction que comme un avantage.
    A l’inverse, les huit immortels chinois (八仙 : Bāxiān ) sont des divinités du taoïsme et de la religion populaire chinoise qui luttent ou aident à lutter contre le mal.
    La « Voie des magiciens et des immortels », le Fangxiandao (方仙道), également appelée « Ecole des immortels » (Shénxiān jiā : 神仙家) et qui est un courant magico-religieux ayant eu cours du VIIIe siècle au IIIe siècle av. J.-C., regroupaient des Fangshi (方士= »pratiquant de la voie »: ), autrement dit, des alchimistes, devins, exorcistes, pratiquants de rituels dont l’objectif était
    1. la poursuite de l’immortalité physique, soutenue par la croyance en l’existence d’immortels vivant sur les trois îles montagneuses de la mer Jaune ou de la mer de Chine orientale appelées Penglai (蓬菜), Fangzhang (方丈) et Yingzhou (瀛洲) dont la représentation, notamment celle de la première, appartient aux arcanes de l’architecture des jardins au Japon.
    2. le succès politique ou militaire de leurs maîtres, grâce à diverses techniques magiques et, à partir de la fin des Royaumes combattants, des théories philosophiques en particulier celles du Yin-Yang et des Cinq éléments.
    Les magiciens les plus appréciés du premier empereur Qin avaient nom :
    1. Xu Fu (徐福 ou 徐巿), né en -255 dans l’État du Qi, qui fut un alchimiste et un sorcier au service du premier empereur de la dynastie Qin. Son nom japonais est Jofuku Dôshi ou Jofutsu Dôshi. En -219 et -210, il aurait été envoyé par l’empereur Qin Shi Huangdi vers les « mers de l’Est » à la recherche des îles des immortels précédemment citées, ainsi que de l’élixir de longue vie.
    Il ne serait jamais revenu du second voyage entrepris avec des réserves alimentaires et une flotte et importante, accompagné d’artisans et de nombreux jeunes gens et jeunes filles destinées vraisemblablement aux sacrifices comme dans le cas de Thésée et du minotaure qu’on peut voir par exemple sur cette urne du VIIe siècle de Montescudaio (près de Pise): où figure un signe répété semblable à ceux qui permettent des calculs en rapport avec le temps.
    Ce Xu Fu aurait abordé et fait souche sur une terre qui sera identifié à partir de la deuxième moitié du Xe siècle par les auteurs chinois avec le Japon. La légende de Xu Fu débarquant au Japon est par ailleurs attestée dans ce pays où de nombreux lieux conservent son souvenir.
    2. Han Zhong (韓終)
    3. Lu (盧生),
    4. Hou (候生) et
    5. Shi (石生) ;
    On dit que Lu et Hou désertèrent l’empereur après une expédition infructueuse de recherche d’herbes d’immortalité (la variété figurant dans le nom de la première île est une armoise), entraînant avec eux d’autres ‘collègues’ qui furent par la suite arrêtés et tués lors du fameux incident connu comme « l’autodafé des livres et l’enterrement des lettrés » (Fenshu kengru 焚書坑儒) dont les 460 victimes (selon le Shiji) n’étaient en effet pas toutes – ou même pas du tout – des confucéens comme le prétendra par la suite la tradition.
    On peut lire dans ledit Shiji (=Mémoires historiques) au chapitre 6 :
    « Le chancelier Li Si dit : Moi, votre serviteur, vous propose que tous les récits des historiens autres que ceux de l’État de Qin soient brûlés. À l’exception des lettrés dont la charge inclut la possession de livres, si quiconque sous le ciel a des copies du Classique des vers, du Classique des documents, ou des écrits des cent écoles de pensée, il devra les remettre au gouverneur ou au commandant pour être brûlés. Quiconque parlant de ces livres sera exécuté en public. Quiconque utilisera l’histoire pour critiquer le présent verra sa famille exécutée. Tout représentant de l’État ayant connaissance d’une telle violation et ne la rapportant pas en est également coupable. Quiconque n’aura pas brûlé les livres trente jours après ce décret sera tatoué et envoyé à la construction de la Grande Muraille. Seuls sont exceptés les livres de médecine, divination, agriculture, et sylviculture. L’étude des lois ne sera faite qu’à partir des textes officiels ».
    On conclura sobrement que la pratique de l’immortalité comme celle de la recherche de la pierre philosophale en Occident à laquelle les alchimistes reconnaissaient ces trois propriétés :
    1. changer les métaux vils en métaux précieux, comme l’argent (argyropée) ou l’or (chrysopée) ;
    2. guérir les maladies ;
    3. prolonger la vie humaine au-delà de ses bornes naturelles.
    n’était pas de tout repos et traduit peut-être bien les mêmes préoccupations que celle de l’intervalle en analyse et topologie mathématiques, sous toutes réserves…

  45. @ breizmabro | 09 janvier 2017 à 17:15
    Apprécier le texte de la chanson « Les copains d’abord » de Georges Brassens c’est être misogyne ?
    Certes il magnifie surtout l’amitié entre mecs, mais je ne vois pas en quoi cela est un affront envers la gent féminine.
    J’ai même des amies femmes avec qui je m’entends à merveille, en tout bien tout honneur, bien sûr ! ☺

  46. J’ai envie de parler de l’amitié.
    Vaste programme.
    Mais dans la foule d’individus que nous côtoyons dans une vie, si nous mettons de côté les inconnus, puis les collègues, confrères, connaissances, relations, camarades, copains et autres, combien nous reste-t-il d’amis sincères et fidèles ?

  47. La recherche de l’immortalité est tout à fait moderne ! L’Épopée de Gilgamesh en est un témoignage… Et le propre des Dieux grecs n’était-il pas l’immortalité ?

  48. @ Noblejoué
    Curieuse idée que celle du transhumanisme, conditionnant, si j’ai bien lu, une surintelligence et l’immortalité. Après tout, pourquoi pas ? C’est la méditation de Faust.
    « Pour ma part, je ne me satisfais aucunement de mes limites. Donc, si en plus de l’immortalité, j’avais la surintelligence et d’autres choses, ce serait assurément l’extase. »
    Je ne crois qu’à ce rêve, mais pas du tout à sa projection dans une quelconque réalité, sachant que vous engendreriez deux phénomènes :
    1/ la surpopulation, déjà en marche
    2/ la suprarivalité. On peut, à cet égard, relire Zardoz, ou plus facilement revoir le film.
    Bien sûr, c’est une limitation à notre planète, normalement abandonnée pour d’autres mondes vierges grâce à… je ne sais trop quoi, en raison même de leur éloignement qu’il n’est même pas intéressant de calculer en années-lumière, mais peut-être en tera-années. A l’évidence, l’omniprésence intriquée et la dilatation de la matière espace-temps peut ouvrir des perspectives que l’éloignement encore, restitue au rêve, le vôtre.
    Mais ce n’est plus un temps d’amitié et de coin du feu.
    « Quant à l’exploitation des animaux… je ne sais quelles techniques émergeront, je crois que la tendance est à aller à moins de cruauté. Quoi qu’il en soit, pour une fois, ce ne serait pas pour des futilités que les Hommes exploiteraient les animaux, alors que c’est souvent le cas, de nos jours. »
    Etrange conception quand un responsable politique éminent plaide pour le maintien de l’abattage halal, dont la suppression serait une « catastrophe économique », formule qui donne à penser qu’il en serait de même de l’inégalité des femmes et des hommes.
    Ne confondons pas les efforts de quelques chercheurs méritoires et les voeux de société. Nous aurons dans peu d’années l’égorgement dans la rue et les exécutions capitales en place publique, l’homme n’étant qu’un animal comme les autres.
    « Argument supplémentaire pour l’immortalité et la surintelligence : les gens sont irresponsables parce qu’après moi le déluge, et ne trouvent pas de solutions parce qu’ils sont trop bêtes.
    Avec la mutation que je souhaite, ces obstacles seraient levés. »
    Mais qui sont ces gens ? Des serpents sifflant sur nos têtes ? Des hercules de foire aux haltères de caoutchouc ? Et pourquoi seraient-ils bêtes ? Les hommes du Néolithique avaient pressenti que les sensations émanaient du cerveau, leur art de la trépanation le démontre en partie, puis il a fallu attendre des millénaires pour que cette idée resurgisse, encore une fois en Europe, du moins en Grèce, avec Hippocrate de façon symptomatique. Toutes les autres formes de civilisation tenaient le coeur pour l’organe central sauf peut-être une peuplade japonaise que Mme Jacob nous décrira.
    Il n’y a pas de mutation dans le genre humain, seulement des évolutions successives dont la rapidité confine à la mutation. Il ne peut y avoir de mutation que dans un organisme très simple, carbone/sucre.
    Je pense que vous avez voulu dire autre chose et que j’ai écrit pour rien, mais c’est habituel.

  49. Claude Luçon

    @duvent | 09 janvier 2017 à 11:56@ Noblejoué
    « Je veux dire que les Hommes pourraient devenir immortels. C’est une question de progrès scientifique. »
    Ce qui repoussera la retraite à quel âge ?

  50. Patrice Charoulet

    @breizmabro
    Chère Madame,
    J’avais répondu à vos griefs, tous infondés. Vous n’en faites aucun cas.
    Vous êtes injuste.
    Vous terminez en usant de mots bretons. Libre à vous. Nos échanges, ici, seraient curieux si chacun y allait de ses mots régionaux, berrichons, picards, alsaciens, occitans, basques ou corses…
    Je m’en tiendrai, avec une grande simplicité à l’article 2 de la Constitution :
    « La langue de la République est le français. »
    Me respectueux hommages.

  51. @ Catherine JACOB
    Oui, en Chine, on ne diabolise pas mais on cherche l’immortalité. Et le Japon ? Je sais que le Japon copie la Chine, mais jusqu’à quel point ? Et le reste de l’Orient ?
    Pour moi, c’est simple, le Moyen-Orient, et même l’Europe, en tout cas la France, sont des terres de mort.
    Car :
    – Dans l’optique judéo-chrétienne, on valorise la souffrance soi-disant qui élève alors qu’elle dégrade, et la mort. La mort ? Pas exactement, la servitude car on y interdisait le suicide. En somme, le truc, c’est subir la vie, subir la mort, existence de pantin.
    – On n’a pas le droit de donner son corps à cryogéniser. Quand on me demande ce que je veux qu’on fasse de mon cadavre ? Cryogénisation, le reste, je m’en moque, déchet pour déchet…
    Oui, la France est une terre de mort, même les transhumanistes maison ne me plaisent pas, parlant de vie allongée et non d’immortalité, contre la cryogénisation, parlant plus des dangers que des promesses.
    En plus, le vrai danger, ils ne l’ont pas vu, et pas trouvé de remède. Moi, si, et je l’ai envoyé à qui de droit, sans réponse. Parce que oui, si certains ne voient pas les merveilles, d’autres ne voient pas les dangers et… quelques issues de secours, une troisième voie.
    Enfin, j’ai échoué, la seule personne qui aurait pu empêcher un péril extrême n’en fera rien, j’ai failli. Réussir est un devoir, surtout quand c’est de l’avenir qu’il s’agit.
    Des gens diraient d’alerter d’autres gens. A quoi bon ? Une seule personne avait l’intelligence et la puissance, les autres, la plupart, ne comprendraient rien, les autres paniqueraient, ce qui aggraverait le problème et d’ailleurs, d’autres problèmes. Si j’étais catholique et en avait l’opportunité, je m’enfermerais dans quelque lieu consacré avec voeu de silence.
    Si j’étais dans un milieu adéquat, je fumerais de l’opium toute la journée, dans l’indifférence à ce qui doit arriver.
    Là où je suis, je n’ai que le ressassement de cet échec. Je peux essayer de m’en distraire en faisant autre chose. Mais et si c’était aussi un échec ?
    Le comique de répétition, c’est bien dans les films, dans sa vie, moins. Même les chats essaient de ne pas être ridicules, je ne vois pas pourquoi je me ménagerais moins qu’un chat… Eh oui, je suis dans la pitié envers soi-même, et pourquoi pas ? Les samouraïs s’y laissaient bien aller du moment qu’ils avaient fait leur devoir.
    Mon cas.
    Le Yi King me pousse à faire ce qui m’a mis sur la piste du lièvre que j’ai soulevé, un projet, si on peut appeler ça comme ça, mais à quoi bon ? C’était le sens de ma vie, mais l’échec l’a quelque peu relativisé, jouer du violon sur le Titanic coulant, c’est un peu décadent pour moi. Enfin, pas le choix, si je prenais de l’opium, on me jetterait au fer, si je buvais et dormais, je décevrais la seule personne qui compte pour moi. Ce qui n’est guère logique, sachant ce que j’ai raté, vu que cette personne comprend, à savoir que si quelque chose de très probable arrive, et qu’on n’a pas fait quelque chose avant, alors, il est on ne peut plus probable que tout coule. Je me demande si le Yi King me pousse pour la seule personne qui m’importe vraiment ou parce que ce que je veux faire est bien ou parce que je pourrais atteindre le but de ma vie. Si c’était pour les trois raisons, ce serait merveilleux. Il donne toujours de très bons conseils auxquels je me conforme au mieux, mais en somme, face à celui qui aurait pu sauver les humains d’un péril extrême, cela n’a pas suffi.
    Que ce péril est rageant ! Au moment où nous pourrions avancer substantiellement dans la voie qu’il convoite tout comme moi, de la surintelligence, de la vie immortelle et autres choses semblables.
    Si le seul qui puisse quelque chose ne fait rien pour cela, pourquoi devrais-je, sur un sujet autre mais lié, agir si peu que ce soit ? Il est tout, je ne suis rien.
    @ genau
    Surpopulation ? Il y a un régime de forte natalité et forte mortalité, et transition démographique vers une faible natalité et mortalité. Je pense que le phénomène s’accentuera.
    Il y a la conquête spatiale, qui est hautement improbable avec nos limites actuelles, réalisable avec intelligence et longévité accrue. Je n’ai jamais dit que les gens du passé étaient plus bêtes que nous. Je constate juste que les défis du présent et surtout du futur requerront une intelligence très supérieure à l’actuelle. Tout est donc lié, longévité, intelligence, population, tout.
    Quand je dis que nous sommes bêtes, c’est face à ce que nous pourrions être, avec une intelligence augmentée.
    Tout est relatif. Les préhistoriques plus bêtes que nous, quelle idée ? De nos jours, peut-être que nous déclinons car la sélection naturelle s’exerce moins, ce qui est une bonne chose, je ne suis pas pour la souffrance et la mort, je vous rappelle. Mais pour compenser les effets délétères probables de cela à long terme, d’une moindre sélection naturelle dans nos contrées. On fera plus que compenser, d’ailleurs, il nous faudra des augmentations de capacité.
    Déjà, bien des gens qui travaillent dans des domaines intellectuels font tout pour se booster, mais le tout est bien bricolo, peu probant. Mais tout commence toujours de manière assez dérisoire, voir les premiers avions, seulement, après…
    Après le décollage des avions, nous pouvons espérer le décollage de l’humanité vers de nouveaux sommets.
    @ Solon
     » La recherche de l’immortalité est tout à fait moderne ! L’Épopée de Gilgamesh en est un témoignage… Et le propre des Dieux grecs n’était-il pas l’immortalité ? »
    On ne saurait mieux dire. Et Jésus a ressuscité un mort, Lazare… Je pense que si nous avons perdu notre chemin, nous le retrouvons, enfin, et avec sans doute la possibilité de parvenir à une éternelle jeunesse.
    @ Michel Deluré
    « L’amitié, sincère, profonde, vraie, ne doit-elle pas être justement exclusive de tout sentiment de jalousie ? En cela, n’est-elle donc pas vertu ? »
    Une amitié telle que vous la dites – l’amour aussi – serait une vertu. Mais les humains en ont-ils de cette nature ?
    La jalousie est omniprésente.
    Il n’y a pas que la jalousie parce qu’un tiers partage l’objet de son affection.
    Il y a… que le désir est mimétique. Comme le dit René Girard, on imite le désir de l’autre.
    Et on a tendance a avoir des amis qui désirent, s’intéressent aux mêmes choses que soi. Mais alors, désirant les mêmes choses, on risque d’être rivaux. D’un autre côté, on en veut à l’ami de ne pas désirer comme vous. Pour rendre tout cela plus parlant, un homme aime une femme, mais mimétique, donc pas tout à fait sûr de son désir, il voudra que l’ami confirme que sa femme est bien.
    Trois écueils pour l’amitié :
    – Ne pas partager l’attrait pour la femme, c’est se désolidariser de l’ami, le trahir, d’une certaine manière.
    – Imiter son désir… Si on le fait trop bien, on devient l’amant de la femme, ce n’est pas pour rien que le meilleur ami est souvent l’amant, le mari y pousse, dans un sens, il crée son traître.
    – Incompatibilité entre la femme et l’ami.
    Moi, ce qui m’étonne, c’est qu’il reste encore des amis aux couples ! Ca peut prouver que les gens, sinon sont au-dessus de ce que j’ai dit assez souvent, mais je n’y crois guère, soit qu’ils parviennent à surmonter ou cacher, ou plutôt parfois surmonter et parfois cacher, leurs faiblesses.
    Dans tous les cas, je me réjouis pour tous les couples aimants et les amis fidèles !
    On est encore en janvier ? Je souhaite une bonne continuation à toutes les personnes concernées.
    @ Claude Luçon
    « « Je veux dire que les Hommes pourraient devenir immortels. C’est une question de progrès scientifique. »
    Ce qui repoussera la retraite à quel âge ? »
    Est-ce que c’est un gag ou vous me demandez de répondre sérieusement à cette question ?
    Si c’était par hasard sérieux on peut imaginer que les gens qui choisiront de rester mortels et déclinants reçoivent une retraite comme aujourd’hui, et si on y réfléchit, supérieure, étant donné qu’un monde en plein progrès aurait sans doute beaucoup plus à redistribuer.
    Mais tout serait sans doute très, très différent. Pour faire image et sans me prendre pour Dieu, au fait, blague sur les transhumanistes, pas de moi, dommage. Quelle est la différence entre un transhumaniste et Dieu ? C’est que Dieu ne se prend pas pour un transhumaniste.
    Bref, vous connaissez la parabole, je ne sais plus quel petit malin demande à Jésus avec qui sera une femme qui a eu plusieurs mari après sa mort. Jésus répond que la vie dans le ciel sera toute différente… Voilà, une vie immortelle sera toute différente, et meilleure, contrairement à ceux qui pensent que la mort, c’est la vie, et la vie, la mort.

  52. @ Catherine Jacob, Claude Luçon et Noblejoué
    « Je veux dire que les Hommes pourraient devenir immortels. C’est une question de progrès scientifique. »
    Il s’agit ici, d’un extrait tiré du commentaire de Noblejoué, car pour ce qui me concerne ayant fait je crois le tour de la nature humaine j’éprouve une grande satisfaction à savoir que son action a une fin…
    @ Catherine Jacob, je trouve toujours quelque chose de signifiant dans vos commentaires et cela vous rend sympathique malgré le fait que j’ignore tout de vous sauf qu’une intrigante a porté votre chemise de nuit ! A celle-ci j’envoie ma foudre et mon ire… car j’ai horreur du manque de délicatesse !
    @ Claude Luçon, la retraite serait apparemment dans le monde des immortels un détail tout à fait négligeable…
    @ Noblejoué, merci de parfaire mes connaissances, le transhumaniste je n’approuve pas et d’ailleurs je ne connais pas ! Mais l’homme par contre, je prétends le connaître et bien. Ainsi, j’admire votre optimisme qui me rend gai, alors merci !
    Pourtant, je dois vous alerter sur le fait que l’homme (et M. Luçon peut le confirmer, ingénieur de son état !) est si grand quand il s’agit de transformer une idée en une réalité que l’on ne peut s’empêcher de croire à la possibilité d’un progrès sur la question philosophique, qui serait celle qui conduirait au respect des autres espèces, des plantes, de l’eau et du reste puis accessoirement des hommes. Or il ne progresse guère cet homme.
    Enfin, je dirai que mes éducateurs ont parfaitement fait leur travail, en conséquence de quoi, j’aspire à une belle fin qui pourrait être un début, si ce n’est pour moi cela serait pour les autres. Car un monde sans moi pourrait être extra-ordinairement nouveau ou pas !

  53. @ Patrice Charoulet | 09 janvier 2017 à 19:18
    En lisant votre prose et vos obséquieuses formules de fin de post j’ai souvent eu un doute.
    A 20h18 ce jour je n’en ai plus.

  54. @breizmabro
    Quand vous aurez écouté, crayon en mains, les quarante entretiens de notre hôte deux fois, soit à peu près 80 heures de concentration, vous serez digne de dialoguer avec notre humoriste…
    Pour l’instant couvrez-vous la tête de cendres !

  55. @ Achille | 09 janvier 2017 à 18:02
    « J’ai même des amies femmes avec qui je m’entends à merveille… »
    …ça, ça me fait penser aux racistes qui disent « la preuve que je ne suis pas raciste j’ai des ami(e)s noir(e)s avec qui je m’entends très bien »…
    Bon d’accord je pousse le bouchon, mais vous m’y encouragez ;-))

  56. Mary Preud'homme

    @ Patrice Charoulet | 09 janvier 2017 à 19:18
    Les mots bretons (comme vous dites) font néanmoins partie d’une langue que nombre de grands poètes et musiciens ont célébrée et magnifiée (y compris dans leurs odes à la patrie).

  57. @duvent | 09 janvier 2017 à 19:50 @Catherine Jacob
    …de dentelle ! Sinon on pourrait douter du « signifiant ».

  58. « On appelle cela un sommeil de plomb ; il semble qu’on soit devenu soi-même, pendant quelques instants après qu’un tel sommeil a cessé, un simple bonhomme de plomb. On n’est plus personne. Comment, alors, cherchant sa pensée, sa personnalité comme on cherche un objet perdu, finit-on par retrouver son propre moi plutôt que tout autre ? Pourquoi, quand on se remet à penser, n’est-ce pas alors une autre personnalité que l’antérieure qui s’incarne en nous ? On ne voit pas ce qui dicte le choix et pourquoi, entre les millions d’êtres humains qu’on pourrait être, c’est sur celui qu’on était la veille qu’on met juste la main. Qu’est-ce qui nous guide, quand il y a eu vraiment interruption (soit que le sommeil ait été complet, ou les rêves entièrement différents de nous) ? Il y a eu vraiment mort, comme quand le cœur a cessé de battre et que des tractions rythmées de la langue nous raniment. Sans doute la chambre, ne l’eussions-nous vue qu’une fois, éveille-t-elle des souvenirs auxquels de plus anciens sont suspendus. Ou quelques-uns dormaient-ils en nous-mêmes dont nous prenons conscience ? La résurrection au réveil — après ce bienfaisant accès d’aliénation mentale qu’est le sommeil — doit ressembler au fond à ce qui se passe quand on retrouve un nom, un vers, un refrain oubliés. Et peut-être la résurrection de l’âme après la mort est-elle concevable comme un phénomène de mémoire. »
    (M.Proust, le côté de Guermantes I)
    Notre amitié est éternelle.

  59. @ duvent
    Je vous souhaite deux choses : pour vous, et pour les animaux et plantes, plus de respect de la part des humains.
    Je pense que c’est possible. Les scientifiques, et bien des consommateurs, commencent à s’inquiéter de diminuer les souffrances des êtres vivants. Deux problèmes, rentabilité et… religion avec deux monothéismes arriérés sur le problème.
    Et je vous souhaite, si on ne peut y échapper de notre vivant, ou si on le pouvait mais que vous persistiez à vouloir mourir, une mort qui vous paraisse une belle fin.
    Je suis optimiste… Oui et non. Il y a vraiment une chance d’ascension humaine, mais un certain péril que je préfère ne pas nommer pourrait détruire notre espèce, que quelques-uns connaissent et croient pouvoir interdire, ce qui ne se fera pas, tandis que je préconisais des mesures de prévention du risque l’accompagnant.
    Hélas ! Ceux qui le préparent sont si puissants, imbus d’eux-mêmes, et surtout, d’un optimisme insensé, que cela ne les a pas intéressés. Je ne cache pas une blessure d’amour-propre, mais c’est bien plus grave dans l’affaire.
    Certains ne voient pas les démons. D’autres ne voient pas les merveilles, moi, je vois les deux.
    Mais bah, il se peut que les probabilités les moins probables sortent et que nous touchions le gros lot.

  60. Claude Luçon

    « @ Achille | 09 janvier 2017 à 18:02 @ breizmabro | 09 janvier 2017 à 17:15
    Apprécier le texte de la chanson « Les copains d’abord » de Georges Brassens c’est être misogyne ? »
    Effectivement, parler de misogynie en parlant de Brassens est pour le moins inattendu considérant son penchant pour le sexe dit faible et les très jolies chansons qu’il lui a dédiées, du Parapluie à La Chasse aux papillons en passant, entre tant d’autres, par Hécatombe et ses quelques douzaines de gaillardes.
    Pas plus misogyne que vous, j’avais trouvé votre commentaire et le lien qu’il contenait une parfaite illustration et une excellente addition au texte de Philippe.
    Il va falloir suggérer à breizmabro de commander un coffret des chansons de Brassens chez Amazon, encore qu’on les trouve gratuitement sur YouTube.
    @ Noblejoué | 09 janvier 2017 à 19:46
    Bien sûr que c’est un gag !
    Vous avez vu la longueur de certains commentaires postés ici dernièrement ?
    C’était de cela qu’il s’agissait, une suggestion indirecte, dont je ne m’exclus d’ailleurs pas.
    Un biologiste américain a récemment déclaré que la race humaine ne pouvait pas génétiquement vivre plus de 150 ans.
    C’est un peu comme pour le réchauffement de notre atmosphère, les avis sur l’immortalité d’Homo sapiens sont partagés. En plus à quoi servirait l’immortalité si nous allons tous crever de chaleur et de pollution ?

  61. Rien de plus accablant qu’un ami.
    C’est un fardeau, et souvent une déception (déception, mot qui en anglais est traduit par tromperie ou trahison).
    Au fil des ans on s’aperçoit qu’on n’a plus rien en commun.
    Tout passe, tout lasse, tout casse.
    On vieillit. On maintient des relations, des vœux, des anniversaires, et quand les épouses ne se supportent pas, c’est intenable. Les retours en voiture le soir après un dîner sont un monument.
    Un humoriste du siècle dernier prétendait que lorsque votre meilleur ami vous accompagne à la gare et que le train a dix minutes de retard, vous vous apercevez soudain que vous n’avez plus rien à lui dire.
    La solitude a un avantage, c’est qu’on est toujours d’accord avec soi-même.

  62. @ Claude Luçon
    « En plus à quoi servirait l’immortalité si nous allons tous crever de chaleur et de pollution ? »
    Peut-être à ne plus penser « après moi le déluge » ? Les mortels sont peu enclins à changer un comportement qui les gêne moins qu’il ne nuira à leurs descendants.
    Les immortels, subissant les conséquences de leurs actes, seront plus enclins à conserver, à faire refleurir la Terre.

  63. Le breton est une langue qui mérite de vivre, surtout après 14-18, ils en ont payé le prix, en revanche le corse et le sabir pataouète catalan de Perpignan méritent la chasse d’eau.
    Toutefois, je comprends qu’on puisse se tirer une balle après un concert d’Alan Stivell…

  64. Claude Luçon

    @ Noblejoué | 09 janvier 2017 à 22:04
    « Les immortels, subissant les conséquences de leurs actes, seront plus enclins à conserver, à faire refleurir la Terre. »
    C’est toujours un plaisir de rencontrer un autre optimiste.
    Je suis de ceux qui croient que le bon sens prévaudra toujours.

  65. Claude Luçon

    @ Savonarole | 09 janvier 2017 à 21:51
    « La solitude a un avantage, c’est qu’on est toujours d’accord avec soi-même. »
    En êtes-vous si sûr ?
    Ne vous êtes-vous pas dit, après réflexion, que tout compte fait vous avez eu tort de vous être convaincu d’être solitaire ?

  66. @ Savonarole | 09 janvier 2017 à 21:51
    « La solitude a un avantage, c’est qu’on est toujours d’accord avec soi-même. »
    Schopenhauer est allé bien plus loin et sous une forme doublement affirmative :
    “La solitude offre à l’homme intellectuellement haut placé un double avantage : le premier, d’être avec soi-même, et le second de n’être pas avec les autres”
    Savonarole dans les pas de Schopenhauer, qui l’eût cru ??

  67. calamity jane

    « La solitude a un avantage c’est que l’on est toujours d’accord avec soi-même »…
    Je comprends pourquoi celui qui vantant la solitude vient chercher lecture des autres (pas des femmes évidemment) et souhaite « ne plus être dérangé ». « Ne plus me déranger » exactement car ne plus être dérangé prend une tout autre signification (dérangé dans le sens de perturbé).
    Quand on prêche la solitude mieux vaudrait ne pas venir demander partage de lecture pour exister dans le regard de l’autre ?!

  68. @ Savonarole | 09 janvier 2017 à 22:06
    « Je comprends qu’on puisse se tirer une balle après un concert d’Alan Stivell… »
    Moi aussi, puis se pendre après avoir écouté les soeurs Goadec 😀

  69. Patrice Charoulet

    Cher Monsieur,
    Je commence ainsi pour la dernière fois. Car c’est m’exposer aux critiques de nombreux commentateurs.
    Ayant commencé à participer, pour la première fois de ma vie, aux commentaires d’un blog (excellent, mais je le dis pour la dernière fois, car je vais encourir le reproche de flagornerie), j’ignorais (je l’ai appris à mon détriment) que l’on ne doit ni indiquer son vrai nom, ni sa profession, ni sa région.
    Plusieurs ne souffrent pas mes formules de politesse et me taxent d’obséquiosité. Ignorant cet usage, je vais m’y conformer.
    Enfin, je suis censé être dépourvu d’humour. Je suis confus : c’est manifestement le reproche qui tue. Et, si j’ai bien compris, un numéro de duettistes bien au point assure cette spécialité, ici.
    Je termine, en tremblant de déplaire, pour la dernière fois, par un modeste (est-ce encore trop ?)… (Je jure de ne pas recommencer) :
    Cordialement

  70. @Patrice Charoulet
    Pour ma part, je regretterais votre politesse, plaisir exquis, et que vous renonciez d’offrir votre érudition à ceux qui ne savent se divertir qu’en excluant ce qu’ils n’entendent pas ou plus et, bien que je comprenne l’effroi qu’ils vous inspirent, il n’en demeure pas moins qu’ils se rendent coupables de la disparition d’une délicatesse de cœur et d’esprit qui manquera à ce blog.
    Sincèrement vôtre.

  71. @ Claude Luçon | 09 janvier 2017 à 21:36
    « Il va falloir suggérer à breizmabro de commander un coffret des chansons de Brassens »
    Trop tard j’en ai déjà un en 33 tours qui s’appelle « 10 ans de Brassens » et que j’écoute souvent.
    Ceci dit « Les copains d’abord » est une chanson sur l’amitié « de mecs » et pour les mecs, et Brassens comme Brel ne rechignaient pas à dire qu’ils étaient un peu misogynes.
    Souvenez-vous ou réécoutez « Auprès de mon arbre »
    […] Le surnom d’infâme
    me va comme un gant
    D’avec que ma femme
    j’ai foutu le camp
    Parc’ que depuis tant d’années
    c’était pas un’ sinécure
    de lui voir tout l’temps le nez
    au milieu de la figure […]
    Non, non, personne sur ce blog n’est misogyne mais beaucoup sont des phallocrates que je range à côté de Guitry (ah, quand même…) qui disait « je conviendrais volontiers que les femmes nous soient supérieures si ça les dissuadait de se croire nos égales » 😀

  72. @Patrice Charoulet | 10 janvier 2017 à 09:24
    Mais non Patrice – je me permets – restez vous-même, il n’y a pas de raison de changer, puisque vous êtes ainsi.
    Imaginez un coq qui se forcerait à imiter le chant du rossignol.
    Résistez, c’est votre marque de fabrique, il est plus important de voir la peau avant la chemise.

  73. Aliocha et Giuseppe, Patrice (il me permet ?) n’annonce pas qu’il part, lisez-le bien, il reste, pour notre plus grand plaisir, dégraissant simplement les inutiles formules de politesse qui sont aux commentaires d’un blog ce qu’est la chantilly au gâteau au chocolat : inutile
    Et puis un prof de droite admirateur des hussards a toute mon estime voire mon affection.
    D’ailleurs il vient de déposer un commentaire sur les nuls à gauche, commentaire auquel j’adhère en totalité.
    Allez, cher Patrice, nous vous aimons !
    Le sbriglia est taquin mais jamais méchant… Un chardon, parfois mais qui se délecte, comme vous, de Chardonne.

  74. @ Catherine JACOB | 09 janvier 2017 à 17:23
    Connaissez-vous le site « chine ancienne » ? vous allez vous régaler !
    Entre nous, Lao Tseu ou Laozi ou Lao Zi (chinois : 老子 ; pinyin : Lǎozǐ ; Wade : Lao³ Tzu³), plus communément appelé en Chine Tàishàng lǎojūn (太上老君, Tàishàng lǎojūn, « Seigneur suprême Lao »), de son vrai nom Li Er (李耳, Lǐ ěr)…
    …était une nullité !
    Signé Confucius
    Et faites-vous plaisir en allant de Kachgar à Xian en passant par Mogao ; faites-le seule ou avec votre compagnon … bonheur et merveilles garantis.

  75. @ Aliocha | 10 janvier 2017 à 10:09
    Là mon cher Aliocha, ça fait peu « jouer du biniou » (ceux qui préfèrent la langue française diront « jouer du violon » ;))
    Car si MONSIEUR Charoulet, qui avait la bonté de nous faire partager son érudition, souhaite faire profiter d’autres interlocuteurs de celle-ci et de son exquise politesse, je ne peux que m’incliner devant son sens du partage.
    Et le prie d’agréer l’expression de ma plus haute considération. Cela va de soi…

  76. Claude Luçon

    @ breizmabro | 10 janvier 2017 à 10:23
    Entre fans de Brassens et de Sacha Guitry, avouez que l’un avec ses chansons sentimentales pour ses compagnes, l’autre avec le nombre d’épouses dans sa vie conjugale, comme je crois comprendre que vous êtes bretonne, vous devriez choisir des textes plus tendres.
    Dans le passé vos ancêtres pleuraient leurs hommes perdus en mer, ne les traitaient pas de phallocrates.
    Il est vrai que j’avais une grand-mère bretonne, Rosalie, une vraie, avec bonnet blanc et robe noire, c’était elle la terreur en famille, au point où mon frère et moi nous sommes engagés dans la marine, l’un après l’autre, en espérant l’adoucir en venant parader en uniforme, avec col bleu et pompon rouge.
    Enfin… c’est presque vrai.
    Rien, pas le moindre bisou quand même !

  77. @ Claude Luçon | 10 janvier 2017 à 11:46
    Un peu de délicatesse dans ce monde de brutes alors ?
    « J’ai bu ta lettre avec une hâte fiévreuse.
    Mais toi, lorsque ces mots écrits te parviendront,
    peut-être seras-tu dans un groupe, joyeuse…
    Ton amie te dira : « Ma chère lisez donc ! »
    Mais t’éventant avec ma lettre sans la rompre,
    ayant vérifié l’adresse d’un regard,
    peut-être diras-tu, pour ne pas t’interrompre :
    « Ce n’est rien… Ce n’est rien… Je lirai ça plus tard »
    Je peux donc aimer à la fois : la phallocratie de Brassens, la misogynie de Brel, la violence nostalgique de Léo, la douceur de Géraldy…
    …et la Bretagne 😀

  78. @breizmabro 09h20
    « …se pendre après avoir écouté les sœurs Goadec »
    Je suis vraiment déçu que vous n’appréciiez pas ces chanteuses qui figurent parmi les meilleures tenantes du kan ha diskan traditionnel.
    Da galon

  79. Claude Luçon

    @ breizmabro | 10 janvier 2017 à 12:49
    Eh ben voilà ! (Comme disait mon autre grand-mère qui était beauceronne mais tout autant dictatoriale que la bretonne.)
    Il nous faut un peu de tendresse et de poésie de temps en temps !
    J’ai un grand coeur, j’aime toute la France, Bretagne comprise, avec un petit plus pour mon Anjou natal.
    D’où mon favoritisme à l’égard de Fillon.

  80. @ Claggart | 10 janvier 2017 à 13:01
    « Je suis vraiment déçu que vous n’appréciiez pas ces chanteuses qui figurent parmi les meilleures tenantes du kan ha diskan traditionnel »
    Chacun ses goûts mon cher Claggart, si c’est votre truc kan ha diskan, no comment.
    Au fait : da galon ça veut dire quoi ?
    Je connais : « a galon vat » (de bon coeur) ou « a galon » (cordialement) mais « da galon » je ne vois pas…
    Mais c’était bien tenté 😀

  81. @Patrice Charoulet | 10 janvier 2017 à 09:2
    Ainsi donc vous n’avez jamais été charrié par vos élèves ?
    Allez, Patou, cessez ces adieux de Fontainebleau, revenez-nous.
    Ne nous laissez pas avec la Cruella des Vosges, la Catastrophy Jane, qui entre deux vaches nous pond des diatribes qui fleurent la paille et le fumier.

  82. @breizmabro 16h50
    Pardon pour le lapsus calami, il fallait bien sûr lire « a galon » !
    A wir galon genoh, kenvroad ker !

  83. @ Patrice Charoulet | 10 janvier 2017 à 09:24
    Sincèrement, vu votre affabilité un peu vieille France, je me demande comment vous avez pu enseigner les lettres dans un lycée pendant toute votre carrière de professeur.
    Vous avez forcément dû vous heurter à quelques cancres indécrottables du fond de la classe qui se fichaient éperdument de Balzac, Hugo, Corneille, ne parlons même pas de Proust et autres beaux fleurons de la littérature française.
    Vu le souvenir qu’il me reste des professeurs trop « gentils », je n’ose imaginer l’ambiance qui devait régner pendant vos cours.

  84. @ Achille@Patrice Charoulet
    « Sincèrement, vu votre affabilité un peu vieille France, je me demande comment vous avez pu enseigner les lettres dans un lycée pendant toute votre carrière de professeur. »
    Il l’acceptait peut-être comme, comment dire ? les risques du métier… Mais avec des adultes présumés cultivés, la déception peut être cuisante.
    Monsieur Charoulet, vous avez su vous accrocher en classe, je ne doute pas que vous parveniez à en faire autant ici.
    Cordialement.

  85. @ Catherine JACOB
    Vous méritez mieux, à nous éclairer notamment sur l’Extrême Orient, que des moqueries sur Lao Tseu.
    Je n’ai pas trouvé un site parfait sur les pierres de rêve, enfin, je vous envoie ça.
    http://www.pierres-info.fr/rochers_de_lettres/index.html
    Je pense que vous en connaissez plus que moi sur l’Extrême-Orient, mais nul ne sait tout, et de toute manière, l’appétit vient en mangeant, plus on sait, plus on veut savoir.
    Donc, à propos des pierres de rêve et plus généralement des jardins, je vous conseille, l’ayant trouvé sans chercher, en fouinant au hasard chez un bouquiniste mais état parfait, Jardins de longévité, Chine Japon, de Pierre et Suzanne Rambach.
    Je vous souhaite le meilleur pour la nouvelle année, peut-être déjà de rêver devant une pierre de rêve.

  86. Catherine JACOB

    @Noblejoué | 11 janvier 2017 à 11:17
    J’ai trouvé le titre que vous suggérez à 24€70 sur PriceMinister où il est également indiqué « Les PriceMembers ayant vu ce produit ont également vu », suit un certain nombre de titres de magazines porno.
    Donc, oui, en effet, je mérite mieux que cela… et mieux que les moqueries des pignoufs !
    Mon post sur les traductions de la philosophie vers la langue japonaise et retour, pose de vraies questions, très claires et précises quand on est à même d’en décrypter le contexte, et il représente le résumé d’une intervention que j’avais proposée pour être intégrée à un colloque sur la traduction organisé à l’Université de Liège en mai prochain et à laquelle il fut répondu par un doctorant belge en philosophie dont l’intitulé de la thèse est : La traduction comme paradigme épistémologique (Quine, Serres, Latour) :
    « Le 12 septembre 2016 à 14:32, « BS» <....@ulg.ac.be> a écrit :
    > Chère Madame ….,
    >> Nous avons reçu un grand nombre de propositions, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Lors de l’élaboration du programme, le Comité scientifique a dû procéder à une sélection en tenant compte de la cohérence qui devait être donnée au colloque. Ainsi votre proposition, malgré son grand intérêt, n’a pas pu y être intégrée. Nous vous remercions vivement de l’intérêt que vous avez porté à notre appel et espérons vous rencontrer soit en mai prochain, soit lors d’une autre manifestation scientifique au sein de notre institution. » à quoi j’ai répliqué :
    – Adressez-moi votre programme quand il sera prêt. On verra.
    Réponse apportée après qu’une chargée de cours (ce que j’ai également été) ait indiqué :
    « Chère Mme ….,
    Nous avons, en juillet dernier, décidé de prolonger l’appel (= en langage clair : Nous n’avons reçu que peu de propositions) et nous sommes en cours d’évaluation des propositions. Nous ne manquerons pas de vous communiquer la décision du comité scientifique qui a bien pris soin de demander l’avis d’un expert pour juger la pertinence de votre proposition par rapport au sujet du colloque. Bien cordialement. VB Chargée de cours Traduction anglaise, Département de Langues et littératures modernes. »
    Etant donné que je suis en bisbille avec les « experts » qui traduisent du japonais vers l’anglais essentiellement et critiquent la pensée occidentale à l’aide de préjugés et de poncifs, et que je trouve que « l’expert » qui traduit vers le français, bien que pas mal titré, est un gros nullard en philosophie avec lequel j’ai déjà eu une altercation vu que je m’étais permis de l’interrompre…

  87. @ Catherine JACOB
    Je vous assure que Jardins de longévité n’est pas un livre pornographique, ni d’ailleurs érotique.
    Extrait :
     » L’art des dresseurs de pierres.
    L’art des dresseurs de pierres a fait une entrée officielle dans les musées au printemps de l’année 1981 lorsqu’une nouvelle salle, l’Asor Court, fut aménagée en jardin, afin de créer un lieu de détente non conventionnel dans le cadre du Métropolitan Museum of Art de New York et de mettre en valeur une collection de meubles de la dynastie Ming. Les pierres dressées dans cet espace provenaient de la région de Suzhou et furent mises en place par des spécialistes de restauration des jardins.
    Cette restauration d’un art souvent considéré comme mineur par les historiens d’art occidentaux – ils en font à peine mention – ne signifie pas pour autant qu’il soit, aujourd’hui encore, reconnu comme art à part entière au même titre que l’architecture, la peinture ou la scuplture, alors que, nous le verrons au cours de cet ouvrage, il fut à certaines époques un des moyens privilégiés d’expression des créateurs, tant en Chine qu’au Japon ».
    Je suppose que les liens que vous avez eus sur Internet peuvent être dus à des mots hors contexte, ou peut-être parce que l’érotisme occidental est pauvre et graveleux et que les Occidentaux qui veulent progresser un peu dans ce domaine se tournent vers l’Asie, ce genre de choses.
    Hypothèses, simples hypothèses, de toute façon, j’ai mis la main sur mon livre chez un bouquiniste.
    Bon, j’ai dû recopier un peu d’un bouquin pour vous, je déteste ça…
    En échange, répondez, s’il vous plaît :
    Il me semble, est-ce vrai, et dans tous les cas, pourquoi, que les Japonais cherchaient moins à vivre longtemps que les Chinois ?
    Qu’en est-il d’autres pays, type Corée, plus ou moins sous l’influence de la Chine voire du Japon ?
    Merci.

  88. Patrice Charoulet

    @ceux qui s’inquiètent de ma carrière passée
    Je ne vous donnerai que cette information, qui, je pense, vous suffira.
    Professeur, j’aurais pu bénéficier d’une retraite à taux plein à soixante ans.
    J’ai travaillé cinq ans de plus.
    Rassurés ?
    Menu supplément à cette donnée biographique.
    Il y a quelques années, Finkielkraut, justement préoccupé de la situation de l’enseignement secondaire, invite une dame, professeur de lettres, qui avait écrit un livre décrivant l’ambiance du secondaire de manière apocalyptique. La dame l’a fortement déçu, pendant une heure, sur France Culture. Tout s’expliquait. Le livre avait été écrit dans un collège de zone sensible d’une sinistre banlieue et maintenant, elle enseignait dans un lycée, dans un bon lycée du XVIe arrondissement. C’est le jour et la nuit. Par chance, je n’ai jamais enseigné dans un de ces enfers si bien décrits par cette dame.
    Je remercie tous ceux qui se souciaient de mon passé de professeur.

  89. @ Patrice Charoulet | 11 janvier 2017 à 16:00
    « Professeur, j’aurais pu bénéficier d’une retraite à taux plein à soixante ans.
    J’ai travaillé cinq ans de plus.
    Rassurés ? »
    Ben non. Pourquoi cinq ans de plus ? 🙁

  90. Catherine JACOB

    @Noblejoué | 11 janvier 2017 à 15:30
    « Pourquoi les Japonais cherchent-ils moins à vivre longtemps que les Chinois ? »
    Sakari Momoi a 111 ans ; Centenaires : pourquoi le Japon détient les recordspar Bruno Martrette : « 21-08-2014 : Le nouveau doyen de l’humanité est un Japonais de 111 ans. Un pays où vit le plus grand nombre de centenaires. L’alimentation, le mode de vie et la génétique expliquent cette longévité. »
    En consultant la page vers laquelle ouvre le lien ci-dessus, vous y lirez que « Les Japonais bénéficient de prédispositions génétiques à la longévité » par le Pr Philippe Amouyel.
    D’où je présume qu’augmenter leur longévité ne fait pas partie de leurs préoccupations prioritaires.
    « Qu’en est-il d’autres pays, type Corée ? »
    En ce qui concerne les Coréens, pour les Coréens du Sud, je n’en sais rien, pour les Coréens du Nord, je présume que survivre au régime, si vous me passez le jeu de mots, les occupe déjà largement, comme qui dirait.
    ———————————–
    Concernant «L’art des dresseurs de pierres. »
    Les Japonais comme les Chinois nomment les « pierres dressées » 立石(Translittération depuis le japonais : RIS_SEKI) mais les distinguent des mégalithes bien que, pour nous, parmi les mégalithes préhistoriques on distingue les menhirs, « pierres dressées » plantées verticalement en terre que le japonais transcrit purement et simplement MENHIRU ;
    On commence à en voir au Japon à partir de l’époque dite Jōmon (縄文時代 : époque des motifs de décoration en empreinte de cordes) qui court de 15 000 à 300 avant notre ère.
    On les voit en particulier dans des cercles de pierres du style de ceux qu’on voit à ŌYU au nord du Japon : (Vue plus précise Ici)
    Sans doute les pierres dressées des jardins japonais, en particulier avec le maître de Thé RIKYŪ, se rattachent-elles davantage à cette antique tradition autochtone qu’à celle du jardin taoïste. Du moins, il me semble.
    Quant aux pierres dressées, cercles de pierres style Stonehenge et autres mégalithes en général, les Japonais s’en distinguent et les nomment Monuments (記念物 avec le même sens que celui du latin monumentum, dérivé du verbe moneō « se remémorer ») de pierres géantes (巨石) soit : 巨石記念物 – Pierres géantes en mémoire de-, ils en donnent par ailleurs un exemple fort intéressant avec cet aigle sicilien d’Argimusco, Montalbano Elicona.
    J’ai trouvé cet exemple de 立石 sur site chinois. Nous appelons cela d’un terme mongol : Ovoo ou du vocable grec Hermaï, du dieu psychopompe Hermès ce que sont sans doute également «les pierres à cerfs » monolithes mongols qui datent de l’âge du Bronze et sont décorées de dessins de cerfs et qui ont trouvé un réemploi au sommet des tumulus.
    Les Chinois semblent distinguer ce type de « pierre dressée » de celui-ci : 天然大型立石 = Mégalithe naturel
    Bref la pierre dressée, où qu’elle se dresse est dans doute telle le SHINTAÏ d’un sanctuaire shinto, le support matériel dans lequel l’esprit d’un kami, ou un esprit tout court, est supposé résider et qui a évolué vers le Stūpa ou la pyramide comme quelque chose de plus élaboré sur le plan architectural.
    Les chamanes mongoles passent par la médiation des esprits dont l’Ovoo est présumé la résidence, pour pratiquer leurs consultations et on conçoit dès lors bien comment tant la disposition que la contemplation de pierres dressées dans un jardin japonais peut être empreinte de spiritualité.

  91. @ Catherine JACOB
    « Sans doute les pierres dressées des jardins japonais, en particulier avec le maître de Thé RIKYŪ, se rattachent-elles davantage à cette antique tradition autochtone qu’à celle du jardin taoïste. Du moins, il me semble. »
    Intéressant… Enfin, tout l’est, mais ça me donne à penser. Et si bien des choses qui paraissent copiées de la Chine par le Japon étaient plus des copies de formes extérieures, ou de manière de les décrire, que des choses elles-mêmes ?
    Une réinterprétation de pratiques japonaises. J’ai lu que les Japonais copiaient parfaitement pour ne pas avoir à subir d’étrangers chez eux. Mais peut-être qu’ils copient bien aussi parce qu’ils savent tout de suite percevoir chez l’étranger ce qui va renouveler ce qui est chez eux.
    Au fait, qu’est-ce qui peut bien amener les Japonais à s’ouvrir à l’immigration ? Le commerce est une chose, l’immigration une autre. Est-ce qu’ils n’auraient pas des raisons de se méfier des autres asiatiques, sachant le sac ou plutôt, ils ont fait pareil ailleurs, les sacs de Nankin ?
    Enfin, les jardins de mousse ont été inventés au Japon, vraiment très beau, et ce alors que les mousses ne sont pas trop prisées ailleurs… Ceci dit, avec le rayonnement culturel du Japon, est-ce qu’on se met à créer des jardins de mousse ailleurs ?

  92. @ Patrice Charoulet | 09 janvier 2017 à 15:41
    Cher Monsieur,
    Notre hôte voudra bien m’accorder ce petit hors sujet. Bien que je puisse facilement admettre que des confrères qui ont de la sympathie réciproque puissent être des amis en devenir, s’il ne le sont pas déjà dans la vie privée. Qui plus est nous sommes bien sûr, sur « Justice au singulier ».
    Une conversation intéressante, plus qu’un débat où effectivement Arnaud Montebourg m’apparaît en pleine forme intellectuelle et physique. Peut-être que l’allure débraillée d’Eric Dupond-Moretti accentue mon ressenti. Je n’oublie pas cependant que l’habit ne fait pas le moine.
    Vous m’avez donc donné l’envie d’aller visionner cette séquence, dans le but de trouver un lien avec le sujet du jour.
    Entretien intéressant dont voici le lien pour les intéressés comme nous :
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/arnaud-montebourg-face-a-eric-dupond-moretti-je-suis-favorable-a-l-independance-des-juges-c-est-a-dire-ceux-qui-decident-et-non-ceux-qui-poursuivent-901147.html
    Question aux férus de ce blog en la matière :
    – Des juges indépendants, pour ceux dont la fonction est précisément citée dans l’entretien, peuvent-ils vraiment être ou devenir des responsables non coupables, au sens où on l’entend généralement à propos d’autres fonctions administratives ?
    Sans doute l’exemple avancé par E.D-M. n’est-il pas pertinent.
    Respectueusement vôtre.

  93. @fugace
    « Des juges indépendants, pour ceux dont la fonction est précisément citée dans l’entretien, peuvent-ils vraiment être ou devenir des responsables non coupables, au sens où on l’entend généralement à propos d’autres fonctions administratives ? »
    Nous sommes là dans le périmètre des supputations, voire carrément de la science-fiction ; mais admettons que le cas puisse se poser un jour dans un tribunal d’exception réuni en session extraordinaire. Par un concours de circonstances des plus inhabituels et incroyables, le prévenu pourrait être déclaré responsable et non coupable.
    Quoi qu’il en soit, il reste de la marge et de l’eau coulera encore sous les ponts avant de connaître un jugement qui admette que le justiciable est effectivement coupable de négligence ; mais il ne sera ni poursuivi ni condamné. Ainsi, comme d’habitude, l’honneur sera sauf et le prévenu sera libre de continuer à vaquer à ses occupations.
    J’oubliais de préciser que le tribunal d’exception est composé d’amis du justiciable, issus de la même école et ils vont tous à la même cantine le midi !

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