Je me souviens.
J’ai été affecté au Parquet de Paris, à la 4ème section chargée de la presse et des libertés publiques, de 1984 à 1989.
A quinze jours d’intervalle, en 1987 je crois, j’ai été ministère public dans deux instances que Jean-Marie Le Pen avait engagées contre Le Canard enchaîné puis contre Libération devant la 17ème chambre correctionnelle, prestigieuse juridiction spécialisée en matière de presse.
Alors que le président du Front National avait manifesté son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 1988, les deux publications l’avaient mis en cause parce qu’il aurait torturé en Algérie et, en tout cas, approuvé le recours à la torture pour arracher des aveux à des militants FLN arrêtés par l’armée française. Ces « terroristes » devaient parler à toute force.
Les débats furent passionnants et excités. Jean-Marie Le Pen a nié les accusations d’avoir lui-même torturé mais a soutenu le point de vue, selon lui réaliste, consistant à justifier la torture pour un seul si elle permettait de sauver cent innocents.
Après d’interminables péripéties procédurales – moi-même j’avais requis la condamnation de l’hebdomadaire et la relaxe du quotidien – jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, il me semble que Jean-Marie Le Pen a gagné, en définitive, sur les deux plans.
Marine Le Pen, à son tour, a déclaré qu’il peut parfois être « utile de faire parler sous la torture(…)comme dans les affaires terroristes, notamment quand il y a un risque d’attentat » en défendant, par son propos, « les méthodes peu orthodoxes de la CIA » (BFMTV) – c’est un euphémisme – pour lesquelles l’ONU exclut toute impunité et dont les répercussions internationales, pour l’image de l’Amérique, sont dévastatrices.
Sur Twitter, de peur d’être mal comprise et « dénonçant une interprétation malveillante », Marine Le Pen a précisé qu’elle n’approuvait pas « l’usage de la torture » (Le Monde).
J’exclus de ce débat ceux pour lesquels le problème ne se pose pas et qui jugent ignoble même le fait d’aborder ce sujet. L’éthique pure et nue, quelles que soient les circonstances : on ne touche jamais autrui et torturer est une indignité absolue. Toujours.
Je suis tout à fait conscient de la pertinence des discours abstraits des moralistes et j’approuve leur crainte devant des pratiques, et donc leur refus de celles-ci, qui déshonoreraient la cause noble et légitime au nom de laquelle elles seraient mises en oeuvre. Des moyens inhumains dégraderaient la fin, aussi respectable qu’elle soit.
Il n’empêche qu’il me paraît trop confortable, dans cet immense hiatus qui sépare l’analyse tranquille, en quelque sorte en chambre, et la dure loi d’un réel éprouvant, traumatisant, de décréter péremptoirement qu’on ne succombera jamais à la tentation, pour sauver des vies, d’en torturer une autre.
Pour ma part, si le destin m’avait placé devant cette alternative atroce – demeurer digne mais en sacrifiant peut-être l’efficacité de la lutte ou m’abandonner au pire mais en épargnant ainsi des vivants -, j’espère que j’aurais su choisir, contre vents et marées, contre l’autorité même qui m’aurait ordonné la seconde branche, la première.
Mais je n’en suis pas sûr.
Dans la multitude qui, assise dans son fauteuil, dénonce la froide affirmation de Marine Le Pen, combien seraient prêts, dans l’intensité épouvantable d’un combat à gagner coûte que coûte, à être farouchement du côté d’Antigone au lieu de pencher vers Créon ?
Il ne serait pas honnête d’omettre d’occulter l’avertissement de certaines personnalités infiniment respectées – par exemple John McCain aux Etats-Unis – pour lesquelles la torture serait inefficace au regard même des justifications qu’elle prétend se donner.
Dans ces discussions stimulantes que les familles connaissent et où la liberté des esprits est totale – trop vite qualifiées de « café du commerce » -, ce thème de la torture, au regard d’un terrorisme et de massacres de plus en plus présents, par internet et l’information, dans nos espaces privés, revient souvent et il est clair que l’affectation de paraître toujours impeccable en public cède alors devant la complexité des situations dramatiques concrètes, débattues sans honte.
On peut désapprouver Marine Le Pen comme hier le pragmatisme violent de son père, mais qui peut, de bonne foi, avoir le front de se voiler la face en affirmant que, pour ceux qui nous protègent en France et dans le monde, il s’agirait d’une scandaleuse interrogation ?
Quand le réel est sale, est-il si facile de ne pas se salir ?
Heureusement, Le Monde a pu dévoiler en mai et en juin 2002 le passé de tortionnaire et d’assassin de Jean-Marie Le Pen, en 1957, à Alger. Si le journal du soir a osé braver les lois d’amnistie qui interdisent que l’on évoque le passé des acteurs de la guerre d’Algérie, c’est que le président du Front National prétendait entrer à l Élysée… Le Pen a traîné Le Monde en justice pour diffamation mais a perdu, en première instance, puis en appel, avant d’être débouté en cassation. Un tournant.
La torture ? Elle sert à nourrir la haine, à alimenter les conflits. À brouiller les peuples. C’est une illusion facile d’imaginer ou de prétendre qu’elle permet « de sauver des vies innocentes ». La preuve : en Algérie, on torturait de façon routinière dans les commissariats depuis le début de la colonisation. Bien avant que démarre la guerre d’indépendance algérienne, en novembre 1954…
Moi Zorro, James Bond ou Batman, si une bombe fait tic tac tic tac dans l’immeuble et que j’ai le poseur de celle-ci sous la main, sans m’excuser auprès des organismes professionnels de la complainte, j’emploie les moyens du bord pour obtenir le renseignement qui sauvera les habitants de la baraque !
Bon je ne suis ni l’un ni l’autre encore moins le troisième.
Honteuse polémique politicienne pour contrer un adversaire qui les dépasse tous, droite et gauche « con-fondue ».
Jusqu’à quand ? C’est la question.
Ridicules les duettistes Geoffroy Didier et son copain du PS sur BFMTV ce soir .
Cela se voyait à l’œil nu qu’ils ne croyaient pas un mot de leur propre charabia.
Cher Philippe,
Il devient très facile d’exprimer dans la même journée une chose et son contraire.
C’est l’effort pour rendre l’autre fou.
C’est très efficace pour attirer les médias, pour buzzer.
Les journalistes devraient rappeler que les mots ont un sens.
Il est inadmissible de manipuler les gens comme ce fut le cas aujourd’hui.
Le mot torturer a un sens grave et il ne peut être utilisé pour faire un clin d’œil familial.
Ce mot dans la bouche d’un avocat appartient au vocabulaire du droit pénal.
Ce n’est pas un jeu de mot qui serait supposé faire écho à des déclarations longuement analysées.
Inciter à la torture sur les médias ne doit pas être admis, ni minimisé, ni banalisé et être analysé clairement.
Dire le contraire de ce qui a été dit n’efface pas ce qui a été dit ou pensé.
S’imaginer pouvoir régler des problèmes de terrorisme par des actes de barbarie ou des crimes de guerre, cela ne peut pas exister en stratégie politique.
C’est un glissement dans une dictature militaire.
La violence et la haine sont le commerce des extrêmes. C’est un terrorisme politique et mental ou une quête de rediabolisation.
françoise et karell Semtob
Tous les bien-pensants confortablement assis, avachis, dans leur fauteuil prétendront que jamais ils ne tortureraient, mais leur apparence est démentie par la violence de leurs propos et autres affirmations.
La guerre est sale, la guerre est violente, la guerre propre n’existe pas malgré ce que certains voudraient faire croire, tout comme la lutte contre les terroristes de tout bois. Qui peut, qui oserait affirmer qui, mis en situation, n’aurait pas torturé ou commis d’autres actes aussi horribles.
Qui est le coupable, le responsable de celui qui donne l’ordre ou celui qui agit !
Comme tout un chacun la violence des mots écrits m’indiffère, la violence verbale m’effraie et je la zappe, toujours elle est le préliminaire à la violence des gestes et plus.
Les commentaires de certains n’augurent rien de bien bon, si la situation s’y prêtait.
Le cimetière des illusions de Chateaubriand :
« Là dorment dans l’oubli des poètes sans gloire,
des orateurs sans voix, des héros sans victoire »
Quoi qu’il en soit rien n’est plus lâche, rien ne serait plus lâche que reprocher à des enfants, à des descendants les actes commis (ou non) quelles qu’en soient les circonstances par leurs parents ou leurs ascendants. Ce nouveau « zip freudien » commis par Marine Le Pen n’est que le prétexte pour certains (pas très courageux) qui s’y sont engouffrés/empressés pour rappeler les événements d’Algérie, guerre qui n’a jamais dit son nom durant laquelle la torture était commise de part et d’autre, en égale cruauté, dont le père Le Pen ne cesse de nous rebattre les oreilles tout comme le faisait feu le Général Aussaresses.
Vous soulevez un problème moral d’une extraordinaire difficulté. C’est le débat entre la morale kantienne et la morale conséquentialiste. L’une posant des principes absolus à respecter, l’autre s’intéressant aux conséquences des actes. Effectivement il est impossible de savoir comment chacun réagirait devant un tel dilemme. Mais une question angoissante surgit, une fois certaines limites franchies jusqu’où risque-t-on d’être entraîné ?
« Quand le réel est sale, est-il si facile de ne pas se salir ? » Mais une fois que l’on a une tâche indélébile à quoi bon essayer de rester propre ?
Bonjour Philippe,
Votre billet est juste de mon point de vue.
Maître Vergès avait assez bien résumé les indignations faciles des politiques lorsque le général Aussaresses avait été cloué au pilori par ceux-là mêmes qui l’avaient envoyé guerroyer en Algérie.
Il avait alors comparé cette hypocrisie à celle du maquereau qui mettant une fille sur le trottoir se permettait par la suite de la traiter de putain.
Il soulignait que les coupables sont ceux qui mettent des hommes en situation de commettre des crimes, en s’absolvant facilement de tout ce qui pourrait se passer par la suite.
Billet quasi parfait, Monsieur Bilger, billet dont j’apprécie les nuances et surtout le réalisme. Votre dernière phrase est emblématique : même si l’on sait que l’on fera tout pour éviter de se salir, individuellement et collectivement, le problème est bien celui du réel qui peut conduire à des écarts par rapport à une éthique pourtant parfaitement assimilée.
Concrètement, quelle réaction un être « normal » peut-il adopter face à un égorgeur de l’EI ? La tolérance est-elle de mise dans ce cas pour un être humain épris d’humanisme ?
S’il est facile de juger dans l’absolu, apprécier le relatif, voilà le vrai problème. Il y a parfois loin du principe à la réalité…
Les principes « en chambre » ont du bon. Certes il arrive qu’ils soient difficiles à respecter une fois sortis de la chambre. Ils n’en sont pas moins essentiels. C’est à froid qu’on peut raisonner, autant que faire se peut, juste. Tuer, torturer n’ont pas leur place dans une société civilisée. Je sais : il suffit d’ouvrir son journal pour constater qu’on tue et torture partout, tout le temps, que ce soit à l’autre bout du monde ou de l’autre côté de la rue. C’est bien pour cela qu’il est utile de rappeler, en chambre, à froid, les principes qui peuvent petit à petit nous rapprocher de l’idéal, la civilisation.
Bonjour Philippe Bilger,
« On peut désapprouver Marine Le Pen comme hier le pragmatisme violent de son père, mais qui peut, de bonne foi, avoir le front de se voiler la face en affirmant que, pour ceux qui nous protègent en France et dans le monde, il s’agirait d’une scandaleuse interrogation ?
Quand le réel est sale, est-il si facile de ne pas se salir ? »
Il faut se méfier des questions pièges de J-J Bourdin. La solution, la seule, est de ne jamais répondre directement à la question posée. Règle qu’appliquent généralement tous les politiques qui sont les invités de sa matinale.
Il est donc étonnant que Marine Le Pen, qui dans le monde de la politique n’est plus « une perdrix de l’année », ait pu se faire piéger aussi grossièrement.
Il n’en demeure pas moins qu’elle a levé un coin du voile sur la radicalité de son parti quand il s’agit d’obtenir des résultats, la torture pouvant faire partie des moyens utilisés si nécessaire.
C’est une des raisons pour lesquelles je ne cèderai jamais aux sirènes populistes du FN, qui nous promet l’eau chaude à tous les étages une fois qu’il sera au pouvoir.
Personnellement je me sentirais incapable de procéder à des actes de torture pour soutirer des informations, fussent-elles d’une grande importance. Il existe d’autres méthodes permettant d’inhiber la résistance mentale d’un individu sans le faire souffrir, qui donnent de bons résultats.
Les Américains, toujours prompts à donner des leçons de morale au monde entier, ont découvert dernièrement que dans la base navale américaine de Guantánamo, à Cuba, des actes de torture avaient été commis sur des détenus, en contradiction totale avec les règles internationales en matière de droits humains.
Il semble que ce genre de procédé ignoble ne soit pas le fait des seuls barbares djihadistes mais également d’agents du gouvernement de la première puissance mondiale.
Cela fait frémir.
Désolé pour tous ceux qui voulaient faire le buzz avec Marine Le Pen, celle-ci n’a jamais parlé de torture mais de : « tous les moyens possibles » et à la fin de l’interview elle a rajouté : « légaux ».
Personnellement je suis pour la torture quand elle s’avère nécessaire, je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à le dire, la guerre est sale, engendre les pires comportements inhumains, donc pour aboutir il ne faut pas se priver de ce moyen rapide, efficace et facile à mettre en œuvre ; il n’y a que les bisounours qui poussent des cris de pucelle effarouchée à la seule évocation de cet instrument légal ou pas.
Ouaaaaah…. Trop belle la nouvelle photo, trop solennelle avec votre robe d’hermine en arrière-plan. Arrêtez s’il vous plaît, Monsieur Bilger, vous en faites trop. La présentation de votre blog devient impressionnante, autant que celle des salles de prétoire. En dehors de ceux qui vous connaissent et qui fréquentent assidûment et passionnément ce blog aussi bien en qualité de lecteurs qu’en celle de rédacteurs, les nouveaux arrivants vont rester cois, et n’oseront, en aucune façon, s’immiscer dans ce décorum de rêve où l’habit tend maintenant à égaler le contenu (dans l’excellence des billets de l’hôte…).
Certains vous donnent à présent du Maître tant la liberté d’expression – hors vulgarité – est votre marque de fabrique, en sus du maniement de l’intelligence et du verbe. C’est insuffisant ! Il faut à présent aller puiser à l’époque de la Renaissance pour trouver une appellation convenable qui fleurisse bon l’adoubement prestigieux. De grâce, Monsieur Bilger, ayez une longévité supérieure à celle de Jeanne Calment, pour que jamais ne s’éteigne – ou presque – ce blog. Ces considérations ne se voulant absolument pas obséquieuses, mais bien plutôt lucides.
Aussi sûrement que la nuée porte l’orage, l’affrontement avec l’ennemi invisible d’une guérilla s’accompagne de deux conséquences inéluctables : la torture et les représailles collectives. Cf : la guerre de Vendée, la guerre napoléonienne d’Espagne, plus récemment l’occupation allemande en France, la France en Algérie, Israël chez lui et en Palestine, la Grande-Bretagne en Irlande, etc.
A n’en pas douter la caravane des moralisateurs s’est mise en route, la journée va être longue…
@FB
« La torture ? Elle sert à nourrir la haine, à alimenter les conflits. À brouiller les peuples. C’est une illusion facile d’imaginer ou de prétendre qu’elle permet « de sauver des vies innocentes ». »
J’aime bien vos guillemets. je voudrais bien vous mettre des photos de femmes enceintes éventrées, le foetus posé sur la poitrine de la mère mais vous allez me dire qu’un foetus n’est pas une personne donc ne peut être innocent.
Bref vous sortez le raisonnement éculé que « la guerre c’est mal et ça brouille les peuples ». On est tous d’accord mais à part le fait de vous donner bonne conscience et de garder les mains propres, on n’a pas avancé d’un iota.
Où commence pour vous la torture ? Pour certaines mères le fait de punir son enfant en lui refusant son Kinder Surprise en est déjà une.
J’admire les blanches colombes haut perchées roucoulant sur la condition humaine et ses travers (de porc).
Les bien-pensants, les belles âmes, ont les mains pures, mais ils n’ont pas de mains.
Ceux qui ont souffert dans leur chair ou vu déchiqueter un membre de leur famille ou de leurs amis sous l’effet d’une bombe, ne peuvent qu’adhérer aux propos de Jean-Marie Le Pen.
Le terrorisme et les terroristes (sans guillemets) adoptent des méthodes de combat inhumaines, pourquoi faudrait-il avoir les mains liées par de beaux et généreux sentiments, parfaitement inadaptés dans ce combat ?
On a parfois la triste impression que Dieu se désintéresse de nous et ce n’est pas le sort des Chrétiens d’Orient qui peut nous faire changer d’avis.
Dès lors, le rejet de la charité chrétienne apparaît comme une condition de survie.
Quant à l’attitude de Barack Hussein Obama, il voudrait démolir la CIA qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Derrière ses beaux sentiments et ses discours moralisants se cache une volonté de destruction de cette institution pour des raisons mystérieuses mais bien réelles.
« Bestiae sumus ut non bestiae simus »
Il convient de confier la charge de protéger et de défendre à ceux qui ont l’esprit suffisamment formé au respect.
Primo Levi confiait que seuls les Grecs continuaient à se comporter en hommes, dans ces lieux maudits qui de la torture faisaient une réalité acceptée par certains, par trop…
S’interroger sur ce dont nous serions capables dans des conditions extrêmes devrait toujours et éternellement nous conduire à une réponse claire : jamais ! Cette injonction doit s’imposer à tout homme de bien !
Mais il en est qui par une honnêteté de posture déjà renoncent à se mettre cette contrainte intellectuelle, et afin de recueillir l’hommage dû à cette loyauté fictive, croient échapper à l’infamie.
Lorsqu’on ne voit plus l’homme dans l’homme, l’horreur et le dégoût se déversent sur l’humanité, sans que la révolte des hommes de bonne volonté ne soit entendue.
Il est vrai que les imbéciles crient plus fort, trouvant leur force et leur audace dans la bande, car il n’échappe à personne que c’est par la lâcheté et l’incapacité que la violence est portée.
Il y avait Homère, il y a Jack Bauer…
Il ne faut pas oublier que pendant les événements d’Algérie, l’armée n’était pas aux ordres d’un gouvernement dit « d’extrême droite ».
Les militaires qui étaient parfois amenés à pratiquer des interrogatoires musclés n’étaient pas nécessairement des sadiques dans l’âme mais des gens exposés à un choix réellement cornélien : soit ils traitaient comme un invité leur client terroriste dont ils étaient sûrs qu’il avait posé une bombe quelque part, soient ils condamnaient inéluctablement à mort des femmes et des enfants innocents qui allaient être déchiquetés par leur faute.
Par ailleurs, il est étrange que les gens qui vilipendent l’usage de la torture en Algérie ne le fassent qu’à sens unique, en gommant les actes de cruauté sordide, inracontables ici, commis par le FLN contre les Européens – enfants et bébé compris – ou les soldats français prisonniers ainsi que contre leurs propres frères musulmans.
N’oublions pas non plus les actes de torture commis par les barbouzes à la solde du régime de l’époque, contre les partisans de l’Algérie française.
Les choses ne sont pas simples.
Sur la question de la torture, l’avis du sénateur John McCain (ancien officier et ancien prisonnier de guerre) est d’autant plus précieux qu’il a lui-même été torturé durant les cinq ans et demi qu’il a passés en captivité au Vietnam. Il a fait hier une déclaration devant le Sénat américain dans laquelle il condamne sans ambiguïté l’usage de la torture, quelque soient les circonstances, avec des arguments forts.
Cela est inefficace, car ça ne permet pas d’obtenir des renseignements fiables.
Cela bafoue les droits humains les plus élémentaires ainsi que les conventions internationales.
Cela dégrade non seulement ceux qui subissent la torture, mais aussi ceux qui la pratiquent.
Cela détériore l’image des pays démocratiques qui ont recours à la torture, car ils trahissent ainsi leurs idéaux.
John McCain conclut en disant, en substance, qu’il faut se comporter mieux que ses ennemis.
http://www.mccain.senate.gov/public/index.cfm/2014/12/floor-statement-by-sen-mccain-on-senate-intelligence-committee-report-on-cia-interrogation-methods
Ne pas se donner tous les moyens, tout tenter pour éviter la mort de centaines d’innocents porte un nom : « mise en danger de la vie d’autrui ».
A la guerre, il n’y a qu’un devoir : tuer l’ennemi.
Il n’y a qu’un droit : ne pas se faire tuer. Tout le reste ne compte pas.
Signé : un ancien soldat, quarante ans de vie militaire, plusieurs fois au feu.
Je me souviens, en Allemagne il y a plus d’une décennie, un jeune cinglé local avait déposé un engin explosif dans un établissement scolaire. Capturé par la police, le commissaire avait quelque peu malmené l’assassin en puissance pour savoir où était l’engin et peut-être le désamorcer à temps. La bombe avait été retrouvée mais au final, le poseur de bombe a porté plainte contre le commissaire pour maltraitance. L’État de droit réserve quand même quelques lacunes que les meurtriers à l’aveugle exploitent à l’envi.
Nous avons, hélas, une certaine expérience de la torture.
Cela avait fini par la doctrine « Aussaresses », enseignée en Amérique du Sud : torturer, oui, mais tuer systématiquement, faire disparaître les corps et laisser les familles dans l’incertitude afin de ne pas créer des revanchards et des martyrs.
Je ne suis pas sûr que la question soit aussi brûlante de nos jours : les « progrès » de la pharmacopée aidant, il est moins utile de torturer.
En tout cas, je me méfie des « grandes âmes » vertueuses en chambre, car leur passé (et leur présent) ne plaide pas pour elles : elles ont soutenu tous les errements totalitaires de gauche (léninisme, stalinisme, maoïsme, khmers rouges, etc.) et, aujourd’hui, elles sont spécialisées dans les appels à la la censure et la néantisation des opposants, qui sont forcément infâmes.
On ne peut répondre à la torture par la torture. Lorsque nous voyons ou plutôt entendons qu’un otage a été décapité et filmé par l’E.I. nous parlons immédiatement de barbarie… et c’en est une. Or, aurions-nous besoin de répondre à la barbarie par la barbarie ? Bien que devant des individus immondes, cela resterait tentant.
Nous savons depuis longtemps que la prison de Guantanamo est indigne d’un pays civilisé et moderne. On comprend mal qu’un Président comme Obama n’ait pas pris la décision de fermer cet endroit ou du moins de le rendre humain. Alors les obamaniaques inconditionnels qui viennent ensuite critiquer Marine Le Pen, cela fait sourire. Habituellement fine mouche, elle s’est laissée piéger par son interviewer, c’est bien pourquoi elle a tenté de se rattraper.
Quant à la guerre d’Algérie, on nous parle régulièrement des tortures de l’armée française, rarement de celles du FLN, pourtant bien réelles aussi, même si l’un n’excuse pas l’autre. Je n’excuse rien ni personne mais la guerre apporte fatalement son lot d’horreurs qu’il est difficile de juger en temps de paix, bien tranquilles derrière notre écran.
« Pour ma part, si le destin m’avait placé devant cette alternative atroce – demeurer digne mais en sacrifiant peut-être l’efficacité de la lutte ou m’abandonner au pire mais en épargnant ainsi des vivants -, j’espère que j’aurais su choisir, contre vents et marées, contre l’autorité même qui m’aurait ordonné la seconde branche, la première.
Mais je n’en suis pas sûr. »
C’est l’espoir de tous de se comporter humainement même dans la pire des situations.
On dit que certains appelés en Algérie ont pratiqué la torture sur des prisonniers fells ; peut-être venaient-ils de voir leurs copains égorgés avec les glaouis dans la bouche.
Peut-on sortir de ce dilemme sans être éclaboussé de sang ? Celui des victimes qu’on n’aura pas sauvées, celui de l’assassin qu’on aura dégradé ?
Le sujet est tellement parasité par les politiques qu’on hésite à aller plus loin préférant s’en remettre à une loi sage : « je ne sais pas ce que je ferais en pareil cas », et encore s’agit-il de déterminer le cadre d’action.
Le militaire qui tue n’est pas soumis à ce cas de figure. Celui qui torture n’est pas dans son rôle, il est marqué, lui aussi, à vie, car il le fait sur ordre et ruine son âme mais le Jospin trotskiste est encore plus déshonoré que lui car il est à vendre.
Le policier a une vieille tradition de mauvais traitements, depuis la lampe dans les yeux jusqu’aux sous-sols de la Rue Lauriston. L’humanité de la contrainte nous a fourni tous les exemples, du sadisme pur à la violence seulement morale comme cet homme que je connais bien, qui entendait son épouse se faire violer à répétition dans la pièce à côté, par des maquisards en Afrique.
Finalement, le dossier est pollué par les politiques et les journalistes. L’exemple de Mme Le Pen est révélateur : elle n’a jamais approuvé la torture, elle a relaté ce qu’il est parfois inévitable de faire, sans jamais prononcer le mot de torture. Elle n’aurait pas dû, je l’ai écoutée, mais plutôt renvoyer M.Bourdin dans ses cordes en lui rétorquant qu’il s’agissait d’une question de journaliste qui ne sait rien et n’a rien vécu, ne se nourrissant que des scrupules des autres.
Pour les politiques, il faut frapper haut, ou bas, comme on veut : Mitterrand au Salon du Bourget passant, hautain, et refusant de s’arrêter au stand des nouveaux missiles, presque offensé. Ca c’est pour le peuple et pour les naïfs, la vérité, c’était la France premier marchand d’armes.
M.de Gaulle a-t-il eu raison de laisser périr plus de 200.000 personnes en Algérie, femmes et enfants, égorgées, salées, bouillies déchiquetées, au nom de la haute politique. Etait-il vraiment impossible de regrouper tous nos compatriotes, nos frères algériens, puisqu’on savait qu’on allait partir, les embarquer sous la protection de l’armée vainqueur, le FLN était vaincu militairement, au lieu de nous laisser, horrifiés, entendre pour notre vie entière les cris de ces jeunes filles algériennes accrochées aux grilles du port « Par pitié, emmène-moi, ce sont des sauvages. »
Alors, la torture telle que vue par Paris dédaigneux de nos harkis, les journalistes qui s’en repaissent et l’exhibent, les politiques, qui l’ordonnent mais la condamnent, les juges qui la pratiquent in abstracto et les islamistes qui en font un étendard, et nous, pauvres lâches qui la laissons s’accomplir, n’a pas fini d’exister.
E. Kant a écrit : « C’est la discipline qui transforme l’animalité en humanité ».
La torture dont il est question dans les propos de Marine Le Pen semble être celle commise par l’armée en temps de guerre… Je pensais que l’armée et les institutions qui y sont liées étaient des hauts-lieux de la discipline… comme quoi !
La torture en temps de guerre sur des terrains d’opérations, je ne sais pas, je ne suis pas en situation, et pourtant je suis une non violente ; cogner l’autre à main nue ou avec un objet, cogner enfant, animal ou adulte en état de faiblesse, pour le dresser, ou passer sa colère, est inconcevable… mais que dire de la torture ordinaire, celle commise par des Fofana et autres monstres, la torture ordinaire, celle du coin de la rue !
« John McCain conclut en disant, en substance, qu’il faut se comporter mieux que ses ennemis »
Rédigé par : moncreiffe | 11 décembre 2014 à 09:53
Mon immeuble a explosé, faisant 200 victimes. Je vous écris du paradis (natürlich), parce que je me suis, évidemment, bien comporté.
Bons baisers de là-haut.
Si on peut sauver 100 personnes de la bombe que vient de déposer un individu en lui tapant dessus, celui qui ne le fait pas n’est qu’un lâche au même titre que celui qui ne porte pas secours à une personne en danger.
Tout le reste n’est qu’hypocrisie.
Par ailleurs, en démocratie, le peuple est solidairement responsable du pouvoir. Dès lors le terrorisme à son encontre peut être considéré comme un acte de guerre.
Certes à tort car la bonne méthode est celle de Gandhi tant pour le salut de son âme que pour l’efficacité, mais tous les peuples n’ont pas la chance d’être issus de l’Inde éternelle, et nos prêcheurs dominicains ont cent fois hélas rarement brillé contre l’Islam.
Mais que savent nos intellos de tout cela ?
Hypocrisie et ignorance crasse font bon ménage chez les gauchos, pour se poser en moralisateurs.
Entre garder les mains propres et ma mère je choisis ma mère…
McCain ?? LOL qu’il s’occupe de ses frites surgelées cet empêcheur de torturer en rond ! Je préfère le commentaire de Tam | 11 décembre 2014 à 10:25, réaliste, logique et honnête.
La torture commence par l’indifférence. A cet égard ne sommes-nous pas (à quelques exceptions près) plus ou moins complices de cette abomination, que ce soit par nos silences, nos aveuglements ou nos lâches compromissions vis-à-vis des 150 pays où l’on pratique encore ouvertement la torture, 2/3 d’entre eux étant d’ailleurs paradoxalement signataires de la convention de l’ONU contre la torture et les actes de barbarie.
Alors juger une personne qui ose aborder (consciemment) le sujet sans déguiser sa pensée, n’est-ce pas le comble de l’hypocrisie ?
Et ce n’est pas vous qui me démentirez, chers amis d’Amnesty, oui la torture commence par l’indifférence. La suite n’est que mauvaise conscience et basse révérence !
« John McCain conclut en disant, en substance, qu’il faut se comporter mieux que ses ennemis » (moncreiffe)
C’est bien le cœur du débat : faut-il s’avilir comme s’avilit l’ennemi ? Faut-il se laisser entraîner dans une escalade de la violence qui détruit non seulement les corps mais aussi l’âme des combattants ?
Les pro-torture ont tort : il semble prouvé que la torture ne permette pas d’obtenir de bonnes informations, elle permet seulement de déverser de mauvais sentiments produits par la guerre elle-même.
Madame Le Pen met en scène (tic-tac, tic-tac) un événement imaginaire pour toucher les gens dans l’instant, elle ne commet pas d’erreur, elle bâtit son rêve héroïque et veut le faire partager. Absence de véritable réflexion sur le sujet, seulement du bref, du rapide, du ‘visuel’, du marquant. Lorsque les gares seront fermées pour cause de colis non identifié, les gens penseront au « tic-tac » de Madame Le Pen. L’erreur ce n’est pas elle qui l’a commise mais Jean-Jacques Bourdin qui lui a tendu une perche pour continuer à bâtir son personnage de chef des « patriotes ».
Voici un lourd et sombre sujet, que l’on ne peut appréhender légèrement par un pour ou contre, quelles qu’en soient les raisons.
Tous les scénarios sont malheureusement possibles pour en justifier la pratique.
Récemment, le journaliste Christophe Nick a brillamment démontré que le vulgum pecus pouvait s’y adonner par simple appât du gain ou moment de gloire télévisuelle. Son film « Le jeu de la mort » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jeu_de_la_mort_(téléfilm) ) est à cet égard sidérant.
Il est frappant de noter que la pratique a traversé toutes les périodes de l’humanité, en ayant presque toujours été occultée/déniée et qu’à notre époque son évocation voire sa représentation sont devenues omniprésentes dans les médias d’information (actualités obligent) tout en envahissant les espaces de divertissement tels le cinéma, les séries télévisées, ce qui ne manque pas d’être préoccupant.
Dans ce contexte de banalisation, MLP qui aspire à prendre le pouvoir d’une démocratie par le jeu démocratique a semble-t-il commis une boulette en admettant qu’elle pouvait trouver cette pratique légitime. Et la justification « oui mais dans le respect de la loi » est dans ce sens à double tranchant et ne prête pas forcément à rire.
A moins de trouver quelque charme aux régimes des colonels grecs, militaires argentins, chiliens, birmans, au régime communiste de Staline ou aux multiples républiques bananières de certains tyrans d’Afrique ou d’ailleurs, il est impossible pour une grande démocratie de légitimer de telles pratiques au sein de son armée, services spéciaux ou tout simplement police, en périodes de conflits ou non. Et ceci pour la bonne et simple raison qu’elle s’abaisserait ainsi au niveau même de ces dictatures pratiquant ouvertement la torture à fins de terreur, répression et annihilation de toute forme d’opposition ou même d’opinion.
Mais il faudrait être une oie d’un blanc bien immaculé pour croire que nos grandes démocraties se gardent de cette pratique.
Sujet lourd, polémique, infiniment complexe et bien noir pour inaugurer la clarté toute neuve de cet espace.
La guerre d’Algérie ? En regard au récent rapport de la CIA ?
Devons-nous prendre une décision par référendum ?
OBEIR AUX ORDRES.
C’est une question que je ne me pose pas ; celle qui va de torture à obéir aux ordres car chez les yankees : grands démocrates devant in god we trust, tout est autorisé.
Par chance, je suis née femme et porter la vie m’est préférable à la rabaisser.
Il semble important de souligner que le rapport de la CIA démontre que la torture n’a apporté aucune information inédite permettant de retrouver la cache de Ben Laden.
Les informations essentielles ont été recueillies par des techniques interrogatoires conventionnelles. Par contre, les renseignements recueillis par la torture était bien moins fiables et pour certains incorrects.
http://www.slate.fr/story/95635/marine-le-pen-torture
Sur la pertinence d’utiliser la torture, c’est donc inhumain ET inefficace.
Ceux qui sont favorables à la torture, dans les cas exceptionnels, sont en général pour la peine de mort, pour des délits exceptionnels.
Ceux qui sont farouchement contre la torture sont souvent également opposés à la peine de mort (logique), mais favorables à l’euthanasie et à l’avortement (et là, sans aucune restriction).
Les écologistes d’EELV veillent en général au respect de la nature et sont pour l’utilisation de méthodes naturelles mais ils sont également pour la PMA et la GPA.
Tout ceci n’est pas très cohérent.
Il y a dans le blog l’association de « la torture » et de « Le Pen » (père, puis fille). Jean-Marie Le Pen s’est retrouvé, début 1957, à 30 ans, lieutenant dans une division de 10.000 parachutistes, sous le commandement du général Massu, chargée, suivant les instructions du gouvernement socialiste de l’époque (Guy Mollet président du conseil, François Mitterrand ministre de la Justice, Robert Lacoste gouverneur général, tous en place depuis début 1956), qui avait obtenu les pleins pouvoirs de l’Assemblée nationale pour « rétablir l’ordre en Algérie », et plus particulièrement à Alger, au printemps 1957. La « Bataille d’Alger » a eu lieu, « a été gagnée militairement mais perdue moralement par la France », cf Wikipédia. Guy Mollet, François Mitterrand, Robert Lacoste sont les organisateurs, certes involontaires, de cette défaite morale. Et ce sont leurs partisans ou sympathisants, comme messieurs Jean Daniel, Robert Badinter et beaucoup d’autres qui, au prétexte réel de l’usage de la torture, à cette époque et dans ces conditions où la mise en danger de la vie d’autrui était le principal moyen d’action d’un camp, cherchent encore aujourd’hui à discréditer l’ancien lieutenant Le Pen, voire sa descendance, pour des raisons politiques déguisées en raisons morales. Personne ayant vécu et survécu à l’époque ne s’y trompe. Mais ça peut marcher pour les nouvelles générations, surtout de jeunes socialistes…
C’est le fait d’avoir torturé des milliers de personnes qui nous a fait perdre l’Algérie et a alimenté cinquante ans de ressentiment que nous payons encore.
Avant cela, les terroristes indépendantistes étaient une minorité qui dégoûtait tout le monde.
La torture et la terreur sont d’une redoutable efficacité… contre ceux qui les pratiquent.
D’ailleurs Daesh ou équivalent ne peut prospérer que dans des coins qui n’ont connu que la guerre et la dictature.
Au Mali, al-Qaeda ne pouvait se maintenir que dans le désert…
A terme, ils se seraient fait zigouiller un à un, et probablement par certains bédouins qui s’étaient initialement alliés à eux.
D’ailleurs, al-Qaeda faisait dans le soft comparé à Daesh. Daesh sera un feu de paille, il ne tient que par l’argent du pétrole. Et encore.
Les premiers à s’offusquer de la torture sont les premiers à enfreindre les règles. Je pense aux USA et à la France ; cette dernière ayant diffusé ses méthodes après la guerre d’Algérie dans le reste du monde et surtout en Amérique latine.
Oui, tout le monde est contre la torture. Mais on ne sait pas de quoi demain sera fait. A titre d’exemple, imaginons (l’effort ne devrait pas être démesuré par ces temps) qu’une bande d’islamistes décide de faire sauter des bombes dans tout le pays et que faire parler quelqu’un décidera de la vie de centaines d’innocents. Que fait-on ? Avons-nous réellement le choix ?
La réponse est évidemment NON.
Je suis surpris par le nombre de commentateurs prêts à tolérer l’usage de la torture, dans des circonstances exceptionnelles (évidemment) et à condition de ne pas se salir les mains eux-mêmes (évidemment).
Non, l’interdiction de la torture ne souffre aucune exception ! Rien ne justifie la torture, même en temps de guerre ou pour lutter contre le terrorisme. Et si des arguments moraux simples ne suffisent pas à convaincre les sceptiques et les cyniques, il reste l’argument de l’inefficacité avérée de la torture.
John McCain n’imagine pas abstraitement ce qu’il ferait s’il était confronté à un dilemme. C’est son expérience personnelle de la guerre, de la captivité et de la torture qui guide son coeur et sa raison. C’est sa conscience qui lui fait condamner fermement la torture (lui qui l’a subie personnellement).
Il est remarquable qu’il en parle sans ressentiment et sans haine envers ses ennemis (passés et présents). Son exemple force le respect et l’admiration.
Pendant la guerre d’Algérie des militaires ont pratiqué des interrogatoires musclés et nul ne le conteste. C’était la guerre et leur devoir était notamment de trouver des infos afin de trouver les bombes avant qu’elle ne tuent des civils.
Dans ses mémoires le Général Bigeard assume car il considérait que c’était un mal nécessaire dans le contexte de l’époque.
Bien sûr que ces méthodes sont détestables mais à la guerre comme à la guerre il y a des atrocités des deux côtés. Alors évitons avant tout de faire la guerre. Pour mémoire, en face de ces atrocités, 11000 appelés du contingent ont perdu la vie sur le sol algérien, et certains d’entre eux ont aussi été torturés. Qu’avaient-ils donc commis pour mourir ainsi ?
Le commentaire de moncreiffe | 11 décembre 2014 à 17:54 rappelle l’absolu et je le rejoins sans réserve.
De son côté, Gusttave | 11 décembre 2014 à 14:17 écrit : « Les informations essentielles ont été recueillies par des techniques interrogatoires conventionnelles. Par contre, les renseignements recueillis par la torture était bien moins fiables et pour certains incorrects ».
Cette précision est avérée, certes, mais se pose la question « des techniques interrogatoires conventionnelles », celles habituelles aux services de police dans le cadre des enquêtes judiciaires. Sans jouer les angéliques, où finit l’interrogatoire conventionnel et où commence la torture ?
Au-delà des violences caractérisées qui constituent une torture manifeste, la limite entre les deux situations, dans le cadre d’une action de guerre et de violence terroriste, dans les situations d’urgence opérationnelle, me paraît difficile à définir de manière objective et incontestable.
Ce n’est donc que la conscience de ceux qui interrogent un suspect ou un auteur de violences terroristes qui permet de fixer les limites que la déontologie préconise et leur impose.
@Alex paulista
« C’est le fait d’avoir torturé des milliers de personnes qui nous a fait perdre l’Algérie et a alimenté cinquante ans de ressentiment que nous payons encore »
Désolé mais cela est complètement faux. La bataille d’Alger était gagnée au point que les responsables FLN croyaient à un piège quand ils se sont rendus en métropole pour les accords d’Evian. Ils n’y croyaient pas eux-mêmes.
Quant au ressentiment, laissez-moi rire. Venez constater les files d’attente d’Algériens devant les consulats pour avoir un visa pour pouvoir retourner… en Algérie.
Le ressentiment est plutôt du côté des pieds-noirs qui se félicitent au contraire de cette invasion magrébine : « pas encore assez mon fils ! laisse-les venir, les métros vont comprendre… nous la page se tourne… »
Repentez-vous si vous voulez mais vous n’en avez pas fini avec votre chemin de croix. Croyez-moi.
Quand on parle de torture aux Etats-Unis, il est utile de demander leur avis pas forcément à ceux qui l’ont pratiquée (qui ne parleront pas), mais à leurs collègues de travail. Par exemple, à cet ancien officier de la NSA :
http://20committee.com/2014/12/10/cia-torture-an-insiders-view
Il est opposé à la torture, mais il assure, contrairement au cliché en vigueur, qu’elle est efficace.
Et il rappelle l’exemple historique du NKVD (devenu KGB puis FSB), qui a contribué à la victoire soviétique contre les nazis, notamment par son usage de la torture, si cruel et si généralisé que la seule menace suffisait souvent à faire parler les victimes.
En comparaison, explique cet officier qui a enseigné à l’école de guerre navale, les nazis étaient paralysés par un légalisme qui les empêchait d’avoir recours à la torture (nous parlons ici de l’armée régulière, pas de la Gestapo).
L’armée nazie plus respectueuse des droits de l’homme que l’armée communiste : encore un cliché pulvérisé.
Il est intéressant de noter que, sous des apparences faussement constitutionnelles et démocratiques, c’est le KGB/FSB qui gouverne aujourd’hui la Russie, qu’il possède sa propre armée de 500 000 hommes dotées de blindés et d’armes de pointe, et que Vladimir Poutine, ancien directeur du FSB, non seulement n’a jamais renié son action passée au KGB, mais se vante d’être un « tchékiste », du nom de la première police politique de l’URSS, ancêtre du FSB, fondée par Lénine lui-même.
Tout récemment, le KGB/FSB s’est illustré par des assassinats particulièrement cruels visant des opposants, pratiqués à l’aide de poisons spéciaux et secrets. Une vieille tradition qui remonte aux années 1920, date de création du premier « cabinet des poisons » par les communistes russes.
C’est très efficace pour calmer les populations et aboutir à des scores de « popularité » de 80 %, voire 100 % pour le dernier « sondage » que j’ai relevé – et qui n’a bien sûr pas eu d’écho dans les médias français, largement noyautés par les réseaux pro-russes.
100 % de popularité pour Vladimir Poutine, voilà qui risquerait de bousculer quelque peu l’image démocratique du « grand homme d’Etat », « certes un peu autoritaire, car c’est le tempérament russe, mais qui défend les intérêts de son peuple – voyez ses scores de popularité ».
@ paul
« Oui, tout le monde est contre la torture. Mais on ne sait pas de quoi demain sera fait. A titre d’exemple, imaginons (l’effort ne devrait pas être démesuré par ces temps) qu’une bande d’islamistes décide de faire sauter des bombes dans tout le pays et que faire parler quelqu’un décidera de la vie de centaines d’innocents. Que fait-on ? Avons-nous réellement le choix ?
La réponse est évidemment NON. »
Désigner a priori un ennemi, lui inventer a priori les pires intentions, se placer soi-même a priori dans le camp du Bien, imaginer a priori comment on déjouerait héroïquement ses crimes… permet EVIDEMMENT de justifier le pire. Et d’oublier que le pire reste le pire, quel que soit son auteur.
Oui, nous avons toujours le choix.
Un conseil : aller moins au cinéma, on y voit trop de films dans lesquels les Bons, étant pires que les Méchants, triomphent évidemment…
Tuer 3 000 innocents à New York, tuer 191 innocents à Madrid et 56 à Londres… on pourrait allonger la liste à l’infini : cela n’est-il pas de la torture ? Alors certes on peut faire la fine bouche face à la loi du talion, mais quel dommage, les victimes ne sont plus là pour donner leur avis.
Tout est torture :
Valls qui gaze des papys mamies enfants LMPT, c’est une torture publique au grand jour
Le casseurs de gauche qui détruisent les centres-villes et assaillent les commerçants en boucle et en toute impunité, c’est de la torture.
Les contrôles fiscaux incessants des maîtres chanteurs du Trésor public envers des entrepreneurs fragiles et à bout de souffle, c’est de la torture psychologique atroce qui les amène au suicide.
Les agressions, les menaces, les voitures brûlées par nos gentils « deuxièmes chances » hyper récidivistes, sur les malheureux habitants des banlieues désarmés, humiliés, abandonnés par les autorités publiques complices laxistes et lâches, c’est de la torture.
On peut faire la liste ad nauseam…
Alors Mmes et MM. les pucelles effarouchées, vos pleurnicheries hypocrites me font doucement rigoler ; les tortures clandestines et les éliminations physiques en « loucedé » d’individus ultradangereux sont une nécessité et j’espère qu’elles se pratiquent encore dans ces cas extrêmes ; nous devrions même remercier ceux qui, dans l’ombre, se salissent les mains et mouillent la chemise pour faire le sale boulot dénoncé par tous ces faux culs pacifistes et droits de l’hommistes d’opérette beaucoup plus dangereux que les tortionnaires qu’ils stigmatisent avec l’arrogance qu’ils affichent pour se donner bonne conscience.
Dialogue de sourd.
Personne ici n’est pour la torture. Moi surtout pas. Je peux juste essayer de vous faire mourir de rire (« c’est possiblement vrai, la preuve en est… » JB), mais c’est quand même très difficile.
Vous (les contre la torture) employez ici la même technique contre vos contradicteurs que les journaleux (droite-gauche con-fondue) pour faire disparaître MLP.
Elle ne disparaîtra pas comme cela M’me Le Pen.
Bien au contraire.
« John McCain conclut en disant, en substance, qu’il faut se comporter mieux que ses ennemis »
Il est bien mignon John McCain de dire ça.
Le type même de la bien-pensance WASP, qui vaut par certains côtés la nôtre bobo-gaucho.
Il n’a pas torturé, je veux bien le croire, mais a-t-il été pour cela meilleur que ses ennemis ?
Il fut pilote pendant la guerre du Vietnam. Faut-il rappeler les tonnes de napalm et de défoliant hautement cancérigène qui ont été déversées sur ce pays par les avions US dont les pilotes avaient et ont toujours les mains propres comme celles de McCain ?
Il a bombardé le Nord-Vietnam, et s’est-il préoccupé de savoir si ses bombes n’ont atteint que des objectifs militaires ?
Pris lui aussi dans l’ambiance bisounours actuelle, il se veut plus propre que propre, ce qui est facile pour celui pour qui donner la mort relevait de la haute technologie.
Depuis le haut on est isolé, on n’entend pas les cris, et on ne voit pas le sang couler et les organes exploser.
La vérité c’est que la guerre est sale par nature et qu’il n’y a pas de guerres propres, surtout lorsque l’ennemi combine haine et mépris dans son action.
Ce qui est particulièrement vrai dans une guerre asymétrique où l’un des camps utilise la mort indifférenciée, hommes, femmes, enfants, ce qui se traduit par un effet de réciprocité à la haine et le mépris dans l’autre camp.
Ceux qui prétendent pouvoir échapper à cet engrenage inhumain sont confortablement assis dans leur salon et sirotent tranquillement un mélange de Coca et whisky dit Cuba libre !
Ils n’ont jamais été engagés dans un combat rapproché !
C’est dingue le nombre de neuneus qui évoquent l’Algérie pour causer torture.
On oublie le Cambodge, les massacres de Nankin, Madagascar, Elisabethville, les bombes de Mandela à Pretoria, l’Amérique du Sud avec ses révolutions du vendredi soir et ses dictatures du samedi matin…
« On ne fait rien de grand sans casser des oeufs », disait le Général.
Selon le magazine BBC History, « il y eut 53 conflits majeurs en Europe. La France aura été un belligérant dans 49 d’entre eux et le Royaume-Uni dans 43. Parmi les 185 batailles que la France a livrées au cours des 800 dernières années, ses armées auront gagné 132 d’entre elles et en auront perdu 43, ne laissant que 10 batailles indécises. Donnant ainsi aux militaires français le record de victoires en Europe. »
Ces histoires de tenailles et de baignoires d’eau glacée sont insignifiantes, ça n’émeut que notre expatrié canadien moncreiffe, déjà noyé dans le marshmallow insipide WASP américain. En voilà une torture ! Mourir dans le nougat intellectuel ! Ça doit être atroce !
Nom de Dieu ! Qu’on me selle un cheval !
« il peut parfois être « utile de faire parler sous la torture(…)comme dans les affaires terroristes, notamment quand il y a un risque d’attentat » en défendant, par son propos, « les méthodes peu orthodoxes de la CIA » (BFMTV) – c’est un euphémisme – pour lesquelles l’ONU exclut toute impunité et dont les répercussions internationales, pour l’image de l’Amérique, sont dévastatrices. »
Hum ! Et comment ces gens expliquent-ils le racket de la torture dans les établissements pénitentiaires russes où perdure un système concentrationnaire héritier du goulag, si l’on en croit l’émission qui vient de se terminer sur LCP ?
Personnellement, je pense que la violence est un engrenage et que l’homme a toujours une bonne excuse pour battre sa femme ou ses enfants. Par conséquent, qui martyrise sa propre famille me semble capable, tout en clamant qu’il est dans son bon droit, de martyriser tout individu susceptible de se trouver en son pouvoir quelle que soit la façon dont ça aura pu arriver.
La torture, physique et/ou morale, est une question de violence avant d’être une question de stratégie défensive.
Une secrétaire de mairie d’un pays dit démocratique qui humilie sans motif une citoyenne âgée parce que c’est là sa seule façon d’exister par le biais de l’exercice du petit pouvoir qu’elle détient de toutes ses forces de faire ch.er le peuple au lieu de se contenter de faire son travail, a déjà fait le premier pas qui, selon les circonstances, pourrait la conduire à humilier tout un bataillon de prisonnières dans une ‘colonie’ à la russe pour peu que notre pays se retrouve sous une botte quelconque, celle d’un parti politique ou d’un ennemi vainqueur qui encouragera les caractères veules autochtones à faire la démonstration de toute l’étendue de la méchanceté et de la cruauté dont ils pourront être capables avec bonne conscience.
C’est encore une question à la fois de seuil de tolérance et d’absence d’empathie à la douleur infligée à autrui dont l’existence n’a dès lors pas plus d’importance que celle d’un simple cafard.
Elle témoigne de l’instauration d’une relation perverse à l’autre, victime ainsi d’abus de sa position de faiblesse quel que soit le type d’espace dans lequel cette faiblesse se déploie et qui peut aussi bien être le bizutage humiliant d’un conscrit plus intelligent ou plus éduqué que ses bourreaux – je sais, il n’y a plus de conscrit, mais il y en a eu et victimes en France des mêmes brimades que celle dont on a pu voir tantôt comment elle a coûté la vie à un détenu russe -, où encore celui des étudiants en médecine d’autrefois.
Par ex., ma mère, étudiante en médecine à une époque où c’était le cas de très peu de femmes, boiteuse et sœur de déporté à Dachau, torturé et elle-même maltraitée, a fait encore l’objet par la suite en temps de paix d’un bizutage qui n’était pas qu’un peu humiliant puisqu’il a consisté à lui faire remonter à genoux une rue en pente avec un collier de boyaux au formol autour du cou.
« Il ne serait pas honnête d’omettre d’occulter l’avertissement de certaines personnalités infiniment respectées – par exemple John McCain aux États-Unis – pour lesquelles la torture serait inefficace au regard même des justifications qu’elle prétend se donner. »
John Sidney McCain III, cet homme politique vétéran de la guerre du Viêt Nam sait sans aucun doute de quoi il parle, et je le crois aussi. La violence est l’arme des faibles qui s’instaure là où, notamment, la séduction ne fonctionne pas ou plus.
Je pense aussi que le mécanisme victimaire ou mécanisme de la victime émissaire (R. Girard) doit trouver à se résoudre autrement et ailleurs que dans les établissements pénitentiaires, les huis clos familiaux et les salles d’interrogatoires musclés ou les caves des immeubles, par ex. sur une scène de théâtre ritualisé dont la scène politique n’est pas sans participer, ou encore sur un tatami, etc.
Après avoir répondu à l’interrogation, être pour ou contre la torture, quel chemin ensuite emprunterons-nous ?
Jusque-là c’est un choix binaire où chacun trouvera toute les bonnes raisons pour le justifier.
Mais ensuite ? Je torture, je délègue, je suis celui à qui on a délégué qui n’a pas le choix ou qui résiste… Parce que là on commence à tremper ses mains et son âme dans la chair, brutalement.
J’ai lu chacun sa peau in fine, par un intervenant confronté au feu… C’est la vision d’un vécu, sans alternative possible.
Tant qu’on est dans la sémantique, au commencement du billet, c’est de l’abstrait sans grande conséquence, si ce n’est une joute verbale.
Mais dans le vrai ? Le billet devient hésitant, à nouveau binaire, ouvrant deux portes sans vraiment les refermer, ni l’une ni l’autre.
Mais celui qui n’a pas de vécu, qui n’a jamais été confronté à cet acte – heureusement d’ailleurs pour la très grande majorité -, c’est un questionnement vide de tout corps, vide de réponse, me semble-t-il.
Daesh ou équivalent ne peut prospérer que dans des coins qui n’ont connu que la guerre et la dictature.
Rédigé par : Alex paulista | 11 décembre 2014 à 16:53
Oui, bien sûr. La preuve, ce sont tous les Français, Anglais, Allemands, Suédois, Suisses et j’en oublie, qui laissent tout tomber pour faire la guerre avec Daesh.
Daesh sera un feu de paille, il ne tient que par l’argent du pétrole. Et encore.
C’est fabuleux, le nombre d’experts surcompétents et de généraux de comptoir qui prédisent l’avenir sur Internet. Et dites-moi, mon brave, qu’est-ce qui vous permet exactement d’être aussi affirmatif ? Vous êtes ambassadeur d’un pays concerné ? Chef des services secrets d’un pays occidental luttant contre le djihadisme ? Historien de l’islam ayant écrit un livre de référence sur le terrorisme musulman ?
Naturellement, vous avez travaillé dix ans comme diplomate ou militaire à Bagdad, ou au Caire ?
Voyez-vous, le bonhomme dont j’ai fourni les références sur ce fil, qui correspond plus ou moins au profil ci-dessus, est de l’avis opposé au vôtre : il est possible de vaincre l’organisation de l’Etat islamique, mais cela prendra au moins dix ans – si on y arrive.
Et les Brésiliens, vous leur donnez des leçons de samba ?
Le présent blog, et tous ses commentaires, sont la conséquence d’une action matinale du sinistre Jean-Jacques Bourdin. Pour compenser, allez voir en replay « La grande librairie » de ce soir. François Busnel nous a bien gâtés pour cet anniversaire de France 5. Que de talents, que de bonheur et notre PB, de l’Institut de la parole, sera ravi du texte poétique décliné par Grand Corps Malade et aussi d’un passage de Céline, lu et mimé par Fabrice Luchini vers la fin du siècle dernier. Mais il y a bien plus. Il y a encore du bonheur à être Français, sans pour autant porter préjudice à d’autres.
« Pour compenser, allez voir en replay « La grande librairie » de ce soir. »
Rédigé par : Jean le Cauchois | 11 décembre 2014 à 23:22
Hors sujet M.Le Cauchois.
Mais vous avez bien raison. La Grande librairie de ce soir valait le détour. Grand moment de paix et de sérénité. Le seul problème, c’est qu’au même moment, M. Bilger, en pleine forme, était l’invité principal de BFMTV.
Ce qui m’a obligé à passer du coq à l’âne (non je ne vous dirai pas sur quelle chaîne se trouvait l’âne).
Heureusement, Philippe a commencé à disserter sur Sarko.
Comme je connais déjà l’histoire, j’ai pu finir la soirée sur France 5.
Sans regret.
« Bien sûr que ces méthodes sont détestables mais à la guerre comme à la guerre »
Rédigé par : Jabiru | 11 décembre 2014 à 18:13
C’est justement le problème : à Alger on a demandé à des militaires de faire un travail de police.
@ Savonarole
Vous avez raison sur un point : on parle beaucoup d’Alger mais c’est en Indochine que les théories de l’ennemi intérieur ont été développées avec succès. D’ailleurs l’Ecole de Guerre a formé les futurs dictateurs brésiliens dès les années 50.
@ hameau dans les nuages
On avait gagné sur le plan militaire, mais perdu l’amitié d’un peuple.
@ Robert Marchenoir
Parfois on comprend ce qu’engendre la torture en écoutant les Brésiliens. J’aimerais vous faire écouter la réponse de Dilma quand un adversaire l’a questionnée sur des choses qu’elle avait signées sous la torture. Dieu sait si je désapprouve Dilma mais sa réponse fut impressionnante de détermination. Elle qui est souvent confuse a cloué cet homme avec sa réponse ferme mais implacable, ce flot qui lui sortait des tripes et ces yeux qui fixaient, fixaient ce pauvre député qui dut baisser les siens.
Mais vous ne comprendriez pas.
Jean-Paul Ledun | 12 décembre 2014 à 00:27
Oui, j’ai vu ça.
Quand il y a Cyrulnik je monte le son car il cause comme à confesse, et quand c’est le tour du Mario Lanza du Figaro je modère les couleurs de mon poste car il est couleur caramel. Il me fait mal aux yeux. D’Ormesson m’a coûté une fortune en dépannage TV, jusqu’au jour où on m’a expliqué.
Les pires moments c’est quand Busnel cite une phrase : « Alors là, page 377 de votre livre vous écrivez « l’horloge comtoise frappa 13 coups dans la moiteur de la nuit », c’est grandiose ! Extraordinaire ! Mais quelle inspiration ! »…
C’est là que tous les jeudis je tombe de mon Louis XV.
La NON violence en parade à une agression est l’arme des faibles.
Le pacifisme bêlant en réponse à une menace favorise et encourage le passage à l’acte belliqueux.
Quand le chef s’asseoit, les hommes se couchent.
Quand on baisse la garde, on devient le maillon faible.
De quel philosophe sont ces belles paroles ?
Réponse : Martinez, mon adjudant d’infanterie coloniale pendant mon service (« sévice ») militaire qui serait plié de rire en lisant vos pittoresques poésies pacifistes de bobos outragés.
Continuez à pianoter sur vos claviers avec la fleur au fusil, mais attention à ne pas trop vous torturer les phalanges.
@giuseppe
« Mais celui qui n’a pas vécu, qui n’a jamais été confronté à cet acte – heureusement d’ailleurs pour la très grande majorité – c’est un questionnement vide de tout corps, vide de réponse, me semble-t-il. »
Mais celui qui n’a pas vécu avec six ou sept cents euros par mois… ne peut donc pas s’interroger, savoir comment font les personnes qui le vivent d’une part ! Et d’autre part, les aînés et plus encore les anciens (quand on a pris le temps de les écouter) ont raconté des histoires de guerre et comment ils avaient fait des choix en pleine bataille parfois… et parmi eux ceux qui eurent conscience de la cruauté de devoir suivre des ordres avant que d’avoir
à obéir.
Si l’on trouve des prétextes pour la torture c’est, me semble-t-il, qu’on aurait déjà intégré un discours qui en aurait la finalité.
—————
Le coup rapporté par Savonarole de l’horloge comtoise est succulent !
Quand je pense que F. Mauriac nous avait déjà régalés de cet ennui psycho-provincial ! Mais « treize coups dans la moiteur de la nuit », quelle heure est-ce ? Exactement ?
Sinon, merci à Busnel au nom de tous les brocanteurs de remettre en selle l’horloge comtoise.
@Denis Monod-Broca
Désigner a priori un ennemi, lui inventer a priori les pires intentions, se placer soi-même a priori dans le camp du Bien (…)
Désigner a priori un ennemi – ou du moins dresser une liste des menaces potentielles identifiées – c’est normalement la première mission d’un gouvernement digne de ce nom, à travers ses ministères des Affaires étrangères et de la Guerre (ou de la Défense comme on dit maintenant).
Certains pays, comme la Grande-Bretagne ou bien la Russie ont même sur la question une vision à très long terme, dépassant le siècle, contrairement au régime en place dans notre pays qui mène une politique étrangère à la petite semaine, en navigant à vue à portée des prochaines élections en essayant de ménager la chèvre et le chou.
La France a bien été obligée de désigner l’Allemagne comme son ennemi après 1870, ne fût-ce que pour se préparer à faire face à un conflit éventuel.
Pour ne pas l’avoir fait avec détermination dans les années trente, la France l’a payé au prix fort en 1940.
Il ne s’agissait pas de se placer dans le camp du Bien ou de se lancer dans de grandes considérations idéologiques ou morales mais de se préparer à contrer concrètement un adversaire qui cachait de moins en moins ses intentions.
Il en va de même de nos jours face à des gens qui ont annoncé la couleur depuis longtemps et dont les textes fondateurs nous disent explicitement quel est le sort qui nous attend s’ils arrivent à prendre le dessus, ce que des siècles d’histoire ainsi que les développements de l’actualité récente ont confirmé de façon implacable.
Le nier, c’est faire preuve d’aveuglement volontaire.
Et envoyer des troupes à droite et à gauche sans oser nommer clairement l’adversaire – y compris dans sa dimension intérieure – ne peut que mener qu’à des résultats illusoires : nous risquons d’avoir à le payer très cher un jour ou l’autre.
Au risque d’aggraver mon cas et de passer définitivement pour adepte d’un « pacifisme bêlant » ou amateur de « nougat intellectuel », et tant pis si j’insiste lourdement, je maintiens que rien ne justifie la torture et qu’elle est aussi inefficace que contre-productive.
Quand j’étais policier, je n’ai jamais hésité à utiliser la force quand c’était nécessaire. Je dis bien la force, pas la violence et encore moins la torture. Mon expérience professionnelle et mon éducation presbytérienne m’ont appris que la violence n’était jamais une solution. Ce n’est pas seulement une question de principes, il s’agit aussi d’évaluer les conséquences.
Voici un article paru dans la presse canadienne qui résume assez bien la question.
Malgré le troublant rapport sénatorial sur la torture, le prochain président américain pourrait réactiver le programme par décret. L’ex-vice-président Cheney et d’autres républicains le défendent d’ailleurs encore. Mais leur bricolage moral s’effondre sous le poids de ses contradictions.
Le débat oppose les principes aux conséquences. Pour les principes, la cause est entendue. La torture dégrade les victimes et déprave les bourreaux.
Mais l’analyse des conséquences est plus complexe. Certains défendent la torture sous prétexte qu’elle peut sauver des vies, par exemple en révélant un attentat imminent. C’était l’argument de la CIA.
Le rapport le démolit. On y apprend que les informations obtenues sous la torture étaient inutiles ou fausses. Les détenus disaient n’importe quoi pour que la douleur cesse.
Loin d’aider les États-Unis, la torture leur a probablement nui. L’histoire démontre qu’elle se métastase. On finit par l’utiliser par vengeance ou sadisme, comme à Abu Ghraib. Les deux camps sont déshumanisés.
De plus, elle met en danger les Américains à l’étranger, donne des munitions aux autres États qui torturent leurs ennemis, et enfin sert d’outil de recrutement pour les terroristes. C’est ainsi que l’Égyptien Sayyid Qutb, grand-père spirituel de Ben Laden, s’était radicalisé en prison.
Les partisans de la torture n’ont tout de même pas été convaincus par le rapport, rédigé par des démocrates. Pour eux, il existe encore un « si ». C’est la fameuse hypothèse de la bombe à retardement : une bombe est sur le point d’exploser sur Times Square. Un détenu possède une information qui permettrait de la désamorcer, et il refuse de parler…
Si on accepte de tuer au nom de la légitime défense, pourquoi ne pas torturer pour sauver des innocents ? C’est le calcul utilitaire proposé entre autres par le juriste Alan Dershowitz. Selon lui, la politique ne consisterait pas à choisir entre une bonne et une mauvaise solution. Ce serait plutôt le choix du moins néfaste.
Ces apologistes de la torture réfléchissent dans les hauteurs de l’abstraction théorique. Le rapport sénatorial les ramène au niveau du plancher. Dans la réalité, là où la certitude n’existe pas.
Les interrogateurs ignorent beaucoup de choses : si la menace est réelle et imminente, si le détenu possède l’information cherchée et s’il l’a toute dite, ou s’il faut continuer à le faire souffrir. La seule certitude, c’est l’inhumanité de la torture. Curieusement, la réhydratation rectale ou la simulation de noyade n’apparaissent jamais dans les arguties des théoriciens…
En plus des problèmes pratiques, l’hypothèse de la bombe à retardement comporte un second problème : elle ne s’est jamais posée, à part dans des séries comme 24 heures chrono. D’ailleurs, le doyen de l’Académie militaire West Point a déjà demandé en vain aux producteurs de ne plus inventer ces scénarios farfelus.
Peut-être, un jour, que l’hypothèse improbable de la bombe à retardement se posera. L’histoire jugerait alors le bourreau. Mais cautionner la torture, même sous des circonstances extrêmes, c’est aussi cautionner les dérives.
http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/paul-journet/201412/10/01-4827130-inutile-et-inhumain.php
Et ego in Algeria
Aux oreilles de Créon comme à celles d’Antigone doit résonner, lancinante, la parole de John Donne :
« La mort de chaque homme me diminue, parce que je fais partie de l’humanité.
N’envoie donc jamais demander pour qui sonne le glas. Il sonne pour toi. »
@Jean le Cauchois
J.M. Le Pen est à ma connaissance le seul élu ayant démissionné de son mandat pour pouvoir partir en Algérie.
Au risque d’aggraver mon cas et de passer définitivement pour un adepte d’un « antipacifisme bêlant » ou fournisseur de « nougat intellectuel » à tous les moncreiffistes primaires démagos et tant pis si j’insiste lourdement, je maintiens, persiste et signe que certains cas justifient la torture et qu’elle est aussi efficace que productive si elle bien menée !
@moncreiffe
Je respecte votre position sur la torture, il en va comme dans le Kamasutra qui nous offre un large spectre de postures.
On est las, ici dans le Vieux Continent, des galipettes américaines qui consistent depuis Hiroshima à alterner brutalité et repentance, de la brouette moldave au palanquin chinois. L’Amérique et son Canada nous assomment de vertu et violence, puis de violence et vertu, depuis trente ans.
À voir leurs films ils ont gagné la guerre du Vietnam, à regarder leurs séries TV ils sont capables depuis le centre névralgique de la CIA de Langley de repérer un chameau qui pisse dans le désert en Irak (« 24 heures chrono » ou « Homeland »), mais ils n’ont pas vu deux Boeing arriver sans encombres sur les tours de Manhattan…
Nos philosophes ont inventé « l’esprit critique », abandonnez donc votre « politically correctness », qui fait tant de morts chez vous.
Merci à moncreiffe pour son témoignage. Ce faisant, il a bien pris soin de dissocier la force dissuasive utilisée à bon escient par la police et la torture qui demeure (quel qu’en soit l’objectif) un procédé barbare et dégradant. Au passage, respect à tous ces hommes et femmes (policiers et gendarmes) qui savent la plupart du temps contrôler leurs pulsions dans l’exercice d’un métier difficile où les provocations visant à les faire sortir de leurs gonds sont légion.
Mise au point qui s’imposait à en juger par la confusion de certaines interventions entre deux méthodes qui sont aux antipodes. Et si ces gens-là avaient la moindre idée de ce qu’est la torture, ils n’en parleraient pas avec cette légèreté. De même que du métier de policier dont beaucoup ignorent les contraintes, notamment en termes de courage et de sang-froid.
Quant à la force de la non-violence (Gandhi, ML King, Mandela) – n’en déplaise aux matamores de cafés du commerce – elle n’est plus à démontrer.
« La torture pas anticonstitutionnelle », dit le doyen de la Cour suprême US
http://www.rts.ch/info/monde/6378744-la-torture-pas-anticonstitutionnelle-dit-le-doyen-de-la-cour-supreme-us.html
Petite histoire de la torture en France
http://blog.francetvinfo.fr/deja-vu/2014/12/12/petite-histoire-de-la-torture-en-france.html
Merci quand même à moncreiffe pour son témoignage de bobo intello pacifiste du café de Flore ; une bonne aide pédagogique pour démontrer l’impuissance de ces gens à tenir tête et résister aux terroristes criminels et autres barbares avec seulement des slogans mielleux, lâches et veules. Les pétales de roses sur les casques lourds et les tracts sur les chars n’ont jamais fait reculer la barbarie. Vous faites partie du troupeau qui se laisser mener à l’abattoir sans résister car résister est un acte guerrier, violent, qui risque de déraper ; vous ne voudriez pas devenir pires que vos agresseurs je présume ? Donc je vous suggère de continuer à bêler bien au chaud et à l’abri au café des intellos névrosés de gauche pendant que des personnes responsables et conscientes s’occupent de faire le sale boulot nécessaire partout dans le monde pour assurer votre confort quotidien. Si une bombe explosait dans un bus transportant un des vôtres, vous seriez le premier à accuser les autorités de ne pas faire assez pour votre sécurité ; refrain connu !
Que dire de la torture passive comme celle de la police française qui en 1942 rameutait des familles entières pour les faire monter dans des wagons à bestiaux pour les conduire vers une mort programmée.
Cette police française qui a été le bras armé fort zélé de l’occupant nazi ! et ses/ces miliciens qui torturaient rue Lauriston. La torture durant la dernière guerre mondiale a été exercée sur le territoire français, et dans les quartiers chics de la capitale.
Depuis que le Bottin n’existe quasiment plus, que des caméras sont de plus en plus présentes, les policiers français se sont repliés sur la torture psychique, des hurlements, de duo bon/mauvais flic, les Starsky et Hutch de la police française mais sans le talent… la torture est exercée par les bas de plafond, ceux et celles qui ont un atome de pouvoir et qui en abusent… les images de la police française et celles de Guantanamo attestent de ce dont l’être humain est capable ! Il est capable du pire et de ça il faut en être persuadé !
@Savonarole
« On a demandé aux militaires de faire un travail de police »
Vous avez raison de mettre l’accent sur une anomalie au motif que ce n’est effectivement pas le rôle des militaires d’effectuer ce genre de mission. Par contre il est bon de rappeler que les appelés des régiments d’appui (transmissions, train et autres) étaient mis à disposition des unités de gardes mobiles pour effectuer des opérations de maintien de l’ordre dans les villes (fouilles à corps, répression des manifestants). Les personnes interpellées étaient entassées dans des camions et remises aux spécialistes des sous-secteurs chargés de traiter l’information. On entendait des rumeurs sur des « corvées de bois » mais on n’en savait pas plus. Drôle d’époque pour des jeunots comme moi débarqués au petit matin sur le port d’Alger au service « forcé » de la Patrie.
Assez avec l’occupant nazi qui demandait que l’on déshabillât des hommes pour mieux les torturer des fois que l’étoile jaune n’aurait suffi !
Je réclame la paix de mon esprit très enclin à me projeter des images.
Nous ne sommes pas en guerre (dans nos terres veux-je dire) alors basta les ex-occupants et collabos quand tant d’autres ont honoré l’esprit français.
« L’Algérie et la police de 1942 », voilà les deux mamelles du « néo-con » avant-gardiste d’aujourd’hui.
Philippe Bilger a eu beau essayer d’évoquer Antigone et Créon, rien n’y a fait, nous voici sur Canal + au Grand Journal : les bons sentiments, le mainstream du politiquement correct, l’idéologie BFMTV ; c’est pas beau la torture, que nous disent Aphatie et Polony ? Je pense comme eux, ils l’ont dit à la télévision.
« Ah le mal qu’on nous fait » chantait un troubadour…
Je l’avais dit ici il y a peu, au détour d’un billet fort de PB, on peut compter les cons.
On pardonne à Mary empêtrée dans ses sixties d’Alabama, sa bataille des droits civiques, « I have a dream » et toute cette quincaillerie. Solidarité de génération…
Mais pour les autres, douze coups de fouet ! Nom de Dieu !
@ Savonarole
On parle de l’Algérie parce que c’est une des références majeures dans le monde entier dès qu’on parle de torture.
Vous et tous ceux qui comprennent le portugais, visionnez la vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=n9pzIrnMGJI
Dilma, à l’époque simple ministre, fait elle-même référence à l’Argentine et à l’Algérie à 1minute 58. Elle démolit le sénateur Agripino qui lui reproche d’avoir menti aux autorités de l’époque.
Elle lui répond que c’est justement son orgueil d’avoir dit n’importe quoi en préservant ses compagnons, et que devant la torture la notion, l’espace même de la vérité disparaît. Que ses mensonges ne lui font pas honte mais lui font honneur.
Savonarole et sa vulgarité de vieux schroumpf grincheux… les vieux cxxx ont été des néo-cxxx… juste une question de patience… faire un parallèle Polony et Aphatie, seul un vieux schroumpf grincheux peut se permettre un tel grand écart…
Cessez de regarder Canal et LGJ avant que son audimat s’effondre définitivement… vous n’y comprenez décidément plus rien, le monde tourne, le monde avance manifestement sans vous !
@ Catherine JACOB
Vous n’allez pas être contente de ce qui va suivre, chère maîtresse Capello. Le bizutage de votre mère étudiante de médecine – il a consisté à lui faire remonter à genoux une rue en pente avec un collier de boyaux au formol autour du cou – est sans doute le même que celui qu’a pu subir un congénère étudiant mâle, non boiteux et non déporté. De sorte que cette imbécillité de bizutage présente l’avantage pénible de ramener chaque bizuté quelle que soit sa condition au même point. Un après-guerre a ceci de rassurant qu’il remet les compteurs à zéro, au moins pour les générations montantes qui n’ont pas les mêmes codes ou inhibitions que leurs parents. Peut-être qu’il vaut mieux en rire mais ce n’est pas obligé. N’est pas Roberto Benigni qui veut, soyez assurée que vous restez tout pareil ma Catherine préférée.
Pour ce qui est de la torture pure et dure, je préfère cette fois me cacher derrière mon petit doigt intact en espérant que personne ne fera attention.
@ calamity jane
Je crois que vous faites fausse route, rassurez-vous je ne suis pas un impénitent donneur de leçons.
Vous établissez un parallèle qui n’a rien à voir : pour vous, si on est capable d’appréhender le niveau de vie des plus faibles, en étant à l’opposé de cette pauvreté, alors on est capable d’appréhender la torture, celle qui meurtrit les chairs et explose les âmes.
Votre raisonnement ne tient pas, dans ce que vous dites vous êtes dans du matériel, avec des échelles de valeur bien définies, un euro, plusieurs, des milliers d’euros etc. Tout cela est quantifiable, qui plus est, le référentiel est en place.
Je m’explique, avec une certaine quantité d’euros, on peut acheter des objets différents mais qui peuvent avoir le même prix. En conséquence on sait dans ce cas évaluer ce que peut coûter l’acte d’achat quel qu’il soit. Quant aux conséquences, l’objet convoité, au pire finira à la poubelle.
Dans ce cas, on peut certainement imaginer la condition de personnes différentes, au pouvoir d’achat misérable par comparaison avec celui qui est le nôtre : l’euro servant d’étalon. Bien entendu cela pourrait être n’importe quel autre référentiel matériel, et j’insiste sur le matériel.
Mais la torture, comment peut-on se la représenter, tant pour celui qui l’applique que pour celui qui l’endure ? Par des images ? Par des documents ? Mais là on ne fait que la visualiser, sans consistance, sans conséquence.
L’argent, puisque c’est ce sur quoi vous vous appuyez, on peut l’imaginer dans un coffre, une banque, en définir l’environnement, les contours, les murs…
La douleur, son intensité, la souffrance, son intensité, vous la rangez comment, dans quel volume ?
La pièce est-elle assez grande ? Quand pour l’une comme l’autre, ou encore le torturé et le tortionnaire, cela se termine par un suicide… Je n’arrive vraiment pas à répondre, à imaginer, me mettre à la place en quelque sorte de ce que cela peut être, vraiment pas, parce qu’à mes yeux il n’y a pas d’échelle.
De la torture sociétale.
Le Monde.fr dévoile que le frère de Bernadette Chirac occupe une HLM parisienne à un prix défiant toute concurrence. Pierre Mazeaud occuperait lui aussi un appartement, dans le même immeuble, dans les mêmes conditions, et de répondre : « A 86 ans, les difficultés de l’organisation d’un déménagement me retiennent dans cet appartement et j’ai proposé à la Régie de payer un surloyer ».
Pour moi lire cela est une véritable « torture sociétale », dans le meilleur des cas je suis pris pour un idiot, et dans le pire, un imbécile dans toute sa splendeur.
Mais Monsieur Mazeaud, ne vous inquiétez pas, il suffit simplement de mettre la main à la poche et vous verrez, il y a des tas d’entreprises compétentes qui s’occuperont de tout, pour votre plus grand confort.
C’est très simple, il suffit de payer le vrai prix.
Et comme par hasard Monsieur Mazeaud, suite à l’article du journal cité, est saisi d’un éclair de lucidité, ce qui nous ramène tout de même à ses petites goinfrerie et cachotterie. Phobie des loyers quand tu nous tiens !
Ce type de comportement qui durait a le don de me tordre l’estomac c’est ce que j’appelle ma torture sociétale.
« Misère, misère… »
« Les lumières s’éteignent
Je reste sur la scène
Un goût de cendre au cœur
Les flots de la musique
Dans ma tête s’agitent
En gerbes de couleurs
Adieu amis courage
On peut vaincre l’orage
Et terrasser la peur
La forteresse tremble
Et les vents se rassemblent
Sur les derniers rameurs
Sous le poids des souffrances
Se lève l’espérance
Et l’arbre de douceur »
« Il étendra ses branches
En aquarelle blanche
Avec force et ferveur
En dépit de l’histoire
Il faut de nos mémoires
Effacer le malheur
Joignons nos mains nos âmes
Brisons toutes nos armes
Oublions les rancœurs
La rive se rapproche
Aux cieux tinte la cloche
Pour tous les voyageurs
Sous le poids des souffrances
Se lève l’espérance
Et l’arbre de douceur »
« Les lumières s’éteignent
Je reste sur la scène
Un goût de cendre au cœur
Les flots de la musique
Dans ma tête s’agitent
En gerbes de couleurs
Adieu amis courage
On peut vaincre l’orage
Et terrasser la peur
La forteresse tremble
Et les vents se rassemblent
Sur les derniers rameurs
Sous le poids des souffrances
Se lève l’espérance
Et l’arbre de douceur »
(Graeme Allright – La chanson de l’adieu)
@Mary Preud’homme
Quant à la force de la non-violence (Gandhi, ML King, Mandela) – n’en déplaise aux matamores de cafés du commerce – elle n’est plus à démontrer.
Placer Mandela – qui ne crachait pas sur le terrorisme – dans le groupe des non-violents, il fallait oser.
Ses émules continuent encore de nos jours à massacrer des fermiers blancs.
Par ailleurs, au Proche-Orient, les non-violents se font actuellement massacrer ou réduire en servitude par les milices musulmanes de l’EIIL, avec l’approbation d’un grande partie des nouvelles populations vivant en France…
@ Mary Preud’homme
Merci d’avoir cité en exemple un homme tel que Graeme Allwright. Un bel exemple de non-violence, de générosité, de sensibilité à l’égard des souffrances d’autrui et d’amour du prochain. Et tant pis si les cyniques ricanent !
J’aime beaucoup « La chanson de l’adieu » et son message humaniste, au bon sens du terme. J’aime aussi cette chanson que vous connaissez certainement,
« La ligne Holworth ». Dans cette version en public qui date de 2010, il avait 83 ans et était toujours fidèle à ses convictions.
https://www.youtube.com/watch?v=M0L7fQC8ybE
Et pour poursuivre sur G. Allwright :
https://www.youtube.com/watch?v=MLUaV02Eo5s
Fastoche pour les bisounours du site de nous sortir des Graeme Allwright et autres opportunistes carriéristes de showbiz ; il est évident que pour avoir du succès dans ce milieu de menteurs truqueurs faux culs il faut s’afficher de gauche, homo, pacifiste, immigrationniste, multiracialiste et tous autres qualificatifs démagos prévus par le catéchisme idéologique de gauche. Imaginons qu’un chanteur se proclame de droite, ce serait suicidaire, il serait balayé illico par la charia des bien-pensants tels qu’on peut les lire ici ; fastoche de se draper de générosité, de solidarité gratuite tant que d’autres font le sale boulot pour que ces faux derches puissent se la couler douce en jouant les humanistes de circonstance sur leur ordi, sur scène ou sur une estrade. Vos masques hypocrites sont tombés, vous êtes sales dans vos têtes !
Je ne connaissais pas ce Graeme Allwright, mais il mériterait bien le prix Nobel de la nunucherie !
« Les lumières s’éteignent
Je reste sur la scène
Un goût de cendre au cœur
Les flots de la musique
Dans ma tête s’agitent
En gerbes de couleurs
Adieu amis courage
On peut vaincre l’orage
Et terrasser la peur
La forteresse tremble
Et les vents se rassemblent
Sur les derniers rameurs »
@Mary Preud’homme | 13 décembre 2014 à 21:05
À bientôt Mary.
Merci de confirmer que ce G. Allwright est un faux derche comme beaucoup d’autres chanteurs qui ont fait fortune sur le dos de tous les neuneus suivistes aux QI de bulot pétris de bonnes intentions humanistes « tout-en-gueule » ; le showbiz regorge de ce genre de guignols au compte en banque bien garni par leur public larmoyant ; à gerber !
Il y a vraiment des commentateurs qui répondent à sylvain ? Pourtant il est évident qu’il n’existe pas. Ce n’est qu’un petit programme informatique destiné à produire de manière aléatoire des poncifs d’une extrême droite archaïque à l’odeur rance ainsi qu’une litanie d’injures racistes et homophobes. Il ne peut s’agir que d’un programme puisqu’il n’y a qu’une boucle, sans jamais le moindre raisonnement.
Donner des gifles sur les joues c’est ringard et périmé ; avec nos nouvelles mœurs socialistes une nouvelle religion polysexuelle est née : « si on vous gifle une fesse tendez l’autre » !
Evitez aussi de froncer vos sourcils : devant des enfants, vous passerez pour des réacs aux méthodes fascistes passéistes, devant un « étranger », pour des racistes ; devant un couple gay, pour des homophobes, devant un juif, pour un antisémite ; écoutez bien les conseils de nos nouveaux maîtres à penser de gauche, écartez bien vos postérieurs et comme moi faites amende honorable en confessant tous vos péchés d’affreux « souchien » :
Je suis né blanc, ce qui fait de moi un raciste.
Je vote à droite, ce qui fait de moi un fasciste.
Je suis hétéro, ce qui fait de moi un homophobe.
Je ne suis pas syndiqué, ce qui fait de moi un traître à la classe ouvrière et un allié du patronat.
Je suis de confession chrétienne, ce qui fait de moi un chien d’infidèle islamophobe ; HORREUR : je suis pour les crèches dans tous les lieux publics !
Je réfléchis sans avaler tout ce que la presse me dicte, ce qui fait de moi un réactionnaire.
Je tiens à mon identité et à ma culture, ce qui fait de moi un xénophobe.
Je m’interroge sur les raisons de la collaboration pétainiste, ce qui fait de moi un nazi.
J’aimerais vivre en sécurité et voir les délinquants en prison, ce qui fait de moi un « gestapiste ».
Je pense que chacun doit être récompensé en fonction de son mérite, ce qui fait de moi un antisocial.
J’ai été éduqué à la dure et j’en suis reconnaissant à mes parents, ce qui fait de moi un bourreau d’enfants opposé à leur épanouissement national socialiste de l’éducation marxiste publique.
J’estime que la défense d’un pays est l’affaire de tous les citoyens, ce qui fait de moi un militariste.
J’ai le goût de l’effort (terme pétainiste) et du dépassement de soi, ce qui fait de moi un retardé social.
Bref, je suis né trop tard ce qui n’enlève rien au respect (terme fasciste) dû à mes parents, ce qui fait de moi un néandertalien.
@Gavot
« …des poncifs d’une extrême droite archaïque à l’odeur rance ainsi qu’une litanie d’injures racistes et homophobes. »
Si cela ce ne sont pas des poncifs… Vous buggez…
Allez je vais vous aider à compléter : les propos de Sylvain sont un vrai programme digne d’une SS2I.
J’ai bon là ?
Bonjour,
Cinq colonnes à la une ! Pourquoi pas un beau chêne majestueux ?
Mais c’est vrai qu’au fil du temps les troncs d’arbres se sont transformés en colonnes dans l’architecture des palais de justice. Les architectes comme notre hôte voulant symboliser la justice en référence aux temples de l’Antiquité et par ceux-ci la puissance de la Justice. Hier et aujourd’hui les architectes ont d’autres préoccupations et se concentrent d’abord non plus sur le symbole fort, mais sur le confort des utilisateurs. Les matériaux contemporains comme le verre y étant incorporés en quantité pour y laisser entrer par transparence beaucoup de lumière. Tout un symbole !
L’autre image ne m’a pas non plus laissé indifférent, et je me suis surtout interrogé sur l’habit figé en arrière-plan. Honneur, fierté, voire regrets, peut-être remords, mais sans aucun doute, une mémoire, un repère indélébile. Le saura-t-on jamais. Quoi qu’il en soit, l’habit ne faisant pas le moine, une autre interrogation demeure pour moi. Combien d’hermines a-t-il fallu sacrifier pour réaliser cette looonnnngue bordure en fourrure blanche à points noirs.
S’agissant du sujet du jour. L’affaire est close®.
Monsieur Bilger vous êtes courageux de dire et d’écrire
« j’espère que j’aurais su faire le bon choix mais je n’en suis pas sûr ».
La tentation de la violence pour répondre à la violence est réelle.
Je pense qu’elle peut être nécessaire mais de là à justifier la torture il y a un pas qu’on ne peut moralement franchir.
On parle beaucoup de l’Algérie mais il faut mettre les deux camps dans le même sac et ne pas s’autoflageller gratuitement.
La non violence à fait ses preuves dit-on.
Peut être mais pendant la Seconde Guerre mondiale, les résistants de tous les pays ont bien usé de violence et à part l’occupant personne ne leur aura dénié le droit d’user de cette forme de résistance.
Peut-on chanter du Graeme Allwright une arme à la main ? oui je le pense.