Paris Match n’est pas seulement cet hebdomadaire qui fait la promotion et publie des extraits du livre de l’une de ses journalistes qui l’avait pourtant assigné il n’y a pas si longtemps.
C’est aussi du journalisme de haut niveau aussi bien pour les textes que pour l’iconographie quand nous sont proposées des séquences fortes de notre histoire : « 2014 – L’été de la mémoire ».
Il y en a une en particulier qui donne des haut-le-coeur (numéro du 21 au 27 août).
Bien sûr, je sais tout ce qu’on pourra dire, répliquer.
Je sais qu’il y a l’Histoire et le misérable, le sordide, le dégradant des drames et des scories qu’elle charrie dans ses magnifiques ou douloureux développements.
Je sais que dans ses plis majestueux, des ignominies se cachent et que leur révélation est passée par réalisme et gloire, par pertes et profits.
Je sais l’horreur des atrocités nazies, la dure et éprouvante botte de l’Occupation qui ne fut pas douce.
Je sais les héros rares, sans forfanterie ni vanité, et les courages silencieux et discrets.
Je sais les authentiques résistants parce qu’il y a des refus qui viennent d’instinct pour des âmes d’élite.
Je sais les faux multipliés à l’approche de la victoire et dont la caractéristique essentielle est de se trouver ostensiblement en première ligne, quand tout a été consommé, les désastres et le désespoir, et qu’il ne reste que l’allégresse si chèrement conquise par d’autres.
Je sais la justice officielle dont je peux comprendre qu’elle n’ait pas été un miracle de sérénité et d’impartialité sans approuver toutes ses extrémités.
Je sais les justices officieuses, expéditives qui ont emprunté l’apparence politique, idéologique pour régler mille contentieux personnels et privés.
Je sais que le bonheur de ces tragédies et de ces libérations, pour les médiocres, est de leur permettre de se venger parfois de l’insupportable et honorable réussite de certains. La vengeance, pour eux, est un plat qui se mange chaud.
Je sais l’horreur de ces peines de mort décidées à la va-vite et qui n’ont pas fait oublier la lâcheté collective, les indifférences peureuses et le souci prioritaire de soi au point d’en oublier le malheur environnant.
Je sais le confort des lucidités rétrospectives et des audacieux par livres interposés.
Je sais les théoriciens – ils pullulent – qui noient l’épouvantable complexité de la période dans l’abstraction simple des valeurs et des principes.
Je sais et j’admire François Mitterrand et sa volonté de ne pas déchirer encore davantage des plaies sans doute impossibles à cicatriser.
Je sais les négationnistes obtus et monomaniaques que la loi Gayssot a parfumés d’un soufre douteux et dissident et qui, invoquant l’exigence démocratique de la liberté d’expression, la rendent en même temps suspecte.
Je sais ce qu’on a fait peser absurdement, au nom des pères, sur les fils et comme le devoir de mémoire a fait surgir une multitude de petits et piètres inquisiteurs.
Je sais ces intellectuels dévoyés, ces journalistes égarés qui ont confondu le nazisme avec l’aurore et ont pris la lutte contre le bolchévisme pour une justification suprême.
Je sais l’épopée, les pages exaltantes, les compromissions et les coups fourrés.
Je sais ces exemples, ces morts emblématiques et suppliciés dans le silence et la fierté de n’avoir pas dénoncé, trahi.
Je sais ce peuple faisant le gros dos, entre deux eaux, incertain, survivant, attentiste, pas méprisable, une masse entre le pire qu’il n’a pas commis et le meilleur qu’il n’a pas osé.
Je sais Arletty affirmant « mon coeur est français mais mon cul est international ».
Je sais Georges Brassens se décorant d’un accroche-coeur.
Je sais ombres, lumières, hésitations, ambiguïtés, mauvais choix et coups d’éclat.
Il n’empêche.
Reste que je ne peux voir qu’elle, qu’elle me fait pitié et que la populace autour d’elle à Chartres fait honte.
C’est la même populace qui criait pour réclamer la mort et qui invectivait les condamnés à la peine capitale. Celle qui, d’âge en âge, sort de son trou pour insulter, détruire, hurler et massacrer. Celle qui déshonore l’élan bienfaisant du peuple.
Reste que cette jeune femme tondue de 23 ans, avec son petit enfant de trois mois dans les bras, marchant, accompagnée par ces gens, femmes, hommes et enfants souriants, hilares, goguenards ou haineux, demeure dans ma tête. Quelle sale engeance !
Mais une obsession, une angoisse. L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? Aurais-je fait comme tout le monde ou non ?
Je ne sais pas.
Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés
Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête
Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.
Paul Éluard, Au rendez-vous allemand
Encore un très beau billet, M. Bilger. Une belle plume au service de l’esprit…
Je me souviens plus modestement de cette chanson de Goldman : « Et si j’étais né en 17, à Leidenstadt… »
Cher Philippe Bilger,
J’aime vos analyses, quand elles sont fines et nuancées, qu’elle donnent à réfléchir hors des jugements préformatés du « prêt à penser » qui envahit nos médias, et je m’en régale souvent.
J’aime nettement moins vos tirades anaphoriques, interminables et grandiloquentes, et j’observe avec regret que depuis quelque temps les secondes prennent délibérément le pas sur les premières.
Concernant la « tondue de Chartres », il m’aurait paru opportun, avant de vous lancer dans votre verbeuse diatribe, de lire le livre de Philippe Frétigné et Gérard Leray « La tondue 1944-1947″ (Vendémiaire 2011), dans lequel les auteurs se livrent à une enquête très serrée sur le destin de la triste héroïne de la photo de Robert Capa. Vous y auriez appris que l' »ignoble troupeau » que vous fustigez avait des raisons objectives d’en vouloir à celle-ci, dont la collaboration avec l’occupant n’avait pas été qu’horizontale, ce dont elle se vantait. Elle était entre autres fortement soupçonnée d’avoir « donné » à la Gestapo plusieurs des ses voisins coupables d’avoir écouté la radio anglaise, dénonciation qui avait valu à quatre d’entre eux d’être déportés, dont deux (on ne le savait pas encore en cet été 44) ne devaient jamais revenir. Loin d’être la pure oie blanche, seulement coupable d’avoir cédé aux avances d’un bel uniforme, sur laquelle il est de bon ton soixante-dix ans après de s’apitoyer, c’était une pro-nazie assumée, qui pendant des années avait éclaboussé toute la ville de son arrogance et des avantages que lui valaient ses relations avec l’occupant.
Voyez-vous, si j’avais été à Chartres en cet été 44, sachant ce que je sais, il ne m’est pas difficile d’imaginer de quel côté j’aurais été, et quelle colère m’aurait habité.
Bien cordialement.
Bonjour Monsieur Bilger, comme toujours, comme très souvent MDR, excellent billet qui nous remet tous les pieds sur terre !
« Scio me nihil scire » selon et déjà depuis Socrate !
J’ai cependant une certitude : la délation a encore de beaux jours et ce quelles que soient les circonstances, si j’en crois certains commentaires qui sont déposés par certains qui le feraient de manière anonyme si le système le permettait !
Quant à la formule « plus jamais ça », que fait le monde vs ce qui se passe en Syrie dans l’Etat islamique, que fait la France, que font les journalistes français qui se gargarisent/se complaisent à émulsionner le vomi d’une personne qui au XVIIIe siècle aurait été envoyée au couvent ou dans les oubliettes, en 2014 on devrait l’envoyer dans un HP ou la reléguer dans des terres hostiles très éloignées !
N’est-ce pas Jean Gabin qui chantait « je sais que je ne sais rien » ! Comme quoi, rien ne change véritablement… rien ne peut changer si l’être humain ne consent pas à changer lui-même !
« Je ne sais pas ».
C’est ce « je ne sais pas » qui fait toute la différence et laisse un espace pour la réflexion pour le cas que vous rapportez.
Quand des femmes d’Alsace et de Lorraine étaient choisies et engrossées pour porter des enfants qui feraient partie de la colonie de la « nouvelle race », délire de l’autre malade mental du IIIe Reich… qu’aurions-nous fait ? Le sachant.
Au moins « la tondue de Chartres » a-t-elle partagé des sentiments puisqu’un enfant est né…!
PLUS JAMAIS CA.
« Je ne sais pas. »
Personne ne peut savoir quels auraient été notre propre compréhension et notre propre comportement entre 1940 et 1945.
Personne.
Dans le cadre de mon travail, depuis quelques mois, je lis des ouvrages, je regarde des documentaires ayant trait à cette période, particulièrement l’histoire de la collaboration.
Je viens de relire « Les Lauriers du Lac de Constance » de Marie Chaix, premier témoignage d’un enfant d’un collaborateur notoire, Albert Beugras, qui était le secrétaire-chef de cabinet de Jacques Doriot. Ce récit a été publié au milieu des années 70.
Egalement, j’ai été fortement impressionnée par « Le Fleuve Combelle » de Pierre Assouline, récit d’une amitié de l’extrême, entre un jeune journaliste juif des années 80 et 90 – Pierre Assouline – et un vieux journaliste – Lucien Combelle – engagé dans la collaboration.
Ce récit intime, peu connu de Pierre Assouline, de mon point de vue, est très important pour comprendre l’enquête inlassable consacrée à la période de l’Occupation que mène PA à travers ses romans et biographies.
Oui, cette période fut d’une épouvantable complexité, et son appréhension est un apprentissage de la complexité.
En sus des deux livres que j’ai mentionnés plus haut, je recommande à vos lecteurs le dernier livre de l’historien Pierre Laborie, spécialiste de l’évolution de l’opinion publique sous l’Occupation: « Le chagrin et le venin ».
Très bel article. Je crois que nous aurions fait partie du troupeau, le même que celui qui assiste de nos jours sans réagir à l’agression violente d’un passant par des racailles déchaînées ; imaginez les représailles qu’aurait subies un courageux ou téméraire quidam voulant soustraire la pauvre femme tondue par ces héros de la Résistance de dernière heure ! Moi personnellement j’aurais tourné la tête et conseillé à mes proches d’en faire autant.
Tiens voilà du boudin, voilà du boudin ! Comme l’histoire se répète !
« …des enfants qui feraient partie de la colonie de la « nouvelle race », délire de l’autre malade mental du IIIe Reich… »
Que font nos socialos de Terra Nova, secte de l’eugénisme du Grand Remplacement qui a pour but de créer des populations formatées à leur convenance idéologique ?
Je relooke votre phrase si vous le permettez :
« …des enfants de PMA GPA GENDER de la colonie de Terra Nova, hommes nouveaux, délire de nos grands malades mentaux prolifiques en lois sexuelles new look, au pouvoir actuellement… »
Mais ça se passera en douceur et profondeur comme savent le faire nos experts en dessous de ceintures socialistes, sans la brutalité du précédent IIIe Reich.
Quelles que soient les bonnes raisons qu’on puisse trouver pour expliquer le mouvement d’une foule qui se rue sur un être sans doute pas innocent, je ne vois à l’humain pas d’autre choix qu’être dégoûté. Cela se traduit par une gêne devant une photo publiée.
Nous ne savons pas ce que nous aurions fait, mais nous pouvons au moins être dégoûté par ce que nous aurions peut-être fait, et ce dégoût est déjà un premier pas vers l’humanité.
Ras-le-bol des pleurnicheries sur 39-45.
Tout ce tralala a été récupéré par une oligarchie qui en a fait sa propriété et nous la radote sans cesse sur le même air et la sempiternelle rengaine.
Suffit de regarder les programmes de France 2.
Concernant le « poids des mots – le choc des photos »… monsieur le procureur va-t-il soutenir l’accusation… ou soutenir son poulain, ses turpitudes et son cynisme ?
Faut toujours revenir vers ce précepte simple :
On ne peut mentir cent fois, on ne peut mentir à mille personnes.
Cher Monsieur Bilger,
Vous aviez déjà utilisé ce procédé de la répétition, qui de mon point de vue dessert votre sujet, dans votre billet sur cette jeune violée nommée Lola, il me semble. Et déjà, cela m’avait été désagréable…
En effet, votre propos grave mérite que l’attention soit retenue par la profondeur de la pensée qui est la vôtre.
Il ne s’agit pas ici d’une critique mais seulement d’une observation sur le style. Le style et le sujet, voilà la question.
En outre, pour qui connaît la nature humaine, rien ne peut étonner et surtout pas « le bouc émissaire »…
Il est très regrettable que vous finissiez votre article en disant que vous ne savez ce que vous auriez fait !
Il me semble que c’est en donnant des ordres à sa propre conduite, en étant inflexible avec soi-même, en se refusant toute compromission, en s’interdisant la bassesse et en se donnant une sorte de code de l’honneur (« mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon cœur à ma bien-aimée et mon honneur pour moi »), que c’est en cela et dans un moment de paix et de sécurité que l’on peut dire en l’espérant sincèrement : JAMAIS ! Jamais je ne descendrai si bas, quand bien même il faudrait souffrir… Mourir n’étant pas le plus intolérable, pour qui a déjà souffert dans son corps.
Je crois qu’il y a une sorte d’abandon indigne, et une grande désespérance, d’écrire sur soi que l’on ne sait pas qui nous sommes (à un âge certain…). J’entends déjà les cris d’orfraies des disciples de la psychanalyse… A ceux-là, je laisse le champ libre et ils l’occupent avantageusement depuis fort longtemps !
Je sais et j’admire François Mitterrand et sa volonté de ne pas déchirer encore davantage des plaies sans doute impossibles à cicatriser.
François Mitterrand, en dépit de certains côtés contestables, avait le mérite de ne pas tomber dans le manichéisme, à partir d’un monde séparé artificiellement entre des « bons » et des « méchants ».
Nous connaissons sa trajectoire politique : issu dans sa jeunesse de ce que nous appellerions les milieux « d’extrême droite » (la vraie) il a su – probablement par opportunisme – changer son fusil d’épaule, ce qui ne l’a pas empêché de porter un jugement clair sur l’extrême complexité de la situation à l’époque de l’occupation allemande, y compris pour des hommes animés avant tout par le sens du devoir.
L’anecdote suivante relatée par Jacques Attali est parlante :
Après un silence, il ajouta : « Bousquet a sauvé la vie à tous ceux qui étaient assis aujourd’hui autour de cette table. Que feriez-vous pour quelqu’un qui vous a sauvé la vie ? Il est impossible de comprendre cette époque si on ne l’a pas vécue. »
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ce-n-etait-qu-un-homme_484127.html
Bonjour Philippe Bilger,
« C’est la même populace qui criait pour réclamer la mort et qui invectivait les condamnés à la peine capitale. Celle qui, d’âge en âge, sort de son trou pour insulter, détruire, hurler et massacrer. Celle qui déshonore l’élan bienfaisant du peuple. »
Tout est question de rapport de force. Face à une foule haineuse et hystérique un homme seul ne peut rien. L’héroïsme n’a d’intérêt que dans la mesure où il peut renverser une situation par sa seule force de conviction, pas lorsqu’elle est inéluctable.
Mais la foule écoute rarement les arguments, elle préfère suivre ses meneurs. L’instinct grégaire est toujours là, tapi au fond de nous.
Ce sont vos derniers mots qui me touchent le plus : « L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? ».
C’est aussi la question que je me pose souvent quand je suis de l’avis des autres. Heureusement que ce n’est pas souvent.
Bel article qui interroge, en général, sur le droit des femmes dans ce pays singulièrement machiste qu’est notre pays.
Qu’on en juge par le calendrier du droit de vote accordé aux femmes:
Suède: 1919
Australie: 1902
Finlande: 1906
Norvège: 1913
Danemark: 1915
Grande-Bretagne: 1928
Espagne: 1931
France: 1944
Concernant les femmes tondues, signalons que, de tous les pays occupés par l’Allemagne nazie, seule la France et dans une moindre mesure la Belgique recoururent à cette pratique ignoble…
Cette photo, de Capa me semble-t-il, me hante depuis que je la connais ; elle est pour moi le symbole de tout ce qu’un groupe peut faire de lâchetés et d’ignominies. Je ne peux la regarder sans frissonner.
« Mais une obsession, une angoisse. L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? Aurais-je fait comme tout le monde ou non ? Je ne sais pas. »
Pour une fois que vous avouez « ne pas savoir », c’est à noter.
Pourtant dans l’affaire Le Roux-Agnelet, vous faites partie du troupeau qui est sûr et certain que c’est bien Agnelet qui a tué Agnès Le Roux, alors qu’il n’y a pas d’aveux, que le corps d’Agnès Le Roux n’a pas été retrouvé ni sa voiture, et pour finir que personne ne sait où ce crime aurait été commis (Nice ou Monte Cassino)…
Cette « tondue de Chartres », contrairement à Agnelet, a été condamnée sur des preuves vérifiées et démontrées, mais une angoisse vous prend à l’idée de savoir si vous auriez été capable de la condamner avec le troupeau ?
Comme dirait eileen, MDR…
On ne peut s’empêcher d’éprouver de la compassion pour les victimes, et de l’indignation devant ces exactions brutales et sordides, qui heureusement se sont calmées assez vite. Mais il ne faut pas s’imaginer pour autant que les mouvements de foule, l’hystérie, le lynchage, la satisfaction goguenarde ou haineuse, l’agression humiliante des plus faibles aient disparu de notre horizon.
Cette exultation des bas instincts se retrouve presque trois-quarts de siècle après la guerre sur un autre niveau, mondial celui-ci, celui du virtuel, d’internet et des réseaux sociaux.
A quelle vitesse phénoménale la vague de lynchage ne se propulse-t-elle pas d’un bout de la planète à l’autre, surfant sur des sentiments épidermiques, des émotions instantanément contagieuses. Le danger est d’autant plus grand que le point de départ qui alimente la rumeur est souvent sans fondement, repose sur des mensonges ou des informations non vérifiées, que le bon sens, la raison, l’intelligence sont laissés de côté.
L’humiliation de ces pauvres femmes, les tondues de Chartres et d’ailleurs, n’a malheureusement pas permis de tirer de leçons, d’aboutir à des progrès vers une humanité moins dominée par ses pulsions, ces forces violentes en chacun de nous que l’éducation et la culture tentent de domestiquer.
Ce qui ferait la différence c’est de vouloir ne pas devenir aussi mauvais que les mauvais que l’on a envie de punir.
« C’est aussi du journalisme de haut niveau aussi bien pour les textes que pour l’iconographie quand nous sont proposées des séquences fortes de notre histoire : « 2014 – L’été de la mémoire ».
Vraiment, ou bien est-ce ironique ?
Parce que cette affaire de la « tondue de Chartres », ce n’est que le volet grand public de l’épuration, et pour tout dire « soft » en comparaison des atrocités commises à l’époque par les « tribunaux du peuple ».
Sans paradoxe, on peut considérer qu’elle s’en est tirée à bon compte en comparaison avec d’autres cas bien plus horribles dont le plus emblématique est probablement celui de Françoise Armagnac.
Voici ce qu’en dit Henri Amouroux :
« Françoise Armagnac avait le 13 mars 1943 adhéré à la Milice de Chabanais. Après avoir assisté à deux réunions, elle avait, par écrit, donné sa démission le 9 août 1943.
Comment pouvait-elle imaginer qu’elle serait enlevée, le 4 juillet 1944, par les hommes du maquis de Pressac, enlevée le jour-même de son mariage et à la sortie de l’église ? Comment aurait-elle pu croire que, traduite devant « la justice du peuple », elle serait, le soir-même, condamnée à mort, fusillée le lendemain… dans sa robe de mariée qui lui servira de linceul ?
Il est vrai qu’avec sa mère, elle habitait une grosse et inconfortable […] maison, que dans le pays on appelait « le château ». En temps de révolution les châteaux constituent toujours une circonstance aggravante ! Ce fut vrai en 1792, ce fut vrai en 1944… »
Il faut écouter l’intervention d’Henri Amouroux à l’Académie des Sciences Morales et Politiques (9 janvier 2006) :
http://www.youtube.com/watch?v=d5qQ0mzMZZM
que résume l’article suivant du Point :
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-17/interview-henri-amouroux-une-epuration-politique/917/0/30350
Très très beau billet, vraiment.
Brassens a répondu à votre dernière question : il a eu peur, a été lâche, s’en est voulu peut-être mais a eu le courage de l’avouer.
Les résistants de la 25ème heure qui firent odieusement leur sale guerre contre les femmes sont notre honte.
L’histoire de la tondue de Chartres :
http://lapiquouse2.wordpress.com/2010/08/16/souvenez-vous-de-la-tondue-de-chartres/
Vous avez raison : Paris Match est un excellent journal. Pour beaucoup moins cher que les « news magazines » pseudo-intellectuels dans lequels on lit les platitudes et les mensonges qu’on a déjà entendus toute la semaine, et pour à peine plus cher que Le Monde ou Le Figaro où il n’y a rien, on lit du vrai journalisme.
Pour le reste, puis-je me permettre de vous dissuader d’emprunter aux tics stylistiques du président de la République ? C’est bien assez que nous devions les subir dans sa bouche.
Mais une obsession, une angoisse. L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? Aurais-je fait comme tout le monde ou non ?
Mais de nos jours, la nouvelle populace, celle qui se gouverne d’après les consignes de la propagande politico-médiatique en hurlant avec les loups, n’est-elle pas invitée à lyncher virtuellement – et parfois physiquement – ceux qui sont censés mal voter, c’est-à-dire ceux qui votent contre les soi-disant partis républicains?
Dans la vie courante, dans la vie professionnelle, ceux qui sont suspectés de mal penser – c’est-à-dire avec droiture et non avec un esprit gauchi – ne font-ils pas l’objet de persécutions ?
Très bel article.
Qu’aurions-nous fait ? La question vaut d’être posée.
En tout cas, il n’y a jamais de « bonne » guerre.
Un exemple récent :
Lorsque les minorités irakiennes ont été chassées, ce qui leur a fait le plus mal, ce n’est pas d’y avoir été contraints par l’armée islamique mais de constater que leurs proches voisins (disons de la religion dominante) se sont précipités sur leurs maisons pour les piller. Ceci après des années de cohabitation sinon tranquille, du moins négociée.
Oui bien sûr l’image est terrible. Mais la tondue de Chartres échappe au peloton d’exécution, elle. L’erreur est humaine mais on ne couche pas avec l’ennemi, c’était relativement facile à comprendre, même à l’époque.
Je ne justifie pas cet acte, encore moins la dégueulasserie des tondeurs et de leurs aficionados. Mais cette jeune femme a survécu. La photo a figé un instant comme s’il s’inscrivait dans l’éternité : non, la jeune femme est repartie, les cheveux ont repoussé, elle a quitté la ville, le mouvement de la vie a repris ses droits pour elle.
Autre chose sont les photos terribles des pogroms de Lviv, hommes et femmes traînés nus dans les rues, ensanglantés, humiliés au-delà de la tonte, et dont le sort nous est hélas connu.
S’il faut choisir une foule, lâcheté pour lâcheté, je prends celle de Chartres.
Qu’aurais-je fait ? Par caractère, j’ai toujours été du côté de l’individu, fût-il un salaud, contre la foule. Je n’aurais sans doute rien fait pour l’empêcher, je n’aurais pas risqué ma vie pour une poignée de cheveux et un mauvais moment à passer, le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais une fois l’infâme punition infligée, j’espère que je me serais trouvé parmi ceux qui l’ont accompagnée vers des endroits plus calmes.
La tonte des femmes, on en trouve dans la Bible. Sous Philippe le Bel on tondait les femmes adultères.
Durant la guerre civile espagnole 1936/1939 les Républicaines ou les proches de Républicains (mère, fille, sœur) étaient tondues, puis on les humiliait au cours d’une parade dans les rues avec au cou « Rojo ».
Tondre une femme c’est la purifier !
« Elle a un beau visage, elle serait si belle si on ne l’avait tondue » c’est ainsi qu’Ernest Hemingway commence « Pour qui sonne le glas ».
La foule est inquiétante, teigneuse, haineuse et j’ignore, si j’avais eu vingt ans à cette époque, ce que j’aurais fait ! Madame Simone Veil, un jour qu’avec d’autres nous lui faisions part de notre incapacité de répondre à cette question, nous a très gentiment dit que « personne ne pouvait répondre à une telle question, personne ne pouvait savoir ce qu’aurait été son comportement dans ces circonstances terribles, où le pire pouvait arriver à chacun à chaque instant » !
Donc je ne sais pas !
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Par contre « je sais » que j’ai envie de tondre, de lapider verbalement une femme qui ces jours-ci n’a pas fait honneur à la gent féminine : comment peut-on prétendre avoir aimé passionnément un homme et le lyncher publiquement ? jetant à la face du monde tout aussi verbalement une intimité, une vie privée, comment une femme peut-elle avoir si peu de pudeur, de dignité, d’honneur. C’est un comportement de gourgandine de caniveau !
Des femmes qui ont couché avec des hommes qui auraient très bien pu être les assassins de leur mari, de leur père ou de leur frère ?
Et la populace moderne, sans foi, ni loi, féministe mais surtout féminisée qui m’exhorte ici-même à avoir pitié d’elles !
Hélas pour la populace, la pitié m’écœure, seul ce courage viril de la tonte m’inspire le respect.
Enfin, je me sens moins seule à feuilleter « Paris Match » chaque semaine car habituellement lorsque j’y ai vu une très belle photo ou lu quelque chose de particulier et que je le dis, je sens la condescendance de certains pour ce magazine trop people à leurs yeux.
Contrairement à certains de leurs confrères, ce magazine ose les photos dérangeantes et montrer l’inavouable. La mode médiatique cache hélas trop souvent ce qui dérange. Notre société se doit d’être optimiste. On ne devrait se rappeler que des résistants, de la Libération et mettre sous le tapis les simples turpitudes humaines qui en ont découlé.
Nous savons qu’il a existé des résistants courageux et intègres et merci à eux mais nous savons qu’il a existé des délateurs, des gens qui ont retourné leurs vestes, des gens qui sont devenus résistants non pas parce qu’ils étaient convaincus mais parce qu’il ont été confrontés à un fait ou une rencontre qui les a amenés à être résistants. Certains avaient aussi comme but d’installer un régime communiste en France, pourquoi le nier. Beaucoup de cas de figure, des héros, des héros par accident, des salauds, des vrais mais surtout beaucoup de gens ordinaires dont les opinions ont fluctué au fil des mois. Je l’ai déjà écrit, pour évoquer cela, le feuilleton « Un village français » sur France 3 était d’un réalisme incroyable, où les personnages rarement tout clairs, rarement tout noirs, confrontés à la vie quotidienne se débattent entre la loyauté et la peur, entre leurs intérêts et la couardise.
Combien ont joué double jeu, pétainistes de la première heure, puis résistants ensuite ou résistants ambigus pour mieux tromper l’ennemi. Combien de policiers ont été pris dans l’étau de leur travail et de leur conscience ? Nous ne pouvons pas juger nos aînés qui souvent ont été pris dans le tourbillon de l’Histoire avec leur histoire propre, ni des héros ni des salauds mais de simples individus avec leurs convictions, leurs doutes, leurs ambitions… Les mêmes que nous retrouvons en temps de paix et que nous retrouverions dans une période trouble, les êtres humains avec leurs qualités et leurs défauts, la trouille en plus pendant l’Occupation. Certains étaient plus courageux ou plus inconscients, c’est tout.
Comme Véronique Raffeneau, je dirais qu’il est difficile de savoir quelle aurait été notre attitude pendant cette période. Tout dépend de nos rencontres, de certaines situations, de nos peurs. Evidemment chacun (connaissant après coup les horreurs) imagine qu’il aurait été dans le bon camp. Car il faut aussi se dire que le Français lambda ignorait l’horreur des camps.
En ce qui concerne cette jeune femme tondue, forcément cela fait froid dans le dos et en tout cas met très mal à l’aise de regarder cette photo, où on la voit au milieu de cette populace hostile, même si on peut comprendre qu’après quatre ans d’occupation, les Français avaient souffert et en voulaient aux « collabos ». Il faut aussi se remettre dans le contexte de 1944, non seulement les haines étaient exacerbées mais à cette époque encore, la mère célibataire (fille-mère) était montrée du doigt, méprisée et rejetée si le père était Français, alors a fortiori, si celui-ci était un ennemi, cela devenait une double faute : l’impensable et le condamnable.
Cette épuration dont on parle peu a dû être une période glauque car elle incluait les règlements de compte et petites jalousies personnelles.
Je reste persuadée qu’en cas de révolte, de guerre ou d’événement grave, avec une foule déchaînée par un fait divers, de tels faits pourraient se reproduire. On voit bien les propos sur les réseaux sociaux qui sont parfois excessifs et qui pourraient dégénérer. Depuis la guerre, oui on a vu des foules hurlantes après un crime particulièrement odieux, surtout commis sur des enfants… ce qui a parfois conduit à faire accuser un innocent parce que la police était pressée de présenter un coupable pour calmer les esprits.
Un troisième totalitarisme fanatique sévit actuellement dans le monde, on ferait bien de s’en inquiéter ouvertement pour ne pas recommencer les erreurs du passé.
Hors sujet : je réagis à vos billets avant que vous ne les ayez publiés !
Il s’agit de votre article du FigaroVox sur Valérie Trierweiler.
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/09/04/31001-20140904ARTFIG00251-la-charge-de-philippe-bilger-contre-le-livre-de-valerie-trierweiler.php
Je préfère commenter ici. Vous en ferez ce que vous voudrez.
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Valérie a des dents et elle mord.
Valérie Trierweiler pousse jusqu’au bout la logique de la démocratie représentative.
Les cris d’orfraie des politiciens – qui montrent là une solidarité corporatiste de la plus belle eau – vis-à-vis du bouquin de Valérie Trierweiler me semblent rater un point essentiel.
Nous sommes en démocratie représentative, on élit un homme, et non un programme.
Il n’est donc pas illégitime de s’attacher à la personnalité, au caractère et à l’intimité des politiciens. Il faut juste faire preuve de mesure.
Or, il se trouve que les politiciens eux-mêmes ont personnalisé la campagne présidentielle de manière démesurée. Il n’est donc pas illogique qu’ils se reçoivent en retour un voyeurisme démesuré.
Pour désamorcer cette tendance destructrice, il faut aller à rebrousse-poil du mouvement de fond et dépersonnaliser le pouvoir. On en revient à mon idéal suisse. Je ne pense pas que les politiciens français soient capables de le faire.
Ceci étant dit, le comportement de Valérie Trierweiler est indigne. Hélas, il est à l’image de son milieu : sans foi, ni loi, sans pudeur, sans droiture. François Hollande et elle faisaient bien la paire.
Le mépris de François Hollande pour les pauvres ne m’étonne pas, je n’ai d’ailleurs pas besoin de Valérie Trierweiler pour le connaître. Il apparaît de manière tout à fait publique et officielle dans les discours et dans les décisions. Ce n’est pas un hasard si « populiste » est devenu l’insulte suprême. La morgue et le mépris de la classe dirigeante, et spécialement de sa composante de gauche, sont déjà bien documentés.
François Hollande paye une erreur profonde : ne pas s’engager, ne pas se marier et, cependant, tricher, faire comme s’il s’était engagé quand même. Je l’avais dit à l’époque : soit il se marie et Valérie Trierweiler a sa place à l’Elysée, soit il ne se marie pas et elle n’a pas sa place à l’Elysée. Il a choisi de ne pas choisir quand le choix était nécessaire. Bref, il a fait du Hollande.
« Mais une obsession, une angoisse. L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? Aurais-je fait comme tout le monde ou non ?

Je ne sais pas. »
Le tout est de savoir si vous avez, ou non, l’État de droit dans votre ADN ! Comme on dit de nos jours pour « dans le sang ». Lui seul sans doute eut pu réconcilier le cœur et le cul d’Arletty, the Home and the World, avant que n’intervienne :
« Douce France » qui s’horrifie soixante-dix ans après d’une femme rasée – dont les cheveux repousseront plus soyeux – pendant que des journalistes innocents se font aujourd’hui égorger en direct devant la webcam…
Philippe, la nostalgie ça pue un peu de la gueule…
Au risque de passer pour un homme au coeur sec, j’ai du mal à m’apitoyer sur le sort des femmes tondues. Je n’aurais sans doute pas participé à la curée, je ne me serais pas réjoui au spectacle de leur humiliation, mais j’aurais laissé faire, sans état d’âme. Je réserve ma compassion à ceux qui ont été déportés, notamment sur dénonciation.
Cet article apporte quelques compléments à l’excellent commentaire de Bernard Choque.
http://lapiquouse2.wordpress.com/2010/08/16/souvenez-vous-de-la-tondue-de-chartres/
Voici une photo moins connue. On remarquera que le coiffeur portait une blouse.
http://lapiquouse2.wordpress.com/2014/02/13/lautre-photo-terrible/
Le sort de la tondue de Chartres aurait pu être pire. En Basse-Bretagne, l’été 1944 a été bien plus fatal pour des filles qui avaient eu une liaison avec l’occupant ; dans le bourg de P… les FTP ont convoqué la population pour assister à la fusillade d’une d’elles, maîtresse du colonel allemand commandant le détachement local. Non seulement elle n’avait dénoncé aucun résistant mais bien au contraire avait obtenu que ce colonel fasse preuve de clémence dans certains cas.
Ailleurs les FTP ont coupé les seins d’une fille avant de l’assassiner.
Par ces actes héroïques les FTP voulaient sans doute faire oublier les sabotages organisés par leur parti en 1940 dans les usines d’armement françaises, notamment chez Renault et chez Hispano-Suiza.
Certains diront que cela n’était rien en comparaison des assassinats, viols, pillages et incendies commis auparavant par l’occupant, spécialement par leurs alliés russes blancs de l’époque (Géorgiens et Ukrainiens).
Julien Freund, adolescent dans un maquis, explique qu’il a été déniaisé de la politique lorsque le chef communiste du maquis en question a exécuté sa maîtresse qui le faisait cocu en l’accusant de collaboration.
@ Garry Gaspary
« Les femmes qui ont couché avec des hommes qui auraient très bien pu être les assassins de leur mari, de leur père ou de leur frère ?
Et la populace moderne, sans foi, ni loi, féministe mais surtout féminisée qui m’exhorte ici-même à avoir pitié d’elles !
Hélas pour la populace, la pitié m’écœure, seul ce courage viril de la tonte m’inspire le respect. »
On sent bien dans ce genre de propos tout le mépris pour la « populace » que peuvent ressentir des gens qui se croient au-dessus de la mêlée, parce qu’ils ont un peu d’instruction et considèrent à ce titre qu’ils appartiennent à une classe supérieure.
Le même mépris des petits gens qu’un président appelle les « sans-dents » et dont l’honorabilité est dans le paraître, bien plus que dans les actes.
Des héros de la dernière heure qui savent retourner leur veste quand la situation change et s’érigent en héros quand il n’y a plus aucun risque. Consternant !
@Achille | 04 septembre 2014 à 21:17
100% d’accord avec vous !
Oui, ça pue !
Eve chassée du paradis terrestre ! responsable et du serpent et de la côte tombée par hasard et ramassée par un mec qui lui en voudrait encore !
Mais on est au vingt-et-unième siècle les Paul’os !
Rien de nouveau sous le soleil, les nuages ainsi que la pluie.
Eve, ma sœur Eve, ne vois-tu rien venir ? Si. La décadence !
Cher Philippe,
Cette mémoire.
Ce surtout ne te retourne pas, parce que la raison pourrait tout quitter.
Ces petits bouts de photos qui nous chuchotent des rires et des hurlements.
Ces petits fragments de silence éternel nous permettent de comprendre. Il n’est pas besoin de tartiner de longs récits pour comprendre que la mort d’enfants, d’êtres chers nous taillade à vie et pour plusieurs générations. Tout cela ne passe pas par les mots. Ce sont des regards, des respirations.
Si des historiens veulent chanter des histoires d’amour, qu’ils le fassent. Qu’ils coupent les cheveux en quatre.
Les gueules cassées sont certes moins romantiques pour les journalistes.
françoise et karell Semtob
@ Garry Gaspary le 4 à 16h21
Et inversement. Le mari, le père ou le frère de ces femmes auraient très bien pu tuer le père ou le frère de ces hommes. Car la guerre est une boucherie réciproque, dont on n’a pas encore compris l’absurdité.
Ce qui vous dérange surtout personnellement est le fait que ces femmes aient eu des relations sexuelles avec l’ennemi.
A ma connaissance, aucun prisonnier de guerre français ayant couché avec des Allemandes ne s’est retrouvé pendant la guerre traîné et humilié en place publique allemande.
Il faudrait un peu sortir de ce schéma simpliste qui ne concède pas aux femmes la même liberté qu’aux hommes.
A Chartres, en 1944, la populace avinée a manié la tondeuse, sous l’impulsion des FFI et consorts apparus comme par enchantement après la bataille, ces gens que mon père, authentique militaire combattant, méprisait le plus. Lui qui a participé au débarquement allié en Italie, je le créditerais volontiers d’une réaction verbale que la décence m’interdirait de rapporter ici, devant « votre courage viril de la tonte ».
Bonjour Monsieur Bilger,
FigaroVox !
« Le » best-seller de la rentrée mais à vous je pardonne de l’avoir acheté MDR
Ce « truc » permettra, espérons-le, aux Français encore indécis de revenir aux fondamentaux de la Constitution et d’abandonner l’image monarchique de la République Française : un Français élit un homme et non pas un couple…
Aucun statut donc pour le conjoint. Le président est un individu comme les autres, il peut changer de partenaire en cours de route !
Quand un individu lambda épouse un violoniste il n’a pas vocation à faire partie de l’orchestre a dit Carla Bruni, quand un individu épouse un chirurgien il n’a pas vocation à faire partie de l’équipe chirurgicale !
Dure dure rentrée littéraire, dure dure rentrée politique depuis une dizaine de jours à chaque jour son affaire, hier soir c’était Thomas Thévenoud, le fonctionnaire qui osait se présenter en 2012 aux législatives, puis accepter un poste au gouvernement alors qu’il ne déclarait pas ses revenus… Pour lui tout va bien, il retrouvera son siège de député !
Jusqu’où allons-nous aller, jusqu’où vont-ils nous mener… ?
« L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? Aurais-je fait comme tout le monde ou non ? »
Qu’aurais-je fait à Chartes en 1944 ? Quel aurait été mon comportement ? Difficile de répondre à cette question, je ne suis qu’un spectateur avec mes opinions forgées au cours du temps. Aurais-je été dans le quartier de la cathédrale libéré de la domination allemande ou bien dans celui de la basse ville où les combattants s’entretuaient, où des édifices s’écroulaient encore ? Il est impossible d’affirmer quoi que ce soit, l’histoire rejoint le rêve, le reste n’est que suppositions.
Les années ont passé, le toit de la cathédrale est toujours vert, ses feuilles d’alliage de cuivre oxydées protègent des reliques de la chrétienté, du soleil, de la pluie et du vent. Les pâtissiers continuent de produire des saint-honoré aux parfums recherchés.
Hier je n’étais pas à Chartres ; mais je suis passé dans une librairie où le livre de Mme Valérie « Merci pour ce moment » se vendait comme des petits pains à 20 euros. Le libraire sortait les volumes de la caisse de transport. Aussitôt, des femmes prenaient leur livre et passaient à la caisse. Le festin était prêt à la sortie du bureau, je l’ai vu, je l’ai senti mais je ne l’ai pas goûté. Hier, je n’ai pas participé à l’assouvissement d’un sentiment de vengeance, exacerbé par le voyeurisme et le surenchérissement.
Autres temps, autres contextes, autres violences ; mais on retrouve des similitudes dans l’accomplissement collectif d’une action libératrice.
Je rejoins sbriglia.
Tout cela est du « suco de pipoca », comme dirait mon fils de trois ans.
@ Achille
Oui, les sans-dents…
Ceux qui bavent continuellement, mais sont à jamais incapables de mordre.
Ceux qui n’ont ici que le mot « patrie » à la bouche, mais qui suent et se tordent les doigts devant une photo représentant le traitement réservé aux traîtres.
Oui, je les méprise, parce que j’estime trop l’homme. Et celui qui ne sait pas mépriser ne peut prétendre savoir estimer.
@ Camille
A ma connaissance, en Allemagne, à l’époque, il n’y avait que des Allemandes.
Mais en France, il y avait aussi et surtout des Français.
Pourquoi alors coucher avec l’ennemi, si ce n’est par pure trahison, par pur intérêt personnel, horriblement égoïste, en se moquant de l’humiliation supplémentaire que l’on inflige à tous ces soldats, tous ces hommes qui s’étaient aussi battus, qui avaient donc risqué leur propre vie, pour leur femme et leurs enfants, qui avaient perdu, et qui étaient encore pour beaucoup prisonniers, otages ? Et vous voulez me faire pleurer pour quelques coups de tondeuse alors même que le rasoir, pour les écorcher vives, pour leur arracher des hurlements à glacer les enfers me semble encore un châtiment trop léger pour un tel crime ?
Et ne venez SURTOUT pas me parler de l’aveuglement de l’amour !
Si l’amour peut provoquer de telles conduites chez la femme, alors il faut soit le maudire, soit la maudire !
L’Horreur ce matin :
@ Garry Gaspary, le poète du jour
« ….alors même que le rasoir, pour les écorcher vives, pour leur arracher des hurlements à glacer les enfers me semble encore un châtiment trop léger pour un tel crime »
………………………..
Faut consulter d’urgence, ou bien je suis prêt à vous payer un billet, aller simple seulement, pour rejoindre au Moyen-Orient tous ces barbares terroristes qui appliquent ce que vous préconisez avec délectation sur ce site ; on a les plaisirs qu’on peut, on vous les laisse, mais allez exercer ce genre de talents ailleurs, Al Qaida vous tend les bras !
On peut dire que ces résistants de la vingt-cinquième heure avaient une dent contre elle ??
PS : Formule consacrée, rien à voir avec une publication récente.
Monsieur Garry Gaspary,
et je me dispense de faire de l’humour sur
votre pseudo !
C’est cela. Renvoyons « Cosette » à ses haillons mais en grande pompe devant le peuple qui m’a élu pour récupérer quelques points dans les sondages…
Renvoyons Ségolène en pleine campagne électorale à ses enfants, le parti me le pardonnera bien puisque je me destine à prendre sa place…
Les femmes qui ont remplacé les hommes partis au front pour le premier conflit dont c’est le centenaire ont-elles été remerciées par les hordes de tondeurs à la manque ?
Mais bien sûr que non ! puisque ce sont elles qui les ont envoyés sur le front.
C’est bien ce que vous vouliez dire ?
Vous semblez avoir la chique comme l’ex Madame cui-cui qui a coupé celle du Président et je confirme que nous somme sur une vraie bonne nouvelle pour gencives sensibles.
Si l’UMP est si discrète re le « truc » de Valérie Trierweiler c’est peut être qu’elle a eu vent du nouveau livre (à sortir d’ici à quelques jours) de Pierre Péan « La France sous influence » ou comment le Qatar s’est « offert » Nicolas Sarkozy !
@ Garry Gaspary
Si vous en êtes encore au stade obscurantiste des malédictions et imprécations, alors la discussion devient stérile car nos courants de pensée ne se situent pas dans le même siècle.
Comme c’est commode et facile de diaboliser ces femmes, de leur promettre l’enfer, de répartir le monde entre le Bien et le Mal, sans nuances ni discernement. Vous vous autorisez des condamnations auxquelles même l’Eglise miséricordieuse a renoncé.
Mais oui, à cette époque, l’amour entre Français(es) et Allemands(des) a vraiment existé, j’en connais de très beaux fruits qui ont grandi avec leurs deux parents. Sans honte ni culpabilité, malgré les imprécateurs de tout acabit.
eileen, j’aimerais vraiment penser que vous plaisantez, même si la plaisanterie serait douteuse, en parlant de tondre Trierweiler. Je n’ai aucune sympathie particulière pour elle mais sans doute ne faut-il pas oublier la façon dont elle a été congédie devant la France et le monde, après que son compagnon avait déclaré dans Gala « c’est la femme de ma vie ». L’étalage indécent de leur vie privée a commencé ce jour-là.
sbriglia, c’est votre commentaire qui pour reprendre votre poétique expression, pue un peu, beaucoup, de la gueule. Cette photo est un symbole éclatant de la barbarie humaine, une barbarie dont d’ailleurs les femmes sont les victimes principales partout dans le monde. Je ne crois pas que l’on puisse étalonner la barbarie ; ceux qui ont décapité les deux journalistes ont violé, violent et violeront des femmes. Serait-ce moins grave ?
Un texte intéressant montre comment le regard porté sur les femmes tondues a changé, au fil du temps. De coupables (d’avoir trahi la nation), elles deviennent amoureuses (malgré les circonstances), puis victimes (de traitements abjects). Dans tous les cas, « la » femme tondue est un symbole qui en dit plus sur l’évolution des mentalités que sur la réalité historique.
http://www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/2006/09.07/femmes.html
Un autre texte permet de remettre les événements dans leur contexte et propose quelques explications nuancées.
Certaines femmes avaient frayé avec l’ennemi, mais selon des motivations diverses et à différents degrés : exercice de leur métier (dans le cas des prostituées), recherche d’avantages matériels (femmes mariées trompant leur mari prisonnier de guerre), simple nécessité de gagner sa vie (femmes seules devenant servantes), collaboration active (par sympathie pour le nazisme) ou même sentiments amoureux sincères.
D’autres femmes n’avaient pas collaboré avec l’ennemi, mais furent tondues parce qu’elles avaient des moeurs non conformes à ce qu’on attendait d’elles, à l’époque. Mauvaises filles, mauvaises épouses, mauvaise mères, elles méritaient d’être punies !
http://www.ihtp.cnrs.fr/spip.php%3Farticle247&lang=fr.html
Simone Touseau (la femme tondue dont la photo prise par Robert Capa a fait le tour du monde) ne saurait représenter à elle seule toutes les femmes tondues. Son cas est trop particulier.
Non contente d’avoir entretenu une liaison avec un officier allemand, en France, elle s’est débrouillée pour le rejoindre en Allemagne et avoir un enfant avec lui. Si elle n’avait pas été renvoyée en France, dès sa grossesse connue des autorités allemandes, et si son amant n’était pas mort prématurément, elle serait sans doute restée en Allemagne.
Etait-elle sincèrement amoureuse, malgré les circonstances (la guerre, l’Occupation, le qu’en-dira-t-on ?). C’est probable. Méritait-elle d’être humiliée publiquement et ensuite poursuivie en justice ? Je ne le crois pas. Condamnée en 1947 à dix ans de dégradation nationale, elle est morte alcoolique, à 44 ans (en 1966).
@Garry Gaspary
Plutôt que de vous blâmer pour votre inhumanité, je préfère vous plaindre de votre triste méconnaissance de la passion amoureuse.
Catherine A 5/9/14 11h28
Je maintiens que j’ai envie de tondre/lapider verbalement cette gourgandine de caniveau. « Verbalement » ou « par écrit » si vous préférez, vous a échappé, cet adverbe fait pourtant toute la différence, càd avec des mots MDR
Cette déclaration de F. Hollande dans Gala aurait été faite à la demande pressante de la dame qui cherchait déjà à exister : la fin justifiant les moyens !
Elle a oublié que c’est F. Hollande qui avait été élu, pas elle, que la Constitution ne reconnaît aucune fonction au conjoint légitimement marié du président élu, néanmoins elle voulait « redéfinir cette fonction de Première Dame » alors que la fonction n’existait pas !
Lui et elle avaient un costume trop grand, que le premier n’aura jamais habité, quant à elle, elle est désormais toute nue. Je n’ai aucune sympathie pour cette personne qui s’étale ainsi en public, incapable d’observer la moindre réserve : parce qu’elle est femme nous devrions tout lui pardonner ? que nenni ! Son comportement est indigne, sans pudeur, des pleurnicheries… pour midinettes !
Elle a été remerciée en public soit, pas très élégant, mais du niveau similaire au sien demandant à F. Hollande sur la scène de l’embrasser sur la bouche ! Mais où est-on ? La République française n’est pas une scène, un jeu pour midinette sur le retour en mal de reconnaissance !
Je n’achèterai pas ce « truc », peut-être que je passe à côté d’un événement littéraire MDR, comme dit Philippe Bouvard « je n’ai pas acheté le bouquin, c’est ma femme qui achète les détergents ».
J’attends avec impatience le prochain scandale à venir dès la sortie du nouveau livre de Pierre Péan « La France sous influence » ou comment le Qatar s’est « offert » Nicolas Sarkozy, qui détrônera peut être le « truc » de cette dame qui est une scandaleuse sans grand intérêt, mais surtout sans envergure… Il existe en français une expression (trop vulgaire pour que je l’écrive) mais qui résume assez bien ce que je pense de cette dame et de son feuilleton sordide.
La France ne s’en sortira pas grandie, suffit de voir la vidéo qui passe en boucle, montrant le Président Hollande assis seul à une table, tournant le dos à tous les chefs d’Etat et autres personnalités présents à la réunion de l’OTAN et tous debout… l’image est pathétique, monstrueusement pathétique !
« Cette photo est un symbole éclatant de la barbarie humaine »
Non, Catherine : cette photo n’est que le symbole de la bêtise… il faut savoir peser les mots et ne pas taxer de « barbarie » ce qui n’est qu’humiliation publique déplacée…
Ou bien nous n’avons pas les mêmes valeurs…
J’ai porté, jeune, devant toute la classe, le bonnet d’âne : cette humiliation – et les rires de mes condisciples – je n’ai jamais pensé qu’elle soit de la barbarie… je m’en suis remis… même si je continue parfois à me le mettre symboliquement !
@ Camille
C’est ça, pour vous, toute femme, quelle que soit sa conduite, est nécessairement une pauvre victime qu’il faut plaindre, mais c’est bien sûr moi qui manque de nuance ou de discernement…
Les coupables ce sont encore et toujours les hommes ! Ces méchants Français, toujours à vouloir faire la guerre (leur côté gaulois, sans doute…) alors que les Françaises étaient prêtes à éviter le conflit en s’offrant volontairement aux Allemands et ceci sans honte ni culpabilité.
Le féminisme des femmes est parfois plus dégradant pour leur image que le pire machisme des hommes…
Une jeune fille française est tombée amoureuse d’un jeune homme allemand ! Quel crime avait-elle commis, s’être éprise de celui que l’on avait vêtu d’un uniforme qui n’avait pas la même couleur que celui de la France et à une époque où on envoyait à la boucherie des milliers d’hommes qui n’avaient rien demandé, contraints d’aller au feu pour satisfaire un fou furieux qui voulait devenir le maître du monde. Des irresponsables ont conspué cette pauvre dame, à ceux-là qui ne sont plus, j’espère qu’ils ont passé de mauvaises nuits. Des chiens ont aboyé, ils ne savaient pas pourquoi, des lâches qui sont rentrés ensuite chez eux avec le sentiment d’avoir sauvé la France. Ah les cons, quelle tristesse !
Je me demande si l’on mesure bien le chemin parcouru par les femmes dans la société, et plus particulièrement en politique.
De la tondue de Chartres à Marine Le Pen quelle distance !
Le passage de l’ombre de l’humiliation d’une petite femme par de machistes résistants hystériques, à la lumière d’une victoire annoncée d’une blonde walkyrie sur un « normal président » anormalement à sa place.
Et la plus grande victoire est celle manifestée par Najat Vallaud-Belkacem.
Françoise Giroud a dit « les femmes seront vraiment les égales des hommes le jour où une femme sera nommée à un poste pour lequel elle n’aura aucune compétence », mais la nomination de Najat au poste de ministre de l’Education nationale et (excusez du peu) de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, montre que l’égalité parfaite a été obtenue.
Et pourtant égaler la nullité de F. Hollande, il faut le faire ; eh bien une femme en a été capable.
Nous vivons une époque merveilleusement magique.
Une ola pour la pensée du jour !
« Le féminisme des femmes est parfois plus dégradant pour leur image que le pire machisme des hommes… »
Ce n’est pas du Nabilla ni du Mickaël Vendetta ou du Van Damme, c’est notre ami « Gary Coupeur » d’ambiance.
On pourrait tout aussi en conclure que le « gasparysme » haineux affiché ici est aussi dégradant pour l’intelligence et la conscience humaine que le pire fascisme des hommes.
Mais on vous connaît M. Gaspary, sur des sites tels que celui d’Agoravox par exemple sévissent les mêmes trolls gauchistes qui suintent la haine de toutes leurs pores : provocs, insultes, caricatures, arrogance, cynisme.
Mais je suis pour les laisser s’exprimer, c’est la seule soupape qu’il leur reste pour décompresser de leur triste vie de battus et losers aigris revanchards.
Neveu d’un jeune résistant torturé par la milice et fusillé à 16 ans par les nazis le 11 juin 44, je me pose la même question que vous : et moi, qu’aurais-je fait, comment me serais-je comporté ?
La « collaboration horizontale », considérée 70 ans après avec le recul de l’Histoire et la hauteur de vue nécessaire, est à mes yeux la moins « nocive » et la plus « compréhensible » de la part de celles qui ont cédé à leur coeur… ou aux besoins de leur estomac dans une époque excessivement troublée !
De passage à Perpignan, je me retrouve face à l’affiche du festival de photographie. Un homme en poursuit un autre, une machette à la main. On devine la boucherie qui s’en suit.
Alors la tondue à Chartres il y a 70 ans…
Oui, il reste beaucoup à faire sur le sort des victimes de la Libération, facilement condamnées à l’oubli au nom du fait qu’elles auraient été « collabos » sans qu’il soit même possible de vérifier la vérité de cette accusation parce que cette justice expéditive ne s’embarrassait pas d’enquête et ne laissait pas de documents. Ainsi, il est facile de savoir dans le détail le sort des prisonniers du camp de concentration du Struthof lorsqu’il était dirigé par les Allemands ; mais il est impossible de savoir ce qui s’y est passé (avec l’accord du ministère de la Justice français) en 1945 et 1946. Le site internet du camp ne fait même pas à allusion au fait que le camp ait été utilisé à cette période. Il faut dire que les tortionnaires étaient alors de vertueux Français. Incarcéré là-bas en 1945 et libéré grâce à l’aide de l’un de ses étudiants, mon arrière-grand-père en est revenu fou. Je ne saurai jamais ce qu’on lui a fait, qui le lui a fait, ni pourquoi.
Hollande me fait de plus en plus penser à Domenech lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud, suite à une qualification au raccroc.
Y a-t-il un bus pour les ministres ?
Mauvais casting, comme un bon ingénieur qui, nommé PDG, fait couler une entreprise.
Elément prometteur, mais dont les compétences sont en inadéquation avec les exigences du poste.
Tout ça parce qu’en face il y avait Sarkozy.
Regardez Ségolène, elle se pose en recours, regardez bien !
Quel baratineur ce Hollande ! Et quel maladroit !
Soupçonné de se moquer des pauvres, François Hollande argue que son souci des pauvres est « l’engagement de toute ma vie ». Qui peut le croire ? Qui peut ne pas rire (ou pleurer) d’une telle déclaration ?
Oui, pour mère Teresa, pour soeur Emmanuelle, les pauvres sont l’engagement de toute leur vie.
Mais pour François Hollande, l’homme qui ne s’engage jamais, même pas avec la mère de ses enfants ? Pour François Hollande, le bourgeois qui vit au milieu de la gauche caviar et fréquente des restaurants autrement plus chics que le Fouquet’s ? Pour François Hollande dont le seul souci semble être ses finasseries de petit arrangeur ?
Il y a des cas où il vaut mieux ne rien dire. La déclaration de François Hollande est tellement pathétique qu’il me ferait presque pitié.
Quelques instants de pur bonheur pour se souvenir que la beauté existe.
Et oublier la désespérance que suscitent certains commentaires.
https://m.youtube.com/watch?v=YZEUjDoji3Y
Cette image ne peut qu’inspirer de la pitié ; pour la femme, pour l’enfant, pour leur dignité mise à mal. Et beaucoup de pitié pour ceux qui ont osé faire cela. Mais comme vous le dites, cher auteur, qu’aurions-nous fait, nous, de quel côté de la barrière aurions-nous été ? avec la femme ou contre elle ? C’est une terrible question, mais qu’il ne faut pas éviter, car malheureusement, l’Histoire prouve que tout recommence toujours, et que les vrais justes et les vrais courageux sont rares. Que ce ne sont pas forcément ceux qu’on croit et que, en tout homme et en toute femme sommeille à la fois l’ange et la bête. On le voit chaque jour autour de nous, et ce le sera de plus en plus au vu des événements qui nous entourent. Cela dit, plus l’Homme descend bas, plus il peut être relevé… Encore faut-il qu’il lève la tête, accepte de regarder QUI il est vraiment, et voie en lui pour quoi il est fait et surtout pour QUI. Là est la seule vraie question… C’est tout ce que je lui souhaite : qu’il trouve la réponse ; elle est en lui.
@Tipaza 5.9.14 17h09
Vous avez raison de rappeler la bien connue formule de cette grande journaliste, Françoise Giroud, mais Sarkozy avait déjà donné le ton avec son gouvernement de casting Dati, Amara, Yade, puis Morano… juste pour faire beau et diversité sur la photo sur le perron ! Ne pas oublier qu’il y avait quelque exemplaire « mâle » comme F. Lefebvre, sans doute pour faire bonne mesure avec ses con…Soeurs !
@Franck Boizard 5.9.14 18h33
D’accord avec votre commentaire sauf votre propos « petit-bourgeois » : F. Hollande et S. Royal ont (à de nombreuses reprises) indiqué leur non adhésion au mariage, ils ne voulaient pas se marier. Le mariage n’est pas un engagement à perpétuité, sinon il n’y aurait pas de divorces, F. Hollande pour ce que nous en savons tous, et leurs enfants les premiers concernés, a reconnu, et s’est engagé auprès de ses enfants, il ne les a pas abandonnés.
Leurs quatre enfants, surtout Thomas le seul qui s’exprime publiquement, ne semblent pas avoir souffert du fait que leurs parents vivaient ensemble, en concubinage, donc dans le péché MDR
Permettez la réflexion que pourrait faire une « féministe échevelée » : pourquoi reprocher à F. Hollande de ne pas s’être engagé par le mariage (procédure administrative qui ne garantit pas toujours un futur radieux) auprès de la mère de ses enfants… pourquoi pas le contraire (je rigole bien sûr) MDR
@ Claggart
La passion amoureuse est un parfait oxymore qui ne leurre (hé, hé…) que les midinettes.
En l’occurrence, je pense que vous confondez le cœur et le ventre : ces femmes se sont données pour une tablette de chocolat alors que leur quotidien était fait de patates, pour une robe neuve au lieu de leur vêtement rapiécé, pour de la plume parce que la paille, cela gratte.
Il est évident que c’est leur hédonisme qui a poussé ces femmes à trahir leur propre civilisation, et, pour rebondir sur le commentaire de moncreiffe | 05 septembre 2014 à 12:06, elles ne peuvent passer pour des victimes que dans l’époque actuelle dont l’esprit est ravagé par un féminisme débilitant.
Que l’on me comprenne bien : je ne refuse pas à la femme le droit au plaisir. Mais en tant qu’être civilisé, je refuse le droit à quiconque de choisir son petit plaisir contre sa civilisation.
Il n’y a, à ma connaissance, jamais eu dans l’histoire de France d’êtres plus barbares (dans le sens premier du terme) que ces femmes-là, et si elles avaient connu la violence du rasoir (et la violence n’est pas en soi une barbarie mais un moyen d’expression comme un autre, tout à fait civilisé lorsque ce qu’il exprime ne peut être exprimé par aucun autre moyen), je peux vous garantir que les livres du genre de celui que la chronique suivante de P. Bilger critique n’existerait pas…
Cadeau d’un titre pour le prochain article de Philippe Bilger
« Hollande, le canon de Marine »
@ eileen
Je revendique pleinement le côté « petit-bourgeois » de ma conception du mariage. Je ne suis pas progressiste pour un sou.
Le mariage tel que je le conçois existe depuis des siècles et a permis, au moins, que nous existions.
Le mariage tel que vous le concevez existe depuis quelques décennies, aboutit à un divorce sur deux et à un effondrement de la natalité.
Il est donc à mes yeux inutile d’en discuter. La question est déjà tranchée.
En conclusion, félicitations à M. Bilger de parler de cet épisode douloureux qui ternit notre histoire et que beaucoup veulent esquiver par honte et remords ; en effet comment peut-on fêter la Libération quand on a peut-être un de ces affreux barbares tondeurs de femmes à côté de nous lors des célébrations ? Comme pour les mutins fusillés de la guerre de 14, il faudrait une journée souvenir ou une stèle à la gloire de ces malheureuses violentées par des « résistants » de dernière heure qui voulaient sûrement masquer leur lâcheté face aux Allemands en s’affichant, tondeuse ou scalpel en mains devant des foules hirsutes de tarés congénitaux suivistes, vomissant leur haine recuite sur des cibles très dociles et inoffensives.
Une journée « Pardon aux tondues » serait un acte moral et citoyen.
Monsieur Bilger vous faites là un billet essentiel à mes yeux.
Je vous lis :
Mais une obsession, une angoisse. L’aurais-je défendue, elle, ou aurais-je fait partie de l’ignoble troupeau ? Aurais-je fait comme tout le monde ou non ?
Je ne sais pas.
En réponse je mets ici en exergue le texte de la chanson de Jean-Jacques Goldman
Né en 17 à Leidenstadt
Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été Allemand ?
Bercé d’humiliation, de haine et d’ignorance
Nourri de rêves de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d’un torrent
Si j’avais grandi dans les docklands de Belfast
Soldat d’une foi, d’une caste
Aurais-je eu la force envers et contre les miens
De trahir : tendre une main
Si j’étais née blanche et riche à Johannesburg
Entre le pouvoir et la peur
Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
Rien ne sera comme avant
On saura jamais ce qu’on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L’âme d’un brave ou d’un complice ou d’un bourreau ?
Ou le pire ou le plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau
S’il fallait plus que des mots ?
Et si j’étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d’un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été Allemand ?
Et qu’on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D’avoir à choisir un camp
Je cite : « Je ne refuse pas à la femme le droit au plaisir. Mais en tant qu’être civilisé, je refuse le droit à quiconque de choisir son petit plaisir contre la civilisation ». Garry Gaspary
Maria WALEWSKA et Napoléon Bonaparte ou
Napoléon Bonaparte et Maria WALEWSKA ??
Il est terrible de voir que l’histoire est regardée comme source différée d’émotions et de connaissances comme si la collaboration avec l’ennemi n’était pas toujours d’actualité.
Que pourraient les manipulateurs de notre époque sans la collaboration de nombreuses consciences vendues pour une sécurité à vie et quelques privilèges ?
Inutile d’aller chercher la réponse « qu’aurai-je fait en ces temps perturbés ? ». La question est, entre autres : « depuis combien de temps je mets mon bulletin de vote au service du système qui détruit la civilisation sous mes yeux ?… la civilisation que j’ai reçue purgée du nazisme mais que je transmets à mes enfants chargée de toutes mes lâchetés répétées ? »
@ calamity jane
Je pense que je vais mettre l’audace de votre comparaison de la campagne napoléonienne de Pologne avec l’occupation nazie de la France sur le compte d’un léger passage à vide…
Mais c’est bien sûr !
Toutes mes excuses ! je n’avais pas lu votre texte sous ce seul angle étriqué… comment puis-je être aussi distraite Garry Gaspary ?
Dans Le Figaro, le 21 juillet 1984, avec sa gouaille « célinienne », Michel Audiard avait écrit un texte terrible à ce sujet : une toute jeune femme lapidée en plein Paris…
Pour le coup, je rejoins les billets de sylvain du 7.09 et Surcouf du 8.09, je suis complètement à l’unisson avec eux.
Magnifique billet de votre part, je me suis intéressé à cette période. J’ai lu et relu vos lignes et j’ai la gorge nouée.
Terrible questionnement de fin.
L’image fait pitié et mal.
Elle fait partie d’une « époque déraisonnable ».
Les années précédentes, des jeunes filles de son âge ont été torturées à mort pour faits de résistance. Pas de photos pour elles.