La scandaleuse injustice du talent…

L’inégalité est partout et, parce qu’elle est partout, on s’arc-boute d’autant plus, en théorie et en espérance, sur l’égale dignité des êtres, sur la valeur humaine de chacun, sur les virtualités que toute nature recèle. Sur tout ce qui serait susceptible de démentir l’enseignement de la réalité. Par bonne conscience, par un noble humanisme.

Pourtant des événements récents médiatiques m’ont démontré, si j’avais encore besoin d’être convaincu, la scandaleuse injustice du talent. Dans des circonstances où pourtant aucune cause n’était médiocre mais où le souffle du verbe de l’un a étouffé l’autre sans qu’on ait pu avoir le moindre doute sur l’identité du vainqueur. C’était à la fois grandiose et déprimant. Car on aurait tellement voulu aller au secours du perdant et on ne le pouvait pas.

Je songe d’abord au débat qui a été organisé par Sud Radio le 25 janvier entre Raphaël Enthoven (RE) et Etienne Chouard (EC) l’enseignant qui, avec le référendum d’initiative citoyenne et le tirage au sort, a inspiré les Gilets jaunes pour lesquels il est devenu « un maître à manifester ».

RE hostile au combat des GJ et en particulier au RIC a défendu une position classique et orthodoxe et il l’a fait brillamment alors qu’EC, au demeurant empêtré dans une cause complexe puisqu’elle visait à distinguer l’élection et le vote, s’est trouvé d’emblée en difficulté. D’abord on l’entendait mal et ensuite il n’opposait à la parole claire et flamboyante de son contradicteur qu’un propos confus, mal articulé, peu intelligible.

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La différence capitale tenait au talent du premier et au malaise du second. Ce gouffre ne signifiait pas forcément, au fond, l’inanité de la thèse d’EC ou l’évidence de celle de RE. Mais, dans le dialogue, pour ceux qui avaient la chance d’être présents, les échanges courtois et denses ne laissaient pas place au doute.

Parce que le don et le talent étaient du côté de RE, la joute apparaissait inégale. EC ne parvenait pas, faute d’un verbe structuré et limpide, à sauver la mise du RIC et de ses autres préoccupations citoyennes. RE, sans condescendance, l’emportait avec son expression remarquable qui, au fil des minutes, réduisait EC presque sans voix à un murmure où en tendant l’oreille on pouvait deviner une ou deux pépites mais cela s’arrêtait là.

C’était un massacre délicat où l’un éclatait de talent et l’autre payait le prix de son absence.

Ensuite je reviens à Bernard-Henri Lévy (BHL) que je ne quitte jamais longtemps. Insupportable et irremplaçable. Sûr de sa vérité mais capable de la démontrer. Dans son entretien au Journal du Dimanche, il a fait preuve de sa dialectique, d’une argumentation bien rodée et d’une oralité maîtrisée à la perfection. Mais l’exercice pour lui était facile tant il rebondissait aisément sur les questions qui lui ouvraient d’immenses boulevards.

En revanche le 28 janvier, ayant lu que Charles Consigny (CC) et lui s’étaient affrontés sur les Gilets jaunes et les violences policières, j’ai regardé en replay la séquence. Je laisse de côté les interrogations rigolardes, flatteuses et guère dérangeantes de Laurent Ruquier – BHL s’en amuse, il est ravi – pour en venir à la confrontation de celui-ci avec Christine Angot (CA) et CC.

CA formule une première question interminable et confuse que BHL écoute avec bienveillance parce qu’à l’évidence il ne déteste pas celle qui la lui pose. Elle aborde deux thèmes dont le premier étrangement revient à le féliciter d’avoir attaqué les politiques italiens au pouvoir sur leur physique, sur leur air « torve » alors qu’on aurait pu attendre l’inverse, s’agissant d’un dévoiement dont Sartre était coutumier certes mais BHL jusqu’à maintenant indemne…

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Face à CC, la scandaleuse injustice du talent a frappé plus que jamais. On la ressentait d’autant plus que CC ne nous laissait pas ignorer qu’il était avocat alors qu’hésitant, avec un verbe maladroit, n’allant pas avec force et rapidement de l’idée au mot, passant de l’imprécision du fond à la faiblesse de la forme, exprimant médiocrement ce que chacun avait compris qu’il prétendait signifier à BHL – et celui-ci, le premier -, il offrait une prestation dont BHL énervé, impatient, sadique avec le sourire, un zeste d’arrogance du maître à l’élève, n’allait faire qu’une bouchée.

Parce que CC est avocat mais que la parole éclatante, claire, structurée, efficace lui est étrangère.

Le paradoxe est que BHL a défendu les policiers et que CC a mis en cause leurs violences. On a assisté à un étonnant dialogue où CC, dans le domaine que pourtant il aurait dû connaître le moins mal, a accumulé approximations, ignorances et poncifs et que BHL, sans forcer, l’a évidemment emporté.

Ce qui m’importe est moins le fait qu’on ait livré CC courageux mais dépassé à BHL qu’encore une fois, le fond remisé à cause de la forme éblouissante de l’un et la maladresse verbale de l’autre, on ait été contraint de relever la scandaleuse injustice du talent.

Elle surgit, intruse et impérieuse, partout où la parole, dans quelque espace que ce soit, est en compétition avec une autre. Elle déséquilibre les joutes où elle appose son exemplaire et redoutable supériorité. Elle n’a même pas à s’excuser d’être ce qu’elle est puisqu’elle émane de natures qui la portent innocemment en elles.

En dépassant ces deux épisodes médiatiques, il me semble que nous pourrions dégager tristement une conclusion plus large : la gauche intellectuelle et politique est la plus douée et talentueuse pour l’oralité si on excepte Eric Zemmour et Gilles-William Goldnadel tenant le choc du style dans les débats. Elle domine à ce point que c’est en son sein que peuvent être trouvés, en certaines circonstances et sur quelques sujets, les plus brillants porte-parole d’une vision réactionnaire. Par exemple Michel Onfray, Alain Finkielkraut ou bien sûr RE et BHL.

En l’occurrence, pour ces deux derniers, qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas de la fascination pour une parole et son esthétique qui aurait pu me détourner d’appréhender l’essentiel et me séduire par superficialité. Elle peut en effet survenir et je la sais dangereuse qui vous ferait prendre le mensonge pour la vérité et les paradoxes les plus incongrus pour des évidences.

Mais, pour ces dialogues que j’ai évoqués, à cause de la faiblesse de l’oralité chez EC comme chez CC, on n’avait pas d’autre choix que d’être emporté, exclusivement convaincu par un verbe qui était la seule aune à laquelle le débat pouvait et devait être appréhendé. Parce que la parole défaillait trop ici et était trop triomphante là.

Pour ceux que passionne l’oralité, assister à de telles déroutes donne des fourmis dans la tête et dans la pensée. On voudrait souffler les mots, suggérer le rythme, enlever les scories. Faire place nette. Insuffler de l’élan.

Hélas c’est impossible.

On n’a pas le moyen de réparer la scandaleuse injustice du talent.

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Voir les Commentaires (116)
  1. Raphaël Enthoven que M. Bilger qualifie de talentueux s’est fait totalement détruire par Zemmour et Naulleau l’année dernière dans leur émission.
    Il y est passé pour ce qu’il est, un pov’ crétin défenseur du politiquement correct et de la mondialisation, juste en recherche de l’approbation de son milieu bourgeois parisien du Flore où il passe sûrement pour un grand esprit vu le niveau général.
    Vous devriez regarder l’émission,vous verrez.
    https://www.youtube.com/watch?v=DIBt0Xzxg6s
    Comme quoi le « talent », c’est comme tout, c’est relatif à celui qui le voit où il a envie de le voir.
    « La vérité est dans les yeux de celui qui regarde ».
    R. Enthoven n’est qu’un « fils de » qui comme la grande majorité des autres « enfants de » ne doit sa médiatisation qu’à sa jolie petite gueule et à sa filiation, en aucun cas à quelque talent que ce soit.
    M. Bilger par rapport à R.E. tire exactement le même raisonnement fallacieux qu’avec Macron pour ses pseudo-débats « talentueux ».
    Le garçon parle bien donc il est talentueux dans son domaine.
    Non ! il sait s’exprimer en public, c’est tout.
    Ce n’est pas un talent de savoir s’exprimer en public, c’est une gymnastique intellectuelle. N’importe qui peut le faire avec de la pratique.
    C’est même assez consternant de la part de M. Bilger de qualifier R.E. de talentueux.C’est même une insulte au talent qui implique de la créativité.
    Qu’a donc créé le fils à papa Enthoven dans sa vie pour être qualifié de la sorte ?
    J’avoue qu’à part avoir couché avec Carla Bruni qui s’est tapé son père avant, je ne vois pas où est le talent du bellâtre, désolé M. B.
    R.E. est donc juste plus habitué à bavasser dans les médias qu’Etienne Chouard, ce qui est normal vu qu’il y est tout le temps et l’autre jamais, et PB en tire la conclusion que les thèses d’E.C. ne valent rien.
    C’est un raisonnement indigne d’un intellectuel.
    Quant à BHL chez Ruquier, en zappant je suis tombé dessus sans savoir qu’il était invité, et je suis resté cinq minutes donc je n’ai pas vu tout l’échange mais le peu que j’ai vu est ce que j’en imaginais, c’est-à-dire un BHL prétentieux, en terrain conquis d’avance, défendu par Ruquier dès qu’il se trouve en difficulté, jouant sur les mots pour se sortir d’une contradiction, etc., bref du BHL dans toute sa médiocrité.
    Le plus comique de ce que j’ai vu et qui ensuite m’a fait continuer mon zapping a été quand BHL a déclaré de façon péremptoire: « La chasse aux élites, y’en a marre ! » et qu’il a rajouté quelques mots plus tard « Je ne fais pas partie des élites ». HAHAHA ! Il faudra que je la ressorte celle-là, elle est très bonne.
    Donc on se demande pourquoi il dit qu’il y en a marre de la chasse aux élites s’il n’en fait pas partie. Pff. Quel escroc !
    Le guignol de BHL qui fait son Calimero alors qu’il a portes ouvertes partout dans la médiacratie depuis des décennies et en plus c’est quasiment un sacrilège de l’attaquer sur ses convictions débiles qui ont entre autres conduit à des centaines de milliers de morts en Afrique du Nord et à la prolifération de l’Etat Islamique mais c’est pas grave…
    Il est dommage que M.B. confonde médiatisation et talent qui n’ont absolument rien à voir.
    Pour la suite du texte,on verra demain… ou pas.
    Le sujet du rapport entre talent et succès est toujours intéressant en tout cas.

  2. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    Ayant lu vos réflexions de ce jour, je vous remercie des liens que vous nous offrez pour servir de base à nos éventuels commentaires. J’irai voir et écouter ces joutes oratoires plus tard.
    Très prudemment ,je ne parlerai pas de BHL, qui a eu l’art de s’attirer les plus vives animosités depuis des années, pour de bonnes ou de moins bonnes raisons.
    J’ai suivi des années durant les émissions d’Enthoven sur France Culture et à la télévision. Elles étaient consacrées à la philosophie. Il a débattu avec des agrégés de philo de valeur sur les sujets dont ils étaient des spécialistes. Toujours avec une grande aisance. Aucune « scandaleuse injustice du talent » là-dedans. Prépa, Normale sup, professionnel de la réflexion et du débat de très haut niveau. J’insiste sur ce dernier mot : le niveau. Dans les deux joutes télé ou radio dont vous nous parlez, il était bon d’avoir le plus grand NIVEAU. Il ne faut pas parler de don, il faut considérer les parcours et l’expérience non seulement du débat, mais aussi de la pensée . Bien parler ne suffit d’ailleurs pas. La pensée doit précéder la parole. Quand la pensée manque… aïe !
    Je lis que l’un des deux « vainqueurs » dont vous parlez aurait commis le crime de dire « La chasse aux élites, y en a marre ! ». C’est aussi mille fois mon avis. Moi qui ne suis pas un philosophe célèbre, mais un très obscur ancien tout petit professeur du plus petit NIVEAU, je suis indigné quand la plèbe, les nuls, les ratés ricanent des « élites ». Le mot n’est pas gênant. Les abrutis, les c*ns, les illettrés, les analphabètes, les castagneurs de ronds-points n’en font pas partie. Et feraient bien de ne pas la ramener.
    Philippe Bilger, et vingt commentateurs d’ici dont je connais les noms, font évidemment partie des élites aussi. Indéniablement. Il n’y a pas de honte à cela ! Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. En élite, idem. Les pensées et les paroles doivent apporter des preuves. Certains prouvent et certains ne prouvent pas.

  3. Daniel Ciccia

    S’agissant des talents, et de ce qui les distingue et valorise l’un plutôt que l’autre, le nombre de postulats que l’on peut poser est illimité. D’ailleurs, pour avoir regardé ce que les Gilets jaunes ont écrit dans le fil des différentes pages Facebook après son débat face à Raphaël Enthoven, ceux qui se sont exprimés considèrent qu’Etienne Chouard a vaincu Raphaël Enthoven.
    Comme je ne l’ai pas moi-même suivi, et que je vous fais confiance, c’est donc plutôt le contraire qui s’est produit.
    Il est à craindre que si le talent était un élément à apprécier « démocratiquement », nous assisterions à une inversion de valeur. Si nous ne parvenons plus à définir le talent, dans sa diversité, pour ce qu’il est, alors, c’est que la culture qui permet de distinguer le talent est devenue trop confuse et trop appauvrie pour pouvoir le faire.
    C’est un écueil – ou un iceberg pour ceux que fascinent les allégories sociales ou historiques au Titanic – sur lequel s’éventrent les grands paquebots de nos démocraties.
    J’ai vu, il y a quelque temps, comment Eric Zemmour a pris un malin plaisir, dans Le Figaro, à démolir la réflexion de Myriam Revault d’Allonnes, auteur d’un essai méritoire intitulé « La faiblesse du vrai ».
    La vérité, pour M. Zemmour, qui pourfend des élites auxquelles il appartient cependant, relève du politiquement correct.
    «Il y a, dans la notion de « post-vérité », qui a massivement émergé après la campagne du Brexit et l’élection de Donald Trump, un certain nombre d’éléments qui débordent les limites du domaine et de la pratique politique au sens étroit du terme. Le dictionnaire d’Oxford qui, en 2016, a fait de la « post-vérité » le mot de l’année indique que la notion à laquelle le préfixe « post » est accolé (à savoir la vérité) est devenue elle-même secondaire, voire dépourvue de pertinence. La post-vérité remet donc en cause le caractère essentiel, vital, de la vérité. Autrement dit, elle ne désigne pas l’émergence d’une ère où triompherait le mensonge généralisé et qui se substituerait à celle où aurait régné la recherche de la vérité, mais elle remet en cause le partage entre le vrai et le faux, elle marque un brouillage des frontières qui laisse entrevoir un régime d’indifférence à la vérité.», reprend la revue Esprit au sujet de ce essai.
    Je ne suis pas philosophe. Pourtant, il me semble que la situation de notre démocratie, comme celle de tant d’autres, est le produit de notre incapacité à définir une vérité fiable et stable et cette incapacité nous interroge désormais culturellement, yeux dans les yeux et âme dans l’âme.
    Je ne répète pas ce qu’a dit Jean-François Revel sur la vérité et le mensonge, respectivement éléments vitaux de la démocratie ou du totalitarisme.
    Il faut le dépasser car cela n’embarrasse plus grand monde de se réclamer de la post-vérité ou même du mensonge, la fin politicienne justifie les moyens.
    Par contre, j’observe à quel point désormais la vérité est tenue pour relative. Une vérité relative, dans son essence et non exclusivement comme postulat soumis à des points de vue, est-elle une vérité, étant entendu que le chemin de la vérité – celui emprunté par les sciences dures – est lui-même une vérité.
    C’est à dire que la vérité peut évoluer au fil du renforcement des connaissances, voire de changements de paradigmes, et des démonstrations mais le chemin suivi est le même. Ce chemin de la vérité, ou des vérités cumulatives ou correctives, nous l’avons abandonné. On nous a proposé quelque chose de moins ardu et nous y avons succombé.
    L’existentialisme. Jean-Paul Sartre possède un talent considérable. « Les mots », que j’ai lu adolescent, m’a profondément touché.
    Mais ce concept a fait un grand tort à la vérité. La « post-vérité » est un enfant de l’existentialisme.
    J’étais persuadé que, pour la plupart d’entre nous, il était entendu que l’essence précède l’être et je me rends compte que pour une majorité d’entre nous, même s’ils ne le formulent pas de cette manière, il n’y a plus d’essence pour précéder l’être.
    S’il n’y a plus d’essence pour précéder l’être, elle n’est plus là pour le sacraliser.
    Il n’y a plus qu’un citoyen requérant, un citoyen marchandise, un citoyen humeur du temps. Un Homme sans âme et bientôt sans esprit recherchant, sans en être conscient puisqu’il a renoncé à cet espace de conscience attaché à cette part de lui-même, le chemin de sa propre histoire qu’il ne saurait donc reconnaître sans ses yeux d’avant ni sans sa sagesse d’avant.
    L’homme de la post-vérité tourne en rond dans la post-histoire. Il avait pourtant imaginé ou pressenti, ou appelé, qu’il y eût une Grande Histoire.
    Il croit pourvoir se contenter d’une post-histoire…
    Le IIIe Reich et le communisme sont-ils, de fait, des bastions idéologiques bâtis dans la post-histoire et prêt à être réinvestis ?
    Prenons-y garde, l’écologie politique est soumise à la tentation d’y bâtir le sien.

  4. Catherine JACOB


    A G. la lame XV d’un ancien tarot dont l’iconographie a déjà évolué dans la représentation du diable mais qui a conservé, probablement car ressentie comme un signifiant essentiel, l’idée de chaînes telle qu’on la retrouve à D. sur l’avers d’une monnaie or des Vénètes qui représente possiblement (c’est une déduction perso) Ogma, le dieu de l’éloquence qui enchaînait par la puissance de la parole, la séduction du verbe, telle celle du renard à l’adresse du corbeau… Autrement dit, tout talent dévoyé est possiblement diabolique…
    Le cheval du revers est androcéphale.

  5. Bonjour,
    Je ne regarde plus ONPC depuis au moins deux ans tant le comportement des deux « contradicteurs » qui prennent un plaisir malsain à éreinter les invités m’insupporte.
    Cette fois j’ai regardé le débat opposant BHL à Consigny vu que c’était un des thèmes du billet.
    BHL, il faut bien le reconnaître, même s’il m’est arrivé de le critiquer en particulier lors de ses interventions sur la Libye, a été excellent. Voir lien ci-joint.
    https://www.youtube.com/watch?v=nZBh2GKsahI
    Charles Consigny je ne connaissais pas. Je l’ai découvert au cours de son échange avec BHL. Finalement, il est, comme BHL, un européiste convaincu, comme lui il fait partie du petit monde feutré de la haute bourgeoisie, il appartient lui aussi à cette élite pontifiante qui occupe les plateaux TV et les émissions culturelles. Mais, malgré tous ces points communs, ils n’ont cessé de s’invectiver tout au long de l’émission. Question de génération sans doute. BHL était comme lui à son âge.
    En fait BHL a défendu notre société sous sa forme actuelle, certes un peu trop élitiste, mais qui a néanmoins le mérite de soutenir les valeurs essentielles de notre République, à commencer par la liberté d’expression et la démocratie. Il défend nos policiers qui, depuis onze samedis (et ce n’est hélas pas terminé) s’efforcent de lutter contre les factieux qui croient que pour eux est arrivé « le grand soir ».
    Mais il comprend également la détresse des gens de condition modeste qui s’insurgent devant les inégalités sociales, et notamment les salaires indécents de ceux qui sont leurs représentants devant la nation.
    Consigny, lui, préfère prendre la position simpliste qui consiste à s’apitoyer sur les blessures causées par les balles des LBD40 et les grenades de désencerclement, soutenu en cela par sa claque qui applaudissait à chacune de ses jérémiades, se gardant bien de s’attarder sur les blessés des forces de l’ordre qui sont aussi nombreux.
    A noter toutefois qu’en fin de débat, Consigny, empêtré dans ses contradictions a fini par manger son chapeau et s’est rallié aux thèses de BHL sur une Europe qui défend la démocratie et la liberté d’expression contre une Europe populiste qui retombe dans les travers nationalistes des années 30.
    BHL vainqueur par KO. Consigny est encore un peu « pied tendre » pour se mesurer à des intellectuels comme BHL. Mais il est encore jeune et il dispose donc d’une belle marge de progression.

  6. EC ne parvenait pas, faute d’un verbe structuré et limpide, à sauver la mise du RIC et de ses autres préoccupations citoyennes.
    Je n’ai pas suivi ce débat et j’ai surtout entendu parler d’Étienne Chouard en 2005, qui s’est fait connaître alors comme ayant été le blogueur ayant influencé le vote des Français sur le traité de Lisbonne (vote démocratiquement jeté à la poubelle par un certain M.Sarközy).
    Étienne Chouard est manifestement un homme intelligent, capable d’émettre des concepts et de les défendre, mais pas forcément de façon non réfléchie, à l’improviste, comme c’est généralement le cas dans un débat télévisé où souvent c’est l’aplomb qui compte, parfois pour faire passer une calembredaine comme une vérité première, art dans lequel excelle un certain acteur connu sévissant dans le monde politique.
    Il est aussi possible qu’il ne soit pas familiarisé avec la grosse machine médiatique, que seuls ceux qui en maîtrisent les codes comme probablement ce M. Enthoven, peuvent affronter avec assurance.
    J’ai vu débattre E.C , sur une vidéo Internet, avec l’économiste helvétique Myret Zaki et il semblait relativement à l’aise.
    Mais parler le même langage avec des confrères n’est pas forcément la même chose que d’être placé en vedette dans une émission grand public impliquant une certaine capacité de vulgarisation.
    https://www.youtube.com/watch?v=ckIGqArQI2E
    En résumé et pour généraliser, méfions-nous des fausses impressions basées sur la seule oralité, laissant parfois ressortir des personnalités qui sous des dehors brillants en apparence manquent trop souvent de profondeur et d’intelligence réelles.

  7. « La scandaleuse injustice du talent »
    Ouais ! Le talent de quoi cher P. Bilger ? De l’oralité ?
    Tout cela est très convenu ! Comme les interventions de Raphaël Enthoven et de Bernard-Henri Lévy.
    Vous confirmez ce que nous savons : votre profonde admiration pour le talent oratoire et le maniement des mots. Quelquefois en oubliant le fond.
    Joutes oratoires de salon qui n’ont pas grand-chose hélas à voir avec la vraie vie. Certains préfèrent le rugby ou la pétanque, d’autres les joutes oratoires. Chacun vit sa vie en fonction de ses plaisirs ou… de ses talents !
    Ce matin, chez Pascal Praud (CNews), votre argument pour justifier le retour potentiel en France des djihadistes sous prétexte que vous étiez contre la peine de mort et que les Etats qui pourraient les juger au Moyen-Orient leur appliquerait vraisemblablement cette peine de mort me paraît pour le moins léger et forcément « convenu ». Je me permets de qualifier cette attitude d’angélisme.
    Votre position sur ce sujet est trop empreinte de juridisme !
    En attendant la croissance de 2018, sous la présidence d’E. Macron est de 1,5 % au quatrième trimestre contre 2,3 % en 2017.

  8. BHL est insupportable… talent peut-être, frime prétention c’est sûr… A l’écouter il sauvera la planète… pour l’instant n’a pas fait grand-chose… Ruquier complice ne sait pas qu’il faut être le soutien de son personnel… ils m’ont rendu CC sympathique, c’est tout dire… Honteux.

  9. Marc GHINSBERG

    « L’inégalité est partout et, parce qu’elle est partout, on s’arc-boute d’autant plus, en théorie et en espérance, sur l’égale dignité des êtres, sur la valeur humaine de chacun, sur les virtualités que toute nature recèle. Sur tout ce qui serait susceptible de démentir l’enseignement de la réalité. Par bonne conscience, par un noble humanisme. » (PB)
    Avant tout je veux féliciter Sud Radio, que j’ai parfois critiquée notamment à l’occasion de la lettre délirante de son président à propos des GJ, pour avoir organisé un débat de haute tenue entre Raphaël Enthoven et Étienne Chouard. Je partage l’avis de Philippe sur la conclusion des confrontations qui ont vu Raphaël Enthoven et Bernard-Henri Lévy sortir vainqueurs sans conteste de leurs joutes oratoires.
    Sur ce blog où pour beaucoup de commentateurs être issu d’une école dite grande constitue un vice rédhibitoire, je ne peux m’empêcher de constater que l’un et l’autre sont d’anciens élèves de l’École normale supérieure. On ne rentre pas à Normale sup par hasard, il faut sans doute avoir certaines dispositions comme on dit, mais également il faut travailler comme un fou dans les classes préparatoires et continuer quand on a intégré l’École. Alors oui, ceux qui en sortent sont généralement très brillants. Ils maîtrisent la langue, ils savent construire un raisonnement, répondre aux objections, faire preuve d’esprit.
    L’inégalité du talent ne vient pas seulement d’une grâce que l’on recevrait du ciel à la naissance, elle résulte du désir d’apprendre, du travail, de l’obstination, de la transpiration.
    Il est de bon ton de fustiger les élites comme si ceux qui sont classés comme tels n’avaient eu qu’à se donner la peine de naître, en oubliant ce qu’il en coûte d’efforts et de sacrifices.

  10. Certes Enthoven est plus audible que Chouard.
    Enthoven parle de manière volubile et il a le verbe haut.
    Chouard a des convictions. Il les exprime doucement sans jamais élever la voix et en respectant son interlocuteur.
    Effectivement, nous avons vu deux talents différents qui échangent des arguments sans s’étriper. C’est reposant.
    Ceci pour la forme.
    Sur le fond, la douceur et le calme de Chouard lui permettent de développer des idées révolutionnaires à propos de la Constitution, de la représentativité et de l’exercice de la démocratie.
    En résumé il me semble qu’on a vu s’opposer un partisan de la démocratie directe (Chouard) à un défenseur de la démocratie représentative (Enthoven).
    A cet égard, même si Enthoven est favorisé par une injustice du talent oratoire, j’ai la conviction qu’il a raison sur le fond. C’est une victoire du bon sens, de la sagesse et non pas une victoire à la Jeune Barreau où on se focalise essentiellement sur le talent oratoire.

  11. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    A l’aurore, j’avais scribouillé quelques pauvretés, voulant surtout parler d’Enthoven et de « la chasse aux élites ».
    Depuis, en fin de matinée, ayant écouté et vu le dialogue Chouard-Enthoven (Sud Radio), je dois ajouter quelques mots à mon scribouillage.
    Je ne connaissais pas M. Chouard. Je savais ceci : Alain Soral et des gens en jaune s’en réclamaient. On devinera que je n’avais pas un préjugé favorable.
    Quant à Enthoven, je ne l’avais revu depuis longtemps : son collier de barbe, assez disgracieux, lui donne maintenant l’air d’un prof de collège socialiste, syndiqué et gréviste. Fausse bonne idée. Il n’aurait pas séduit Carla comme ça.
    L’émission vue et non pas seulement entendue permet de faire une première remarque. La première intervention du philosophe, assez longue et fluide, était la lecture d’un texte mûrement préparé et spirituel. L’économiste a improvisé une réponse forcément moins brillante.
    Ayant tout suivi, avec la plus grande attention, je donne raison à Raphaël Enthoven. Quant à Chouard, dont je ne partage pas les opinions sur les questions débattues, je conviens qu’il est appliqué, de bonne volonté. Il anime des « ateliers constituants » ! Et se fiche, aux européennes, d’une liste Gilets jaunes, qui, à l’en croire seront noyés dans une masse immense de députés européens. Je le crois aussi.
    Prof du secondaire, et très remonté contre les riches, c’est lui qui aurait dû porter la barbe. Il faut toujours annoncer la couleur, dans la vie. Pas de masque, on connaît ma ritournelle.

  12. @ Wil | 30 janvier 2019 à 01:04
    « Vous devriez regarder l’émission, vous verrez. »
    J’ai regardé et j’ai vu.
    Manifestement je n’ai pas dû voir la même émission que vous, car j’ai trouvé Raphaël Enthoven parfaitement à l’aise face à Eric Naulleau, dont j’apprécie les réparties perfides mais parfaitement correctes et surtout Eric Zemmour, toujours égal à lui-même quand il s’agit de dénigrer un adversaire qui n’a pas l’heur de partager ses certitudes.
    Il se trouve que j’ai également lu le livre de Raphaël Enthoven « Morales provisoires» et que j’écoutais tous les matins sur Europe1 sa chronique « Le fin mot de l’info » qui a hélas été supprimée (ce qui, au demeurant, n’a pas arrangé sa position dans le classement des stations les plus écoutées).
    Alors certes les commentaires relatifs à ce débat qui figurent en bas de page sont tous unanimes pour éreinter RE et magnifier EZ qui a son public de fans inconditionnels et donc certains figurent sur ce blog.
    Je dois avouer que l’émission Zemmour et Naulleau qui passe sur Paris Première est plutôt bonne, car bien dans le ton de l’émission ONPC d’antan.
    Au fait, ER va sortir prochainement la suite de « Morales provisoires » qui s’intitule, je vous le donne en mille « Nouvelles morales provisoires » et que bien sûr, je vais m’empresser d’acheter.
    A chacun ses références en matière de philosophie. J’ai longtemps suivi Michel Onfray, mais depuis quelque temps, je trouve qu’il a complètement « pété les plombs » et l’approche de Raphaël Enthoven colle bien à ma propre vision des choses. Il permet de la formaliser d’une façon bien plus brillante que je ne saurais le faire.

  13. A propos d’Etienne Chouard et de ses idées hautement discutables sur le RIC, je vous invite à regarder le débat organisé par Taddéï avec lui et Bertrand Mathieu, agrégé de droit et spécialiste de la Constitution.
    https://www.youtube.com/watch?v=ksyl8bOGMg4
    Je dois avouer que je me moque de ce que peut penser sur ce sujet R. Enthoven, dont l’opinion compte autant que celle de Mme Michu.
    Alors, être un beau parleur suffit-il à être convaincant ?
    Beau sujet en effet mais la réponse est évidemment non puisque, par exemple, BHL a passé sa vie à raconter des craques et à écrire, souvent par personne interposée (ah les nègres !!), beaucoup de calembredaines.
    Continuer à l’écouter pérorer est un exercice vain et même malsain.
    Au fond il est préférable de se référer aux écrits plutôt qu’aux envolées plus ou moins lyriques des uns et des autres.
    L’avantage est qu’on peut relire, approfondir, disséquer la pensée de « l’intellectuel » sans se laisser abuser par une intonation de voix ou un raisonnement parfois brillant mais qui ne résiste pas à l’analyse…
    Et puis vous affirmez que « la gauche intellectuelle et politique est la plus douée et talentueuse pour l’oralité ».
    C’est vrai que quand j’écoute Hamon, Faure, Hollande, Royal, Glucksmann, Plenel je succombe et… ferme le poste !!

  14. Talent ? Probablement. Mais surtout beaucoup de travail. De la formation, de la préparation. Des techniques rodées. De l’expérience. De la bouteille.
    Même de Gaulle a pris des leçons. On donne le nom de Jean Yonnel. Et de Louis Seigner, pour lui enseigner « la bonhomie », selon la demande ainsi formulée par de Gaulle.

  15. M. Bilger,
    Un sophisme n’est pas une vérité.
    Le sophiste brillant maîtrise l’art oratoire. Et c’est tout.
    Il n’est pas plus près de la vérité que celui qui ne le maîtrise pas.
    Sauf peut-être si la forme compte plus que le fond. Nous arrivons alors à la notion de vérité relative comme aboutissement de l’évolution de la pensée en Occident. Cela indique seulement que dans les choses intellectuelles priment sur tout l’immédiateté et c’est précisément cela qui rend toute vérité relative et aussitôt caduque que dite.

  16. Denis Monod-Broca

    « Sûr de sa vérité mais capable de la démontrer »
    Personne n’a « sa » vérité ! La vérité n’est à personne. Aucune vérité n’est à personne. La vérité est. Elle est en soi. Indépendante de nous, et même de BHL.
    À condition de croire en elle.
    Et de croire simultanément dans les vertus du doute.
    C’est bien parce que tous nos beaux parleurs ne croient pas en la vérité que les mots dans leurs bouches sont des armes, que les discussions avec eux sont des combats, des combats sans pitié ni merci, et que, tenant le haut du pavé, ils n’entendent pas céder un pouce de terrain.
    On peut appeler ça du « talent »…

  17. « Ensuite je reviens à Bernard-Henri Lévy que je ne quitte jamais longtemps. Insupportable et irremplaçable. Sûr de sa vérité mais capable de la démontrer. » (PB).
    Tout d’abord, irremplaçable est de trop, lisez-le de près, l’article du JDD empile un boulevard de poncifs sur celui qui se croyait philosophe.
    Je ne m’éreinterai pas sur ce penseur de midinettes tellement il a été raillé et démonté pièce à pièce, révélant une posture choyée d’un milieu providentiel à qui il sert de caution.
    https://www.lelibrepenseur.org/limposture-bernard-henri-levy-par-le-monde-diplomatique/
    Une analyse parmi d’autres :
    https://youtu.be/nCh-ia9SVKI
    Passons, le masque est tombé, il ne représente que lui.

  18. Vous en voulez du talent et du librement correct ?
    Ecoutez Trump au sujet du froid polaire qui sévit aux Etats-Unis !
    Tweet sur son Rézossocio : « Mais où est donc passé le réchauffement climatique, reviens vite on a besoin de toi »
    Génialissime ! Il a déclenché une avalanche d’insultes injures haineuses de la part de tous les crétins escrolos bonobobos du monde entier à son encontre, ce qui a dû le faire jouir comme à chaque fois ; un coup magistral, un tweet à encadrer en lettres d’or !
    Ce type est un génie, un mix de Coluche et de téléréalité actuelle ; eh ho les Amerloques, attention, réélisez-le, on va essayer d’en trouver un chez nous, c’est pas gagné avec tous ces gougnafiers qui nous gouvernent.

  19. @ Marc GHINSBERG
    « Il est de bon ton de fustiger les élites comme si ceux qui sont classés comme tels n’avaient eu qu’à se donner la peine de naître, en oubliant ce qu’il en coûte d’efforts et de sacrifices. »
    Si ces élites – en admettant le caractère discutable de cette appellation – se font de plus en plus fustiger, c’est qu’elles ne consentent à accomplir tous ces efforts que dans le seul but d’intégrer une caste, une nomenklatura, leur permettant de disposer d’une sinécure et de s’endormir sur des lauriers parfois surfaits jusqu’à la fin de leurs jours au lieu de mettre leurs talents éventuels au service des Français, aux prix d’effort comparables voire supérieurs à ceux qu’elles ont déployés pour bachoter.
    La France a connu de grands serviteurs de l’État comme Richelieu ou Colbert, que nous pouvons encore remercier de nos jours pour leurs créations ayant permis de constituer les bases d’un Etat moderne.
    Où sont donc leurs équivalents des trente dernières années, que nous pourrions sincèrement remercier de nos jours au lieu d’être obligés de les vouer aux gémonies ?

  20. J’ai écouté Enthoven… dans d’autres circonstances que celles auxquelles vous vous référez.
    J’ai très fortement perçu la peur. Cet homme a peur.

  21. Concernant BHL, les témoignages s’empilent concernant ce hâbleur habile mais au fond peu de personnes adhèrent, à ce rythme il va pouvoir bientôt publier à compte d’auteur.
    Il réussit l’exploit de faire l’unanimité contre lui. Insupportable camelot de foire :
    http://savatier.blog.lemonde.fr/2010/02/22/bhl-ou-la-diagonale-du-fou-rire/
    Si vous vous sentez l’esprit à rire et déguster sans modération je vous invite à lire c’est un peu long, mais éclairant.
    Le titre est excellentissime « La diagonale du fou rire », pour un humoriste on n’en demande pas tant, là avec BHL, phare de pensée et d’engagement à deux balles pour plateaux TV promotionnels de voitures de luxe, on crève les plafonds.
    Trouver chez ce personnage un quelconque talent c’est avoir déniché la pierre philosophale. Sacré comique !
    On peut ne pas adhérer à tout ce que font les Michel Onfray ou Pierre Bourdieu et j’en passe, mais le guerrier de pacotille et écrivain ridiculisé a au moins réussi son baptême du feu, la tarte à la crème, reconnaissance éternelle pour écrivain éphémère.
    https://youtu.be/rHwKkIjCc7I

  22. Comment peut-on s’en prendre à Enthoven dès lors qu’il ne dit rien ?
    Sa participation à l’évolution du siècle est nulle, on se pince pour comprendre ce qu’il dit.
    En revanche, Philippe Bilger aurait été plus inspiré de nous commenter les arguties et babillages d’un
    Raphaël Glucksmann, présenté partout comme « philosophe », alors qu’il n’a fait que Sciences Po, aucune étude de philosophie.
    On ne compte plus le nombre d’infirmières qui se prennent pour des chirurgiens cardiologues.

  23. « Je trouve assez pénible à voir la petite troupe des écrivains moralistes, assez pourvus des biens de ce monde, me dit-on ; ils ont fait tout le possible pour s’installer assez bien sur terre. Au nom du socialisme, avec lequel ils ont quelques accointances, et du haut de leur chaire mondaine, ils nous donnent des leçons qui m’impatientent. Je n’aime pas beaucoup les entendre parler de charité et d’amour, ni d’humanité. Je ne demande pas à l’homme d’être un héros; il y a si peu d’hommes simplement convenables ».
    C’est de Chardonne… J’ai simplement remplacé « écrivains catholiques » par « moralistes » et « Au nom du ciel » par « Au nom du socialisme »…
    Chacun sa religion !
    C’est pas bien, mais on a les petits plaisirs que l’on peut…

  24. @ Marc GHINSBERG
    « Il est de bon ton de fustiger les élites comme si ceux qui sont classés comme tels n’avaient eu qu’à se donner la peine de naître, en oubliant ce qu’il en coûte d’efforts et de sacrifices. »
    Après être bien nés et avoir travaillé dur, ils arrivent au sommet de la hiérarchie, de la caste des mandarins de la République, ils se servent alors de la République sans vergogne au lieu de se contenter de la servir. Ils partent en week-end au soleil des Antilles ou du Maroc, ils laissent la clef et le chauffeur de la voiture de fonction au fils ou à leur fille qui a besoin de s’aérer à Deauville. Ils ne voient même pas le problème, ils ne sont pas concernés par les viles contingences matérielles.
    Je n’ai pas oublié les affaires Saal, Hortefeux, Cahuzac et toutes les autres.

  25. Billet d’autant plus pertinent qu’il se termine par une formule qui s’applique de manière universelle. Voici un exemple qui va faire hurler mais qui mérite parfaitement d’être jugé selon « la scandaleuse injustice du talent. »
    Il s’agit de football et du cas du Brésilien Neymar. Une pépite, il en vaut le prix, qui joue en championnat de France et qui surclasse ses adversaires. Et les agace car ils se sentent impuissants à arrêter ses dribbles, ses passes, ses tirs.
    Résultat: pour la deuxième année consécutive, il est l’objet de coups de savate et il est à craindre qu’il ne termine pas le championnat. On pourrait croire que les entraîneurs et les dirigeants condamnent unanimement les irrégularités commises pour neutraliser le champion. Erreur ! Erreur ! quant un boeuf lui flanque un coup, c’est parce qu’il a été provoqué ! Naturellement Neymar n’a pas cherché la bagarre mais il a trop bien joué, ce qui vexe ledit boeuf qui mesure la différence entre lui et son adversaire. C’est la scandaleuse injustice du talent qui s’applique au football comme dans toutes les autres activités humaines. « Les hommes naissent libres et égaux en droits. » La nature fait de certains Léonard de Vinci ou Einstein… Que penser de ceux qui approuvent les agressions contre Neymar et qui se plaindront ensuite qu’on prenne les footballeurs pour des « bas de plafond » ?

  26. Marc GHINSBERG

    @ Exilé
    Si vous croyez qu’un poste au comité exécutif d’une grande entreprise, dans un cabinet ministériel, à la tête d’une grande administration sont des sinécures, vous vous trompez complètement.
    Ces postes sont plus ou moins fortement rémunérés d’accord, mais ce ne sont en aucun cas des sinécures.
    Comme partout vous pourrez citer quelques exemples de planqués, ce n’est de très loin pas la majorité.

  27. @ Denis Monod-Broca
    « Personne n’a « sa » vérité ! La vérité n’est à personne. Aucune vérité n’est à personne. La vérité est. Elle est en soi. Indépendante de nous, et même de BHL. »
    Très juste.
    Mais si personne ne peut prétendre posséder la vérité absolue, il a été donné à certains d’en avoir une vision plus complète qu’à d’autres.
    Et comme vous l’indiquez, quand bien même nous n’existerions pas, la vérité continuerait d’être…
    C’est ce qui dérange les relativistes car elle les empêche de tordre les choses à leur manière.

  28. Xavier NEBOUT

    Il ressort de l’entretien de R. Enthoven avec Zemmour et Naulleau que nous produit Wil, qu’il est de ces débatteurs brillants qui sachant parler en même temps que penser, paraissent peu sympathiques car inaccessibles à la contradiction.
    Mais si on met sa pensée en doute, il y a une discussion et il apparaît alors très sympathique.
    Or, pour mettre sa pensée en doute, il suffit d’attendre l’erreur dans ses enchaînements hypothético-déductifs ; elle vient vite, et il semble heureux d’être pris en défaut.
    Par contre, il ne faut pas rater l’arrêt car le train va vite …
    BHL, c’est bien autre chose, et même pas grand-chose sous ses certitudes et son agressivité sioniste affichée. Face à Pierre Péan au sujet de son livre sur la corruption de l’intouchable Kouchner, il était odieux.

  29. Patrice Charoulet

    LES PARTIS ET LES JAUNES
    Dans ma médiathèque, je tombe sur une revue que je ne lisais pas « Philosophie Magazine » (février 2019) consacrée aux gens en jaune. Une quinzaine de philosophes sont invités à donner leur avis sur ces gens. J’ai tout lu (Ferry, Onfray, Delsol…). L’un d’eux, que je ne connaissais pas, Francis Wolff, professeur émérite à Normale Sup, dit notamment ceci : «La droite applaudit : révolte fiscale, dit-elle. La gauche suivit : justice sociale, affirma-t-elle. L’extrême droite y vit le réveil des petits Blancs abandonnés par la mondialisation. L’extrême gauche diagnostiqua l’insurrection qui vient. Et tous se mêlèrent au mouvement en soufflant sur les braises. »
    Pas moi, et pas non plus une douzaine d’esprits lucides parmi nous. J’ai les noms.

  30. Raphaël Enthoven
    C’est bête sans doute, mais j’ai toujours voulu connaître l’antériorité des « élites » qui « causent si bien » dans les médias pour me faire une idée sur leur parcours personnel et en déduire… ce que je veux.
    Voici ce qu’écrit Wikipédia sur R. Enthoven dans la partie « Famille » :
    « Le 21 septembre 1996, dans le 6ème arrondissement de Paris, il épouse Justine Lévy, fille de Bernard-Henri Lévy (l’un des meilleurs amis de son père Jean-Paul Enthoven). En 2000, il se met en couple avec Carla Bruni (qui était auparavant en couple avec son père Jean-Paul Enthoven) et divorce de Justine Lévy, qui tombe alors en dépression pendant plusieurs années. Le couple se sépare en 2007.
    Raphaël Enthoven est le père de 4 fils*:
    Aurélien né le 20 juin 2001 de son couple avec Clara Bruni.
    Sacha né le 17 décembre 2006 de son couple avec l’actrice Chloé Lambert.
    Loup né le 31 décembre 2014, troisième enfant de Maud Fontenoy.
    Il apparaît dans plusieurs œuvres de ses compagnes – quoiqu’il s’en défende – et comme l’Adrien du livre « Rien de grave » (2004) de son épouse Justine Lévy où elle relate notamment le désespoir dans lequel l’a plongé leur rupture »
    Le 4ème fils est cité par Wikipédia mais pas répertorié. La mère de ce fils souhaitait-elle finalement que cette relation ne soit pas connue pour ne pas mêler son enfant à ce destin (si brillant soit-il) ?
    Chacun peut se faire l’idée (partielle bien sûr) qu’il veut d’un homme sur ces quelques lignes.
    Cordialement.

  31. claude jonniaux

    Monsieur Bilger,
    Je suis surpris du thème que vous proposez alors que vous êtes dépositaire de ce talent oral que vous avez soutenu durant toute votre carrière !
    Combien de procès n’avez-vous gagné comme avocat général où votre verbe a emporté la conviction de jurés hésitants ! Combien de procès Maître Badinter n’a-t-il gagné par son verbe fort et sincère !
    Je n’aime personnellement pas Monsieur BHL, mais le ranger dans les rangs de la gauche alors qu’il défend une position républicaine de défense de la République me semble un raccourci surprenant !
    Quant à M. Chouard pour lequel vous semblez avoir les yeux de Chimène, il s’agit d’un homme confus, empêtré dans un anarchisme intello. Arrivé en fin de carrière, il semble, contrairement au facteur Cheval, enfin compris !
    Le RIC étant la solution à tous les problèmes de la République.
    Ce que vous nommez le talent qui semblerait anéantir les belles idées, n’est pour moi que l’expression saine de pensées fortes.
    Celles de M. Chouard étant oiseuses, son discours l’est tout autant.

  32. Marrant qu’Alain Soral ne soit jamais invité sur les plateaux télé… Est-ce à cause de ses idées à des années-lumière de la bien-pensance (on ne sait jamais, ça pourrait contaminer les âmes simples) ou la peur réelle de se faire dézinguer proprement lors d’un débat ? Des RE et des BHL, il en ferait une bouchée.

  33. @ Marc GHINSBERG
    « Ces postes sont plus ou moins fortement rémunérés d’accord, mais ce ne sont en aucun cas des sinécures. »
    Il existe quelque part une liste de toutes les sociétés – à commencer par une grande banque – qui ont évité le naufrage causé par tous ces petits génies uniquement par le recours à des milliards pris au contribuable…
    « Comme partout vous pourrez citer quelques exemples de planqués, ce n’est de très loin pas la majorité. »
    Je pourrais citer parmi beaucoup d’autres exemples celui d’un homme « brillant », érigé en une sorte d’oracle mâtiné de vache sacrée, qui produit à prix d’or et au kilogramme des rapports inutilisables pour tous les présidentiables qu’il croise dans un couloir et dont personne ne sait au juste ce qu’il a vraiment fait de remarquable et de positif dans sa vie qui soit profitable aux Français…

  34. anne-marie marson

    Raphaël Enthoven ce soir sur Paris Première profite de la perche que lui a tendue ED.
    Débat avec R.E. mais pas avec ED.

  35. Raphaël Enthoven, je l’aperçois de-ci de-là, médiatique, je n’accroche pas, alors pour me rassurer j’ai commandé « Sagesse » de Michel Onfray… Simplement à cause de la lecture du Palmipède qui m’a laissé dubitatif, alors je vais creuser.
    Il faut toujours creuser pour asseoir des fondations.
    Tant qu’à faire j’ai rajouté deux livres de László Krasznahorkai, recommandés par quelqu’un de proche suite à la lecture de « Tango de Satan ». Je passe mon tour une nouvelle fois pour R.E., je ne sais pas si je fais bien, mais quand ça n’accroche pas, ça n’accroche pas.
    Je suis dans la même position que pour Jacques Brunel et sa vision du rugby, il a convoqué un XV de France nouveau.
    Il manque quelque chose à ce sélectionneur, l’indéfinissable talent de la vision, Pierre Villepreux expliquant que nous avions les joueurs c’est le jeu qui n’allait pas… Là aussi quand ça n’accroche pas, ça n’accroche pas.

  36. Il est étrange, Monsieur Bilger, que vous ayez vu une victoire de BHL sur Charles Consigny. Oui, il avait de l’emphase. Oui, quelquefois, il a su dérouler un semblant de raisonnement vraisemblable. Mais surtout, j’y ai entendu une litanie de poncifs parfaitement éculés. De cette heure d’émission, je n’ai rien retiré. Le débat était absent, les idées pauvres. Au mieux pour des esprits peu avertis mais inquiets, ce genre de talents que vous louez peut aider à s’approprier quelques idées faciles. On en fera son gloubi-boulga intellectuel qui suffira à tranquilliser son inquiétude morale. On s’en servira pour affermir ses orientations politiques, etc. Et puis…
    Oui, c’est le genre de talent que notre président maîtrise. Mais non, cela ne fait point le génie, ni non plus, à un plus faible niveau, la compétence. Et on n’évoque à aucun moment combien ce type de talent sophistique s’écarte du beau, du vrai, du juste.

  37. « On n’a pas le moyen de réparer la scandaleuse injustice du talent. »
    Il n’y a aucune injustice en ce qui concerne le talent car le talent n’est que le fruit du travail. Donc n’importe qui en travaillant dans un ou plusieurs domaines peut devenir talentueux.
    Il y a injustice en ce qui concerne le don naturel qui selon moi est différent du talent.
    Le dictionnaire n’est pas d’accord mais j’emm*rde le dictionnaire et ceux qui le rédigent et qui n’ont rien compris.
    Le don est ce qui fait la différence entre le talent et le génie.
    A quantité de travail égale, aucune chance que le talent arrive un jour au niveau du génie quelle que soit la somme de travail qu’il met pour y arriver, simplement parce que le don lui manque.
    Là est l’injustice.
    Des gens sont naturellement doués pour certaines choses et d’autres pas, c’est comme ça.
    Mais que tout le monde se rassure, quelqu’un de pas doué mais qui bosse ira toujours plus loin qu’un doué qui ne fiche rien.
    J’en sais quelque chose.
    Quant au rapport entre talent, voire génie et médiatisation et donc succès, comme je le disais dans mon commentaire d’hier soir, il n’y a aucun rapport entre les deux sinon nous n’aurions droit dans les médias qu’à des gens talentueux voire des génies, ce qui, tout le monde en conviendra, est loin d’être le cas (euphémisme).
    En parlant de philosophie et de talent et en considérant que Nietzsche est un génie, vous êtes vraiment sûr M. Bilger, que Enthoven et BHL sont si talentueux que ça ?…

  38. Je viens également d’écouter la confrontation entre Etienne Chouard et Raphaël Enthoven.
    Quel contraste encore entre nos perceptions.
    De l’un, RE, j’ai vu un homme qui maîtrisait parfaitement un système d’idées, doué de surcroît d’une vélocité intellectuelle remarquable, nonobstant que de parfaite mauvaise foi, ne répondant jamais opportunément à son interlocuteur.
    De l’autre, EC, un homme profondément honnête, s’interrogeant toujours et doutant systématiquement des erreurs qu’il pourrait connaître. Sans doute, ce dernier est-il prédisposé par une vive perception de l’injustice à tel schéma de pensée. Néanmoins, on comprend tôt que lui est capable par les arguments et le raisonnement de remettre en cause son opinion quand l’autre en est parfaitement incapable.
    Ainsi, je n’ai point vu de vainqueur. On est resté trop superficiel. EC est une personne calme, réfléchie, à la recherche de la vérité, viscéralement honnête, polie et urbaine. RE m’a fait l’effet d’un homme sûr de lui, supérieurement instruit, intellectuellement très doué. Néanmoins aussi, profondément malhonnête, absolument pas intéressé par la vérité mais par son apparence qui est son gagne-pain.
    De l’un je pourrais me faire un ami, de l’autre seulement un concitoyen dont je me défierais et que je garderais à distance.

  39. calamity jane

    « Je rappelle le titre de votre dernier livre : … ».
    Autrement écrit, la pub gratos ! quand les marchands de savonnettes la paient eux-mêmes !
    Et ces personnages pourraient nous faire réfléchir ?
    Raymond Devos disait qu’à un moment il tournait près d’un laitier et lui demandant si son lait pouvait tourner, celui-ci
    lui avait répondu « t’inquiète pas j’fais mon beurre ».
    Pas détaché de soi, pas libre : le talent n’a rien à voir.

  40. J’ai regardé le débat entre Raphaël Enthoven et Etienne Chouard qui est, nous dit-on, une autre figure des Gilets jaunes (une de plus). Sauf que lui fait figure d’intellectuel, si tant est qu’il en existe dans ce mouvement.
    Ce monsieur serait le concepteur du RIC qui, en fait, n’est rien d’autre qu’une grossière adaptation du système de votations suisse. Bref il n’a rien inventé.
    https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/economie-et-politique/systeme-politique-suisse/9075568-les-votations-comment-ca-marche-.html
    Nous aurions pu penser qu’EC, fort de ses connaissances de droit public dont il possède une maîtrise et de ses notions de gestion qu’il enseigne dans un lycée technique, disposait de connaissances solides lui permettant d’imposer ses propositions face à RE, professeur de philosophie qui n’avait à lui opposer que des citations de Sartre, Camus ou autre grand penseur inspiré.
    Il n’en a rien été. Dès les premières minutes, on a bien senti que ça allait très mal se passer pour le pauvre EC qui s’est empêtré dans ses contradictions et a été incapable de convaincre son auditoire des bienfaits de son bébé, le RIC.
    C’est à ce genre de débat que l’on peut mesurer la force de la parole, la puissance de la dialectique.
    Il ne suffit pas d’avoir des idées (bonnes ou mauvaises), il faut savoir les développer et convaincre. Et là EC aurait bien besoin de cours de l’Institut de la Parole.

  41. @ boureau | 30 janvier 2019 à 18:17
    Je veux bien admettre que Raphaël Enthoven a une vie privée particulièrement agitée mais cela ne saurait en aucune manière remettre en cause sa maîtrise du débat, plus globalement les idées qu’il défend et qui sont tout à fait respectables.
    Je trouve plutôt malhonnête de s’en prendre à la vie privée d’une personnalité quelle qu’elle soit (politique, philosophe, journaliste, etc.) pour le disqualifier.
    Vous seriez surpris, si l’on devait faire la liste, des hommes politiques (plus rarement des femmes) qui ont une vie de patachon, y compris chez certains qui ont réussi à accéder à la fonction suprême.

  42. Marc GHINSBERG

    @ Exilé
    « Il existe quelque part une liste de toutes les sociétés – à commencer par une grande banque – qui ont évité le naufrage causé par tous ces petits génies uniquement par le recours à des milliards pris au contribuable… »
    Oui, mais il faudrait mettre en face la liste de toutes les entreprises, heureusement bien plus nombreuses, qui ont réussi et qui contribuent chaque année au budget de l’État.

  43. Daniel Ciccia

    Il y a les choses dans les idées, qui apparentent les mouvements de la réflexion à la philosophie. Il y a les choses dans le réel, qui ne sont pas toujours étrangères aux opérations menées sur le plan des idées, qui cherchent à avoir une traduction politique immédiate.
    Du référendum en général, du RIC et de la proportionnelle en particulier, sujets liés entre eux pour opposer un déficit de représentativité au monolithe constitutionnel, il y a beaucoup à dire.
    Le 24 janvier, jour de la signature du traité d’Aix-la-Chapelle, j’ai attiré l’attention du chef de l’Etat sur l’initiative engagée par des parlementaires communistes à l’Assemblée nationale qui ont essayé de mettre en oeuvre le Référendum d’Initiative Partagée (RIP) afin d’« abolir l’arme nucléaire et radioactive » au moment même où le Traité de non prolifération a du plomb dans l’aile, où les USA et la Russie rivalisent pour dire celui qui prendra la responsabilité de cet abandon et que l’Iran et la Corée du Nord jouent leur partition propre.
    Peu de médias se sont fait l’écho de cette initiative. Elle n’a pas atteint son but. Il eût fallu 180 signatures de parlementaires pour passer à la seconde étape consistant à rechercher l’assentiment populaire auprès de 10 % des inscrits consultés par référendum.
    J’ai fait remarquer au chef de l’Etat que la question de la proportionnelle, dans un contexte que je n’ai fait qu’aborder, est potentiellement le chemin pavé de bonnes intentions (celui de combler le déficit de représentativité) qui peut mener à l’enfer. Le scrutin majoritaire à deux tours nous préserve de mauvaises surprises. Une proportionnelle excessive – où se situe-t-elle ? – nous y expose.
    Puisque nous ne savons pas quelles majorités pourraient surgir du néant sur des questions aussi redoutables que celle sur laquelle – sans plus d’écho que cela puisque l’initiative n’a pas été relevée pour ce qu’elle est – les élus communistes ont engagé la première étape du RIP.
    Le RIC lui, est institutionnellement moins exigeant. Par conséquent, s’il advenait que l’idée fît son chemin, il faudrait l’encadrer de sorte qu’il ne puisse être engagé sur des questions touchant à la souveraineté nationale ni aux éléments qui y participent vitalement. La dissuasion nucléaire en fait partie.
    Les institutions, là aussi, ont tenu. Mais il est rare que le premier coup de pioche sur un rocher le brise ou l’entame sérieusement. C’est la raison pour laquelle, en général, on répète les coups. Avec une assemblée au sein de laquelle des groupes aujourd’hui réduits à une représentativité qui ne les satisfait pas seraient plus étoffés, les élus communistes auraient pu bénéficier d’autres alliances objectives.
    Parmi ces avantages, la Ve République offre une sécurité au peuple français: celle de réduire les champs où le diable peut être tenté à un moment ou à un autre. S’il est donc vrai que ce même peuple, sur lequel la Constitution veille, croit vouloir, pour son propre bien, ouvrir ces champs à plus de représentativité, il est nécessaire qu’il prenne conscience de ce à quoi cela est susceptible de l’exposer vraiment.
    Il ne manque jamais de talent en ce bas monde pour installer toutes sortes de fictions qui mènent au désastre dans le réel.
    PS: pour le modeste auteur de « Vulnérabilité des démocraties à l’âge de la mondialisation » que je suis, j’ai pris connaissance de l’article du quotidien suisse Le Temps, « Désinformation, l’offensive russe » (https://www.letemps.ch/monde/desinformation-loffensive-russe) avec intérêt. Ma réflexion avait été déposée et a concouru en 2015 à la réflexion stratégique organisée par le CSFRS (Conseil National pour la Formation à la Recherche Stratégique). Bien entendu, je ne l’ai pas écrite en français.

  44. Michel Deluré

    Le talent est cette disposition, innée chez certains, acquise chez d’autres à force de volonté, de travail, qui apporte ce plus qui au final va conduire à faire la différence, mais qui reste subjective, entre ce que nous jugeons bien et moins bien, exceptionnel et ordinaire, ce plus qui par sa seule force dissuasive va éventuellement lever nos doutes, emporter notre adhésion.
    Car le talent, qui n’est pas l’apanage des seules élites, n’est pas le garant de la vérité. Il a même parfois cette extraordinaire capacité à nous faire prendre pour vrai ce qui est en réalité faux.
    Le talent est en fait un don ou un outil merveilleux mais dont il convient de se méfier selon l’usage qui en est fait par celui qui le détient.

  45. Cette recherche du « talent » dans la seule oralité n’est en fait qu’un sous-produit de notre société marquée par l’audiovisuel, alors que les générations passées ne connaissaient pratiquement leurs contemporains éloignés que par l’écrit, comme nous-mêmes d’ailleurs quand nous nous intéressons à la pensée de quelque grand homme disparu.
    Et si nous avions la possibilité de restituer le son de la voix de ces talents d’outre-tombe, nous aurions probablement, en fonction de nos critères un peu superficiels, bien des surprises désagréables en ce qui concerne parfois les plus remarquables d’entre eux…

  46. BHL est un bon parleur. Mais… il a quarante ans de plus que Consigny.
    BHL bénéficie ainsi d’une énorme pratique de la parole publique, à la télévision, dans des conférences, et même dans une sorte de one man show :
    https://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2018/06/05/a-londres-bernard-henri-levy-seul-sur-scene-pour-stopper-le-brexit_5309623_4872498.html
    S’il n’était pas meilleur que Consigny, ce serait atterrant.
    Le créditer d’un talent impressionnant, c’est une conclusion trop bienveillante.

  47. @ Daniel Ciccia
    « …s’il est donc vrai que ce même peuple, sur lequel la Constitution veille… »
    Comme un gardien du haut d’un mirador ?

  48. @Giuseppe 21h44
    « Je suis dans la même position que pour Jacques Brunel et sa vision du rugby, il a convoqué un XV de France nouveau.
    Il manque quelque chose à ce sélectionneur, l’indéfinissable talent de la vision, Pierre Villepreux expliquant que nous avions les joueurs c’est le jeu qui n’allait pas… Là aussi quand ça n’accroche pas, ça n’accroche pas. »
    Derrière Brunel il y a Bernard Laporte, l’antithèse d’un rugby que nous adorions, fait d’évitements et de coups de pieds de recentrage… Aujourd’hui beaucoup de boeufs tamponneurs alors qu’il semblerait que la tendance soit au retour d’un rugby plus « léger ».
    Attendons de main pour voir !

  49. anne-marie marson

    Sur Paris Première hier soir, Marlène Schiappa faisait partie des invités attendus.
    Elle s’est décommandée au dernier moment. Ce n’est pas très élégant, mais ce n’est pas étonnant.
    Mais surtout elle a eu peur.
    Car être coincée entre RE et EZ, sans paperboard, c’était trop risqué pour elle.

  50. Mary Preud'homme

    @ Paul | 30 janvier 2019 à 22:19
    Charles Consigny ayant parlé dix fois moins que son interlocuteur qui l’interrompait sans arrêt avec force gesticulations, et ne lui laissait pas en placer une, il a forcément dit moins de sottises que cet arrogant prétentieux de BHL…
    En tout cas pour le calme, la mesure et le sang-froid, c’est sans conteste CC qui a gagné aux points !

  51. Patrice Charoulet

    « COMMENT JE SUIS CONSERVATEUR »
    Paul Valéry a noté des années durant tout ce qu’il pensait. On lira tout ça dans ses Cahiers (29 vol, 30 000 pages), éd. Fac-similé, CNRS. Ou un florilège en Pléiade. Un régal.
    Barrès a fait la même chose. En disant des choses bien différentes. Autre régal. Ce matin, lisant « Mes Cahiers », de Barrès, t. 2, éd. des Equateurs, je note ceci (1905) :
     « Comment je suis conservateur.- 
    Quand je me baigne dans la tradition française, j’entrevois, je ressens mon plein bonheur. Je vois dans notre histoire, dans notre littérature où dominent l’ordre et le sens de l’honneur ma propre substance. Je demande que la France, ou plutôt l’idéal des Français, Ronsard, Racine, Chateaubriand, Corneille, Napoléon continue de fleurir. Voilà pourquoi je suis conservateur et ne veux pas qu’on désorganise l’Etat français. »
    Je suis conservateur, moi aussi, par Corneille, Racine, Bossuet… par et pour cette langue, et non pas du tout par l’équipe de France de football, le gazole, les ronds-points et les manifs. Et la chienlit hebdomadaire ne me plaît pas du tout.

  52. Comme d’autres commentateurs, je pense, Monsieur Bilger qu’il y a chez vous un attrait particulier pour le brillant de la forme, que vous privilégiez manifestement, avec parfois une petite insuffisance de prise en compte du fond.
    Quant à BHL, j’ai apprécié le rappel par Giuseppe (30 janvier 2019 à 13:45 et 14:30) de l’article paru dans Le Monde diplomatique.
    Sur Michel Onfray, outre un excellent entretien en fin d’après-midi avec Olivier Bellamy sur Radio Classique, il est très utile de lire cet article d’Aurélien Marcq : https://www.causeur.fr/michel-onfray-sagesse-rome-debat-158519
    Les interventions de Daniel Ciccia et de caroff m’ont refait songer à l’article résumant le roman 1984 de George Orwell (https://www.undernierlivre.net/georges-orwell-1984/) dont j’extrais ce court passage qui symbolise parfaitement le rapport de notre société actuelle à la Vérité :
    « Fondé sur trois slogans :
    La guerre c’est la paix
    La liberté c’est l’esclavage
    L’ignorance c’est la force
    l’Angsoc (comprendre Socialisme Anglais), idéologie du Parti, prône l’abandon de toute forme d’individualité, d’intimité entre les gens, de libre-arbitre et de libre pensée au profit d’un travail et d’une dévotion permanente pour le Parti grâce au système de la doublepensée.
    Le principe de la doublepensée, c’est-à-dire la capacité intellectuelle d’accepter simultanément comme vraies deux idées contradictoires, permet à chaque membre du Parti de proférer délibérément un mensonge tout en le considérant comme une vérité, ce qui à terme annihile tout esprit critique.
    En évacuant ainsi toute remise en cause intellectuelle, l’Angsoc utilise la surveillance permanente de ses membres, la délation, le contrôle de chaque moment de la vie des citoyens, de leur naissance à leur mort, et façonne à sa guise les humains… »
    Monsieur Macron n’échappe pas lui-même à ce travers, qui, sur le 80 km/h, dit en France que c’était une « co…ie de son Premier ministre » et son contraire en Egypte…
    C’est le principe même du nivellement de la pensée par le relativisme permanent qui caractérise notamment ceux que les médias qualifient trop rapidement d’intellectuels. Les vrais restent souvent dans l’angle mort desdits médias parce que leur pensée, réellement complexe, ne sert pas leur objectifs et leur formatage intellectuel !

  53. @ caroff | 31 janvier 2019 à 10:44
    Un virage a été amorcé dont celui pris par l’Irlande depuis la dernière coupe du monde, le physique a changé il suffit de regarder chez les Blacks, Toulouse à une autre échelle. Toulon est en retard.
    [url=https://goopics.net/i/98OqV%5D%5Bimg%5Dhttps://i.goopics.net/98OqV.png%5B/img%5D%5B/url%5D
    ————————————————————–
    @ Caserte | 31 janvier 2019 à 09:15
    Caserte le modernisme 10².0 comme il se dit maintenant… Je taquine.

  54. @ Daniel Ciccia 31 janvier 2019 08:20
    « Le scrutin majoritaire à deux tours nous permet d’éviter les mauvaises surprises »
    Effectivement, la démocratie est plus « démocrate » quand on reste « entre soi ».
    Les événements actuels devraient vous faire sortir la tête du sable pour que vous compreniez qu’une dose de proportionnelle permettrait une démocratie plus apaisée et plus au fait des sentiments des Français dans leur ensemble.
    Mais encore une fois, ce déni de véritable démocratie et de liberté permet d’évacuer beaucoup de problèmes qui fâchent jusqu’à l’explosion finale qui, inévitablement, finit par arriver. Comme avec les Gilets jaunes aujourd’hui.
    ——————————————————–
    @ Achille 31 janvier 2019 08:13
    « Je trouve plutôt malhonnête.. »
    La malhonnêteté n’a rien à faire ici.
    La connaissance des comportements humains est tout à fait éclairante sur bien des ressorts de la personnalité.
    Si vous estimez qu’un homme qui couche avec une femme qui a couché avec son père et qui lui fait un enfant dans la foulée (si je puis dire) est du domaine de la normalité journalière c’est votre droit.
    J’avais entendu quelques rares fois R Enthoven. Ses propos m’avaient paru ressortir du prêt à penser et aucune envie de ma part d’approfondir une « pensée » si tiède.
    Hier soir, je l’ai vu dans deux émissions (promotion oblige).Une émission de CNews et celle de Zemmour et Naulleau. Propos convenus enveloppés d’un peu de jargon intello, pour faire philosophe. Ce qui était éclairant, c’était son comportement agité, notamment quand Zemmour l’asticotait un peu : son agitation gestuelle s’accentuait et une veine du cou saillait énormément. Signe d’un grande fébrilité et d’une grande fragilité.
    Sa sortie sur Wauquiez était indigne et certainement pas au niveau de ce qu’on peut appeler un philosophe. Plutôt celle d’un gamin mal élevé ou celle d’un jaloux. Tous les deux sortent de Normale Sup.
    Ils sont quelques uns comme lui qui ont eu la chance d’avoir un papa intelligent, célèbre, riche, introduit, bien en cour. Ca aide, quand on a, sous le verni, un talent moyen. R. Glucksman en est un autre exemple , comme E Todd d’ailleurs.

  55. Il y a longtemps qu’il n’y a plus ni gauche, ni droite. La preuve, ces pseudo-philosophes pour plateaux télé et plateaux repas qui ont pu un temps se présenter comme étant de gauche, aujourd’hui courtisans du pouvoir, adeptes des conférences rémunératrices, qui n’ont rien inventé et dont l’art consiste principalement à parler d’eux-mêmes et à faire parler d’eux-mêmes.
    Fils de, habitués à manier le verbe en toute circonstance, ils sont brillants. Et comme tout ce qui est brillant, ils brillent en surface.
    Que ces deux nantis soient opposés au mouvement des Gilets jaune n’a rien d’étonnant. Cela prouve que ces intellectuels de comptoir médiatique sont incapables de penser contre eux-mêmes. Engoncés dans leurs microcosmes et leurs giga-certitudes, ils n’ont rien vu venir et ne verront rien arriver. Ils sont au mieux inutiles.
    L’un est inutile à la pensée (même si l’émission le Gai savoir sur France Culture sortait du lot, notamment en raison de la qualité des lectures faites par un comédien de très grand talent), voire inutile tout court. L’autre, à l’origine du déclenchement de conflits aux conséquences dramatiques, a prouvé ses capacités de nuisance.
    Ils sont beaux, leurs vestes et chemises sont bien taillés, ils sont bronzés, font du sport et entretiennent à merveille le spectacle.
    Encore un billet qui fait montre d’un mépris de classe carabiné.
    Quand on en voit certains qui pensent pouvoir comprendre le monde confortablement installé dans leur canapé de luxe, la tête enfoncée jusqu’aux oreilles dans le parquet en chêne centenaire, façon autruche de base, en écoutant des élites coupées du monde dont le seul mérite est d’appartenir au même monde que vous, on se dit… mais dans quel monde on vit !

  56. J’aime bien le « Dictionnaire amoureux de Marcel Proust » de Jean-Paul et Raphaël Enthoven. J’ai vu quelques interventions de vulgarisation de philosophie où Raphaël officiait, pas mal. Et les débats ? Non, en général, je ne regarde pas ce genre d’exercice où je soupçonne que l’amour de la vérité et la civilité auront peu de part.
    Avais-je vu ? Entendu parler ? Les deux ? Il faut savoir que j’ai une très mauvaise mémoire, sauf pour ce qui m’intéresse et essentiellement articulée cause-conséquence. Donc si un abruti de flic ou autre ne me croyait pas car vague ou que quelqu’un m’en voulait car se croyant inoubliable alors que non !
    Mais bref, d’une façon ou d’une autre, on est sensibilisé à ceci ou à cela. Moi à la revue FMR, soit Franco Maria Ricci dont j’ai acheté quelques numéros chez un bouquiniste.
    Merveilles ! Et qui souvent fait découvrir du nouveau, et parfois redécouvrir du classique. Quelle déception ! Des gens ne se s’y sont pas intéressé car croyant connaître ceci, ou ignorant cela car inconnu d’eux alors que, comme je viens de l’écrire, cette revue émerveillante, comme d’ailleurs un certain nombre de livres mais le cas est plus rare dans la presse, renouvelle le regard.
    Mais mon dieu, pourquoi je parle de ça ? Parce que c’est se recréer qui compte… Un débat, un livre, une personne, en Internet ou hors, qui permet cela est à suivre, et le reste, eh bien, à endurer, car le faire des personnes ennuyeuses est un acte de charité.
    Moi, les combats de coqs des débats, a priori, d’ailleurs, il y en a ici, c’est au moins, avantage, at home. On voit un peu les tenants et aboutissants… Vive le sens ! Même quand le sang doit saigner, vraiment ou métaphoriquement.
    J’aime bien la vie et l’intelligence, si les happy end me déplaisent souvent, c’est qu’ils sont bêtes.
    Dans Proust, comme les Enthoven le remarquent, non, ce qui explique, outre son génie, la popularité de l’oeuvre. Il sauve, c’est vrai, autant que possible, ses personnages.
    Raphaël Enthoven ne me semble pas un créateur reconfigurant le monde… Mais soyons honnêtes, car nous regardons un combat de coq, est-ce pour la vérité, la nouveauté ?
    Non, la violence… Le nouveau, et peut-être l’important, on les trouve en s’ouvrant le plus possible au monde, et où et quand on ne les attend pas.
    Plus inattendue que la dernière nouveauté, plus fondamental que la tradition.

  57. @ Wil | 30 janvier 2019 à 23:06
    Je suis couvert de neige alors j’en profite, j’adhère à ce que vous avez écrit, je complèterai en disant que pour compenser un manque de facilité il faut être capable de travailler durement.
    J’avais une certaine mémoire… Je n’en suis pas spécialiste. Mais comme le musicien, j’étais capable de synthétiser rapidement un ensemble de plans et de données aussi hauts qu’une armoire normande.
    Comme le musicien j’ai travaillé, peaufiné et amélioré au cours du temps, mon collègue ESTP me qualifiait de « besogneux « . Il n’avait pas tort, pour gagner un concours instrumental il faut cette qualité, le travail cent fois remis sur l’ouvrage.
    Arriver à transformer un  » Do brut de décoffrage » en un Do sans ragréage – aurais-je dit -, le professeur du conservatoire s’adressait ainsi à un instrumentiste de concours, cela m’avait marqué, et pour l’instrumentiste, ce furent des heures de travail… Et le Do fut.
    Euh… Je m’éloigne, j’ai du mal à penser ce que vous dites être, je n’y crois pas une seconde… Je ne me lancerai pas ici à dire pourquoi.
    « A quantité de travail égale, aucune chance que le talent arrive un jour au niveau du génie quelle que soit la somme de travail qu’il met pour y arriver, simplement parce que le don lui manque.
    Là est l’injustice.
    Des gens sont naturellement doués pour certaines choses et d’autres pas, c’est comme ça. »
    Là c’est du vécu. Mais si ce que vous dites est vrai, rassurez-vous les génies sont peu nombreux, alors se contenter de sortir la note juste suffit souvent au bonheur autant qu’un noisette au bon endroit.

  58. Michel Deluré

    @ Patrice Charoulet 30 /01 08:04
    Tout comme vous, je ne me réjouis nullement de voir certains ricaner des élites. C’est souvent déplacé, injuste et cela donne une piètre image de ceux qui finalement adoptent un tel comportement.
    Une société est un ensemble à la vie duquel chaque composante participe. Et l’élite est une de ces composantes, aussi indispensable que toutes les autres, parfois même plus, qui participe activement à la réussite de cet ensemble mais qui peut parfois aussi commettre des erreurs. Elle ne mérite nullement l’indignation, le rejet, la haine, qu’elle suscite chez certains.
    En revanche, je supporte mal l’arrogance que confère à certains ce sentiment d’appartenance à l’élite et qui les conduit à ne plus avoir conscience de leurs propres limites, à ne plus être lucides sur leurs propres faiblesses, leur propre impuissance.
    Lorsque, considérant son appartenance à l’élite, on oublie toute humilité, on assène ses certitudes, on affiche une impudente prétention, une ligne rouge est alors franchie. Il ne faut pas s’étonner des sentiments que l’on suscite.

  59. Mary Preud'homme

    @ boureau | 31 janvier 2019 à 13:15
    Lu et approuvé cent pour cent !
    @ Raphael | 31 janvier 2019 à 13:16
    Dernier paragraphe, tout est résumé et bien dit !
    A méditer !

  60. Mary Preud'homme

    « Lorsque, considérant son appartenance à l’élite, on oublie toute humilité, on assène ses certitudes, on affiche une impudente prétention, une ligne rouge est alors franchie. Il ne faut pas s’étonner des sentiments que l’on suscite. »
    Rédigé par : Michel Deluré | 31 janvier 2019 à 15:04
    Fort bien mais je doute qu’un personnage aussi infatué de sa personne que BHL imagine un seul instant qu’il soit question de lui dans cette description.
    Comme souvent quand on ne nomme pas les choses clairement pour ménager les susceptibilités, se contentant de généralités pour dénoncer une nuisance bien réelle, tandis que les responsables du problème regardent ailleurs et désignent même des coupables fantasmés pour se rassurer dans leur dérive d’interprétation.

  61. @ boureau
    « C’est bête sans doute, mais j’ai toujours voulu connaître l’antériorité des « élites » qui « causent si bien » dans les médias pour me faire une idée sur leur parcours personnel et en déduire… ce que je veux. »
    Et quid de Jean-Jacques Rousseau alors ?
    Toutes proportions (d’importance philosophique) gardées bien sûr.

  62. Claude Luçon

    @ Raphael | 31 janvier 2019 à 13:16
    Votre :
    « ils sont brillants. Et comme tout ce qui est brillant, ils brillent en surface » conduit à penser au « plaqué or », qui n’est qu’or déposé finement, très finement, sur un objet creux de métal commun.
    Quand on écoute ces deux bouffons qui ont repris le style beau gosse, ou french lover du Hollywood d’antan, qui s’affichent avec des compagnes jolies, sexy et plus intelligentes qu’eux, on devrait parler de « plaqué philo » ou « plaqué intellect ».
    Car dans leur discours, si l’expression extérieure est brillante, le fond est fait de pékin ordinaire.
    Leur talent est d’avoir compris le fonctionnement de la télévision et l’utilisation qu’ils peuvent en faire : de la publicité, la leur.
    Sur Zemmour et Naulleau hier soir, où se trouvait aussi Raphaël Enthoven, Philippe Val s’est fait vertement critiquer sur le fait qu’il avait objecté contre la violence du discours de Dominique de Villepin à l’ONU contre la seconde guerre du Golfe. Pourtant Val a raison, Villepin s’est pris pour Cyrano de Bergerac ce soir-là, diplomate il aurait pu délivrer son message diplomatiquement, pas grandiloquement.
    Mais là n’est pas le vrai débat, de toute cette joyeuse bande de commentateurs supposés talentueux, pas un ne semble avoir compris la vraie raison de Chirac alors : son « Osirak », et le fait que les Israéliens, avec l’aval de Washington et l’usage de F16 américains, au cours de l’opération « Opéra » de juin 1981 sont allés détruire le chantier, bombardant des citoyens français au passage et tuant deux de nos ingénieurs.
    Chirac n’avait pas apprécié cet opéra-là, il avait vendu Osirak et des armes françaises à Saddam Hussein en 1975 à la suite de quoi, en plus, nos amis du Mossad sont venus faire quelques sabotages en France y compris couper la gorge d’un visiteur irakien chez nous.
    Des choses qu’on ne fait pas entre copains !
    Chirac avait de bonnes raisons de s’opposer à la seconde guerre du Golfe.
    Nos Talents verbaux nationaux sont aussi creux que des cucurbitacées, quand on creuse on y trouve un grand vide… des mots mais pas d’informations.
    Faut-il aussi rappeler BHL et sa visite au Nigeria en 1993, pour y pourfendre les supposés dictateurs militaires, poussé par son pote Wole Soyinka titulaire du prix Nobel de littérature, visite avortée en 48 heures car confrontée à un commando de dirigeants d’entreprises françaises qui l’ont pris en main et lui ont fait comprendre que son talent n’impressionnait que la télévision française, n’était en fait que du « plaqué talent ».
    BHL que les Libyens sont supposés vénérer, et Daech avec eux ravi d’avoir récupéré un arsenal.
    Nos dits intellectuels vont-ils enfin comprendre qu’il ne leur appartient pas de décider qui doit gouverner un pays, c’est le privilège des citoyens de ce pays, sinon ils pratiquent cette vieille mauvaise habitude, la colonisation.
    Y compris en France d’ailleurs, les Gilets jaunes viennent de le leur rappeler.
    Philippe a raison « On n’a pas le moyen de réparer la scandaleuse injustice du talent. »
    Bien que j’aurais préféré lire « …scandaleuse bêtise du supposé talent »…

  63. @ Michel Deluré
    « Lorsque, considérant son appartenance à l’élite, on oublie toute humilité, on assène ses certitudes, on affiche une impudente prétention, une ligne rouge est alors franchie. Il ne faut pas s’étonner des sentiments que l’on suscite. »
    Mais les « élites » actuelles sont le plus souvent des parvenus, qui croient qu’il suffit de passer des concours pour figurer parmi les meilleurs et qui oublient que l’élitisme technique ou technocratique n’est rien s’il ne s’appuie sur l’armature d’un élitisme moral, basé sur le respect d’un certain nombre de valeurs dont le sens du service voire du sacrifice.
    Sans oublier non plus l’humilité, comme vous le rappelez.
    En fait, l’équivalent de tout cela était tout simplement ce que sous le régime dit ancien on appelait l’aristocratie…
    Mais il paraît que les Français – ou du moins la minorité d’activistes qui parlait en leur nom – n’en ont plus voulu.
    Il ne faut donc pas que sur ce sujet aussi leurs héritiers actuels viennent se plaindre : ils n’ont droit qu’à ce qu’ils ont eux-mêmes porté au pinacle.

  64. « Mur des cons »
    Scandaleuse injustice de la justice :
    L’ex-présidente du Syndicat de la magistrature condamnée uniquement envers le père d’une victime.
    Les juges de la 17ème chambre correctionnelle ont souligné « la conception(…)étaient inconcevables de la part de magistrats… »
    Et pourtant voilà le résultat !
    Pas de surprise donc : le corporatisme sauve la profession !

  65. @ Giuseppe
    « J’ai du mal à penser ce que vous dites être, je n’y crois pas une seconde… Je ne me lancerai pas ici à dire pourquoi. »
    Dommage, j’aurais aimé comprendre ce que vous vouliez dire.
    Qui sait, vous aviez peut-être raison ?
    « Rassurez-vous les génies sont peu nombreux, alors se contenter de sortir la note juste suffit souvent au bonheur autant qu’un noisette au bon endroit. »
    Je ne suis pas inquiet donc n’ai pas besoin d’être rassuré sur le fait que les génies soient peu nombreux car si les génies étaient nombreux, ils ne seraient pas des génies.
    Dans l’absolu, c’est une évidence, presqu’une lapalissade, si tout le monde est un génie c’est qu’il n’y en a aucun.
    C’est évidemment la rareté du génie qui fait sa valeur.
    Quant à votre histoire de « noisette au bon endroit », j’imagine que c’est plus une question de décoration que de prendre un café au Balto non ? Le sens n’est pas limpide pour moi mais c’est intéressant que vous fassiez le parallèle avec la musique qui est plus mon domaine parce qu’il n’y pas plus de « note juste » que de fausse note par elle-même, une note est juste ou fausse selon le contexte dans lequel elle est jouée. Comme votre « noisette au bon endroit ».
    On peut même affirmer sans crainte que telle note jouée dans tel mode (contexte) semblera fausse pour certains et juste pour d’autres, tout dépend de la façon de s’exprimer du musicien qui sonne bien à tel auditeur et pas à l’autre.
    Au passage, c’est la conn*rie intrinsèque des cours d’harmonie des études musicales qui veulent imposer que telle note soit juste ou fausse dans telle ou telle circonstance et pas ailleurs alors que c’est tout à fait subjectif.
    C’est ça la définition de l’art, c’est qu’il n’y en a pas dans l’absolu ou autrement dit et comme je l’ai déjà dit dans un commentaire précédent « la vérité est dans les yeux de celui qui regarde ».
    Mais là j’enfonce des portes ouvertes donc ça n’a pas d’intérêt.

  66. Daniel Ciccia

    @ boureau
    @ Exilé
    « Effectivement, la démocratie est plus « démocrate » quand on reste « entre soi ».
    Les événements actuels devraient vous faire sortir la tête du sable pour que vous compreniez qu’une dose de proportionnelle permettrait une démocratie plus apaisée et plus au fait des sentiments des Français dans leur ensemble.
    Mais encore une fois, ce déni de véritable démocratie et de liberté permet d’évacuer beaucoup de problèmes qui fâchent jusqu’à l’explosion finale qui, inévitablement, finit par arriver. Comme avec les Gilets jaunes aujourd’hui. » (boureau)
    J’ignore ce que vous voulez signifier lorsque vous dites « la démocratie est plus démocrate quand on reste entre soi » car le suffrage est universel, d’une part, et les relais d’opinion sont pluralistes en France. Chacun peut le vérifier tous les jours.
    Je ne parle pas des réseaux sociaux qui, eux, participent à rendre la démocratie poreuse à des phénomènes viraux dont le déclenchement et l’entretien bénéficient d’expertises sournoises.
    Je ne vois pas ensuite le lien entre démocratie apaisée et représentativité avec autant d’évidence que vous. Vous assurez que le fait d’avoir au sein de l’assemblée une plus forte présence de députés du RN ou de LFI, ou du MoDem, que sais-je, du nouveau NPA ou de la LCR, assurerait au parlement et par conséquent à la France, si je vous suis bien, un climat apaisé.
    C’est une logique orientée. Si on ne rentre pas par les urnes, et par le cadre constitutionnel, on aurait le droit de semer et d’attiser le trouble dans le pays, de contraindre une dialectique sociale du soulèvement pour que des doctrinaires viennent faire correspondre cette dialectique des mouvements sociaux ou des crises à leur dialectique politique ?
    La récupération procède de cela. Certains la revendiquent et échouent à le faire. D’autres attendent que les fruits tombent tout seul. Les autres – dont je fais partie – s’attachent à la manifestation de la dignité du peuple.
    Ce que vous appelez de votre voeu ne résoudra rien. Cela n’apportera aucune réponse, sinon ajouter du trouble au trouble. La surface s’agite en remous. C’est le fameux « Il faut que tout change pour que rien ne change », du Guépard. C’est tout est « Vanité et pâture de vent » de l’Ecclésiaste.
    Un grand peuple n’est pas « pâture du vent » s’il n’est pas vanité. Parce qu’il est acteur et fondement de l’Histoire et qu’il possède un gouvernement à sa mesure. Elle peut être grande et son gouvernement devient grand. Elle peut aussi être petite, réduite à des obsessions auxquelles certains et certaines l’asservissent. Mais il peut, et c’est là le sens de l’Humanité et du service intellectuel comme pratique que nous lui devons, développer le sens de sa grandeur.
    C’est d’elle que vient la solution et pas des rancoeurs sur le 80 km/h, les 5 euros de réduction sur les allocations, la hausse de 15 centimes du prix des carburants. Si l’intolérable est là, il faut se préparer au pire car il viendra du fait des chaînes de causalité que nous installerions nous-mêmes.
    Je voudrais aussi relever que le mécanisme intellectuel qui vous amène à postuler sur un ton badin et assuré ceci est doublement pervers.
    D’abord parce qu’il explique et justifie donc toute crise – et celle des Gilets jaunes qui nous occupe – en établissant un lien avec le ressentiment du peuple de ne pas voir des partis minoritaires défendre ses intérêts.
    Est-ce cela que les Gilets jaunes et, surtout, la large majorité qui a accordé sa sympathie au mouvement, ont dit au départ ? J’ai peut-être la tête dans le sable puisque vous m’invitez à l’en sortir, mais ce à quoi vous livrez en me reprochant de ne pas le « voir », est une extrapolation politicienne.
    Le second point auquel cela amène est plus pervers car vous déplacez ainsi – et vous n’êtes pas le seul à le faire – l’intérêt du peuple aux capacités de gesticulations et aux effets de tribune dans l’hémicycle au sein duquel elles peuvent paraître déjà fort nourries. Il me semble que l’intérêt du peuple n’est pas dans les polémiques, il est dans le traitement des problèmes réels plus que dans celui des problèmes fictifs. L’avenir et le recul diront peut-être dans quelle catégorie ranger l’éruption jaune « historique » de ces dernières semaines.
    Le grand débat peut être, lui, un grand moment de l’histoire de France au sens où le peuple peut faire ses ablutions ou se laver.
    Ah, bientôt la polémique sur les retours des djihadistes…
    Boureau, Exilé, la démocratie politico-médiatique est un peu démoniaque. Elle réduit le peuple à ses propres médiocrités et c’est elle qu’il faut mettre à la diète. L’ancien petit journaliste que j’étais la pourfend, mais en essayant de s’élever.

  67. Tiens, j’avais pas vu que M. Bilger avait sorti un roman de science-fiction ! « Moi, Emmanuel Macron, je me dis que… »
    Ah, donc M.Bilger a eu la « chance » d’interviewer le président dans son bunker pour connaître ses états d’âme ?
    Euh, pas vraiment.
    L’éditeur dit « Qui est Emmanuel Macron ? Les Français le savent-ils ? Le sait-il lui-même ? Il fallait Philippe Bilger pour oser, en toute liberté, ce monologue imaginaire où le nouveau président questionne et médite sa propre destinée. »
    Un monologue imaginaire de Macron où Macron se questionne lui-même, écrit par un macroniste… woaw, ça a l’air vachement crédible !
    Mais bon, ce sera sans doute mieux écrit qu’un Marc Lévy ou qu’un Angot, c’est déjà ça.
    Sinon M.Bilger, j’espère que ce n’est pas vous qui avez choisi le titre parce que plus pourri que ça on est déjà six pieds sous terre bouffé par les vers depuis tellement longtemps qu’on n’est plus qu’un nom sur une pierre tombale, oublié du monde des vivants.
    Rhooo Wil, tu vas encore avoir tous les culs serrés pseudo-démocrates du blog qui vont se scandaliser de la façon dont tu traites ton « hôte » comme ils disent et qui est bien trop bon avec de la racaille irrespectueuse dans ton genre pour la laisser s’exprimer ! C’est ballot.
    Ben oui, c’est le but.

  68. Je profite de l’aspiration de Claude Luçon pour me faire un petit plaisir de plus, heureusement je n’ai pas de crème chantilly à portée de main… Bof, sur lui ce serait encore du gâchis il ne la mérite pas.
    Quel grand écrivain se serait fourvoyé en la compagnie de Jean-Baptiste Botul ? BHL l’a fait, se vautrant dedans, on peut imaginer l’épaisseur de son talent, sa misère d’esprit.
    https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/la-nouvelle-imposture-de-bhl-69619
    Il aurait tant voulu être le Malraux de ce siècle, Malraux l’aventurier, Malraux le magnifique, son engagement contre le fascisme.
    Malraux pour l’éternité.
    L’autre a traversé l’Amérique, BHL, égal à lui-même, sur des coussins soyeux de sa chambre d’hôtel, Tocqueville d’opérette, racontant l’Amérique depuis le balcon, mais comme toujours l’illusion ne dure que très peu, citrouille il retournera toujours.

  69. @ Daniel Ciccia
    « …car le suffrage est universel, d’une part, et les relais d’opinion sont pluralistes en France. Chacun peut le vérifier tous les jours. »
    Oui, nous pouvons vérifier que le suffrage universel est tellement verrouillé en pratique, par divers moyens légaux (charcutage électoral) mais aussi parallèles (poids des médias hostiles à certains candidats, exclusions, interventionnisme d’organismes qui devraient rester neutres, calomnies, terrorisme intellectuel voire physique…) qu’il n’est pas possible de changer les choses pacifiquement.
    Quant aux médias « pluralistes », détenus par une poignée de milliardaires avec en plus la machine de propagande du Régime, le tout infesté de journalistes tous nourris aux mêmes mamelles gauchistes, ils nous rappelleraient plutôt ceux de certaines républiques bananières.
    Sauf que nous n’avons même pas droit aux bananes…

  70. @ Wil | 31 janvier 2019 à 19:58
    « …un café au Balto non ? »
    C’est ça ! Ou sur la terrasse quand le temps le permet devant la plus belle carte postale du monde, of course.
    « C’est évidemment la rareté du génie qui fait sa valeur. »
    Ce n’est pas de l’avis de tous les parents, demandez à l’institutrice du coin, elle n’a que des petits génies dans sa classe.
    Ce soir il est un peu tard, l’auberge va fermer et puis je n’ai pas eu le temps de convoquer les autres avec vous, sans aucun doute nous aurions sans doute la garbure meilleure encore.
    ——————————————————-
    @ caroff
    J’ai un peu loupé l’envoi.
    Je me souviens du passage de Charly Mottet pour le Tour de France, les congères atteignaient deux mètres.
    On n’en faisait pas tant d’histoires, le cartable sur le dos, parfois en pantalon court et bottes aux pieds.
    Une mouche… ou plutôt un flocon et le pays est paralysé !
    Je passe sur la litanie de conseils des journaux TV, comme si chaque année nous découvrions la lune.
    Minute pour en sourire.
    https://i.goopics.net/98OqV.png

  71. @ Giuseppe
    « C’est évidemment la rareté du génie qui fait sa valeur. »
    Ce n’est pas de l’avis de tous les parents, demandez à l’institutrice du coin, elle n’a que des petits génies dans sa classe. »
    Tous les enfants sont « doués » vu qu’ils sont TOUS, sauf déficience de naissance évidemment, comme un ordinateur dernier cri au disque dur vide quasiment infini qui n’attend que d’être rempli donc à qui on peut « télécharger » tout et n’importe quoi et notamment du « talent » (travail) et donc évoluer.
    Par exemple, tout le monde sait qu’un gamin peut apprendre plusieurs langues plus facilement qu’un adulte puisqu’il n’a rien dans le crâne ou pas grand-chose. Tout est une question d’éducation et de place vide dans le cerveau si je puis dire.
    Par exemple, pour parler de moi vu que c’est le sujet que je connais le mieux, je ne sais pas si je suis doué de naissance en musique mais je sais que mon père était mélomane, que j’ai été élevé depuis tout petit en musique, tous les jours, tout le temps, etc. et que quand j’ai touché mon premier instrument à l’adolescence sans avoir jamais pris de cours j’ai su en jouer sommairement mais mieux que la plupart.
    Mais ce n’est pas un don réel, c’est juste de l’éducation, de l’apprentissage qui peut faire des « enfants précoces » comme on dit mais pas du tout des génies.
    D’ailleurs, on confond souvent les « petits génies » avec des enfants justes précoces ce qui est très dangereux pour leur psyché quand ils arrivent à l’âge adulte et qu’ils se rendent comptent qu’ils ne sont finalement pas plus intelligents ni meilleurs que les autres voire encore moins.
    Il n’y a rien de pire pour le futur d’un gosse que de le considérer comme un génie.
    Un génie est un génie à vie et pas seulement quand il est un gamin.
    Mozart, Léonard de Vinci et d’autres sont des génies parce qu’ils l’ont toujours été au cours de leur vie.
    Les autres ont beaucoup travaillé et sont au mieux talentueux ce qui pour la plupart de l’humanité les fait passer pour des génies.
    Mais qui dit que n’importe qui mis dans les conditions idéales avec un « don » plus ou moins hypothétique qu’il possèderait de naissance ne deviendrait pas un génie et par conséquent qui dit que le génie n’est pas juste une question de circonstances d’une vie et donc qui dit qu’au fond nous ne serions pas pour la plupart d’entre nous des « génies ratés » qui perdent leur temps dans des activités pour lesquelles ils ne sont pas faits ?

  72. Je lis les commentaires sur les deux philosophes Raphaël Enthoven et BHL et je suis vraiment consterné par les propos méprisants qui suintent de certains écrits.
    Aucun de ceux qui les critiquent ne tiendrait une minute dans un débat les opposant à eux.
    Certes, je conçois bien que l’aisance avec laquelle ils terrassent leurs adversaires puisse irriter. Ceci d’autant plus que ces deux philosophes ne sont pas vraiment en odeur de sainteté chez les gens qui se disent de droite et même un peu plus pour certains.
    Ils préfèrent Eric Zemmour. Certes, il est un peu sexiste sur les bords, voire un brin raciste dans ses mauvais jours, mais il a le mérite de dire des choses qui chantent bien à leurs oreilles.
    D’ailleurs Laurent Wauquiez lui-même semble l’apprécier. Ils sont devenus copains comme cochons ces derniers temps.
    LW ne tarit pas d’éloge sur le dernier bouquin d’EZ « Destin français » dont certains historiens (des vrais) ont souligné les erreurs et approximations…
    http://www.slate.fr/story/167801/eric-zemmour-livre-destin-francais-chapitre-premiere-croisade-fact-checking-histoire
    L’Histoire de France vue par Eric Zemmour, on n’a pas trouvé mieux depuis l’Histoire de France vue par San-Antonio ! 🙂

  73. @ Daniel Ciccia 31 janvier 2019 20:17
    « J’ignore ce que vous voulez signifier… »
    Vous m’avez fort bien compris, mais je vous fais quand même un dessin :
    Pour les belles âmes de gauche, tout ceux qui sont au-delà du centre gauche sont des fascistes, des antisémites, des extrémistes, etc.
    Pour les belles âmes de droite, tous ceux qui sont en deçà du centre droit sont des fascistes, des antisémites, des extrémistes, etc.
    Historiquement E. Macron a d’ailleurs réalisé la jonction de ces belles âmes.
    Balayer 40 à 50% des Français en dehors du débat parlementaire est, pour moi, une erreur historique que nous commençons à payer. Vous pouvez avoir un avis contraire.
    Inutile de faire appel au Guépard ou à l’Ecclésiaste, restons à notre niveau.
    Et à mon niveau, j’ai porté à la Mairie de ma ville, parmi mes doléances, l’introduction de 30% de proportionnelle dans les élections législatives. J’avais le droit, non ?
    Je ne suis pas journaliste, mais j’ai l’habitude de faire court et d’essayer d’aller à l’essentiel.
    Cordialement.

  74. Ah, le scandale, la jalousie mènent le monde et le génie, si simple, n’est que l’enfance nettement formulée, quand ceux qui le pratiquent ne sont pas engloutis par ce même monde qui ne supporte pas d’entendre affirmer qu’ils n’en sont pas.

  75. RETOUR À CONTRESCARPE
    On croyait avoir tout exploré, vilipendé, décortiqué, espéré, mais voilà qu’un cabot de bas niveau – un organe infâme du net – en rajoute une couche !
    C’est insensé ! Jusqu’où cette affaire va-t-elle aller ? On se prend à rêver. Tout de suite on pense à Nixon ; oui mais c’était un Républicain ! On se réconforte avec Bill le Démocrate ; c’était private !
    Et l’autre qui se balade avec sa dame dans des pays qui n’existaient déjà plus il y a deux millénaires. Quand il va rentrer il va être étonné ! Sage comme on le connaît il va réajuster ses périodes de farniente !

  76. On n’a pas le moyen de réparer la scandaleuse injustice du talent.
    Cette injustice souvent consubstantielle à un talent pas toujours porteur des meilleures causes remonte à la nuit des temps.
    De nos jours, des « spin doctors » sont capables de forger voire de retourner une opinion dominante quel que soit le produit dont ils sont chargés d’assurer la promotion, qu’il s’agisse d’une marque de lessive, d’un homme politique ou d’une mode comportementale, en jouant avant tout sur la séduction donc sur le talent.
    Et n’oublions pas que le premier séducteur talentueux dans son oralité a été celui qui a incité mamie Eve à croquer une certaine pomme…

  77. Michel Deluré

    @ Exilé 31/01 17:06
    « Les élites actuelles sont le plus souvent des parvenus… »
    Cette généralisation me paraît excessive. Paraphrasant le titre d’un ouvrage d’André Frossard, je peux personnellement affirmer que « des élites humaines existent, j’en ai rencontré ».

  78. Robert Marchenoir

    Je comprends bien le propos. En somme, il s’agit d’un geste de charité. Certains, qui sauraient mieux s’exprimer à l’oral, auraient en réalité moins à dire que d’autres, moins à l’aise et pourtant plus profonds.
    Mais si l’on sort de l’écume télévisuelle, tout cela n’a plus grand sens. Par définition, le talent éminent est rare. En quoi est-ce une injustice ? Il y a un bout de papier, quelque part, où quelqu’un a promis le talent, la richesse et la beauté à tout le monde ? Songerait-on à regretter la scandaleuse injustice de l’existence de Mozart, dont certes l’abonné au gaz moyen peine à égaler le talent ?
    Toute civilisation (et plus particulièrement la civilisation occidentale) est grande par ses grands hommes. Les grands artistes, les grands savants, les grands capitaines d’entreprise, les grands chefs politiques… Evidemment que ces gens-là sont rares. Ils sont même l’exception.
    Tout sage ne saurait que se féliciter de leur existence. Non seulement elle n’est pas injuste, non seulement elle n’est pas scandaleuse, mais sans elle, nous ne serions pas grand’chose.
    Il convient donc, non seulement de louer ceux qui ont du talent, mais de tout faire pour favoriser leur réussite. Et de se réjouir lorsqu’elle survient.
    Dois-je préciser que certaines civilisations (hum, hum…) produisent beaucoup moins de génies que la nôtre (voire n’en produisent pas du tout), et que les effets navrants de cette situation s’observent à l’oeil nu ? Dois-je préciser que la survenance de génies, chez nous, n’est pas uniquement due à la Providence, et que certaines circonstances la favorisent, tandis que d’autres s’y opposent ?
    Concernant les personnages dont il est plus particulièrement question dans votre article, j’ai l’insigne privilège d’être protégé de leur jactance directe, telle qu’elle se manifeste à la télévision. Je suis donc mal placé pour juger de leur éloquence.
    Cependant, prenons le cas d’Etienne Chouard, puisqu’il représente une tendance significative de la modernité. Et qu’il est en plein dans l’actualité. Le cas de Bernard-Henri Lévy a été réglé il y a des décennies ; il n’y a pas lieu d’y revenir.
    Etienne Chouard illustre à merveille l’état désastreux atteint par l’intellect collectif français. Il est à la fois estimé par beaucoup, fou comme un lapin et hystérique à l’extrême.
    Etienne Chouard est littéralement un malade mental. Il représente parfaitement la maladie mentale collective dont les Français sont désormais atteints.
    Pour commencer, c’est un communiste. Ce n’est pas un gentil monsieur, un génie méconnu, quelqu’un qui serait pataud à l’oral mais aurait tellement bon fond. Il veut faire la révolution et instaurer le communisme. Il suffit de consulter ses déclarations.
    Alors certes, en cela il ne se distingue nullement du lot. Il serait même plutôt en plein dans la normalité. Il convient tout de même de rappeler l’évidence, avant de lui tresser des couronnes : ce personnage est une racaille politique et intellectuelle. Il faudrait commencer par là.
    Disons tout de suite ce qu’il n’est pas. Il n’est pas, contrairement à ce qui se dit, un économiste. Il est (comme tant d’autres « experts anti-conformistes »), professeur du secondaire. Et non de l’université. Professeur dans le technique. Donc pas la crème, a priori.
    Il n’a jamais fait d’études en économie. Il n’a qu’une maîtrise en droit. Il est prof de droit et de gestion, parce qu’il y a une discipline qui s’appelle comme ça à l’Education nationale, et que, mon Dieu, il faut bien des gens pour l’enseigner. Il est aussi prof d’informatique. L’unique livre qu’il ait écrit s’appelle « Prendre de bonnes habitudes avec Excel ».
    Remarquons tout de suite qu’en France, on peut passer son temps sur les plateaux télé, dans des meetings et à donner des interviews, tout en étant fonctionnaire-professeur à plein temps. C’est cool, le communisme. Des bonshommes comme ça, vous en payez un million (à la louche). Je ne vous dis pas le nombre de radars qu’il faut pour les financer.
    La raison de la célébrité d’Etienne Chouard tient en trois points : il pense que le bien-être des habitants d’un pays est entièrement lié à un bout de papier qui s’appelle « constitution ». Et qu’en conséquence, il faut passer des milliers d’heures à définir les mots qu’on va écrire dessus, et dans quel ordre.
    Il pense aussi que c’est le « peuple » qui doit faire ça. Le peuple, il va écrire une constitution, et puis le Smic il va doubler et le camembert va cesser d’être plâtreux.
    Il pense enfin que les hommes politiques doivent être tirés au sort, et non élus, et que les lois doivent être votées directement par le « peuple » (je vois mal comment l’un serait compatible avec l’autre, mais passons).
    Voilà. C’est tout. C’est ça, la pensée-Chouard.
    Tout le reste, c’est la pensée rouge-brun jaune-neuneu, où il coche toutes les cases : la haine de lébanks, « l’Europe » comme source de tous nos maux, la complaisance avec l’antisémitisme (mais il est anti-raciste, vous pensez bien), la « remise en cause de la thèse officielle du 11-Septembre » (version sortable de la « remise en cause de l’histoire officielle de la Seconde Guerre mondiale »), les looongues interviews aux « journalistes » de RT « France »— bref, la routine.
    Etienne Chouard a réussi à persuader des théories d’abrutis qu’une constitution, c’était une sorte de papier magique. Un truc, tsé, t’écris des trucs dessus, et puis pouf ! ça devient vrai. Avec ça, t’es protégé, il peut rien t’arriver. Nous sombrons au niveau de la superstition africaine.
    Remarquez, il a d’illustres prédécesseurs. Des tripotés de politiciens à galons passent leur temps à nous expliquer qu’il faudrait passer à la VIe République, et que quand tu changes de numéro dans la République, eh bien, tout change, tu peux t’acheter une belle voiture et les créatures les plus désirables tombent à tes pieds.
    On change de République en changeant de constitution. C’est important, la constitution. C’est probablement pour cela que la France en a connu d’innombrables, alors que des pays de gros imbéciles comme les Etats-Unis n’en ont jamais eu qu’une — et ne parlons pas des Rosbifs, qui n’en ont pas.
    Il faut tout de même se donner la peine de lire attentivement ce que déclare ce monsieur.
    Dans Le Monde : « Mon curseur politique est simple, c’est celui de la révolution. Celui qui soutient le peuple qui veut se soulever contre ses maîtres est à gauche. A droite, il y a la défense des privilèges. »
    Sur la page Facebook de notre collègue Daniel Ciccia, qui rapporte ses propos au sujet des Gilets jaunes : « L’avènement d’une nouvelle démocratie n’est qu’une affaire de quelques mois. Nous n’avons jamais été aussi près, ça grandit à toute vitesse. On n’est pas encore suffisamment nombreux pour renverser le gouvernement, mais une fois que nous serons majoritaires, la subversion deviendra légitime et la police et l’armée se mettront du côté du peuple. »
    Jusqu’au sublime : « Tous les jours, je me bagarre pour émanciper les peuples ! »
    Qui rappelle furieusement le boxeur de gendarmes à terre, Christophe Dettinger : « J’ai la colère du peuple qui est en moi. »
    Chouard n’est pas un gentil prof de province maladroit devant les caméras, c’est un communiste déclaré, il prône la révolution violente et se proclame l’avant-garde du prolétariat. Il fera votre bonheur malgré vous, à coups de tatane dans la figure s’il le faut (fournis par d’autres).
    Le Parti communiste s’est atomisé au sein de la population. Il n’a plus d’adhérents, mais tout le monde est secrétaire auto-proclamé du Comité central.
    Dans le même article du Monde, Chouard tient des propos de dément sur les journalistes : « C’est pas des journalistes, c’est juste des traîtres, comme les kapos au moment de la guerre. Les kapos, c’étaient des Juifs qui acceptaient de maltraiter leurs frères juifs pour être moins maltraités. Eh ben les journalistes qui cachent Asselineau, qui le taisent, qui ne lui donnent pas la parole, c’est comme des kapos. »
    « Oui, c’est sûrement excessif de dire ‘kapos’, mais en même temps il y a quelque chose de désespérant dans la complicité de beaucoup de journalistes par rapport au système de domination. Excusez la victime, excusez l’opprimé de crier trop fort ou de griffer trop fort pour résister aux gens qui la violent, qui la maltraitent. Vous n’avez pas l’impression de chercher la petite bête ? »
    S’indignant des questions posées par le journaliste : « Vous allez me traquer jusqu’à ce que je sois mort ? Enfin, c’est fou ça, vraiment… Vous vous rendez compte, c’est incroyable. C’est du racisme. Ça veut dire quoi ? Vous me réduisez à une parole dite un jour. »
    Le fond et la forme de ces propos ahurissants se rejoignent, pour tracer un tableau quasi-psychiatrique. Une partie des Français vivent dans un monde imaginaire, virtuel, où ils croient à leur propre cinéma. Le gouvernement est en train de tomber, il va tomber, il suffit qu’ils soufflent dessus.
    On se rappelle le délirant communiqué de revendications des Gilets jaunes : « Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en loi. Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives. »
    L’arrogance et la mégalomanie la plus extrêmes se mêlent au mauvais feuilleton, aux phrases imbibées au hasard et détachées de toute réalité.
    L’outrance la plus déjantée des propos devient la norme, les journalistes sont des « kapos », ils poussent littéralement les Français dans les chambres à gaz (qui n’existent pas). Il y a quelques heures, j’entendais une vieille « élite » de la « vraie droite », avec plein de galons sociaux sur les épaules, affirmer tout à fait sérieusement, à Radio Courtoisie, que la prétendue soumission de Macron à l’Allemagne était le retour de 1942 et de la collaboration. Il n’y avait pas une once d’ironie dans ses propos.
    Les gens se mettent à raconter carrément n’importe quoi. Macron c’est la Milice, Merkel c’est Hitler, un professeur bénéficiant de l’emploi à vie est une victime « violée » par les nazis.
    Chouard s’agite comme un possédé face au journaliste qui lui pose une question qui lui déplaît, il perd la boule, il se dit victime de « racisme », il s’indigne que ses positions puissent le moindrement être contestées. L’appel à la violence est constant, sous le prétexte d’une auto-défense parfaitement imaginaire.
    Il s’agit d’un professeur. D’un homme payé par l’Etat pour former les enfants. D’un professionnel de la science, de la raison et de la transmission du savoir. Que dire des autres, alors…
    Par exemple, Maxime Nicolle, le porte-parole des Gilets jaunes dont Chouard est proche. Lui aussi semble sortir de l’asile psychiatrique. Il tient des propos délirants, dans le fond comme dans la forme. Il se prend pour un Résistant pourchassé par les nazis, un dissident persécuté par les Soviétiques. Il va demander l’asile politique à l’étranger :
    « Si dans les deux semaines qui suivent, il n’y a aucune avancée, aucune avancée concrète financière envers le peuple et pour tous les membres de la population, pas certains petits groupes comme ‘on va prendre tel machin’… Non, c’est tout le monde! […] Toutes les personnes qui sont dans la m… dans ce pays, alors qu’ils essayent de s’en sortir […]. Si vous ne faites pas ça, dans deux semaines, je pars de ce pays, je fais une demande d’asile constitutionnel et je me battrai à l’extérieur, mais je peux vous garantir que j’y passerai ma vie […] jusqu’à ce que j’en crève. »
    Le n’importe quoi total. Lui aussi, c’est un communiste : « Je vous rappelle que quand on se rassemble [à Paris], la capitale est bloquée. Et quand elle est bloquée, ça fait perdre des milliards à des riches, aux grosses sociétés, aux magasins de fringues et de parfums. »
    Il a un truc sûr pour ruiner les banques et faire tomber Macron : « Votre pouvoir, c’est l’argent qui est sur vos comptes […]. On va essayer de fixer un jour précis où tout le monde ira retirer une somme d’argent, le maximum qu’il peut retirer. »
    En décembre dernier, il a invité, à une réunion publique de Gilets jaunes, un autre fou, un mythomane nommé Philippe Argillier, ancien patron de boîte de nuit à Bruxelles. L’article du Parisien qui rapporte leurs propos mérite d’être largement cité :
    « Je suis un homme qui a créé en 2001 un réseau de consultants auprès du gouvernement à l’étranger », prétend l’homme providentiel de Nicolle.
    « On a fait appel à moi, en me demandant si je pouvais aider le pays à restructurer son organisme financier, y compris à développer le tourisme. J’ai accepté, car se faire solliciter par le gouvernement en tant que consultant, ce n’est pas tous les jours. Et, en ce qui me concerne, j’avais un agenda personnel, qui est très proche du vôtre. »
    « Vous avez fait un coup d’Etat, vous avez fait une révolution […]. Sachez qu’il existe un monde parallèle. Un monde très parallèle. Je le qualifierais peut-être de gouvernement très officieux », a-t-il également indiqué, précisant qu’étant « sous la plus grande confidentialité », il lui était impossible de « révéler certaines transactions ». Il a aussi affirmé avoir travaillé pour le gouvernement de 2001 « jusqu’au 31 décembre 2015 », date après laquelle il a décidé de « prendre du recul » pour « préparer son agenda » prévu « pour la fin 2019 ».
    « Si je venais à vous montrer certains documents, à cette minute, je peux arrêter maintenant, et ce n’est plus nécessaire d’aller de l’avant. »
    Maxime Nicolle, qui s’est aussi présenté au micro, a confirmé avoir vu ces documents et avoir signé « une clause de confidentialité » qui l’empêche d’en dire plus à ce sujet. « Pour ceux qui ne sont pas policiers, une clause de confidentialité, ça empêche de parler, si vous parlez, il y a des poursuites. »
    Tout commentaire serait superflu, je crois, sinon un : voilà qui rappelle furieusement les prétendus « comptes bancaires cachés à l’étranger » d’Emmanuel Macron, que Marine Le Pen a menacé de révéler quelques secondes avant la fin de son débat avec lui, à la veille des élections.
    Les services de subversion russes étant fortement mouillés dans cette affaire, il n’est pas du tout exclu qu’ils manipulent également Maxime Nicolle et son soi-disant « consultant clandestin du gouvernement ». Nicolle, le Blanc qui porte la casquette à l’envers comme un voyou arabe, est, tout comme Etienne Chouard, un bon client de RT « France », dont il dit le plus grand bien.
    Cela serait parfaitement raccord avec ce que l’espionnage russe a fait aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, au Montenegro… un peu partout où la Russie est en mesure d’attiser les braises pour faire avancer ses intérêts, en fait. Comme si on avait besoin de ça. Comme si les gens n’étaient pas suffisamment désaxés comme ça.

  79. Claude Luçon

    @ Achille | 01 février 2019 à 00:30
    A propos de méprisants: parce que ce sont deux zèbres qui n’apportent rien de positif à la société, bien au contraire, et n’ont que leur immense vanité à nous offrir.
    Pire, après avoir entendu Enthoven à la télévision, qui doit s’en remettre à ses collègues Platon et Aristote pour nous parler de philosophie, deux hommes dont j’avais entendu parler avant le bac, je n’en ai retenu qu’un mauvais cas de grippe.
    Ce type ne m’indigne pas seulement, il fait exploser mes poumons en plus de ma rogne.
    Quant à BHL, l’ayant rencontré dans ses oeuvres de pourfendeur de dictateur j’ai une idée très précise du dandy à la mise (costume, chemise et coup de peigne) soigneusement négligée qu’il est.

  80. Et voilà Caserte qui zonzonne aux buissons ardents de toutes les dénonciations, pourtant un clocher n’est pas un bûcher, et Savonarole n’est pas Savonarole.

  81. @ Achille
    « J’ai regardé le débat entre Raphaël Enthoven et Etienne Chouard qui est, nous dit-on, une autre figure des Gilets jaunes (une de plus). Sauf que lui fait figure d’intellectuel, si tant est qu’il en existe dans ce mouvement. »
    Suffisance, abjection : laquelle l’emporte à la lecture de ce jugement d’un moraliste ?
    ——————————————-
    @ Michel Deluré 31 janvier à 9 h 07
    Votre lambeau de phrase : « Car le talent, qui n’est pas l’apanage des seules élites… » nous renvoie directement à la définition du mot élite !
    Ce ne sont pas vos explications de 15 h 04 qui nous éclairent ! Elles nous donnent le tournis !

  82. @ Michel Deluré
    « Paraphrasant le titre d’un ouvrage d’André Frossard, je peux personnellement affirmer que « des élites humaines existent, j’en ai rencontré ». »
    Je veux bien vous croire, mais hélas le genre de rencontre comme celle dont André Frossard a bénéficié relève de l’expérience personnelle et est difficilement communicable…
    Et puis ces élites humaines n’ont peut-être pas toutes suivi le parcours réglementaire et obligatoire supposé être le seul en mesure de fabriquer des élites.

  83. @ Robert Marchenoir 9h41
    « Les services de subversion russes étant fortement mouillés dans cette affaire, il n’est pas du tout exclu qu’ils manipulent également Maxime Nicolle et son soi-disant « consultant clandestin du gouvernement » »
    Votre portrait de Chouard me fait penser aux descriptions du célèbre entomologiste du XIXe siècle Jean-Henri Fabre. Rien n’y manque et tout est juste.
    J’avais posté un lien d’une émission où il est opposé à un prof de droit, Bruno Mathieu, qui le boulotte tout cru. Sa vraie nature de coco radicalisé annonciateur du « grand soir » éclate au grand jour.
    Mais là où je ne vous suis pas, c’est lorsque vous pensez à la main de Moscou derrière les GJ. Faut-il rappeler que ce n’était pas Moscou qui était derrière les sans-culottes de notre grande Révolution, ou en appui aux Trois Glorieuses de 1830, pas plus qu’en 1848 ou 1871 ou 1968…
    Le peuple français est suffisamment idiot ou intelligent, tout dépend de l’angle de vue, pour se tirer des balles dans le pied, ou à défaut, se les prendre dans les yeux !

  84. @ Achille 01 février 2019 00:30
    « Je lis les commentaires… »
    Vous connaissez certainement la phrase de Beaumarchais :
    « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur »
    Croyez-vous que BHL mérite des éloges flatteurs pour sa production littéraire ou philosophique (ou celle de ses nègres) depuis vingt ou trente ans ? Si on mesure son talent à l’aune de ses très nombreux passages et invitations dans les médias, il est effectivement au top !
    Je laisse de côté Enthoven qui, pour moi, est plus un enseignant / journaliste / militant qu’un philosophe.
    Quand le talent se mêle au métier, je peux être flatteur :
    Ainsi, concernant Ruth Elkrief qui interviewait hier soir FX Bellamy, elle était parfaite et de classe. Ce n’est pas la majorité de ses interventions journalistiques. ! Mais là, des sourires, pas de coupure de parole, pas d’énervement agressif, des questions intelligentes. Ce n’est pas souvent le cas, car si elle est intelligente, ses questions et son comportement sont ceux d’une militante agressive. Hier soir, je répète, elle était une grande journaliste.
    Quant au livre de Zemmour, si vous faites vôtre l’opinion de Slate (ardemment anti-Zemmour), la messe est dite ! Moi, je l’ai lu et malgré quelques imperfections très factuelles, je l’ai trouvé bien écrit, documenté, intéressant et quelquefois passionnant. Et ce sans nègres de service je crois !
    Cordialement.

  85. Nom de Dieu, d’une pipe et aussi d’un petit bonhomme !
    Il s’agissait de s’étonner de l’injustice en matière de distribution de génie, et si j’étais géniale j’aurais quantité de choses à dire, comme par exemple : le génie est la chose la moins bien partagée !
    Ou alors : le génie c’est chouette, c’est beau, ça a de la gueule, et toi et moi on en est dépourvu !!
    Mais il existe une alternative, qui consiste à en parler longuement, comme je pourrais parler longuement de ma recette des cardons à la moelle, cette possibilité présente l’avantage non négligeable d’être d’une innocuité remarquable et d’une désespérante inanité.
    Cependant, je lis avec un plaisir non dissimulé que dans ce monde bruyant et aberrant, le nombre d’abrutis qui ont une théorie sur la distribution de génie est exponentiel…
    Ce constat affligeant est pourtant signe de bonne santé, car lorsque ceux qui n’ont aucun génie axiomatisent, alors, et dans cette condition unique, l’espoir est permis…
    En effet, il a été et c’est constant, relevé depuis la nuit des temps, que Neandertal aux yeux cernés par l’épuisement d’une journée de chasse infructueuse, la bouche gercée par un froid pénétrant, les pieds déchirés par les cailloux pointus et les ronces, s’est lavé et relavé les mains, puis a passé le savon à son voisin, un dénommé Pilate, sombre crétin, en lui demandant de bien vouloir trancher sur la question épineuse du génie, ce qu’il a fait et mal fait !
    Il se trouve que par un heureux hasard, je descends en ligne directe de Neandertal et de Pilate, qui ont dû échanger leur génome, et de fait, il me faut aujourd’hui constater cette évidence par trop troublante, et avouer à ma grande surprise que le génie a déserté ma boîte crânienne, ce qui me peine infiniment, et me laisse penser que ce savon venait d’Alep…
    Mais, et cela est grandiose et majestueux, je n’ignore pas que le génie ne répond qu’à une seule et unique chose que vous savez…

  86. Et lui on le classe dans quelle catégorie ? Les démissionnaires sans talent ? Au niveau des éclairages à apporter, chapeau ! Renoncer sans combattre, belle carte de visite !
    Orange avec AFP-Services, publié le vendredi 01 février 2019 à 12h08
    L’ex-président est désormais à la tête d’une SARL qui lui permettra d’être rémunéré pour donner des conférences et des colloques. Il avait pourtant affirmé qu’il n’aurait pas ce genre de pratiques, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy.
    « Réflexions, débats, perspectives et analyses » : c’est le nom de la société créée par François Hollande.
    Il aurait pu rajouter « et renoncement », non ?
    Honte de rien, et dire qu’il aura encore des soutiens. C’est tellement facile de changer, de faire croire, et de prendre le contre-pied… Bien sûr pour notre bonheur, socialiste un jour, mensonge toujours. Incurables politiques, les pratiques n’engagent que ceux qui veulent bien y croire, comme pour les promesses… Donc, toujours rien de nouveau sous le soleil.

  87. Comment peut-on trouver du talent à un BHL, triste baudruche pédante qui a heureusement été remise à sa vraie place grâce à l’entarteur belge ?

  88. La région est mobilisée… Toulousains ! Toulousains ! Toulousains !
    Petite digression, il est annoncé pour les Bleus une moyenne jamais atteinte de mémoire d’aficionado, 120 kg sur la bascule ! Un pilier à 147 kg. 960 kg pour le pack !
    Raoul Barrière avait fait la une avec… seulement 800 kg.
    Un de mes très proches assis à côté du père de Richard Astre nous avait rapporté ses paroles – malgré la défaite du jour -, « si ces jeunots tombent en phase finale contre nous ils vont nous battre », ce fut fait à Agen.
    Pourtant pèse l’absence de départ du petit chéri talentueux de tout un pays, Antoine Dupont – l’Ovalie est un pays bien sûr -, bon il est temps de nous concentrer, notre pays sans rugby c’est comme une mayonnaise sans ail.

  89. Comment recadrer un économiste rentier de plateaux télé: François Boulo jeune pousse, avocat de métier, Gilet Jaune affiché, dans un exercice qu’il affectionne particulièrement, le talent oratoire, technique à la clef, chiffres incontestables, pour une estocade digne de Luis Miguel Dominguin.
    https://youtu.be/QqmxLbpBil0
    Olé !

  90. @ Giuseppe | 01 février 2019 à 23:08
    * Le talent oratoire : oui, incontestablement. Il y a du Enthoven dans ses réparties foudroyantes.
    * Technique à la clef : oui. Bien que ne connaissant pas grand-chose en économie, il sait donner le change face à un économiste averti.
    Ce qui tend à démontrer, encore une fois, que la maîtrise de la parole prime devant la compétence technique, surtout devant un public tout entier acquis à la cause qu’il défend.
    Il suffit de lire les commentaires en bas de la vidéo. Pauvre Jean-Marc Daniel, il est habillé pour l’hiver.
    * Chiffres incontestables : je ne serais pas aussi catégorique. Ses chiffres semblent être tirés tout droit d’un trac de LFI ou du NPA.
    Les chiffres, il est facile de leur faire dire ce que l’on veut. Les sbires à Mélenchon sont des experts en ce domaine.
    Mais il est sympathique ce jeune avocat, bien plus que son adversaire Jean-Marc Daniel, avec son gros ventre de méchantcapitaliste.
    L’apparence joue aussi dans un débat. Cette vidéo en est un parfait exemple.

  91. @ Achille | 02 février 2019 à 01:57
    L’équipe de France a perdu, aujourd’hui le slogan ne va pas être « Macron démission ! » mais « Laporte démission ! ».
    Ceci dit le jeune avocat avance des chiffres connus et repris par tous, 9 000 000 de citoyens qui vivent sous le seuil de pauvreté, intérêts de la dette, seul doute ce sont les 80 milliards d’évasion fiscale dont tous les partis parlent mais qui semblent bien insaisissables, est-ce une réalité ?
    Il introduit à juste titre l’impôt de nationalité – il est le premier à en parler – ce que pratiquent les Etats-Unis.
    Ainsi et aussi ferait taire ce fameux chantage à la délocalisation qui prend en otage les gouvernants.
    Et avec Trump cela ne rigole pas, il va le chercher cet impôt.
    J’avais lu un article des Echos concernant des citoyens qui n’avaient fait qu’un bref passage de naissance dans ce pays ; quelques années plus tard se voir réclamer cet impôt, enregistrés ils étaient, sur le sol américain.
    Arguments imparables, maîtrisant parfaitement l’économie, et la rouerie de vieux-jeune routard de la politique.
    La jeunesse de Besancenot à son époque, pour un capital sympathie qu’il ne va cesser d’amplifier, pugnace avec de la suite dans les idées. Victor Hugo en appât et de suite l’avocat de tacler en suivant l’économiste, se croyant finaud de le reprendre sur la qualité de l’écrivain. Alors qu’il lui avait exprès savonné la planche pour mieux le plaquer et lui mettre un tampon, du grand art !
    Concis, lisible, rapide, précis, tout ce qui a été laissé de côté en deuxième mi-temps par une équipe de rugby qui bégayait son talent, François Boulo pour sauver le pays France ?
    Il est leste, souple sur les appuis, sans doute un grand demi de mêlée véloce nouvelle génération ; il a mis un vent à Jean-Marc Daniel qu’il a enrhumé au passage, la lutte des mots était inégales, trop lourd ce dernier.
    Et bien sûr de planter, pour finir, l’essai entre les perches.

  92. Une personne qui évoque les cardons à la moelle (duvent le 1 février à 13 h 41) – ce mets du temps de la Nativité – ne peut être totalement mauvaise.

  93. @ Claude Luçon | 01 février 2019 à 11:08
    « A propos de méprisants: parce que ce sont deux zèbres qui n’apportent rien de positif à la société, bien au contraire, et n’ont que leur immense vanité à nous offrir. »
    Ils ont certes leur vanité ces deux philosophes, comme bien des intellectuels. Vous en connaissez des modestes vous ? Moi pas !
    Mais ils ont aussi leur talent oratoire, une pensée bien structurée et un sens de la répartie bien affûté.
    En fait ce qui importe n’est pas tant ce qu’ils disent, mais la façon dont ils l’expriment.
    L’éloquence favorise toujours celui qui la possède au dépens de celui qui a, certes, des compétences incontestables dans un domaine très pointu comme l’économie, le droit, la science dans toute sa diversité, mais qui ne sait pas s’exprimer.
    C’est dans cet esprit, je pense, que Philippe Bilger parle de la scandaleuse injustice du talent.

  94. @ Giuseppe | 01 février 2019 à 20:51
    Patatras ! Hier soir, après une première mi-temps géniale pour nos coqs gaulois, la Bérézina en trois actes :
    a) les mouches ont changé d’âne.
    b) le cochon est dans le maïs.
    c) la cabane est tombée sur le chien.
    Allo Novès ?

  95. Robert Marchenoir

    @ caroff | 01 février 2019 à 12:37
    Merci de vos encouragements. Je vous réponds concernant ceci :
    « Mais là où je ne vous suis pas, c’est lorsque vous pensez à la main de Moscou derrière les GJ. Faut-il rappeler que ce n’était pas Moscou qui était derrière les sans-culottes de notre grande Révolution, ou en appui aux Trois Glorieuses de 1830, pas plus qu’en 1848 ou 1871 ou 1968… Le peuple français est suffisamment idiot ou intelligent, tout dépend de l’angle de vue, pour se tirer des balles dans le pied, ou à défaut, se les prendre dans les yeux ! »
    Soyons clairs. C’est un point très important lorsqu’il s’agit des opérations de subversion de l’espionnage russe.
    Je ne soupçonne pas Moscou d’être à l’origine des Gilets jaunes. Pas davantage que je ne l’accuse d’être à l’origine du Brexit, du mouvement qui a porté Donald Trump au pouvoir, ou des aspirations d’une partie des Catalans à l’indépendance. Bien que dans ces trois derniers cas, les actions subversives russes soient attestées. Il est évident que les Français ont des motivations autonomes qui ont amplement suffi à déclencher la révolte des Gilets jaunes.
    Je dis que des signes très précis et très identifiables font craindre — et en fait, montrent — que Maxime Nicolle et Etienne Chouard sont manipulés par la Russie pour déstabiliser la France. Le simple fait que l’un et l’autre soient invités sur RT est un soi un acte de subversion. Mon doute ne porte que sur une manipulation plus poussée et moins visible.
    Le simple fait que Nicolle déclare, de façon parfaitement absurde, théâtrale et quasi démente, qu’il est sur le point de « demander l’asile » à un pays étranger, fait suspecter un encouragement russe. Nicolle n’est ni persécuté, ni inculpé, ni arrêté, ni condamné, ni empêché de s’exprimer de quelque façon que ce soit. Aucun pays du monde ne peut se pencher une seule seconde sur une hypothétique demande d’asile de sa part. Sauf… la Russie, qui l’a déjà fait dans l’unique but de nuire au pays d’origine (l’Allemagne, par exemple).
    Evidemment, il y a très peu de chances que Nicolle choisisse vraiment de s’établir en Russie, quand bien même on le lui proposerait. Ou alors, il serait encore plus idiot que je ne pense. Mais ça ne fait rien : le but des Russes est de créer le désordre, la dissension et le chaos au sein de la population visée. Le fait même que Nicolle dégoise en ce sens, si Moscou l’y a encouragé, est un succès pour la Russie.
    La doctrine de Moscou dans de pareils mouvements ne consiste pas (la plupart du temps…) à les déclencher. Elle consiste, comme je l’ai écrit, à souffler sur les braises. A aggraver des mécontentements et des antagonismes déjà existants. Cette pratique est amplement documentée.
    Aux Etats-Unis, des faux comptes Twitter et Facebook, créés par les services russes, ont attisé la guerre raciale des deux côtés. Les uns prétendaient être tenus par des Noirs partisans du mouvement Black Lives Matter, les autres par des Blancs hostiles au racisme noir. L’espionnage russe a réussi a déclencher des manifestations de rue exclusivement par Internet. Les gens ont suivi des « organisateurs » virtuels qui étaient, en fait, des agents russes agissant peut-être de l’autre côté du globe.
    Lorsque vous ajoutez à cela le fait que les Gilets jaunes se portent spontanément vers les « journalistes » de RT France, lors des manifestations, pour les remercier, tandis qu’ils attaquent physiquement les journalistes français, dans une campagne de violence et de haine dont je ne suis pas sûr que l’histoire française ait connu l’équivalent, il faudrait être aveugle pour ne pas se poser de questions.
    La question n’est pas si la Russie attise les flammes, clandestinement, et aussi ouvertement, dans ces émeutes. Elle le fait. La question est : dans quelle mesure, par quels moyens et avec quelle gravité.
    J’ai moi-même observé de faux comptes russes, sur Twitter, appelant les Gilets jaunes à la révolte. Ils sont faciles à détecter. C’est à la portée de tout le monde.
    J’ai déjà démonté, ici même, une opération d’intoxication russe menée à l’aide d’une vidéo de manifestation trafiquée. Ne me dites pas que les preuves n’existent pas lorsque je les ai présentées ici même.
    Quand les signes manifestes de la subversion russe sont visibles par des citoyens lambda, et que les services spécialisés de la Défense nationale confirment leur existence, le déni n’est plus possible.
    Je vous montre deux pièces à conviction supplémentaires. Presque au hasard : il suffit de se baisser pour en ramasser. Regardez cette prétendue charte officielle des Gilets jaunes. Elle présente plusieurs caractéristiques tout à fait anormales.
    1) Elle est très professionnellement réalisée. Un graphiste de métier est manifestement intervenu. La langue utilisée (expression, orthographe) est d’un niveau très élevé. Rien à voir avec les écrits bourrés de fautes des Gilets jaunes, ni avec leurs sites à la mise en pages approximative.
    2) Elle circule exclusivement sous forme graphique. Un format idéalement adapté à la diffusion virale sur Facebook et Twitter.
    3) Elle est complètement anonyme. Aucun des sites qui la diffuse ne cite de noms, de source ou ne donne de lien. Tous se bornent à dire qu’elle « circule sur les réseaux sociaux ».
    4) Elle comprend une revendication qui n’a jamais été évoquée par les Gilets jaunes : la sortie de la France de l’OTAN. Tout à fait par hasard, il s’agit d’un objectif stratégique de la Russie.
    5) Lorsque Libération a cherché à savoir qui était derrière cette « charte », il n’a réussi qu’à contacter, par Internet, quelques prétendus « ouvriers » ou « smicards » refusant de donner leur identité. Aucun des membres connus des Gilets jaunes n’en a revendiqué la paternité.
    A ce stade-là, Monsieur Popov pourrait aussi bien planter son transat au milieu de la place Beauvau, hisser un drapeau avec l’insigne du KGB au-dessus et se mettre un gyrophare sur la tête. Ce serait plus discret.
    Ce n’est pas une loi sur les « fake news » que le gouvernement devrait édicter, laquelle se prête à d’innombrables dérives en matière de liberté d’expression. Il devrait tout simplement, et pour commencer, fermer le robinet à la source, c’est-à-dire interdire RT et Sputnik « France ». L’Ukraine l’a fait. Ne me dites pas que nous ne pouvons pas nous défendre au moins aussi bien que l’Ukraine.

  96. Michel Deluré

    @ Caserte 01/02 11:16
    Si mes explications ne vous ont pas éclairé sur la définition du mot « élite », je le regrette mais me console cependant en constatant que notre hôte et les dizaines d’intervenant(e)s qui ont commenté ce billet n’y sont donc apparemment pas mieux parvenus que moi !

  97. @ Achille
    @ Giuseppe
    Gros ventre ou pas, j’aime beaucoup Jean-Marc Daniel. Pas seulement parce qu’il a une voix agréable, et des yeux pétillant d’intelligence. Je pense que ses propositions économiques sont beaucoup plus salutaires pour les Français, y compris pauvres, que celles de son contradicteur. Il espérait beaucoup de Macron à son arrivée, je ne suis pas certaine que ce soit le cas maintenant. Ce n’est pas un inconditionnel. La vidéo est de mauvaise foi : on voit un Gilet jaune lui passer un savon et le culpabiliser, sans lui laisser la possibilité de s’expliquer. C’est de très mauvais augure concernant l’influence politique des Gilets jaunes, surtout venant d’un avocat.
    Quant à Enthoven et Chouard, nous n’avons heureusement pas à choisir entre les deux pour éclairer nos lanternes sur les événements politiques.
    Je suis en train de lire les réflexions d’Edmund Burke sur la Révolution française. C’est un homme du XVIIIe siècle. Dès 1789, il avait prévu que la Révolution française se terminerait dans un bain de sang et qu’ensuite, un chef autoritaire viendrait s’emparer du pouvoir, ce qui lui a valu sur le moment toutes sortes de calomnies et accusations diverses, car la mode en Europe était de trouver cette révolution géniale ; on la considérait comme le produit de la philosophie des Lumières.
    Sa lettre s’adresse à un jeune Français ; il explique pourquoi il se méfie des idées générales philosophiques prônées par les révolutionnaires (il y a tout un développement sur la liberté) et il écrit: « Vous voyez, Monsieur, dans cet âge éclairé, j’ai la hardiesse de confesser que nous (les Anglais) sommes des êtres aux sentiments non appris, et qu’au lieu de rejeter tous nos vieux préjugés, nous les chérissons à un point considérable ; et pour notre grande honte, c’est parce que ce sont des préjugés que nous les chérissons ; plus ils sont anciens, plus ils ont prévalu, et plus nous les chérissons ».
    Il explique qu’en temps de crise ou de difficulté, ils n’ont pas besoin, grâce à leurs préjugés, de se poser des questions existentielles, mais que d’un commun accord, grâce aux préjugés partagés, forgés à l’épreuve du temps, ils savent immédiatement comment réagir. Dans un des dialogues de Platon, Socrate disait déjà que des idées toute faites ne sont pas forcément fausses.
    C’est une boutade, bien sûr, les philosophes sont passionnants, mais en politique, les conseils des théoriciens sont parfois à prendre avec des pincettes, si convaincants soient-ils.

  98. @ Lucile | 02 février 2019 à 12:05
    J’aime bien vous lire ; ceci dit attention à l’osmose qui consisterait à mettre en lien ce jeune avocat avec une quelconque révolution, c’est tellement facile d’en jeter les ponts et le discréditer.
    Il ne dit pas du tout cela ! Mais pas du tout, il propose, c’est bien ce que souhaite ce gouvernement de pacotille aux abois : Alexandre Benalla porte-drapeau d’un système qui tourne en dérision un Sénat aussi ridicule et impuissant que le service que ce dernier restitue au pays.
    Il part du factuel, notre leste avocat, il propose, chiffres incontestables à l’appui.
    Demandez à Trump comment il a fait pour rapatrier ses industries automobiles du Mexique aux USA. Certainement pas en disant la messe.
    Nous disons la messe au Sénat, Monsieur Alexandre élucubre et raconte ce qu’il veut devant une commission qui doit le faire rire (cf son entretien avec son associé) dans son for intérieur.
    Heureusement que le ridicule ne tue pas, le jour de gloire du président de ladite commission est en train de tourner en Bérézina, on a les défaites que l’on suscite.
    A vaincre sans péril Alexandre B. triomphe sans gloire, il a bien compris l’impuissance d’un système trop policé qu’il foule aux pieds sans vergogne.
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301220197621-le-cauchemar-fiscal-de-ces-francais-nes-aux-etats-unis-2150401.php
    Les GAFA et leur dissimulation rampante, tout d’un coup on s’aperçoit qu’ils peuvent être taxés, je comprends que l’Allemagne ne suive pas notre chemin: les BMA (les Béhèmes, Mercos et autres Audi se vendent comme des chocolatines chez eux).
    C’est un début, la taxe de nationalité proposée par François Boulo est dans la lignée de la réflexion sur les GAFA, rien de plus.
    Il a un air de Louis Antoine Léon de Saint-Just la révolution en moins :
    « Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent. »
    Il va drainer pas mal de pasionarias, le romantisme de la jeunesse sous un discours de fer.

  99. @ Giuseppe 6h50
    « Il est leste, souple sur les appuis, sans doute un grand demi de mêlée véloce nouvelle génération ; il a mis un vent à Jean-Marc Daniel qu’il a enrhumé au passage, la lutte des mots était inégales, trop lourd ce dernier.
    Et bien sûr de planter, pour finir, l’essai entre les perches ».
    J’aime votre métaphore, rugbystique évidemment !
    Mais j’ai eu l’occasion d’écouter Jean-Marc Daniel, l’un des rares économistes libéraux que porte notre terre de France, lors d’un débat à l’Assemblée.
    Comme sa morphologie que l’on moque le laisse supposer, il ne court (ne débat) pas aussi vite que l’avocat GJ qui lui a été opposé mais c’est, à l’instar des piliers, un homme qui avance en assénant ses vérités: il renverse bien des adversaires mais son côté bien élevé (X-ENSAE et carrière à l’Insee) l’empêche de les achever….
    Coureur de fond contre lévrier donc !
    Et vive Novès ! (Vous voyez que je change d’avis…)

  100. @ Caserte | 02 février 2019 à 07:39
    « Une personne qui évoque les cardons à la moelle (duvent le 1 février à 13 h 41) – ce mets du temps de la Nativité – ne peut être totalement mauvaise. »
    Alors, en voilà une idée que vous n’êtes pas le premier ou la première à colporter…
    Cette idée fausse ne repose à mon avis que sur l’ignorance des efforts que nécessite la préparation de ce met délicieux, qui est un pousse-au-crime de premier ordre.
    En effet, et si l’on considère que la prise à pleines mains de ces tiges savoureuses demande une concentration et une dextérité hors du commun, puis que ladite tige ligneuse requiert de ne l’être plus, il est alors évident que toute personne aux abords du préparateur s’expose à un danger considérable, eu égard aux difficultés à surmonter…
    Par ailleurs, et pour ce qui regarde l’os à moelle, il faut impérativement demander à votre boucher de le couper à la longueur qui ne permet pas de s’en saisir comme d’une arme.
    En effet, il m’a été rapporté et cela est la pure vérité, qu’un homme de grande qualité a, à l’aide d’un os rempli de moelle, fracassé le crâne de son frère qui depuis le regarde du fin fond de sa tombe et ne se lasse pas de le tourmenter…
    Donc, une personne qui évoque un mets du temps de la Nativité est aussi capable qu’une autre qui en ignore tout d’être d’une mauvaiseté tout ce qu’il y a de banal. La banalité du mal se loge parfois dans n’importe quoi qui n’est pas classé arme létale de catégorie Os à moelle et Cardons !

  101. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 01 février 2019 à 23:08
    « Comment recadrer un économiste rentier de plateaux télé : François Boulo jeune pousse, avocat de métier, Gilet Jaune affiché, dans un exercice qu’il affectionne particulièrement, le talent oratoire, technique à la clef, chiffres incontestables, pour une estocade digne de Luis Miguel Dominguin.
    https://youtu.be/QqmxLbpBil0« 
    Il n’y a aucun recadrage, mot au demeurant qui cache mal sa nature infantile derrière une apparence managériale, tel qu’il est employé dorénavant (recadrage = tavu ce que je lui ai mis dans la g…).
    Votre « jeune pousse » est un communiste pur et simple, qui déroule une argumentation communiste pure et dure.
    Non seulement ses chiffres ne sont pas « incontestables », mais ils ne sont pas pertinents. Nulle part, votre « avocat de métier » ne donne les seuls chiffres qui conviendraient dans ce débat, à savoir le montant de la dépense publique, le pourcentage du déficit, le nombre des fonctionnaires, celui des chômeurs, le chiffre de la croissance, l’horaire de travail annuel, le poids des cotisations « sociales » dans le salaire brut, et la comparison de tous ces indicateurs avec nos voisins. Pour commencer.
    En revanche, lancer son intervention par les mots « répartition des richesses » (qui veulent dire : je suis un voleur communiste), ça, il sait faire. La « répartition des richesses », ça veut dire que les richesses ne se créent pas ; elles se répartissent. C’est faux. Et cela veut dire que le droit de propriété n’existe pas ; les richesses des riches, on peut les prendre pour les « répartir ». C’est scélérat. C’est de la morale de voleur.
    Prôner des mesures dictatoriales que même Poutine n’ose pas appliquer en Russie, et qui étaient l’apanage de l’URSS (interdire en pratique aux citoyens de s’expatrier), ça, votre gauchiste à lunettes sait faire.
    Etre malhonnête au point d’aller chercher, dans la législation américaine, l’une des très rares mesures scélérates et socialistes qui s’y trouvent (l’imposition des Américains à l’étranger), tout en omettant de préconiser en parallèle les innombrables dispositions « ultra-libérales » qui les compensent (à commencer par le niveau de taxation, infiniment plus bas que chez nous), ça, il sait faire.
    Etre malhonnête au point de ne pas expliquer le contexte de cette disposition, complètement inverse du contexte français, ça, il sait faire. Le monde entier cherche à s’expatrier aux Etats-Unis, car c’est là qu’on peut devenir riche. Fort peu d’Américains s’expatrient, car ils vivent déjà dans le pays le plus envié du monde. Quand ils le font, leur réussite sociale est souvent déjà faite, ce sont des cadres supérieurs et des PDG dirigeant des filiales à l’étranger. La taxation supplémentaire à laquelle ils peuvent être soumis est infiniment plus faible que celle espérée par votre voleur communiste peint en jaune. C’est donc exactement le contraire.
    Votre jeune amateur de l’argent gratuit des autres omet également de préciser que les Américains ne sont pas systématiquement taxés dans leur pays, même lorsqu’ils sont résidents fiscaux à l’étranger ; ce n’est qu’au-dessus d’un certain montant de revenu, tout à fait significatif, que l’imposition se déclenche.
    Et bien sûr, il omet de préciser, car cet abruti l’ignore, que cette mesure soulève une forte opposition auprès des Américains à l’étranger, et que lorsque Washington s’est mis en tête de la réactiver, les files d’attente se sont allongées aux portes des consulats américains en Suisse : les gens se bousculaient pour renoncer à la nationalité américaine (la plus convoitée du monde).
    Vous confondez un débat économique honnête avec un match de rugby ; ce n’est pas tout à fait la même chose.
    Votre édifiante petite vidéo montre une fois pour toutes que les gilétistes devraient se présenter à la télévision vêtus de rouge, et non de jaune.
    On connaissait déjà les communistes peints en vert (les écolos), là ils ont juste changé la teinte et passé une nouvelle couche. Le gros oeuvre est le même, si ça vous dit quelque chose. Il est aussi branlant et pourri. Ça leur dégringolera de la même façon sur la figure, comme ce genre de construction de cochon l’a toujours fait par le passé.
    Hélas ! ces sombres imbéciles risquent d’entraîner tout le monde dans leur suicide collectif.
    En face de lui, le gros boudiné dans son pull, c’est Jean-Marc Daniel, polytechnicien, libéral, professeur d’économie à l’ESCP et à l’Ecole des Mines, chroniqueur au Monde et à BFM. Un type très bien. C’est lui que vous devriez écouter attentivement, si vous voulez comprendre quelque chose à l’économie. Pas un avocaillon gauchiste inconnu de tous, qui cherche à se faire une notoriété à bon marché. En recyclant les recettes qui ont toujours échoué, partout où elles ont été appliquées, de la Russie au Venezuela, en passant par le Cambodge, le Zimbabwe, l’Angleterre pré-thatchérienne et la France.

  102. @ Giuseppe | 02 février 2019 à 14:28
    C’est vous qui faites le lien entre les Gilets jaunes et les Révolutionnaires, pas moi ! Après avoir donné mon avis sur Jean-Marc Daniel, je commentais le sujet du billet, à savoir l’éloquence des philosophes. Et c’est alors que j’ai cité Burke.
    Vous dites que cet avocat – qui parle de ce qu’il ne connaît pas – n’a rien d’un révolutionnaire, pourtant il vous fait penser à Saint-Just. Bizarre, bizarre : ce grand copain de Robespierre a contribué à envoyer toutes sortes de gens à la guillotine. J’emprunte cette phrase le concernant à Wikipédia : « Il est un des principaux orateurs (…) du procès de Louis XVI, lors duquel il prononce ces phrases, selon une rhétorique implacable inspirée de Rousseau : « On ne peut régner innocemment », « Tout roi est un rebelle ou un usurpateur ». Sa dureté et son incontestable talent rhétorique, qui feront de lui une des voix de la Montagne puis du Comité de salut public, se déchaînent contre ses adversaires ».
    Les amis de Saint-Just, parmi leurs exploits, ont accusé Marie-Antoinette d’inceste avec son petit garçon pour la guillotiner en toute bonne conscience. Je crois que c’est lui aussi qui a fait déposséder de leurs biens un certain nombre « d’ennemis du peuple ». Bref, un ami du genre humain…

  103. @ Robert Marchenoir | 02 février 2019 à 18:34
    Bob – je me permets – vous m’avez mis un grand coup sur la tête, du coup je vais noyer ma déconvenue à l’auberge préférée de notre groupe, ris d’agneau sauce citron réduite, Picpoul de Pinet frais… Nous sortons d’un match, si le cœur vous en dit c’est avec plaisir, je fais rajouter une assiette au cas où.
    ————————————————
    @ caroff | 02 février 2019 à 15:10
    Pour peu que je trouve un élément qui me plaise chez quelqu’un, je peux y mettre de la mauvaise foi.
    Ce jeune François Boulo, je ne savais rien de lui, a un côté Peter Pan, le joueur de rugby, je vous laisse le soin de découvrir, alors il me plaît.
    Jean-Marc Daniel n’est plus à présenter et pour « achever » le premier, je pense qu’il faut d’abord qu’il puisse l’attraper… Ce qui ne doit pas être une mince affaire, surtout maintenant, le poids des ans en plus.
    A ce propos j’ai vu jouer dans ma jeunesse maintes fois le Peter Pan cité ci-avant, 60 kg tout mouillé, du plomb dans les poches.
    Il finissait presque tous ses matchs son short immaculé, et pourtant il a côtoyé les meilleurs de son époque, le « Mongol » en faisait partie.
    Recruté aussi par le frère de Monsieur Rugby, il lui avait plu aussi.
    Ce que je voulais dire ici c’est que Jean-Marc Daniel est sans doute brillant mais il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire, l’épître de Marot du lion et du rat me semble un bon exemple.
    Bonne soirée, les Anglais c’est plus que jamais « no scrum, no win ! », le match prochain s’annonce des plus rudes, avec ou sans Jacques Brunel.

  104. @ Lucile | 02 février 2019 à 21:23
    Lucile, j’ai écrit qu’il avait « un air » la « révolution en moins », conclu par « pasionaras » ; je parlais de son visage juvénile, il fait penser à un jeune étudiant sorti frais émoulu d’un banc de fac, rehaussé de lunettes studieuses…
    Oui je sais et les 16 000 guillotinés qui vont avec.

  105. @ Lucile | 02 février 2019 à 21:23
    Saint-Just aussi, comme quoi on succombe souvent, l’enfer est toujours pavé de bonnes intentions :
    « On veut bien être rigoriste en principes, lorsqu’on détruit un mauvais gouvernement: mais il est rare que, si l’on vient à gouverner soi-même, on ne rejette bientôt ces mêmes principes pour y substituer sa volonté. »
    Repos.

  106. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 02 février 2019 à 22:38
    « Bob – je me permets – vous m’avez mis un grand coup sur la tête, du coup je vais noyer ma déconvenue à l’auberge préférée de notre groupe, ris d’agneau sauce citron réduite, Picpoul de Pinet frais… Nous sortons d’un match, si le cœur vous en dit c’est avec plaisir, je fais rajouter une assiette au cas où. »
    Je crois que c’est ce qui nous reste de mieux à faire. J’apporte du picrate.
    C’est votre Boulo, là, qui m’a mis un coup sur la tête. Je croyais que vous l’aviez déterré de derrière les fagots, mais non. C’est déjà une vedette. C’est notre nouveau Maurice Thorez.
    Il a déjà appelé à la grève générale, Eric Drouet et Maxime Nicolle sont amoureux de lui, ils ont pris langue, c’est le chef présentable que les Gilets jaunes attendaient.
    Il « s’est renseigné sur le budget de l’Etat », a-t-il dit (en le consultant avec des lunettes rouge vif, j’imagine), il a « découvert Paul Jorion, Frédéric Lordon, Olivier Berruyer, Jacques Sapir, Emmanuel Todd »… Enfin tous les sous-doués qui nous réinventent le marxisme en fouillant sur Facebook, tout ce que la France compte d’agents de Moscou. C’est dramatique.
    Je ne sais pas si vous avez lu du Paul Jorion, c’est hallucinant… un Belge complètement stupide qui raconte n’importe quoi, qui ne connaît rien à rien, mais qui passe pour un grand esprit auprès de certains…
    Olivier Berruyer, le soi-disant actuaire d’assurances qui joue à l’expert de la finance doublé d’un complotiste, parce que quand on est gratte-papier à la Matmut, on peut donner des conseils à Jerome Powell, c’est sûr…
    Jacques Sapir, l’homme qui ne saurait pas faire la différence entre un LBD et une perceuse à percussion, qui publiait tels quels, sur son blog, les rapports militaires détaillés que lui fournissaient les désinformateurs du GRU sur la guerre en Ukraine… L’homme qui a une « émission » sur Sputnik France, où il invite le « libéral » Charles Gave… candidat de Dupont-Aignan aux Européennes…
    Emmanuel Todd, le marxiste très peu crypto, qui déclare : « Moi, je rêverais d’avoir une décoration russe pour services rendus à la paix. » Ou bien : « Oui, je suis tout à fait capable de dire que je souhaite une victoire russe ! » (Dans sa guerre, non avouée, de subversion, d’occupation et d’annexion contre l’Ukraine.)
    On avait eu le Conseil mondial de la paix, cache-sexe des intérêts soviétiques, dont le premier président fut notre immense (mais néanmoins communiste) Frédéric Joliot-Curie, eh bien Emmanuel Todd n’hésite pas à prétendre publiquement à sa succession, avec un cynisme et une veulerie qui repoussent les limites de l’ignoble.
    Voilà les modèles de François Boulo, lequel prétend ouvertement que Macron essaie de faire du Thatcher (si seulement !), et que tout ça, c’est dépassé. Maintenant, le summum des élégances, c’est le communisme qui ne dit pas son nom, caché sous la défroque de l’extrême droite. Pour parler clair : le fascisme.
    Le vrai, celui du marxiste Mussolini, pas celui de l’insulte soviétique (et poutinienne) consistant à traiter de fascistes tous les anti-communistes. Celui qui vit de la dénonciation des riches, des forces de l’argent, celui qui méprise la démocratie et veut prendre le pouvoir par la force, celui qui ne rechigne pas à traiter ses adversaires au moyen d’huile de ricin (hier) et de bouteilles d’acide (aujourd’hui), celui qui se nourrit de chauvinisme et d’allégeance avec des puissances barbares.
    Celui qui prétend réclamer la démocratie directe, mais qui pratique les menaces de mort et l’agression physique contre les membres de son propre mouvement. Celui qui se croit légitime à réclamer le départ d’un président régulièrement élu, sous prétexte qu’il n’a pas voté pour lui.

  107. @ Giuseppe | 02 février 2019 à 22:38
    « Bob – je me permets – vous m’avez mis un grand coup sur la tête… »
    Pour ne rien vous cacher, je sentais venir le coup. Marchenoir c’est un peu le Sébastien Chabal du blog (1m91, 113 kg). Quand il vous fait un plaquage, il n’est pas rare que l’on perde quelques dents. Mais un petit coup d’éponge mouillée sur le visage et c’est reparti ! 🙂

  108. Illustration vidéo guitaristique simple mais convaincante (en anglais) de ce que je disais sur le talent, le génie et les « petits prodiges ».
    Le talent, c’est le résultat du travail. Le génie, c’est le résultat d’un don travaillé et donc le talent ne sera jamais le génie.
    Donc n’importe quel gamin avec du travail peut être talentueux mais la plupart ne seront jamais des génies parce que la plupart des enfants « prodiges » ne sont que précoces et rentrent dans la moyenne, donc dans la médiocrité, à l’âge adulte et inversement, parfois des enfants très moyens voire nuls peuvent devenir talentueux voire géniaux à l’âge adulte et même à un âge avancé.
    https://www.youtube.com/watch?v=EnrXIu6xCHY

  109. Tardive contradiction

    Je ne partage pas votre position M. Bilger.
    Si, sur le fond, j’approuve les opinions de R. Enthoven, je ne suis pas certaine que la complaisance narcissique de celui qui prête plus au brio (à la brillance ?) l’emporte sur l’authenticité, moins à l’aise certes, mais qui reste sereinement argumentée, de son interlocuteur.
    S’agit-il de jongler avec les mots ou de convaincre ?

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