La révolution, semeuse de mort et coupeuse de têtes, ne fait plus rêver, à l’exception de quelques idéologues nostalgiques ayant le goût du sang. On se souvient aussi qu’Emmanuel Macron avait écrit, dans les promesses inaugurales de tout pouvoir, un livre intitulé Révolution, dont, au fil des mandats, il ne subsiste guère que le titre : le fond et les engagements se sont vite évaporés.
Malgré les terribles ou décevantes désillusions qu’a connues l’idée révolutionnaire, il est permis de considérer que, sur les plans intellectuel et politique, il reste non seulement possible, mais aussi nécessaire, de s’en réclamer pour donner une véritable ambition et une réelle nouveauté à un programme.
Je songe à celui qui devra, sans trop tarder, donner à la droite classique — républicaine, si l’on veut user de cet adjectif passe-partout — son assise, sa force et son originalité. Récemment, j’ai été frappé par la réflexion d’un responsable de LR soulignant que la seule manière, pour ce parti, de se distinguer serait de sortir de la banalité des projets et, au contraire, de provoquer et de « renverser la table ». Agir autrement reviendrait à se fondre dans une masse au sein de laquelle les identités du camp conservateur, largement entendu, ne seraient plus vraiment discernables.
En effet, si l’on demeure dans le registre de propositions certes antagonistes mais guère bouleversantes — beaucoup moins de rupture que de continuation plus ou moins corrigée ou infléchie — la droite, même enfin dirigée par un homme de conviction, de courage et de moralité, Bruno Retailleau (qui, heureusement, n’a rien renié), aura du mal à se dégager du marais.
Elle risquera, par exemple, d’encourir le reproche d’être trop faible, par rapport au RN, sur le régalien, l’immigration ou le social, et donc de pâtir de la comparaison. Avec la difficulté supplémentaire que l’extrémisme même du RN, en se lissant et en s’assouplissant, donnera de la droite une image encore plus affadie.
Il faut que cette dernière, dans le fond comme dans la forme, rue dans les brancards, répudie toute tiédeur et n’hésite plus à formuler des pistes provocatrices. Non qu’elles puissent, dans l’état actuel, être immédiatement empruntées, mais afin qu’elles servent au moins de visée et d’aiguillon, pour être un jour opératoires.
Si je suis évidemment plus sensible à certains domaines qu’à d’autres — outre le secteur judiciaire — je serais enclin à privilégier, pour les transformations révolutionnaires, la vie et le régime des entreprises, la sphère de la culture et ce que je pourrais appeler les absurdités parfois insurmontables de l’univers administratif kafkaïen, avec des quotidiennetés bouleversées par la méprise, l’erreur ou la fraude.
Suivre aveuglément le afuera du président argentin n’aurait pas de sens, mais il a ouvert un chemin que nous aurions dû parcourir depuis longtemps : celui de la suppression de quelques ministères et d’un certain nombre de fonctions plus honorifiques ou nuisibles qu’utiles. En effet, le ministère, dans sa structure de base, amplifie la bureaucratie, élève mille obstacles entre la conception et l’exécution et fige un personnel qui serait plus efficace dans des circuits plus industrieux.
Puisque je me suis assigné l’envie de surprendre, on comprendra que je ne serais pas hostile à l’effacement de deux fonctions : le juge des enfants et le juge de l’application des peines, car la première se veut étrangère au pénal et la seconde le dénature et le détruit.
J’accepterais la métamorphose d’un Conseil supérieur de la magistrature, aujourd’hui judiciaire et autarcique, en un Conseil de pluralisme politique qui garantirait mieux, par ses contradictions et ses évaluations, la sélection des meilleurs et la mise à l’écart des pires.
Une responsabilité accrue de la magistrature aurait mon assentiment. Elle pourrait aller jusqu’à incriminer des pratiques et des décisions tellement aberrantes qu’elles ne seraient plus protégées ni concernées par les voies de recours.

Surtout, en matière pénale, je privilégierais l’objectivation des infractions, plutôt que leur atténuation liée à l’individualisation des peines. Un tel système éviterait ce sentiment permanent de « deux poids, deux mesures ».
Pour la procédure, il me semble qu’il conviendrait, afin de remettre du bon sens dans un monde où la sophistication, les lenteurs et les excès d’une présomption d’innocence souvent contredite par le réel immédiat font des ravages, de distinguer ce qui est certain et incontestable — quelle que soit la nature de l’affaire, elle serait jugée dans les plus brefs délais — de ce qui demeure obscur et complexe, et qui relèverait alors de la compétence des juges d’instruction. En tout cas, on ne laisserait plus traîner durant des mois ou des années des dossiers dont la solution crevait immédiatement les yeux et l’esprit par leurs évidences.
On comprendra pourquoi, en conséquence de ces transformations, je serais prêt à aller plus loin, à créer un désert en haut pour au contraire favoriser la richesse et l’inventivité judiciaires partout, sur l’ensemble du territoire national. Aussi, pour la place Vendôme et l’État de droit, j’oserais suggérer la disparition du ministère, afin de faire échapper la Justice à un centralisme stérilisant, au lieu de la laisser être vivifiée par une infinité de pratiques et d’adaptations. Il est clair que, si les magistrats sont absolument nécessaires, la bureaucratie et les orientations que la politique croit devoir imposer ne le sont pas…
Au risque d’offenser le milieu — tous les artistes, réels ou prétendus, qu’il subventionne, et les parasites qu’il nourrit — le ministère de la Culture pourrait être aisément remplacé par une politique d’aide et de confiance mise en œuvre dans les provinces et dans les mille lieux de création qui n’ont pas besoin de la rue de Valois ni de la condescendance parisienne pour s’épanouir.
Ce n’est pas parce que je ne suis pas un spécialiste de l’économie, de la finance ou de notre tissu entrepreneurial — modeste, moyen ou colossal — que je ne suis pas au fait, grâce aux mille témoignages recueillis, des difficultés et des dysfonctionnements que le fil du temps et les gouvernements ne cessent d’aggraver. Plus on réclame la simplification, plus la complexité s’accroît !
En particulier, qu’une entreprise veuille faire preuve de générosité, favoriser une cause humanitaire, aider une personne ou soutenir un projet méritant, elle devra passer par mille filtres, rendre des comptes avant, se justifier après. La plaie est que, désormais, tout est suspecté par principe, même l’envie de faire le bien ! L’inquisition, l’étouffement et la méfiance président à ce qui, il y a longtemps, était accueilli à cœur ouvert.
Un contrôle poussé à ce point entrave, il ne libère pas. Les entrepreneurs sont des héros. Et les tentations d’afuera trouveraient dans cet univers un terrain de prédilection !
Je souhaiterais attirer l’attention de la droite du futur sur un dernier élément qui rend fous les Français qui y sont confrontés. Je pense à tous ces hasards malheureux de l’existence dont on est un jour victime et qui, pour être réglés — à supposer qu’ils le soient — durent des années. J’ai tant d’exemples en tête.
Ainsi, il suffit qu’un jour quelqu’un se voie dérober ses papiers d’identité, son permis de conduire, son chéquier, sa carte bleue, pour que son existence bascule. Durant un an, à la tête de la section bancaire à Paris, j’ai systématiquement, dès réception d’une plainte, pour éviter l’enfer administratif et quotidien aux victimes, signalé partout — aux administrations comme aux services publics — qu’une identité avait été usurpée et qu’il ne fallait pas prendre le plaignant pour le coupable.
Sans forfanterie, cette pratique a permis à un grand nombre de personnes de respirer, de s’apaiser.
Autre exemple lu dans la presse : parce qu’on s’est trompé de nom, une société est mise en liquidation judiciaire. Depuis deux ans, la lutte pour rectifier cette erreur ne mène à rien. On contraint des citoyens honnêtes, qui ont subi un préjudice extraordinaire, à passer par les voies ordinaires. Et ils désespèrent !
Je pourrais citer d’autres péripéties de ce type, qui sont tout sauf dérisoires, tant par l’incommodité qu’elles créent que par le désarroi qu’elles engendrent. Ce serait un honneur, pour une droite de compassion et d’action, d’inventer une fonction de facilitateur, de régulateur : une personnalité chargée de toutes ces misères parfois inextricables qui ruinent trop souvent la vie des gens modestes.
Elle n’aurait qu’une mission : sortir ces affaires du maquis administratif et judiciaire pour leur trouver, sur-le-champ, une solution. Ce ne serait pas une mince embellie dans le climat démocratique.
On n’a pas seulement besoin de gardiens sourcilleux pour surveiller et dénoncer, mais d’auxiliaires et de relais efficaces pour secourir.
J’ai posé sur la table de ce blog quelques fragments pour une droite en révolution, pour la révolution de la droite. Elle est plus à même que quiconque de tenir ce beau pari : un extrémisme sans haine, une radicalité sans violence, un nouveau monde sans exclus, une politique sans trahison.
Stupeur et tremblements !
La une de certains médias aujourd’hui :
Bolivie : le président Rodrigo Paz supprime le ministère de la Justice.
Le motif ? Les juges harcelaient et persécutaient les opposants politiques !
D’où l’on peut conclure que le billet de Philippe Bilger est lu en Amérique du Sud.
La gloire assurée aux antipodes, à défaut d’être prophète en son pays. 😉
Hé bé, vive la retraite et vive les vacances, les ministères au feu, Macron au milieu !
Le proc en habit de rockeur cède au goût du jour, se munit de la tronçonneuse argentine pour disséquer la gauche caviar dont les grains woke pourtant n’avaient guère besoin, pulvérisés qu’ils sont déjà d’avoir laissé filer le peuple aux extrêmes de la violence, s’apercevant mais un peu tard, qu’une minorité défendue n’a jamais fait une majorité.
Prenons garde que, table renversée, les plus rigoureux ne finissent par, comme certain gardien de foot argentin, placer le trophée de toutes les victoires au niveau de leur sexe et mimer la sodomie.
Il n’est pas certain que l’exemple offert ne rétablisse l’ordre désiré et que, toute frustration confondue, la haine a contrario ne colore les extrémismes des radicalités, au nom d’une politique qui aurait rejoint les exclus pour les mener aux fossés de toutes les trahisons révolutionnaires.
L’allégorie de la guillotine n’a jamais su que remplacer petitement l’aristocrate par le bourgeois, puis par le membre du parti, sans jamais bien au contraire, changer le cœur de l’homme et son refus de toute émancipation, offrant sans cesse et toujours les incapacités de sa vénération au goût du sang versé, à la fête tribale des tables renversées, alors qu’attend toujours au festin des noces, vide et délaissée, la place proposée à ceux qui aurait admis de quel devoir fraternel est fait l’égal exercice de la liberté.
En préambule, il me paraît indispensable d’affirmer que, dans leur situation actuelle, tant en ce qui concerne la qualité de leurs dirigeants que les forces électorales dont elles disposent, même en se rassemblant dans un troisième « front populaire », les diverses gauches sont dans l’incapacité de concevoir une « révolution » et de la mettre en œuvre. Seules les droites, si elles s’unissent avant ou après le premier tour de l’élection présidentielle, ont une chance d’y parvenir… à condition que cessent dès maintenant les querelles de personnes plus que de programmes que leurs dirigeants entretiennent au désespoir d’une majorité de leurs électorats.
Avant de « renverser la table », il faudra d’abord regarder ce qu’il reste sur son plateau et, encore plus, faire l’inventaire de ce qu’il y manque. À force de secousses en tous sens, la confiance du peuple en son gouvernement a disparu. Sans confiance, nulle révolution, même simplement réformiste comme celle que souhaite notre hôte, ne peut être entreprise, faute, d’abord, de pouvoir être financée.
Le problème est que l’État est déjà très gravement endetté – il en est à emprunter pour payer le fonctionnement quotidien de ses administrations – et, pire, la moitié de cette dette (3 400 milliards d’euros) est détenue par des institutions étrangères. En revanche, l’épargne privée (hors immobilier) n’a jamais été aussi importante depuis 1970 (6 400 milliards d’euros fin 2024, dont 2 000 milliards en assurance-vie).
Un « emprunt national », réservé aux seuls particuliers français et à nos institutions financières, paraît donc envisageable, même si son taux ne permettra de promettre des revenus équivalents aux placements en bourse. Actuellement, cet outil caracole en tête des diverses possibilités d’épargne, mais chacun sait que la bourse connaît des hauts et des bas… et que plusieurs « bulles » (bitcoins, valeurs Internet, géants de l’IA…) le menacent. Lancé aussitôt acquise la nomination du nouveau Président et l’élection d’une Assemblée lui apportant une majorité solide, un emprunt de mille milliards sur dix ans à un taux de 2 à 3 % hors inflation permettrait de parer au plus pressé : desserrer l’étau des créanciers extérieurs.
Ce point acquis, viendrait ensuite un autre emprunt, ouvert celui-là à des marchés étrangers amis, essentiellement européens, qui ouvrirait la voie à un essor réel – pas celui d’aujourd’hui, qui tient de la méthode Coué – de notre économie de production, la « réindustrialisation » n’en étant qu’une part, qu’il sera très difficile de réanimer, le continent asiatique ayant pris une avance irrattrapable. Il faudra nous lancer à corps perdu dans les technologies innovantes, qui exigent plus de matière grise que de bras, et développer des produits numériques (au sens large) rivalisant avec ceux des GAFAM et des compagnies asiatiques, tout en maintenant nos points forts que sont l’aéronautique, les industries de défense, le nucléaire civil et notre agriculture (qui, aujourd’hui, n’assure plus notre autosuffisance).
Mais le succès de ce deuxième emprunt – le premier profitera de « l’état de grâce » dans lequel baignera la France après la fin du macronisme – ne sera possible que si la confiance retrouvée des Français envers leur chef se maintient à un haut niveau. Les belles paroles ne suffiront pas. Il faudra que celui-ci leur donne au plus vite des gages en provoquant une brusque et ferme rupture avec la politique de son prédécesseur dans tous les domaines et, d’abord, ceux liés au régalien.
Il faudra rapidement voter de nouvelles lois (ou appliquer celles qui existent mais sont inemployées) pour :
– assurer la baisse immédiate de l’insécurité (courtes peines pour les primo-délinquants, peines planchers, fin de la présomption de culpabilité pour les policiers, révision de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, suppression des JAP, fin de la présomption d’innocence des délinquants et criminels pris en flagrant délit ou confondus par des preuves irréfutables, fin des remises de peine automatiques, fin de l’individualisation des peines en cas de participation à une manifestation violente ou à un méfait collectif, assignations à domicile ou rétention des personnes susceptibles de violences lors d’une manifestation autorisée, confiscation systématique des véhicules ayant servi lors d’un délit, mise en examen des parents d’un mineur délinquant….),
– construire des prisons et des centres de rétention en nombre suffisant pour permettre l’exécution (en prison) de toutes les peines de prison prononcées (40 000 nouvelles places semblent aujourd’hui nécessaires), les lieux appropriés étant préemptés par l’État si la collectivité territoriale s’oppose au projet,
– décider la baisse drastique de l’immigration, qu’elle soit légale ou clandestine (quotas par origine nationale et par motif de demandes d’entrée (travail, asile, regroupement familial, études…), rétablissement du délit de franchissement illégal des frontières et peine de prison sans sursis possible pour ces délinquants, rétention des OQTF étrangers et binationaux jusqu’à ce qu’ils puissent être expulsés, examen des dossiers des demandeurs d’asile uniquement dans nos ambassades et consulats, interdiction de territoire à vie de ceux qui ne respectent pas les lois françaises…).
Dans le même temps, le nouvel exécutif devra prendre les mesures qui permettront aux Français de juger de sa volonté de rétablir la qualité et la présence sur tout le territoire des services publics.
Cela passe d’abord par la fin de l’irresponsabilité de tous les fonctionnaires et assimilés (donc également du personnel de la Justice à tous niveaux et en toutes matières), par la disparition de l’emploi à vie dans la fonction publique, par la fin de l’avancement à l’ancienneté, par une baisse importante des emplois dans l’administration administrante et par l’interdiction d’embauche dans les collectivités territoriales de techniciens exerçant des tâches que le privé sait exécuter… souvent avec plus d’efficacité.
Restent les trois très gros dossiers que sont le nombre, la formation et l’attitude des magistrats, la santé et l’éducation. Eux aussi sont prioritaires, leurs défauts multiples impactant la vie quotidienne des Français, mais aussi l’avenir du pays.
Pour ce qui concerne la justice, très critiquée en raison de l’idéologie défendue et appliquée par les adhérents du Syndicat de la Magistrature et leurs collègues soumis à son emprise, il faudra interdire l’existence de syndicats spécifiques aux magistrats, ouvrir de nouvelles voies de recrutement afin de mettre fin au monopole de l’ENM, gangréné par la gauche extrême, et augmenter fortement les effectifs pour réduire – au moins diviser par deux – les délais actuels des audiencements et donc des condamnations.
La tâche sera encore plus rude en matière de santé et d’éducation, les réformes en profondeur indispensables se heurtant depuis toujours à des résistances déjà bien établies et ce jusque dans la haute hiérarchie. Pour la santé, il faudra abandonner la rémunération à l’acte de l’hôpital, rendre de l’autonomie aux établissements en supprimant les Agences régionales de santé (ARS) et réduire la désertification en créant des quotas d’installation de jeunes médecins dans les zones déjà trop pourvues. Mettre au clair aussi les rapports entre l’Assurance-Maladie et certains professionnels de santé qui continuent à ne fournir au patient qu’une « feuille de soins » à transmettre lui-même à la SS.
Quant au « Mammouth », dont la plupart des fonctionnaires réfutent toute responsabilité dans la dégringolade de la France dans les classements mondiaux, une seule solution est possible pour l’obliger à revenir à sa vocation première – apprendre à lire, à écrire et à compter à nos enfants (les parents ayant en charge tout le reste) : le découper en morceaux, c’est-à-dire, comme en Allemagne, en faire une institution gérée par les élus régionaux, ce qui permettrait de réduire le pouvoir, quasi illimité, des syndicats d’enseignants. L’État central conserverait néanmoins la main sur les programmes, les examens et la répartition des effectifs (afin que les meilleurs ne soient pas tous agglutinés en Île-de-France et dans les quatre ou cinq grandes métropoles).
Même si bien d’autres ruptures sont aussi à organiser, en particulier pour améliorer le pouvoir d’achat – ce qui est possible en limitant les charges des entreprises au financement des prestations sociales directement liées à leur personnel (retraites, chômage, accidents du travail, apprentissage… -pour quelle raison doivent-elles financer les allocations familiales, la contribution solidarité autonomie et le fonds d’aide au logement ?) -, restons-en là dans un premier temps.
Ce panier de réformes exige déjà à lui seul, en amont de sa mise en œuvre, un travail colossal : le toilettage de la Constitution (rôle et nominations au Conseil constitutionnel, rôle du Conseil d’État, domaines dans lesquels un référendum est possible…) et plusieurs bras-de-fer avec les instances européennes pour que la France retrouve en partie la souveraineté perdue en 1992, lors du Traité de Maastricht. Sans aucun doute, le point le plus délicat sera de faire admettre à nos partenaires que le droit français l’emporte sur les traités… Mais imposer le rétablissement de nos frontières, notre indépendance en matière de politique migratoire et la révision des accords de Schengen ne sera pas non plus un long fleuve tranquille.
Bien peu nombreux à droite sont ceux qui ont la stature et l’aura pour entreprendre cette « révolution »… Aucun n’émerge à gauche, ni au centre… Mais c’est un autre sujet.
J’ai beaucoup apprécié ce billet plutôt iconoclaste, notamment en ce qui concerne la Justice. Mais vous raisonnez en politique franco-française sans mesurer les freins auxquels les partis de droite, quels qu’ils soient, se heurteront, surtout s’ils prétendaient ou voulaient renverser la table.
Il faut peut-être élargir ce débat au système-carcan européen dans lequel notre pays est coincé. Il ne faut en effet pas oublier que l’Europe de l’Ouest a lancé un processus de « désouveraineté » selon le mot d’Alexandre Del Valle. Cette construction européenne a toujours été de plus en plus atlantiste, antisouverainiste et fédéraliste sans jamais avoir pu, malgré les vœux de monsieur Macron, aboutir à une souveraineté européenne qui ne saurait exister juridiquement faute de l’existence d’un « peuple européen ».
Mais cette Europe est devenue une machine exclusivement bureaucratique, normativiste et moraliste, ouverte à tous les vents de la concurrence extérieure sans jamais avoir voulu ou su protéger sa capacité productive, sur le fondement d’une concurrence prétendument libre et non faussée, alors que les concurrents extérieurs (États-Unis, Chine, Inde, etc.) se sont toujours protégés par des barrières soit douanières, soit d’absorption des compétences industrielles pour ensuite envahir le marché européen par une forme de dumping social et tarifaire à laquelle les entreprises des pays anciennement industriels comme la France, voire l’Allemagne ou l’Italie peinent à faire face, d’autant que le dumping social et fiscal est utilisé en interne de l’UE (ancien pays de l’Est où nos usines sont délocalisées, dumping fiscal qui fait la richesse du Luxembourg ou de l’Irlande).
À cela s’ajoute la conversion de la plupart des élites européennes au progressisme, au libéralisme-wokisme sociétal. De ce fait les instances européennes (Commission européenne, CJUE, CEDH, etc.), notamment par la valeur normative du traité de l’UE considérée comme supérieure aux droits internes, imposent leurs normes aux États membres.
S’ajoute encore le fait que la tsarine von der Leyen s’est attribué unilatéralement des compétences qui relevaient des États en matière de défense comme d’emprunts à la faveur des crises ukrainienne ou de la COVID.
Par ailleurs, au plan national, les plus hautes instances institutionnelles (Conseil constitutionnel, Conseil d’État, voire Cour de cassation) sont phagocytées par la gauche progressiste et sont intégralement soumises aux décisions notamment de la CJUE et de la CEDH. Il suffit de lire Jean-Claude Michéa pour mesurer la hauteur de la traîtrise de cette gauche aux principes fondamentaux de la République française comme de la Nation. Peut-on en attendre un minimum de patriotisme ? Poser la question c’est y répondre.
Dans un tel contexte, on peut rêver comme vous le faites ici, Monsieur Bilger, d’une « droite en révolution » telle que vous l’évoquez en conclusion et je vous rejoins dans ce vœu.
Cependant, le vrai problème est qu’en grande part, les élites de cette prétendue droite se sont, depuis 2002, « centrisées » pour ne pas dire « progressisées » et gauchisées et, sur l’autel de la construction européenne, ont pratiqué (second mandat de monsieur Chirac, puis mandat de monsieur Sarkozy) une forme de continuité de la politique instillée par la gauche, poursuivie et aggravée sous les mandats de messieurs Hollande et Macron.
Assurément, certaines personnalités (messieurs Retailleau et plus encore Lisnard et Ciotti) ont récemment émergé comme plus à droite que les autres caciques de LR ou de la droite du parti macroniste.
À supposer que ces personnalités accèdent à la magistrature suprême, peut-on raisonnablement penser que, compte tenu des entraves que les plus hautes institutions et instances européennes et françaises mettront dans leurs projets, elles seraient en mesure de mettre en œuvre une politique de droite assumée ? Qui plus est dans un contexte budgétaire très difficile et ne laissant quasiment aucune marge de manœuvre ?
CAROLINE FOUREST : LA GAUCHE CHARLIE
MATHILDE PANOT : LA GAUCHE CHARIA
Une révolution ou une réaction. Une sorte de retour « pruritain » à des temps ou Robert Lamoureux était le standupeur en vogue et Georgette Plana la nouvelle Aya Nakamura.
Je dois reconnaître que n’aimant pas la culture votre idée d’en supprimer le ministère me sied bien. Pour aller plus loin, je supprimerais bien aussi le ministère de l’Éducation. Quand on voit nos élites, on se dit que l’école ne sert pas à grand-chose et nous coûte cher. Je renforcerais le ministère du vin et du fromage, parallèlement celui du foie et du cholestérol et ouvrirais des boîtes libertines sur tout le territoire. J’interdirais la lecture de Marcel Proute et de Christine Angot tout en imposant celle de Frédéric Dard et Charles Exbrayat.
La révolution aura du bon. On pourra se permettre de couper quelques têtes et pendre les ministres incompétents, tous, avec les tripes des derniers sénateurs.
Il arrive de temps à autre aux politiques, et même aux plus conservateurs, de s’inspirer des grands orateurs révolutionnaires. Pour éviter des références scabreuses à une histoire trop récente, je citerai le discours du Comte de la Bourdonnaye sur la loi d’amnistie de Louis XVIII, prononcé devant la Chambre introuvable il y a tout juste 210 ans. Malgré ses origines angevines, le « jacobin blanc », qui plagie Marat avec une allégresse jubilatoire, y témoigne d’une conception toute personnelle de la douceur…
« L’amnistie ne peut conserver le caractère de grandeur qui doit la distinguer de la faiblesse qu’en exceptant ces conspirateurs éhontés, ces hommes dangereux, qui, à toutes les époques de la Révolution, ont marqué dans ses rangs, l’ont, si j’ose dire, exploitée à leur profit, et élevé leur fortune sur ces malheurs publics. Elle doit excepter ces généraux qui, traîtres à la patrie, parjures à leurs serments, ont donné le signal de la défection et renversé le trône qu’ils étaient appelés à défendre. Le moment de la justice est arrivé. Ses effets doivent être prompts et terribles, pour que le calme et la tranquillité renaissent de toutes parts, et qu’il reste de ces grands exemples une frayeur salutaire, garante d’un meilleur avenir.
De pareils hommes inspireraient quelque intérêt ? Pour arrêter leurs trames criminelles, il faut des fers, des bourreaux, des supplices ; la mort seule peut effrayer leurs complices et mettre fin à leurs complots. […]. Il n’y a plus à regarder en arrière ; l’ennemi que vous avez offensé est un ennemi implacable, sachez répandre quelques gouttes de sang pour en épargner des torrents ».
N’étant pas doué pour les grandes envolées lyriques, je me sens plus proche de la sobriété du chef gaulois Brennus qui, plusieurs siècles auparavant, avait résumé votre belle tirade par un tonitruant et terriblement efficace :
Vae victis !
@ bernard le 19 novembre 2025
« Les grandes révolutions économiques ont façonné les sociétés. »
Plus exactement, les grandes révolutions économiques qui ont façonné le monde furent précédées et préparées par les grandes révolutions conceptuelles.
Ce sont ces révolutions conceptuelles qui ont ouvert la voie du progrès et de la modernité. L’économie n’a fait que suivre.
Par nature même, l’économie n’anticipe jamais un changement de société : elle le valide par l’acceptation de nouveautés qu’elle utilise à son profit, et donc, dans une certaine mesure, au profit de la société.
Les révolutions conceptuelles sont peu nombreuses mais déterminantes, dans la mesure où elles marquent une rupture entre un état présent et le futur.
La découverte de l’électricité, et surtout de la possibilité de la propager sous forme d’ondes, a ouvert un champ infini d’applications — que vous explicitez —, mais la rupture conceptuelle était première.
De même, la lumière à la fois onde et photon est une rupture fondamentale de la science moderne, avec les applications qui en résultent.
La gravitation, comme effet de l’influence de la masse sur l’espace-temps dans la relativité générale, est aussi une rupture épistémologique.
Si je dis cela, c’est que je me pose la question qu’on oublie souvent de se poser à propos de l’IA.
Cette IA qui passionne ou inquiète est-elle capable des ruptures épistémologiques qui ont fait avancer l’humanité par des discontinuités de la pensée ?
Pour paraphraser une remarque de Saint-Exupéry que j’ai déjà citée il n’y a pas longtemps, l’IA en sait plus que beaucoup d’entre nous, mais est-elle capable des démarches de l’esprit qui ont conduit à ces ruptures de la pensée ?
Le savoir — qui semble infini — de l’IA restera-t-il toujours un savoir ou sera-t-elle capable de discontinuités de la pensée ?
Il faut espérer que non : sinon, l’humanité aura fabriqué son alias de remplacement. Mais je n’ai aucune crainte à ce sujet.
L’IA sera la limite du savoir ; il restera à l’homme le domaine de l’intelligence créatrice, c’est-à-dire celui qui sort du domaine du connu pour celui de l’inconnu, que l’IA pensera inconnaissable.
Plus c’est gros, moins on le voit 2
On pleure les victimes de la criminalité organisée, mais pas question de faire parler les suspects avec de la scopolamine ou autres substances dites sérums de vérité pour l’anéantir en deux coups de cuillère à pot.
C’est qu’on a des principes ! Mais à ce degré de bêtise, on peut se demander si ça ne cache pas quelque chose : aurait-on peur que soit dévoilée la corruption de bon aloi qui règne dans les docks, les aéroports, les prisons, et de fil en aiguille jusqu’aux sommets de l’État ?
(Avec plusieurs sommets, l’un couvre l’autre.)
Allez ! Mourez, petits Français, mais ne mettez pas la République en danger !
Extrait d’une chronique d’outre-France.
Ah la révolution de droite ! L’idée est peut-être bonne. Prenons un exemple. Prenons le nouvel homme qui perce : David Lisnard. Il a toutes les qualités. Propre sur lui, républicain dans la plus noble acception du terme, républicain comme l’est un maçon, la détermination virile d’un Manuel Valls du temps de sa grandeur. Avec cela il combine un libéralisme de bon aloi. Très ferme sur la dépense. Régalien, oui régalien, comme on ne n’en espérait plus.
Que vient de faire David Lisnard, l’air de rien ? Il vient d’inviter le nouveau chef d’Etat-Major des armées à faire un discours politique devant les maires de France sur les menaces auxquelles est confrontée la France, pardon je voulais dire l’Europe. Quelle grandeur ! Quelle noblesse ! Si l’on n’avait plus foi dans la République, un tel discours vous requinque aussitôt un homme et vous redonne du courage. Tout de suite, vous sentez que vous en êtes grandi et avez de la valeur – au cas où vous en auriez douté.
Quelle innovation ! Enfin un général qui fait de la politique, et pas n’importe laquelle : de la haute politique, de la politique macronienne. Discours churchilien. Je vous promets de la souffrance, de la peine, etc. Il faut que vous soyez prêts à envoyer au sacrifice vos fils – pardon je corrige celles et ceux – vos filles et vos fils. La France est trop petite. La France n’est pas détentrice de la bombe nucléaire qui la protège d’office. Non Mesdames et Messieurs, il faut œuvrer collectivement. Il faut faire la guerre en Européen. Ensemble, nous sommes grands.
Ne feignons pas d’être naïfs. Cette invitation n’est pas fortuite. Elle poursuit un but. Préparer les consciences. Les mariner minutieusement. Il n’est pas anodin qu’elle se fasse devant les maires de France. Il n’est pas anodin qu’elle se fasse à l’invitation de Monsieur le président des maires de France. S’il le faut, il n’hésitera pas à s’associer à l’imposture de Mme Knafo – ce sont les mêmes.
Chers lecteurs, vous serez ravis. Voilà que réapparait la droite forte, celle qui est fière d’elle-même, celle qui ne baisse pas les yeux, avec toutes ses valeurs, avec tout le tralala des faibles qui doutent d’eux !
Une espérance renait.
Mesdames et Messieurs, portons fièrement l’étendard. Mais d’abord, qu’est-ce que la droite, la droite républicaine et bourgeoise ? Je vais vous le dire, Mesdames et Messieurs. C’est le centre macronien, avec un tout petit peu plus de poudre de perlimpimpim pour le régalien et moins d’impôt. N’ayez crainte. On ne changera rien ou presque. Ni l’Europe, ni l’alliance atlantique, ni l’euro. On ne touche pas au patrimoine commun et aux valeurs. On vous promet. On ne touchera pas à votre épargne, à vos propriétés, à vos capitaux. Vous pourrez toujours vous réjouir à la lecture de Montesquieu ou de Voltaire.
Alors oui la droite est révolutionnaire. Elle aussi est En Marche. En marche vers quoi me demanderez-vous ? Elle accomplit son rêve de fraternité et de révolution universelle. N’est-elle pas la patrie des Droits de l’Homme, de la liberté avec un grand L et de l’égalité – l’égalité spirituelle s’entend, il ne s’agit pas d’uniformiser les patrimoines, on ne vous destituera pas de votre statut noble de bourgeois. Avec cette droite forte, vous pourrez espérer à nouveau, comme en 2017, tandis que l’on rêvait encore de jeunesse, de printemps et de start-up.
Oh certes, on ne parle plus de France, la vieille rengaine des poètes d’autrefois. Il y a mieux. Il y a plus grand. On parlera d’Europe, de civilisation, tout ce qui nous est précieux, tout ce pourquoi nous sommes prêts à mourir pour le défendre. Le projet européen vaut bien que l’on y sacrifice la France. On ne le fera qu’une fois, comme avec cette messe que jadis Henri IV sacrifia.
Et pour les gens de gauche. Ah pardon, je vous avais oubliés. Vous n’êtes pas nombreux ici. Pour vous ? Oh, ne vous en faites pas. Consolez-vous. Cela fait au moins cent ans que la droite trahit. Elle ne changera pas ! Elle n’a pas fini sa Révolution ! Et puis d’abord, ne paraissez pas autant chagrinés. Tout ceci n’est que du cirque ! Enfin quoi, M. Lisnard ne dépareille guère d’avec M. Glucksmann. Ensemble, ils sont solidaires du même projet ! La Révolution avance. On ne l’arrêtera pas.
Que fait-on de la statue du commandeur totémique ? du Général ? On fleurira sa tombe, comme pour le Maréchal, entre deux crachats.
Que ce général en chef de la Piste aux étoiles aille faire le même discours devant le congrès des mères.
Je ne sais pas de qui est le dessin, en tout cas excellent, disant bien ce qu’il veut dire… En plus, il est beau, et ça compte.
Entre la table rase et le syndrome de Diogène, je propose de réduire les abus et de simplifier, en somme, la douce, belle et raisonnable réforme !
Cher Philippe Bilger,
Si vous voulez une vraie droite, il vous suffit de reprendre pratiquement tel quel le programme du RPR des années 80 : tout y est, et dans tous les domaines.
Et surtout de l’appliquer, ce qui semble participer pour la droite classique (ou traditionnelle, mais surtout pas républicaine, car elle ne l’est en rien davantage que R!, IDL, DLF ou le RN) d’un véritable travail d’Hercule, tant la tentation centripète y est viscérale et le surmoi progressiste prégnant.
Les grandes révolutions économiques ont façonné les sociétés.
Révolution agricole (−10 000)
Révolution agraire (1700–1750)
Révolution industrielle (1760)
Révolution des transports (1820–1830)
Transition charbon → pétrole (1850–1860)
Révolution électrique (1880)
Révolution managériale (1900–1910)
Révolution informatique (1950–1960)
Révolution numérique (1990)
Révolution des données (2000–2010)
Aujourd’hui, on entend parler de “révolution” en France : Mélenchon à gauche, Bilger à droite, de têtes à couper ou à ne pas couper.
Mais pendant qu’on s’échauffe dans les débats politiques, la vraie rupture avance déjà : c’est l’IA.
Comme les grandes révolutions d’hier, elle redessinera le travail, la production, l’information… et cela à une vitesse que la politique ne suit pas.
L’IA fixe déjà le tempo, et les responsables politiques ne s’en aperçoivent pas, malheureusement.
Le vrai enjeu, pour mes enfants surtout (je suis trop vieux), n’est pas de changer de camp, mais de comprendre que le monde bouge et qu’il n’attend rien de nos querelles révolutionnaires mélenchonesques, bardellesques, voire… retaillesques.
Je suis réservée sur la révolution ; les révolutions évoluent en général assez mal une fois passée l’euphorie des premiers temps. Mais pour le reste bravo. En particulier déjà, pour une disparition si possible immédiate du ministère de la Culture, l’objectivation des infractions, et une diminution drastique des erreurs et des lenteurs de l’administration (avec, pour plus d’efficacité, une recherche persévérante des responsables, et une diminution de salaire substantielle pour les récidivistes…). Le tout sans tambour ni trompette.
Bonsoir Lucile,
« Le tout sans tambour ni trompette. »
Certes, à la place, ils nous jouent du pipeau et, comme le joueur de flûte de Hamelin, ils nous entraînent vers notre perte.
La Révolution — le grand soir rêvé par les uns ou le réveil espéré par d’autres — hélas, je n’y crois pas trop, tant nous sommes tenus en laisse par une Union européenne de plus en plus impériale, dépassant largement les limites du traité de Lisbonne.
La première chose à faire, sans même sortir de cette détestable UE, serait d’obliger cette technostructure à respecter à la lettre le traité.
L’immigration obligatoire sous peine de pénalités n’y est pas prévue, pas plus que l’obligation de participer à des emprunts européens qui nous enferment dans une dette alors que la nôtre est déjà hors de contrôle.
L’emprunt Covid n’a jamais été clarifié, et les fameux e-mails d’Ursula von der Leyen avec le laboratoire qui a livré les vaccins n’ont jamais été divulgués : de l’argent public européen dépensé de manière obscure.
Et si nous sommes obligés de participer à la Cour de justice de l’Union européenne, sommes-nous vraiment tenus de participer aussi à la Cour européenne des droits de l’homme, qui semble considérer que le sort d’immigrés illégaux prime sur celui des nations européennes ?
Quand il ne s’agit pas de nier la spécificité de la culture européenne par un relativisme perfide et mortifère.
Renverser la table, c’est d’abord remettre à leur place toutes les institutions qui outrepassent leurs prérogatives pour imposer un ordre politique contraire à la volonté populaire, même lorsqu’elle s’exprime dans des instances représentatives.
Il y aurait tant à dire que je suis fatigué de répéter toujours la même chose.
La révolution sera souverainiste ou ne sera pas.
Souverainiste ne veut pas dire isolée, mais responsable devant son peuple et non devant des instances techno-administratives qui s’appuient sur des décisions prises à la majorité qualifiée pour effacer toute velléité de souveraineté populaire.
Bonjour Tipaza
Quitter l’UE ? Quand ? Comment ? À quel prix ?
Je ne suis pas assez calée en économie pour justifier ma position sur le sujet, mais les déboires de la Grande-Bretagne pendant et après le Brexit donnent de quoi réfléchir. Et pourtant la GB avait gardé sa propre monnaie.
Nous nous sommes trop endettés pour pouvoir nous libérer d’un coup. Comment acheter tout ce dont nous avons besoin – équipement et denrées – avec une monnaie nationale dévaluée d’au minimum 20 %, dans l’état où nous sommes actuellement ? Je ne pense pas qu’on puisse diminuer le niveau de vie des Français de 20 à 25 % brutalement sans provoquer de réactions difficilement contrôlables et sans doute peu propices à l’amélioration de notre situation.
Il me paraît plus efficace pour l’instant de laisser sa perfusion au malade, et de discuter pied à pied du traitement sans accepter quoi que ce soit qui nuise à nos intérêts ou aggrave encore notre dépendance. C’est un état d’esprit à changer, et un travail de longue haleine, moins mobilisateur électoralement qu’une revendication immédiate de rupture, mais plus avantageux pour notre avenir me semble-t-il. Il nous faudrait pour cela des élus fiables.
Les résultats économiques de l’UE sont médiocres quand on les compare à d’autres économies ; le niveau de vie des Européens stagne. C’est déjà là-dessus qu’on pourrait commencer par s’interroger. Pour tout ce qui est politique, rien ne nous oblige, dans l’état actuel des choses, à proposer ou favoriser des réglementations à n’en plus finir, ni à les appliquer à la lettre bêtement. Tout cela se négocie, si on s’en donne la peine. De même qu’on n’est pas obligé de fermer les yeux sur la corruption.
L’UE est devenue un bastion de la social-démocratie, autoritaire et peu transparent, auquel nous nous sommes enchaînés volontairement. Mais la faute à qui ? Commençons par examiner le rôle que nous y tenons, par élus interposés et par la faire évoluer vers plus de libéralisme, comme nous pouvons encore le faire.
Et si nous voulons être souverainistes, donnons-nous-en d’abord les moyens ; c’est la première étape. Et elle sera longue et difficile.
La révolution ce doit être tous les jours, dans tous les domaines, pendant qu’on discourt sur la corruption en Ukraine ou ailleurs, on a de quoi faire chez nous : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/affaire-gdf-suez-engie-a-retrouv%C3%A9-la-trace-des-299-000-euros-vers%C3%A9s-au-cabinet-d-avocats-de-rachida-dati/ar-AA1QJEOv?ocid=msedgntp&pc=ACTS&cvid=691db609f95e48cb8300f4bb8533223e&ei=14
Tous ces voraces se goinfrent, Sarko aussi, et d’autres encore, ce mal qui ronge les sociétés démocratiques. Voler l’argent public ou celui des contribuables mérite plus que des bougies blanches allumées.
Alors là ! Vous êtes bien le premier membre éminent d’une corporation que je vois réclamer la suppression de son propre ministère de tutelle… voilà qui est authentiquement révolutionnaire, dans une France où le moindre fabricant de tire-bouchons hurle à la mort dès que le gouvernement ne comporte pas un secrétariat d’État aux tire-bouchons.
Vous ne nous avez pas dit à quel ministère vous rattacheriez la Justice, cependant… vous ne la voudriez tout de même pas totalement indépendante ?
L’idée de révolution est bien vivace, chez nous, mais il convient d’en distinguer deux sortes : la bonne et la mauvaise.
La mauvaise, qui est, hélas, la plus répandue et la plus ancienne, est celle de la gauche sous toutes ses formes, qui trouve son origine dans la pensée communiste et celle de la Révolution française. Elle consiste à détruire les institutions et l’ordre existants par la ruse et la violence, et à leur substituer une page blanche sur laquelle on dessinera un ordre nouveau – quand ce n’est pas un homme nouveau.
Cette idée n’a jamais quitté la gauche, même si ses références doctrinales sont moins présentes aujourd’hui du fait de leur discrédit. Que ce soit chez la France Insoumise ou chez la gauche d’atmosphère, il y a toujours cette passion au moins implicite de la subversion au profit d’un monde supposé idéal.
Mais elle a gagné la droite, ce qui n’est pas étonnant puisque celle-ci est à gauche. C’est ainsi que les Gilets jaunes étaient un mouvement authentiquement révolutionnaire. Ils voulaient réellement mettre à bas les institutions existantes par la violence, au point que ceux de ses dirigeants qui ont fait mine de se présenter au suffrage ont été immédiatement victimes de menaces physiques.
Les Gilets jaunes étaient sans aucun doute possible hostiles à la démocratie. Ils voulaient imposer leur volonté grâce à l’intimidation exercée par la populace. Fort heureusement, ils étaient si nuls et si mal organisés qu’ils n’y sont pas parvenus : ils ne savaient même pas ce qu’ils voulaient.
S’ils se sont donc contentés de nous jouer le petit théâtre de la révolution, la démangeaison du Grand soir subsiste pourtant, et peut s’enflammer à nouveau à tout instant à gauche comme à droite.
Pour fixer les idées d’un point de vue conceptuel et politique, la révolution de droite dans la ligne du communisme, c’est typiquement celle qui a été réalisée par Hitler. Le nazisme a utilisé à la fois des milices militarisées pour s’imposer par la violence de rue, et la tricherie politique, la subversion des institutions, pour prendre le pouvoir en détruisant la légalité.
Un autre exemple de cette mauvaise révolution, dans sa variante de droite, c’est le trumpisme. Le mouvement MAGA a réellement comploté en vue de détruire l’État de droit.
Il a préparé le second mandat de son champion à l’aide d’un programme extrêmement réfléchi et détaillé, couvrant à la fois les objectifs et les moyens, le Projet 2025 de la Fondation Héritage (équivalent, dans sa nature sinon dans son contenu, de Mein Kampf).
Trump a déployé la violence de la populace en la lançant à l’assaut du Capitole après son échec à l’élection de 2020 (équivalent du putsch de la Brasserie perpétré par Hitler en 1923).
Il a préparé le sabotage de l’État de droit américain en imposant, lors de son premier mandat, la jurisprudence de la théorie de l’exécutif unitaire. Cette interprétation déviante du droit constitutionnel vise à détruire les institutions américaines, basées sur l’équilibre des pouvoirs et le rôle arbitral des tribunaux en matière politique, pour leur substituer un régime présidentiel autoritaire complètement étranger à l’esprit et à l’histoire des États-Unis (équivalent du Führerprinzip hitlérien).
Et bien sûr, depuis sa deuxième entrée en fonctions, Donald Trump s’est employé à appliquer sa révolution dans les faits par un déluge de décrets présidentiels jamais vu auparavant, dont beaucoup sont illégaux, par la mise sous tutelle des pouvoirs législatif et judiciaire, la destruction de l’ordre diplomatique mondial post-1945, l’atteinte à la liberté de la presse, le culte de la personnalité, l’intimidation des voix dissidentes au sein de son propre parti, la destruction de la dignité de la fonction présidentielle et l’effondrement du prestige des États-Unis dans le monde.
Donald Trump a même réussi un acte révolutionnaire majeur qu’Hitler n’avait pas tenté. Le petit moustachu mono-testiculaire avait certes beaucoup de défauts, mais il y en a un qui lui était étranger : la vénalité. Le gros bébé orange de Washington a imposé, à son profit, une corruption gigantesque qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire américaine. Elle trouve son modèle dans l’oligarchie poutinienne et le crime organisé.
À ce stade, je dois enfoncer une porte ouverte pour éviter quelques évanouissements au sein de l’aimable assistance. Je ne suis, bien évidemment, pas en train de dire que le trumpisme ou le gilet-jaunisme sont aussi néfastes ou condamnables que le nazisme, de très, très loin.
Si le bilan des Gilets jaunes est intégralement négatif, celui de Donald Trump comporte d’ailleurs des points très positifs : l’effondrement de l’immigration illégale, la lutte contre les délires wokistes, et même des réussites diplomatico-militaires comme l’augmentation du budget de défense des pays européens, le bombardement des installations nucléaires iraniennes, ou le soutien à Israël pour l’éradication des Palestiniens islamistes, génocidaires et anti-occidentaux.
Cependant, l’intensité du mal est une chose ; les principes sur lesquels il s’appuie en sont une autre.
J’essaie ici de définir la notion de révolution telle qu’elle s’exerce autour de nous, de déterminer s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise chose, et d’en tirer des conclusions dans l’intérêt des Français.
L’organisation d’une nation en collectivité politique est une question rationnelle que les historiens et les philosophes ont débattue depuis l’aube de la civilisation. C’est l’honneur de la démocratie, mais aussi son exigence, que d’inviter chaque citoyen à ce travail d’historien et de philosophe.
Il faut donc en venir maintenant à la bonne révolution, celle qui serait nécessaire à la France. Et c’est, évidemment, celle qui se déroule en Argentine sous la présidence de Javier Milei.
Ce que vous désirez, me semble-t-il, c’est le retour à un conservatisme classique dont la demande émerge en France comme à travers l’Occident. C’est ce que réclament des personnalités politiques aussi différentes que David Lisnard, Éric Zemmour, Giorgia Meloni, Kemi Badenoch et bien d’autres : davantage de libéralisme économique, mais davantage de rigueur en matière d’ordre et de sécurité (identité nationale, immigration, délinquance, défense…). Soit l’exact inverse de ce que la France et, dans une moindre mesure, l’Occident en général, ont fait jusqu’à présent.
Or, pour parvenir à cet objectif devenu vital, vu les dérives auxquelles nous nous sommes laissé aller, il va falloir, en effet, prendre des mesures révolutionnaires.
J’entends par là qu’il ne suffira pas de tourner un peu tel bouton vers la droite, de sortir un nouveau catalogue de mesures micrométriques, etc. Un changement radical sera nécessaire.
Mais il faut bien s’entendre sur le sens de cette révolution-là. Elle ne pourra réussir si elle s’égare dans les chemins vénéneux de la haine de la démocratie, du mépris de l’État de droit, du mensonge, de la violence et de l’autoritarisme.
Elle est condamnée à suivre la voie tracée par Javier Milei, c’est à dire la constatation du réel et l’explication inlassable de sa nature et de ses mécanismes. C’est la seule façon de mobiliser le peuple en faveur de l’intérêt général – le sien – en rompant une bonne fois pour toutes avec la lutte de tous contre tous qui fait notre ordinaire depuis des décennies (pour ne pas dire des siècles) : fruit inévitable de l’illusion socialiste conduisant tout un chacun à tenter de vivre aux dépens des autres par l’intermédiaire de l’État, selon la brillante analyse du grand Frédéric Bastiat.
Nous sommes arrivés au bout de cette grande arnaque collective, de cette maladie mentale nationale. Ce ne sont pas seulement quelques ministères et quelques fonctions qu’il convient de supprimer, ainsi que vous le dites. Seule une suppression massive de ministères, d’administrations, de postes de fonctionnaires officiels ou dissimulés, peut à la fois enrichir les Français en leur permettant de conserver le vrai fruit de leur travail, et libérer les énergies étouffées par l’énorme tumeur cancéreuse qu’est devenu l’État assorti de ses dépendances.
Au point où nous en sommes, c’est la quantité qu’il convient de considérer avant même de se pencher sur la qualité. Il faut radicalement faire baisser cette quantité, en volume comme en termes monétaires. Non seulement il faut radicalement baisser la dépense publique, mais il faut radicalement baisser le nombre des personnes et des institutions qui l’ordonnent et qui l’organisent. Le fonctionnaire (ou l’agent EDF, ou l’associatif subventionné…) secrète aussi sûrement la dépense publique et le règlement intempestif que le merle chante ou que la vipère injecte son venin.
Il convient de souligner, à cet égard, la fausseté des incriminations dont est l’objet Javier Milei, en France, de la part de la gauche comme de la droite. La première l’accuse d’être d’extrême droite, ce qui est évidemment stupide.
Milei est l’exact contraire de l’autoritariste Donald Trump qui contraint la terre entière à ramper à ses pieds et à flatter sa vanité. Il s’est fait élire de façon parfaitement régulière, a réussi à appliquer son programme tout en étant minoritaire au parlement, puis, face à ses éclatants succès économiques, a remporté une victoire remarquée aux récentes élections législatives.
De même, cette partie de la droite qui accuse Milei d’être le parangon de « l’ultra-libéralisme » qu’elle méprise omet de considérer ses principes comme son action en matière de délinquance ou d’immigration. Si une immigration de masse échoue à s’assimiler, dit-il, alors il s’agit d’une invasion et elle est à combattre absolument. Il n’a pas davantage de complaisance envers la délinquance, qui, semble-t-il, a baissé de façon significative sur certains points depuis son arrivée en fonctions.
Évidemment, Javier Milei est moins visible que Donald Trump. L’Argentine n’a pas le poids des États-Unis, et puis il faut admettre que Trump est plus distrayant – même si c’est en mauvaise part. Un président de la première puissance mondiale qui se vante d’attraper les femmes par la ch… et dit à une journaliste du beau sexe qui lui pose une question gênante : silence, toi, la truie !, c’est évidemment plus rigolo qu’un professeur d’économie qui explique pendant une heure, à une audience d’universitaires, comment il fonde son action politique sur les travaux d’Adam Smith, Friedrich von Hayek, Milton Friedman, Henry Hazlitt et Murray Rothbard.
Aux Français de décider s’ils veulent continuer à considérer leurs politiciens comme des acteurs de série télévisée, ou s’ils préfèrent des hommes d’État.
Milei, c’est aussi cela :
https://www.youtube.com/watch?v=2Ya5hMPkSnk
Non merci. Ce sera sans moi.
Euh… oui, je suis au courant. J’ai fourni ici des liens vers les prestations musicales de Javier Milei bien avant vous.
Et donc ? Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Vous n’aimez pas le rock’n’roll ? Personne ne vous oblige à en écouter. Milei ne force personne à assister à ses concerts ou ses meetings. La possession de disques de rock n’est nullement obligatoire en Argentine.
Pour ma part, j’aime Haendel et j’aime aussi le rock. Si Mick Jagger ne vous fait pas quelque chose, vous ne savez pas ce que vous manquez. Mais vous faites bien ce que vous voulez. Cependant, vous êtes prié de ne pas en dégoûter les autres.
C’est marrant, cette propension, chez les bigots, qu’ils soient musulmans ou soi-disant chrétiens, à vouloir régenter les goûts des autres. On ne demande pas à Javier Milei d’édicter des directives sur le genre de musique qu’il conviendrait d’écouter. On lui demande d’instaurer un cadre étatique qui garantisse la liberté des Argentins d’atteindre la prospérité, dans la sécurité et la paix, afin qu’ils puissent faire ce qu’ils veulent : écouter Mick Jagger, la messe en si de Bach ou se retirer dans le silence d’un monastère. Et mille autres choses, selon leurs inclinations.
Vous, vous êtes un théocrate qui se rêve en dictateur. Vous adoreriez régenter la vie des autres. Vous êtes incapable de comprendre l’existence d’ordres différents dans la vie humaine et dans la société. L’ordre politique, ce n’est pas l’ordre religieux. L’un et l’autre ont leur raison d’être. La sagesse consiste à discerner leurs frontières.
Vous oubliez aussi que c’est Jésus qui a inventé la laïcité. Ce n’est pas la République française. Mon royaume n’est pas de ce monde. Rendez à César ce qui est à César.
En fait, la laïcité est l’un des progrès apportés par le christianisme par rapport au judaïsme. Tant qu’à être antisémite, vous pourriez au moins l’être pour de bonnes raisons.
De plus, puisque vous nous collez un lien de Javier Milei en rocker, personne n’a prétendu qu’il était un bon musicien. Lui encore moins que les autres. J’ignore ce qu’il valait lorsqu’il était jeune et qu’il dirigeait un groupe de rock spécialisé dans les chansons des Rolling Stones, mais il est clair qu’à son âge et à ce stade de sa carrière, il ne prétend nullement être un bon rocker.
C’est une blague. C’est de l’humour. Il se caricature lui-même. C’est comme lorsque des supporters de foot hurlent : « Daech, on t’enc… ! ». Ce n’est pas quelque chose qu’ils feraient au bureau ou à l’église.
Ce que les gens comme vous ne comprennent pas, c’est la notion de contexte. Il y a un temps pour tout, dit l’Ecclésiaste. Un temps pour expliquer la théorie monétaire à des universitaires, et un temps pour galvaniser les électeurs au son des guitares électriques.
Et il y a autre chose qui vous échappe : le rock, c’est l’amour de la liberté. De la liberté et de la vie. C’est la rage d’échapper aux petits censeurs mesquins dans votre genre. Javier Milei en chef d’État militant du libéralisme, en professeur d’économie auteur de livres scientifiques, en doublure de Mick Jagger, c’est le même homme, c’est parfaitement cohérent.
Et sinon, sur les extraordinaires résultats de Javier Milei, toujours rien à dire ? Sur la baisse spectaculaire de l’inflation, la chute radicale du taux de pauvreté, l’explosion du nombre de logements remis sur le marché, la chute des loyers, la croissance insolente (+ 7 %), le retour des investissements étrangers, l’excédent budgétaire enfin de retour (quelque chose que la Frônce éternelle du général de Gôl attend depuis un demi-siècle), l’augmentation des dépenses sociales enfin rendue possible par cet assainissement (+ 17 % pour la santé, + 8 % pour l’éducation, + 5 % pour les retraites, + 5 % pour les handicapés), la hausse des recettes fiscales (+ 86 %) permise par la baisse des dépenses publiques, la baisse de l’insécurité, la chute radicale du nombre de jeunes qui cherchent à quitter le pays (pendant que l’inverse se produit chez nous)… ce n’est pas votre problème ? vous ne savez trop quoi en penser ?
En revanche, vous savez que Javier Milei aime le rock’n’roll, et ça c’est extrêmement préoccupant.
Non vraiment. Je vous remercie de votre aimable sollicitude. Je pensais avoir été clair. J’insiste. Je ne pratique pas la politique du moindre mal. Être remplacé par un Arabe, un punk, un Américain (ou un Russe si vous préférez), ou que sais-je d’autre encore, c’est du pareil au même. On n’en est pas moins remplacé.
Non seulement vous n’êtes pas clair, mais vous avez le chic pour ignorer délibérément ce qu’on vous dit et répondre systématiquement à côté.
Personne ne vous propose de devenir « punk » ou n’exige de vous que vous aimiez le rock’n’roll. Je viens de vous dire le contraire.
Je viens de dire que vous vous focalisez de façon malhonnête sur un détail superficiel de la biographie de Javier Milei, le fait qu’il ait dirigé un groupe de rock et qu’il joue au rocker à l’occasion dans ses meetings, pour rejeter la théorie libérale dont il a prouvé le bien-fondé par ses résultats éclatants.
Je viens de dire qu’il n’est nullement nécessaire d’aimer le rock’n’roll pour reconnaître que c’est le libéralisme qu’il faut à la France. Je viens de dire que vous êtes malhonnête en faisant semblant d’ignorer que ni l’abbé de Saint-Pierre, ni Jean-Baptiste Say, ni Benjamin Constant, ni Alexis de Tocqueville, ni Frédéric Bastiat, ni Paul Leroy-Beaulieu n’aimaient le rock’n’roll, pour la bonne raison qu’il n’avait pas été inventé à leur époque. Et pourtant, ils figurent parmi les créateurs éminents de la pensée libérale. Et ils sont français.
Je viens de dire que ni Jacques Rueff, ni Raymond Aron, ni Raymond Boudon, ni Raymond Barre, ni Maurice Allais, ni Jacques Garello, ni Philippe Nemo, ni Pascal Salin, ni Vincent Bénard, ni Jean-Marc Daniel n’ont jamais été vus sur une scène en train de chanter du rock’n’roll, puisqu’un tel acte semble, pour vous, signer l’abomination morale de son auteur. En revanche, ce sont tous des figures de la pensée libérale, et ils sont français.
Je viens de dire, en fait, que le propre du libéralisme, contrairement à l’étatisme théocratique et réactionnaire dont vous vous faites le champion dans ces pages, c’est justement de permettre à qui que ce soit d’aimer ou de détester le rock’n’roll, de lui préférer le chant grégorien, la broderie au point de croix ou l’élevage de la grenouille verte à pois jaunes.
Il est donc parfaitement malvenu de votre part de me reprocher de ne pas vous avoir compris. C’est vous qui n’avez pas compris ce que je dis, ou plutôt qui faites semblant, parce que vous concernant, vous aurez beaucoup de mal à affecter l’imbécillité.
Personne ne vous a proposé de vous faire « remplacer ». C’est exactement le contraire. Il n’y a nul besoin d’importer des Argentins ou des Américains pour instaurer des réformes libérales en France. Je vous signale au demeurant que le libéralisme est une invention française. Malgré tous les efforts des étatistes pour faire oublier ce fait.
Personne ne vous propose de vous faire « remplacer par des Arabes ». Il n’y a pour ainsi dire pas d’immigration musulmane en Argentine. Javier Milei a décidé de multiplier les déportations d’immigrés illégaux, de restreindre l’accès à la naturalisation et d’obliger les étrangers à payer pour leurs soins et leur éducation. Il a déclaré que toute immigration de masse inassimilable s’apparentait à une invasion, et ne saurait donc être tolérée.
Contrairement à ce que prétendent les anti-libéraux, le libéralisme n’implique pas l’immigrationnisme. La Suisse, l’Australie, Singapour, pays très libéraux, ont des politiques d’immigration très restrictives. L’immigrationnisme français n’est pas promu par des libéraux, mais par des étatistes.
Vous semblez dire que sous prétexte que c’est en Argentine, entre autres, que le libéralisme a réussi, il ne nous conviendrait pas et nous devrions fermer les yeux sur les succès de Javier Milei. Il y a là un autisme typique d’une partie de l’extrême droite, qui considère que le monde cesse d’exister au-delà des frontières de l’Hexagone, que rien de ce qui se passe à l’étranger ne nous concerne et qu’il ne faut surtout pas s’inspirer de ce que les autres font de bien.
Parce que nous, contrairement au reste de l’humanité, nous aurions trois jambes et deux cerveaux. Donc cépapareil. On peupa comparer.
Non seulement cette attitude procède de la maladie mentale, mais il est d’assez mauvaise foi, pour un prosélyte chrétien comme vous, de prétendre qu’il n’y aurait rien de bien à prendre à l’étranger. La religion dont vous vous réclamez vient du Moyen-Orient, que je sache.
Une région qui nous est beaucoup plus étrangère que l’Argentine moderne, pays fondé, en fait, par des Espagnols, des Italiens, des Anglais, des Allemands et des Français.
D’ailleurs, la révolution libérale de Javier Milei ne fait que renouer avec la gloire passée de l’Argentine. Elle ne fait qu’effacer les 90 ans de ténèbres économiques et politiques imposés par l’étatisme péroniste.
En 1928, le PIB de l’Argentine était le 6e le plus élevé du monde. En 1913, le revenu par tête était égal à celui de l’Allemagne. On appelait Buenos Aires le Paris de l’Amérique du Sud.
Ce fut le summum d’une époque dorée ouverte en 1853, par l’instauration d’une constitution encore plus libérale que celle des États-Unis. Une période de prospérité extraordinaire suivit la décision de placer l’Argentine sous le régime de la liberté économique et politique.
Quatre-vingts ans plus tard, elle s’acheva par les décisions funestes de dirigeants successifs : contrôle des loyers, salaire minimum, nationalisations et protectionnisme. Après le coup d’État militaire de 1930 et l’arrivée au pouvoir du populiste Juan Perón en 1946, l’Argentine est entrée dans un long tunnel de misère et d’oppression, auquel seul Javier Milei a eu le courage de mettre fin en restaurant la liberté.
Je vous recommande cette courte et saisissante synthèse de l’histoire argentine qui vient d’être publiée sur Twitter.
En France, nous en sommes déjà à 50 ans de nuit économique et politique, si l’on prend comme point de départ le dernier budget en équilibre. Voulez-vous vraiment en prendre pour 40 ans de plus ? Voulez-vous dégringoler encore plus bas sur le chemin de la pauvreté, de la stagnation, de l’oppression, de l’émigration, de la décadence et du désespoir ?
Plus tôt les portes de la liberté seront rouvertes, moins dur sera l’effort et plus tôt la prospérité reviendra. La prospérité, la sûreté et la liberté, fondements des pays puissants, heureux et stables.
@ Robert Marchenoir
Vous me faites rire. La raison ratiocinante comme ultima ratio regum. Vous êtes bien fils de la Révolution. Je ne sais que trop que l’erreur et le mensonge pénètrent par les oreilles et ressortent de la bouche. Les sophistications ne me séduisent pas. Mon regard porte au-delà.
Je choisis le terrain du duel.
Répondez-moi : me permettez-vous de ne pas trouver à mon goût les punks et de ne pas désirer que mon peuple leur ressemble ?
Je retire le compliment que je vous avais fait : vous n’êtes pas intelligent. Vous êtes bel et bien un imbécile, et pire que cela : un falsificateur.
Vous ne traitez aucun des arguments que je vous ai opposés. Car vous les savez vrais, et vous êtes incapable de les réfuter.
Vous avez recours par conséquent à ce vieux tour de magie de tous les obscurantistes, tous les sectaires, tous les impuissants qui se rêvent en dictateurs de l’humanité : vous tirez le tapis sous la notion même de discussion, vous déclarez votre haine de la raison.
Bien sûr que, pour ma part, je choisis la raison. Elle est le propre de l’homme, et aucun débat d’idées, aucune construction politique ne peuvent avoir lieu si vous la récusez. Si vous rejetez la raison, par quoi la remplacez-vous ? Vous n’avez jamais apporté de réponse à cette question.
Il faut être d’une stupidité insondable, d’une ignorance crasse, d’une malhonnêteté infantile et d’une prétention insondable pour prétendre que la raison date de la Révolution française. Cela veut dire que la France aurait inventé une faculté propre à l’humanité tout entière. Cela signifie également qu’il n’y avait aucun être raisonnable sur terre avant 1789.
Vous prétendez récuser la raison, mais vous multipliez les signes de la cuistrerie : vous émaillez votre commentaire de mots latins, langue d’une civilisation qui a porté la raison au pinacle, langue morte dont l’étude exige une maîtrise exceptionnelle de la raison.
Vous rejetez la raison, et c’est en faveur de l’agression physique : vous prétendez « choisir le terrain du duel ». Forfanterie ridicule d’un soldat en carton. Il semble vous échapper qu’un tel choix ne peut être que mutuel. Je cherche en vain à quel moment vous m’auriez demandé mon avis.
« Je ne sais que trop que l’erreur et le mensonge pénètrent par les oreilles et ressortent de la bouche », dites-vous, « mon regard porte au-delà » (mais, hélas, nous ne saurons pas où). Vous parlez de « mon peuple ». Ce n’est pas la modestie qui vous étouffe. Seriez-vous le roi de France réincarné ? Vous n’avez pas l’air de réaliser le ridicule de vos bouffonneries.
Enfin votre « duel » se dégonfle comme une baudruche, et se résume à cette question idiote et malhonnête : « Répondez-moi : me permettez-vous de ne pas trouver à mon goût les punks et de ne pas désirer que mon peuple leur ressemble ? »
Je viens de vous « répondre », comme vous dites avec votre courtoisie de contrôleur de l’URSSAF. Je vous ai dit par deux fois, dans le plus grand détail possible et sans l’ombre d’une ambiguïté, que non seulement je vous « permettais » de ne pas aimer les « punks » (*), ou la salade niçoise, ou Gabriel Fauré, mais que c’est la ligne de pensée à laquelle j’adhère, le libéralisme, qui procure cette permission dans tous les cas de figure, et la vôtre, l’étatisme théocratique, qui la refuse.
Mais vous faites semblant de ne pas avoir entendu.
Vous vous prétendez réactionnaire, d’extrême droite, monarchiste, chrétien traditionaliste, et vous employez le même procédé rhétorique que les gauchistes, qui réclament sans cesse à leurs adversaires les arguments qu’ils ont déjà fournis à d’innombrables reprises.
Vous employez aussi un autre procédé ancestral de la propagande communiste : changer le sujet en débat lorsque vous êtes défait sur le sujet d’origine.
Nous discutions de l’opportunité de réformes libérales en France, et vous faites semblant de craindre je ne sais quelle invasion de la musique punk (genre qui a totalement disparu, au passage). Aucun rapport, mais ça vous évite d’avoir à justifier vos convictions anti-libérales.
Discuter avec vous, c’est comme tenter de discuter avec un malade mental. Vous ne m’avez pas l’air d’être un jeune homme, et pourtant vous encouragez, par votre comportement, l’effroyable illettrisme qui est désormais celui des écoliers français, comme on le voit dans ce terrifiant fil de discussion où des professeurs s’échangent leurs témoignages.
C’est vous qui oeuvrez à démolir l’ancestrale nation française et sa civilisation. Vous êtes un faux réactionnaire, un identitaire en carton.
______
(*) Le jeune Javier Milei avait fondé un groupe qui reprenait les chansons des Rolling Stones. Ce n’est pas du « punk ». C’est du rock’n’roll. Le « punk » n’existait même pas à l’époque des Rolling Stones. Votre insistance à employer ce terme est typique de votre mépris du savoir et de la raison. Votre ignorance se double d’une ferme résolution à ne rien apprendre.
@ Robert Marchenoir
Je ne désavoue pas la raison comme faculté supérieure de l’homme lui permettant de saisir et de comprendre le monde. Mais je ne la limite pas, à votre instar, à la raison ratiocinante qui n’en est qu’une assez pauvre expression, dont le but final est de sophistiquer. Vous ne raisonnez pas. Vous vous justifiez auprès de vous-même.
Je n’accepte pas votre objurgation à débattre sur un terrain de jeu qui ne peut être que propice à vos démonstrations réductrices et par voie de conséquence falsificatrices. Vous regardez le monde comme un bigle. Vos lunettes le déforment. Lorsque quelqu’un est assez aimable pour vous le signifier, vous vous en offusquez et fulminez.
Vos récriminations sans cesse injurieuses lorsque vous êtes pris en défaut vous donnent l’illusion de ressortir victorieux de la contradiction. En vérité, vous ne montrez que la faiblesse de votre pensée et de votre caractère, et vos défaillances.
La présidence Argentine est un gant dans lequel le président des USA a mis la main.
Lire l’article sans doute à charge de Mediapart, mais comment avoir une autre interprétation ?
https://www.mediapart.fr/journal/international/141125/l-argentine-scelle-sa-vassalisation-par-washington
Pour les gauchistes, dès lors que vous ne vomissez pas sur les États-Unis du matin au soir, vous êtes leur « vassal ». Bizarrement, ça ne marche pas comme ça avec la Russie, c’est même le contraire (en tous cas chez La France insoumise).
L’Argentine a besoin des fonds américains et sort tout juste d’une période de crise. Elle a une économie bien moins puissante que l’économie américaine. Donald Trump mène une guerre commerciale impitoyable contre le monde entier. C’est la réalité.
Un homme d’État tient compte des réalités. Les journalistes de Mediapart peuvent déverser leur fiel idéologique tant qu’ils veulent, tout en se référant à leur utopie socialiste merveilleuse qui n’a jamais existé nulle part.
10 % de Philippe Bilger, avec les suppressions du juge des enfants et du juge de l’application des peines, et 90 % de M. de Norpois, avec beaucoup de généralités généreuses et banales.
Mais rien sur ces cancers que sont les déficits des finances publiques et l’immigration, traités par l’homéopathie.
Quant à faire confiance à M. Retailleau pour se redresser, au vu de sa présente autorité sur son parti, autant faire confiance au colonel Blanchet pour gagner la guerre.
Vraiment, quelque chose cloche et ne tourne plus rond au royaume de Danemark.
Les conservateurs aussi se mettent à rêver de révolution.
Comme vous avez raison de proposer des fragments pour une droite que, pour ma part, j’aimerais débanalisée, dégauchisée, décomplexée, dérapante, décidée, démiurge. Quel plaisir de lire qu’en dehors de vos propositions, certainement pertinentes pour la justice, vous imaginiez la suppression du ministère de la Culture, symbole même du pataugeage de l’État dans un domaine où il n’a ni compétence ni légitimité (ah, le souvenir du ministère des Beaux-Arts imaginé par Napoléon III, qui fut si clairvoyant sous la IIIᵉ République !) ; cette disparition devrait s’accompagner de la suppression du milliard pour les intermittents du spectacle (scandale évident de l’enrichissement abusif des producteurs d’émissions), de l’annulation des plus de deux milliards de financement pour la survie de l’essentiel du service public de l’audiovisuel (antre de la propagande islamo-gauchiste), et de la chasse aux niches fiscales comme les taux réduits de TVA de 2,1 % sur la vente des journaux physiques ou numériques, quand les livres sont taxés à 5,5 %.
Quelles perspectives radieuses de cumuler économies salutaires et chasse aux petits bonhommes gris !
Une révolution doit être à droite ou de droite ?
Bon, pas de querelle sémantique : l’essentiel est là.
Il semble qu’il y ait un large consensus pour réformer vite et bien, en particulier pour réduire le déficit.
La déclaration, ce matin, sur le budget 2026 de Marylise Léon, de la CFDT, est on ne peut plus claire : « Ce dogme de dire “pas d’impôt supplémentaire” n’est pas tenable. »
Enfin une responsable syndicale vraiment responsable.
Il ne reste plus qu’à faire payer des impôts aux 60 % des ménages qui n’en paient pas.
Par exemple, sous la forme d’une flat tax de 5 % sur tous leurs revenus, y compris les revenus sociaux, au double titre du principe d’égalité devant l’impôt et de celui de l’égalité devant la participation au fonctionnement de l’État, dont ils sont les premiers et principaux bénéficiaires.
Ce pourcentage de 5 % est purement indicatif, puisqu’il s’ajouterait à la CSG déductible et à la non déductible, et autres prélèvements…
Cher Philippe Bilger,
Il y a quelques jours, je vous ai adressé un courriel auquel vous n’avez pas répondu. Croyant savoir que vous souhaitiez la suppression du juge pour enfants et du JAP, et n’ayant jamais entendu cette opinion, je vous avais proposé de développer ce souhait sur votre blog. Il me semble que vous me répondez très obligeamment dans le présent texte, qui aborde bien d’autres sujets. Un de vos alinéas est en effet le suivant : « Puisque je me suis assigné l’envie de surprendre, on comprendra que je ne serais pas hostile à l’effacement de deux fonctions : le juge des enfants et le juge de l’application des peines, car la première se veut étrangère au pénal et la seconde le dénature et le détruit. »
Grand merci, même si vous êtes laconique et que je ne suis pas pleinement éclairé.
Pour le reste, que dire ?
En premier lieu, je vous loue de ne pas choisir de voter pour l’une des deux idoles des intervenants de CNews, Mme Le Pen et M. Zemmour, mais pour M. Retailleau.
Parmi tous les gens de droite et/ou du centre droit qui se préparent, ce n’est pas mon préféré.
Je préfère Darmanin ou Édouard Philippe. Mais, et vous et moi, nous rêvons peut-être, car il suffit que deux ou trois d’entre eux se présentent pour qu’au second tour on nous gratifie d’un duel LFI–RN. Chaque électeur ici comme ailleurs doit déjà se demander quel sera son choix dans ce cruel dilemme. J’irai sans doute à la pêche à la ligne en ce cas, au rebours de la majorité de mes confrères d’ici, qui voteront RN, le cœur plus ou moins léger.
« Je pourrais citer d’autres péripéties de ce type, qui sont tout sauf dérisoires, tant par l’incommodité qu’elles créent que par le désarroi qu’elles engendrent. Ce serait un honneur, pour une droite de compassion et d’action, d’inventer une fonction de facilitateur, de régulateur : une personnalité chargée de toutes ces misères parfois inextricables qui ruinent trop souvent la vie des gens modestes. » (PB)
Pensons aussi aux questions de squat, qui plongent les braves gens dans une « galère » de plusieurs mois (*), en leur infligeant donc une véritable peine qu’ils n’ont pas méritée et dont ils n’obtiendront jamais réparation, alors que la faute en incombe à l’irresponsabilité voire à la bêtise du Législateur républicain, qui semble ignorer que l’environnement pratique réel de la vie en France n’a rien de parfait et suffit à démolir la finalité des constructions législatives les plus élaborées en apparence.
(*) Sauf si la victime du squat est un magistrat, où cela va plus vite :
https://immobilier.lefigaro.fr/article/la-squatteuse-a-fait-le-mauvais-choix-en-occupant-la-residence-secondaire-d-un-magistrat-20250812/
Magnifique ! Vive la révolution bilgérienne !
On supprime l’infinité de lois, règlements, et directives qui pourrissent le pays, pour les remplacer par ce qui serait conforme aux nécessités réelles, dont l’avènement tant attendu d’une justice de la magistrature.
Mais c’est ignorer que le maquis législatif et règlementaire permet de masquer les voies de contournement par le copinage et les fraternités :
Un exemple vécu : entré en maçonnerie sur la recommandation de mon expert comptable, je rencontre un ancien petit camarade de l’école d’architecture, qui tout content d’accueillir un agent immobilier – lotisseur de confiance, me dit en somme : Nous allons pouvoir travailler ensemble: Mon épouse est la secrétaire de mairie de (une commune de plusieurs dizaines de milliers d’habitants) et il y a en ce moment un lotissement à y faire.
Autrement dit : exit les lois de la concurrence au bénéfice du propriétaire, et par là même des entraves de petite politique locale sous couvert d’exigences règlementaires. On traite tout ça entre frères, et c’était pour nous deux, la fortune assurée.
Me proposant ça sans aucun esprit de malhonnêteté et en toute sympathie, il a été interloqué lorsque je lui ai répondu que je ne venais pas pour cela.
C’est que si on met les pieds là-dedans, c’est certes la fortune assurée, mais aussi la fraternité avec la pègre politicarde et de fil en aiguille à en être pour ne plus pouvoir en sortir.
Si on ajoute à cela ce dont je fais régulièrement état ici, on comprendra que je n’ai pas fait long feu en maçonnerie…
Et alors, donc, M. Bilger, vous voudriez supprimer les gardiens du maquis et faire régner la transparence ? Et pourquoi pas faire appel à la spiritualité comme seule source d’une morale commune, tant que vous y êtes ?
Mais votre révolution, elle appelle tout simplement au fascisme, à l’avènement d’un Franco qui a restauré la monarchie ! Si vous continuez dans cette voie, vous allez être poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité !
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Magnifique ! Vive la révolution bilgérienne !
On supprime l’infinité de lois, règlements, et directives qui pourrissent le pays, pour les remplacer par ce qui serait conforme aux nécessités réelles, dont l’avènement tant attendu d’une justice de la magistrature.
Mais c’est ignorer que le maquis législatif et règlementaire permet de masquer les voies de contournement par le copinage et les fraternités :
Un exemple vécu : entré en maçonnerie sur la recommandation de mon expert comptable, je rencontre un ancien petit camarade de l’école d’architecture, qui tout content d’accueillir un agent immobilier – lotisseur de confiance, me dit en somme : Nous allons pouvoir travailler ensemble, mon épouse est la secrétaire de mairie de (une commune de plusieurs dizaines de milliers d’habitants) et il y a en ce moment un lotissement à y faire.
Autrement dit : exit les lois de la concurrence au bénéfice du propriétaire, et par là même des entraves de petite politique locale sous couvert d’exigences règlementaires. On traite tout ça entre frères, et c’était pour nous deux, la fortune assurée.
Me proposant ça sans aucun esprit de malhonnêteté et en toute sympathie, il a été interloqué lorsque je lui ai répondu que je ne venais pas pour cela.
C’est que si on met les pieds là-dedans, c’est certes la fortune assurée, mais aussi la fraternité avec la pègre politicarde et de fil en aiguille à en être pour ne plus pouvoir en sortir.
Si on ajoute à cela ce dont je fais régulièrement état ici, on comprendra que je n’ai pas fait long feu en maçonnerie…
Et alors, donc, M. Bilger, vous voudriez supprimer les gardiens du maquis et faire régner la transparence ? Et pourquoi pas faire appel à la spiritualité comme seule source d’une morale commune, tant que vous y êtes ?
Mais votre révolution, elle appelle tout simplement au fascisme, à l’avènement d’un Franco qui a restauré la monarchie ! Si vous continuez dans cette voie, vous allez être poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité !
« Aussi, pour la place Vendôme et l’État de droit, j’oserais suggérer la disparition du ministère… » (PB)
« Au risque d’offenser le milieu — tous les artistes, réels ou prétendus, qu’il subventionne, et les parasites qu’il nourrit — le ministère de la Culture pourrait être aisément remplacé par une politique d’aide et de confiance… » (PB)
« J’ai posé sur la table de ce blog quelques fragments pour une droite en révolution, pour la révolution de la droite. » (PB)
Quand on pose quelque chose sur la table, mieux vaut éviter de la renverser.
Mais supprimer le ministère de la Justice et de la Culture, ça au moins c’est révolutionnaire, en effet.
Reste maintenant à savoir qui, parmi les candidats des partis de droite, oserait s’y risquer ?
– Peut-être Éric Zemmour qui nous a habitués à des solutions radicales, peut-être un peu trop…
– Pourquoi pas Nicolas Dupont-Aignan, vu qu’il est capable de tout pour dépasser les 3 % à la prochaine élection présidentielle ?
– À la limite Florian Philippot, mais pour cela il faudrait qu’il obtienne ses fameuses 500 signatures. Et là ce n’est pas gagné !
– Le ou la candidate du RN ? (On ne sait toujours pas qui sera à la manœuvre). Mais je ne pense pas que leur volonté de « renverser la table » aille jusque-là.
Quant à Bruno Retailleau, il est certes plein de bonne volonté, mais là franchement ça me paraît un trop gros morceau pour lui. Reste Laurent Wauquiez qui attend son tour et pourrait bien lui ravir la vedette le moment venu.
Finalement, le mieux serait que vous lanciez votre propre candidature pour avril 2027 et présentiez vous-même votre programme. Qui sait, ça peut marcher ! 🙂
Vaste programme !
Un seul point me chagrine :
« Il est clair que, si les magistrats sont absolument nécessaires, la bureaucratie et les orientations que la politique croit devoir imposer ne le sont pas… »
D’une part, la justice doit être la même, quelle que soit la localisation géographique sur le territoire français ; il n’y a plus de pays d’État et de pays d’élection. En conséquence, il faut bien un organe centralisateur et harmonisateur pour s’en assurer, qu’on le baptise ou non ministère.
D’autre part, les orientations du politique sont — ou devraient être — celles du peuple français. Autant les instructions individuelles sont détestables, autant la politique judiciaire générale doit rester (ou redevenir) l’expression de la volonté populaire et ne pas se transformer en OJNI (objet jugeant non identifié).
Avec la défense, la diplomatie, la sécurité intérieure et la monnaie, la justice est l’un des piliers de l’État régalien et souverain ; de grâce, ne descellons pas une autre pierre d’un édifice déjà trop fragilisé !
Philippe Bilger, lucide sur le mur vers lequel fonce la droite républicaine à l’approche de la présidentielle, enjoint son champion, pourtant paré de toutes les qualités, de « renverser la table ».
Classique refrain de ceux qui, dépourvus de vision réelle, agitent la révolution en campagne pour, une fois au pouvoir, se contenter de créer des commissions… ou, chez les plus audacieux, un énième ministère.
L’ancien magistrat aligne certes une série de propositions intéressantes, mais très largement incomplètes. Où sont les réponses sur la fin du déficit des retraites et de la Sécurité sociale ? Comment finance-t-on la transition écologique tout en assumant l’effort indispensable de réarmement ? Quelles mesures concrètes pour maîtriser enfin l’immigration sans ignorer l’effondrement démographique ? Comment réindustrialiser le pays et redonner vie à une agriculture rentable ? Comment relever la productivité, rééquilibrer la balance commerciale et redonner du pouvoir d’achat aux classes moyennes et populaires ? Quelle politique pour juguler la crise du logement ? Quelle refondation de l’école ?
Renverser la table, c’est à la portée du premier venu. Savoir ensuite comment remettre le couvert, avec des solutions chiffrées, applicables, mais forcément impopulaires, voilà qui distingue les vrais hommes d’État des simples tribuns.
« Renverser la table, c’est à la portée du premier venu. »
Vous n’avez que trop raison. Un adulescent irresponsable pourrait en disserter des heures sous la protection bienveillante de son professeur, qui verrait s’épanouir la fougue d’un neuf génie. Il ne s’agit pas seulement de vociférer que ce serait notre projet et qu’il suffirait de penser printemps en amateur.
Dans le fond, le pognon de dingue, on s’en fiche, tant qu’il y a des banquiers pour nous l’avancer.
Penser printemps, c’est l’espérance et la certitude que l’argent continuera à couler à flot sans effort et sans garantie.
N’est-ce pas ce que tout le monde voulait ?
« Dring ! Oh, M. Ghinsberg, veuillez m’excuser. Quelqu’un sonne à la porte ? Je m’en vais de ce pas m’enquérir de ce que cette personne veut. »
Cinq minutes après, revenant tout pâle et inquiet :
« Oh, mon Dieu ! C’était l’huissier de justice. Il est venu accompagné. Il a pris, çà et là, les quelques meubles qui restaient. Les créanciers désirent recouvrer leur argent. »
Il est un moment des révolutions jubilatoires : c’est lorsque l’on abat et détruit tout. Survient bien après la recréation. Mais il faut être patient et ne point désirer hâtivement. On n’en est pas encore à reconstruire : tout n’a pas encore été détruit.
« L’ancien magistrat aligne certes une série de propositions intéressantes, mais très largement incomplètes. Où sont les réponses sur la fin du déficit des retraites et de la Sécurité sociale ? »
Eh bien, on attend les vôtres. Ne vous gênez surtout pas.