La rentrée de la Cour de cassation : du vent solennel ?

Je voulais défendre Catherine Deneuve qui malgré sa belle et éclairante lettre publiée dans Libération a été victime d’un odieux lynchage sur les réseaux sociaux.

Quand l’écoute des trois discours du premier président de la Cour de cassation (CC), du procureur général et du président de la République, lors de l’audience solennelle de rentrée du début de l’année judiciaire, m’a conduit à un certain nombre d’observations plus appropriées à mon expérience passée.

Je ne méconnais pas l’intelligence ni la qualité des allocutions « léchées », très travaillées et classiques dans leur forme, prononcées par les chefs de la CC mais j’ai cependant trouvé un peu longuets les saluts, les préliminaires, les remerciements et les hommages, l’étalage de ces propos conventionnels qui semblent n’avoir pas d’autre but que de retarder l’expression de l’essentiel.

Bertrand Louvel a gratifié ses six cents auditeurs choisis et triés sur le volet de l’exposition d’une relation historico et politico-judiciaire qui n’a négligé aucune étape ni séquence et qui était connue, je le suppose, de la plupart.

Lui-même puis Jean-Claude Marin ont théorisé sur l’indépendance des magistrats, le statut du Parquet, la nécessaire unité, selon eux, du corps, le poids de l’Europe judiciaire et le rôle important du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

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De la densité, des abstractions, des généralités dans un climat qui en définitive, tant la forme était superbement empesée, était susceptible de plaire à tout le monde, aussi bien au pouvoir qu’à l’ensemble du monde judiciaire.

Je ne pouvais pas m’empêcher d’éprouver une sorte d’ironie face au compagnonnage de Bertrand Louvel, avec sa rectitude et son intelligence nettes et entières, et de Jean-Claude Marin dont la souplesse et le dévouement sous Nicolas Sarkozy ont été compensées par l’aura acquise grâce à son alacrité d’esprit et à l’heureuse contagion du premier président à ses côtés.

Puis le président de la République s’est exprimé. Il n’a pas fait dans la facilité et les banalités. La bêtise n’est pas son fort et il préfère à des formules à l’emporte-pièce des considérations complexes. C’est aussi une manière de respecter ceux qui l’écoutent et qui méritent cette profondeur.

Même si l’exercice lui permettait de formuler des espérances, mais de ne pas s’engager dans le détail de l’avenir judiciaire en renvoyant au garde des Sceaux la responsabilité de rendre opératoires des pistes dont il soulignait l’importance.

Il a confirmé l’abolition de la Cour de justice de la République en étant soucieux toutefois de préserver la particularité de la fonction de ministre pour que celle-ci ne soit pas en permanence entravée par des doléances et plaintes absurdes (Le Figaro).

Il a fait part de sa volonté de renforcer l’exécution des peines, à mon sens en surestimant la portée des peines alternatives à la détention. Il a rappelé quelques principes élémentaires dont la répétition n’est jamais inutile. Une peine prononcée doit être exécutée. On ne change pas dans l’instant – funeste loi Dati – un emprisonnement ordonné par un tribunal quasiment en son contraire. Il a annoncé la création d’un procureur national antiterroriste et loué l’action du procureur Molins.

Un plan pénitentiaire global concernant aussi bien les surveillants et leur quotidienneté de plus en plus menacée que les modalités d’incarcération parfois indécentes et la surpopulation actuelle est promis par le président. Je ne voudrais pas que cet engagement fasse partie de l’arsenal classique visant à rassurer, à donner l’illusion d’une action pour, en fait, ne rien accomplir. On sait bien que les prisons, ces dépotoirs de la République, sont plus que jamais nécessaires mais qu’un pouvoir consente à y toucher, c’est autre chose !

Plus profondément, et à juste titre, Emmanuel Macron a déclaré ne pas vouloir modifier la composition du CSM et s’est interrogé longuement sur le maintien ou non du lien hiérarchique entre le Parquet et la garde des Sceaux pour conclure en faveur du statu quo. A cause de la double nature du premier : créateur d’une pratique judiciaire et en même temps responsable d’une politique pénale décidée par un gouvernement et dont il doit répondre.

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Cette approche lucide n’est pas contradictoire avec le fait qu’il souhaite soumettre au même statut siège et parquet – pour les nominations et sur un plan disciplinaire.

Le président de la République a insisté – c’est capital – non seulement sur la séparation des pouvoirs et l’indépendance des magistrats mais surtout sur l’effectivité de la Justice. Il convient que celle-ci fonctionne efficacement et j’ai aimé qu’en la qualifiant de « service public pas comme les autres », il admette explicitement qu’elle est d’abord un service public, et peu importe qu’on se batte pour rien sur autorité et pouvoir !

Concluant qu’humaine, la justice est forcément imparfaite, il a mis en exergue que l’efficience de la Justice est un ciment de la République.

Même si tout n’est pas absolument à approuver dans cette première vision exhaustive du président sur la Justice, il a fait sortir cette rentrée du registre d’un « vent solennel » pour la rendre digne d’une démocratie au service exclusif des citoyens.

Je regrette que les chefs de la CC n’aient pas axé leur intervention sur ce double thème : ce que le pouvoir doit à la Justice, ce que la Justice, elle, doit à la société et aux citoyens. Elle n’a pas qu’à exiger et recevoir, elle doit aussi beaucoup donner.

Si j’avais été jeune étudiant hésitant au seuil d’une carrière judiciaire, je ne crois pas que j’aurais été enthousiasmé et convaincu par les superbes propos conventionnels des chefs de cour. Il m’aurait manqué l’essentiel : la démonstration éclatante et vigoureuse qu’être magistrat est une mission, un service et un honneur.

Enfin, quelle qu’ait été la tonalité de cette rentrée, je n’ai qu’une certitude : la CC et les magistrats en général ne sont vraiment pas « des petits pois » !

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Enfin !

Voir les Commentaires (66)
  1. Que vois-je en regardant la photo ? Jean-Claude Marin plus haut gradé dans l’Ordre de la Légion d’honneur que le premier président de la Cour de cassation ? Est-ce à dire qu’a obéir aux ordres du Pouvoir on en est mieux récompensé ? Je me souviens d’un grand magistrat me disant que le seul magistrat véritablement indépendant était le premier président de la cour de Cassation, à condition qu’il soit également Grand Officier de la Légion d’honneur.

  2. Dès le prime abord du titre on a commencé à y penser.
    La lecture du corps, plutôt agréable, se mit à faire oublier,
    et puis… patatras !
    La chute ! Finale !… c’est la chuuuuuute finaaaaaale !
    Peste, que ces petits pois sont lourds et encore et encore,
    et en veux-tu en revoilà, à tout bout de chant, de champ… !
    Finalement l’ancien affidé à Kadhafi aura marqué un gros point-de-pois, c’est à croire à ce point indélébile et pas indolore !
    Tiens une bonne vieille qui faisait rire en son temps :
    C’était beau mais c’était triste,
    tout le monde pleurait,
    jusqu’au capitaine des pompiers,
    qui en pleurait dans son casque,
    quand le casque fut plein il déborda,
    une goutte tomba sur une graine de PETIT POIS,
    qui germa et poussa, poussa, poussa,
    le fils du roi, passant à cheval par là,
    s’empêtra dans les branches de PETIT POIS,
    tomba et se tua…
    C’était beau mais c’était triste,
    tout le monde pleurait,
    jusqu’au capitaine des pompiers,
    qui en pleurait dans son casque,
    quand le casque fut plein il déborda,
    une goutte tomba sur une graine de PETIT POIS,
    qui germa et poussa, poussa, poussa,
    le fils du roi, passant à cheval par là,
    s’empêtra dans les branches de PETIT POIS,
    tomba et se tua…
    C’était beau mais c’était triste,

    petit pois,

    petit pois… … …

  3. Mouais !
    Rien à dire sur le SM ramassis de gauchistes et sa muraille de la connerie absolue ?
    Tant que ce cancer ne sera pas éradiqué, aucune réforme, aucun décret, aucune bonne intention ne verront le jour.
    Tout comme nos antifas dirigent l’économie du pays à coups de cocktails Molotov, de Sivens à NDDL, nos gauchistes du SM plombent et détournent la justice de sa vraie mission en instituant un climat d’insécurité, leur complicité envers les délinquants multirécidivistes et le mépris des victimes n’est plus à prouver.

  4. Patrice Charoulet

    J’ai lu ce que vous écrivez sur les trois discours d’hier, ceux des hauts magistrats que vous nommez et celui du chef de l’Etat.
    Touchant ce dernier, je me pose une question. Ses prédécesseurs, Chirac, Sarkozy, Hollande, avaient des collaborateurs qui rédigeaient un certain nombre de leurs discours.
    Qui, parmi les plus sérieux et les plus informés d’entre vous (j’en exclus quelques-uns sans les nommer), après avoir entendu ce discours-là, peut nous dire si l’orateur était ou non l’auteur de ces propos ?

  5. Bonjour,
    On entre en magistrature un peu comme on entre en médecine ou en politique. Porté par un idéal. Mais les relations entre la haute hiérarchie de la magistrature et le pouvoir politique balayent très vite cet idéal. Dans la vraie vie les choses ne sont pas aussi simples.
    L’indépendance de la Justice n’a jamais véritablement été démontrée. Les groupes d’influence qui possèdent des leviers un peu partout dans les différents secteurs de la société (financiers, politiques, culturels, etc.) et le fait que les juges sont eux aussi sujets aux faiblesses de la nature humaine, font que la Justice ne saurait être totalement indépendante. Ceci même si la loi est régie par les codes juridiques et la jurisprudence, chargés de donner une ligne directrice lors des procédures juridiques. La justice humaine sera toujours perfectible.
    Concernant Catherine Deneuve, elle a eu évidemment raison de signer la tribune du Monde s’opposant à la cabale menée par certaines associations féminines, suite à l’affaire Weinstein qui nous est une fois de plus venue des Etats-Unis, grands moralisateurs devant l’Eternel.
    Associations qui se sont empressées de faire l’amalgame entre le fait d’importuner une femme, la harceler et l’agresser, qui sont des comportements différents. Les deux derniers étant, bien évidemment, condamnables. Mais pas forcément le premier. Il existe bien le droit de blasphémer, pourquoi n’y aurait-il pas le droit d’importuner ? On est Charlie ou on ne l‘est pas. La liberté a aussi ses désagréments.
    Je ne comprends pas trop, par contre, pourquoi Catherine Deneuve s’est cru obligée de présenter ses excuses, vu qu’elle n’avait commis aucun impair dans ses propos, contrairement à Brigitte Lahaie qui a laissé entendre qu’une femme pouvait jouir pendant un viol, ce qui est totalement inacceptable.
    Prendre une position pour ensuite s’en excuser n’a aucun sens. Il faut assumer ou alors ne pas se prononcer.

  6. Ceci est une citation d’un autre billet, mais j’ai des raisons de la placer ici, je veux dire en plus d’espérer plus de lecteurs :
    « Il y aurait peut-être la même fronde judiciaire qu’en 2007, avec une magistrature s’estimant offensée parce qu’on aurait le front d’altérer un peu de sa liberté. Mais il n’est pas interdit d’espérer enfin la lucidité d’un corps qui préférerait à soi la sauvegarde de la société et une Justice exemplaire. Une telle évolution positive ferait oublier à l’opinion le déplorable mur des cons. »
    Riche paragraphe… Voyons, l’auto-sacrifice pour le bien du monde, en l’occurrence « la sauvegarde de la société ». Je pense que notre hôte l’a fait, dans sa carrière, on me dira que je ne l’ai pas suivie – ou alors qu’on aurait pu le deviner, à quoi bon le dire ? Pour prévenir les questions quand je n’ai pas de réponse, tout le monde n’est pas dans la coquetterie de donner à entendre qu’il a des trésors plus grands que ce dont il dispose dans sa caverne.
    Donc, je reprends, notre hôte, cela se sent à qui sait lire, devine l’homme derrière l’écrivain, l’a fait. Or ce qu’on croit de son devoir de faire et dont on pense que c’est aussi le devoir de ses pairs de le faire, a forcément envie qu’ils s’y mettent, eux aussi. Ne pas se servir de sa tribune pour cela serait pur non sens, donc, il le dit et redit en espérant que cela porte ses fruits… Et pourquoi pas ?
    Je n’écris pas pour rien « auto-sacrifice ». D’ailleurs, même un silence n’est pas balancé en vain, chez moi, mais passons… Notre hôte a déjà fait, c’est fort beau, le sacrifice de réclamer que le judiciaire comme cela est le cas dans les démocraties normales, sans tendance autoritaire à faire un Président monarque absolu d’un côté et une judiciaire pitoyable de l’autre, que le judiciaire, donc, s’élève.
    Mais qui n’est pas à la hauteur qui lui est due devient souvent pitoyable, et je pèse mes mots.
    Pitoyable ? Eh bien oui, qui devrait être un pouvoir et ne l’est pas, qui est frustré de son droit attire, forcément, ma compassion. Et du mépris quand cela débouche sur des comportements méprisables comme le mur des cons : dénigrer bassement des gens avec qui on n’est pas d’accord plutôt que militer pour un rééquilibrage du pouvoir est bien triste. Pitoyable donc.
    Si on ne veut pas que les juges soient pitoyables, il ne faut pas les mettre dans une situation qui les rend aigris, injustes, en un mot pitoyable ? N’est pas Bilger qui veut.
    Mais contredit qui veut, je dis donc qu’il faut rééquilibrer le pouvoir en France, pour la raison que j’ai dite, et surtout équilibrer les deux autres pouvoirs.
    Si on revenait aux principes ?
    Certes, on m’a dit que la détresse en pouvoir des magistrats est plus apparente que réelle, voir l’épisode Fillon.
    On excusera une comparaison bien dure, ou sinon, tant pis pour moi, mais elle est parlante… L’esclavage n’aurait jamais dû exister, institution horrible, mais on aurait pu me trouver des exemples d’esclaves ayant un pouvoir important auprès de leur propriétaires, rois, empereurs, et ce que l’on voudra… Est-ce une consolation ? Absolument pas, la situation est encore pire. D’abord, on n’aurait pas dû rabaisser des gens, ensuite, le mal étant fait, on n’aurait pas dû faire intervenir des personnes sans légitimité dans les affaires publiques, et d’autant que leur situation les poussait à l’avilissement.
    Les maux ne se compensent pas, ils se cumulent.
    Libérons, si j’ose dire, les magistrats, une condition plus digne les rendra plus dignes.
    L’auto-sacrifice est fort beau, et il est utile dans bien des cas, par exemple, travailler dans de mauvaises conditions de son mieux, vu le budget de la Justice… Mais parfois, il a, j’espère y avoir assez insisté mais sans lourdeur, des effets pervers.
    Sur notre hôte, il a un effet que je n’appellerais pas pervers, mais douloureux :
    « Enfin, quelle qu’ait été la tonalité de cette rentrée, je n’ai qu’une certitude : la CC et les magistrats en général ne sont vraiment pas « des petits pois » ! »
    Leitmotiv d’une susceptibilité exacerbée mais point injuste, l’insulte ayant été forte et fort injuste.
    Et qui s’explique à mon avis par le fait que quand on suit sa conscience, on peut se permettre d’avoir l’honneur chatouilleux. Et que plus on est solidaire des autres magistrats, autre qualité, plus on sera susceptible pour eux. Et que si on a l’habitude de défendre la société et ceux qui la défendent comme les forces de l’ordre, il est injuste de défendre les magistrats qui sont tout aussi nécessaires à la Justice.
    Tout cela est fort beau, mais d’abord, dans mon opinion d’une bonne justice, je doute des peines planchers, et ensuite, je ne doute pas qu’il faille un jour installer dans notre pays sous-développé constitutionnellement parlant un véritable équilibre des pouvoirs.
    En plus, je doute qu’un tas d’auto-sacrifices fasse oublier le mur des cons… A mon avis, une Justice mieux dotée en argent et en pouvoir et ayant par conséquent développé l’attitude qu’on peut en attendre en harmonie avec de telles bases sera capable d’attirer un respect qu’elle n’a pas augmenté avec le mur des cons, mais qui n’était pas énorme, de toute façons, avant.
    Et qui remonte à loin…
    Sur ce suspense palpitant, l’inspiration en berne, j’espère que le lecteur verra s’éveiller la sienne pour faire toutes les recherches qui s’imposent.

  7. @ Achille 16 janvier 2018 à 09:55
    « Brigitte Lahaie qui a laissé entendre qu’une femme pouvait jouir pendant un viol, ce qui est totalement inacceptable »
    Inacceptable de jouir ou de le dire ?
    A l’époque ou j’étais bénévole dans un centre pour femmes violentées, j’ai connu une femme qui se faisait régulièrement violer par son mari et qui a dit, après l’avoir quitté, que malheureusement elle ne pouvait pas porter plainte contre lui parce que parfois elle jouissait.
    Les psychiatres expliquent très bien ce phénomène (demandez à Deviro ;)) et les gynécos aussi.

  8. @ breizmabro | 16 janvier 2018 à 11:12
    Le viol d’une femme par son mari est un autre problème, sans doute moins traumatisant que le viol sauvage par un pervers sexuel.
    Mais je pense que les femmes sont mieux placées que les hommes pour en parler alors je leur laisse la parole.

  9. @ Noblejoué | 16 janvier 2018 à 10:48
    « Sur ce suspense palpitant, l’inspiration en berne, j’espère que le lecteur verra s’éveiller la sienne pour faire toutes les recherches qui s’imposent. »
    Ben dites donc pour quelqu’un qui a l’inspiration en berne, vous avez quand même réussi à nous pondre une bonne soixantaine de lignes. Ce qui n’est déjà pas mal ! 😊

  10. « Lahaie » prête à être sautée, ô Achille | 16 janvier 2018 à 09:55 : en voilà une « excuse » toute nominale !
    A partir de Deneuve, vous comblez un manque (!) en cette page, une fois délaissé le laïus hyper-éculé sur l’humanité déplorable qui salit la Justice absolue faite icône.
    Votre observation sur le ravisement malheureux de la ravissante jumelle survivante aux parapluies, on en redemande. Votre conclusion sur la médiocrité qu’il y a à en quelque sorte « se reprendre » et surtout sous pression, partageons-la. A ceci près qu’alors vous laissez Lahaie plantée là sur le champ de bataille qui devait à la fois excuser et non-excuser soi-même.
    Ne soyez pas marri par ceci : présentez des ‘ex-cuses’ comme le nom l’indique c’est implorer d’être ‘dé-cusé’ donc admettre implicitement un certain bien-fondé à avoir été ‘ac-cusé’. Mais ces arguments pour sortir (‘ex’) de l’accusation seront-ils acceptés et validés comme absolutoires par l’accusateur et, ou tout tiers en posture de juge potentiel ? On demande à être excusé au terme de telles ou telles considérations argumentaires, visant l’effet d’évanouir l’accusation, mais trop souvent on a grand tort de brandir des « excuses » comme si on avait vraiment subi des accusations dignes de ce nom alors que quelques critiques émises ne portaient que faiblement. Il est souvent bien plus habile, et surtout bien plus juste au sens de la bonne adaptation de la réponse, de formuler des regrets et précisant « regrets de ne pas avoir exprimé avec assez de nuance et d’efficacité ma pensée, prêtant ainsi le flanc à interprétation exagérée, etc. ».
    Se méfier des « excuses », préférer les « regrets ».

  11. @ indigo | 16 janvier 2018 à 11:31
    Parmi les intervenants de ce blog, sans doute toujours le même, on a déjà eu « jaune », puis « bleu » et maintenant « indigo ».
    Je suppose qu’en tant que soutien inconditionnel de Brigitte Lahaie votre prochain commentaire sera signé sous le pseudo d’ultra-violet (ou plutôt ultra violée)…

  12. @ breizmabro | 16 janvier 2018 à 11:12
    Mais qu’est-ce que Brigitte Lahaie (c’est son pseudo) et ses sorties porno/érotiques/salaces publiées dans la presse et reprises ici ont comme lien avec ce billet qui ne concerne que le discours de Macron devant la Cour de cassation ? Aucun ! Ne pas prendre un cas isolé et très rare d’une femme victime mais résiliente, pour une généralité. Quant à certains psy, ce n’est pas toujours très net dans leur tête de même que pour certains médecins… Comme dans toutes professions, il y a des gens très sérieux et droits mais il y a aussi des canards boiteux au comportement pervers.

  13. @ Achille
    J’ai l’impression que Brigitte Lahaie en sait plus long que vous sur la noirceur des pervers qui s’arrangent pour que leurs victimes deviennent complices de leur propre malheur. C’est le b.a.-ba de tous les totalitarismes, jusqu’à faire payer à la famille du condamné à mort la balle de son exécution. Écoutez la chanson de Barbara « Nantes », sans recourir tout de suite aux grands mots. Dans la majorité des cas, un violeur d’enfant le caresse et se fait aimer de lui, et si c’est un bon manipulateur, il y parvient. Il met le ver dans le fruit ; c’est un violeur, un vrai, qui viole la conscience et l’âme, en plus du corps. À mettre le sceau de l’inacceptable sur l’expérience réelle des opprimés, on en fait des coupables. Pas étonnant qu’ils se taisent.

  14. Catherine JACOB

    « Il a annoncé la création d’un procureur national antiterroriste et loué l’action du procureur Molins. »
    Enfin ! ça fait plus de dix ans au moins qu’il aurait fallu un professionnel de la matière occupé exclusivement de ce problème et dont la création eut dû passer, sécurité oblige, avant la création du PNF ! Ceci étant, il y a manifestement des connexions entre ces deux domaines telles qu’une saine collaboration semble souhaitable plutôt qu’un enfermement de chacun dans son pré carré.
    « Concluant qu’humaine, la justice est forcément imparfaite »
    Oui, bof ! Seul Dieu est parfait et sa perfection ne doit pas servir d’alibi au n’importe quoi auquel on assiste parfois sous ce prétexte !
    « Emmanuel Macron a déclaré ne pas vouloir modifier la composition du CSM et s’est interrogé longuement sur le maintien ou non du lien hiérarchique entre le Parquet et la garde des Sceaux » !
    Que serait selon vous un Parquet en roue libre sans lien de subordination avec LE garde des Sceaux ?

  15. Excellente remarque et très bien développée. Merci Lucile | 12:13
    Profiter de l’innocence et de la naïveté d’un enfant pour le violer est un double crime. Allez soyons indulgents : trente ans de prison ferme et pas de remise de peine pour bonne conduite. Les violeurs devraient être enfermés entre eux.

  16. Je vais faire dans le simplisme, voire la caricature : j’en ai plus que marre de voir les chefs de cour ainsi accoutrés. On dirait Louis XIV à Versailles. Je suis saisi par le contraste entre la simplicité vestimentaire d’un président de la République et ces habits antédiluviens. On nous donne une image ringarde de la Justice.

  17. @ Ellen | 16 janvier 2018 à 11:52
    « Mais qu’est-ce que Brigitte Lahaie (c’est son pseudo) et ses sorties porno/érotiques/salaces publiées dans la presse et reprises ici ont comme lien avec ce billet qui ne concerne que le discours de Macron devant la Cour de cassation ? Aucun ! »
    Vous avez raison.
    Passons au véritable sujet, le discours de Macron. Qu’en ai-je retenu ? Pffft, j’ai écouté un perroquet à qui on avait appris un texte qui, comme d’habitude, ne bousculait pas mémère dans les orties 😉 Que des généralités. Ah si, il a annoncé qu’il allait supprimer la Cour de justice de la République. Dommage on n’entendra plus dire « je suis responsable mais pas coupable » à chaque audition, et à la fin récolter le non-lieu prévu. Il ne s’est rien passé, circulez ya rien à voir…
    Sauf quelques transfusés qui ont été infectés par votre négligence peut-être ? NON ! qu’ils ont dit.
    Ca va nous manquer… si ça se fait…
    A part ça ? Si, vous, vous avez entendu quelque chose de nouveau, un truc du genre « je n’admettrai plus dans les rangs de la justice des personnes qui ont fait allégeance à la franc-maçonnerie, celle qui privilégie ses droits à celles de la République ! » Là oui ça aurait eu de la gu..
    En même temps il ne peut pas puisqu’il « en est… », comme son pote Mathieu Gallet énarque aussi, condamné à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende,
    soupçonné d’avoir commandé environ 400 000 euros de prestations à deux sociétés de conseil sans avoir respecté les règles des marchés publics lorsqu’il présidait l’INA (les amis c’est fait pour ça non !).
    « Rigolez pas c’est avec vos sous » (Coluche)
    Ou Guillaume Pepy avec ses « incidents » à la SNCF, toujours en poste (les amis… etc., etc.).
    En même temps est-ce que Brigitte Lahaie prend le train ? (j’rigole)

  18. La rentrée de la Cour de cassation : du vent solennel ?
    Du vent effectivement, cher P. Bilger, du vent !
    Hallucinant, ces discours d’un autre temps du premier président et du procureur général ! Du creux, rien que du creux ! Léchés peut-être, mais pleins de creux comme aurait dit Monsieur de La Palice !
    Une preuve de plus de la méthode « pusillaniste » de Macron (que vous relatez vous-même) : « lien ou non lien entre le parquet et le garde des Sceaux ? ». Après avoir disserté sur les deux possibilités, finalement le président ne prend pas position : voilà la quintessence de la politique Macron. On déploie brillamment des idées et des concepts dans un discours huilé pour les littéraires – qui se pâment – mais in fine on ne fait rien. Les modernistes macronistes appellent cela « faire des réformes ».
    A la vue des « petits pois », le bon peuple doit se demander s’il est au vingt et unième siècle ou au dix-huitième ! Jamais, comme lors de ces réunions de « robes », l’incongruité de cette profession ne lui apparaît si évidente.
    A rapprocher dans le même temps, cette assemblée de « petits pois » surdécorés (sans doute pour d’éminents services rendus à la République ! Ouaf ! Ouaf ! Ouaf !) de la vision des gardiens de prison en blouson, dans le froid et la pluie, manifestant pour leur propre sécurité ! Avec en face, une Cinderella garde des Sceaux chevrotante, blême et échevelée, perdue dans sa cohorte de gardes du corps, de sous-préfets, de hauts fonctionnaires…Tout un symbole !
    « La justice… un service public pas comme les autres » dixit Macron. Franchement ce financier n’a rien compris à la République : la Justice doit être justement le premier de tous les services publics, parce qu’elle est là pour protéger les plus faibles. N’importe quoi !
    Cordialement.

  19. Louis Ferdinand

    Bons baisers de Yangon
    Il fait beau
    La France est petite vue de loin
    Stop
    Vu Macron et les clowns sur la photo
    Stop

  20. @ Ellen | 16 janvier 2018 à 11:52
    « Mais qu’est-ce que Brigitte Lahaie (c’est son pseudo) et ses sorties porno/érotiques/salaces publiées dans la presse et reprises ici ont comme lien avec ce billet qui ne concerne que le discours de Macron devant la Cour de cassation ? Aucun ! »
    Je ne pense pas abuser des hors-sujet sur ce blog. J’aurais même plutôt tendance à m’en agacer.
    Je vous ferais juste remarquer qu’il y avait quand même deux lignes, les deux premières, qui étaient consacrées à Catherine Deneuve dans le billet. Et que donc il m’était autorisé, me semble-t-il, de faire un petit commentaire sur sa prise de position dans la tribune du Monde. Brigitte Lahaie, à qui j’ai consacré une demi-ligne, n’y a été associée que suite à sa bourde malencontreuse.
    Quant au discours d’Emmanuel Macron, n’étant pas juriste de formation, je ne l’ai pas écouté. Je me suis limité à lire l’avis de Philippe Bilger sur son contenu, et donner mon modeste avis sur l’indépendance de la Justice.
    Mes commentaires en matière juridique peuvent certes paraître « hyper-éculés », mais je ne demande pas mieux que les esprits éclairés de ce blog me fassent part de leur doctes connaissances dans ce domaine. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je le fréquente.

  21. Robert Marchenoir

    Une gardienne de prison vient d’être frappée par un détenu. Quand donc a-t-on abandonné cette pratique de bon sens voulant que les hommes soient gardés par des hommes, et les femmes par des femmes ?
    Vous avez voulu « l’égalité » ? Eh bien ! vous l’avez… y compris le « droit » de vous faire démolir le visage par des fous furieux.

  22. Mais que fait donc la justice ? Les discours, blabla, et pendant ce temps-là Eric Woerth déclare qu’il avait distribué « quelques dizaines de milliers d’euros », pas grand-chose dit-il, qu’il n’avait pas pensé à les déclarer dans les comptes de campagne… En toute impunité bien évidemment, quel étourdi ! Si on lui supprimait ses émoluments s’en apercevrait-il ?
    Comment est-ce possible encore aujourd’hui ?
    Je relève sur la photo des décorations, fichtre ! Je pensais benoîtement qu’un magistrat en exercice n’avait pas à en recevoir.
    Que ne ferait-on pas pour une ficelle, j’attends là-dessus encore les révélations de M. Woerth – s’exprimer et avouer ainsi, il y a de quoi se sentir en totale impunité – et dire qu’il est encore en exercice, les électeurs sont décidément incorrigibles… Pauvres de nous.
    J’ai fait mes comptes – chaque cas est un cas particulier – la justice devant les impôts est aussi à revoir, le fait est que je cumule tous les handicaps des hausses et prélèvements, malgré la suppression partielle de la taxe d’habitation. Là aussi blabla.
    La justice est lente pour les puissants et souvent chaussée de semelles de plomb, BTF, le Cardinal, Cahuzac etc. trop nombreux sans aucun doute. Mes cheveux ont blanchi depuis le début de ces affaires, à ce rythme je n’en aurai plus beaucoup et pourtant j’en perds peu.

  23. Mary Preud'homme

    Je partage tout à fait l’opinion de Catherine Deneuve. A force de tout mélanger, on va finir par ne plus entendre ou par décrédibiliser celles (ou ceux) qui ont été – réellement – victimes de harcèlement, de maltraitance ou de viol.
    Quant aux frotteurs du métro et autres maniaques, il suffit d’avoir toujours sur soi un paquet d’aiguilles et ne pas hésiter à piquer dans le morceau. C’est ainsi que j’en ai épinglé quelques-uns aux heures de pointe (of course) ! Une paire de gifles bien appliquée ça marche aussi !
    Par ailleurs concernant les coiffes de toutes ces huiles « magistrales » qui ne se prennent pas pour des petits pois et encore moins des tickets de métro, elles m’ont toujours fait rire : tous ces toqués, mitrés, tricornés (magistrats, cuisiniers, évêques et autres grands maîtres). Et pas une femme dans le tableau. Même la gardienne des Sceaux, toujours si bien coiffée comme dirait Savo, ne figure pas sur la photo, sans doute avait-elle oublié son grand chapeau à la Zorro qui pour une fois n’aurait pas été de trop.

  24. @ Achille
    « …en tant que soutien inconditionnel de Brigitte Lahaie votre prochain commentaire sera… »
    Ça alors ! mais où avez-vous lu ça ??… Le Palmipède dirait que vous franchissez le mur du « çon »… et le plus « çon » est que vous avez voulu vous sentir agressé et au lieu de répondre sur QUOI, vous déversez de la bile sur QUI en stigmatisant mes camarades de spectre… Je ne rappelle pas votre pseudo inoxydable pour ne pas vous stigmatiser.
    Deux petits pois, deux mesures et je vous fais gagner : alors cessez votre auto-victimisation à la Femen…

  25. Les deux magistrats (photo) à la Cour de cassation portent presque le même habit que celui du sacre de Napoléon 1er, intronisation et couronnement de Napoléon Bonaparte devenu l’empereur des Français le 18 mai 1804. Vous vous rendez compte ? 214 ans… la France a gardé la même mode. C’est beau, mais enfin quand même. Ça ressemble à une justice digne d’une monarchie royale. Jean de France, duc de Vendôme, fils du Prince Henri d’Orléans et descendant direct de Louis XIII, a de quoi en être jaloux.

  26. @ Mary Preud’homme | 16 janvier 2018 à 14:52
    « Je partage tout à fait l’opinion de Catherine Deneuve. A force de tout mélanger, on va finir par ne plus entendre ou par décrédibiliser celles (ou ceux) qui ont été – réellement – victimes de harcèlement, de maltraitance ou de viol. »
    Totalement d’accord avec vous, tout ce qui est excessif est insignifiant (dixit Talleyrand). J’espère que cette vague de puritanisme hystérique provenant des féministes US retombera comme un soufflé. Dans le cas inverse ce n’est pas 15 000 places de prison nouvelles qu’il faudrait construire, mais au moins 100 000 et instaurer la castration chimique dans notre Code pénal.
    @ Achille | 16 janvier 2018 à 14:26
    « Brigitte Lahaie (… ) n’y a été associée que suite à sa bourde malencontreuse. »
    Bourde dont elle s’est d’ailleurs excusée par voie de presse le lendemain, elle a expliqué en détail le pourquoi qui la sous-entendait. Mais nos médias n’ont mis en exergue que sa bourde télévisuelle, et se sont bien gardés de rappeler les propos de Caroline De Haas au sujet de la nuit d’émeutes sexuelles de Cologne en fin 2006 : « ceux qui disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée des migrants, allez déverser votre merde ailleurs ! »

  27. @ Achille | 16 janvier 2018 à 14:26
    Moi, je n’avais rien contre vous, et je dirai même que je vous apprécie beaucoup tant pour votre style d’écriture riche en tous domaines que pour votre délicatesse.
    Les quelques lignes que j’ai envoyées étaient seulement pour Breizmabro. Toutes mes excuses si vous avez pu vous sentir visé. Vous avez tort de les avoir prises à votre compte.

  28. Cette histoire de petits pois me fait rire aujourd’hui. La roue a tourné. Il y en a un qui doit se mordre les doigts d’être devenu le poids lourd devant ses pairs. Ah ha… comme quoi il ne faut jamais se prendre pour plus malin que l’autre.

  29. Patrice Charoulet

    Ce mardi 16 janvier, le sujet de débat chez Pujadas (LCI) est Calais. Qu’on me permette de poser une question candide.
    Qui parmi tous ceux d’entre vous qui trouvent qu’il y a trop d’immigrés qui arrivent dans notre pays peut m’expliquer pourquoi l’on demande à nos forces de l’ordre d’EMPÊCHER ces immigrés de quitter notre sol pour aller dans un pays voisin ?

  30. @ Robert Marchenoir | 16 janvier 2018 à 14:45
    « Une gardienne de prison vient d’être frappée par un détenu. Quand donc a-t-on abandonné cette pratique de bon sens voulant que les hommes soient gardés par des hommes, et les femmes par des femmes ? »
    Malheureusement, de plus en plus les gardiens de prison se font agresser par les détenus radicalisés. Il faudrait envoyer les gardiens volontaires dans des écoles d’arts martiaux. Je vous garantis que celui ou celle qui connaît la pratique du « Wushu Yang » et du « Wing Tsun Kung Fu » réduit l’agresseur au sol en compote.

  31. @ Lucile | 16 janvier 2018 à 12:13
    En fait il y a des choses vraies à ne dire qu’avec la plus grande prudence de peur qu’elles ne soient utilisées pour justifier le pire.
    Je suis pourtant pour les dire par amour de la vérité et pour la raison que vous avez dite.
    Notre époque pressée ne s’y prête pas, pour être entendu il faut frapper souvent au moins un peu à côté et souvent trop fort.
    Il faudrait que les gens comprennent que violer la chair est un mal, viol du consentement, et que violer la sensibilité, soit en faisant mal soit en faisant bien, en un mot en violant les nerfs après le cerveau, le centre de décision, aggrave le crime.
    J’ai dit aggrave le crime car Almodovar, cinéaste qui me plaît bien par certains côtés et dont j’ai le « Talons aiguilles » en DVD, j’ai fini par ne plus regarder ses films avec ses périphéries de viols qui ne seraient pas graves car faits sur des personnes, pour raisons diverses, inconscientes, présentées de façon à les légitimer.
    Insupportable. Croyez bien que je suis contre la censure, sauf pour les enfants, au nom de la liberté… Mais il y a aussi que 95 fois sur cent, elle est bête, mais bête… Ce sera la violence et le sexe qu’on mettra sous le tapis, pas la perversité. Cas inoubliable, dans « La corde » d’Hitchcock, on avait coupé la scène de l’étranglement qui montre bien la perversité des tueurs, scène sans laquelle on pourrait sympathiser avec eux car relativement beaux et brillants et parce que s’ils sont pris, le film s’arrête.
    Eh bien, en suivant la même logique, notre Alomodovar passerait très bien car le viol de l’endormi, coma, drogue et j’en oublie probablement, n’est pas, par définition, très violent d’apparence. Ce qui est mal, c’est de justifier le mal, point barre, mais quand on est excité par le pouvoir de censurer et le moindre bout de chair, comment ne pas perdre sa voie ?
    Sur un autre sujet, pardonnez-moi d’insister, et ne répondez pas si vous voulez, mais j’ai trop de curiosité, c’est cela mon démon, pas celui des complots ou de je ne sais quoi, voilà…
    Pensez-vous que si quelqu’un est clair avec un autre, ne s’engage à rien, ne manipule pas, il soit sans devoir vis-à-vis du partenaire ou qu’on doive quelque chose à des gens qui se traînent derrière vous comme Don José avec Carmen ?
    Je sais bien que chaque cas est différent, mais cela me semble étrange, dans notre époque où on ne trouve pas mal de trahir ses engagements, on a tendance à faire comme si des gens étaient engagés alors qu’ils ne le sont pas… Je trouve ça perturbant.

  32. Mary Preud'homme

    @ Patrice Charoulet | 16 janvier 2018 à 18:27
    Pour en revenir à une situation normale où nos forces de l’ordre n’auraient plus à faire le boulot des Anglais (qui se sont d’ailleurs prononcés pour le Brexit) il suffirait juste de renégocier les accords du Touquet, en sorte que la frontière franco-anglaise ne se situerait plus à Calais mais à Douvres. Ce qui serait d’ailleurs normal considérant que la destination finale de tous ces immigrés est le Royaume-Uni et non la France.

  33. @ Patrice Charoulet | 16 janvier 2018 à 18:27
    Prenons les choses à l’endroit. Les migrants veulent pratiquement tous partir au Royaume-Uni. Or, les accords du Touquet signés en 2004 entre le Royaume-Uni et la France (sous Sarkozy) engagent à retenir les migrants sur notre sol français. De ce fait nous ne pouvons pas ouvrir le tunnel sous la Manche et affréter des bateaux Calais-Douvres sous peine de payer des amendes pour non respect de l’accord signé entre ces deux pays. Le même cas existe en Turquie, payée quelques milliards/an par l’UE, qui s’est engagée à retenir et garder sur son sol quelques millions de migrants venus de tous horizons d’Afrique, prêts à partir vers l’Europe.

  34. C’est curieux de s’habiller de la sorte de nos jours.
    Ça doit pas être commode pour lacer ses chaussures.
    Jean-Bedel Bokassa lorsqu’il est devenu empereur avait le même tailleur que nos deux sommités.

  35. @ Ellen | 16 janvier 2018 à 17:57
    Désolé pour la méprise mais l’excité qui change de couleur à chaque commentaire m’avait pris la tête et je me suis un peu énervé.
    Bonne soirée !
    @ Trekker | 16 janvier 2018 à 17:46
    Caroline De Haas fait partie de ces féministes hystériques qui desservent la cause féminine bien plus qu’elles ne la servent.
    Je pense qu’il faudrait la confier une petite semaine à Savonarole. Il se chargera de lui remettre les idées en place.

  36. Claude Luçon

    Bla, bla, bla, bla !
    Soyons sérieux !
    La vraie question est : les fourrures que ces hommes portent sont-elles des fourrures animales ou synthétiques ?
    D’après Wikipédia : « Lors des audiences solennelles (comme l’audience solennelle de rentrée du début de l’année judiciaire ?), les premiers présidents et les procureurs généraux de la Cour de cassation portent des tenues d’apparat rouge, avec une cape de fourrure blanche et un manteau en petit-gris, la fourrure d’hiver de l’écureuil d’Eurasie. »
    On sait que la peau de lapin a remplacé celle d’hermine (sans doute parce que le pâté de lapin est supérieur au pâté d’hermine), mais nos juges massacrent-ils toujours les écureuils d’Eurasie alors qu’ils laissent les humains fichés S en liberté ?
    Il faut sauver l’écureuil d’Eurasie !

  37. Mary Preud'homme

    Ellen devrait réviser ses fiches :
    Les armes létales et techniques utilisées pour neutraliser les individus violents dans les centres de détention sont bien sûr enseignées dans les ENAP où les futurs surveillants de prison (et non gardiens) sont formés huit mois après réussite au concours. Sauf que comme les policiers et gendarmes, ils doivent y réfléchir à deux fois avant de répliquer, même en légitime défense, de crainte de se voir soupçonnés et poursuivis trop souvent par une justice partisane et gauchiste pour violences et arbitraire.

  38. @ Patrice Charoulet de 18:27
    « Qui parmi tous ceux d’entre vous qui trouvent qu’il y a trop d’immigrés qui arrivent dans notre pays peut m’expliquer pourquoi l’on demande à nos forces de l’ordre d’EMPÊCHER ces immigrés de quitter notre sol pour aller dans un pays voisin ? »
    Les Anglais eux ont lu Virgile et Homère et leurs récits sur le Cheval de Troie.
    Vous ne l’avez pas enseigné à vos élèves ?

  39. @ Ellen 16 janvier 2018 à 17:57 destiné à Achille :
    « Les quelques lignes que j’ai envoyées étaient seulement pour Breizmabro. Toutes mes excuses si vous avez pu vous sentir visé. Vous avez tort de les avoir prises à votre compte »
    En même temps je répondais à Achille, gentillement, c’est vous qui êtes intervenue pour me sommer de me recentrer sur le sujet du jour.
    Ce que j’ai fait à 12h57.

  40. Cher Philippe,
    D’où vient cette urgence d’abolir la Cour de justice de la République quand une enquête sur Urvoas vient de commencer par la Cour de justice de la République ?
    C’est pratique, pour évaporer le problème des fuites des secrets de l’instruction, et ce n’est qu’une hypothèse.
    De quel vent s’agit-il ? Du vent des mangeurs de chapeau ?
    Le vent de la colère serait-il tombé ?
    Le rayon de la taille du proton se réduit et cela ne semble interroger personne.
    Pourtant cela est vérifié. Le proton serait un petit trou noir. Ce qui semblerait nous faire comprendre que notre chute dans l’immatérialité serait plus précoce que prévu.
    Mais le proton est moins intéressant que le petit pois de la fausse princesse qui peut dormir alors qu’un petit pois a été dissimulé sous la couette.
    françoise et karell Semtob

  41. @ breizmabro | 16 janvier 2018 à 20:11
    Rien de grave. C’est la fatigue d’une fin de journée chargée par les événements. Je comprends.

  42. @ Mary Preud’homme | 16 janvier 2018 à 20:03
    D’accord avec tout ce que vous dites. Sauf que quand on se fait gifler par un agresseur, sortir une arme létale est plus risqué que de faire une bonne prise de kung-fu. Croyez-moi qu’avec le bras dans le plâtre l’agresseur ne sera pas près de recommencer.

  43. @ Savonarole | 16 janvier 2018 à 19:34
    Regardez les perruques des juges anglais. Ils portent encore sur la tête la laine des moutons tondus.
    Les nôtres sont plus classes, vous ne trouvez pas ?

  44. Ben moi je parie que si George Clooney vient se frotter à Caroline De Haas un expresso à la main, eh bien la greluche va pousser un cri de joie… Le problème est là, si seulement tous les harceleurs pouvaient ressembler à George.

  45. « Concluant qu’humaine, la justice est forcément imparfaite, il a mis en exergue que l’efficience de la Justice est un ciment de la République. »
    Imparfaite, elle l’est, humaine, elle l’est, juste cela lui arrive, efficience, cela lui arrive, mais ce qui n’est pas et ce qui n’arrive jamais c’est qu’elle serve de ciment à la République.
    Pour cela il lui manque d’être pour tous et chacun égale. Mais, dans une fable un jour quelqu’un a dit ce qu’il en était et cela sera pour les siècles des siècles… Puisqu’en effet la justice est humaine et à la regarder dans les yeux derrière son bandeau, on reste surpris par le vide.

  46. Je reprends confiance en la justice, celle qui semblait n’avoir jamais quitté la fable connue, un juge met en cause le dégourdi Richard Ferrand pour « prise illégale d’intérêt ».
    Quand on a lu le déroulé complet de l’opération qu’il avait fomentée, on peut penser au calcul sordide d’une position dominante ou plutôt d’une éthique à ressort – légal ou pas on verra.
    Le premier classement sans suite de départ ressemblait plus, à en croire le Palmipède, à un escamotage de magie qu’à une véritable instruction.
    Six juges qui participaient à l’arbitrage, pardon, administrateurs, n’étaient pas au courant, encore moins le président de la mutuelle, qui l’avait précisé à la télévision quand on lui avait posé la question.
    Allez, encore un petit effort et on devrait y voir plus clair.

  47. Propos courageux mais mesurés de Philippe Bilger.
    Avocat, je n’ai pas de devoir de réserve et rappellerai un des faits d’armes de Jean-Claude Marin, pur serviteur non pas tant de l’Etat que du pouvoir en place, et du côté du manche.
    Ainsi dans l’affaire Clearstream, il était, à la Chancellerie, de fait en charge de la cellule dont la mission consistait à surveiller l’enquête contre Dominique de Villepin, l’ennemi de son maître Nicolas Sarkozy. Et sans le moindre état d’âme, une fois procureur de Paris, il a soutenu l’accusation à l’audience.
    Pour le reste, les discours de rentrée consistent le plus souvent à l’auto-congratulation du monde judiciaire et à une démonstration de servilité des chefs de juridictions.
    Bien entendu, on a droit au couplet droit-de-l’hommiste consistant à se plaindre du manque de moyens et à l’antienne dissertation sur le statut des magistrats du parquet.
    Qu’on ne s’y trompe pas ; ce qui est en cause, c’est l’indépendance de ceux qui ont le pouvoir politique dans la hiérarchie judiciaire. Elle n’existe pas, et ceux qui disent le contraire sont des tartuffes.
    Pour autant l’immense majorité des magistrats de terrain font leur boulot avec professionnalisme et dévouement, dans un contexte de misère matérielle scandaleux pour « le pays des Droits de l’Homme ».
    Philippe Bilger est atypique. Très bon au parquet, et indépendant dans des affaires sensibles, il a réussi à faire une très belle carrière de terrain sans aller grenouiller à la Chancellerie. Bravo !

  48. Patrice Charoulet

    Vous aviez consacré, récemment, un excellent texte à Trump. Dans l’espace que vous nous accordez, je viens, comme il se doit, de signaler le documentaire de C8 sur le président américain.
    Si vos lecteurs l’ont raté, ils peuvent encore le revoir, même s’ils croient tout savoir sur cet homme.
    Or, dans la foulée, Arte a consacré hier un documentaire à… Poutine. Curieusement, quelques commentateurs ont prouvé leur ignorance ou leur aveuglement sur ce dirigeant-là. Il est INDISPENSABLE de revoir ce doc, s’ils ne l’ont pas vu. Il complète d’ailleurs merveilleusement l’autre documentaire.
    Les preuves, innombrables, sont apportées sur le rôle joué par Poutine dans l’élection du clown désolant qui dirige la plus grande puissance mondiale, pays que j’aime beaucoup et que je plains beaucoup.

  49. Très bons reportages sur Trump et Poutine, deux costauds dont la France aurait bien besoin.
    Cirer les pompes des zadistes de NDDL qui nous narguent sachant d’avance qu’ils bénéficient d’une impunité totale ne fera que renforcer l’opinion publique dans sa demande d’hommes forts comme Trump ou Poutine.

  50. @ caffer | 17 janvier 2018 à 06:34
    Au moins là c’est clair pour des profanes qui se posent parfois des questions sur des rendus de justice.

  51. @ caffer | 17 janvier 2018 à 06:31 et Giuseppe | 17 janvier 2018 à 10:36
    Gloire et reconnaissance à l’atypique indépendance de notre hôte, il est des attitudes qui sont exemple démocratique.

  52. La couleur de mon écran est nécessairement mal réglée : la pourpre cardinalice, voire vinasseuse, ne saurait ainsi violacer, le déjeuner eut-il été trop arrosé, le visage de monsieur le Procureur général…

  53. Je me régale de voir toutes ces photos lors des réunions de tous les dirigeants mondiaux, surtout les trois cadors stoïques, impériaux, charismatiques : Trump, Poutine et le Chinois, autour desquels notre clown Macrounet tente de se faire valoir en frétillant comme un petit roquet avec sa queue. Nous avions les mêmes, nous les gros, dans les cours de récré, des petits zébulons têtes à claques insignifiants, pas gâtés par la nature, qui tentaient d’exister auprès de nous en venant faire les Mickey, espérant que nous leur accorderions un regard compatissant ; au lieu de ça, ils se ramassaient une bonne paire de claques dans leurs teutées de gogols.
    Je ne désespère pas de voir Trump, champion de buzz et provocs, en refiler une à notre guignol et le renvoyer dans son bac à sable.

  54. Hier, rentrée et prestations de serment des nouveaux avocats à Aix-en-Provence.
    Discours convenus, qui auraient pu être prononcés il y a un demi-siècle…
    Sur deux cents impétrants, deux tiers de femmes.
    J’ai compté douze mâcheurs(euses) de gomme, cinq selfies et deux limages d’ongles…
    Je me suis réfugié après à l’hôtel de Caumont pour admirer la très belle exposition Botero.

  55. Jean le Cauchois

    Cher PB,
    « …les magistrats en général ne sont vraiment pas des « petits pois » »
    Je veux bien partager votre opinion mais toute cette magistrature fonctionne à mon étonnement permanent. Je cite le site internet du Monde – 17.01.2018 à 10h00 « Affaire Lactalis – perquisition au siège social et à l’usine de Craon – paragraphe 1 : « Les investigations ont lieu dans le cadre de l’enquête ouverte le 22 décembre »… – paragraphe 2 : « Les enquêteurs sont arrivés de façon coordonnée, mercredi 17 janvier à 9h30″…
    J’imagine les centaines de documents saisis au siège à Laval et les centaines de prélèvements effectués à l’usine de Laval… Le temps et le coût pour traiter tout cela, jusqu’à forger l’intime conviction d’un magistrat (peut-être l’un des six cents présents lundi matin ?) du même niveau que ceux qui n’ont pas encore réussi à juger monsieur Georges Tron en cour d’assises pour des faits ayant mis en danger bien moins de personnes.

  56. @ Patrice Charoulet 17 janvier 2018 07:45
    C8, finalement, n’a fait que reprendre des extraits des news américains hostiles à Trump (95% le sont).
    Ni très intelligent, ni très révélateur. On connaît déjà tout ça !
    Du journalisme (sic) en peau de lapin regardé par des naïfs qui ne demandent qu’à se faire remplir un cerveau assez vide finalement.
    Moi, je ne plains pas du tout ce pays que j’aime beaucoup et que je connais assez bien. J’ai suivi toutes les élections américaines depuis Reagan et spécialement le mois d’octobre 2016 entre New York et Washington tellement cette élection était passionnante.
    Trump est un bon gaillard qui se fiche pas mal des états d’âme de la bien-pensance. Il fait le job à sa manière et, d’une façon générale, selon les sondages (non publiés en France) ; le pays et les Américains apprécient.
    Alors, un petit pamphlet d’un journaliste (sic) qui n’a cessé de cracher sur Trump depuis des mois ! L’écume des jours finalement !
    Cordialement.

  57. « …réseaux sociaux. »
    1° ils n’ont rien de réseaux.
    2° encore moins de sociaux.
    3° c’est un slogan publicitaire !
    Ainsi évitez de le répéter.
    « …ont théorisé sur l’indépendance des magistrats »
    1° des magistrats nommés par cooptation seraient indépendants.
    2° des magistrats membres d’une secte, les francs-maçons à qui ils jurent fidélité, seraient indépendants.
    3° des magistrats nommés en ce lieu, parce qu’on ne sait pas quoi en faire ailleurs, Burgaud (Outreau ou pas assez), Courroye l’élément essentiel de la « Sarcaillite » aiguë et tant d’autres.

  58. Teinte violette pour les mirettes

    @ sbriglia
    « La pourpre cardinalice, voire vinasseuse, ne saurait ainsi violacer, le déjeuner eut-il été trop arrosé, le visage de monsieur le Procureur général… »
    Vous frisez ainsi l’outrage à épiderme, cher Maître (17 janvier 2018 à 11:38) ! Bonne mine : la belle affaire !
    Mais savez-vous qu’arborer une couperose, ayant même viré à la « coupemauve » en l’espèce, peut servir efficacement à faire détourner les attentions communes de telle abstention à faire, par exemple ?
    Il nous souvient un excellent homme, Procultout de son Etat comme l’eût qualifié Rabelais, qui finit par se faire déporter en terre créole en guise de châtiement. Un navigateur, Philou, feignait de méconnaître l’existence du Saint-Fisc, Grande Oeuvre de la princesse Marianne toujours atrocement nécessiteuse, la pauvrette. Une brillante enluminure du faciès parquetier hypnotisait littéralement et engourdissait les ardeurs des dévôts crocheteurs de Saint-Fisc.
    Une solution mystique et hypocrite fut à la longue entreprise, notamment pour ahurir les manants toujours trop curieux, et finalement ce fut un autre Philou, un vicomte, qui adopta le Globe du navigateur qui en « vendait » (homophonie)…
    Ainsi le Procultout à la Trogne de Diversion finit blanchi par le soleil de pas si tristes tropiques. Le Cayenne de la magistrature échappe à « l’effet Papillon » de la version originale … c’est qu’Entre-Nous la mansuétude n’est pas un vain mot (le Palmipède). Chats-fourrés certes, dé-pucés au fipronil sans doute, et griffes forcément rétractiles pour faire pattes de velours au Sein du corps…

  59. L’histoire récupère des instants en les agrégeant. Les discours officiels font partie de ces instants, rarement intéressants, que les archives engrangent avant que l’histoire ne les envoie au pilon, car, sauf quelques chercheurs à la limite de l’inutile, personne ne les consulte. Il n’y a donc que les invités, tout aussi officiels que les discours qui y croient. On peut excepter, et encore, les discours de réception à l’Académie car l’impétrant et le réceptionnaire y développent souvent des vues originales.
    Il faut voir la justice au moyen d’un autre prisme.
    Dans ma deuxième thèse (inachevée et donc morte), j’avais conçu le projet d’analyser les chapeaux des arrêts de la Cour de cass, à partir de 1975. Pour mémoire, le chapeau d’un arrêt est un court alinéa dans lequel, sans l’annoncer, la Cour évoque une orientation de sa jurisprudence, reliée à un sujet de société important, ou à une fragmentation de décisions qui requiert une unification, pour la cohérence.
    Cette orientation peut être immédiate, par une décision sans renvoi, ou d’une autorité qui ne laisse guère de place à la contestation, soit différée, si l’affaire opportune ne permet pas d’aller plus loin, mais qui s’analyse en un signal envoyé à la doctrine et à la pratique.
    C’est à cela qu’il faut juger la Justice. A l’instant, j’entendais José Bové, qui n’est pas l’histrion que la presse présente, affirmer que les solutions de fond et de fonds sont lentes à mettre en place.
    Alors, foin des manteaux de lapin ou d’écureuil, d’un faste considéré comme inutile, tout cela est la surface de la réflexion, la démonstration qu’elle existe, par son contraire même, le fugace et l’inutile : le discours en présence de la politique. M.Macron affublé d’une intelligence réputée par la méconnaissance même que l’on en a (pardon, P.Léautaud) vient faire ce que sa charge impose, les président et procureur ressasser l’immédiat, c’est ailleurs que ça se passe, mais cela, tout le monde le savait.
    L’angoisse, aujourd’hui, se mesure à l’incertitude, la même que celle dont la Cour se saisit pour donner du sens à la vie sociale. Elle est d’autant plus paradoxale qu’elle a pour corollaire une frénétique incitation à la dépense accouplée à une fiscalité frénétique, par une hypothèse à la limite de la pétition de principe que l’expansion permettra de compenser les excès de la fiscalité, d’augmenter encore les dépenses et la consommation. Cela revient à espérer que les mouvements économiques seront à ce point positifs que nos excès publics seront gommés et donc pérennes.
    Si vous avez la gentillesse de comparer cet état à la prudence de la Cour, vous en déduirez que, sauf miracle, la Justice et l’Etat ne font bon ménage que parce qu’Aristote enseigna à Nicomaque que l’équité était la forme la plus élaborée de la Justice. L’un et l’autre ne se sont jamais accommodés de cet enseignement, l’Etat, parce que bande de brigands, il a besoin de la Justice pour exister et cette dernière parce qu’elle est l’éternelle obligée du premier, quand ils ne se confondent pas.
    Donneriez-vous aux serviteurs soviétiques le titre de juges ? Je n’irai pas plus loin dans les rapprochements.
    Les chapeaux sont l’exercice intellectuel le plus virtuose auquel la Cour peut se livrer pour affirmer son rôle directeur ; en cela, elle se démarque de l’Etat, cynique et avant tout, calculateur, ce qui est sans doute la qualité éminente de M.Macron.

  60. @ genau
    « Dans ma deuxième thèse (inachevée et donc morte), j’avais conçu le projet d’analyser les chapeaux des arrêts de la Cour de cass, à partir de 1975… »
    Dommage pour vous, c’est toujours triste d’arrêter, en plus, ça avait l’air intéressant… Ce sujet a-t-il été repris, voudriez-vous qu’il le soit, dans ce dernier cas, avez-vous fait quelque chose dans ce sens ?

  61. @ Savonarole
    Excellent observateur !
    @ Teinte violette…
    Juvénal ou Rabelais n’ont pas eu l’heur d’impressionner celui-ci, qui ne doit pas avoir d’ami, sans quoi cet ami remarquable et exigeant lui aurait dit ce que Savonarole, acide comme une mauvaise pluie, a souligné…

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