Le président du Sénat, Gérard Larcher, a quasiment gagné et François Bayrou clairement perdu.
Pourtant ce dernier aurait dû l’emporter et persuader le gouvernement que la bonne dose de proportionnelle était de 25% – la même que souhaitait François de Rugy – et non pas de 10% que Gérard Larcher avec son forcing rêvait de maintenir à ce niveau médiocre. On ira, paraît-il, jusqu’à 15%, ce qui dans la nouvelle Assemblée nationale de 2022 comportant 404 députés, ne permettra l’élection à la proportionnelle que de 61 députés (Le Figaro).
Mi-chèvre mi-chou. Point trop n’en faut. On ne sait jamais, davantage aurait pu rendre l’institution parlementaire plus convaincante, encore plus représentative, plus excitante dans ses débats, moins caricaturale dans ses postures.
On aurait pu avoir une authentique Assemblée nationale et non pas cet amas majoritaire qui, pour être en marche et guidé par quelques éclaireurs, ne donne pas une superbe impression de notre démocratie. Avec cette dose homéopathique de proportionnelle, on conservera ce que le scrutin majoritaire a de rigide et d’injuste mais on ne bénéficiera pas vraiment des effets positifs de l’autre système. La 4ème République est devenue un repoussoir trop commode !
Pourtant le président du Sénat craignait que plus de proportionnelle n’altérât les bienfaits inouïs – selon lui – du scrutin majoritaire, l’essentiel étant d’avoir une majorité, sa substance, sa richesse et son fonctionnement comptant peu. Comme on nous a manipulés avec cet éloge obsessionnel de notre système électoral dont on avait fini par penser qu’il nous offrirait comme par principe un aréopage exemplaire, digne de ce nom et dont le citoyen aurait le droit d’être fier !
Si on a eu de la stabilité, on a eu de la médiocrité, on n’a pas eu de la qualité, on a eu du bruit, parfois de la fureur, des comédies puériles et des oppositions outrées. Il y a eu de l’intelligence quand on consentait à écouter l’autre et qu’on acceptait l’idée que, sans être de la majorité, il pouvait cependant favoriser la réflexion collective. Intolérance, division, antagonismes artificiels, postures mélodramatiques, trop souvent dénuées de talent et de véritable conviction, enfermement dans les réflexes partisans – c’était donc cela, les effets si bienfaisants de notre système majoritaire ? Du chiffre, du nombre mais quelle plus-value pour la République ?
On déplore de plus en plus la démobilisation de l’électorat, l’hostilité manifestée par beaucoup à l’égard de la politique, la violence et la haine des marges, des périphéries, le sentiment d’abandon et donc d’amer et furieux désespoir de trop de gens exilés de leur propre pays, dépossédés de ce qui longtemps avait constitué leur vie, on déplore le délitement de la démocratie qui juxtapose une France officielle, en quelque sorte légale, de plus en plus réduite et une France réelle éclatée en mille colères et d’abord celle d’être laissée aux portes de la parole, du débat, de la décision et de la République.
Je ne dis pas que la proportionnelle constituerait le remède absolu, un élixir de jouvence démocratique. En revanche il est certain que permettre la présence à l’Assemblée d’un nombre conséquent de députés en rapport avec le poids électoral des forces les soutenant aurait un effet décisif.
L’aura sulfureuse flattant les exclus du jeu politique s’effacerait au profit d’une obligation de confrontation, de dialogue et d’élaboration qui changerait la donne. Devenus inclus, au moins sur le plan parlementaire, et de manière équitable, les groupes d’hier participeraient à une vie républicaine que laissés-pour-compte ils n’avaient pas d’autre ressource que de vilipender, avec excès parce qu’ils feignaient de mépriser ce dont on les privait par une logique qui n’était pas conforme à l’esprit de la démocratie.
L’Assemblée nationale ne serait plus ce théâtre qui, écartelé entre un pouvoir impérieux et une majorité inconditionnelle, au mieux n’intéresse plus le citoyen, au pire le dégoûte.
J’imagine quel apaisement naîtrait dans le pays qui verrait, grâce à cette France si justement représentée à l’Assemblée, ses attentes, ses revendications, ses envies de changement et ses exigences reprises, assumées, discutées et éventuellement votées.
On ne peut pas invoquer la belle idée du rassemblement si on ne cherche pas, par une proportionnelle significative, à consoler les frustrations et à atténuer les humiliations de ce peuple négligé au bord du peuple, de ces égarés de l’intérieur, de ces perdus de la modernité – si on ne leur octroie pas une identité et une reconnaissance parlementaires.
Le scrutin majoritaire nous servira à quoi quand la France, celle diverse et contrastée, bienveillante ou non, qui respire, se bat, bouge ou non, se dispute, manifeste, se hait, a peur, admire ou non, appréhende le futur, sera en mille morceaux ?
Avec ces vieux cadors de la politicaillerie et du tripatouillage des voix du peuple, la démocratie représentative n’est pas pour demain !
Et si vous regardiez, cher Philippe, de temps en temps en dehors de nos frontières, là où l’on applique une forte dose de proportionnelle, en Espagne, en Italie, et même en Allemagne où à l’issue de chaque scrutin il est impossible de dégager spontanément une majorité, où l’on est parfois amené à revoter, et où malgré tout le pays est souvent ingouvernable faute de majorité ?
Et si vous regardiez en France, cher Philippe, du côté de la IVe République qui pratiquait la proportionnelle avec comme corollaire l’instabilité ministérielle permanente ?
Vous écrivez :
« Pourtant le président du Sénat craignait que plus de proportionnelle n’altérât les bienfaits inouïs du scrutin majoritaire, l’essentiel étant d’avoir une majorité, sa substance, sa richesse et son fonctionnement comptant peu. Comme on nous a manipulés avec cet éloge obsessionnel de notre système électoral dont on avait fini par penser qu’il nous offrirait comme par principe un aréopage exemplaire, digne de ce nom et dont le citoyen aurait le droit d’être fier ! »
Si les défenseurs du scrutin majoritaire attribuent à ce système la vertu de favoriser l’émergence d’une majorité, personne ne peut garantir qu’il produise mécaniquement une représentation de qualité exemplaire.
En revanche il est évident que la proportionnelle est une machine à fabriquer de la médiocrité, car pour être élu il suffit de se trouver en bonne position sur les listes soumises aux électeurs. Et qui établit les listes ? Ce sont les partis, c’est le règne des apparatchiks. Il suffit de voir qui sont élus aux Européennes, scrutin appliquant la proportionnelle. Bien souvent les recalés du scrutin majoritaire des législatives.
Comme la proportionnelle ne permet pas de dégager spontanément une majorité, il faut bien faire des coalitions pour gouverner. Après le temps du scrutin qui n’aura rien décidé, vient le temps des combinaisons entre appareils, le citoyen n’ayant plus rien à dire. C’est alors le triomphe des partis charnières ultraminoritaires mais dont le comportement peut faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. On ne sera pas étonné de voir François Bayrou défendre farouchement ce système.
La proportionnelle a l’apparence de la justice, le goût de la démocratie, en réalité elle conduit à l’impuissance, elle produit de la médiocrité, elle aboutit au régime des partis.
Bonjour,
L’élection à la proportionnelle présente des inconvénients non négligeables. Nous avons pu le constater avec les déboires de la IVe République qui changeait de gouvernement tous les six mois à cause des petites querelles partisanes.
La démocratie a ses limites car la politique a ses côtés pervers. Sans un minimum de discipline dans les rangs, c’est le chaos assuré.
Le scrutin majoritaire, même s’il peut paraître injuste, car il réduit à la marge les petits partis, a au moins le mérite d’assurer une stabilité gouvernementale permettant au pouvoir en place d’appliquer le programme pour lequel le président a été élu et qu’il avait annoncé dans sa campagne électorale.
On a vu ce qu’ont donné les petits partis tel que EELV, avec Duflot, J-V Placé et autres marioles du même tonneau sous le mandat Hollande. LFI est la continuité peu reluisante de ces illuminés. L’apport dans le débat politique des députés de ce parti est vraiment peu convaincant, même si J-L Mélenchon parvient parfois à sauver la mise, grâce à son talent oratoire. On a pu le constater par son discours en hommage au colonel Arnaud Beltrame.
Ce qui est surtout intéressant dans les modalités des futures élections législatives qui se tiendront en 2022, c’est la réduction du nombre de députés qui passeront de 577 à 404. Ce qui permettra une meilleure réactivité dans les décisions à prendre sur le plan législatif, mais aussi de réaliser de substantielles économies sur le mode de fonctionnement de l’Assemblée nationale, enfin on peut le supposer.
Je pense que la réduction du nombre de sénateurs devrait opérer dans la foulée. En fait je serais personnellement pour la suppression pure et simple de cette institution qui coûte bien trop cher en regard de ce qu’elle apporte au pays.
Sans oublier, bien sûr, la suppression de certains comités Théodule (tel que le CESE) qui ne présentent pas de réelle valeur ajoutée et sont surtout destinés à caser quelques personnalités politiques qui ont perdu la confiance de leur électorat et qu’il faut bien recaser quelque part.
Enfin on commencerait à y voir beaucoup plus clair !
J’ai lu très attentivement votre éloge de la proportionnelle. Vous soulignez les inconvénients du scrutin majoritaire. Je partage un très grand nombre d’opinions avec vous. Mais, sur ce sujet, ce n’est pas le cas.
Certes, pour la majorité parlementaire actuelle, le scrutin majoritaire a un côté grotesque. Une armée de députés godillots. Mais cela me semble surtout grave par le fait que le parti macronien n’existait pas deux ans avant et que la plupart des députés étaient de parfaits inconnus. Sur les affiches des législatives, on avait deux têtes, la macronienne et celle de Trucmuche ou de Machin. Les gens ont voté Macron. Jamais godillots ne furent si godillots depuis 58.
Cela dit, quand vous dites que Bayrou a perdu, j’en suis moins navré que vous, n’ayant jamais eu pour lui l’estime que vous avez eue pour lui. Mais qui est le plus affligé de cette faible proportionnelle qui sera apparemment choisie ? Vous ne prononcez pas le nom, qu’il faut lourdement prononcer : la dirigeante du FN. Les plus jeunes d’entre nous (y en a-t-il beaucoup ?) ne savent peut-être pas que mettre de la proportionnelle avait été la ruse de Sioux de Mitterrand pour affaiblir la droite gaulliste et permettre à la gauche socialiste de dominer le Parlement.
Revenons encore en arrière, le général de Gaulle a voulu le scrutin majoritaire pour mettre fin à la pagaille et à l’instabilité de la IVe. Je ne suis pas de ceux qui ont la nostalgie de cette pétaudière de carnaval. Et comme je n’ai pas la moindre sympathie pour Le Pen père ou Le Pen fille, je ne verserai pas des torrents de larmes sur la décision dont vous parlez.
Bonjour à tous,
1. En basse politique, la stratégie de Macron aura été de faire du Bayrou (et si droite et gauche se donnaient la main !) en éliminant Bayrou, ses casseroles et le côté madré de ce politicien qui, tout en feignant d’être extrêmement affecté parce que le Parlement français ne représente pas bien le peuple, avait fait le choix, à l’Europe (comme notre président dit « à l’international »), pour remplacer José Manuel Barroso, de soutenir la candidature de Mario Monti, que même Ernest-Antoine Seillière traitait de notaire, tant il avait une vision déshumanisée de l’application des critères européens (ceux qui concernaient « Erne Kind » étaient les critères de la « concurrence libre et non faussée).
2. Macron n’a qu’à se ramasser pour tenir une promesse de Hollande qui lui aurait bien moins coûté que « le vote des étrangers » aux élections municipales, pour lequel il craignait de ne pas disposer d’une majorité suffisante au Congrès, sans pour autant oser convoquer un référendum : le vote des étrangers fut la seconde occasion manquée d’un débat référendaire pendant ce quinquennat, avec le « mariage pour tous », pour l’organisation duquel référendum il aurait certainement fallu réformer la Constitution.
3. Le tort du scrutin majoritaire est d’avoir créé des baronnies locales que les médias font bien d’appeler des « fiefs », puisque notre démocratie ressortit au féodalisme parlementaire. Du moins était-ce le cas jusqu’à Emmanuel Macron, qui n’a pas tant modernisé le Parlement en « renouvelant les visages » (ce en quoi il a fait œuvre pie), qu’il n’a imposé un profil de députés tellement hors sol qu’on est au moins sûr d’une chose : ils n’entraîneront pas l’attachement d’un électorat captif au sein de leur circonscription.
4. Autre point sur lequel Emmanuel Macron a un coup d’avance sur la vieille gauche et sa VIe République : ce n’est pas d’être partisan du régime présidentiel, mais c’est de ne plus croire que le salut de ce régime est dans la République parlementaire. C’est de ne plus vouloir que l’on joue la comédie du Parlement, comme la justice est enfermée dans un jeu de rôle, où ses auxiliaires sont des comédiens. Emmanuel Macron et son staff ont pressenti une kyrielle de mauvais acteurs pour devenir députés (comme était un mauvais acteur cet élève avide de premiers rôles au théâtre lycéen et devenu président de la République, qui sonne la fin de la récréation parlementaire).
Dans une démocratie adulte et pour le coup moderne, le peuple pourrait très bien remplacer le Parlement : il présenterait ses propositions de loi par le référendum d’initiative populaire et userait de son droit d’amendement à travers la démocratie participative. Il s’emparerait ainsi de la révolution numérique, qui mériterait enfin ce nom de révolution en permettant au peuple de faire la loi. Le Parlement populaire pourrait décider des orientations budgétaires auxquelles la Cour des comptes donnerait forme et qu’il ratifierait en phase finale. Ou bien le Parlement sous sa forme actuelle pourrait continuer d’exister pour intervenir dans les phases subalternes de ratification et pourrait alors se réunir en nombre plus réduit.
Que si l’on m’objecte que le peuple ne saurait rédiger des lois, la même objection s’applique au Parlement, qui discute sur des projets de loi mis en forme par les cabinets et administrations ministérielles, ou l’administration du Sénat et de l’Assemblée nationale. On n’a jamais fait confiance au Parlement au point de lui permettre de rédiger les décrets d’application des lois qu’ils votent et qui, de ce fait, restent souvent lettre morte.
Une blagounette pour finir : quelle est la question à ne jamais poser à un membre de la République en marche ? « Alors, ça roule ? »
Les « bonnes » places sur les listes des candidats à la proportionnelle vont être chères. Ceux des élus qui ne se comporteront pas « bien » prendront le risque de ne pas être reconduits lors du scrutin suivant. Même les meilleurs vont devoir se comporter en médiocres.
La proportionnelle, ce peut être acceptable si un parti ou une coalition stable rallie la majorité des suffrages et n’a pas besoin de marchander pour trouver des alliés lui permettant de constituer une majorité. Ce n’est pas le cas en France. Même dans le cas contraire, cela ne permettrait pas d’échapper au défaut présenté dans la première partie de mon intervention.
« On ne peut pas invoquer la belle idée du rassemblement si on ne cherche pas, par une proportionnelle significative, à consoler les frustrations et à atténuer les humiliations de ce peuple négligé au bord du peuple, de ces égarés de l’intérieur, de ces perdus de la modernité – si on ne leur octroie pas une identité et une reconnaissance parlementaires. »
On ne saurait mieux dire et vous avez parfaitement raison, mais vous parlez à des gens qui n’écoutent qu’eux-mêmes et ne prendront pas le risque de la contradiction.
En tout bien tout honneur, puisque le billet évoque le « train de sénateur », allons faire un petit tour sur la literie soyeuse de ces élus qui se battent bec et ongles pour leurs privilèges capitonnés.
https://www.senat.fr/role/senateurs_info/statut.html#c629452
Toutes les réformes réalisées à ce jour ne mettent qu’un pied sur la berge, elles sont amputées de la signature finale.
Pour la proportionnelle c’est pareil, un peu mais pas trop, faut pas exagérer non plus et tous ces perturbateurs qui va les gérer ? LFI suffit quand ils seront plusieurs ce sera intenable.
La République parfaite n’est pas pour demain, la peur de ce qui est nouveau sans aucun doute.
Le Sénat aurait dû être réduit à une représentation régionale, quant à l’Assemblée, amputée de 30% elle sera toujours cette chambre d’hôtel de la loi service à l’étage compris.
Rien ne change au fond, le train de sénateur encore et toujours.
Allocution de Christian Piquemal à Bordeaux mardi 3 avril 18 heures :
https://www.super-senior.ch/allocution-du-general-piquemal-a-bordeaux-lue-par-renaud-camus/
L’aura sulfureuse flattant les exclus du jeu politique s’effacerait au profit d’une obligation de confrontation, de dialogue et d’élaboration qui changerait la donne.
J’ignore si l’aura qui entoure les exclus – ou du moins une partie – est aussi sulfureuse que cela, mais celle affectée par les remugles qui s’échappent du troupeau de boucs des inclus est franchement pestilentielle, putride, infecte, fétide et méphitique.
Je vous fais grâce du nauséabond de rigueur.
Les élections à la proportionnelle sont la négation de la démocratie représentative. Au prétexte de représenter fidèlement les opinions des élus, elles aboutissent de facto à remettre le pouvoir entre les mains des partis. Le député, élu sur une liste régionale ou nationale, n’est plus le représentant du peuple dans sa circonscription mais le représentant du parti préféré par le peuple.
La démocratie directe peut s’exprimer par le référendum. Les apparatchiks qui ont confisqué le pouvoir n’y ont recours que le dos au mur. Ils préfèrent le recours au Congrès, instance abracadabrantesque, qui empêche le peuple souverain d’exprimer sa voix, voix confisquée par manœuvres d’appareils.
L’instillation d’une dose de proportionnelle ne fait que renforcer le mouvement qui confisque la volonté populaire au profit de la sagesse d’élites autoproclamées :
– la première étape a été le non cumul des mandats qui a fait déserter l’hémicycle par toutes les grandes voix ; les meilleurs se sont réfugiés dans leurs fonctions de maire ou de président du conseil régional ; les députés ne sont plus que des pantins choisis entre les barons locaux et les instances nationales ;
– la deuxième étape est le non renouvellement des mandats, au nom d’une prétendue modernisation de la politique ; erreur c’est le droit que s’arroge l’exécutif de ne pas voir renouveler des élus appréciés par le peuple.
– La troisième est l’arrivée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale de députés hors sol qui auront encore plus que les autres perdu le contact avec leurs électeurs et seront dans la main des partis.
La transparence, le renouveau du personnel politique, la juste représentation des opinions, et j’allais oublier la funeste loi sur les quotas (qui contrevient d’ailleurs au principe d’égalité de la déclaration des Droits de l’homme), sont des mascarades imaginées par des apprentis sorciers qui insidieusement souhaitent fortifier leur pouvoir et ne pus le laisser entre les mains d’un peuple indocile.
Scrutin majoritaire, scrutin proportionnel, le débat n’est pas nouveau et revient régulièrement sur le tapis. Chacun présentant des avantages mais aussi des inconvénients, alors on essaye de trouver un compromis entre les deux, butant cependant sur le dosage miraculeux qui offrirait le meilleur résultat.
« L’amas majoritaire » est peut-être critiquable mais l’éparpillement partisan et ingérable ne l’est-il pas tout autant ?
La rigidité du scrutin majoritaire est certainement discutable mais le désordre résultant du scrutin proportionnel n’est-il pas encore plus dommageable ?
A multiplier les sensibilités particulières, ne rendons-nous pas plus difficile l’émergence d’une sensibilité générale ?
Qui peut raisonnablement soutenir que le seul mode de scrutin conditionne la mesure de la médiocrité ou de la qualité de la vie démocratique en France ? Le scrutin proportionnel a-t-il apporté par le passé en France ou actuellement dans les pays où il s’applique la preuve de sa plus grande capacité et efficacité à faire vivre la démocratie et à résoudre les défis à relever ?
Quant à la démobilisation et au dégoût éprouvés par l’électorat, nous savons tous qu’ils trouvent leur origine dans bien d’autres causes que le seul mode de scrutin.
Régime majoritaire ou régime proportionnel, l’expérience nous a par ailleurs montré que cela n’empêchait nullement que des contre-pouvoirs, qui plus est minoritaires ou non représentatifs, entravent, voire paralysent, l’action des pouvoirs publics pourtant élus démocratiquement et imposent leurs propres volontés, même lorsque celles-ci vont à l’encontre de l’intérêt général du pays.
Du mode de scrutin ou de l’intelligence des élu(e)s investi(e)s par les citoyens, de leur intégrité, de leur fidélité à leurs valeurs, de leur capacité à respecter leurs engagements, je donne personnellement la primauté à la seconde alternative qui me paraît incontestablement plus déterminante pour faire vivre intensément notre démocratie.
Je ne savais pas que certaines locomotives du train de sénateur étaient équipées d’un alambic pour faire avancer le convoi :
http://montesquiou.info/fr/culture/histoire/alambic/images/alambic2.jpg
J’en étais resté à la voiture de monsieur Cugnot.
Toujours un train de retard…
Nous ne sommes plus une démocratie, les partis politiques s’appliquent à ne plus nous le permettre. La diaspora la plus puissante de France a réussi son ambition de nous muter en d’autres peuplades afin de se garantir le pouvoir absolu dans un pays qui n’en est déjà presque plus un !
Les réformettes d’aujourd’hui ne sont que des amusements que l’on donne à des décérébrés.
Les fourches caudines de nos vainqueurs sont plantées et nous nous courbons tous devant elles !
« L’épi naissant mûrit, de la faux respecté ;
Sans crainte du pressoir, le pampre, tout l’été,
Boit les doux présents de l’Aurore ;
Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui,
Quoi que l’heure présente ait de trouble et d’ennui,
Je ne veux point mourir encore.
Qu’un stoïque aux yeux secs vole embrasser la mort,
Moi je pleure et j’espère ; au noir souffle du Nord,
Je plie et relève ma tête.
S’il est des jours amers, il en est de si doux !
Hélas ! quel miel jamais n’a laissé de dégoûts ?
Quelle mer n’a point de tempête ? »
(La Jeune captive, André Chénier)
La Révolution française a permis de supprimer les privilèges de la noblesse. Mais les privilégiés de la République sont bien vivants en 2018.
Pas plus tard qu’hier, un retraité de la fonction publique me racontait en riant que son supérieur hiérarchique lui octroyait une prime s’il ne faisait grève que trois jours dans le mois. Il prenait ça sur le ton de la galéjade ; mais la prime était bien réelle ! Les mois où il n’avait pas de prime, il touchait quand même une prime… pour absence de prime. Mais ces petits arrangements entre amis qui ne me font pas rire ne sont rien à côté des émoluments somptueux des serviteurs de la République qui siègent au Sénat. Un commentateur a posté sur ce blog les privilèges dont bénéficient les sénateurs. Il faudrait lâcher un « Cost killer » dans cet antre du stupre et du lucre. Il y aurait des économies à faire !
Une fois n’est pas coutume, je vais parler du Général de Gaulle et du référendum de 1969. Il avait tenté de s’attaquer au Sénat, c’était trop gros pour lui. La sanction est tombée, ce fut « non », la démission et la retraite.
Cinquante ans plus tard, M. Macron attaque beaucoup plus faiblement, cela ressemble fortement à une réforme dont la superficialité est évidente. En comparant le Sénat à un meuble, il faudrait tailler dans le vif, dans le bois dur, alors qu’avec cette réforme, le vernis sera à peine touché.
@ olivier seutet | 05 avril 2018 à 11:28
« La troisième est l’arrivée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale de députés hors sol qui auront encore plus que les autres perdu le contact avec leurs électeurs et seront dans la main des partis. »
Je suis plutôt d’accord avec votre commentaire mais ces lignes reflètent une question que je me pose depuis longtemps. On nous rebat les oreilles (d’aucuns commettent « rabat » ou « rabâche ») du député quasiment en communion avec sa circonscription, au contact du peuple.
Mmfff ! Le contact avec les électeurs, je suspecte que ce soit un mythe. Avec quelques électeurs peut-être. Je n’ai jamais vu un député de ma vie en chair et os. Je doute que beaucoup de citoyens demandent à être reçus par « leur » député. Je trouve que c’est un argument de député. Ou est-ce moi qui suis hors sol ?
Le seul intérêt d’élire les députés dans les circonscriptions est que cela tempère le choix qui serait autrement imposé par les partis sur une liste nationale. Le parti peut avaliser une candidature mais si le candidat échoue, le parti peut comprendre le message. Ou pas d’ailleurs (« en même temps », bien sûr).
Chaque mode de scrutin a ses avantages et ses inconvénients.
Le Royaume-Uni a le scrutin majoritaire à un tour, cette démocratie semble bien s’en porter.
Une fois la proportionnelle mise en place et même simplement en partie, s’il y a un souci pour former le gouvernement on verra tout ou partie des laudateurs de la proportionnelle l’attaquer.
La proportionnelle a pour moi un avantage c’est la nécessité des alliances et donc des compromis. Cela évite donc d’énoncer que ceux avec lesquels on n’est pas d’accord sont des traîtres ou autres joyeusetés.
Ce qui me semble plus problématique c’est
– le rôle des partis
– la sujétion du Parlement à la présidence
Billet intéressant et argumenté, cher P. Bilger, mais totalement stérile.
D’une part, la presque totalité des lois est rédigée par des hauts fonctionnaires de différents services de l’Etat et d’autre part, c’est la Parlement européen qui « fait la loi » in fine.
Démocratiquement, les deux chambres ne servent pratiquement à rien, si ce n’est à pérenniser un théâtre d’ombres qui donne l’illusion au bon peuple de la démocratie.
Voir l’amendement récent sur les « doggybags » qui vient d’être proposé par un député : voilà à quoi servent ces coûteux députés et sénateurs.
Enfin, cela va permettre à certains passionnés de longs textes de développer leurs connaissances sur la démocratie. Un grand moment.
Cordialement.
J’imagine quel apaisement naîtrait dans le pays qui verrait, grâce à cette France si justement représentée à l’Assemblée, ses attentes, ses revendications, ses envies de changement et ses exigences reprises, assumées, discutées et éventuellement votées.
En fait, au-delà du débat d’ordre technique portant sur le mode de scrutin à adopter, avec ses avantages et ses inconvénients, ne devrions-nous pas nous demander à quoi servent ces élections ?
Servent-elles à donner du poids à tel ou tel parti politique ou bien à envoyer dans les assemblées des hommes qui sont supposés nous représenter, mais qui le plus souvent n’en font qu’à leur tête une fois élus, parfois en votant avec leurs adversaires théoriques des lois que nous rejetons avec violence ?
La démocratie à la française, officiellement structurée sur une dichotomie entre une majorité et une opposition artificielles, la ligne de front étant percée d’innombrables lignes de fuite et de connivences occultes transversales, ne relève-t-elle pas de la farce pure et simple ?
Un député, maire de Chartres, avait proposé avant la présidentielle une diminution sensible du nombre des parlementaires et de s’en tenir à
. 1 député pour 150 000 habitants soit 400 députés au lieu de 577
. 2 sénateurs pour 2 départements soit 200 sénateurs au lieu de 438
Une estimation qui doit tenir la route, émanant d’un élu qui connaît parfaitement le fonctionnement du milieu politique.
Je suppose qu’un jour on ne sera pas loin de ces chiffres.
Des économies non négligeables dont la France a grand besoin.
Un ex-sénateur, ex-secrétaire d’Etat, a été placé cette nuit en garde à vue avec plus de deux grammes d’alcool dans le sang pour avoir insulté une dame dans une boîte de nuit et déversé des injures au portier de l’établissement ainsi qu’aux policiers de la BAC qui sont venus le cueillir.
Lui qui passait beaucoup de temps à se Placet le voilà au chaud en cellule de dégrisement.
Pas de quoi être fier de cet élu qui avait oublié de payer ses contraventions du temps où il sévissait au Conseil régional d’Île-de-France.
@ olivier seutet
« Les élections à la proportionnelle sont la négation de la démocratie représentative. Au prétexte de représenter fidèlement les opinions des élus, elles aboutissent de facto à remettre le pouvoir entre les mains des partis. Le député, élu sur une liste régionale ou nationale, n’est plus le représentant du peuple dans sa circonscription mais le représentant du parti préféré par le peuple. »
Parce que vous croyez que le mode de scrutin majoritaire permet d’éviter tout cela ?
Les députés actuels ne sont-ils pas pour la plupart prisonniers de la ligne du parti qu’ils représentent, obligés qu’ils sont souvent de se taire en cas de désaccord avec cette dernière pour pouvoir être réélus, quitte à devoir s’asseoir sur ce qui leur reste de convictions ?
Demandez par exemple à certains élus « de droite » de vous révéler confidentiellement comment cela se passe dans leur parti…
@ patriote | 05 avril 2018 à 10:29
Le général Soubelet limogé, le général de Villiers démissionné, le général Piquemal viré, la chasse aux généraux charismatiques se poursuit !
Aux armes citoyens !
De toutes façons, à quoi servent les députés ? Ils ne sont là que pour voter ce que Macron veut qu’ils votent. Ils ont signé la charte d’obéissance.
Quant aux députés de l’opposition, ils ne servent à rien non plus puisque la majorité ne les écoute pas.
On condamne ici bien facilement les institutions de la Quatrième République.
L’instabilité qui lui est reprochée ne portait que sur les marges, notamment à l’égard de la guerre en Algérie qui était la grande affaire de l’époque.
De gouvernements en gouvernements, nous étions sur le point de réussir une sortie honorable de la guerre – de l’insurrection…
De même en ce qui concerne les grands projets dont de Gaulle a hérité.
On dit qu’avec la proportionnelle, les députés seraient des « pararatchiks » issus des partis, mais nous faire croire que les élus sont actuellement issus de leur popularité régionale est, sauf exception, une farce. Ils sont tous des apparatchiks parachutés sinon adoubés par les partis.
Encore que si nous avions par le passé des personnalités que les partis se disputaient, avec Macron, notre Assemblée nationale est bien en dessous du niveau des godillots, pour en arriver à l’inexistence.
Macron dicte, les députés lisent, la langue de bois est de rigueur pour commenter, et cela à tel point qu’on peut se demander si Staline faisait mieux.
Macron a inventé la dictature parlementaire qui est en fait l’aboutissement de la Cinquième République.
L’instabilité a en outre pour corollaire la responsabilité.
Au fond, monsieur Macron ne se rêverait-il pas en Premier Consul pour régenter la France à la manière de Bonaparte ? Vu les fonctions exercées, un parlement croupion et un gouvernement technique, la négation des structures intermédiaires du type syndicats, on se réfèrerait plutôt à 1802 qu’à 1799. Encore que…
Et peut-être, pacifiquement cette fois, rêverait-il de recréer l’Empire à sa mesure, à savoir être le « patron » de l’UE réformée à sa main.
Un autre rapprochement, quant à sa relation avec les journalistes, avec l’extrait suivant de sa lettre au ministère de la Police :
« Dites aux journalistes que, bientôt, je supprimerai les journaux et n’en autoriserai qu’un seul. Faites appeler les rédacteurs des journaux les plus lus pour leur déclarer que, s’ils continuent d’alarmer l’opinion, je les supprimerai ; dites-leur que le temps de la Révolution est fini ; qu’il n’y a plus en France qu’un seul parti ; que je ne permettrai jamais que les journaux rient contre moi. Que je leur fermerai la bouche ».
Nous n’en sommes certes pas encore là. Mais, compte tenu du déficit du budget de l’État, il suffirait de s’en servir comme argument pour réduire, voire supprimer les subventions aux organes de presse rétifs et ainsi les amener à résipiscence…
Quel est l’intérêt de la proportionnelle ?
Vous ne l’avez toujours pas démontré.
La proportionnelle, c’est une liste de potentiels députés, les premiers de la liste sont élus, ainsi tous les riches des Neuilly-sur-Seine, de Sceaux, du 7e, 16e, 17e de Paris, Versailles, seront constamment élus.
L’actuel mode de scrutin force à un ancrage local.
Avec la proportionnelle, il n’y a aucune obligation de vivre dans l’endroit où vous êtes élu, nous nous plaignons que les élus soient coupés de la réalité et vous, vous en redemandez.
Au Canada aux élections fédérales, par ce système, ils se retrouvent avec des anglophones qui ne parlent pas un mot de français élus pour représenter des francophones, ou encore des anglophones et des francophones blancs qui représentent des territoires amérindiens.
Le problème, c’est plutôt l’organisation de la démocratie :
– les députés et sénateurs ne sont imputables de rien pendant leurs mandats.
– ce ne sont pas les adhérents du parti qui choisissent un candidat, mais un comité.
– beaucoup de parachutage.
– plus de métiers devraient être interdits à l’exercice des mandats.
– les attachés parlementaires sont ultracorruptibles, c’est principalement par eux que cela passe.
– l’intégralité des impôts ne sont pas publiés, foncier, habitation, revenu, tout.
– ils doivent aveuglément fidélité à leur parti, alors cela change quoi. Cela ne sert presque à rien d’avoir des députés ou des sénateurs, le parti décide et les autres suivent.
– combien de députés et de sénateurs sont issus des milieux ouvriers, femme de ménage, caissières, secrétaires ?
Cela changera quoi la proportionnelle quand nous pouvons constater qu’Emmanuel Macron a crapuleusement dévoyé de la fonction de député ?
Je vous rappelle qu’il fallait envoyer une lettre de motivation avec un CV pour postuler sur un poste de candidat aux législatives. Carrément, comme dans une entreprise privée.
@ olivier seutet | 05 avril 2018 à 11:28
« mascarades imaginées par des apprentis sorciers »
Apprentis sorciers peut-être mais apprentis sorciers élus.
@ Mary Preud’homme | 05 avril 2018 à 14:43
Merci de ce rappel ! Le général Bertrand Soubelet ne s’était pas trompé sur l’opportunisme du sieur Macron :
http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/03/29/35003-20170329ARTFIG00116-le-general-bertrand-soubelet-lache-emmanuel-macron.php
@ Mary Preud’homme
« Aux armes citoyens ! »
Moi j’veux bien, mais les hommes du Régime, se doutant que les choses ne pourraient que tourner très mal tôt ou tard pour leur matricule après leurs trahisons en cascade, ont razzié tout ce que les honnêtes gens pouvaient posséder comme armes, quasiment jusqu’au lance-pierre.
A votre avis, que faut-il faire ?
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@ charles
« Apprentis sorciers peut-être mais apprentis sorciers élus. »
Et alors ?
Ça prouve seulement que la France actuelle n’est pas une démocratie digne de ce nom.
Seuls des ânes peuvent élire des ânes et seuls des appentis sorciers peuvent en élire d’autres.
Mais la France n’a jamais été une démocratie, dès juillet 1789, et ne le sera jamais.
@ patriote | 05 avril 2018 à 12:40
André Chénier était antisémite, lui aussi ?
Cher Philippe,
Pour faire le portrait de l’Assemblée, pas d’une Assemblée symbolique, car le mot symbolique n’y représente pas le rien, il faut aligner trois chiffres comme celle de la fameuse page qui vous indique le vide, l’absence de votre recherche ou l’âge de la découverte de Saturne ou encore suivre le déguisement des codes de l’art.
Nous avons essayé de poser le nombre actuel de députés dans un produit en croix en respectant la proportionnelle de 15% et pour tomber sur 404, il faut qu’il se passe un meurtre à l’Assemblée ou que Jean-Louis Debré annonce que ses écrits romanesques n’étaient pas une fiction.
Pour résoudre cette singularité, il faut bien multiplier par quatre les 101 dalmatiens, sélectionner les éméchés, les rassembler, les flatter, les faire reluire, les ficeler, les suspendre, toutes proportions gardées, le tout sans filet.
Alors un ou plusieurs députés en miettes ?
L’entrée de la haine dans le temple de Salomon ?
Une claque dans le beignet de Bayrou ?
Ce n’est pas une cage qu’il faut dessiner, ni un perchoir mais un panier de crabes avec un panier à salade pour éviter les combats de coqs, les empoignades futures.
Vous pensez que les parlementaires vont se taire, se rouler à terre pour plaire à Jupiter. Oh que non ! Le crabe et la salade sont des plats qui se mangent froids.
françoise et karell Semtob
Eloges
Parmi bien des gens qui me pardonneront de les avoir oubliés et qui ont bien des qualités, il me semble que plusieurs enrichissent cet excellent blog de leurs contributions. Mesdames Michelle D-LEROY, Catherine JACOB, semtob, Mary Preud’homme, Lucile, duvent… Messieurs sbriglia, caroff, genau, Claude Luçon, Aliocha, Achille, Philippe Dubois, Michel Deluré, Trekker, Mistahne,
Ghinsberg, Boizard, Nebout, Tipaza, Exilé, Jabiru, olivier seutet, hameau dans les nuages, Tomas, vamonos, Noblejoué, Giuseppe, Robert, Antoine Marquet, boureau…
Je voudrais me borner aujourd’hui à quatre éloges, commandés par les circonstances.
Je m’adresse tout d’abord à Julien WEINZAEPFLEN et Ahmed Berkani, depuis peu parmi nous, et vais louer Savonarole et Robert Marchenoir, qui ont eu des aménités pour ces petits nouveaux. Puis, m’adressant à Robert Marchenoir, je vais louer Julien WEINZAEPFLEN et Ahmed Berkani.
Cher Ahmed et cher Julien,
Sachez que Robert Marchenoir est un commentateur éminent de ce blog, depuis des années. Il du
souffle, de grands talents d’expression, il est parfois très drôle, voire féroce. Il est très instruit en ce qui concerne Poutine, la Russie, l’Allemagne, les Etats-Unis, le libéralisme économique, l’excès de fonctionnaires, la question migratoire…
Savonarole est un as des formes courtes, hispanophone distingué, fort lettré, célinien, féru d’histoire militaire, de peinture, de montres de prix, de couturiers, spirituel en diable, un pied à Paris, l’autre en Espagne du Nord-Est. Friedrich vient de nous apprendre que cet homme d’esprit hante la brasserie Lipp et la Closerie des Lilas (je l’envie !).
Savonarole et Robert Marchenoir ont eu, ici, quarante victimes. Je n’ai pas été épargné. Mais peu rancunier (et surtout très oublieux), je ne leur en veux nullement, pardonnant tout au talent.
Cher Robert, cher Savo,
Ahmed Berkani a un blog dont j’ai donné les références. Bien qu’il ne soit pas professeur (je l’ai déjà dit), bien que sa formation soit scientifique, il aime la France, la langue française, la littérature française, la littérature anglaise (qu’il lit sans traduction), il admire Renan, Valéry, Montherlant, Cioran, Kafka, Nietzsche, Péguy… Il n’est pas musulman (je le dis à ceux qui voyant son nom se mettaient à faire des suppositions automatiques). Depuis quand choisit-on son nom ? Qu’y a-t-il de « gonflant » là-dedans, cher Savo ? Vous l’invitez curieusement à « être lui-même » ! Comme si avoir toutes ces admirations-là ne constituait pas une personnalité. Une confidence, en passant : je suis la somme de mes admirations.
Et peut-être bien que vous êtes, vous aussi, la somme de…
Julien W. est organiste, chanteur, helléniste, hébraïsant, théologien, poète, blogueur. J’ai eu la chance récemment d’avoir… une heure et demie de conversation avec lui. Nous avons beaucoup ri. PERSONNE, sur ce blog, ne peut être plus philosémite que moi, je suis non seulement philosémite, mais franchement sioniste, ami d’israël, du gouvernement israélien, admirateur de Goldnadel… On cherche noise à Julien W. pour quelques mots qui lui auront échappé (était-il à jeun, je ne le jurerais pas, moi toujours). On crie à l’antisémitisme. Je suis certain qu’il n’en est rien et qu’il regrette cette seconde d’égarement. Cher Julien, promettez-moi de ne boire que de l’eau… comme moi.
Loués soient Robert, Ahmed, Julien et Savo !
15% de proportionnelle !… Wooaah ! QUELLE REVOLUTION ! CARAMBA ! HAHAHA !
Pancho « Macron » Villa est arrivé… sans se presser, comme dit la chanson.
Cette fois c’est sûr, tout va changer !… Héhéhé ! Bande d’imbéciles.
Je sens que je vais revenir ici pendant quatre ans, Inch’Allah, de la prétention et de l’orgueil de M.Bilger qui une fois de plus, jour après jour, semaine après semaine, etc., se rend compte de la médiocrité de son champion temporaire.
Là où j’ai eu tort, c’est que j’avais dit ici avant l’élection que tous les macronistes tourneraient leur veste en un an et ce n’est pas le cas. Mea maxima culpa.
C’est la secte. Il n’y a aucune démocratie dans ce soi-disant parti et quand vous le leur dites ils vous disent, c’est pas un parti, c’est un « mouvement ».
Un mouvement dont juste les apparatchiks nommés par le président Macron ont droit de cité.
Mais regardez-le, le « macron-fan » Monsieur Bilger comme jour après jour il est déçu. Ca se voit encore ce soir et ça va se voir de plus en plus.
Je ne me lamente pas sur son sort. Je ne me fais pas de soucis pour lui et sa famille.
D’ailleurs j’attends toujours qu’il me dise quelque chose d’intelligent sur mon mail au lieu d’avoir des phrases dignes d’une cour de récré de primaire habillées dans de la soi-disant politesse. Mais passons.
J’ai vu l’autre jour M.Bilger sur CNews face à Dupond-Moretti qui disait comme une ingénue, on aurait cru la dernière diplômée gauchiste en droit qui s’exprimait en disant : « les magistrats ne sont pas politisés ». HAHAHA ! J’imagine que cette blague a dû tourner un bon moment dans les divers tribunaux. Comment se ridiculiser en quelques secondes après une carrière admirable…
J’arrête là sinon… C’est une destruction, une annihilation.
@ Exilé | 05 avril 2018 à 19:51
« …à votre avis que faut-il faire ? »
Nous vivons dans un pays où le droit d’expression est à peu près respecté. Quoique de moins en moins. Ce qui donne à ce blog tout son prix…
Continuons donc à nous armer de nos plumes et ne lâchons rien !
« La plume est plus puissante que l’épée » (Victor Hugo)
——————–
@ Patrice Charoulet | 05 avril 2018 à 21:57
« Loués soient Robert, Ahmed, Julien et Savo ! »
In vino veritas
Alleluia !
@ Patrice Charoulet 05 avril 2018 à 21:57
Un, vous me voyez sincèrement marri de ne pas me retrouver dans votre liste…
😉
Deux, vous « ratissez large », cher prof, seriez-vous en pré-campagne électorale ou quoi ?
Vos digressions en tous genres sur l’anonymat, les dictionnaires, puis sur la liste de « vos » préférés du blog en deviennent lassantes pour ne pas écrire, mais je l’ose, car il faut savoir dire les choses : « chiantes ».
En quoi serions-nous dans l’obligation de supporter vos « éloges » ? Sur le blog de Philippe Bilger, et non sur le vôtre… !
Qui vous permet de laisser plus que supposer que lorsque Julien W s’exprime sur ce blog, il serait parfois dans un état quelque peu alcoolisé (« était-il à jeun, je ne le jurerais pas, moi toujours ») ; l’intéressé appréciera !
Avec de tels amis, Julien W ne devrait pas vous surnommer « mon » Philippe le Hardi.
« Julien W. est organiste, chanteur, helléniste, hébraïsant, théologien, poète, blogueur. J’ai eu la chance récemment d’avoir… une heure et demie de conversation avec lui. Nous avons beaucoup ri. PERSONNE, sur ce blog, ne peut être plus philosémite que moi, je suis non seulement philosémite, mais franchement sioniste, ami d’Israël, du gouvernement israélien, admirateur de Goldnadel… On cherche noise à Julien W. pour quelques mots qui lui auront échappé (était-il à… jeun, je ne le jurerais pas, moi toujours). On crie à l’antisémitisme. Je suis certain qu’il n’en est rien et qu’il regrette cette seconde d’égarement. Cher Julien, promettez-moi de ne boire que de l’eau… comme moi. »
Quant à vos amitiés, étalées comme de la confiture de basse qualité sur une tartine de pain rassis, « je suis non seulement philosémite, mais franchement sioniste, ami d’Israël, du gouvernement israélien, admirateur de Goldnadel »… permettez moi de vous dire que… cela vous regarde !
Accessoirement, en matière de carpette, je n’en ai que très rarement connu de tel niveau, à me demander jusqu’où vous êtes prêt à aller.
Quant à « ne boire que de l’eau… comme moi » ne serait-ce point le tout début de vos problèmes ? A soixante-dix ans passés, il serait peut-être temps de vous décoincer et de nous épargner vos états d’âme et vos assauts d’immodestie à vouloir sauver le soldat Julien W qui n’a certainement pas nécessité d’un tel sauveteur en mer.
PS : en tant que P.C., philosémite etc., qu’avez-vous pensé de la réaction de Netanyahou qui félicite les soldats israéliens après les heurts meurtriers à Gaza ?
http://www.leparisien.fr/international/netanyahou-felicite-les-soldats-israeliens-apres-les-heurts-meurtriers-a-gaza-31-03-2018-7639812.php
Vous approuvez bien évidemment ? (Et je n’ai pas retenu un titre d’un journal « gauchisant ».)
@ Xavier NEBOUT | 05 avril 2018 à 16:36
« On condamne ici bien facilement les institutions de la Quatrième République. L’instabilité qui lui est reprochée ne portait que sur les marges, notamment à l’égard de la guerre en Algérie qui était la grande affaire de l’époque. De gouvernements en gouvernements, nous étions sur le point de réussir une sortie honorable de la guerre – de l’insurrection…
De même en ce qui concerne les grands projets dont de Gaulle a hérité (…) Macron a inventé la dictature parlementaire qui est en fait l’aboutissement de la Cinquième République. L’instabilité a en outre pour corollaire la responsabilité… »
Enfin quelqu’un qui ne voue pas aux gémonies la proportionnelle, et la IV° République qui serait le summum de toutes ses dérives ! Nous sommes, nous Français, en matière de démocratie parlementaire, souvent prisonniers des mythes, voire des impostures gaulliennes. Certes l’illusion du pouvoir monolithique chez nous remonte à Napoléon, dont les institutions gaullistes – V° République – n’étaient qu’une sorte d’avatar.
@ patriote
« L’épi naissant mûrit, de la faux respecté ; »
De Chénier, j’aurais pensé que vous citeriez plutôt ces vers des Bucoliques :
« Oui, le danger fini, les Dieux sont oubliés.
Mais tout se paye enfin ; patience ; riez.
Quelque jour, agités de nouvelles tempêtes,
Les Dieux se souviendront quels débiteurs vous êtes… »
@ Elusen | 05 avril 2018 à 17:42
« L’actuel mode de scrutin force à un ancrage local. »
Je pense tout le mal possible du scrutin à la proportionnelle. Mais je dois reconnaître que le scrutin majoritaire a des effets pervers.
C’est ainsi qu’aux dernières législatives, le maire de ma commune s’est fendu d’un tract appelant ses administrés à renouveler leur confiance au député sortant (de son parti, on l’aura deviné) en raison de « tout le bien qu’il a fait à la circonscription », notamment par utilisation de la réserve parlementaire (aujourd’hui supprimée, rendons grâces à Macron).
Ce genre d’initiative n’est pas fait pour aider à comprendre la fonction d’un parlementaire. Elle donne plutôt l’impression que nous vivons dans un Etat fédéral, avec un Etat central qui passerait son temps à faire du mal aux Français s’il n’y avait les parlementaires pour les protéger.
J’en viens à me dire que les parlementaires devraient être interdits de séjour (sauf dispense occasionnelle pour événement familial, par exemple) dans leur circonscription quand l’assemblée dont ils sont membres est en session. S’ils ont envie de s’informer sur le terrain, ils pourront toujours aller chez les autres, cela élargira leur horizon.
@ Mary Preud’homme
« Nous vivons dans un pays où le droit d’expression est à peu près respecté. »
C’est le à peu près qui me dérange.
Un pays où le droit à la vie serait à peu près respecté, où la personne humaine serait à peu près respectée, où la propriété serait à peu près respectée, où la famille serait à peu près respectée, où la liberté religieuse serait à peu près respectée, où la sécurité de chacun serait à peu près respectée, où le droit à une information objective serait à peu près respecté, où le droit à des élections honnêtes serait à peu près respecté, où le droit à bénéficier d’un procès impartial serait à peu près respecté, où le droit d’appeler un chat un chat serait à peu près respecté etc. serait-il vivable ?
Au fait, ce pays, c’est la France actuelle…
Ce que je crois.
Et puis, il y a une chose assez comique, je dois dire, et que je voulais tout de même relever, sans chercher à blesser personne ni à entraver la liberté de personne. Je ne fais que constater, et quoi ? Eh bien, que pendant qu’on s’applique à trouver les grains, les particules, que dis-je, les atomes d’antisémitisme chez les uns et chez les autres, pendant ce temps un racisme des plus primaires est, lui, déversé à grosses pelletées, quelquefois par les mêmes. D’aimer les Juifs n’excuse pas de haïr tous les autres, vous savez, ni de rêver secrètement de les « génocider », comme j’ai pu lire que certains y alludaient grossièrement en croyant faire de l’esprit. Et proférer ces insanités, en étant caché derrière un pseudonyme, eh bien permettez-moi de trouver cela à mon tour gênant. On dirait que chez certains, l’amour déclaré des Juifs est pris comme une exonération, un alibi. Ceux qui sont foncièrement et décidément racistes m’ont toujours semblé plus cohérents, plus courageux aussi.
Scrutin majoritaire ou scrutin proportionnel complet ou partiel ?
Je ne crois pas que cela change fondamentalement la vie politique, simplement les magouilles qui se font actuellement au niveau des circonscriptions se feront lors de la formation d’un gouvernement de coalition.
Tant que les mentalités ne changeront pas, et elles ne sont pas encore tout à fait mûres pour changer, « tout changera pour que rien ne change » sous le règne de cette farce, cette mascarade, cette supercherie, cette escroquerie qu’est le front républicain, par lequel des adversaires idéologiques, ou prétendus tels, s’unissent pour qu’une partie de la population n’ait pas droit à la parole, et à la satisfaction de ses propositions.
On a vu en France les dégâts du front républicain qui a embourbé le pays dans une inaction quais totale, on le voit encore aujourd’hui en Allemagne avec ce gouvernement CDU-SPD, pour éviter que l’AfD ait la parole, gouvernement que l’on peut considérer comme fantoche et digne des républiques bananières et encore, là-bas il y a le soleil et les bananes, il n’y a rien de tel en Allemagne sauf des cueilleurs de bananes grâce à Merkel.
Il faudra que les soi-disant élites acceptent de ne pas avoir le monopole de la pensée, enfin de ce qu’elles imaginent être la pensée, car elles ne font que suivre le vent des idées à la mode telles des feuilles mortes.
Ce jour-là, alors il y aura une vraie représentativité et une vraie gouvernance. Sera-t-elle meilleure ou pas, c’est un autre sujet.
Pour le moment cette représentativité vraie est contestée au nom de l’efficacité, niant la capacité des exclus à gouverner, et également, argument suprême, au nom des valeurs républicaines.
Lorsqu’on ajoute un adjectif à un concept le résultat est toujours restrictif et minorant, les valeurs républicaines n’ont de valeurs que le nom et les mensonges qu’on met derrière.
Les passions tristes, disait-il, la bienveillance et l’écoute de l’autre… Une dose d’anti-tout à l’Assemblée et le tour est joué, on comprendra sans doute à lire les commentaires pourquoi nous sommes en Ve République, préférant la guillotine au sabbat des sorcières, le pouvoir absolu du fantôme du général aux ratonnades racornies du parti des ennemis.
Comme disait Céline, bientôt à Brest, les Chinois, nous on s’occupe de Ramadan, on s’aiguise les dents de nos phantasmes à oublier ce que nous sommes, on risquerait de se voir en face et là, d’avoir peur, réellement, du spectacle atroce de nos incapacités à tirer les enseignements du réel, et d’encore avoir l’audace d’appeler cela liberté, soumis que nous sommes à nos propres divisions et incapables d’en tirer la plus petite conclusion commune si ce n’est celle de dire : c’est la faute à Macron, c’est lui Blandine, qu’on le jette aux lions !
@ Patrice Charoulet | 05 avril 2018 à 21:57
Cher Monsieur,
– Je n’ai jamais mis les pieds à la Closerie des Lilas, ni chez Lipp, c’étaient des blagues récurrentes qui visaient la nomenklatura de Saint-Germain-des-Prés dans nos échanges.
– Je n’ai aucun goût pour les montres de luxe mais j’avais fait un commentaire sur Jean-Marie Le Guen qui dans une envolée lyrique sur « les pauvres » a laissé apparaître une montre IWC à son poignet (chez Yves Calvi), peu après, s’indignant de la misère que la droite a instaurée en France, un malencontreux moulinet du bras a laissé apparaître une Reverso Jaeger-LeCoultre.
J’avais ici rappelé la fameuse phrase d’un député socialiste de la IVe République, qui dans un banquet bien arrosé, s’était exclamé « Mourir pour le Peuple ? Toujours ! Vivre avec lui ? Jamais ! »…
Mais pourquoi donc suis-je allée scier, scier du bois pour la mère Nicolas, alors que le crépuscule s’annonçait, et qu’ici même se nouait un petit drame ?
Il serait bon et même excellent d’informer les nouveaux venus que certains commentateurs de ce blog ne sont pas dentellières, qu’ils ne sont pas portés à la câlinerie, qu’ils ne sont pas très souples, qu’ils ne reculent pas devant les arguments même sensés des contradicteurs, qu’ils sont très vifs et très très cruels, bref qu’ils se tamponnent le coquillard des émotions que suscitent leurs commentaires…
Je m’interroge, quant à moi, sur l’intérêt d’un échange sur la lapidation préconisée par ceux-ci ou par ceux-là et son moratoire, car j’avais pensé sottement que ces mots répugnants ne méritaient pas mon attention. Je n’ai pas trouvé bon de discourir sur une révoltante disposition que seul un dégénéré peut évoquer avec sérieux.
J’ai d’ailleurs rendez-vous avec Brian, nous allons louer une barbe, « Let’s go stoning ! »
« Au cours de la semaine prochaine, je lancerai un nouveau cycle de consultations afin de vérifier si la possibilité de former un gouvernement, qui aujourd’hui n’a pas émergé, a mûri », a déclaré Sergio Mattarella après avoir reçu les dirigeants des principaux partis italiens, un mois après des législatives qui n’ont pas permis de dégager une majorité claire.
http://www.lepoint.fr/monde/italie-nouvelles-negociations-faute-d-accord-sur-un-gouvernement-05-04-2018-2208392_24.php
J’invite ceux qui font souvent référence au réel à suivre ce qui se passe actuellement en Italie (après l’Espagne et l’Allemagne) qui a voté à la proportionnelle il y a un mois.
La Constitution est une charte, notre plus petit dénominateur commun, le socle par lequel nous nous reconnaissons en tant que citoyens d’un même pays. On doit y toucher le moins possible pour lui conserver ce caractère fondateur qui donne une assise à nos institutions, et nous donne un sens de la continuité de notre nation. Il faut donc selon moi éviter au maximum ces tripatouillages récurrents qui lui donnent la réputation d’être malléable et imprécise, et d’être tracée sur du sable plutôt qu’inscrite dans le marbre. Chaque nouvelle intervention est comme un faux départ et nous enfonce davantage dans le relativisme qui nous mine. Une obsolescence programmée.
Si j’étais de gauche, je lancerais le slogan « Touche pas à ma Constitution ».
Mais n’aimant pas les slogans, je prie seulement le gouvernement d’essayer de faire tourner la boutique avec les outils du bord. Une fois qu’ils auront fait leurs preuves, on en reparlera.
@ Ahmed Berkani | 06 avril 2018 à 08:49
On me dit qu’il y a des antisémites sur ce blog. Rassurez-vous il est possible de critiquer les juifs, et même s’en moquer. Ils ont généralement un bon sens de l’humour, surtout quand on parle de leur rapport à l’argent ou encore de leur mère.
Par contre prendre un ton doctoral en se référant à la Torah et insinuer que leurs coutumes ne sont finalement pas si éloignées de celles des islamistes les plus radicalisés, ça peut vexer.
Le mieux, pour parler des juifs, c’est encore de le faire façon Desproges et d’y aller franco.
https://www.youtube.com/watch?v=Ts7H0swNz0g
Ceci étant, il doit être possible de faire un sketch trempé dans le même acide sur les Arabes, les Noirs et même les cathos bien blancs. Il suffit d’avoir un peu de talent et surtout de ne pas se prendre trop au sérieux.
Il flotte dans ce blog, depuis l’arrivée de monsieur PC, un vent de suspicion presque calomnieux qui rappelle une triste période de notre histoire où les Français se méfiaient les uns des autres.
Le risque de la proportionnelle est de voir des partis croupions devenir des faiseurs de roi.
En Catalogne, la CUP (Candidature d’unité populaire), parti d’extrême gauche, a monnayé son soutien aux indépendantistes à condition que son principal représentant (Artur Mas)… démissionne !
Avec à peine dix députés, la CUP a flanqué un tel bazar chez les indépendantistes qu’ils ne savent plus où ils habitent.
Instiller de la proportionnelle pour voir revenir Eva Joly, Jean-Vincent Placé, Cécile Duflot, et ensuite les bombarder ministres pour trouver une majorité, non merci.
Profession de foi désespérée ; nous voici revenus à la déraison, à l’éloge de la folie, sous la froide lumière humaniste d’Erasme de Rotterdam.
Comme si le peuple était définissable… du Demos (pardon, je ne sais pas insérer les caractères grecs) aux cent têtes, de la plebs urbana pratiquant l’invective sous le pont des votes franchi par les citoyens, jusqu’à « mon peuple » de Louis IX en passant par le « peuple souverain » (étrange renversement) pour en arriver à la Volkswagen, cette matière a subi toutes les manipulations, harcèlements et viols consécutifs.
Tour à tour les violés sont violeurs à la génération suivante.
Eternel enfant, aujourd’hui encore, et porteur de la « sagesse des peuples », il reste l’éternel bénéficiaire des assurances sociales et des assauts menés en pantalon et képi rouge face aux casques cocasses.
Qui gouverne par l’argent engendre le plus joli des palindromes : « elu par cette crapule ».
Non, M.Bilger, votre billet n’est pas que désespéré : il m’a permis de jouer à l’andouille, dont je n’ose penser à la rime………………. « cafouille ».
@ Lucile
« La Constitution est une charte (…) On doit y toucher le moins possible. »
Exactement.
Pensons à la Grande-Bretagne qui a eu droit à sa Grande Charte mais qui n’a pas de Constitution écrite.
Une Constitution devrait se borner à tracer de grandes lignes directrices, sans avoir à tenir compte des divers sujets futiles de préoccupation à la mode, qui passeront comme passent toutes les modes.
Que dire d’une Constitution malléable à merci, triturée tous les quatre matins selon les caprices des derniers venus, à laquelle il est possible de faire dire tout et son contraire – y compris la négation de fait de ce que son préambule annonce – avec la complicité d’un Conseil constitutionnel particulièrement arrangeant ?
Et que dire d’une Constitution comme la Constitution actuelle qui ne garantit plus grand-chose aux Français ?
Ayant eu le privilège d’être né puis avoir vécu sous :
UN
La IIIème République, à laquelle nous devons la grande dépression, le grand bazar des années 30, la débâcle de 1940, l’occupation et Pétain,
DEUX
L’Etat Français de Pétain et sa collaboration avec le colonisateur teuton plus les bombardements aériens anglo-américains, d’où l’expérience peu enviable d’une trouille pas sainte, et les tickets de rationnement,
TROIS
La IVème République dont personne n’avait le temps d’apprendre le nom du Président du Conseil du jour, si fauchée qu’elle n’avait pas d’argent pour payer ses fonctionnaires, soldats et diplomates et qui, pour nous maintenir dans sa conception de la patrie, nous a embarqués dans la guerre d’Indochine, l’aventure avortée de Suez, puis la guerre d’Algérie et, le comble, le pire, créé l’ENA.
(J’ai personnellement prêté de l’argent à notre consul au Mozambique en 1956 pour qu’il puisse survivre au jour le jour. Notre ambassade à Washington empruntait de l’argent au gouvernement américain pour la même raison !)
et, enfin, QUATRE
La Ve République du Grand Charles, dont 1968 la révolution d’opérette du rien faire mais du beaucoup parler, à la laquelle nous devons toutefois la libération des filles du carcan maternel et l’avènement libérateur de la pilule, les Trente Glorieuses, les 35 heures, une France enfin sans guerre à part quelques grèves ou manifs pour le plaisir de rester français, donc râleur et, surtout « Les Vacances », toutes les vacances pour soulager le « burn out » très à la mode !
Si on se donne la peine de considérer ce qui se passe ailleurs dans le monde avec toutes les variétés de systèmes politiques de la dictature à l’anarchie, je pense donc que nous ferions bien de conserver cette Ve !
Elle n’est pas parfaite certes, mais qui veut vraiment la perfection ?
Elle a besoin de quelques modernisations, mais jusqu’ici elle a, par comparaison, plutôt bien réussi, démontré qu’il n’y a pas de bon vieux temps, survécu au PC et à la CGT qui avait frôlé la traîtrise de 1938 à 1942, et avec un rien de courage pourrait « neutraliser » des petits truands devenus dévots d’un Allah dont ils ignorent tout.
Nous avons déjà la liberté illimitée de râler et de le faire savoir, pourquoi vouloir plus, le risque étant de perdre ces deux privilèges, pourquoi les « proportionner » ? 🙂
@ Savonarole | 06 avril 2018 à 09:52
« Je n’ai jamais mis les pieds à La Closerie des Lilas, etc. »
Moi si, non pas à l’intérieur mais à l’extérieur où je faisais la manche accompagnée de ma guitare, espérant bien vous y croiser un jour…
Hélas quelle déception d’apprendre que vous ne vous y rendîtes jamais ! Il me reste néanmoins le recours d’aller prier à la Chapelle de la médaille miraculeuse de la rue du Bac où l’on m’apprend que vous avez, cette fois (de source sûre), vos habitudes et même votre prie-Dieu attitré.
Si vous êtes parisien je vous recommande de passer au 13 rue Duroc dans le chatoyant 7e arrondissement de Paris, près de la place de Breteuil, c’est le siège du PRG (Parti Radical de Gauche).
C’était un ancien hôtel particulier, sur trois étages, une seule porte cochère pour y pénétrer.
Seul le premier étage est occupé, on a clos les persiennes en fer des deux derniers étages, on aperçoit de la rue un plafonnier avec une ampoule à 60 watts sans abat-jour, qui jaunit la bobine de la seule secrétaire, qui semble s’ennuyer ferme. Il ne faut pas rater ça.
Avez-vous déjà rencontré quelqu’un qui vous ait dit « Ah moi Monsieur, je suis du Parti Radical de Gauche ! » ?
Non, jamais, nada, que pouic, que dalle, ils n’existent pas.
Pourtant, Jean Michel Baylet, Roger-Gérard Schwartzenberg, Michel Crépeau ont tous été ministres ou sous-secrétaires d’Etat, on se demande pourquoi, si ce n’était que pour gagner quelques voix de plus, que de plats de lentilles les gouvernements ont cédés pour gagner une élection. Le miracle de la proportionnelle…
@ Mary Preud’homme | 06 avril 2018 à 14:03
Dommage Mary, on s’est raté…
À côté de la Closerie il y a une grande statue de Francis Garnier, il a été décapité par les Pavillons noirs au Tonkin vers 1867. En 1985 le gouvernement vietnamien nous a rendu ses cendres, et Jacques Chirac les a enchâssées dans la statue, c’est un des rares cas où on a autorisé ce geste sur l’espace public. J’y vais souvent, c’était un homme hors du commun. Et du coup j’ai voté Chirac.
La chapelle de la rue du Bac, j’y vais aussi, c’est un monde à part, des nonnes et des prêtres de toutes les couleurs, venus du monde entier. Je m’assois et je regarde. Une féerie.
@ Savonarole
« J’avais ici rappelé la fameuse phrase d’un député socialiste de la IVe République, qui dans un banquet bien arrosé, s’était exclamé « Mourir pour le Peuple ? Toujours ! Vivre avec lui ? Jamais ! »… »
Et ce sont les mêmes – ou leurs alter ego – qui, assénant des leçons dégoulinant d’une moraline visqueuse à deux sous sur le vivre ensemble, qui pondent au kilomètre des lois liberticides du même tonneau et seraient prêts à vendre père et mère, ou bien leur pays si ce n’était déjà fait, pour ne surtout pas avoir à vivre ne fût-ce qu’une heure dans les conditions qu’ils imposent aux Français tout en se moquant d’eux d’un œil vicelard.
@ Exilé | 06 avril 2018 à 13:00
Je suis contente de voir que vous pensez la même chose. Ça me paraît tomber sous le sens. Les grands maux dont souffre actuellement la France ne viennent pas de sa Constitution. La rogner par-ci, la modifier par-là, apporter quelques additifs pour plaire à la mode du moment comme vous le soulignez, est une amusette dont nous pourrions nous passer. La dépense publique, les problèmes sociaux, l’état de notre industrie, le chômage, c’est de cela que l’on détourne ainsi notre attention, mais c’est cela qu’il faudrait réformer.
Faire une corrélation entre la dégringolade de la France et la Constitution me paraît une erreur de raisonnement. Tant qu’on y est, on peut aussi faire une corrélation avec le réchauffement climatique, ou avec la prolifération des moustiques tigres.
On disait autrefois qu’un mauvais ouvrier se plaint toujours de ses outils. Les Français croient au Père Noël s’ils s’imaginent que ça ira mieux avec un relooking constitutionnel, et cela aux frais du Parlement. Ils se font mener par le bout du nez.
Personnellement je souhaiterais un président de la République sans pouvoir, mais un Premier ministre qui gouverne, et qui puisse être renversé par le Parlement. Mais nous avons un régime présidentiel, peut-être plus adapté à notre mentalité. Nous n’allons pas en changer à chaque nouvelle élection. Le pire est de bricoler un régime hybride comme on est en train plus ou moins d’y penser.
@ Claude Luçon 06/04 13:14
Votre raccourci de l’histoire constitutionnelle de la France vaut tous les ouvrages de droit constitutionnel et votre conclusion est pleine de sagesse.
Cette Ve République a prouvé qu’elle était capable de résister à l’usure du temps et d’affronter bien des périls.
Et pour une fois que nous avons en France quelque chose qui ne marche pas trop mal, en tout cas mieux que la SNCF pour ne prendre que cet exemple, pourquoi la réviser, voire en changer.
@ Claude Luçon
« …les tickets de rationnement (…) »
Les tickets de rationnement n’ont pas été le propre du seul État français, ils ont duré jusqu’en 1949.
J’ai été moi-même une des victimes-bénéficiaires du rationnement (ce qui explique peut-être en partie le développement de ma personnalité).
Et Macron qui remet ça, de façon déguisée…
Réforme cosmétique qui ne changera pas grand-chose. La vraie réforme démocratique serait de se débarrasser de ce faux régime parlementaire et vrai régime présidentiel, et de décentraliser le pays pour de vrai. Autant dire que ce n’est pas pour demain. Quant à la proportionnelle je ne vois pas trop ce qu’elle apporterait dans le système actuel, si le FN n’est pas fichu de faire en sorte de s’allier avec les autres partis c’est son problème et la preuve de l’incurie notoire de ses dirigeants. Les communistes, eux, sont capables de nouer des alliances.
La loi sur les fake news qui s’annonce est en revanche nettement plus inquiétante, j’espère que le Conseil constitutionnel jouera son rôle. Si on veut les supprimer, il suffit de faire une loi sur mesure pour étrangler Facebook et Twitter, ce ne doit pas être bien difficile!
@ Xavier Nebout et Trekker
Je partage totalement votre jugement sur la IVe République. Vu les circonstances de sa naissance elle était mal partie, mais elle a su poser les bases du redressement du pays.
@ Lucile | 06 avril 2018 à 17:31
Je vous rejoins avec Exilé dans vos analyses. Toutefois, il faudrait considérer l’esprit de la Constitution de 1958 et l’usage qui en a été fait depuis, avec des dérives indéniables contre l’esprit même de ladite Constitution.
Dans son esprit, le président « préside », à savoir fixe les grandes orientations et traite prioritairement des affaires régaliennes (affaires étrangères, défense) ; tandis que le premier Ministre « gouverne » et rend compte au président de la politique menée. En quelque sorte, un fonctionnement de type grand état-major (ce n’est pas pour rien que son père était général !).
Le Premier ministre et son gouvernement sont responsables devant le parlement et peuvent être renversés via notamment la motion de censure. Compte tenu du système électoral majoritaire et de ce que le Premier ministre est chef de la majorité, ce cas de figure reste plutôt théorique.
Mais la réforme constitutionnelle qui a réduit le mandat présidentiel à cinq en le couplant de facto à celui des députés a perverti la séparation entre président et Premier ministre, renforçant à l’excès la fonction présidentielle, faisant du Premier ministre un collaborateur de luxe du président de la République.
Il est à présent très amusant de voir comment le président s’attribue le traitement public de certains sujets, tandis qu’il confie au Premier ministre le traitement de certains dossiers qui pourraient altérer la belle image présidentielle (Notre-Dame-des-Landes, par exemple).
@ Claude Luçon | 06 avril 2018 à 13:14
Vous avez écrit « et, enfin, la Ve République du Grand Charles, dont 1968 la révolution d’opérette du rien faire mais du beaucoup parler, à la laquelle nous devons toutefois la libération des filles du carcan maternel et l’avènement libérateur de la pilule, les Trente Glorieuses, les 35 heures, une France enfin sans guerre à part quelques grèves ou manifs pour le plaisir de rester français, donc râleur et, surtout « Les Vacances », toutes les vacances pour soulager le « burn out » très à la mode ! »
J’ai particulièrement apprécié votre résumé de tant d’années de vie de nos institutions.
Je relève toutefois une petite inexactitude dans ce paragraphe.
En effet, si la France n’a effectivement plus connu de guerre sur son territoire depuis l’indépendance de l’Algérie, en fait les armées françaises ont souvent été engagées à l’extérieur du territoire.
D’abord, pour empêcher les anciennes colonies françaises de basculer dans le système soviétique pendant toute la guerre froide. Et dans cet aspect, l’engagement a été constant au Tchad notamment, pour lutter contre le colonel Kadhafi qui a été longtemps un fer de lance du monde soviétique.
Ensuite, en 1991, le président Mitterrand a engagé la France dans la première guerre du Golfe contre l’Irak.
Enfin, l’engagement dans le conflit yougoslave.
Résumons-nous.
Les députés envoyés au palais Bourbon (oui, Bourbon…) ont deux fonctions :
1) Ils sont supposés, par le rapport de force qu’ils représentent, donner la couleur générale du gouvernement qui sera nommé.
2) Ils sont supposés participer à la promulgation des lois, ou du moins des miettes abandonnées par « Bruxelles » .
Et là, ça commence à dérailler.
A qui fera-t-on croire qu’en plus d’un siècle de mandatures la France ne dispose pas déjà d’un énorme arsenal de lois, capable de couvrir d’innombrables cas de figures sinon tous ?
Qu’y ajouter de plus, sauf exception ?
Donc, mettez-vous à la place de ces centaines de chers et ruineux députés qui se demandent ce qu’ils pourraient bien faire des cinq années qu’ils ont à passer dans leur club, après avoir signé la transposition des lois bruxelloises.
Jouer au Scrabble ? A la bataille navale ? Ou plus sérieusement pratiquer un toilettage de printemps d’un amoncellement de lois qui font parfois double ou triple emploi et qui peuvent même se contredire ?
Vous n’y pensez pas, ce serait trop compliqué et trop fatigant et surtout il n’y aurait aucun bénéfice personnel à en tirer.
Et puis, si les députés devaient faire des choses intelligentes et utiles aux gens, ça se saurait.
Non, moi député lambda, je veux absolument que mon nom soit attaché à une loi afin qu’il soit gravé dans le marbre.
Je vais donc proposer une loi, bonne ou mauvaise, utile ou inutile, peu importe, pourvu que l’on parle de moi, aujourd’hui et demain.
Pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, Cécile Duflot (la géographe qui place le Japon dans l’hémisphère sud), s’est mis en tête de bricoler une loi qui a fait s’arracher les cheveux à tous ceux qui, syndics d’immeubles ou bien conseils syndicaux de copropriétés, ont eu à s’occuper de gestion immobilière.
Elle ne pouvait donc pas rester tranquille, par exemple à tricoter en silence sur son banc, au lieu d’embêter tout le monde ?
Et tout est du même tonneau…
@ Robert
« …la réforme constitutionnelle qui a réduit le mandat présidentiel à cinq en le couplant de facto à celui des députés a perverti la séparation entre président et Premier ministre, renforçant à l’excès la fonction présidentielle »
Effectivement, on a cru se débarrasser des cohabitations et de leurs effets pervers, mais les chambres introuvables élues dans la foulée des présidentielles ne servent pas la démocratie.
@ Lucile
« Mais nous avons un régime présidentiel, peut-être plus adapté à notre mentalité. »
Nous avons plutôt un système hybride.
Le Président des États-Unis d’Amérique a-t-il un Premier ministre ? Non.
En fait, en France le Premier ministre sert de fusible et ce n’est pas le Parlement qui le grille mais le Président, pour se protéger.
Au fait, quelqu’un sait-il où est passé Jean-Vincent Placé, l’ancien sénateur, secrétaire d’Etat, ministre… Oui, oui,http://www.atlantico.fr/decryptage/absences-repetees-voiture-fonction-pv-impayes-jean-vincent-place-diva-que-senat-ne-regrette-pas-senat-paradis-pour-2717962.html, celui-là même.
Diminuer le nombre de parlementaires nuirait à la démocratie, il était chargé de quoi cet ancien ministre, au fait ?
A un moment donné je croyais qu’il faisait dans le sport, les cours de Roland-Garros s’en souviennent encore, très présent, un vrai boulimique de travail.
@ Savonarole | 06 avril 2018 à 14:21

Je confirme, il paraît que les aides d’Etat se font au nombre d’électeurs, décidément ils doivent être vraiment à la rue, il paraît même qu’ils auraient mis tout leur poids pour obtenir une plantureuse station de vélos.
Misère… Vous voyez notre ancien ministre Jean-Mimi Baylet dessus comme en 36 ?
@ Lucile | 06 avril 2018 à 20:44
« Les chambres introuvables élues dans la foulée des présidentielles ne servent pas la démocratie. »
Si j’ai bien compris votre proposition d’intangibilité de la Constitution, vous êtes pour un système britannique où la Constitution est le résultat d’une Charte vieille de plusieurs siècles, la tradition à l’anglaise pourquoi pas. Mais alors il faut accepter les avantages et inconvénients de ce système.
Au Royaume-Uni, le gouvernement est issu de la majorité parlementaire, et donc a les mêmes soutiens au Parlement que le Président français dans le nouveau système du quinquennat.
Je trouve ce système efficace, mais il faut des parlementaires à la hauteur, qui ne soient pas des nullités comme le sont actuellement les députés LREM, ni des frondeurs idéologiques comme on a l’on vu sous Hollande.
Bref il faut des personnes responsables, compétentes et conscientes de la charge qui est la leur.
Le soutien à un gouvernement issu des rangs de la majorité n’exclut pas la discussion des propositions de loi, et suivant la vieille formule : « la confiance n’exclut pas le contrôle », le Parlement est là pour rectifier des textes dont le caractère va à l’encontre de la volonté populaire que les députés représentent au plus près.
Avec le corollaire que le Premier ministre britannique dépend d’un vote de confiance du Parlement, alors qu’en France, le Président est inamovible. Le vrai problème est là, un Parlement à la botte, et qui lorsqu’il se veut frondeur risque la dissolution sans que le Président perde sa place.
En Grande-Bretagne, une dissolution ratée, c’est le départ du Premier ministre, en France c’est une cohabitation, ça change tout.
@ Giuseppe 06 avril 2018 à 20:14
Jean-Vincent Placé, le type même du profiteur d’argent public qui sonne à toutes les portes. Il est à espérer qu’il disparaisse de la scène publique et qu’il rende des comptes à la justice.
Le Théâtre PHIL-BILL, ainsi nommerai-je l’excellent blog que Philippe Bilger met à notre disposition. Il y joue le rôle d’une espèce de Monsieur Loyal, vêtu d’une redingote de sagesse et d’un haut-de-forme de probité. Son théâtre a cette spécificité que les spectateurs sont aussi ses acteurs et commentent selon leur style le thème que développe P. Bilger tous les deux jours.
Ces thèmes sont suffisamment variés pour embrasser l’immense panorama qui va de la politique française à la philosophie en passant par toutes les nuances de l’écriture, la courtoisie, le sport, la musique, les sentiments, et des sujets aussi divers que les fausses antipathies ou les préjugés à la mode qui furent traités autrefois par un certain Nivelle de La Chaussée (1632/1754).
C’est dire que la meute des acteurs/spectateurs a de quoi se rassasier et que les morfalous qui font profession d’avoir un avis sur tout se lâchent sans retenue. Cela crée, forcément, des réponses plus ou moins aimables en fonction du vécu, de l’âge et du tempérament de chacun.
De temps à autre, un voyou-pochard pousse la porte et crie un « mort aux vaches » sans autre conséquence qu’un haussement d’épaules. Dans l’ensemble, ce serait plutôt « vanitas, vanitatum » où certains savent subtilement faire étalage de leur culture sans parcimonie de modestie. Le moyen le plus simple pour se faire valoir est de distribuer des bonnes notes et des considérations distinguées aux contributeurs de ce blog mais qui, comme le souligne justement Pierre Blanchard (05/04 à 23h50) se demandent « en quoi serions-nous dans l’obligation de supporter vos éloges ? ».
Le Professeur Cumulus (traduction latine de chat à roulettes), perché sur sa colonne Vendôme composée uniquement de dictionnaires piqués chez Pivot en trente ans d’émissions, dont un célèbre dictionnaire javanais-louchébem dédicacé par Jean Yanne un soir de libations chez Denise, distribue des bons points à la volée au gré de ses humeurs-convictions. Cinq bons points donneront droit à une photo dédicacée de l’auteur, lequel pourra alors donner toute la puissance de sa « superpygoflatulence » (qui pète plus haut que son cul), en toute onctuosité.
C’est quelquefois aussi pénible à lire que les émoticônes ou LOL et MDR.
« …404 députés… » (PB).
Peu ou prou on revient à un début de Ve République, sauf que compte tenu des évolutions techniques, Emmanuel Macron aurait pu tailler beaucoup plus dans le gras.
Cédric Villani répète qu’il faut des techniciens aujourd’hui, la connaissance scientifique est au cœur du politique, les ténors à l’ancienne de papa c’est fini, les générations qui arrivent détestent les bavards et construisent en dur.
Ecouter un discours de Gérard Larcher est une réflexion d’un autre monde, il s’agrippe au rocher, et demain enlever les deux tiers des sénateurs pour autant la terre ne s’arrêtera pas de tourner.
J’ai en tête l’audition du grand patron d’une banque voyou qui sous serment affirmait qu’il ne détenait plus de sociétés dans les paradis fiscaux, quand un document produit sous les yeux de Braouezec attestait du contraire, de l’excellente journaliste Elise Lucet.
Parjure et roulant dans la farine les présents, ce directeur, cynisme au bout des lèvres, s’est moqué impunément de leur représentation.
Allez, allez, dégraissons le mammouth, des locaux somptuaires et un service tout autant pléthorique. Nos voisins allemands (toujours eux) s’ils ne roulent pas carrosse n’en ont pas moins des berlines qui font rêver le monde entier, ils font plus fort et pour moins cher, triste constat.
Pas besoin d’or et de paillettes pour conquérir la planète, quatre roues et un moteur suffisent, pas de gants blancs et de chaînes rutilantes autour du cou non plus, juste pour les plus délicats des gants en pécari suffiront.
@ Robert | 06 avril 2018 à 19:25
Oui vous avez raison et j’étais conscient de ces cas-là.
Mais, pour moi, avec 34 ans d’Afrique, noire et blanche, il ne s’agissait pas d’une guerre que nous subissions mais au contraire d’aller aider de vieux amis qui méritaient bien qu’on les épaule.
1991 à part, dans tous les autres cas, comme au Mali en ce moment, il s’agit de pays dont les hommes de deux générations sont venus mourir chez nous pour défendre une République qui n’avait pourtant pas été souvent très tendre avec eux.
Philippe dans son billet suivant parle d’amitié, l’amitié c’est aussi cela : prendre les armes pour aider un vieil ami.
La vie est injuste, certes J-V Placé n’est pas très reluisant mais en faire tout un pataquès pour une soirée bien arrosée, où va-t-on ?
Procès et tout le toutim en grande pompe… On ne peut plus bouger le petit doigt, que celui qui n’a pas fêté un peu lourdement un événement me jette la première pierre.
Etudiant à l’époque, la maréchaussée savait faire la part des choses, on ne peut plus rien faire, sous couvert de féminisme sans doute légitime tout a dérapé, tout est hypertrophié, démesuré, on confond tout, la liberté en moins à chaque fois, bientôt on ne sortira plus de chez soi.
Episode pas très glorieux de notre Vert national, mais de là à en faire un délinquant avec procès, je crois que le bon sens s’enfuit de partout, « mort aux vaches » souvent entendu et jeté par des SDF, mérite-t-il la prison ou le jugement pour autant ?
J-V Placé est un pur produit de cette génération prête à tout pour un maroquin, détestable profiteur des avantages délicieux du Sénat et autre poste, mais sans aucun doute trop exagérée cette vindicte d’une médiasphère avide de people qui fait vendre.
La société est devenue folle.
Pendant ce temps, aucune publicité pour ces traîtres à la Nation
https://www.ladepeche.fr/article/2018/04/03/2772454-une-cour-speciale-pour-les-deux-toulousains-jihadistes.html,, leurs actes abominables passent inaperçus ou presque, ils n’auraient même pas mérité le prix de la corde et pourtant eux ils n’avaient rien bu.
@ Giuseppe | 07 avril 2018 à 14:32
Un Vert ça va, mais trois verres (ou plus) bonjour les dégâts !
Pauvre J-V Placé, après ses propos de pilier de bar, je doute qu’on le revoie un jour dans le marigot politique.
Dire à un vigile « on n’est pas au Maghreb ici, je vais t’envoyer à Ouagadougou dès le premier vol », lui qui est né à Séoul et qui n’a pas vraiment le morphotype du Français « de souche », ça ne manque pas de saveur.
Mais il est vrai qu’avec 1,16 g d’alcool dans le sang on a tendance à oublier les règles qu’on demande aux autres de respecter…
@ Giuseppe | 07 avril 2018 à 14:32
Bien que ne me sentant aucune affinité avec ce JV Placé (dont le nom semble prémonitoire si l’on considère que de placé à déplacé il n’y a qu’un pas) je partage votre point de vue.
Comme quoi un train (et en l’occurrence un arrière-train) peut cacher l’autre !
@ Giuseppe 07 avril 2018 à 14:32
Bien d’accord avec vous, faire tout un tintamarre pour JF Placé qui avait bu un (deux ou trois) verre de trop, en parler en long, en large et en couleur, est tout de même un peu extra-ordinaire…
Ceci dit ça fait diversion dans les médias qui n’ont rien à dire sur les négos gouvernement/ministre des transports/syndicats…
J’ai donc pris note que le dieu Macron viendra prêcher la bonne parole sur TF1 (chaîne privée) en dehors de ses apôtres ministres et députés, mais qu’il va s’abaisser, sur conseil, à parler au peuple de son pays via un média à sa botte.
Notre dieu Macron devrait commencer son discours par « mes soeurs, mes frères, je vous le dis » (Evangile selon Saint Jean), et devrait clôturer son intervention par « aimez-vous les uns les autres… » Et le peuple abasourdi par tant de don de soi de la part du dieu criera « Amen, seigneur ! »
Et la messe de TF1 sera dite.
Compte tenu du décalage horaire avec Ouessant 😉 je ne crois pas que je vais regarder son prêche en live à 13 heures, j’aurai mieux à faire, du genre une éclade de moules et deux « p’tits » bars sur barbuc avec mes voisin(e)s.
Ceci étant je soutiens les grévistes de la SNCF. Because ? parce que lorsque cette entreprise publique deviendra une SA, même avec fonds public, il en résultera que, comme pour l’aéroport de Paris, il y aura mise en vente des parts d’actions de l’Etat pour boucher les trous des actions sociales.
Aéroport de Paris : qui se propose d’acheter des actions ? Je vous le donne en mille ! Celui qui n’a pas eu le marché de l’aéroport de Nantes.
Elle est pas belle la vie des marchands… d’actions ?
En même temps j’vous dis ça…
@ Giuseppe | 07 avril 2018 à 14:32
Bien d’accord avec vous sur le cirque autour de Placé et de son état d’ébriété. Ils vont finir par nous le rendre sympathique. Un comble…
@ Tipaza
Je ne suis pas certaine que le système politique anglais nous conviendrait. Nous n’en ferions pas le même usage qu’eux. Les Anglais se passent de Constitution, ce qui leur évite de promulguer des lois en contradiction avec les principes dont ils se réclament. Mais ils ont confiance dans leur système, ils estiment même, à tort ou à raison, que c’est le meilleur du monde. Par ailleurs, si je soupçonne certains de leurs politiciens d’être aussi vicieux, bornés, ou intéressés que certains des nôtres, je pense qu’en groupe, ils sont moins suicidaires que nous ; contre l’adversaire commun, ils font bloc, ils ont cette intelligence-là. D’autre part les deux grands partis traditionnels anglais diffèrent beaucoup l’un de l’autre, ils représentent des intérêts opposés, et ils surveillent leur leader sans concession quand il est au pouvoir, de sorte que leurs électeurs savent assez clairement pour qui ils votent. Enfin, les contre-pouvoirs fonctionnent chez eux. En France, même la presse est subventionnée, et didactique ! Nos batailles se livrant donc dans la rue plutôt qu’au Parlement, il nous faut des présidents musclés.
La vie politique met en jeu des rapports de force, nous avons du mal à l’admettre, nous pensons que ce n’est pas convenable (avec Macron plus que jamais. Il ne faut pas le contredire, il faut montrer sa »bonne volonté »). En conséquence de quoi, nous ne respectons pas vraiment l’adversaire que nous soupçonnons de mauvaise volonté. Macron ne se bat pas à la loyale. Il croit qu’il doit maîtriser les institutions, les tordre à sa mesure, alors qu’il est là pour les servir. Il se permet de faire la leçon aux Français, il se présente à eux comme un exemple. C’est pourtant la niaiserie de Hollande, et elle seule, qui lui a ouvert la porte de l’Élysée. Sans oublier le manque de conviction, le conformisme et l’endormissement de la droite traditionnelle.
Pour en revenir aux Anglais, on a vu comment ils se sont retrouvés embarqués dans le Brexit sans y être préparés. Non pas que je trouve leur vote regrettable, ils ont peut-être sacrifié leur prospérité immédiate à leur intégrité. Tout dépendra de la manière dont ils manœuvrent maintenant. Mais chez eux aussi le risque politique existe et les grandes décisions ne tiennent parfois qu’à un fil.
@ breizmabro 07 avril 16h55
A propos du « Dieu Macron » : quelqu’un qui salue le personnel de l’hôpital d’un « Bonjour Messieurs-Dames » ne peut pas être un mauvais gars.
Ken ar c’hentan !
@ Lucile | 07 avril 2018 à 17:33
« Ils vont finir par nous le rendre sympathique. Un comble… »
Je pensais la même chose. Pourtant piètre personnage.
A propos de JV Placé
Il fut un temps, en France, où on traitait les poivrots avec un certain amusement, sans en faire un drame : une nuit en cellule de dégrisement et hop, dehors avec un coup de pied aux fesses.
Maintenant que les « pétasses bitophobes californiennes » (copyright Desproges) ont pris le pouvoir et donnent le ton de la bonne société, et aussi, hélas, de la loi, zéro humour, zéro distance, on prend tout au sérieux et au tragique et voilà le retour des précieuses ridicules qui font la police du langage et prohibent l’alcool.
Elles (ce « elles » englobe, une fois n’est pas coutume, des hommes) me rendent JV Placé sympathique. C’est un exploit !
Toujours à propos de Placé, « l’Asian flush »
« Les yeux rouges, les cheveux luisants et les taches de transpiration sous les aisselles font de toi LE must have de la soirée, complètement arraché. (…) Pourtant, rassure-toi, certaines personnes subissent les effets de l’alcool avec une intensité largement supérieure à la tienne… C’est l’Asian Flush. Aussi appelé Asian Glow, ce syndrome consiste en des réactions corporelles inconfortables suite à l’ingestion d’une dose d’alcool. Près de la moitié de la population asiatique est touchée : 30% sont chinois, 40% sont japonais, et 26% coréens ».
Bref, il ne tient pas l’alcool.
https://www.opnminded.com/2016/08/23/cuite-alcool-asiastiques-asian-flush.html
@ Franck Boizard | 08 avril 2018 à 09:09
Tout à fait, je révisais mon bac dans la rue aux mille bistrots, pays de voix et de rouge ou blanc limé (limonade) pour s’éclaircir les cordes vocales après les marchés, pas de télé, la radio, et la maréchaussée qui ne faisait que passer ; la cellule de dégrisement existait pour ceux qui ne se rappelaient plus où ils habitaient.
Les 1,16 grammes relevés chez J-V Placé l’aurait fait passer auprès de certains pour un petit joueur.
Nous sommes fichus.
@ Claggart 07 avril 2018 à 19:09
« …quelqu’un qui salue le personnel de l’hôpital d’un « Bonjour Messieurs-Dames » ne peut pas être un mauvais gars »
C’est sûr vu que lui qui a fait un gimmick du : « celles et ceux », repris en choeur par sa cour (médiatique), ça le fait.
MAIS il aurait pu aussi dire « bonjour m’sieurs dames ! » (je plaisante naturellement car on ne parle pas comme cela lorsque l’on est reçu chez les Rothschild ;))
ken ar wech all (en finistérien = à bientôt ;))
@ Lucile | 08 avril 2018 à 11:34
« Près de la moitié de la population asiatique est touchée : 30% sont chinois, 40% sont japonais, et 26% coréens ».
Bref, il ne tient pas l’alcool. »
Donc il ne pourra entendre la foule des compagnons, en levant son verre, chanter le couplet fameux de la classique chanson à boire :
« Il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres » !
Mais au fond est-il des nôtres vraiment ?
Et c’est quoi être des nôtres ? entre les musulmans pour qui l’alcool est un péché et les Asiatiques qui ne tiennent pas le minimum syndical du 1,16 gramme d’alcool, on voit que l’adhésion à un pays et mieux à une nation n’est pas seulement de l’ordre du droit et du rationnel, mais qu’elle est aussi de l’ordre du culturel le plus basique, celui du boire et du manger, les conditions de base de la convivialité.
J’ai une petite cousine qui a épousé un Écossais, diplomate de surcroît, issu d’une famille très aimable et très francophile, mais je sais qu’ils ne seront jamais des Français et surtout que je ne serai jamais un Écossais. Savez-vous pourquoi ? je déteste le haggis ! Avez-vous goûté le haggis ? faut être « né natif » pour apprécier ! 😉
Parce que vous les trouvez en marche ces députés de LREM ? On finit par se demander s’ils ont deux neurones.
Macron les a triés sur leur QI pour s’assurer de n’avoir aucune opposition parce que ce monsieur panique dès qu’il y a des revendications face à lui, comme actuellement les étudiants, les cheminots, les retraités, le milieu médical, la ZAD, les avocats, etc.
Alors que faire ? Oups, mais c’est bien sûr, les catholiques !