La primaire LR : une fausse clarté ou une vraie liberté ?

L’instauration d’une primaire LR a été rien moins qu’évidente.

Nicolas Sarkozy n’en voulait pas – cela coulait de source démocratique, pour lui, que battu en 2012 il devait, triomphant, être adoubé pour 2017 – et il a fallu les pressions insistantes d’Alain Juppé, de François Fillon et de Bruno Le Maire pour que ce processus soit admis, organisé sous l’égide de Thierry Solère et contrôlé par une Haute Autorité présidée par Anne Levade, une personnalité respectée.

Les concurrents de Nicolas Sarkozy ont dû se battre pour que la primaire soit naturellement élargie au centre parce qu’une famille unie sur l’essentiel ne pouvait pas avoir l’idée saugrenue, face à un événement aussi central, de faire politique à part.

Pour se convaincre de ces résistances heureusement surmontées, il suffisait de relever, lors du débat sur TF1, la crispation de Nicolas Sarkozy qui semblait vivre comme une choquante incongruité la confrontation avec des hommes et une femme qui avaient travaillé sous son autorité de président.

Ce qui a totalement déréglé, du côté des sarkozystes, l’acceptation d’une primaire parce qu’on n’imaginait pas une autre issue que victorieuse a été non seulement le maintien à un bon niveau de la concurrence mais surtout l’échappée belle et durable d’Alain Juppé. Depuis des semaines on annonçait avec une volupté anticipée son effondrement et depuis des semaines il progresse et creuse l’écart. Alors que Nicolas Sarkozy, comme une abeille contre une vitre, se heurte à l’implacable réalité de son déclin, Alain Juppé demeure constant dans une démarche d’intelligente modération et avec une forme qui n’exacerbe pas. Ce que des citoyens superficiels, confondant grosse caisse et audace, nomment faiblesse.

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On a alors décidé de changer de registre. Non plus seulement la contradiction politique légitime mais qui a révélé ses limites et même son échec mais la contestation de la primaire qui devrait ressembler seulement au modèle dont Nicolas Sarkozy a besoin pour espérer pouvoir l’emporter.

Comme on est en train de perdre le jeu, on cherche subtilement à lui imposer, de fait, d’autres règles et à altérer par avance la légitimité de celui qui n’est plus seulement un favori de mousse et d’écume mais un probable vainqueur.

Jean d’Ormesson, auxiliaire de cette navrante entreprise, déclare que « Juppé sera élu mais ne fera rien ». En contrepoint, j’estime le courage de NKM qui n’a pas peur d’énoncer cette évidence qu’elle est favorable à une alliance de la droite et du centre « pour construire une vaste majorité de transformation de notre pays ».

Mais l’essentiel de l’offensive menée par le camp sarkozyste – faut-il y voir l’inquiétude de ceux que l’appétence du pouvoir avait déjà enivrés – se rapporte à une dénonciation honteuse contre François Bayrou et à cette revendication « Pour une primaire de la clarté » (JDD).

Pour le premier, on voudrait qu’il se repentît d’avoir voté en 2012 en faveur de François Hollande et qu’il cessât d’affirmer haut et fort son soutien à Alain Juppé.

L’offre de la droite en 2012 était trop médiocre – puisque personne, alors, même pas François Fillon ou Alain Juppé, n’avait eu le cran de mettre en doute la capacité de Nicolas Sarkozy à la représenter à nouveau – pour que, chez beaucoup de citoyens, une envie de déserter son camp naturel ne survienne pas. En ce sens, François Bayrou a raison de souligner que l’ancien président a engendré la victoire de l’actuel avec les soutiens décalés dont ce dernier a profité (BFM TV).

Certes François Bayrou aurait pu, sans doute dû, s’abstenir, comme moi-même je n’ai pas su le faire, et ne pas croire un seul instant en la fiabilité de François Hollande.

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Reste que ce dernier, par des voies détournées, a détruit la gauche et que Nicolas Sarkozy n’aurait pas été loin de mettre à bas la droite par une droitisation forcenée, vecteur d’un FN heureux de se voir copié, inspirée plus par un ressentiment suicidaire que par une réflexion digne d’un ancien chef de l’Etat. Si, enfin, les yeux et l’esprit dessillés, des rivaux, d’abord Alain Juppé, n’avaient pas mesuré le danger et proposé au pays une offre responsable et vigoureuse de la droite et du centre.

Parce que François Bayrou a toujours vu juste sur Nicolas Sarkozy et les scandales de son quinquennat, qu’il a fait un temps confiance à François Hollande et qu’Alain Juppé est son champion, il serait disqualifié et le maire de Bordeaux gangrené par cette sympathie équivoque ? Rien de plus absurde car ce serait faire du premier un omnipotent et du second un ectoplasme !

Cette « primaire de la clarté », à lire son texte et sa validation par certains signataires, ressemble à une vaste plaisanterie !

Parmi les adeptes de cette transparence, on trouve, par exemple, Rachida Dati, Christian Estrosi ou Maurice Leroy, pour ne pas parler de l’évolutif François Baroin ! Pour les trois premiers, il ne m’a pas semblé qu’ils s’affichaient toujours en plein éclat politique, sans l’ombre d’une équivoque, et le dernier ne devrait pas répudier une complexité qui n’a pas été sans le distinguer longtemps de la masse de ses collègues épris de « clarté » !

Cette pétition a été élaborée pour une seule fin : servir une cause en perte de vitesse. Celle de Nicolas Sarkozy qui a été en 2007 si peu partisan de la clarté qu’il a nommé au gouvernement des personnalités de gauche, transfuges intéressés, et qu’il a proposé des postes de ministre à des sensibilités aux antipodes de la droite. Au point qu’un spirituel Patrick Devedjian, accordé aujourd’hui avec Alain Juppé, a souhaité alors « l’ouverture même jusqu’aux sarkozystes ».

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Aussi, quand ces combattants pour la lumière englobent les Français et eux-mêmes pour une « alternance qui doit être solide, franche et visible », ils se moquent du citoyen. Puisque, derrière cette abstraction prétendument noble et volontariste, ils s’efforcent seulement, à des fins partisanes, de discréditer l’espérance d’une alternance qui vaudra largement la leur, aussi « solide, visible et franche » mais sans doute plus fine et intelligente, moins simpliste que la leur, à l’évidence plus opératoire car la droitisation extrême de la « clarté » invoquée sera le plus grand obstacle à sa concrétisation. Sa suprême impossibilité.

Comme on aurait aimé une authentique sincérité – une clarté du coeur et de l’esprit – n’occultant pas la manoeuvre et assumant que cet aréopage hétérogène n’aspire qu’à une primaire pour les besoins de Nicolas Sarkozy et qu’il feint de théoriser l’obligation de restrictions par pur clientélisme ! Parce que cette limitation de la primaire « à la clarté » est en réalité une répudiation de la primaire ouverte jusqu’à la liberté ! Puisque la fausse clarté serait une roue de secours pour Nicolas Sarkozy quand la vraie liberté serait une voie royale pour Alain Juppé…

On nous fait prendre des vessies pour des lanternes.

Faut-il que les adversaires du maire de Bordeaux soient en état de stress – ils ont vraiment l’identité malheureuse – pour s’alarmer ainsi, un peu moins d’un mois avant la première échéance d’une primaire dont ils avaient accepté les modalités définies avec précision, notamment pour l’étendue du champ électoral et les conditions de participation !

Un tel comportement est de mauvais augure pour la suite et autorise qu’on doute de l’attitude des inconditionnels de Nicolas Sarkozy si celui-ci, comme beaucoup l’espèrent, était rejeté au second tour ou, encore mieux, était condamné à observer, ce qui serait un affrontement de plus grande classe, la joute entre Alain Juppé et François Fillon. Non pas « la tisane contre la vodka ». Mais deux rigueurs, deux intelligences, deux clairvoyances, deux énergies, surtout deux tenues et deux allures.

Si nous n’étions pas dans une France déchiquetée avec une gauche en miettes et un président qui sadiquement fait durer la souffrance pour interdire qu’on en recolle dans l’urgence quelques morceaux, cet exercice si obscur et cynique de « Pour une primaire de la clarté » serait risible. La main sur le coeur, ils préfèrent Nicolas Sarkozy déjà essayé et vaincu, et leur détestation de François Bayrou à l’espoir, enfin, d’une véritable alternance.

Avec une primaire sans fausse clarté, avec une vraie liberté.

Et Alain Juppé au bout de celle-ci.

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Voir les Commentaires (98)
  1. Marc GHINSBERG

    Une obscure clarté règne sur la primaire de la droite et du centre.
    La question de savoir s’il faut accepter une alliance avec François Bayrou pour aller vers une alternance qualifiée de molle, c’est-à-dire en substance poursuivre la politique de François Hollande, ou refuser un rapprochement avec le leader du MoDem, considéré au passage comme un traître, pour une « alternance claire », est après tout légitime.
    En revanche, une ambiguïté malsaine vient obscurcir cette primaire du fait du comportement des centristes qui y participent sans en accepter les règles. Les électeurs centristes sont admis à voter à la primaire et les responsables du centre ont choisi leur candidat : Alain Juppé. Mais voilà, si c’est Nicolas Sarkozy qui arrive en tête ils présenteront leur(s) propre(s) candidat(s). Ils ne respectent donc pas la règle essentielle de la primaire qui en constitue le fondement : ceux qui y participent doivent s’engager à soutenir le vainqueur. Je comprends que le camp Sarkozy soit furax. Il s’agit d’une question qui dépasse les simples manœuvres politiciennes, elle met en cause, selon moi, la sincérité même du processus.
    Permettez-moi cher Philippe une dernière remarque. Pourquoi parsemer vos analyses d’appréciations désobligeantes : cynique pour Sarkozy, sadique pour Hollande ? Le venin sans le velours d’un esprit partisan ?

  2. Roland Brierre

    Que votre haine de Nicolas Sarkozy – qui, je n’en doute pas est dictée par des raisons supérieures et irréductibles – vous ait amené à aduler Alain Juppé de manière un peu maladroite parfois tant votre conviction ne semble pas y être, est le quotidien de vos billets ; on le sait, c’est votre opinion, celle qu’on décide de lire et d’apprécier. Mais que maintenant vous nous « vendiez » François Bayrou et NKM me semble un peu excessif.
    A votre propos : Parce que François Bayrou a fait un temps confiance à François Hollande et qu’Alain Juppé est son champion, il serait disqualifié et le maire de Bordeaux gangrené par cette sympathie équivoque. je réponds oui, trois fois oui. De surcroît je vous trouve bien discret sur les positions de votre « poulain » concernant l’Islam, pourtant aux antipodes des vôtres…
    Enfin, soyez pardonné puisque vous valorisez – enfin – François Fillon qui est, lui, mon « champion » et le seul capable de nous sortir des différents marasmes dans lesquels nous nous sommes enfoncés.
    Il est intelligent, réactif, courageux, il pense vite et bien, il est en pleine dynamique ascendante, il veillera à notre avenir pendant de nombreuses années !
    Eh oui, j’ai bien compris qu’aujourd’hui on avait le droit d’être un peu excessif ! Quelle joie !

  3. Claude Luçon

    « …la joute entre Alain Juppé et François Fillon. Non pas « la tisane contre la vodka ». Mais deux rigueurs, deux intelligences, deux clairvoyances, deux énergies, surtout deux tenues et deux allures. Avec une primaire sans fausse clarté, avec une vraie liberté. Et Alain Juppé au bout de celle-ci. »
    Correction :
    …sans l’erreur de frappe finale, donc lire :
    « Avec une primaire sans fausse clarté, avec une vraie liberté. Et François Fillon au bout de celle ci. »
    A force de le répéter je vais finir par convaincre Philippe.
    Un avocat général se doit de rester neutre, même s’il s’est échappé, et il n’a pas vraiment le droit de tout dire.

  4. M. Bilger,
    Je crois avoir finalement compris que vous souteniez M. Juppé, soit…
    Pourtant, vos arguments se réduisent du tout au presque rien, et il suffirait de rien pour les réduire à néant.
    Par ailleurs, M. Juppé dont vous développez les qualités admirables a donc trompé tous ceux qui pensent exactement l’inverse de ce que vous nous exposez.
    Quant au portrait que vous faites de M. Sarkozy il est si plein de rancune, dont on sent qu’elle est plutôt personnelle, que l’effet escompté est emporté par une sensation désagréable qui empêche l’adhésion.
    Enfin, pour ce qui est des manoeuvres des uns et des autres, elles sont habituelles, et même une seconde nature pour qui connaît vaguement le monde politique, alors pourquoi s’offusquer ? Serait-ce que vous voulez nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?
    Il serait de salubrité publique que le discours et l’analyse politique sortent de cette mécanique convenue qui consiste à dire tout et son contraire, de soutenir et de trahir, de porter aux nues et de vouer aux gémonies, car tout cela est délétère, et fautif.

  5. « …le courage de NKM qui n’a pas peur…/…François Bayrou a raison …/… François Bayrou a toujours vu juste …/…Alain Juppé de la tenue, de la clairvoyance, de l’intelligence, de l’allure… »
    Les héros de la vraie fausse droite !
    NKM le petit chaperon rouge aux dents de loup…
    Bayrou la girouette qui espérait être Premier ministre de Hollande en 2012…
    Juppé le futur candidat de la fausse droite désigné, choisi, adoubé, et même adulé par une gauche qui voit en lui le brillant continuateur de la politique sociale libérale libre-échangiste bruxelloise, et ouverte à tous les communautarismes de la fausse gauche…
    De la fausse gauche à la fausse droite, entre faux jetons, il y a les liens indissolubles du mensonge, de la dissimulation, et de la soumission au nouvel ordre théocratique, celui du Dieu du Marché et de la libre concurrence mondialiste.
    Et c’est pourquoi Juppé sera élu à la primaire de la droite avec les voix de gauche.
    On n’a pas beaucoup entendu Juppé sur le CETA et le TAFTA, et sur les fameux tribunaux imposant le nouvel ordre économique aux États. Ce qui signifie clairement la fin de la démocratie dans une soumission volontaire à la Finance et au grand capital, et pour une fois il ne s’agit pas de slogans mais de triste réalité.
    N’appartenant ni à la fausse droite ni à la fausse gauche, je souhaiterais un candidat qui ait le profil suivant dans l’action :
    Qu’il soit comme Charles Martel face à l’Islam.
    Qu’il soit comme Charlemagne dans la rénovation de l’école.
    Qu’il soit comme Philippe le Bel dans sa mise au pas de la finance et des banquiers, qui pour n’être plus des Templiers, ont fait de leurs banques des temples intouchables, qu’il faut renflouer quand ils font naufrage, par les impôts. On pourrait éviter les bûchers, pour cause de pollution, mais uniquement pour cette raison.
    Je peux rêver n’est-ce pas !

  6. Il faut tout faire pour que votre souhait pour le 2ème tour de la primaire devienne réalité :
    « …un affrontement de plus grande classe, la joute entre Alain Juppé et François Fillon. Non pas « la tisane contre la vodka ». Mais deux rigueurs, deux intelligences, deux clairvoyances, deux énergies, surtout deux tenues et deux allures. »

  7. Le principe d’une primaire n’est pas nécessairement stupide.
    En revanche, ce qui est vraiment anormal est qu’elle soit ouverte aux divers adversaires de LR, qu’ils appartiennent à la gauche voire au FN.
    Un scrutin ouvert aux seuls détenteurs d’une carte d’adhérent serait plus représentatif de la ligne souhaitée par la base qui est trop souvent privée du droit de s’exprimer dans son propre parti, la parole étant verrouillée par les factions de caciques qui s’arrogent le droit de parler en son nom, ce qui a pu historiquement entraîner des renvois de cartes de la part de gens furieux.
    Imaginons que Juppé soit élu, qu’est-ce qui nous garantit qu’il soit alors le candidat répondant réellement aux attentes des adhérents LR ?

  8. Patrice Charoulet

    Cher Monsieur,
    Votre analyse des primaires de la droite et du centre est sans conteste solide, sérieuse, approfondie et nuancée. J’aurais été bien incapable d’arriver ne serait-ce qu’à votre cheville, si un tel exercice m’avait été proposé.
    Je souhaite aborder un point dont on parle peu : celui du montant de la somme demandée pour participer à ce vote, à savoir deux euros !
    Les partisans de M.Juppé s’en réjouissent. Ceux de M.Sarkozy en ont fait une jaunisse. Comme j’en parle, on s’empressera de penser que je suis un sarkozyste. Eh bien, non, même si, quand il fallait choisir entre Mme
    Royal et l’excellent ministre de l’Intérieur, je n’ai pas hésité un instant.
    Même si « comparaison n’est pas raison » (Etiemble), j’attire l’attention sur ce qui s’est passé en Grande-Bretagne en 2016 non pas au parti conservateur (j’incline plutôt de ce côté, je ne le dissimule pas) mais au parti travailliste (dont le leader actuel a tout pour me déplaire). Pour désigner le chef, seuls les adhérents ayant rejoint le parti plus de six mois auparavant, ou les sympathisants ayant payé une cotisation de 25 LIVRES (!) (contre 3 livres lors du scrutin de 2015) ont pu voter. Deux euros vont transformer cette consultation en mascarade. Même le (ridicule) parti écologiste a fixé la barre à 5 euros ! Ce sera un moulin. Pour le machin de LR (ex-UMP), j’irai quand même : c’est ma famille. Je vais côtoyer de drôles de gens, on aura tout l’arc-en-ciel.
    Cordialement

  9. …Alain Juppé demeure constant dans une démarche d’intelligente modération et avec une forme qui n’exacerbe pas. Ce que des citoyens superficiels, confondant grosse caisse et audace, nomment faiblesse.
    Modération, modération…
    Mais que vient faire la modération dans la direction d’un pays ?
    Cher monsieur Bilger, veuillez me permettre de vous faire remarquer courtoisement mais fermement que vous semblez confondre les nécessités de la politique à son plus haut niveau avec les règles de la politesse mondaine dans un environnement pacifique…
    Un responsable en général, quel que soit son domaine d’activité, doit adapter ses décisions aux circonstances.
    Et pour un homme politique ou bien pour un militaire, des circonstances graves voire dramatiques doivent appeler des réactions qui n’ont généralement rien, mais vraiment rien, de modéré dans l’intérêt du pays qu’ils sont chargés de défendre.
    Le président Truman, qui n’avait rien d’un excité, a tout de même dû prendre comme décision et pour la première fois dans l’histoire rien de moins que celle ayant consisté à utiliser l’arme nucléaire contre le Japon…
    Par exemple, voici l’attitude dépourvue d’ambiguïté d’un homme politique digne de ce nom, Georges Clemenceau, qui n’est pourtant pas ma tasse de thé :
    « Politique intérieure, je fais la guerre ; politique étrangère, je fais la guerre. Je fais toujours la guerre. »
    Sinon, fixons nos préférences sur un homme du modèle d’Albert Lebrun ou bien d’Édouard Daladier, mais ne venons pas pleurer ensuite quand le ciel s’assombrira.

  10. Xavier NEBOUT

    Avec Hollande, on avait un arriviste sans envergure plus le socialisme ; alors il fallait voter Sarkozy faute de mieux.
    Maintenant, alors que la France est très majoritairement à droite, et semble enfin avoir compris que le socialisme est une catastrophe, voilà qu’il faudrait se satisfaire d’une droite de bienséance assortie de socialisme humaniste initiée sous Giscard le populiste par excellence qui aurait voulu être noble.
    Or, il est peu probable que ce soit avec ça que notre pays se redressera.
    Malheureusement, nous n’avons pas de Thatcher à l’horizon, mais qui s’en rapproche le plus ? Copé qui ne fait que 1% et Fillon pas assez.
    On va donc probablement avoir Juppé, mais il n’y a pas lieu de s’en réjouir au point de s’indigner à voir Sarkozy ne pas vouloir que Bayrou le fourbe s’immisce dans la primaire.

  11. @Patrice Charoulet
    Deux euros vont transformer cette consultation en mascarade. Même le (ridicule) parti écologiste a fixé la barre à 5 euros !
    En fait, cette somme de deux euros n’est pas le fruit du hasard mais correspond d’après ce que j’ai compris à un plafond fiscal, au-delà duquel les sommes perçues devraient faire l’objet de déclarations au fisc.
    Donc, il n’est pas sûr que le parti écologiste soit réellement au fait de cette réglementation.

  12. Les médias sont incorrigibles. La primaire de la droite est déjà bouclée pour eux et Juppé en est le vainqueur.
    Ils attendent avec une impatiente fébrilité (si je puis dire) l’annonce par Hollande de sa candidature.
    En parcourant la presse je découvre que des qualités de stratège sont prêtées à celui-ci. Il serait un superbe manœuvrier pour affaiblir ses rivaux, semant le doute et la perplexité (ou l’inverse) à droite et à gauche.
    Habileté de sphinx, perversité sadique du maître du jeu, optimisme quasi maladif en sa chance, enfin bref, que des commentaires élogieux même et surtout chez ceux qui le décrivent comme un pervers jouant avec les nerfs des socialistes, des Français, et pourquoi pas de la France.
    La perversité d’un chef peut être une qualité !
    En toute modestie, je crois que nos plus brillants analystes se trompent.
    Hollande fait en ce moment ce qu’il sait faire de mieux : il procrastine, il retarde sa décision en attendant des jours ou des heures meilleurs, mais surtout il attend d’avoir le courage de se décider.
    Pour une fois je ne le critiquerai pas, mettre fin à ses jours politiques d’une façon ou d’une autre n’est pas chose facile, pour quelqu’un qui ne sait rien faire d’autre.

  13. Alain Juppé contre Nicolas Sarkozy c’est Hillary Clinton contre Donald Trump.
    Peu soutiennent vraiment Hillary Clinton mais Donald Trump la rend séduisante…

  14. Fausse clarté ou vraie liberté, difficile de trancher.
    Par contre cette organisation de primaire à deux balles ne peut que profiter à Juppé au détriment de Sarkozy, au motif que l’apport des non-encartés LR va provenir des électeurs de gauche déçus par Hollande et qui ne se reporteront pas sur Sarkozy. Enfin c’est ce que je suppose mais comme tout est encore possible au niveau des coups tordus, on peut se tromper dans les pronostics.
    « Juppé, l’homme qui revient de loin », comme le présente dans son livre Bruno Dive, va être confronté à deux cas de figure : un feu d’artifice en 2017 ? ou la chute finale ? Le proche avenir le dira.

  15. Les péripéties de la rue Jacob et des jupettes, rarement signalées dans les médias, sont un motif suffisant pour que je ne donne pas ma voix à cet homme, par ailleurs peu sympathique.

  16. La légitimité de l’appel à tous les électeurs par quelques candidats à la primaire est plaidée davantage par des partisans cherchant un résultat que par les amoureux du « jeu loyal », comme on dit au rugby.
    Supposons la victoire de Juppé au second tour de la primaire et la contestation des résultats par Sarkozy, qui ferait valoir que l’appel clairement exprimé aux électeurs de gauche pour faire barrage aux candidats les plus marqués à droite a dénaturé la consultation et que, du fait de ce dévoiement, lui Sarkozy s’estimerait autorisé à se présenter à la présidentielle.
    Division chez l’ennemi, Le Pen ou un apparatchik de Solférino est élu : les stratèges de blogosphère pleurent pendant cinq ans qu’ils n’ont pas voulu ça…

  17. Bonjour,
    Même si pour l’instant il a été plutôt décevant, je suis toujours enclin à voter pour Bruno Le Maire à la primaire de la droite et du centre. Si j’en crois les sondages il s’est fait doubler par François Fillon qui fait une belle remontée au point de voir Nicolas Sarkozy dans son viseur.
    Encore que j’aime bien les arguments de NKM, clairs, cohérents, bien dans le raisonnement dépouillé de tous artifices inutiles qui est le propre de l’ingénieur et qui me convient bien mieux que celui d’un énarque ou pire, d’un avocat.
    Je trouve qu’elle tire plutôt bien son épingle du jeu face aux six hommes, qui ne lui font aucune concession, auxquels elle est opposée.
    Toutefois, son indignation, au point de vouloir saisir la Haute Autorité suite aux propos de J-F Poisson (« la proximité de Hillary Clinton avec les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France »), me paraît un peu excessive, dans la mesure où le lobby sioniste n’est pas une vue de l’esprit mais existe bel et bien, en particulier aux Etats-Unis et tout particulièrement à New York.
    Mais J-F Poisson un peu surpris par le tollé qu’il a provoqué a finalement fait ses excuses à la communauté juive française. Donc l’incident est clos.
    En politique il faut faire très attention à ce que l’on dit surtout lorsqu’on parle des lobbys. Ces derniers sont très discrets mais ils n’hésitent pas à se réveiller brusquement dès qu’on ose les accuser de manigances avec les politiques, ce dont ils sont bien incapables, ainsi que nous le savons tous.

  18. @Yves
    Votre hypothèse d’un éventuel recours d’un Sarkozy perdant du fait d’un dévoiement est bien évidemment une possibilité. Je suppose que des juristes distingués ont ou vont plancher sur le sujet. A suivre donc.

  19. En arriver à espérer le retour du revenant Juppé, celui qui se drogue à la dépense publique, celui qui a une conception de la légalité à géométrie variable, celui qui s’alignera comme ses prédécesseurs sur les politiques souhaitées à Bruxelles, Francfort ou Washington, celui qui minimise l’expansionnisme islamique en France (mais aussi pour commencer à Bordeaux !) me dépasse totalement.
    La lecture du passionnant ouvrage de Patrick Buisson (huées dans la salle !!) « La cause du peuple » ayant achevé de me dégoûter de Sarkozy, mais certes pas pour les mêmes raisons que Philippe Bilger, je vais me résoudre au moindre mal : voter pour François Fillon qui ne prévoit pas, lui, un bol de camomille pour endormir les Français !!

  20. @Claggart
    Il y a la rue Jacob et le reste…
    Les conditions de logement du fils et de toute la famille, l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, les affaires des HLM de Paris et des lycées d’Ile-de-France.
    Quant à la politique, il y a…
    Le reniement des promesses électorales de 1993 et 1995 (augmentation record des prélèvements obligatoires en lieu et place des promesses de « réduction des impôts »), les menaces de sanction contre les députés récalcitrants, la suppression du plafonnement de l’ISF instaurée par Rocard, la gestion calamiteuse des manifestations et la paralysie générale du pays à l’automne 1995, le retour de la gauche au pouvoir en 1997 sanctionnant l’échec du Premier ministre, le refus de débattre des conséquences de l’immigration et de préciser les moyens nécessaires pour la maîtriser, l’accueillir et l’intégrer, la gestion du dossier Thomson Multimédia.

  21. Michelle D-LEROY

    La primaire LR est bouclée, les médias ont déjà choisi Alain Juppé, parce que c’est en réalité un hybride socialiste de droite, adoubé par François Bayrou, donc un peu centriste aussi… ce qui convient à ce petit monde de l’entre-soi incapable de ressentir le malaise ambiant.
    Comme vous, Monsieur Bilger, chacun constate que nous sommes dans « une France déchiquetée ». C’est pourquoi il nous faudrait un Président hors norme pour redresser ce pays où l’alternance depuis des années nous a conduits à cette lente dégradation et donc à cette actuelle situation grave.
    A force de vouloir l’égalitarisme, le rassemblement de citoyens aux cultures différentes qui n’ont rien en commun, de laisser de côté la sécurité, de suivre comme des toutous les directives d’une U.E. aujourd’hui en plein marasme, de nous abreuver de formules moralisatrices toutes faites, de nous taxer dans tous les sens, notre pays est « cul par-dessus tête ». On laisse partir nos talents à l’étranger tandis qu’on accueille des pauvres sans limitation. Même en nous faisant croire qu’ils sont pour la France et les Français une richesse culturelle et une source de savoir-faire extraordinaire. Nos dirigeants et maintenant les candidats doivent impérativement changer de discours, celui-ci est obsolète et plus personne n’y croit.
    François Bayrou comme Alain Juppé sont, comme certains commentateurs de ce blog le disent très bien, des candidats de la fausse droite, qui nous appâtent avec des formules mirobolantes mais qui seraient incapables de sauver ce qui peut l’être encore. Leurs discours sont toujours les mêmes, alors que nous attendons des discours innovants.
    On peut se satisfaire d’une primaire, sauf que celle-ci est déjà faussée par avance par des électeurs anti-sarkozystes et pro-Juppé, qui dédaignent les autres candidats, et se précipiteront dans les urnes alors qu’ils ne sont pas sympathisants LR. Ils essaieront de sauver ce qui peut l’être d’un socialisme soft en choisissant Alain Juppé. On a vu les sondages dès le premier débat télévisé : orientés.
    François Fillon est trop effacé, durant ce mois qui vient, il devrait être plus présent dans les médias et plus convaincant.
    Notre pays doit être modernisé, sans aucun doute.
    Le prochain ou prochaine Président(e) pour cela devra d’abord faire preuve de fermeté face aux minorités toutes-puissantes et face à une U.E. qui part en vrille (nous avons aussi des députés européens usés, certains anciens ministres font de la politique depuis quarante ans. Là encore il nous faut du personnel nouveau, en dehors de leur bulle).
    Aujourd’hui, celle-ci renfloue encore la Grèce de 2,8 milliards d’euros, la Belgique ne veut pas signer le CETA, le TAFTA semble repoussé et le Brexit vient compliquer le tout, sans parler de l’adhésion quasi formalisée de la Turquie dans le giron de cette U.E. immigrationniste. Autant de sujets où le Président français aurait largement son mot à dire pour défendre les intérêts de ses concitoyens. Des citoyens exaspérés de n’être jamais consultés sur des sujets aussi importants. L’apaisement et l’acceptation de tout a ses limites. C’est pourquoi Alain Juppé avec son « identité heureuse » et son mot clé « rassemblement » ne me semble pas du tout adapté à la situation.
    Nous ne sommes plus dans le raisonnable, on le voit avec les levées de bouclier dans la police (sans jeu de mots). Et aussi parce que toutes les professions sont au bord de la crise de nerfs, par manque de moyens, manque d’effectifs mais aussi manque de respect et de reconnaissance. Parce qu’on impose des nouveautés sans les expliquer et sans tenir compte des réalités. Parce que les revenus ne correspondent plus aux dépenses et que l’égalitarisme est totalement décourageant. Parce que les taxes et impôts sont devenus des étouffoirs et parfois des injustices flagrantes pour entretenir d’un côté des élites incapables ou inutiles et d’un autre côté des populations qui n’ont jamais cotisé. Si cela ne se ressent pas dans le microcosme élitiste parisien, je peux affirmer que dans la France moyenne, les citoyens de haut en bas de l’échelle sociale sont au point de rupture. Je ne suis pas sûre qu’un nouveau Président, usé jusqu’à la corde, entouré d’équipes sans idées nouvelles, suffise à calmer, rassurer et encourager.
    Il ne suffira pas d’avoir l’air réjoui en étant un Français heureux de l’être.

  22. calamity jane

    Quelle histoire que ces primaires LR et MoDem !
    Cette arnaque avec signature de charte et paiement de deux euros pour faciliter la campagne de N.Sarkozy ; celui qui n’a pas fait son bilan qui éructe les suppressions de postes de fonctionnaires prétendant des milliards d’économie (une trentaine, ai-je compris) et qui se garde bien de nous dire sur quelle base ces calculs sont établis !
    La Cour des comptes publie rapport après rapport mettant en garde eu égard à de nombreux dérapages et mauvaise gestion. Qu’à cela ne tienne, on vient nous présenter des programmes à plusieurs milliards dont on ignore où ils iront ensuite, mais en supprimant des emplois.
    Franchement, aimerions-nous les nuls ? Les préférerions-nous ? Les fantômes
    de la renommée on en a déjeuné, dîné, soupé.

  23. @Achille
    M. Poisson était jusqu’à maintenant dans l’ombre. Quand on arrive sous les projecteurs on devient une cible et c’est là que les soucis commencent. Ses mêmes propos avant son passage à la primaire n’auraient eu aucun écho ! Au demeurant c’est quelqu’un d’agréable, une carrure qui aurait bien sa place dans un prochain gouvernement. Hier soir sur Paris Première, invité à la revue de presse, il a fait montre de courtoisie et d’humour ce qui n’est pas le lot de tous les invités qui ont participé à ce spectacle. Le poulain de Larcher devrait nous surprendre.

  24. Michelle D-LEROY

    @ Jabiru
    J’aime bien M. Poisson aussi, un visage nouveau et un discours intéressant. Evidemment il est une cible car d’abord très catho et ensuite une gêne pour Alain Juppé, on lui tire dessus à boulets rouges.
    Gérard Larcher, assez peu communicant, lorsqu’il prend la parole est assez ferme et décalé, intéressant aussi.

  25. Mary Preud'homme

    Primaire (sens 2) : manifestation d’un dogmatisme simpliste, sans vraie réflexion ni culture.
    A méditer.

  26. « Comme on aurait aimé une authentique sincérité – une clarté du coeur et de l’esprit.
    […]On nous fait prendre des vessies pour des lanternes ».
    Si je retiens ces deux courts passages de votre billet, Monsieur Bilger, c’est qu’il m’apparaît que ce que vous écrivez ici en pensant à M. Sarkozy, s’applique aussi à M. Hollande, comme à nombre de nos décideurs politiques. La sincérité n’est certainement pas leur qualité première et tous jouent un rôle plus qu’ils n’incarnent les idées qu’ils semblent publiquement défendre. Monsieur Juppé compris.
    Il est évident que vous formulez les raisons de vos choix et personne ne saurait contester votre choix : il vous appartient. Cependant, je pense comme nombre de commentateurs de votre blog que vous commettez une erreur de perspective sur la personnalité de Monsieur Juppé.
    Je ne suis pas loin de rejoindre l’analyse de Michelle D-LEROY | 25 octobre 2016 à 16:57, tout particulièrement ce qu’elle écrit dans la dernière partie de son commentaire. Ce qui renvoie à ce que j’ai écrit en dernier commentaire du billet précédent (25 octobre 2016 à 11:46). On peut effectivement contester les choix de M. de Villiers et je ne partage pas d’une manière générale ses options politiques. Néanmoins, le portrait qu’il dresse d’Alain Juppé me semble être plutôt exact et de nature à faire douter de la réalité de ses convictions : comme la plupart de ses pairs, il a abandonné ses principes républicains pour endosser les idées et un discours lisse qui se moule dans la « modernité », c’est-à-dire très conformiste dans nombre de domaines, qu’il s’agisse de l’UE, des choix économiques, de la politique africaine et arabe de la France ou de l’immigration heureuse, celle de Monsieur Tuot, inclusive par nécessité…
    Je pense donc, Monsieur Bilger, que vous serez sans doute aussi déçu que vous l’avez été par Monsieur Hollande.

  27. Franck Boizard

    @ Exilé | 25 octobre 2016 à 11:03
    Notre hôte a une conception de la politique à mon sens gravement erronée. D’ailleurs, il parle fort peu de politique, on trouve rarement sous sa plume les mots Euro, UE, Bruxelles, Londres, Washington, Moscou, Berlin, Conseil d’Etat, Conseil constitutionnel, CEDH, endettement, déficit, fiscalité, mode de scrutin, responsabilité, démographie électorale, capitalisme de connivence, corruption, etc. sans lesquels il est impossible de parler sérieusement de politique. En réalité, on ne parle pas ici de politique mais des politiciens, ce qui est très différent puisqu’il se trouve que tous les politiciens dont on parle font la même politique (donc ce n’est pas la peine d’en parler. Implacable logique. Alors on s’attarde sur les qualités et les défauts des uns et des autres. Untel est énervé, tel autre modéré… C’est bien joli, mais ce n’est pas de la politique).
    Puisqu’on parle de politique, je n’ai qu’une seule chose à dire des primaires : c’est une belle saloperie. C’est la confiscation du premier tour par les partis. C’est le comportement de minables qui préfèrent dénaturer les institutions que de prendre le risque de ne pas être élu en se présentant directement au premier tour.

  28. Entendu Alain Juppé ce matin en tant qu’invité de la Matinale de France Inter.
    Il est clair, sincère. Ses idées sont développées, non pas pour satisfaire un ego mais pour exposer un programme fiable, sans ostentation superflue. C’est un des rares à disposer de l’étoffe d’un homme d’Etat. En résumé, « c’est du sérieux ». Donc on lui tire dans les pattes et les coups les plus tordus viennent de son camp. Les petits cireurs de pompes de Sarkozy ne se rendent même pas compte qu’en voulant affaiblir Juppé, ils sapent les chances de la droite et du centre.
    Enfin, s’agissant de l’émission de France Inter, on remarque le manque d’originalité de Monsieur Cohen qui a cherché à piéger son invité en exhumant des phrases prononcées en 2009. Juppé n’a pas manqué de lui indiquer que depuis lors le contexte avait un peu changé. Décidément, Monsieur Cohen ne fait dans la dentelle qu’avec ses invités de gauche.

  29. Alain Juppé est emblématique de ces administrateurs formés – ou déformés – par l’ENA, parfois brocardés par l’opinion pour leur difficulté à admettre que la réalité humaine ne se décrit pas sous une forme de chiffres.
    Mais surtout, c’est un homme dont le formatage correspond à l’ère post-coloniale, quand la France a cru avoir tourné la page, souvent dans la douleur, de ce qui a constitué à une époque l’Empire.
    C’est donc un homme dont les réflexes sont conditionnés par un environnement franco-français, y compris dans la psychologie et les mœurs des administrés.
    Or voici que depuis quelques années, les peuples de ce qui fut l’Empire se tournent de nouveau vers la France, le colonisateur honni, pour le coloniser à leur tour, ce qui traduit au passage l’échec de la décolonisation.
    Le hic est que l’afflux soudain de populations souvent aux antipodes de nos mœurs a créé un nombre important de problèmes, dont des problèmes d’intendance, mais aussi des problèmes humains souvent liés à des malentendus d’ordre psychologique ou culturel.
    Seul Raymond Barre a pris la mesure du problème, mais il a été empêché par le Conseil d’État – toujours lui – de faire machine arrière.
    Les brillants administrateurs coloniaux ou bien les officiers des affaires indigènes ayant possédé une grande expérience de la psychologie des populations « colonisées » ayant été invités à prendre leur retraite, les fonctionnaires « ordinaires » se sont souvent retrouvés face à des situations inhabituelles qu’ils ont eu énormément de mal à gérer du fait de leur méconnaissance totale de la psychologie des nouvelles populations composant leurs administrés.
    Face à cette nouvelle donne démographique, qui pose les problèmes que nous savons et qui va jusqu’à mettre en cause la paix civile de notre pays, il se trouve que l’intelligent Alain Juppé, qui semble néanmoins être ignorant de certaines notions de base connues des administrateurs coloniaux, est manifestement incapable de comprendre la genèse de ces problèmes spécifiques, se bornant à les décrypter à travers des schémas sociaux ordinaires (chômage, habitat, revenus etc.) en ignorant l’importance des facteurs humains d’ordre culturel et religieux pourtant essentiels.
    Par exemple, Alain Juppé – mais il est loin d’être le seul dans ce cas – ignore que pour plusieurs populations seuls les rapports de force comptent, de façon souvent binaire.
    Ainsi, ce qui pour nous est de la simple politesse peut être pris pour une forme de faiblesse, la gentillesse pour une forme de soumission, encore aggravée quand elle s’accompagne de « cadeaux » tels que des avantages matériels divers qu’il est absolument impensable d’attribuer gratuitement dans certaines civilisations, sinon pour faire preuve d’allégeance.
    Le Maréchal Lyautey, qui a su se montrer humain dans ses fonctions au Maroc, s’est néanmoins appliqué à se faire respecter : « montrer sa force pour ne pas avoir à s’en servir », comportement opposé à celui de nos élus de type Molenbeek qui achètent la paix sociale de façon obséquieuse, en se plaçant de fait dans une position de soumission et de faiblesse, qui à terme finit par créer plus de problèmes graves qu’elle n’en résout.
    Les affrontements avec la police, à l’issue desquels les retraites et les abandons de terrain aux émeutiers ont un effet psychologique désastreux, en renforçant leur sentiment de toute-puissance et d’impunité ainsi que leur mépris pour la faiblesse du pouvoir «colonialiste blanc », participent de cette même psychologie des rapports de force.
    Pour ne pas nous montrer uniquement négatifs, et dans l’intérêt de notre pays, pouvons-nous conseiller à monsieur Juppé ainsi qu’à ses homologues de demander aux quelques hommes d’expérience ayant vécu l’aventure coloniale encore en vie, de leur faire un exposé sur l’essentiel des notions psychologiques de base à connaître en ce domaine ?
    Voir aussi :
    « C’est pour avoir considéré comme semblables à nous des peuples dont la civilisation, les mœurs, la religion, la mentalité en un mot, différait profondément de la nôtre, pour avoir voulu leur appliquer nos lois, nos institutions, leur imposer notre religion ou notre morale, que nous avons compromis dans bien des cas nos entreprises coloniales. »
    https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe-2008-1-page-119.htm
    Nous sommes à nouveau placés dans une « entreprise coloniale », mais à rebours…

  30. Mary Preud'homme

    @ Michelle D-LEROY (19:57)
    « La primaire LR est bouclée, les médias ont déjà choisi Alain Juppé… »
    Sauf que vous avez oublié qu’il s’agit en l’occurrence de médias de gauche s’échinant à commenter (pour apporter le trouble) une élection interne et préliminaire concernant exclusivement des adhérents ou sympathisants de droite et où la gauche se serait invitée en masse pour fausser les résultats.

  31. @Jabiru | 25 octobre 2016 à 17:42
    Je pense que J-F Poisson est bien moins doctrinaire que ne l’est Christine Boutin. Par ailleurs, c’est le seul candidat à avoir dirigé une entreprise, ce qui lui confère un sens des réalités que n’ont pas forcément ses adversaires.
    Reste à voir maintenant comment il va se comporter au cours des deux autres débats de la droite et du centre en fonction des thèmes qui seront abordés, notamment celui de la famille, de l’avortement, qui risquent de ne pas l’avantager car pas vraiment en adéquation avec la nouvelle donne sociétale.
    Mais il a un certain charisme qui peut lui permettre de faire un score honorable même s’il ne sera certainement pas un des deux candidats du second tour.

  32. Michelle D-LEROY

    Ce soir, la preuve encore une fois que nos gouvernants nous prennent pour des abrutis. Les chiffres du chômage annoncés comme ayant régressé comme jamais depuis très très longtemps (miraculeux !) pour apprendre juste quelques lignes plus loin que 85 000 personnes avaient été mises en formation ou en stage…
    Et après on s’étonne que les Français exaspérés se tournent vers MLP. Mais avec ce genre de statistiques, on lui fait son élection.
    Que des chômeurs retrouvent du travail, tout le monde est ravi mais qu’on nous dupe encore une fois, cela énerve vraiment.

  33. Puisqu’Alain Juppé semble destiné à nous présider, il faudrait maintenant s’inquiéter de qui sera son Premier ministre.
    C’est en effet ce dernier qui va mettre en musique les promesses du candidat et de lui que dépendra en grande partie la réussite ou l’échec du quinquennat.
    Voyons voir :
    Bayrou, non car trop loin des LR
    Fillon, il connaît le métier
    Macron, non, mais pourquoi pas,
    Raffarin, trop old fashion
    NKM, incontrôlable
    Copé, non car il ne connaît même pas le prix d’un pain au chocolat
    Pécresse, pourquoi pas mais, attention, risque de jupette
    Bruno Le Maire, non
    Finalement, le choix est vraiment limité et je pense qu’il devra bien y réfléchir. Et ne parlons pas des futurs ministres. Il a intérêt à en réduire le nombre.

  34. Philippe Dubois

    @ jack | 25 octobre 2016 à 18:54
    « Entendu Alain Juppé ce matin… Il est clair, sincère. »
    Juppé sincère ?
    C’est quand même un politicard sur le retour que l’on voit depuis plus de quarante ans et qui change d’avis comme de chemise, au gré du vent et des sondages.
    Et s’il est vraiment sincère dans ce qu’il raconte, alors il est vraiment dangereux, car cela signifie qu’il n’a rien compris à rien.
    C’est ce qui ressort des commentaires de
    – Michelle D-LEROY | 25 octobre 2016 à 16:57
    – Ribes | 25 octobre 2016 à 16:48
    – Exilé | 25 octobre 2016 à 11:03

  35. @Achille
    Je partage tout à fait votre avis sur M. Poisson.
    On sent bien qu’il a du bon sens pratique, très à l’aise dans ses explications. A part Copé c’est lui qui était le plus à l’aise dans le débat de la primaire. Affaire à suivre.
    Cordialement.

  36. Mary Preud'homme

    @Achille 19:26
    « Même si pour l’instant il a été plutôt décevant, je suis toujours enclin à voter pour Bruno Le Maire à la primaire de la droite et du centre…. »
    Achille dans ses œuvres en trompe-l’oeil, on ne se lasse pas de le relire… Mais pour ceux qui le suivent depuis un certain temps sur ce blog, un de gauche honteux mais néanmoins réel et d’autant plus pernicieux qu’il se complaît à distribuer (de préférence à droite) ses encouragements et bons points pour mieux tromper l’opinion. Et se propose en outre à aller voter sans complexe ni scrupule aux primaires de la droite, dès lors qu’à ses yeux un engagement sur l’honneur (de partager certaines valeurs droitières) ne serait, selon lui, qu’un gadget sans consistance, mis à toutes les sauces (sic) et suranné !

  37. Le billet sur d’Ormesson a servi à introduire celui-ci et à faire culturel : deux en un.
    Sarkozy ne supporte pas la concurrence d’ex-subordonnés : signe qu’il se croit propriétaire du pouvoir. Mais non, à chaque présidentielle on remet son titre en jeu.
    Un Président qui a trop de pouvoir finit par s’imaginer propriétaire du pouvoir, quelle pitié ! Et comme on imite le chef, je ne doute pas que cette attitude cascade bien plus bas, mais à quel point ? Chez ses partisans.
    Dans le billet, NKM et Devedjian ont dit les choses les plus intelligentes… Je ne sais pas si la droite a l’identité heureuse, mais enfin, rappeler les évidences déplaisantes et faire de l’esprit, ce n’est pas si mal. Espérons que NKM ne soit pas traitée par la droite comme Royal par la gauche.
    Je ne saurais dire si Juppé s’est un peu bonifié grâce au Canada ou s’il paraît tel à cause d’un Sarkozy tournant au vinaigre, enfin, on dit ça du vinaigre qui a son utilité et bon goût contrairement à Sarkozy, qui fait penser aux jeunes filles des contes de fées punies par des fées, forcément, et dont des crapauds sortent de la bouche… Disons qu’il tourne de plus en plus mal… Ne pas admettre la concurrence des siens : mais il se croit candidat par droit divin ?
    Enfin, ce n’est pas entièrement sa faute : il faut changer de Constitution.

  38. Cher Philippe,
    Que Bayrou arrête de pourrir les primaires de gauche comme de droite !
    S’il n’a pas l’intelligence de reconnaître sa responsabilité dans ce marasme, la stupidité d’avoir appelé à élire le plus nul des présidents de la Ve République, qu’il rentre en hibernation longue.
    Il ne serait rien sans les électeurs de Sarkozy.
    Il faut comprendre que les électeurs de Sarkozy ne sont pas des jouets.
    Et comme il n’existe aucune réelle attente de la droite pour Juppé et sa politique éventée et déconnectée du réel, il devrait retrouver son jumeau Fabius au Conseil constitutionnel et ronfler ensemble sur les chaises de l’Etat.
    Juppé peut toujours rêver du trône mais ce ne sera pas lui. Que les sondages le bercent d’illusion !
    Bayrou amènera Juppé à peau de chagrin et peau de lapin.
    La confusion entretenue par les candidats et les journalistes ne saura qu’amener un superbe record d’abstention.
    La clé Juppé, c’est éclater la droite comme la gauche s’est pulvérisée, de même que le parti écologiste grâce aux petits soins de la royal.
    C’est le destin de la Grèce, du Portugal avec la disparition de l’alternance démocratique.
    Si les élections n’étaient que trop truquées, ce qui se dessine, il faudrait tout simplement descendre dans la rue pour réclamer justice, ce que font les policiers avec beaucoup de raison.
    Il y en a assez d’être manipulés par des statisticiens payés par les socialistes et les médias de Hollande.
    françoise et karell Semtob

  39. Jean-Paul Ledun

    Juppé commence à fatiguer dans les sondages (sondages pour une primaire dont on ne connaît même pas les participants, c’est amusant quand même…) et PB en service commandé de tremper sa plume, que l’on aime tant, pour la cinquante millième fois dans le venin anti-Sarko.
    Après avoir voté Hollande pour ne plus voir Sarko, les voilà obligés, lui et la gauche, de voter AJ pour éviter le retour du petit bonhomme.
    L’expérience hollandaise – voter contre quelqu’un au lieu de voter pour un projet – n’a servi à rien.
    Votons donc tous pour Juppé pour ne surtout pas revoir Sarko !
    Ce sera sans moi.
    Cette primaire aura au moins servi à faire voir au plus grand nombre le bon niveau de tous les candidats.
    Ca nous change des minables procès contre les personnes.
    Cela nous change des pauvres interviews où le politique n’a pas intérêt à faire une phrase de plus de quatre mots.
    Philippe Bilger continue d’être de temps en temps la succursale de ces médias qui n’informent plus, qui ne recherchent plus, et qui s’écoutent parler.
    La France va-t-elle si bien que l’on puisse se permettre de se cantonner uniquement à la personnalité de l’un ou de l’autre ?
    Bruno Le Maire s’est fait vilipender par le nain Dujardin (France 2) parce qu’il a osé mettre par écrit toutes ses mesures, tous ses chiffrages. Oui, 1200 pages, et alors ? Nous ne sommes pas tous obligés de les lire. Au moins on ne pourra pas dire qu’il ne nous a pas informés…
    Non, non, non je ne suis pas d’accord avec cette façon de faire.
    Balancer une brique de lait vaut plus qu’un programme détaillé ?
    « C’est trop inzuste »
    Je regrette, Philippe, que vous vous refusiez à élever le débat pour l’unique raison que NS vous hérisse.

  40. @ charles |e 25 octobre 2016 à 12:39
    « Alain Juppé contre Nicolas Sarkozy c’est Hillary Clinton contre Donald Trump. Peu soutiennent vraiment Hillary Clinton mais Donald Trump la rend séduisante. »
    Votre propos est un peu caricatural sur la forme, Sarkozy heureusement n’est quand même pas un clone de Trump, mais sur le fond votre comparaison est assez réaliste.
    @ Franck Boizard |e 25 octobre 2016 à 18:54
    « Notre hôte a une conception de la politique à mon sens gravement erronée. D’ailleurs, il parle fort peu de politique, on trouve rarement sous sa plume les mots Euro, UE, Bruxelles, Londres, Washington, Moscou, Berlin, Conseil d’Etat, Conseil constitutionnel, CEDH, endettement, déficit, fiscalité, mode de scrutin, responsabilité, démographie électorale, capitalisme de connivence, corruption, etc. sans lesquels il est impossible de parler sérieusement de politique. »
    Totalement d’accord avec vous, mais à la décharge de notre hôte consacrer ses billets aux politiciens et non à la politique, c’est plébiscité par environ les deux tiers des commentateurs. Les épiphénomènes, alliances éphémères, querelles d’ego, petites phrases des uns et des autres disséquées jusqu’à plus soif, etc. semblent bien plus les captiver que disserter sur les sujets que vous évoquez. Certes ceux-ci sont bien moins « fun », autrement plus complexes, et se prêtent rarement à des jugements péremptoires.
    Le venin dans le velours de Jean d’Ormesson a suscité 109 commentaires, et je parie que l’actuel sur la primaire LR en suscitera autant : ces enjeux et conséquences sont bien plus importants que ce qui se joue à Washington et Moscou… rires amusés.

  41. Philippe Bilger, vous êtes bien charitable aujourd’hui.
    « Alors que Nicolas Sarkozy, comme une abeille contre une vitre, se heurte à l’implacable réalité de son déclin ».
    Abeille ? Je n’aurais pas choisi cet hyménoptère, mais plutôt une musca assez quelconque au vol bombinant et désordonné, au noir corset velu.

  42. Honteusement, je passe mon tour car je n’ai rien compris à cette philippique. Puis, je suis face à un prélude de Buxtehude qui me résiste, alors…
    Ah tiens, pour Juppé « Un roseau peint en fer ». Pas mal, mais je crois qu’on l’avait dit de mongénéral.

  43. Jean-Dominique Reffait

    Que je sache, lors d’une élection démocratique, les électeurs respectent le résultat de celle-ci mais peuvent se ranger dans l’opposition au nouvel élu. Les sarkozystes semblent contester cette évidence démocratique : plus d’opposition.
    Ni le MoDem, ni l’UDI n’ont souhaité présenter de candidat à la primaire de la droite et du centre. Ils sont électeurs, libres d’exprimer leurs opinions dans un débat qui est public, libres aussi, comme tout électeur, de soutenir ou pas le candidat élu. C’est curieux d’avoir à rappeler cette évidence : en démocratie, le vote est libre et l’opposition est admise.
    F. Bayrou n’est pas candidat à la primaire, il n’est donc pas tenu à la discipline des candidats d’avoir à se ranger derrière le candidat élu de la primaire. Il dit sa préférence, c’est quand même un droit inaliénable en démocratie lors d’un débat public. Il a voulu conserver sa liberté en n’entrant pas dans le processus de la primaire, il est légitime à la conserver après.
    Si l’on ne voulait pas que des électeurs et des responsables politiques s’expriment librement, il ne fallait pas organiser une primaire ouverte. Il fallait réunir le Politburo et désigner le candidat Sarkozy par acclamation. Le choix de la primaire étant fait, les conséquences du débat public s’imposent d’elles-même.
    S’agissant du vote de 2012, ni F. Bayrou ni vous n’avez été abusés par F. Hollande. Vous avez voté contre Sarkozy et vous avez bien fait. Quoi qu’on en ait, la présidence Hollande, si elle est fort contestable politiquement (le bilan Sarkozy n’est pas plus glorieux à ce titre), n’aura pas été une indignité morale. Les ministres indélicats auront été éjectés promptement sans qu’il soit invoqué la présomption d’innocence pour les maintenir. F. Hollande ne semble impliqué dans aucune affaire intéressant les juges. Et à ce jour, il n’y a guère qu’un candidat plusieurs fois mis en examen et dont le renvoi en correctionnelle ait été requis, c’est N. Sarkozy. Même Marine Le Pen s’en tire mieux, c’est dire. C’est assez pour ne pas avoir à rougir du vote de 2012.

  44. @ Mary Preud’homme | 25 octobre 2016 à 20:42
    Chère Mary, je comprends votre amertume de voir votre « champion » se faire distancer irrémédiablement par Alain Juppé. Ce dernier caracole en tête des sondages et semble maintenant hors d’atteinte.
    Pour une sarkoziste convaincue comme vous, ça doit être rageant. Mais ce n’est pas une raison pour déverser votre hargne sur moi, un « de gauche » qui a quand même voté Jacques Chirac au second tour de la présidentielle de 2002, même si, moi aussi, à cette époque j’étais un peu sonné par l’élimination de Lionel Jospin pour quelques dixièmes de pourcents près. Situation d’autant plus rageante que la victoire lui était acquise avec les reports des voix de Christiane Taubira et de J-P Chevènement.
    Concernant cette fameuse clause que vous évoquez, elle dit exactement ceci : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».
    Si vous lisez bien il n’y est nullement fait mention d’honneur. Je peux donc m’engager sur la tête de ma belle-mère ou celle de ma bouchère.
    Mais si ça peut vous rassurer, en cas de second tour opposant Alain Juppé à Nicolas Sarkozy, ce qui semble se dessiner, je n’irai pas revoter.
    Quant à l’alternance, qu’on la veuille ou pas, elle semble maintenant inévitable. Même J-C Cambadélis reconnaît que la gauche ne gagnera pas la prochaine élection présidentielle et ce, quel que soit le candidat. Raison pour laquelle je m’intéresse aux candidats de droite, vu que le futur président est l’un d’entre eux.
    J’ajouterai que les autres candidats de la primaire et notamment Alain Juppé encouragent vivement tous les citoyens inscrits sur les listes électorales à aller voter, laissant entendre que cette clause est abusive et donc n’a aucune valeur. Elle a été édictée uniquement dans le but de favoriser Nicolas Sarkozy qui, en tant que président de LR s’est confectionné une petite clause destinée à favoriser sa candidature. Si LR voulaient vraiment que seuls les électeurs de droite puissent aller voter, ils n’avaient qu’à proposer une primaire fermée, accessible uniquement aux adhérents de ce parti.
    Pour ne rien vous cacher, le fait qu’Alain Juppé soit le vainqueur de cette primaire et donc le futur président de la République, ne me réjouit pas plus que ça. Tout ce que je peux lui reconnaître c’est que sa personnalité convient mieux à ce que les Français attendent d’un président de la République. Bien mieux en tout cas que celle de ses deux prédécesseurs, l’excité et le bavard. On devra donc s’en contenter pendant cinq ans.

  45. Michel Deluré

    A en juger par les commentaires sur ce billet, de quoi est-il question en fait ? De la légitimité de tel ou tel candidat à la primaire de la droite, de sa sincérité, de son intégrité, de sa compétence, de son caractère, de son âge qui le disqualifierait ?
    Et pendant que nous nous distrayons à la vue de ce spectacle des primaires, version de droite en attendant celle de gauche, nous attachant plus à la forme qu’au fond, nous en oublions les vrais problèmes de la France et ce qui importe le plus, à savoir les solutions pour y apporter un remède.
    En fait, nous allons laisser à une poignée de citoyens le soin de désigner leur favori sur la base de critères qui ne seront pas forcément et même sûrement pas les plus pertinents, favori qu’ils imposeront ainsi à l’ensemble du corps électoral pour la phase finale.
    Et pour en arriver à ce résultat, notre pays sera entré en campagne de nombreux mois, qui seront autant de mois perdus, avant l’échéance du quinquennat, campagne qui en outre divisera encore plus les hommes et accentuera les clivages.
    Alors, pourquoi des primaires qui n’apportent aucun plus à la démocratie ?

  46. Petite politique-fiction pour tenter de comprendre Achille et JDR : 2022, Juppé termine son mandat en pleine déconfiture.
    A l’évidence un Président de gauche va lui succéder pour cinq ans.
    Des primaires sont organisées, à gauche, entre Hollande, battu en 2017, vieux cheval de retour, Montebourg, l’inusable Mélenchon, Bruno Julliard et quelques jeunes quadras du PS…
    Primaires ouvertes à gauche… et au centre…
    Avec signature d’une charte passe-partout dans laquelle je suis censé croire à une alternance réussie…
    Je n’ai pas envie que Hollande repique, mais après tout, à ce stade ce n’est pas encore mon problème : qu’ils lavent leur linge en famille (on peut aussi laver du linge propre et neuf pour lui donner de la souplesse !).
    J’ai beau triturer le problème dans tous les sens, ça ne passe pas : je coince sur l’idée que j’ai du citoyen en politique.
    Je n’ai, à l’évidence, rien à faire dans ces bureaux de vote.
    J’aurais l’impression, si je m’y aventurais, de pénétrer dans une chambre à coucher où je n’ai rien à faire.
    Je suis un naïf : Achille et JDR ont tout compris du jeu de go.
    Ils sont de gauche.
    Je retourne, pensif, à mes chères études…

  47. @Michel Deluré
    « Alors, pourquoi des primaires qui n’apportent aucun plus à la démocratie ? »
    Pour qu’ici, nous aussi, nous puissions avoir la chance d’une élection du genre de Clinton versus Trump ! Parce qu’on le vaut bien non ?
    Voilà comment on arrive au degré zéro de la chose publique…

  48. @Jean-Dominique Reffait
    Lorsque le couple Royal/Hollande déclarait un patrimoine inférieur à 800 000 euros, juste en dessous de l’ISF, ces mêmes personnes déclarent aujourd’hui personnellement un patrimoine un peu inférieur à 1,2 million d’euros chacun (soit trois fois plus), encore juste en dessous de l’ISF.
    Notre ministre Sapin qui a touché environ 17 millions d’euros de notre France déclare un patrimoine de 2 millions d’euros.
    Imaginons-nous dans une démocratie, pensez-vous qu’ils auraient affaire à la justice ?

  49. @ Achille
    « « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».
    Si vous lisez bien il n’y est nullement fait mention d’honneur. »
    C’est quand même un beau sophisme que voilà.
    Une parole donnée est implicitement une parole d’honneur, car elle implique explicitement l’intégrité morale de celui qui la donne.
    Il existe encore dans quelques bourgs reculés de province, où j’habite, des marchés aux bestiaux où les transactions se font sur la parole donnée et le « top là ». Personne ne parle explicitement d’honneur, mais malheur à celui qui disant une chose s’en dédit ensuite. Il peut changer de métier ou de région, car plus personne ne lui vendra ou lui achètera un veau.
    Mais peu importe à la limite, « l’honneur c’est comme les allumettes ça ne sert qu’une fois » (Pagnol) et la gauche ne se sert même plus d’allumettes depuis longtemps.
    Le fond du problème est celui de la désignation d’un candidat de la droite par des électeurs de gauche qui voteront contre lui au premier tour de la présidentielle.
    Un peu comme si des soldats d’une armée désignaient le chef d’état-major de l’armée ennemie.
    À ce stade-là, ce n’est même plus seulement de la malhonnêteté, c’est de surcroît ubuesque, farfelu, illogique, tordu, mais je reconnais que ça peut être efficace pour la gauche et donc pour Juppé, le seul candidat de gauche à une primaire de la droite si j’ai bien compris la nouvelle règle du jeu.
    Juppé la lumière noire sans éclat et sans rayonnement de la primaire sans fausse clarté.

  50. @semtob | 25 octobre 2016 à 23:08
    « Il y en a assez d’être manipulés par des statisticiens payés par les socialistes et les médias de Hollande. »
    Le niveau de ce blog ne cesse de monter, avec ce genre de commentaire des semtob…
    Il ne reste plus aux semtob qu’à mettre les statisticiens de l’INSEE en prison pour corruption, ainsi que les proprios des « médias de Hollande » tels que Dassault, Drahi, Bergé, Bouygues, Arnault, Pinault, Lagardère, Bolloré, etc. Et vu le silence forcément coupable de la droite sur la corruption des statisticiens, pourquoi ne pas les mettre en taule eux aussi ?

  51. Jean-Dominique @ sbriglia

    Sbriglia, si vous déterminer sur le meilleur choix d’un candidat à la présidence de la République coince votre conception du citoyen, c’est que vous en êtes sans doute resté à une polarisation militante ancienne.
    Si vous retrouver dans un bureau de vote d’une primaire à gauche vous semble incongru, c’est que vous entretenez encore une relation conflictuelle avec des gens qui ne sont pas de votre bord politique. C’est ce que nous vivions encore au 20ème siècle.
    Je n’ai pas ces inhibitions. Je suis parfaitement à l’aise dans un milieu de droite où j’ai d’ailleurs plus d’amis qu’à gauche. J’irai à la primaire de la droite dans l’état d’esprit positif et honnête que j’ai déjà décrit mais j’ajoute que j’y serai à l’aise, avec des gens qui me seront a priori sympathiques.
    La démocratie est un processus. Une primaire fait partie de ce processus. Il s’agit du président de la République : je suis concerné, vous êtes concerné par tous les candidats susceptibles d’être élus. Si le processus démocratique de désignation de ce possible président démarre le jour du premier tour, je vote au premier tour. Mais si ce processus démarre avant avec une primaire, je vote à cette primaire. L’enjeu est bien le même, il s’agit de désigner le président de la République. Le processus de sélection de ce président peut passer par l’étape de primaires ou non. Il ne s’agit pas de désigner un candidat de droite qui aurait vocation à rester candidat de droite pendant cinq ans : il s’agit bien de la sélection d’un futur président de la République..
    Personne n’est contraint de s’y astreindre et c’est en toute liberté que les candidats de droite se sont inscrits dans cette logique.
    Un candidat de droite désigné par une partie d’électeurs de gauche a de plus fortes chances de rassembler. Un candidat de gauche désigné par une partie d’électeurs de droite a de plus fortes chances de rassembler. Nous ne sommes pas là pour nous faire plaisir mais pour remplir le rôle utile de citoyen.
    Pour cela, il faut savoir dépasser les anciennes préventions qui tendaient, au siècle dernier – et tellement encore sur ce blog – à considérer l’électeur d’en face comme infréquentable.

  52. Ces primaires ont été tellement mal pensées et tellement bricolées au fur et à mesure, qu’elles seront un jour contestées par l’un ou par l’autre. Je me demande si elles ont été supervisées par un spécialiste en droit constitutionnel. Si oui, et bien que ce ne soit pas mon rayon, cet hypothétique juriste ne m’a pas l’air très affûté. L’orientation politique de la France se sera jouée sur une idée mal aboutie. Entre ça, les zones d’ombre dans les comptes de campagne et les fausses promesses, décidément, nous sommes abonnés aux situations hasardeuses, pour ce qui est de voter. Après tout, ça doit nous amuser d’introduire un peu d’aléa dans nos choix politiques, nous nous attendrissons béatement sur nos manières de Gaulois, et faisons confiance les yeux fermés aux petits arrangements scellés par une rasade de potion magique.
    À propos de loufoquerie, j’achève péniblement et en lecture rapide l’œuvre des deux journalistes du Monde qui ont si bien servi les intérêts de Hollande avec leur bouquin – ça, après tout, c’est bien fait pour lui, mais que de dommages collatéraux portés au respect pourtant nécessaire que nous devrions porter aux institutions. J’en suis encore pantoise. Il m’a semblé saisir au passage que le chef d’Etat branchait pour les journalistes le haut-parleur du téléphone lorsqu’un autre chef d’Etat – en faillite comme la Grèce – lui téléphonait, un détail sans doute. Que ces journalistes soient tout fiers d’être ceux qui ont averti le Premier ministre des événements du Bataclan parce qu’ils possédaient son numéro de téléphone personnel, ça aussi, ça paraît un peu spécial. Tout le monde court-circuite tout le monde. Le rôle donné à ces journalistes a quelque chose d’effarant, c’est une trahison vis-à-vis des électeurs, et je crains que l’on n’en parle pas beaucoup dans les media, car on se serre les coudes dans cette aimable corporation. Le peu de considération que j’avais pour notre président et sa clique de courtisans s’est mué en fureur. Et la mégalomanie des journalistes entretenue par des politiques rampants, infantiles et dégoulinants de sentimentalité pour eux-mêmes, me paraît aussi un gros problème. Ce milieu politico-médiatique me paraît assez gonflé, et inconscient, tous des innocents… Dangereux cocktail.

  53. @Jean-Dominique Reffait
    Pour cela, il faut savoir dépasser les anciennes préventions qui tendaient, au siècle dernier – et tellement encore sur ce blog – à considérer l’électeur d’en face comme infréquentable.
    C’est pourtant ce qui semble être devenu la règle, ici parfois de la part de certains intervenants, mais surtout dans la vie politique – et même ordinaire – de notre démocratie avec la diabolisation des électeurs du FN et des cadres de ce parti qui eux peuvent être impunément injuriés, parfois malmenés physiquement, et faire l’objet d’appels à la haine de la part des bien-pensants autoproclamés sans que la justice ne s’en émeuve outre mesure…

  54. @ Tipaza
    « Un peu comme si des soldats d’une armée désignaient le chef d’état-major de l’armée ennemie ».
    Tout à fait d’accord. Mais si l’armée est assez débile pour laisser les soldats ennemis élire son chef d’état-major, il me semble que ce n’est pas auprès des soldats ennemis qu’il faut s’en plaindre. À la guerre comme à la guerre.
    @ Jean-Dominique @ sbriglia | 26 octobre 2016 à 12:03
    On peut être un adversaire politique sans être un ennemi. Si l’on ne doit plus avoir d’adversaire sous prétexte qu’on pourrait les confondre avec des ennemis, c’est la fin du débat, et la fin de la démocratie. Mélanger tout le monde revient à installer un totalitarisme mou.

  55. Jean-Paul Ledun

    @JD Reffait
    « Ni F. Bayrou ni vous n’avez été abusés par F. Hollande. Vous avez voté contre Sarkozy et vous avez bien fait. »
    Comme c’est sympa !
    C’est toujours trop mignon quand M. Reffait prend la défense de M. Bilger.
    M. Reffait a plus d’amis à droite qu’à gauche ?
    Tu m’étonnes Marcel.
    Avoir des amis de gauche c’est s’enfermer dans l’idéologie ET le sectarisme.
    Vive le grand air !

  56. « Sbriglia, si vous déterminer sur le meilleur choix d’un candidat à la présidence de la République coince votre conception du citoyen, c’est que vous en êtes sans doute resté à une polarisation militante ancienne. »
    JDR, merci pour votre réponse.
    Vous savez en quelle estime je vous porte : j’ai toujours dégusté vos commentaires et quoique nous ne soyons pas du même bord politique, vous faites partie de cette gauche ouverte, intelligente, sans sectarisme, avec laquelle je me surprends parfois à avoir de nombreux points communs.
    Mais allons au bout de votre idée : pour choisir (je dis bien « choisir » et non exclure, c’est important dans notre débat !) un candidat de gauche il faut, à l’évidence, avoir la fibre de gauche, celle qui va vous faire renifler tout de suite le faiseur, le beau parleur, l’arnaqueur (vous pouvez, à l’identique, remplacer « de gauche » par « de droite »).
    En d’autres termes il faut choisir le candidat le plus en adéquation avec vos idées : cela présuppose que vous ayez des idées conformes au programme que vous présente ce candidat, par définition !
    De même il faut connaître un peu la musique pour élire le premier du concours Reine Elisabeth… mais on peut tout aussi bien remplacer le jury de ce concours par des chefs pâtissiers de qualité…
    Ainsi, comment voulez-vous que le citoyen de droite que je suis, avec mes fondamentaux et mes blocages, puisse apprécier le programme du candidat de gauche qui va m’incliner à opter pour lui plutôt qu’un autre ? Comment voulez-vous que le citoyen de gauche que vous êtes choisisse entre le programme de Ménard en 2022 ou celui de Marion MLP (fiction ?…), entre Fillon 2017 et Juppé 2017 : vous allez choisir celui qui se rapproche le plus de vos idées, votre logiciel, comme le mien, étant formaté pour cela : vous truquez donc nécessairement le principe de la primaire.
    Je persiste à penser que c’est de la schizophrénie : je ne suis pas socialiste, connais trop vaguement les courants et me vois mal opter pour le guesdisme au détriment du jaurésien, du social-démocrate au détriment du mélenchonisme : pour autant je ne veux, en l’état, aucun de ceux-ci !
    Et quand je lis Achille nous annoncer qu’il va voter Le Maire ou Juppé je me dis qu’il défend bien mal la gauche en croyant d’ores et déjà à la défaite de son camp !
    A la conférence du stage nous avions l’habitude de soutenir avec la même fougue à défaut du même art oratoire, la négative et l’affirmative : je finissais par tout accepter, tout comprendre, c’est-à-dire ne rien refuser !
    Notre ami Szpiner, sur ce point, était bien meilleur que moi : il a d’ailleurs fait une carrière politique à côté du barreau…
    « Un homme ça s’empêche », remember, cher JD !
    Cordialement.

  57. Mary Preud'homme @ Achille

    Conditions pour voter à la primaire de la droite et du centre :
    – Etre inscrit sur la liste électorale au 31 décembre 2015 (ou avoir 18 ans à la date de l’élection présidentielle 2017)
    – Verser 2€ par tour de scrutin de participation aux frais d’organisation
    – S’engager SUR L’HONNEUR en signant la phrase suivante : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. »
    Relisez la charte sans faire (hypocritement) l’impasse sur la première partie du 3ème paragraphe qui constitue en l’occurrence l’essentiel.
    Dès dix ans, un enfant est capable de comprendre ce que signifie un engagement sur l’honneur. Et bien avant, la différence entre sa main droite et sa main gauche…
    Auriez-vous un problème d’hémisphère ?

  58. Alex paulista

    @ sbriglia
    C’est normal, vous êtes de droite.
    Achille et Jean-Dominique sont centristes.
    Et franchement, entre NKM et Macron, qui est à gauche qui est à droite ?
    Reste le problème de voter des deux côtés. J’ai voté pour NKM par sympathie personnelle donc je ne vais pas participer aux primaires à gauche. Et puis, comme excuse aux électeurs de gauche qui votent aux primaires de droite, il faut reconnaître que les primaires sont plus intéressantes dans l’opposition.

  59. Mary Preud'homme

    Où sont les sectaires et les faux-culs ?
    Contrairement à ce qui est écrit par certains sophistes, les primaires d’un parti politique X, Y ou Z sont faites, non pour élire un président, mais pour désigner le candidat de l’un desdits partis censé le mieux représenter leurs idées et leurs valeurs. Comprendre cela est à la portée de n’importe qui doté d’un minimum d’intelligence, mais aussi du sens de l’honneur et de la parole donnée et non galvaudée à des fins bassement tacticiennes ou politiciennes.
    Et faire croire benoîtement comme Achille, JDR ou d’autres « de la vraie gauche », que l’on va participer à des primaires qui ne nous concernent pas par civisme, tolérance, sympathie et amour de la France m’apparaît être le comble de la fausseté. Et en outre jeter l’opprobre sur ceux qui ne se prêteraient pas à ce genre de magouille, « el colmo del colmo ! »
    Personnellement, j’ai aussi parmi mes parents ou relations beaucoup de gens qui ne partagent pas mes idées, ce que je respecte et qui ne retire rien à mon intérêt ou mon affection pour eux ; c’est pourquoi il ne me viendrait pas à l’esprit d’aller polluer un vote qui ne me concerne pas en prétendant agir par solidarité, grandeur d’âme ou je ne sais quoi de fantasmé pour me dissimuler en réalité un sectarisme outrancier qui vise au final à les priver (sournoisement) de leur libre-arbitre et d’un choix non entaché de tricheries.

  60. @Tipaza | 26 octobre 2016 à 11:35
    « Un peu comme si des soldats d’une armée désignaient le chef d’état-major de l’armée ennemie. »
    Ce n’est justement pas simplement cette situation, ils anticipent que le général d’une des armées ennemies devienne le leur.

  61. Michelle D-LEROY

    @ Achille
    « On devra donc s’en contenter pendant cinq ans »
    Merveilleuse perspective en réalité ! Nous venons déjà de perdre cinq ans avec celui que vous nommez « le bavard » et la France est dans un tel état dans tous ses rouages, que nous ne pourrons nous permettre encore cinq ans de vide. Je ne pense pas que les Français attendront autant.
    A tout hasard, je vous transmets la lettre de François Fillon aux évêques de France… un programme raisonnable mais ferme qui retient mon attention.
    http://www.la-croix.com/article/imprimer/Debats/Forum-et-debats/La-lettre-de-Francois-Fillon-aux-eveques-2016-10-25-1200798693
    ———————————-
    Dans un autre domaine, qui n’a rien à voir avec ce fil, j’ai lu, il y a quelques jours, votre aversion pour les séries télévisées débilitantes à vos yeux.
    Or, il se trouve qu’hier soir, j’ai eu le grand plaisir de retrouver les deux premiers épisodes de la saison 7 (dernière saison) de la série « Un village français. Un vrai régal tant les faits historiques et humains me paraissent justes.
    Le scénariste, Frédéric Krivine (neveu d’Alain) et son conseiller historien Jean-Pierre Azéma (spécialiste des années 39/45) ont réalisé une très belle fresque des années 39 à 45 dans un petit village de France, occupé par les Allemands. Une série que je suis depuis 2009. Deux auteurs très à gauche et pourtant très objectifs. Une série de valeur, qui dépeint les portraits des Français de l’époque. Rien à voir avec ceux habituellement imposés, celui du bon Français résistant ou soutenant la résistance implicitement et celui de l’horrible collabo.
    Depuis des années on nous a imposé les bons et les méchants sans nuances. Cette série remet les choses en place. C’est tellement plus subtil, tellement plus humain, entre ceux qui ont pu se tromper, qui se sont trouvés là au bon moment et d’autres au mauvais, ceux qui, de par leur emploi ont eu à prendre des décisions terribles sous le contrôle d’Allemands impitoyables. Dans cette nouvelle saison nous sommes à la Libération avec ses vengeances, ses haines et tous les débordements qui vont avec. S’il y a eu de vrais salauds, il y a eu aussi des héros mais surtout l’immense majorité de gens avec leurs qualités et leurs défauts d’humains ordinaires qui ont essayé de survivre tout simplement. Une série très belle, avec des acteurs de choix. A voir et à revoir car elle est tout sauf bêtifiante.
    J’ai regardé aussi en replay la série « Les hommes de l’ombre« , plus actuelle mais très réaliste aussi sur le monde politique d’aujourd’hui. J’ai aussi bien aimé les saisons d' »Engrenages ».
    Ces séries de qualité valent très largement bien des films.
    Bien à vous.

  62. Michelle D-LEROY

    @sbriglia
    Le problème des gens de gauche aujourd’hui, c’est qu’ils ont enfin compris, pour la plupart, que le socialisme n’a plus rien à voir avec la défense du peuple mais que ce parti s’obstine dans des idéaux sociétaux complètement idéologiques et sectaires qui n’ont plus rien à voir avec leur vie quotidienne.
    D’où une grande nostalgie qui s’empare d’eux… déboussolés, jusqu’à aller voter à la primaire de LR.
    Le monde a vraiment changé.

  63. Xavier NEBOUT

    @Jean-Dominique Reffait
    Les socialistes qui veulent participer à l’élection du candidat de droite doivent comme on peut le lire sur le site des républicains, « s’engager sur l’honneur en signant la phrase suivante : Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».
    Ce que les républicains semblent avoir oublié, c’est que la notion d’honneur est étrangère aux socialistes. N’est-ce pas J.D.R. ?
    Ce en quoi Nicolas Sarkozy a raison lorsqu’il s’indigne à l’idée qu’Alain Juppé soit élu par des socialistes.
    D’ailleurs, si Alain Juppé est un homme d’honneur, il déclarera que la participation de socialistes à son élection est indigne.
    Plus précisément, s’il ne le fait pas, c’est que c’est une canaille.

  64. Ca promet cette primaire a droite : Juppe va gagner malgre la trahison de son ancienne groupie Anna Cabana (http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/10/26/25001-20161026ARTFIG00183-je-n-aime-pas-les-flics-et-je-deteste-les-juges-juppe-dans-l-embarras.php) mais Sarkozy trouvera bien un pretexte pour contester l’election, que ce soit en raison de la participation des electeurs de gauche (ses deux porte-flingue Rachida Dati et Eric Ciotti ont deja prepare le terrain) ou sous le fallacieux pretexte de vote electronique a l’etranger truque. Il est vrai qu’en matiere d’elections truquees l’UMP a un long historique.
    Mais il est clair qu’avec les primaires la presidentielle va devenir une election a trois tours. Il est vraiment urgent de laisser tomber la Ve Republique et d’instaurer un vrai regime parlementaire avec un president inaugurant les chrysanthemes, comme tous nos voisins europeens et toutes les democraties civilisees, les Americains ayant contrairement a nous des contre-pouvoirs pour equilibrer un pouvoir presidentiel trop fort chez nous. Mais peu de gens sont d’accord, on a tellement reussi a intoxiquer les Francais avec les mefaits du parlementarisme (De Gaulle et Petain meme combat !) et il nous reste tellement de reliquats monarchistes qu’on est pas pres de voir ca.
    La France est l’URSS qui a reussi, ecrivait Jacques Marseille, aujourd’hui par contre c’est une Russie qui marche mieux, on va dire.
    Nous avons pourtant des parlementaires remarquables dans les deux camps, qui meritent qu’on leur confie davantage les renes du pouvoir.
    Mais en attendant on va avoir droit au toujours distrayant spectacle d’un camp qui s’entre-dechire, et cette fois-ci tant les electeurs de droite que de gauche seront satisfaits. Pour que ce soit complet il faudrait des primaires au FN et au Front de Gauche !

  65. La main sur le coeur, ils préfèrent Nicolas Sarkozy déjà essayé et vaincu, et leur détestation de François Bayrou à l’espoir, enfin, d’une véritable alternance.
    Nous n’avons que faire d’une alternance entre des canailles de la vraie gauche et des canailles de la fausse droite.
    Nous ne voulons plus de ces canailles, quelle que soit la couleur de leur plumage.

  66. Les loges du GO ont perdu de leur influence mais, quand même, elles nous concoctent de temps en temps une bonne idée de combat, soutenue par des contorsions juridiques ad hoc et enjolivée de tout un attirail moraliste.
    Pour le mois qui vient, le mois de la châtaigne, on nous vend l’ardente obligation pour le peuple de gauche, que la pratique gouvernementale a privé de tout espoir de représentation directe en 2017, d’aller saboter la consultation de l’adversaire. Tâchons au moins de pouvoir demander au futur élu : qui t’a fait roi ?
    JDR, quel bon apôtre !

  67. Et si par extraordinaire à l’occasion de la primaire de gauche un des candidats faisait du Juppé à l’envers en souhaitant la bienvenue aux électeurs de droite au saint nom du rassemblement républicain ?
    Balle au centre !

  68. Jean le Cauchois

    @Deviro à 11:35
    « Il ne reste plus aux semtob qu’à mettre les statisticiens de l’INSEE en prison… »
    Vous m’avez donné envie d’aller sur le site de l’INSEE : nombre de chômeurs en France ?
    « En France métropolitaine, le nombre de chômeurs diminue de 74 000 à 2,8 millions de personnes »… MAIS ce sont des personnes au « chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) ».
    Alors je suis allé sur le site de pole-emploi.org : même question mais lecture différente :
    « Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 5 480 200 fin septembre 2016″…
    Bien sûr, je sais lire des statistiques, des nombres, des définitions (j’ai même transmis, en son temps, des données de l’entreprise qui m’employait aux enquêteurs de la Banque de France) et je fais la différence, dans le commerce, entre un mois de trente jours avec quatre week-ends, et le même avec cinq (les CVS servent aussi à ça). Mais les semtob apportent, tout comme vous, leur piment à ce blog.

  69. Quel foutoir sur ce blog !
    On n’y comprend plus rien ici, on cherche l’interrupteur.
    Entre les cocus de gauche qui veulent voter Juppé et les cocus de droite qui veulent voter Juppé, on est consterné.
    C’est la conjuration des cocus.
    Comme toujours, les cocus ont d’excellentes raisons ne nous expliquer les raisons de leur infortune.
    Et Philippe Bilger en tête de gondole.

  70. Michelle D-LEROY

    @ Savonarole
    On se calme. Nous parlons uniquement de la primaire de LR.
    Si Juppé sort vainqueur du scrutin, je n’y serai pour rien et ce n’est pas pour autant que j’irai voter pour lui au premier tour, il restera encore un choix de candidats face à lui.
    Si la primaire de droite est un peu pagaille, que dire de celle de gauche qui a bien du mal à trouver même ses candidats !
    Et au deuxième tour, pour moi ce sera tout sauf un socialiste, tout sauf Hollande.
    Je ne sais pas trop ce que je voudrais, je sais ce que je ne veux pas.

  71. @Savonarole | 26 octobre 2016 à 19:11
    « Quel foutoir sur ce blog ! Entre les cocus de gauche qui veulent voter Juppé et les cocus de droite qui veulent voter Juppé, on est consterné. C’est la conjuration des cocus. Comme toujours, les cocus ont d’excellentes raisons ne nous expliquer les raisons de leur infortune.
    Et Philippe Bilger en tête de gondole. »
    Le manque de culture de Savonarole est confondant !
    Nous sommes en pleine campagne électorale aux USA et l’on y parle très librement des « caucus » !!
    Sav’ ne lit pas la presse ? personne n’est choqué, là-bas…

  72. @Michelle D-LEROY | 26 octobre 2016 à 16:04
    Entièrement de votre avis en ce qui concerne la série « Un village français » qui retrace avec talent et objectivité les événements qui se sont déroulés en France au temps de l’Occupation.
    Cela nous change, ainsi que vous le soulignez, des films hollywoodiens à grand spectacle dans lesquels les plus beaux rôles sont, bien sûr, réservés aux stars américaines auréolées d’Oscars. Films dont le scénario est passablement basique, se limitant à opposer les gentils alliés aux méchants Boches, les Français jouant généralement le rôle de benêts de service.
    Mais je dois reconnaître qu’il existe des séries américaines intéressantes. Ma préférée est sans conteste la série Colombo des années 70, avec l’inspecteur à l’air nigaud qui parvient à débusquer des criminels qui se croient très supérieurs à ce petit officier de police mal fagoté et qui découvrent, un peu tard, qu’il est bien plus futé qu’il n’en a l’air. Un régal !
    @Tipaza et @Mary Preud’homme
    On ne va pas au bureau de vote comme un maquignon va à la foire aux bestiaux. Il faut comparer ce qui est comparable.
    La notion d’honneur ne consiste pas à respecter une clause qui ne repose sur aucun fondement moral dans la mesure où elle est uniquement destinée à favoriser un candidat, en l’occurrence celui dont on ne veut surtout pas comme président.
    Il serait temps que vous revoyez, avec votre camarade Mary Preud’homme, votre conception de l’honneur, particulièrement désuète. On n’est plus au XIXe siècle où l’on défendait son honneur sur le pré, à l’aube en présence de deux témoins. Faut revenir à notre époque. Encore qu’à notre époque, n’importe quel péquin qui connaît un député ou un sous-secrétaire d’Etat peut sur simple recommandation de ce dernier avoir son petit ruban rouge, pompeusement appelé Légion d’honneur. L’honneur de nos jours devient de plus en plus une question de relation.
    Par ailleurs il me semble utile d’ajouter que je n’appartiens pas à la gauche archaïque de Gérard Filoche ou M-N Lienemann. Faut pas exagérer non plus. Je peux même dire sans sourciller que je partage certaines valeurs de droite, la récompense de l’effort quand il ne se transforme pas en favoritisme, le patriotisme quand il ne se confond pas avec le nationalisme, la valeur argent quand elle n’occulte pas la valeur travail.
    Je suis également pour une certaine alternance, dans la mesure où il est hors de question que je vote pour François Hollande s’il lui venait l’idée saugrenue de se représenter. Par contre il est clair que je ne veux pas de l’alternance FN.

  73. Après la prise de pouvoir de notre Réjoui national nous devrions donc nous contenter des miettes, triste sort pour nous citoyens.
    Plus je regarde Juppé plus je me projette dans cinq ans… Cela fait beaucoup, entre un « indice volatil de chômage » plus un espéranto politique à gauche et un demi-vieux LR, triste avenir, les larmes vont finir par me sortir des yeux.
    A tout prendre, NKM devrait être le dénominateur commun, et puis j’ai un faible pour elle malgré son débit agaçant, et son port de bourgeoise bon teint.

  74. Donc <=> Si et seulement si… condition suffisante et nécessaire !
    « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France ».
    MAIS dans l’hypothèse où :
    « Je ne partage pas les valeurs républicaines de la droite et du centre et je ne m’engage pas pour l’alternance afin de ne pas réussir le redressement de la France ».
    Le Grand Architecte prendra la tangente, si et seulement si, la tangente est proche de la sortie…
    Always look on the bright side of life !! Mais j’ai tout de même la nette sensation qu’on se moque du monde !

  75. Xavier NEBOUT

    @Exilé
    Oui, mais autant je verrais bien Marion en Reine de France et son grand-père comme connétable, autant le mignon de Marine me défrise.
    Pour le reste, il nous faudra une guerre pour avoir des héros à élire sans passer par un parti politique.
    Alors il faudra choisir entre plus ou moins canaille, et surtout, une canaille qui ne nous enfonce pas davantage.
    On rappellera que le PIB de la France par habitant est maintenant de moins de la moitié que celui la Suisse.
    La Suisse, parlons-en : des xénophobes qui ont renoncé à l’immense richesse qu’apportent les minarets, des archaïques qui ne bénéficient pas de l’immense progrès social que nous procure notre code du travail, et ils sont repliés sur eux-mêmes au point de ne pas faire partie de l’Europe.
    Il faut dire aussi que côté corruption, ces couillons sont dans le peloton de tête alors que nous, nous sommes contents d’être passés au 23ème rang. Même pas combinards, ces Suisses, ah les c…

  76. Claude Luçon

    Ce n’est plus une élection, c’est une obsession !
    Juppé ! Juppé ? Juppé, Juppé.
    Arrêtez-vous !
    STOP !
    Et regardez Fillon sur France 2 demain au 20 heures !
    Pour une fois il sourira peut-être.
    Encore que face à Pujadas il n’y a guère de quoi se réjouir pour qui que ce soit.

  77. Cher Philippe,
    Désolées pour vos hôtes. Nous avions pensé que l’art de la statistique, c’était l’art de biaiser les questions et de manipuler l’opinion par les chiffres.
    Les sondages ne sont que le reflet d’un storytelling créé de toute pièce pour fausser la perception.
    C’est une fabrication de l’histoire politique et non un reflet démocratique.
    Or les médias devraient être des médiums de faits et non des outils de propagande.
    Il plaît aux médias que Juppé soit en tête de sondage, ce n’est absolument ni factuel ni réel.
    S’applaudir une journée entière pour une baisse de chômage qui n’a pas lieu ou examiner une courbe sur un mois, c’est absurde.
    Il faudrait en marge de cette publication voir le taux de radiation de chômeurs et le nombre de départs en retraite ou de départs anticipés volontaires, et d’expatriations et de décès et de nouveaux demandeurs d’emploi, de formations etc.
    Faute de quoi, ce n’est que du vent, du vent, de la science molle.
    françoise et karell Semtob

  78. Jean-Dominique Reffait

    @sbriglia
    Lors d’une élection, on ne choisit pas forcément, on élimine aussi. Il m’a été donné en 2002 d’avoir à choisir entre un candidat de droite et celui de l’extrême droite. J’avais alors participé directement à la campagne de Jospin, ce vieil article vous donne une idée de ce que j’y faisais en pionnier, avec quelques-uns, de l’Internet politique !
    http://2002.presidentielles.net/alaune/index.php?id_article=104
    Ce fut le succès éclatant que vous connaissez…
    Ai-je considéré que le second tour Chirac-Le Pen était une affaire interne à la droite ? Il a bien fallu que j’élimine Le Pen et que je vote donc pour Chirac pour lequel, à l’époque, le lien précédent vous montre comment je le considérais !
    Chirac a-t-il été l’otage des voix de gauche qui se sont massivement portées sur lui ? Aucunement. Nous avons eu droit au libéralisme de Raffarin sans concession à la gauche.
    Si je peux parfaitement admettre qu’un président de droite soit élu, je m’efforcerai que ce ne soit pas N. Sarkozy que j’estime profondément nuisible, pour rester poli. Je ne participe pas à la primaire pour choisir entre Juppé, Fillon, Le Maire ou NKM, cela m’est indifférent puisque ces personnalités m’apparaissent toutes respectables. Je veux contribuer à éliminer un risque, c’est tout. Je n’aurais jamais décidé d’y participer si le risque Sarkozy, non pas en tant que candidat mais bien en tant que président, n’était pas présent.
    Il ne s’agit pas de me mêler des affaires de la droite mais d’agir sur un seul point, un seul, éliminer le risque Sarkozy. Pour le reste, programmes, libéralisme, ultra-libéralisme, ce n’est pas mon affaire. Le problème est que, pour éliminer le risque d’une présidence Sarkozy, je suis obligé de choisir parmi les autres candidats. Je me suis donc donné une règle : je voterai pour celui que les électeurs de droite mettent en haut des sondages à la veille du scrutin. Si c’est Juppé, je vote Juppé, si c’est Fillon, je vote Fillon, pas bégueule, j’irai dans le sens des électeurs de droite et c’est le conseil que je donne autour de moi : respecter la primaire de la droite tout en éliminant un risque pour mon pays.
    Il se trouve que le processus d’une primaire ouverte me permet d’agir en amont contre ce risque. Il se trouve que je n’ai aucun problème avec les valeurs républicaines de Juppé, Fillon, Le Maire ou NKM que je partage sans réserve. Il se trouve qu’en rejetant la candidature Sarkozy, j’ôte à Hollande la seule chance de gagner mais comme je ne suis pas certain qu’il batte Sarkozy et que je ne veux pas courir ce risque, j’envisage l’alternance avec un autre sans plaisir mais sans répugnance. Je ne suis pas enthousiasmé d’aller voter à cette primaire, j’aurais eu mieux à faire, mais il le faut.
    @Xavier Nebout
    Je suis socialiste et je suis sans honneur. Mais ce n’est pas tout. Je mange les bébés blancs. Je fais rôtir les bourgeois non sans les avoir préalablement empaler vivants sur la broche. Je complote contre la France : je ne suis pas pétainiste. Je suis pour le viol des Françaises par les arabes et les noirs. De préférence dans les mosquées. Que je finance en pillant les troncs des églises. Je passe sur les messes noires, les invocations à Satan, les crachats sur le crucifix, les rites Illuminatis, Oula Hup Barbatruc ! vous savez déjà tout ça de moi, vous êtes tellement malin !
    J’ai encore des lacunes, je ne suis pas homosexuel, je ne mange pas bio, je ne suis pas enseignant mais accordez-moi un peu de temps pour parfaire ma dépravation morale.

  79. @S Carioca | 26 octobre 2016 à 01:19
    « Alors que Nicolas Sarkozy, comme une abeille contre une vitre, se heurte à l’implacable réalité de son déclin ».
    Fort heureusement, grâce à l’Europe donc, NS aurait encore quelques chances d’échapper au destin annoncé ici.
    Un rappel de trois minutes = un autre pas petit ou grand ? pour l’humanité
    http://www.lemonde.fr/planete/video/2014/08/02/le-declin-des-abeilles-explique-en-3-minutes_4465947_3244.html
    PS : Piqûre de rappel
    La mouche domestique, la plus commune des espèces de mouches, n’est pas un animal domestique, quoique. Je cherche donc encore un quelconque point commun avec l’animal politique qui nous occupe.
    J’ai donc cherché aussi du côté du scatophage du fumier (la mouche des bouses de vache) et là, ô miracle, la découvrir dans la nature printanière posée sur une feuille, c’est tout de suite autre chose, avec une belle toison jaune d’or. Peu sympathique au premier abord, cet insecte est malgré tout assez photogénique et joue surtout un rôle important dans l’écosystème. Là encore, où est le point commun ?
    @ Jean-Dominique Reffait | 26 octobre 2016 à 01:41
    Fraude fiscale : Jérôme Cahuzac sera fixé sur sa peine le 8 décembre prochain. On ne m’enlèvera pas de l’idée que FH savait.
    Sa condamnation à trois ans ferme sera-t-elle confirmée ?

  80. Garry Gaspary

    @ Jean-Dominique Reffait
    La démocratie est un processus.
    Et la République trois mots gravés sur le fronton des bâtiments publics…
    Vous êtes effectivement mûr pour participer aux primaires de la droite la plus inculte du monde.

  81. @ Savonarole | 26 octobre 2016 à 19:11
    « Ca c’est ben vrai ça ! » comme disait la mère Denis.
    18 millions de Français ont voté POUR Hollande en 2012.
    Du coup je vous donne le choix entre deux chansons :
    « Que reste t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours, que reste-t-il du mois de janvier, des rendez-vous ? un souvenir qui me poursuit sans cesse » de Charles Trenet (interprété ;-))
    ou « J’suis content, j’suis content, j’suis content ! J’suis cocu, mais content » de Serge Lama.

  82. @ Achille | 26 octobre 2016 à 21:17
    « Il serait temps que vous revoyez, avec votre camarade Mary Preud’homme, votre conception de l’honneur, particulièrement désuète. »
    Ne comparez pas le misérable ver de terre que je suis avec l’étoile des Caraïbes !
    Désuète, mais vous n’êtes pas à la page, ce mot est obsolète.
    L’obsolescence, voilà le sujet à la mode, y compris chez les politiques.
    Hollande et Sarkozy des obsolètes ou des obsolescents ?
    Je préfère le mot obsolète.
    Mais surtout, surtout prions le Ciel et la Providence pour qu’aucun des deux ne fasse preuve de résilience, pour que nous n’ayons pas à les supporter encore un quinquennat.

  83. @ Tipaza | 27 octobre 2016 à 10:20
    « Mais surtout, surtout prions le Ciel et la Providence pour qu’aucun des deux ne fasse preuve de résilience, pour que nous n’ayons pas à les supporter encore un quinquennat. »
    Nous sommes bien d’accord sur ce point et vu que ni vous ni moi ne sommes déchristianisés, je pense que notre prière sera exaucée par le Très-Haut.
    Ces deux-là sont à oublier très vite !

  84. @semtob
    Nous avions pensé que l’art de la statistique, c’était l’art de biaiser les questions et de manipuler l’opinion par les chiffres.
    Exactement.
    Et pourquoi, dans ce qui est en principe une démocratie, interdit-on au Peuple Souverain – qui est pourtant le patron – d’accéder à certaines vérités statistiques, comme par exemple les statistiques « ethniques », s’il n’y a rien à cacher ?
    « Il y a le mensonge, le sacré mensonge et les statistiques » Disraeli.

  85. Mary Preud'homme

    @JD Reffait
    « Lors d’une élection, on ne choisit pas forcément, on élimine aussi… »
    Encore un qui fait semblant de ne pas comprendre, à moins qu’il souffre de ce que l’on appelle un déni en psychologie, cette affection consistant à refuser, de façon inconsciente, une partie ou l’ensemble d’une réalité, qui est perçue comme traumatisante.

  86. Jean-Paul Ledun

    @JD Reffait
    Le peuple de gauche qui a voté Chirac contre Le Pen s’est donné à bon compte un regain de morale. Point barre.
    Chirac n’avait aucun besoin des suffrages de gauche pour l’emporter au deuxième tour.
    Ach, je vous vois encore le soir du premier tour verser une larme et défiler à République avec un ridicule petit panneau « J’ai honte ».
    Si ce n’était vous, c’était un de vos frères ou un des vôtres.
    Encore un discours que je ne peux plus entendre.
    M. Reffait, vos tortillements ici même sont synonymes d’un grand désarroi.
    J’en oublierais presque que c’est le père Hollande qui vient d’amuser la galerie pendant cinq ans, sous vos applaudissements…

  87. @ Mary Preud’homme | 27 octobre 2016 à 11:33
    « Encore un qui fait semblant de ne pas comprendre, à moins qu’il souffre de ce que l’on appelle un déni en psychologie »
    Désolé c’est vous qui illustrez ce syndrome et non J-D Reffait, car avec un tel propos vous niez une évidence bien connue lors de toute élection à deux tours : au premier on choisit le candidat le plus proche de nos idées, au deuxième on élimine celui qui nous semble le plus mauvais des deux ! CQFD

  88. @Achille
    Il serait temps que vous revoyez, avec votre camarade Mary Preud’homme, votre conception de l’honneur, particulièrement désuète.
    Figurez-vous que notre pays a pu atteindre au XVIIIe siècle un des sommets de la civilisation grâce aux valeurs portées par nombre de nos aïeux parfois les plus modestes, comme l’honneur, la bonne foi, le respect de la parole donnée, la confiance et la confiance méritée, l’honnêteté, la fidélité, le courage, le sens du devoir ou du sacrifice, la politesse et bien d’autres, valeurs tournées en dérision depuis l’ère post-révolutionnaire par des gens qui sont au sens propre sans foi ni loi
    N’est-il pas étrange que par rapport à plusieurs de ses voisins européens la France soit tristement célèbre pour receler autant de gens ayant des comportements de voyous dans sa population y compris dans ses pseudo-élites ?

  89. Mary Preud'homme

    @Exilé | 27 octobre 2016 à 16:18
    Tout est dit. Mais il me semble que tenter de convaincre (ou simplement répondre) à des personnes notoirement malhonnêtes et de mauvaise foi est une perte de temps. Les laisser plutôt à leurs basses magouilles tendant à saboter une élection primaire qui ne les concerne pas et qu’ils font mine de confondre avec les présidentielles… Ces gens-là sont juste de mauvais Français et de vulgaires traficoteurs comme notre pays en a connu de tout temps. Et se concentrer sur de vrais combats avec les forces vives qui aspirent à redresser le pays sans tricher et avec honneur…

  90. @Exilé | 27 octobre 2016 à 16:18
    Oh vous savez ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui sont les plus exemplaires en matière d’honneur. Les exemples ne manquent pas de personnalités politiques qui affirment leur intégrité les yeux dans les yeux et qui finalement finissent pas se faire prendre par la patrouille.
    Il serait fastidieux de faire la liste des élus qui ont eu maille à partir avec la justice pour avoir abusé éhontément de leurs droits. Ce sont les mêmes qui nous annonçaient avec des trémolos dans la voix qu’ils voulaient une République irréprochable et ce sont eux qui osent poser des conditions à l’élection de la primaire alors qu’ils n’ont même pas respecté leurs engagements.
    On aimerait que ceux qui donnent des leçons sur l’honneur commencent déjà par se les appliquer à eux-mêmes.

  91. Mary Preud'homme

    @Achille | 27 octobre 2016 à 21:47
    « On aimerait que ceux qui donnent des leçons sur l’honneur commencent déjà par se les appliquer à eux-mêmes »
    Leçons qui ne devraient guère vous gêner dès lors que pour vous l’honneur serait chose surannée… Pourquoi donc voudriez-vous qu’ils mettent en application des principes que vous jugez d’un autre temps, alors que vous devriez plutôt vous réjouir de les sentir à l’unisson avec vos propres valeurs ?

  92. Véronique Raffeneau

    « Certes François Bayrou aurait pu, sans doute dû, s’abstenir, comme moi-même je n’ai pas su le faire, et ne pas croire un seul instant en la fiabilité de François Hollande. »
    Le vrai sujet, Philippe, est votre fébrilité en matière politique.
    Peut-être conviendrait-il de vous interroger au sujet de vos emballements successifs pour telle ou telle personnalité politique.
    La fiabilité de François Hollande ?
    Mais à chaque fois, à chaque élection présidentielle, vous pariez de façon inconsidérée pour tel candidat. Et de façon tout autant inconsidérée, celui-ci élu devient à vos yeux un maudit. François Hollande n’a simplement pas échappé à la règle de l’intermittence de vos inclinaisons.
    Ce ne sont pas les candidats qui sont en cause, Philippe, mais votre relation à la politique – celle qui est scénarisée à longueur de temps – pour laquelle vous nourrissez un appétit démesuré si je considère les hauteurs et les largeurs, les densités du quotidien politique actuel.

  93. Garry Gaspary

    Il est quand même navrant de constater que ceux qui ne jouent pas le jeu de cette primaire, qui vise quand même à plus de démocratie dans notre pays, prétendent agir au nom de la démocratie.
    Oublions les JDR et autres Achille qui tentent laborieusement de nous convaincre de tout le respect qu’ils éprouvent pour le camp d’en face en pourrissant des élections qui le concernent au premier chef, pour souligner le culot d’un Bayrou qui vient nous expliquer la tronche enfarinée qu’il refuse de participer à la primaire LR mais que si le candidat issu de ses urnes ne lui convient pas, il n’hésitera pas à rendre la victoire impossible à l’élu du peuple de droite en se présentant contre lui.
    Plus démocrates que ces messieurs, tu meurs tyran…

  94. @ Garry Gaspary | 28 octobre 2016 à 08:26
    On nous a changé notre Gary ??
    Je suis d’accord avec lui…pas possible !
    Je vais me réveiller !

  95. Si JFC semble méconnaître le prix d’un pain au chocolat chez un boulanger, par contre M. Hollande connaît la somme perçue par son coiffeur personnel, 8000 euros par mois.
    Pour rappel, la facture, au bout du compte, est payée par les contribuables.
    Les mots qui servent à qualifier cette situation sont tangibles et solides, il n’y a pas de trahison des Meaux.

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