La fonction de Premier ministre m’inspire un respect républicain mais il peut être battu en brèche par la déception concernant la personnalité qui a l’honneur d’en assumer la charge.
À mon sens, la Première ministre n’est pas à la hauteur. Ce n’est pas un sentiment mais un constat.
Pour avoir connu cela, modestement, au moins dans deux univers professionnels, je devine quelle doit être la frustration d’au moins trois ministres actifs et compétents confrontés à cette impression désagréable qu’ils valent mieux que leur chef. Je songe à Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Gabriel Attal.
L’entretien qu’elle donne au Figaro sur une double page conforte mon appréciation négative. Quand on sort du péan classique visant à se rendre hommage – « Avec le président, nous sommes sur tous les fronts » -, que reste-t-il de ces échanges ? La roideur et la brièveté des réponses ne parviennent pas à dissimuler leur caractère bureaucratique et leur manque de densité. On perçoit que cette Première ministre, derrière son apparente énergie, s’abandonne à un minimalisme qui la rassure parce qu’il paraît lui garantir ainsi un moindre risque d’erreurs.
Pire, elle n’hésite pas à déclarer : « Il y a un besoin évident d’autorité(…)Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes qui ne sont pas épargnées par ce SENTIMENT que la violence augmente ». C’est une absurdité dont on pensait être débarrassé depuis la phrase malheureuse du garde des Sceaux lors de ses débuts.
Contredite par Marie-Hélène Thoraval, la lucide et mesurée maire de Romans-sur-Isère qui, questionnée par Sonia Mabrouk sur Europe 1, a énoncé cette évidence que l’insécurité était au contraire « une réalité vivement ressentie » et qu’elle était notamment le fait de jeunes gens administrativement français, de papiers mais pas de coeur, sans attachement véritable à notre pays.
Cette propension de la Première ministre à traiter avec froideur les enjeux régaliens (principale faiblesse du couple exécutif), malgré l’intensité tragique du climat national tant à cause du terrorisme que de la criminalité ordinaire, est révélatrice de ses limites. Elisabeth Borne apparaît plus préoccupée par des répliques politiciennes que par une argumentation profonde. Plus motivée par l’esprit partisan que par le souci de l’intérêt commun dépassant les fractures conjoncturelles.
Ce qui m’a d’abord conduit à adopter cette vision sévère de la Première ministre est sa récente prestation à l’Assemblée nationale.
Elle répondait à Marine Le Pen qui évoquait les actes terroristes commis dans la soirée du 2 décembre et dénonçait vigoureusement l’impuissance du pouvoir. On pouvait tout à fait récuser le ton employé mais on n’avait aucune raison de dénier la légitimité de l’interrogation en ces temps infiniment troublés.
On a compris à cette occasion – il y avait eu des précédents sur le même registre – que la Première ministre n’avait véritablement pour ambition que de mener, en toutes circonstances, sous le regard complaisant et approbateur du garde des Sceaux habitué à la même ligne, une lutte politicienne contre le Rassemblement national, sa présidente et ses députés.
Au lieu d’offrir à la représentation nationale et à l’ensemble des citoyens une réponse de haute volée puisque le sujet ne concernait rien de moins que la survie de la France et la politique à mettre en oeuvre pour la sauver contre les atteintes intérieures ou internationales visant à détruire son âme et son identité.
Cette Première ministre focalisant sans cesse sur SON combat contre l’extrême droite, même si elle inclut aussi dorénavant LFI dans sa lutte partisane, se détourne ainsi de son rôle capital et mérite de la sorte le grief de n’être pas à la hauteur. Elle va même, avec mauvaise foi, jusqu’à soutenir qu’elle n’a pas entendu Marine Le Pen « dénoncer les positions de son père ».
On se demande ce qui pourrait se passer, dans la tête d’Elisabeth Borne et des quelques-uns qui la suivent de manière inconditionnelle, si le RN ne leur servait pas de cible permanente. Ce n’est pas grâce à eux et au président de la République que Marine Le Pen pourrait se voir défaite en 2027 !
La Première ministre n’est pas à la hauteur. Des jeux politiciens peut-être mais pas de la France en péril.
« Cette propension […] est révélatrice de ses limites. (PB)
Malheureusement, elle incarne bien son nom. Qui gagnerait à être au pluriel.
Borne « veut aller plus loin » pour protéger les Français.
Euh non, Babeth, t’es suffisamment à l’ouest !
« À mon sens, la Première ministre n’est pas à la hauteur. Ce n’est pas un sentiment mais un constat. » (PB)
Whaoo ! Constat ?
Vous vous situez bien haut, trop haut, vous n’avez ni les connaissances, ni l’expérience pour porter un tel jugement et faire un tel constat. La gouvernance de la France n’est pas un tribunal de délinquants et de criminels.
Gouverner demande une connaissance de la gouvernance de citoyens innocents qui financent le pays.
Nous vivons dans une nation, pas un tribunal. Une nation est une vaste entreprise qui demande mieux que des hommes en robe rouge !
Là vous utilisez la parole sans savoir de quoi vous parlez.
Vous oubliez que nous vivons dans un vaste monde pas seulement une petite partie n’en représentant que 2 %.
Pire vous nous avez avoué que vous ne compreniez pas grand-chose aux sciences et aux mathématiques, or c’est précisément ce qui guide la France comme le reste du monde dont nos gouvernants ont besoin.
Vous faites du Zemmour 🙂
La France est en décadence précisément parce que trop d’incompétents dispensent leur parole à tout-va !
Demandez-vous d’abord si vous avez la capacité de juger une femme pareille qui n’est pas une délinquante mais une ex-directrice d’entreprise, ce qu’est la France, une entreprise !
Il suffisait d’écouter E. Borne clouer MLP sur son siège au Palais Bourbon hier pour constater ce qu’est Mme Borne et ce que n’est pas MLP !
Il va vous falloir penser que les Macron, Dupond-Moretti et Borne sont peut-être plus intelligents, mieux formés et informés, mieux préparés que vous pour le rôle de dirigeant ou de sage !!
Vous péchez un peu du côté modestie dans ce billet !
Votre dévotion à la seule parole est dangereuse, elle participe largement à la démolition de notre pays quand la parole ne s’appuie pas sur les faits et l’expérience matérielle en plus de l’humaine et sociale.
Vous avez raison cher Monsieur Bilger. Ce billet pour nous dire que la Première ministre n’est pas à la hauteur s’imposait. Cela évite de parler de l’hallucinant éditorial de Pascal Praud du 5/12 sur l’affaire de Crépol.
Pascal Praud voulait sans doute illustrer à sa manière la légende d’un dessin du génial Xavier Gorce : « Mes opinions infirment les faits. »
Ou alors de nous expliquer que le président du Sénat, Gérard Larcher, n’est pas à la hauteur de sa fonction lorsque pour répondre aux outrances de Jean-Luc Mélenchon, il décroche en guise de flèche un élégant « Ferme ta gueule ! », aussitôt approuvé par le Président des LR Eric Ciotti qui a bien du mal, lui aussi, à être à la hauteur de son poste.
Non, mieux vaut s’en prendre à Elisabeth Borne qui n’a pas oublié que Marine Le Pen a été nommée vice-présidente exécutive du FN en 2007 par Jean-Marie Le Pen, avant de décider de dédiaboliser le parti que son père lui a transmis.
Mme Borne est l’archétype du technocrate froid et stressé qui maintenant vapote en séance pour décompresser !
Ses prestations sont inutilement agressives, ce qui marque un caractère peu sûr.
Pour résumer, un lézard vert.
« La Première ministre n’est pas à la hauteur. Des jeux politiciens peut-être mais pas de la France en péril. » (PB)
Mme Borne est la quintessence de la technocratie française, il faudrait l’exposer comme son mètre-étalon au pavillon de Breteuil !
Peut-être oublie-t-on que Macron s’est débarrassé d’Edouard Philippe pour quasi-subversion et, surtout, parce qu’il prenait une partie de la lumière tout entière braquée sur lui, le monarque (au petit pied) de l’Elysée.
Après quoi il a essayé Castex, un grognard dévoué, plus doué pour installer des échafaudages que manier le pinceau avec délicatesse.
Il avait, lui, le mérite de jouer le rôle de directeur de cabinet bis sans tirer une quelconque couverture à lui.
Et enfin, Elisabeth Borne, ancienne préfète de Poitou-Charentes où elle eut l’ambitieuse tâche de fixer les niveaux d’eau dans le Marais poitevin ainsi qu’un courage certain à supporter Mme Royal dans ses accès lunatiques comme présidente de ladite Région.
Sa nomination à la tête du ministère de la Transition écologique fut une grande surprise, elle la personnalité sans relief, sorte de souris grise, quand à ce poste on avait vu le « fulgurant » Hulot, censé incarner ce thème devenu au fil du temps un incontournable poncif technico-métaphysico-sociétal.
En se glissant entre les portes, en rasant les murs de la macronie, à l’Elysée on s’est probablement dit: pourquoi pas elle puisqu’elle fera ce qu’on lui demande et qu’elle connaît parfaitement les rouages de l’Etat !
Et c’est ainsi que Mme Borne, la techno sans âme, se trouve obligée, pour tenter d’exister, d’intervenir dans le champ politique, avec des grâces éléphantesques comparables à celles de Dupond-Moretti.
En bavant sur le RN n’aura-t-elle pas par automaticité tout le camp du Bien derrière elle ?
Mais pour exister ne faut-il pas être une force de proposition plutôt qu’une force de stigmatisation ?
À l’impossible Borne n’est pas tenue !
Un peu en complément aux interrogations de Claude Luçon, pourquoi cette femme qui est loin d’être médiocre s’oblige-t-elle à ce contre-emploi ?
Avec maîtrise, elle accompagne notre déclin, organisé par les conseilleurs axés sur la rente pour les milieux d’affaires mais aussi l’obéissance pour les citoyens réguliers (voir le projet de loi n°111 2023-2024 visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires, conduisant à interdire le débat scientifique et promouvoir la censure de nos scientifiques français, comprenant un volet répressif sur la « protection de la santé »).
Et elle temporise pour tous les sujets qui font le fonds de commerce des extrêmes.
En cela, elle est effrayante par le peu de considération qu’elle accorde à ses engagements idéologiques précédents, et c’est cette duplicité qui fait qu’elle n’est pas à la hauteur.
Autre question, en quoi Bruno Le Maire peut-il être rassurant ? il réindustrialise le pays, après que les libéraux auxquels il appartient l’ont – en conscience – désindustrialisé.
Il faut être aveugle ou exagérément complaisant pour ne pas voir l’agressivité permanente du RN.
Marine Le Pen et son acolyte ne font pas dans la dentelle et donnent des leçons à la terre entière.
Madame Borne a bien raison de renvoyer fermement ce parti et ses dirigeants dans les cordes.
Et, comme dirait Geneviève Tabouis: attendez-vous à une métamorphose étonnante si le RN parvient au pouvoir.
On pourra espérer un peu plus de plomb dans la cervelle et de modestie comme on a pu l’observer chez l’Italienne Giorgia Meloni passée du rêve électoraliste à la réalité des responsabilités.
Claude Luçon vous accuse de faire du Zemmour, comme si c’était intrinsèquement un défaut. Vous n’auriez pas, monsieur Bilger, les connaissances et l’expérience nécessaire pour constater que la Première ministre ne serait pas à la hauteur de sa tâche… Pour ma part, j’ai trouvé votre démonstration pertinente, tant il paraît évident que la France a besoin d’une autre réponse que la prudence et la plus grande réserve. Il faut sortir de la réserve et dire ne pas accepter l’inacceptable, inacceptable au yeux de bien trop d’électeurs et citoyens. Et ensuite il faut proposer autre chose que de continuer à faire ce qui nous fait arriver à ce résultat.
« À mon sens, la Première ministre n’est pas à la hauteur. Ce n’est pas un sentiment mais un constat.» (PB)
Voilà un jugement bien péremptoire et que pour ma part je trouve injuste.
Gouverner un pays comme la France dans la situation délétère du moment, n’est pas une chose facile. Et je pense que les invités de certains plateaux télé, toujours prompts à critiquer tout ce que fait le gouvernement, feraient bien de faire preuve de plus de modération car je ne suis pas certain qu’ils feraient mieux que la Première ministre s’ils étaient à sa place, quand bien même certains en soient persuadés.
Nous avons en ce moment une opposition pitoyable, aussi bien à gauche qu’à droite (mais surtout à gauche), qui nous fait une politique à la Gribouille, proposant tout et n’importe quoi, sans trop se soucier des conséquences économiques et sociales des solutions qu’ils avancent. Le tout en s’appuyant sur des sondages et chiffres bidons sortis de nulle part.
Laissons Élisabeth Borne continuer à faire son travail. Pour l’instant le bateau France tangue fort mais il tient le cap. Ce n’est surtout pas le moment de changer l’équipage. Il sera toujours temps de le faire en 2017. Mais je pense qui finalement les Français garderont le même, vu la médiocrité des candidatures de l’opposition. Alors Darmanin, Le Maire ou encore Attal… peut-être même Borne !
Fondamentalement, vous ne pardonnez ni à Mme Borne, ni à EDM, de s’en prendre souvent au lepénisme. Patientez un peu. Dans quelques années, Mme Le Pen et ses proches occuperont l’Elysée, Matignon et les ministères. J’ai hâte de vous voir aussi sévère pour les successeurs que pour les prédécesseurs. Je ne suis pas sûr alors d’être encore en vie.
Elisabeth Borne est à plaindre. Sous une apparence probablement déjà austère, à l’âge où d’autres font la fête, sa belle intelligence devait déjà s’accommoder successivement aux remises d’équerre de Polytechnique, des Ponts et de l’ENA. Nul n’en est jamais sorti totalement indemne… Formatée pour cela, bosseuse, fausse modeste, elle a ensuite accompli une carrière somme toute brillante de technocrate au sein de l’Etat profond, préférant les tableaux Excel débordant de chiffres aux inutiles rencontres de terrain.
C’est à Poitiers, au contact de Ségolène, qu’elle s’est aperçue qu’une autre vie existait dans les hautes sphères de l’Etat, qui permet, non d’obéir, mais d’ordonner, non de subir, mais de dominer. Sans éclat médiatique trop voyant, elle a cheminé sur cette nouvelle voie, avant de prendre toute la lumière, nommée à Matignon par un président, décidément piètre DRH, hésitant entre une élue venue de la droite (Catherine Vautrin) et une « techno » classée à gauche…
Et la voici qui, déjà, s’est taillé un strapontin dans l’histoire : elle a réussi l’exploit de s’emparer du record féminin du 49-3 que l’on croyait inaccessible. Elle a dégainé l’arme fatale vingt fois en dix-neuf mois, laissant loin derrière elle cette pauvre Edith Cresson et ses huit tirs en onze mois. Michel Rocard (vingt-huit 49-3 en trente-six mois) est désormais à sa portée.
Tout irait bien si Elisabeth Borne, comme tous les énarques, n’avait pas été privée pendant ses études de « cours d’empathie » (comme dit son jeune ministre Attal). Elle n’a même jamais été élue et ne sait pas ce qu’est un dialogue avec le citoyen lambda qui raconte ses fins de mois difficiles. Macron, lui aussi sans expérience territoriale, n’en sait pas plus, mais possède suffisamment de ruse pour parvenir à faire croire (à qui le veut bien) qu’il compatit. Il convient donc de reconnaître une qualité à la Première ministre : la franchise.
Mais celle-ci ne saurait ni compenser, ni remplacer son manque de pratique politicienne. Les exemples de cette vacuité sont multiples, du vapotage dans l’Hémicycle où il est interdit aux discours répétitifs sur les thèmes « Ils ne passeront pas » et « Nous ferons mieux », qui, désormais exaspèrent les Français. L’entretien publié par Le Figaro est un modèle du genre. Dans un texte qu’elle a relu avant publication – règle non écrite, mais qui, à ce niveau de responsabilités, ne connaît pas d’exception -, comment a-t-elle pu laisser passer l’expression « sentiment d’insécurité », dont un élève en 1ère année de Sciences Po aurait immédiatement décelé le caractère explosif ? Arrogance calculée ? Je ne le crois pas… Désinvolture ? Pas plus… On est plutôt face à l’ignorance… Et elle est intolérable.
Comme le dit à raison notre hôte, EB n’est pas à la hauteur… Et elle n’a aucune chance d’y parvenir, l’objectif qui lui est assigné par EM ne dépassant pas le combat de soutier quotidien contre les oppositions, en particulier celle qui assiège de plus en plus près l’Elysée. En Macronie, seul le chef a le beau rôle et Matignon, encore plus que sous les autres « règnes », non seulement ne doit pas lui faire d’ombre, mais même satisfaire ses lubies et s’adapter à ses changements de pied sans laisser filtrer le moindre signe de désaccord. On se souvient de la remontée de bretelles publique que, voici quelques mois, le président a infligé à « sa » Première ministre, qui avait osé émettre une opinion personnelle.
Oui, Elisabeth Borne est bien à plaindre. On ne tire pas sur une aide-soignante qui, coûte que coûte, tente de sauver un malade en empêchant ceux qui veulent l’achever de lui porter le coup fatal.
Entre froideur et roideur, Madame Borne en qui j’avais mis un peu d’espoir de la voir modérer le « en même temps » présidentiel, n’est en fait que le toutou de son maître.
On l’a vu lors de la réforme des retraites utilisant le 49.3 imposé par M. Macron.
Roide et distante sur des sujets où un peu d’empathie serait bienvenue.
Dans le Figaro, en effet, elle récite les habituelles platitudes sur l’insécurité, entendues depuis des années et auxquelles plus personne ne croit, hormis les indécrottables et enamourés macronistes.
Est-ce pour rester droite dans ses bottes et garder son poste, ne pas décevoir le Chef ou parce qu’elle ne sait regarder plus loin que ses certitudes ? Persuadée que de grandes choses ont été réalisées depuis 2017 et que tout va très bien Madame la Marquise.
C’est décevant notamment pour la prestigieuse école Polytechnique.
Reste que tous ceux qui se déchaînent contre le RN ou contre Zemmour ne se posent jamais la question de savoir pourquoi tant d’individus parfaitement humains et modérés se tournent vers eux, persuadés que l’insécurité et la perte de nos repères culturels ne sont qu’un ressenti de gens frustes.
Qui peut m’assurer qu’Elisabeth Borne est indépendante et fait ce qui lui plaît ? Le chef dicte, surveille et distribue les bons points une fois que les tâches sont exécutées selon son désir. Moi, je commande et ma collaboratrice exécute. S’il y a des bourdes de faites, au moins on ne viendra pas me chercher… des poux dans la tête.
« …trois ministres actifs et compétents confrontés à cette impression désagréable qu’ils valent mieux que leur chef. Je songe à Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Gabriel Attal. » (PB)
J’ai cru m’étouffer de rire sur le nom de Bruno Le Maire.
Grand Dadais chargé de mettre en œuvre les mesures visant à soutenir l’économie nationale et son action ou plutôt inaction est souvent critiquée pour son manque d’efficacité et de cohérence, ses résultats en sont témoins.
Il n’a pas su anticiper les conséquences de la crise, ne pas avoir suffisamment soutenu les secteurs les plus touchés, ou encore de ne pas avoir respecté les engagements budgétaires de la France.
Grand Dadais n’a pas une vision claire et ambitieuse pour l’avenir de l’économie française, il est loin d’avoir engagé les réformes structurelles nécessaires, ou encore très loin d’avoir défendu les intérêts de la France au niveau européen.
Bruno Le Maire est donc confronté à un bilan très mitigé et à une perte de confiance des Français, qui attendent davantage d’efficacité et de transparence de la part du ministre.
S’il était au niveau depuis qu’il cumule tous les postes présidentiels, et s’il était vraiment bon, on ne traînerait pas comme un boulet le déficit abyssal du commerce extérieur. Il ne peut vraiment pas dire qu’il n’y était pas depuis qu’il hante les ministères dans tous les sens. Surfait sans aucun doute, Attal en deux coups de cuillère à pot a tranché sur le scolaire, l’autre est en situation depuis des décennies… pour pas grand-chose.
Même si le miroir est un peu grossissant, il révèle bien l’acné qui se cache sous une peau d’apparence lisse, celle de Bruno le littéraire de chambres d’hôtel pour voyageur de commerce de séries noires:
https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/inflation-bruno-le-maire-est-un-rigolo-le-plus-mauvais-economiste-de-france-tacle-francois-ruffin_5768648.html
Je pourrais continuer ainsi jusqu’au bout de l’ennui pour ses idées et ses bouquins de hall de gare, et jusqu’au bout de la nuit à son propos pour sa vacuité d’action et de résultats.
Grand Dadais ne nous mérite pas il est dans l’esbroufe, une dette abyssale, le pire des déficits du commerce extérieur depuis qu’il écume le pouvoir… les pouvoirs et les postes, alors pour finir avec une note d’humour avec un des pires gestionnaires que notre pays ait connu:
Laélia Véron
@Laelia_Ve
« On a trouvé l’utilité sociale de Bruno Le Maire : vous débarrasser de tout complexe de l’imposteur si vous souhaitez vous lancer en littérature.
(ou vous convaincre que décidément, le niveau baisse)
(tu m’étonnes que l’agence Fitch nous note mal après ça). »
https://twitter.com/Laelia_Ve/status/1652255260130308096
Heureusement Bruno est arrivé… Sans se presser, il faut l’avouer, et en plus en rouge, le premier de classe, un énarque de plus pour nos défaites surtout, et nos résultats en moins, sur tout, budget, commerce, dette:
https://www.latribune.fr/economie/france/france-toujours-dans-le-rouge-le-deficit-commercial-s-est-stabilise-en-juillet-975285.html
Elisabeth Borne est une scientifique, on sent qu’elle maîtrise le théodolite, alors que Bruno en est à découvrir la chaîne d’arpenteur, elle doit parfois enrager de se coltiner ce boulet, cela se sent quand elle pèse au trébuchet la moindre de ses interventions dans un contexte brûlant.
Borne, comme Macron, représente la France qui tient, avec une majorité relative certes, mais sans majorité alternative.
Cela ne résout pas l’insécurité et les sentiments fantasmatiques qu’elle entraîne, mais permet de ne pas céder à la panique responsable de leurs divisions.
Plutôt que de fustiger les démagogues, il suffit de les mettre face à leurs contradictions, dont les exemples italien, britannique, israélien, sont les témoignages sévères des dérives qui ne servent qu’à désespérer les peuples, quand elles ne les exposent pas au pire.
Il est effectivement contre-productif de traiter les gens de nazillons.
La France sera-t-elle à la hauteur ?
Non, ne la sifflez pas !
À faire le sale boulot sans broncher, dure à la tâche, soumise aux ordres de son quasi sultan de patron et se gardant bien de lui faire de l’ombre, Mme Borne, dotée en outre d’un physique ingrat, est certainement la recrue idéale pour servir de faire-valoir au Grand mamamouchi de la France plurielle !
Et gageons qu’en bonne technocrate calculatrice, elle ne pense guère à prendre de la hauteur ni se faire mousser de quelque manière que ce soit, ce qui risquerait illico de lui faire perdre son poste mirobolant de « Grande vizire » !
Madame Elisabeth Borne aurait dû surtout se montrer beaucoup plus prudente dans sa gestion du Covid en demandant qu’on resserre la pression sur les non-vaccinés.
C’était il y a une année:
https://www.youtube.com/watch?v=0T5mN5zVZLg&ab_channel=Europe1
Là nous avons droit à une campagne réservée aux anciens rappelant les heures les plus sombres de notre histoire selon une certaine rhétorique :
https://www.msa.fr/lfp/documents/11566/91229973/Publi+web+560×350+grippe.png/b616503b-1a9b-9733-49ad-c2b8910e728f?t=1698920257620
Je ne voudrais pas remuer le couteau dans la plaie mais son père pharmacien a laissé des traces profondes sur les enfants Distilbène.
@ Achille | 07 décembre 2023 à 18:53
« ‘À mon sens, la Première ministre n’est pas à la hauteur. Ce n’est pas un sentiment mais un constat’ (PB).
Voilà un jugement bien péremptoire et que pour ma part je trouve injuste. »
Le contraire nous aurait tous étonnés et inquiétés sur votre état de santé…
« Nous avons en ce moment une opposition pitoyable »
Une autre opinion de votre part nous aurait tous laissés pantois et fait douter de votre puissance d’analyse…
« Pour l’instant le bateau France tangue fort, mais il tient le cap. Ce n’est surtout pas le moment de changer l’équipage. »
Ouf ! Tout va bien ! Sans aucun doute, vous êtes encore dans l’enclos de la Macronie… et tenez fermement votre encensoir.
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@ Patrice Charoulet | 07 décembre 2023 à 19:07
Selon vous, est-il possible que, sur ce blog, contrairement à d’autres qui cultivent l’a priori, certains commentateurs et notre hôte lui-même attendent que le successeur de Macron – pas nécessairement Marine, bien qu’elle soit pour l’heure la mieux placée – soit aux commandes pour porter un jugement sur son action ? Vous présentez tous les symptômes de la foi du charbonnier…
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@ Marc Ghinsberg | 07 décembre 2023 à 16:21
« …l’hallucinant éditorial de Pascal Praud du 5/12 sur l’affaire de Crépol. »
Ce qui est « hallucinant », c’est moins l’édito de Praud, qui exprimait une opinion partagée par une majorité de Français, que l’assassinat de Thomas par une bande de racailles de souche allogène et la mise sous protection policière de la maire de Romans-sur-Isère pour avoir dit tout haut ce qu’elle pense de ces individus.
« Ferme ta gueule ».
Je vous l’accorde, Gérard Larcher a commis une faute ; il aurait dû vouvoyer Mélenchon, l’attitude de cet individu lui ôtant tout droit à une marque d’égalité avec un élu de la République.
« Marine Le Pen a été nommée vice-présidente exécutive du FN en 2007 par Jean-Marie Le Pen, avant de décider de dédiaboliser le parti que son père lui a transmis. »
Un dicton populaire dit que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis… La fille du père ne serait donc pas l’imbécile que Borne s’évertue à décrire et à décrier ?
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@ Claude Luçon | 07 décembre 2023 à 15:51
« …vous n’avez ni les connaissances, ni l’expérience pour porter un tel jugement et faire un tel constat. »
Voilà un propos bien inquiétant sur votre conception de la démocratie. Peut-être vous faudrait-il une ou deux semaines de remise à niveau de vos connaissances en matière de civisme pour vous remettre en mémoire que chaque citoyen est libre d’émettre et de faire connaître son opinion personnelle et que chacun est libre de la contester et de le faire savoir. Ce dont vous ne vous privez pas… Mais cela peut se faire en énumérant des arguments convaincants (ou non) mais certainement pas en niant à son interlocuteur le droit de s’exprimer sous le prétexte qu’il ne possède pas le diplôme requis. Et ce, encore moins quand ledit interlocuteur vous permet de squatter son blog et d’y raconter vos salades.
@ Claude Luçon | 07 décembre 2023 à 15:51
Y’a un disjoncteur qui a sauté, chez vous. Et il n’est pas différentiel, celui-là. Je diagnostique un surampérage massif.
Tout le monde aura bien compris qu’Élisabeth Borne n’a aucunement l’intention de faire une alliance avec le RN, ne serait-ce que pour traiter les problèmes d’immigration, de terrorisme islamique et de délinquance qui sont devenus au fil du temps très préoccupants.
Cela ne signifie absolument pas que la Première ministre n’est pas à la hauteur de sa tâche. Elle conduit la politique du gouvernement avec détermination, intelligence et courage, qualités trop rares de nos jours où le clientélisme, la démagogie et le carriérisme ont trop longtemps dicté la démarche de nos politiques de gauche comme de droite pour ne pas les apprécier.
Une loi sur l’immigration a été présentée par le gouvernement, comprenant un volet répressif facilitant les expulsions d’étrangers délinquants et un volet intégration pour la régularisation de travailleurs étrangers sous certaines conditions.
Mais déjà des palabres à n’en plus finir sur le contenu de cette loi divisent les parlementaires, que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée nationale.
Pour le RN et l’aile droite de LR la loi n’est pas assez dure. Pour la Nupes (ou ce qu’il en reste), elle est une atteinte aux droits de l’Homme.
Bref, cette loi est plutôt mal barrée à tel point d’ailleurs que la Première ministre risque de devoir dégainer son vingt et unième 49.3 et provoquer l’inévitable motion de censure qui va avec.
« Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ?” disait le Général. En soixante ans rien n’a changé !
Comme dirait Jean-Claude Convenant : faudrait voir à pas déplacer les bornes cher hôte. Bruno Le Maire. Vous avez avalé une potion d’indulgence à votre insu.
Borne peut plaire, je comprends. Aux rombières du XVIe et petits marquis saupoudrés de province à la Larcher, Bayrou et consorts.
Attal a un électorat captif dans le Marais, mais concrètement ? À part payer de la pub, à quel cabinet de publo-marketeux boutonneux ? Quelle action concrète ?
Le Maire, le roi du donuts au chocolat.
J’attends que vous nous donniez des exemples autres que son blabla de priape, de ses réussites en économie.
Ah si ! Il a mis la Russie à genoux :-))))
Qui croit comprendre le sens de ces mots de La Fontaine :
« Gens boiteux haïssent le logis » ?
@ Patrice Charoulet | 08 décembre 2023 à 09:33
« Qui croit comprendre le sens de ces mots de La Fontaine :
« Gens boiteux haïssent le logis » ? »
Il faut demander à Aliocha, il sait…
@ Serge HIREL | 08 décembre 2023 à 01:53
« Ouf ! Tout va bien ! Sans aucun doute, vous êtes encore dans l’enclos de la Macronie… et tenez fermement votre encensoir. »
Bien sûr que tout va bien dans le contexte actuel. La preuve, « le Prince » a été désigné le politicien de l’année par le Financial Times.
Ça vous la coupe, hein ? 🙂
Elle a du boulot notre excellentissime Première ministre et encore je pense qu’elle se bride par rapport à Emmanuel Macron. Elle n’a pas le bras qui tremble. Et pendant ce temps les crapules font leurs petites affaires. J’attends toujours la promesse de Macron pour élaguer cette fange qui ne vit que pour se goinfrer:
https://www.mediapart.fr/journal/politique/071223/l-affaire-du-senateur-guerriau-menace-tout-un-systeme-local?utm_source=global&utm_medium=social&utm_campaign=SharingApp&xtor=CS3-5
Alors qu’Elisabeth partout où elle est passée avance, taille, élague.
Parmi ses grandes réussites, on peut citer :
La mise en place du plan vélo, qui vise à développer l’usage du vélo comme mode de déplacement quotidien, en créant des pistes cyclables, en soutenant l’achat de vélos électriques et en favorisant le stationnement sécurisé.
La réforme du système ferroviaire, qui a permis de renforcer le rôle de l’Etat dans la gouvernance et le financement du secteur, de moderniser le réseau et de préparer l’ouverture à la concurrence.
La loi d’orientation des mobilités, qui a fixé les grandes orientations de la politique des transports pour les années à venir, en privilégiant les modes de déplacement écologiques, en renforçant les droits des usagers et en simplifiant les normes.
La gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19, qui a nécessité d’adapter les règles du travail et de la protection sociale pour faire face à la situation exceptionnelle, en garantissant la sécurité des salariés et en soutenant l’activité économique.
La promotion de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, qui a été une priorité de son action au ministère du Travail, en renforçant les dispositifs de lutte contre les discriminations, les violences et les inégalités salariales.
On est loin de Grand Dadais, de ses bouquins Beaujolais nouveau, et de ses histoires pour pétasses.
J’ai été confronté à ce type de personnage comme E. Borne… to be alive… Bon… je n’ai pas pu résister.
Dans l’administration publique, le secteur privé et les collectivités territoriales, E. Borne a notamment été directrice de cabinet du maire de Paris, directrice générale de la RATP, ministre des Transports, ministre du Travail et ministre de la Transition écologique et solidaire.
Elle a ainsi contribué pour faire simple, à la modernisation des infrastructures de transport, à la réforme du code du travail, à la lutte contre le réchauffement climatique et à la promotion de la justice sociale. Elisabeth Borne est une femme de conviction, de dialogue et d’action, qui défend avec courage et détermination les intérêts de la France et des Français.
Il ne faut plus écouter Praud, il est bas du casque dans ses idées, je ne comprends pas comment il peut encore exister… Quoique… il a ses groupies mais si demain on mettait cette troupe à diriger le pays on irait tout droit à Canossa.
Grand Dadais c’est chômage, dette et incurie et pas de vagues, surtout avec le pognon cher à Nanard, celui qui ne lui coûtera jamais rien.
Je dirais pour ma part que c’est en fait toute la classe politique actuelle qui, dans son entièreté, n’est pas à la hauteur. Car c’est un visage peu engageant que cette classe politique offre aujourd’hui au pays alors que ce dernier doit relever tant de défis. Le spectacle qu’elle nous présente n’est plus ponctué que de procès d’intention, d’accrochages prémédités, d’invectives, de violence, de haine, autant d’attitudes stériles qui détournent de la recherche des solutions nécessaires et de la résolution des vrais problèmes. Que des ministres, dont la première d’entre eux, se laissent enfermer dans ce piège et participent à ce navrant spectacle est décevant.
Cette situation valide le constat que dressait finalement Alain qui affirmait que « La politique est une chose ennuyeuse, médiocre et laide, dont il faut pourtant s’occuper, comme de tant d’autres choses ennuyeuses, médiocres et laides. »
Il est beaucoup question actuellement de l’inquiétant déclin de notre système éducatif. Eh bien mon sentiment est que notre classe politique suit malheureusement la même voie, se complaisant en fait dans une sorte de nivellement par le bas. Pour paraphraser Coluche (passer d’Alain à Coluche, voilà qui s’appelle faire le grand écart !), nous dirons que « Être politique, cela ne dispense pas d’être intelligent… ».
@ Serge HIREL | 08 décembre 2023 à 01:53
« …chaque citoyen est libre d’émettre et de faire connaître son opinion personnelle et(…) chacun est libre de la contester et de le faire savoir »
Ben oui ! C’est ce que je fais !
C’est pour cela que je suis sur ce blog où l’on me permet d’être moi aussi un « chaque citoyen » !
Comme notre blogueur se réserve le droit de modérer nos textes, s’il laisse passer les miens c’est que je suis qualifié pour y être publié de son point de vue, le seul qui compte.
Car j’ai analysé tous les textes le concernant disponibles sur Internet et ses bouquins, c’est l’homme qui est intéressant derrière ses billets.
J’ai cherché à communiquer directement avec vous, sans réaction, je lis vos textes et les oublie, pas les siens, j’en garde même quelques-uns !
La vie pour moi reste une école, il faut savoir choisir son enseignant !
Rassurez-vous ils ne passent pas tous mes commentaires, sinon vous feriez quelques crises d’indignation…
Un vrai ingénieur ne sait pas s’interdire d’expérimenter. Surtout dans un domaine qui n’est pas le sien : l’utilisation littéraire de la parole !
Et j’ai trouvé l’endroit idéal pour expérimenter : JaS.
La technique de base est pourtant simple : provoquer !
@ Claude Luçon
Fichtre ! Voilà que vous déclenchez un procès en incompétence à notre hôte ! Je vous trouve bien sévère sur ce coup-là… L’ultracrépidarianisme, c’est une maladie fort répandue, en particulier sur ce blog !
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@ Axelle D
« À faire le sale boulot sans broncher, dure à la tâche, soumise aux ordres de son quasi sultan de patron et se gardant bien de lui faire de l’ombre… »
Elle fait le boulot de tous les Premiers ministres de la Ve République ! C’est la Constitution et l’usage qui veulent cela. À chaque fois qu’un Premier ministre a tenté d’échapper à l’orbite du chef, ça s’est mal passé.
Cf Pompidou remplacé par l’insipide Couve de Murville, Rocard remplacé par l’éphémère Edith Cresson, Edouard Philippe remplacé par le maître d’école Castex. Et souvenons-nous du « collaborateur » Fillon…
@ Claude Luçon
Je découvre, abasourdi, votre charge incroyable contre Philippe Bilger.
Avez-vous conscience que vous avez bien de la chance d’être accueilli par notre hôte aussi généreusement sur son blog ?
Je vous croyais assez intelligent pour respecter les autres, mais je vois que ce n’est pas le cas.
Chez vous, la vieillesse est bien un naufrage.
Au fond, Monsieur Bilger, les commentaires de caroff | 07 décembre 2023 à 17:16, Serge HIREL | 07 décembre 2023 à 20:09 et Michelle D-LEROY | 07 décembre 2023 à 20:19 me semblent bien traduire mon sentiment sur la Première ministre. Il ne me paraît donc pas nécessaire de les paraphraser, mais d’élargir ma réflexion au personnel politique français.
Votre appréciation sur les ministres compétents me semble aussi un peu surfaite. Il s’agit en fait de ministres roués qui peuvent donner une telle impression. Mais à mon avis, il ne s’agit que d’impressions. Quant à la réalité, elle me semble tout autre.
J’en veux pour preuve l’édito de Natacha Polony dans Marianne de cette semaine qu’elle a intitulé « Avis de recherche : une colonne vertébrale pour le président ». Elle évoque notamment les impairs commis par monsieur Macron, notamment lors de son déplacement à Tel-Aviv quand il a appelé à une coalition anti-Hamas alors même que des otages franco-israéliens se trouvaient entre les mains dudit Hamas. Et elle révèle qu’en la matière monsieur Macron, comme monsieur Sarkozy pour l’affaire libyenne, s’est fié aux avis de l’inénarrable Bernard-Henri Lévy…
Monsieur Macron n’est à mon sens pas à la hauteur de sa fonction, que ce soit dans le domaine de la politique étrangère, de la Justice ou de la Défense.
Quant à l’économie, il a « fait ses preuves » dans ses fonctions de ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, notamment dans la vente de la partie nucléaire d’Alstom à l’entreprise américaine General Electric dans la perspective de la fin du nucléaire en France voulue par la gauche alliée au écologistes depuis au moins l’époque Lionel Jospin/Martine Aubry.
Au pouvoir depuis 2017, il s’est enfin converti au maintien du nucléaire et a envisagé de faire racheter par EDF la construction des turbines Arabelle. Petit problème : le passage par les Etats-Unis fait que ce pays considère qu’il a apporté des éléments US et donc veut conserver un droit de regard sur la vente desdites turbines. Sachant que l’entreprise russe Rosatom est une des grandes clientes de ces turbines, il y a lieu de penser que le contexte actuel lié à la guerre en Ukraine fera que les Etats-Unis interdiront à la France de lui vendre ces turbines sous menace de graves sanctions économiques et financières…
Cela montre simplement l’absence de vision stratégique de monsieur Macron.
Quant à nos élites, celles dont monsieur Macron et ses pairs sont partie intégrante tout comme une grande part de notre classe politique, il convient de noter que dans ce même numéro de Marianne se trouve en dernière page la chronique « Carte blanche à Christophe Guilluy » intitulée « Petits arrangements avec la morale ». Il écrit :
« Dépossédés de ce qu’ils ont ou de ce qu’ils sont, les gens ordinaires ont, contre toute attente, su préserver un bien unique dont est parfaitement dépourvu le monde d’en haut : la décence commune. La permanence au cœur de la société populaire de ce précieux capital social et culturel constitue le môle existentiel sur lequel bute le projet eschatologique du monde individualiste et sans limites que nous imposent les élites.
[…] L’évocation de la permanence d’une société populaire encore attachée au bien commun, à la solidarité, à des valeurs d’entraide et à une forme d’honnêteté leur fait littéralement « perdre les pédales ». Comment comprendre cette agressivité presque irrationnelle ? La raison profonde tient en un mot : la morale ; une morale parfaitement antinomique avec le modèle néolibéral. La société populaire est celle des limites, des contraintes sociales et culturelles, celles du monde « des hommes qui s’empêchent ». […] cette morale commune ne peut être tolérée par les tenants d’un ordre économique et sociétal sans limites où règnent des individus égotiques portés par le seul culte du moi « .
En peu de mots se trouve ici décrit le mal qui ronge notre société et le fossé qui sépare de plus en plus les décideurs du peuple qu’au fond ils méprisent.
Cher Philippe,
J’avais brièvement réagi à votre texte.
Ayant du loisir, ce vendredi après-midi, je suis allé lire à la médiathèque dieppoise l’entretien avec Mme Borne paru dans « Le Figaro ».
Il n’y a pas de socialiste, ni de communiste, en 2023, parmi vos commentateurs, qui sont majoritairement désormais à droite de la droite. Quatre ou cinq sont plus ou moins macronistes.
Je suis du nombre. On va me dire partial, mais non. J’ai lu avec attention, et sans préjugé favorable, l’entretien en question. Hyperémotif, je suis infichu de parler devant un auditoire. Je serais mal placé pour juger sévèrement cette dame en disant : « Elle n’est pas brillante » ou « Elle n’est pas à la hauteur. » Au contraire, j’ai trouvé ses réponses très bonnes et très opportunes. On ne demande pas un génie à Matignon mais quelqu’un de solide et de sérieux. Mme Borne est solide et sérieuse. C’est déjà ça. Elle n’a certes pas les nombreux et immenses talents du Président. Nobody’s perfect.