Les médias sont tellement attaqués qu’on va finir par avoir envie de les défendre. Je plaisante à peine.
Ils n’ont d’ailleurs pas besoin du citoyen pour connaître leur niveau de discrédit, et ce bien avant que les Gilets jaunes s’en soient pris à eux d’une manière qui parfois a dépassé les bornes. Chaque année, la méfiance à leur égard s’est accrue et leur honnêteté dans le rendu des informations a été mise en cause. A tort ou à raison.
Depuis quelque temps une fronde généralisée et vindicative a pris le parti de contester leur légitimité et de leur faire perdre leur position d’apparent surplomb objectif. Pourquoi pas ? De Mélenchon à Dupont-Aignan, de Marine Le Pen à Bernard Tapie, de Belattar à Maurice Szafran, de Cali à Pierre Rosanvallon, de BHL à BHL tant il est omniprésent et célébré, dans des registres évidemment différents, ont surgi, sur un un mode se piquant le plus souvent d’être noble, la perversion de la globalité et la facilité de la fuite.
Cette attitude de rejet, paradoxalement, exprime une surestimation des médias comme si on attendait d’eux une pureté miraculeuse et une sérénité à toute épreuve alors qu’ils sont naturellement comme nous. Tentant, pour la plupart, d’exercer le moins mal possible leur métier qui pour être fondamental pour la démocratie, ne leur épargne pas le souci d’être à la hauteur, une exigence de rectitude.
La perversion de la globalité donne le confort intellectuel et médiatique de mettre tout le monde, toutes les idées dans le même sac et de se priver de la nuance qui, dans un monde simpliste, exige du courage et contraint à se défier de la volupté des considérations totalitaires. Cette démarche qui donne l’impression d’une cohérence est au contraire étouffante parce qu’elle n’autorise plus le moindre échange, le débat pertinent s’attachant à confronter des positions révisables à des affirmations relatives. Elle n’est pas réservée qu’à la gauche. La brillante intelligence d’un Eric Zemmour pèche par exemple sur ce plan : dans ses livres comme dans certains de ses propos, il succombe à l’ivresse de vérités qu’il assène définitives parce qu’il ne laisse pas la moindre chance à la contradiction risquant de troubler ses décrets.
Quand BHL, dans sa pièce sur l’Europe destinée à soutenir la vision européenne du président de la République, pourfend les Gilets jaunes en les traitant tous d’antisémites, de racistes et d’homophobes, il prend ses auditeurs pour des ignorants incapables d’apprécier autre chose que des condamnations sans la moindre exception. Des procès staliniens au petit pied !
La facilité de la fuite et de l’insulte.
Je crois profondément qu’il s’agit là d’une faiblesse qu’on déguise en coup de force. D’une forme de lâcheté parce que les choses tournent mal. Parce qu’on sent qu’on va être défait. On préfère prendre la poudre d’escampette médiatique !
Bernard Tapie quittant Europe 1, parce que soudain il ne veut plus être questionné sur un sujet qu’il avait agréé avant, est mauvais joueur.
Nicolas Dupont-Aignan (NDA) obligé de quitter le plateau de C à vous, certes va faire le buzz mais dans quelles conditions ? On peut ne pas apprécier Patrick Cohen mais il est aberrant et insultant de le traiter de « cire-pompes de Macron ». Il aurait été plus décisif mais très difficile et donc plus éprouvant de tenir l’échange et d’exprimer sa pensée d’une manière qui ne rende pas impossible l’entretien. De rester pour se battre avec, à son service, l’âpreté du fond mais le velours et la courtoisie de la forme. Une sincérité et un art.
Comme, il y a quelques mois, Eric Dupond-Moretti, après le procès Merah, sermonnant Nicolas Demorand et ses questions mais ne quittant pas la place.
NDA devrait réfléchir, par ailleurs, au progrès considérable accompli par Marine Le Pen qui a relégué le « pitbull » permanent au profit d’une femme politique capable de dialoguer avec vigueur mais sans mépris explicite pour le ou la journaliste.
Pierre Rosanvallon dédaignant Alain Finkielkraut, Yassine Belattar décidant d’abandonner LCI pour un motif aussi pertinent que celui de n’avoir pas supporté une interview d’Eric Zemmour sur TF1 !, Maurice Szafran discutant le caractère régulier des chroniques d’Eric Zemmour sur Radio Classique mais condescendant à dialoguer au coup par coup, une emblématique Gilet jaune « plantant » au dernier moment Ruth Elkrief sur BFM TV, un autre Gilet jaune, Jérémy Clément, sur cette même chaîne, jetant l’éponge et partant, Cali, il y a plusieurs mois, quittant le plateau de L’Heure des pros parce qu’il avait enjoint à Zemmour de s’excuser et que celui-ci évidemment avait refusé…
Dans quelle époque vit-on ? Où des petits maîtres prétendent à des médias à disposition et à leur convenance ! Les justiciers ne sont plus là où on avait l’habitude de les trouver : ce ne sont plus ceux qui questionnent avec partialité mais ceux qui refusent de répondre et s’en vont ! Guère étonnant alors que les médias bousculés aient perdu l’habitude du pluralisme et de la liberté, quel que soit le domaine concerné.
En réalité il ne faut ni fuir ni insulter. Il faut tenir. Aussi bien sur Twitter que dans les médias classiques. Il ne convient pas de s’afficher en donneur de leçons par un ton péremptoire qui répudie la nuance et le singulier comme la peste. La perversion de la globalité est le péché central aujourd’hui.
Et la fuite et l’insulte qui révèlent bien plus les limites de l’invité que la médiocrité de tel ou tel journaliste !
Je n’ai jamais hyperbolisé les médias en gros si au détail j’ai parfois rencontré des journalistes de grande qualité. Donc je n’en suis que plus à l’aise pour dénoncer cette chasse frénétique qui semble vouloir compenser des années de dépendance éperdue.
De grâce qu’on ne peuple pas les médias de martyrs ! Ce serait leur offrir une trop belle opportunité, une aubaine de soutien automatique !
Cher Philippe,
Je ne parlerai pas de ceux qui quittent les plateaux, sinon pour mettre mon grain de sel dans votre galerie de portraits:
– Depuis la dernière élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan essaie de compenser son crypto-lepénisme amidonné ou son lepénisme bourgeois par des traits de langage un peu crapuleux.
– Il n’y a qu’un intellectuel juif avec lequel tout le monde semble se donner carrière d’être antisémite: c’est BHL. BHL est beaucoup moins omniprésent et beaucoup plus intelligent qu’Alain Finkielkraut ou a fortiori Eric Zemmour. Il a certes tendance à clouer le bec de tous ceux qui ne partagent pas sa vision européiste et d’ingérence mondialiste en les accusant d’antisémitisme. Du moins sa conception du monde a-t-elle du poids, du fond, de la pertinence, de la cohérence et de la conséquence, quand Zemmour n’est qu’un petit garçon agité et Finkielkraut un brillant commentateur torturé par l’histoire.
Mais passons. Il y a peut-être une « volupté des considérations totalitaires », mais le risque inverse n’est pas négligeable, de se « perdre dans ses nuances ». Il me semble, pour tout vous dire, que vous le courez assez souvent, notamment dans votre précédent billet.
Parce que je me pique de nuances,je vous soumets l’anecdote que voici. Un jour, je demande à mon meilleur ami: « Qu’est-ce que tu penses de moi ? » Il me répond: « Veux-tu vraiment entendre ma réponse ou est-ce que tu me poses la question pour le plaisir de la question ? » « Non non, j’aimerais vraiment le savoir. » « Je pense que tu es perdu dans un labyrinthe et que tu te complais dans ce labyrinthe où tu es perdu. Autrement dit, tu ne cherches pas l’issue ».
C’est la rançon du labyrinthe et des nuances qui ont pour elles, puisqu’il faut être nuancé, de nous éviter d’être binaires. Mais chaque fois que je pense au risque de s’égarer dans ses nuances sous prétexte qu' »en philosophie, comme le dit Karl Jaspers, les questions sont plus essentielles que les réponses », me revient cet incipit de la chanson de Bruel « Alors regarde ! »: « Perdu dans tes nuances, ta conscience au repos. » Celui qui ne s’abandonne pas à « la volupté des considérations totalitaires » donne du repos à sa conscience parce qu’il est intellectuellement scrupuleux, ne veut pas être manichéen et oublie que la « complexité » a pour corollaire que les systèmes complexes sont indémontables.
Ceci dit, moi aussi, je préfère les issues tâtonnantes aux dogmes opposables. Je crois même que, pour notre démocratie et notre France à la croisée des héritages, l’issue est sur la ligne de crête où ceux-ci s’affrontent, et doit synthétiser le meilleur de nos matrices.
Non il n’est pas insultant de traiter Patrick Cohen de cire-pompes de Macron (et il aurait pu ajouter ex-cire-pompes de Hollande).
Il suffit d’avoir écouté Patrick Cohen lors de ses matinales sur France Inter (service public) ou sur France 5 (service public) pour se rendre compte de la différence de traitement entre les invités bien-pensants de gauche et ceux dont il ne partage pas les idées politiques avec une complaisance évidente pour les premiers et une arrogance et un mépris non dissimulé pour les seconds.
Son successeur à France Inter (Nicolas Demorand venant de France Culture puis de France Inter, Europe 1 et Libération) est de la même veine comme la plupart des journalistes qui sévissent sur le service public ou les chaînes d’info en direct.
Il y a une continuelle confusion entre éditorialistes et journalistes, débat et information, confusions entre les causes et les effets, bref tout ce qu’il faut pour que celui qui regarde et qui écoute soit en fureur contre la chaîne à un moment de la discussion, quel que soit le sujet abordé. Certains jouralistes ont même les deux casquettes : tantôt j’informe, je commente, j’interromps, j’invente un chiffre que je ne connais pas, je me pose en expert, j’invite un auteur sur son dernier livre que je n’ai évidemment pas lu, tout ça est un beau gloubi-boulga. Et de s’étonner que l’audience parte sur Internet, Sputnik ou RT France où l’on peut retrouver avec plaisir les débats de Taddeï (où c’est tout l’inverse, débat posé, vrais interlocuteurs experts, pas de débat de chiffonniers, etc.).
Quand on mélange les faits et les commentaires et que l’auditeur n’est pas d’accord avec l’analyse, celui-ci va avoir une tendance à tout rejeter en vrac, les faits avec les commentaires et à jeter l’opprobe sur la chaîne par-dessus le marché pour faire bonne mesure.
La citation des sources. Dire : « La préfecture de police annonce 35 000 manifestants » au lieu de « Il y avait 35 000 manifestants ». En cas d’erreur manifeste, le préjudice part sur la source de l’info plutôt que sur le média qui diffuse. Si seulement les média allaient plus souvent chercher les sources eux-mêmes plutôt que de citer l’AFP ou le porte-parole du gouvernement…
Le problème, c’est que si des règles déontologiques sont censées policer la profession, il n’y a aucune autorité indépendante pour sanctionner, donc, c’est le bordel…
Et donc comme vous le dites si bien, si les media de presse politique (car il ne s’agit que d’eux bien sûr) veulent une meilleure image, il est certain qu’une certaine remise en cause serait souhaitable, mais bon, on peut rêver…
« Cette attitude de rejet, paradoxalement, exprime une surestimation des médias comme si on attendait d’eux une pureté miraculeuse et une sérénité à toute épreuve alors qu’ils sont naturellement comme nous. »
Cette attitude est des plus communes.
Certains rejettent la démocratie pour ce motif, ainsi en va-t-il de toute institution.
C’est moins dangereux mais rappelle le mécanisme quand il prend les femmes, les Juifs ou autres paratonnerres comme cible.
Ces gens seraient abominables, sans eux tout irait bien… Nostalgie du bien, désir de se trouver merveilleux et en communion avec d’autres, agressivité légitimée.
Quel confort ! Et on prétend que le souci du confort est moderne ? Je dis qu’il date de temps antédiluviens, mais qu’il varie, un peu moins de confort moral aujourd’hui, un peu plus physique.
Et ça augmente tous les jours ! Tant mieux, il y a, par exemple, un dispositif pour les plus graves cas de vertige.
http://www.observatoire-groupeoptic2000.fr/points-de-vue/entretiens-experts-reconnus/pr-jean-philippe-guyot-limplant-vestibulaire-est-bien-tolere-et-permet-de-restaurer-parfaitement-la-fonction-dequilibre/
Pauvre Dupont-Aignan. Ça doit bien faire vingt ans qu’il essaie d’exister en politique. Mais malgré ses contorsions, ses gesticulations, ses vociférations et ses divagations, il ne parvient jamais à dépasser les 5 % qui constituent son plafond de verre.
Il a été pitoyable dans l’émission « C à vous » où il a montré sa vraie nature. D’entrée de jeu il a affiché sa rancœur de petit politicard haineux, au point d’insulter un journaliste en le traitant de « cire-pompes » de Macron. A noter qu’il avait déjà la même opinion sur les journalistes lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir. Idem pendant le mandat de François Hollande.
Dans son monde agité, les journalistes sont forcément à la botte du pouvoir, ceci quel que soit le président en place, tout simplement parce qu’ils lui posent des questions qui le dérangent et pour lesquelles il est bien en peine de donner une réponse pertinente.
Il paraît que NDA va déposer une réclamation au CSA suite à la façon dont il s’est fait sortir sans ménagements de l’émission C à vous. Alors que c’est son attitude parfaitement outrancière qui a incité Anne-Elisabeth Lemoine à le prier de prendre la porte.
Bref, il a déjà atteint le fond et il continue à creuser. Affligeant !
« Le monde est plein d’idées chrétiennes devenues folles »
Le Christ dit, il incarne, l’innocence de la victime.
Alors, idée devenue folle, chacun se veut victime. Et, convaincu d’être victime, chacun se croit fondé à dénoncer autrui, qui se pare donc à son tour du si envié statut de victime…
Comment sortir de cette spirale délétère, infernale, sinon en effet par la parole, la discussion, la recherche en commun de l’objectivité ?
« Cette attitude de rejet, paradoxalement, exprime une surestimation des médias comme si on attendait d’eux une pureté miraculeuse et une sérénité à toute épreuve alors qu’ils sont naturellement comme nous. »
Je me souviens de ma grand-mère paternelle qui pour clore toute discussion opposait un péremptoire : « C’est écrit dans le journal ! »
C’était à l’époque où le journal contenait encore des articles en « Platt», langue régionale qui figure à l’heure actuelle également, parmi les langues régionales les plus parlées ; par la suite la vue ayant baissé, ce fut : « Ils l’ont dit à la télé ! ».
Je ne suis pas sûre qu’à l’heure des réseaux sociaux ce ne soit pas exactement la même chose, à quoi se surajoute le risque de la vulgarisation sincère de pures et simples fake news.
Cela implique en tout cas de la part du journaliste en général, une grande responsabilité dont certains ont conscience davantage pour en mésuser que pour la mettre véritablement au service de la collectivité dans la plus grande honnêteté possible, autrement dit en annonçant la couleur !
Cela implique également de ne pas inviter, pour la forme, des gens qu’on n’a pas l’intention de laisser s’exprimer librement ou de répondre de façon réfléchie au feu nourri d’un(e) invité(e) surprise, ou qui, d’une opinion différente de celle du journal qui invite, ne seront là que comme faire valoir dudit journaliste, ce qui est d’une grande malhonnêteté dont certains, malheureusement ne se privent pas.
On a quand même le droit de le remarquer et de le souligner pour le critiquer. Je ne cherche pas la bagarre mais s’il le fallait je serais en mesure de donner des exemples vécus d’information désinformée et orientée. En ce qui concerne « le journalisme à la botte », et à la botte de qui que ce soit d’ailleurs, pas forcément du pouvoir en place, ou concernant la façon dont certains se présentent comme omni-compétents alors que la plupart du temps ils n’ont pas rédigé eux-mêmes leurs fiches et ne les comprennent pas toutes toujours, c’est là malheureusement un défaut rédhibitoire dans notre pays et vu que tout un chacun n’est pas toujours en mesure de le décrypter convenablement et d’y répondre, en particulier depuis que l’enseignement fait souvent litière de la formation de l’esprit critique de l’élève lambda, c’est véritablement une sorte de malhonnêteté intellectuelle.
Cela étant, lorsque vous dites : « En réalité il ne faut ni fuir ni insulter. Il faut tenir. […]
Et la fuite et l’insulte […] révèlent bien plus les limites de l’invité que la médiocrité de tel ou tel journaliste ! » je vous donne absolument raison.
Il convient cependant de souligner que ce n’est pas toujours facile de récupérer la parole = le micro pour l’invité ou le participant qui aura reçu une certaine éducation, en particulier lorsque le modérateur d’une conférence-débat sent que la réponse à la question risque de tourner au vinaigre pour son poulain et qu’il intervient de façon désobligeante pour le ou les questionneurs, même lorsqu’ils ont payé leur place et que ce sont loin d’être des ignorants et/ou des imbéciles, en les réduisant quelque part et bien sûr à leur corps défendant, au rang d’ambianceurs de service, ce qui donc est parfaitement inacceptable.
Cher Philippe,
J’approuve entièrement vos réflexions sur les médias.
J’ai publié il y a quelques années dans la PQR un éloge assez long de la police.
J’aurais volontiers envie de rédiger un éloge des médias, autrement dit de la presse. Presse écrite, radio et TV.
Le nombre de journalistes est immense. Beaucoup sont au chômage, beaucoup sont payés au lance-pierre. Beaucoup, notamment dans la PQR, sont obligés de suivre des événements modestes, ingrats, dérisoires. En pleine lumière, quelques dizaines de journalistes sont bien connus et donnent une impression d’omniprésence. Si leurs idées nous déplaisent, libre à nous de changer de journal, de radio, de télé, de débat. Les plus déchaînés contre la presse osent utiliser la curieuse injure «merdiatique», ici comme sur d’autres blogs. Cela ne rime à rien. Au passage, je n’approuve pas la manie d’employer « de merde » à tout bout de champ. Vie de merde, boulot de merde, médias de merde… C’est vite dit et cela dispense de penser. Les journaux français, les débats français, avec ou sans journalistes, ne sont pas « de merde ». C’est faux.
J’ai dit récemment que le terme « éditorialiste » était prodigué à la télé. Il n’est pas approprié à tous ceux qui bénéficient de cette étiquette.
Un autre abus m’irrite : l’invitation de « communicants », « d’experts en communication » dans différentes émissions de débats. Drôle d’engeance ! Sont-ce des oracles ?
Quant aux invités politiques quittant les studios de radio ou de télé, jouant aux divas, ils ne risquent rien : ces enfants gâtés seront réinvités. Et ceux qui ne sont jamais invités ne seront toujours pas invités.
J’autorise notre chère modératrice à communiquer mon adresse, mon téléphone, mon mail à toutes les radios, les télés… qui souhaiteraient me faire participer à un débat. Je m’engage à ne pas m’enfuir pour un oui ou pour un non.
« Nicolas Dupont-Aignan obligé de quitter le plateau de C à vous, certes va faire le buzz mais dans quelles conditions »
Désormais ce sont les journalistes qui décident de qui a le droit de rester sur le plateau !!
« C à vous » devrait s’appeler « C à eux » puisque se réunit tous les soirs une petite bande qui accorde un traitement de faveur (questions gentillettes débitées sur un ton sirupeux) aux invités qui ont sa dilection et des sourires narquois et des questions sarcastiques ou malveillantes à tous ceux qui n’appartiennent pas à la gauche libérale, parisiano-bisounoursique. C’est exactement la même chose à France Inter avec le duo Demorand-Salamé ou encore sur France 5 avec C politique de Karim Rissouli qui n’invite que des gens qui vont alimenter sa ligne éditoriale islamophile, immigrationniste et gauchiste.
Dans ces conditions comment donner du crédit à ces pleurnicheurs de journalistes qui tendent des verges pour se faire battre ?
Par ailleurs, cher Philippe Bilger vous mettez sur le même plan des « intellectuels » qui défendent, âprement parfois, leurs idées (Finkielkraut, Zemmour, BHL) qui font débat, avec des journalistes (Szafran, Lemoine, Cohen et autres…) dont le métier est de tenter d’informer, impartialement si possible, et de donner à réfléchir par le biais de chroniques ou d’éditoriaux. Je constate, mais je ne suis pas le seul, qu’il est de plus en plus rare de dénicher des professionnels qui font leur job honnêtement. Transparaissent tellement leurs idées politiques derrière leur façon de composer un plateau qu’ils en perdent toute crédibilité…
Pour ma part, je refuserais si l’occasion m’en était donnée de débattre avec des gens de mauvaise foi (vous en citez quelques-uns) qui n’ont pas pour intention de faire apparaître les ambiguïtés, les contradictions, les failles de raisonnement mais de pourfendre les idées qui ne correspondent pas à leurs opinions !
Hier samedi, entre approximativement 10 et 11 heures du matin, je me branche sur LCI. Discussion entre journalistes et Ingrid Levavasseur. La jolie rousse explique qu’elle est sincère et non violente, Les journalistes lui serinent pour la énième fois que les Gilets Jaunes n’aboutiront à rien dans la mesure où ils ne sont pas structurés politiquement ; ils devraient s’impliquer au moins dans la vie locale associative. Puis l’un des journalistes, pas un jeunot qui dit n’importe quoi, un pilier de l’émission, chevronné et tout, lui présente l’argument-massue : « Tout de même, comment expliquez-vous qu’en Algérie où tout le pays est dans la rue, il n’y ait strictement aucune violence ? Aucune violence ! » (de mémoire, je n’ai pas la citation exacte). J’aurais répondu : « attendez-un peu, ça ne fait que commencer », Ingrid L se contente de lui répondre qu’on ne peut pas comparer les deux.
Je passe sur C News. Bandeau : Manifestations en Algérie, 116 blessés. Saccages. Tiens tiens, mais à qui donc se fier…
Là, le journaliste interviewe un élu lepéniste. Lequel trouve que Macron a occupé beaucoup de temps d’antenne ces dernières semaines. Le journaliste discute âprement le bout de gras, à tel point qu’on pourrait le prendre pour un élu d’En Marche. Quelqu’un a dû soudainement le lui faire remarquer hors antenne, car il glisse : « Je vais m’arrêter parce qu’on va me dire que je me fais l’avocat de Macron, je vois déjà ça d’ici », eh oui, si c’est vous qui le dites.
C’est la thèse que défendent plusieurs chercheurs américains en ce moment, les majorités n’ont pas droit au chapitre, ou si peu, et ceux qui devraient être des arbitres et organiser le débat entre les divers courants font passer comme normale et neutre leur propre représentation de la réalité politique. C’était déjà la même chose du temps de Hollande, présenté au début comme celui qui allait ramener la paix, réconcilier les Français, mettre du baume sur le cœur des sans-dents, après le règne destructeur de Sarkozy, ce gibier de potence « clivant » et « violent ». Vers la fin du quinquennat de Hollande, le refrain avait changé, mais l’unisson était toujours assurée.
Je crois que c’est ce qui est reproché à ceux qui dispensent l’information. Ils sont partisans, ils participent à une normalisation de la parole dans leur sens, et pire, ils en font une question d’éthique. Ils sont donc dans leur droit et font leur devoir. L’opposition a souvent été représentée à une époque dans un débat par Besancenot dont on appréciera la représentativité, ou par Mélenchon. Les ex-socialistes et Républicains sont maintenant relégués aux oubliettes, ou tout comme, et au cas où ils frétilleraient encore un peu, on se moque d’eux parce qu’ils sont inaudibles… Moyennant quoi il n’y a plus personne en France, PERSONNE (à part l’actuel président de la République), qui puisse nous sauver. CQFD. Mais que je sache, la question de son remplaçant ne se pose pas, c’est lui le Président. Et pourquoi anéantir l’opposition, normale en démocratie. Pourquoi la sous-estimer ? Sur la moitié des électeurs qui participeront aux prochaines élections, peut-être y en aura-t-il 30 % pour élire des députés européens EM. On peut aussi s’intéresser aux 70 % qui restent sans les présenter comme des voyageurs clandestins. On finirait pas croire qu’il n’y a de choix qu’entre une social-démocratie très socialiste, très consensuelle et en face les nazis, incarnés par les « populistes ».
Bien sûr, c’est une caricature, et je généralise, c’est peut-être trop commode pour les « invités » de jouer les martyrs. On ne peut certes pas mettre tous les journalistes dans le même sac. Pourtant le résultat est là : une tendance générale émerge ; le paysage des informations télévisées grand public est un peu à l’image de mon incursion d’hier matin sur les chaînes d’info en continu, alors que je cherchais juste à me faire une idée de l’ampleur de la manifestation pour ce 17ème samedi.
La perversion de la globalité donne le confort intellectuel et médiatique de mettre tout le monde, toutes les idées dans le même sac et de se priver de la nuance qui, dans un monde simpliste, exige du courage et contraint à se défier de la volupté des considérations totalitaires.
Mais cher monsieur Bilger, comment est-il possible de ne pas mettre tous les journalistes dans le même sac sachant qu’à de trop rares exceptions près il est de notoriété publique qu’il ont été formatés selon des méthodes totalitaires leur ayant inculqué une mentalité et des réflexes gauchistes, qu’ils appliquent une fois qu’ils sont en poste, parfois de façon outrancière ?
Quand les résultats d’élections « à blanc » organisées dans les rédactions en parallèle avec un scrutin national indiquent des pourcentages en faveur de partis de gauche supérieurs aux deux tiers, y compris dans des organes supposés être plutôt « de droite », c’est tout de même qu’il y a un problème quelque part…
Nous ne comptons plus depuis plusieurs dizaines d’années les journalistes officiant sur le prétendu « service public de l’information » qui n’ont pas caché leur hostilité et leur parti pris à l’encontre de partis politiques supposés être à droite de la droite, au mépris de leur devoir de réserve voire de la simple déontologie journalistique.
Ce qui peut se concevoir sous un régime totalitaire où l’information d’État est en réalité de la propagande est-il acceptable dans une démocratie ?
Un exemple parmi d’autres des comportements inacceptables de trop de gens présentés comme étant des journalistes (?) :
http://www.bvoltaire.fr/le-divorce-des-francais-davec-la-presse-est-aujourdhui-consomme/
Nous avons déjà exposé ici les méthodes staliniennes de certaines sociétés de journalistes ayant par exemple interdit Robert Ménard d’antenne (alors qu’il pourrait leur donner des leçons de déontologie journalistique) ou bien qui ont hurlé en meute contre Clément Weill-Raynal.
Et que l’on ne vienne pas nous dire qu’une telle presse caricaturale composée de commissaires politiques au petit pied est un garant de la démocratie, ou de ce qu’il en reste !
Par ailleurs, n’oublions pas le rôle de l’Agence France-Presse dans le conditionnement insidieux de l’opinion par des textes de dépêches parfois contestables sous des dehors anodins qui seront souvent reprises telles quelles par la plupart des journaux y compris ceux dits « de droite ».
Par exemple :
« Le quartier du Mistral à Grenoble a connu mercredi un bref moment d’apaisement, le temps de rendre hommage aux deux jeunes de la cité tués en scooter en tentant d’échapper à la police, avant que les violences ne reprennent en soirée. »
https://www.afp.com/fr/infos/334/mort-de-deux-jeunes-grenoble-nouveaux-incidents-apres-la-marche-blanche-doc-1ea7999
Depuis quand en France est-il normal de « rendre hommage » à des voyous voire à des racailles ?
Et au fait, est-il acceptable qu’un pays en principe démocratique finance sur les deniers du contribuable ce qui sous les apparences est plus un outil de propagande que de diffusion de l’information ?
Oui, nous sommes hélas obligés de mettre dans le même sac tous ces faux journalistes ou organes de presse qui, au lieu de jouer leur rôle de contre-pouvoir démocratique, ne sont en réalité qu’un outil de propagande destiné à conditionner l’opinion afin qu’elle vote dans le bon sens, voire afin d’attiser sa haine à l’encontre des opposants, quitte à tordre allègrement les faits et leur contexte.
Enfin, il est évident qu’il existe quelques journalistes courageux qui résistent contre vents et marées à ce système totalitaire, parfois au prix de harcèlements judiciaires sous des prétextes fallacieux.
Remercions-les, ils sont les deniers représentants d’une presse digne de ce nom.
La parole, rien qu’elle nous disait un auteur bien connu ici.
Mais quel père sait encore parler à son fils, et quel fils sait encore parler à son père ? Le sous-entendu devient l’alibi, puis le silence le refuge.
Il y avait le prêtre pour retrouver la parole, mais on n’en a plus voulu car seule la République doit s’adresser aux fils.
Et puis les fils étant devenus des électeurs, la parole doit être pauvre pour être à la portée du vulgaire. Alors que le premier devoir religieux aux termes du catéchisme de l’Eglise est le respect du vocabulaire, celui-ci se réduit ; sa réduction ultime est le cri, et un peu avant l’insulte.
Les médias vivent de la publicité, et cette dernière s’adresse à ceux qu’elle est susceptible d’influer, c’est-à-dire aux faibles d’esprit. La raison économique rejoint la vulgarité. Le terme « merdias » leur convient très bien.
La pauvreté du vocabulaire y est une nécessité, l’indigence des concepts la conséquence, leur réduction la sensation, et le moteur l’indignation.
L’inexprimable sincérité se dévoile par l’insulte ou le marron, et on la provoque par l’hypocrisie et leurs artistes tels P. Cohen.
Les couillons comme Dupont-Aignan s’y laissent prendre, l’experte attendue pour ne pas s’y laisser prendre est Marion.